2
Image 1 Image 1 Église Saint-André de Brech : le calvaire. Image 2 Image 2 Église Saint-André de Brech : la façade occidentale. Image 3 Image 3 L’église Saint-André de Brech vue du Sud-Est. Image 4 Image 4 L’église Saint-André de Brech : la nef vue en direction de l’Est. Image 5 Image 5 Collatéral Nord. Image 6 Image 6 Vue de la nef en direction du Nord-Ouest. Image 7 Image 7 Vue de la nef en direction du Nord-Est. Image 8 Image 8 Chapiteau de la nef (du type : base à feuilles dressées). Image 9 Image 9 Chapiteau de la nef (du type: base à feuilles dressées). Image 10 Image 10 Chapiteau de la nef (du type: base à feuilles dressées). Image 11 Image 11 Chapiteau de la nef (du type : base à feuilles dressées). Image 12 Image 12 Chapiteau de la nef (du type : base à « sucettes »). France Bretagne Article précédent Article suivant Nous avons pris conscience de l’intérêt de l’église Saint-André de Brech grâce à la visite effectuée par Anne-Marie et Alain Le Stang en mars 2017. Cet intérêt n’apparaît pas à première vue. Certes, le cimetière de l’enclos paroissial est dominé par un très beau calvaire ( image 1 image 1 ), mais celui-ci ne soutient pas la comparaison avec les plus réputés des grands calvaires bretons. Et, de toute façon, tous ces monuments, datés du 16 ou du 17 siècle, ne peuvent faire l’objet de notre étude consacrée aux édifices du premier millénaire. Le tour de l’église ( images images 2 et 3 2 et 3 ) ne révèle rien de remarquable. Ce n’est qu’en pénétrant dans celle-ci que l’on découvre son caractère exceptionnel ( image image 4 4 ). En effet, il ne subsiste apparemment rien de l’édifice primitif, hormis les murs latéraux du vaisseau central porté par des piliers de type R1010 R1010. Cette particularité signifie pour nous que la nef à trois vaisseaux de cette église actuellement charpentée (ou plutôt voûtée de bois), n’a jamais été couverte d’une voûte de pierre. Les images images suivantes 6 et 7 6 et 7 montrent le caractère régulier de la construction. L’ensemble a été construit d’un seul jet. Sur l'image image 7, les quatre piliers sont identiques. Cela signifie que les chapiteaux que l’on étudiera ci-dessous sont contemporains. Avant d’étudier ces chapiteaux, il nous faut effectuer les constations suivantes. Tout d’abord, l’existence des piliers de type R1010 R1010 montrant que cette église n’était pas prévue pour être voûtée en pierre, milite en faveur d’une construction antérieure à l’an 1000. Nous estimons en effet que, avant même l’an 1000, le voûtement des églises a été généralisé pour toutes les constructions nouvelles. D’autres constatations doivent être apportées : les arcs reliant deux piliers successifs sont doubles. Ils sont donc plus récents que des arcs simples. Les doubleaux reposent, par l’intermédiaire de chapiteaux sur des colonnes demi-circulaires ; donc plus récents que ceux qui reposent sur des pilastres à section rectangulaire par l’intermédiaire d’impostes. Cette nef pourrait donc dater de la fin du premier millénaire. Les chapiteaux se révèlent d’un grand intérêt. Il faut comprendre que ces 14 chapiteaux s’ajoutent aux 5 de Saint-Gildas de Rhuys, aux 11 de Loctudy, aux 4 de Fouesnant, aux 9 de Locmariaquer, tous visibles sur ce site, ainsi qu’à ceux des pages suivantes de Calan et de Plumergat et d’autres églises non encore étudiées, pour former un ensemble exceptionnel très caractéristique, localisé en Armorique, et qui ne semble pas avoir d‘équivalent ailleurs. L’étude comparative n’a pas encore été réalisée. Elle devrait apporter un grand nombre de renseignements. Nous avons commencé cette étude à partir des chapiteaux de Brech. Nous avons essayé de classer ces chapiteaux après avoir remarqué que ces chapiteaux étaient en général décorés sur deux étages et que l’étage inférieur ou base était plus régulier que l’étage supérieur. Nous en distinguons plusieurs. 1. Les chapiteaux à base à 1. Les chapiteaux à base à feuilles dressées ( images 8, 9, 10, 11 ) feuilles dressées ( images 8, 9, 10, 11 ) Église Saint-André de Brech Premier Millénaire L'HISTOIRE ET L'ARCHITECTURE DES ÉDIFICES DE CETTE PÉRIODE Rechercher Accueil Histoire Datation Monuments Bibliographie Contact ème ème

Premier Millénaire - millenaire1.free.frmillenaire1.free.fr/pdf/408/408_5/408_5_14_brech.pdf · Ce que nous appelons « sucettes » sont des tiges surmontées d’un disque ou d’une

  • Upload
    phamnhi

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Image 1Image 1Église Saint-André de Brech : le calvaire.

Image 2Image 2Église Saint-André de Brech : la façade occidentale.

Image 3Image 3L’église Saint-André de Brech vue du Sud-Est.

Image 4Image 4L’église Saint-André de Brech : la nef vue en

direction de l’Est.

Image 5Image 5Collatéral Nord.

Image 6Image 6Vue de la nef en direction du Nord-Ouest.

Image 7Image 7Vue de la nef en direction du Nord-Est.

Image 8Image 8Chapiteau de la nef (du type : base à feuilles

dressées).

Image 9Image 9Chapiteau de la nef (du type: base à feuilles

dressées).

Image 10Image 10Chapiteau de la nef (du type: base à feuilles

dressées).

Image 11Image 11Chapiteau de la nef (du type : base à feuilles

dressées).

Image 12Image 12Chapiteau de la nef (du type : base à « sucettes »).

• France • Bretagne • Article précédent • Article suivant

Nous avons pris conscience de l’intérêt de l’église Saint-André de Brech grâce à la visite effectuée par Anne-Marie et Alain Le Stang en mars 2017.

Cet intérêt n’apparaît pas à première vue. Certes, le cimetière de l’enclos paroissial est dominé par un très beau calvaire ( image 1 image 1 ), mais celui-ci ne soutient pas lacomparaison avec les plus réputés des grands calvaires bretons. Et, de toute façon, tous ces monuments, datés du 16 ou du 17 siècle, ne peuvent faire l’objet denotre étude consacrée aux édifices du premier millénaire.

Le tour de l’église ( images images 2 et 3 2 et 3 ) ne révèle rien de remarquable. Ce n’est qu’en pénétrant dans celle-ci que l’on découvre son caractère exceptionnel ( image image 4 4 ). Eneffet, il ne subsiste apparemment rien de l’édifice primitif, hormis les murs latéraux du vaisseau central porté par des piliers de type R1010R1010. Cette particularité signifiepour nous que la nef à trois vaisseaux de cette église actuellement charpentée (ou plutôt voûtée de bois), n’a jamais été couverte d’une voûte de pierre.

Les imagesimages suivantes 6 et 76 et 7 montrent le caractère régulier de la construction. L’ensemble a été construit d’un seul jet. Sur l'image image 77, les quatre piliers sont identiques.Cela signifie que les chapiteaux que l’on étudiera ci-dessous sont contemporains.

Avant d’étudier ces chapiteaux, il nous faut effectuer les constations suivantes. Tout d’abord, l’existence des piliers de type R1010R1010 montrant que cette église n’était pasprévue pour être voûtée en pierre, milite en faveur d’une construction antérieure à l’an 1000. Nous estimons en effet que, avant même l’an 1000, le voûtement deséglises a été généralisé pour toutes les constructions nouvelles.

D’autres constatations doivent être apportées : les arcs reliant deux piliers successifs sont doubles. Ils sont donc plus récents que des arcs simples. Les doubleauxreposent, par l’intermédiaire de chapiteaux sur des colonnes demi-circulaires ; donc plus récents que ceux qui reposent sur des pilastres à section rectangulaire parl’intermédiaire d’impostes. Cette nef pourrait donc dater de la fin du premier millénaire.

Les chapiteaux se révèlent d’un grand intérêt. Il faut comprendre que ces 14 chapiteaux s’ajoutent aux 5 de Saint-Gildas de Rhuys, aux 11 de Loctudy, aux 4 deFouesnant, aux 9 de Locmariaquer, tous visibles sur ce site, ainsi qu’à ceux des pages suivantes de Calan et de Plumergat et d’autres églises non encore étudiées, pourformer un ensemble exceptionnel très caractéristique, localisé en Armorique, et qui ne semble pas avoir d‘équivalent ailleurs. L’étude comparative n’a pas encore étéréalisée. Elle devrait apporter un grand nombre de renseignements.

Nous avons commencé cette étude à partir des chapiteaux de Brech.

Nous avons essayé de classer ces chapiteaux après avoir remarqué que ces chapiteaux étaient en général décorés sur deux étages et que l’étage inférieur ou base étaitplus régulier que l’étage supérieur. Nous en distinguons plusieurs.

1. Les chapiteaux à base à 1. Les chapiteaux à base à feuilles dressées ( images 8, 9, 10, 11 )feuilles dressées ( images 8, 9, 10, 11 )

Église Saint-André de Brech

Premier MillénaireL'HISTOIRE ET L'ARCHITECTURE DES ÉDIFICES DE CETTE PÉRIODE

RechercherAccueil Histoire Datation Monuments Bibliographie Contact

ème ème

Image 13Image 13Chapiteau de la nef (du type: base à « sucettes »).

Image 14Image 14Chapiteau de la nef (du type : base à « sucettes »).

Image 15Image 15Chapiteau de la nef (du type : base à « sucettes »).

Image 16Image 16Chapiteau de la nef (du type : base à feuilles

arrondies).

Image 17Image 17Chapiteau de la nef (du type : entrelacs et cordages).

Image 18Image 18Chapiteau de la nef (du type : base à feuilles

arrondies).

Image 19Image 19Chapiteau de la nef (motifs géométriques et têtes

animales).

Image 20Image 20Chapiteau historié.

Image 21Image 21Chapiteau historié.

Le premier étage de décor est formé d’une succession de feuilles dressées. Les feuilles sont très stylisées. La nervure centrale est visible ( images images 8, 9, 108, 9, 10) . Celle del'image image 11 11 s’écarte un peu du modèle initial. Une liberté plus grande se manifeste à l’étage supérieur. Concernant l'image 8image 8 , on devine dans la partie supérieure lareprésentation d’un passereau sur un perchoir. Mais ce n’est peut-être qu’une fausse interprétation.

2. Les 2. Les chapiteaux à base « à sucettes » ( images 12, 13, 14 et 15 chapiteaux à base « à sucettes » ( images 12, 13, 14 et 15 ))

Ce que nous appelons « sucettes » sont des tiges surmontées d’un disque ou d’une sphère. Ce serait peut-être la représentation d’arbres.

Les 4 images sont toutes différentes bien que deux d’entre elles (les images 13 et images 13 et 14 14 ) aient de forts points de ressemblance.

3. Les bases à feuilles 3. Les bases à feuilles arrondies ( images 16 et 18 )arrondies ( images 16 et 18 )

4. Les chapiteaux à 4. Les chapiteaux à entrelacs et cordages ( image 17 )entrelacs et cordages ( image 17 )

Ce chapiteau est un peu différent des précédents dans la mesure où sa base n’est pas structurée et régulière comme celle des autres. On y voit en effet une fleur et destiges dressées sans cohérence apparente.

5. Les chapiteaux « 5. Les chapiteaux « historiés » ( images 19, 20, 21 )historiés » ( images 19, 20, 21 )

On désigne sous ce nom des chapiteaux à représentations humaines ou animales. En fait le mot « historié » est peut-être abusif. En effet,il devrait signifier que lechapiteau raconte une « histoire ». Or il est manifeste que ces trois chapiteaux ne nous apprennent pas « d’histoire ». Il ne faut cependant pas en déduire qu’ils ne sontpas historiés. Il est fort possible que l’histoire qu’ils racontent nous soit devenue inaccessible, alors qu’elle était compréhensible pour les contemporains du sculpteur.Les traits géométriques (croix de Saint-André ?) de l'image 19 image 19 pourraient avoir une fonction symbolique. Les têtes de l'image image 20 20 pourraient reproduire les traits denotables locaux.

L'image 21 image 21 est sans doute la plus intéressante. D’une part, le personnage vu de face, à corps aplati de forme rectangulaire, a son équivalent dans une miniature irlandaisedu 7 ou 8 siècle. D’autre part, la tête démesurée est aussi signe d’archaïsme celtique. Autre signe d’ancienneté, la croix pattée portée sur une hampe (sorte decroix processionnelle). Elle est aussi rappelle des modèles datables des environs du 8 siècle.

DatationDatation

Si nous devions seulement tenir compte de la forme architecturale de l’édifice, nous le daterions de la fin du premier millénaire, soit l’an 900 avec un écart estimé deplus de 100 ans.

La datation du chapiteau de l'image image 21 21 serait sensiblement différente : an 750 avec un écart estimé de plus de 100 ans. Les deux datations coïncident aux alentours del’an 800.

Il existe une autre remarque en faveur d’une telle datation. Nous avons en effet constaté l’absence quasi systématique de représentation historiée durant toute unepériode du premier millénaire. Et nous en avons déduit que la crise iconoclaste qui avait sévi en Orient durant une bonne partie du premier millénaire avait pu affecteraussi l’Occident. Cette crise iconoclaste a frappé l’empire byzantin entre l’an 726 et l’an 843. Mais ces deux dates ne nous sont connues que par des décrets impériaux etil est fort possible que la querelle des images ait dépassé le strict cadre des palais de Constantinople pour atteindre d’autres contrées que l’empire byzantin et à d’autresépoques que l’intervalle de temps (726, 843).

Contactez-nous Rédaction des articles, photographies :Norbert BretonNorbert Breton.

Réalisation du site Internet : Alain Le StangAlain Le Stang .

© Copyright 2017 "Premier millénaire". Tous droits réservés.

ème ème

ème