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PRENEZ-NOUS AU SERIEUX ! L’implication des enfants handicapés aux décisions qui affectent leurs vies

PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

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PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !L’implication des enfants handicapés aux décisions qui affectent leurs vies

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PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

L’implication des enfants handicapés aux décisions qui affectent leurs vies

UNICEF / JUIN 2013

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04. INTRODUCTION

07. SECTION UNEComprendre la notion de participation pour les enfants handicapés

07. Qu’entendons-nous par participation ?

Ce que dit l’article 12 de la CDE

L’article 12 de la CDE en tant que principe général

L’article 12 de la CDE et d’autres droits à la participation

10. Pourquoi la participation est-elle importante ?

13. Où la participation des enfants handicapés peut-elle avoir lieu ?

Bâtir un environnement participatif

La participation dans tous les domaines de programmation de l’UNICEF

18. Comment mettre en œuvre la participation ?

La participation : une fin ou un moyen ?

La participation séparée ou inclusive

La participation individuelle ou de groupe

Le niveau et la nature de la participation

24. Ce qui rend la participation des enfants handicapés éthique et significative

29. SECTION DEUXRendre effective la participation des enfants handicapés

29. Comment entrer en contact avec les enfants handicapés ?

Identifier les enfants handicapés

Travailler avec les parents

32. Quelles mesures concrètes peut-on prendre pour réussir une participation inclusive ?

Surmonter les obstacles à la communication

Créer un environnement propice à la participation inclusive

Conseils spécifiques en fonction des différentes incapacités

43. Comment savoir si la participation est effective ?

Etablir la cartographie de l’environnement participatif

Mesurer la nature et l’impact de la participation des enfants

51. CONCLUSION

53. ANNEXE I :Glossaire des différents moyens de communication alternative

55. REFERENCES

SOMMAIRE

Les recommandations regroupées sous le titre “Prenez-nous au sérieux ! L’implication des enfants handicapés aux décisions qui affectent leurs vies ” ont été préparées par l’UNICEF avec la contribution de collaborateurs externes. L’équipe de base était composée de : Gerison Lansdown, Rosangela Berman Bieler et Gopal Mitra. Un certain nombre de collègues des bureaux régionaux et des bureaux de pays de l’UNICEF, ainsi que des différentes divisions du siège de l’UNICEF ont apporté une contribution substantielle à l’élaboration des recommandations. Ces dernières ont également fait l’objet d’un examen collégial effectué par Patricia Almeida, Theresia Degener, Peter Dixon, Amy Farkas, Nora Groce, Barbara Kolucki, Stig Langvad, Connie Laurin-Bowie, Sergio Meresman, Claire O’Kane et Stefan Tromel.

Ces recommandations sont destinées au grand public, y compris les gouvernements, les organisations de la société civile, les organisations de personnes handicapées et les bureaux régionaux et bureaux de pays de l’UNICEF, afin de valoriser davantage la participation des enfants handicapés à l’élaboration des politiques et des interventions. L’UNICEF ne partage ou n’approuve pas nécessairement les exemples d’agences et d’organisations externes figurant dans cette publication.

REMERCIEMENTS

Pour de plus amples informations, veuillez contacter : La Section Handicap, Division des Programmes de l’UNICEF

E-mail: [email protected] Site internet : www.unicef.org/disabilities

Rédactrice en chef : Barbara Duncan

Traduit de l'anglais par Laurence MARIE

Les droits d’auteurs de l’ensemble des photographies et des images vidéo appartiennent à l’UNICEF ou ont été utilisés avec la permission du photographe.

En plus de la version imprimée, les recommandations sont également disponibles dans une gamme de médias substituts : Easy-to-Read ; DAISY Book ; E-Pub et HTML accessible que vous pouvez consulter sur www.unicef.org/disabilities.

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4 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX ! INTRODUCTION 5

La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) admet que les enfants ne sont pas de simples bénéficiaires passifs, habilités aux soins protecteurs des adultes. Au contraire, ils ont eux-mêmes des droits et sont habilités à prendre des décisions qui les affectent en fonction du développement de leurs capacités.

Cela veut dire qu’ils peuvent et doivent assumer la responsabilité de leurs décisions au fur et à mesure que leurs compétences se développent. Il est fondamental pour la CDE de respecter les enfants en tant que participants actifs de leurs propres vies.

Bien que de nombreux pays créent des opportunités de participation pour les enfants, la plupart des enfants handicapés ne jouissent pas encore du droit d’être entendus et d’être pris au sérieux. Les enfants handicapés sont rarement pris en compte par les initiatives dynamiques telles que les forums de la jeunesse, les parlements d’enfants, l’éducation par les pairs ou les projets médiatiques. Ils

Le travail de l’UNICEF en faveur des questions liées au handicap se base sur une approche axée sur les droits de l’homme qui met l’accent sur l’équité. Elle a été élaborée dans le cadre du développement inclusif et favorise activement le modèle social du handicap. L’un des principes de base réside dans le fait que la législation, les politiques et les programmes doivent être renseignés et façonnés par les enfants qu’ils affecteront. La participation est le principe fondamental de l’approche axée sur les droits de l’homme. Ces recommandations sont destinées à renforcer la capacité de l’UNICEF et ses partenaires à créer des opportunités pour permettre aux enfants handicapés d’exercer leur droit à être entendus et à être pris au sérieux. Il est important :

• d’identifier clairement les obstacles entravant la participation des enfants handicapés ;

• d’examiner les raisons pour lesquelles la participation est importante pour les enfants handicapés ;

• de fournir des conseils pratiques quant au lieu et au moyen d’entrer en contact avec les enfants handicapés et de les impliquer de façon plus efficace et systématique ;

• de choisir le meilleur moyen de mesurer l’efficacité des initiatives participatives avec les enfants handicapés.

LES PRINCIPES DE L’UNICEF

01

L’approche axée sur les droits de l’homme reconnait les personnes handicapées comme acteurs clés de leur épanouissement personnel, plutôt que comme bénéficiaires passifs de prestations. Elle admet que les personnes handicapées sont systématiquement exclues des initiatives de développement et s’emploie à combler ces lacunes.

INTRODUCTION

ne sont pas non plus impliqués dans les campagnes de sensibilisation locales et nationales visant à rendre ces droits effectifs, ni consultés lors d’études axées sur l’opinion des enfants.

La voix des enfants handicapés est généralement silencieuse quand il s’agit de décisions vitales affectant leurs vies – à propos de leur santé, de leur éducation ou de leur domicile. C’est dû notamment aux préjugés et aux attitudes négatives ; dans le monde entier, les adultes attendent peu de la part des enfants handicapés, car ils doutent de leur capacité à élaborer ou à exprimer un point de vue. C’est pourquoi on a tendance à ne pas investir en faveur de leur engagement et à ne pas disposer d’une connaissance, d’une compréhension et d’une formation suffisantes pour appuyer leur participation. La conséquence évidente est l’invisibilité et l’exclusion sociale des enfants handicapés dans le monde entier, à quelques exceptions près.

La Convention relative aux droits des per-sonnes handicapées (CDPH) reconnait cet échec et exige explicitement que les gou-vernements s’engagent davantage. Elle réaffirme l’égalité du droit à être entendu pour les enfants handicapés. Mais pour que cela soit possible, la convention exige également que les gouvernements four-nissent une aide adaptée au handicap et à l’âge.2 De plus, ils doivent activement consulter et impliquer les enfants handi-capés, par le biais de leurs organisations représentatives, lors de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et des programmes visant à rendre ces droits effectifs.3

02

L’UNICEF a adopté un programme axé sur l’égalité. Son travail en faveur des questions liées au handicap constitue un élément clé de sa lutte pour l’égalité des programmes et des politiques locale, nationale et internationale, qui s’attaque aux causes principales d’inégalité dans chaque société. Pour s’engager en faveur de l’égalité, il faut reconnaitre que les enfants handicapés issus de groupes marginalisés sont doublement menacés. Les inconvénients ne sont pas simplement cumulatifs : le handicap décuple les difficultés déjà rencontrées par les enfants et, en même temps, il est souvent utilisé pour justifier la discrimination qui persiste à leur égard.

03

On parle de développement inclusif quand tous les groupes de personnes contribuent à créer des opportunités, à partager les bienfaits du développement et à participer au processus de décision. Dans ce contexte, les personnes handicapées doivent être intégrées à toutes les étapes de chaque cycle de projet et de programme, et à la conception et l’application de la législation. Les décisions

“Nous devons croire en nous-mêmes et combattre les opinions négatives en montrant ce dont nous sommes capables.”

“Nous devons faire valoir nos propres droits – et pas seulement dépendre des adultes non handicapés pour le faire à notre place.”

“Le handicap existe aux yeux de la société. Mais pas à nos yeux. Si l’oppor-tunité nous est offerte, nous pouvons faire nos preuves.“(Citations d’enfants handicapés du Népal)1

Pour moi, les droits de l’enfant, cela veut dire que les autres enfants sourds et moi, nous avons le droit d’aller à l’école comme tous les autres enfantsNasoni Nawailagi, Fidji

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COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 76 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

budgétaires et administratives doivent comporter une dimension axée sur le handicap et l’intégration du handicap est considérée comme une question transversale dans toute l’organisation.

04

Le modèle social de handicap axé sur les droits de l’homme. Le modèle social du handicap porte sur les obstacles importants causés par l’environnement (plutôt que par l’incapacité physique), y compris dans les contextes physiques, d’information et de communication, les attitudes et les préjugés de la société, les politiques et les pratiques gouvernementales, et les structures de santé, de bien être et d’éducation et autres systèmes, qui sont souvent facteurs d’exclusion. Le “handicap” est considéré comme un concept édifié par la société, et non pas l’attribut d’une personne.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées a développé plus avant le modèle social en admettant que les incapacités d’une personne – et non les aspects environnementaux – doivent aussi être prises en compte et traitées dans le cadre relatif aux droits de l’homme. La CDPH propose le modèle social de handicap axé sur les droits de l’homme.

Je veux être chef ou dentisteDalila Cardozo, Uruguay

La définition du handicap énoncée dans ces recommandations découle de l’article 1 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées: ‘Par personnes handicapées, on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres.’

Le terme ‘enfant’ et ‘enfants’ est employé pour désigner tous les individus âgés de moins de 18 ans. Cependant, lorsqu’un projet ou un programme fait spécifique-ment référence aux enfants plus âgés, on emploie le terme 'adolescents' ou 'jeunes'.

I. QU’ENTENDONS-NOUS PAR PARTICIPATION?

ARTICLE 12, CDE

1. Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité.

2. A cette fin, on donnera notamment à l’enfant la possibilité d’être entendu dans toute procédure judiciaire ou administra-tive l’intéressant, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un représentant ou d’une organisation appropriée, de façon com-patible avec les règles de procédure de la législation nationale.

SECTION UNE :

COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION

ARTICLE 7, CDPH

1. Les États parties garantissent à l’enfant handicapé, sur la base de l’égalité avec les autres enfants, le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, l’opinion de l’enfant étant dûment prise en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité, et d’obtenir pour l’exercice de ce droit une aide adaptée à son handicap et à son âge.

L’article 12 de la CDE introduit le principe fondamental selon lequel tous les enfants capables de discernement sont habilités à exprimer cette opinion et à la voir prise au sérieux. Ce droit représente un défi particu-lièrement important dans les sociétés dans lesquelles on a généralement tendance à ignorer l’opinion des enfants. Ce défi est bien plus important pour les enfants han-dicapés, dont on estime en général, qu’ils ne sont pas capables et n’ont pas assez d’expérience pour apporter une contribu-tion précieuse.

La CDPH admet que les enfants handi-capés sont généralement privés du droit à être entendus. L’article 7 oblige donc les gouvernements à faire en sorte qu’ils ‘obtiennent une aide adaptée à leur handi-cap et leur âge afin de réaliser ce droit’ sur la base de l’égalité avec les autres.

Donner la chance aux enfants handicapés d’exprimer leurs opinions n’a de sens que si les décideurs en tiennent compte. En conséquence, l’article 4 de la CDPH impose l’obligation aux gouvernements de consulter les organisations représen-tatives d’enfants handicapés lors de l’éla-boration et la mise en œuvre de lois et de politiques les intéressant.

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8 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 9PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

leur disposition dans des formats et à un niveau qu’ils peuvent comprendre. La CDPH instaure l’obligation de faire en sorte que les enfants handicapés puissent chercher et diffuser les infor-mations sur la base de l’égalité avec les autres enfants. Elle exige que les gouvernements :

• fournissent des informations en utili-sant des formats et des technologies appropriés aux différents types de handicap ;

• acceptent et facilitent l’utilisation de la langue des signes, le Braille, la communication améliorée et alter-native, et les modes et formats de communication de leur choix ;

• encouragent les entités privées qui fournissent des services d’information, y compris sur internet, à le faire sous des formes accessibles et utilisables.

• des ‘espaces’ où on leur accorde du temps, des encouragements et un sou-tien appropriés pour leur permettre de développer et d’articuler leurs opinions clairement et de manière confidentielle.

• la sécurité, afin d’explorer et d’exprimer leurs opinions sans avoir peur d’être critiqués ou punis.

Il est aussi important de reconnaitre que l’article 12 n’impose aux enfants aucune obligation à exprimer leurs opinions. Il s’agit d’un droit et non pas d’un devoir et l’enfant peut choisir de l’exercer ou pas.

La participation est un droit, au même titre que l’intégration, et elles sont étroitement liées. Pour que l’intégration soit significa-tive et effective, il faut écouter et impliquer les enfants handicapés. Il faut, entre autres, écouter leurs points de vue en tant qu’indi-vidus – sur des décisions au sujet de leur domicile, des obstacles spécifiques qui leur bloquent l’accès à l’école, ou des mesures d’accompagnement dont ils ont besoin pour participer à leur collectivité locale. L’intégration effective s’applique également aux enfants handicapés formant un groupe ou une circonscription, par exemple, en les impliquant dans les forums locaux ou les parlements d’enfants.

On peut qualifier la participation de: ‘pro-cessus continu visant à permettre aux enfants de s’exprimer et d’être activement impliqués dans les décisions prises à tous les niveaux sur toute question les intéres-sant, ce qui nécessite l’échange d’informa-tions et le dialogue entre enfants/adoles-cents et adultes basé sur le respect mutuel, et exige que leurs opinions soient vérita-blement prises en considération eu égard à l’âge et au degré de maturité de l’enfant.’ 4

Le comité des droits de l’enfant fournit une analyse détaillée des moyens d’interpréter l’article 12, et apporte aussi des indications pour sa mise en œuvre à l’égard des enfants handicapés :5

01 Tous les enfants sont capables de discernement

Il n’y a pas d’âge minimum. Les enfants présentant des incapacités multiples et pro-fondes, y compris les très jeunes enfants,

sont capables de se forger une opinion, bien qu’ils puissent avoir besoin d’aide pour les exprimer. Tous les enfants ont des expériences, des peurs, des idées et des préoccupations qui peuvent contribuer au processus de décision.

L’article 12 exige avant tout que les adultes s’engagent à entendre ces opinions avec respect. Pour mettre en œuvre l’article 12, il faut reconnaitre les formes non verbales de communication telles que le langage cor-porel, les expressions du visage, le toucher, la langue des signes, le jeu ou le dessin et la peinture, parce que certains enfants s’en servent pour faire un choix, exprimer leurs préférences et démontrer leur conception de leur environnement.

Le comité des droits de l’enfant recom-mande que les parents, les aidants et les professionnels suivent une formation sur les moyens d’aider les enfants handicapés à exprimer leurs opinions et à assumer des niveaux croissants de responsabilité pour les décisions qui affectent leurs vies.6

02 Le droit d’exprimer librement leurs opinions

Les enfants doivent être en mesure d’exprimer leurs propres opinions sans subir de pression ou de manipulation de la part des autres. C’est d’autant plus important pour les enfants handicapés qui sont souvent plus dépendants de leurs aidants et ont rarement l’opportunité d’exprimer leurs propres idées. Afin d’exprimer librement leurs opinions, les enfants handicapés doivent obtenir :

• des informations qui sont pertinentes, accessibles, appropriées et mises à

03 Toute question les intéressant

Le comité des droits de l’enfant soutient une interprétation très vaste de la phrase “toute question intéressant” les enfants. La plupart des décisions prises tant au niveau de la famille qu’à l’échelle interna-tionale ont des répercussions directes ou indirectes sur les enfants et peuvent donc être qualifiées de sources de préoccupa-tion légitimes, par exemple : la scolari-sation, le transport, les dépenses budgé-taires, la planification urbaine, la réduction de la pauvreté ou la protection sociale.

Ces questions sont aussi importantes pour les enfants handicapés que pour les autres enfants. En outre, leurs expériences peuvent influencer leurs opinions sur, par exemple, les obstacles physiques qui les empêchent d’aller à l’école, les attitudes négatives des aidants ou les moyens de promouvoir un milieu scolaire plus inclusif.

04 Voir leurs opinions prises en considération eu égard à leur âge, leur degré de maturité et leur expérience

Il ne sert à rien d’écouter les enfants si on ne s’engage pas à prendre en considéra-tion ce qu’ils disent. Cela ne veut pas dire que l’on puisse toujours se soumettre aux opinions des enfants – mais plutôt que l’on

‘Par intégration, il ne s’agit pas d’insérer des personnes handicapées dans des struc-tures déjà en place, mais de transformer des systèmes pour qu’ils soient ouverts à tous. Les communautés inclusives mettent en place des mesures de soutien pour tous les enfants à la maison, à l’école, dans les centres de formation professionnelle, dans les manifestations sportives et culturelles et dans leurs communautés. En cas d’obstacles, les communautés inclusives modifient leur organisation pour répondre aux besoins de tous les enfants. Source: Les enfants handicapés. Mettre fin à la discrimination et promouvoir la participation, le dével-oppement et l’intégration, Note d’orientation de programme, UNICEF, 2007

‘Le Ministère de la Planification a animé un atelier d’une semaine, au cours duquel il y avait beaucoup de présenta-tions de groupe au format PowerPoint, que je ne peux pas voir. La question d’accessibilité, qui s’est bien illustrée par le manque d’accès au cours de l’ate-lier, n’a cependant pas été soulignée. En raison de cet incident, je me sens exclu de la planification nationale.’7

(Francis, Libéria)

Les parents ne devraient pas cacher leurs enfants à la maison, ils devraient les emmener à l’écoleVincent Paulo, Tanzanie

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10 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 11PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

SE FAIRE ENTENDRE AU PARLEMENT 9

L’UNICEF Monténégro apporte son appui à une séance pour enfants du Parlement National, en partenariat avec une ONG locale, le ‘Centre for Child Rights’ (Centre pour les droits de l’enfant). Elle organise des ateliers avec les enfants pour permettre aux membres des parlements scolaires de toutes les municipalités d’identifier les problèmes les plus urgents auxquels les enfants sont confrontés. Le travail consiste à proposer des solutions possibles et à préparer des questions pour les principaux décideurs. Les chefs des partis politiques au parlement, tous les ministres, les mé-diateurs et les représentants d’institutions nationales participent à cette séance pour enfants du Parlement National qui se tient le 20 novembre de chaque année.

Au début de la séance, les enfants présentent les principaux problèmes auxquels ils sont confrontés au Monténégro. En 2011, dans le cadre de la campagne de l’UNICEF ‘It’s About Ability’ (Une question de capacités), la séance était consacrée à l’intégration et l’année suivante également, l’intégration était abordée. Les enfants ont particulièrement souligné l’importance de créer des conditions favorables à l’intégration des enfants handicapés dans la société monténégrine. Les participants ont noté qu’il fallait diminuer le nombre d’enfants vivant en maison d’accueil au Monténégro et augmenter le nombre d’enfants vivant dans une famille, y compris les familles d’accueil ou les autres formules alternatives au placement en institution. Les séances pour enfants du Parlement monténégrin ont duré deux heures et demi et ont été diffusées en direct sur la chaîne de télévision du service public TVCG.

2011 Séance pour enfants du Parlement National http://www.unicef.org/montenegro/media_18541.html

2012 Séance pour enfants du Parlement National http://www.unicef.org/montenegro/media_21008.html

ne rejette pas leurs opinions simplement parce qu’ils ont un handicap ou parce que leurs opinions ne coïncident à celles des adultes concernés.

Ce n’est pas parce que l’on accorde plus ou moins de poids aux opinions des enfants selon leur degré de compréhension de la question qu’il faut systématiquement prendre plus au sérieux les opinions d’en-fants plus âgés. Par exemple, une interven-tion chirurgicale majeure et des interven-tions médicales peuvent de toute évidence avoir de profondes répercussions sur les jeunes enfants handicapés.

Les études révèlent qu’ils peuvent émettre des idées sur les questions de vie et de mort et sur l’impact des choix liés à ces questions. En effet, les jeunes enfants ne sont en mesure de faire face à ces choix que lorsqu’ils bénéficient du soutien approprié de la part des adultes autour d’eux.8 Lorsqu’il n’est pas possible de se conformer aux opinions des enfants, il faut toujours les tenir informés de la décision et des motifs menant à cette décision .

II. POURQUOI LA PARTICIPATION EST-ELLE IMPORTANTE POUR LES ENFANTS HANDICAPES ?

Le comité des droits de l’enfant clarifie le droit de l’enfant à exprimer son opinion et à participer à diverses activités conformé-ment au développement de ses capacités. Ce niveau de participation s’avère béné-fique pour l’enfant, la famille, la commu-nauté, l’école, l’Etat et la démocratie.

D’autres raisons de faire en sorte que les enfants handicapés puissent exprimer leurs opinions :

• ils subissent une plus grande interven-tion de la part des adultes, ce qui limite considérablement leur capacité à faire des choix au quotidien ;

• leur état de dépendance se traduit par une plus grande vulnérabilité aux sé-vices émotionnels, physiques et sexuels que les enfants non handicapés ;

02 La transformation sociale

Les enfants handicapés ont une lucidité, une connaissance et un point de vue uniques sur leurs propres vies. Leurs connaissances et leurs expériences se rapportent aux questions qui les intéressent en tant qu’individus et aux questions qui les préoccupent plus largement en tant que groupe.

La participation active des enfants handicapés peut accélérer le rythme de développement en tirant profit de leurs expériences telles que, par exemple, les obstacles entravant l’apprentissage effectif et inclusif à l’école, en améliorant l’accessibilité de la communauté ou en améliorant l’accès à l’eau potable et l’assainissement.

Il est également indispensable d’offrir aux enfants handicapés l’opportunité d’être entendus pour améliorer les pratiques communautaires en matière d’adoption, de placement en famille d’accueil, de justice pour mineurs, de soins de santé ou de contrôle de la qualité des soins dans les institutions.

03 La citoyenneté active, la réciprocité et la compréhension de la démocratie

Par le biais de la participation directe, les enfants handicapés, aux côtés d’autres enfants, peuvent contribuer à la création de sociétés pacifiques et démocratiques, respectueuses des droits de l’homme. Tout d’abord, ils participent aux décisions prises au sein de la famille, ensuite ils apprennent à résoudre les conflits à l’école et finalement contribuent de plus en plus au développement local et national. La participation contribue à une culture de respect dans laquelle le processus de décision se déroule par le biais de négociations plutôt que de conflits et dans laquelle on admet que les droits de l’homme sont réciproques et mutuels.

• ils sont souvent soumis à bon nombre d’interventions médicales, de traite-ments et de procédures d’évaluation, au sujet desquels on ne leur permet pas de prendre part aux décisions ;

• certains enfants handicapés sont régu-lièrement exclus des consultations utili-sant le langage écrit, tandis que d’autres sont exclus des processus reposant sur la langue parlée ;

• ils subissent un plus haut degré d’inter-vention de la part de leurs parents et du personnel qui sont plus à même de prodiguer des soins que de prêter une oreille attentive ;

• ils sont plus susceptibles que les autres enfants de dépendre de multiples ai-dants qui ne sont pas formés pour com-prendre leur mode de communication.

LES BIENFAITS DE LA PARTICIPATION SONT MULTIPLES ET RENFORCENT LES CAPACITES :

01 Contribuer au développement de la personnalité, des compétences et des aptitudes

Par le biais de la participation, les enfants acquièrent des compétences, développent leurs aptitudes, diversifient leurs aspira-tions et prennent de l’assurance. Plus les enfants participent, plus leurs contributions sont efficaces et plus l’incidence sur leur développement est forte.

transformationsociale

développementpersonnel

renforcementde la responsabilité

protectionaméliorée

justicesociale

citoyenneté activeet réciprocité

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12 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 13PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

04 Renforcer la responsabilité

La marginalisation et l’exclusion quasi universelles des personnes handicapées, y compris des enfants, réduit leur capacité à combattre les violations de leurs droits. Offrir aux enfants handicapés des chances de s’exprimer sur les questions les intéres-sant renforce leur capacité à demander des comptes aux gouvernements et aux autres responsables.

Apprendre leurs droits, acquérir une apti-tude à la participation, être plus confiants pour réunir et utiliser les informations, engager le dialogue avec les autres et comprendre les responsabilités incom-bant aux gouvernements – ce sont tous des éléments essentiels à la création d’une citoyenneté articulée. De même, pour renforcer la responsabilité, il est primordial d’introduire ces mêmes opportunités au-près des enfants handicapés dès leur plus jeune âge.

05 Promouvoir la justice sociale

Il est essentiel de reconnaitre le droit des enfants handicapés à être impliqués dans les décisions et dans les actions qui affectent leurs vies si l’on veut générer la dignité et le respect des enfants handica-pés. En agissant ainsi, on reconnait leur citoyenneté et on favorise leur intégration sociale.

Dans la plupart des sociétés, les décisions sont par tradition prises à la place des enfants handicapés, ce qui contribue à les infantiliser, les miner et les marginaliser. C’est seulement une fois qu’ils sont habi-lités à influencer les sujets qui les préoc-cupent, qu’ils seront actifs et efficaces dans la réalisation de leurs droits.

06 Une protection améliorée

Le droit d’exprimer leurs opinions et de les voir prises au sérieux est un outil solide qui sert à combattre les cas de violence, de maltraitance, de menace, d’injustice

enfants handicapés, les éléments suivants ont été révélés :

• Les attitudes négatives persistent à l’égard de la participation des enfants handicapés au processus de décision.

• Les enfants présentant des troubles de la communication sont confrontés à des obstacles dus au manque d’accès, par exemple, à la langue des signes ou à des appareils auditifs.

• Les enfants handicapés ont rarement l’opportunité de développer les compétences, l’expérience et l’assurance requises pour participer.

• Le manque d’informations accessibles et appropriées décourage les enfants handicapés de participer.

• La dominance permanente du modèle médical du handicap signifie qu’on ne tient pas compte des obstacles rencontrés par les enfants handicapés.

• Il y a peu de matériels de formation consacrés à faciliter leur participation.

• Il semble que l’on privilégie trop les approches formelles de participation au dépend des opportunités de participation informelle, que les enfants souhaiteraient.

• Bon nombre de mécanismes de participation, tels que les procédures de dépôt de plaintes, ne sont pas accessibles aux enfants handicapés.

III. A QUEL NIVEAU LES ENFANTS HANDICAPES PEUVENT-ILS PARTICIPER ?

La nature et les opportunités de participa-tion des enfants handicapés doivent être exactement les mêmes que pour tous les autres enfants. Ils ont le droit à être inter-venir sur toutes les questions et peuvent s’investir à tous les niveaux et en adoptant toutes les approches.

ou de discrimination. L’étude des Nations Unies sur la violence contre les enfants souligne la vulnérabilité disproportion-née des enfants handicapés à la violence physique et sexuelle. C’est en grande partie parce qu’ils ne disposent pas suffisamment d’informations, d’opportunités et d’accès à des mécanismes de plainte sécurisés, qui garantit ainsi l’impunité aux agresseurs.10 Toutefois, si on les encourage à exprimer ce qui leur arrive, si on leur offre l’opportunité de soulever des inquiétudes, il est beaucoup plus facile de dévoiler les violations de droits au grand jour.

L’estime de soi et la confiance en soi ac-quises par le biais de la participation per-mettent aux garçons et aux filles de com-battre la violation de leurs droits. En outre, les adultes ne peuvent protéger les enfants que s’ils sont informés sur ce qui se passe dans leurs vies ; et souvent seuls les enfants eux-mêmes peuvent fournir ces informa-tions. On peut combattre plus efficacement la violence contre les enfants handicapés dans les familles, les écoles, les prisons et les institutions si l’on permet aux enfants de parler et de dénoncer eux-mêmes les abus.

LES PRINCIPAUX OBSTACLES AFFECTANT LA PARTICIPATION11

En examinant les résultats d’une étude axée sur les obstacles à la participation des

CRÉER UN ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF AUX NIVEAUX LOCAL ET COMMUNAUTAIRE :

01

Les initiatives et organisations dirigées par les enfants : Il faut créer davantage d’oppor-tunités pour permettre aux enfants handica-pés d’être impliqués dans toutes les orga-nisations dirigées par les enfants. Cet effort nécessite un renforcement des capacités, des ressources financières, une évaluation des obstacles potentiels et un travail de sen-sibilisation auprès des autres enfants.

02

La représentation auprès des institutions locales chargées des questions locales : Les comités locaux chargés, par exemple, de l’éducation, du logement, de l’eau et de la protection des enfants doivent inclure des représentants d’organisations dirigées par les enfants et prendre en considération les points de vue des enfants handicapés. De plus, les enfants handicapés peuvent intervenir dans la mise à jour des informa-tions sur leur collectivité locale et enrichir la planification et le suivi de la situation des enfants handicapés réalisés par les autorités locales.

03

Les conseils scolaires doivent inclure des représentants d’enfants handicapés car ils peuvent contribuer à créer un milieu sco-laire inclusif adapté aux enfants.

04

Les consultations ciblées sur des questions de politique locale, par le biais desquelles les enfants expriment leurs points de vue. Par exemple, les expériences des enfants handicapés sont variées qu’il s’agisse de la conception des parcs, des cours de récréation, des structures de santé et des systèmes de transports locaux. Ils peuvent aider à réaliser des audits d’accessibilité communautaires et à identifier les ques-tions locales relatives à la protection de l’enfance.

Quand je serai grand, je veux être piloteRichard Herrera, Equateur

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14 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 15PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

05

Les parlements locaux de la jeunesse et les conseils municipaux des enfants peuvent offrir à tous les enfants l’opportunité de participer au processus de décisions.

06

Une étude visant à formuler les politiques et les services peut être dirigée par et avec les enfants handicapés. Ils peuvent aider à identifier les lacunes dans la connaissance d’un aspect particulier de leurs vies, à élaborer les questions et la méthodologie pour cette étude, à réaliser des enquêtes et des entretiens, à analyser les données recueillies et à énoncer des recommandations.

07

Les initiatives locales et sociales dans les médias destinées à donner la chance aux enfants handicapés de contribuer aux journaux d’enfants locaux, de gérer leurs propres programmes radio et participer aux médias grand public. Les enfants han-dicapés peuvent participer aux initiatives sociales innovantes dans les médias.

08

Les activités artistiques, musicales ou récréatives offrent également aux enfants handicapés l’opportunité de s’intégrer et de s’exprimer de manière créative. Les arts créatifs constituent un outil efficace de plai-doyer et de sensibilisation aux questions affectant tous les enfants.

09

L’éducation par les pairs pour encourager les enfants à informer, assister et sensibi-liser les autres enfants. Ces programmes

communautaires. Dans certaines cultures, il peut s’avérer avantageux de discuter avec les aînés pour examiner les préjugés et l’exclusion qu’ils subissent au sein de la communauté.

12

Les enfants déplacés ou réfugiés : Les enfants handicapés sont particulièrement vulnérables dans les situations à la suite d’un conflit ou d’une catastrophe, et dans les camps de réfugiés.12 Il est nécessaire de recueillir leurs points de vue concernant les obstacles qui empêchent leur accès aux services et concernant les prochaines démarches à suivre.

BATIR UN ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF A L’ECHELLE NATIONALE :

01

La participation des enfants handicapés au sein du gouvernement: Les enfants handicapés peuvent fournir une perspective unique sur les réformes législatives, l’élaboration des politiques, la planification, la collecte de données et la répartition des ressources. Ils peuvent apporter leurs témoignages sur :

• les obstacles générateurs d’exclusion liés à l’attitude, à la communication, à l’envi-ronnement physique et à la mobilité.15

• la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des plans nationaux d’ac-tion et des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté

• les abus et l’exploitation sexuels en ligne, le degré et la nature des risques qu’ils courent, les stratégies qu’ils adoptent pour se protéger et les poli-tiques qu’ils aimeraient que les gouver-nements mettent en place. On sait peu de choses sur leurs comportements et leurs vulnérabilités en ligne.

02

La participation au contrôle de l’applica-tion de leurs droits : les enfants handicapés

peuvent à la fois inciter les enfants non handicapés à promouvoir l’éducation des enfants handicapés par les pairs et aider les enfants handicapés eux-mêmes à inter-venir dans l’éducation par les pairs. Parmi les initiatives figurent des enfants qui déli-vrent des programmes d’alphabétisation aux enfants qui travaillent et vivent dans la rue, des programmes d’éducation à la santé axés sur le VIH/SIDA et les enfants handi-capés ou des programmes d’hygiène et d’assainissement.

10

Les enfants comme contrôleurs ou audi-teurs des services locaux : Les enfants handicapés peuvent être intégrés aux initiatives consistant à mener des enquêtes auprès des hôpitaux et des services de santé locaux, de la police, des écoles et des espaces publics tels que les com-merces, les parcs et les cours de récréa-tion, afin de vérifier s’ils sont générale-ment conformes à la CDE. Ils peuvent aider à surveiller les cas de discrimination ou d’exclusion, ou à éliminer les obstacles qui empêchent l’accès des enfants handicapés à certains services. Ils peuvent enquêter ou déterminer si ces indicateurs ont été atteints et discuter ensuite des conclu-sions avec les fournisseurs de services, y compris des moyens dont les obstacles peuvent être éliminés.

11

Le dialogue communautaire ou intergé-nérationnel : L’implication des enfants handicapés au dialogue avec les autres membres de la communauté peut aider à résoudre les conflits, accroître la détermi-nation et renforcer les actifs culturels et

peuvent aider à sélectionner et à surveiller les indicateurs de progrès quant à l’appli-cation de leurs droits, y compris au sein de la famille et des milieux familiaux alterna-tifs, et quant à l’impact de leur participation sur la mise en œuvre des politiques, des décisions judiciaires et des programmes. Ils peuvent être directement impliqués dans la recherche à la fois comme partici-pants et comme chercheurs.16

03

L’implication des enfants au processus d’établissement de rapport auprès du Comité des droits de l’enfant et auprès du

LES JEUNES HANDICAPES DISPENSENT DES INFORMATIONS EN MATIERE DE PREVENTION ET DE TRAITEMENT DU VIH/SIDA AUX PERSONNES HANDICAPÉES13

En 2005/2006, 20 jeunes handicapés issus d’un township du Cap, en Afrique du Sud, ont été sélectionnés en vue d’élaborer un programme éducatif en collaboration avec un formateur sur le VIH. Ils ont obtenu des informations et le formateur a bénéficié et tiré des enseignements de sa collaboration avec les jeunes handicapées. Le forma-teur a ensuite milité pour que toutes les ‘Campagnes d’accès au traitement’ soient ouvertes aux personnes handicapées.

LA CDPH ET LA PARTICIPATION14

Les jeunes handicapés en Ouganda ont recours à la CDPH pour mener des ac-tions de sensibilisation en matière de droit à l’éducation et à l’emploi, et pour aider leurs communautés à apprendre à intégrer les adolescents et les jeunes handicapés à leurs activités.

‘Nous avons organisé des réunions et discuté de nombreuses questions liées aux personnes handicapées. Je fais partie d’une équipe composée de nom-breux représentants des différentes associations de personnes handicapées qui a dirigé les réunions de défense et de rencontre avec les responsables locaux.’ Francis, Ouganda

‘Quand je me suis engagée dans une campagne de quartier avec le groupe (Young voices), je me sentais fière. Je pense que sans ce groupe, je n’aurai pas fait cela toute seule. Cela nous a permis de sensibiliser nos autorités lo-cales aux questions liées au handicap.’ Maria, Ouganda

Malgré un rejet de l’école fondé sur son handicap, une jeune femme de l’Ouganda a réalisé son rêve en devenant infirmière. La discrimination qu’elle a subie l’a incitée à rallier un groupe local de défense des droits des personnes handicapées et à militer pour l’amélioration des services.

Page 10: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

16 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 17PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

Comité des droits des personnes handica-pées : Dans de nombreux pays, les organi-sations non-gouvernementales, y compris les alliances nationales en faveur des droits de l’enfant, impliquent les enfants dans le processus parallèle d’établissement de rapports dans le cadre de la CDE, y compris dans les réunions d’informations de pays précédant les séances avec le Comité.17

Le Comité encourage les gouvernements à inclure les points de vue des enfants handicapés, à la fois dans l’établissement de rapport et dans les efforts déployés en parallèle dans le cadre de la CDPH .

04

La participation des enfants aux forums nationaux et internationaux : Il s’avère que l’implication des enfants, y compris les en-fants handicapés, enrichit les conférences et les forums d’enfants nationaux, régionaux et internationaux.18 Un exemple productif a eu lieu lors de l’élaboration de la CDPH lorsque six jeunes handicapés ont exposé leurs priorités vis-à-vis du texte de la Convention au Comité spécial des Nations Unies à New York.19 Les enfants handicapés ont eu la possibilité de soumettre leurs préoccupa-tions auprès des dirigeants du monde entier, une occasion rare du fait qu’ils n’ont pas été marginalisés en présence d’autres priorités solides et concurrentes.

YOUNG VOICES (LA VOIX DES JEUNES), LEONARD CHESHIRE DISABILITY : EXEMPLES DE PARTICIPATION D’ADOLESCENTS ET DE JEUNES HANDICAPÉS

Un groupe de Young Voices en Chine se réunit régulièrement à Beijing. Pour sensibiliser le public au contenu de la CDPH, Young Voices a tenu deux séminaires nationaux pour améliorer les capacités de plaidoyer des jeunes handicapés. Cette année, le groupe plaidera pour une augmentation du nombre d’étudiants handicapés admis dans les collèges et les universités. http://youngvoices.lcdisability.org/china

Young Voices au Libéria comporte 25 membres et se réunit mensuellement dans la capitale, Monrovia. En partie grâce à la campagne inlassable de Young Voices Libéria, leur gouvernement a ratifié la CDPH. Power Radio, une station populaire dans le pays, ouvre régulièrement ses ondes à Young Voices, ce qui augmente considérablement leur portée et leur pouvoir d’influence sur les politiques et les pratiques. http://youngvoices.lcdisability.org/liberia

Young Voices Malaisie comporte plus de 80 membres répartis en 3 groupes, un à Sabah, à Selangor et à Penang. Les groupes militent pour la ratification de la CDPH et la mise en œuvre de la loi Malaisienne de 2008 en faveur des personnes handicapées. Les premières démarches ont consisté à organiser des séminaires, des séances de formation sur le handicap et des camps de jeunesse. Ils ont aussi réalisé des audits d’accessibilité et créé du matériel de sensibilisation. http://youngvoices.lcdisability.org/malaysia

LA PARTICIPATION DANS TOUS LES DOMAINES DE PROGRAMMATION DE L’UNICEF

Dans tous les domaines d’intervention de l’UNICEF, on peut envisager des activités de participation intégrée et ciblée impli-

quant les enfants handicapés. Leur partici-pation peut faire progresser les objectifs du programme ; par exemple, une consulta-tion visant à identifier comment les enfants handicapés pourraient contribuer à leur propre protection et à la protection d’autres enfants, ou à promouvoir la participation comme une fin en soi, soit par exemple un milieu scolaire plus démocratique.

LES OPPORTUNITES POUR IMPLIQUER LES ENFANTS HANDICAPÉS

La survie et la santé de l’enfant

• Sensibilisation et familiarisation aux droits des enfants handicapés

• Education par les pairs sur les messages sanitaires

• Formation des professionnels de la santé sur les moyens de communiquer avec les enfants handicapés et de les faire participer à leurs propres soins de santé

• Sensibilisation au modèle de handicap axé sur les droits de l’homme

L’éducation

• Conseils et comités scolaires démocratiques

• Promotion de l’enseignement inclusif

• Campagnes anti-intimidation

• Etude portant sur les obstacles à l’intégration

• Cartographie des enfants handicapés non scolarisés

• Plaidoyer en faveur de l’égalité des droits à l’éducation

• Mentorat par les pairs

Le VIH/SIDA

• Etude portant sur les risques, la vulnérabilité et la prévalence

• Sensibilisation à la vulnérabilité

• Education par les pairs en matière de santé sexuelle et reproductive, et de relations amoureuses

L’eau et l’assainissement

• Analyse des obstacles entravant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement

• Participation à la conception d’installations accessibles

• Education par les pairs en matière d’hygiène

La protection de l’enfant

• Soutien entre pairs

• Etude portant sur la violence et l’exploitation sexuelle des enfants handicapés

• Sensibilisation à la violence contre les enfants handicapés

• Plaidoyer en faveur d’une réforme juridique

• Mise à disposition des preuves au tribunal

• Conception de l’établissement de rapports, de dépôts de plaintes et de mécanismes de recours accessibles

• Enregistrement des naissances

Les activités de plaidoyer et de communication au service du développement

• Mobilisation sociale et interventions visant à modifier les comportements

• Création de messages médiatiques

• Suivi et évaluation participatif

• Renforcement des moyens de communication des organisations locales

• Analyse des politiques et activités de plaidoyer

L’intervention à la suite d’un conflit ou d’une catastrophe

• Participation à la conception de nouvelles structures communautaires accessibles et inclusives

• Consolidation de la paix et reconstruction de la communauté

Quand je serai grand, je serai météorologue Emmanuel Ford, Etats-Unis

Page 11: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

18 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 19PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

• Orientations sur les obstacles entravant les opérations de secours

• Forums d’enfants dans les camps de réfugiés

• Apport de témoignages auprès des commissions de vérité et de réconciliation

• Activités créatives et artistiques pour contribuer à l’aide psychologique et à la réadaptation

IV. QUE CHERCHEZ-VOUS A REALISER ?

Il est utile de préciser pourquoi vous son-gez à faire participer les enfants handica-pés. Qu’essayez-vous de réaliser ? Il faut vous poser un certain nombre de questions qui vous aideront à adapter votre approche de participation en fonction des objectifs que vous vous êtes fixés.

LA PARTICIPATION : UNE FIN OU UN MOYEN?

La participation peut être une fin en soi ou peut être un moyen qui permet d’atteindre d’autres objectifs. Par exemple:

01 La participation comme une fin :

Certains exemples consistent à générer des opportunités afin d’être entendus par le biais de parlements d’enfants, de clubs pour enfants ou de conseils scolaires inclusifs ; à persuader les gouvernements de mettre en place des forums consultatifs pour enfants handicapés ; ou à militer en faveur de changements juridiques et politiques qui accordent plus de poids aux voix des gar-çons et des filles handicapés dans les déci-sions importantes, telles que le placement au sein de la communauté, le consente-ment à l’adoption, la représentation devant les tribunaux ou la participation aux choix de traitements médicaux. Toutes ces ap-proches poursuivent la participation comme une fin en soi, bien qu’évidemment, une fois mise en place, la participation sera toujours ensuite employée à exercer d’autres droits.

02 La participation comme un moyen :

La participation des enfants handicapés peut également faire progresser d’autres droits. Par exemple, lors d’une campagne visant à supprimer le placement en ins-titution, les enfants handicapés peuvent jouer un rôle prépondérant pour dénoncer la violence, la négligence, la maltraitance et l’exclusion sociale associés à la vie dans les grands établissements. Lors d’une campagne en faveur de l’éducation inclu-sive, en invitant les enfants handicapés à envisager de nouvelles approches pour surmonter les obstacles, on peut véhiculer une transformation considérable.

IT’S ABOUT ABILITY (UNE QUESTION DE CAPACITES)21

En 2010, l’UNICEF Monténégro, le gouvernement du Monténégro et de nombreux partenaires ont lancé la campagne ‘It’s about Ability’ qui a permis aux garçons et aux filles handicapés d’être plus visibles et mieux acceptés. L’une des activités populaires a été l’organisation de camps d’été de 5 jours pour enfants handicapés et non handicapés, comportant des ateliers sur les droits des enfants et sur l’intégration. Ces camps ont fourni la première opportunité à des enfants handicapés et non handicapés de se rencontrer et de se lier d’amitié. Le processus s’est traduit par une augmentation du nombre d’enfants activistes. L’UNICEF a aussi produit la CDPH en Braille, en format audio et dans la langue des signes à la demande d’un des enfants activistes handicapés dans le cadre de la campagne. Les premières copies ont été distribuées aux enfants par le Président. L’enfant handicapé qui avait fait cette demande a fait un discours aux côtés du Président. Les présentateurs de ces manifestations étaient des enfants handicapés et non handicapés. 22

L’UNICEF est en train de recueillir les témoignages d’enfants handicapés et non handicapés, issus des parlements

scolaires des 12 municipalités les moins inclusives, à propos de leurs expériences à ce jour et leurs recommandations pour l’avenir. Cette enquête s’appuie sur des méthodologies qualitatives (groupes de discussion et entretiens) et quantitatives (questionnaires).Une fois disponibles, les résultats de l’enquête contribueront à planifier de nouvelles activités en faveur de la participation des enfants.

UNE PARTICIPATION SEPAREE OU INCLUSIVE ?

Décidez si vous souhaitez offrir aux en-fants handicapés des opportunités inclu-sives de participation aux côtés d’autres enfants ou si vous voulez créer un espace éducatif spécifiquement destiné aux en-fants handicapés. Les deux options sont nécessaires :

01

Toutes les opportunités et structures de participation proposées aux enfants doivent être totalement ouvertes et acces-sibles aux enfants handicapés, afin que

leurs opinions soient prises en compte et entendues. Par exemple, tout processus consultatif visant à élaborer une politique nationale en faveur des enfants et de la jeunesse doit impliquer les enfants handi-capés, à la fois en leur qualité d’enfants et en vue d’assurer la diffusion de leurs pers-pectives uniques. De même, dans le cadre d’initiatives visant à créer des espaces permettant aux enfants d’être entendus, tels que les conseils de jeunesse ou les clubs d’enfants, il faut continuellement faire en sorte que ces espaces soient inclu-sifs, accessibles et adaptés aux personnes handicapées.

02

Des opportunités distinctes ou consacrées à la participation des enfants handicapés sont également nécessaires. Parfois un forum ou un espace consacré aux enfants handicapés leur permettra d’élaborer des points de vue et d’influer sur les questions qui leur sont propres, un processus qui peut ne pas avoir lieu dans un contexte ordinaire. Ces opportunités ne doivent pas

ETUDE DE CAS AU RWANDA 20

Chaque année au Rwanda, l’UNICEF aide le gouvernement à organiser un sommet national pour les enfants au cours duquel des adolescents et des jeunes exposent leurs préoccupations aux plus hauts niveaux décisionnels. Le gouvernement est tenu d’apporter des réponses sérieuses aux problèmes soulevés par les enfants. Représentant tous les quartiers, il y a près de 450 participants entre 10 et 17 ans. En 2012, l’UNICEF a également encouragé l’intégration de 30 enfants des rues, 30 enfants issus de camps de réfugiés et 30 enfants handicapés résidant dans des centres d’accueil. Les enfants handicapés présentaient des incapacités visuelles, auditives, physiques et intellectuelles.

Au cours du sommet, les enfants ont pris le temps d’identifier les questions qu’ils souhaitaient soulever. Un des sujets portait sur l’importance d’être élevé dans des familles aimantes et bienveillantes plutôt que dans des institutions. En outre, les enfants handicapés ont estimé qu’ils devraient être représentés à chaque forum d’enfant organisé au niveau communautaire. D’autres enfants ont tout d’abord estimé que ce n’était pas nécessaire, puisque leurs points de vue pouvaient être représentés par d’autres. Cependant, les enfants handicapés ont réussi à faire valoir qu’ils offraient une perspective unique sur les obstacles qu’ils rencontrent au quotidien et sur la manière de les surmonter. Le sommet fut extrêmement constructif, faisant preuve d’un haut degré d’acceptation et d’intégration des enfants handicapés, qui s’est traduit par l’élection d’un enfant sourd au titre de Président du Sommet.

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20 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 21PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

se substituer à la participation inclusive. Les enfants handicapés doivent toujours avoir le choix s’ils préfèrent qu’il y ait deux espaces de participation distincts. Ils ne doivent jamais être contraints de s’y rendre uniquement parce que c’est la seule option qui s’offre à eux.

EXPLORER LE DROIT DE JOUER 23

KIDS (Les enfants), un projet au Royaume Uni, souhaitait explorer les perspectives des enfants handicapés de deux collectivités sur le droit de jouer. Comme de nombreux enfants n’étaient pas en

mesure de communiquer verbalement, ils ont utilisé l’art comme moyen d’expression. Ils ont encouragé les enfants à s’exprimer en employant toute forme artistique qui leur convenait. Les groupes ont créé leur espace de jeu idéal, à partir d’une gamme de matériaux y compris la pâte à modeler, du matériel de dessin et d’autres matériels ‘en pacotille’, telles que des bouchons en liège et des pailles. Le personnel du projet a pris soin de ne pas influencer ou d’orienter les idées des enfants - aussi irréalistes soient-elles. Ils ont reconnu que, comme tous les enfants,

les enfants handicapés participent tous de différentes manières. L’objectif principal était de créer des liens entre les enfants, de savoir comment ils communiquent et de quel type d’accompagnement ils ont besoin pour participer. Ils ont examiné les jeux et éléments fournis localement qui composent un environnement propice au jeu – à la fois bons et mauvais. Cela a permis aux enfants de réfléchir de manière plus créative à ce qu’ils pourraient vouloir ou ne pas vouloir dans leur espace de jeu. Ils ont observé les éléments naturels tels que les arbres, l’herbe et de l’eau, et ont examiné les voies d’accès à l’espace de jeu et l’accessibilité des équipements de jeu.

Les enfants ont identifié les éléments qu’ils jugeaient importants pour les installations de jeu : l’herbe et l’eau comme caractéristiques de l’environnement ; les couleurs vives figuraient en bonne place, ce qui démontre la valeur qu’accordent les enfants à l’aspect visuel de l’espace, un équipement sûr pour les activités physiques, tels que des châteaux gonflables et des jeux d’escalade ; des espaces et des équipements que les enfants en fauteuil roulant peuvent utiliser pour jouer ; et un fort accent sur l’existence d’un espace inclusif pour les enfants handicapés et non handicapés.

Le personnel a appris l’importance de ne pas formuler d’hypothèses sur les capacités des enfants, de respecter tous les garçons et les filles, d’admettre que les enfants ont des besoins et des moyens de communication différents, de créer un environnement inclusif et de rendre les activités ludiques et créatives.

UNE PARTICIPATION INDIVIDUELLE OU DE GROUPE ?

De nombreuses agences ont accordé la priorité à une participation formelle qui implique les enfants en tant que circons-cription, tels que les processus de consul-tation ou les forums d’adolescents ou de jeunesse, plutôt que d’offrir tous les jours aux enfants handicapés des opportunités individuelles de participation plus infor-melle. Toutefois, ces décisions prises au jour le jour, qui privent systématiquement les enfants handicapés, ont une vaste inci-dence sur leurs vies.

Il faut s’engager à promouvoir ces deux aspects de participation :

01

Les initiatives visant à promouvoir la participation des enfants handicapés en tant que groupe comprennent les clubs et conseils d’enfants, les processus d’éduca-tion par les pairs, les mécanismes consul-tatifs locaux et nationaux, les médias pour enfants, les activités de plaidoyer, la par-ticipation aux conseils d’administration d’ONG, la participation à toutes les étapes des cycles de programmation organisa-tionnels, les milieux scolaires adaptés aux enfants, la participation à la promotion du développement communautaire inclusif et les réseaux locaux de protection de l’en-fance.

02

Le activités visant à promouvoir la partici-pation individuelle au jour le jour pourrait comprendre un plaidoyer pour une réforme juridique visant à garantir la non-discrimi-nation vis-à-vis des enfants témoins ; ou à

En 2010, l’UNICEF a organisé un atelier régional intitulé Media for Children (Médias pour enfants) aux îles Fidji. L’atelier visait à renforcer les médias pour, avec et sur les enfants et les jeunes de la région du Pacifique, et a impliqué 60 participants de Fidji, des îles Salomon, Kiribati et Vanuatu. Les participants représentaient les médias pour jeunes et les médias grand public. Les bonnes ‘pratiques de communication avec les enfants’ ont été présentées, y compris le respect de la diversité dans tous ses aspects, tel que le handicap. Cela a conduit l’équipe de communication de la région du Pacifique à inviter la Fiji Association for the Deaf (Association des sourds de Fidji) à sélectionner 5 participants pour l’atelier. L’atelier a débouché sur la production d’une série de messages radio, télévisés et imprimés, qui sont tous disponibles sur YouTube.24 Les participants à l’atelier ont pris conscience du besoin de sous-titrer toutes les émissions grâce à leurs partenaires sourds. Depuis lors, l’UNICEF Pacifique s’est engagé à sous-titrer toutes les productions audiovisuelles et à appliquer de manière générale les principes de production de médias pour enfants qui soient inclusifs.

Un an plus tard en 2011, l’un des participants à l’atelier a rejoint l’UNICEF en tant que stagiaire et a mis en application les enseignements tirés de l’atelier en produisant cette courte vidéo avec les enfants sourds de la Fiji Association for the Deaf.25 De plus, l’UNICEF Pacifique a également organisé 3 ateliers ‘OneMinuteJr’ à Vanuatu, dans les îles Salomon et à Kiribati, aboutissant à la production de vidéos par 60 jeunes qui sont toutes disponibles en ligne et en version sous-titrée. Certaines de ces vidéos ont été produites par des adolescents et des jeunes handicapés et certaines portent sur le handicap.

L’intégration explicite de jeunes producteurs handicapés et l’optique d’intégration des différentes formes de handicap aux supports de communication sont devenues des caractéristiques de référence pour toute initiative médiatique élaborée dans le cadre d’initiatives plus générales de communication pour le développement. 26 La croissance récente de l’influence des médias sociaux a permis d’augmenter le nombre d’opportunités de travail avec les jeunes pour appliquer les principes de production de médias adaptés aux enfants et inclusifs. “One world – different abilities” (Un monde – des capacités différentes) illustre bien toutes ces initiatives et tous ces principes qui convergent, disponible sur : http://www.facebook.com/likeunicefpacific.

J’ai le droit d’aller à l’école… de suivre un traitement et d’apprendreSiranoush, Arménie

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22 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 23PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

instaurer le droit des enfants, y compris les enfants handicapés, à donner leur consente-ment pour un traitement médical lorsqu’ils sont en mesure de le faire ; l’élaboration d’une formation destinée aux juges, aux en-seignants et aux médecins sur la meilleure manière de respecter les droits des enfants handicapés à la participation ; et l’instau-ration de mécanismes d’établissement de rapport et de dépôt de plainte accessibles et adaptés aux enfants handicapés.

LE NIVEAU ET LA NATURE DE LA PARTICIPATION?

Il existe trois niveaux d’implication pos-sibles pour les enfants – consultatif, colla-boratif et dirigé par les enfants. La capacité d’action des enfants dans le cadre d’une initiative sera conditionnée par leur niveau de participation. Les trois niveaux sont tous appropriés, en fonction des objectifs de l’initiative. Il y a une dynamique et souvent des recoupements entre ces niveaux. Un processus tout d’abord consultatif peut devenir collaboratif et finalement créer un espace permettant aux enfants de définir leur propre programme.

01

La participation consultative : dans laquelle les adultes recherchent les opinions des

garçons et des filles handicapés afin d’en apprendre davantage sur leurs vies et leurs expériences. Elle a les caractéristiques suivantes :

• elle est initiée par les adultes ;

• elle est dirigée et administrée par les adultes ;

• elle ne permet pas aux enfants de maî-triser les résultats.

La consultation peut permettre aux enfants d’exprimer leurs opinions au moment d’entreprendre une recherche, d’élaborer des lois ou des politiques, de prendre des décisions affectant des enfants isolés au sein de la famille, en matière de santé ou d’éducation, ou en tant que témoins dans les procédures judiciaires ou administra-tives. Bien qu’il ne donne pas aux enfants eux-mêmes l’accès aux processus de déci-sions, ce procédé admet que les enfants handicapés ont des compétences et des perspectives dont les adultes doivent tenir compte en prenant leurs décisions.

LES ENFANTS ET LES SOINS DE SANTE EN AFRIQUE DU SUD 27

Lors d’une consultation avec les enfants atteint du VIH et de la tuberculose en Afrique du Sud visant à recueillir leurs expériences en matière de soins de santé, les enfants ont témoigné à plusieurs reprises que les infirmières et les médecins ne semblaient pas se soucier d’eux ou de leur santé. Même lorsqu’ils souffraient, beaucoup d’entre eux sentaient qu’il n’y avait personne à qui s’adresser et que personne ne s’intéressait à eux. Les enfants avaient du mal à demander de l’aide et se sentaient souvent seuls et effrayés, en particulier la nuit. Beaucoup d’entre eux avaient peur lorsque les médecins et les infirmières leur criaient dessus ou les maltraitaient, par exemple, en changeant leurs pansements.

Le manque d’intimité et de respect pour leur dignité était un autre sujet de préoccupation majeure. Ils faisaient la remarque suivante : ‘Cela nous rend tristes

quand nous demandons au médecin ou à l’infirmière ce qui ne va pas et qu’ils refusent de nous le dire.’ Certaines critiques portaient également sur les aidants qui refusaient de les emmener chez le médecin même lorsqu’ils étaient malades ou qu’ils souffraient. Ils estimaient que les professionnels de santé devaient intervenir pour assurer la formation des aidants au dépistage précoce et à l’aiguillage. Ils estimaient aussi que le personnel de santé devrait être sensibilisé au rapport de force entre les adultes et les enfants, à la vulnérabilité des enfants en cas de maladie et à la manière de prodiguer des soins tout en tenant compte des sentiments de l’enfant.

02

La participation collaborative: dans laquelle il y a un plus haut degré de partenariat entre

• les adultes et les enfants, auxquels on offre l’opportunité de participer active-ment à toutes les étapes d’une décision, d’une initiative, d’un projet ou d’un service. Elle peut être caractérisée par le fait qu’elle :

• est initiée par les adultes ;

• implique un partenariat avec des enfants ;

• accorde aux enfants le pouvoir d’influencer ou de contester tant les processus que les résultats ;

• permet un niveau accru d’autonomie d’action des enfants handicapés pour une période donnée.

Dans le cadre de la participation collabo-rative, les enfants peuvent être impliqués dans la recherche, l’élaboration de poli-tiques, l’éducation et le conseil par les pairs, et la représentation dans les conseils d’administration ou les comités. Les déci-sions individuelles au sein de la famille, en matière d’éducation et de soins de santé par exemple, peuvent également être colla-boratives plutôt que consultatives. La parti-cipation collaborative offre l’opportunité de

partager les décisions avec les adultes et de permettre aux enfants d’influencer tant le processus que les résultats.

LE GROUPE DE MEDIAS « BRIDGE OF HOPE » (PONT DE L’ESPOIR) 28

Ce groupe de médias favorise la participation des enfants handicapés aux questions qui les intéressent. Il leur fournit les compétences nécessaires pour utiliser une variété de médias et d’outils de communication et les familiarise avec leurs responsabilités en matière des droits de l’homme. En prenant part à des cours de photographie, de mise en scène et de cinématographie, les enfants apprennent à se servir des médias pour exprimer leurs opinions. Les membres du club créent des blogs vidéo, collaborent avec des écoles et organisent des projections de films et des manifestations éducatives. Ainsi, tandis que l’initiative est gérée par des adultes, les enfants handicapés acquièrent des compétences spécifiques et apprennent à développer leurs propres médias pour exposer leurs points de vues.

03La participation dirigée par les enfants : dans laquelle on offre aux enfants l’espace et l’opportunité d’initier des activités et de plaider pour eux-mêmes. Elle se caractérise par le fait que :

• les sujets de préoccupations soient identifiés par les enfants eux-mêmes ;

• les adultes servent de facilitateurs plutôt que de dirigeants ;

• les enfants supervisent le processus.

Les enfants handicapés peuvent initier des actions individuelles, par exemple, en choisissant une école, en demandant un avis médical, en revendiquant le respect de leurs droits dans les tribunaux ou en employant des mécanismes de dépôt de plainte. Ils peuvent également agir en tant que circonscription par le biais de leurs propres organisations pour mener des actions de plaidoyer et de sensibilisation ; par le biais de la représentation et de l’édu-

Quelles que soient les conditions de vie dans ces maisons d’accueil ... rien ne peut remplacer la vie de familleJelena Maric, Serbie

Page 14: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

24 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 25PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

cation par les pairs ; et du travail. Dans le cadre de la participation dirigée par les enfants, le rôle des adultes consiste à aider les enfants handicapés à poursuivre leurs propres objectifs, en leur apportant des informations et des conseils.

V. LA PARTICIPATION EST-ELLE ETHIQUE ET SIGNIFICATIVE ?

Pour que la participation des enfants handicapés soit effective, éthique et durable, il faut absolument respecter certaines normes. Sinon, les enfants risquent d’être manipulés, menacés ou privés d’opportunités réelles d’émettre leurs propres opinions. L’expérience considérable acquise depuis l’adoption de la CDE se traduit par un large consensus sur les exigences de base qui doivent être respectées pour parvenir à une participation de qualité. Ces neuf exigences, élaborées dans le cadre de l’Observation générale N°12 de la CDE, intitulée ‘Le droit des enfants à être entendus’, doivent être intégrées aux politiques et aux pratiques à tous les niveaux et doivent, autant que possible, figurer dans tout cadre législatif.30

Bien qu’elles s’appliquent à la participation de tous les enfants, il faut particulièrement veiller à ce qu’elles soient respectées convenablement à l’égard des enfants handicapés.

01 Transparente et informative

Les enfants handicapés doivent obtenir des informations complètes, accessibles, res-pectueuses de leur handicap et adaptées à leur âge, concernant leurs droits à libre-ment exprimer leurs opinions et voir leurs opinions dûment prises en considération. Ils doivent savoir comment cette partici-pation aura lieu et connaître sa portée, son but et son impact potentiel. Ils auront besoin de disposer de ces informations dans des formats adaptés aux enfants pré-sentant diverses formes de handicaps.

02 Volontaire

La participation doit toujours être volon-taire. Les enfants handicapés ne doivent jamais être contraints d’exprimer leurs opinions et on doit leur expliquer qu’ils peuvent mettre fin à leur implication à tout moment. Les adultes doivent faire en sorte que les enfants comprennent ce qu’on leur demande de faire et qu’ils ont toujours le droit de dire ‘non’. Beaucoup d’enfants auront besoin d’une aide pratique en per-manence pour pouvoir exprimer leurs opinions.

03 Respectueuse

Il faut toujours accorder aux enfants han-dicapés le même respect qu’aux autres

enfants. Si l’on désigne des représentants, le processus doit être démocratique et non-discriminatoire, et intégrer les enfants handicapés. Il est important de s’adresser directement à l’enfant et non pas à un inter-prète ou à un adulte aidant. Il faut veiller à respecter l’intimité des enfants handica-pés. S’il y a des questions portant sur des besoins ou une assistance spécifique, il faut les poser directement à l’enfant, mais en dehors du groupe. Il ne faut pas isoler un enfant handicapé pour lui fournir des infor-mations privées. Les adultes ont besoin d’une idée concrète des obstacles entravant l’intégration des enfants handicapés.

04 Pertinente

Il faut offrir aux garçons et aux filles handi-capés l’opportunité d’exprimer leurs opi-nions sur des questions qui ont une réelle incidence sur leurs vies et leur permettre de s’appuyer sur leurs connaissances, leurs compétences et leurs aptitudes. La participation des enfants doit s’appuyer sur leurs connaissances personnelles – les informations et l’entendement dont les enfants disposent à l’égard de leurs propres vies, leurs propres communautés et les questions qui les intéressent.

05 Facilitée par des environnements et des méthodes de travail adaptés aux enfants

Les approches de travail avec les enfants handicapés doivent être adaptées à leurs capacités. Les enfants auront besoin de niveaux d’accompagnement et de modes d’implications différents en fonction de leur âge, leur handicap et l’évolution de leurs capacités. Les enfants auront besoin que les adultes leur accordent du temps et des ressources pour se préparer convena-blement et avoir plus d’assurance et d’op-portunités d’exprimer leurs points de vue.

06 Inclusive

La participation doit être inclusive, éviter les formes courantes de discrimination et

offrir aux enfants handicapés l’opportunité de s’impliquer. Les enfants handicapés ne constituent pas un groupe homogène et la participation doit garantir l’égalité des op-portunités pour tous, sans discrimination d’aucune sorte. Certains enfants sont expo-sés à des degrés multiples de discrimina-tion, par exemple, les filles handicapées, ou les enfants handicapés issus de com-munautés autochtones. Certains groupes d’enfants handicapés sont plus exclus que d’autres, par exemple, les enfants présen-tant une incapacité intellectuelle. Les initia-tives visant à surmonter les obstacles qui peuvent empêcher les enfants handicapés de participer sont détaillés en pages 28 à 37 (pour plus d’informations sur la création d’environnement inclusifs).

Il ne faut émettre absolument aucune hypothèse sur ce que des groupes spéci-fiques d’enfants handicapés peuvent et ne peuvent pas faire. Il faut leur accorder la même chance d’émettre leurs opinions et de contribuer au processus participatif. Les organisations de personnes handica-pées peuvent être impliquées pour obtenir l’appui de la famille et de la communauté en faveur de la participation des enfants handicapés.

07 Renforcée par la formation

Les adultes ont besoin de suivre une for-mation sur la meilleure façon d’encourager la participation des enfants handicapés. Parmi les compétences particulièrement recherchées, figurent les capacités à écou-ter et à communiquer, et l’habitude de travailler conjointement avec les enfants et à les impliquer en fonction de l’évolution de leurs capacités. Les jeunes et les adultes handicapés eux-mêmes sont souvent des formateurs et des animateurs qualifiés dans ce domaine.

08 Sécurisée et sensible au risque

Dans certains cas, exprimer une opinion peut comporter des risques. Les adultes doivent prendre des précautions pour mini-

LES ENFANTS HANDICAPÉS AGISSENT EN FAVEUR DU DROIT À L’EDUCATION29

Un club d’enfants dans le quartier de Bhaktapur au Népal a vu un certain nombre d’enfants handicapés assumer un rôle directeur. Ils ont décidé de mener une enquête de porte à porte dans leur village pour savoir combien d’enfants handicapés n’étaient pas inscrits à l’école. Une fois les enfants identifiés, ils ont essayé de convaincre les parents sur les intérêts de leurs enfants à obtenir une éducation. Dans certains cas, l’obstacle primaire était la pauvreté, au quel cas les enfants collectaient des fonds pour couvrir les frais de scolarité de l’enfant. Dans cet exemple, les enfants dirigeaient leur propre club d’enfants et c’était de leur propre initiative qu’ils avaient pris la décision d’établir une cartographie de la scolarisation. Une fois les données recueillies, ils ont également lancé le plaidoyer et apporté l’appui nécessaire pour surmonter le problème d’accès au droit à l’éducation rencontrés par les enfants handicapés.

Page 15: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

26 COMPRENDRE LA NOTION DE PARTICIPATION 27PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

miser les risques de violence ou d’exploi-tation que la participation des enfants peut occasionner. Une stratégie de protection de l’enfant doit être mise en place et recon-naitre les risques spécifiques auxquels les enfants handicapés sont exposés, et les obstacles supplémentaires auxquels ils font face pour obtenir de l’aide. Une pro-cédure formelle et accessible de dépôt de plaintes doit être établie afin de permettre aux enfants de porter plainte en toute confiance. Des informations sur la procé-dure de plainte doivent être mises à dispo-sition dans les langues appropriées et dans des formats accessibles.

09 Responsable

Il est essentiel de s’engager à réaliser le suivi et l’évaluation. Dans tous les pro-cessus de recherche et de consultation, les enfants handicapés doivent être tenus informés de la manière dont leurs opi-nions ont été interprétées et utilisées et, le cas échéant, ils doivent être en mesure de contester l’analyse des conclusions. Etre à l’écoute et consulter les enfants handi-capés, en particulier lorsque les enfants ne communiquent pas verbalement, peut exiger un haut degré d’interprétation de la part de l’interlocuteur. Cela soulève des

questions éthiques qui doivent être prises en compte dans le cadre du processus d’écoute et de consultation. Par exemple, les adultes sont souvent enclins à ‘en-tendre’ ce qu’ils veulent entendre.

Les enfants doivent avoir la possibilité de participer aux processus et aux activités de suivi. L’évaluation de la participation des enfants doit être réalisée par les enfants handicapés eux-mêmes.

Traitez nous de la même façon, on devrait nous juger sur ce que nous pouvons faire, et pas sur ce que... nous ne pouvons pas faireAnn Kwong, Etats-Unis

CRITERE CE QUE CELA SIGNIFIE

01. La participation des jeunes handicapés est ancrée dans la culture et les pratiques de l’organisation

L’organisation s’engage à exercer une pratique de participation significative, inclusive, accessible et continue

La participation est intégrée aux activités de l’organisation

Un large éventail d’employés est impliqué - pas seulement ceux qui œuvrent en faveur de la participation

Toute l’organisation est consciente de la valeur et de l’importance de la participation

L’apprentissage est partagé entre tous les membres de l’organisation

Des mécanismes de communication entre la direction et les jeunes sont en place

Les jeunes handicapés exercent un certain contrôle sur tous les éléments susmentionnés

02. Les jeunes handicapés disposent d’un large éventail d’opportunités pour participer au sein de l’organisation

La participation intervient aux niveaux opérationnel, stratégique et individuel

(Dans les organisations plus importantes) la participation des jeunes handicapés intervient dans une gamme de services différents – et pas uniquement les services spécifiquement axés sur le handicap

Les jeunes handicapés ont l’opportunité de participer à différents secteurs décisionnels, par exemple la planification, la prestation de services, l’évaluation et les systèmes de communication

03. Les opportunités de participation sont inclusives

Les jeunes handicapés ont droit à l’égalité d’accès aux activités participatives, quel que soit leur handicap.

Les ‘jeunes’ de tous âges peuvent participer

Les jeunes handicapés ont accès aux opportunités ‘traditionnelles’ de participation

04. Les activités participatives sont accessibles

Les obstacles sont éliminés

On utilise une gamme d’approches et de méthodes variées avec flexibilité et créativité

Les activités sont adaptées à l’âge, aux capacités et aux exigences en matière d’accès des adolescents et des jeunes

Les jeunes handicapés ont leur mot à dire sur les méthodes utilisées et les activités mises en place

LISTE DES CRITERES IDENTIFIES PAR LES JEUNES HANDICAPES POUR UNE PARTICIPATION DE HAUTE QUALITE 31

Page 16: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 2928 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

05. Les jeunes handicapés définissent le programme

Les jeunes handicapés peuvent choisir les décisions auxquelles ils souhaitent participer

Les jeunes handicapés s’approprient et amorcent le travail eux-mêmes

06. La participation est une expérience positive et significative pour les jeunes handicapés

Les jeunes handicapés tirent profit de leur participation

Les jeunes handicapés comprennent l’objet des activités et la manière dont leur contribution sera mise à profit

Les jeunes handicapés sentent que leur contribution est appréciée par les autres

Les activités sont agréables en soi

07. Le personnel a une attitude, des connaissances et des compétences appropriées

Le personnel comprend le sens de la participation – ils permettent aux jeunes de s’exprimer, ils ne parlent pas à leur place

Le personnel donne le choix aux jeunes, il ne dirige pas

Le personnel traite les jeunes handicapés comme des personnes et encourage leur participation

Le personnel travaille dans le cadre du modèle social du handicap

Le personnel suit une formation sur l’égalité des personnes handicapées

08. La participation est surveillée et évaluée

Les activités de participation et le nom des jeunes participants sont consignés dans un registre

Les commentaires des jeunes handicapés sont recueillis en vue d’améliorer les activités

Les preuves des impacts sont répertoriées

Les résultats des évaluations sont pris en compte et communiqués aux jeunes

Les jeunes handicapés prennent part au processus d’évaluation

09. La participation des jeunes handicapés occasionne des changements

La participation des jeunes handicapés fait la différence – auprès des personnes, des services, des organisations et au delà

Ces changements sont transmis aux jeunes handicapés

10. L’organisation montre qu’elle valorise la participation des jeunes handicapés

Les jeunes handicapés sont salués pour leur participation

La participation est saluée au plus haut niveau de l’organisation et elle reflète fidèlement le propre vécu des jeunes

Les ressources sont suffisantes pour une participation significative et continue

(CRITERE) (CE QUE CELA SIGNIFIE)

I. COMMENT ENTRER EN CONTACT AVEC LES ENFANTS HANDICAPÉS ?

Les enfants handicapés sont souvent invisibles et isolés de leurs pairs et des communautés locales. Dans certains contextes socioculturels, on peut les cacher à la maison et ne pas enregistrer leur naissance ou les inscrire à l’école ; ils peuvent résider dans des institutions et participent rarement aux activités ludiques, récréatives, culturelles ou aux autres activités. Toutefois, afin de favoriser la participation des enfants handicapés, il faut d’abord identifier qui ils sont et où ils sont.

IDENTIFIER LES ENFANTS HANDICAPÉS

Il y a un certain nombre de méthodes qui permettent de les localiser et d’entrer en contact avec eux.

01 Les analyses et enquêtes de situation de l’UNICEF :

Les recensements nationaux constituent une source d’information sur les enfants handicapés. Les analyses et enquêtes réa-lisées par l’UNICEF, les établissements uni-versitaires ou les gouvernements peuvent également fournir des informations. Ces dernières peuvent servir à retrouver des familles, à identifier les écoles et les éta-blissements inclusifs et à identifier les collectivités dans lesquelles résident un grand nombre d’enfants handicapés. Si les enquêtes fournissent des données sur la prévalence du handicap, elles indiqueront la proportion d’enfants handicapés.

02 Les organisations de personnes handicapées (OPH) :

Tandis que les OPH internationales doivent encourager la participation dans les discussions politiques mondiales, les OPH locales constituent souvent une source d’information sur les familles dans lesquelles il y a un enfant handicapé. Elles peuvent aider à identifier les familles et à apporter l’accompagnement nécessaire pour promouvoir une participation effective. Les OPH locales sont généralement des organisations communautaires qui reçoivent peu de financement ; elles peuvent avoir besoin de ressources pour pouvoir jouer un rôle.

03 Les organisations d’enfants :

De nombreuses ONG travaillent soit spécifiquement avec les enfants handicapés soit avec des groupes plus larges d’enfants, y compris les enfants handicapés. Elles peuvent offrir un point

SECTION DEUX : RENDRE EFFECTIVE

LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES

Il y a une différence entre la sympathie et l’empathie : lorsque les gens sont sympathiques, j’ai l’impression de ne rien pouvoir faireBenedictor Mokoena, Afrique du Sud

Page 17: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

30 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 31PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

d’accès à ces enfants, ainsi que des orientations sur la meilleure manière de travailler avec eux.

04

La cartographie communautaire :

La cartographie communautaire est un outil utilisé pour identifier les groupes spécifiquement marginalisés et également pour explorer les obstacles et les opportunités qui existent au sein de la communauté. Dans de nombreuses communautés, la stigmatisation est tellement enracinée que les familles nient l’existence même d’un enfant handicapé. Si la cartographie communautaire est dirigée par les personnes handicapées,

les familles peuvent être plus disposées à admettre l’existence de l’enfant. En outre, impliquer les enfants eux-mêmes dans l’établissement de la cartographie leur permet d’acquérir de nouvelles compétences. Parmi les avantages figurent le fait que les enfants participants obtiennent une meilleure visibilité dans leur collectivité locale et qu’ils peuvent devenir les défenseurs des droits des enfants handicapés. Il est important d’appuyer les agents de santé issus du même village car la communauté leur fera probablement confiance.

05 Les services et institutions communautaires :

Les entités locales telles que les églises, les centres de santé, les cliniques, les hôpitaux, les comités de protection de l’enfance, les différentes écoles, les maisons ou les institutions d’accueil et les établissements préscolaires connaissent les familles au sein de la collectivité locale.

06 Les technologies d’information et de communication (TIC) et les médias sociaux :

L’environnement en ligne offre de nouvelles opportunités pour entrer en contact avec les adolescents et les jeunes handicapés et pour les impliquer dans la création de réseaux plus étendus. Ces réseaux peuvent servir à développer et à fournir des informations, à nouer des liens et à militer.

TRAVAILLER AVEC LES PARENTS ET LES AIDANTS

Les parents et les aidants peuvent intervenir à plusieurs niveaux dans la vie des enfants handicapés - de manière à la fois positive et négative. Afin d’appuyer et d’encourager les parents pour qu’ils contribuent à défendre le droits des enfants handicapés à être entendus, il faut envisager les questions suivantes :

LES NOUVELLES APPROCHES DE PARTICIPATION 32

Les jeunes handicapés estiment que les TIC leur offrent de nouvelles opportunités de communiquer et de se connecter avec leurs amis, ce qui réduit l’isolement et leur offre plus de moyens de participer. A bien des égards, cela améliore les chances de vie et élargit les possibilités, parce que les jeunes handicapés se connectent au monde d’une manière qui n’aurait pas été possible une génération plus tôt. Les TIC constituent un moyen que les jeunes handicapés utilisent pour se renseigner sur leurs droits, se rencontrer par voie électronique et militer sans rencontrer les obstacles qui rendent la communication ou l’accès physique difficiles. Cela contribue souvent à rehausser le profil des personnes handicapées et leur permet de participer activement. En outre, beaucoup de jeunes handicapés estiment que les nouveaux médias sociaux ont amélioré leur accès à l’information et leur ont permis d’être au courant des évènements nationaux et internationaux. Pour ceux qui ont du mal à communiquer, cela leur ouvre de nouvelles voies pour se connecter avec leurs pairs et avec la société au sens large.

01

Les parents comme experts : Les parents sont des experts dès qu’il s’agit de leur propre enfant, la manière dont il ou elle communique, ses besoins et la meilleure façon de garantir son intégration. Il faut obtenir le plus d’informations possibles de la part des parents pour que l’enfant se sente à l’aise et soit en mesure d’exprimer ses opinions et ses sentiments. Pour ce faire, on peut choisir de faire participer les parents aux premières réunions pour permettre à l’enfant de s’installer dans un groupe ou une activité.

02

Les parents comme partenaires: Les parents peuvent se poser défenseurs solides de la cause de leurs propres enfants. Ils peuvent être enrôlés pour agir en faveur de programmes ou de campagnes de promotion des droits des enfants handicapés, aux côtés des enfants eux-mêmes. De plus, ils peuvent renforcer les compétences et l’apprentissage acquis par l’enfant au cours des activités participatives, en appuyant ces opportunités à la maison.

03

La surprotection parentale : De nombreux parents d’enfants handicapés sont extrêmement protecteurs vis-à-vis de leurs enfants, reconnaissant leur vulnérabilité à l’abus, à l’intimidation et à d’autres préjudices potentiels dans la communauté au sens large. Cela peut se traduire par une réticence à permettre à leurs enfants d’intégrer des activités participatives. Afin de les aider à encourager la participation de leur enfant, il faut apporter aux parents et aux aidants des informations complètes sur toutes les activités prévues et sur les mesures de sécurité mises en place, ainsi que sur les personnes responsables de la sécurité de leur enfant. Il peut être aussi utile de leur faire visiter l’emplacement où la participation aura lieu et leur présenter le personnel et les autres enfants.

04

Les parents comme obstacles à la participation: Beaucoup de parents, y compris les parents de garçons et de filles, ont besoin d’informations supplémentaires sur le développement de l’enfant. Ils peuvent ne pas encore envisager l’aptitude potentielle de leur enfant à apprendre, à communiquer et à contribuer eux-mêmes aux décisions. Comme le reste du monde, beaucoup d’entre eux ont des préjugés ou une méconnaissance du handicap. Il est peut être plus facile de cacher les enfants handicapés plutôt que

LES JEUNES HANDICAPÉS PRENNENT LA PAROLE 33

Le ‘OneMinutesJr.’ est une initiative de vidéo qui offre l’opportunité aux enfants entre 12 et 18 ans, y compris les enfants handicapés, de faire entendre leurs voix, leurs idées, leurs angoisses et leurs rêves au monde entier. Elle a été lancée en 2002 par la Fondation européenne de la culture, la One Minute Foundation et l’UNICEF afin de développer de nouveaux outils visant à l’autonomisation des jeunes et au changement social. Au cours d’ateliers, les participants produisent des vidéos de 60 secondes qui illustrent de manière positive et puissante la manière dont les arts visuels communiquent au-delà des frontières culturelles, géographiques et nationales. Les jeunes cinéastes sont dotés des compétences de base sur le plan de l’expression personnelle dont ils ont besoin pour participer pleinement à la société. La nature intime des vidéos permet des vues en gros plan malgré les clivages géographiques et culturels. Plus de 1000 jeunes issus de 70 pays ont pris part à ce programme couronné de succès, basé sur la collaboration personnalisée entre les radiodiffuseurs publics européens et les organisations nationales de jeunes et de médias. L’UNICEF s’efforce d’étendre le projet à l’échelle mondiale.

Page 18: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

32 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 33PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

d’apprendre à les impliquer dans la vie communautaire. Dans certaines cultures, on considère le handicap comme une punition ou une malédiction. Dans ce cas, les parents et les autres membres de la famille auront probablement honte d’un enfant handicapé. Les programmes de sensibilisation peuvent aider les parents à comprendre les causes du handicap et la meilleure manière d’optimiser le potentiel de leur enfant, et à appuyer leur participation dans le milieu familial et communautaire.

II. QUELLES MESURES CONCRETES POUR REUSSIR UNE PARTICIPATION INCLUSIVE ?

Bien que le droit à la participation soit exactement le même pour tous les enfants, les enfants handicapés rencontrent des obstacles supplémentaires. Les enfants handicapés ne constituent pas un groupe homogène. Les différentes incapacités et capacités, ainsi que les facteurs tels que le sexe, l’âge, la culture, la langue et l’accès à l’éducation auront tous des répercussions sur l’accompagnement requis pour réussir une participation inclusive.

Il s’avère assez efficace de faire contribuer les adultes handicapés à la création d’une participation inclusive. Ils disposent de la plus grande expertise pour comprendre les obstacles en place et la manière de les sur-monter. De nombreux pays ont mis en place des réseaux nationaux d’organisations de personnes handicapées avec lesquelles on peut forger des partenariats en faveur de la participation des enfants handicapés.

COMMUNIQUER ET IMPLIQUER LES ENFANTS HANDICAPES DE MANIERE EFFECTIVE 34

Le projet ‘Ask Us’ (Demandez-nous) - dirigé par The Children’s Society (La société des enfants) au Royaume Uni - a adopté une approche multimédia pour engager les enfants et jeunes handicapés à influencer l’élaboration des politiques. Plus de 200

enfants et jeunes handicapés de toute l’Angleterre, âgés de 4 à 24 ans, ont été interrogés sur leur vécu en matière de consultation, de participation et de services par le biais de techniques multimédia. Les jeunes ont également entrepris leurs propres consultations avec d’autres enfants. Certains d’entre eux ont contribué à organiser un Festival de l’Intégration sur 2 jours impliquant tous les enfants de la localité issus d’unités de répit et d’écoles spéciales. Au programme du festival figuraient des activités artistiques et musicales, de danse et de composition de chansons, un camping et un mur de graffiti. Deux des jeunes enquêteurs étaient ‘reporters itinérants ‘au festival et interrogeaient les autres jeunes sur leurs opinions en matière d’intégration.

‘Two Way Street’ (Voie à double sens) - dirigé par Triangle et la NSPCC – fait participer des enfants handicapés dans une vidéo de formation destinée à développer les compétences des praticiens en matière de communication avec les enfants handicapés qui n’emploient ni la parole ni le langage. La vidéo montre des enfants et des jeunes âgés de 3 à 19 ans en train de communiquer à l’aide d’un comportement, de signes, de symboles, du langage corporel, du mouvement des yeux, de l’expression faciale, de la gestuelle, du jeu, d’une activité artistique, d’objets de référence, de la parole, de la vocalisation et de mouvements physiques.

Les enfants et les jeunes handicapés prenant part aux deux initiatives ont estimé que trop souvent, l’attention se porte sur le handicap des jeunes et pas sur les réels obstacles entravant leurs progrès : que souvent, les adultes n’écoutent pas et n’essaient pas d’utiliser des modes de communication différents.

SURMONTER LES OBSTACLES A LA COMMUNICATION

La participation effective repose sur la capacité de communiquer. C’est la

manière dont les enfants obtiennent des informations qui les aident à prendre des décisions et à faire des choix. C’est leur façon d’exprimer leurs expériences, leurs idées, leurs points de vue, leurs craintes, leurs préoccupations, leurs suggestions, leurs aspirations et leur vécu.

Tandis que la parole est considérée comme la principale forme de communication, on ne se fie pas uniquement aux mots pour transmettre un message. Le langage corporel, l’expression du visage et l’intonation de la voix sont également des modes de communication puissants. Cela a une incidence sur les enfants présentant des handicaps divers.

Tout le monde, quelque soit le handicap, est capable de communiquer d’une manière ou d’une autre. Cependant, les enfants handicapés peuvent rencontrer des obstacles considérables pour exprimer leurs opinions et leurs sentiments. L’un des principaux obstacles réside dans le fait que les personnes non handicapées manquent souvent de volonté pour communiquer avec les enfants ou les adultes handicapés. Mais il est possible de surmonter ces obstacles. Parfois ce processus peut prendre du temps mais il faut garantir le droit des enfants à participer. Les principaux obstacles sont les suivants :

01 Les attitudes

Beaucoup croient que les enfants handica-pés qui ne communiquent pas de la même façon que les autres enfants ne sont pas intelligents ou sont désobéissants. Cette attitude négative est l’obstacle majeur à la communication effective.

02 Les hypothèses

On suppose souvent à tort que les enfants présentant multiples handicaps sont inca-pables de communiquer. Leur mode de communication est peut être plus subtil, tel que le scintillement des paupières ou d’autres petits gestes. Pour bien commu-

niquer avec les enfants présentant une incapacité grave, il faut du temps pour éla-borer une méthode de communication. La première étape consiste à demander aux autres comment l’enfant préfère communi-quer.

03 Les attentes culturelles

Il est essentiel de comprendre que ce qui est jugé acceptable dans une culture peut en offenser une autre. Il faut faire parti-culièrement attention au contact visuel : certains enfants vont détourner leur regard devant une figure d’autorité ou devant un adulte du sexe opposé, alors que dans d’autres cultures, établir un contact visuel direct est jugé inapproprié ou insolent.

04 Le genre

Les filles handicapées éprouvent généra-lement plus de difficultés à exprimer leurs opinions. Dans la plupart des cultures, s’attendre à une plus grande passivité de la part des filles contribue à aggraver les obstacles qu’elles rencontrent en raison de leur handicap.

05 Le manque de connaissances et de formation

Les adultes travaillant avec les enfants handicapés peuvent avoir besoin de suivre une formation sur la manière d’apporter un appui en matière de communication. Par exemple, il peut s’avérer utile de savoir uti-liser des photographies et des illustrations pour faciliter la communication et le pro-cessus de décision.

06 L’environnement physique

Une zone mal aménagée, dont les limites ne sont pas clairement définies, peut être source de confusion pour les enfants, en particulier ceux qui présentent des incapa-cités sensorielles ou cognitives. La lumière et la température sont des éléments essen-tiels dont il faut tenir compte. Par exemple,

Page 19: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

34 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 35PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

suffisamment larges, aucun de risques de danger ou d’intrusion, un éclairage efficace, des toilettes accessibles et assez d’espace pour permettre aux enfants présentant diverses formes de handicap de se déplacer librement.

• Interrogez toujours les enfants handicapés sur la meilleure façon de répondre à leurs besoins : considérez l’enfant comme le meilleur expert au sujet de son handicap.

• Demandez toujours si et comment un enfant veut ou a besoin d’aide. N’insistez pas et ne vous vexez pas s’il refuse votre offre. Adressez-vous toujours directement à l’enfant handicapé et pas à l’aidant ou à l’interprète gestuel.

• Aidez les enfants à élaborer des règles de base pour résoudre les problèmes susceptibles d’entraîner l’exclusion ou le repli sur soi.

• Accordez le temps nécessaire pour permettre aux enfants de faire connaissance. Si le groupe est composé d’enfants handicapés et d’enfants non handicapés, introduisez des activités et des jeux qui leur permettent de mieux se connaitre et d’en apprendre davantage sur le handicap – il se peut que les enfants arrivent avec beaucoup d’idées préconçues et de malentendus qu’il faudra dissiper.

les endroits froids/chauds et lumineux/sombres peuvent affecter l’humeur et le comportement. Tous les espaces doivent être rendus accessibles aux enfants à mo-bilité réduite.

07 Le manque d’assurance

Certains enfants peuvent manquer d’assurance pour communiquer et les adultes peuvent manquer d’assurance pour communiquer avec certains enfants. Suivre une formation peut aider à résoudre ce problème, mais il faut également avoir la volonté de prendre des risques et d’essayer.

08 Le manque de temps pour développer une relation

Il faudra plus de temps pour gagner la confiance des enfants handicapés, à qui on ne demande pas souvent l’avis ou qui n’ont pas l’habitude d’être écoutés. Cela peut prendre du temps d’explorer la meilleure façon de communiquer avec un enfant en particulier.

09 Le manque de financement

Le manque de financement empêche souvent de satisfaire les exigences individuelles des enfants. Par exemple, la présence d’interprètes peut s’avérer déterminante pour une participation effective au processus de décision. Certains enfants peuvent avoir besoin d’un appareil spécifique pour communiquer. La pensée créative est utile en cela qu’elle n’est pas une solution coûteuse, il peut s’agir simplement d’utiliser des symboles et des images.

10 L’incapacité

Même s’il n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance approfondie de toutes les incapacités, il est important de comprendre si et comment la capacité de l’enfant à utiliser la parole et le langage corporel est affectée, et quelles méthodes spécifiques de communication sont les mieux adaptées à l’enfant.

CREER UNE PARTICIPATION INCLUSIVE

Les pratiques suivantes peuvent aider à créer des environnements dans lesquels les jeunes filles et garçons handicapés se sentent plus acceptés, intégrés et confiants :

01 Un accueil chaleureux

• Vérifiez si l’environnement permet à tout le monde de participer de manière équitable – des rampes, des portes

ASTUCES ET CONSEILS DES JEUNES HANDICAPÉS EN MATIERE DE COMMUNICATION 35

Nous avons des sentiments.

Nous sommes juste des enfants comme les autres.

Respectez-nous et ne nous traitez pas avec condescendance.

Prenez votre temps et assurez-vous que vous comprenez.

Adressez-vous directement à nous, et pas seulement à nos parents ou à nos aidants.

N’ayez pas peur de poser des questions.

Ecoutez bien et comprenez.

Assurez-vous que vous nous comprenez bien. Prenez le temps de découvrir comment nous disons oui ou non.

Gardez votre calme et allez-y.

N’ayez pas peur.

Tirez des enseignements des jeunes.

Intéressez-vous à nous, faites-en plus qu’un simple travail

• Instaurez une routine cohérente et prévisible afin que les enfants sachentT à quoi s’attendre

EXEMPLE

Dans un groupe composé d’enfants handicapés et d’enfants non handicapés, il y aura des enfants qui ne connaissent pas la notion de handicap et ses conséquences. Cela peut les amener à utiliser un langage ou à adopter des attitudes blessantes ou inappropriées. Une des solutions consiste à introduire une règle selon laquelle les enfants choisissent un mot qu’ils peuvent crier à chaque fois que l’on dit ou que l’on fait quelque chose qui les offense ou qui les contrarie. Cela peut être ‘stop’ ou ‘aïe.’ Dès que quelqu’un crie le mot en question, toutes les activités doivent s’arrêter. L’enfant explique alors pourquoi ce qu’on a dit l’a contrarié. Il peut y avoir un long débat sur la question. Ce processus aide tout le monde à mieux comprendre ce que cela fait de se sentir exclu ou différent, pourquoi il faut être sensible aux sentiments des autres et comment on peut créer un environnement dans lequel tout le monde se sent accepté à égalité avec les autres.

02 L’égalité des chances pour tous les enfants

• Admettez que chaque enfant a une contribution à apporter au groupe ou à l’activité – mais qu’il contribuera de façon différente. Encouragez les enfants à comprendre et à valoriser leurs différences respectives.

• Encouragez les enfants handicapés à contribuer tout autant et à partager les mêmes obligations – par exemple, en se portant volontaire pour participer à des activités spécifiques, en demandant l’avis du groupe, en s’adressant aux médias ou en rencontrant les décideurs politiques.

• Laissez les enfants handicapés prendre les mêmes risques que les autres enfants pour qu’ils prennent de l’assurance. La surprotection les prive

Il faut sortir et montrer aux autres que tu existes, sans te soucier de ce que l’on pense de toiEvgeny Lyapin, Russie

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36 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 37PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

des chances d’explorer, de découvrir ce qui est possible et d’apprendre à assurer leur propre sécurité.

• N’aidez pas les enfants handicapés sauf s’ils en ont besoin. En les aidant trop, vous les privez de la chance de devenir autonomes et vous pouvez avoir l’air condescendant.

• Soyez ouvert et flexible aux changements pour vous adapter aux enfants impliqués.

• Introduisez des activités qui permettent aux enfants de comprendre comment on vit avec un handicap.

EXEMPLE

Des enfants russes handicapés et non handicapés votent pour les meilleurs films traitant de questions liées au handicap au festival du film connu sous le nom « Break-ing Barriers » (Eliminer les des obstacles). Le festival a lieu tous les deux ans à Moscou et dans d’autres villes russes et il est organ-isé par Perspektiva, une organisation natio-nale en faveur des droits des personnes handicapées. En 2012, le festival, qui attire des films du monde entier, a accueilli des centaines d’enfants et de jeunes qui ont profité de tout un weekend de films spéci-alement conçus pour eux. Perspektiva, basée à Moscou, emballe alors les 10 à 15 films primés et organise des projections dans d’autres villes en vue de réduire la stigmatisation et la discrimination en présentant de bons exemples représentatifs des personnes handicapées. L’un des films préférés des enfants et des adultes est «About Love» (Une question d’amour), un documentaire de renommée internationale comprenant des entrevues révélatrices d’enfants russes sur leurs amours.

03 Miser sur les forces des enfants

• Canalisez vos efforts pour consolider les points forts et les capacités de chaque enfant plutôt que de vous focaliser sur les choses qu’ils ne peuvent pas faire. Par exemple, un enfant en fauteuil roulant peut avoir des bras et des mains solides et un enfant sourd peut être doué en dessin.

• Faites appel aux pairs et encouragez le travail d’équipe et les activités d’enfant à enfant qui peuvent aider à surmonter les difficultés et les cas d’exclusion.

• Encouragez les enfants à se mettre en équipe de deux pour s’entraider – un enfant en fauteuil roulant peut lire un tableau de présentation à un enfant aveugle, un enfant sourd peut permettre à un enfant en fauteuil roulant de participer aux activités impliquant un déplacement, et un enfant non handicapé peut expliquer une idée ou des concepts à un enfant présentant des troubles de l’apprentissage.

• Favorisez la création d’un environnement inclusif en félicitant les enfants qui disent, « je ne comprends pas » ou qui demandent de l’aide, ou remerciez-les d’avoir posé une question et offrez-leur alors de l’aide ou donnez-leur une explication.

EXEMPLE

Vous pouvez utiliser des marionnettes pour aider les enfants à partager leurs idées, leurs sentiments et leurs expériences. Vous pouvez fabriquer des marionnettes à l’aide de tous les morceaux de tissus

dont vous disposez, tels que des vieilles chaussettes. Chaque enfant choisit une chaussette et vous leur fournissez alors des boutons, du fil etc. pour confectionner les visages. Chacun donne un nom à sa marionnette et les marionnettes peuvent se présenter. L’enfant peut parler à sa place, ou s’identifier à la marionnette. Cet outil peut s’avérer particulièrement utile pour les enfants plus jeunes et pour ceux qui présentent des troubles de l’apprentissage.

Les enfants peuvent se sentir plus à l’aise en se servant des marionnettes pour discuter des questions qui les rendent vulnérables, peu assurés ou gênés, ou qui attirent les critiques des adultes. Il peut aussi s’agir d’un moyen d’encourager les enfants à explorer les questions qui sont importantes à leurs yeux ou à exprimer leur avis sur un projet ou un programme. En s’identifiant à la marionnette, il peut leur être plus facile de répondre aux questions suivantes :

• Quelles sont tes activités préférées dans ce projet ? Pourquoi ?

• Y a-t-il des activités que tu n’aimes pas ? Pourquoi ?

• Dans ce projet, qui décide du type d’activités que les enfants vont faire ?

• Les adultes vous demandent-ils, à toi ou à tes amis, ce que vous aimeriez faire ? Si oui, de quelle manière s’y prennent-ils ?

• Les adultes vous demandent-ils, à toi ou à tes amis, ce qui vous plait ou vous déplait dans les activités ?

• Que ressens-tu lorsque les adultes t’écoutent ?

• Que ressens-tu lorsque les adultes ne t’écoutent pas ?

• As-tu des suggestions à faire pour que les adultes t’écoutent davantage ?

• Les enfants peuvent également se servir des marionnettes pour créer un jeu de rôles afin de partager leurs idées.

04 La différence d’adaptation

• Accordez beaucoup de temps aux en-fants, à la fois pour comprendre ce dont on parle et pour formuler leur réponses.

• Répondez aux besoins individuels de chaque enfant et écoutez-les.

• Soyez flexible et employez un niveau linguistique différent selon les enfants.

• Reconnaissez que les enfants présen- tant diverses incapacités auront accès aux informations de manières diffé- rentes. Les documents sont plus acces-sibles s’ils sont clairement rédigés, de manière aussi concise que possible et aussi lisible que possible à l’aide d’une taille de police légèrement plus grande.

• Servez-vous de photos et d’images pour aider les enfants à transmettre des idées et des opinions.

• Permettez aux enfants de choisir eux-mêmes là où ils veulent s’asseoir pour prendre part aux activités – un enfant malvoyant peut avoir besoin de s’asseoir à l’avant d’une pièce ; un en-fant en fauteuil roulant peut trouver cela difficile de travailler dans un groupe d’enfants assis sur le sol, et un enfant sourd peut avoir besoin d’être éloigné des fenêtres ou des bruits environnants qui détournent son attention auditive.

• Travaillez en petits groupes, ce qui facilite les différents modes d’échange linguistique.

• Montrez l’exemple d’une bonne com-munication afin que les enfants s’inspirent de ce qu’ils voient et de ce qu’ils entendent.

LES OUTILS PERMETTANT AUX ENFANTS PRESENTANT DES TROUBLES DE LA COMMUNICATION DE PARTICIPER 37

On peut employer un large éventail de méthodes pour aider les enfants handicapés à exprimer leurs opinions :

• Des photographies et des vidéos permettant aux enfants d’articuler

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38 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 39PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

Par exemple :

DES ORIENTATIONS SPECIFIQUES EN FONCTION DES DIFFERENTES INCAPACITES

En plus des orientations d’ordre général, il existe des stratégies spécifiques permettant de surmonter les obstacles rencontrés par les enfants présentant diverses formes d’incapacité.

01 Les incapacités visuelles

Certains enfants naissent avec une incapacité (congénitale) et d’autres en sont atteints au cours de leur vie (acquises).

Conseils pour faciliter leur intégration :

• Fournissez des explications supplémentaires aux enfants présentant des incapacités visuelles. Si vous montrez une image, décrivez-la.

• Si vous distribuez un texte, vérifiez s’il existe en Braille. Ou faites lire le texte à voix haute. Vous pouvez leur fournir les informations en format audio ou en format numérique qui peuvent être lues à voix haute par leurs propres ordinateurs. Les sites internet sont de plus en plus accessibles aux enfants présentant des incapacités visuelles. L’initiative d’Accès au Web (WAI) développe des normes en matière d’accessibilité des sites internet reconnues à l’échelle internationale.38

• Envisagez de grouper par deux les enfants aveugles avec les enfants voyants pour leur permettre de prendre part aux activités qui exigent que l’on écrive, dessine ou réponde à des images visuelles.

leur univers, de mettre en valeur des endroits, des objets et des personnes qui sont importants pour eux, et d’explorer les craintes, les défis et les obstacles.

• Des images découpées dans des magazines ou des bandes dessinées peuvent aider les enfants à souligner ce qu’il y a de bon ou de mauvais dans leurs vies, et à stimuler leurs points de vue afin d’identifier leurs préférences, leurs préoccupations et les changements qu’ils souhaiteraient voir.

• Des questionnaires sur lesquels figurent des émoticônes tristes, neutres et heureux peuvent favoriser la compréhension des enfants et leur permettre de répondre plus facilement. On peut utiliser des pictogrammes pour guider des conversations et des entretiens semi-structurés.

• Le tapis de communication est un moyen peu coûteux de communication visuelle à faible technologie qui aide les personnes présentant des troubles de la communication à exprimer leurs opinions. Il utilise trois séries de symboles – les sujets, les options et l’échelle visuelle – et un tapis sur lequel on les dispose. Le sujet représente ce dont on parle (par exemple : l’école ou la santé) ; les options comprennent des symboles se rapportant spécifiquement à chaque sujet (tels que les différents types d’activités), l’échelle visuelle comprend des symboles qui permettent aux enfants d’exprimer leurs sentiments ou leurs attitudes vis-à-vis de chaque option – par exemple, s’ils sont satisfaits, insatisfaits ou incertains. Une fois que les enfants ont choisi le sujet, on présente à chaque enfant les options respectives, une par une, et on leur demande de réfléchir à ce qu’ils en pensent. On leur demande alors de placer un symbole sous l’échelle visuelle appropriée pour indiquer ce qu’ils ressentent.

• Adressez-vous toujours directement aux enfants et pas aux adultes qui les aident ou les accompagnent.

• Au début de l’activité, demandez à tout le monde dans la pièce de se présenter afin que l’enfant sache qui est présent et qu’il puisse commencer à reconnaitre leurs voix.

• Lors d’activités de groupes, proposez que, plutôt que de lever la main pour demander la parole, les enfants disent leur nom, pour permettre aux enfants aveugles de prendre part aux discussions sur la base de l’égalité avec les autres.

• Parlez directement à l’enfant d’une voix normale ; les personnes aveugles n’ont généralement pas de problèmes d’ouïe.

• Lorsque tous les enfants sont en groupe, adressez-vous toujours à un enfant aveugle en l’appelant par son nom, sinon il se peut qu’il ne sache pas qu’on s’adresse à lui. Evitez d’employer des expressions telles que « il a dit que » et donnez les noms pour permettre à l’enfant de comprendre de qui vous parlez.

• Si vous quittez la pièce, informez un enfant aveugle pour qu’il ne parle pas dans une pièce vide.

• Assurez-vous que l’enfant sache où se trouvent les portes, les fenêtres et les meubles, et comment trouver les toilettes, etc.

• Supprimez tous les obstacles inutiles – par exemple, les chaises, les plantes, les tabourets, les piles de papier, ou signalez ces obstacles à un enfant aveugle et demandez-lui s’il souhaite qu’on les déplace. Ne déplacez pas les objets autour de lui sans le prévenir de ce changement.

02 Les incapacités auditives

Les enfants peuvent avoir différents types de déficience auditive, allant d’une légère difficulté à entendre à une surdité

profonde. Ils peuvent employer un certain nombre de modes de communication, par exemple, une prothèse auditive ou une boucle magnétique pour malentendants, la langue des signes, la lecture labiale, le langage ou une combinaison de ces méthodes.

Conseils pour favoriser leur intégration :

• Demandez toujours à l’enfant quel mode ou quels modes de communication lui conviennent le mieux – par exemple, l’interprétation en langue des signes, le sous-titrage ou la messagerie texte ;

• Si l’enfant utilise une prothèse auditive, une boucle magnétique ou un autre appareil auditif, évitez d’organiser des activités dans des endroits avec beaucoup de bruit de fond. Les appareils captent généralement ce bruit, de sorte que l’enfant aura du mal à se concentrer sur ce qui se dit.

• Souvenez-vous, les enfants sourds peuvent avoir du mal à suivre une conversation quand plusieurs personnes parlent en même temps, ou lorsque la conversation se déroule à une certaine distance. Faites en sorte qu’une seule personne parle à la fois et encouragez les enfants à parler lentement et clairement.

• Demandez aux enfants où ils souhaitent s’asseoir pour leur permettre d’entendre le mieux possible.

• Si l’enfant se sert de la langue des signes, il est important d’employer une interprète. Même lorsqu’on est tout à fait capable de lire sur les lèvres, on ne comprend souvent que 30% de ce qu’une personne a dit.

• Il arrive souvent que les parents ou les frères et sœurs servent d’interprète à un enfant sourd. Cependant, parfois pour être en mesure de parler ouvertement et en toute sécurité, un enfant sourd aura besoin d’intimité et de confidentialité. Dans de telles situations, il est

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40 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 41PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

• Utilisez des illustrations visuelles – des photos, des dessins et des vidéos – pour favoriser la communication, en particulier lorsque vous discutez d’idées abstraites ou pour aider les enfants à exprimer leurs sentiments.

• Envisagez l’utilisation de sons, de descriptions sonores, de l’accès facile, de sous-titres, du langage simplifié (ou langage clair) et d'autres adaptations

• Soyez prêt à répéter des points, des questions ou des réponses plusieurs fois afin d’être compris.

• Accordez aux enfants suffisamment de temps pour s’exprimer

• Assurez-vous que la personne comprend le sujet ou l’activité à réaliser.

• Incorporez des activités d’apprentissage pratique dans la routine.

07 L’autisme

La plupart des enfants atteints d’autisme ont du mal à communiquer avec les autres. Ils peuvent éprouver des difficultés à répondre à ceux qui les approchent, ainsi qu’à amorcer des contacts. Il se peut qu’ils établissent moins de contact pour se faire des rencontres. Il est important de se rappeler que la communication et

nécessaire de prévoir un interprète en langue des signes.

• Si l’enfant lit sur les lèvres, parlez lentement et clairement, mais normalement. Regardez les en face, ne couvrez pas votre bouche ou ne placez rien devant (une main, une tasse).

• Ne criez jamais à un enfant sourd. Crier n’aidera pas un enfant totalement sourd et cela déforme désagréable-ment les sons pour l’enfant qui utilise un appareil auditif.

03 Les troubles de l’élocution

Les enfants qui bégaient ou présentent des troubles de l’élocution en raison d’une paralysie cérébrale, par exemple, parlent souvent lentement ou avec difficulté, et les personnes qui ne sont pas habituées à les écouter peuvent avoir du mal à les comprendre.

Conseils pour faciliter leur intégration :

• Prenez le temps d’écouter ce que l’enfant essaie de dire et évitez de l’interrompre.

• Si vous ne comprenez pas, alors il est bon de demander à l’enfant de répéter ou de dire ‘si je te comprends bien, tu voudrais…’, mais ensuite, donnez-lui le temps de répondre ou de corriger ce que vous avez compris.

• Envisagez d’autres modes de communication, par exemple, en utilisant des panneaux avec des symboles ou des systèmes assistés par ordinateur.

04 Les incapacités motrices

Les incapacités motrices ou physiques impliquent souvent l’utilisation d’équi-pements d’aide à la mobilité tels qu’un fauteuil roulant, une canne ou un membre artificiel. Les enfants présentant des handi-caps physiques peuvent avoir du mal à se déplacer ou à prendre soin d’eux-mêmes.

Conseils pour faciliter leur intégration :

• Assurez-vous que l’établissement que vous utilisez est accessible, en particulier que les toilettes peuvent accueillir un fauteuil roulant, que des rampes sont installées là où il y a des marches et que les portes sont assez larges pour passer en fauteuil roulant.

• Lors des activités pratiques, vérifiez toutes les difficultés physiques. Groupez les enfants par deux s’ils ont besoin d’aide.

• Vérifiez avec l’enfant quels sont ses besoins. Restez flexible et prêt à adapter une activité aux différentes capacités.

05 Les troubles psychosociaux

Dans bon nombre de sociétés, on confond les personnes présentant des troubles psychosociaux (santé mentale) avec celles qui présentent des incapacités intellectuelles (cognitives ou de l’apprentissage), en les regroupant comme si elles avaient la même maladie. En fait, elles sont très différentes et exigent des adaptations différentes. Les troubles psychosociaux ne sont pas évidents ou visibles, et revêtent de nombreuses formes différentes, par exemple, la dépression, la schizophrénie ou les troubles bipolaires. La santé et le comportement d’un enfant présentant des troubles psychosociaux dépendent des caractéristiques de sa maladie, de la personnalité de l’individu et du milieu environnant. L’obstacle le plus important pour ces enfants ne relève pas de leur handicap mais du manque de compréhension et d’acceptation auxquels ils sont confrontés dans les communautés dans lesquelles ils vivent.

Conseils pour faciliter leur intégration :

• Traitez l’enfant avec dignité et respect à tout moment et intégrez ses opinions et ses réflexions dans les discussions.

• Soyez flexible et permettez-lui de faire des choix et d’être autonome. Les enfants peuvent être anxieux, inquiets

Je veux que l’on me voie comme une fille qui est vulnérable physiquement mais qui, en même temps, est difficile à briser mentalement.Nguyen Phuong Anh, 16 ans, Vietnam

ou stressés dès qu’ils font face à des situations dans lesquelles ils perdent le contrôle ou dans lesquelles ils sentent qu’on s’attend à ce qu’ils posent des difficultés.

• Maintenez les discussions dans le calme, parlez d’une voix normale et ne leur donnez pas l’impression d’être impatient de mettre fin à la conversation ou de les exclure des dialogues.

06 Les incapacités intellectuelles Les incapacités cognitives, les troubles de l’apprentissage et l’autisme

Les incapacités intellectuelles peuvent varier considérablement, mais il arrive sou-vent que les enfants présentant une incapa-cité intellectuelle prennent plus de temps à apprendre et peuvent avoir du mal à com-muniquer. De nombreux enfants ayant une incapacité intellectuelle peuvent apprendre à lire et à écrire, grandir pour trouver un emploi et fonder leur propre famille. Même les enfants présentant des incapacités intellectuelles plus graves peuvent être encouragés à participer à l’école et à leur communauté, et recueilleront les bienfaits de cette intégration. Les enfants présentant des troubles de l’apprentissage peuvent éprouver des difficultés à comprendre, à se souvenir et à faire passer des informations. Les troubles de l’apprentissage peuvent revêtir de nombreuses formes différentes, telles que des difficultés avec les lettres, les nombres ou l’utilisation des caractères en général.

Conseils pour faciliter leur intégration :

• Simplifiez la langue que vous utilisez, résumez les informations et employez une variété de méthodes de commu-nication, y compris les gestuelles et les images. Mais, n’infantilisez pas les enfants : communiquez de manière appropriée aussi bien en fonction de leur âge physique que de leur niveau de développement cognitif.

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42 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 43PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

01 Exemples d’illustrations visuelles pour aider les enfants à transmettre leurs sentiments

02 Exemples d’actions pour aider les enfants à exprimer leurs sentiments Quand je fais cela : On pense que

je veux direCe que vous devez faire:

Sourire Je dis ‘oui’’

Je suis heureux/(se)

J’aime ce que je fais

Donnez-moi le temps de sourire et agissez conformément à ma réponse ‘oui’

Lever ma main gauche, crier et/ou taper sur la table

J’essaie de dire ‘non’ Posez-moi la question à nouveau et agissez conformément à ma réponse ‘non’

Fermer les yeux et gémir ou hurler

Je suis mal à l’aise

Je suis triste

Je m’ennuie

Je n’aime pas ce que je fais

Demandez-moi si je suis mal à l’aise, si je souris, changez-moi de place ; par exemple, si je suis dans mon fauteuil roulant, portez-moi et laissez-moi m’étendre sur un tapis. Si je suis sur le tapis, aidez-moi à m’asseoir correctement sur ma chaise.

Si je ne souris pas, essayez juste de me parler et de me remonter le moral

Si je ne souris pas, essayez de savoir si je veux faire autre chose ; proposez-moi autre chose

Laisser tomber ma tête en avant, m’asseoir sur le sol et refuser de bouger

Je suis fatigué/(e) Laissez-moi me reposer, étendu/(e) sur le tapis, ou sur le côté

Tirer la langue J’ai soif Donnez-moi un verre d’eau

Pleurer sans larmes ni cris

Je suis fâché/(e) Vérifiez si j’ai besoin de quelque chose, changez-moi d’activité ou faites-moi participer à une activité

Changez-moi de place si je suis assis/(e) à côté de quelqu’un qui est peut être en train de me contrarier

Me tordre les mains Je ne me sens pas en sécurité

Offrez-moi davantage de soutien et d’aide

Retrousser mon nez et tourner la tête de gauche à droite

J’ai mal au ventre Aidez-moi à changer de position

Donnez-moi des petites gorgées d’eau chaude

DEUX EXEMPLES D’APPROCHES POUR AIDER LES ENFANTS A COMMUNIQUER AVEC LES AUTRES

Je me sens triste Ça fait mal Arrêtez s’il vous plaitAllez-vous-en

l’interaction n’impliquent pas forcément l’usage du langage et de la parole. De nombreux enfants autistes ont un retard de langage et évitent de parler. Alors on utilise d’autres méthodes de communications avant d’employer la parole et le langage.

Conseils pour faciliter leur intégration :

• Si un enfant n’émet aucun son ou aucune parole, essayez d’utiliser des gestes plutôt que de communiquer avec des mots. Par exemple, un enfant peut communiquer en dirigeant vos mains vers ce qu’il veut, en se servant d’images ou en tendant le bras vers un objet.

• Persistez dans vos efforts à prendre part à l’activité de l’enfant. Parfois, cela peut mettre les enfants en colère. La colère est une forme d’interaction et cela vaut mieux que rien du tout, et cela peut aider l’enfant à réaliser qu’une interaction sociale avec une autre personne peut s’avérer amusante.

• Laissez-vous guider par l’enfant et réagissez à ses actions.

• Récompensez toute tentative de com-prendre et de communiquer. De cette manière, vous augmentez les chances de les voir essayer à nouveau. En les fé-licitant pour leurs efforts, vous permet-tez aux enfants d’apprendre à faire des liens entre leurs actions et vos mots.

• Essayez de créer des opportunités pour inciter les enfants à communiquer. Par exemple, si vous placez un objet que l’enfant apprécie dans un endroit visible mais hors d’atteinte, vous pouvez l’encourager à demander de l’aide et stimuler la communication en faisant cela.

• Suggérez des activités susceptibles de susciter un vif intérêt, comme jouer avec des bulles ou des ballons de façon à impliquer plus d’une personne – gonfler un ballon et le lâcher, le gonfler en partie et attendre une réaction de

l’enfant avant de finir de le gonfler, et faire des bulles en direction de l’enfant – elles peuvent toutes s’avérer efficaces.

• Une fois que l’enfant partage une activité avec vous, continuez jusqu’à ce que l’enfant signale qu’il veut s’arrêter. Cela encouragera l’enfant à communiquer lorsqu’il veut terminer l’activité.

III. COMMENT SAVOIR SI LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES EST EFFECTIVE ?

Il est important de procéder au suivi et à l’évaluation de la participation des enfants handicapés. On peut s’y prendre de deux manières différentes39:

• en mesurant la capacité des enfants handicapés à participer à tous les aspects de leurs vies ;

• en évaluant la nature des expériences de participation des enfants et les répercussions qui en découlent.

Les deux aspects sont nécessaires, afin :

• d’être en mesure d’examiner à quel point l’environnement législatif et politique protège et favorise le droit des enfants handicapés à participer à tous les aspects de leurs vies ;

• de permettre aux enfants de mieux comprendre ce qu’ils espèrent accomplir ;

• d’évaluer les forces et les faiblesses des initiatives, et d’identifier quelles procédures et pratiques sont utiles et lesquelles sont redondantes ou font obstruction ;

• d’identifier quel soutien et quelles ressources sont nécessaires pour renforcer la participation de l’enfant ;

• d’apporter des preuves pour soutenir la cause en faveur d’un engagement politique visant à la réalisation du droit de participation des enfants handicapés ;

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44 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 45PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

• d’encourager les bailleurs de fonds à voir les bienfaits d’un investissement en faveur des stratégies de promotion du droit de participation des enfants handicapés.

Il faut toujours procéder au suivi et à l’évaluation de la participation avec les enfants handicapés eux-mêmes, ainsi qu’avec les autres parties prenantes. Il faut employer une méthodologie appropriée pour leur permettre de communiquer ces expériences.

La section suivante présente un aperçu de cadre de suivi et d’évaluation de la participation des enfants. Le cadre complet, fourni avec une série de matrices et un guide pour le suivi et l’évaluation, est disponible sur le site internet du CRIN : http://www.crin.org/hrbap/index.asp?action=theme.infoitem&item=25808.

ETABLIR LA CARTOGRAPHIE DE L’ENVIRONNEMENT PARTICIPATIF

Dans de nombreux pays, les contextes législatifs, politiques et culturels ne favo-risent pas la participation des garçons et des filles handicapés. A moins que l’on

ne s’efforce de combattre les obstacles en place, les initiatives de participation en faveur des enfants handicapés continue-ront d’être des efforts de bonne pratique ponctuels, isolés et à court terme. Les normes suivantes fournissent un cadre pour déterminer dans quelle mesure le res-pect du droit de participation des enfants handicapés et d’un environnement adapté à l’enfant et au handicap existe. Il donne un aperçu de ce qui doit être en place si le droit de participation des enfants est res-pecté, et vous permet de mesurer à quel rang un certain pays se situe à l’égard de ces droits. Ces normes peuvent être appli-quées à tous les enfants mais doivent être observées du point de vue du handicap pour faire en sorte qu’elles s’appliquent de même aux enfants handicapés.

Ce processus devrait mettre en évidence les principales lacunes ou faiblesses. Il peut servir à définir les priorités du pro-gramme ou mettre en place une stratégie de plaidoyer auprès des gouvernements. A partir de ces normes, on peut élaborer des indicateurs spécifiques à chaque pays – par exemple, pour introduire des objectifs chiffrés ou sous forme de pourcentages en fonction de ces normes lorsqu’il y a un engagement financier à l’égard du pro-gramme.

01

Mesurer les droits légitimes à participer

• Des procédures judiciaires adaptées aux enfants et aux personnes handicapées sont introduites pour les enfants victimes et témoins, par exemple les tribunaux sont tenus de prendre en considération les points de vue des enfants au moment de trancher sur les affaires qui les concernent, et aucune disposition n'exclut les enfants handicapés; des informations juridiques sont fournies aux enfants sous des formes accessibles aux enfants handicapés.

• La représentation des enfants, y compris des enfants handicapés, est

En matière de sport ou dans tout ce que tu fais, le plus important c’est de travailler dur et ensuite, tu t’amélioreras !Azril, Malaisie

assurée par le biais de mécanismes d’assistance juridique.

• Le développement des capacités des enfants est pris en compte, par exemple, on a introduit un âge minimum pour le consentement au traitement ; les enfants handicapés ont droit à des conseils médicaux confidentiels.

• Des mécanismes confidentiels, sûrs et accessibles sont en place pour permettre aux garçons et aux filles de porter plainte et de demander réparation en cas d’abus, sans crainte de représailles.

• Les enfants handicapés ont le droit d’être entendus à tous les stades des procédures de protection de l’enfance.

• Les enfants handicapés placés à l’assistance publique ou en institution ont le droit de participer aux décisions qui affectent leurs vies.

• Toutes les écoles sont tenues de mettre en place des conseils d’école démocratiques qui sont ouverts aux enfants handicapés.

• Le droit de la famille contient des dispositions sur l’obligation parentale à impliquer les enfants aux décisions qui les affectent, quel que soit leur handicap.

02

Mesurer le droit d’accès à l’information

• L’éducation est obligatoire et gratuite pour tous les enfants sans discrimination fondée sur le handicap.

• Des informations issues d’un grand nombre de sources sont disponibles dans des formats accessibles et adaptés aux enfants, dont le contenu est approprié aux garçons et aux filles d’âges et de capacités différentes : radio, télévision, bibliothèques, livres, presse, internet et lignes d’assistance.

• L’éducation en matière des droits de l’homme, y compris la CDE, la CDPH

et la CEDEF, fait partie du programme scolaire pour tous les enfants.

• L’éducation en matière des droits de l’homme fait partie des programmes de sensibilisation pour les enfants handicapés non scolarisés.

• Les enfants handicapés connaissent leurs droits et la manière de les rendre effectifs.

03

Mesurer les actions de sensibilisation en faveur des droits des enfants à participer

• Une formation relative aux droits des enfants avec un accent sur la parti-cipation des enfants handicapés est introduite auprès de tous les profes-sionnels travaillant avec et en faveur des enfants, y compris les enseignants, les directeurs d’écoles, les médecins, les infirmiers, les avocats, les juges, les officiers de police, les psychologues, les travailleurs sociaux, les membres du personnel des prisons et les employés d’institutions, avant leurs prises de fonctions et en cours d’emploi.

• Des programmes éducatifs pour les parents, y compris les parents d’enfants handicapés, relatifs aux droits et à la participation de l’enfant sont élaborés et largement diffusés.

• Les décideurs sont sensibles au droit de participation des enfants handicapés.

04

Mesurer les possibilités d’influencer les programmes

• Les enfants handicapés sont intégrés dans les séances de consultations sur la législation, les politiques, les services et la répartition des ressources.

• Les enfants handicapés ont la possibilité de faire des commentaires sur la qualité, l’accessibilité et le caractère approprié des services publics pour enfants.

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46 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 47PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

• Les garçons et les filles handicapés sont représentés au sein des organes de gouvernance.

• Les enfants, y compris les enfants handicapés, ont le droit de fonder leurs propres organisations.

• Les organisations démocratiques et dirigées par les enfants sont appuyées aux niveaux local et national.

• Les enfants handicapés ont la possibilité d’exprimer leurs propres opinions par le biais de la radiotélévision et des médias en ligne.

05

Mesurer le respect de la participation des enfants dans leur vie quotidienne

• Les enfants handicapés, dès leur petite enfance et au-delà, sont écoutés et, en fonction du développement de leurs capacités, leurs opinions sont prises en compte dans les décisions de famille.

• Les écoles offrent un milieu d’appren-tissage inclusif, participatif et adapté à l’enfant et aux personnes handicapées.

• Les enfants handicapés participent au processus de décision à propos de leur santé, en fonction du développement de leurs capacités.

• Les enfants handicapés ont accès à des services de santé confidentiels, y compris en matière de soins de santé reproductive.

• Les enfants handicapés participent aux actions ou aux processus de décision de la collectivité locale.

• Des villes et des collectivités adaptées aux enfants et aux personnes handicapées sont créées.

MESURER LA NATURE ET L’IMPACT DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS

Il est également nécessaire d’évaluer dans quelle mesure les programmes de participation sont efficaces et éthiques dans la pratique.

On utilise trois dimensions distinctes pour mesurer la participation :

• L’ampleur de la participation – quel degré de participation a été atteint et à quels stades de l’élaboration du programme – en d’autres termes – Ce qui est fait ?

• La qualité – dans quelle mesure les processus participatifs se sont-ils conformés aux normes de bonne pratique convenues – en d’autres termes – Comment c’est fait ?

• Le résultat – quel a été le résultat – sur les adolescents et les jeunes eux-mêmes, sur les familles, sur l’organisme d’appui et au sens plus large, sur l’évolution des droits des jeunes au sein des familles, des collectivités locales et au niveau des autorités locale et nationale – en d’autres termes – Ce que l’on a accompli ?

01 L’ampleur de la participation aux programmes

Pour évaluer l’ampleur de la participation des enfants handicapés, deux perspectives doivent être prises en compte :

• Le stade d’implication – Les enfants handicapés peuvent être impliqués à différentes stades du processus d’élaboration d’un programme : l’analyse de la situation, la planification stratégique, la conception et la mise en œuvre du programme, et le suivi et l’évaluation. Plus ils sont impliqués tôt, plus leur degré d’influence est élevé.

• Le niveau d’implication – A chaque stade de l’élaboration d’un programme, il existe trois niveaux d’implication des enfants – consultatif, collaboratif et dirigé par les enfants (voir les pages 19 à 21 pour une explication des trois niveaux).

• Ces deux perspectives peuvent être analysées à l’aide d’une matrice pour mesurer l’ampleur de la participation

EXEMPLE 1

Les enfants handicapés ne parti-cipent pas

Consultative Collaborative Amorcée, menée ou dirigée par les enfants

L’analyse de la situation

L’opinion des enfants handicapés est sollicitée mais ce sont les adultes qui s’occupent de la conception, du recueil d’informations et de leur analyse.

Les enfants handicapés sont invités à contribuer à la conception et à la méthodologie, on leur demande leur avis pour la collecte et l’analyse des données.

Les enfants handicapés mènent leur propre enquête auprès d’autres enfants afin d’identifier les sujets de préoccupation

La planification stratégique

Lors de la planification, on tient compte des questions soulevées par les enfants handicapés pour identifier les questions clés

Les enfants handicapés contribuent à choisir les programmes qui vont être développés en priorité

Les enfants handicapés identifient et définissent les programmes qui, selon eux, devraient être développés

La conception et l’élaboration du programme

Les enfants handicapés sont consultés sur les idées exposées par les adultes

Les enfants handicapés travaillent avec les adultes sur la conception du programme et sur le choix des activités qui auront lieu et de ceux qui y prendront part

Les enfants handicapés travaillent ensemble à la conception de leur propre programme

La mise en œuvre

Les enfants handicapés sont invités à participer, par exemple, en dispensant un programme d’éducation par les pairs

Les enfants handicapés travaillent avec les adultes et participent à la mise en œuvre du programme, par exemple, en leur communiquant les objectifs que le programme cherche à atteindre et en prenant part aux activités du programme

Les enfants handicapés organisent et dirigent le programme en assumant entièrement son exécution

Le suivi et l’évaluation

Les enfants handicapés sont consultés pour déterminer si le programme a atteint ses objectifs

Les enfants handicapés travaillent avec les adultes pour définir les critères d’évaluation du programme et sont consultés pour déterminer si le programme a atteint ses objectifs

Les enfants handicapés déterminent ce qui doit être évalué et, avec l’aide des adultes, procèdent à l’évaluation du programme

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48 RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 49PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

EXEMPLE 2

des enfants handicapés. Utilisez cette matrice pour évaluer ce que votre programme a accompli et ce qu’il vise à accomplir. Voir l’exemple 1.

02 La qualité de la participation des enfants handicapés

Comme indiqué dans les pages 24 à 29, un consensus se fait jour sur les normes de qualité requises pour réussir une participation effective. Il est important de recueillir les commentaires des enfants, afin de déterminer à quel point ils sentent que leurs exigences ont été satisfaites. Cette matrice illustre la façon dont les commentaires peuvent être analysés et enregistrés.40 Voir l’exemple 2.

03 Les résultats de la participation des enfants handicapés Les résultats associés à la participation des enfants handicapés doivent être évalués en fonction des objectifs fixés. Par exemple, l’objectif peut être d’améliorer leur estime

les membres de la communauté. Il est important d’identifier les preuves concrètes de tous les changements déclarés ou des impacts revendiqués.

Les différents types de résultats

Les résultats se répartissent en deux grandes catégories:

• Les résultats liés au comportement ou à l’attitude : les résultats du projet qui ont influencé les personnes directement ou indirectement concernées par l'initiative.

• Les conséquences pour les enfants handicapés, par exemple : une estime de soi et une confiance en soi accrues, l’acquisition de compétences (communication, résolution des problèmes, négociation, etc.), une meilleure connaissance de leurs droits, le sens de l’efficacité et de l’autonomisation

• Les conséquences sur l’attitude ou le comportement des parents, par exemple : un plus haut degré de connaissance et de sensibilité aux

Les normes n’ont pas été prises en compte

Les normes sont connues mais ne sont pas reflétées dans la pratique

On s’efforce de respecter les normes, mais il n’y a pas de procédure sys-tématique en place

Exigence N° 1:

La participation doit être transparente et informative

Les enfants handicapés comprennent de quel programme il s’agit, se sentent en confiance et informés sur la nature et l’ampleur de leur participation

Les rôles et responsabilités de tous les acteurs sont clairement définis et compris

Les buts et objectifs sont convenus avec les enfants impliqués

de soi et de renforcer leurs compétences et leur confiance en soi. Il peut consister à développer des moyens permettant aux garçons et aux filles handicapés de porter plainte ou de demander réparation lorsque leurs droits sont violés. Il peut consister à changer une loi ou une politique pour renforcer la protection de l’enfance. Ou il peut incorporer tous ces éléments et d’autres objectifs encore. Il convient de définir clairement les objectifs dès le départ et de déterminer quels sont les indicateurs retenus pour mesurer les progrès réalisés.

A présent, voici un aperçu des dimensions que l’on peut utiliser afin de mesurer les changements effectués, les résultats accomplis et leur efficacité. Elles sont illustratives et ont été conçues comme un guide visant à stimuler les idées et proposer les résultats potentiels. Pour chaque initiative il faudra énoncer des objectifs distincts et les résultats souhaités. Pour chacune de ces dimensions, les résultats seront évalués par les différents groupes participants : les enfants handicapés, les parents, le personnel et

EXEMPLE 3

Des change-ments négatifs ou des préjudi-ces décou-lant de la participation

Aucun change-ment

Des change-ments immé-diats ou des changements uniquement pour les acteurs / pas de durabilité

Des change-ments significa-tifs et durables identifiés par les enfants et les adultes

A propos des enfants

L’acquisition de compétences et de connaissances

Une amélioration de l’estime de soi et de la confiance en soi

Une meilleure compréhension des droits

Le sens de l’efficacité et l’autonomisation

droits et aux besoins des garçons et des filles handicapés, la qualité des rapports avec les enfants, une meilleure compréhension des capacités des enfants handicapés, la volonté de les consulter et de prendre en compte leurs points de vue.

• Les conséquences sur l’attitude et le comportement du personnel, par exemple : l’évolution des pratiques en faveur de l’intégration et du respect des droits et des besoins des enfants handicapés, un engagement accru à adopter une pratique de participation inclusive, l’amélioration de la qualité des rapports avec les enfants handicapés et une meilleure compréhension de leurs capacités.

• Les conséquences pour les services / les organisations / les institutions, par exemple : le changement de culture organisationnelle en faveur d’un respect accru de l’intégration des enfants handicapés, la volonté du personnel de réajuster l’équilibre du pouvoir et de céder le contrôle en faveur d’un plus grand partage des pouvoirs, la

Page 27: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

CONCLUSION 5150 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

participation des enfants handicapés intégrée à tous les aspects du programme, les changements apportés au programme pour tenir compte des préoccupations et des priorités des enfants handicapés.

• Les résultats au sein de la communauté locale, par exemple : une meilleure connaissance des enfants handicapés et des attitudes à adopter à leur égard, l’amélioration du statut des enfants handicapés au sein de la communauté locale, la volonté accrue d’agir dans leur meilleur intérêt. Les résultats peuvent être mesurés sur une matrice. Voir l’exemple 3.

• Les résultats structurels ou externes : les résultats affectant une circonscrip-tion plus large d’enfants quant à la réalisation de leurs droits. Ces résultats peuvent varier largement, par exemple, certains peuvent s’orienter sur un plai-doyer en faveur d’une réforme légale, d’autres sur le développement de la

communauté, l’accès aux médias ou la promotion de l’école inclusive. Certains de ces objectifs utilisent la participation des enfants comme un moyen tandis que d’autres considèrent la participation comme une fin en soi. Lorsque la par-ticipation sert de moyen pour atteindre un but plus large, il faut évaluer la me-sure dans laquelle ce but a été atteint, et la contribution que la participation des enfants handicapés a apportée à ce résultat. On peut l’évaluer en utilisant la matrice suivante. Voir l’exemple 4.

Nul ne conteste le droit des enfants handicapés à être entendus ou l’obligation des gouvernements à créer des occasions d’entendre leurs voix : ces principes sont fermement établis dans la CDE et la CDPH. Comme l’illustre cette publication, les enfants handicapés, comme tous les autres enfants, ont des expériences, des idées et des opinions qui leur permettent de contribuer aux décisions qui les concernent.

La meilleure façon d’améliorer les politiques et les services qui affectent les enfants handicapés consiste à s’inspirer de leurs points de vue – ils sont des experts de leurs propres vies. Et avec un accompagnement et un engagement adéquats, ils sont tout autant capables que les autres enfants de communiquer, de militer, d’entreprendre des travaux de recherche et d’analyse des politiques, de s’organiser et de revendiquer leurs droits. Et plus important encore, ils souhaitent passionnément être entendus, reconnus et pris au sérieux.

Alors, puisqu’ils ont à la fois, le droit d’être entendus et la capacité à contribuer, pourquoi tant de millions d’enfants handicapés sont ils toujours exclus et réduits au silence ?

En principe, la réponse est très simple : les enfants handicapés continuent d’être perçus comme des enfants incapables de participer ou trop difficiles à intégrer Et parce qu’il n’est pas possible de changer les enfants, ou d’éliminer leurs incapacités, on considère ces obstacles comme insurmontables. Il faudra affronter cette perception à maintes reprises jusqu’à ce que l’on parvienne à la reconnaissance

CONCLUSION

universelle que ce problème ne repose par sur les enfants mais sur l’attitude de la société au sens plus large.

Comme le démontrent ces recommanda-tions, si l’on s’efforce d’éliminer les obs-tacles physiques et culturels, et liés aux attitudes et à la communication, la parti-cipation des enfants handicapés devient un objectif qui n’est pas plus difficile à atteindre que la participation de tout autre groupe d’enfants.

Pour nous tous, être entendus et pris au sérieux est fondamental pour notre sens de la dignité, du respect de soi, de l’appar-tenance et notre humanité commune. La plupart d’entre nous peuvent se rappeler un moment de notre enfance lorsque nos besoins et nos souhaits étaient ignorés, lorsque nous gardions le silence par honte ou par peur. Nous pouvons toujours nous souvenir à quel point nous nous sentions isolés, seuls ou impuissants face à ce traite-ment. Et pourtant, c’est le quotidien néfaste

Je bouge avec le monde parce qu’handicap ne rime pas avec incapacité.Dennis Komakech, 17, Ouganda

EXEMPLE 4

Des change-ments négatifs ou des préjudi-ces décou-lant de la participation

Aucun change-ment décou-lant de la participation

Des change-ments immédiats ou des change-ments décou-lant de la participa-tion mais aucune durabilité

Des change-ments sig-nificatifs et durables découlant de la par-ticipation identifiés par les en-fants et les adultes

La réforme juridique/politique

Le pourcentage d’enfants handicapés ayant accès à l’éducation inclusive

La mise en œuvre d’un mécanisme de dépôt de plainte et d’établissement de rapport adapté aux personnes handicapées

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ANNEXE I 5352 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

de millions d’enfants handicapés dans le monde entier.

Il est temps de s’engager à changer, à procéder à des changements progressifs qui s’ajouteront à la participation des enfants handicapés aux décisions qui affectent leurs vies. Veuillez nous indiquer si vous estimez que ces recommandations apportent une contribution utile à ce pro-cessus, ou faites-nous part de vos sugges-tions pour les rendre plus effectives.

RESSOURCES SUPPLEMENTAIRES :

Le rapport sur l’état des enfants dans le monde 2013 qui portait sur les enfants han-dicapés, y compris une gamme de docu-ments à l’appui, est disponible sur http://www.unicef.org/sowc2013/. Il existe éga-lement plusieurs ressources supplémen-taires de l’UNICEF qui peuvent vous être utiles si vous êtes impliqués dans le dia-logue avec les enfants handicapés ou leur consultation : La fiche d’information ‘Les enfants et les jeunes handicapés’ ; ‘Appli-quer le cadre relatif aux droits de l’homme à la promotion des droits des enfants han-dicapés : Document de travail’ ; le dossier d’information ‘Communiquer avec les Enfants’ et la vidéo d’orientation sur le handicap pour l’ensemble du personnel.

Ces ressources et d’autres sont disponibles à www.unicef.org/disabilities.

En plus de la version imprimée, les recom-mandations ‘Prenez-nous au sérieux ! L’implication des enfants handicapés aux décisions qui affectent leurs vies’ sont éga-lement disponibles sur notre site internet dans une gamme de formats alternatifs : Easy-to-Read; DAISY Book; E-Pub et en ver-sion HTML accessible.

La liste suivante offre une définition détaillée des différents moyens de communication alternative. Pour en savoir plus, consultez les sites internet des organisations mentionnées ci-dessous.41

La conception de site internet accessible : Création de pages internet conformes aux principes de conception universelle pour éliminer ou réduire les obstacles, y compris ceux qui affectent les personnes handicapées.

La technologie adaptative : Logiciels et matériels informatiques permettant l’accès à un ordinateur qui serait autrement inaccessible à une personne handicapée.

Le clavier alternatif: Clavier qui diffère d’un clavier d’ordinateur classique tant par sa taille que la disposition de ses touches.

La technologie fonctionnelle : Technologie utilisée pour assister une personne handicapée, par exemple : un fauteuil roulant, des attelles ou un équipement informatisé.

Le braille : Méthode de lecture tactile utilisée par les personnes présentant une incapacité visuelle. Les lettres en braille sont constituées de points saillants et sont généralement écrites sur une machine à braille.

Les films ou vidéos sous-titrés : Transcription de la portion verbale de films ou de vidéos projetés pour les rendre accessible aux personnes sourdes.

Le sous-titrage : Texte incorporé aux présentations de vidéos ou projections permettant aux personnes malentendantes d’avoir accès à la bande sonore d’un document.

L’agrandisseur en circuit fermé (CCTV) : Caméra utilisée pour agrandir les écritures

ANNEXE I

de livres ou d’autres documents à l’aide d’un écran ou d’une télévision.

L’appareil de communication : Matériel informatique permettant à une personne qui a du mal à utiliser sa voix de se servir de mots ou de symboles pour communiquer. Cela peut varier en complexité d’un simple tableau d’illustration à des appareils électroniques complexes qui permettent une construction d’idées unique et personnalisée.

Les outils de compensation : Méthodes informatiques d’assistance aux utilisateurs d’ordinateur handicapés leur permettant d’accomplir des tâches qu’ils auraient du mal à exécuter sans ordinateur, par exemple : lire, écrire, communiquer ou avoir accès à l’information.

L’alphabet manuel pour sourds et aveugles est destiné aux personnes sourdes et aveugles. Parfois faussement connu sous le nom d’épellation digitale, il s’agit d’une méthode qui consiste à épeler les mots sur la main d’une personne sourde et aveugle. Chaque lettre est indiquée par un signe particulier ou une partie de la main.

L’épellation digitale est utilisée pour les noms, pour épeler les mots à la place de signes inconnus au signeur, ou pour éclaircir un signe inconnu à la personne qui lit le signeur.

La lecture facile est un système d’information accessible. Elle est surtout utilisée par les personnes présentant des incapacités intellectuelles ainsi que d’autres groupes tels que les personnes âgées et les personnes de langues étrangères. La lecture facile porte sur deux aspects essentiels – elle simplifie les mots utilisés et se sert d’images telles que des Photo Symboles aux côtés des mots.

Page 29: PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

RENDRE EFFECTIVE LA PARTICIPATION DES ENFANTS HANDICAPES 5554 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

Les systèmes électroniques d’aide à la communication peuvent être employés parallèlement, ou à la place d’autres systèmes, tels que les fichiers papier, les systèmes en langues de signes, etc. Peu de gens présentant des déficiences de communication n’utilisent qu’une seule méthode de communication. Dans la plupart des cas, quelqu’un qui utilise un appareil électronique complète ses messages à l’aide de gestes, de mouvements de la tête, etc. Beaucoup d’utilisateurs d’appareils électroniques utilisent un système de symboles ou d’illustrations pour associer les images à des messages plus longs. Pour les utilisateurs qui sont en mesure d’épeler, des machines plus complexes leur permettent de saisir des messages que la machine transforme alors en paroles par synthèse vocale. On utilise de plus en plus l’ordinateur portable comme système électronique d’aide à la communication en installant des logiciels spécialisés. Cela fonctionne pratiquement de la même façon qu’un appareil d’aide à la communication conçu à cet effet.

La lecture labiale consiste à ‘lire’ les signaux visuels d’un message parlé : le mouvement des lèvres, la langue, la mâchoire inférieure, les yeux, les paupières, l’expression du visage et les gestuelles. Ils constituent tous des indices pour le lecteur labial. Le lecteur prêtera également attention aux syllabes, au débit naturel, au rythme, à la formulation et aux intonations de la parole. Il n’est pas possible de distinguer tous les mots par simple lecture labiale ; il est donc plus facile de lire sur les lèvres tout en utilisant un autre système.

Le système de lecture : Matériels informatiques et logiciels conçus pour permettre aux personnes présentant des incapacités visuelles, motrices ou des troubles de l’apprentissage à avoir accès aux textes imprimés. Le logiciel de reconnaissance des caractères contrôle un scanner qui saisit l’image d’une page

imprimée et la convertit en texte numérisé qui est ensuite lu par une voix synthétique.

L’afficheur braille dynamique : Matériel informatique connecté à un ordinateur qui retranscrit un texte à l’écran sur une boîte comportant des épingles qui créent des caractères en se déplaçant de haut en bas.

L’élargissement d’écran : Matériel informatique ou logiciel qui augmente la taille des caractères et du texte sur un écran d’ordinateur.

Le lecteur d’écran : Logiciel utilisé pour répercuter un texte affiché sur un écran d’ordinateur en sortie audio, souvent utilisé par les personnes sourdes, malentendantes ou présentant des troubles de l’apprentissage.

La langue des signes : Communication manuelle généralement utilisée par les personnes sourdes. Les gestes ou les sym-boles employés dans la langue des signes sont organisés selon des critères linguis-tiques. Chaque geste individuel est appelé signe. Chaque signe comporte trois parties distinctes : la forme, la position et le mou-vement des mains. Les personnes sourdes parlent une langue des signes différente d’un pays à l’autre.

La communication totale consiste à utiliser plusieurs méthodes de communication à la fois. Il arrive parfois qu’une seule méthode ne suffise pas pour tout comprendre. Il vaut mieux se servir d’une méthode supplémentaire pour compléter ou pour remplacer la première. La communication totale accorde la même importance à toutes les méthodes de communication pour apprendre une langue. En général on utilise la langue des signes et la parole en même temps.

La conception universelle consiste à conce-voir des programmes, des services, des outils et des installations afin qu’ils puissent être utilisés, sans ajustement, par le plus grand nombre possible d’utilisa-teurs, en tenant compte des différentes capacités et des incapacités.

1. Lansdown, G., ‘Disabled children in Nepal: Progress in implementing the Convention on the Rights of the Child’(Les enfants handicapés au Népal : Progrès de l’exécution de la Convention relative aux droits de l’enfant), Disability Awareness in Action, London, 2003.

2. Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), Article 7.

3. Convention relative aux droits des personnes handicapées, Article 4.3.

4. O’Kane, C., ‘Children and young people as citizens: Partners for Social Change‘ (Les enfants et les jeunes en tant que citoyens : partenaires pour un changement social), Save the Children, Kathmandu, 2004.

5. Convention relative aux droits de l’enfant, Observation générale No. 9 ; Le droit des enfants handicapés, CDE/C/GC/9, Septembre 2006 ; Observation générale No.12, Le droit des enfants à être entendus, CDE/C/GC/12, Juillet 2009.

6. Convention relative aux droits de l’enfant, Observation générale No. 9 ; Le droit des enfants handicapés, CDE/C/GC/9, Septembre 2006.

7. Leonard Cheshire Disability, ‘Building a better tomorrow: The voices of young people with disabilities’ (Bâtir un meilleur avenir: La voix des jeunes handicapés), 2011.

8. Alderson, P., ‘Children’s Consent to Surgery,’ (Le consentement des enfants à une intervention chirurgicale), Open University Press, London, 1993.

9. Informations Bureau de pays de l’UNICEF au Monténégro.

10. United Nations Children’s Fund, Summary Report: Violence against Children with Disabilities, 2005. Findings and recommendations of a consultation convened by UNICEF New York, for the UN Secretary-General’s Study on Violence against Children Thematic Group on Violence against Children with Disabilities. (Rapport de synthèse du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance : Violence contre les enfants handicapés, 2005. Conclusions et recommandations d’une consultation organisée par l’UNICEF New York pour le Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la violence contre les enfants, groupe thématique sur la violence contre les enfants handicapés.)

11. Alliance for Inclusive Education, et al, ‘VIPER: A literature review on the participation of disabled children and young people in decision making,’ (VIPERE : Analyse des écrits traitant de la participation des enfants et des jeunes handicapés au processus de décision) London, 2013.

12. Voir par exemple, UNHCR, Sexual and Gender Based Violence against Refugees, Returnees and Internally Displaced Persons: Guidelines for Prevention and Response (HCR, Violence sexuelle et sexiste contre les personnes réfugiées, rapatriées et déplacées : principes directeurs pour la prévention et l’intervention), May 2003 ; et UNHCR, ExCom Conclusion no 110 (LXI) on refugees with disabilities and other persons with disabilities protected and assisted by UNHCR (HCR, Conclusion sur les réfugiés et autres personnes handicapées protégées et assistées par l’HCR), 2010.

13. Health Canada, ‘From HIV/AIDS and Disability: Final Report of the 4th International Policy Dialogue International Affairs Directorate (A propos du VIH/SIDA et du handicap : rapport final du 4ème débat politique international, Direction des affaires internationales),’ 2009.

14. Leonard Cheshire Disability, ‘Building a better tomorrow: The voices of les jeunes handicapés’ (Bâtir un meilleur avenir: La voix des jeunes handicapés), 2011.

15. Le droit des enfants handicapés, CDE/C/GC/9, Observation générale No. 9, Sep. 2006.

16. Voir, par exemple, Laws S. et G. Mann, ‘So you want to involve children in research? A toolkit supporting children´s meaningful and ethical participation in research relating to violence against children (Alors comme çà, vous souhaitez impliquer les enfants dans les travaux de recherche ? Un guide pour la promotion de la participation réelle et éthique des enfants aux recherches axées sur la violence contre les enfants),’ Save the Children, 2004.

17. Pour des instructions détaillées sur la meilleure façon de faire participer les enfants au processus de soumission de rapport, voir Miller J., ‘Children as Change Agents: A Review of Child Participation in Periodic Reporting on the CDE on the Rights of the Child (Les enfants comme agents de changement : une analyse de la participation des enfants à la soumission des rapports périodiques de la CDE portant sur les droits de l’enfant,’ World Vision, Ontario, 2008.

18. Save the Children, ‘So You Want to Consult with Children? A Toolkit of Good Practice (Alors comme çà, vous souhaitez consulter les enfants ? un guide de bonnes pratiques),’ London, 2003 <http://www.savethechildren.org.uk/resources/online-library/so-you-want-consult-children-toolkit-good-practice.>

19. Lansdown, G., ‘Children with disabilities’ (Les enfants handicapés), dans Voices from Within, eds. Sabatello and Schultze, Penn Press, à paraître.

REFERENCES

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56 PRENEZ-NOUS AU SERIEUX !

20. Entretien avec le bureau de pays de l’UNICEF au Rwanda.

21. Rapport écrit du bureau de pays de l’UNICEF au Monténégro.

22. Voir <http://www.unicef.org/montenegro/15868_17271.html>.

23. KIDS, ‘Our play – our choice: a KIDS consultation with disabled children: Mainstreaming inclusive play, Good practice briefing No: 3’ (Notre rôle – notre choix : une consultation des enfants handicapés par KIDS : généraliser le jeu inclusif, guide des bonnes pratiques N°3), London <http://www.kids.org.uk/files/103247/FileName/OurPlayOurChoice.pdf>.

24. <http://www.youtube.com/playlist?list=PLEE59408370FD8113&feature=view_all>.

25. <http://youtu.be/sZPho6NBxsA>.

26. Communication pour le développement (C4D) est l’une des principales stratégies d’exécution intersectorielle de l’UNICEF visant à garantir le dialogue et la consultation avec les enfants et leur participation, celle de leurs familles et de leurs communautés. C4D est une stratégie clé de l’UNICEF dans sa lutte pour l’autonomisation des enfants et des communautés, tout en privilégiant les contextes locaux et en s’appuyant sur une combinaison d’outils, de canaux et d’approches de communication - http://www.unicef.org/cbsc/”.

27. Moses, S. et Urgoiti, G., ‘Child Rights Education for Professionals (CRED-PRO), Pilot of the Children’s Participatory Workshops (Sensibilisation aux droits de l’enfant pour les professionnels, projet pilote d’ateliers participatifs pour les enfants),’ Cape Town, 2008.

28. Bridge of Hope (Pont de l’Espoir), ONG pour la protection des droits des enfants handicapés, Arménie.

29. Lansdown G., ‘Disabled children in Nepal: Progress in implementing the Convention on the Rights of the Child, Disability Awareness in Action (Les enfants handicapés au Népal : Progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant),’ London, 2003.

30. Pour de plus amples information sur les exigences de base, voir Lansdown G., ‘Every Child’s Right to be Heard: A resource Guide on the UN Committee on the Rights of the Child Observation générale No. 12’ (Le droit de tous les enfants à être entendus : un guide de ressources sur l’Observation générale N°12 du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies), Save the Children/UNICEF, London, 2011.

31. Alliance for Inclusive Education et al., ‘The VIPER Project: What we found’ (Projet VIPERE : ce que nous avons découvert), London, 2012.

32. Leonard Cheshire Disability, ‘Building a better tomorrow: The voices of les jeunes handicapés’ (Bâtir un meilleur avenir: La voix des jeunes handicapés), 2011.

33. <http://www.unicef.org/videoaudio/video_42432.html> et <http://www.theoneminutesjr.org/>.

34. Joseph Rowntree Foundation, ‘Consulting with Disabled Children and Young People, Findings’ (Consulter les enfants et les jeunes handicapés, conclusions), 2001.

35. NSPCC, ‘Two Way Street, training video and handbook about communicating with disabled children and young people’ (Voie à double sens, une vidéo et un manuel de formation en matière de communication avec les enfants et les jeunes handicapés), London, <www.nspcc.org.uk>.

36. Werner, David, ‘Disabled Village Children’ (Les enfants handicapés dans les villages), Mexico.

37. Byrne B. and Lundy L., ‘Engaging with Young People with Learning Disabilities, Final Report’ (Comment entrer en contact avec les jeunes présentant des troubles de l’apprentissage, rapport final), Queen’s University Belfast, 2012.

38. Site internet dédié à l’Initiative d’Accès au Web < www.w3.org/WAI/wai-fr-intro.htm>.

39. Un cadre et un guide de suivi et d’évaluation de la participation des enfants est en cours d’élaboration en collaboration avec Save the Children, l’UNICEF, WorldVision, Plan International et Concerned for Working Children, India. Vous pouvez obtenir des exemplaires du cadre complet et de son manuel sur <http://www.crin.org/hrbap/index.asp?action=theme.infoitem&item=25808>.

40. Pour de plus amples détails sur les indicateurs permettant de mesurer si les exigences de base ont été respectées, voir <http://www.crin.org/hrbap/index.asp?action=theme.infoitem&item=25808>.

41. Extrait du Playwork Inclusion Project, ‘Communicating with disabled children and young people’ (Communiquer avec les enfants et les jeunes handicapés), London, <http://www.kids.org.uk/files/105839/FileName/Communicating605114web.pdf>.

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