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LA LOIRE ET SA REGION Actualité Rédaction : 6 Esplanade de France, CS16438, 42964 Saint-Etienne Cedex 9 - 04 77 91 47 47 - Fax : 04 77 91 48 99 - [email protected] 8 LE PROGRES - LUNDI 15 JUILLET 2013 LOI «Ç a marche bien, dans la Loire, la souscription nationale lancée par l’UMP » assure Dino Cinieri. Le président départe- mental de l’Union pour un Mouvement Populaire se dit « touché » par ces « militants et juste sympathisants » qui « spontanément » ont poussé la porte de sa permanence de la 4 e circonscription, tant celle basée à Firminy qu’à Saint-Just-Saint-Rambert. « Certains donnent 10, 50, 80 euros, alors qu’ils ont par- fois peu de moyens financiers mais les petits ruisseaux font les grandes rivières », embraye le député. Même son de cloche à Roanne. « Une vingtaine de personnes ont appelé avant même que la souscription soit lancée », affirme Yves Nico- lin. « Certains ne sont pas for- cément en phase avec le parti mais ils considèrent nécessai- re de ne pas mettre en péril le plus grand parti d’opposi- tion », insiste le député de la 5 e circonscription. La cagnotte gonfle. Mais impossible de faire les comp- tes précisément sur la globali- té de la somme déjà récoltée dans la Loire, affirme Dino Cinieri, le patron de l’UMP Loire. D’autant que certains font directement leur don sur www.u-m-p.org/donner, le site internet créé pour ren- flouer les caisses de l’UMP, après que le conseil constitu- tionnel a confirmé le 4 juillet le rejet du compte de campa- gne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy. L’UMP doit donc se passer de 11 millions d’euros de l’État, soit 50 % du plafond des dépenses électo- rales pour un candidat sélec- tionné au 2 d tour. Une mau- vaise nouvelle. D’autant que le parti a déjà perdu 21 mil- lions d’euros de dotation de l’État après sa défaite aux législatives. Et était déjà for- tement endetté. Aujourd’hui le découvert s’élève à 46 mil- lions d’euros. Les dons sont donc plus que bienvenus. Mais combien ver- seront 7 500 , le maximum autorisé par la loi ? Dans la Loire, aucun des quatre parle- mentaires ne semble enclin à verser cette somme. « Chaque élu est libre de donner ce qu’il veut », juge bon de souligner Dino Cinieri, « mais les dépu- tés ne doivent pas oublier que s’ils ont gagné lors des der- nières législatives, c’est parce l’UMP leur avait donné l’investiture ». À bon enten- deur. Alors combien va-t-il mettre dans la tirelire ? « Je n’ai pas arrêté de somme mais je donnerai à la hauteur de mon amitié pour Nicolas Sarkozy », lâche, la main sur le cœur, Dino Cinieri. Une boutade du filloniste ? Pas sûr. Bernard Fournier n’est guère plus disert. Le sénateur fera « un geste significatif car dans cette situation, il faut se montrer solidaire » mais il n’a pas « encore déterminé le montant ». En revanche, Yves Nicolin fait preuve d’une totale transpa- rence. Si le député roannais a déjà fait un don, il envisage d’en refaire un second pour un total de l’ordre de 1 000 ». 7 500 , M. Nicolin affirme « ne pas en avoir les moyens ». C’est peut-être sur- tout qu’il ne pourrait pas envisager une défiscalisation de la globalité de cette somme. Tout don à un parti politique ouvre le droit à une réduction d’impôt de 66 %. Mais dans la limite de 7 500 par person- ne. Or, Yves Nicolin verse, comme l’ensemble des parle- mentaires UMP, environ 500 par mois au parti. Soit 6 000 annuels. Et peut-être fait-il aussi un don à une association. Alors, il ne peut verser qu’un millier d’euros pour atteindre la somme maximum de 7 500 . Ce n’est pas ce seuil limite qui rend Paul Salen perplexe sur sa participation à la souscrip- tion. Mais il estime « verser chaque mois, au parti, une somme conséquence (les fameux 500 , N.D.L.R.) ». Il rapporte, en outre, à l’UMP, chaque année jusqu’en 2017, un petit pactole de presque 38 000 issu des 22 618 voix obtenues pour la 1 er tour des législatives du 10 juin 2012 (lire ci-dessous). Plus une enveloppe annuelle de 41 224 que reçoit chaque parti par député dans l’hémi- cycle « C’est déjà pas mal », estime le député de la 6 e cir- conscription. Le Forézien avoue donc pour l’heure, « comme de nom- breux collègues » rencontrés à l’Assemblée nationale, « s’interroger encore, car je ne suis pas responsable de la mauvaise gestion de l’UMP ». Une observation de ce fillon- niste convaincu qui vise l’actuel président de l’UMP, Jean-François Copé ou son prédécesseur Nicolas Sarko- zy ? Voire les deux ? Véronique Miot Aucun des 4 parlementaires UMP de la Loire ne devrait donner 7500 à son parti Souscription. Suite à l’annulation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy par le conseil constitutionnel, l’UMP a lancé une campagne nationale de dons ouvertes aux militants, sympathisants et bien sûr aux élus. Le point sur les dons dans la Loire, avec les trois députés et le sénateur UMP. « Les petits ruisseaux font les grandes rivières » « Chaque élu est libre de donner ce qu’il veut » Photo Celik Erkul « Je n’ai pas arrêté de somme mais je donnerai à la hau- teur de mon amitié pour N. Sarkozy » Dino Cinieri Député Photo Philippe Vacher « Un geste significatif car, dans cette situation, il faut se montrer solidaire » Bernard Fournier Sénateur Photo Yves Salvat « Faire un don de 7 500 euros ? Je n’en ai pas les moyens » Yves Nicolin Député Les partis politiques tirent une grande partie de leur subside des législatives L’un des enjeux des législatives est le financement des partis politiques. La loi stipule que tous les partis qui ont obtenu au moins 1 % des voix dans plus de 50 circonscriptions obtiennent 1,68 par voix par an durant cinq ans. Or l’UMP a perdu beaucoup de voix le 10 juin 2012. 3,252 millions pour être précis. Et ça lui coûte cher. Si son score en 2007 lui avait permis d’engranger 16,77 millions d’euros, désor- mais il devra se contenter de 11,8 millions d’euros. Mais ce n’est pas la totalité des subsides de ce scrutin. Les formations politiques touchent, en outre, 41 224 annuels sur le mandat par député élu. Soit au total 15 millions d’euros. Ce sont 40 % de moins par rapport à la précédente législature. Après sa défaite aux législatives de juin 2012, l’UMP doit donc se contenter, au total, de 21 millions d’euros de dotation publique soit 14 millions de moins qu’entre 2007 et 2012. Non-respect de la parité : 20 millions en moins dans la caisse sur ce mandat L’UMP n’a présenté que 30 % de femmes aux législatives. Et beaucoup moins dans la Loire, puisque l’UMP n’a présenté qu’une seule candidate sur les six circonscriptions de la Loire, qui n’a pas été élue d’ailleurs, puisque les trois députés de droite sont des hommes. Conséquence : l’UMP doit payer une amende de 4 millions d’euros par an, soit 20 millions sur le mandat. Il n’est pas le seul parti à être sanctionné : si le PS perd beaucoup moins, il perdra tout de même 7 000 000 entre 2012 et 2017. Mais toujours des dons et des cotisations Si Jean-François Copé annonce 4 millions d’euros engrangés par la souscription nationale lancée, après l‘invalidation définitive des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, elle avait déjà perçu 14 millions d’euros prove- nant de dons et des cotisations payés par les adhérents et les élus. Les législatives ont coûté cher au parti Photo Yves Salvat « Je ne suis pas responsable de la mauvaise gestion de l’UMP » Paul Salen Député

Progres 15.07.13

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LA LOIRE ET SA REGION ActualitéRédaction : 6 Esplanade de France, CS16438, 42964 Saint-Etienne Cedex 9 - 04 77 91 47 47 - Fax : 04 77 91 48 99 - [email protected]

8 ! LE PROGRES - LUNDI 15 JUILLET 2013 LOI

« Ça marche bien,dans la Loire, las o u s c r i p t i o nnationale lancée

par l ’UMP » assure DinoCinieri. Le président départe-mental de l’Union pour unMouvement Populaire se dit« touché » par ces « militantset juste sympathisants » qui« spontanément » ont pousséla porte de sa permanence dela 4e circonscription, tantcelle basée à Firminy qu’àSaint-Just-Saint-Rambert.« Certains donnent 10, 50,80 euros, alors qu’ils ont par-fois peu de moyens financiersmais les petits ruisseaux fontl e s g r a n d e s r i v i è r e s » ,embraye le député.

M ê m e s o n d e c l o c h e àRoanne. « Une vingtaine depersonnes ont appelé avantmême que la souscription soitlancée », affirme Yves Nico-lin. « Certains ne sont pas for-cément en phase avec le partimais ils considèrent nécessai-re de ne pas mettre en péril leplus grand parti d’opposi-tion », insiste le député de la5e circonscription.La cagnotte gonf le. Maisimpossible de faire les comp-tes précisément sur la globali-

té de la somme déjà récoltéedans la Loire, affirme DinoCinieri, le patron de l’UMPLoire.D’autant que certains fontdirectement leur don surwww.u-m-p.org/donner, lesite internet créé pour ren-flouer les caisses de l’UMP,après que le conseil constitu-tionnel a confirmé le 4 juilletle rejet du compte de campa-gne présidentielle 2012 deNicolas Sarkozy. L’UMP doitdonc se passer de 11 millionsd’euros de l’État, soit 50 % duplafond des dépenses électo-rales pour un candidat sélec-

tionné au 2d tour. Une mau-vaise nouvelle. D’autant quele parti a déjà perdu 21 mil-lions d’euros de dotation del’État après sa défaite auxlégislatives. Et était déjà for-tement endetté. Aujourd’huile découvert s’élève à 46 mil-lions d’euros.Les dons sont donc plus quebienvenus. Mais combien ver-seront 7 500 !, le maximumautorisé par la loi ? Dans laLoire, aucun des quatre parle-mentaires ne semble enclin àverser cette somme. « Chaqueélu est libre de donner ce qu’ilveut », juge bon de souligner

Dino Cinieri, « mais les dépu-tés ne doivent pas oublier ques’ils ont gagné lors des der-nières législatives, c’est parcel ’ U M P l e u r a v a i t d o n n él’investiture ». À bon enten-deur. Alors combien va-t-ilmettre dans la tirelire ? « Jen’ai pas arrêté de sommemais je donnerai à la hauteurde mon amitié pour NicolasSarkozy », lâche, la main surle cœur, Dino Cinieri. Uneboutade du filloniste ? Passûr.

Bernard Fournier n’est guèreplus disert. Le sénateur fera« un geste significatif cardans cette situation, il faut semontrer solidaire » mais il n’apas « encore déterminé lemontant ».En revanche, Yves Nicolin faitpreuve d’une totale transpa-rence. Si le député roannais adéjà fait un don, il envisaged’en refaire un second pouru n t o t a l d e l ’ o r d r e d e1 000 ! ». 7 500 !, M. Nicolinaffirme « ne pas en avoir lesmoyens ». C’est peut-être sur-tout qu’il ne pourrait pasenvisager une défiscalisationd e l a g l o b a l i t é d e c e t t esomme.Tout don à un parti politiqueouvre le droit à une réductiond’impôt de 66 %. Mais dans la

limite de 7 500 ! par person-ne. Or, Yves Nicolin verse,comme l’ensemble des parle-ment aires UMP, environ500 ! par mois au parti. Soit6 000 ! annuels. Et peut-êtrefait-il aussi un don à uneassociation. Alors, il ne peutverser qu’un millier d’eurospour atteindre la sommemaximum de 7 500 !.Ce n’est pas ce seuil limite quirend Paul Salen perplexe sursa participation à la souscrip-tion. Mais il estime « verserchaque mois, au parti, unesomme conséquence (lesfameux 500 !, N.D.L.R.) ». Ilrapporte, en outre, à l’UMP,chaque année jusqu’en 2017,un petit pactole de presque38 000 ! issu des 22 618 voixobtenues pour la 1er tour deslégislatives du 10 juin 2012(lire ci-dessous). Plus unee n v e l o p p e a n n u e l l e d e41 224 ! que reçoit chaqueparti par député dans l’hémi-cycle « C’est déjà pas mal »,estime le député de la 6e cir-conscription.Le Forézien avoue donc pourl’heure, « comme de nom-breux collègues » rencontrésà l ’Assemblée nationale,« s’interroger encore, car jene suis pas responsable de lamauvaise gestion de l’UMP ».Une observation de ce fillon-niste convaincu qui visel’actuel président de l’UMP,Jean-François Copé ou sonprédécesseur Nicolas Sarko-zy ? Voire les deux ? !

Véronique Miot

Aucundes4parlementairesUMPde laLoirenedevrait donner 7500 !àsonpartiSouscription. Suite à l’annulation des comptes de campagnedeNicolas Sarkozy par le conseil constitutionnel, l’UMPa lancé une campagnenationalede dons ouvertes auxmilitants, sympathisants et bien sûr aux élus. Le point sur les dons dans la Loire, avec les trois députés et le sénateurUMP.

« Les petitsruisseaux font lesgrandes rivières »

« Chaque élu estlibre de donnerce qu’il veut »

Photo Celik Erkul

« Je n’ai pas arrêtéde somme mais jedonnerai à la hau-teur de mon amitiépour N. Sarkozy »Dino CinieriDéputé

Photo Philippe Vacher

« Un gestesignificatifcar, dans cettesituation, il faut semontrer solidaire »Bernard FournierSénateur

Photo Yves Salvat

« Faireun donde 7 500 euros ?Je n’en ai pasles moyens »Yves NicolinDéputé

Les partis politiques tirentune grande partie de leursubside des législativesL’un des enjeux des législativesest le financement des partispolitiques. La loi stipule quetous les partis qui ont obtenu aumoins 1 % des voix dans plus de50 circonscriptions obtiennent1,68 ! par voix par an durantcinq ans. Or l’UMP a perdubeaucoup de voix le 10 juin2012. 3,252 millions pour êtreprécis. Et ça lui coûte cher.Si son score en 2007lui avait permis d’engranger16,77 millions d’euros, désor-mais il devra se contenterde 11,8 millions d’euros.Mais ce n’est pas la totalité dessubsides de ce scrutin. Lesformations politiques touchent,en outre, 41 224 ! annuels sur

le mandat par député élu. Soitau total 15 millions d’euros.Ce sont 40 % de moins parrapport à la précédentelégislature.Après sa défaite aux législativesde juin 2012, l’UMP doit doncse contenter, au total, de21 millions d’euros de dotationpublique soit 14 millions demoins qu’entre 2007 et 2012.

Non-respect de la parité :20 millions en moinsdans la caisse sur ce mandatL’UMP n’a présenté que 30 %de femmes aux législatives. Etbeaucoup moins dans la Loire,puisque l’UMP n’a présentéqu’une seule candidate sur lessix circonscriptions de la Loire,qui n’a pas été élue d’ailleurs,puisque les trois députés de

droite sont des hommes.Conséquence : l’UMP doit payerune amende de 4 millionsd’euros par an, soit 20 millionssur le mandat. Il n’est pasle seul parti à être sanctionné :si le PS perd beaucoup moins,il perdra tout de même7 000 000 ! entre 2012et 2017.

Mais toujours des donset des cotisationsSi Jean-François Copé annonce4 millions d’euros engrangés parla souscription nationale lancée,après l‘invalidation définitivedes comptes de campagne deNicolas Sarkozy, elle avait déjàperçu 14 millions d’euros prove-nant de dons et des cotisationspayés par les adhérentset les élus.

Les législatives ont coûté cher au parti

Photo Yves Salvat

« Je ne suis pasresponsablede la mauvaisegestionde l’UMP »Paul SalenDéputé