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Projets de la FGTB et de Fos en Colombie

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La Colombie n’est pas un pays particulièrement pauvre, mais les inégalités entre les pauvres et les riches sont importantes. Le conflit armé continue d’entraîner le déracinement de nombreuses personnes qui s’efforcent de survivre dans des conditions précaires. La FGTB et fos mènent des projets en Colombie dans trois secteurs : le pétrole, les fleurs, l’huile de palme

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FGTBEnsemble, on est plus forts

Projets de la FGTBet de fos en Colombie

vzw asbl

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ABVV

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Projecten van het ABVV en fos in Colombia

Pourquoi la Colombie?La Colombie est la quatrième économie d’Amérique latine, mais plus de la moitié de sa population active gagne moins que le salaire minimum (soit 536 600 pesos ou 250 dollars) et 85 % gagne moins que le double du salaire minimum. Le chômage atteint 12 %. Près de la moitié de la population active travaille dans le secteur informel et la discrimination envers les femmes, les Indiens et les Afro-colombiens est monnaie courante. Le travail des enfants et le travail forcé sont également une réalité.

La Colombie n’est pas un pays particulièrement pauvre, mais les inégalités entre les pauvres et les riches sont importantes. Quelque 70 % des ouvriers n’ont pas accès aux soins de santé. La classe ouvrière est souvent exploitée et subit des mauvaises conditions de travail et des violations de ses droits. Sans parler de l’économie clandestine où les garanties sont totalement inexistantes.

Le conflit armé continue d’entraîner le déracinement de nombreuses personnes qui s’efforcent de survivre dans des conditions précaires. Les multinationales ont carte blanche et s’enrichissent du commerce de matières premières sans que l’État colombien puisse en retirer un quelconque profit. Elles polluent l’air et les rivières et mettent la sécurité alimentaire en péril en pratiquant des monocultures de canne à sucre et d’huile de palme.

La Colombie est également le pays détenant le record mondial de meurtres de syndicalistes. En effet, 60 % des meurtres de syndicalistes dans le monde sont perpétrés en Colombie. En 2010, 49 ont été assassinés (sur les 90 à l’échelle mondiale) et 29 en 2011. Entre 1986 et aujourd’hui, ce sont ainsi près de 3 000 syndicalistes qui ont perdu la vie en Colombie.

Les entreprises ont recours à toutes sortes de constructions légales et illégales afin de payer le moins de charges sociales possibles et d’empêcher les travailleurs de s’organiser. On ne s’étonnera pas dès lors que seuls 4 % soient affiliés à un syndicat (le plus faible pourcentage du continent) et que les conventions collectives ne concernent que 1,3 % de la main-d’œuvre.

La FGTB et fos mènent des projets en Colombie dans trois secteurs :

• Lepétrole

• Lesfleurs

• L’huiledepalme

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ABVV

Petroleum

La FGTB Centrale générale collabore depuis 2003 avec l’Unión Sindical Obrera (USO), le syndicat pétrolier

colombien. Ce syndicat est, aux côtés du syndicat de l’enseignement et du syndicat hospitalier, la seule fédération organisée au niveau sectoriel. Toutes les autres syndicats sont structurés au niveau des entreprises.

Ce sont surtout les travailleurs de sous-traitants des grandes multinationales, telles qu’Oxy et BP, qui souffrent le plus : ils n’ont pas de contrats fixes, travaillent de très longues journées, vivent sur les sites mêmes, dans des campements insalubres et dans des conditions d’insécurité.

Outre les multinationales et les sous-traitants, on retrouve l’entreprise pétrolière publique Ecopetrol. L’USO est née au sein de cette entreprise. Cette entreprise fait également de plus en plus appel à des sous-traitants et envisage sa privatisation. Plus de 273 travailleurs d’Ecopetrol ont été licenciés à la suite d’une grève menée en 2004. L’USO a continué à verser une indemnité aux ouvriers licenciés et, avec le soutien de la FGTB, a saisi l’Organisation Internationale du Travail concernant l’interdiction de la grève et du licenciement des ouvriers. Il a fallu six ans pour que tous les membres de l’USO soient réintégrés et que les jugements de l’OIT soient respectés par le gouvernement colombien. Durant la grève, le projet a contribué à la réflexion sur la stratégie qu’il convenait de mener : formation et action allaient de pair.

Pétrole1

Les travailleurs de sous-traitants de la multinationale espagnole Cepcolsa-Cepsa et de l’entreprise canadienne Pacific Rubiales ont manifesté en octobre 2011 dans les communes colombiennes de

Puerto Gaitan et Rubiales contre leurs mauvaises conditions de travail.

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Les entreprises et le gouvernement comparent régulièrement les dirigeants syndicaux de l’USO aux membres de guérillas. Cela leur donne une excuse pour ne pas devoir poursuivre les négociations avec le syndicat, pour menacer de licenciement les travailleurs qui veulent s’affilier à l’USO et pour réprimer avec violence les actions syndicales.

Déplorant 116 morts depuis 1986, l’USO occupe la deuxième place sur la liste des syndicats colombiens ayant perdu le plus de dirigeants et de membres dans des assassinats. La solidarité internationale a permis de diminuer le nombre de meurtres. Cette collaboration a également permis d’obtenir d’autres résultats notables. Par exemple, la création d’un centre de formation disposant de ses propres formateurs, où une part importante des syndicalistes formés atteignent des positions de dirigeants. Ainsi qu’une croissance spectaculaire du nombre d’affiliés due au nombre important d’ouvriers de sous-traitants ayant rejoint l’organisation syndicale.

Le nouveau projet que nous avons lancé avec l’USO en 2012 se concentrera donc sur les ouvriers des sous-traitants. Nous les aiderons à développer une stratégie de formation, à organiser des formations ainsi que des actions de sensibilisation de ces ouvriers. L’objectif est de permettre, fin 2014, à l’USO d’être mieux en mesure de défendre et d’organiser ces ouvriers, afin qu’ils relèvent à nouveau de la CCT d’entreprise et bénéficient des mêmes droits que les ouvriers sous contrat fixe..

Aury Sara Marrugo était le président de la section de l’USO à Cartagena et travaillait chez Ecopetrol. Il a été tué par des paramilitaires en 2001. L’USO a donné son nom à la fondation qui gère le projet AC, la Corporación Aury Sara Marrugo.

« La solidarité internationale a permis de réduire le nombre de meurtres de dirigeants de l’USO. » Jorge Gamboa, ancien président

de l’USO, explique la manière dont le soutien apporté par la Belgique peut changer la vie

des syndicalistes en Colombie.

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ABVV

Depuis 2009, la Vlaams ABVV mène un projet dans le secteur floral en Colombie. Dans un premier temps, nous

avons collaboré avec la confédération syndicale Central Unitaria de Trabajadores (CUT). À partir de 2012, la collaboration se poursuivra avec la fédération syndicale agricole Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro). Cette fédération est membre de la CUT.

Dans ce secteur, les ouvriers, et surtout les ouvrières (ce secteur occupant de nombreuses femmes), travaillent dans des conditions dangereuses et insalubres. L’utilisation de produits chimiques provoque toutes sortes de maladies. En effet, les ouvriers ne bénéficient pas de la protection nécessaire avant d’entrer dans les serres. Les nombreux mouvements répétitifs entraînent des handicaps. La concurrence et la lourde charge de travail génèrent toutes sortes de maladies liées au stress.

Les fleurs à couper sont l’un des principaux produits d’exportation de la Colombie et exigent un processus de production à haut coefficient de main-d’œuvre. La marge bénéficiaire est très réduite en raison de la rude concurrence menée par des pays où les salaires sont encore plus bas, comme le Kenya, l’Équateur et la Chine. Compte tenu de l’intensité du travail de la production, le bénéfice est presque directement lié à l’importance des salaires et à la vitesse de production. Si les ouvriers commencent à poser trop d’exigences, il arrive que les entreprises ferment leurs portes pour aller s’installer ailleurs. Les ouvriers conduisant une action syndicale, ceux dont les prestations ne sont pas suffisantes ou qui sont malades, s’exposent au licenciement.

Les pratiques de sous-traitance sont également bien intégrées dans le secteur floral, caractérisé par des contrats temporaires, voire par des contrats à la journée. On s’y efforce au maximum d’empêcher la création d’une organisation syndicale en sous-traitant le plus possible. Les entreprises parviennent ainsi à éviter légalement d’honorer leurs obligations et de payer des cotisations sociales. Cette situation implique une double sanction pour les ouvriers licenciés pour cause de maladie. En effet, ils ne peuvent prétendre à aucune allocation.

Fleurs2

Logo d’Untrafragancia (Unión de Trabajadores de la Fragancia), syndicat

de l’entreprise florale La Fragancia

Les mouvements répétitifs que les ouvriers doivent exécuter peuvent provoquer le syndrome du canal carpien

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Le 12 octobre 2006, Dole Fresh Flowers Company a annoncé le licenciement de 3 500 ouvriers et la fermeture de Porcelain Flowers et Splendor El Corzo, soit ses plus grandes plantations en Colombie, voire au monde à cette époque. En 2009, Dole a vendu plus de 18 plantations à la famille Nannetti (Sunburst Farms dont le siège se situe à New York). Depuis lors, la situation s’est encore aggravée pour les ouvriers qui font face à des licenciements massifs et au non-paiement des primes et cotisations sociales. Les employeurs ont prétendu qu’ils n’avaient pas assez d’argent en raison de la réévaluation du dollar causée par la crise économique et financière. Pourtant, les entreprises florales recevaient d’énormes subsides de la part des autorités colombiennes.

«Grâce au soutien international, les ouvriers et ouvrières du secteur floral bénéficient de conseils juridiques gratuits, ce qui leur permet, parfois après des années de combat, d’obtenir une indemnité pour leur accident du travail.» La coordinatrice du projet, Beatriz Fuentes, explique ce que la solidarité internationale signifie en pratique pour les travailleurs du secteur floral en Colombie.

Jusqu’à présent, les principaux résultats de la collaboration sont : la création d’un groupe de dirigeants formés, l’effet des conseils juridiques sur la vie des ouvriers, l’ouverture d’un centre de formation et lieu de rencontre et la fondation d’une nouvelle organisation, l’Organización Nacional de los Obreros de las Flores (ONOF).

Dans le cadre du nouveau projet que nous avons entrepris avec Fensuagro en 2011, nous nous concentrerons sur la création d’une vaste plate-forme syndicale qui sera en mesure d’imposer les droits des travailleurs. Par ailleurs, nous poursuivrons la formation des dirigeants syndicaux et notre offre d’informations et de services aux ouvriers.

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Dans le cadre du programme pour un travail décent qu’elle mène dans les Andes, l’ONG fos a lancé en janvier 2011

en Colombie un projet dans le secteur de l’huile de palme, aux côtés de la fédération syndicale agricole Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria (Fensuagro). Ce projet poursuit et étend la collaboration existant depuis 2006 entre Fensuagro et la Centrale Générale Antwerpen-Waasland.

La politique colombienne en matière d’agriculture et de commerce encourage l’introduction de monocultures «marchandes» dans des sous-secteurs, telles que l’huile de palme, qui sert à la fabrication de biocarburants. De cette manière, la Colombie peut tirer le plus grand profit de la demande mondiale croissante de ces produits. La production d’huile de palme et de biodiesel s’accroît à un rythme extrêmement rapide en Colombie. Rizières, champs de maïs et bétail doivent faire place en un temps record aux palmiers africains, une monoculture qui prive les gens de nourriture, d’eau et de sources d’emploi alternatives.

Huile de palme3

La coupe du fruit du palmier, qui peut peser jusqu’à 25 kg, est un travail lourd qui peut entraîner des lésions aux épaules et au dos.

Logo de FENSUAGRO

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Au niveau mondial, la Colombie est actuellement le cinquième plus grand producteur d’huile de palme. L’Union européenne est une grande consommatrice d’huile de palme (2e à l’échelle mondiale) et la première cliente d’huile de palme colombienne.

L’imposition de la monoculture de palme, combinée au climat extrêmement violent envers les syndicats (Fensuagro fait partie des organisations comptant le plus grand nombre de victimes parmi ses membres et sa direction) a entraîné, parallèlement à l’importance croissante de la production d’huile de palme, une précarisation et flexibilisation du travail, ainsi qu’une augmentation des violations des droits de l’homme.

Les travailleurs – principalement des hommes – travaillent dans le secteur de la palme pour un salaire de misère, à peine suffisant pour nourrir leur famille. Ils encourent souvent de graves lésions aux épaules et à la colonne vertébrale pour lesquelles ils ne reçoivent aucune compensation. Les multinationales échappent à toute responsabilité. En raison du faible degré de qualification des ouvriers, des nombreuses formes de sous-traitance et du climat antisyndical régnant dans les plantations, il est très difficile de maintenir des syndicats indépendants sur pied.

Des représentants de fos, de la CG Antwerpen-Waasland, la Vlaams ABVV et des organisations partenaires de fos de différents pays viennent soutenir les grévistes du secteur de la palme sous une pluie battante après deux mois de grève.

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Les syndicats existants ont appris qu’ils devaient se serrer les coudes pour faire valoir collectivement les mêmes exigences. Sous l’impulsion de Fensuagro, une plate-forme intersyndicale a ainsi été créée pour réunir différents syndicats du secteur de la palme, mais également d’autres secteurs de l’industrie agricole.

Avec le projet «Renforcer les syndicats dans le secteur de la palme africaine en vue d’améliorer les conditions de travail, en prêtant particulièrement attention à la situation de la femme», fos entend soutenir cette plate-forme et renforcer l’unité entre les syndicats ainsi qu’entre les travailleurs fixes et les travailleurs en sous-traitance. Ce programme prévoit une enquête approfondie des conditions de travail dans le secteur et, plus particulièrement, celles des femmes et des jeunes.

Une assistance juridique, une amélioration de la communication mutuelle entre les syndicats et avec le monde extérieur, une formation sur le droit du travail, sur la constitution de syndicats et les négociations collectives s’inscrivent dans le cadre des activités planifiées avec ces partenaires.

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En savoir plus?Vous souhaitez en savoir plus sur les projets menés en Colombie ? Vous souhaitez également en savoir plus sur la solidarité internationale en pratique et mobiliser l’aide de la FGTB ou de fos ?N’hésitez pas à contacter:

FGTB – Institut de formation syndicale internationale (IFSI)Service Coopération syndicale avec le SudRue Haute 421000 Bruxelles

Tél.: 022890856E-mail: [email protected]

fos – socialistische solidariteitZuiddienst - Regio AndesRue du Marché aux Herbes 105/461000 Bruxelles

Tél.: 02/5520317E-mail: [email protected]

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