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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean au chapitre 8, versets 1 à 11 J ésus s’était rendu au mont des Oliviers ; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amè- nent une femme qu’on avait sur- prise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et di- sent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adul- tère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre.» Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ?» Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » Propositions pastorales de la seconde année de la Diaconie Diaconie 83 « Moi non plus je ne te condamne pas... » Jean 8,11 I Miséricorde Chanoine Antoine Carli L a foule nombreuse est là, à la porte de la ville, qui se presse pour être au plus près du Maître. Il ne faut perdre aucune de ses paroles : « Personne n’a parlé comme cet homme ! » Jésus s’assied. Il parle d’abondance du cœur : « Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » C’est une contemplation exprimée à haute voix que rien ne doit interrompre. Le Ciel sur la terre ! Des cris d’hommes en colère rompent ce silence sacré. Ils traînent une femme horriblement traitée, comme un animal qu’on veut abattre. Ils lui crachent au visage, la rouent de coups, lui arrachent ses habits, la jettent à terre et la piétinent. Jésus se lève et hurle à ces gens sans pitié d’arrêter le massacre : « Pourquoi vous acharner sur cette pauvre femme ? Voyez son visage tuméfié, voyez ses yeux hagards… La peur lui arrache des cris de douleur. Que lui voulez-vous ? » « Nous l’avons surprise en train de commettre l’adultère. Nous obéissons à la Loi de Moïse : ‘Il faut la lapider’. Et toi, qu’en dis-tu ? » Silence de Jésus, silence de la foule, silence des agresseurs : une révolution spirituelle est en train de se produire. Jésus regarde ces hommes. Leur visage est envahi par la haine ; Il a du mal à lire en eux l’amour que son Père leur donne. Moïse a bien édicté cette Loi ; mais « je suis venu non pas pour la détruire mais pour la parfaire. » Moïse voulait protéger son peuple du laisser-aller dont les païens lui montraient l’exemple. On a dû en profiter et abuser de son nom pour faire des victimes sans appel ! Cette femme, qui la connaît vraiment ? Peut-on juger toute une existence sur un acte répréhensible certainement, mais peut-être explicable. Qui est son mari ? Comment la traite-t-il à la maison ? Peut-être a-t-elle eu besoin de chercher ailleurs le manque d’amour dont elle souffre depuis longtemps ? Peut-être a-t-elle été entraînée par un homme qui l’a convoitée ? David lui-même n’a-t-il pas été responsable de la chute de Bersabée ? Cette pauvre pécheresse verse toutes les larmes de son corps, plus par regret que par crainte, maintenant qu’elle vient de croiser le regard de Jésus. Elle commence un chemin intérieur de purification. Cet homme au regard si profond va-t-il la condamner ? Cela ne lui paraît pas possible. Aussi s’accroche-t-elle à son vêtement, comme d’autres malades le font ou le feront : « Seigneur, guéris-moi », lui crie-t-elle du fond du cœur. Jésus seul entend cette supplique. Il contemple en elle l’Esprit à l’œuvre. L’amour a repris sa place dans ce cœur meurtri par le découragement ou même par le désir mauvais. « Va, ma fille, sois guérie ! » Jésus est venu sauver tous les hommes… surtout ceux dont le cœur s’est endurci. Il Silence de Jésus, silence de la foule, silence des agresseurs : une révolution spirituelle est en train de se produire. Jésus regarde ces hommes... >>>

Propositions pastorales de la seconde année de la …diocese-frejus-toulon.com/IMG/pdf/Diaconie83-Octobre2009.pdfsent à Jésus : « Maître, cette femme ... « Nul ne connaît le

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Évangile de Jésus-Christselon saint Jean au chapitre 8,versets 1 à 11

J ésus s’était rendu au mont desOliviers ; de bon matin, il retourna au Temple.

Comme tout le peuple venait à lui,il s’assit et se mit à enseigner. Lesscribes et les pharisiens lui amè-nent une femme qu’on avait sur-prise en train de commettrel’adultère. Ils la font avancer, et di-sent à Jésus : « Maître, cette femmea été prise en flagrant délit d’adul-tère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là.Et toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaientainsi pour le mettre à l’épreuve,afin de pouvoir l’accuser. MaisJésus s’était baissé et, du doigt, iltraçait des traits sur le sol. Commeon persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entrevous qui est sans péché, qu’il soitle premier à lui jeter la pierre.» Et ilse baissa de nouveau pour tracerdes traits sur le sol. Quant à eux,sur cette réponse, ils s’en allaientl’un après l’autre, en commençantpar les plus âgés. Jésus resta seulavec la femme en face de lui. Il seredressa et lui demanda : « Femme,où sont-ils donc ? Alors, personnene t’a condamnée ?» Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus luidit : « Moi non plus, je ne tecondamne pas. Va, et désormais nepèche plus. »

Propositions pastorales de la seconde année de la Diaconie

Diaconie 83

« Moi non plus je ne te condamne pas... » Jean 8,11

I

MiséricordeChanoine Antoine Carli

L a foule nombreuse est là, à la porte de laville, qui se presse pour être au plus prèsdu Maître. Il ne faut perdre aucune de ses

paroles : « Personne n’a parlé comme cethomme ! » Jésus s’assied. Il parle d’abondance ducœur : « Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »C’est une contemplation exprimée à haute voix que rien ne doit interrompre. LeCiel sur la terre ! Des cris d’hommes en colère rompent ce silence sacré. Ils traînent une femmehorriblement traitée, comme un animal qu’on veut abattre. Ils lui crachent au visage, la rouent de coups, lui arrachent ses habits, la jettent à terre et la piétinent.Jésus se lève et hurle à ces gens sans pitié d’arrêter le massacre : « Pourquoi vousacharner sur cette pauvre femme ? Voyez son visage tuméfié, voyez ses yeux hagards… La peur lui arrache des cris de douleur. Que lui voulez-vous ? » « Nousl’avons surprise en train de commettre l’adultère. Nous obéissons à la Loi de Moïse :‘Il faut la lapider’. Et toi, qu’en dis-tu ? » Silence de Jésus, silence de la foule, silencedes agresseurs : une révolution spirituelle est en train de se produire. Jésus regarde ces hommes. Leur visage est envahi par la haine ; Il a du mal à lire en euxl’amour que son Père leur donne. Moïse a bien édicté cette Loi ; mais « je suis venunon pas pour la détruire mais pour la parfaire. » Moïse voulait protéger son peupledu laisser-aller dont les païens lui montraient l’exemple. On a dû en profiter etabuser de son nom pour faire des victimes sans appel !Cette femme, qui la connaît vraiment ? Peut-on juger toute une existence sur unacte répréhensible certainement,mais peut-être explicable. Qui est sonmari ? Comment la traite-t-il à la maison ? Peut-être a-t-elle eu besoinde chercher ailleurs le manqued’amour dont elle souffre depuislongtemps ? Peut-être a-t-elle été entraînée par un homme qui l’aconvoitée ? David lui-même n’a-t-ilpas été responsable de la chute deBersabée ? Cette pauvre pécheresse verse toutes les larmes de son corps, plus parregret que par crainte, maintenant qu’elle vient de croiser le regard de Jésus. Ellecommence un chemin intérieur de purification. Cet homme au regard si profondva-t-il la condamner ? Cela ne lui paraît pas possible. Aussi s’accroche-t-elle à sonvêtement, comme d’autres malades le font ou le feront : « Seigneur, guéris-moi »,lui crie-t-elle du fond du cœur. Jésus seul entend cette supplique. Il contempleen elle l’Esprit à l’œuvre. L’amour a repris sa place dans ce cœur meurtri par ledécouragement ou même par le désir mauvais. « Va, ma fille, sois guérie ! » Jésusest venu sauver tous les hommes… surtout ceux dont le cœur s’est endurci. Il

Silence de Jésus, silence de lafoule, silence des agresseurs :une révolution spirituelle est

en train de se produire.Jésus regarde ces hommes...

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s’attache à apaiser ces visages décomposés par la vengeance. Il fautqu’ils rentrent en eux-mêmes et se purifient de leurs propres fautes. « Celui d’entre vous qui est sans péché,qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Le geste et la parole de Jésus sont liés.Il pose une autre question plus diffi-cile à accepter sans être ébranlé : « Etmoi, où en suis-je ? Quelle est ma vie ?quels sont mes choix ? N’ai-je pas moi-même à me reprocher certains faits etgestes que moi seul connais ? Combiende fois me suis-je réjoui de n’avoir pasété pris sur le fait, à tel moment de monexistence le moins glorieux dont je rougis en y pensant encore ? Et combienje remercie le Seigneur de m’avoir sortid’un mauvais pas en mettant sur monchemin un frère ou un cœur capable dem’écouter, de me comprendre, d’être miséricordieux et de me redonnerconfiance en la vie ! Combien de gestesde pardon sacramentel m’ont redonnéla joie et m’ont fait progresser en sainteté ! » L’un après l’autre, les accusateurs seretirent, traversent la foule médusée.La « femme adultère » est sauvée par leSaint Homme de Dieu qui lui a fait dé-couvrir le chemin de l’amour pur. « Moi non plus, je ne te condamne pas ! » Moïse est certainement exaucéen ce Jésus qui a accompli le geste le

plus beau, celui du Pardon de Dieu.Moïse se rappelle la supplicationadressée au Seigneur en colère àcause de l’apostasie du peuple choisi :« Que vont penser de toi les païens. Ilsdiront que tu les as fait sortird’Egyptepour les détruire. » Alors, Dieu ne sevenge pas… il pardonne !

Comment, après un événement aussilourd de souffrances et de désespé-rance, est-il possible d’oublier la recommandation de Jésus : « Va et nepèche plus ! » Cette « femme sansnom » est devenue sans doute une deces saintes qui ont suivi Jésus jusqu’àla croix. Elle a dû, mille fois, procla-mer : « Il m’a aimée comme Dieu seulpeut aimer… en mourant d’Amour ! »

Diaconie 83

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Diaconie 83Propositions pastoralesde la seconde année de la DiaconieQu'est-ce ?Le comité chargé de coordonner lesannées de la Diaconie a imaginé cedocument pour animer la secondeannée de la Diaconie en 9 étapes sur9 mois.Il s'agira à chaque fois :

- un thème principal (ce mois ci : Proximité)

- un passage d'Evangile- un commentaire de cet Evangile,- une prière- des questions d'ouverture- un témoignage

ObjectifsIl s'agit d'un outil aidant à approfondirle sens de la Diaconie. Cela doit aiderchacun à s'interroger sur la dimensionde service, sur la manière de vivre lacharité.

Comment s'en servir ?En réalisant ce document simple de 4pages, après duplication, il est rendupossible à chaque paroisse, service,mouvement et association de le dis-tribuer tel quel à chacun de sesmembres.Une version internet est aussi dispo-nible sur le site diocésain (www.dio-cese-frejus-toulon.com) oudirectement sur (www.diaconiedu-var.org) rendant possible de re-prendre des extraits.

La fin du parcoursCela correspondra au rendez-vous"Famille en fête" en mai 2010 qui serala clôture des Années de la Diaconie.

Vos idées, vos remarques…Années de la diaconie

Evêché de Fréjus-ToulonBP 518 – 83041 Toulon cedex 9

[email protected]

Combien je remercie le Seigneur de m’avoir sorti d’un

mauvais pas en mettant surmon chemin un frère ou un

cœur capable de m’écouter, deme comprendre, d’être miséri-

cordieux et de me redonnerconfiance en la vie !

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III

J usqu’où doit-on pardonner ?«Je ne te dis pas jusqu’à septfois, mais jusqu’à soixante dix

fois sept fois.» L’évangile est BonneNouvelle du pardon de Dieu quinous offre la possibilité d’aller tou-jours plus loin dans nos relationsles uns envers les autres.

Notre cœur est si facilement transformé en tribunal où on seplait à faire comparaître ceux quenous côtoyons. C’est si facile devoir le mal à l’extérieur de nous. Sifacile de voir la paille dans l’œil duvoisin! Si facile d’accuser ceux quine sont pas comme nous, de réduire le pécheur au péché qu’il acommis.Afin d’exercer un regard de miséri-corde, il nous faut nous mettre

sous le regard miséricordieux deDieu qui fait lever son soleil sur lesbons et les méchants. Accueillircet amour fou qui va jusqu’à pardonner mes péchés. «Mes enfants, il faut bien demander le repentir. Il faut, après sa confession,planter une épine dans son cœur etne jamais perdre ses péchés de vue.»(curé d’Ars)«Oui, je connais mon péché ; mafaute est toujours devant moi.» ditle Psaume. C’est une grâce de voirson péché. Non pas pour s’enfer-mer dans la culpabilité, mais pouraccepter d’être sauvé par Jésus,pour arrêter de se croire supérieuraux autres. Relisons le sermon sur la montagne : «Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et despharisiens, vous n’entrerez pas dansle Royaume des Cieux.» Puisque lefruit de l’amour est le don denous-mêmes dans le service, lepardon seul nous permet d’allerau-delà du don, toujours plus loin.

Puisque le fruit de l’amour estle don de nous-mêmes dans le

service, le pardon seul nouspermet d’aller au-delà du don,

toujours plus loin.

O Jésus,regarde moi !

Prostré dans le milieu du cercle, Tous, ils me fixent et me scrutent.Je sens leurs cailloux cogner dansma tête, éclater ma poitrine, péné-trer ma honte.O Jésus, regarde moi !Je connais mes lâchetés, mes trahi-sons,Le désert de mon âme, les cendressèches de l’échec.Je me suis vautré dans la tiédeurmollasse des fausses libertés, dessincérités de convenances.J’ai goûté l’amertume doucereusedes plaisirs égoïstes.Serait-ce d’indifférence que tu gribouilles le sol ?O Jésus regarde moi !J’aimerai tant deviner la douceursous la cendre,L’obscure pâleur de la fin de la nuit.Je saurai, avec toi, en faire unechaude lumière.Tu me réapprendras la fraîcheur desenfants, la pureté du vent.Tu partageras mon joug pour tracerton sillon.Je goûterai encore aux parfums de laJoie.O Jésus, regarde moi !« Tu ne repousses pas un cœur briséet broyé ! »Entend mon cri du fond de moncloaque, du gibet de mon remord.Rappelle toi de moi, quand tu serasdans ton royaume !S’il te plait, Jésus, Lève les yeux sur moi…

Proposée par Olivier de Boisgelin -Diacre

Questions d’ouverture par le père Alexis Wiehe

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IV

Témoignage

L a vie d’un psychiatre n’est pas detout repos. Nous voyons arriververs nous toute la misère du

monde : violences physiques ou psychologiques, incestes, viols… Nousessayons de guérir et de pacifier les victimes mais aussi lorsqu’ils viennent ànous, les «bourreaux».Pour les victimes, la compassion esttoute naturelle mais vis-à-vis des «bourreaux» quelle patience et quel travail sur soi faut-il pour éviter le rejet, ledégoût ; pour aider ces personnes à cheminer vers une saine culpabilité et recouvrer leur dignité car souvent ilsviennent chez nous par injonction dujuge et ne se remettent absolument pasen question.Or comment expérimenter le pardon sil’on ne reconnaît pas sa faute ?Le plus dur pour le soignant est de nepas juger le pervers ; de creuser sonpassé avec lui pour essayer de comprendre comment et pourquoi ils’est construit de cette façon.C’est alors que nous expérimentons lademande de Jésus : «Soyez miséricor-dieux comme votre Père est miséricor-dieux !»Un jour je vis arriver en consultation unjeune homme sympathique quim’avoua tout de go le motif de sa venue :«j’ai assassiné ma mère !». Comme j’écar-

quillais les yeux, plutôt surprise, il me sortit une coupure de journal qui effecti-vement relatait ce crime. Il m’expliquaque l’évêque du lieu où il était empri-sonné, pris de compassion pour lui, avaitréussi à le faire sortir de prison car il avaiteffectué plusieurs tentatives de suicide. Ilétait extrêmement difficile pour lui de separdonner d’avoir tué sa propre mèremême si celle-ci depuis la petite enfancel’avait martyrisé. L’évêque l’avait confié àune famille de Toulon et durant neufmois nous entreprîmes, cette famille etmoi-même, son psychiatre, de l’aider àsortir de son désespoir et de sa culpabi-lité. Peine perdue, ce jeune garçon infi-niment attachant et d’une grandesensibilité finit par se suicider par pendaison. C’était extrêmement violentet traumatisant pour tous, d’autant plusqu’il avait laissé une lettre pleine de révolte qui se terminait par «Je crache surla vie !». L’atmosphère était lourde etnous nous mîmes à prier intensémentpour ce pauvre garçon pressentantqu’au cœur de cette révolte il y avait uncombat terrible pour lui dans son passage vers l’au-delà. Dans la soirée enpriant pour lui, la parabole de l’enfantprodigue revenait sans cesse à mon esprit.Au même moment mon petit garçon desix ans, alors qu’il était déjà au lit, m’appela, et me confia :

«Maman j’ai prié pour F…et j’ai senti unetrès très grande joie dans mon cœur."J’eus alors la conviction que le combatétait terminé et que F… était maintenantdans les bras du Père. Quelle expériencede miséricorde ! Miséricorde de la partde Dieu ! Miséricorde de la part del’évêque qui l’avait totalement pris encharge. Miséricorde de la part du direc-teur de prison qui avait accepté de le libérer malgré la gravité de son crime. Etenfin grâce de miséricorde pour la famille d’accueil et pour moi-même quin’avons jamais eu à son égard un soupçon de condamnation ni même dejugement négatif.Que le Seigneur soit béni d’être si présent au cœur des situations les pluspénibles !

« Heureux les miséricordieux, ils obtiendrons miséricorde ! »

Rencontre avec…Mireille Robinson

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