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N°08 • BIMENSUEL • 68 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles EDITO Le temps des cerises Page 3 DÉBAT Bientôt tous pauvres? Page 5 CRISE Quand l’Europe a faim Page 7 Travailler au chaud dans un bureau, bien assis, tapoter sur un clavier, ouvrir son courrier d’un clic et y répondre sans même lever le coude: les nouveaux moyens de communication nous ont beaucoup faci- lité le travail … Et même dans les ateliers, l’informatique est omniprésente. Smart- phone, PC portable ou tablette sont aussi les petits plus qui rendent le «package salarial» attractif . Qui oserait se plaindre de telles conditions de travail? La médaille a pourtant son revers. Les nou- velles technologies de la communication ont aussi leurs nuisances. Les exigences de productivité sont montées de plusieurs crans. Entre les mails et le téléphone, on est tout le temps sollicités pour un oui ou pour un non. Au bureau ou à l’usine, c’est la machine qui donne le rythme. Et il faut suivre. Et grâce au GSM et aux portables, le travail nous suit jusque chez nous. Une enquête en ligne menée par la FGTB montre que ces nouvelles technologies sont devenues un véritable facteur de stress que nous avons baptisé «technos- tress». TECHNOSTRESS Les machines dictent leur loi Les résultats de notre enquête en pages 8 & 9 Commandez votre guide fiscal Page 4 ©istockphoto.com 03 MAI 2013 Éd. LIÈGE

Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

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Le journal des membres de la FGTB | Technostress : les machines dictent leur loi | Débat : bientôt tous pauvres? | Crise : quand l'Europe a faim

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Page 1: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

N°08 • BIMENSUEL • 68ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

EDITO

Le tempsdes

cerises

Page 3

DÉBAT

Bientôttous

pauvres?

Page 5

CRISE

Quandl’Europea faim

Page 7

Travailler au chaud dans un bureau, bien assis, tapoter sur un clavier, ouvrir son courrier d’un clic et y répondre sans même lever le coude: les nouveaux moyens de communication nous ont beaucoup faci-lité le travail … Et même dans les ateliers, l’informatique est omniprésente. Smart-phone, PC portable ou tablette sont aussi les petits plus qui rendent le «package salarial» attractif . Qui oserait se plaindre de telles conditions de travail?

La médaille a pourtant son revers. Les nou-velles technologies de la communication ont aussi leurs nuisances. Les exigences de productivité sont montées de plusieurs crans. Entre les mails et le téléphone, on est tout le temps sollicités pour un oui ou pour un non. Au bureau ou à l’usine, c’est la machine qui donne le rythme. Et il faut suivre. Et grâce au GSM et aux portables, le travail nous suit jusque chez nous.

Une enquête en ligne menée par la FGTB montre que ces nouvelles technologies sont devenues un véritable facteur de stress que nous avons baptisé «technos-tress».

TECHNOSTRESS

Les machines dictent leur loi

Les résultats de notre enquête en pages 8 & 9

Commandez votre guide

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03 MAI 2013 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013
Page 3: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

BRABANT WALLON

LUXEMBOURG

Cher(e)s Camarades,

Dès ce 15 avril prochain, veuillez trouver ci-dessous les nouveaux horaires de perma-nences de nos deux Centrales Syndicales.

Vous constaterez également qu’afi n de mieux vous servir deux permanences «spé-cifi ques» ont été ajoutées. Une pour le Secteur de la Construction et l’autre pour le Secteur des Titres-Services.

Nos permanences:

• Wavre: rue de l’Ermitage 11 - 1300 Wavre - Tél: 010/229129Lundi 10h00 à 16h00 Mercredi 08h30 à 12h00Jeudi 08h30 à 17h00

• Braine-l’Alleud: av Léon Jourez 27 - 1420 Braine l’alleud - Tél: 02/3891543Vendredi 10h00 à 12h00

• Court-St-Etienne: rue des Métallurgistes, 7 A - 1490 Court-St-Etienne - Tél: 010/621652Mardi 10h00 à 12h00

• Jodoigne: rue du Bosquet, 6 E - 1370 Jodoigne - Tél: 010/819843Mardi 13h30 à 16h00Jeudi 10h30 à 12h30

• Tubize: rue de Mons 95 - 1480 Tubize - Tél: 02/3557813Mercredi 14h30 à 18h00Jeudi 10h00 à 12h00

+ PERMANENCES SPECIFIQUES AUX SECTEURS DE LA CONSTRUCTION ET DES TITRES-SERVICES

• Wavre: rue de l’Ermitage 11 - 1300 Wavre - Tél: 010/229129Lundi de 16h00 à 18h00

• Nivelles: rue de Namur, 24 - 1400 NIVELLES - Tél: 067/21.23.23.MERCREDI de 17h00 à 18h30

ET SUR RENDEZ-VOUS: 067/21.23.23

Siège central de la Centrale Générale F.G.T.B. du Brabant WallonRue de Namur, 24 - 1400 NivellesTél: 067/21.18.84 - 21.15.99 - 21.67.57 - 21.84.07 - 21.23.23 - Fax: 067/22.06.23

Email: [email protected]

Horaire d’ouvertures:Lundi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00Mardi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00Mercredi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00Jeudi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00Vendredi 8h15 à 12h00

Permanences de la centrale générale F.G.T.B. du Brabant wallon et du Textile-Vêtement-Diamant à votre service

«Pour Bernard Friot, notre système social contient déjà les éléments d’une sortie du capitalisme.»

Ces éléments, ce sont d’abord les cotisations sociales mais aussi les systèmes de qualifi cation, tels qu’on les trouve chez les fonctionnaires et les professions libérales. S’appuyant sur ces deux piliers, Bernard Friot propose d’instaurer un «salaire à vie», qui reconnaisse la qualifi cation des personnes et permette à chacun de s’émanciper du marché du travail.

Tel sera le thème de la conférence exceptionnelle qui se tiendra le Jeudi 16 mai à 20h00 à la Maison Syndicale, rue des Martyrs n°80 à Arlon. Entrée libre et gratuite.

NAMUR

Conférence de Bernard Friot: «L’enjeu du salaire»

Page 4: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

Le 24 avril dernier, la FGTB de Bruxelles a organisé son traditionnel Conseil Syndical du 1er mai autour de la thématique de la fi scalité. Les militants et militantes furent nombreux à écouter et interroger un panel d’experts de tout premier plan. Tous les détails dans un article à paraître prochainement!

Engagement d’un gestionnaire de dossiers (h/f) pour le service juridique du SETCA-BBTK, section de Bruxelles-Hal-Vilvorde

Description de la fonction

- vous faites partie du service ju-ridique du SETCa-BBTK, section Bruxelles-Hal-Vilvorde et rappor-tez au coordinateur de ce service

- vous recevez les membres de la centrale des employés (SETCa-BBTK B-H-V) (aussi bien à Bxl – Halle & Vilvorde), écoutez leurs problèmes en matière de droit social et les conseillez

- vous assurez le traitement des dossiers juridiques individuels des membres

- en fonction du dossier, vous pre-nez contact avec les différentes instances (employeurs, curateurs, organismes de paiement, compa-gnies d’assurances, …)

Profi l

- vous possédez un Master en droit; un Master après Master en droit social ou une expérience profes-sionnelle pertinente constitue un

atout supplémentaire- vous êtes parfait bilingue (néer-

landais/français), tant écrit que parler

- vous avez un esprit d’équipe; au sein de votre équipe, vous êtes capable de travailler de manière parfaitement autonome, avec précision, et vous prenez vos res-ponsabilités

- vous avez un bon esprit d’analyse et êtes proactif

- vous avez un style de communi-cation ouvert et direct

- votre fl exibilité et votre résistance au stress vous permettent d’at-teindre vos objectifs

- vous traitez les dossiers avec la confi dentialité voulue

- vous accordez beaucoup d’impor-tance à vos interlocuteurs

- vous disposez des compétences sociales requises, ainsi que du mi-litantisme voulu, de manière à pouvoir vous intégrer facilement dans une équipe syndicale

- vous êtes familiarisé avec MS Offi ce (Word, PowerPoint, Excel,

Outlook, …)

Notre offreUn travail diversifi é dans un envi-ronnement de travail stimulant le développement et la progression personnel(le).

Nous vous offrons un salaire at-tractif et compétitif, complété par différents avantages extralégaux

Intéressé?

Envoyez-nous votre lettre motiva-tion et votre curriculum vitae avant le 19/05/2013 à Monsieur Erwin DE DEYN, Président du SETCa Fédéral, rue Haute 42 à 1000 Bruxelles, ou par e-mail à [email protected].

Pour de plus amples informations, vous pouvez Eline Delanghe, responsable service juridique au 02/519.72.72

engage

Un collaborateur au service juridique(h/f)

La section régionale de Bruxelles-Vlaams Brabant de la Centrale Générale souhaite engager un collaborateur / une collaboratrice en-thousiaste pour son service de première ligne. Il/elle fera partie d’une équipe étendue qui aide les membres au niveau de leurs problèmes de nature socio-juridique.

Vos atouts:• Vous êtes familiarisé avec la législation du travail et la législation

sociale• Vos connaissances linguistiques sont le FR et le NL• Vous disposez d’un diplôme de consultation sociale – d’aide au

personnel ou équivalent• Vous vous retrouvez dans les valeurs et la philosophie de la FGTB

Nous offrons:Un poste intéressant - Une formation - Des conditions de rémuné-ration attrayantes selon les barèmes - Des possibilités d’évolution

Intéressé(e)? Envoyez votre lettre de motivation et CV à l’attention de René Van

Cauwenberge, président CG,Rue Saint-Jean 4 – 1000 BRUXELLES

Date limite d’envoi: 5/05/2013

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> SERVICE JURIDIQUE SETCA BHV: MODIFICATION ACCES

Afi n d’améliorer le service aux affi liés, à partir du 02/05/2013: Le service juridique du SETCa BHV (sites Bxl-Hal et Vilvoorde)sera désormais accessible UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS. Il n’y a donc plus d’accès libre aux consultations.

Comment demander RDV?

LES RDV vous seront accordés en téléphonant aux n° de GSM 0473/975984 et 0473/975996 • Entre13h30 et 15 h les lundi, mardi et jeudi, • Entre 9h30 et 11 h le mercredi matin.

Le système de RDV sera effectif à partir du 02/05 mais les RDV peu-vent être pris à partir du 18/04 via gsm.

La FGTB de Bruxelles remercie P&VDécouvrez les photos de la fête du 1er mai 2013 dans la prochaine édition.

Page 5: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

MONS

CHARLEROI-SUD HAINAUT

la FGTB Régionale de Mons-Borinage vous propose son aide pour remplir votre déclaration d’impôts ainsi que pour calculer gratuitement vos impôts sur ordinateur.

QUAND? les jeudis 30 mai, 6, 13, 20 et 27 juin 2013 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00.Les mardis 4 et 18 juin 2013 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00.

OÙ? à la FGTB Mons-Borinage, Service Comptabilité, rue Lamir 18-20 - 7000 Mons.

Afi n de remplir correctement votre déclaration, il est indispensable que vous soyez muni(e) des docu-ments ci-dessous:• La déclaration à compléter,• La note de calcul de l’exercice précédent (dernier extrait de rôle IPP),• Les relevés des salaires, indemnités, allocations de chômage, maladie, pensions, … perçus en 2012,

attestation relative aux congés payés,• Les attestations de prêt et/ou assurances-vie délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur,• L’avertissement extrait de rôle pour les revenus immobiliers (habitations ou terrains),• L’attestation de frais de garde d’enfants (0 à 12 ans).

INTERESSE(E)?CONTACTEZ-NOUS AU 065/32.38.44 OU 065/32.38.41

Bulletin à renvoyer avant le 31.05.2013 à la Centrale Générale FGTB-Charleroi , Bld Devreux N° 36-38 – 2ème étage - 6000 Charleroi. Tel.: 071/641.370.

Nom et Prénom: ………………………………………………………………………..............................Adresse: …………………………………………………………………………………...........................................................................................................................................................................................................N° de Registre National………………………………………………………………..........................

• + de 25 ans d’affi liation• + de 35 ans d’affi liation (Cochez votre choix)• + de 45 ans d’affi liation

Date: Signature:

Le samedi 1er juin de 10h30 à 12h30dans les locaux de Cenforsoc à la Maison des Huit Heures

23, place Charles II à Charleroi (Salle 206 au 2èmeétage) avec Bruno Poncelet, un des auteurs du livre:

Les Etats-Unis et l’Union européenne vien-nent d’annoncer leur envie de créer un marché transatlantique unifi é. Selon les autorités, cela permettrait de sortir de la crise. Mais est-ce vrai? Basé sur la mise en concurrence des démocraties locales, ce projet va au contraire renforcer le pouvoir des multinationales exigeant qu’on brade nos protections sociales, nos libertés civiles, l’écologie, la démocratie… Soyons vigilants, organisons la riposte! Avec vous!

Editeur responsable: Le Progrès rue Jules Des-trée, 11 à 6020 Dampremy

Les membres et apprenants des asbl CEPRé et Lire & Ecrire vous invitent à la prochaine séance dans le cadre du cycle «le poids du jugement social».

> LA CENTRALE GENERALE FGTB CHARLEROI/SUD - HAINAUT

Cérémonie des DécorésDans le cadre de l’organisation de notre prochain Congrès Régional Statutaire le vendredi 25 octobre prochain, nous profi terons de cet évènement pour organiser notre traditionnelle remise des décora-tions à nos fi dèles membres, militants et délégués.

Cette cérémonie aura lieu au CEME (ancien Centre Foucault) à Dampremy, Rue des Français n° 147.

Nous invitons dès à présent nos affi liés à prendre bonne note de ce rendez-vous. Nous proposons à nos fi dèles membres ayant les conditions d’affi liation et qui n’ont pas encore reçu leur décoration, de nous contacter ou de contacter leur délégué d’entreprise afi n d’introduire leur demande et cela avant le 31.05.2013.

Pour Rappel: * + 25 ans d’affi liation: insigne d’argent + cadeau + diplôme* + 35 ans d’affi liation: insigne d’argent + cadeau + diplôme* + 45 ans d’affi liation: insigne d’or + cadeau + diplôme* + 20 ans d’instance pour les délégués: insigne d’or + diplôme +

cadeau

Après l’introduction et l’examen des demandes de décoration, vous serez invité à la dite cérémonie et vous recevrez l’invitation avec les modalités pratiques organisationnelles.

K. PEETERSSecrétaire

Adjoint

S. DUPANLOUPSecrétaire

Adjoint

V. LECOCQ Secrétaire Régionale

Adjoint

C. BRISCOLINISecrétaire

Régional

vous invitent à une conférence débat:Le grand marché transatlantique.

Les multinationales contre la démocratie.

www.no-transat.beplateforme contre le transatlantisme

PERMANENCES FISCALESExercice 2013 – Revenus 2012uniquement sur rendez-vous

CENTRE

Ciné-club social«Ma part du gâteau»

France, ouvrière, vit dans le nord de la France, à Dunkerque avec ses trois fi lles.

Son ancienne usine a fermé et tous ses collègues se retrouvent comme elle au chômage. Elle décide de partir à Paris pour trouver un nouveau travail. Elle va trouver un stage pour devenir femme de ménage. Assez rapidement, elle se fait engager chez un homme qui vit dans un univers radicalement différent du sien. Cet homme, Steve est un trader qui a réussi, il travaille entre la City de Londres et le quartier de la Défense à Paris.

Les deux individus vont se côtoyer. Cette ouvrière va découvrir les gens qui vivent dans le luxe. Elle va fi nir par découvrir que cet homme, fort séduisant et sympathique, est en partie responsable de la faillite de son ancienne entreprise.

Lundi 13 mai à 8h3023 rue H. Aubry,Haine-St-Paul

La projection sera suivie d’un débat entre les participants:«Crises et classes sociales. Où sont nos intérêts?»

Film français réalisé en 2011 par Cédric Klapischavec Karin Viard, Gilles Lellouche et Audrey Lamy.

Infos et inscriptions souhaitées: 064/23.61.20 - entrée gratuite

Avec le soutien de:

Ed.resp. : Ahmed Ryadi rue Henry Aubry 23, 7100 Haine-Saint-Paul

Page 6: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

Page 7: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 3ACTUALITÉS

> EDITO

Le temps des cerises 1

er Mai, fête du travail et jour de lutte. Nous n’avons bien sûr pas attendu ce jour pour mener bataille. Cela fait des mois que nous la menons dans la rue, dans les usines, dans les organes où nous

siégeons, que nous faisons pression sur les ministres, sur l’Europe. Des mois que nous menons des actions, des grèves, des manifestations pour résister aux attaques sur les salaires, aux attaques sur l’index, aux grignotage de la sécurité sociale, au démantèlement de la protection du travail, à la réduction des budgets des services publics. Résister et surtout inverser la tendance.

L’action paieHeureusement nos mobilisations donnent aussi des fruits. Nous avons empêché que l’on touche à l’index ou que l’on en saute un. Nous avons marqué quelques bons points, comme la liaison des allocations sociales au bien être, le relèvement du salaire minimum et des bas salaires, la fi n de la dégressivité du salaire minimum pour les jeunes. Dit comme cela, ça n’a l’air de rien mais cela fait 25 ans qu’on réclame la fi n de cette discrimination à l’égard des jeunes travailleurs. Et pour eux cela fait une hausse de salaire de 180 euros/mois tout de suite et jusqu’à 270 euros en 2015.

Une meilleure protectionLe 1er Mai marque une pause pour faire le point et redéfi nir nos plans de bataille. Parce qu’il va falloir y retourner. Le monde patronal ne désarme pas. Il essaie toujours de se débarrasser de l’indexation automatique, de réduire la protection des travailleurs contre le licenciement. Cette «protection» ne les empêche pourtant pas de licencier à tours de bras. C’est par milliers que l’on compte les pertes d’emploi, avec de grandes hécatombes comme Ford à Genk, ArcelorMittal à Liège ou Caterpillar à Charleroi. Depuis le début 2012, plus de 20.000 travailleurs se sont retrouvés sur le carreau dans le cadre d’un licenciement collectif. Il est évident que s’il faut changer quelque chose, c’est bien de renforcer la protection des travailleurs contre la perte de leur emploi et non l’inverse.

L’austérité ne marche pas Il faut aussi poursuivre la bataille contre l’austérité qui continue à faire des dégâts et à nous enfoncer de plus en plus dans la récession au lieu de nous en sortir. Les derniers chiffres européens sont éloquents: la carte du chômage est en même temps une carte de l’austérité et surtout de ses échecs. Les pays où elle a été appliquée avec le plus de sauvagerie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande sont aussi ceux où le chômage a le plus augmenté depuis 2011. Et la dette de ces pays n’a même pas baissé signifi cativement, elle a même augmenté. La démonstration est faite que ça ne marche pas. Tant le Fond Monétaire international que les économistes d’Harvard sur lesquels se base la politique de l’Europe, reconnaissent aujourd’hui qu’ils se sont trompés, soit en estimant l’impact négatif de l’austérité, soit plus bêtement encore dans les calculs de leurs modélisations économiques. Ce sommet d’incompétence n’ébranle pourtant pas les certitudes de la Commission et du Conseil européens. Ils n’ont pas changé de ligne. Ils continuent à réclamer plus de restrictions budgétaires.

Un scandale!L’injustice de ces politiques qui font payer la crise aux travailleurs et aux plus faibles s’est avérée plus scandaleuse encore à la lumière des révélations sur la fraude fi scale à grande échelle que pratiquent les plus fortunés et leurs banques «d’affaires», dont celles-là mêmes que nous avons sauvées et où nous déposons nos économies. La fraude fi scale chez nous porte sur 60 milliards. Nous avions nous-mêmes commandé une étude à DULBEA voici déjà 3 ans et nous avions alors estimé cette fraude à 48 milliards soit un manque à gagner pour l’Etat de 20 à 25 milliards. L’Europe est aujourd’hui obligée de reconnaître que la fraude fi scale fait perdre à tous les Européens, dont ceux à qui on a demandé le plus d’efforts, plus de 1000 milliards de recettes fi scales. Elle est obligée de faire un geste pour combattre cette fraude et l’évasion des capitaux vers les paradis fi scaux. Forcée de reconnaître que le secret bancaire ne sert qu’à servir cette fraude. Elle se dit prête à le supprimer.Nous devons maintenant saisir ce moment et continuer à exercer une pression pour que ces paroles ne soient pas bien vite oubliées comme l’ont été les repentirs du monde fi nancier et des banques quand ils étaient aux abois en 2008.

Que de drames évitablesSi on avait disposé de ces 1000 milliards, ou de ces 20 milliards chez nous, si on avait d’emblée porté le fer dans cette fraude et taxé comme il se doit ces capitaux migrateurs et volatils, on aurait évité bien des drames sociaux et personnels, des faillites, des pertes d’emplois, des expulsions, de la misère. Le moment est venu d’obliger le politique à changer de cap. Il faut en fi nir avec une austérité aveugle et contreproductive. En fi nir avec les paradis fi scaux, avec le laxisme ou la complicité en ce qui concerne la fraude fi scale et le secret bancaire. Faire contribuer tous les revenus à l’effort d’assainissement et dégager les moyens pour relancer l’éco-nomie sans tuer l’environnement, en fi nir avec les cadeaux fi scaux qui ne servent pas l’emploi. Recréer des emplois de qualité, redonner aux jeunes, exclus du marché du travail et aux plus âgés, qui en sont éjectés trop tôt, une perspective d’avenir et une sécurité.

Anne DemelenneSecrétaire générale

Rudy De Leeuw Président

Pour l’égalité salariale H/F le 20/03 à Bruxelles Pour une autre Europe le 14/03 à Bruxelles

Pour une bonne protection contre le licenciement le 25/04 à Bruxelles Pour l’égalité salariale H/F le 20/03 à Bruxelles

Pour l’emploi et contre la désindustrialisation le 14/03 à Bruxelles

Contre le précarité le 18/04 à Namur

Page 8: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 BruxellesNicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11E-Mail: [email protected]

Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45Service abonnements: 02/506.82.11

> ETIQUETAGE DES PRODUITS CHIMIQUES DANGEREUX

Cinq directives européenne amendées

Le 26 février, la Commission européenne a présenté une proposition «visant à améliorer la protection des travailleurs susceptibles d’être exposés à des produits chimiques sur leur lieu de travail»(1). Cinq

directives seront amendées pour qu’elles s’alignent sur les dispositions du règlement CLP.

CLP est le règlement européen publié en 2008(2) sur la classifi cation, l’étiquetage et l’emballage des substances et des mélanges. Ce règlement aligne l’ancienne législation de l’UE avec celle du SGH (Système Global Harmonisé de classifi cation et d’étiquetage des produits chimiques établi par les Nations Unies). Ses objectifs principaux sont de faciliter le commerce international des produits chimiques tout en maintenant le niveau existant de protection de la santé et de l’environnement. Avant juin 2015, les symboles et les indications de risques et de protection (éti-quette des emballages et fi ches de données sécurité) seront harmonisés partout dans le monde.

Les cinq directives concernées sont celles sur: la signalisation de sécu-rité et de santé au travail; la santé et la sécurité des femmes enceintes, accouchées et allaitantes; les jeunes travailleurs; l’exposition aux agents chimiques; et, enfi n, celle sur l’exposition aux agents cancérigènes et mutagènes(3).

Le niveau de protection des travailleurs ne sera pas fondamentalement amélioré. Il ne s’agit en effet ici que d’une harmonisation de la législation européenne avec le règlement CLP. Le champ d’application de la directive sur les agents cancérigènes n’est pas encore revu, or nous plaidons depuis des années pour une extension de cette directive aux agents toxiques pour la reproduction.

La proposition de la Commission européenne est maintenant transmise pour approbation au Parlement européen et au Conseil des ministres de l’Union.

(1) http://europa.eu/rapid/press-release_IP-13-158_fr.htm (2) Règlement CE 1272/2008

(3) Directives 92/58, 92/85, 94/33, 98/24 et 2004/37

31 mai 2013 de 12h30 à 13h30 au campus du Solbosch

Le règlement européen REACH va bientôt fêter ses cinq ans. REACH est l’abréviation de Registration, Evaluation and Autorisation of CHemicals. Il s’agit du règlement européen sur le commerce des subs-tances chimiques. Il a été of-fi ciellement adoptée en juin 2007 et mis en place en juin 2008. Ses deux objectifs prin-cipaux sont d’assurer un haut niveau de protection pour la santé humaine et l’environ-nement et de renforcer la po-sition concurrentielle de l’in-dustrie chimique européenne. Les bénéfi ces de REACH pour l’amélioration de la santé et la sécurité des travailleurs sont incontestables.

L’institut syndical européen (ETUI), propose une discussion multidisciplinaire pour dresser un bilan de REACH dans les entreprises après cinq ans de mise en œuvre.

Ce lunch-débat aura lieu le 31 mai 2013 de 12h30 à 13h30 au campus du Solbosch. Il est ou-vert à tous.

Informations et inscriptions au 02/650 45 80, au 02/650 67 36 ou à l’adresse [email protected]. Site web: http://formcont.ulb.ac.be/

Le pacte de solidarité entre les générations et les dernières me-sures prises par le gou-vernement visent à contraindre l’ensemble des travailleurs à pro-longer leur carrière.

Le combat mené nous a permis de tempérer les conséquences les plus pénibles de ces déci-sions. À l’avenir, il sera toutefois beaucoup plus diffi cile de prendre un RCC ou sa pension an-ticipée.

Nous avons dans l’édi-tion du 29 mars de Syn-dicats donné un aperçu schématique des possi-bilités qui s’offrent en-core à vous en ce qui

concerne les fi ns de carrière: crédit-temps, régime de chômage avec complément d’entreprise, pension…

La FGTB publie une brochure beaucoup plus détaillée à ce propos.

Cette brochure entend vous guider dans les possibilités offertes aux travailleurs pour réduire leur temps de travail ou arrêter de travailler à la fi n de leur carrière. Elle est destinée à un public averti vu la complexité de la législation. Elle se veut néanmoins être un manuel utile aux délégués et aux professionnels du social, afi n de leur permettre de répondre aux nombreuses questions des travailleurs. Elle sera accessible ou télé-chargeable sur notre site www.fgtb.be.

Commandez déjà le Guide fi scal FGTB 2013Le nouveau Guide fi scal FGTB pour l’exercice d’imposition 2013-reve-nus 2012 sortira de presse vers la fi n du mois de mai.

Il contiendra:

- Les nouveautés et nouvelles ru-briques pour l’exercice 2013.

- En outre, seront reprises certaines mesures qui auront une infl uence sur les revenus de l’année 2012 (déclaration 2013):• une série de conseils pour aider

les affi liés à remplir leur décla-ration en 2013, un barème fi scal facile à l’emploi, etc.;

• le barème du précompte profes-sionnel applicable à partir du 1er janvier 2013 et retenu sur les salaires, traitements, pensions et autres différentes allocations sociales. La partie relative au barème du précompte profes-sionnel comprendra également les tarifs spéciaux appliqués au pécule de vacances, au trei-zième mois, aux indemnités de préavis;

• les procédures à suivre et les délais à respecter lorsque vous n’êtes pas d’accord avec l’impo-sition établie (comment intro-duire un recours? quels recours? dans quels délais? chez qui?);

Vous y retrouverez également:

- L’imputation fi scale des tickets

m o d é r a -teurs INAMI (franchise fi scale);

- L’interven-tion du fi sc en ce qui concerne le décompte de la «co-t i s a t i o n spéc iale de sécurité sociale»;

- Des ren-s e i g n e -m e n t s u t i l e s pour cer-taines ca-tégories de per-s o n n e s ( p e n -sionnés, é t u -diants), p o u r f a i r e face à certaines situations (exercice d’une activité indépendante com-plémentaire) et pour obtenir cer-taines réductions du précompte immobilier;

- Le schéma de calcul du revenu imposable et des impôts dus.

P o u r commander le guide fi scal FGTB 2013, il vous suffi t de verser 6 euros (frais de port inclus) sur le compte n° BE07 8783 9859 0166 avec la mention «guide fi scal» en indi-quant bien votre nom et adresse complète.

Infl ation en avril: 1%

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle de tous les prix. Pour le mois d’avril 2013, on enregistre une infl ation de 1% par rapport à avril 2012.

Loyers: l’index-santé est expurgé des prix des carburants, des alcools et du tabac. Il sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à avril 2013, l’index santé a augmenté de 1,26%.

Pour rappel, on trouve sur le site du SPF Economie un calculateur de loyer très pratique:http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/economie/prix_consom-mation/calculateur_loyer/

Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est 122.01.

> LUNCH-DÉBAT

REACH cinq ans après

> BROCHURE FGTB

Fin de carrière: quelles possibilités?

> INDEX

Mois

2013

Index normal

Index-santé

Index-santé lissé

Base 1996 =100

Infl a-tion

Hausse des

loyersJanvier 121,63 120 199,97 136,52 1,46 1,48Février 122,02 120,27 120,07 136,83 1,19 1,09

Mars 122,19 120,5 120,21 137,09 1,11 1,25Avril 122,14 120,49 120,32 137,08 1,00 1,26

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SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 5ACTUALITÉS

> COLLOQUE CEPAG

Sans emploi, travailleurs, bientôt tous pauvres?Dans la foulée de la manifestation de la FGTB contre la précarité à Namur le 18 avril dernier, le CEPAG organisait le 22 avril un colloque qui mettait en présence les différents acteurs de terrain de la lutte contre la pauvreté: syndicats, associations et CPAS. Et le sentiment général est plutôt à l’inquiétude pour ne pas dire à l’indignation. Les récentes réformes du chômage, dégressivité des allocations et limitation de l’allocation d’attente à 3 ans, vont faire plonger 150.000 personnes, voire plus, sous le seuil (de risque de) pauvreté qui s’ajouteront aux 200.000 qui y sont déjà.

La Wallonie a beau être sur la voie du redressement, avoir un taux de croissance

qui commence à rendre jalouse la Flandre, avoir créé 60.000 em-plois grâce au Plan Marshall 2.vert, elle n’en compte pas moins près de 200.000 chômeurs complets indemnisés (prépensionnés non compris). Parmi ceux-ci 19% de jeunes de moins de 25 ans et 46% de chômeurs de longue durée, 59% de peu qualifi és. Ces chiffres expliquent pourquoi les récentes mesures de «réforme du chômage» qui ont commencé à être mises en œuvre, à savoir la dégressivité accélérée des alloca-tions de chômage et la limitation à 3 ans des allocations d’insertion pour les jeunes, inquiètent parti-culièrement tous les acteurs de la lutte contre la pauvreté, syndicats, associations et CPAS.

A l’heure actuelle, 200.000 chô-meurs, indemnisés sur base d’un temps partiel ou du salaire mini-mum ainsi que les 102.000 béné-fi ciaires de l’allocation d’insertion ont déjà une allocation inférieure au seuil de pauvreté fi xé à 1.000 euros pour un isolé, 1.500 euros pour deux adultes à un revenu et 2.100 pour un ménage avec deux enfants.

Les chiffres

Seuil de pauvreté Salaire min. net Forfait chômage Allocation

d’insertionRevenu

d’intégration (CPAS)

Chef de ménage(2 adultes/1

revenu)1.500e*

1.330eà

1.530e**1.113e 1.084e 1.068e

Isolé 1000e* 1.280e 934e 802e 801eCohabitant 1.228e 494e 417 ou 445e 534e

La combinaison des nouvelles mesures en chômage va à terme faire plonger 150.000 personnes supplémentaires sous ces seuils alors que par ailleurs on prétend vouloir lutter contre la pauvreté ou – version européenne – améliorer la cohésion sociale.

CPAS inquiets

Côté CPAS, on a déjà encaissé la mi-gration des exclus du chômage. En Juillet 2011, les CPAS wallons ren-daient publique une étude réalisée par Ricardo Cherenti qui montrait que les sanctions infl igées dans le cadre du contrôle de disponibilité – dont la moitié défi nitives - leur avaient déjà coûté 48 millions d’eu-ros. Au 31 octobre 2010, les CPAS wallons prenaient en charge un total de 4 615 personnes, soit 9,5 % du public des CPAS, ayant subi une sanction de la part de l’Onem. L’évolution de 2005 à 2010 montrait une progression de 1.237%!

En juin 2012, Claude Emonts, le Pré-sident de la Fédération des CPAS de Wallonie, relançait un cri d’alarme à propos de la dégressivité des allo-cations de chômage: «le Gouverne-ment fait la soustraction, les CPAS paient l’addition:

Manifestation de la FGTB contre la précarité à Namur le 18 avril dernier

• la dégressivité aboutira à précari-ser les personnes et les ménages touchés par la mesure. Dans nombre de cas, ces personnes et ménages viendront chercher une aide sociale complémentaire au CPAS et/ou ils feront appel à un service spécialisé du CPAS (mé-diation de dettes, énergie, etc.);

• le taux cohabitant, sera inférieur au revenu d’intégration (RI= mi-nimex). Dès lors, dès que deux cohabitants seront au chômage, leurs ressources fi nancières se-ront inférieures à celles qu’ils per-cevraient au CPAS. Il ne fait aucun doute qu’ils viendront chercher un complément en RI au CPAS de leur commune;

• plus globalement, c’est toute la philosophie de notre sécurité sociale qui est mise à mal et qui mène les personnes déjà pré-carisées dans des situations de détresse. Et cette sécurité sociale mise à mal, le Gouvernement tend, petit à petit, à la commu-naliser, ce qui veut dire que cela coûtera bien plus aux CPAS.»

Cela veut dire aussi que l’aide so-ciale localisée en se substituant à la sécurité sociale générale, sera à géométrie variable. Si les règles sont générales et contraignantes pour ce qui des conditions d’octroi du revenu d’intégration, explique Ricardo Cherenti, il en va tout au-trement des aides complémen-taires qui dépendent largement de la prospérité – ou de l’impécu-niosité - des communes et parfois même relèvent de la plus complète subjectivité.

Il est ainsi assez signifi catif que la limitation des moyens fi nan-ciers - et l’obligation d’établir des ordres de priorité qu’elle implique - débouche fi nalement sur une ca-tégorisation des pauvres. On mène ainsi campagne pour lutter contre la «pauvreté infantile» sans insis-ter sur le lien évident avec la pau-vreté des parents de ces enfants pauvres…Dans ce schéma d’appauvrisse-ment, deux facteurs jouent un rôle prépondérant: le coût du logement et celui des énergies.

Logement, énergie chers soucis

Selon le Réseau wallon pour un accès durable à l’énergie (RWADE), en 2011 on comptait en Wallonie 90.000 compteurs à budget élec-tricité et 35.000 pour le gaz placés pour défaut de paiement. En cas de refus c’est la coupure. Il y en a eu 6.200 en électricité et 3.400 en gaz. Pour Aurélie Ciuti, ces chiffres sont représentatifs des diffi cultés d’un certain nombre de ménages wallons qui doivent naviguer entre surendettement et auto-rationne-

ment en énergie, étant entendu que pour ceux-là les investisse-ments dans l’isolation ou autres moyens d’économies d’énergie sont exclus. A fortiori s’ils sont locataires. Et ceux-là contribuent pourtant comme tous les Wallons à payer le photovoltaïque réservé à ceux qui en ont les moyens.

Le logement en location pose éga-lement un véritable problème dans les villes où les prix grimpent au même rythme que les prix de l’im-mobilier.

Enfi n la santé est un autre facteur d’appauvrissement. Selon Chris-tian Legrève de la Fédération des Maisons médicales, le lien a été démontré par l’Organisation mon-diale de la santé (OMS) entre l’en-vironnement socio-économique et la santé. La bonne santé d’une po-pulation dépend plus de ce facteur que de la qualité du système de santé. Cela implique que la partie la plus fragilisée économiquement de la population est aussi celle qui connaît les taux les plus élevés de morbidité et de mortalité.

En conclusion de la journée, Thierry Bodson, le Secrétaire général de la FGTB wallonne en appelle à la conjonction des forces de tous les acteurs de la lutte contre la pau-vreté pour former un mouvement citoyen capable d’enrayer la spirale négative des politiques d’austérité dirigées contre les travailleurs sans emploi mais qui tirent aussi vers le bas les conditions de travail et de salaire de tous les travailleurs.Ainsi, rappelle-t-il, les économies espérées de la dégressivité des allocations de chômage ne rap-porterait, selon l’estimation de l’IW-FGTB que 70 millions au bud-get fédéral alors que les intérêts notionnels dont a bénéfi cié en 4 ans le groupe Fortum (producteur d’énergie) qui a installé une société boîte aux lettres en Belgique pour les avantages fi scaux, s’élèvent à 1.2 milliard… Preuve, selon lui que la mesure est plus idéologique que budgétaire.

* Ce montant prend en compte tous les revenus, y compris d’ éventuelles allocations familiales, contrairement aux montants d’allocations.* * Le salaire minimum se décline en trois montants de 1.502 à 1.560 euros bruts selon l’âge et l’ancienneté. De même les retenues dépendent de la situation de famille.

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6 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Journée de clôture Ubot s-cool

Plus de 300 militants UBOT sont descendus en autocar, en voiture ou en train à notre

Centrale à Anvers le lundi 22 avril 2013. Ils s’étaient donné rendez-vous pour la journée de clôture des cinq jours de formation des militants UBOT S-Cool. S-Cool est la formation de base que l’UBOT organise pour les militants venant d’être élus lors des dernières élec-tions sociales.

Lors des quatre jours précédents, organisés dans les Régionales, ils ont pu enrichir leurs connaissances sur des sujets sectoriels comme le deuxième pilier de pension, le

calcul des salaires, l’assurance hos-pitalisation, les avantages offerts par les fonds sociaux, le levage de charges, les conditions de travail et de salaire…

Pendant la formation, on a prêté attention également à des sujets d’intérêt plus général, comme la communication, l’importance d’écrire un procès-verbal d’une réunion, le chômage, le travail in-térimaire…

La journée de clôture en question a été organisée à Anvers pour toutes les Régionales afi n d’offrir aux mi-litants de toutes les Provinces une

occasion unique de rencontrer leurs collègues des autres coins du pays.

Subdivisés en plusieurs groupes, sur six autocars bien remplis, les militants ont visité le MSC Termi-nal, le Centre de Formation du Port d’Anvers et le Centre portuaire de Lillo.

Si cette journée de clôture est de-venue un événement à travers les frontières des groupes profession-nels, c’est grâce à nos collègues du Port d’Anvers qui ont accompagné les divers groupes comme guide. Il va de soi que surtout leur expli-cation a enrichi les connaissances des militants du transport routier et de la logistique.

Au cours de l’année écoulée, l’UBOT a lutté avec acharnement contre le dumping social dans le secteur du transport, et contre une libéralisation plus poussée de la directive sur le

cabotage. Suite e.a. à notre pression, les contrôles ont été intensifi és (des inspecteurs supplémentaires ont été engagés) et une nouvelle initiative législative a été prise par le Secrétaire d’Etat à la Lutte contre la Fraude John Crombez. Un instrument est ainsi offert pour lutter contre la fausse indépendance et ceux qui font appel à des sous-traitants véreux seront tenus solidairement responsables.Notre action du 24 septembre 2012, menée ensemble avec d’autres syndicats comme la FNV Bondgenoten, et l’action du 9 octobre 2012 au niveau de l’ETF ont contribué à une plus grande pression afi n de réaliser un résultat.

La Commission européenne

Peu à peu nos points de vue ont également été entendus par cer-tains patrons. Mais ceci ne vaut pas pour le Commissaire européen Siim Kallas. Notamment Monsieur Kallas reste toujours en faveur d’une réglementation assouplie du cabotage. Qu’il hypothèque ainsi l’avenir de dizaines de milliers de travailleurs du transport et de milliers d’entreprises, est le moindre de ses soucis. Nous devons à tout prix l’arrêter!

Action le 14 mai

Frank Moreels: «Le 14 mai, les syndicats européens, unis dans la Fédération européenne des Ouvriers du Transport (ETF), mèneront une action ensemble contre les «plans de cabotage» de Monsieur Kallas. Des syndicats belges, néerlandais, allemands et scandinaves, tous se réuniront pour crier une halte à Kallas.

Nous avons besoin de votre soutien. Ou mieux : vous avez besoin de soutien l’un de l’autre: il vous est encore possible d’arrêter Kallas. Avec votre soutien un résultat positif pourra être obtenu.»

C’est quoi le cabotage?

Selon les règles de cabotage actuelles un transporteur établi à l’étranger ne peut exécuter que 3 transports intérieurs endéans les 7 jours suivant un transport international. Une libéralisation de ces règles engendrait un drame pour le transport intérieur belge. Neuf chauffeurs sur dix travaillent notamment dans le transport intérieur. En effet, les règles en question forment le dernier mur de défense à notre disposition pour arrêter les fi rmes boîte aux lettres de l’Europe de l’Est qui opèrent en dessous du prix du marché. Révoquer ces règles c’est assassiner le secteur du transport belge.

14 mai: Qu’allons-nous faire?

En ce moment, les actions sont préparées. Nous voulons surprendre Kallas et ses amis. D’où nous n’allons pas encore raconter ce que nous avons l’intention de faire. Une chose est pourtant certaine: il s’agira d’une action dont Kallas se souviendra encore pendant longtemps. Notez donc déjà le 14 mai dans votre agenda.

Pour un avenir du transport (plus) équitable

Un marché du transport européen (plus) équitable ne pourra être réalisé que si la Commission européenne laisse tomber ses plans inacceptables. Même sans libéralisation du cabotage, il restera encore beaucoup de travail à faire pour éliminer des abus, améliorer les contrôles sur la fraude CCT et arrêter l’exploitation. Pour réussir, nous devrons pouvoir compter sur des règles de jeu claires et non assouplies. Votre soutien est indispensable à ce sujet.Participez donc aux actions du 14 mai!

Comment participer?

Vous n’avez qu’à vous annoncer via [email protected] ou consulter la page Facebook de l’UBOT: ubot-fgtb Transport & Logistique. Nous vous tiendrons alors au courant des plans et préparations. Ainsi, vous saurez comment et quand vous pourrez participer à l’action.Attention! Il s’agira d’une action à laquelle vous pourrez participer n’importe où vous êtes. Le 14 mai, vous pourrez contribuer au succès de l’action à partir de quel endroit qui soit. Vous recevrez encore davantage d’info de la part de votre Régionale UBOT ou via e-mail si vous avez déjà été enregistré(e) dans notre banque de données.

Les militants de l’UBOT Trans-port routier & Logistique se sont réunis pour un Conseil

fédéral des Militants à Liège le 20 avril 2013. Tous ont témoigné de leur attention toute entière et parti-cipé au débat à l’issue des discours. Les militants UBOT comme on les connaît… à leur meilleur.Comme Secrétaire de la Régionale UBOT de Liège-Namur-Luxem-bourg, hôtesse de la journée, Daniel Maratta a souhaité la bienvenue aux militants. De plus, il a saisi l’occasion pour souligner la posi-tion importante de la région, entre autres dans le domaine du trans-port et de la logistique. Ainsi, le Port autonome de Liège et l’aéro-port sont deux atouts logistiques particuliers. Mais également dans la région germanophone du pays des entreprises de transport im-portantes sont établies. L’UBOT y installera une permanence. Bref, l’UBOT connaît un succès gran-dissant dans la région. Et elle a la ferme intention de continuer sur sa lancée.

Le Secrétaire fédéral Frank Moreels a donné un aperçu de la situation économique, et plus particulière-

ment en ce qui concerne le secteur du transport. Dans son introduc-tion il a attiré l’attention sur les di-verses mesures gouvernementales. Certaines d’entre elles peuvent compter sur notre sympathie et ont d’ailleurs été prises sous notre pression. Nous pensons à ce sujet à l’abrogation des salaires des jeunes et à l’augmentation de certaines allocations sociales. Si le système d’indexation existe toujours encore en Belgique, c’est bien grâce aux actions de la FGTB, actions pendant lesquelles l’UBOT a d’ailleurs joué un rôle important. Mais de l’autre côté, nous devons constater qu’on essaie toujours de manipuler cet index. Et voilà ce que nous n’ac-ceptons pas.

Frank a commenté en outre les projets de cahiers revendicatifs sectoriels dans lesquels l’accent a été mis sur un nombre de reven-dications qualitatives, comme le renforcement du deuxième pilier de pension et l’extension de l’as-surance hospitalisation.

Il va de soi que la problématique relative aux statuts ouvriers / em-ployés a été discutée. L’UBOT ne

veut pas de la grisaille. Elle veut d’urgence une amélioration du statut des ouvriers, et notamment l’abolition du jour de carence et de meilleurs périodes de préavis lors d’un licenciement. Pour commen-cer. Evidemment , le temps, toutes les discriminations doivent dispa-raître… mais les statuts spécifi ques e.a. pour les travailleurs portuaires, marins, pêcheurs et ouvriers du commerce de combustibles doivent être sauvegardés. Ensuite, Frank a commenté les né-gociations sur la classifi cation des fonctions pour le personnel roulant et le personnel des garages du sec-teur du transport de choses et de la logistique.Il a terminé son discours avec une citation: «Le succès et l’échec ne sont jamais défi nitifs. Ce qui compte c’est le courage de persé-vérer. D’où je vous invite à persé-vérer tous ensemble pour résister à l’épreuve de cette époque diffi -cile. Et pour ne jamais perdre le courage!»Ensuite, un débat intéressant et animé a eu lieu avec de nom-breuses interventions de la part des militants-mêmes. Carine Dierckx, Philippe Dumortier, Didier Bonamy, Stefano Gebbia, Jean Gillis, Jean-Claude Vandewalle en Daniel Maratta ont participé et contri-bué à ce débat. Frank Moreels a répondu à toutes leurs questions et remarques.

A l’issue du débat, les participants ont eu l’occasion d’échanger leurs impressions avec un sandwich et un verre. Nous pouvons être fi ers du résultat. Les projets de cahiers revendicatifs ont été complétés et nous permettront d’entamer la concertation sectorielle.

14 mai: action pour un transport (plus) équitable en europe

Centre portuaire de Lillo: «Des militants UBOT attentifs»

Militants Ubot Transport routier et Logistique réunis à Liège

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SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 7ACTUALITÉS

Quand la crise s’attaque directement à l’estomacLes Européens se nourrissent moins, ou différemment, depuis le début de la crise. Les pays du sud du continent européen sont davantage touchés, mais la tendance est néanmoins généralisée. En Grèce, il ne s’agit pas d’un détail dans le contenu du frigo. Des gens, et plus particulièrement des enfants, souffrent de la faim.

La faim en Europe, une réalitéEn marge de ceux qui doivent rogner sur leur budget nourri-ture, il y a aussi ceux qui n’ont tout simplement plus de quoi se payer à manger. En Europe, les associations d’aide aux plus démunis et les banques alimen-taires crient au secours. Depuis le début de la crise, le nombre de leurs bénéfi ciaires ne fait qu’aug-menter. Et de se diversifi er. On est loin du sans-abri qui frappe à la porte d’une association. Retraités, jeunes sans emploi voire même travailleurs pauvres et familles ont désormais recours à cette aide. Ces quelques lignes intro-ductrices du Rapport d’activité 2011 des banques alimentaires belges prouvent que cette réalité existe également dans notre pays. «L’année 2011 sera inscrite dans les annales comme une année diffi cile. La crise fi nancière, la deuxième en peu d’années après

celle de 2008, a fait ressentir ses effets sur les plans économique et social. Le nombre de démunis qui ont fait appel aux Banques Alimentaires a atteint le chiffre record de 117.440.» Parallèlement les apports en nourriture ont ten-dance à se tasser, ce qui rend la distribution encore plus diffi cile.

Ailleurs en Europe, on souffre de la même manière du côté des associations. La Fédération Eu-ropéenne des Banques Alimen-taires (FEBA), qui coordonne 245 centres de collecte et de distri-bution de denrées alimentaires dans 21 pays d’Europe, contribue à nourrir 5 millions d’Européens dans le besoin – un chiffre qui a considérablement augmenté depuis la crise fi nancière, selon la présidente de cette fédération. (http://www.banquealimentaire.org/)

En Espagne, l’augmentation du taux de chômage et donc de la pauvreté pousse également la population – même active – à frapper à la porte des banques alimentaires et associations. Le chômage en Espagne a encore progressé au premier trimestre 2013, atteignant le triste record de 27,16% avec plus de six mil-lions de sans-emploi. Fin mars, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, soumise à un ef-fort de rigueur sans précédent, comptait 6.202.700 chômeurs, soit 237.400 personnes de plus qu'au trimestre précédent, selon les chiffres de l'Institut national de la statistique.

Parmi les pays de l'Union euro-péenne, le taux de chômage en Espagne se situe à peine derrière celui de la Grèce, qui atteignait 27,2% en janvier.

L’Insee, l’institut national des statistiques en France, en at-teste: en 2012, les Français ont

consommé moins, globalement. En février 2013, les dépenses en ma-tière d’alimentation diminuaient de 0,4%, tandis que les dépenses énergétiques augmentaient de quasi 2%, en raison des tempéra-tures hivernales persistantes. Une diminution qui semble minime, mais qui démontre les effets de la crise et de l’austérité ambiante. L’Insee démontre par ailleurs que depuis l’an 2000, seules les années 2008, 2009 et 2012 démontre une telle baisse de la consommation des ménages. En Belgique, les statistiques affi rment que la part du budget consacré au poste «ali-mentation-boissons-tabac» a éga-lement baissé de 0,3% entre 2008 et 2009.

Au-delà de la quantité, la qualité de la nourriture achetée en prend aussi un coup. La crise et les diffi -cultés fi nancières rencontrées – ou craintes - par les familles les pous-sent à remplacer leurs achats ha-bituels par des alternatives moins chères, ce qui peut avoir un impact négatif sur le régime alimentaire et donc sur la santé. Le CRIOC, dans une analyse datant de 2011, intitulée «les consommateurs et la crise», indiquait que la pauvreté et la baisse du pouvoir d’achat était la plus grande préoccupation des Belges, juste devant la montée du chômage. En réponse à cette crainte, les personnes interrogées dans le cadre de l’étude ont généra-lement admis faire des économies sur tous les postes du budget de

leur ménage. Une personne sur trois (30%) a déclaré que ces éco-nomies touchaient notamment les dépenses alimentaires. Cette proportion était, fi n 2011, beaucoup plus importante que deux ans au-paravant, où seuls 18% des per-sonnes interrogées évoquaient des coupes dans ce domaine. «Quasi cinq consommateurs sur dix dé-clarent avoir modifi é leurs com-portements d’achat en recherchant les promotions. Quatre sur dix éta-blissent des menus pour éviter de gaspiller, privilégient les marques de distributeurs, se rendent moins souvent au café ou substituent cer-tains produits à d’autres (viande par oeufs par exemple).» Les mé-nages à revenus modestes et les fa-milles nombreuses ont davantage modifi é leurs habitudes. (Etude complète: http://www.oivo-crioc.org/fi les/fr/6176fr.pdf)

La crise, on le sait, touche toute l’Eu-rope, et le sud particulièrement. Dans une récente analyse diffu-sée par JolPress, l’agence nationale des statistiques italiennes décrivait une situation similaire à celle que nous connaissons chez nous: les ménages italiens réduisent leurs dépenses alimentaires et concen-trent leur argent sur les produits «discount». Plus de 13% des Italiens disent acheter de la nourriture moins chère et de qualité inférieure en réponse à la crise. Parallèlement, les ventes des supermarchés et ma-gasins discount ont augmenté de 1,2 % en 2011, tandis que les achats dans les petits magasins d'alimen-tation ont reculé de 1,4%.

Reportage de la web TV Zoom.in sur la situation en Espagne: http://www.dailymotion.com/video/xsfzzk_l-espagol-moyen-a-besoin-des-banques-alimentaires_news

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Des enfants grecs qui vont à l'école sans tartines et sans argent pour la cantine, il

y en a malheureusement de plus en plus. Les mesures drastiques d'austérité qui ont été prises en Grèce ont plongé la population dans la pauvreté et le désarroi. Le New York Times publiait récem-ment une grande enquête sur la situation de ces écoliers. Un constat inacceptable.

Le directeur du programme de santé Prolepsis, Athena Linos, es-timait qu'en 2012, 10% des enfants grecs de l'enseignement primaire et du début du secondaire étaient confrontés à l'«insécurité alimen-taire». Ce qui signifi e qu'ils étaient confrontés à la faim et la malnutri-tion, ou qu'ils risquaient de l'être prochainement. Une travailleuse au sein d'une école primaire dans la ville d'Acharnes va plus loin: elle affi rme qu'une soixantaine de ses élèves, sur un total de 280, souf-frent de malnutrition. Les enfants amènent à l'école les aliments les moins chers: du riz, des lentilles,

des pâtes. Au sein de cette école, un jeune garçon s'est évanoui de faim. Pour elle, le plus dur est de voir à quelle vitesse la situation se dégrade. «Il y a un an encore, ce n'était pas comme ça.» En Grèce, en plus de lutter pour son emploi et pour le maintien de ses droits, on lutte pour la survie. Avec un chômage supérieur à 27% et des droits sociaux considérablement rabotés lors des différents «sau-vetages» du pays, de nombreuses familles à faible (ou sans!) revenus sont désormais incapables de payer la cantine scolaire, une fois les éco-nomies de toute une vie épuisées.

Des programmes comme Prolepsis travaillent, grâce à des dons privés, à apporter aux enfants la nourri-ture nécessaire. A l'heure actuelle, 20 000 enfants issus d'écoles pu-blics reçoivent chaque jour un fruit, un sandwich et du lait. Le gouver-nement grec, ou encore l'Eglise or-thodoxe contribuent également à fournir de la nourriture aux écoles. Certains établissements mettent la main à la pâte et fi nancent à fonds

propres les repas de leurs élèves, voire de leurs familles.

Le dossier du New York Times a permis de révéler au monde l'amère réalité grecque, et l'effet dévasta-teur de l'austérité sur la popula-tion. «Cet article est tout ce qu'il y a de plus vrai», confi rme une ha-bitante d'Athènes. «C'est tragique. Pour ma part je n'ai pas d'enfants, mais depuis le début de la crise je travaille deux fois plus qu'avant, et je gagne moins. Je ne peux même pas imaginer ma situation si j'avais des enfants à charge, ou un parent malade.»

La fondation Prolepsis (dons en ligne pour le programme d'apport scolaire aux écoles):http://www.prolepsis.gr/new/

Dossier du New York Times (en anglais): http://www.nytimes.com/2013/04/18/world/europe/more-children-in-greece-start-to-go-hungry.html?ref=global-home&_r=0

De plus en plus d'enfants grecs ont faim

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

LE PROJET D’ACCOSANTÉ AU TRAVAILUne nouvelle maladie professionnelle: le «technos

Travailler au chaud, bien calé dans un fauteuil ou en tout cas une bonne chaise de bureau, ouvrir son courrier d’un clic de souris, le classer, le jeter, y ré-pondre sans lever ni le derrière, ni même le coude, tapoter à longueur de journée sur un clavier, en je-tant de temps à autre, lorsque l’informatique ne l’a pas encore bloqué, un coup d’œil sur Facebook, ou consulter au moment propice les pubs de vacances, qui oserait se plaindre de ses conditions de travail d’employé type?Les ouvriers de production ont vu aussi les systèmes évoluer. Bon nombre de chaînes de production ne nécessitent qu’une surveillance et c’est l’informa-tique qui se charge des routines. Si le cadre est moins cosy qu’un bureau, le travail des opérateurs de ces systèmes est en fi n de compte assez proche de celui des employés de bureau. Et puis, de plus en plus souvent, à un certain niveau de fonction ou de salaire, à l’ordi du bureau s’ajou-tent les petits plus pour rendre le «package salarial» attractif: smartphone, PC portable ou tablette.La médaille a pourtant son revers. Les nouvelles technologies de la communication ont aussi leurs nuisances. Plus question de laisser trainer le cour-rier en retard à la Gaston Lagaffe. Les exigences de productivité sont montées de plusieurs crans. Entre les mails et le téléphone, on est tout le temps solli-cités pour un oui ou pour un non et après un jour de congé il faut passer une matinée à lire ses mails et leurs annexes.Les frontières du bureau ont explosé. On peut ra-mener du travail à domicile. On est joignable tout le temps partout même pendant les congés même au bout du monde. Le sans fi l est devenu un fi l à la patte invisible.Et même en se limitant au lieu de travail, c’est main-tenant la machine qui donne le rythme. Et le pire du pire, c’est justement quand elle ne marche pas. La panne réseau ou de l’informatique paralyse tout. A l’occasion de la journée du 28 avril dédiée à la santé et à la sécurité au travail, la FGTB a voulu mesurer ce stress au travail lié aux nouvelles technologies. Une enquête en ligne nous révèle que derrière les «bonnes conditions de travail» il y a aussi un stress que nous avons baptisé «technostress». Enfi n derrière le stress provoqué par la machine, il y a aussi l’employeur «Big Brother» qui dispose aujourd’hui de moyens– pas toujours licites - de contrôler tout ce que l’on fait ou que l’on ne fait pas avec les cas extrêmes que sont les call-centers où l’écoute est permanente et hélas légale. Enfi n, et cela reste encore une inconnue: les ondes électromagnétiques émises par ces appareils, princi-palement GSM et smartphones, ne comportent-elles pas des risques à long terme pour la santé?

L’enquêteL’enquête en ligne de la FGTB a été réalisée du 20 mars au 10 avril 2013. 1760 personnes y ont répondu, dont: • 47% d’hommes et 53% de femmes;• 33% moins de 40 ans, 31% 41-50 ans, 33% 50-60, 4% 61 ans et plus;• 84% de travailleurs du secteur privé;• 62% d’employés, 28% d’ouvriers, 10% de cadres;• 76% de temps-pleins, 24% temps partiels.

«Je souffre depuis deux ans de dépaules et malgré de nombreusevois pas vraiment d’amélioration.

«Dans mon entreprise, les infi rmièplaignent des diffi cultés pour travai

Dans notre call-center on a surtonombreux dans un même espacepour souffl er un peu au calme. Enlourde. Et je ne parle pas de l’impriet qui fait aussi du boucan.

C’est encore pire sans

> ORDI, SMARTPHONE, TABLETTE...

Un peu de tout un peu partoutLes moyens de communication modernes ont envahi les lieux de travail. Les technologies de communication se complètent et se cumulent. Elles nous suivent partout. Il est clair, au vu de ces chiffres qui totalisent plus de 100%, que ceux qui disposent d’un ordinateur fi xe, ont aussi un GSM ou smartphone et/ou un portable et/ou une tablette.

Utilisez-vous l’un ou l’autre des outils suivants pour le travail? (Plusieurs réponses possibles)

L’usage courant de ces moyens de communication ne facilitent pas toujours la vie. Au contraire: pour 68% des utilisateurs d’un GSM ou d’un smartphone à usage professionnel, c’est un facteur de stress. Même chose pour 72,5% des utilisateurs d’un ordinateur.

Considérez-vous les outils de communication que vous utilisez comme un facteur de stress PENDANT les heures de travail?

> TÉMOIGNAGES

Certains répondants se plaignent des performances des moyens de com-munication mis à leur disposition

La plus grande frustration et le pire du stress, c’est quand ça ne fonctionne pas ou que le système est trop lent. La charge de travail reste égale mais si le système informatique ne fonctionne pas ou pas bien, on doit quand même faire le boulot. Il faut alors terminer le soir chez soi, ou pendant la pause déjeuner ou quand ça fi nit par remarcher. C’est ça le stress de 2013!

«Il faut que les appareils qui sont à notre disposition pour le travail soient plus performants, plus rapides. On a l’impression qu’on nous demande de travailler plus avec des moyens qui ne sont pas au top» .

«Je souffre surtout du «syndrome informatique»: il me semble que mon ordinateur ne va jamais assez vite et prend de plus en plus de temps pour effectuer les demandes que j’encode».

> TRAVAILLEUR «À COMMANDE NU

La machine m’imAu XXIe siècle, on pourrait croire ques’aperçoit aujourd’hui que c’est soudes répondants (53,6%) voient leur rtotalement par une machine ou un

Votre rythme de travail dépendmachine?

Les douleurs muscu-laires ou articulaires sont généralement associées au travail répétitif, à la chaîne ou au travail lourd. Notre enquête montre que même un travail de bureau apparem-ment léger peut cau-ser des douleurs aux mains, aux poignets, aux épaules, au cou. Presque un quart des répondants se plai-gnent de telles douleurs et 43% en s

Deux travailleurs sur trois, dont levitesse d’une machine (hardwarementalement, mais aussi physiquemgine d’une surcharge psychique oudernier cas des répercussion sur la smusculo-squelettiques.

En souffrez(Plusieurs

Souffrez-vous de douleurs au npoignets, des doigts ou au nivedes bras qui pourraient être liétechnologies mobiles (liées à m

> TÉMOIGNAGES

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SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 9DOSSIER

ORD INTERPROFESSIONNEL

stress»

douleurs aux poignets, coudes et es visites chez le spécialiste, je ne . Cela m’inquiète pour l’avenir».

ères utilisent des tablettes, elles se ailler toute la journée avec celles-ci».

out un problème de bruit: on est e. Je fi le parfois aux toilettes juste n fi n de journée j’ai parfois la tête imante qui se trouve à côté de moi

Quelles solutions?Les réponses à cette question sont inquiétantes: près de la moitié des ré-pondants disent n’avoir pris aucune mesure pour empêcher ou limiter les conséquences néfastes du travail avec des moyens de communication électroniques. D’ailleurs, seuls 16% des répondants disent éteindre leurs appareils, ce qui indique aussi l’usage fréquent, et le besoin d’être joignable.Les répondants ont aussi mentionné mettre leur GSM en mode silencieux ou diminuer le son des messages, s’obliger à faire des pauses fréquentes et courtes ou faire du sport pour diminuer leur stress et leur dépendance aux différents appareils de communication.

Pour éviter les troubles musculo-squelettiques, certains répondants ont mentionné faire des exercices d’étirement, alterner la souris de l’ordinateur d’une main à l’autre ou ont amélioré l’ergonomie de leur poste de travail (souris, écran, chaise,…).

Les employeurs non plus ne semblent pas très conscients des conséquences potentiellement néfastes du technostress: plus de la moitié de nos répon-dants indiquent que l’employeur n’a pas pris de mesures, 29% disent ignorer si l’employeur a pris des mesures ou non.

Nos propositions1°) Informer et prévenirIl est clair que l’information des travailleurs sur les risques du technostress laissent à désirer ou en tout cas que si le malaise est perçu, il n’est pas perçu comme un risque généralisé mais comme un problème individuel. Les représentants syndicaux dans les entreprises ont un rôle de pré-vention et de sensibilisation à jouer. Ils peuvent le faire en mettant ce point à l’ordre du jour des CPPT. Ils peuvent par exemple proposer la mise à disposition de matériel de prévention ou de moyens de protection (oreillettes pour GSM, Smartphone, ...).La FGTB réalisera une analyse secondaire pour pouvoir déterminer quelles actions exactement sont nécessaires dans les secteurs spé-cifi ques. Selon une étude l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), les mesures de prévention en matière de santé et sécurité au travail permettent des économies 4 à 5 fois plus importantes que les montants qu’elle demandent d’investir (1).

2°) Prendre en compte le risque technostress Mais d’ores et déjà nous demandons à la Direction générale du bien-être au travail (le service d’inspection du travail compétent) de veiller à ce que ce risque de “technostress” soit pris en compte dans les analyses de risques que les employeurs doivent réaliser en application de la réglementation relative au bien-être au travail. ET bien entendu que ce service d’inspection soit renforcé.Il faut savoir en effet qu’en moyenne, en Belgique, un inspecteur surveille le bien-être de 25.665 travailleurs alors que l’Europe et l’OIT recommandent une moyenne de 1 inspecteur/10.000 travailleurs.Parallèlement, la FGTB demande à la ministre de l’Emploi d’exami-ner de plus près la problématique des ondes électromagnétiques au travail, en concertation avec la ministre compétente pour la Santé publique. Ainsi que d’ organiser une réfl exion sur les aspects ergo-nomiques de la technologie mobile.

3°) Respecter les temps de travail et la vie privéeLa FGTB rappelle que tout temps pendant lequel un travailleur est à disposition de son employeur doit être considéré comme du temps travail: ces pratiques et intrusions dans la vie privée doivent donc être strictement encadrées.(1) Elsler, D et al. (2010), ‘A review of case studies evaluating economic incen-tives to promote occupational safety and health’, Scandinavian Journal of Work, Environment & Health, 36(4): 289–298. http://osha.europa.eu/en/topics/economic-incentives/review-case-studies-econ-incentives.pdf

Addicts légers et accros graves du mail

L’accès à ses mails profes-sionnels fait reculer les frontières de la conscience profession-nelle au-delà du raison-nable et au détriment de la vie privée. Même sans obligation, b e a u c o u p n ’ a r r ive nt pas à se dé-c o n n e c t e r c o m p l è t e -

ment du boulot. Pas moins de 25,4 % des répondants, soit un travailleur sur 4, disent avoir besoin de contrôler «constamment» ou «souvent» en dehors des heures de bureau, les messages qu’ils reçoivent à titre professionnel. Si l’on y ajoute les réponses obtenues au niveau de «oui, de temps en temps» on arrive à 60%. Inutile de dire que ceci peut donner lieu, dans une mesure plus ou moins grave, à une détérioration de la qualité de la vie privée.

UMÉRIQUE»

mpose le rythmee l’automatisation est libératrice. On uvent le contraire. Plus de la moitié rythme de travail dicté en partie ou

n ordinateur.

d-il de la vitesse d’une

souffrent de temps en temps.

> GSM & MAILSUn fi l à la patte

Ils ont beau être sans fi l, les moyens de communication modernes n’en constituent pas moins un fi l à la patte qui relie les employés à leur employeur et augmente la pression sur les premiers. En dehors des heures de travail, 68.7% des répondants estiment que l’usage du GSM ou smartphone est autant une source de stress que pendant le travail (voir plus haut). Pour l’utilisation d’un ordinateur en dehors des heures de travail, le pourcentage est nettement moins élevé (y compris comparé à son utilisation au travail), avec un chiffre de 47.8%. D’autre part, on notera que le pourcentage, pour l’utilisation d’une tablette comme «facteur de stress» est semblable en dehors des heures et pendant les heures de travail: 34.1% des répondants soulignent que l’utilisation d’une tablette en dehors des heures de travail est une source de stress.

Considérez-vous les outils de communication suivants comme un facteur de stress EN DEHORS des heures de travail ?

e rythme de travail dépend de la e ou software), disent en souffrir ment. Cette dépendance est à l’ori-

u physique de travail. Avec dans ce anté physique comme les troubles

z-vous ? réponses possibles)

niveau des mains, des au du cou, des épaules ou es à l’utilisation de ces

mouvements répétitifs)?

«Notre employeur agit comme si nous étions «mariés» à l’entreprise, surtout les cadres! Il n’est pas rare que le personnel (sans GSM de société, quel que soit son statut) donne son numéro de GSM privé à son manager («au cas où») ou à des collègues qui le transmettent à leur tour. Des abus sont constatés mais c’est devenu normal!». «J’ai plusieurs fois été ennuyé par mon employeur car je ne répondais pas immédiatement à mon GSM en dehors des heures de travail. Parfois même. Il m’a été demandé de toujours avoir mon GSM sur moi, en cas d’imprévu»

En dehors des heures de travail, ressentez-vous LE BESOIN de vérifi er l’arrivée de nouveaux messages professionnels sur vos appareils mobiles?

«Même si mon employeur souligne (via mon chef direct) qu’il n’est pas nécessaire d’être joignable – consultable en dehors des heures de travail, il y a parfois malgré tout une pression psychique qui vous amène à vérifi er si vous n’avez pas manqué des appels. Selon moi, il y a combinaison de deux éléments : s’adapter aux conditions de travail et moins s’inquiéter d’un éventuel retard dans le service suite à des décisions prises en haut d’employer moins de personnes pour ce travail.»

En dehors des heures de travail, ressentez-vous l’OBLIGATION de vérifi er l’arrivée de nouveaux messages professionnels sur vos appareils mobiles?

«Les nouvelles technologies et particulièrement les «portables» (GSM, Blackberry, Pc portable) sont une vraie plaie en matière d’intrusion dans la vie privée. Les employeurs n’hésitent pas à vous contacter à n’importe quel moment en dehors du travail et des heures de travail. Vous vous sentez dans l’obligation de répondre et vous travaillez bien sûr gratuitement en dehors des heures, pendant vos congés, vacances, etc. À mon travail, on nous a même fortement conseillé de nous connecter aux mails de l’entreprise via notre propre ordinateur personnel. Beaucoup de mes collègues l’ont accepté, principalement les personnes à temps partiel».

> TÉMOIGNAGES

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> POINT DE VUE

Démolition sociale ou pouvoir d’achat?Si cela ne dépendait que des employeurs, les salariés gagne-raient moins demain. Un gel salarial et un coup sévère dans l’indexation des salaires les aident déjà à aller dans cette direc-tion. Ils parlent de modération nécessaire, mais ils n’en veulent que pour les accords salariaux collectifs. En ce qui concerne les augmentations salariales individuelles et les bonus des cadres supérieurs ou les participations aux bénéfi ces des actionnaires, ils ne bronchent pas. Ceux-là ne sont pas visés.

Gagner moins cela ne signifi e pas que le montant sur la fi che de paie diminue. Mais le gel salarial a pour conséquence que votre salaire ne suit pas la croissance du bien-être. Et l’intervention dans l’index fait que votre salaire s’écarte encore plus de l’aug-mentation des prix. C’est ce qu’on appelle moins de pouvoir d’achat. Et qu’est-ce que c’est à part gagner moins?

Par ailleurs, les salaires coûtent de toute façon déjà moins aux employeurs. Suite à une réduction supplémentaire des coti-sations patronales, les employeurs économisent en moyenne entre 10 et 12 centimes d’euro par heure de salaire. En plus, car depuis des années déjà, ils sont couverts de cadeaux similaires pour lesquels ils ne doivent rien faire en contrepartie. Pas de nouveaux jobs, pas de travail de qualité.

Et certainement pas de garantie d’emploi. C’est ce que nous voyons dans les discussions sur l’harmonisation des statuts des travailleurs. Les employeurs veulent pouvoir licencier les ouvriers et les employés aussi facilement que possible et que cela coûte le moins possible. Leurs propositions sur les préavis sont totalement inacceptables.

Une démolition sociale est en cours et nous sommes déterminés à la contrer.

Les négociations sectorielles sur les conditions collectives de salaire et de travail arrivent. Il est clair que ces négociations seront diffi ciles. Mais nous saisirons toutes les chances afi n de défendre et d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs. Nous donnons pour cela la priorité aux augmentations des salaires bruts parce qu’ils permettent ainsi d’augmenter les moyens de la sécurité sociale. Et nous mettons aussi sur la table des exigences qui visent à rendre le travail plus vivable. Diminution du temps de travail, prépensions, sécurité, ce sont des thèmes sur lesquels nous continuons d’insister.

L’arme la plus forte dont dispose le syndicat actuellement, c’est le soutien des travailleurs. Nous réitérons donc notre appel. Faites entendre votre voix! Participez avec nous aux actions provinciales et locales que la FGTB met en œuvre au cours des semaines et mois à venir. Les premières actions ont d’ores et déjà reçu un solide accueil. Nous devons continuer dans ce sens.

(26 avril 2013)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président > SECTEUR DU VERRE

Manifestation le 8 mai 2013Suite aux différentes fermetures et restructurations que connait actuellement le secteur du verre, le front commun syndical orga-nise une manifestation de sou-tien aux travailleurs de Sékurit à Auvelais (Namur) pour dénoncer la décision de fermeture prise par Saint-Gobain et revendiquer de nouvelles activités sur le site.

Dans la région de la Basse Sambre (entre Charleroi et Na-mur), plus de 1000 emplois ont

été perdus dans le secteur ces 5 dernières années.

Nous lançons un appel aux tra-vailleurs du secteur pour par-ticiper à cette manifestation le mercredi 8 mai 2013 à 9h30 sur le site de Saint-Gobain, rue des Glaces nationales 169 à Auvelais.

Toujours dans le secteur du verre, une autre action sera or-ganisée le 4 juin 2013 à Bruxelles pour défendre l’emploi dans le

secteur et pour interpeler la Commission européenne, les Régions et la Fédération des In-dustries du Verre.

La Centrale Générale de la FGTB et le front commun syndical re-fusent d’accepter sans réagir la destruction d’un secteur au nom de la concurrence ou de la compétitivité. Le front commun syndical estime que l’industrie verrière en Belgique a un avenir.

> SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Fibres céramiques réfractaires: appel à témoinsDepuis que l’amiante a été interdite de production et d’utilisation au sein de l’Union Européenne, de nombreuses alternatives ont vu le jour, notamment les fibres céramiques réfractaires. Pourtant, celles-ci suscitent depuis quelques temps déjà des questions et des préoccupations quant aux effets sur la santé des travailleurs qui y sont exposés.

C’est dans cette optique que la Centrale Générale de la FGTB lance un appel à témoins.

En effet, pour obtenir un ren-dement égal à celui des fi bres d’amiante, les fi bres de rem-

placement doivent leur ressembler au niveau de la taille, de la durabi-lité et d’autres caractéristiques. Ce qui pose problème puisque c’est justement le caractère fi breux de l’amiante qui est à l’origine de sa nocivité.

Depuis des années, la Centrale Générale de la FGTB demande un alignement des valeurs limites d’exposition aux fi bres de subs-titution sur celles de l’amiante. Le Conseil National du Travail saisi sur cette question en 2012 estimait lui aussi que les valeurs limites d’exposition devaient être revues à la baisse.

Pourtant, la Ministre de l’Emploi interrogée à la Chambre sur la question de la protection de la santé des travailleurs qui mani-

pulent ou produisent ce type de fi bres estime pour sa part que les pratiques élaborées par les fédéra-tions patronales Agoria et Essencia sont satisfaisantes.

Contrairement à elle, nous sommes persuadés que la situation sur le terrain reste problématique. C’est dans ce contexte que nous sommes à la recherche de travailleurs prêts à témoigner. Ces travailleurs doi-

vent être confrontés à la fabrica-tion ou à la mise en œuvre de ces fi bres. Ils doivent également esti-mer que cela représente un danger pour leur santé.

Vous vous sentez concerné ou vous avez connaissance de tels cas? Vous pouvez les communiquer à notre service d’études ([email protected]).

Découvrez le journal de bord de notre délégation à Cuba

La Centrale Générale de la FGTB développe depuis plusieurs années un projet de solidarité avec Cuba. Alors que le pays en est pleine mu-tation, une délégation s’est ren-

due sur place avec trois objectifs. Tout d’abord se forger une idée des réformes économiques en géné-ral et concernant le secteur de la construction en particulier, ensuite resserrer les liens fraternels tissés avec les sections syndicales locales et enfi n évaluer le projet de solida-rité qui a été conclu avec le syndicat cubain de la construction, SNTC.Si vous souhaitez découvrir le jour-nal de bord du voyage ainsi que l’album, rendez-vous sur notre site www.accg.be/cuba-cg.

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SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 11> SECTEUR DU NETTOYAGE

Le travail en journée, pas encore une réalitéLes travailleurs et travailleuses du nettoyage dérangent. C’est en tout cas ce que l’on peut supposer quand on sait que la plupart du boulot doit se faire tôt le matin ou tard le soir, quand les autres travailleurs sont absents. Cette situation n’est pas sans conséquences au niveau de l’organisation de la vie familiale et prouve un manque de respect envers ces travailleurs. Pour tenter de faire évoluer les mentalités, le secteur du nettoyage prépare actuellement une nouvelle campagne de sensibilisation du grand public.

Pour rappel, la campagne «Nettoyer en journée? Un monde de différences!»

vient à peine de se terminer. Mais pour le secteur du nettoyage et la Centrale Générale de la FGTB, il est essentiel de remettre directement en route une nouvelle campagne, car pour arriver à faire changer les mentalités, il faut du temps.

Du respectLe travail en journée, c’est avant tout une forme de respect envers les travailleurs du secteur, obligés de travailler quand les autres tra-vailleurs sont partis. Comme des travailleurs honteux que l’on ne veut pas voir. Or, ils font un tra-vail essentiel pour le confort de chacun et à ce titre, il mérite d’être

fait dans de bonnes conditions. Car pour ces femmes et ces hommes, travailler tôt le matin ou tard le soir complique sérieusement l’organi-sation familiale. D’autant plus qu’il s’agit d’un secteur essentiellement féminin et qu’il y a de plus en plus de familles monoparentales. Quant aux entreprises, elles ont aussi à gagner, notamment au niveau de l’effi cacité et de la qualité du travail.

Malgré quelques succès, la pre-mière campagne n’aura pas été suffi sante. Eric Neuprez, secrétaire fédéral pour la Centrale Générale est lucide: «Nous devons faire changer les mentalités. Ce n’est pas avec deux ou trois affi ches et un slogan qu’on peut y arriver. Lors de

la dernière campagne, nous avons reçu des plaintes de travailleurs qui estimaient être importunés parce que la femme de ménage avait déposé des bonbons liés à la campagne sur leur bureau. Il est clair qu’il faut encore et encore sen-sibiliser tous les acteurs du monde du travail. Mais justement, à la Centrale Générale de la FGTB, nous défendons une quarantaine de sec-teurs. Ce que nous voulons, c’est que les travailleurs de ces secteurs se sentent eux aussi concernés par la situation du nettoyage. Même chose pour nos délégués d’autres secteurs qui peuvent aussi soutenir les travailleurs du nettoyage».

> EXTERNALISATION DU TRAVAIL-DEUXIÈME VOLET

Les travailleurs low-costNous poursuivons notre survol des différentes formes d’externalisation du travail. Toujours à la recherche d’économies sur la main-d’œuvre, les entreprises confient de plus en plus souvent certaines missions à des entreprises externes. Ainsi, certaines se chargent du nettoyage, du gardiennage, parfois même, c’est tout un pan de la production qui est externalisé ou alors l’entreprise fait appel à des travailleurs externes pour renforcer sa production à un moment clé. Dans le précédent numéro, nous parlions des faux-indépendants et du détachement. Cette fois, nous voyons la sous-traitance et la mise à disposition.

En tant que syndicat, l’ex-ternalisation du travail est un sujet qui nous intéresse

beaucoup dans la mesure elle met en présence et parfois en concur-rence sur un même lieu des tra-vailleurs avec des droits différents. Il devient dès lors de plus en plus diffi cile pour nos délégués de re-présenter les droits de chacun.

La sous-traitance

Lorsqu’on parle de sous-traitance, on voit le cas classique de l’entre-prise qui sous-traite l’entretien de ses locaux à une société ex-terne. C’est donc une entreprise qui fournit un service pour une autre entreprise, avec son propre personnel. Les travailleurs du sous-traitant restent sous son autorité. D’ailleurs, lorsqu’il y a un trans-fert d’autorité, on ne parle plus de

sous-traitance mais bien de mise à disposition.

Ludo Beck, conseiller de la ministre de l’Emploi, fait le constat suivant : «Dans l’externalisation du travail, il y a des relations triangulaires. Les entreprises au sommet du triangle sont celles où se trouve l’activité principale, le reste est en sous-traitance. Parfois, ces entreprises sous-traitent à leur tour. Au som-met, les conditions de travail, de sé-curité et de salaire sont en général raisonnables, au milieu aussi. Mais les problèmes se trouvent tout en bas de la pyramide: fausse sous-traitance, entreprises boîte aux lettres, traite des êtres humains ou encore dumping social».

La mise à disposition

Il s’agit de travailleurs mis à dispo-

sition d’un tiers qui peut effectuer une autorité sur ces travailleurs. En théorie, un tel transfert d’au-torité est interdit par une loi, mais il existe des exceptions, comme l’intérim. En 2000, cette loi avait été assouplie. Tout ce qui avait un rapport avec le bien-être au tra-vail et les instructions concernant les temps de travail, de repos et l’exécution du travail convenu n’étaient plus considérés comme étant l’exercice d’une autorité.

Suite aux nombreux abus consta-tés, la Centrale Générale de la FGTB a réussi à faire modifi er cette loi. La nouvelle réglementation prévoit de conclure un contrat écrit entre l’employeur et le tiers qui stipule de manière détaillée quelles sont les instructions qui peuvent être données par le tiers au travailleur mis à disposition. En outre, chaque membre du conseil d’entreprise peut demander à voir la partie du contrat d’entreprise dans laquelle se retrouvent les instructions auto-risées. Si les conditions ne sont pas remplies, le travail sera considéré comme de la mise à disposition interdite et des sanctions sont prévues.

On le voit, l’externalisation du tra-vail est un problème qui concerne tous les travailleurs, même les tra-vailleurs de l’entreprise principale dans la mesure où elle provoque une mise en concurrence qui ne profi te qu’à l’employeur. Dans la prochaine édition de Syndicats, nous aborderons le dernier volet consacré aux nouveautés dans le secteur de l’intérim.

Les négociations pour de nouvelles conventions collectives de travail (CCT) vont bientôt démarrer dans tous les secteurs. Des négociations qui s’annoncent particulièrement difficiles. Les syndicats sont confrontés à des employeurs qui se montrent intransigeants. Pour eux, il existe un seul remède à la crise: les travailleurs doivent accepter une diminution de leur pouvoir d’achat.

Nous ripostons, pour nos em-plois, pour nos revenus. C’est le slogan qui se trouve sur les af-fi ches que la Centrale Générale de la FGTB diffuse actuellement. Et c’est ce que fera encore la cen-trale professionnelle durant les négociations sectorielles qui dé-marrent en ce moment.

Les employeurs ont obtenu gain de cause avec le gel des salaires et une manipulation de l’index, deux mesures imposées par le gouvernement. Cela ne nous empêche pas de défendre avec vigueur les revendications fon-dées des travailleurs lors des né-gociations. Nous défendons le pouvoir d’achat et de meilleures conditions de travail.

Pour plusieurs secteurs, les ca-hiers de revendications sont ter-minés. Ceux-ci sont élaborés en concertation avec les délégués et les secrétaires syndicaux. Dans

certaines entreprises sans dé-légués, c’est via des enquêtes que l’on demande l’avis des travailleurs. Les cahiers de re-vendications prêts ont déjà été présentés aux employeurs. Pour ces secteurs, les négociations commencent à présent.

Nous suivrons les négociations sectorielles de près au cours des semaines à venir. Vous trouverez sur notre site www.accg.be les cahiers de revendications fi na-lisés. Vous y trouverez aussi les dernières nouvelles sur l’évo-lution des négociations. Sur nos pages de Syndicats, nous serons attentifs aux questions particulières et aux points sen-sibles dans certains secteurs. Nous présenterons pour chaque secteur les grandes lignes de la nouvelle CCT conclue. Mais les informations complètes et dé-taillées seront toujours acces-sibles sur notre site.

> ACTIONS CHEZ EIFFAGE ET HOLCIM

Ensemble faire entendre notre voixAlors que l’Europe traverse une crise sans précédent, la solidarité européenne entre travailleurs s’organise. Nous en avons deux exemples récents à travers les actions menées par les délégués du groupe de construction Eiffage et du cimentier Holcim. Pour le groupe Eiffage, c’est une importante délégation de la Cen-trale Générale de la FGTB qui s’est rendue à Paris pour soutenir les actions que mène le syndicat français CGT contre la direction du groupe Eiffage. La délégation de la Centrale Générale de la FGTB était essentiellement composée de délégués des sociétés belges appartenant au groupe Eiffage. Par cette action, notre délégation souhaitait apporter son soutien aux collègues français qui protestent contre la gestion anti syndi-caliste de l’employeur. Les griefs sont notamment l’absence totale de respect pour le dialogue social, la contraction de l’emploi, l’abus de statuts précaires, le refus de négocier de meilleures conditions salaires et de travail alors que la direction vient de décider d’aug-menter largement les dividendes des actionnaires.

HolcimPour la multinationale cimentière Holcim, ce sont plus de 200 travailleurs qui se sont rassemblé à Dübendorf en Suisse lors de l’assemblée générale du groupe. Les manifestants étaient venus de toute l’Europe afi n de protester contre les fortes suppressions d’emploi et les fermetures d’usines du groupe Holcim.

Eric Neuprez: «Trop de gens ne se sentent pas concernés par la situation des travailleurs du nettoyage. Moi j’ai envie de leur dire aujourd’hui, vous n’êtes peut-être pas concerné, mais demain?»

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MÉTAL12 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

Eaton: quand des fi nanciers détruisent notre industrieL

’entreprise Eaton à Gembloux fermera défi nitivement ses portes prochainement. 43

travailleurs sont concernés. Le 6 février dernier, la direction annon-çait son intention de quitter la Bel-gique à la grande stupéfaction des représentants syndicaux. En effet, la marge bénéfi ciaire d’Eaton est très importante et Gembloux se situe dans le trio de tête des sites les plus rentables du groupe en Europe. Les dirigeants de cette multina-tionale américaine, qui occupe 130.000 personnes dans le monde, ont décidé de délocaliser la produc-tion belge dans une zone franche turque.

Leur motivation n’est en aucun cas dictée par des préoccupations industrielles. Il s’agit ici encore d’une décision visant à satisfaire l’appétit insatiable d’actionnaires totalement désintéressés par le sort des travailleurs.

Sébastien Vandenhoute et Marc Croquet - délégués MWB-FGTB - ont été confrontés au cours des négociations à un interlocuteur suisse mandaté par les américains. «Il n’avait rien à dire, aucun pou-voir de décision. Nous étions face à un pantin qui devait systématique-ment en référer à ses supérieurs à des milliers de kilomètres d’ici.»

Les délégués se sont donc très vite heurtés à un mur. Leurs proposi-tions constructives visant à main-tenir une activité sur le site ont été systématiquement balayées d’un revers de la main. «Nous avons étudié toutes les pistes possibles mais leur décision de fermer était irrévocable» confi rment Sébastien et Marc. Dans le seul but de maxi-miser leurs profi ts, ces fi nanciers sans scrupules condamnent une entreprise produisant des tuyaux hydrauliques implantée à Gem-bloux depuis 1973.

Autre preuve de la désinvolture de la direction: les clients n’ont pas été informés de l’intention de fermer l’entreprise. La perte de confi ance dans le groupe Eaton et les risques d’astreintes ont également été ab-sents de la réfl exion des décideurs américains.

Marc Croquet qui occupe le mandat au Conseil d’Entreprise Européen déplore l’absence de solidarité entre les travailleurs européens. «Ils n’ont pas l’air de se rendre compte que demain ils seront peut-être confrontés à une fermeture». En effet, personne n’est à l’abri: les sites allemands, tchèques, fran-çais ou hollandais pourraient eux aussi être délocalisés en Turquie ou ailleurs.

La compétitivité et la rentabilité ne sont plus des gages suffi sants quand on se retrouve face à des fi nanciers qui se font dicter leur conduite par des actionnaires qui visent des dividendes plantureux. Il n’est d’ailleurs pas du tout certain que le site turc acheté par Eaton il y a deux ans satisfasse pleinement aux exigences capitalistes des ac-tionnaires.

Sébastien et Marc en sont convain-cus : la solution doit être trouvée au niveau européen. «Si l’Europe continue à laisser fi ler son indus-trie sans rien faire, nous allons tous nous retrouver dans une si-tuation catastrophique. Il est grand temps qu’on se protège face à des dirigeants d’entreprises que rien n’arrête».

La législation belge doit aussi être revue. Il est anormal que des entre-prises profi tent des réductions de cotisations sociales et autres inté-rêts notionnels sans que ces aides ne soient conditionnées. «Du jour au lendemain, sans aucune raison valable, ils mettent la clef sous la porte et ils ne doivent même pas rembourser un seul euro. Les ma-chines qui vont partir en Turquie ont été fi ancées à plus de 30% par des subsides publiques» s’offus-quent Sébastien et Marc.

Les délégués syndicaux n’ont rien à se reprocher dans cette lutte pour le maintien de leur outil et de leur emploi. Toutes les discussions et les stratégies mises en place ont été menées en front commun syndical. Paradoxalement, le carnet de com-mandes à Gembloux explose: les clients veulent encore pouvoir profi ter du «Made in Belgium». La direction locale a même eu le culot de parler d’heures supplé-mentaires à des travailleurs qui ne savent pas encore à quelle date exactement ils seront licenciés. Le cynisme patronal n’a vraiment plus aucune limite.

Marc CROQUET et Sébastien VANDENHOUTE – délégués MWB-FGTB

> POINT DE VUE

J’essaye d’imaginer l’enthousiasme, la ferveur des membres de la Convention nationale française qui, le 23 juin 1793, votent la Déclaration universelle des Droits de l’Homme dont l’article

premier dit fi èrement ces mots: «Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles».

Le bonheur commun… On parle rarement d’Histoire dans ces co-lonnes. Même ceux d’entre vous qui me connaissent le moins savent en effet que je suis… ouvrier métallurgiste et pas docteur en Histoire. Allons-y quand même en deux lignes… Ce premier article d’appa-rence si simple est lui-même, dans la tourmente de la Révolution française, une vraie révolution. Il s’agit déjà de la deuxième Décla-ration des droits de l’Homme écrite dans la foulée des événements de 1789, mais celle-ci, en défi nissant les droits «imprescriptibles» en question comme étant «l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété» introduit un concept extraordinaire: l’égalité. Elle ouvre la porte à ce qu’on appelle aujourd’hui les droits économiques et sociaux, grâce auxquels le bonheur pourra être atteint, sous la conduite des pouvoirs publics…

Le bonheur commun… Y pense-t-on encore aujourd’hui? Je ne suis pas plus philosophe que je ne suis historien, et je sais qu’il est pos-sible d’occuper, dans les bibliothèques, des centaines de mètres de rayonnage avec les ouvrages dont le seul thème est de défi nir le bonheur. Mais est-ce vraiment chercher le bonheur commun quand un gouvernement s’entête, malgré tous les constats, à appliquer un plan de mise en disponibilité des chômeurs qui enverra dans les CPAS des milliers de chômeurs? Est-ce vraiment chercher le bonheur commun que de laisser enfl er les prix de l’énergie, du transport, de l’école, du logement? Le bonheur commun, s’agit-il de ces entre-prises qu’on laisse licencier à tours de bras après avoir empoché la caisse des intérêts notionnels? S’agit-il de ces jeunes qu’on laisse, et pour longtemps, chômeurs? De ces pensionnés à qui on demande de retarder le jour de leur retraite? De ces travailleurs qui, plutôt qu’une visite chez le dentiste, achètent un tube de Sedergine chez le pharmacien? De ces ménages qui, depuis longtemps, ont renoncé à l’idée même d’un seul week-end à la mer?

On peut regarder tout cela les bras ballants, se dire que non, en ef-fet, ce n’est pas le bonheur commun, mais qu’y faire, la crise est là. C’est oublier que la crise en question a certes ses victimes, qui n’y peuvent rien, mais aussi ses bénéfi ciaires, qui ne se sont pas gênés pour courir après leur bonheur particulier. C’est surtout oublier que les gouvernements, garants du bonheur commun croyait-on, se sont peu à peu délestés de cette tâche pour la confi er à d’autres, tous ces intérêts privés qui mis bout à bout devaient donner le profi t de tous. Force est de constater que cela n’a pas marché. Qui peut dire que les choses vont mieux en 2013 qu’en 2003? Et qui ne craint que cela ne soit pire en 2023?

Cette semaine de Premier Mai a été l’occasion de discours dont la trame était, souvent, le changement, l’espoir. Moi aussi, le Premier Mai, au milieu des Camarades, je rêve, plus fort encore, de solidarité, de fraternité, d’égalité. Mais quand donc les discours que nous avons entendu généreront-ils le changement concret, et pas simplement la matière des prochains tract électoraux? L’impôt doit être plus juste? Qu’on le change. La majorité pour le changer n’existe pas? Qu’au moins, il y ait un affrontement politique sur la question.

Voici quinze jours, la MWB a frappé les trois coups d’un vaste chantier de réfl exion, baptisé «Acteurs des Temps présents». L’article premier de la Déclaration universelle dont je vous parlais ci-dessus fi gure en bonne place dans les textes de référence qui guideront nos ré-fl exions tout au long de cet automne. La première journée de débat, qui n’était qu’une introduction, a démontré par A+B ce dont nous ne doutions à vrai dire pas: il existe des alternatives aux politiques menées actuellement, des alternatives réalistes et intelligentes, des alternatives qui remettront notre société sur le chemin du bonheur pour tous. Il y a une richesse de réfl exion qui mettra enfi n à bas la citadelle de la pensée unique.

La MWB est un syndicat de revendications et de luttes. Elle n’est pas que cela; elle veut être un syndicat de réfl exion et de projet, être donc un acteur, à temps plein, de son temps présent. Un temps qui n’est pas la minute de l’utopie, mais le long terme du changement en profondeur. A côté des combats immédiats que nous devons continuer à mener avec la dernière des énergies, c’est à cet objectif que nous devons nous atteler pour démontrer partout que décidément oui, autre chose est possible.

Nico CuéSecrétaire général

Le bonheur, simplement

Le vendredi 19 avril dernier, les Métallos Wallons et Bruxellois de la FGTB ont lancé leur campagne «Ac-teurs des temps présents» réunissant militants, artistes, agriculteurs, représentants universitaires ou chercheurs, jeunes ou moins jeunes…

250 personnes ont participé à cette première journée et se sont fi xées comme objectif de défi nir des alternatives au système économique actuel.

Quelques premiers rendez-vous concrets ont d’ores et déjà été pris parmi lesquels on relèvera les festi-vals musicaux de l'été, la foire agricole de Libramont ou encore les rentrées académiques universitaires.ils serviront à préparer une semaine de discussions et d’action qui se déroulera du 14 au 18 octobre prochains.Nous vous tiendrons bien évidemment au courant

Nous sommes tous «Acteurs des temps présents»

Page 17: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Secteur de la récupération du textile (chiffons): introduction du cahier revendicatif communLe cahier revendicatif commun pour la CCT 2013-2014 a été intro-duit et commenté au cours de la réunion de la sous-commission paritaire pour la récupération du textile du 10 avril. Voici nos prin-cipales revendications.

1. Pouvoir d’achatNous voulons des négociations libres. Le pouvoir d’achat en est un élément essentiel. Nous deman-dons, entre autres, l’introduction d’un fonds de pension sectoriel, un meilleur règlement en matière de frais de transport et d’indemnité vélo, l’introduction de barèmes d’ancienneté. Nous voulons éga-lement que le système d’indexation sectorielle soit maintenu dans son intégralité.

2. Qualité du travailUne meilleure combinaison travail-famille doit être rendue possible grâce à l’amélioration du congé d’ancienneté, à un meilleur ac-cès au crédit-temps, au droit aux emplois de fi n de carrière à partir de 50 ans avec une carrière de 28 ans, à la prolongation des primes d’encouragement régionales et à l’extension du petit chômage en cas de décès du partenaire ou d’un enfant du travailleur.

Nous demandons des conventions sectorielles concernant les carrières acceptables et davantage d’atten-tion pour l’ergonomie. Il faut adop-ter des mesures contre la surcharge et contre les conséquences néga-tives des manipulations répétitives.

3. EmploiIl faut consacrer de l’attention pour l’emploi grâce à l’amélioration des engagements en matière d’emploi et à de meilleures conventions concernant le travail intérimaire. Nous ne voulons pas d’extension de la fl exibilité.

4. Fin de carrièreEn matière de fi n de carrière, nous revendiquons la prorogation im-médiate et maximale de tous les régimes de chômage avec com-plément d’entreprise légalement possibles. Nous demandons l’in-troduction du régime de chômage avec complément d’entreprise «métiers lourds» à partir de 58 ans et du régime de chômage avec complément d’entreprise «pour tra-vailleurs ayant un handicap phy-sique important» à partir de 58 ans.

5. Formation Il faut renforcer la politique en matière de formation. Celle-ci

doit plus se concentrer sur l’em-ploi durable et acceptable dans un environnement innovateur. Chaque travailleur doit avoir droit à la formation.

6. Statut ouvriers-employésNous revendiquons une approche uniforme de tous les secteurs quant à l’harmonisation des statuts ou-vriers-employés.

7. Avantages sociaux-fonds sociaux

Les avantages sociaux sectoriels qui existent actuellement doivent être améliorés.

8. Chômage temporaireNous demandons un encadrement sectoriel pour le chômage tempo-raire et la formation.

9. Délégation syndicaleNous revendiquons un meilleur statut pour les membres de la dé-légation syndicale.

10. Finalement, nous revendiquons la prolongation de toutes les conventions collectives de travail de durée déterminée.

Dans la dernière édition de Syn-dicats, nous vous avons com-muniqué les dates auxquelles Vacantex paiera le pécule de vacances légal 2013. Cette fois-ci, nous traiterons du mode de calcul du pécule de vacances légal.

Les ouvriers du secteur textile reçoivent le pécule de vacances pour les jours de vacances légaux auxquels ils ont droit. Ce pécule de vacances légal est composé comme suit:• Un simple pécule de vacances

correspondant au salaire pour maximum 4 semaines

• Un double pécule de vacances pour ces 4 semaines de vacances.

En 2013, le pécule de vacances légal correspond à 15,38% des salaires bruts de l’exercice de vacances 2012 à 108%. Ce mon-tant peut éventuellement être majoré du salaire fi ctif pour les journées d’inactivité assimilées à des journées de travail effectives.

Ce pécule de vacances brut est encore diminué de:• 1% de retenue de solidarité• 13,07% de cotisation ONSS sur

le double pécule de vacances pour les 3 premières semaines et pour les 2 premiers jours de la quatrième semaine de va-cances

• Une retenue de précompte pro-fessionnel de:

- 17,16% sur les pécules de va-cances imposables jusqu’à 1.270 euros- 23,22% sur les pécules de

vacances imposables supé-rieurs à 1.270 euros.

Sur notre site web, www.fgtb-tvd.be, vous pouvez retrouver une liste des dates de paiement du pécule de vacances légal, par commune. Vous avez des ques-tions concernant le pécule de vacances légal? Consultez éga-lement notre site pour retrouver les coordonnées de votre secré-tariat professionnel.

L’année passée, le nouveau syn-dicat industriel européen, Indus-triAll, a été créé. Cette centrale professionnelle européenne re-groupe des syndicats des secteurs de la chimie, de l’énergie, de l’ex-ploitation minière, du métal, du textile et des secteurs y afférents. Quand on relie les mots «chimie» et «Europe», on pense automati-quement à REACH. REACH fait référence à une loi européenne qui impose l’enregistrement de toutes les substances chimiques qui sont fabriquées ou importées dans l’Union européenne à raison d’au moins 1 tonne par an. Cet enregistrement doit également contenir les propriétés dange-reuses des produits chimiques et requiert le développement de fi ches de données de sécurité adaptées.REACH impose des obligations considérables aux entreprises. Actuellement, IndustriAll mène une campagne pour demander aux représentants syndicaux du comité de vérifi er si leur entre-prise fait le nécessaire. A cette fi n, la Confédération européenne des syndicats a développé un tract pour les membres du comité qu’ils pourront présenter à leur employeur. Vous pouvez téléchar-ger ce tract sur www.fgtbtvd.be. Une des innovations récentes et importantes de REACH concerne les fi ches de données de sécurité étendues qui permettent aux tra-vailleurs, qui sont occupés dans des entreprises qui utilisent des substances dangereuses, de ma-nier celles-ci en toute sécurité. Les fi ches de données de sécu-rité étendues comprennent une annexe contenant des scénarios d’exposition qui, eux, contien-

nent des conseils pratiques sur les conditions d’utilisation sûre des produits chimiques, telles que des mesures de gestion des risques et des déchets requises. Ces nouvelles règles contribuent à protéger la santé des travailleurs et l’environnement. Les informa-tions supplémentaires fi gurant dans les scénarios d’exposition peuvent être utilisées pour rendre l’utilisation des produits chimiques plus sûre, réduire l’ex-position aux produits chimiques dangereux et éviter les maladies professionnelles. Tous les travailleurs occupés dans une entreprise utilisant des subs-tances dangereuses doivent com-prendre et appliquer les mesures des fi ches de données de sécurité étendues. En cas de diffi cultés, l’employeur doit aider.

Que doit faire l’entreprise?Lorsque l’entreprise reçoit une fi che de données de sécurité étendue, l’employeur doit suivre plusieurs étapes. Le responsable de la sécurité doit les connaître.Etape 1: l’entreprise doit véri-fi er si les utilisations du produit chimique par l’entreprise sont couvertes par la section 1.2 de la fi che de données de sécurité et par le scénario d’exposition.Etape 2: si les utilisations sont couvertes, il faut comparer les conditions d’utilisation sûre dé-crites dans le scénario d’exposi-tion aux conditions réelles d’uti-lisation dans l’entreprise.Si une inadéquation apparaît à l’étape 1 ou 2, l’entreprise doit agir, en choisissant une des cinq options suivantes.

Quelles sont les cinq

options pour l’entreprise? Option 1: l’entreprise doit de-mander au fournisseur d’inclure l’utilisation dans sa fi che de don-nées de sécurité. Il devra fournir à l’entreprise un scénario d’ex-position révisé pour l’utilisation de l’entreprise. L’employeur doit communiquer aux fournisseurs suffi samment d’informations sur les utilisations de l’entreprise et les conditions d’utilisation pour leur permettre de réaliser l’éva-luation.Option 2: l’activité de l’entreprise peut être adaptée aux conditions d’utilisation décrites dans les scé-narios d’exposition, à savoir:• Appliquer les conditions d’uti-

lisation sûre prescrites• Adapter la composition/concep-

tion du produit• Recommander les conditions

d’utilisation sûre appropriées aux clients.

Option3: l’entreprise recherche un autre fournisseur pouvant fournir un scénario d’exposition couvrant l’utilisation et les conditions d’utilisation sûre de l’entreprise.Option 4: l’entreprise recherche une solution technique alterna-tive et arrête d’utiliser la subs-tance en question.Option 5: l’entreprise réalise une évaluation de la sécurité chimique. Il faut vérifi er tout d’abord si une exemption s’ap-plique. Si ce n’est pas le cas, l’en-treprise doit élaborer son propre rapport de sécurité chimique pour les utilisations et conditions d’uti-lisation sûre. Il lui incombera de tenir à jour le rapport de sécurité chimique et de le tenir à disposi-tion des autorités nationales dans l’éventualité où celles-ci feraient une demande d’inspection.

La fédération patronale textile Fe-dustria a posé une bombe sous la concertation sociale dans le sec-teur. En effet, Fedustria soutient l’atti-tude des employeurs, notamment de licencier rapidement et secrète-ment des travailleurs maintenant puisque le règlement de licencie-ment des ouvriers pourrait devenir plus cher à partir du 8 juillet 2013.Un arrêt de la cour constitution-nelle ne permet plus aucune dis-crimination entre les ouvriers et les employés au niveau du jour de carence et des délais de préavis.

Les syndicats et les employeurs n’ont pas réussi à conclure un ac-cord sur l’harmonisation du statut ouvriers/employés. C’est le gouver-nement qui doit trancher le dossier maintenant. La FGTB-Textile, Vêtement et Dia-mant protestera contre l’attitude des employeurs qui, soutenus par Fedustria, veulent secrètement licencier des travailleurs en mai et juin.C’est une infraction fl agrante aux engagements en matière d’emploi dans le secteur textile. Licencier des travailleurs parce que le règlement de licenciement risque de devenir

plus cher a un motif économique. Et il est seulement possible de pas-ser aux licenciements pour raisons économiques dans le secteur tex-tile s’il y a eu une concertation pré-alable avec les syndicats.

En outre, Fedustria jette, une fois de plus, le discrédit sur le secteur textile. L’image d’un secteur qui traite ses travailleurs comme des articles jetables. L’agitation dans les entreprises tex-tiles risque de s’accroître de façon exponentielle et il est impossible, dans un tel contexte, de garantir la paix sociale.Les entreprises textiles qui licen-cient des travailleurs individuels en raison d’un règlement de li-cenciement potentiellement plus cher commettent, de façon illicite, une rupture de contrat. Dans un tel contexte, il est même question de licenciement arbitraire. La FGTB-Textile, Vêtement et Dia-mant n’acceptera pas que des tra-vailleurs sont licenciés en raison de la suppression des discriminations au niveau du statut ouvriers-em-ployés.Nous y réagirons avec tous les moyens légaux et conventionnels qui sont à notre disposition.

Textile: calcul du pécule de vacances légal 2013

Analyse des comptes annuels: les entreprises sans conseil d’entreprise aussi!Au cours de la période allant d’avril jusque juin, le compte annuel de l’année précédente est analysé dans la plupart des entreprises où il y a eu des élections sociales. Depuis quelques années, cette analyse doit également être faite dans les entreprises qui ne dis-posent pas de conseil d’entreprise. Dans ce cas, l’analyse doit se faire au sein du comité. Si ce n’est pas encore prévu, vous devez y rappeler votre employeur. Dans chaque entreprise, on a le droit d’être informé quant à la situation fi nancière de l’entreprise. Intro-duisez le compte annuel auprès de votre secrétaire professionnel si vous souhaitez avoir de l’aide pour l’analyse des données.

Fedustria promeut les licenciements préventifsLa FGTB-Textile, Vêtement et Diamant est gravement choquée

Nouvelles fi ches de données de sécurité pour l’emploi de produits chimiques

Page 18: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

Le cahier de revendications est déposé enindustrie alimentaire et en boulangerie

Ces dernières années, les tra-vailleurs ont dû négocier dans des cadres fermés.Nous

avons eu droit à des écochèques et à une norme impérative de 0.30%, Aujourd’hui, pour sauvegarder la compétitivité de nos entreprises, le gouvernement a décidé d’imposer une norme de 0%. Cette décision est injuste, on bloque les salaires des travailleurs, mais on ne bloque ni les loyers, ni les dividendes des actionnaires pourtant la loi de 1996 sur la compétitivité le prévoit…

Mais, nos entreprises sont-elles en si mauvaise position que cela?

Pas vraiment à en croire la KUL (Katkolieke Universiteit de Leuven), l’Industrie Alimentaire affi cherait une croissance plus importante que d’autres secteurs clés. Entre

2000 & 2010, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 47% par rapport à une moyenne de 18% pour l’ensemble des secteurs industriels. La part des exportations est égale-ment en croissance pour atteindre plus de 49% du chiffre d’affaires en 2011. Au cours des 10 dernières an-nées, l’emploi a affi ché une légère hausse alors que la plupart des sec-teurs ont connu de fortes baisses. Le secteur a de grandes ambitions pour l’avenir. Ainsi, FEVIA ( l’Orga-nisation Patronale de l’Industrie Alimentaire) voudrait que le chiffre d’affaires du secteur puisse passer de 44 milliards à 50 milliards en 2015. FEVIA met aussi en évidence le fait que le secteur est le plus gros demandeur en travailleurs inté-rimaires. Source: article écrit par FEVIA «Cominfood.be pour une industrie alimentaire en vitrine»

(Le FOREm, n°2, mars 2013,p4).

Le constat est là, le secteur ne se porte pas mal !...et nous en sommes heureux!

Mais malgré ces constats, nous devrons négocier dans le cadre imposé par le gouvernement.

Notre, votre cahier de revendi-cations.

Tout d’abord, nous rappelons la demande des organisations syn-dicales d’arriver sans délai à un statut unique en éliminant toutes les discriminations et en activant une harmonisation vers le haut.

Notre cahier se décline ensuite sur plusieurs axes majeurs:

1° Pouvoir d’achat; au travers des mesures de rattrapage de l’index et d’harmonisation notamment pour le secteur de la boulangerie, de frais de transport, d’harmonisation O/E (barémisation des salaires,…)

2° Fin de carrière; prépension, 2ème pilier, congé «d’âge»

3° Fonds sociaux; adaptation des montants et couverture de nou-veaux droits,…

4° Formation; individualisation du droit, instauration d’un mécanisme de sanctions …

5°Concertation sociale; amélio-ration des formations syndicales, de la délégation syndicale (instau-ration, protection des délégués,..)

6° Emploi; maitrise de l’intérim

7° Divers; classifi cation, champ de compétences, ...

En présentant le cahier de reven-dications, FGTB-HORVAL a été très clair. Malgré le contexte, nous de-vrons dégager un accord pour les travailleurs du secteur.

Nous serons POSITIFS & CONSTRUCTIFS; nous en atten-dons autant des Fédérations Pa-tronales. Nos prédécesseurs ont construit le secteur avec un socle social fort; nous devons continuer dans cette voie. Seulement ainsi, le secteur pourra atteindre ses as-pirations; il ne pourra pas le faire en n’écoutant pas les revendica-tions légitimes des travailleurs.

Modifi cation de la CCT indemnisation du temps de deplacement et remboursement des frais de deplacement entre le domicile des utilisateurs successifsLe paragraphe concernant l’indem-nisation du temps de déplacement a été adapté car le système d’indexa-tion ne fonctionnait pas réellement. Suite au nouveau mode de calcul, le temps de déplacement nécessaire est indemnisé de façon forfaitaire à concurrence de 0,0936e/km, avec un minimum de 0,57e par déplacement.

Formations pour les nouveaux tra-vailleurs titres-services: prochaine-ment tous les nouveaux travailleurs auront droit à une formation d’au minimum 8 heures dans les trois mois après leur entrée en fonction.

Action Horeservi: Remise du diplôme du «Plus mauvais employeur de l’année»

Récemment, nous avons mené une action en front commun aux portes de

l’entreprise Deliva à Genk. Nous avons bloqué l’entreprise et remis le diplôme du «Plus mauvais em-ployeur de l’année» à l’actionnaire.

Ce qui a précédé…Horeservicatering assure les ser-vices de catering dans les centres Fedasil, les maisons de repos, les entreprises et les écoles. Deliva est une fi liale de Horeservicatering et appartient au même actionnaire.

Horeservicatering ne se soucie pas trop du respect de la législation sociale (pas de paiement des sup-pléments pour les heures supplé-mentaires, imputation unilatérale des congés annuels et des heures de récup’, travailler avec un solde d’heures négatif, rentrer obligatoi-rement chez soi lorsqu’il y a moins de travail,…).

De plus, l’employeur avait l’inten-tion d’interdire de déjeuner entre 10 heures et 14 heures. Heureuse-ment, ceci a pu être bloqué sous la pression de la FGTB. Comme cerise sur le gâteau, l’employeur a annoncé qu’il mettrait 60 tra-vailleurs ayant un contrat à durée indéterminée – travaillant dans les écoles - en préavis et continuerait à les faire travailler sous contrat temporaire. L’employeur a égale-ment annoncé froidement qu’il souhaitait faire ceci en plusieurs phases afi n d’éviter le «licencie-ment collectif».

Au cours des dernières années comptables, Horeservicatering a réalisé de bons chiffres d’affaires et a récemment encore investi 4 millions e dans sa fi liale. L’em-ployeur est par ailleurs occupé à construire une nouvelle entreprise à Brugge.

Sous la pression de nos actions,

une nouvelle concertation entre l’employeur et les syndicats a eu lieu le vendredi 5 avril. L’employeur a fait un certain nombre de conces-sions (respecter le supplément pour les heures supplémentaires, plus d’heures en solde négatif, ar-rêter de fi xer les congés annuels de manière unilatérale, arrêter de renvoyer les travailleurs chez eux sans les payer). Le nombre de tra-vailleurs concernés dont le contrat de travail à durée indéterminée serait transposé en contrat à du-rée déterminée passe de 60 à 30. D’autre part, nous nous posons la question si ceci est suffi sant. L’em-ployeur a également annoncé qu’il n’est pas exclu qu’il procède à des licenciements sur d’autres sites.

Le front commun syndical orga-nisera des réunions du personnel à Anvers, Hasselt et Tessenderlo afi n de consulter les travailleurs de Horeservi. Ce projet sera soumis au vote et les travailleurs de Horeservi

pourront décider si d’autres actions doivent être menées ou pas…

Les réunions du personnel seront organisées aux dates suivantes:

Jeudi 2 mai – CSC Hasselt, Mgr. Broekxplein, 6 à 3500 Hasselt (salle 4) -18h00.

Lundi 6 mai – Campus Groenplaats,

Nationalestraat, 5 à 2000 Anvers – 18h00.

Mardi 7 mai – CC Het Loo, Vismarkt z/n à 3980 Tessenderlo (Salle Orange) – 18h00.

Dany Van CauwenberghSecrétaire

Horval Anvers.

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

Page 19: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Ce que le SETCa met sur la table des négociations cette année

L’activité syndicale chargée nous le ferait presque ou-blier, mais 2013 sera une an-

née de négociations sectorielles. Le SETCa a entre-temps défi ni ses lignes directrices. Le pouvoir d’achat fi gurera dans nos cahiers de revendications. Les travailleurs ont déjà dû avaler suffi samment de modération salariale.

Tout travailleur de notre pays est oc-cupé dans un secteur précis. Selon les activités de la société où vous travaillez, vos conditions de travail et de rémunération relèvent d’une «commission paritaire» spécifi que.

C’est dans ces commissions que se rencontrent des représentants des employeurs et des travailleurs pour négocier à propos de vos conditions de travail et de rémunération. Les négociations sectorielles, qui se tiennent tous les deux ans, sont l’occasion de conclure les princi-paux accords sous la forme de CCT.

Le SETCa ne se plie d’ores et déjà pas au blocage salarial que veut nous imposer le gouvernement. Malgré la crise, de très nombreuses entreprises réalisent de beaux bé-néfi ces. Là où la situation le permet, les travailleurs doivent avoir le droit

d’en revendiquer une part.

Le SETCa ne se laissera donc pas museler et revendiquera des aug-mentations salariales brutes pour les travailleurs. À cet égard, une at-tention particulière sera prêtée aux salaires minimums pour chaque secteur. Il convient de mettre un terme aux barèmes jeunes, qui per-mettent de payer les jeunes sous le salaire sectoriel minimum! Dans certains secteurs, le SETCa s’inves-tira aussi pour l’introduction ou le renforcement du deuxième pilier.Les négociations sectorielles consti-tuent aussi un moment important

pour «ouvrir» un certain nombre de droits sociaux au profi t des travailleurs. Ainsi, ces dernières années, le droit au crédit-temps a été réformé. Des accords doivent à présent être conclus en la matière. À défaut, les travailleurs concernés ne pourront pas bénéfi cier du cré-dit-temps rénové. Le SETCa misera au maximum sur des CCT secto-rielles garantissant aux travailleurs le droit complet au crédit-temps motivé (36 mois). Il en va de même pour le crédit-temps 1/5 à 50 ans.Nous pensons aussi à de meilleurs remboursements des déplace-ments liés au chemin du travail,

à un meilleur encadrement de la fl exibilité et à des réductions du temps de travail. Nous saisirons aussi les négociations sectorielles pour ancrer des droits renforcés aux formations individuelles.

Voici les grandes lignes de ce qui sera sur la table des négociations. En fonction des secteurs, le SETCa placera également des accents spé-cifi ques. Plus d’infos sur le sujet bientôt! Des idées? N’hésitez pas à en faire part à votre section ou délégué du SETCa.

Page 20: Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

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