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Le messager de la Belle Maguelone LA LETTRE AUX PARTENAIRES ET AMIS DU FESTIVAL DE MUSIQUE À MAGUELONE Mars 2013 Entretien avec Philippe Leclant, directeur-fondateur du Festival Comment s’est passée l’édition 2012 ? C’était une première pour nous puisque, pour la première fois en 29 éditions, nous avions un thème : Le Caravage et la musique, en écho à la très belle exposition proposée au musée Fabre par son directeur, Michel Hilaire. Ce fut une expérience très intéressante, d’un point de vue artistique tout d’abord, car la programmation présentait de multiples facettes de la vie musicale de cette époque; puis, sur le plan de l’ouverture du Festival vers l’extérieur, car nous avons su établir, je le crois et c’est ce que m’ont dit nos interlocuteurs – le musée Fabre, l’Agglomération de Montpellier et la Région – les bases d’une collaboration appréciée et susceptible d’être renouvelée. Quid de 2013 ? Ce sera une édition pas comme les autres, puisqu’il s’agira de la 30 e . Elle a été conçue comme un rendez-vous avec les artistes avec lesquels nous avons plus particulièrement collaboré durant toutes ces années, principalement à Maguelone bien sûr, mais aussi pendant cinq ans dans le cadre de la Saison musicale de Saint-Guilhem-le-Désert et tout autant à travers feu les Rencontres de musique ancienne au château de Castries… même si tous ne seront pas là compte tenu du format du Festival. Les effets de la crise économique ne se font-ils pas trop ressentir ? Pour la fréquentation, je vous dirai cela fin juin. Côté subventions publiques, nos partenaires ont fait en sorte de stabiliser leur aide, ce n’est déjà pas si mal, compte tenu des difficultés que commencent à rencontrer les collectivités locales dans leur financement. L’État, quant à lui, a su être à nos côtés quand cela a été nécessaire, et même si nous avons eu à déplorer une petite baisse l’année passée, j’espère que l’essentiel sera maintenu. Vous savez, depuis les grèves de 2003 qui avaient conduit à l’annulation de certains festivals – pas le nôtre – les élus, qui sont globalement des gens sérieux, ont parfaitement conscience que la culture, c’est d’abord de l’emploi. Que voulez-vous dire ? Tout simplement que la culture ne se limite plus à la version « du pain et des jeux ». Les organisateurs de festivals ne sont plus dans cette logique ; ils revendiquent pleinement un rôle dans l’économie des territoires. Le temps où le maire convoquait ses administrés à un concert gratuit dans l’église du village trouve aujourd’hui ses limites. Quand nous avons lancé le Festival de Maguelone au début des années 1980, nous étions déjà dans une logique d’économie du tourisme : notre objet était tout autant de faire la promotion du site de Maguelone que de proposer, en avant-saison, des concerts de qualité à une clientèle de touristes. Nous sommes plus que jamais aujourd’hui dans la même logique y compris durant le reste de l’année ; quand une quinzaine d’artistes et de techniciens viennent enregistrer pendant une semaine un disque à Maguelone au fin fond du mois de novembre, nous ne nuisons pas à la station touristique voisine… Le Festival de musique à Maguelone est membre du Réseau Européen des Musiques Anciennes Le programme Interview par Lola Balerin, étudiante en communication au lycée Jean Monnet Mardi 4 juin Hespèrion XXI - Jordi Savall Pierre Hantaï - Xavier Diaz-Latorre - Philippe Pierlot Jeudi 6 juin Doulce Mémoire - Denis Raisin Dadre Vendredi 7 juin Alla francesca Brigitte Lesne - Pierre Hamon - Carlo Rizzo - Jive Faury concert jeune public en famille Samedi 8 juin Medusa - Patrizia Bovi Crawford Young - Leah Stuttard - Gabriele Miracle Dimanche 9 juin Hugo Reyne - Pierre Hantaï - Emmanuelle Guigues Mardi 11 juin Mariana Flores - Hopkinson Smith Jeudi 13 juin Europa Galante - Fabio Bondi

Lemessager€¦ · première fois en 29 éditions, nous avions un thème : Le Caravage et la musique, en écho à la très belle exposition proposée au musée Fabre par son directeur,

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Page 1: Lemessager€¦ · première fois en 29 éditions, nous avions un thème : Le Caravage et la musique, en écho à la très belle exposition proposée au musée Fabre par son directeur,

Le messagerde la Belle Maguelone

LA LETTRE AUX PARTENAIRES ET AMIS DU FESTIVAL DE MUSIQUE À MAGUELONE

Ma r s 2013

EEnnttrreettiieenn aavveecc PPhhiilliippppee LLeeccllaanntt,, ddiirreecctteeuurr--ffoonnddaatteeuurr dduu FFeessttiivvaall

Comment s’est passée l’édition 2012?C’était une première pour nous puisque, pour lapremière fois en 29 éditions, nous avions un thème:Le Caravage et la musique, en écho à la très belleexposition proposée au musée Fabre par sondirecteur, Michel Hilaire. Ce fut une expérience trèsintéressante, d’un point de vue artistique toutd’abord, car la programmation présentait demultiples facettes de la vie musicale de cetteépoque; puis, sur le plan de l’ouverture du Festival vers l’extérieur, car nousavons su établir, je le crois et c’est ce que m’ont dit nos interlocuteurs – le muséeFabre, l’Agglomération de Montpellier et la Région – les bases d’unecollaboration appréciée et susceptible d’être renouvelée.

Quid de 2013?Ce sera une édition pas comme les autres, puisqu’il s’agira de la 30e. Elle a étéconçue comme un rendez-vous avec les artistes avec lesquels nous avonsplus particulièrement collaboré durant toutes ces années, principalement àMaguelone bien sûr, mais aussi pendant cinq ans dans le cadre de la Saisonmusicale de Saint-Guilhem-le-Désert et tout autant à travers feu les Rencontresde musique ancienne au château de Castries… même si tous ne seront paslà compte tenu du format du Festival.

Les effets de la crise économique ne se font-ils pas trop ressentir?Pour la fréquentation, je vous dirai cela fin juin. Côté subventions publiques, nospartenaires ont fait en sorte de stabiliser leur aide, ce n’est déjà pas si mal,compte tenu des difficultés que commencent à rencontrer les collectivitéslocales dans leur financement. L’État, quant à lui, a su être à nos côtés quandcela a été nécessaire, et même si nous avons eu à déplorer une petite baissel’année passée, j’espère que l’essentiel sera maintenu. Vous savez, depuis lesgrèves de 2003 qui avaient conduit à l’annulation de certains festivals – pas lenôtre – les élus, qui sont globalement des gens sérieux, ont parfaitementconscience que la culture, c’est d’abord de l’emploi.

Que voulez-vous dire?Tout simplement que la culture ne se limite plus à la version « du pain etdes jeux ». Les organisateurs de festivals ne sont plus dans cette logique ;ils revendiquent pleinement un rôle dans l’économie des territoires. Letemps où le maire convoquait ses administrés à un concert gratuit dansl’église du village trouve aujourd’hui ses limites. Quand nous avons lancéle Festival de Maguelone au début des années 1980, nous étions déjà dansune logique d’économie du tourisme : notre objet était tout autant de fairela promotion du site de Maguelone que de proposer, en avant-saison, desconcerts de qualité à une clientèle de touristes. Nous sommes plus que

jamais aujourd’hui dans la même logique y comprisdurant le reste de l’année; quand une quinzaine d’artisteset de techniciens viennent enregistrer pendant une semaineun disque à Maguelone au fin fond du mois de novembre,nous ne nuisons pas à la station touristique voisine…

L e F e s t i v a l d e m u s i q u e à M a g u e l o n e e s t m e m b r e d u R é s e a u E u r o p é e n d e s M u s i q u e s A n c i e n n e s

Le programme

Interview par Lola Balerin, étudiante en communication au lycée Jean Monnet

Mardi 4 juinHespèrion XXI - Jordi SavallPierre Hantaï - Xavier Diaz-Latorre - Philippe Pierlot

Jeudi 6 juinDoulce Mémoire - Denis Raisin Dadre

Vendredi 7 juinAlla francescaBrigitte Lesne - Pierre Hamon - Carlo Rizzo - Jive Faury concert jeune public en famille

Samedi 8 juinMedusa - Patrizia Bovi Crawford Young - Leah Stuttard - Gabriele Miracle

Dimanche 9 juin Hugo Reyne - Pierre Hantaï - Emmanuelle Guigues

Mardi 11 juinMariana Flores - Hopkinson Smith

Jeudi 13 juinEuropa Galante - Fabio Bondi

Page 2: Lemessager€¦ · première fois en 29 éditions, nous avions un thème : Le Caravage et la musique, en écho à la très belle exposition proposée au musée Fabre par son directeur,

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Depuis 1981, Martine Argellies est facteur declavecins, un métier très varié appartenant à labranche de la lutherie. En effet, l’artisan passedu travail du bois à celui de l’acoustique sansoublier la décoration, alliant avec harmoniesensibilité artistique et rigueur. Riche de tous cessavoirs, Martine apprend au bois et aux cordes à« chanter » de concert, et pour cela, elles’imprègne du passé. « C’est redécouvrir destechniques de fabrication disparues qui mepassionne. J’aime la mentalité du clavecin, laretenue des sentiments dans cette musique quiest différente du piano des romantiques déchirésdu XIXe siècle. Le clavecin est un instrumenthistorique, le répertoire y est riche, et le toucherléger. »

Les clavecins sont réalisés à partir de plans desXVIIe et XVIIIe siècles hérités de différentes écoles

de facture. Le clavecin est un instrument à cordesmuni d’un ou plusieurs claviers dont chacune descordes est « pincée » par un sautereau. Hormis cedernier, tout est fait manuellement chez Martine.« C’est un métier artisanal et de musicien à lafois. On commence par sélectionner les différentsbois qui constitueront le clavecin, puis on lesassemble. À l’intérieur, une feuille de bois trèsmince appelée table d’harmonie est la piècemaîtresse qui donnera un timbre différent pourchaque instrument. Ensuite, la mécanique estajoutée, et la décoration est peinte à la main.Enfin, j’accorde le clavecin. »

En tout, ils sont trois à travailler dans son belatelier au cœur du quartier de Gambetta, àMontpellier. Depuis 1981, 265 clavecins ont vule jour chez Martine. « Quand j’étais seule, je nepouvais faire que 3 à 4 clavecins par an.Aujourd’hui, nous sommes trois personnes àplein temps, et nous fabriquons 12 à 14 clavecinspar an, ce qui fait de nous un gros atelier ! » Dansson travail, elle cherche à revenir au plus près dela sonorité authentique de la musique ancienne,allant jusqu’à utiliser des cordes faites àl’ancienne ayant des impuretés dans l’alliage.« C’est quand la musique arrive naturellement etsimplement qu’on se rapproche de la chosevraie, de ce que l’on devait entendre aux sièclesderniers. »

Depuis trente ans cette année, ce sont le plussouvent les clavecins de Martine qui résonnentdans la cathédrale de Maguelone, un festivalorganisé dans un « lieu magique ». Sa mission,c’est que « le musicien qui arrive sans connaîtrel’instrument sur lequel il devra jouer se sentebien. Les répétitions sont les moments que jepréfère, quand le musicien découvre l’instrument– et moi, le musicien ». Tout doit être au point afinque le concert transporte le public dans une autreépoque.

Ce qui la fait sourire, c’est le regard des gens quidécouvrent cette musique, surpris et curieux à lafois. « Voir mes instruments sur scène et lespartager avec tous, c’est toujours touchant. » Ettous les publics sont concernés, car le Festival, cene sont pas que des concerts ; ce sont aussi desrencontres, comme avec Leonardo GarciaAlarcon, l’Ensemble Clematis et les élèves deCM1 de l’école primaire du quartier desCévennes à Montpellier en 2012. Les musiciensleur ont fait découvrir la viole de gambe, le violon,le théorbe, la harpe et l’épinette de Martine, unpetit clavecin qui ne pèse que 11 kg. Car leFestival de Musique de Maguelone, c’est aussiça : partager un savoir-faire, faire découvrir cettemusique à ceux qui ne la connaissent pas et lasublimer pour les connaisseurs.

CC’’eesstt uunnee ffeemmmmee ssaannss llaaqquueellllee llee FFeessttiivvaall ddee MMaagguueelloonnee nn’’aauurraaiitt ppaass llaa mmêêmmee aauutthheennttiicciittéé..EEllllee ffaabbrriiqquuee ddeess ccllaavveecciinnss eett lleess aaccccoorrddee ppoouurr ffaaiirree rreennaaîîttrree llaa mmuussiiqquuee aanncciieennnnee..

Rétrospective Le Festival 2012

En coulisses Martine Argellies, facteur de clavecins

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Quelles sont les motivations qui vous ontpoussé à devenir mécène du Festival demusique à Maguelone?La culture d’entreprise est présente chezTruffaut depuis bien des années. Avecplus de 180 ans d’histoire, l’enseigne acontribué aux nombreux stades del’évolution du concept de jardinerie. Déjà,un membre de la famille Truffaut travaillaitdans les jardins de Versailles, ce haut lieudes arts grâce aux dons des mécènes.

C’est dans cette logique que s’inscrit Truffaut aujourd’hui, en soutenant desactions d’envergure nationale mais aussi locale au niveau del’agglomération montpelliéraine. En outre, prendre part au Festival est pournous un réel engagement parfaitement en phase avec notre politique deprotection de l’environnement, le site de la cathédrale de Maguelone étantune zone du littoral protégée.Je suis biologiste de formation, et actuellement, je chante dans le chœurArioso. En rejoignant le Festival en tant que mécène, je parviens donc à liermes passions et mes activités professionnelles, d’autant plus que le Festivalcible notre clientèle.

Ainsi, en associant son image à ce festival de grande qualité, Truffaut cultiveson image.

Comment avez-vous vécu cette première participation à cet événement?Ce fut un grand bonheur. Je n’ai pas toujours le temps de sortir avec lesresponsabilités incombant à mon métier, mais participer à cet événementpermet l’évasion et la découverte musicale. La partie off après le concert,où seuls mécènes et artistes de grande renommée tels que Jordi Savallsont conviés, donne l’opportunité de vivre un moment privilégié dans uncadre amical. On profite ainsi au maximum du Festival.

En quelques mots, que représente pour vous le Festival?C’est l’harmonie entre l’individu et son environnement. Le Festival incarnedes valeurs chères à Truffaut : la protection et la conservation de nosrichesses, qu’elles soient naturelles comme le site classé de la cathédrale,ou culturelles avec la musique ancienne qui, sans un tel événement, pourraittomber dans l’oubli.

RReennccoonnttrree aavveecc VViinncceenntt WWiinntteerrggeerrsstt,, ddiirreecctteeuurr dduu mmaaggaassiinn TTrruuffffaauutt ssiittuuéé ddaannss llaa zzoonnee dd’’aaccttiivviittéé pprrèèssddee ll’’aaéérrooppoorrtt,, uunnee jjaarrddiinneerriiee «« hhiissttoorriiqquuee »» ppuuiissqquuee,, ddééjjàà dduu tteemmppss ddee JJeeaann--BBaappttiissttee LLuullllyy,, llee nnoomm ddeeTTrruuffffaauutt fflleeuurriissssaaiitt ddaannss lleess jjaarrddiinnss ddee VVeerrssaaiilllleess.. LL’’aann ddeerrnniieerr,, llee mmaaggaassiinn aa rreejjooiinntt llee FFeessttiivvaall eenn ttaanntt qquueennoouuvveeaauu mmééccèènnee..

73% des entreprises mécènes en Francecomptent entre 20 et 100 salariés. Leursoutien permet la sauvegarde,l’enrichissement et la valorisation d’unegrande partie de notre patrimoine. Pourencourager davantage cette dynamique,l’État a signé en 2005, via le ministère dela Culture, une convention avec despartenaires institutionnels tels que leConseil supérieur de l’ordre des experts-comptables ainsi que l’Assemblée des

chambres de commerce et d’industrie. La mise en place concrète de cespartenariats sous la forme de mécénats d’entreprises poursuit, depuis, sonchemin.

C’est à la cathédrale de Maguelone que cette convention a été signée en2008 par la Chambre régionale de commerce et d’industrie du Languedoc-Roussillon lors d’une table ronde ayant pour thème « Culture& Entreprise ». Depuis, plusieurs actions concrètes ont été mises en placepar les différents acteurs régionaux.

En 2012, Olivier Oddi, président de la CCIT de Sète, et son équipe ont décidéd’accompagner le Festival ; le partenariat vient d’êtrereconduit pour 2013.

Des contacts ont été également noués avec AndréDeljarry, président de la CCIT de Montpellier.

LLaa CCCCIITT ddee SSèèttee mmoonnttrree ll’’eexxeemmppllee

Paroles de mécènes

Maryvonne et Jean-Pierre Cauquil, partenaires incontournables du Festival de Maguelone depuis de nombreuses années, ouvrent la billetterie le2 avril à la Boîte à Musique. Tél. 04 67 60 69 92. Dans le cadre du Festival, ils accueilleront la musicologue Catherine Cessac, spécialiste de la musiquefrançaise des XVIIe et XVIIIe siècles pour une conférence, le mercredi 12 juin.

Ira Imig, déléguée du Festival, en charge du mécénat. Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art, elle a suivi une formation spécialisée enmanagement, en mécénat et en sponsoring. En 1995, elle a mis en place ses premiers projets de mécénats d’entreprise en France, mais aussi enAllemagne, Angleterre, USA, Japon et Corée. En 2009, elle crée le portail Internet www.e-mecenes.com. Depuis, elle s’occupe activement desnouveaux partenariats du Festival de Maguelone avec le monde économique. Contact : [email protected] - Tél. 04 67 63 96 61

Info

Entreprises mécènes du Festival 2012

Partenaires

Interview par Lola Balerin, étudiante en communication au lycée Jean Monnet

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FFlloorreennccee CCoohheenn :: «« LLee mmééccéénnaatt ppeerrmmeett aauuxx eennttrreepprriisseess dd’’eexxpprriimmeerr lleeuurr ppeerrssoonnnnaalliittéé »»

Florence Cohen : « Le mécénat permet auxentreprises d’exprimer leur personnalité »ADMICAL, l’Association pour ledéveloppement du mécénat industriel etcommercial, œuvre en faveur du mécénatdepuis 1979. Sa mission inclut l’information,la formation et la promotion du mécénat enFrance. À l’origine de la loi Aillagon en 2003,et à l’initiative de la Charte sur le mécénatd’entreprise publiée à l’occasion des assisesde 2011, ADMICAL met ainsi en avant lesbonnes pratiques tant pour le mécène quepour le « mécéné ». ADMICAL a tissé par

ailleurs un réseau de correspondants régionaux.

Ira Imig, déléguée du Festival en charge du mécénat, a rencontré FlorenceCohen, correspondante pour ADMICAL sur notre territoire, mais aussi fidèleamie du Festival, auquel elle assiste depuis de nombreuses années. Tourd’horizon sur l’importance des dons aujourd’hui, les engagements des PME,les avantages que ceux-ci engendrent et les perspectives.

Ira : Finalement, à quoi sert le mécénat?Florence : Pour une entreprise, le mécénat présente un certain nombred’enjeux, d’intérêts et d’avantages. S’il ne doit être confondu ni avec uneniche fiscale, ni avec un outil de communication externe, il lui apportenéanmoins énormément et justifie que celle-ci s’y implique. Grâce aumécénat, l’entreprise peut prendre une place de responsabilité dans lasociété. Elle peut montrer son ouverture vers des milieux avec lesquels ellen’est pas nécessairement en contact*.

Ira : Quelle est la conséquence de cet engagement pour une entreprise?Florence : Ces actions lui rapportent souvent de l’innovation sociale, créentdes passerelles et lui permettent de dialoguer avec des acteurs, renforçantainsi son ancrage dans SON territoire. En outre, les actes philanthropiquessont bénéfiques pour l’entreprise, en termes de construction de sa

réputation et de sa crédibilité, car elle y gagne de la notoriété et une imageplus positive qui peuvent être valorisées dans la communication interne*.Pour une entreprise, investir le terrain de la culture, c’est s’offrir la possibilitéd’exprimer sa personnalité et son identité. Quant à l’aspect fiscal, s’il restesecondaire pour la plupart des PME, il constitue néanmoins un symbole, lapreuve d’une reconnaissance de la démarche et du soutien de l’État.

Ira : Justement, où en est la remise en question de l’avantage fiscal induitpar cet engagement?Florence : Avant l’été, lorsque la loi de 2003 sur le mécénat d’entreprise a étémenacée, ADMICAL a lancé une alerte sur les réseaux sociaux. Cela a permisd’interpeller les pouvoirs publics sur le fait que les avantages fiscaux actuelspermettent aux entreprises de donner plus que ce qu’elles auraient donnéautrement et qu’une éventuelle modification de cette loi aurait entraîné unedangereuse chute des dons. ADMICAL a obtenu 3000 signatures en l’espacede quelques jours, qu’il s’agisse de responsables d’associations ou depersonnalités de la vie publique. Le projet a finalement été abandonné. Il acependant mis en lumière ces acteurs méconnus devenus indispensablespour la survie de la culture : LES MÉCÈNES.

Ira : Qui sont, en fait, ces entreprises mécènes?Florence : La dernière enquête CSA ADMICAL de 2012 fait apparaître unenette montée en puissance des PME, qui représentent aujourd’hui près de93 % des mécènes ! Ainsi des clubs de mécènes se constituent assezsouvent pour valoriser le mécénat de proximité et assurer l’essor touristiqued’une région. Cet investissement de la sphère privée dans le financementde la culture se vérifie concrètement : il représenterait 494 millions d’euros,d’après cette dernière enquête ADMICAL. Cet apport est aujourd’huiindispensable à l’écosystème culturel local.

PPoouurr pplluuss dd’’iinnffoorrmmaattiioonnss :: wwwwww..aaddmmiiccaall..oorrgg//* Voir aussi Bénédicte Menanteau, déléguée générale d’ADMICAL, dans « LeNouvel Économiste.fr » (décembre 2012).

www.musiqueancienneamaguelone.com

L’éducation artistique : vastechantier où, il faut bien le dire,nos gouvernants quels qu’ilssoient se sont pour l’instantplutôt cassé les dents ; faute devolonté peut-être, faute demoyens sûrement. Pour autant,les festivals et institutionsculturelles tentent depuisquelques années de sensibi-liser les jeunes et plusspécialement les scolaires àleur discipline.

C’est le cas du Festival de Maguelone qui, depuis quatre années, introduitla musique ancienne à l’école dans deux classes de CM2 du quartier desCévennes à Montpellier. Hopkinson Smith, Jordi Savall ou Jean Tubéry sontvenus, par le passé, faire découvrir aux écoliers viole de gambe, luth et

cornet à bouquin ; l’année passée, Leonardo Garcia Alarcon et l’ensembleClematis ont, à leur tour, partagé leur passion avec une cinquantaine d’enfants.

Mais le Festival a souhaité aller encore plus loin pour cette 30e édition enaccueillant un concert supplémentaire dédié au jeune public mais passeulement puisque c’est en famille que les enfants pourront découvrir lesmusiques des troubadours avec Alla Francesca, grand spécialiste de lamusique médiévale, accompagné pour l’occasion d’un jongleur réputé, Jive Faury.

Et pour concrétiser ce projet, le Festival s’est associé, pour l’occasion, au

Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone, Scène conventionnée JeunesPublics en Languedoc-Roussillon qui fait depuis de nombreuses années,sous la direction de Martine Combreas, un travail exemplaire en la matièresur la région de Montpellier et le bassin sétois. Les Compagnons de Maguelone ont également répondu présents et semobilisent aussi pour que cette initiative soit une réussite.

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Jeune public

Partenaires médias du Festival 2012

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