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1 Cours de résidanat de chirurgie de 1 ère Année Les infections associées aux soins en chirurgie Pr. Wahiba Amhis 2016 I- Introduction II- Historique III- Epidémiologie des infections associées aux soins en chirurgie IV- Les infections associées aux soins en chirurgie 1- Les infections sur site opératoires(ISO) 1-1-Définitions 1-2-Agents responsables 1-3-Physiopathologie 1-4-Mécanisme 2- Autres infections associées aux soins 2-1- Les infections urinaires associées aux soins 2-2-Les infections sur cathéter et bactériémie sur cathéter 2-3-Les infections respiratoires V- Prévention des infections du site opératoire 1-Hygiène des mains 2-Réduction du risque d’ISO 2-1-Le séjour préopératoire court 2-2-La douche désinfectante avant l’intervention 2-3-Rasage au minimum 2-4-Eviter la contamination du site opératoire 2-5-Technique chirurgicale 2-6-Durée de l’intervention 2-7-Soins lors d’intervention sur le sujet âgé, diabétique… 2-8-Pas de drains sortant de la plaie opératoire 2-9-Bonne technique de coagulation 2-10- L’antibioprophylaxie 2-11- Le réchauffement du patient en per-opératoire 2-12- Informer le chirurgien de son taux d’ISO à comparer à celui de ses paires 3-Autres mesures permettant la réduction des ISO 3-1- La tenue du personnel du bloc 3-2- Le bloc opératoire 3-3-La circulation au Bloc opératoire 3-4-L’environnement 3-5- La stérilisation du matériel VI- Conclusion

Pr. Wahiba Amhis 2016 Superieures/Me… · Cours de résidanat de chirurgie de 1ère Année Les infections associées aux soins en chirurgie Pr. Wahiba Amhis 2016 I- Introduction

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    Cours de résidanat de chirurgie de 1ère Année

    Les infections associées aux soins en chirurgie

    Pr. Wahiba Amhis

    2016

    I- Introduction

    II- Historique

    III- Epidémiologie des infections associées aux soins en chirurgie

    IV- Les infections associées aux soins en chirurgie

    1- Les infections sur site opératoires(ISO)

    1-1-Définitions

    1-2-Agents responsables

    1-3-Physiopathologie

    1-4-Mécanisme

    2- Autres infections associées aux soins

    2-1- Les infections urinaires associées aux soins

    2-2-Les infections sur cathéter et bactériémie sur cathéter

    2-3-Les infections respiratoires

    V- Prévention des infections du site opératoire

    1-Hygiène des mains

    2-Réduction du risque d’ISO

    2-1- Le séjour préopératoire court

    2-2- La douche désinfectante avant l’intervention

    2-3- Rasage au minimum

    2-4- Eviter la contamination du site opératoire

    2-5- Technique chirurgicale

    2-6- Durée de l’intervention

    2-7- Soins lors d’intervention sur le sujet âgé, diabétique…

    2-8- Pas de drains sortant de la plaie opératoire

    2-9- Bonne technique de coagulation

    2-10- L’antibioprophylaxie

    2-11- Le réchauffement du patient en per-opératoire

    2-12- Informer le chirurgien de son taux d’ISO à comparer à celui de ses paires

    3-Autres mesures permettant la réduction des ISO

    3-1- La tenue du personnel du bloc

    3-2- Le bloc opératoire

    3-3-La circulation au Bloc opératoire

    3-4-L’environnement

    3-5- La stérilisation du matériel

    VI- Conclusion

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    Les infections associées aux soins en chirurgie

    Pr. Wahiba Amhis

    I- Introduction

    Les infections nosocomiales ou infections associée aux soins(IAS) sont des infections qui posent un

    problème de santé publique dans le monde et en particulier en Algérie. Elles se caractérisent par

    leur gravité, ainsi que l’absentéisme, les séquelles et parfois le décès qu’elles engendrent .Les IAS

    ont un coût qui est directement liée à leur incidence. Elles ne sont cependant pas une fatalité

    puisqu’elles peuvent être prévenues et sont évitable dans 30% des cas.

    II- Historique

    L’hôpital est un établissement où sont prodigués des soins à des patients, dans le but de traiter la

    pathologie dont ils souffrent. Mais il arrive parfois que ces patients contractent des infections graves

    associées à ces soins. (IAS) pouvant entraîner la mort.

    Au cours de ce 19ème siècle, de nombreux médecins de part le monde, comme:

    • Ignace Semmelweis (Hongrie)

    • Joseph Lister (Ecosse)

    • William Haslted (USA)

    • Shummelbush (Angleterre)

    ont permis grâce à leurs travaux de réduire de façon notable le taux des IAS, grace aux mesures

    suivantes :

    1- Hygiène des mains : Ignace Philip Semmelweiss, Obstétricien Hongrois (1818-1865), en 1844

    avait observé dans son service d’obstétrique, un taux de Mortalité 4 fois supérieur (12%)

    dans l’unité A où travaillent des étudiants en Médecine, que dans l’unité B (3%) ou

    travaillaient les élèves sage femmes. En fait les étudiants en médecine, effectuaient des

    dissections sur cadavres avant de passer en obstétrique. Il décida d’obliger les étudiants à se

    laver les mains à l’eau de chaux chlorée à 4%, jusqu’à disparition de l’odeur de cadavre,

    avant d’examiner les patientes. Cette mesure de lavage des mains qui est la première

    mesure de prévention des IAS, a donné des résultats spectaculaires puisque le taux de

    mortalité est passé de 12% à 1.9% en 3 mois

    2- Utilisation des antiseptiques : Joseph Lister, Chirurgien écossais (1827-1912)considéré comme le père de la chirurgie moderne, a été le premier à utiliser du phénol comme

    antiseptique sur les plaies chirurgicales pour prévenir la gangrène, infection post opératoire

    très grave aboutissant à l’amputation du membre infecté.

    • Utilisation des gants stériles : William Haslted (USA) est à l’origine de l’utilisation des gants

    en latex en chirurgie

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    3- Utilisation de pansement : Shummelbush (1894) déclare que les plaies doivent être couvertes à

    l'aide d'un pansement qui absorbera les sécrétions et évitera ainsi la contamination.

    III- Epidémiologie des Infections associées aux soins en chirurgie

    1- En grande Bretagne :

    Colebrook (1955) : recommande à ce qu'un membre du staff médical soit préposé à

    plein temps pour le contrôle des infections.

    Cohey (1959) : suggère la formation de comité sur les infections croisées.

    2- USA :

    Le Center for Disease controle (CDC) 1960 : Surveillance et contrôle des Infections

    nosocomiales

    3- France :

    1988 : décret création des CLIN : Comité de Lutte contre les Infections nosocomiales.

    4- Algérie :

    1998 : Arrêté ministériel algérien : création du Comité de Lutte contre les Infections

    nosocomiales

    2013 : Création du comité des experts chargé de l’hygiène hospitalière et de la prévention

    des IAS

    Aujourd’hui le contrôle et la prévention des IAS sont obligatoires dans les hôpitaux de nombreux pays dans

    le monde. Les études de prévalence (nombre de patients infectés sur le nombre de patients hospitalisés,

    un jour J) et d’incidence (Nombre de patients infectés sur le nombre de patients hospitalisés durant une

    période donnée), permettent de suivre l’évolution de ces infections, dans un service, un hôpital, ou un pays

    et d’apporter les mesures nécessaires pour réduire les IAS

    IV- Les infections associées aux soins en chirurgie

    Les infections du site opératoire constituent l’essentiel des IAS en chirurgie, elles sont suivies par les

    infections urinaires, les infections sur cathéters et enfin plus rarement les infections respiratoires liées à la

    réanimation du patient.

    1- Les infections du site opératoire (ISO)

    1-1-Definitions 1-1-1- Infection superficielle : Infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention et afféctant la peau, les tissus sous cutanés ou situés au dessus de l'aponévrose. Elle est définie par un écoulement purulent de l'incision ou du drain ou par l'isolement d'un germe de la culture de l'écoulement d'une plaie fermée ou par simple affirmation du médecin ou du chirurgien.

    1-1-2- Infection profonde : Infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention ou dans l'année, s' il y a eu mise en place de matériel étranger, intéressant les tissus ou espèces situés au niveau ou au dessous de l'aponévrose. Elle est definie par :

    - un écoulement purulent provenant d'un drain sous aponévrotique.

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    - ou par la présence d'un des signes suivants : Dehiscence spontanée de la plaie, ouverte par le chirurgien en cas de fièvre >38°C, de douleur localisée , de sensibilité à la palpation (sauf si la culture de Frottis de plaie est négative) - ou un abcès ou autres signes d'infection observés lors d'intervention chirurgicale ou d'un examen histologique. - ou par simple affirmation du chirurgien

    1-1-3- Infection de l'organe ou du site : Infection survenant dans les 30 jours suivant l'intervention, ou dans l'année, s'il y a eu mise en place de matériel étranger, impliquant les organes ou espaces ouvert ou manipulés durant l'intervention (autres que l'incision). Elle est definie par la présence de pus, ou de germe isolé au niveau de l'organe ou du site, ou de signes évidents d'infection impliquant l'organe ou le site, ou par simple affirmation clinique. 1-2- Agents responsables Les cocci Gram positifs sont responsables de 70% des ISO. La nature des bactéries dépend du type de chirurgie, du site opératoire, de l'ATB prophylaxie, de la survenue d'éventuelles épidémies, de l'écologie locale. L'infection est très souvent polymicrobienne. 1-3- Physiopathologie 1-3-1-Facteurs de risque

    Terrain : âge extêmes, maladies sous ajacentes, obésite, infections préalables et ou concomittantes, malnutrition,diabète, immunodepréssion, état de choc, traitement ATB prolongé, état général du patient au moment de l'intervention.

    Type de chirurgie.

    Durée de séjour pré-opératoire : une hospitalisation pré-opératoire prolongée est un facteur de risque important.

    Préparation pré-opératoire : temps fondamental très souvent négligé (hygiène corporelle, dépilation et délai avant l'intervention)

    Intervention : type de champs utilisés, expérience de l'équipe chirurgicale, qualité de l'hémostase, durée de l'intervention, présence d'hématome, drainage des plaies opératoires, chronologie de l'acte dans le programme opératoire, nombre de personnes dans la salle d'intervention, intervention itérative, contexte d'urgence, sont autant d'éléments déterminants

    1-3-2- Mécanisme La contamination intervient au cours de l'acte opératoire elle est manuportée, accessoirement liée à l'environnement. Plusieurs facteurs la facilitent : nécrose tissulaire, sérosité, corps étranger, implant, inoculum bactérien important, mauvaise vascularisation

    2- Autres infections associées aux soins

    2-1- Les infections urinaires nosocomiales (IUN) 2-1-1 Définitions 2-1-1-1-Bactériurie asymptomatique

    Une uroculture quantitative positive (> 105 CFU/ml) chez un patient sondé, ou dont la sonde a été retirée il y a moins d'une semaine.

    En l'absence de sondage: deux uroculture quantitatives consécutives positives (>105 c/ml) au même germe (ou deux mêmes germes)

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    2-1-1-2-Bactériurie symptomatique - Fièvre (>38°C) sans autre localisation infectieuse ou un des signes suivants : envie impérieuse, dysurie, pollakiurie, tension sus pubienne.

    - Avec soit une uroculture positive >105 CFU/ml, sans qu'il y ait plus de 2 espèces microbiennes isolées, soit une uroculture positive >103 CFU/ml avec leucocyturie >104/ml

    2-1-2- Bactéries responsables: Par ordre décroissant : E.coli : Résistant aux amino-penicillines et souvent aux inhibiteurs des Beta-lactamases, Entérocoque, Ps. aeruginosa, Klebsiella, Enterobacter, Serratia (groupe KES), Proteus, Morganella, Providencia, Candida. 2-1-3- Physiopathologie 2-1-3-1-Facteurs de risques

    Facteur extrinsèques : 80% des IUN surviennent en présence d'un sondage urinaires. Le risque augmente avec sa durée (5 à 10 % de plus chaque jour).La fréquence de l'IUN est directement corrélée au non respect des mesures d'hygiène et d'asepsie. 20% des IUN sont liées à un geste sur les voies urinaires (endoscopies dont cystoscopie, chirurgie urologique

    Facteurs intrinsèques : Le sexe féminin (le risque est multiplié par 2), l'âge > 50 ans diabète, antibiothérapie préalable, traumatisme de la Moelle épinière (vidange vésicale incomplète, sondage itératif), diarrhée nosocomiale chez un malade sondé

    2-1-4-Mécanisme 2-1-4-1- Colonisation du matériel: elle peut se faire à 3 niveaux : dans la région périnéale, au niveau de la jonction sonde urinaire/ collecteur (ouverture régulière des systèmes de drainage non clos) et dans le système collecteur par reflux (intérêt du système anti- reflux) 2-1-4-2-Contamination du patient sondé : elle se fait selon 2 voies :

    endoluminale par l'urine contaminée et infectée (75%),

    transuretrale entre la muqueuse urétrale et la sonde urinaire (25%).

    2-2- Infection sur cathéter 2-2-1- Définitions : Quatre situation sont possibles : 2-2-1-1-Contamination du cathéter :

    Culture de l'extrémité du cathéter non significatif < 15 CFU par la technique semi quantitative (CSQ) ou technique de MAKI, ou en l'absence de signe locaux ou généraux d'infection .

    2-2-1-2-Colonisation du catheter : Culture de la partie de l'extrémité du cathéter : >15 CFU par CSQ, ou >103CFU/ml par CQ, en l'absence de signes locaux ou généraux d'infection attribuée au cathéter. La colonisation peut parvenir d'un foyer à distance.

    2-2-1-3-Infection clinique sur cathéter : Culture positive de l'extrémité du cathéter: >15 CFU.CSQ, ou > 103 CFU/ml par CQ,

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    -> en présence de signes généraux ou locaux d'infection, avec résolution au moins partielle des symptômes lors de l'ablation du cathéter. - Présence de signes locaux d'infection même si la culture de l'extrémité du cathéter

    est stérile ou non significative.

    2-2-1-4-Bactériémie sur cathéter : Culture positive de l'extrémité du catheter : >15 CFU par CSQ, > 103 CFU/ml par CQ et bactériémie avec la même bactérie, en l'absence d'autres foyers infectieux à la

    même bactérie

    2-2-2- Agents microbiens : Les Staphylocoques sont en cause dans 30 à 50 % des cas, plus souvent S.Aureus que S. epidermidis, suivi des BGN et des champignons. D'autres pathogènes sont rencontrés chez les Immunodéprimés : Acinetobacter sp, Micrococcus, Bacillus sp, corynébactérie 2-2-3- Physiopathologie : 2-2-3-1-Facteur de risque : l'hôte : âges extrêmes, neutropénie, chimiothérapie prolongée, infection à distance,traitement immunosuppresseur, lésions cutanées.

    environnement : modification de la Flore cutanée, non respect des mesures d'hygiène, manipulation des lignes de perfusions, alimentation parentérale. Cathéter : mauvaise condition de pose. Le PVC est plus infectiogène que le polyméthane, manipulation de lignes de perfusion, cathéter multiluminale, localisation (fémorale, plus dangereuse que la jugulaire et sous clavière)

    2-2-3-1- Mécanisme : a- colonisation du cathéter :

    Résultat de l'intervention entre : - Hôte (proteines) - Microorganisme (facteur d'adhesivité, slime et ATB) - Matériaux.

    b- Portes d'entrée potentielles : - Site d'insertion : migration des bactéries du revêtement cutané, le long de la surface

    du cathéter jusqu'à son extrémité interne (colonisation de surface) - Pavillon et raccords : Les bactéries y sont introduites par les mains du personnel lors

    de manipulations (colonisation endoluminales) - Voie hématogène : contamination à partir d'un foyer à distance.

    - Soluté de perfusion : exceptionnel, contexte épidémique.

    2-3- Les pneumonies nosocomiales : (PN) 2-3-1- Définition: Association des critères suivants : 2-3-1-1-diagnostic radiologique (Radiographie de thorax ou scanner avec image d'une ou plusieurs opacités parenchymateuses, récentes, et évolutives 2-3-1-2- Soit identification d'un genre bactérien isolé de : - de l'expectoration : s'il s'agit de Legionella pneumophila, d'Aspergillus fumigatus, de mycobactéries.

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    - par ponction transtrachéale. - du lavage broncho- alvéolaire avec > 5% de cellules contenant des bactéries à l'examen direct, et >104 CFU/ml - d'un prélèvement par brossage télescopique protégé ou d'un prélèvement trachéal distal par cathéter protégé >103 CFU/ml. (En l'absence d'antibiothérapie récemment instaurée - par ponction d'abcès pulmonaire ou de plaie, d'une pneumonie ou d'abcès authentifié par un examen histologique Soit une sérologie : si le taux d'Anticorps est considéré comme significatif par le laboratoire Soit au moins un des signes suivants : - expectoration purulente ou sécrétions trachéales purulentes chez un malade ventilé. - température > 38°C d'apparition récente. - hémocultures positives avec une bactérie pathogène, en l'absence de tout autre foyer, et après avoir éliminé une infection sur cathéter. 2-3-2- Agents responsables: BGN (60%) : Pseudomonas sp. (30%), Acinetobacter (10%), groupe KES (80%), Staphylocoque aureus : 30%, S. épidermidis 10%, Agents fongiques dont Candida (10% des PN), Streptocoque pneumonie et H.influenzae (PN précoces), plus rare les anaérobies dont la place exacte est mal connue par difficulté d'isolement. Les Legionella, des virus divers rencontrés en situation épidémique. Aspergillus sp. et Pneumocystis carinii: chez les sujets immunodéprimé, Les PN plurimicrobiennes sont fréquentes (30 à 40% des cas). 2-3- 3-Physiopathologie 2-3-3-1-Facteurs de risques Ils sont en rapport avec la ventilation ou le patient lui même. Le facteur principal est l'orthèse endotrachéale, viennent ensuite l’âge >70 ans, l’insuffisance respiratoire chronique, l’état de choc, l’intervention chirurgicale récente (abdominale ou thoracique), la durée de ventilation, la trachéotomie, la ventilation, la baisse de la vigilance (sédation), d'autres facteurs de risque sont décrits : le mode d'intubation (orale ou nasale) prévention anti-ulcéreuse (diminution de la survenue des PN chez les patients recevant du sucralfate). 2-3-3-2- Mécanisme La contamination et l'infection se font essentiellement par voie aérienne. La contamination initiale se fait à partir de l'oropharynx. Elle est liée à l'adhésion bactérienne et est favorisée par des facteurs de terrain. L'origine des bactéries est avant tout digestive (surtout gastrique) favorisée par une sonde naso-gastrique, l'impossibilité de boire, les morphiniques et les curares qui inhibent la motricité de l'appareil digestif, l'administration d'ATB qui favorisent la croissance des bactéries pathogènes. Le rôle de l'environnement est certain, les mains des soignants sont un important vecteur de contamination. L'infection pulmonaire survient après colonisation de l'arbre trachéo-bronchique par micro inhalations répétées (sondes d'intubation non totalement imperméable) et microtraumatisme de la muqueuse trachéale (inefficacité du drainage mucociliaire). D'autres modes de contamination sont possibles : - Contamination directe par le matériel de ventilation artificielle (pièges à eau, nébulisateurs, circuits de ventilation) d'où la nécessite de précautions de désinfection après usage, et de change quotidien de l'eau. - Infection par voisinage (infection intrabdominale haute) - Infection par voie hématogène (rare)

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    2-3-3-3-Classification : Deux types de PN différentes par leur physiopathologie et leur épidémiologie peuvent être individualisés suivant leur délai de survenue. PN précoce, survenant avant le 5e jour d'hospitalisation, les germes responsables sont des commensaux du patients (Streptocoque pneumonie, H.influenzae, staphylocoque aureus méthicillino-sensible, E.coli). L'existance de troubles de conscience avec altération des réflexes des voies aeriennes est le facteur prédisposant. PN tardive, survenant après le 5e jour d'hospitalisation, les germes responsables sont hospitaliers multi-résistants (Pseudomonas sp, Acinetobacter sp, Staphylocoque aureus méthi R, groupe KES). La gravité initiale de l’état du patient et la prolongation de la ventilation mécanique (40% des patients ventilés pendant plus de 6 jours font une PN) sont les 2 facteurs de risque essentiels.

    V- Prevention des Infections du site opératoire

    1-Hygiène des mains

    Parmi les différents moyens de prévention de l'infection associée aux soins , l’hygiène des mains

    (le lavage des mains et la friction aux produits hydro-alcooliques), occupe une place

    prépondérante. Le personnel doit être informé sur les meilleure méthodes et produits utilisés,

    pour chaque situation donnée. Le préalable à cette hygiène des mains : pas de port de bague, de

    montre, ni de vernis aux ongles. On distingue 3 niveaux d'hygiène des mains dans la pratique du

    contrôle de l'infection

    1-1-Lavage des mains

    1-1-1-Principe

    Lavage des mains social : Eau + savon, quand les mains sont sales

    avant: le début du travail , de manger, de quitter le travail…

    après: etre passer aux toilettes, examen des patients, avoir fait le lit ect …

    Lavage des mains hygiènique ou Antiseptique : lavage normal + solution alcoolisée

    avant : toute technique impliquant un malade à haut risque ou technique invasive

    après : tout contact avec des patient infectés, matériel, équipement contaminé ou

    environnement contaminé (Les 5 temps de l’hygiène des mains –OMS)

    Lavage chirurgicale

    avant toute technique chirurgicale.

    1-1-2-Méthode du lavage des mains

    Une bonne technique de lavage des mains utilisant eau + savon, permet d'enlever

    80% des bactéries transitoires qui ont été ramassée des sites infectés. Dans certaines

    circonstances savon, eau courante et papier sont le juste nécessaire. Le savon liquide est

    préférable au savon en barre qui est proscrit à l’hôpital. Le personnel doit être informé des

    situations dans lesquelles le savon est suffisant pour le lavage des mains.

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    1-2- La friction aux produits hydro-alcooliques : Les préparations alcoolisées sont extrêmement

    efficaces pour l’antisepsie rapide des mains propre. Grâce à ces produits, l’observance de

    l’hygiène des mains a augmentée dans les services à haut risque et a permis ainsi de réduire les

    IAS. Ces produits sont utilisés avant et après chaque geste de soins, au niveau des services

    d’hospitalisation, des consultations, du bloc opératoire, et des urgences. Ils sont utiles dans les

    services à haut risque et avant d'entreprendre une technique invasive où un haut degré d'hygiène

    des mains est nécessaire.

    Des protocoles sur le lavage des mains et la friction aux produits hydro-alcooliques doivent

    rédigées, affichées et appliquées dans tous les services.

    Lavage des mains : savon, eau, papier

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    Friction des mains aux produits hydro-alcooliques

    2-Reduction du risque d’ISO 2-1-Le séjour pré-opératoire court

    Plus le séjour est long, plus le risque de colonisation par des BMR est important Il est conseiller de faire les investigations en ambulatoire

    2-2-La douche désinfectante avant l’intervention

    Les bactéries présentes peau du patient sont introduites dans la plaie lors intervention .Il faut donc réduire le nombre de bactéries sur la peau pour réduire ainsi le risque infectieux Les Antiseptiques préconisés sont:

    - douche: Chlorhexidine- Povidone Iodée - Site opératoire: Solutions alcooliques ( iodé ou chlorhexidine) 2-3-Rasage au minimum De nombreuses etudes ont montré que le resage augmente le risque d’infection Les microlésions seront contaminées par les bactéries si le rasage est effectué plusieurs heures avant l’intervention

    o Rasoir électrique: diminue le Taux d’ISO mais il y a un risque d’infections croisées s’il est utilisés sur plusieurs patients

    o Ciseaux: Une diminution significative du Taux d’ISO a été rapporté o Crème dépilatoire : risque d’allergie cutanée

    Le poils n’est pas plus contaminé que la peau Le critère de base essentiel est d’avoir une vue et accès facile sur le site op. Le rasage doit être fait le plus près possible de l’intervention.

    2-4- Eviter la contamination du site opératoire L’antisepsie est une étape cruciale dans la prévéntion des ISO lors de la préparation du site opératoire. Deux protocoles sont utilisés en fonction de l’acte

    • Antisepsie en 5 temps (préparation du champ opératoire pour césarienne, amniocentèse, péridurale…)

    – 1er temps : nettoyage antiseptique avec savon antiseptique – 2ème temps : rinçage abondant – 3ème temps : séchage – 4ème temps : passage de l ’antiseptique – 5ème temps : laisser sécher avant d ’inciser.

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    • Attention : les temps 4 et 5 doivent être faits 2 fois ou 3 fois s ’il s ’agit d ’un champ opératoire

    • Antisepsie en 2 temps : pour les gestes peu invasifs : IM, SC, IV, ID, ponction veineuse - 1er temps : passage de l ’antiseptique - 2ème temps : très important, laisser sécher avant de piquer ou de ponctionner

    2-5- Technique chirurgicale

    Selon certaines études, un nombre considérable d’ISO est attribué à la technique chirurgicale Le fait de minimiser le trauma tissulaire permet

    - D’améliorer la cicatrisation - Et de réduire le risque d’infection

    D’importants facteurs doivent être pris en considération :

    - Le maintient d’ une bonne irrigation - L’élimination des tissus nécrosés permet de minimiser le saignement - Le contrôle des hémorragies : le risque d’infection augmente avec chaque unité de

    sang administrée - En chirurgie vasculaire :le taux d’infection augmente de 50% au dela 5 unités de

    sang administrées

    2-6- Durée de l’intervention

    Plus les tissus restent longtemps exposés, plus le risque de multiplication des bactéries de l’air sur les tissus ou à l’intérieur de la plaie est grand La durée de l’intervention est facteur de :

    - L’expérience du chirurgien - La complexité de la technique chirurgicale

    La durée de l’intervention est Important facteur de risque d’ISO 2-7-Soins lors d’intervention chez le sujet âgé, diabetique.. Une attention particulière et une grande vigilance doivent être de rigueur et entourer le nouveau-né, le patient âgé, ou porteur d’une tare telles qu’une hypertension, un diabète, une cardiopathie, une malnutrition, une obesité, une néoplasie ect… Ces patients doivent beneficier de soins particuliers liés à leur état de santé. 2-8-Pas de drains sortant de la plaie opératoire

    Le drain est un risque majeur d’ISO , car il constitue un trajet pour les bactéries de l’exterieur vers l’intérieur de la plaie, aussi il est conseillé de faire plutôt une incision latérale .

    2-9-Bonne technique de coagulation

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    Le sang est un excellent milieux de culture, la coagulation va permettre de limiter la presence de ce sang dans la plaie opératoire et de reduire le risque de multiplication des bactéries dans le site opératoire 2-10-Le rechauffement du patient

    L’hypothermie :

    - affecte la fonction plaquettaire - L’effet immunosuppresseur sur les plynucléraires (PN)

    retarde la cicatrisation prédispose à l’ISO

    L’utilisation de couverture chauffante et de champs chauds (champs opératoires)sont conseillés En effet ,Kurz et coll., ont montré que si :

    La température =36°C, avant, pendant, après intervention On administre des liquide tiède

    On observe jusqu’à 3 fois moins d’ISO 2-11-L’antibioprophylaxie Réduit le nombre de bactérie dans le site opératoire. Doit être administrée à l’induction avant l’incision Doit avoir une bonne concentration sanguine et tissulaire Doit Durer : 72h Le choix de la molécule dépend du type de chirurgie et de la flore existante

    2-12-Informer le chirurgien sur son propre taux d’iso Prendre connaissance de son taux d’ISO ,lui permet de se comparer aux autres chirurgiens et de suivre l’evolution de son taux , suite aux correctifs qu’il aura épporter pour ameliorer et reduire son taux d’infection.C’est un très bon outil d’evaluation de la préparation de son patient et de sa technique chirurgicale.

    3-Autres mesures permettant la réduction des ISO

    3-1- La tenue du personnel du bloc

    Le port de la tenue doit être respecté par tout le personnel du bloc. Il est interdit de sortir avec

    cette tenue du bloc opératoire. La tenue est composée de : calot, masque, pantalon, casaque, sabot

    lavable. La tenue est complétée d’une camisole et de gants lors de l’intervention

    3-2- Le bloc opératoire

    Dans la salle et au cours de l’intervention chirurgicale, une certaine discipline est de rigueur

    • Pas de discussions inutiles, bavardage

    • concentration

    • organisation dans le travail, gain de temps

  • 13

    3-3-La circulation au Bloc opératoire

    - La tenue de bloc obligatoire

    - Ne pas sortir du bloc

    → Bloc Interdit aux personnes extérieures au service

    3-4-L’environnement

    • Les murs et le sol : sont régulièrement nettoyés et désinfectés

    • L’air est purifié de tout microorganisme

    • Pression positive, empêche les bactéries de pénétrer de l’extérieur vers l’intérieur du bloc

    3-5- La stérilisation du matériel

    Le matériel utilisé en chirurgie doit être stérile ou à usage unique

    VI- Conclusion La lutte contre les infections associées aux soins est l’affaire de tous, le personnel soignant par la rédaction et l’application des différents protocoles de soins et l’administration par la mise à disposition des différents moyens humains, et matériels nécessaires à la mise en œuvre de cette lutte.