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PRISE EN CHARGE DES URTICAIRES CHRONIQUES
EN ECHEC THERAPEUTIQUE
Dr Audrey NOSBAUMService d’Allergologie et d’Immunologie Clinique
Centre Hospitalier Lyon-Sud
Journée Urticaire Chronique – Actualités et ControversesCentre Hospitalier Lyon-Sud
Jeudi 21 Janvier 2010
Hôpitaux de Lyon
Définition de l’échec thérapeutique
• Urticaire chronique réfractaire aux antihistaminiques(antiH1) et aux ALT au-delàd’1 mois.
= résistance à une 3 ème ligne de traitement
• 10 à 15% des patients– Dont 40-45% sont des UC
auto-immunes
• Recommandations thérapeutiques européennes peu claires en 4ème ligne
Anti H1 non sédatifs
Anti H1 (jusqu’à dose x4)
Ajouter antileucotriène ou changer d’antiH1
Exacerbation : corticothérapie générale (3-7j)
Ajouter ciclo, antiH2, dapsone, omalizumab
Exacerbation : corticothérapie générale (3-7j)
2 semaines
1 à 4 semaines
Si inefficacité>1 à 4 semainesUC résistant
Recommandations européennes
D’après Zuberbier et al Allergy 2009
De 3 à 6 heuresMédiateurs lipidiques :
ProstaglandinesLeucotriènes
Après 6 heuresProduction de cytokines,
chimiokinesRecrutement infiltrat
inflammatoire
Libération immédiateDégranulation :
Histamine(TNF-αααα, Protéases, Héparine)
Les cibles thérapeutiques : L’activation mastocytaire
Activation immunologique ou non
IgE
AntihistaminiquesAnti autres médiateurs Antileucotriènes
AINSciclo, MTX, MMF,
APS, colchicine, dapsone, Anakinra
OmalizumabTégélines
Efficacité des traitements conventionnels
• Méthotrexate (MTX) Perez et al BJD 2010
– 13/16 (80%) patients corticodépendants répondeurs, sans antiH1 de base
– Amélioration considérable de l’urticaire et diminution des corticoïdes
– 10 à 15 mg/sem, dose cumulée moyenne efficace 135 mg [15-600]
• Mycophénolate mofétil (MMF) Shahar et el Int J Dermatol 2006
– 9/9 patients répondeurs sous antiH1, antiH2 et corticoïdes (1000x2/j de MMF, 3 mois)
– Réduction de l’UAS, 100% d’arrêt des corticoïdes et diminution des antiH1
• Ciclosporine Vena et al J Am Acad Dermatol 2006
– 5mg/kg/j pendant 1 mois puis 3mg/kg/j pendant 1 mois (bras 1), 3 mois (bras 2), placebo (bras 3) (99 patients sous antiH1)
– 62% d’amélioration du score de sévérité et DLQI à 2 ou 4 mois– Moins de rechute à 6 mois avec un traitement prolongé
– 60% d’effet secondaire (HTA, troubles dig, paresthésies, infection, insuffisance rénale)
Efficacité des traitements conventionnels
• Hydroxychloroquine Reeves et al Int med J 2004
– 18 patients avec dysimmunité, sous antiH1, antiH2 et corticoïdes.
– Hydroxychloroquine vs placebo pendant 3 mois– Amélioration significative du GSSS et qualité de vie (mais
pas d’impact sur les traitements en cours)
• Dapsone Engin et al JEADV 2008
– 65 patients sous antiH1 vs antiH1 et dapsone 50mg/j pendant 3 mois
– Diminution de l’UAS et VAS à 3 mois, mais pas de différence entre les 2 groupes
– Prolonge la rémission sous antiH1 à faible dose.
Omalizumab (Xolair®)
• Se fixe de manière sélective aux IgE libres
• Blocage de la liaison des IgE à leur récepteur FcΣRI (mastocyte)
• Impossibilité de liaison à des IgE déjà fixées : pas de risque d’anaphylaxie
• Impossibilité de liaison aux récepteurs à IgE: pas de risque d’anaphylaxieIgG humanisée
anti-IgE: IgG1 kappa150 kD (omalizumab )
5,4% d’acides aminés de souris
Efficacité du Xolair®Méthodologie
• Etude monocentrique prospective ouverte
• Avril 2009 à Janvier 2010
• 11 Patients présentant une urticaire chronique • Resistance à au moins quatre lignes de traitement
• Auto-immunité ou non
• DLQI altéré+++
• Dose adaptée aux IgE selon protocole asthme (150 à 300mg/15 jours), augmentée à 375mg/15 jours à partir de la 3ème injection si rémission partielle. Traitement d’attaque: 4 mois puis mensuel.
Objectif principal• Evaluer efficacité du traitement selon
• Rémission complète : Amélioration des symptômes >75%
• Rémission partielle : Amélioration des symptômes entre 50 et 75%
• Echec : Amélioration <50%
Objectifs secondaires• Déterminer une baisse de la consommation des
autres traitements
• Evaluer la tolérance
Nombre de patient
Pourcentage(%)
Nombre total 11
Antécédents
Dysimmunité 4 36
Atopie 7 63
Traitement de 4ème ligne
AntiH1 11 100
MTX ou ciclo 8 72
Corticoïdes 9 81
Non sevré 2 19
APS 4 36
Colchicine 1 9
Disulone 1 9
Nombre de patient
Pourcentage(%)
Nombre total 11
Efficacité de Xolair
Rémission complète
8 72
Rémission partielle
1 9
Echec 2 19
Sevrage autres traitements
Arrêt ou diminution AntiH1
9 81
Arrêt corticoïdes 0/2 0
Tolérance
Prise de poids 7 63
Bouffées de chaleur
3 27
↑ IgE plasmatiq. 3 27
Céphalées 1 9
CONCLUSION XOLAIR®
• XOLAIR efficace dans UC résistant aux antiH1
• Bonne tolérance+++
• UC auto-immune ou non
• Arrêt ou diminution antiH1
• Rapport bénéfique risque positif
• Mais Problème du coût
Cas clinique : Intérêt du sevrage cortisonique
•Patiente 80 ans avec urticaire chronique depuis Décembre 2008.•Antécédents : MGUS à IgM κ suivi, auto-immunité (maladie de Biermer, hypothyroidie
substituée - Ac anti TPO+, cryoglobuline type II -bilan négatif)
•Décembre 2008 : corticothérapie orale 60 mg/j avec résistance aux antihistaminiques et corticodépendance à 20 mg/j, ostéoporose•Juillet 2009: XOLAIR 150 mg/15 j avec amélioration de 90% initiale à la 3ème
injection (Cortancyl 5mg/j)
•Récidive à la 4ème injection (↑Cortancyl 10mg/j, puis ↑Xolair 300mg/15j) •Octobre 2009: arrêt Xolair après 6 injections car mauvaise tolérance (céphalées, vertiges, acouphènes, prise de poids)
•Reprise sevrage progressif du Cortancyl•Actuellement, arrêt du Cortancyl. Sous hydrocortisone et ATARAX 25 : Disparition de l’urticaire
�L’inefficacité des Anti H1 n’est que temporaire�La résistance aux AntiH1 peut être favorisée par la c orticothérapie
Augey et al Ann Derm Venereol 2007
Algorithme de prise en charge
Anti H1 non sédatifs
Anti H1 (jusqu’à dose x4)
Arrêt de la corticothérapie générale+++
Anti H1 (x4) + Antileucotriène
Si inefficace >2 sem
Si inefficace >1 à 4 sem
Si inefficace >1 à 4 sem
Bilan
Urticaire chronique résistante
Bilan sanguin : NFS, CRP, VS, ACAN, TSH, T4L, Anti-TPOPrick tests : PNA, TPABiopsie cutanéeTests physiquesBilan pré-IMS : urée, créatinine, EPS, BH, Sérologies VIH, VHB, VHC, Radio pulmonaire, EFRSi angio-œdème et/ou urticaire physique : C1inh, kininogénases
Algorithme de prise en charge
omalizumab
Anti H1 non sédatifs
Anti H1 (jusqu’à dose x4)
Arrêt de la corticothérapie générale+++
Intérêt potentiel APS (si ACAN+)
colchicine Dapsone
���� A vérifier
Intérêt potentiel APS (si ACAN+)
colchicine Dapsone
���� A vérifier
MTX>MMF>ciclosporineSauf si forme systémique sévère ou action rapide
requise : ciclo d’emblée
Anti H1 (x4) + Antileucotriène
Si inefficace >2 sem
Si inefficace >1 à 4 sem
Si inefficace >1 à 4 sem
Si inefficace >3 à 4 mois
Autres traitementsAnti H2
Levothyrox®PhotothérapieTégélines ®Anakinra ®
�Pas de bénéfice majeur en pratique
Autres traitementsAnti H2
Levothyrox®PhotothérapieTégélines ®Anakinra ®
�Pas de bénéfice majeur en pratique
Evaluation de l’efficacité à 4 mois
Bilan
Urticaire chronique résistante
Conclusion
Devant une urticaire chronique en échec thérapeutique
1.SEVRER TOUTE CORTICOTHERAPIE2.Rechercher dysthyroidie et ACAN3.Eviter les conduites attentistes4.Peser le rapport bénéfice/risque :
l’urticaire n’est pas une maladie mortelle5.Penser au Xolair® comme alternative
thérapeutique