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Douleurs, 2007, 8, 3 192 3. Jordan AL, Eccleston C, Osborn M. Being a parent of the adolescent with complex pain: an interpretative phenomenological analysis. Eur J Pain 2007;11:49-56. Florentin Clère Prévalence de la douleur chez la personne âgée Faisant le constat que la prévalence de la douleur chez la per- sonne âgée avait surtout été évaluée dans les pays nordiques et anglo-saxons, nos collègues catalans ont cherché à établir leurs propres statistiques. Les résultats de leurs études font l’objet d’une publication dans l’European Journal of Pain [1]. 592 personnes de plus de 65 ans ont pu être interrogées sur la présence d’une douleur dans les 3 mois qui ont précédé le jour de l’enquête. La prévalence de la douleur était alors de 73,5 %, plus fréquente chez les femmes (83,3 %) que chez les hommes (62 %). Près de 90 % de ces personnes souffraient de douleurs chroniques, avec une moyenne de 4,5 sites doulou- reux. Les localisations douloureuses les plus fréquentes étaient les articulations, les membres inférieurs, les régions lombaires et cervicales. 48,6 % des personnes douloureuses estimaient que la douleur altérait leur qualité de vie. De tels résultats ne font que confirmer la priorité à apporter à la prise en charge de la douleur de la personne âgée. Meilleure prise en compte, développement des techniques non médicamenteuses : ce n’est pas un hasard si tous ces axes d’amélioration figurent dans le plan douleur 2006-2010 du Ministère français de la Santé et des Solidarités… RÉFÉRENCE 1. Miro J, Paredes S, Rull M, Queral R, Miralles R, Nieto R, Huguet A, Baos J. Pain in older adults: a prevalence study in the Mediterranean region of Catalonia. Eur J Pain 2007;11:83-92. Florentin Clère Une origine virale pour le syndrome dou- loureux régional complexe ? Quelle peut bien être l’origine du syndrome douloureux régional complexe (SDRC) ? Et pourquoi pas un virus ? C’est cette hypothèse qu’une équipe allemande [1] a sou- haité présenter dans la revue European Journal of Pain. Afin de conforter les résultats d’une précédente étude [2], ils ont choisi de rechercher des anticorps dirigés contre le parvovirus B19 et des anticorps anti-endothéliaux chez 39 patients ayant développé un SDRC, puis de comparer les résultats avec une population dite saine. La trace d’une infection par le parvovirus B19 était présente chez 71,7 % de leurs patients, contre 40 % chez les volontaires sains. Plus intéressant encore, tous les patients (11/11) qui pré- sentaient un SDRC de type 2 présentaient des anticorps, contre 60,7 % (17/28) pour les SDRC de type 1. Par contre il n’existait pas de différence entre les 2 populations en termes d’anticorps antiendothéliaux (10 % dans les 2 grou- pes). Les auteurs en concluent que l’infection virale à Par- vovirus B19 pourrait constituer un facteur prédisposant au développement d’un SDRC, surtout après lésion nerveuse. Le Parvovirus B19 étant déjà impliqué dans le développe- ment de plusieurs maladies de système, le SDRC serait-il une maladie auto-immune ? Vous avez dit complexe ? RÉFÉRENCES 1. Gross O, Tschernatsch M, Bräu ME, Hempelmann G, Birklein F, Kaps M, Madlener K, Blaes F. Increased seroprevalence of parvovirus B19 IgG in complex regional pain syndrome is not associated with endothelial autoim- munity. Eur J Pain 2007;11:237-40. 2. Blaes F, Schmitz K, Tschernatsch M, Kaps, Krasenbrink I, Hempelmann G et al. Autoimmune etiology of complex regional pain sydrome (M. Sudeck). Neurology 2004;63:1734-6. Florentin Clère

Prévalence de la douleur chez la personne âgée

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Douleurs, 2007, 8, 3

192

3.

Jordan AL, Eccleston C, Osborn M. Being a parent of the adolescent withcomplex pain: an interpretative phenomenological analysis. Eur J Pain2007;11:49-56.

Florentin Clère

Prévalence de la douleur chez la personne âgée

Faisant le constat que la prévalence de la douleur chez la per-sonne âgée avait surtout été évaluée dans les pays nordiqueset anglo-saxons, nos collègues catalans ont cherché à établirleurs propres statistiques. Les résultats de leurs études fontl’objet d’une publication dans l’

European Journal of Pain

[1].592 personnes de plus de 65 ans ont pu être interrogées sur laprésence d’une douleur dans les 3 mois qui ont précédé lejour de l’enquête. La prévalence de la douleur était alors de73,5 %, plus fréquente chez les femmes (83,3 %) que chez leshommes (62 %). Près de 90 % de ces personnes souffraient dedouleurs chroniques, avec une moyenne de 4,5 sites doulou-reux. Les localisations douloureuses les plus fréquentes étaientles articulations, les membres inférieurs, les régions lombaireset cervicales. 48,6 % des personnes douloureuses estimaientque la douleur altérait leur qualité de vie. De tels résultats nefont que confirmer la priorité à apporter à la prise en chargede la douleur de la personne âgée. Meilleure prise en compte,développement des techniques non médicamenteuses : cen’est pas un hasard si tous ces axes d’amélioration figurentdans le plan douleur 2006-2010 du Ministère français de laSanté et des Solidarités…

RÉFÉRENCE

1.

Miro J, Paredes S, Rull M, Queral R, Miralles R, Nieto R, Huguet A, BaosJ. Pain in older adults: a prevalence study in the Mediterranean region ofCatalonia. Eur J Pain 2007;11:83-92.

Florentin Clère

Une origine virale pour le syndrome dou-loureux régional complexe ?

Quelle peut bien être l’origine du syndrome douloureuxrégional complexe (SDRC) ? Et pourquoi pas un virus ?C’est cette hypothèse qu’une équipe allemande [1] a sou-haité présenter dans la revue

European Journal of Pain

.Afin de conforter les résultats d’une précédente étude [2],ils ont choisi de rechercher des anticorps dirigés contre leparvovirus B19 et des anticorps anti-endothéliaux chez39 patients ayant développé un SDRC, puis de comparerles résultats avec une population dite saine. La trace d’uneinfection par le parvovirus B19 était présente chez 71,7 %de leurs patients, contre 40 % chez les volontaires sains.Plus intéressant encore, tous les patients (11/11) qui pré-sentaient un SDRC de type 2 présentaient des anticorps,contre 60,7 % (17/28) pour les SDRC de type 1. Par contreil n’existait pas de différence entre les 2 populations entermes d’anticorps antiendothéliaux (10 % dans les 2 grou-pes). Les auteurs en concluent que l’infection virale à Par-vovirus B19 pourrait constituer un facteur prédisposant audéveloppement d’un SDRC, surtout après lésion nerveuse.Le Parvovirus B19 étant déjà impliqué dans le développe-ment de plusieurs maladies de système, le SDRC serait-ilune maladie auto-immune ? Vous avez dit complexe ?

RÉFÉRENCES

1.

Gross O, Tschernatsch M, Bräu ME, Hempelmann G, Birklein F, Kaps M,Madlener K, Blaes F. Increased seroprevalence of parvovirus B19 IgG incomplex regional pain syndrome is not associated with endothelial autoim-munity. Eur J Pain 2007;11:237-40.

2.

Blaes F, Schmitz K, Tschernatsch M, Kaps, Krasenbrink I, Hempelmann G

et al

. Autoimmune etiology of complex regional pain sydrome (M. Sudeck).Neurology 2004;63:1734-6.

Florentin Clère