1
© Fotolia/J. Levente 24 formation dossier Actualités pharmaceutiques n° 482 Février 2009 C ontusions, plaies, brûlures et autres traumatis- mes oculaires peuvent mettre sérieusement en danger l’intégrité de la vue. Contusions ou traumatismes oculaires à globe fermé Les contusions ou traumatismes oculaires à globe fermé peuvent survenir en pratiquant certains sports, ou appa- raître lors d’accidents domestiques (bouchon de cham- pagne), de jeux chez les enfants (jets de pierres, projecti- les divers...), ou au cours de bagarres (coup de poing). Clinique Le tableau clinique peut comporter : un trouble de l’acuité visuelle, une diplopie, des douleurs oculaires pouvant irra- dier dans la région périorbitaire, un hématome palpébral et/ou périorbitaire, une kératite traumatique, une pho- tophobie, un blépharospasme, un larmoiement et quel- quefois des nausées et des vomissements. Les lésions peuvent atteindre le segment antérieur (hémorragie sous- conjonctivale, ulcère cornéen, déchirure de l’iris, subluxa- tion du cristallin, cataracte, hypertonie) et/ou le segment postérieur (œdème, hémorragie, déchirure, décollement de rétine, rupture de la choroïde, lésion du nerf optique). Thérapeutique La conduite à tenir par le pharmacien est : – d’administrer un collyre antiseptique pour prévenir l’infection ; – de faire fermer l’œil du patient pour calmer la douleur ; – de protéger le globe oculaire avec un pansement ocu- laire stérile ; – de donner un antalgique pour apaiser la douleur (paracétamol) ; – d’orienter immédiatement le patient vers un ophtalmo- logiste ou les urgences hospitalières. Plaies oculaires ou palpébrales et corps étrangers intraoculaires Les plaies oculaires peuvent survenir au cours d’acci- dents de la voie publique, d’accidents domestiques (coup de ciseaux, aiguilles) ou de bagarres (coup de couteau...). Les corps étrangers intraoculaires peuvent se ren- contrer au cours d’accidents de la voie publique, de bricolage, de chasse ou d’explosion. Il peut également s’agir de corps étrangers organiques animaux (piquants d’oursin) ou végétaux (graines, épines...). Clinique Le tableau clinique peut comporter : une plaie de l’œil et/ ou des paupières, une rougeur oculaire importante, une douleur assez importante, une baisse brutale de l’acuité visuelle, un larmoiement ou un blépharospasme. Thérapeutique Les premiers gestes à effectuer pour le pharmacien sont de : – poser un pansement stérile non compressif ; – ne rien instiller, ne pas chercher à nettoyer l’œil ; – calmer la douleur par des antalgiques ; – laisser le patient à jeun ; – s’assurer de la vaccination antitétanique ; – envoyer la victime le plus rapidement aux urgences. Les brûlures oculaires Il peut s’agir de brûlures chimiques (acides organiques, acides minéraux comme les antirouilles ou les décapants, bases comme la soude ou la potasse, les solvants, les détergents ou les gaz lacrymogènes), ou encore de brû- lures par agents physiques (flamme, liquides en ébulli- tion, métaux en fusion, courant, foudre, UV...). Clinique Les principaux signes cliniques sont : une douleur impor- tante, un œil intensément rouge, une photophobie, un larmoiement intense, un œdème palpébral modéré et un blépharospasme. Thérapeutique Le pharmacien doit : – réaliser un lavage prolongé de l’œil ouvert pendant 10 minutes à grande eau, ou par une solution oculaire ; – poser un pansement protecteur stérile ; – administrer un antalgique (paracétamol) ; – envoyer le patient rapidement aux urgences. Stéphane Berthélémy Pharmacien, Royan (17) [email protected] Premiers gestes et premiers conseils des urgences traumatiques à l’officine Les urgences oculaires traumatiques surviennent à la suite d’incidents ou d’accidents. Avant d’orienter le patient vers un ophtalmologiste, le pharmacien peut effectuer quelques gestes essentiels.

Premiers gestes et premiers conseils des urgences traumatiques à l’officine

Embed Size (px)

Citation preview

© F

otol

ia/J

. Lev

ente

24formation

dossier

Actualités pharmaceutiques n° 482 Février 2009

Contusions, plaies, brûlures et autres traumatis-mes oculaires peuvent mettre sérieusement en danger l’intégrité de la vue.

Contusions ou traumatismes oculaires à globe ferméLes contusions ou traumatismes oculaires à globe fermé peuvent survenir en pratiquant certains sports, ou appa-raître lors d’accidents domestiques (bouchon de cham-pagne), de jeux chez les enfants (jets de pierres, projecti-les divers...), ou au cours de bagarres (coup de poing).

CliniqueLe tableau clinique peut comporter : un trouble de l’acuité visuelle, une diplopie, des douleurs oculaires pouvant irra-dier dans la région périorbitaire, un hématome palpébral et/ou périorbitaire, une kératite traumatique, une pho-tophobie, un blépharospasme, un larmoiement et quel-quefois des nausées et des vomissements. Les lésions peuvent atteindre le segment antérieur (hémorragie sous-conjonctivale, ulcère cornéen, déchirure de l’iris, subluxa-

tion du cristallin, cataracte, hypertonie) et/ou le segment postérieur (œdème, hémorragie, déchirure, décollement de rétine, rupture de la choroïde, lésion du nerf optique).

ThérapeutiqueLa conduite à tenir par le pharmacien est :– d’administrer un collyre antiseptique pour prévenir l’infection ;– de faire fermer l’œil du patient pour calmer la douleur ;– de protéger le globe oculaire avec un pansement ocu-laire stérile ;– de donner un antalgique pour apaiser la douleur (paracétamol) ;– d’orienter immédiatement le patient vers un ophtalmo-logiste ou les urgences hospitalières.

Plaies oculaires ou palpébrales et corps étrangers intraoculaires

Les plaies oculaires peuvent survenir au cours d’acci-dents de la voie publique, d’accidents domestiques (coup de ciseaux, aiguilles) ou de bagarres (coup de couteau...).

Les corps étrangers intraoculaires peuvent se ren-contrer au cours d’accidents de la voie publique, de

bricolage, de chasse ou d’explosion. Il peut également s’agir de corps étrangers organiques animaux (piquants d’oursin) ou végétaux (graines, épines...).

CliniqueLe tableau clinique peut comporter : une plaie de l’œil et/ou des paupières, une rougeur oculaire importante, une douleur assez importante, une baisse brutale de l’acuité visuelle, un larmoiement ou un blépharospasme.

ThérapeutiqueLes premiers gestes à effectuer pour le pharmacien sont de :– poser un pansement stérile non compressif ;– ne rien instiller, ne pas chercher à nettoyer l’œil ;– calmer la douleur par des antalgiques ;– laisser le patient à jeun ;– s’assurer de la vaccination antitétanique ;– envoyer la victime le plus rapidement aux urgences.

Les brûlures oculairesIl peut s’agir de brûlures chimiques (acides organiques, acides minéraux comme les antirouilles ou les décapants, bases comme la soude ou la potasse, les solvants, les détergents ou les gaz lacrymogènes), ou encore de brû-lures par agents physiques (flamme, liquides en ébulli-tion, métaux en fusion, courant, foudre, UV...).

CliniqueLes principaux signes cliniques sont : une douleur impor-tante, un œil intensément rouge, une photophobie, un larmoiement intense, un œdème palpébral modéré et un blépharospasme.

ThérapeutiqueLe pharmacien doit :– réaliser un lavage prolongé de l’œil ouvert pendant 10 minutes à grande eau, ou par une solution oculaire ;– poser un pansement protecteur stérile ;– administrer un antalgique (paracétamol) ;– envoyer le patient rapidement aux urgences. �

Stéphane Berthélémy

Pharmacien, Royan (17)

[email protected]

Premiers gestes et premiers conseils des urgences traumatiques à l’officineLes urgences oculaires traumatiques surviennent à la suite d’incidents

ou d’accidents. Avant d’orienter le patient vers un ophtalmologiste,

le pharmacien peut effectuer quelques gestes essentiels.