77
1 Problèmes sur les séries de Fourier 1. Phénomène de Gibbs : le toit d’usine. 2. Phénomène de Gibbs : l’onde carrée. 3. Contre-exemple de Féjer. 4. Un développement en série de Fourier. 5. Formule de Parseval, via le noyau de Poisson. 6. Noyau de Poisson, théorème de Bochner. 7. Noyaux de Fourier, Féjer, Jackson. 8. Nombres de Bernoulli et calcul des ζ(2n). 9. Applications géométriques des séries de Fourier. 10. Etude de quelques courbes planes. 11. Fonction thêta de Jacobi, formule de Poisson. 12. Sommes de Gauss. 13. Constantes de Lebesgue. 14. Inégalité de Bernstein. 15. Une série trigonométrique. 16. Séries trigonométriques. 17. Théorie de Riemann. 18. Fonctions presque périodiques de H. Bohr. 19. Transformation de Fourier. 20. Série de Riemann-Gerver. 21. Fonctions de Rademacher. 22. Ondelettes de Haar. 23. Fonctions de Weierstrass et ondelettes. Pierre-Jean Hormière _________

Problèmes séries de Fourier · 4. Un développement en série de Fourier. 5. Formule de Parseval, via le noyau de Poisson. 6. Noyau de Poisson, théorème de Bochner. 7. Noyaux

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  • 1

    Problèmes sur les séries de Fourier

    1. Phénomène de Gibbs : le toit d’usine.

    2. Phénomène de Gibbs : l’onde carrée.

    3. Contre-exemple de Féjer.

    4. Un développement en série de Fourier.

    5. Formule de Parseval, via le noyau de Poisson.

    6. Noyau de Poisson, théorème de Bochner.

    7. Noyaux de Fourier, Féjer, Jackson.

    8. Nombres de Bernoulli et calcul des ζζζζ(2n).

    9. Applications géométriques des séries de Fourier.

    10. Etude de quelques courbes planes.

    11. Fonction thêta de Jacobi, formule de Poisson.

    12. Sommes de Gauss.

    13. Constantes de Lebesgue.

    14. Inégalité de Bernstein.

    15. Une série trigonométrique.

    16. Séries trigonométriques.

    17. Théorie de Riemann.

    18. Fonctions presque périodiques de H. Bohr.

    19. Transformation de Fourier.

    20. Série de Riemann-Gerver.

    21. Fonctions de Rademacher.

    22. Ondelettes de Haar.

    23. Fonctions de Weierstrass et ondelettes.

    Pierre-Jean Hormière _________

  • 2

    Problèmes de concours portant sur les séries de Fourier XM' 1976 : Représentation d’une fonction par une série trigonométrique : th de Riemann ENS Saint-Cloud 1980 : inégalités isopérimétriques Capes 1986 : Noyaux de Fourier, Fejer, Jackson XP' 1986 : Théorèmes de Bernstein et Markov sur les polynômes trigonométriques ENSET 1986 : Convolution, espaces vérifiant une propriété d’équivalence des normes ENSET 1990 : Approximation uniforme et en moyenne quadratique d’une fct cont périodique XM' 1992 : Séries trigonométriques ∑ bn sin(nx) où bn ↓ 0 Mines 1997, pb 1 : Approximation des fcts périodiques par le noyau de Jackson Mines 1997, pb 2 : Fonctions de Bessel modifiées de 1ère espèce Centrale MP 1999 : Transformation de Fourier, et équations d’échelle Centrale PSI 1999 : Fonction ζ de Riemann prolongée et son équation fonctionnelle XM' 1999 : Noyau de Cauchy et transformation de Fourier Mines 2001 : Approximation uniforme par des polynômes Centrale 2002 : Approximation uniforme par des polynômes (séries de Tchebychev) Agrégation interne 2002 : Sections d’aire maximale d’un hypercube Agrégation interne 2003 : Lemme de Cantor, th de Riemann, problème de Dirichlet Mines 2004 : Calcul de l’intégrale ∫

    −0 .1arctan dte

    ttπ

    CCP 2004 : Contre-exemple de Fejér, fonctions à variation bornée, théorème de Jordan Centrale 2005 : Fonctions presque périodiques de Bohr X PC 2007 : Convexes, inégalité isopérimétrique, Steiner-Minkowski, roues ENS 2007 : Fonctions de Weierstrass et ondelettes E3a 2011 : Equivalent d’une série trigonométrique

  • 3

    Problème 1 : Phénomène de Gibbs, toit d’usine Question préliminaire. Calculer Sn(θ) = cos θ + cos 2θ + … + cos nθ pour θ ∈ R−2πZ. En déduire :

    Sn(θ) = )2/sin()2/sin(

    θθn

    .cos( θ21+n ) =

    2sin.2

    )21sin(

    θθ+n

    − 21 =

    21 sin(n+1)θ.cotg

    2θ − cos2( θ

    21+n ) (*)

    A. Première partie : étude d’une suite de polynômes trigonométriques.

    On pose, pour n ≥ 1, An(θ) = sin(θ) + 21 sin(2θ) + … +

    n1 sin(nθ) .

    1) Etudier les variations de An(θ). Montrer que, sur [0, π], An admet un maximum local aux points

    an,k = π112

    ++

    nk , et un minimum local aux points bn,k = πn

    k2 , où 0 ≤ k ≤ 2n .

    2) Démontrer que An(an,k) − An(an,k−1) ≤ 21 ∫ +

    +

    +− +

    π

    π112

    112

    .2

    cot.)1sin(nk

    nk

    dttantn < 0 .

    [ On pourra poser (n + 1).t = 2kπ + u ].

    En déduire que les maxima locaux de An diminuent sur [0, π], et que maxθ∈[0,π] An(θ) = An( 1+nπ ).

    3) Vérifier que An( 1+nπ ) = An+1( 1+n

    π ) .

    En déduire que la suite n → αn = maxθ∈[0,π] An(θ) est croissante. Montrer à l’aide de sommes de Riemann que, si k est fixé,

    limn→∞ An(an,k) = ∫+ π)12(

    0.sin

    kdt

    tt et limn→∞ An(bn,k) = ∫

    πkdt

    tt2

    0.sin .

    4) Constante de Gibbs.

    Que vaut G = limn→∞ αn ? Montrer que ∀t ∈ ]0, π[ ttsin > 1 − π

    t ; en déduire G > 2π .

    Montrer que G = ∑+∞

    =

    +

    ++−0

    12

    )!12)(12(.)1(

    p

    pp

    ppπ

    . En déduire une valeur approchée de G à 10−3

    près.

    B. Deuxième partie : limite des polynômes An(θθθθ) .

    1) Convergence simple.

    a) Montrer que ϕ(t) = t1−

    )2/sin(.21

    t peut être prolongée en une fonction C

    1 sur [0, 2π[.

    b) En déduire que ∀θ ∈ ]0, 2π[ limn→∞ ∫ +−θ

    0.)

    21sin().

    )2/sin(.211( dttn

    tt = 0 .

    c) On rappelle que J(x) = ∫x

    dtt

    t0

    .sin tend vers une limite finie I quand x → +∞.

    Montrer que ∀θ ∈ ]0, 2π[ limn→∞ An(θ) = I − 2θ , puis que limn→∞ An(θ) = 2

    θπ − .

    d) Applications : Montrer que :

    1 − 31 +

    51 −

    71 +

    91 −

    111 + … =

    4π .

    1 − 21 +

    41 −

    51 +

    71 −

    81 + … =

    33π .

    1 + 21 −

    41 −

    51 +

    71 +

    81 + … =

    332π .

  • 4

    2) Convergence uniforme. Reprenant, en le précisant, le calcul fait en B.1.b), montrer que la convergence de la suite (An) est uniforme sur tout intervalle [α, 2π−α] (0 < α < π). Est-elle uniforme sur [0, 2π] ? Sur ]0, 2π[ ? Est-elle dominée ?

    Représenter sur un même graphe les fonctions A1(θ), A2(θ), A3(θ) et 2θπ − sur [0, 2π] .

    3) Convergence en moyenne quadratique.

    Montrer que la suite (An) converge en moyenne quadratique vers h(θ) = 2θπ − sur [0, 2π], i.e.

    limn→∞ θθθπ

    dAh n )]².()([2

    0−∫ = 0 . En déduire limn→∞ θθ

    πdAn ).(

    2

    0

    2∫ , puis la valeur de ∑+∞

    =1 ²1

    n n.

    4) Soit f une fonction réglée 2π-périodique de R dans C.

    Pour tout n ∈ N*, on pose bn = π1 ∫

    πθθθ

    2

    0).sin().( dnf . Montrer que ∑

    +∞

    =1n

    n

    nb = π

    1 ∫ −π

    θθθπ2

    0).(.

    2df .

    C. Troisième partie : applications.

    1) Montrer que la fonction B(θ ) = ∑+∞

    =1 ²)cos(

    n nnθ

    est définie et continue sur R. Calculer B(θ).

    Soit Bn(θ) = ∑=

    n

    k kk

    1 ²)cos( θ

    . Calculer ∫π

    θθπ2

    0)².(

    21 dBn , et en déduire ∑

    +∞

    =14

    1n n

    = 90

    4π.

    2) Montrer que la fonction C(θ) = ∑+∞

    =+

    1

    )sin().11ln(n

    nn

    θ est définie sur R. En quels points est-elle

    continue ? C est-elle continue par morceaux ? __________

    Problème sur le phénomène de Wilbraham Gibbs

    Quand on développe en série de Fourier une fonction périodique f discontinue mais C1-par

    morceaux, Dirichlet a montré que la série de Fourier de f converge simplement, en chaque point, vers la demi-somme des limites à droite et à gauche de f. Mais au voisinage des discontinuités, la convergence est de mauvaise qualité en raison d’un phénomène de « grésillement », observé par Wilbraham en 1848 et par Gibbs en 1898, et généralisé par Bôchner en 1906.

    Ce problème met en évidence ce phénomène dans le cas particulier du « toit d’usine ». La somme de

    la série trigonométrique ∑+∞

    =1

    sinn n

    nθ a été calculée par Euler en 1744, comme en témoigne une lettre à

    Goldbach. Abel note en 1825 qu’elle fournit un exemple de suite de fonctions continues tendant simplement vers une fonction discontinue, réfutant ainsi une erreur de Cauchy.

    Question préliminaire. Soit θ ∈ R−2πZ.

    Sn(θ) = cos θ + cos 2θ + … + cos nθ = Re ∑=

    n

    k

    ike1

    θ = Re θ

    θθ

    i

    nii

    eee−

    − +

    1

    )1(

    = Re 2/

    )12/(

    θ

    θ

    i

    ni

    ee +

    2/2/

    2/2/

    θθ

    θθ

    ii

    inin

    eeee

    −−

    = Re θ

    21+ni

    e)2/sin(2)2/sin(2

    θθ

    ini

    −−

    = )2/sin()2/sin(

    θθn

    .cos( θ21+n )

    =

    2sin.2

    )21sin(

    θθ+n

    − 21 en vertu de la formule sin a.cos b =

    21 [sin(a + b) + sin(a − b)] .

    = 21 sin(n+1)θ.cotg

    2θ − cos2( θ

    21+n ) en notant que sin(n +

    21 )θ = sin[(n +1)θ −

    2θ ], etc.

  • 5

    A. Première partie : une suite de polynômes trigonométriques.

    1) Variations de An(θθθθ). La fonction An est (2π)−périodique, impaire et C

    ∞ . Il suffit d’étudier ses variations sur [0, π].

    Or An’(θ) = Sn(θ) = )2/sin()2/sin(

    θθn

    .cos( θ21+n ) , forme-produit propice à l’étude du signe.

    Or sin2θ est > 0, sin

    2θn s’annule en changeant de signe aux points

    nkπ2 , cos( θ

    21+n ) s’annule en

    changeant de signe aux points π112

    ++

    nk ; de plus, les suites

    nkπ2 et π

    112

    ++

    nk s’entrelacent.

    θ 0

    1+nπ

    nπ2

    13+nπ

    nπ4 …

    1)12(

    +−

    nk π

    nkπ2

    1)12(

    ++

    nk π

    … π

    sin2θn 0 + 0 − 0 (−1)

    k−1 0 (−1)k

    cos θ21+n + 0 − 0 + 0 (−1)

    k 0

    An’(θ) n + 0 − 0 + 0 − 0 0 − 0 + 0 An(θ)

    Conclusion : Sur [0, π], An admet un maximum local aux points an,k = π112

    ++

    nk , et un minimum local

    aux points bn,k = πnk2 , où 0 ≤ k ≤

    2n .

    2) Décroissance des maxima locaux sur [0, ππππ].

    An(an,k) − An(an,k−1) = ∫ ++

    +−

    π

    π112

    112

    ).('nk

    nk n

    dttA ≤ 21 ∫ +

    +

    +− +

    π

    π112

    112

    .2

    cot.)1sin(nk

    nk

    dttantn (3ème forme de la dérivée)

    = )1(2

    1+n ∫

    +

    − +++

    π

    πππ du

    nkuanku ).

    )1(22(cot).2sin( après changement de variable (n+1).t = 2kπ + u .

    = )1(2

    1+n ∫

    +

    − ++π

    ππ du

    nkuanu ).

    )1(22(cot).sin( =

    )1(21+n ∫ ∫

    +

    − +++

    π

    ππ

    0

    0).

    )1(22(cot).sin( dun

    kuanu .

    Posons v = − u dans la seconde intégrale, puis u = v, autrement dit « plions » l’intégrale.

    Il vient : )1(2

    1+n ∫

    +

    +−−+

    +π ππ0

    )].)1(2

    2(cot))1(2

    2().[cotsin( dun

    ukann

    ukanu .

    Cette intégrale est ≤ 0, car la cotangente décroît sur [0, 2π ].

    Elle est même < 0 en tant qu’intégrale d’une fonction continue, négative et non nulle.

    Bilan : An(an,1) > An(an,2) > … > An(an,k) > ... Les maxima locaux de An diminuent entre 0 et π.

    En particulier Max θ∈[0,π] An(θ) = An( 1+nπ ) .

    Remarques : 1) Plusieurs variantes existent. Le célèbre Jean-Nicolas Dénarié l’a montrée en utilisant la seconde formule de la moyenne. On peut aussi intégrer par parties. 2) On pourrait de même étudier la suite des minima locaux : ils diminuent aussi.

    3) Croissance des maxima globaux, limites des extrema locaux.

    • Tout d’abord, An( 1+nπ ) = ∑

    = +n

    k nk

    k1)

    1sin(1 π = ∑

    +

    = +1

    1

    )1

    sin(1n

    k nk

    kπ = An+1( 1+n

    π ).

  • 6

    Donc αn+1 = Max θ∈[0,π] An+1(θ) ≥ An+1( 1+nπ ) = An( 1+n

    π ) = αn .

    La suite des maxima globaux est croissante.

    • Limites des k-ièmes extrema locaux. Notant f(t) = t

    t)sin(, qui est continue en 0, il vient :

    An(an,k) = An( π112

    ++

    nk ) = ∑

    = ++n

    p npk

    p1)

    1)12(sin(1 π = π

    112

    ++

    nk ∑

    = ++n

    p npkf

    1

    )1)12(( π tend vers ∫

    + π)12(

    0).(

    kdttf

    quand n → +∞, comme somme de Riemann de f associée à la subdivision ( πpnk

    112

    ++ )1≤p≤n de [0,

    (2k+1)π], dont le pas tend vers 0.

    An(bn,k) = An( nkπ2 ) = ∑

    =

    n

    p nkp

    p1)2sin(1 π =

    nkπ2 ∑

    =

    n

    p nkpf

    1

    )2( π tend vers ∫πk

    dttf2

    0).( quand n → +∞,

    comme somme de Riemann de f associée à la subdivision (1

    2+n

    kpπ )1≤p≤n de [0, 2kπ].

    Conclusion : limn→∞ An(an,k) = ∫+ π)12(

    0.sin

    kdt

    tt et limn→∞ An(bn,k) = ∫

    πkdt

    tt2

    0.sin .

    4) Constante de Wilbraham-Gibbs.

    a) Il découle de 3) que G = limn→∞ αn = limn→∞ An(an,0) = ∫π

    0.sin dt

    tt .

    L’inégalité ∀t ∈ ]0, π[ t

    tsin > 1 − πt s’écrit aussi sin t − t + π

    ²t > 0.

    Elle se montre en étudiant les variations de f(t) = sin t − t + π²t sur ]0, π[.

    Maple confirme que sin x est au-dessus de la parabole x − π²x sur [0, π].

    > with(plots):f:=plot(sin(x),x=0..Pi,color=blue,thickness=2): g:=plot(x-x^2/Pi,x=0..Pi):display({f,g});

    Par suite, la fonction

    ttsin − 1 + π

    t est continue positive et non nulle sur [0, π].

    Son intégrale est > 0 par le lemme aux 9 hypothèses, donc G > 2π .

    b) Valeur approchée de G. Je dis que G = ∫ ∑ +−+∞

    =

    π

    0

    2

    0

    .)!12(

    )1( dtpt p

    p

    p = ∑+∞

    =

    +

    ++−0

    12

    )!12)(12()1(

    p

    pp

    ppπ

    .

    En effet, la série ∑+∞

    = +−

    0

    2

    )!12()1(

    p

    pp

    pt

    est normalement convergente sur le segment [0, π].

    La série obtenue obéit au critère des séries alternées, et est très rapidement convergente.

    | G −∑=

    +

    ++−n

    p

    pp

    pp0

    12

    )!12)(12()1(

    π| ≤

    )!32)(32(

    32

    +++

    nn

    nπ ≤ 10−3 pour n = 5, ≤ 10−8 pour n = 10. D’où :

    G ≈ 1,852 à 10−3 près, et G ≈ 1,85193705 à 10−8 près.

  • 7

    Avec Maple : > Digits:=10;u:=k->Pi^(2*k+1)/((2*k+1)*(2*k+1)!); s:=n->sum((-1)^k*u(k),k=0..n); evalf(Si(Pi)); > evalf(u(5));evalf(s(5));evalf(u(10));evalf(s(10));

    > for n from 0 to 10 do evalf(s(n));od;

    B. Deuxième partie : convergence des polynômes An(θθθθ) vers le toit d’usine.

    1) Convergence simple.

    a) La fonction ϕ(t) = t1 −

    )2/sin(.21

    t est C

    ∞ sur ]0, 2π[.

    Un développement limité de ϕ(t) en 0 donne ϕ(t) = −24t + O(t3) .

    Donc ϕ peut être prolongée par continuité en 0 par ϕ(0) = 0, et alors ϕ’(0) = − 241 .

    Un développement limité de ϕ’(t) en 0 donne ϕ’(t) = −241 + O(t2) .

    Donc, après prolongement, ϕ est de classe C1 sur [0, 2π[. > phi:=t->1/t-1/(2*sin(t/2));series(phi(t),t=0,3); > D(phi)(t);series(D(phi)(t),t=0,4);

    Autre solution : ϕ est développable en série entière au voisinage de 0, donc C∞ au V(0).

    En effet, par réduction au même dénominateur ϕ(t) = )2/sin(2

    )2/sin(2tt

    tt − =

    )(²)(3

    tBttAt

    = t)()(

    tBtA

    , où A(t) et B(t)

    sont des séries entières de rayon de convergence infini, et B(0) = 1. )()(

    tBtA

    est DSE au V(0).

    b) Montrons que ∀θ ∈ ]0, 2π[ limn→∞ ∫ +−θ

    0.)

    21sin().

    )2/sin(.211( dttn

    tt = 0 .

    Fixons θ ∈ ]0, 2π[. Une intégration par parties donne :

    ∫ +θϕ

    0.)

    21sin().( dttnt =

    θ

    ϕ0

    2/1)2/1cos()(

    ++−

    ntnt + ∫ +

    +θϕ0 2/1

    ))2/1cos(().(' dtn

    tnt

    donc |∫ +θϕ

    0.)

    21sin().( dttnt | ≤

    2/12+nM +

    2/11

    +n ∫θϕ

    0.)(' dtt , où M = supt∈[0, θ] | ϕ(t) |.

    Remarque : Ce résultat est un cas particulier du lemme de Riemann-Lebesgue, qui s’énonce ainsi :

    • Si f : [a, b] → C est réglée, alors lim x→±∞ ∫b

    adtxttf ).sin().( = 0 , et, plus généralement encore :

    • Si f : [a, b] → C est réglée, et p : R → C réglée T-périodique (T > 0), alors :

    lim x→±∞ ∫b

    adtxtptf ).().( = ∫ )( ).(

    1T

    dttpT ∫

    b

    adttf ).( .

    c) Convergence simple de (An(θ)) vers le « toit d’usine ».

    − + 124

    t ( )O t3 − + 124

    ( )O t2− + 1t2

    14

    cos

    12

    t

    sin

    12

    t2

    .0006700391779 1.851902598.256793556110-10 1.851937052

    3.141592654 1.419021727 1.929054535 1.843445316 1.852572637

    1.851902598 1.851938467 1.851937006 1.851937053 1.851937052

    1.851937052

  • 8

    Fixons θ ∈ ]0, 2π[. An(θ) = ∫θ

    0).(' dttAn = ∫

    θ

    0[

    2sin.2

    )21sin(

    t

    tn+ −

    21 ].dt = ∫

    θ

    0

    2sin.2

    )21sin(

    t

    tn+.dt −

    = ∫ +θ

    0))

    21sin(( tn [

    2sin.21

    t−

    t1].dt + dt

    t

    tn.

    )21sin(

    0∫+θ

    − 2θ .

    La première intégrale tend vers 0 quand n tend vers +∞, en vertu de B.1.b).

    La seconde vaut duu

    un .)sin()2/1(

    0∫+ θ

    . Elle tend vers I. Du coup, An(θ) tend vers I − 2θ .

    Pour évaluer I, prenons θ = π ; An(π) = 0, donc I = 2π .

    ∀θ ∈ ]0, 2π[ limn→∞ An(θ) = ∑+∞

    =1

    )sin(n n

    nθ =

    2θπ − .

    La suite (An(θ)) tend simplement sur R vers la fonction h 2π-périodique définie par :

    h(0) = 0 , h(θ) = 2θπ − pour θ ∈ ]0, 2π[ .

    d) Applications :

    Si l’on particularise θ, on obtient une foule de valeurs de séries numériques.

    θ = 2π donne 1 −

    31 +

    51 −

    71 + … =

    4π , résultat déjà connu.

    θ = 3

    2π donne 1 − 21 +

    41 −

    51 +

    71 −

    81 + … =

    33π .

    θ = 3π donne 1 +

    21 −

    41 −

    51 +

    71 +

    81 + … =

    332π .

    θ = 6π et

    65π donnent également des résultats intéressants. Notons Sp = ∑

    +∞

    = +−

    06)1(

    k

    k

    pk pour 1 ≤ p ≤ 6.

    θ = 6π donne

    21 (S1 + S5) + 2

    3 (S2 + S4) + S3 = 125π .

    θ = 6

    5π donne 21 (S1 + S5) − 2

    3 (S2 + S4) + S3 = 12π .

    Or S3 = 12π ; donc S1 + S5 = 3

    π et S2 + S4 = 33

    π .

    Maple confirme ces résultats mais passe par la fonction eulérienne ψ. > S:=p->sum((-1)^k/(6*k+p),k=0..infinity);S(p);

    > for p from 1 to 6 do S(p);od;

    > S(1)+S(5);S(2)+S(4); 2) Etude de la convergence uniforme. Reprenons le calcul fait en B.1.b).

    := S → p ∑ = k 0

    ∞ ( )-1 k

    + 6 k p −

    112

    Ψ +

    12

    112

    p112

    Ψ

    112

    p

    − 112

    Ψ

    712

    112

    Ψ

    112

    + 118

    π 316

    ( )ln 2112

    π

    − + 16

    ( )ln 2118

    π 3 − 112

    Ψ

    1112

    112

    Ψ

    512

    16

    ( )ln 2

    − + − 112

    Ψ

    712

    112

    Ψ

    112

    112

    Ψ

    1112

    112

    Ψ

    512

    19

    π 3

  • 9

    D’une part duu

    un .)sin()2/1(

    0∫+ θ

    → I = 2π uniformément en θ si θ ≥ α > 0.

    D’autre part ∫ +θϕ

    0.)

    21sin().( dttnt → 0 uniformément en θ sur [α, 2π−α] (0 < α < π).

    car |∫ +θϕ

    0.)

    21sin().( dttnt | ≤ |

    θ

    ϕ0

    2/1)2/1cos()(

    ++−

    ntnt | + |∫ +

    +θϕ0 2/1

    ))2/1cos(().(' dtn

    tnt |

    ≤ 2/1

    2+nM +

    2/11

    +n ∫−απ

    ϕ2

    0.)(' dtt , où M = supt∈[0, 2π−α] |ϕ(t)|.

    Du coup, la convergence de la suite (An) est uniforme sur tout intervalle [α, 2π−α] (0 < α < π). La convergence n’est pas uniforme sur [0, 2π], car la limite est discontinue.

    Elle n’est pas davantage uniforme sur ]0, 2π[, car supθ∈]0, 2π[ | An(θ) − h(θ) | = G − 2π .

    Mais elle est dominée, car (∀n) (∀θ) |An(θ)| ≤ G.

    Remarque : On peut aussi démontrer la convergence uniforme de (An) sur tout segment [α, 2π−α] (0 < α < 2π), au moyen d’une transformation d’Abel.

    3) Montrons que (An) converge en moyenne quadratique vers h(θ) = 2θπ − sur [0, 2π].

    En effet An(θ) − h(θ) tend simplement vers 0, et il y a domination |An(θ) − h(θ) | ≤ 2G.

    En vertu du théorème de convergence dominée, limn→∞ θθθπ

    dAh n )]².()([2

    0−∫ = 0 .

    Du coup, θθπ

    dAn ).(2

    0

    2∫ = 2 θθθπ

    dAh n ).()(2

    0∫ − θθπ

    dh ).(2

    0

    2∫ + o(1) → θθπ

    dh )².(2

    0∫ = 12²π ,

    toujours par convergence dominée ( ou bien via | || f ||2 − || g ||2 | ≤ || f − g ||2 ).

    Par ailleurs, θθπ

    dAn ).(2

    0

    2∫ = 21 ∑

    =

    n

    k k1 ²1 en vertu des relations d’orthogonalité des sinus.

    Conclusion : ∑+∞

    =1 ²1

    n n =

    6²π .

    Remarques : 1) (An) converge aussi en moyenne vers h(θ). Dans l’un et l’autre cas, il s’agit de la convergence dominée « du pauvre », que l’on peut justifier par cassage en deux de l’intégrale. 2) On retrouve tout ceci en développant en série de Fourier la fonction h : comme fonction réglée, elle obéit à Parseval ; comme fonction C

    1 par morceaux, elle obéit à Dirichlet.

    4) Soit f une fonction réglée 2π-périodique de R dans C.

    Pour tout n ∈ N* , on pose bn = π1 ∫

    πθθθ

    2

    0).sin().( dnf .

    π1 ∫ −

    πθθθπ

    2

    0).(.

    2df = π

    1 ∫ ∑+∞

    =

    πθθθ

    2

    0 1

    ).(.)sin( dfnn

    n

    = π1 ∫∑

    +∞

    =

    πθθθ

    2

    01

    ).().sin(1 dfnnn

    = ∑+∞

    =1n

    n

    nb

    en vertu du théorème de convergence dominée appliqué à la suite de fonctions (An(θ).f(θ)), puisque | An(θ).f(θ) | ≤ G || f ||∞ .

    C. Troisième partie : applications.

    1) La fonction B(θθθθ) = ∑+∞

    =1 ²)cos(

    n nnθ .

    La série trigonométrique ∑+∞

    =1 ²)cos(

    n nnθ converge normalement sur R, car |

    ²)cos(

    nnθ | ≤

    ²1n

    .

  • 10

    Elle est donc absolument et uniformément convergente. Sa somme B(θ) est donc définie et continue sur R. B est bien sûr paire et 2π-périodique. Calculons B(θ) par deux méthodes : 1ère méthode : Fixons θ ∈ ]0, 2π[.

    Par convergence uniforme de∑+∞

    =1

    )sin(n n

    nθ sur [π, θ] ou [θ, π], on a ∫ ∑

    +∞

    =

    θ

    π 1.)sin(

    n

    dtnnt

    = ∑∫+∞

    =1.)sin(

    n

    dtnntθ

    π

    Le premier membre vaut ∫ −θ

    ππ dtt.2

    = − 4

    )²( θπ −.

    Le second membre vaut ∑+∞

    =

    −+−1 ²

    )1()cos(

    n

    n

    nnθ

    = − B(θ) + ∑+∞

    =

    −1 ²

    )1(

    n

    n

    n = − B(θ) −

    12²π . Ainsi :

    ∀θ ∈ ]0, 2π[ B(θ) = 4²θ −

    2πθ +

    6²π , B(0) = B(2π) =

    6²π .

    On a évité la difficulté en 0 car il n’y pas convergence uniforme de ∑+∞

    =1

    )sin(n n

    nθ au voisinage de 0.

    2ème méthode : Fixons θ ∈ [0, 2π]. La série ∑+∞

    =1

    )sin(n n

    nθ obéit au théorème de convergence dominée

    sur [0, θ], car ses sommes partielles sont bornées en valeur absolue par la constante de Gibbs et convergent simplement vers une fonction continue par morceaux (il y a même convergence dominée

    du pauvre). On peut donc écrire : ∫ ∑+∞

    =

    θ

    0 1

    .)sin(n

    dtnnt

    = ∑∫+∞

    =1 0.)sin(

    n

    dtnntθ

    , c’est-à-dire :

    Le premier membre vaut ∫ −θ π0

    .2

    dtt = −4²θ +

    2πθ , le second vaut : ∑

    +∞

    =

    −1 ²

    )cos(

    n nnθ = − B(θ). Cqfd.

    Application au calcul de ζ(4).

    Soit Bn(θ) = ∑=

    n

    k kk

    1 ²)cos( θ

    la somme partielle de cette série trigonométrique.

    On a ∫π

    θθπ2

    0)².(

    21 dBn = 2

    1 ∑=

    n

    k k1 41 en vertu des relations d’orthogonalité des cos kθ.

    Par convergence uniforme, cette suite tend vers ∫π

    θθπ2

    0)².(

    21 dB . C’est Parseval !

    Donc ∑+∞

    =14

    1n n

    = ∫π

    θθπ2

    0)².(1 dB =

    90

    4π , après calculs, si l’on en croit Maple :

    > B:=theta->theta^2/4-Pi/2*theta+Pi^2/6;1/Pi*int(B(theta)^2,theta=0..2*Pi); 190

    π4

    2) La fonction C(θθθθ) = ∑+∞

    =+

    1

    )sin().11ln(n

    nn

    θ .

    Procédons par superposition (i.e. par linéarité) : écrivons ln(1 + n1 ) =

    n1 + an , où an = O( ²

    1n

    ).

    Ainsi, C(θ) = ∑+∞

    =1

    )sin(

    n nnθ + ∑

    +∞

    =1)sin(.

    n

    n na θ = h(θ) + k(θ), où h est la dent de scie étudiée en I et II, et

    k est la somme d’une série trigonométrique normalement convergente. Donc C est continue par morceaux sur R, continue sur R−2πZ, discontinue en les 2kπ, avec un saut égal à π, car C(0+) − C(0−) = π.

    NB : On a même C(θ) = ∑+∞

    =1

    )sin(

    n nnθ −−−−

    21 ∑

    +∞

    =1 ²)sin(

    n nnθ + ∑

    +∞

    =1)sin(.

    n

    n nb θ , où bn = O( 31n ).

    Ainsi C est la somme de deux séries trigonométriques qui se calculent élémentairement, et d’une fonction 2π-périodique de classe C1.

  • 11

    Avec Maple : >with(plots):f:=x->Pi/2-x/2+floor(x/(2*Pi))*Pi; > S:=(n,x)->sum(sin(k*x)/k,k=1..n);

    > p:=n->plot(S(n,x),x=-2*Pi..2*Pi,thickness=2,color=COLOR(HUE,0.15*n)): g:=plot(f(x),x=-2*Pi..2*Pi,colour=black,thickness=2): > display([g,seq(p(n),n=0..9)]);

    > with(plots): > G:=Si(Pi);evalf(G); > plot([sin(t)/t,1-t/Pi],t=0..Pi,thickness=2);

    > F:=t->t-2*Pi*floor(t/(2*Pi)); g:=t->F(t)^2/4-Pi*F(t)/2+Pi^2/6;B:=(n,t)->sum(cos(k*t)/k^2,k=1..n);

    > p:=plot(g(t),t=-3*Pi..3*Pi,color=black,thickness=2):q:=n->plot(B(n,t),t=-3*Pi..3*Pi,color=COLOR(HUE,0.3*n),thickness=2); > display({p,seq(q(n),n=1..6)});

    > C:=(n,t)->sum(ln(1+1/k)*sin(k*t),k=1..n):r:=n->plot(C(n,t),t=-Pi..3*Pi,color=COLOR(HUE,0.1*n),thickness=3); > display(seq(r(n),n=1..6));

    := f → x − + 12

    π12

    x

    floor

    12

    xπ π

    := S → ( ),n x ∑ = k 1

    n ( )sin k xk

    1.851937052

    := G ( )Si π

    := g → t − + 14

    ( )F t 212

    π ( )F t16

    π2 := F → t − t 2 π

    floor

    12

    := B → ( ),n t ∑ = k 1

    n ( )cos k t

    k2

  • 12

    Références :

    Mathsoft : Constante de Wilbraham-Gibbs ____________ Problème 2 : Phénomène de Gibbs, onde carrée (énoncé à revoir, et terminer)

    A. Première partie : étude d’une suite de polynômes trigonométriques.

    On pose, pour n ≥ 1, Sn(θ) = sin θ + 3)3sin( θ

    + … + 12

    ))12sin((−−

    nn θ

    .

    1) a) Réduire l’intervalle d’étude de Sn(θ) .

    b) Calculer Sn’(θ). On trouvera Sn’(θ) = θθ

    sin.2)2sin( n

    pour θ ≠ kπ.

    c) Etudier les variations de Sn(θ) sur [0, π].

    On notera an,k = πnk2

    12 + et bn,k = πnk

    22 , où 0 ≤ k ≤

    2n .

    d) Représenter sur un même graphe Sn(θ) sur [−π, π], pour 1≤ n ≤ 10, avec Maple.

    2) a) Démontrer que si 1 ≤ k ≤ [21−n ] , Sn(an,k) − Sn(an,k−1) ≤ 2

    1 ∫−

    kn

    kn

    a

    adt

    tnt,

    1,

    .sin2

    )2sin( < 0 .

    En déduire que les maxima locaux de Sn diminuent entre 0 et 2π , et maxθ∈[0,π/2] Sn(θ) = Sn( n2

    π ).

    b) Démontrer de même que si 2 ≤ k ≤ [2n ] , Sn(bn,k) − Sn(bn,k−1) > 0 .

    En déduire que les minima locaux de Sn croissent entre 0 et 2π , et minθ∈[π/2n,π/2] Sn(θ) = Sn( n

    π ).

    3) A l’aide de sommes de Riemann, établir pour tout k ∈ N :

    limn→∞ Sn(an,k) = 21 ∫

    + π)12(

    0.sin

    kdt

    tt et limn→∞ Sn(bn,k) = 2

    1 ∫πk

    dtt

    t20

    .sin .

    En déduire les limites des suites αn = maxθ∈[0,π/2] Sn(θ) et βn = minθ∈[π/2n,π/2] Sn(θ) .

    4) Constante de Gibbs.

    Que vaut G = limn→∞ αn ? Montrer que ∀t ∈ ]0, π[ ttsin > 1 − π

    t ; en déduire G > 2π .

    Obtenir un développement en série de G. En déduire une valeur approchée de G à 10−3

    près.

    B. Deuxième partie : limite des polynômes An(θθθθ) .

    1) a) Montrer que ϕ(t) = t1−

    tsin1 peut être prolongée en une fonction C1 sur [0, 2π[.

    b) Montrer que ∀θ∈]0, π[ limn→∞ ∫ −θ

    0).2sin().

    sin.21

    21( dtnt

    tt = 0 .

    c) On rappelle que l’intégrale impropre I = ∫+∞

    0.sin dt

    tt converge.

    Montrer que ∀θ ∈ ]0, 2π[ limn→∞ An(θ) = I − 2θ , puis limn→∞ An(θ) = 2

    θπ − .

    2) Reprenant, en le précisant, le calcul fait en B.1.b), montrer que la convergence de la suite (An) est uniforme sur tout intervalle [α, 2π−α] (0 < α < π). Est –elle uniforme sur [0, 2π] ? Sur ]0, 2π[ ?

    Représenter sur un même graphe les fonctions A1(θ), A2(θ), A3(θ) et 2θπ − sur [0, 2π] .

  • 13

    3) Montrer que la suite (An) converge en moyenne quadratique vers h(θ) = 2θπ − sur [0, 2π], i.e.

    limn→∞ θθθπ

    dAh n )]².()([2

    0−∫ = 0 . En déduire limn→∞ θθ

    πdAn ).(

    2

    0

    2∫ , puis la valeur de ∑+∞

    =1 ²1

    n n.

    ___________

    Solution Avec Maple : > with(plots):f:=x->(-1)^floor(x/Pi); > S:=(n,x)->(4/Pi)*sum(sin((2*k+1)*x)/(2*k+1),k=0..n);

    := S → ( ),n x 4∑ = k 0

    n ( )sin ( ) + 2 k 1 x + 2 k 1

    π

    > p:=n->plot(S(n,x),x=-5..5,thickness=2,color=COLOR(HUE,0.15*n)):g:=plot(f(x),x=-5..5,colour=black,thickness=2): > display([g,seq(p(n),n=0..9)]);

    Références :

    Mathsoft : Constante de Wilbraham-Gibbs ____________

  • 14

    Problème 3 : Contre-exemple de Fejér (1905)

    Soit f : R → R la fonction paire, 2π-périodique, vérifiant ∀x ∈ [0, π] f(x) = ∑+∞

    =+

    1

    )2

    )12sin((.²

    1 3

    p

    p xp

    .

    1) a) Vérifier que f est définie et continue sur R.

    b) Représenter graphiquement la fonction f sur [0, 2π], avec Maple, à l’aide des premières sommes partielles de la série précédente.

    2) On pose, pour p, k et q entiers naturels : Ip,k = ∫ +π

    0).

    212sin().cos( dttkpt et Tq,k = ∑

    =

    q

    pkpI

    0, .

    a) Calculer l’intégrale Ip,k .

    b) Déterminer un réel positif ck tel que Tq,k = ck + ∑+

    −= +qk

    qkj j 121 , et en déduire que Tq,k ≥ 0.

    c) Déterminer un équivalent simple de ∑= +N

    k k0 121 quand N tend vers +∞.

    d) En déduire que Tk,k ∼ 2lnk quand k tend vers +∞.

    3) Montrer que pour tout entier naturel non nul p, ap(f) = π2 ∑

    +∞

    =−

    1 2,13.²

    1n p

    nIn.

    4) Soit Sn(x) = 2)(0 fa + ∑

    =

    n

    kk kxfa

    1

    )cos().( la somme partielle d’indice p de la série de Fourier de f.

    Montrer que pour tout entier p ≥ 1, 132

    −pS (0) ≥ − 2)(0 fa +

    ²2pπ 1313 2,2 −− pp

    T .

    [ On remarquera que 20a + ∑

    =

    N

    kka

    1

    = −20a + ∑

    =

    N

    kka

    0

    .] Conclure que la suite (Sn(0)) diverge.

    __________ Solution

    On se propose d’indiquer une fonction continue 2π-périodique de R dans R dont la série de Fourier diverge en 0. Il s’agit de la fonction f : R → R paire, 2π-périodique, vérifiant :

    ∀x ∈ [0, π] f(x) = ∑+∞

    =+

    1

    )2

    )12sin((.²

    1 3

    p

    p xp

    .

    1) a) La série trigonométrique ∑+∞

    =+

    1

    )2

    )12sin((.²

    1 3

    p

    p xp

    converge normalement sur [0, π].

    Sa somme est donc continue sur ce segment.

    b) Représentons graphiquement, avec Maple, les premières sommes partielles sur [0, 2π]. > with(plots):f:=(n,x)->1/n^2*sin(abs(x)/2*(2^(n^3)+1));s:=(n,x)->sum(f(p,x),p=1..n);

    > p:=n->plot(s(n,x),x=-Pi..Pi,numpoints=1000, color=COLOR(HUE,0.5*n));display({p(1),p(2)});

    := f → ( ),n x

    sin

    12

    x ( ) + 2( )n3

    1

    n2 := s → ( ),n x ∑

    = p 1

    n

    ( )f ,p x

  • 15

    2) Les intégrales Ip,k = ∫ +π

    0).

    212sin().cos( dttkpt et les sommes Tq,k = ∑

    =

    q

    pkpI

    0, .

    a) Ip,k = 21 ∫ +−+++

    π

    0)].).

    21sin(()).

    21[sin(( dttpktpk =

    1221

    ++ pk + 1221

    +− pk .

    b) Tq,k = ∑= ++q

    p pk0 1221 + ∑

    = +−q

    p pk0 1221 = ck + ∑

    +

    −= +qk

    qkj j 121 , où ck = 12

    1+k . On en déduit Tq,k ≥ 0.

    c) Montrons que : ∑= +N

    k k0 121 ∼

    2lnN quand N tend vers +∞.

    En effet, on sait que HN = ∑=

    N

    k k11 = ln N + γ + o(1). Donc ∑

    = +N

    k k0 121 = H2N − 2

    1 HN + 121+N = ….

    Variante : ∑= +N

    k k0 121 = 1 + ∑

    = +N

    k k1 121 ∼

    21 ∑

    =

    N

    k k11 ∼

    21 ln N en vertu du T.S.R.C.

    d) Conclusion : Tk,k = 121+k + ∑= +

    k

    j j

    2

    0 121 ∼

    21 ln(2k) ∼

    2lnk quand k tend vers +∞.

    3) Pour tout entier p ≥ 1 : ap(f) = π2 ∫

    π

    0).cos().( dxpxxf = π

    2 ∑+∞

    =−

    1 2,13.²

    1n p

    nIn.

    L’échange de limites vient de ce que ∑+∞

    =+

    1

    )2

    )12sin((.²

    1 3

    n

    n xn

    cos(px) converge normalement sur [0, π].

    4) Prenons n de la forme n = 13

    2−p

    .

    Alors : Sn(0) = 2)(0 fa + ∑

    =

    n

    kk fa

    1

    )( = −2

    )(0 fa + ∑=

    n

    kk fa

    0

    )( = −2

    )(0 fa + π2 ∑

    =

    n

    k 0∑+∞

    =−

    1 2,13.²

    1h k

    hIh

    = −2

    )(0 fa + π2 ∑

    +∞

    =−

    1 2,13.²

    1h n

    hTh ≥ −

    2)(0 fa +

    ²2pπ 1313 2,2 −− pp

    T , en minorant les autres Tr,s par 0.

    En vertu de 2.d), ²

    2pπ 1313 2,2 −− pp

    T ∼ π2ln

    ²13

    pp −

    .

    La suite 132

    −pS (0) tend vers +∞ par entraînement, donc la suite (Sn(0)) diverge.

    Références :

    A. Guichardet : Calcul intégral, 3.9.7 p. 125 (Armand Colin) J.–M. Arnaudiès, H. Fraysse : Cours, t. 3, n° 25 p. 145 (Dunod) CCP MP 2004, Maths I, 2ème partie

    __________

  • 16

    Problème 4 : Un développement en série de Fourier

    Soient a > 0, et f la fonction définie sur R par : f(x) = ∑+∞

    −∞= −+n nxa )²2(²1

    π .

    1) Montrer que f est définie, continue, périodique et paire.

    2) Exprimer les coefficients de Fourier de f sous la forme d’intégrales an(f) = ∫+∞

    ∞−dt... .

    3) Pour tout x réel, on pose F(x) = ∫+∞

    ∞− + dttxt .²1

    )cos(.

    a) Montrer que F est définie, continue et paire.

    b) Montrer que F est C1 sur ]0, +∞[, et que ∀x > 0 F’(x) = −2∫

    +∞

    +0 .²1)sin(. dt

    txtt

    ( intégrale semi-convergente ).

    c) On admet que ∫+∞

    0.sin du

    uu =

    2π . Montrer que ∀x > 0 π + F’(x) = 2∫

    +∞

    +0 .²)1()sin( dt

    ttxt

    .

    d) En déduire que F est de classe C2 sur ]0, +∞[, et que ∀x > 0 F’’(x) = F(x).

    e) Quelles sont les limites de F et de F’ en 0+ ? Conclure que ∀x ∈ R F(x) = π e−|x| .

    4) a) Expression élémentaire des coefficients an(f) ? Développement en série de Fourier de f ?

    b) Préciser le lien entre f et sa série de Fourier.

    c) Expression élémentaire de la fonction f . Cas où x = 0 ? __________ Solution 1) Une fonction définie comme somme d’une série.

    Fixons x réel. La série

    ∑+∞

    −∞= −+n nxa )²2(²1

    π = ²²1

    xa + + ))²2(²1

    )²2(²1(

    1 ππ nxanxan +++−+∑

    +∞

    = = ∑

    +∞

    =0)(

    n

    n xu

    est à termes positifs et convergente (règle de l’équivalent).

    Sa somme est paire, car les un(x) sont paires, et 2π-périodique (réindexer la somme sur Z). Il y a convergence normale sur [−2π, 2π], ce qui assure la continuité sur [−2π, 2π], donc sur R par périodicité. En effet pour n ≥ 2 et |x| ≤ 2π : | x ± 2nπ | = | 2nπ ± x | ≥ 2nπ − | x | ≥ 2(n − 1)π. Donc 0 ≤ un(x) ≤ ²)²1(4²

    2π−+ na . Cqfd.

    Remarque : On peut montrer dès à présent que f est C∞

    . Il faut pour cela la présenter sous la forme :

    f(x) = ia21 ∑

    +∞

    −∞= −−n ianx π21( −

    ianx +− π21 )

    et lui appliquer le théorème de dérivation terme à terme des séries.

    2) Coefficients de Fourier de f .

    Par parité, les bn(f) sont tous nuls. Et, pour tout n ∈ N,

    an(f) = dxkxanx

    k

    .)²2(²

    )cos(1 20∫ ∑

    +∞

    −∞= −+π

    ππ = π1 ∑∫

    +∞

    −∞= ++kdx

    kxanx .

    )²2(²)cos(2

    0 ππ

    = π1 ∑∫

    +∞

    −∞=

    +

    +kk

    kdu

    uanu .

    ²²)cos()1(2

    2

    π

    π = π

    1 ∫+∞

    ∞− + duuanu .

    ²²)cos(

    = πa1 ∫

    +∞

    ∞− + dttnat .²1

    )cos( .

  • 17

    3) Une transformée de Fourier intégrale : F(x) = ∫+∞

    ∞− + dttxt .²1

    )cos(.

    Le calcul de F est aisé si l’on utilise la formule d’inversion de Fourier. Si l’on procède élémentai-rement, c’est assez délicat, car on tombe sur des intégrales semi-convergentes.

    a) F est définie, continue et paire.

    Pour tout x, la fonction t → ²1

    )cos(txt

    + est continue et intégrable sur R, car | ²1)cos(

    txt

    + | ≤ ²11t+ .

    La fonction g : (x, t) → ²1

    )cos(txt

    + est continue en x, continue en t et |g(x, t)| ≤ ²11t+ .

    En vertu du théorème de convergence dominée, F est continue. De plus, elle est évidemment paire.

    b) F est C1 sur ]0, +∞[, et ∀x > 0 F’(x) = − 2∫

    +∞

    +0 .²1)sin(. dt

    txtt .

    Formellement, F(x) = 2∫+∞

    +0 .²1)cos( dt

    txt

    et F’(x) = − 2∫+∞

    +0 .²1)sin(. dt

    txtt

    , mais le théorème de dérivation

    des intégrales à paramètres ne s’applique pas car l’intégrale ∫+∞

    +0 .²1)sin(. dt

    txtt

    est semi-convergente.

    En effet, il n’y a pas de problème en 0 et ²1

    )sin(.txtt

    + = txt)sin(

    + O(²1t

    ) au V(+∞).

    Revenons alors aux segments, et considérons la suite de fonctions : Fn(x) = 2∫ +n

    dttxt

    0.

    ²1)cos(

    .

    Ces fonction sont C1 et Fn’(x) = − 2∫ +

    ndt

    txtt

    0.

    ²1)sin(.

    → G(x) = − 2∫+∞

    +0 .²1)sin(. dt

    txtt

    .

    De plus, la convergence est uniforme sur toute demi-droite [a, +∞[, a > 0.

    Par parties : G(x) – Fn’(x) = − 2∫+∞

    +n dttxtt .²1

    )sin(. = − 2

    ²)1()cos(.

    nxnxn

    + − 2∫+∞

    +−

    ndt

    tt

    xxt .

    ²)²1(²1.)cos(

    D’où : | G(x) – Fn’(x) | ≤ a2

    ²1 nn

    + + a2 ∫

    +∞

    +−

    ndt

    tt .²)²1(²1 → 0 uniformément en x.

    Le théorème de dérivation des suites de fonctions s’applique et dit que F est C1 et a pour dérivée G.

    Remarque : Aurélien Doitrand évite tout cela en intégrant par parties directement :

    F(x) = 2∫+∞

    +0 .²1)cos( dt

    txt

    = x4 ∫

    +∞

    +0 .²)²1()sin(. dt

    txtt

    .

    Sous cette forme, il est facile de montrer que F est C1 .

    c) Admettant que ∫+∞

    0.sin du

    uu =

    2π , montrons que ∀x > 0 π + F’(x) = 2∫

    +∞

    +0 .²)1()sin( dt

    ttxt

    .

    En effet : π + F’(x) = 2∫+∞

    0.sin dt

    txt − 2∫

    +∞

    +0 .²1)sin(. dt

    txtt

    = 2∫+∞

    +0 .²)1()sin( dt

    ttxt

    .

    d) Montrons que F est de classe C2 sur ]0, +∞[, et que ∀x > 0 F’’(x) = F(x).

    C’est ici plus facile, car h(x, t) = ²)1()sin(

    ttxt

    + a pour dérivée partielle ),( txxh

    ∂∂ =

    ²1)cos(

    txt

    + .

    Elles admettent des majorantes intégrables, la première sur [0, A], car |h(x, t)| ≤ ²)1( tt

    xt+ ≤ ²1 t

    A+ , la

    seconde sur R. Le théorème de dérivation s’applique et conclut.

    e) Il découle de a) que F(x) est continue en 0 et F(0) = π.

    De plus | π + F’(x) | ≤ 2∫+∞

    +0 .²)1( dtttxt = πx , donc F’(x) → −π quand x → 0.

    Donc si x > 0 , F(x) = a.ch x + b.sh x = π.(ch x – sh x) = π.exp x . Par parité, il vient :

  • 18

    ∀x ∈ R ∫+∞

    ∞− + dttxt .²1

    )cos( = π e−|x| .

    4) Développement de f en série de Fourier.

    a) On a vu en 2) que an(f) = πa1 ∫

    +∞

    ∞− + dttnat .²1

    )cos( = πa

    1 F(na) = a1 e−na .

    Conclusion : f(x) ∼ a21 ∑

    +∞

    −∞=

    n

    inxna ee . = a21 +

    a1 ∑

    +∞

    =

    1

    )cos(.n

    an nxe .

    b) Lien entre f et sa série de Fourier. Cette série est normalement convergente, donc est son propre développement de Fourier. Comme f est continue, par Parseval, la somme g de cette série est égale à f. Ainsi :

    f(x) = ∑+∞

    −∞= −+n nxa )²2(²1

    π = a21 ∑

    +∞

    −∞=

    n

    inxna ee . = a21 +

    a1 ∑

    +∞

    =

    1

    )cos(.n

    an nxe

    Mais la série obtenue se calcule élémentairement, et vaut, après calculs : a21

    xchasha

    cos− .

    Pour tout a > 0 et tout réel x :

    ∑+∞

    −∞= −+n nxa )²2(²1

    π = a21 ∑

    +∞

    −∞=

    n

    inxna ee . = a21 +

    a1 ∑

    +∞

    =

    1

    )cos(.n

    an nxe = a21

    xchasha

    cos− .

    En particulier, si x = 0, il vient :

    ∑+∞

    −∞= +n na ²²4²1

    π = a21 +

    a1 ∑

    +∞

    =

    1n

    ane = a21

    1−chasha =

    a21 coth

    2a .

    Références :

    J.-M. Arnaudiès, Problèmes de préparation à l’agrégation de maths, tome 4, Ellipses _________

    Problème 5 : Formule de Parseval, via le noyau de Poisson On admettra les formules suivantes, pour (k, n) ∈ N×N :

    • ∫ )2( ).cos().cos(π θθθ dnk = 2π si k = n = 0 , π si k = n ≥ 1 , 0 si k ≠ n.

    • ∫ )2( ).sin().sin(π θθθ dnk = π si k = n ≥ 1 , 0 si k ≠ n.

    • ∫ )2( ).cos().sin(π θθθ dnk = 0. où (2π) désigne un segment quelconque de longueur 2π.

    A. Première partie.

    Soient (a0 , a1 , a2 , … ) et (b1 , b2 , … ) deux suites réelles, telles que la série

    20a + ))sin(.)cos(.(

    1

    θθ nbna nnn

    +∑+∞

    = converge uniformément sur R.

    1) Montrer que si S(θ) est la somme de cette série, alors :

    an = ∫ )2( ).cos()(1

    πθθθπ dnS et bn = ∫ )2( ).sin()(

    θθθπ dnS

    2) Montrer que :

    ∫ ∑=

    ++−)2( 1

    0 ]².))sin(.)cos(.(2

    ()([π

    θθθθ dkbkaaSn

    kkk = ∫ )2( )².(π θθ dS − π [ 2

    20a + )(

    22

    1kk

    n

    k

    ba +∑=

    ] .

  • 19

    3) En déduire π21 ∫ )2( )².(π θθ dS = 4

    20a +

    21 )(

    22

    1kk

    k

    ba +∑+∞

    =.

    B. Deuxième partie.

    1) Soient |r| < 1, ϕ réels. Démontrer ²cos.21

    ²1rr

    r+−

    −ϕ = 1 + 2 ∑

    +∞

    =1)cos(.

    n

    n nr ϕ .

    2) Calculer ϕϕπ

    drr

    r∫ +−−2

    0.

    ²cos.21²1 .

    3) Soit θ → u(θ) une fonction continue périodique de période 2π de R dans R.

    On pose U(r, θ) = π21 αθα

    απ

    drr

    ur∫ +−−

    −)2(

    .²)cos(.21

    )(²).1( (0 ≤ r < 1, θ ∈ R)

    a) Montrer que (∀ε > 0) (∃λ > 0) | θ1 − θ2 | ≤ λ ⇒ | u(θ1) − u(θ2) | ≤ ε .

    b) Montrer que | U(r, θ) − u(θ) | ≤ ε + ²cos.21

    ²)1.(2rr

    ru+−

    −∞

    λ .

    c) Comportement de U(r, θ) quand r → 1−0 ?

    4) Montrer que U(r, θ) = 2

    0α + ))sin(.)cos(..(1

    θβθα nnr nnn

    n +∑+∞

    =

    où αn = ∫ )2( ).cos()(1

    παααπ dnu et βn = ∫ )2( ).sin()(

    αααπ dnu .

    Domaine de convergence uniforme ?

    5) Montrer que π21 ∫ )2( )².,(π θθ drU = 4

    20α +

    21 ).(

    22

    1

    2kk

    k

    kr βα +∑+∞

    =.

    6) En déduire l’identité de Parseval : π21 ∫ )2( )².(π θθ du = 4

    20α +

    21 )(

    22

    1kk

    k

    βα +∑+∞

    =.

    _________ Solution : Parseval par noyau de Poisson A la mémoire de J. Tuloup

    Le but de ce problème est de démontrer la formule dite de Parseval :

    Soit u une fonction continue 2π-périodique de R dans R, ayant pour coefficients de Fourier : an = ∫ )2( ).cos()(

    θθθπ dnu et bn = ∫ )2( ).sin()(1

    πθθθπ dnu .

    Alors π21 ∫ )2( )².(π θθ du = 4

    20a +

    21 )(

    22

    1kk

    k

    ba +∑+∞

    =.

    Il n’y a pas de preuve rapide de cette formule. Celle qui est ici proposée procède en deux temps : Dans la 1ère partie, on montre le résultat lorsque u est somme d’une série trigonométrique unifor-mément convergente. Dans la 2ème partie, on passe au cas général par une technique de convolution qui sera approfondie dans le problème suivant.

    A. Séries trigonométriques uniformément convergentes.

    Soit 20a + ))sin(.)cos(.(

    1

    θθ nbna nnn

    +∑+∞

    = une série trigonométrique uniformément convergente sur R.

    Sa somme S(θ) est une fonction continue 2π-périodique.

  • 20

    C’est le cas, par exemple, si la série ∑+∞

    =+

    1

    )(n

    nn ba converge.

    1) Montrons que an et bn sont les coefficients de Fourier de S(θθθθ).

    an = ∫ )2( ).cos()(1

    πθθθπ dnS et bn = ∫ )2( ).sin()(

    θθθπ dnS

    Montrons cette dernière formule. Fixons n ≥ 1.

    ∫ )2( ).sin().(1

    πθθθπ dnS = 2

    0a ∫ )2( ).sin(1

    πθθπ dn + ∫ ∑

    +∞

    =+

    )2( 1

    ).sin(.))sin(.)cos(.(1π

    θθθθπ dnkbkak kk

    = ∫ ∑+∞

    =+

    )2( 1

    ).sin(.))sin(.)cos(.(1π

    θθθθπ dnkbkak kk

    = ∫∑ ++∞

    = )2(1).sin())sin(.)cos(.(1

    πθθθθπ dnkbka kkk

    par convergence uniforme

    = bn en vertu des relations rappelées en début d’énoncé. Idem pour les an .

    2) Développons : ∫ ∑=

    ++−)2( 1

    0 ]².)sin(.)cos(.(2

    ()([π

    θθθθ dkbkaaSn

    kkk = ∫ )2( )².(π θθ dS

    + ∫ ∑=

    ++)2( 1

    0 ))².)sin(.)cos(.(2

    θθθ dkbkaan

    kkk − 2∫ ∑

    =++

    )2( 1

    0 ).)sin(.)cos(.(2

    ).((π

    θθθθ dkbkaaSn

    kkk

    = ∫ )2( )².(π θθ dS − π [ 220a + )(

    22

    1kk

    n

    k

    ba +∑=

    ] après calculs fondés sur 1).

    Remarque : les connaisseurs reconnaîtront le théorème de Pythagore.

    3) Parseval provisoire.

    Notons Sn(θ) = 20a + ))sin(.)cos(.(

    1

    θθ kbka kkn

    k

    +∑=

    la somme partielle de la série trigonométrique.

    (Sn(θ)) tend vers S(θ) uniformément, donc en moyenne quadratique sur [0, 2π].

    Ainsi, ∫ −)2( )]².()([π θθθ dSS n → 0, donc π [ 220a + )(

    22

    1kk

    n

    k

    ba +∑=

    ] tend vers ∫ )2( )².(π θθ dS .

    C’est dire que la série 4

    20a +

    21 )(

    22

    1kk

    k

    ba +∑+∞

    = converge et a pour somme ∫ )2( )².(π θθ dS .

    B. Noyau de Poisson, formule de Parseval.

    1) Soient |r| < 1, ϕ réels. Démontrons ²cos.21

    ²1rr

    r+−

    −ϕ = 1 + 2 ∑

    +∞

    =1)cos(.

    n

    n nr ϕ .

    La série ∑+∞

    =1.

    n

    inn er ϕ est absolument convergente, et

    1 + 2 ∑+∞

    =1)cos(.

    n

    n nr ϕ = 1 + 2 Re∑+∞

    =1.

    n

    inn er ϕ = 1 + 2 Re ϕϕ

    i

    i

    erer.1

    .− = 1 + 2 Re ²cos21

    ).1(.rr

    erer ii

    +−− −

    ϕϕϕ

    = 1 + 2 ²cos21

    ²cosrr

    rr+−

    −ϕ

    ϕ =

    ²cos.21²1

    rrr

    +−−

    ϕ .

    2) Montrons que ϕϕπ

    drr

    r∫ +−−2

    0..

    ²cos.21²1 = 2π.

    Il s’agit d’une fraction rationnelle en sinus-cosinus, et l’on peut poser t = tan(ϕ/2).

    Mais ici, il y a plus simple : la série ∑+∞

    =1)cos(.

    n

    n nr ϕ est normalement convergente, donc

  • 21

    ϕϕπ

    drr

    r∫ +−−2

    0.

    ²cos.21²1 = 2π + ∑ ∫

    +∞

    =1

    2

    0).cos(.

    n

    n dnr ϕϕπ

    = 2π .

    3) Soit θ → u(θ) une fonction continue périodique de période 2π de R dans R.

    Posons U(r, θ) = π21 αθα

    απ

    drr

    ur∫ +−−

    −)2(

    .²)cos(.21

    )(²).1( (0 ≤ r < 1, θ ∈ R)

    a) Montrons que (∀ε > 0) (∃λ > 0) | θ1 − θ2 | ≤ λ ⇒ | u(θ1) − u(θ2) | ≤ ε . Il s’agit de montrer que u est uniformément continue sur R.

    b) Montrons que | U(r, θ) − u(θ) | ≤ ε + ²cos.21

    ²)1.(2rr

    ru+−

    −∞

    λ .

    En vertu de 2), U(r, θ) − u(θ) = π21 αθα

    θαπ

    drr

    uur∫ +−−

    −−)2(

    .²)cos(.21))()(²).(1(

    = π21 αθα

    θαπθπθ

    drr

    uur∫

    +

    − +−−−− .

    ²)cos(.21))()(²).(1(

    = π21 αθα

    θαλλ

    drr

    uur∫

    +

    − +−−−− .

    ²)cos(.21))()(²).(1(

    + π21 αθα

    θαπθαλ

    drr

    uur∫ ≤−≤ +−−

    −− .²)cos(.21))()(²).(1(

    .

    | U(r, θ) − u(θ) | ≤ π21 αθα

    θαλλ

    drr

    uur∫

    +

    − +−−−−

    .²)cos(.21)()(²).1(

    + π21 αθα

    θαπθαλ

    drr

    uur∫ ≤−≤ +−−

    −−.

    ²)cos(.21)()(²).1(

    .

    ≤ πε

    2αθα

    λ

    λd

    rrr

    ∫+

    − +−−− .

    ²)cos(.21²)1(

    + π2.2

    ∞u

    αθαπθαλ drrr

    ∫ ≤−≤ +−−− .

    ²)cos(.21²)1(

    .

    ≤ πε

    2αθα

    π

    πd

    rrr

    ∫+

    − +−−− .

    ²)cos(.21²)1(

    + π2.2

    ∞u

    αλπθαλ drrr

    ∫ ≤−≤ +−− .

    ²)cos(.21²)1(

    = ε + ²cos.21

    ²)1.(2rr

    ru+−

    −∞

    λ .

    c) Lorsque r → 1−0, U(r, θ) tend uniformément vers u(θ).

    Lorsque r → 1−0, ²cos.21

    ²)1.(2rr

    ru+−

    −∞

    λ → 0. Donc | U(r, θ) − u(θ) | ≤ 2ε pour r assez voisin de 1.

    La majoration est uniforme en θ car λ peut être choisi indépendamment de θ en vertu de a).

    4) Montrons que U(r, θ) = 2

    0α + ))sin(.)cos(..(1

    θβθα nnr nnn

    n +∑+∞

    =

    où αn = ∫ )2( ).cos()(1

    παααπ dnu et βn = ∫ )2( ).sin()(

    αααπ dnu .

    U(r, θ) = π21 αθα

    απ

    drr

    ur∫ +−−

    −)2(

    .²)cos(.21

    )(²).1( = π2

    1 ααπ

    d∫ )2(0 .

    2 + π2

    1 ααθαπ

    dunrn

    r∫ ∑+∞

    =−

    )2( 1

    .).())(cos(.2

    = 2

    0α + π1 ∑

    +∞

    =1n

    nr ∫ −)2( ).()).(cos(π ααθα dun = etc.

    L’interversion de limites vient de la convergence normale de la série trigonométrique (u est bornée).

    5) Montrons que π21 ∫ )2( )².,(π θθ drU = 4

    20α +

    21 ).(

    22

    1

    2kk

    k

    kr βα +∑+∞

    =.

    Cela découle de la première partie appliquée à la série trigonométrique normalement convergente

    U(r, θ) = 2

    0α + ))sin(.)cos(..(1

    θβθα nnr nnn

    n +∑+∞

    =

    Rappelons que les suites (αn) et (βn) sont bornées par ∫ )2( .)(1

    πααπ du .

    6) Identité de Parseval : π21 ∫ )2( )².(π θθ du = 4

    20α +

    21 )(

    22

    1kk

    k

    βα +∑+∞

    =.

  • 22

    • Lorsque r tend vers 1, π21 ∫ )2( )².,(π θθ drU tend vers π2

    1 ∫ )2( )².(π θθ du , par convergence uniforme. Plus précisément, si l’on munit l’espace E des fonctions continues 2π-périodiques du produit scalaire ( f | g ) = π2

    1 ∫ )2( ).()(π θθθ dgf et de la norme associée,

    | || U(r, . ) ||2 − || u ||2 | ≤ || U(r, . ) − u ||2 ≤ || U(r, . ) − u ||∞ → 0.

    • D’autre part, 4

    20α +

    21 ).(

    22

    1

    2kk

    k

    kr βα +∑+∞

    = tend vers

    420α +

    21 )(

    22

    1kk

    k

    βα +∑+∞

    = quand r tend vers 1, par

    associativité de bornes supérieures. En effet, dans [0, +∞] :

    sup 0

  • 23

    b) On note Pr(θ) sa somme. Calculer cn(Pr) pour tout n ∈ Z. Que vaut ∫ )2( ).(21

    πθθπ dPr ?

    c) Montrer que Pr(θ) = ²cos21²1

    rrr

    +−−

    θ . En déduire les intégrales ∫ +−−

    )2().cos(.

    ²cos21²)1(1

    πθθθπ dnrr

    r.

    d) Variations de Pr(θ) sur [−π, π]. Représenter sur un même graphe Pr pour r ∈ {¼ , ½ , ¾}.

    e) Etudier la limite simple Pr(θ) lorsque r → 1−0. Domaines de convergence uniforme ?

    Pour α ∈ ]0, π[, calculer limr→1−0 π21 ∫

    +

    α

    αθθ dPr ).( .

    3. Régularisation.

    a) Soit f un élément de E. On pose pour r ∈ ]0, 1[, gr(x) = π21 ∫ +−

    −−)2(

    .²cos.21

    ²1)(π

    dtrtr

    rtxf .

    Quelle est la série de Fourier de gr(x) ? Quel lien gr(x) a-t-elle avec sa série de Fourier ?

    b) Montrer que lorsque r → 1−0, gr(x) converge uniformément vers f sur R.

    c) Soit f un élément de E de classe Ck. Montrer que, lorsque r → 1−0, gr

    (p) converge uniformé-

    ment vers f(p)

    sur R, pour 0 ≤ p ≤ k.

    d) Déduire de b) que toute fonction f ∈ E est limite uniforme de polynômes trigonométriques.

    e) Montrer que Tr : f → gr est un endomorphisme continu de E. Quelles sont ses valeurs et ses vecteurs propres ?

    4. Formes linéaires positives sur E.

    On note K l’ensemble des fonctions f ∈ E à valeurs réelles ≥ 0. Une forme linéaire L sur E est dite positive si : ∀f ∈ K L(f) ≥ 0. Soit L une forme linéaire positive sur E.

    a) Montrer que si f ∈ E est à valeurs réelles, alors L(f) ∈ R et | L(f) | ≤ L(| f |) ≤ L(1).|| f ||∞.

    b) Soient f et g deux éléments de E. Montrer que | L( gf. ) |2 ≤ L( | f |2 ).L( | g |2 ). c) En déduire que ∀f ∈ E | L(f) | ≤ L(1).|| f ||∞ , puis que L est continue pour la norme || f ||∞.

    5. Fonctions de type positif.

    Une fonction ϕ : Z → C est dite de type positif si elle vérifie la propriété suivante :

    (P) ∀k ∈ N* ∀(z1, z2, …, zk) ∈ Ck

    ∑∑= =

    −k

    p

    k

    q

    qp zzpq1 1

    .).(ϕ ∈ R+.

    Dans tout ce qui suit, ϕ désigne une fonction de type positif et r un réel ∈ ]0, 1[.

    a) Montrer que : i) ϕ(0) ∈ R+ . ii) ∀n ∈ Z ϕ(−n) = )(nϕ iii) ∀n ∈ Z | ϕ(n) | ≤ ϕ(0).

    b) Montrer que, pour tout réel x, la série de terme général Re(ϕ(n)e−inx).rn (n ∈ N*) converge, et

    que l’application Φr , définie par Φr(x) = ϕ(0) + 2∑+∞

    =

    1

    ).)(Re(n

    ninx renϕ , est élément de E.

    c) Montrer que Φr est élément de K.

    d) Soit Lr l’application définie sur E par Lr(f) = π21 ∫ Φ)2( ).()(π dtttf r .

    Montrer que Lr est une forme linéaire positive sur E.

  • 24

    e) Montrer que, pour toute f ∈ E, la série nn

    n rfcn )()(∑+∞

    −∞=ϕ est convergente, et calculer sa somme en

    fonction de Lr et f.

    f) Montrer que ∀f ∈ E ∀r, s ∈]0, 1[ Lr(Ps ∗ f) = Ls(Pr ∗ f) .

    g) Montrer que ∀f ∈ E ∀ε > 0 ∃η ∈ ]0, 1[ ∀r, s ∈ [η, 1[ | Lr(f) − Ls(f) | ≤ ε .

    En déduire que, pour toute f ∈ E, limr→1,r < 1 Lr(f) existe. On la note L(f) = lim r→1,r < 1 Lr(f).

    h) Montrer que L est une forme linéaire positive sur E, et que, pour tout n ∈ Z, L(en) = ϕ(n).

    i) Montrer que L est la seule forme linéaire continue sur E telle que, pour tout n ∈ Z, L(en) = ϕ(n).

    j) Montrer que, si M est une forme linéaire positive sur E, alors l’application ψ : Z → C définie par ψ(n) = M(en), est de type positif. k) Récapituler le théorème obtenu (dû à S. Bochner).

    __________ Solution : noyau d’Abel-Poisson

    1) L’algèbre de convolution E.

    a) L’application f ∗ g est élément de E, en vertu du théorème de continuité des intégrales à paramètres sur les segments : la fonction (x, t) ∈ R×[0, 2π] → f(x − t).g(t) ∈ C est continue, donc séparément continue, et bornée. De plus f ∗ g est 2π-périodique. Enfin (f, g) ∈ E×E → f ∗ g ∈ E est bilinéaire, et commutative en vertu du chgt de variable s = x – t . Remarque : Si f est continue et g réglée, f ∗ g est continue, en vertu du théorème de convergence dominée. Mieux, même : si f et g sont réglées, f ∗ g est encore continue, mais, pour montrer cela, il faut supposer d’abord f en escaliers, puis passer à la limite.

    b) Montrons que ∀n ∈ Z cn( f ∗ g) = cn(f).cn(g). Cela découle du théorème « de Fubini » relatif aux intégrales doubles sur les rectangles :

    cn(f ∗ g) = π21 ∫ −)2( ).)(*(π dxxgfe

    inx = ²4

    1π ∫ ∫ −

    −)2( )2(

    ).()(π π

    dtdxtgtxfe inx

    = ²4

    1π ∫ ∫

    −−− −)2(

    int)(

    )2().().(

    π πdtdxtgetxfe txin

    = π21 ∫ ∫ −−− −

    π π

    π2

    0

    2

    0

    int)( ).().).(21( dttgedxtxfe txin

    = π21 ∫ ∫ −−

    π π

    π2

    0

    2

    0

    int ).().).(21( dttgedyyfe iny = cn(f ).cn(g).

    c) Montrons que ∗ est associative et sans élément neutre. Soient f, g, h trois éléments de E. Il découle aussitôt de b) que (f ∗ g) ∗ h et f ∗ (g ∗ h) ont mêmes coefficients de Fourier. Elles sont égales, en vertu de l’injectivité de l’application f → (cn(f)), elle-même conséquence de la formule de Parseval.

    Si E admettait un élément neutre ε pour ∗ , on aurait cn(f) = cn(ε ∗ f) = cn(ε).cn(f) pour toute f ∈ E.

  • 25

    En particulier, cn(en) = cn(ε) ∗ cn(en) , donc cn(ε) = 1 pour tout n ∈ Z. Or aucune fonction continue ne peut avoir tous ses coefficients de Fourier égaux à 1, car la suite constante égale à 1 n’est pas de carré sommable.

    d) Si f est un polynôme trigonométrique, il en est de même de f ∗ g. Par linéarité, il suffit de montrer cette affirmation si f = en , où en(x) = e

    inx.

    Or en ∗ f = cn(f).en car (en ∗ f )(x) = π21 ∫ −)2(

    )( ).(π

    dttfe txin = π2inxe∫ −)2(

    int ).(π

    dttfe = cn(f).en(x).

    e) Si f est de classe Ck, il en est de même de f ∗ g.

    Chacune des fonctions (x, t) ∈ R×[0, 2π] → f (p)(x − t).g(t) ∈ C , 0 ≤ p ≤ k, est continue, donc séparé-ment continue, et bornée. Par suite, f ∗ g est de classe Ck et ( f ∗ g)(p) = f (p) ∗ g .

    2. Noyau de Poisson.

    a) La série trigonométrique ∑+∞

    −∞=n

    nr .einθ = 1 + 2∑+∞

    =1)cos(.

    n

    n nr θ est normalement, donc absolument et

    uniformément convergente, sur R, car | rn.cos(nθ) | ≤ rn .

    b) Coefficients de Fourier de Pr(θ). On sait qu’une série trigonométrique uniformément convergente est la série de Fourier de sa somme.

    Du coup, pour tout n ∈ Z, cn(Pr) = r|n|

    . En particulier, ∫ )2( ).(21

    πθθπ dPr = c0(Pr) = 1 .

    c) Calcul de Pr(θ).

    Pr(θ) = 1 + 2 Re ∑+∞

    =1.

    n

    inn er θ = 1 + 2 Re θθ

    i

    i

    rere−1 = 1 + 2 Re ²cos21

    )1(rr

    rere ii

    +−− −

    θθθ

    = 1 + 2 ²cos21

    ²cosrr

    rr+−

    −θ

    θ = ²cos21

    ²1rr

    r+−

    −θ .

    On en déduit les coefficients de Fourier trigonométriques en cos (ceux en sin sont nuls) :

    ∫ +−−

    )2().cos(.

    ²cos21²)1(1

    πθθθπ dnrr

    r = 2 r

    n , pour n ∈ N.

    d) Variations de Pr(θ) sur [−π, π].

    θ → 1 – 2rcos θ + r2 décroit de (1 + r)2 à (1 − r)2 sur [−π, 0], et croit de (1 − r)2 à (1 + r)2 sur [0, π].

    Représentation graphique avec Maple : > P:=(r,t)->(1-r^2)/(1-2*r*cos(t)+r^2); > with(plots):p:=r->plot(P(r,t),t=-Pi..Pi,color=COLOR(HUE,r), numpoints=500,thickness=2):display([seq(p(k/10),k=0..8)]); > q:=r->plot(P(r,t),t=-3*Pi..3*Pi,color=COLOR(HUE,r), numpoints=1000,thickness=2):display([seq(q(k/10),k=0..8)]);

    e) Limite simple et uniforme de Pr(θ) lorsque r → 1−0 ; concentration de masse.

    θ −π 0 +π

    Pr(θ)

    rr

    +−

    11

    rr

    −+

    11

    rr

    +−

    11

  • 26

    Lorsque r → 1−0, Pr(θ) → 0 pour θ ∉ 2πZ, Pr(θ) → +∞ pour θ ∈ 2πZ . La convergence est uniforme sur les segments [α, 2π−α], 0 < α < π, et sur leurs translatés. On en déduit que, pour tout α ∈ ]0, π[ :

    lim r→1−0 π21 ∫

    π

    αθθ dPr ).( = 0 , donc lim r→1−0 π2

    1 ∫+

    α

    αθθ dPr ).( = 1.

    3. Régularisation.

    a) Soient f ∈ E, r ∈ [0, 1[, gr(x) = π21 ∫ +−

    −−)2(

    .²cos.21

    ²1)(π

    dtrtr

    rtxf = ( f ∗ Pr )(x) = ( Pr ∗ f )(x).

    En vertu de 1.b), (∀n ∈ Z) cn(gr) = cn(f).r|n|

    . Ainsi gr(x) a pour série de Fourier ∑+∞

    −∞=n

    inxnn erfc .).( .

    gr est de classe C∞

    en vertu de 1.d), donc on a égalité avec convergence normale :

    gr(x) = ( Pr ∗ f )(x) = ∑+∞

    −∞=n

    inxnn erfc .).( = 2)(0 fa + ∑

    +∞

    =+

    1

    ))sin().()cos().(.(n

    nnn nxfbnxfar

    b) Montrons que lorsque r → 1−0, gr(x) converge uniformément vers f sur R.

    gr(x) – f(x) = ( f ∗ Pr )(x) − f(x) = π21 ∫

    +

    −−−

    π

    π)]()([ xftxf .Pr(t).dt

    = π21 ∫

    +

    −−−

    α

    α)]()([ xftxf .Pr(t).dt + π2

    1 ∫ ≤≤ −−πα t r dttPxftxf ).()].()([

    D’où | gr(x) − f(x) | ≤ π21 ∫

    +

    −−−

    α

    α)()( xftxf .Pr(t)dt + π2

    1 ∫ ≤≤ −−πα t r dttPxftxf ).(.)()(

    ≤ π21 ∫

    +

    −−−

    α

    α)()( xftxf .Pr(t)dt + π2

    1 2.|| f ||∞ ∫ ≤≤ πα t r dttP ).( . Pour l’instant, α est un réel quelconque compris entre 0 et π. Il est temps de prendre notre ε ! Soit ε > 0 . f étant continue 2π-périodique est uniformément continue sur R. On peut donc choisir α ∈ ]0, π[ tel que ∀(u, v) ∈ R2 | u − v | ≤ α ⇒ | f(u) − f(v) | ≤ ε. Dès lors, pour tout réel x :

    | gr(x) − f(x) | ≤ πε

    2 ∫+

    α

    αdttPr ).( + π

    1 || f ||∞ ∫ ≤≤ πα t r dttP ).(

    ≤ πε

    2 ∫+

    π

    πdttPr ).( + π

    1 || f ||∞ ∫ ≤≤ πα t r dttP ).( = ε + π1 || f ||∞ ∫ ≤≤ πα t r dttP ).(

    αααα étant ainsi choisi, il existe r0 tel que, pour r0 ≤ r < 1, π1 ∫ ≤≤ πα t r dttP ).( < ε.

    Alors, pour tout x, | gr(x) − f(x) | ≤ ε ( 1 + || f ||∞ ) . cqfd.

    Remarque : On peut montrer que si f est réglée 2π-périodique, gr(x) converge simplement vers (f(x+0) + f(x−0))/2 quand r → 1−0.

    c) Soit f ∈ E de classe Ck. Alors, quand r → 1−0, gr(p)

    (x) converge uniformément vers f(p)

    sur R, pour tout 0 ≤ p ≤ k. Il suffit d’appliquer ce qui précède à f et à ses dérivées.

    d) Une preuve du théorème de Weierstrass trigonométrique.

    Toute fonction f ∈ E est limite uniforme de polynômes trigonométriques. En effet, f est limite uniforme de gr, laquelle est limite uniforme de polynômes trigonométriques, à

    savoir les ∑−=

    k

    kn

    inxnn erfc .).( . Conclure par idempotence de l’adhérence.

    Remarque : Le noyau de Poisson permettrait de retrouver d’autres résultats du cours :

    • Si f ∈ E a tous ses coefficients de Fourier nuls, alors f est nulle.

  • 27

    En effet, les fonctions gr = Pr ∗ f sont alors toutes nulles, donc leur limite f l’est aussi. • Plus généralement, la formule de Parseval pour les fonctions f ∈ E. C’est précisément l’objet du problème précédent…

    e) Etude des applications Tr : f → gr = Pr ∗ f . Elles sont linéaires, et continues car || Tr( f ) ||∞ ≤ || Pr ||1 . || f ||∞ = || f ||∞ . De surcroît, Tr(1) = 1, donc ||| Tr ||| = 1.

    Valeurs et vecteurs propres. Soit ( λ, f ) un couple d’éléments propres de Tr : f ≠ 0 et Tr(f) = λ.f . Alors pour tout n ∈ Z, cn(Tr(f)) = cn (Pr ∗ f) = cn(Pr).cn(f) = r

    |n|.cn(f) = λ.cn(f) .

    Si λ ∉ { r|n| ; n ∈ Z } = { r n ; n ∈ N }, tous les cn(f) sont nuls, donc f est nulle : impossible. Donc λ ∈ { rn ; n ∈ N }. Si λ = 1, on trouve cn(f) = 0 pour n ≠ 0, donc f est constante. Si λ = rn , n ∈ N*, ck(f) = 0 pour k ≠ ± n, donc f(x) = a.e

    inx + b.e

    −inx = c.cos(nx) + d.sin(nx).

    4. Formes linéaires positives sur E.

    L’ensemble K des fonctions f ∈ E à valeurs réelles ≥ 0 est un cône convexe fermé de E. a) Restriction de L aux fonctions à valeurs réelles.

    Soit f ∈ E à valeurs réelles. Ecrivons f = f

    + − f−, où f+ = sup( f , 0) et f− = − inf( f , 0) sont continues à valeurs ≥ 0.

    On en déduit aussitôt que L(f ) = L(f+) − L(f−) est réel.

    De plus si f et g sont réelles, f ≤ g ⇒ L(f) ≤ L(g) et, par suite : − || f ||∞.1 ≤ − | f | ≤ f ≤ | f | ≤ || f ||∞.1 implique | L(f) | ≤ L( | f | ) ≤ L(1).|| f ||∞ .

    b) Montons que ∀(f, g) ∈ E×E | L( gf. ) |2 ≤ L( | f |2 ).L( | g |2 ). Je dis que l’application Φ : (f, g) ∈ E×E → L( gf. ) ∈ C est une forme sesquilinéaire hermitienne

    positive sur E. La symétrie hermitienne découle de ce que L(f ) = )(fL (passer par partie réelle et imaginaire). Il reste à appliquer Cauchy-Schwarz.

    c) Montrons que ∀f ∈ E | L(f) | ≤ L(1).|| f ||∞ . Faisons f = 1 en b). Il vient |L(g)|2 ≤ L(1).L(| g |2) ≤ L(1).L(1).|| g2 ||∞ = L(1)

    2.|| g

    ||∞

    2 , en vertu de a).

    Donc | L(g) | ≤ L(1).|| g ||∞ . cqfd. Par suite, L est continue pour la norme uniforme || f ||∞, de norme triple ||| L ||| = L(1), car il y a égalité pour f = 1.

    5. Fonctions de type positif.

    Soit ϕ une fonction quelconque de Z dans C. Associons-lui la suite des matrices d’ordre k :

    Ak =

    −−

    −−−

    )0(...)2()1(............

    )2(...)0()1()1(...)1()0(

    ϕϕϕ

    ϕϕϕϕϕϕ

    kk

    kk

    ∈ Mk(C).

    ϕ est de type positif ssi, pour tout vecteur-colonne Z ∈ Ck , ∑∑= =

    −k

    p

    k

    q

    qp zzpq1 1

    .).(ϕ = t Z Ak Z ∈ R+.

    a) Premières propriétés des fonctions de type positif.

    i) ϕ(0) ∈ R+ . Il suffit de prendre k = 1 et z1 = 1. ii) ∀n ∈ Z ϕ(−n) = )(nϕ , autrement dit les matrices An sont hermitiennes positives. En effet pour tout Z ∈ Cn , t Z An Z =

    tZ

    tAn Z =

    t Z t nA Z , en transposant, puis en conjuguant.

  • 28

    On en déduit que An = t

    nA par la formule de dédoublement des variables relative aux formes sesqui-linéaires 1.

    iii) ∀n ∈ Z | ϕ(n) | ≤ ϕ(0). La sous-matrice

    )0()()()0(

    ϕϕϕϕ

    nn

    de An est aussi hermitienne positive.

    Ses valeurs propres sont réelles ≥ 0, ainsi que son déterminant. Cqfd.

    NB : 1) Les fonctions de type positif forment un cône convexe fermé par convergence simple. Si ϕ et ψ sont de type positif, il en est de même de ϕ + ψ, de λϕ pour λ ≥ 0, et de ϕ’(n) = ϕ(−n). 2) Exemples de fonctions de type positif : − la fonction constante égale à 1, − les fonctions ϕk (k ∈ Z) définies par ϕk(n) = e

    ink .

    − la fonction δ(0) = 1, δ(n) = 0 pour n ≠ 0. − l’exemple fondamental sera donné en j).

    b) Les fonctions Φr. Pour x ∈ R, la série de terme général Re(ϕ(n) e−inx ).rn (n ∈ N*) est absolument convergente, car | Re(ϕ(n) e−inx ).rn | ≤ | ϕ(n) e−inx |.rn ≤ ϕ(0).rn .

    L’application Φr, définie par : Φr(x) = ϕ(0) + 2∑+∞

    =

    1

    ).)(Re(n

    ninx renϕ = ∑+∞

    −∞=

    n

    ninx ren .)(ϕ

    est élément de E, car la majoration précédente montre qu’il y a convergence normale.

    c) Montrons que Φr est élément de K.

    Φr est à valeurs réelles, car )(xrΦ = ∑+∞

    −∞=

    n

    ninx ren .)(ϕ = ∑+∞

    −∞=

    −−n

    ninx ren .)(ϕ = ∑+∞

    −∞=n

    ninx ren .)(ϕ = Φr(x).

    Reste à montrer que Φr est à valeurs ≥ 0. Montrons d’abord le résultat général suivant :

    Lemme : Toute suite (zp)p≥1 sommable de complexes est de carré sommable, et la suite double

    (ϕ(q−p) ). qp zz est sommable.

    En effet, d’une part, |zp|2 ≤ |zp| , car à partir d’un certain rang |zp| ≤ 1 (car (zp) tend vers 0) ;

    D’autre part, | ϕ(q − p). qp zz. | ≤ ϕ(0).|zp|.|zq| , suite double sommable.

    Dès lors, par pliage :

    S =∑∑+∞

    =

    +∞

    =−

    1 1

    .).(p q

    qp zzpqϕ = ϕ(0)∑+∞

    =1²

    p

    pz + 2 Re∑>

    −pq

    qp zzpq .).(ϕ = ϕ(0)∑+∞

    =1²

    p

    pz + 2 Re∑∑+∞

    =

    +∞

    =+

    1 1

    .).(p n

    npp zznϕ ,

    et ce réel est ≥ 0 par passage à la limite. Appliquons ce résultat à la famille zp = e

    −ipx.r

    p−1, qui est sommable. Il vient :

    S = ϕ(0)∑+∞

    =1²

    p

    pz + 2 Re ∑∑+∞

    =

    +∞

    =+

    1 1

    .).(p n

    npp zznϕ = ²1)0(

    r−ϕ

    + 2 Re ∑ ∑+∞

    =

    +∞

    =

    −−

    1 1

    )1(2 ).(p n

    ninxp renr ϕ

    = ²1)0(

    r−ϕ

    + ²1

    2r− Re ∑

    +∞

    =

    1

    .).(n

    ninx renϕ ≥ 0 . cqfd.

    d) On en déduit aussitôt que Lr est une forme linéaire positive sur E.

    Si f est à valeurs ≥ 0, il en est de même de f.Φr, donc Lr(f) = π21 ∫ Φ)2( ).()(π dtttf r ≥ 0 .

    Il résulte de 4) que Lr est continue de norme triple ||| Lr ||| = Lr(1) = c0(Φr) = ϕ(0).

    e) La série n

    n

    n rfcn )()(∑+∞

    −∞=ϕ converge absolument, car | ϕ(n).cn(f).r

    |n| | ≤ ϕ(0).|| f ||∞. r

    |n| .

    1 En fait, si Φ est une forme sesquilinéaire sur un C-ev telle que (∀x) Φ(x, x) ∈ R, alors Φ est hermitienne. En effet, Ψ(x, y) → ),( xyΦ est aussi sesquilinéaire et (∀x) (Φ − Ψ)(x, x) = 0 donc Φ = Ψ par dédoublement.

  • 29

    Lr(f) = π21 ∫ Φ)2( ).()(π dtttf r = π2

    1 ∫ Φ)2( ).(.)(π dttftr , car Φr est à valeurs réelles.

    = )(.)( fccn

    nrn∑+∞

    −∞=Φ = n

    n

    n rfcn )()(∑+∞

    −∞=ϕ , par Parseval.

    f) Si f et g sont deux éléments de E, on déduit de ce qui précède que :

    Lr( f ∗ g ) = n

    n

    n rgfcn )()( ∗∑+∞

    −∞=ϕ = nn

    n

    n rgcfcn )()()(∑+∞

    −∞=ϕ .

    En particulier Lr( Ps ∗ f ) = nn

    n

    n rsfcn )()(∑+∞

    −∞=ϕ = Lrs(f) = Ls( Pr ∗ f ) .

    g) Montrons que ∀f ∈ E ∀ε > 0 ∃η ∈ ]0, 1[ ∀r, s ∈ [η, 1[ | Lr(f) − Ls(f) | ≤ ε .

    Diabolique ! On a : Lr(f) − Ls(f) = Lr(f) − Lr(Ps ∗ f) + Ls(Pr ∗ f) − Ls(f)

    Donc | Lr(f) − Ls(f) | ≤ | Lr(f) − Lr(Ps ∗ f) | + | Ls(Pr ∗ f) − Ls(f) |

    ≤ ϕ(0) [ || f − ( Ps ∗ f ) ||∞ + || ( Pr ∗ f ) − f ||∞ ] .

    Il reste à choisir η ∈ ]0, 1[ tel que ∀u ∈ [η, 1[ || ( Pu ∗ f ) − f ||∞ ≤ ε …

    On en déduit que r ∈ ]0, 1[ → Lr(f) satisfait au critère de Cauchy fonctionnel au voisinage de 1. Elle a donc une limite quand r tend vers 1 par valeurs < 1.

    h) L est une forme linéaire positive sur E, comme limite simple de formes linéaires positives. Elle est donc continue de norme triple ≤ ϕ(0) (nul besoin de recourir à Banach-Steinhaus). De plus, pour tout n ∈ Z, L(en) = ϕ(n).

    En effet, pour tout r et tout n : Lr(en) = ∫ Φπ

    π2

    0

    int ).(21 dtte r = c−n(Φr) = ϕ(n).

    i) Montrons que L est la seule forme linéaire continue sur E telle que, pour tout n∈Z, L(en) = ϕ(n).

    Si deux formes linéaires continues sur E coïncident en les en, elles coïncident sur les polynômes trigonométriques, donc sur les fonctions continues, qui sont limites uniformes de polynômes trigono-métriques.

    j) Réciproque. Soit M une forme linéaire positive sur E.

    L’application ψ : Z → C définie par ψ(n) = M(en) est de type positif.

    En effet ∑∑= =

    −k

    p

    k

    q

    qp zzpq1 1

    .).(ψ = ∑∑= =

    k

    p

    k

    q

    qppq zzeM1 1

    .).( = M (∑∑= =

    k

    p

    k

    q

    qpqp zez1 1

    .. ) ∈ R+ ,

    car ∑∑= =

    k

    p

    k

    q

    qpqp zez1 1

    .. est un polynôme trigonométrique à valeurs ≥ 0 :

    (∑∑= =

    k

    p

    k

    q

    qpqp zez1 1

    .. )(x) = ∑∑= =

    −k

    p

    k

    q

    qxpqi

    p zez1 1

    )( .. = | iqxk

    q

    q ez.1∑

    = | 2 .

    k) Récapitulons le théorème obtenu, dû à S. Bochner (1932) :

    Théorème : i) Les formes linéaires positives L sur E sont continues pour la norme uniforme et telles que ||| L ||| = L(1).

    ii) Si L est une forme linéaire positive sur E, l’application ϕ : Z → C définie par ϕ(n) = L(en) est de type positif.

    iii) Réciproquement, pour toute forme linéaire positive L sur E, il existe une unique fonction ϕ : Z → C de type positif telle que ϕ(n) = L(en) pour tout n.

  • 30

    Annexe Maple : exemples de régularisation par le noyau de Poisson On peut régulariser non seulement des fonctions continues mais aussi des fonctions réglées 2π-périodiques à l’aide du noyau de Poisson, comme le montrent les exemples ci-dessous : onde carrée, toit d’usine, quinconce. Il y a alors convergence simple vers la demi-somme des limites à droite et à gauche.

    > with(plots): > f:=x->piecewise(0 p:=plot(f(x),x=-Pi..Pi,thickness=2,color=black):q:=r->plot(g(r,10,x),x=-Pi..Pi,color=COLOR(HUE,r),thickness=2): > display({p,seq(q(u/10),u=0..9)});

    > with(plots): > f:=x->piecewise(0 p:=plot(f(x),x=-Pi..Pi,thickness=2,color=black):q:=r->plot(g(r,10,x),x=-Pi..Pi,thickness=2,color=COLOR(HUE,r)): > display({p,seq(q(u/10),u=0..9)});

    > with(plots): > f:=x->abs(x-2*Pi*round(x/(2*Pi))); > g:=(r,n,x)->Pi/2-4/Pi*sum(cos((2*k+1)*x)*r^(2*k+1)/(2*k+1)^2,k=0..n);

    := g → ( ), ,r n x − 12

    π4

    ∑ = k 0

    n ( )cos ( ) + 2 k 1 x r( ) + 2 k 1

    ( ) + 2 k 1 2

    π

    > p:=plot(f(x),x=-3*Pi..3*Pi,thickness=2,color=black):q:=r->plot(g(r,10,x),x=-3*Pi..3*Pi,thickness=2,color=COLOR(HUE,r)): > display({p,seq(q(u/10),u=0..9)});

  • 31

    Références :

    W. Rudin : Analyse réelle et complexe, p. 106 et 216 G. Chilov : Analyse mathématique, t. 2, p. 203 V. Smirnov : Cours de math sup, t. 2, p. 625 H. Cartan : Fonctions analytiques, p. 129 G. Choquet : Lectures notes on analysis, t. 2, p. 101 R. E. Edwards : Functional Analysis, § 10. 3, p. 715 Problèmes de concours : ENSAE 1976, RMS 1976 p. 76 et 248 X M’ 1979, 1ère épreuve ENSI 1984, 1ère épreuve, RMS sept 1984, p. 80 X MP* 2007, 1ère épreuve ( ici r = e−t , t > 0 ) _________

    Problème 7 : Noyaux de Fourier, Féjer, Jackson On note CCCC l’espace vectoriel des fonctions continues 2π-périodiques de R dans C. Pour toute f ∈ E, on note ∫ )2( ).(π dttf l’intégrale de f sur tout segment de longueur 2π, et

    cn( f ) = π21 ∫ −)2(

    int ).(π

    dttfe ( n ∈ Z ) les coefficients de Fourier de f.

    CCCC est muni des trois normes || f ||∞ = supx∈R | f(x) | , || f ||1 = π21 ∫ )2( .)(π dttf et || f ||2 = )( ff ,

    où ( f | g ) = π21 ∫ )2( ).(.)(π dttgtf est le produit scalaire hermitien usuel sur CCCC .

    Pour tout p ∈ Z, on note ep la fonction : x → eipx

    . On désigne par E le sous-espace vectoriel de CCCC

    engendré par les ep, et, pour tout n ∈ N, par En le sous-espace de E engendré par les ep, |p| ≤ n.

    A. Approximation par la méthode de Fourier.

    1) Soit f ∈ CCCC . Prouver que || f ||1 ≤ || f ||2 ≤ || f ||∞ .

    2) Convolution. Pour tout couple ( f , g ) d’éléments de CCCC , on note f ∗ g la fonction définie par :

    ( f ∗ g )(x) = π21 ∫ −)2( ).()(π dttgtxf .

    a) Montrer que f ∗ g est élément de CCCC , que f ∗ g = g ∗ f , et que :

    || f ∗ g ||∞ ≤ || f ||∞.|| g ||1 et || f ∗ g ||∞ ≤ || f ||2.|| g ||2 .

    b) Soit f ∈ CCCC . Montrer que (∀p ∈ Z) f ∗ ep = cp( f ).ep. En déduire que ∀h ∈ En f ∗ h ∈ En .

    c) Soit ( f , g ) un couple d’éléments de CCCC . Montrer que ∀p ∈ Z cp( f ∗ g ) = cp( f ).cp( g ).

    3) Sommes de Fourier.

    On appelle somme de Fourier à l’ordre n de f ∈ CCCC , Sn( f ) = ∑≤np

    pp efc ).( = f ∗ sn , où sn = ∑≤np

    pe .

  • 32

    a) Montrer que (ep)|p| ≤ n est une base orthonormale de En.

    b) Interpréter géométriquement l’application Sn : CCCC → En .

    4) Etude d’un exemple. On note γ la fonction définie par γ(t) = | sin 2t | .

    a) Développer γ en série de Fourier. Montrer que γ(x) = π2 − π

    4 ∑+∞

    = −1 1²4)cos(

    p ppx

    .

    b) Etablir ∀n || γ − γ ∗ sn ||∞ = | γ(0) − ( γ ∗ sn )(0) | = π2

    121+n .

    5) Majoration de la norme de Sn.

    Si U est un endomorphisme de CCCC continu pour la norme || ||∞, on définit sa norme par :

    || U || = sup { || U( f ) ||∞ ; || f ||∞ ≤ 1 }.

    a) Montrer que Sn est continu et que || Sn || ≤ || sn ||1.

    b) Etablir que ∀t ∉ 2πZ sn(t) = )2sin()2)12sin((

    ttn+

    (1).

    c) Prouver que u → u

    usin

    est bornée sur ] 0, 2π ] ; soit ρ sa borne supérieure.

    Montrer que ∀n ∈ N || sn ||1 = ∫π

    π 0 .)(.1 dttsn ≤ π

    ρ2∫

    + π)21(

    0.

    sinndy

    yy

    .

    d) Etablir ∀ X ≥ 1 ∫X

    dyy

    y0

    .sin

    ≤ 1 + ln X.

    e) Prouver finalement que ∃µ > 0 ∀n ≠ 0 || Sn || ≤ µ.ln(n + 1) .

    6) Minoration de cette norme.

    Pour tout n ∈ N, on note γn la fonction 2π-périodique paire telle que ∀t ∈ [0, π] γn(t) = sin(2n+1) 2t .

    a) Développer γn en série de Fourier. En déduire ( γn ∗ sn )(0) = π2 ∑

    = +n

    q q

    2

    0 121 . Equivalent en +∞ ?

    b) Prouver finalement que ∃ν > 0 ∀n ∈ N* || Sn || ≥ ν.ln(n + 1).

    B. Approximation par la méthode de Féjer.

    Cette méthode consiste à considérer la moyenne arithmétique des sommes de Fourier. A cet effet on

    pose, pour tout n ∈ N, kn = 11+n ∑=

    n

    p

    ps0

    et, pour toute f ∈ CCCC , Kn( f ) = f ∗ kn (2)

    1) Calcul de la norme de l’endomorphisme Kn.

    a) A l’aide de (1), montrer que