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Prog en ligne 2017 10 26 Aranjuez - Jacques Mercierorchestrenational-lorraine.fr/wp-content/uploads/2017/11/Prog-en... · établie par le légendaire Andrès Segovia, transformant

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Programme Joaquín Turina La Procesíon del Rocío La Oración del Torero Joaquín Rodrigo Concerto d’Aranjuez ________ Joaquín Turina Sinfonía sevillana Nikolaï Rimski-Korsakov Capriccio espagnol

Interprètes José-Miguel Pérez-Sierra direction Liat Cohen guitare Dans le cadre d’Orchestres en Fête !

Vous pouvez télécharger le programme détaillé du concert sur notre site www.orchestrenational-lorraine.fr

L’Orchestre national de Lorraine est administré et soutenu financièrement par un syndicat mixte réunissant la Ville de Metz et la Région Grand Est. Le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Grand Est) participe également à son financement.

 

José-Miguel Pérez-Sierra direction Il est l’un des plus grands chefs espagnols de sa génération. Après l’étude du piano avec un disciple de Claudio Arrau, il travaille la virtuosité musicale et la phénoménologie. José-Miguel Pérez-Sierra obtient son diplôme à 16 ans. En 2005, il fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Galice et en 2006, il dirige Il Viaggio a Reims au Festival Rossini de Pesaro avec l’Orchestre du Théâtre Communal de Bologne, devenant le plus jeune chef d’orchestre dans l’histoire du Festival. Le public et la critique lui réservent une ovation. Depuis, il dirige partout dans le monde avec succès des opéras et des concerts avec les plus grands : Roberto Alagna, Sondra Radvanovsky, Mariella Devia, Ainhoa Arteta, Leo Nucci… En 2018, on le retrouvera au Teatro Real à Madrid pour une production et un enregistrement d’un opéra romantique, Don Fernando el emplazado de Zubiaurre, et il sera de retour au Teatro de la Zarzuela pour Maruxa (A.Vives).

Liat Cohen guitare

Liat Cohen est une pionnière de la renaissance de la guitare classique et de la création contemporaine. Surnommée « princesse de la guitare classique », son jeu est habile, sensuel, délicat, inventif autant que virtuose. Distinguée parmi les meilleurs guitaristes mondiaux, elle est une vraie guitariste perpétuant la grande tradition établie par le légendaire Andrès Segovia, transformant la guitare, instrument intimiste, en un instrument soliste s’imposant aux grandes salles de concert tout en conservant ses nuances délicates et chaleureuses.

                                                                                                                 

Joaquín Turina (1882-1949) La Procesíon del Rocío

Turina est une figure emblématique de la musique moderne espagnole. Son poème symphonique en deux parties, La Procesíon del Rocío, date de la période parisienne du compositeur (1913). Les atmosphères sont vivement contrastées par un morcellement continu de la mélodie et des rythmes. Rocío est un lieu de pèlerinage à proximité de Séville.

Durée : ≈ 8 mn La Oración del Torero

Conçue pour quatuor de luths en 1926, puis remaniée pour quatuor ou orchestre à cordes en 1927, cette pièce évoque la vision d’un torero en prière dans la chapelle jouxtant l’arène, tandis que la foule, exaltée, s’impatiente déjà dans les gradins… Elle est l’une des plus belles inspirations du compositeur, par son caractère de ferveur dépouillée et par l’émotion qu’elle dégage.

Durée : ≈ 9 mn Sinfonía sevillana

I. Panorama II. Sur le fleuve Guadalquivir III. Fête à San Juan de Aznalfarache

Espagne, fascinante mosaïque d’ombre et de lumière, de tradition et de modernité. Joaquin Turina, livre une peinture de la vie à Séville aux couleurs éblouissantes tout à fait étrangères aux « gitaneries » de convention. Créée le 11 septembre 1920 à Madrid, la Symphonie sévillane est le sommet de l’œuvre orchestrale de Turina, inspirée de la ville andalouse qui sert de cadre à une idylle s’exaltant librement dans une atmosphère frémissante. Ses rythmes sont issus d’une véritable tradition populaire.

Durée : ≈ 19 mn

Joaquín Rodrigo (1901-1999) Concerto d’Aranjuez, pour guitare et orchestre Composition : 1939 – Création : 9 novembre 1940, Barcelone, Palau de la Música Catalana, par Regino Sainz de la Maza, dédicataire de l’œuvre, à la guitare, et l’Orchestre philharmonique de Barcelone, sous la direction de César Mendoza Lassalle. I. Allegro con spirito II. Adagio II. Allegro gentile. La cécité qui frappe Joaquín Rodrigo dans sa petite enfance ne l’empêche pas de se consacrer tout jeune à la composition et au piano. En 1924, l’Orchestre symphonique de Valence donne sa première pièce, Juglares. Trois ans plus tard, il part étudier la composition à Paris auprès de Paul Dukas, et y rencontre un autre compositeur espagnol qui devient son ami : Manuel de Falla. Comme lui, Rodrigo reste résolument tourné vers les musiques traditionnelles espagnoles, notamment les danses (fandango, jota, boléro). Quelques titres de ses compositions évoquent aussi son pays natal. Le Concerto d’Aranjuez tire ainsi son nom d’une ville au sud de Madrid abritant un célèbre palais royal. La guitare, qui a trouvé sa forme définitive au XIXe siècle, s’est construite un répertoire classique à partir de cette époque, mais c’est bien la guitare traditionnelle flamenca que Rodrigo honore dans ce concerto. L’écriture au caractère très libre, pleine de rythmes saccadés et d’ornements divers, donne plus l’impression d’une improvisation que d’un moment de bravoure, malgré la virtuosité des interventions de la guitare. Le compositeur jugeait d’ailleurs que le Concerto d’Aranjuez avait trouvé son plus bel interprète en Paco de Lucía.

                                                                                                             

Il écrit ainsi, dans sa Chronique de ma vie musicale : en 1862, « je partis pour deux ou trois ans sur le clipper Almaz (Le Diamant), […] et dus me séparer de Balakirev et interrompre mes activités musicales. Je n’avais pas envie de partir pour l’étranger. Depuis mon entrée dans le cercle de Balakirev je rêvais d’une carrière musicale à laquelle mes amis m’encourageaient aussi. ». Au cours de ce voyage, Rimski-Korsakov parvient heureusement à ne pas laisser la musique de côté. Il poursuit la composition de sa Première Symphonie, entamée avant son départ. Les escales du navire lui offrent par ailleurs de belles découvertes : il se procure à Cadix un recueil de musiques populaires espagnoles (Ecos de España) dont il tirera, vingt-cinq ans plus tard, la matière de son Capriccio espagnol. Dans le premier mouvement (« Alborada », pas de pâle clarté pour évoquer le jour naissant, mais une danse retentissante célébrant dans la joie le lever du soleil. Suivent quelques « Variations » d’inspiration plus nocturne, au cours desquelles un thème passera d’un instrument à l’autre, avant un étoffement progressif de l’orchestration. L’éclatante « Alborada » refait ensuite irruption, dans une version légèrement variée accordant plus de place au violon solo. Un roulement de tambour et une mélodie typiquement espagnole aux cors et trompettes introduisent la « Scène et Chant gitan ». Ce mouvement particulièrement coloré, empli de cadences dont l’une « râpeuse » au violon solo, amène sans transition à l’énergique « Fandango asturiano » enrichi de nouvelles trouvailles dans l’orchestration : castagnettes, violons et violoncelles jouant sans archet à la façon d’une guitare. La mélodie de l’« Alborada » revient une troisième et dernière fois, dans un tempo accéléré qui apporte une touche fiévreuse aux mesures finales. —

Mathilde Serraille Durée ≈ 16 minutes

Le concerto s’ouvre sur un Allegro con spirito, plein d’énergie et de malice, construit sur une formule rythmique obsédante. Les auditeurs qui pensent que le Concerto d’Aranjuez leur est inconnu seront surpris de reconnaître son Adagio : sa mélodie nostalgique a en effet séduit bien des musiciens de tous styles, de Miles Davis à Michel Sardou en passant par Richard Anthony, qui le citèrent simplement ou le reprirent intégralement. Le charme de cette mélodie tient aussi à son exposition par le cor anglais, instrument cousin du hautbois au timbre prisé pour son caractère pastoral et mélancolique. L’Allegro gentile, rondo écrit dans un style de musique de cour, conclut dans un esprit à la fois léger et élégant. Un demi siècle après la création de ce concerto, le roi Juan Carlos anoblit Rodrigo avec un titre rendant hommage à son œuvre la plus célèbre : « marquis des jardins d’Aranjuez ». —

Mathilde Serraille Durée : ≈ 23 mn

Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) Capriccio espagnol (op.34) En 1923, une vague de marins-compositeurs (Jean Cras, Jacques Ibert, Albert Roussel) inspire cette question au critique Adolphe Jullien : « La marine serait-elle, aussi bien que la poésie, sœur de la musique, et n’y aurait-il rien de tel pour développer l’inspiration musicale que de naviguer ? ». Quelques années auparavant, obéissant à sa famille qui le pousse vers une carrière de marin, le jeune Rimski-Korsakov perçoit au contraire son parcours à l’École navale comme une entrave à sa passion pour la musique.

     

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