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notre dossier Le casse-tête des pensions N°04 • BIMENSUEL • 65 ème année SANTÉ «Imagésanté», clap neuvième Page 4 ENSEIGNEMENT L’avenir, une affaire de famille? Page 7 LIVRE «Banques qui pillent...» Page 5 Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles FEMMES En marche pour plus d’égalité Page 3 De plus en plus de pensionnés, qui vivront de plus en plus longtemps et de moins en moins d’actifs cotisants. Voilà en une ligne résumé le casse-tête des pensions. La Conférence nationale des pensions a terminé son travail préliminaire de discussion. Outre quelques fracassantes déclarations du ministre des Pen- sions Michel Daerden, selon lequel il faudrait travailler 3 ans de plus en moyenne, en est sorti un «Livre vert» qui résume les discussions. Les décisions doivent être prises ailleurs. Aussi le document pose-t-il beaucoup de questions sans y répondre. Mais on a un aperçu des pistes explorées et des tendances qui se dégagent. Parmi celles-ci, un Pacte de générations bis revient avec insis- tance sous la forme interrogative. La FGTB y a déjà répondu par la négative. VOIR NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9 26 FÉVRIER 2010 Éd. LIÈGE

Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

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Syndicats, le magazine de la FGTB. Le casse-tête des pensions - Femmes: en marche pour plus d'égalité - Imagésanté - Livre: Banques qui pillent. Banques qui pleurent.

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Page 1: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

notre dossier

Le casse-tête des pensions

N°04 • BIMENSUEL • 65ème année

SANTÉ

«Imagésanté»,clap

neuvième

Page 4

ENSEIGNEMENT

L’avenir,une affairede famille?

Page 7

LIVRE

«Banquesqui

pillent...»

Page 5

Bureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

FEMMES

En marchepour plusd’égalité

Page 3

De plus en plus de pensionnés, qui vivront de plus en plus longtemps et de moins en moins d’actifs cotisants. Voilà en une ligne résumé le casse-tête des pensions. La Conférence nationale des pensions a terminé son travail préliminaire de discussion. Outre quelques fracassantes déclarations du ministre des Pen-sions Michel Daerden, selon lequel il faudrait travailler 3 ans de plus en moyenne, en est sorti un «Livre vert» qui résume les discussions.

Les décisions doivent être prises ailleurs. Aussi le document pose-t-il beaucoup de questions sans y répondre. Mais on a un aperçu des pistes explorées et des tendances qui se dégagent.Parmi celles-ci, un Pacte de générations bis revient avec insis-tance sous la forme interrogative. La FGTB y a déjà répondu par la négative.

VOIR NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9

26 FÉVRIER 2010 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

BRABANT WALLON

NAMUR

Un accord chez UCB Braine l’AlleudLe projet d’accord accepté par 71% des membres du personnelMerci au personnel d’UCB d’avoir soutenu l’équipe syndicale durant la phase de consultation et les négociations.

Ce que nous avons obtenu en plus du plan social précédent: ✓ Plan social valable jusqu’au 31

décembre 2013 ✓ Application aux personnes

transférées au Center situé à Bruxelles

Licenciements Pour les temps partiel ✓ Le calcul de la durée du préavis

est basé sur la rémunération à 100%

✓ Le montant de l’indemnité de préavis est relatif au temps de

travail;✓ 90% si le temps de travail est

< à 90%✓ 95% si le temps de travail se situe

entre 90 et 94%✓ 100% si le temps de travail est

> à 94%✓ 100% pour les personnes de plus

de 50 ans

Départs volontaires En cas de départs différés (l’em-ployeur ne licencie pas la personne à la date prévue et lui demande de rester au delà de cette date)

✓ Un sursalaire de 25% de la rému-nération par prestation supplé-mentaire

Outplacement 12 mois en ce y compris le passage dans la cellule de reconversion et reconduction de 12 mois soit 21 mois (3 mois dans la cellule de

reconversion) ou 18 mois (6 mois dans la cellule de reconversion) Redéploiement des licenciés ✓ Des fonctions internes sont

ouvertes, les personnes licen-ciées peuvent postuler.

✓ Essai d’un mois dans la fonction et si pas concluant application du plan social

Redéploiement des non licen-ciés Les personnes qui ne perdent pas leurs emplois mais dont la fonction disparaît se verront attribuer une nouvelle fonction (qualité égale)✓ Essai de 3 mois✓ En cas d’essai non concluant,

possibilité de verser dans une autre fonction

✓ Si toujours pas concluant = ap-plication du plan social

Complément aux allocations de

chômage Disponibilité de 400.000,00e (6% de lamasse salariale des 135 person-nes licenciées)✓ Complément aux allocations de

chômage de 500e pendant 12 mois maximum

✓ Intervention fi nancière parti-culière pour les personnes en diffi cultés (Décision du groupe paritaire)

Pré pensions Cellule de reconversion L’employeur réserve un budget de 1000e par personne licenciée (135.000,00e) de droit de tirage par la cellule de reconversion pour as-surer la formation des personnes.Cette somme s’ajoute à celle du 1er plan.

Le solde reviendra à l’entreprise, un fonds social sera constitué pour assurer la formation du personnel

en place Départs différés En cas de départs différés (l’em-ployeur ne licencie pas la personne à la date prévue et lui demande de rester au delà de cette date)

✓ Un sursalaire de 25% de la rému-nération par prestation supplé-mentaire

✓ Au delà de cette première date, le sursalaire passera à 35%

Si l’employé remet son préavis (1,5 mois), le sursalaire sera plafonné à 25% Les délégués du SETCa sont à vo-tre entière disposition pour vous réexpliquer le contenu de l’accord et répondre aux questions indivi-duelles.

Vos délégués et le Secrétaire régional

du SETCa Bw

Chronique du séisme qui secoue MettetJEUDI 4 FEVRIER 2010: ANNONCE DE LA FERMETURE

Le groupe Smurfi t Kappa Carto-mills a annoncé son intention de fermer son site de Mettet alors que son personnel était en chômage économique.

Le site de Mettet produit principa-lement des emballages en carton pour l’industrie alimentaire.

62 ouvriers et 7 employés sont touchés par cette fermeture. La possibilité de reclasser une dizai-ne d’ouvriers sur les deux autres sites du groupe que sont Ghlin et Grand-Bigard a été évoquée par la direction. Les raisons mises en avant par la direction pour expliquer la ferme-ture: la mauvaise localisation de la société, la vétusté des outils de pro-duction et un manque récurrent de volume de production. Pascal Vivone, le permanent qui s’occupe du secteur n’a été prévenu que la veille à 15 heures qu’une réunion était programmée avec les délégués. Lors de cet entretien, la direction a minimisé l’importance de l’information qui serait trans-mise lors de cette réunion. Elle a également précisé que la présence de Pascal n’était aucunement né-cessaire. Ni les délégués ni Pascal ne s’attendaient à ce genre d’an-nonce: un mois plus tôt, la direc-tion octroyait encore une prime de productions aux ouvriers et ceux-ci recevaient début d’année dans les vœux de la direction les félicita-tions pour les objectifs atteints et les encourageait à poursuivre les efforts fournis en 2009. VENDREDI 5 FEVRIER: KO

Les délégués et les travailleurs sont KO, sous l’effet de surprise, les tra-vailleurs sont dépités, ils ne savent

pas comment réagir.

LUNDI 8: DEBUT DE LA GREVE

Lundi 8 février à 6 heures, la pre-mière équipe, arrive devant les portes du site. Après le KO, l’incom-préhension, le sentiment d’avoir été piégé par la direction, se lève le vent de la révolte: le personnel a décidé de tenir un piquet de grève pour marquer son opposition à la fermeture de leur entreprise.

Dans l’après-midi, les représen-tants des travailleurs ont rencontré la direction. Celle-ci s’est montrée insensible aux arguments avancés par les syndicats afi n de mainte-nir le site de Mettet en activité. Par ailleurs, le personnel réuni, en assemblée générale, a décidé à la majorité de reprendre le travail le mardi. Preuve qu’il n’est pas complètement remis de son KO, il semble résigné. Une autre réunion est prévue avec la direction jeudi après-midi.

MARDI 9: ON CONTINUE LA GREVE…

Le mouvement de grève se pour-suit chez Cartomills, à Mettet. Les travailleurs avaient pourtant prévu la veille de stopper le mouvement. La nuit portant conseil, ils ont donc fi nalement opté pour la poursuite de l’arrêt de travail: la colère sem-ble, à présent, faire place à l’abat-tement. La grève devrait d’ailleurs se poursuivre le lendemain. Un grand mouvement de solida-rité se met en place autour des tra-vailleurs qui vont perdre leur em-ploi. Un rassemblement de soutien aux ouvriers est prévu le mercredi, à 18h, devant l’entreprise. MERCREDI 10: MOBILISATION REUSSIE!

Les délégués des secteurs des Carrières, de la Construction, des

entreprises telles que Logisma, Re-macle, l’atelier 85,… pour ne citer que celles-ci, viennent en solida-rité soutenir leurs Camarades de Mettet. Tous se rendent compte que cela peut arriver demain, dans leur entreprise! JEUDI 11: UN PEU D’ESPOIR

Une réunion s’est tenue aujourd’hui à Mettet, entre la direction de Car-tomills et les représentants syndi-caux, afi n d’entamer des négocia-tions concernant la fermeture du site. Estimant ne pas être entendu, nos Camarades Pascal Vivone (CG) et Stéphane Baudart (SETCA) dé-cident vers 16 heures, de retenir

la direction dans les bureaux de Mettet.

«Ils seront empêchés de sortir tant qu’un accord ne sera pas trouvé!», avait précisé Pascal.

Vers 21 heures, la tactique syndicale semble fi nir par payer: la direction veut reprendre les négociations. Quelques heures plus tard, la dé-légation obtient, aux forceps, un accord encourageant. Cet accord prévoit une réunion élargie le 23 février avec la direction, réunion à laquelle participeront également les délégués syndicaux des sites de Ghlin et de Grand-Bigard.

Par ailleurs, la direction s’est enga-gée à rencontrer les responsables du BEP afi n d’analyser dans quelle mesure le Bureau Economique de la Province de Namur pourrait pro-poser son assistance ou des alter-natives. Enfi n, la direction a accepté de suspendre la fermeture du site de Mettet. En échange de quoi, le travail reprendra sur le site dès la semaine prochaine, moyennant 2 ou 3 jours de chômage écono-mique.

Le combat des travailleurs ne fait que commencer!

Affaire à suivre…

Page 3: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

Campagne de régularisation des travailleurs sans-papiers: le pointEn juillet 2009, après deux ans d’inertie, le Gouvernement fédéral lançait (enfin) une campagne de régularisation (1). Pour soutenir les sans-papiers, la FGTB de Bruxelles et l’asbl Habiter Bruxelles, soutenues par la Région, mettaient aussitôt en place une permanence, accessible à tout travailleur sans papiers, affilié ou non, remplissant les conditions de régularisation par le travail. Notre permanence a reçu une centaine de personnes en trois mois et introduit 44 dossiers. Où en est-on aujourd’hui?

1. La permanence de la FGTB de Bruxelles

Constituée, en première ligne, de trois collaborateurs, la permanence a reçu une centaine de personnes en 3 mois et vérifi é qu’elles rem-plissaient les conditions de régu-larisation par le travail: ✓ présence sur le territoire depuis

le 31 mars 2007; ✓ possession d’un contrat de tra-

vail de minimum 12 mois.

Les demandes du public ont été essentiellement de deux ordres: ✓ informations sur la procédure

à suivre;✓ constitution/introduction de

dossier de régularisation.

Comme décidé initialement, la permanence s’est concentrée sur les dossiers de régularisation par le travail, renvoyant la plupart des personnes dont la situation pou-vait rencontrer d’autres critères (plus favorables en termes de durée minimale de séjour) vers le SESO (le service social de l’asbl Solidarité socialiste).

Au bout du compte, 44 dossiers ont été introduits dont:✓ 40 dossiers de régularisation par

le travail (ou travail + ancrage local, conjointement);

✓ et 4 dossiers se référant uni-quement au concept d’ancrage local.

La plus grande partie des tra-vailleurs sans papiers qui se sont présentés à la permanence sont issus des communautés maghré-bine et latino-américaine, majo-ritairement des hommes (bien qu’on compte tout de même une bonne proportion de femmes); leur moyenne d’âge se situe entre 25 et 35 ans; ils ont des propositions de contrats de travail essentiellement dans les secteurs du bâtiment et du nettoyage (titres-services).

La permanence a aussi constitué un relais pour différents acteurs (employeurs, services sociaux) concernant des questions liées au travail, au salaire minimum ga-ranti, aux salaires en vigueur selon la commission paritaire, etc.

A noter: les travailleurs sans pa-piers seront également accompa-gnés au cours de la seconde étape du processus, à savoir la demande, par l’employeur, d’un permis de travail «B» auprès des services de la Région de Bruxelles-Capitale. Il

leur sera également recommandé de s’affi lier auprès de la centrale professionnelle adéquate. Enfi n, une enquête sur les condi-tions de travail des personnes sans papiers, initiée au début de l’été 2009, a été poursuivie au sein de la permanence.

2. Etat des lieux de la régularisa-

tion au niveau bruxellois

Examen du marché de l’emploiLes ministres régionaux de l’emploi des trois régions se sont engagés à accorder d’offi ce des permis de travail dans le cadre des demandes de régularisation par le travail et ce, pour tout type de métier (c’est-à-dire sans examen préalable du marché de l’emploi), si tant est que l’employeur offre suffi samment d’indices positifs de sa «confor-mité».

Avancée des dossiers

A l’heure actuelle, on ne dispose pas encore de données concernant le nombre de dossiers «régulari-sation par le travail» en cours de traitement à l’Offi ce des Etrangers ou dans les services régionaux. La Commission consultative des étrangers, en cours de réinstalla-tion, n’a pas encore été sollicitée. Cependant, des motifs d’inquié-tude apparaissent. On pense ici, en particulier, aux pratiques de certai-nes communes (chargées de l’en-quête de résidence): exigence d’un bail écrit, non-information du de-mandeur lorsque l’enquête aboutit à un avis négatif, absence d’avis ou de convocation suite au passage de l’agent de quartier, etc.

En outre, à ce stade-ci, il semble que, dans certaines communes, un nombre non négligeable d’enquê-tes de résidence débouchent sur un avis négatif (en comparaison du nombre de demandes intro-duites).

Autre préoccupation: la question de la mise en œuvre, plus ou moins rapide, des mesures d’éloignement suite à une décision négative dans le cadre d’un dossier de régularisa-tion (une personne aurait été arrê-tée…par l’agent qui lui apportait la réponse négative de l’OE!…)

Tous ces problèmes ont été relayés au CIRE, qui a interpelé à ce propos le Secrétaire d’Etat et l’Offi ce des Etrangers. L’Offi ce a déjà réagi par

rapport à la Commune d’Anderlecht et demandé qu’on lui transmette tous les cas où les communes ne respectent pas la procédure prévue pour remettre les décisions néga-tives aux sans-papiers.Par rapport au problème des en-quêtes de résidence, il est indispen-sable que les sans-papiers qui n’ont pas de nouvelles de l’enquête les concernant contactent d’initiative la commune, pour demander «où on en est».

Arrêt d’annulation du Conseil d’Etat

A quelques jours de la fi n de la campagne de régularisation, sur re-quête du Vlaams Belang, le Conseil d’Etat a annulé l’Instruction rela-tive à la régularisation. Il a en effet considéré qu’il n’appartenait pas au Gouvernement de donner des précisions sur les «circonstances exceptionnelles» mais bien au seul législateur: seul le Parlement peut préciser ce que l’on entend par circonstances exceptionnel-les. Cela étant, l’arrêt du conseil d’état n’annule pas l’arrêté royal du 7 octobre 2009 (régularisation par le travail), dont la base légale demeure la loi du 30 avril 1999 rela-tive à l’occupation des travailleurs étrangers.

Dans ce contexte particulier, le Secrétaire d’Etat Wathelet a dé-cidé de rédiger une «note d’inten-tion» à l’égard de la Commission consultative des étrangers, pour lui communiquer les balises qu’il souhaite voir appliquer.

Quoi qu’il en soit, le Secrétaire d’Etat demeure libre de suivre ou non l’avis de la commission (ou simplement de ne pas la saisir).

On le voit, dans ce dossier, de ma-nière générale, la vigilance syn-dicale reste très certainement de mise…

(1)Instruction du Gouvernement fédéral du 19 juillet 2009, relative à la régularisation des sans-papiers.

Loi, circulaire, instruction?◆ Une loi est un acte normatif adopté par le Parlement fédéral. Dans la hiérarchie des normes, en droit interne belge, la loi est la norme qui vient juste après la Constitution. En 1999, c’est une loi (celle du 22 décembre 1999), qui, bien que temporaire dans son application, organisa la campagne de régularisation de 2000.

◆ La circulaire peut être un simple commentaire législatif portant certaines dispositions à la connaissance d’un groupe déterminé de per-sonnes ou une interprétation administrative des normes en vigueur. L’accord de gouvernement du 18 mars 2008 annonçait ainsi qu’une circulaire précisant les critères de régularisation serait adoptée.

◆ L’instruction est un acte généralement adressé par le chef d’une administration à ses subordonnés, qui énonce les lignes directrices à suivre pour les décisions à venir. C’est le cas de l’instruction minis-térielle du 19 juillet 2009 adressée par le secrétaire d’État à l’asile et à la migration à l’Offi ce des étrangers, suite à l’accord intervenu au sein du gouvernement le 18 mars 2008. Dans la mesure où elle n’est pas toujours rendue publique et qu’elle peut être facilement modifi ée, une circulaire ou une instruction peut potentiellement poser un problème de sécurité juridique. Au lendemain de l’adop-tion de l’instruction ministérielle du 19 juillet 2009 en matière de régularisation, le Vlaams Belang a introduit un recours devant le Conseil d’État contre cette instruction en arguant de ce que la note d’instruction ne serait pas qu’interprétative mais qu’elle serait aussi «normative». Le Conseil d’État lui a donné raison, le 11 décembre en annulant l’instruction, mais cette décision, aux dires du secrétaire d’État, ne devrait pas avoir d’effet sur la procédure en cours.

Campagne de régularisation par le travail des travailleurs sans papiers Permanence syndicale sur rendez-vous:

59 rue de Monténégro à Saint-Gilles du lundi au vendredi de 9 à 12H00

Les travailleurs sans papiers sont invités à prendre rendez-vous auprès de:

Yaël GUILLAUME: [email protected] gsm 0472.197.926

Marie-José CUESTA: [email protected] gsm 0497.495.865

Page 4: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

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le service dispo tous les jours de 8h à 12h et de 13h à 17h au 069/881 881 (option 1) ou via

la rubrique «Vous avez une question?»

de notre site internet www.fgtbtournai.be

La chasse aux chômeurs est plus que jamais...

ouverte

Une protection existe...

Le service disponibilité des Travailleurs sans Emploi de la FGTB Tournai-Ath-Lessines

Ses missions :

- vous conseiller et préparer avec vous votre entretien

à l’ONEm - vous informer des démarches

à effectuer - vous accompagner aux

bureaux de l’ONEm

Vous avez déjà signé un contrat avec l’ONEm ?

Il n’est pas trop tard.

Le service disponibilité des TSE peut encore:

- vous aider - vous conseiller - vous expliquer la procédure à suivre - préparer un éventuel recours - assurer le suivi de votre dossier

Vous avez été sanctionné ou exclu par l’ONEm ?

Le service disponibilité des TSE peut encore:

- vérifier avec vous les possibilités de limiter la sanction

- et si la sanction a lieu d’être: vérifier si un recours ou une révision est possible

Avec le Théâtre des Rues

Vous propose du Théâtre-ActionLieu Théâtre du Cerisier20, rue du cerisier – Cuesmes

VENDREDI 12 MARS20H00LE FIL NOIRpar l’Ensemble artistique Fako du Togo

Fuyant la dictature militaire de son pays, Menelik débarque en Belgique, pays libre et accueillant, où règne l’abondance. Mais l’es-poir fait vite place à une réalité violente.Candidat réfugié po-litique, contraint à la clandestinité, victime

du racisme quotidien, malade, Menelik connaîtra le cauchemar qu’offre notre «pe-tit pays de cocagne» à bon nombre de ses semblables.

Une nouvelle adaptation du roman de Charles Manian, mise en scène par Ele-mawusi Marc Agbedjidji.

SAMEDI 27 MARS20H00

B… RÊVES DE TROTTOIRpar Joséphine Trotter

Mise en scène: Katia Chikowsky

Sur un trot-toir, une sans-abri soliloque et évoque sa destinée. Avec sensibilité et émotion, Jo-séphine nous interpelle sur notre humani-té. Elle rappelle notre condition humaine, notre éternel souhait d’établir des contacts, de créer des liens, de s’affranchir des barrières qui nous em-p r i s o n n e n t pour retrouver la vérité du coeur.

L’asbl d’éducation permanente CENFORSOC,en collaboration avec

la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT,vous invitent à la conférence-débat

Invité: Pascal DELWIT Doyen de la Faculté des Sciences Politiques de l’ULB

La conférence-débat se déroulera ce 2 mars à 18h00 à la FGTB CHARLEROI, Boulevard Devreux 36-38

6000 CHARLEROI (Salle Allende)

L’asbl d’éducation permanente VIE-ESEM, en collaboration avec le Centre Culturel de Thuin, vous invite à sa prochaine conférence-débat:

Depuis quelques temps, l’actualité refl ète l’affi rmation d’une région ayant pris entre ses mains ses destinées.

Ce constat péremptoire d’un réel renouveau est posé…Nous le développerons au travers des deux questions suivantes:

Quels sont les plus grands atouts et les principales faiblesses de notre région? & Plan Marshall 2. Vert, un véritable moteur de relance économique?

Pour y répondre, nous avons le plaisir d’inviter:

Madame Emily HOYOS - Présidente du Parlement wallon et députée au Parlement de la communauté française de Belgique

& Monsieur Laurent D’ALTOÉ – Coordinateur des activités d’éducation permanente de CENFORSOC ASBL – Journaliste de formation et auteur du roman «WALLONIA»

Cet échange se déroulera le Jeudi 11 Mars 2010, dès 19h00 au Centre Culturel de Thuin Quartier du Beffroi 2 - 6530 THUIN.

Entrée gratuite, invitation cordiale à tous. Le verre de l’amitié est offert.

Renseignements: VIE-ESEM asbl – Laurent BREDUN – Rue d’En Haut, 2 à 6500 Beaumont – 071/589616

«Les populismes, une extrême droite light?»

Wallonie 2010: un nouvel horizon?

Page 5: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

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Debout nous sommes, debout nous resterons!Le 22 février, la FGTB Ver-viers et Communauté ger-manophone a offert des chaises au cdH

Extrait de la lettre adressée aux responsables du cdH verviétois…

Mesdames, Messieurs les repré-sentants autoproclamés d’un «humanisme» politique, nous nous permettons de nous adres-ser à vous une fois encore. Le 22 décembre dernier, nous avions pris la peine de vous interpeller mais nous n’avons pas obtenu de réponse. Nous ne nous découra-geons pas vite. La réalité, Mesda-mes, Messieurs les «Humanistes», c’est que les assistés ne sont pas ceux qu’on croit... Nous avons été surpris de lire récemment, c’était le 3 février, les déclarations de notre Ministre de l’Emploi, qui est aussi votre Présidente. Dans la Meuse, elle déclarait ceci: «Il faut dire aux chômeurs qu’il reste des emplois en pénurie, il y a des sociétés qui se portent bien.»

Vous lui direz que nous en avons pris bonne note. C’est la raison pour laquelle, avec quelques travailleurs sans emploi, nous sommes venus, ce 22 février, vous demander de nous les indiquer dans la région verviétoise. En effet, il ne peut suffi re de donner aux chômeurs

l’espoir de pouvoir rapidement s’intégrer mieux dans notre so-ciété par le travail et ne pas le tra-duire concrètement. Sous peine de passer pour des «marchands de promesses», ce dont nous n’imagi-nons pas devoir vous considérer, il faut joindre un geste à la parole. Merci donc de nous indiquer vers où orienter les plus de 14.500 tra-vailleurs de l’arrondissement qui restent sur le carreau...

Cohérents avec notre démarche, nous souhaitons vous prouver no-tre volonté de «vivre debout», com-me nous y invite Joëlle MILQUET dans le même entretien. Raison pour laquelle, symboliquement, nous vous avons amené les sièges sur lesquels nous ne souhaitons pas nous reposer. Debout nous

sommes, debout nous resterons... Merci de les faire parvenir à Ma-dame votre Présidente, Ministre fédérale de l’Emploi. Qu’elle les prenne comme le gage de notre «disponibilité».

Mesdames, Messieurs les «Huma-nistes», nous vous prions de croire en notre ferme résolution à rester dignes de l’humanité dont nous nous revendiquons face à la décon-sidération dont nous témoigne, au moins depuis 2004, une partie de la classe politique. Dignes aussi face aux humiliations administratives, et parfois sociales, sourdes ou ex-plicites, dont nous sommes l’objet. Dignes encore et toujours détermi-nés, soyez-en convaincus!

Bien à vous.

■ Assemblées militantes de sensibilisation

La crise économique et sociale sans précédent que nous vivons depuis la crise fi nan-cière frappe tous les jours. L’idéologie du capitalisme (tout au profi t) et du libéralisme (chacun pour soi) ont montré leurs limites et leurs dangers. Le nombre de chômeurs augmente, les emplois et les industries sont menacés. Le défi cit budgétaire de l’État se creuse. Des solutions existent, pour vaincre la crise par la solidarité.

La FGTB va entamer un plan d’actions prioritaires dans les prochaines semaines et construire sa stratégie syndicale.

Nous vous invitons à en débattre lors des 4 soirées de sensibilisation et de mobilisation qui auront lieu:

■ Le jeudi 11 mars – 19h30 – 4500 HuyAuditorium de la CGSP de Huy – rue de Neufmoustier, 8

■ Le jeudi 18 mars – 19h30 – 4530 Villers-le-BouilletMaison du Peuple de Villers-le-Bouillet, rue de Waremme 29

■ Le jeudi 25 mars – 19h30 – 4100 SeraingJardin perdu, rue de la Jeunesse, 2

■ Le lundi 29 mars – 19h30 – 4040 HerstalMaison du Peuple «Aux Loisirs», rue Emile Muraille, 134

Au plaisir de vous y rencontrer nombreux et bienvenue à toutes et à tous.

Jean-François RAMQUET, Marc GOBLET,Secrétaire régional. Président.

Page 6: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 3ACTUALITÉS

> LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES

> OUVRIERS

La prime de crise est d’applicationLe 4 décembre, nous manifestions à Bruxelles pour réclamer une meilleure protection des ouvriers contre le licenciement. Dans la foulée, le Gouvernement adoptait une mesure instaurant une prime de crise pour les ouvriers licenciés, c’est-à-dire, qu’à défaut de sauver son emploi, on a droit à meilleur préavis.

Après quelques semaines de fl ottement, l’Arrêté royal instaurant la «prime de crise» a été publié au Moniteur du 19 février.

Qu’est-ce que la prime de crise?Il s’agit d’une indemnité de licenciement de 1.666 euros en plus du préavis payé par l’employeur dans certains cas de licenciement. Cette prime est exonérée d’impôt et de cotisations sociales. Elle peut être cumulée avec les allocations de chômage.

Qui est concerné?Cette prime concerne uniquement les travailleurs sous statut ouvrier du secteur privé.

Dans quels cas?La prime n’est due que dans les cas de licenciement • avec préavis ou en cas de faillite, • entre le 1er/01/2010 et le 30/06/2010,• à condition que le préavis ait été notifi é par lettre recommandée ou exploit d’huis-

sier.

Elle n’est par contre pas due:• en cas de licenciement pour motif grave,• en cas de licenciement collectif dans le cadre d’une restructuration avec cellule

d’emploi,• en fi n de contrat à durée déterminée ou de remplacement, ou de commun accord,• en fi n de période d’essai,• en cas de licenciement préalable à une prépension ou à la pension,• dans les services publics ou semi-publics.

Qui paie la prime?- C’est normalement l’ONEM qui paie la prime à condition que l’employeur ait eu

recours aux mesures anticrise avant de procéder au licenciement:

• soit le chômage temporaire pour manque de travail• soit une réduction collective du temps de travail• soit l’octroi d’un crédit temps• soit en cas de reconnaissance comme entreprise en diffi cultés économiques s’il s’agit

d’une PME de moins de 10 travailleurs.

- S’il s’agit d’un licenciement «ordinaire», alors l’employeur doit payer 1/3 de la prime soit 555 euros et l’ONEM paie les 1.111 euros restants.

- Si l’employeur n’a pas respecté les procédures de préavis, il doit alors payer la totalité de la prime.

Ou s’adresser pour recevoir sa prime?

Comme les allocations de chômage, la prime relève du budget de l’ONEM mais est payée par votre organisme de paiement, c’est-à-dire, dans votre cas, la FGTB. Vous pouvez donc vous adresser au service chômage de votre régionale FGTB interprofessionnelle.Et la part éventuelle de l’employeur?

Si l’employeur doit payer tout ou partie de la prime, il devra la liquider au moment de la sortie de service. S’il s’agit d’une faillite, le Fonds de Fermeture des Entreprises se substituera à l’employeur.

> ÉDITO

La Banque nationale, l’Europe et nousLa Banque nationale de Belgique a publié son Rapport annuel. Comme c’est la tradition, l’analyse et le commentaire sur l’évolution économique se situent dans la droite ligne de la Banque centrale européenne (BCE): la stabilité des prix et l’assainissement des défi cits publics.

Mais ce rapport apporte aussi des accents qui méritent d’être soulignés.

✓ L’importance d’une politique européenne pour soutenir la demande.

Une telle politique suppose des stratégies de sortie crédibles qui nécessitent une coordination renforcée au sein de l’Union européenne. Pour la FGTB, cela signifi e qu’il faut s’atteler à une véritable relance européenne, fi nancée par une taxe sur les transactions fi nancières.

✓ La nécessité de lutter contre la fraude fi scale et sociale et d’élargir la base impo-sable pour augmenter les recettes fi scales.

Pour nous, cela signifi e qu’il faut supprimer le secret bancaire fi scal qui fait de notre pays un paradis fi scal pour les grandes fortunes.

Il faut aussi s’attaquer à la déduction des intérêts notionnels qui nous ont déjà coûté 4 milliards sans aucun bénéfi ce sur les investissements et sur l’emploi. Et c’est en outre une dépense fi scale avec un effet «boule de neige».

✓ Les banques sont appelées à octroyer plus facilement des crédits aux ménages et aux entreprises.

La FGTB ne peut cautionner l’attitude des banques qui ont profi té de la baisse des taux d’intérêt pour rétablir leurs marges bénéfi ciaires sur le dos de leurs clients plutôt que de soutenir la reprise économique en octroyant des crédits intéressants aux entreprises et aux ménages.

✓ Le handicap salarial avec les pays voisins s’est stabilisé à 3,5% (en 2009) et pas 11% comme le soutient la FEB.

Cela signifi e que la BNB utilise, tout comme le rapport du Conseil central de l’économie, le chiffre correct de l’écart salarial. Et encore, comme les organisations syndicales, la BNB fait aussi le lien avec les subsides fi scaux salariaux qui tendent à réduire encore l’écart.

Pour la FGTB, l’Europe a besoin d’autre chose qu’une autorité qui ne jure que par la stabilité monétaire et l’austérité budgétaire. L’Europe doit contribuer à la relance économique et à la création d’emplois par la coopération.

La construction européenne ne pourra retrouver le soutien de la population que si l’Europe arrive à démontrer qu’elle organise la solidarité et offre nous protège contre la spéculation des marchés fi nanciers.

Avec et au sein de la CES, la FGTB continue à réclamer un gouvernement européen qui s’engage dans un Plan de relance ainsi que dans la lutte contre le dumping fi scal et social.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

En 2010, entre le 8 mars, Journée Internationale des Femmes, et le 17 octobre, Journée internationale pour l’Elimination de la Pauvreté, des actions collectives, en Belgique, en Europe et dans le monde, seront organisées pour la 3ème édition de la MarcheMondiale des Femmes (MMF). Aux quatre coins de notre planète, des milliers de femmes partageant les mêmes valeurs d’égalité, liberté, solidarité, justice et paix marcheront pour faire entendre leur voix, démontrant ainsi la force de ce mouvement unique de solidarité internationale et d’actions féministes.

Contre les inégalités, les violences faites aux femmes, pour un emploi durable un salaire égal, une série d’actions sont programmées un peu partout en Belgique. Le samedi 6 mars à Bruxelles «Reconquérons la rue avec nos revendications!»

Rendez-vous à 12h30 à la Bourse de Bruxelles pour une marche ryth-mée et revendicative jusqu’au Pa-lais de Justice, en passant par qua-tre lieux symbolisant les champs d’action de la MMF 2010.L’occasion aussi de fêter la 100ème

journée internationale des fem-mes.

Du 7 au 18 mars dans toute la Belgique Des actions régionales et locales sont prévues. Plus d’informations sur le site web:www.marchemondialedesfem-mes.be Le dimanche 10 octobre à Tervu-ren «Fêtons ensemble la fi n de ’année d’action 2010 en Belgique!» Journée festive et d’action au Musée Royal de l’Afrique Centrale (ateliers, animations, stands, dé-bats, concert…) avant le départ de la délégation internationale vers le Kivu où aura lieu la clôture internationale de l’année MMF 2010. Eclairage parti culier sur les thématiques «Violence envers les femmes» et «Paix et démilitari-sation».

Projet international «Les Mar-cheuses» Création de marionnettes témoi-gnant de notre solidarité avec les femmes du monde entier et illustrant par leurs vêtements la diversité des femmes, leurs vécus, leurs revendications, leurs rêves. Les Marcheuses nous accompa-gneront le 6 mars et lors des fêtes

de clôture en octobre en Belgique et au Kivu. Plus d’informations:MMF Belgique: www.marchemondialedesfem-mes.be MMF internationale: [email protected]él. 02-229 38 48

Féminisme, solidarité, action

Page 7: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

> FESTIVAL > OFFRE D’EMPLOI

ImagéSanté, clap neuvième!Le festival ImagéSanté, consacré à l’art du film de santé, ouvrira ses portes à Liège le 15 mars prochain. Découvrez plus de deux cents films liés à la thématique de la santé. Avec un éclairage spécifique sur la santé au travail le mardi 16 mars.

Organisé par le C.H.U., l’Uni-versité de Liège et le Dé-partement Santé & Qualité

de Vie de la Province de Liège, le festival Imagésanté est devenu l’un des plus importants événements mondiaux relatif à la promotion du «fi lm de santé». Il s’adresse autant aux professionnels qu’aux étudiants et au grand public. Cinq soirées, des ateliers et conférences, trois jours de projection, deux cents fi lms en compétition aborderont des thèmes aussi variés que l’ali-mentation, l’éducation à la santé, la santé mentale, l’impact de l’en-vironnement sur la santé, l’hygiène de vie, la personne handicapée ou encore... la santé au travail.

Si tous les thèmes méritent évi-demment une attention soutenue, c’est sur ce dernier angle que nous avons choisi de nous attarder par-ticulièrement. Au programme: huit fi lms, répartis sur toute la journée du 16 mars. Huit fi lms qui abor-dent la question du bien-être (ou du mal-être?) au travail.Retrouvez ici un bref aperçu de cha-cune des oeuvres présentées.

J’ai très mal au travail

Un fi lm de Jean-Michel Carré. Il évoque les enfeux du monde du travail, ses objectifs, et permet un «voyage initiatique dans la comé-die humaine que sont l’entreprise et le salariat d’aujourd’hui».

Les bonheurs de Sophie

Ce documentaire, signé Xavier Gas-selin, évoque l’histoire de Sophie, en toute simplicité. Sophie, son handicap, son parcours, sa passion pour les chevaux...

On n’est pas des machines

Un fi lm de Sophie Zverty et Nelly Richardeau. Les psychodynami-ciens du travail sont des consul-tants d’un genre nouveau. Ils sont chargés de faire la balance entre les exigences de productivité, et le fonctionnement humain au travail. Découvrons leur quotidien.

Napo dans... Protégez votre peau

Le personnage Napo découvre les dangers des produits chimiques sur la peau et nous enseigne les meilleurs moyens d’éviter tout problème.Un fi lm d’Eric Scandella.

La mise à mort du travail – la destruction

Découpez cette entrée gratuite et rendez vous à l’une des journées du festival (du 16 au 19 mars). Attention, cette entrée ne vaut pas pour les soirées (inscription obligatoire sur le site).

Ce fi lm évoque notre époque, où plus que jamais le travail est mis au service du profi t, de l’économie, de la productivité. Notre époque, aus-si, où le taux de maladies liées au travail atteint son paroxysme. Ce fi lm relate l’histoire d’hommes et de femmes sous pression, qui nous amènent à penser qu’il est plus que temps de repenser le travail.Un fi lm de Jean-Robert Viallet.

Les petites mains

Un fi lm d’Edie LaconieUne réfl exion sur le handicap au travail, et sur la vie de jeunes pensionnaires d’un centre médico-éducatif.

Chaîne alimentaire

Un fi lm belgo-sénégalais sans pa-roles de Marie-Louise Sarr.Il évoque le travail de celles et ceux

qui concoctent, chaque jour, 5000 repas pour les étudiants de l’uni-versité Gaston Berger, au Sénégal. Une chaîne alimentaire qui fonc-tionne chaque jour, des premières lueurs de l’aube jusqu’à la tombée de la nuit…

RAS Nucléaire, rien à signaler

Un fi lm d’Alain de HalleuxUn fi lm qui éclaire le débat du nu-cléaire, pour, ou contre? Et qu’en pensent les travailleurs de ce sec-teur? Témoignages.

Découvrez la totalité du program-me, des projections, des conférences, sur le site très complet du festival: www.imagesante.be

LA FGTB FEDERALE RECRUTE:

J2EE/JAVA analyst/developer (h/f)But de la fonctionLa fonction fait partie du service informatique fédéral de la FGTB.

Vous assurez le design, le développement et l’implémentation de composantes informatiques dans un environnement JAVA/J2EE. Dans le cadre de ces projets vous allez développer des logiciels à haute valeur ajoutée pour nos collaborateurs et nos membres, mais vous formerez également les collaborateurs IT en java/J2EE.

Profi l✓ Vous avez au moins 3 ans d’expérience dans le développement

de logiciels.✓ Vous avez l’esprit analytique✓ Vous êtes fl exible, communicatif, sociable et vous avez l’esprit

d’équipe, résistant au stress.

Conditions spécifi ques✓ Vous avez un diplôme d’études supérieures en informatique ou

équivalent par expérience pratique✓ Vous avez une expérience solide dans le développement d’appli-

cations multi-tiers dans un environnement Java/J2EE.✓ Vous avez travaillé dans une architecture SOA (Architecture

Orienté Service) ou même implémenté en partie l’architecture serait un plus.

✓ Vous avez une connaissance profonde en matière de Web Services (WS-*), dans un framework web, Ajax, XML, JMS.

✓ Vous avez des connaissances en HTML/CSS2✓ Vous avez une connaissance approfondie de SQL, DB2✓ Des notions en RPG, ILE, CL sont un plus sur une plateforme

iSeries (AS/400)✓ Une connaissance pratique sur l’administration de la plateforme

IBM Websphere Application Server 6.1 ou 7. Une connaissance de la plateforme IBM Websphere Enterprise Service Bus 6.2 et IBM Websphere MQ est un plus.

Connaissance des deux langues nationales (français & néerlandais) et de l’anglais (passif).

Nous vous offrons:Un contrat à durée indéterminéeBarème en vigueur à la FGTBDes avantages extralégauxVous travaillez à 5 minutes de marche de la Gare Centrale

Adressez votre candidature avant le 5 mars 2010 à laFGTB fédéraleChristine Bartholomi, Directeur AdministratifRue Haute 42, 1000 [email protected]

Renseignements techniques concernant la fonction

Dirk Gillebert, Directeur Informatique02 506 83 [email protected]

La programmationPour préparer votre planning, voici le programme cinématogra-phique du mardi 16 mars, pour le thème «Santé et travail». L’en-semble de la programmation est néanmoins disponible sur www.imagesante.be.

Santé & Travail Heure Salle Titre Durée 09:00 Jorissen J’ai très mal au travail 86’10:40 Jorissen Les bonheurs de Sophie 26’00

11:15 Jorissen On n’est pas des machines 59’59

12:25 Jorissen Napo dans... Protégez votre peau 6’15

14:00 Jorissen La mise à mort du travail - La destruction 65’37

15:15 Jorissen Les petites mains 55’16:30 Jorissen Chaîne alimentaire 28’

17:10 Jorissen RAS Nucléaire, rien à signaler 58’00

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SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 5ACTUALITÉ

«Banques qui pillent»: indécrottables requins de la fi nanceDélégué CGSP à l’administration des Finances de Mons, Marco Van Hees, auteur du fameux «Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches» et d’une étude sur les intérêts notionnels, vient de publier un nouveau livre aux Editions ADEN: «Banques qui pillent, banques qui pleurent – Enquête sur les profits et crises des banques belges».

Syndicats: Banques qui pillent qui?

Marco Van Hees: Lors de la crise fi nancière, on a beaucoup attiré l’attention sur les petits actionnai-res, et c’est vrai qu’ils ont été lésés. Mais les banques s’enrichissent aussi aux dépends de trois autres acteurs.Premièrement leurs clients. Les banques ont développé des tech-niques commerciales pas très éthiques pour faire des profi ts aux dépends des clients.Deuxièmement le personnel des banques à qui on impose ces tech-niques et que l’on exploite. Avant on considérait qu’employé de ban-que était un statut privilégié. Tra-ditionnellement bien payé. Mais les choses ont changé. Aujourd’hui on a liquidé beaucoup d’emplois et les conditions de travail se sont fort détériorées.Troisièmement l’Etat. Les ban-ques ont développé toutes sortes de techniques pour s’enrichir et éluder l’impôt.

Syndicats: Mais c’est de l’ingénie-rie fi scale ou de la fraude?

Les deux. Il y a ce que j’appellerais de la «fraude légale», comme le recours aux intérêts notionnels. Et des mécanismes frauduleux déve-loppés pour échapper à l’impôt. Je pense ici aux grandes affaires de fraude épinglées par la Commis-sion parlementaire sur la fraude fi scale comme la QFIE ou l’affaire KBlux. Mais il y a aussi eu dans le

passé la fraude à l’ONSS de BBL qui a duré 20 ans. Chaque fois les ban-ques ont été impliquées comme organisatrices de la fraude.

Syndicats: Revenons sur les in-térêts notionnels. Vous avez dit dans Le Soir qu’il faut les suppri-mer. Pourquoi?

Le système des intérêts notion-nels a été inventé pour rempla-cer les déductions fi scales réser-vées aux centres de coordination. Les banques en étaient exclues. Aujourd’hui elles en sont les princi-pales utilisatrices. Elles empochent des centaines de millions d’euros. On n’a jamais fait le début d’une démonstration que les intérêts notionnels ont servi à créer de l’emploi. Au contraire, j’ai pris un échantillon des grandes sociétés qui en bénéfi cient et j’ai constaté chez elles une baisse de l’emploi.

Syndicats: On trouve dans votre livre sur les banques un chapitre consacré aux pensions. Quel est le rapport?

C’est que les banques profi tent de ce que j’appelle la privatisation des pensions à travers les systèmes par capitalisation. On a déforcé la pension légale au profi t des 2e et 3e piliers qui servent à fi nancer les banques et les assurances et coû-tent en fi n de compte plus cher que la pension par répartition puisque les banques et assurances prélè-vent leur commission. Les pension-nés et l’Etat sont perdants.

Syndicats: On voit bien le sens de la seconde partie «banques qui pleurent». Compte tenu du pillage décrit en première partie, les banques ne méritaient pas d’être sauvées?

Elles ne le méritaient pas mais il fallait le faire… Ce que je veux dire dans cette deuxième partie, c’est que dans le passé on a laissé les banques faire n’importe quoi et que l’on continue à les laisser faire après les avoir sauvées sans rien leur imposer.

Syndicats: Banques qui pillent, banques qui pleurent et qui re-commencent à piller?

C’est cela. Elles recommencent à piller, par exemple en profi tant de la baisse des taux directeurs de la banque centrale Européenne de 4,5 à 1% mais sans répercuter cette baisse sur le client alors qu’elles étaient supposées aider à la relance par le crédit. Au lieu de cela, elles ont baissé les taux offerts aux clients pour leur épargne, augmenté les taux pour les crédits, et empoché la différence entre le taux de la BCE et les taux proposés aux clients. Un respon-sable de Fortis a reconnu qu’après la crise, la marge bénéfi ciaire avait doublé…

Syndicats: Vous plaidez pour une banque publique et vous dites qu’on a raté une occasion avec Fortis. Une telle banque publi-que soumise aux mécanismes du marché n’agirait-elle pas de la même façon?

Elle risquerait de faire la même chose si on se contente d’apporter des capitaux publics. Mais il faut penser la banque publique comme un service public bancaire inter-médiaire fi nancier au service du public. C’est ce qu’a fait la Nouvelle Zélande avec sa «Kiwibank». Et

sans aller chercher si loin, la CGER a été banque publique pendant 133 ans.

Recueilli par Nicolas ERRANTE

«Banques qui pillent, banques qui pleu-rent» de Marco Van Hees est édité par ADEN. 304 pp. 20 euros en librairie ou directement chez ADEN via leur site Internet: www.aden.be

Quelle banque est la moins chère pour vous?Combien vous coûte votre argent? Sur un compte à vue, votre argent coûte en effet plus qu’il ne rapporte. Mais on peut faire son marché: en fonction de vos comportements d’utilisateurs, Test-Achats vous permet de définir quelle banque est la moins chère pour vous, grâce à un tableau comparatif du prix d’un compte courant.Vous utilisez le PC-Banking? Le Phone Banking? Vous déposez vos virements directement à la banque? Vous faites des retraits au guichet plutôt qu’à l’appareil automatique? De combien de car-tes bancaires disposez-vous? Tou-tes les réponses à ces questions ont une infl uence sur le coût du ser-vice bancaire Vos domiciliations, le nombre d’opérations réalisées, tout cela détermine votre profi l de «consommateur bancaire», et a dès lors des conséquences… sur votre compte. Alors, quelle ban-que est la moins chère? Ou mieux, quelle banque est la moins chère

pour vous? Test-Achats vous propose de le dé-couvrir, en répondant à un ques-tionnaire simple. Les réponses sont immédiatement traitées et génèrent une évaluation des coûts que les principales banques bel-ges vous factureraient. Notons que ce comparatif ne concerne que le compte courant, et non les autres services proposés par les établisse-ments. Autre précision, et non des moindres: toutes vos réponses sont immédiatement effacées après l’obtention des résultats, et l’opé-ration est totalement anonyme.

Un exemple de résultats. L’on dé-couvre ainsi, par exemple, qu’une personne, âgée d’une trentaine d’années, disposant d’une carte bancaire et d’une carte de crédit, qui réalise la plupart de ses paie-ments par carte, et qui répartit ses opérations entre «appareil auto-matique» et «PC banking» a tout intérêt à se diriger vers la Deuts-che Bank ou la banque d’épargne Argenta, pour y ouvrir un compte courant. Les frais sont nuls. Les locomotives comme Dexia, ING, BNP-Paribas présentent un coût annuel variant de 50 à 56 euros. La banque la plus chère serait Ethias, où avoir un compte courant coûte 106e par an. Le tableau comparatif reprend également les différents taux débiteurs et créditeurs pro-posés dans ces banques. Changer de banque: quelques conseils Test-Achats vous indique aussi, une fois ces résultats obtenus, la

procédure à suivre pour changer de banque sans prendre de ris-que fi nancier. Voici cinq conseils simples pour éviter les mauvaises surprises. 1. Attendre avant de clôturer l’an-cien compte. Inutile de se préci-piter, le mieux étant de conserver les deux comptes jusqu’à ce que tous les services fonctionnent (par exemple jusqu’à ce que vous ayez reçu votre nouvelle carte de crédit). 2. Prévenez votre employeur bien à temps, afi n d’être certain que vo-tre salaire soit acheminé au bon endroit. 3. Prévenez vos autres débiteurs/créditeurs potentielsLe paiement du loyer, des factures de téléphone, d’électricité, de gaz ou autres font souvent l’objet d’or-dres permanents. Le rembourse-ment de soins de santé, les alloca-tions familiales, les allocations de

chômage, les pensions sont aussi directement versées en compte. Veillez donc à transmettre votre nouveau numéro de compte aux organismes concernés. 4. Videz votre carte Proton avant de la restituer. Et, le cas échéant, remboursez également le mon-tant de votre découvert avant de clôturer votre compte. 5. Effectuez de préférence le chan-gement en fi n d’annéeSi la facturation des frais est an-nuelle, vous avez intérêt à clôtu-rer votre compte en fi n d’année. Si vous le clôturez en cours de pé-riode de facturation, n’hésitez pas à réclamer le remboursement du prorata des services non utilisés. Faites le test!

h t t p : / / w w w. t e s t -achats.be/interactief/bankaccount/fr_exter-nal/bank1.aspx

> LIVRE

Page 9: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT6 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

Bagages surchargés sources de maux de dos chez les bagagistesActions ludiques dans les aéroports européens

Le 12 février 2010, l’UBOT-FGTB a mené dans les aéroports de Zaventem et de Brussels

South Airport (Charleroi), avec les autres syndicats, des actions contre les bagages surchargés, répondant ainsi à l’appel lancé par la Fédé-ration européenne des ouvriers du Transport (ETF) à participer à cette journée d’action dans tous les aéroports en Europe.

Ces actions ont pour but de sensi-biliser les voyageurs à la problé-matique et à les inciter à limiter le poids de leurs valises à 23 Kg la pièce. Cela permettra de faciliter le travail des bagagistes, ces hommes et ces femmes qui chargent et dé-chargent, le plus souvent à la main, les pièces de bagage, et d’éviter par la même occasion des plaintes physiques chez ces travailleurs.

Le point de gravité de la journée d’action se situait à Heathrow, l’aé-roport de Londres, où une déléga-tion de l’UBOT-FGTB s’est rendue en compagnie du parlementaire Hans Bonte du parti socialiste fl a-mand. Des délégations syndicales d’autres pays étaient également présentes, ensemble avec des hom-mes politiques anglais dont le dé-puté Alan Keen. Tout comme dans les autres aéroports, les valises ont été pesées à Heathrow et munies d’un label lorsqu’elles pesaient trop lourd. En même temps, des tracts ont été distribués aux voyageurs.

A l’issue de l’action, nous avons de-

mandé une réaction à Hans Bonte: «Cette action est un exemple qui démontre l’urgence de réaliser une Europe sociale qui protège les conditions de travail des tra-vailleurs contre les excès de la li-béralisation».

Sur les aéroports de Zaventem et de Charleroi, les passagers ont éga-lement été informés tandis que les militants de l’UBOT pesaient les valises.

Roger Collin, militant UBOT chez Flightcare, résume le problème:«Les bagages trop lourds consti-tuent en effet une surcharge pour le personnel bagagiste. C’est pour-quoi nous demandons aux passa-gers de répartir leurs bagages sur plusieurs valises. Par ailleurs, si les voyageurs emportent moins de bagages avec eux, c’est un plus pour l’environnement parce qu’il y a moins d’émissions CO2».

Les militants ont en tout cas béné-fi cié de la compréhension des pas-sagers qui ont promis spontané-

ment de tenir compte la prochaine fois des demandes du personnel bagagiste.

Voilà pourquoi l’UBOT-FGTB a par-ticipé à cette action. Nous avons sollicité la collaboration des voya-geurs et demandé la compréhen-sion du public en l’invitant à ne pas mettre trop de choses dans ses

bagages, à ne pas les surcharger, à laisser les pièces trop lourdes à la maison et à répartir le cas échéant ses effets dans plusieurs valises…

Voici encore quelques chiffres:«Un bagagiste manipule au moins dix tonnes par jour. Une équipe est constituée de trois bagagistes alors qu’ils devraient être à cinq pour faire le travail. Chaque équipe ne dispose que de 40 minutes pour charger et décharger un avion. Dans la cale de l’avion, le travail est exclusivement manuel et il faut compter qu’environ 150 valises sont traitées par vol. Un travail lourd et pénible, particulièrement accablant pour le dos des bagagistes.»

> GROUPE PROFESSIONNEL TRANSPORT ROUTIER & LOGISTIQUE

> CHAUFFEURS DE BUS ET DE CAMION

Vous recevrez la visite de la FGTB-UBOT!

mardi 2/03/2010 Shell station-service Wetteren: direction Gand tél.: 0476/86 99 97 of 0474/32 00 46

Gand

lundi 8/03/2010 Brucargo Bruxellesmardi 9/03/2010 Parking

bus AéroportBruxelles

mercredi 10/03/2010 Quai 702: AMMarché de gros: PM

AntwerpenSint-Katelijne Waver

lundi 15/03/2010 LAR - Rekkem Courtrai/Ypres/Roulers

Comme chauffeur, vous faites de longues journées, à des moments impossibles. Vous n’avez guère l’occasion de consulter votre syn-dicat. C’est pourquoi, l’UBOT-FGTB vient à votre rencontre. Dans notre bureau mobile, vous pourrez poser des questions concernant les TEMPS DE CONDUITE, LES HEURES SUP, VOTRE SALAIRE… ou simplement discuter avec nous autour d’une tasse de café.

OU POURREZ-VOUS NOUS TROUVER DANS LES SEMAINES A VE-NIR?

Page 10: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 7ACTUALITÉS

L’école première source d’inégalitésLa réussite scolaire d’un étudiant dépend fortement de son origine sociale. Le constat est douloureux, mais malheureusement très réel dans notre pays, où l’enseignement est l’un des plus inégalitaires au monde.

Un enfant de famille modes-te, en Belgique, a presque quatre fois plus de risques

de se retrouver dans l’enseigne-ment professionnel qu’un enfant socialement favorisé. Le fait n’est pas neuf, mais est confi rmé dans l’un des récents numéros de la publication «Regards économi-ques», qui base son analyse sur l’enquête PISA 2006 (Programme International pour le Suivi des Ac-quis), coordonnée par l’OCDE. Au niveau belge, l’enquête concerne 4125 élèves répartis dans 269 écoles fl amandes, et 2211 élèves dans 176 écoles francophones.

Mixité sociale

La mixité sociale, ou la représenta-tions égalitaire de tous les groupes socioéconomiques dans les diffé-rentes fi lières et écoles belges est loin d’être acquise. La Commu-nauté française a l’un des taux de ségrégation scolaire le plus élevé au monde. Elle se place en troi-sième position, derrière la Hongrie, et le Mexique. Pour atteindre cette fameuse mixité sociale, il faudrait que 40% des élèves issus de fa-milles modestes soient «déplacés», de fi lière ou d’établissement.

Comment justifi er le fait que les fi lières professionnelles ou techni-ques soient largement fréquentées par des élèves moins favorisés? L’une des réponses vient des réo-rientations en cascade, qui survien-nent après un échec scolaire. Com-me, et on l’a vu précédemment, les résultats sont largement infl uen-cés par l’origine sociale de l’élève, il subit une réorientation rapide qui le mènera en quelques années du général au professionnel.

L’article 21 du décret mission indi-que que «les élèves sont orientés vers la forme d’enseignement la mieux adaptée à leurs aspirations et capacités». La notion d’ «aspira-tions» indique donc que l’orienta-tion de l’élève serait conditionnée par ses souhaits et choix d’avenir. Il est diffi cilement concevable que les enfants issus de milieux défavorisés soient naturellement tous attirés par les fi lières moins réputées ou plus courtes. D’autres raisons que les goûts personnels en matière d’apprentissage doivent donc orienter ce choix.

Dès lors, deux théories sociologi-ques s’affrontent. La première, dite du «libre choix», indique que le jeune choisit ou non de faire des études en fonction d’un rapport «coût/bénéfi ce». Plus simplement, l’on pourrait dire que faire le choix d’études plus courtes est, pour le jeune défavorisé, moins lourd culturellement, psychologique-ment, et surtout fi nancièrement, compte tenu notamment d’un certain manque à gagner lié à des

études longues.

La seconde théorie, dite de «la re-production des inégalités», donne une plus grande place à l’institu-tion et l’entourage dans le choix de la fi lière de l’élève. Ainsi, parents, enseignants et milieu scolaire auraient tendance à reproduire l’ordre existant. Il est donc ainsi admis que sans bagage culturel ou social, l’enfant aura plus de diffi cultés à franchir les obstacles de la vie scolaire. En gros, famille pauvre = diffi cultés scolaires. Et donc, réorientation non-contestée par l’élève, qui suit le mouvement initié par son entourage.

Inégalité des chances

La ségrégation scolaire en quelques chiffres, dans les deux Commu-nautés:

• l’on constate que les enfants favorisés sont près de deux fois plus nombreux dans les fi lières générales que les enfants issus de familles en diffi culté.

• A l’inverse, les enfants défavo-risés sont sur-représentés dans les fi lières professionnelles: 3 à 4 fois plus nombreux que leurs camarades plus «aisés».

Comme si certains élèves évo-luaient en «deuxième division», de par le poids culturel et social qu’ils portent sur leurs épaules.

Une sélection préjudiciable

L’étude détermine que la politique d’orientation précoce de l’enfant – après sa deuxième secondaire pour la Communauté française, après ses primaires en Communauté fl a-mande – est très néfaste à l’égalité des chances. Les deux systèmes présentent un très mauvais bulle-tin la matière. La mobilité sociale (à savoir l’évolution socio-écono-mique de l’élève par rapport à la situation de ses parents au même âge) est très faible, et il semble in-tégré dans les esprits que l’enfant défavorisé est voué à une scolarité médiocre.

La solution n’apparaît pas comme par magie. Une amélioration de la mixité sociale semble indispensa-ble, ainsi que le préconise l’OCDE. Cette mixité est motivante pour l’élève défavorisé, qui verra ses résultats s’améliorer.

Pour aller plus loin, faut-il sup-primer les fi lières? Dans les pays nordiques, il n’y a pas d’orientation précoce, et les fi lières sont inté-grées entre elles. Le redoublement y est très rare.

Un exemple à suivre?

InvitationMercredi, 17 mars 2010 de 13h30 à 17h00

à l’Espace solidarité • rue de Namur 47 • 5000 Beez

ColloqueLe défi des relations intergénérationnelles

Accueil des participants

Introduction: la Solidarité intergénérationnelle en lien avec les activités de la Commission wallonne des pensionnés et prépensionnés du CEPAGMichel ROSENFELDT, Animateur de la C° wallonne des pensionnés et prépensionnés

Contexte de l’émergence du concept de l’intergénérationnel et les balises pour réaliser une activité intergénérationnelle de qualité Marie LAMOUREUX et Valérie BECKERS, du réseau «Courants d’âges»

Présentation de l’opération «Carrefours des Générations»Jean-Pierre GOOR, Responsable du projet au sein de la Fondation Roi Baudouin

Présentation par des personnes ressources de quelques projets intergénérationnels (La liste défi nitive et les noms des personnes ressources seront communiqués ultérieurement)

ConclusionMichel ROSENFELDT, Animateur de la C° wallonne des pensionnés et prépensionnés

Prog

ram

me

13h30

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CULTUREÉDUCATION PERMANENTEAvec le soutien de la Communauté française

B u l l e t i n d ’ i n s c r i p t i o n à n o u s r e n v o y e r , m e r c i .

Le défi des relations intergénérationnelles - Mercredi 17 mars 2010 de 13h30 à 17h00

A renvoyer pour le vendredi 5 mars 2010 au plus tard, soit par courrier, e-mail ou fax à Antoinette KOURTIDIS, Secrétariat CEPAG • Rue de Namur 47 • 5000 Beez

• Fax 081/26 51 51 • [email protected] - Prénom: .........................................................................................................................................................................................................................Régionale & Centrale: .........................................................................................................................................................................................................

Qu’appelle-t-on «mobilité sociale intergénéra-tionnelle»? Il s’agit de la relation entre le statut socioéconomique des parents et de leurs enfants, une fois ceux-ci arrivés à l’âge adulte. Ceci permet de constater comment progresse (ou régresse) une société, de génération en génération. Dans une société dite «immobile», l’évolution entre parents et enfants est relativement faible: le niveau d’édu-cation, le choix professionnel, et donc les revenus de l’enfant sont sensiblement les mêmes que celui de ses parents.Une enquête menée par l’OCDE mentionne que dans la quasi-totalité des pays membres, le milieu parental et socioéconomique infl uencera la situa-tion professionnelle et fi nancière de l’enfant. Dans l’ensemble des pays européens de l’OCDE, le fait de grandir dans une famille ayant un bon niveau d’instruction aura un avantage sur le salaire futur de l’enfant. Ce qui ramène à l’infl uence du milieu socioéconomique sur les résultats scolaires...

De même et en toute logique, dans tous les pays européens, on constate une persistance entre les générations dans l’accès aux études supérieures. Cela signifi e qu’un fi ls aura plus de chances de faire de longues études si son père a fait de même. A l’inverse, un jeune issu d’un milieu peu instruit a plus de risques de ne pas accéder à l’enseignement supérieur. La Belgique n’échappe pas au phéno-mène, et cette probabilité est plus vraie encore pour les femmes.La mobilité intergénérationnelle peut donc se me-surer en termes de revenus et de niveau d’instruc-tion, et l’on constate une fois encore que les pays nordiques sortent du lot. Ce qui signifi erait que les politiques publiques qui facilitent l’accès des jeunes à l’éducation (dont notamment le choix d’orienter l’élève le plus tard possible afi n de favoriser la mixité sociale à l’école) peuvent améliorer la mobilité, et donc l’évolution positive de la société.

Mobilité sociale: une affaire de famille?

> CHANCES

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

LE CASSE-TÊTE DES PENSIONS

Les données de l’équationSi vous étiez né en 1900 et qu’on vous disait : vous allez tous – sauf accident - vivre 85 ans au lieu de 65, vous auriez dit «Youppie! Vive le progrès! Je pourrai profi ter de ma retraite et connaître non seulement mes petits enfants mais aussi mes arrières petits enfants…». Aujourd’hui, quand on dit «vieillissement», on dit auto-matiquement «problème». C’est que le vieillissement de la population a un coût. Voyons les données sinon du problème, disons de l’équation.

Le papy-boomLes enfants nés en grand nombre après la guerre – ce que l’on a ap-pelé le baby-boom – arrivent tout doucement à l’âge de la retraite. Le baby-boom devient «papy-boom». Cela va faire plus de pensions à payer à partir de 2015 mais c’est un problème passager. Cela devrait se tasser à partir de 2025.

Mais la tendance lourde est là: il y a de plus en plus de personnes âgées et de moins en moins de jeunes: la py-ramide des âges s’inverse. C’est que le taux de natalité reste trop faible pour assurer le renouvellement de la population et on vit de plus en plus vieux. Pour les hommes, on passe de 77,3 ans en 2007 à 84 ans en 2050;

pour les femmes de 83,3 ans en 2007 à 89,7 ans en 2050.Cela implique que l’on bénéfi ciera d’une pension pendant 20 ou 30 ans alors que lorsque le système des pensions a été mis en place après la Guerre, on tablait sur une espérance de vie à peine supérieure à 65 ans.

Autrement dit, les pensions pèseront de plus en plus sur le budget de la sécurité sociale. Et qui dit âgé, dit problèmes de santé. Le budget de la santé sera aussi plus lourd.

Selon les projections du comité d’étude pour le vieillissement, le vieillissement de la population en-traînerait une augmentation des dépenses sociales de 8,2% du P.I.B.

pour la période 2008-2060. Sachant que le PIB est d’environ 300 milliards, cela signifi e qu’il va falloir trouver 25 milliards de plus chaque année pour payer les pensions et les soins de santé des séniors.

Le système par répartitionIl y aura plus de pensionnés qui vi-vront plus longtemps. Soit. Mais ces gens ont cotisé toute leur vie pour se payer leur pension, non? Où est le problème? Le problème c’est que ceux qui ont cotisé, même toute leur vie, n’ont pas payé leur pension mais celles de leurs contemporains pen-sionnés.

C’est ce que l’on appelle le système par répartition (ou 1er pilier ou pen-sion légale): ceux qui travaillent paient des cotisations pour les pensionnés actuels. Et quand ces travailleurs seront pensionnés, ce sont les travailleurs plus jeunes qui paieront leur pension.

Là où le problème surgit, c’est quand il n’y a pas assez de travailleurs co-tisants par rapport au nombre de pensionnés.

Actuellement 10 travailleurs cotisent pour payer la pension de 4 retraités.

En 2060 ce seront 10 travailleurs pour 7 pensionnés.

Le système par capitalisationLe système par répartition est basé sur un principe de solidarité et de redistribution: le montant de la pen-sion est lié au nombre d’années de travail et aux salaires gagnés, mais celui qui gagne plus paie plus. Il aura aussi une meilleure pension mais avec une limite : le salaire servant au calcul de la pension (à savoir 60% du salaire de chaque année de travail) est plafonné à 47.171e/an. Si on gagne plus que ce plafond, on n’aura jamais plus que 60% de ce plafond.C’est ce qui explique la faiblesse des taux de remplacement. Plus le salaire est élevé, plus la pension re-présente un faible pourcentage de ce salaire.

Il y a cependant un correctif à ce sys-tème: les 2e et 3e piliers ou systèmes par capitalisation. Ceux qui ont un bon salaire peuvent en effet cotiser pour leur propre pension via une assurance groupe à laquelle cotise aussi l’employeur (2e pilier), ou via une épargne individuelle (épargne pension ou 3e pilier) bénéfi ciant d’un incitant fi scal.

En fi n de carrière, ces 2e et/ou 3e pi-liers fourniront un complément de revenu soit sous forme de capital unique, soit sous forme de rente.L’inconvénient de ces systèmes par capitalisation, c’est qu’ils sont très inégalitaires. Ils profi tent surtout aux revenus les plus élevés qui sont aussi ceux qui auront les meilleures pensions 1er pilier. Le Pr Berghmans de la KUL appelle cela l’effet Mathieu: «A celui qui a, il sera donné». Ce sont aussi des placements risqués: ces pensions étant gérées par des sociétés privées d’assurance et des banques et placées sur les marchés fi nanciers, elles ne sont pas à l’abri des krachs boursiers. La crise de fi n 2008 à fait perdre 20 à 25% de valeur aux pensions 2e piliers.

Les pistes du Livre vertLe Livre vert sur les pensions est le résumé des discussions préalables au sein des groupes de travail créés dans le cadre de la Conférence nationale sur les pensions. Les décisions doivent être prises ailleurs. Aussi le document pose-t-il beaucoup de questions sans y répondre. Mais on a un aperçu des pistes explorées et des tendances qui se dégagent.

Augmenter le taux d’activité des séniorsReculer l’âge de la pension?Certains pays comme l’Allemagne, les Pays Bas, la Grande-Bretagne ont reculé l’âge de la pension au-delà de 65 ans sous prétexte que l’on vit plus longtemps, donc que l’on doit travailler aussi plus longtemps. Pas de ça chez nous. - Primo, ça ne passerait pas dans l’opinion. - Secundo cela ne servirait à rien sauf à réduire dans les faits la pen-

sion de tous ceux qui n’y arriveront pas. Reculer l’âge de la retraite signifi erait qu’il faudrait plus de 45 ans de carrière pour avoir une pension complète. Les jeunes d’aujourd’hui qui ont fait des études n’arriveront sans doute jamais aux 45 ans. Personne n’arriverait à une carrière complète de plus de 45 ans. Les pensions seraient donc moindres puisque calculées sur des carrières incomplètes.

- Tertio, on l’a déjà fait pour la moitié des pensionnés en portant l’âge de la retraite des femmes de 60 à 65 ans entre 1997 et 2009.

Inciter à travailler jusqu’à 65 ansCelui qui travaille au-delà de 62 ans, bénéfi cie d’une prime de 2 euros par jour de travail qui s’ajoutera à la pension annuelle: c’est le «bonus pension». Le constat s’impose: ça n’a pas de succès. Il semblerait qu’il y ait un effet d’aubaine: bénéfi cient du bonus ceux qui ont déjà décidé de travailler plus longtemps et le bonus n’y changerait rien.D’où les questions du Livre vert: le bonus est-il bien utile? Ne faut il pas moduler ce bonus en fonction de la longueur de la carrière ou du montant de la pension? Ne faut-il pas plutôt dissuader les pensions anticipées par un malus plus sévère?

Garantir un revenu plutôt qu’une pensionUne piste qui traverse l’Europe est celle d’une pension de base (donc rikiki) par répartition (1er pilier), complétée par un système par capitalisation (2e pilier) et/ou une épargne individuelle (3e pilier). Ainsi pour avoir un revenu décent, il faudrait être prévoyant… Et partant de l’idée que l’essentiel n’est plus le lien entre pension et salaire (système assurantiel), on étend le principe du revenu d’appoint au travail des pensionnés voire à la propriété. Celui qui a acheté sa maison fait en effet l’économie d’un loyer. C’est ce que certains appelle le 4e pilier.Le Livre vert rappelle que la pension légale ne peut pas être considérée comme un régime résiduaire et que le 2e pilier doit rester complémentaire. D’autant, rappelle le rapport, que si le système par répartition souffre de l’évolution démographique, la crise a montré que la capitalisation est aussi exposée aux risques.Néanmoins une série de questions sont ouvertes sur l’opportunité de ren-forcer les compléments à la pension légale, quitte à renforcer la sécurité des placements à long terme dans les 2e et 3e piliers. Il ouvre surtout la piste d’un système à la suédoise avec un régime de capitalisation dans le régime de la pension légale, c’est-à-dire une 1er pilier bis.

Réduire la dette publique?Effectivement, si on n’avait pas une dette publique égale à 102% du PIB, on aurait quelque 300 milliards de-vant nous. Mais il ne faut pas rêver. Le défi cit courant des fi nances pu-bliques à combler d’ici 2015 est de 20 milliards. Impossible de réduire ce défi cit et de réduire en plus la dette publique, à moins de pren-dre des mesures drastiques d’aus-térité socialement inacceptables et économiquement suicidaires: la consommation intérieure reculerait encore et nous ferait plonger plus profondément dans la crise.Il y a bien le Fonds de vieillissement créé en 2001. Il avait pour but de constituer des réserves pour les pen-sions futures et devait être alimenté par les surplus budgétaires de cha-que année. Mais de surplus, il n’y en a plus eu depuis 2006. En 2007, 2008, 2009, on n’y a rien versé. Il n’y a que 17 milliards en caisse, de quoi payer 6 mois de pensions.Depuis l’an dernier, il existe aussi un «Fonds d’Avenir» dans le secteur des soins de santé. Il a la même fonction que le fonds de vieillissement : pré-voir les dépenses futures de santé liées au vieillissement. Mais celui-là est alimenté puisqu’on a maintenu la norme de croissance de 4.5% pour les soins de santé et que l’on dépense moins. La différence va au Fonds

d’Avenir.Le Livre vert suggère de fusionner les 2 fonds, c’est-à-dire de piquer à la santé les sous pour les pensions. Mais cela reste la sécurité sociale et ça ne résout pas le problème de fond.

Augmenter les cotisations ou les impôts?Pour fi nancer les pensions, on pour-rait augmenter les cotisations. Ça pèserait sur les salaires, donc sur la compétitivité: exclu.Augmenter la contribution de l’Etat? Exclu. L’Etat n’a pas de sous.Augmenter les impôts? Le Livre vert ne dit pas non mais signale que cela pose un problème politique et un risque de perte de pouvoir d’achat. Ça tombe sous le sens.Le Livre vert ouvre cependant deux pistes un peu plus loin: ne faut-il pas contribuer au fi nancement du vieillissement chacun selon ses moyens: - soit via une cotisation sociale géné-

ralisée sur tous les revenus?- soit – mais alors ce sont les seuls

pensionnés qui sont mis à contri-bution – via une révision du crédit d’impôt pour les pensionnés ?

- ou, dans la même veine, augmenter la cotisation de solidarité en fonc-tion de la hauteur de la pension?

Réduire les pensions

Plus de pensionnés avec moins de sous en poche est une piste que le Livre vert écarte pour la bonne raison que nos pensions sont déjà parmi les plus basses d’Europe et qu’il y a chez nous 23% de pen-sionnés sous le seuil de pauvreté. Il faudrait au contraire augmenter les pensions.

Mais…

Si on a pris l’option de ne pas tou-cher à l’âge déjà vénérable de la pension, ni aux montants mêmes des pensions déjà trop faibles, la piste de modifi cations dans le sys-tème des assimilations est ouverte par le Livre vert. Cela signifi e que années d’inactivité aujourd’hui comptant dans le calcul de la car-rière pourraient ne plus compter. Sont susceptibles d’être visés les crédits-temps, les prépensions, le chômage…

Cela aurait concrètement pour effet de réduire le montant de la pension, avec comme seule alter-native de prolonger sa carrière ou de se prémunir contre cette perte de revenu en recourant au 2e et/ou 3e pilier.

Résumons:

1°) Il y aura de plus en plus de pensionnés

2°) qui vivront de plus en plus longtemps

3°) et de moins en moins d’ac-tifs cotisants.

Où trouver l’argent?

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SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 9DOSSIER

> FAIRE TRAVAILLER LES 55-60 ANS DE 3 ANS DE PLUS?

On a tout essayéLes réformes de systèmes de pension en Europe ont consisté en un ou plusieurs des axes suivants:

• Renforcer les conditions d’accès à la pension légale du 1er pilier;On l’a fait: pension des femmes à 65 ans

• Restreindre les possibilités de départ anticipé à la retraite;On l’a fait: Pacte des Générations

• Réduire la «générosité» du premier pilier de pension, surtout en cas de carrière incomplète;

On est parmi les moins généreux d’Europe

• Libéraliser les conditions du travail autorisé des pensionnés;On l’a fait: relèvement du plafond pour les + 65

• Augmenter le taux d’emploi des personnes âgées via des réductions ciblées de coût salarial et des bonus de pension pour les travailleurs qui prolongent leur carrière

On l’a fait mais ça ne marche pas: bonus pension et primes à l’em-bauche de séniors ou maintien du complément de prépension

• Développer le second pilier de pension, soit sur base volontaire, soit sur base obligatoire;

On l’a fait sur base volontaire avec généralisation par secteur

• Encourager fi scalement le développement du troisième pilier de pensions;

On l’a fait.

• Faire évoluer les régimes de pension par capitalisation de régimes à objectifs défi nis (c’est alors le niveau des cotisations qui varie en fonction du rendement des placements) vers des régimes à contri-butions défi nies (c’est alors le montant de pension complémentaire qui variera en fonction du rendement des placements).

On le fait: les assurances groupes avec objectif défi ni sont remplacées de plus en plus par le système de contribution défi nie… et objectif aléatoire!

• Informer les travailleurs de l’évolution de leurs droits en matière de pension tout au long de leur carrière:

On le fait: les futurs pensionnés reçoivent automatiquement leur décompte à 55 ans

Un Pacte des Générations bis?C’est la piste privilégiée par le Livre vert et la tarte à la crème de l’Europe. C’était la philosophie du Pacte des Générations et c’est la prin-cipale conclusion de Michel Daerden, ministre des pen-sions. Le calcul est simple: 3 années de travail en plus, c’est 3 ans de cotisations en plus et trois ans de pension en moins. Trop simple pour être effi cace.

1°) La plupart des travailleurs quit-tent le marché plus tard qu’avant. Ainsi, entre 2001 et 2007, l’âge moyen de départ est de 57,8 ans pour les ouvriers et de 59 ans pour les em-ployés (au lieu de, respectivement, 56,7 et 57,8 ans. Ces chiffres démon-trent que la plupart des travailleurs restent actifs après 55 ans.

2°) Le taux d’activité n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui: le pour-

centage d’actifs a augmenté, passant de 56,8% en 1997 à 62,4% en 2008. Pour la catégorie d’âge de 55 à 64 ans, et pour les mêmes périodes, le taux d’emploi des travailleurs a augmenté de 22,1% à 34,5%.

3°) Où sont les employeurs prêts à embaucher des séniors? Le rapport explique notamment les résultats «décevants» du Pacte des Généra-tions par le fait que les employeurs n’embauchent pas de travailleurs âgés, chômeurs ou prépensionnés, parce qu’ils coûtent trop cher. 2,5% des chômeurs + 55 et 1,1% des pré-pensionnés retrouvent le chemin de l’emploi…

4°) La crise que nous connaissons fait chaque jour de nouvelles victimes, notamment dans les tranches d’âge au-delà de 50 ans.

5°) Le Pacte des Générations a déjà fait reculer le recours aux prépensions à 58 ans en imposant une condition de carrière de 38 ans au lieu de 25. Il n’est pas encore entièrement appliqué et il ne doit être évalué qu’en 2011.

6°) On exclut les prépensions pour

cause de restructuration. Il ne reste alors plus grand monde.

7°) L’argument pour prolonger la carrière est qu’il faut cotiser plus longtemps pour assurer la viabilité fi nancière du régime des pensions. Mais les 450.000 chômeurs (pour ne reprendre que les demandeurs d’emploi indemnisés) ne cotisent pas. Il y a là un réservoir inexploré. Parmi ces chômeurs 100.000 sont des jeunes qui n’attendent que le moment d’entrer dans la vie active et 100.000 des chômeurs âgés qui regrettent d’en avoir été expulsés. Bien entendu pour les «activer», il faudrait créer plus d’emplois que l’on en perd.

8°) Le travail est de plus en plus in-tensif, que ce soit dans l’industrie ou dans les services. On est usé pré-maturément. Peut-on sérieusement demander aux séniors de continuer à travailler au rythme soutenu im-posé aux plus jeunes? Notons que ce sont les ouvriers qui sortent de l’emploi le plus tôt mais ce sont eux aussi qui ont l’espérance de vie la plus courte.

> FGTB

«Pas de Pacte des Génération bis!»Pour la FGTB, la Conférence sur les pensions doit aboutir à des améliorations, non pas à une régression sociale, comme certains l’avancent en proposant un «Pacte des générations» bis.

La dernière réforme des pensions n’a été fi nalisée qu’en 2009. Des efforts ont déjà été imposés aux travailleurs via le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes et avec le (soi-disant) «Pacte de solidarité entre les générations», qui allonge aussi la carrière pour l’accès à la prépension à 58 ans.Il serait particulièrement inopportun d’obliger les tra-vailleurs à rester plus longtemps au travail alors que la crise que nous connaissons fait chaque jour de nou-velles victimes, notamment dans les tranches d’âge au-delà de 50 ans.

La réponse adéquate est à plutôt à chercher du côté du maintien et de la création d’emplois durables et de qualité. N’oublions pas qu’en 2010, 110.000 jeunes arrivent sur le marché du travail.

En outre, inciter les travailleurs âgés à travailler plus longtemps doit obligatoirement aller de pair avec une adaptation de leurs conditions de travail par les em-ployeurs (travail moins lourd, passage d’un travail de nuit à un travail de jour). Nous en sommes loin!

La FGTB plaide par contre pour que l’on donne la priorité absolue à la pension légale et que l’on améliore celle-ci. En Belgique, les pensions sont trop basses. La pension moyenne d’un travailleur s’élève à 1.000e bruts par

mois, celle d’une travailleuse à 800e. Nos pensions sont parmi les plus basses d’Europe. Ainsi, un quart des pen-sionnés sont menacés de pauvreté. Et la pension n’est plus en lien avec l’ancien salaire ni avec les cotisations sociales payées par le salarié.

La FGTB propose d’augmenter les pensions d’un quart en relevant progressivement le pourcentage de calcul de 60 à 75% du salaire promérité pour les travailleurs du secteur privé. Cette mesure coûterait 2,4 milliards d’euros. Pour ce faire, la FGTB est disposée à relever les cotisations personnelles des travailleurs à condition que les employeurs et l’Etat fassent le même effort. Pour l’Etat, cette dépense supplémentaire pourrait être compensée par la suppression des avantages fi scaux liés à l’épargne pension individuelle (3ème pilier).

Parmi les sources de fi nancement possibles, la FGTB envisage:

- La lutte contre la fraude fi scale et une bonne organi-sation de l’administration fi scale pour une meilleure perception de l’impôt;

- La suppression du secret bancaire; - L’application plus sélective des déductions fi scales;- Une meilleure taxation des revenus fi nanciers;- La conversion de la cotisation spéciale payée par les

seuls salariés en une cotisation sociale généralisée sur tous les types de revenu;

- La fi n des réductions de cotisations sans fi nancement alternatif et sans lien contrôlable avec l’emploi.

Espérance de vie en bonne santé: 63 ansL’espérance de vie en bonne santé, ou selon le statut socioprofession-nel sont des éléments absents du débat sur les pensions. Travailler plus longtemps suppose pourtant que l’on soit en bonne santé à un âge avancé. Il est à noter que 35% des sorties de l’emploi des 55-64 ans sont liées à des problèmes de santé et 20% suite à la perte d’emploi*, ce qui, à cet âge, implique qu’on ne retrouvera plus jamais un emploi. Cela réduit de moitié la population susceptible

1995 2000 2006 2007Hommes 63,3 65,7 62,8 63,3Femmes 66,4 69,1 62,8 63,7

de travailler plus longtemps.Selon une étude belge, l’espérance de vie sans incapacités à l’âge de 25 ans est de 38 ans chez les hommes et de 39 ans chez les femmes.

Selon l’INSEE, institut de statistiques français, si l’espérance de vie aug-

mente, l’espérance de vie en bonne santé en Belgique n’a pas progressé ou a diminué (pour les femmes) de-puis une douzaine d’années.

* «Promoting longer working lives through pension reforms - Flexibility in retirement age provision». Report by the Social Protection Com-mittee April 2007

Page 13: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

10 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Dire non ne suffi t pasNe surtout pas lâcher maintenant. C’est ce que nous écrivions déjà sur cette même page il y a quinze jours de cela. Les travailleurs du pays ne veulent pas assister docilement à la destruction de leurs emplois par dizaines de milliers au cours des mois à venir. Ils se rendent compte que la politique actuelle ne change absolument rien à la situation désastreuse sur le marché du travail. Ils veulent que l’on s’attaque à la crise autrement et ne laissent passer aucune occasion pour appuyer cette exigence avec force. Le soutien mas-sif à toutes les actions syndicales de ces derniers mois en est une preuve parlante.

Un changement ne sera possible que si la vaste mobilisation contre le démantèlement de l’emploi reste en mouvement. Pour cela, il faut être attentif à l’information et à la sensibilisation. Dire non ne suffi t pas. Exiger que les choses soient différentes ne suffi t pas. Les travailleurs doivent aussi savoir comment les choses doivent changer. Ils doivent savoir quelles sont les solutions pour sortir de la crise et les défendre.

La FGTB a une vision très claire d’une autre politique socio-écono-mique. Notre mouvement syndical fi xe aujourd’hui trois priorités. Il faut mettre sur les rails un plan de relance éco-solidaire, un plan européen qui investit dans le développement durable et qui assure une redistribution du travail disponible. Cela peut être fi nancé par une taxation sur les transactions fi nancières spéculatives. En même temps, le soutien de l’état aux entreprises doit être entièrement conditionné par le maintien et la création d’emplois. Enfi n, les demandeurs d’emplois doivent être mieux accompagnés et plus rapidement dans leur recherche d’un emploi. Aussi longtemps que cet accompagnement sera boiteux, il faut arrêter de traquer et de sanctionner les demandeurs d’emploi.

Informer et sensibiliser autour de ces trois priorités, c’est ce que la FGTB fera au cours des semaines à venir. La Centrale Générale y ap-porte son appui total. Nous appelons déjà nos délégués et militants pour qu’ils coopèrent à cette campagne. Participez aux rencontres syndicales, informez vos collègues, entamez le débat avec eux. Tous les affi liés de notre syndicat, tous les travailleurs doivent défendre les propositions de la FGTB pour une autre politique. C’est la seule manière de poursuivre le combat pour une économie durable qui respecte notre planète, le combat pour une économie humaine soucieuse du bien-être social et de l’égalité.

(22 février 2010)

> PROTESTATION LE 2 MARS

Les délégués de Procter & Gamble n’en peuvent plusLa coupe est pleine chez Procter & Gamble à Mechelen, une fi liale du géant de la chimie qui occupe 1000 travailleurs. On empêche les délégués syndicaux de faire leur travail syndical correctement, une situation qui dure déjà depuis des années. Mais aujourd’hui, la situation s’aggrave. Les délégués ont reçu un avertissement écrit dans lequel ils sont menacés de licenciement. Les raisons invoquées ne riment à rien. Mais les objectifs sont clairs: les syndicalistes doivent être bâillonnés, il n’y a pas de place pour les libertés et les droits syndicaux chez Procter & Gamble.

Les délégués syndicaux ne supportent plus cette situation et de-mandent une action. La prochaine étape après un avertissement est le licenciement de délégués et l’objectif est de clairement faire comprendre qu’une telle chose ne sera en aucun cas acceptée. L’action se déroulera le 2 mars de 13 à 15 heures, aux portes de Procter & Gamble, Hombeeksesteenweg à Mechelen. L’entreprise se trouve à 15 minutes à pied de la gare.

Les militants syndicaux de Procter & Gamble demandent un soutien solidaire à leur action. Nous devons les aider. Soyons présents en masse, il s’agit du droit élémentaire à la représen-tation syndicale.

> FERMETURE SMURFIT KAPPA CARTOMILLS À METTET

Entre colère et tristesseLe 4 février dernier, la direction du groupe Smurfit Kappa Cartomills a annoncé la fermeture de son site de production de Mettet. Une annonce qui fait l’effet d’une bombe pour les 69 travailleurs du site. En effet, rien ne laissait présager une telle annonce. Bien au contraire puisque mi janvier, la direction avait accordé aux travailleurs une prime de productivité. 15 jours plus tard, le couperet tombe: la direction annonce la fermeture et la procédure Renault est enclenchée. Pour les travailleurs, c’est l’incompréhension totale.

La société Smurfi t Kappa Carto-mills est spécialisée dans la pro-duction de carton d’emballage. Le groupe compte trois sites de pro-duction ou de transformation en Belgique: à Ghlin, Grand-Bigard et Mettet. Pour l’heure, seul le site de Mettet est concerné par une fermeture. Il s’agit d’un coup dur pour la région, Cartomills étant le premier employeur privé de la commune.

Une décision incompréhensiblePour les 69 travailleurs du site, c’est la consternation et l’incompréhen-sion, cette nouvelle, ils ne l’ont pas vue venir. Alain Robat, délégué CG nous explique «Quand on pense que le directeur lui-même est venu nous féliciter pour notre travail, c’est écœurant. Fin janvier, il y a eu un Comité d’Entreprise Européen et même là, rien n’a fi ltré! Cette nouvelle, on ne pouvait pas s’y at-tendre puisque le site de Mettet est en boni, malgré du chômage économique». C’est probablement le plus dur à encaisser pour les travailleurs: l’entreprise n’est pas défi citaire. De plus, entre 2000 et 2008, l’entreprise a bénéfi cié en moyenne de 660.000 euros de ré-

ductions structurelles de cotisation de sécurité sociale.

Pour justifi er sa décision, la direc-tion invoque la mauvaise localisa-tion du site de Mettet, la vétusté des outils de production et le manque de compétitivité. Des arguments que rejettent les travailleurs. «Ils avancent comme argument que nos clients délocalisent et qu’ils veulent s’en rapprocher, mais c’est faux, en tous cas pour notre site: 90% de notre production est des-tinée à l’industrie alimentaire. Nos principaux clients sont Materne et Neuhaus. Des produits qui ne sont pas fabriqués à l’étranger mais bien en Belgique» indique encore Alain.

Suite à l’échec des discussions avec la direction de Cartomills, celle-ci a été retenue quelques heures dans les bureaux de Mettet. Suite à quoi, elle a accepté de reprendre les discussions et de suspendre la procédure Renault provisoirement. Alain explique: «Les travailleurs nous ont soutenus à 100% dans cette initiative. Ils voulaient que la délégation bouge. Il fallait montrer à la direction qu’on ne peut être

Alain Robat, délégué CG: «Les travailleurs sont en colère, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. Encore en janvier, on venait nous féliciter pour notre travail et aujourd’hui, on ferme l’entreprise».

d’accord avec cette manière de procéder». En outre, les travailleur sont également reçu le soutien des travailleurs d’autres entreprises ainsi que celui du syndicat britan-nique Unite.

Pour Alain et ses collègues, aucun doute, leur entreprise va bel et bien fermer. La direction s’est montrée très claire sur ses intentions. Pour l’heure, l’entreprise tourne avec 2 jours de chômage économique par semaine et des rencontres sont prévues avec les deux autres sites. Seule une infi me partie des tra-vailleurs pourrait être reclassée. La lutte pour le maintien d’un maxi-mum d’emplois et des conditions de départ les plus favorables pour les ouvriers de Cartomills Mettet n’est assurément pas encore ter-minée.

> INTÉRIM

La fédération patronale sème la confusionLes négociations ont repris entre les syndicats et la fé-dération patronale du secteur de l’intérim. Cela se passe au CNT, le Conseil National du Travail. Mais Federgon, la fédération patronale, sème la confusion.

Il est assez étrange que Federgon veuille maintenant reprendre les né-gociations alors qu’en juillet dernier, la fédération patronale avait arrêté unilatéralement les négociations en raison de la crise. Aujourd’hui que la crise s’est encore aggravée sur le marché du travail, elle relance les négociations. Comprend qui peut!

Federgon adopte aujourd’hui une position qui sème beaucoup de confu-sion. Les syndicats demandaient la suppression des contrats d’un jour afi n de réduire la précarité dans le secteur, mais cette demande reste sans réponse. Mais au lieu de cela, elle nous sort un remède miracle: la «fl exi-curity», le vieux fantasme patronal. Un intérimaire qui travaille moins de 65 jours chez le même utilisateur ne reçoit aucun droit. Rien. Au-delà de 65 jours, il est question d’un petit préavis ou d’une indemnité.

Pour la Coordination Intérim FGTB, ce ne sont pas des bases sérieuses pour entamer les négociations. Il faut améliorer la protection et la sécurité des intérimaires. Et là, Federgon ne donne aucune réponse.

Une question

sur les conditions de travail

dans votre secteur?

Rendez-vous sur

notre site

www.accg.be

Page 14: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 11> EUROPE: LA PORTE OUVERTE AUX FRAUDES

Les travailleurs étrangers sont exploitésDes travailleurs étrangers sont occupés dans notre pays contre un salaire de misère et sans le moindre respect de leurs droits sociaux. C’est purement et simplement de l’exploitation. Lors d’une journée d’étude de la FGTB Construction sur le détachement international, toute cette problématique a été passée au crible. Dans tous les cas, deux choses sont claires. Primo, le système européen de détachement laisse la porte ouverte à de gros abus. Deuxio, outre le détachement, il existe de nombreuses autres voies détournées pour abuser de la main-d’œuvre étrangère.

Les entreprises qui respectent les règles et les lois perdent des chantiers parce qu’elles ne peuvent pas rivaliser avec l’emploi illégal, bon marché.

Les abus sont connus. Pas plus tard qu’en janvier, nous vous parlions dans ces mêmes pages de Syndicats des pratiques d’un inter-médiaire belge vantant les mérites de tra-vailleurs de la construction polonais auprès d’entrepreneurs, pour un prix dérisoire et sans frais d’assurance accident, ni préavis ou primes diverses. Encore la semaine der-nière, la presse relatait un cas similaire où un obscur bureau d’intérim proposait des tra-vailleurs polonais à un tiers du prix normal. Ce n’est pas un phénomène marginal. Une étude réalisée en 2007 estimait qu’entre 50 et 60.000 postes de travail dans la construction sont perdus en faveur de l’emploi illégal. Un nombre considérable concerne des ouvriers de la construction étrangers. Ils sont les pre-mières victimes de ces pratiques. Ils n’ont pas le salaire auquel ils ont droit, on n’accorde pas la moindre attention à leur sécurité ou à leurs droits sociaux et bien souvent, ils sont logés dans des conditions inhumaines. La deuxième victime, c’est tout notre système économique et social. Les entreprises qui respectent les règles et les lois perdent des chantiers parce qu’elles ne peuvent pas ri-valiser avec de l’emploi bon marché, illégal. La sécurité sociale est privée de revenus. Les droits et avantages des ouvriers de la construction sont sapés.

Plusieurs intervenants se sont exprimés lors de la journée d’étude de la FGTB Construc-tion. Werner Buelen, secrétaire de la FETBB, la Fédération Européenne des Travailleurs du Bâtiment et du Bois, a expliqué comment les syndicats des autres pays s’attaquent au détachement international. Wim Bontinck de la police fédérale judiciaire a expliqué comment la traite des êtres humains était combattue par les services de police. Enfi n, Nathalie Romain et Pol Neuville ont expliqué comment les services d’inspection sociale essaient de mettre à jour les abus en matière de détachement.

Des montages illégaux

Le détachement international est un sys-tème européen qui veille à ce que les en-treprises puissent envoyer leurs travailleurs dans un pays étranger pour y effectuer un travail en sous-traitance. Les travailleurs restent assujettis à la sécurité sociale de leur pays. C’est donc là que les cotisations sociales sont payées ou devraient l’être. Mais en ce qui concerne les conditions de travail et de salaire, les travailleurs doivent ou devraient obtenir celles du pays où ils sont occupés. Mais l’ensemble du système laisse la porte ouverte aux fraudes à grande échelle puisqu’il n’y a pas assez de moyens de contrôle.

Des montages illégaux sont mis en place avec des entreprises fi ctives qui disparais-sent au moindre danger et sont remplacées par de nouvelles sociétés. De cette manière, les cotisations sociales et les impôts sont éludés. Les travailleurs étrangers qui igno-rent ce à quoi ils ont droit ici reçoivent des salaires bien trop bas. Et avant que cela ne soit découvert, on change leur statut. Ainsi par exemple on en fait des indépendants, des faux-indépendants en réalité. Et ainsi, c’est tout un carrousel qui reste en marche sur lequel il n’y a aucune prise. Le problème est donc plus profond que le détachement. Il y a aussi les montages illégaux avec des agences d’intérim qui opèrent sans aucune agréation. Et il y a aussi tout le circuit de la traite des êtres humains pour lequel on ne fait même pas semblant d’être en ordre en matière d’obligations sociales et fi scales. Les réfugiés, les sans papiers sont tout simple-ment traités comme des esclaves.

Lutte contre l’exploitation

Partout en Europe, les syndicats mènent des actions contre ces formes d’exploitation. Chez tous nos voisins, des efforts sont faits afi n d’informer les travailleurs étrangers de leurs droits et de les organiser. Les abus sont divulgués dans les médias. La tâche n’est pas facile. Il y a la barrière linguistique. Ou alors, dans certains pays comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne, les conventions collectives de travail ne sont pas contraignantes, de ce fait, il est diffi cile d’exiger le salaire mini-mum pour les travailleurs étrangers. En Bel-gique aussi, le syndicat n’est pas en reste. A Charleroi par exemple, la FGTB Construction envoie régulièrement des délégués en visite sur des chantiers afi n de démasquer des pra-tiques illégales. Pour cela, il y a une étroite collaboration avec les services de l’Onem et ceux de l’inspection sociale. A Anvers, la FGTB Construction travaille à l’élaboration

d’un réseau de volontaires qui établissent des liens avec les communautés étrangères dans la région. Car c’est là que se trouvent les travailleurs exploités et c’est là que l’on peut les aider. Des abus de travailleurs étrangers sont commis et il faut lutter contre cela par tous les moyens possibles. Pour cela, il faut en première instance veiller à ce que les servi-ces de l’inspection sociale de tous les pays européens travaillent en étroite collabora-tion. Il faut surtout arriver à un échange rapide d’informations. Pour leur part, les syndicats doivent se donner la main par delà les frontières afi n d’organiser les tra-vailleurs étrangers et les défendre. Mais les entreprises doivent elles aussi prendre leurs responsabilités. La responsabilité solidaire doit empêcher les entreprises d’autoriser de l’emploi illégal sur leurs chantiers.

Une prime de pension pour intérimaire signifi e un supplément de salaireLe secteur de l’ameublement et du bois bénéfi cie désormais lui aussi d’une pension sectorielle complémentaire. Pour les intérimaires qui travaillent dans ce secteur, cela signifi e qu’ils ont désormais droit à une prime de pension. C’est un supplément de salaire. Cette prime remplace la pension extralégale à laquelle les travailleurs fi xes ont droit.

La prime doit être mentionnée dans tous les cas sur la

fi che de salaire. Si vous avez des questions, renseignez-vous auprès de votre section locale.

Dans d’autres secteurs aussi, les intérimaires ont égale-ment droit à une prime de pension, en remplacement de l’avantage que les travailleurs fi xes ont. Vous trouverez la liste complète sur le site www.fgtb.be/interim. Vous y trouverez aussi la liste des différentes primes de pension

octroyées aux intérimaires selon le secteur dans lequel ils travaillent.

Les CCT sont d’application jusqu’au 30 juin 2010. La FGTB mettra tout en œuvre pour prolonger ces dispositions car il s’agit du système le plus simple à mettre en place et le plus facile à contrôler.

Page 15: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

MÉTAL12 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

Action «STOP à la chasse aux chômeurs»!Rendez-vous le lundi 1er mars 2010 à BruxellesDépart à 9h, place de la Chapelle (1000 Bruxelles), pour une action d’interpellation du PS et du CDH, à l’initiative de la FGTB wallonne.Soyons-y nombreux !

«Imtech victime de la crise? Faut se pincer pour y croire…»Imtech Maintenance: une société de services spécia-lisée dans l’entretien et la gestion d’installations techniques de chauffage, de conditionnement d’air, de sanitaires, etc. A Bruxel-les, elle emploie environ 200 travailleurs, ouvriers et employés. Rachid Ben-nis y est délégué métallo MWB-FGTB.

«La crise? On ne peut pas dire qu’elle ait durement frappé l’en-treprise. Pourtant, on nous la fait sentir, à nous, travailleurs. Comme dans beaucoup d’autres boîtes, les patrons en profi tent… Ici, on nous a retiré 0,44% d’index. La justifi cation de la direction? En substance: «Vous comprenez, avec la crise, on ne peut pas se permettre de ne pas imposer d’in-dex négatif. En 2009, on a subi de lourdes pertes, notamment à cause d’un index trop important». Faut se pincer pour y croire… Alors que les bénéfi ces sont toujours là, et bien là… La crise, pour cer-tains patrons, c’est presque une aubaine!

On nous fait payer la crise en met-tant la pression sur nos salaires. Et on rogne sur tout: l’ancien-neté, les heures supplémentai-res… Sans parler de la création d’emplois : c’est carrément galère pour ce qui est de convaincre la direction d’embaucher des tra-vailleurs supplémentaires. Elle préfère avoir recours à l’intérim, évidemment.

Mais on continue à se battre. Par exemple pour faire diminuer le volume des heures supplémen-taires. Au dernier Conseil d’En-treprise, nous sommes parvenus à faire accepter cette diminu-tion: avant, certains travailleurs

comptaient parfois jusqu’à 200 ou 300 heures supplémentaires. Aujourd’hui, on arrive à garder ce volume d’heures sous contrôle. Nous avons aussi obtenu d’être payés à heure et à date précis, comme le règlement de travail le prévoit. Avant notre intervention, ce n’était pourtant pas le cas… No-tre délégation a en outre réussi à instaurer tous les trimestres une réunion des nouveaux engagés.On se bat également pour amé-liorer notre sécurité au travail. Un exemple: 30% d’entre nous travaillent sur des chantiers fi xes, et 70% sont itinérants. Quand on est en permanence sur les routes, on a besoin de véhicules sûrs et adaptés à notre travail. Or, nos camionnettes sont trop petites, trop légères pour le matériel que l’on transporte. Du coup, on est bien souvent en surpoids, ce qui est évidemment dangereux. Cerise sur le gâteau: pas moyen d’obtenir des pneus neige!

Heureusement, on peut comp-ter sur une très grande solida-rité entre nous – travailleurs, délégués, permanent, avec une capacité d’entraide très forte. Et cette solidarité s’étend aux tra-vailleurs d’autres entreprises. C’est d’autant plus important que les patrons ne nous ont pas attendus, ils se concertent en per-

manence pour tenter de raboter nos droits. Il nous faut rester en contact avec les travailleurs et les autres délégations, pour ne pas subir de manœuvres mijotées en douce sur le dos des travailleurs. Les patrons, ce qu’ils voient, c’est le chiffre. Nous, c’est le bien-être au travail.

En tant que délégués, nos priori-tés sont qu’Imtech engage et que la direction respecte le revenu de chacun. C’est aussi d’empêcher tout licenciement abusif, arbi-traire. Aujourd’hui, on ne licencie plus du jour au lendemain, impu-nément. Mais c’est déjà arrivé, alors on reste vigilants. Et si cela se produit à nouveau, on se battra pour la réintégration des cama-rades licenciés.

Nous voulons aussi en fi nir avec cette injustice caractérisée qu’est la différence de statut entre ouvriers et employés. Cette discri-mination est inacceptable. Il faut que l’on arrive à graver dans le marbre l’égalité des travailleurs. C’est pareil pour les discrimina-tions salariales entre hommes et femmes. Ca suffi t! S’il le faut, on se mobilisera.»

La délégation MWB-FGTB d’Imtech Maintenance

La MWB-FGTB dit non à l’application d’un index négatif!L’indexation des salaires permet de répercuter en partie l’augmen-tation du coût de la vie dans les salaires des travailleurs. En partie parce que cette indexation se base sur un indice santé qui exclut de sa formule des produits tels que les carburants, par exemple.

En partie également parce que dans les années ‘80 la droite a imposé plusieurs sauts d’index consécutifs, volant purement et simplement aux travailleurs le fruit des richesses qu’ils avaient pourtant eux-mêmes créées.

Aujourd’hui, sur base d’une légis-lation faite pour les riches, certains patrons mal intentionnés vou-draient appliquer une indexation

négative sur les salaires, les avan-tages ou les frais de déplacement dus aux travailleurs. Parce que la loi estime que le coût de la vie est moins cher qu’il y a un an!

Comme si les travailleurs n’avaient pas assez payé la crise et n’éprou-vaient pas suffi samment de diffi -cultés pour boucler leurs fi ns de mois! Comme si subitement les travailleurs avaient moins de diffi -cultés à remplir le réservoir de leur voiture pour aller travailler.L’application de l’index dans nos secteurs, quelle que soit la lettre de la loi ou des conventions, n’a jusqu’ici jamais débouché sur une application négative pour les tra-vailleurs.

Même si d’autres organisations censées représenter les travailleurs acceptent ce nouveau hold-up, la MWB-FGTB s’y oppose fermement et refuse toute application néga-tive d’indexation, qu’il s’agisse de salaire, d’avantages ou de frais de déplacement.

Nous savons pertinemment que les employeurs les plus honnêtes ne sanctionneront pas leurs tra-vailleurs.Nous réagirons à la hauteur de l’at-taque et couvrirons toute action mise en œuvre par nos délégués (ou nos permanents dans les en-treprises sans délégations) en cas d’application négative de l’index.Les travailleurs ont déjà suffi sam-ment payé la crise!

C’est avec nos thunes qu’ils nous... entubent!Le libéralisme a brouillé les repères des travailleurs. Les médias ajoutent du brouillard à la confusion. Les vrais enjeux s’estompent. Il est pourtant possible d’expliquer simplement les mutations qui se produisent sous nos yeux. En tous cas, il faut de cesser de tourner autour du pot!D’où vient la richesse? Du travail! Qui rémunère-t-elle? Les tra-vailleurs, mais aussi le capital. De moins en moins ceux qui la produisent. De plus en plus les détenteurs de capitaux. Est-ce nor-mal? C’est l’essence du capitalisme. Pour inverser la vapeur, il faut renverser les logiques du système.Quel est le rôle de l’idéologie libérale? Nous convaincre que nous n’en avons pas les moyens. Que remettre en cause la machine infernale, c’est attenter aux libertés fondamentales. Quelles libertés? Celles de l’entreprise. «Laissez-nous entreprendre», hurlent en cœur les patrons. Et qu’est-ce qui les en empêchent? Le fi nancement de notre sécurité sociale et de nos services publics, prétendent-ils. Mais qui paie réellement ces conquêtes? Le travail, ou plutôt les travailleurs. C’est la part de leur salaire brut (y compris celle appelée abusivement «charges patronales») que les ouvriers ont collectivement décidé de consacrer au fi nancement de la solidarité sociale, via les cotisations et le précompte professionnel.Les employeurs répètent avec démagogie qu’ils ne veulent pas toucher à notre salaire «poche». C’est juste notre «salaire différé» qu’ils veulent piquer! Une bonne idée de cesser de fi nancer ce qui assure à la classe ouvrière les mêmes droits que ceux que s’octroient les propriétaires? Poser la question, c’est y répondre. Surtout quand monte un discours critique sur la manière dont les États gèrent leur défi cit... Objectif? Réduire les dépenses sociales, évidemment.Les pouvoirs publics ont dû éponger les pertes des banques et sauver le système fi nancier. Ils ont creusé les dettes publiques. L’austérité n’a pas tardé à pointer le nez. Les travailleurs devraient payer les défi cits budgétaires consécutifs à la recapitalisation des banques, d’une part, et de la crise, d’autre part. Budgets sociaux et services publics sont en première ligne.La Grèce est aujourd’hui l’objet d’une attaque de spéculateurs. De-main, ce serait le tour d’autres pays méditerranéens honteusement baptisés PIGS – «cochons» en anglais – pour Portugal, Italie/Irlande, Grèce et «Spain». Pourquoi eux? Ils ne sont pas plus endettés que le Japon, la Grande-Bretagne ou... les États-Unis. D’abord, les fi nanciers anglo-saxons comptent bien s’enrichir sur le pari de leur «faillite»! Pour contribuer à l’affaiblissement de l’Euro, ensuite. Et enfi n attirer vers le Royaume-Uni et les USA les capitaux nécessaires à «leur» propre relance.Les mécanismes de la crise de 2008 sont à nouveau à l’œuvre. Aucune leçon n’a été tirée. Grâce aux moyens injectés par les États – notre pognon! -, les vautours sous perfusion publique de l’année dernière spéculent sur les diffi cultés de la Grèce aujourd’hui et demain du Portugal. Les processus fi nanciers étant irrationnels, cette spéculation détériore la notation de leurs obligations, fait grimper en conséquence les taux d’intérêt propo-sés et contribue à réaliser leur obscène prophétie. C’est ainsi qu’avec nos thunes, ils fi nissent par contraindre nos gouvernements à sabrer dans les politiques sociales!N’en déplaise à Verhofstadt, il n’y pas qu’en France qu’il y a quelque chose de pourri!

Nico Cué, secrétaire général de la MWB-FGTB

> POINT DE VUE

Page 16: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 13TEXTILE - VÊTEMENT - DIAMANT

La Centrale Générale du Limbourg a rendu visite à la FGTB-TVD

Les conseils d’entreprise européens dans l’entretien du textileLe secteur de l’entretien du textile en Europe est dominé par quelques grands groupes internationaux. Quelques exemples : Initial, Elis, Mewa, CleanLeaseFortex, Van-guard-Sterima. Ce sont également ces grands groupes qui sont actifs en Belgique. Très peu d’entre eux disposent aussi d’un conseil d’en-treprise européen. Initial est une des exceptions. Depuis l’année passée, la Fédéra-tion Syndicale Européenne Tex-tile, Habillement et Cuir prend des initiatives pour faire démarrer des négociations dans l’entretien du textile en vue d’installer un conseil d’entreprise européen. Suite à leur taille et au fait que leurs activités sont répandues dans plusieurs pays européens, ces entreprises sont d’ailleurs tenues de respecter cette obligation.Suite à ces initiatives, la FGTB-Tex-tile, Vêtement et Diamant a orga-nisé une journée de formation le 22 janvier pour les groupes qui dispo-sent de plusieurs blanchisseries en Belgique, notamment Initial, Van-guard-Sterima et CleanLeaseFortex. Au cours de cette journée, Patrick Itschert du syndicat européen texti-le est venu expliquer les démarches qui sont entreprises pour installer un conseil d’entreprise européen.Pendant cette journée de formation, les intervenants ont surtout consa-cré de l’attention aux effets de la crise sur ces entreprises. Bien que le secteur de l’entretien du textile soit peu touché par la crise, les divers

groupes ont quand même subi des modifi cations considérables.Chez Initial, trois entreprises ont fermé leurs portes. Par conséquent, la production a déménagé vers plu-sieurs autres sites, dont un se trouve à Lokeren.A Lokeren, l’entreprise a introduit un régime à deux équipes pour lequel des mesures spéciales de transition ont été négociées. Au niveau du groupe Vanguard-Ste-rima, la reprise par Vanguard s’est fait ressentir. Certaines activités ont été échangées entre les diverses sociétés du groupe et un nombre d’employés et de mécaniciens ont été licenciés.Chez CleanLeaseFortex, un nouvel horaire a été obtenu à Oedelem, ins-tallant ainsi la possibilité du travail du samedi structurel. Les syndicats ont refusé cet horaire ailleurs, ce qui a, entre autres, occasionné une réo-rientation des activités au niveau des divers sites du groupe.Quant au sujet des «Conseils d’entreprise européens», il a été convenu d’organiser une journée d’étude par le biais du syndicat européen textile à laquelle les dé-légués syndicaux étrangers seront également invités. Notre Fédération Syndicale Européenne entrepren-dra également, avec les syndicats étrangers, plusieurs démarches pour faire démarrer les négocia-tions dans les groupes où aucun conseil d’entreprise européen n’a encore été installé.

Le mardi 16 février 2010, une dé-légation étendue du personnel de la Centrale Générale du Limbourg, sous la direction du secrétaire ré-gional Rob Urbain, a rendu visite aux services nationaux de notre centrale qui se trouve au «Forum» à Bruges.

Dans son allocution de bienvenue, Dominique Meyfroot a énoncé le lien historique entre notre centre de formation «Forum» et la Cen-trale Générale. En effet, en novem-bre 1990, notre centrale a acheté le «Home Achiel Van Acker», qui était, à ce moment-là, la propriété de la Centrale Générale. Depuis, le «Forum» est le centre national de formation pour les militants de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant.

En 2004, un nouvel immeuble de bureaux a été érigé sur le site du «Forum» pour y installer les servi-ces nationaux qui, jusqu’à ce mo-ment-là, se trouvaient à Gand.

Nous avons également un lien bien particulier avec la Centrale Générale du Limbourg. Après la prépension de Roger Dessers, notre secrétaire professionnel, l’année passée, un accord de coopération a

été conclu avec la CG-Limbourg.

Depuis, le secrétaire de la CG, Bart Stalmans, soutenu par notre col-laborateur administratif Jean-Ma-rie Cox et par les autres membres du personnel de l’équipe de Rob Urbain, s’occupe du fonctionne-ment syndical de notre centrale au Limbourg ainsi que de l’appui des militants et des services aux affi liés.

Dominique Meyfroot a brièvement commenté la situation économi-que de nos secteurs. Il a également donné un aperçu sommaire de nos services nationaux ainsi que des tâches des collaborateurs natio-

naux.

Rob Urbain reconnaît l’importance d’une bonne coopération entre les deux centrales. Sa priorité est un appui et un accueil excellent des militants et des affi liés. Les mili-tants textiles du Limbourg parti-cipent aux discussions qui traitent des thèmes interprofessionnels, tels que la préparation du Congrès de la FGTB fl amande et du Congrès fédéral.

L’après-midi, les collaborateurs de la CG-Limbourg ont fait une pro-menade dans le centre de Bruges qui mettait l’accent sur les aspects socialistes de l’histoire de la ville.

Secteur du textile: salaires barémiquesLes salaires barémiques du secteur textile s’appliquent depuis le 1er octobre 2008. Nous vous les rappelons avec plaisir. Si vous ne connaissez pas le groupe salarial auquel vous appartenez, contactez votre secrétariat professionnel. Vous trouverez les adresses et les numéros de téléphone sur notre site: www.fgtbtvd.be. Les salaires que vous retrouverez ci-après sont les salaires barémiques minimum qui s’appliquent aux travailleurs de l’équipe de jour. Si vous êtes occupé dans un régime d’équipes, les suppléments d’équipe corrects doivent être appliqués à ces salaires minimums. Vous trouverez ces suppléments d’équipe dans un tableau spécifique.

Groupe salarial

Echelles salariales barémiques au 01.10.2008

(en EUR)Textile Bonneterie

1 9,9612 9,56712 10,0474 9,56713 10,1335 9,62184 10,2185 9,64775 10,3035 9,67496 10,3897 9,7022

Textile et bonneterie7 10,75648 10,88879 11,019410 11,151811 11,284212 11,414813 11,547214 11,679515 11,812016 11,944217 12,075018 12,210119 12,341020 12,473421 12,6057

SE + 6% = DE Tout le pays, sauf la Flandre occidentaleSE + 7% = DE Flandre occidentale

DE + 8,273% = EN 36h30’ Flandre occidentale, Gand-Eeklo, Renaix, Brabant

DE + 8,793% = EN 36h30’ Saint-Nicolas, Termonde, AlostDE + 11,396% = EN 37 h Gand, Renaix, BrabantDE + 11,917% = EN 37 h Saint-Nicolas, Termonde, Alost

DE + 12,437% = EN 37h30’ Brabant, Flandre occidentaleDE + 12,958% = EN 37h30’ Gand, Saint-Nicolas, Termonde, AlostDE + 13,478% = EN 37h30’ RenaixDE = 13,478% = EN 37h45’ Flandre occidentale

DE + 13,478% = EN 38 h BrabantDE + 13,999% = EN 38 h Saint-Nicolas, Termonde, AlostDE + 14,519% = EN 38 h Gand, Renaix

DE + 26,000% = EN 40 h (38 h) Mouscron

SE = simple équipe DE = double équipe EN = équipe de nuit

Groupe salarialEchelles salariales

barémiques au 01.10.2008 (en EUR)

1 9,96122 10,04743 10,13354 10,21855 10,30356 10,38977 10,45898 10,52769 10,596710 10,668711 10,737712 10,851313 10,966314 11,080015 11,193616 11,307217 11,422318 11,535819 11,649320 11,762921 11,8778

Echelles salariales barémiques textile

Groupe salarialEchelles salariales

barémiques au 01.10.2008 (en EUR)

1 9,56712 9,59443 9,62184 9,64775 9,67496 9,70227 9,78148 9,95839 10,146810 10,296311 10,445612 10,592513 10,739214 10,888715 11,035316 11,182217 11,328618 11,476819 11,623320 11,770121 11,9182

Echelles salariales barémiques bonneterie

Echelles salariales barémiques entretien et services généraux

Echelles salariales barémiques personnel de maîtrise

Suppléments d’équipe

Groupe Code Dénomination de la fonction (+ sous-secteur)

Echelles salariales barémiques au

01.10.2008 (en EUR)01 II.1.24 Chef du piquage de cartons (tissage) 12,433102 I.1.15. Conduire l’équipe de démontage (fi lature) 12,5020

I.1.21. Contremaître: en apprentissage (fi lature)

II.1.44. Contremaître/Régleur: en apprentissage (tissage)

III.2.18. Contremaître: en apprentissage (touffetage)

IV.1.5. Contremaître/Technicien: en apprentissage (bonneterie)

V.1.13. Contremaître: en apprentissage (non-tissés)

VI.1.15. Contremaître: en apprentissage (teinture/achèvement)

VII.1.16. Contremaître d’entretien: en apprentissage (entretien et services généraux)

03 II.1.45. Contremaître/Régleur: en fonction (tissage) 12,7364

III.2.19. Contremaître: en fonction (touffetage)04 I.1.22. Contremaître: en fonction (fi lature)

12,9119VI.1.16. Contremaître: en fonction

(teinturerie/achèvement)05 III.2.20. Contremaître chef (touffetage)

13,1234IV.1.6. Contremaître/Technicien: en fonction (bonneterie)

VII.1.17. Contremaître d’entretien: en fonction (entretien et services généraux)

06 V.1.14. Contremaître: en fonction (non-tissés) 13,226907 II.1.46. Contremaître chef (tissage) 13,438208 I.1.23. Contremaître chef (fi lature) 13,5547

Page 17: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

14 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

> OFFRES D’EMPLOILe secteur horeca montre son vrai visage …Contrairement à ce qui a été an-noncé précédemment dans la presse, le secteur horeca a éga-lement appliqué l’indexation né-gative au 1.1.2010. Pour obtenir la baisse de TVA, les employeurs avaient dans leur argumentation laissé comprendre que l’indexa-tion négative ne serait pas appli-quée …. Le Ministre a donc été pris à contre-pied!

En 2007, une opération de rattra-page a été convenue qui amène-rait fi nalement les salaires des travailleurs à un niveau accep-table … toutefois d’une manière étalée jusqu’en 2014.

Les employeurs ont donné leur parole qu’en cas d’abaissement de la TVA, ce mouvement de rat-trapage serait appliqué anticipa-tivement.

Ils ne respectent pas leur parole! Maintenant que la baisse de la TVA est en grande partie empochée, les employeurs ont une forme aigüe d’amnésie, avec pour résultat qu’il n’est plus question aujourd’hui de l’augmentation promise. Un nombre de travailleurs devra déjà attendre jusqu’en 2014 pour son augmentation salariale.

A la FGTB, nous nous réjouissons que la baisse de la TVA soit liée à de strictes conditions telles

qu’entre autres le système de caisse électronique et l’enregis-trement du temps de travail des travailleurs.

A la FGTB nous exigeons que le nombre de contrôles dans le sec-teur soient augmentés de telle manière que la fraude sociale et fi scale soient ramenées à un ni-veau minimum.

A la FGTB, nous sommes convain-

cus que la baisse de TVA disparaî-tra intégralement dans la poche des employeurs, et que les emplois supplémentaires promis resteront lettre morte. Le gouvernement ne peut pas se laisser avoir une deuxième fois aux soi-disantes bonnes résolutions du secteur!

Nous avons déjà pu constater le peu de valeur qu’a la parole du secteur!

FGTB HORVAL est une valeur sûre au sein de la FGTB interprofession-nelle. En 2008, la Centrale a fêté ses 100 ans. Actuellement, elle compte désormais plus de 110.000 travailleurs affi liés dont elle défend les in-térêts dans plusieurs secteurs; comme l’industrie alimentaire, horeca, commerce alimentaire, secteurs verts, titres-services,….

Nous recherchons

Collaborateur pour le soutien du secrétariat fédéral (h/f)

Votre fonction:

- Collaborateur du secrétariat fédéral - Suivi et soutien du fonctionnement syndical dans un certain nombre

de secteurs; - Suivi des dossiers politico-syndicaux au niveau fl amand; - Assurer la communication avec les sections régionales.

Votre profi l:

- Vous disposez d’un diplôme d’enseignement supérieur d’orientation socio-politique ou une orientation juridique.

- Vous avez une excellente connaissance du néerlandais et une bonne connaissance du français.

- Vous maîtrisez les logiciels Windows/Offi ce - Vous adhérez aux principes et aux objectifs du syndicalisme socia-

liste - Vous pouvez travailler de façon autonome mais également en équi-pe

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Un contrat à durée indéterminée avec une période d’essai de 6 mois, un salaire attractif et des avantages extralégaux.

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Envoyez-nous votre curriculum vitae et lettre de motivation par mail avant le 3 mars 2010, à [email protected] ou par lettre à la FGTB Horval, à l’attention d’Alain Detemmerman, rue des Alexiens 18 – 1000 Bruxelles

Veuillez mentionner votre adresse e-mail et votre numéro de téléphone dans votre lettre de candidature.

> INDUSTRIE ALIMENTAIRE

Augmentation des primes et indemnités diverses au 1.1.20101. Primes d’équipes et de nuit

A partir du 1.1.2010, les primes minimums sont augmentées et s’élèvent à:

Dans les boulangeries (CP 118.03), aucune prime d’équipe sectorielle n’est prévue.

Les conditions plus favorables dans certains sous-secteurs et entreprises sont maintenues. De même, les primes d’équi-pes et de nuit exprimées en pourcentage du salaire horaire restent acquises.

2. Sécurité d’existence

2.1. Chômage temporaire

Les ouvriers reçoivent une indemnité complémentaire de leur employeur en cas de chômage temporaire:

Dans l’industrie alimentaire générale, cette indemnité est payée par l’employeur pour chaque jour de chômage économique au cours de la période 2009-2010 (relèvement temporaire plafond 60 jours).

Dans le secteur des boulangeries l’indemnité est à charge du fonds social et est octroyée durant 45 jours par année calen-drier, tant en cas de chômage économique que technique.

2.2. Maladie de longue durée

A partir du premier paiement qui suit le 1er janvier 2010, l’indemnité complémentaire en cas de maladie de longue durée à charge du Fonds Social et de Garantie sera portée à 6,30e par jour (auparavant 6e)

2.3. Revenu garanti en cas de licenciement individuel pour cause de force majeure

Dispositions Industrie alimentaire «généralités»

Les ouvriers dont le contrat prend fi n pour cause de force majeure ont droit à une indemnité de sécurité d’existence à charge de leur employeur, de 5,30e (auparavant 5e ) par jour de chômage, durant une période égale à 1 semaine par année complète de service dans l’entreprise.

Dispositions Boulangeries

Les ouvriers dont le contrat prend fi n pour cause de force majeure ont droit à une indemnité de sécurité d’existence, de 5,30e (auparavant 5e) par jour de chômage.

Dans les «grandes» boulangeries, cette indemnité est payée par l’employeur, et ce durant 1 semaine par année entière de service au sein de l’entreprise.

Dans les «petites» boulangeries, cette indemnité est à charge du Fonds Social:

Tant dans l’industrie alimentaire que dans le secteur de la boulangerie, cette indemnité ne peut être cumulée avec l’indemnité dans le cadre de la prépension, de la sécurité d’existence dans le cadre de licenciement collectif ou fer-meture d’entreprise.

L’indemnité n’est pas due non plus en cas de licenciement pour faute grave ou dans le cadre de la pension de l’ouvrier.

3. Prime annuelle petites boulangeries

A partir du 1.1.2010 la prime annuelle est entièrement inté-grée dans le salaire horaire:

- Les salaires minima sectoriels sont augmentés de 0,08e.

- Pour les entreprises qui ont payé une prime de 167e en 2008, les salaires réels sont augmentés de 0,08e

4. Vêtements de travail

Les employeurs doivent mettre les vêtements de travail à disposition et les entretenir. Le coût pour l’entreprise peut être estimé, à partir du 1.1.2010, à un montant hebdoma-daire de:

• 3,30e pour la mise à disposition des vêtements de travail (auparavant 3,15e)

• 3,90e pour l’entretien (auparavant 3,68e)

Dispositions générales1.1.2009 1.1.2010

Equipe du matin 0,41e 0,43e

Equipe de l’après-midi

0,46e 0,49e

Prime de nuit minimum

1,62e 1,71e

1.1.2009 1.1.20106,30e/jour les 5 premiers jours de chômage8,90e à partir du 6ème jour de chômage

6,60e/jour les 5 premiers jours de chômage9,40e à partir du 6ème jour de chômage

Ancienneté Nombre de semaines d’indemnisation

Moins de 10 années 0 semaineDe 10 années à moins de 15 années

3 semaines

De 15 années à moins de 20 années

6 semaines

20 années et plus 8 semaines

Page 18: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Derrière l’annonce, un épais brouillardLa Belgique compte 10.000 «gardiennes», comme les parents des petits bouts qu’elles accueillent les appellent souvent. Les accueillantes d’enfants espéraient beaucoup du projet d’accord ministériel présenté la semaine dernière. Jusqu’à présent, celles-ci ne disposaient que d’un statut social minimal (sans congés payés, ni pension, ni droit au chômage…). Cette proposition, qui deviendrait effective en janvier 2011, prévoit enfin pour ces travailleurs un statut complet, comme le secteur le réclamait depuis si longtemps. Mais elle soulève toutefois de nombreuses questions. Entre autres, de grosses incertitudes pèsent sur le financement de ce statut: les budgets des Communautés sont trop serrés que pour le prendre en charge dans son ensemble, et le Fédéral ne s’est pas encore engagé sur ce point…

La revendication du statut complet, c‘est non seule-ment un problème d’argent

mais surtout l’accession à un droit fondamental pour des milliers de femmes: celui d’être pleinement reconnue dans l’exercice d’une pro-fession et de pouvoir bénéfi cier de l’ensemble des droits sociaux individuels qui en découlent. Tra-vailleurs, organisations syndicales et fédérations patronales secto-rielles exigent depuis plusieurs années du Gouvernement fédéral un vrai statut de travail pour les ac-cueillants d’enfants et les moyens appropriés pour y parvenir. Mais l’accord de principe obtenu par la Ministre de l’Emploi au comité ministériel restreint du 12 février suscite davantage d’inquiétudes qu’il n’apporte de solution dans ce qui est annoncé pour le 1 janvier 2011 comme la première étape du statut complet.

La référence au statut de travailleur domestique: une aberration

Les partenaires sociaux sont par-faitement conscients que la par-ticularité de l’accueil d’enfants au domicile des travailleurs nécessite l’établissement de conventions spé-cifi ques, notamment en matière de temps de travail. Pour gérer ce problème, la Ministre Milquet pro-pose de recourir aux dispositions du contrat de travail domestique. Inacceptable! Les accueillantes ne sont pas des ouvrières chargées de tâches ménagères, elles ont la responsabilité simultanée de 4 ou 5 enfants et ont un rôle socio-édu-catif important.

Un même statut social et un même niveau d’exigence pour tous les travailleurs entre tous les dispositifs

d’accueil d’enfants

N’oublions pas que l’objectif fi nal du statut complet est d’harmoniser la situation sociale des accueillan-tes d’enfants au même niveau que celui du personnel des structures collectives d’accueil. La référence tant au niveau salarial qu’à celui de qualifi cation est la fonction de puéricultrice. On peut diffi ci-lement comprendre que les critères de qualifi cation exigés pour enca-drer des enfants soient différents en fonction du type de structure d’accueil. Il est donc nécessaire de mettre en place des fi lières de formation et des dispositifs de vali-dation des compétences qui offrent ces garanties.

Le fédéral fait payer le statut complet aux communautés

La ministre de l’emploi minimise

le coût du statut complet. L’octroi dans un premier temps d’une ré-munération fi xe au moins équiva-lente au revenu minimum mensuel moyen garanti (RMMMG) permet même à l’état fédéral d’enregis-trer des économies par rapport à la suppression des allocations de chômage pour perte de revenus et d’engranger des recettes nouvelles par la perception des précomptes professionnels. Dans le même temps, les communautés auront à subventionner une part de ces rémunérations (le pécule de va-cances, la prime de fi n d’année,…). Il est prévu une période transitoire durant laquelle les nouvelles en-

gagées se verraient automatique-ment octroyer un contrat de tra-vail tandis que les accueillantes en fonction bénéfi cieraient d’une période de cinq à sept ans pour bas-culer dans le nouveau dispositif. Il est clair que lorsque la majorité des personnes sera sous contrat, la charge fi nancière sera bien plus importante que celle estimée par Madame Milquet. Rappelons aussi, que la référence au RMMMG ne constitue qu’une première étape. L’objectif restant bien d’obtenir à terme un niveau de rémunération égal à celui de la puéricultrice en collectivité.

> UN VRAI STATUT POUR LES ACCUEILLANTES D’ENFANTS

> SOLIDARITÉ INTERNATIONALE DANS LA PARTIQUE

Lancement offi ciel d’unicome, syndicat indien du commerce

Appel à témoins: égalité femmes - hommesDans le cadre de la Journée des Femmes et de l’Equal Pay Day 2010, nous recherchons pour un prochain article des témoignages d’employé(e)s confronté(e)s à des situations d’inégalités entre hom-mes et femmes. Que ce soit en matière de salaires, de formation, de conciliation travail/vie privée, de temps partiels, d’accès aux fonctions supérieures…: vos expériences sont les bienvenues! De même, si votre entreprise ou vos délégués ont pris des dispositions pour que les femmes ne soient pas confrontées des situations de discrimination, nous sommes également intéressés par votre point de vue. 3 moyens pour réagir: • www.setca.org/femmes • [email protected]• SETCa – Service Communication, 42 Rue Haute à 1000 Bruxel-

lesA vos plumes!

UCB: Merci d’avoir soutenu l’équipe syndicale!Il y a quelques semaines, nous exposions les menaces sur l’emploi qui planaient sur 174 employés et cadres d’UCB Pharma à Braine-l’Alleud. Après les phases de consultation et de négo-ciation, l’équipe syndicale a obtenu un accord, approuvé à 71% par le personnel, fi xant les modalités en cas de licen-ciement (dont certains com-pléments aux allocations de chômages), d’outplacement, de reclassement interne, de prépension et de départs vo-lontaires. >> tout l’accord sur www.setca.org

La solidarité avec les travailleurs résidant à des milliers de kilomè-tres de chez nous est plus que ja-mais nécessaire. Et le SETCa met cette solidarité en pratique. Dans le précédent numéro de Syndicats, nous vous donnions déjà des in-formations sur nos actions dans le cadre de la Campagne Vêtements Propres chez Aldi et Lidl. Nous sommes aussi actifs à l’étranger, comme par exemple en Inde. Le SETCa y a prêté son aide dans le cadre de «l’accouchement» d’un nouveau syndicat du commerce: Unicome.

Pendant la semaine de Carnaval, une délégation belge a séjourné à New Delhi, Inde, à l’occasion du congrès fondateur offi ciel d’UNI-COME, le syndicat pour travailleurs du commerce en Inde. Depuis envi-ron deux ans, le SETCa y soutient, avec l’IFSI-FGTB, un projet visant à permettre l’action syndicale dans le secteur indien du commerce. Avec les premiers groupes inter-nationaux qui s’y établissent et le

développement de centres com-merciaux, ce secteur est en effet en plein développement en Inde. Le Groupe Allemand Metro y a déjà des fi liales, Carrefour est sur le point de s’y implanter et l’amé-ricain Wal-Mart l’envisage aussi. Depuis plus d’un an, le projet, qui est soutenu fi nancièrement par le SETCa-FGTB, a permis à des «orga-nisers» à Delhi, Bangalore, Hydera-bad et Calcutta, de procéder à des visites d’entreprises et d’établir des contacts avec les travailleurs. Parmi ces travailleurs ont été recrutés des «activistes». Ce sont en fait des propagandistes, capables de faire avancer l’action syndicale. Gaurav Arora en est la force motrice. Chez Metro, UNICOME est déjà parvenu – non sans mal – à être reconnu et donc, à mener des négociations.La délégation belge du SETCa, em-menée par son président Erwin De Deyn, sa vice-présidente Myriam Delmée et son secrétaire général Jean Michel Cappoen, a procédé à un échange d’informations ap-profondi avec les «organisers» et

a participé au congrès fondateur offi ciel d’UNICOME le 16 février à New Delhi. Ce congrès a rassemblé une trentaine d’activistes ainsi que les «organisers» et les responsables d’UNI (notre fédération syndicale internationale) et d’UNIDOC, les centre créés par UNI dans les di-verses villes pour soutenir les syn-dicats affi liés à UNI. Une charte des travailleurs du commerce a été discutée et approuvée, de même que les statuts du syndicat nou-veau-né. Une instance dirigeante, composée de militants de base, d’un secrétaire général et d’un président, a été élue.Le travail préparatoire a donc eu lieu et les fondements pour le déve-loppement d’un véritable syndicat dans le secteur du commerce en Inde sont maintenant posés. Le SETCa est fi er d’avoir pu y colla-borer.

Pour un rapport détaillé, voir no-tre site internet www.setca.org.

Erwin De Deyn, président du SETCa, avec le président nou-vellement élu d’UNICOME, Ramen Pandey

La nouvelle instance dirigeante d’UNICOME avec la délégation SETCa et le secrétaire général adjoint d’UNI, Philippe Bowyer

Gaurav Arora, la force motrice d’Unicome India.

Page 19: Syndicats FGTB n°4 - 26 février 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°04 • 26 FÉVRIER 2010

> POINT DE VUE

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La manifestation du 29 janvier a rencon-tré un immense succès. En quelques jours, les syndicats ont mobilisé 35.000

manifestants en rue. Et ce, sous l’impulsion de la FGTB: ce qui s’est traduit clairement à travers la palette de couleurs dans les rues de Bruxelles. Le gouvernement a ensuite demandé directement aux syndicats et aux employeurs d’établir un calendrier avec des thèmes à négocier entre eux. D’un côté, c’est un élément positif dans la mesure où nos dossiers se retrouvent à nouveau sur la ta-ble des négociations. D’un autre côté, bien entendu, le gouvernement se place ainsi hors de portée. Pourtant, les mots d’ordre de la manifestation s’adressaient aussi au gouvernement: les aides publiques aux en-treprises doivent être au service de l’emploi et le contrôle de la disponibilité des chô-meurs doit être suspendu dans l’attente d’une nouvelle révision fondamentale du système.

Un mois s’est écoulé depuis. Une nouvelle réunion entre le gouvernement, les syndi-

cats et les employeurs est prévue ce 5 mars. D’ici là, il faut que l’objet des débats entre employeurs et syndicats soit clair. Peu à peu, la clarté doit aussi être faite sur ce que le gou-vernement va faire lui-même des revendica-tions syndicales qui lui ont été adressées. En effet, hormis quelques vagues déclarations de certains membres du gouvernement et les initiatives parlementaires annoncées par d’autres, rien de concret ne s’est produit ou n’a été décidé jusqu’à présent. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour pouvoir mesurer le résultat auquel la manifestation du 29 janvier doit aboutir.

Entre-temps, l’emploi reste sous pression. Indépendamment des dossiers d’entreprise déjà connus, qui attendent toujours une solution permettant de préserver au maxi-mum les emplois, Carrefour a annoncé sa énième restructuration (voir encadré). Aussi, les fondements de notre économie doivent-ils être abordés et revus de toute urgence. Les moyens fi nanciers disponibles ou à libérer en plus (par des mesures fi scales à l’égard des

nantis) doivent être investis dans des projets économiques durables. Les pouvoirs publics doivent jouer ici leur rôle légitime.

Par ailleurs, il est clair que l’harmonisation du statut ouvrier dans le sens de celui des employés devra également se retrouver sur la table des négociations. Un accord global visant à aborder à terme toutes les différences entre les deux statuts doit être possible. Qu’il doive s’accompagner d’une mise en œuvre progressive est logique. Le SETCa continue de soutenir l’approche des négociateurs de la FGTB en la matière et assurément en ce qui concerne les délais de préavis: programmation de l’extension des délais de préavis des ouvriers à 3 mois minimum par tranche de 5 ans d’ancienneté avec un maintien global des délais de préavis des employés.

Le SETCa sera au rendez-vous, même s’il s’avérait de nouveau nécessaire de mobiliser et de mener des actions.

Carrefour: le personnel paie les pots cassés!Ce 23 février, Carrefour a fait savoir com-ment il envisageait l’avenir de l’entreprise en Belgique: 21 magasins fermés, 1672 personnes «à la porte» et 7 supermarchés franchisés. 20 magasins seront cédés à la société qui détient les supermarchés Champion (groupe Mestdagh), avec une révision à la baisse des conditions de tra-vail. Cette nouvelle a été annoncée juste avant la clôture de cette publication: un article plus détaillé à ce sujet suivra la semaine prochaine.

Il s’agit bien entendu d’un coup de mas-sue pour le personnel. L’entreprise re-groupe des employés fi dèles mais est dirigée par un management instable. La direction a sans cesse changé sa «straté-gie». C’est maintenant le personnel qui paie l’addition. Le SETCa soutiendra les travailleurs concernés. Plus d’infos dans le prochain numéro de Syndicats ou sur www.setca.org.