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Armand Colin PROSES DE POÈTES Author(s): Claude Mouchard Source: Littérature, No. 91, PROSE DES POÈTES (OCTOBRE 1993), pp. 52-58 Published by: Armand Colin Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41713235 . Accessed: 14/06/2014 23:47 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Armand Colin is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Littérature. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.55 on Sat, 14 Jun 2014 23:47:11 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

PROSE DES POÈTES || PROSES DE POÈTES

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Armand Colin

PROSES DE POÈTESAuthor(s): Claude MouchardSource: Littérature, No. 91, PROSE DES POÈTES (OCTOBRE 1993), pp. 52-58Published by: Armand ColinStable URL: http://www.jstor.org/stable/41713235 .

Accessed: 14/06/2014 23:47

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Claude Mouchard

PROSES DE POÈTES

Il y des gens qui savent exactement ce qu'ils pensent. Ce n'est pas mon cas, j'en ai peur. La chose qui reste active dans mon esprit ne se fixe que rarement. Wallace Stevens (lettre citée par Frank Kermode, Modem Essays)

On trouvera dans les pages qui suivent des proses de quatre poètes - deux américains, un allemand, un italien - écrites dans la deuxième moitié de ce siècle.

Seul le dernier des poètes, le plus jeune, Mark Strand, s'est vu poser - dans un entretien avec Linda Orr (professeur à l'Université de Duke, elle-même poète) - la question de son rapport avec la prose, ou celle de la différence vers-prose.

Voici, simplement, des proses de poètes de notre temps. Opaques ? Elles ne laissent pas ce qu'elles disent se détacher du moindre de leurs traits ; même lorsqu'elles s'avancent sous le signe de la « théorie », et qu'elles semblent argumenter, elles obligent le lecteur à ne pas les dissoudre en quelque thèse qu'il croirait y déceler, et à les lire selon elles, c'est-à-dire avec tous leurs accidents ou détails.

N'y a-t-il pas cependant quelque arbitraire à les extraire des recueils où elles parurent, et à les juxtaposer ici? C'est une légère violence, comme si des enveloppes de protection ou de légitimation étaient déchirées. Mais on peut lire alors les proses de ces quatre poètes (si différents qu'ils soient) comme égale- ment en proie à la question de leur raison d'être - ou à la nécessité de s'en délivrer.

Mark Strand, dans sa conversation avec Linda Orr, semble soudain avide de retourner au vers - à l'aller-à-la ligne. Pourquoi lui avait-il fallu passer à la prose ? Pourquoi, à l'évi- dence, ne pourra-t-il qu'y revenir ? La différence prose-poésie ou la différence vers-prose - ou plutôt l'ambiguïté de cette double différence - semble pour lui inévitable et féconde. Ses écrits en sont traversés comme d'une ligne ramifiée et germina- trice.

STRAND, ZANZOTTO, EICH, STEVENS

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« UNE SEULE FOIS •

Prose des poètes

Seules, il est vrai, parmi les proses proposées ici, celles de Mark Strand peuvent être reconnues comme des poèmes en prose. Les pages de Zanzotto (prose où règne la menace d'une autre prose : celle ďun journal qu'on ne peut relire) appartien- nent, elles, à un recueil de proses qui constituerait plutôt comme une autre voie possible pour le poète. (Ainsi Elizabeth Bishop, que Strand admet d'ailleurs dans sa propre ascendance, a-t-elle publié des nouvelles dont le rapport avec ses poèmes - en vers ou en prose - est fait de distance et consonance.)

Ce sont des propos d'abord oralement tenus par Eich qu'on peut lire sous le titre L'écñvain face à la réalité . Il mentionne lui-même le lieu, l'instant, une nappe verte. Mais s'il dit « je » et s'il se rapporte au hic et nunc , c'est avec un doute, un humour, un tâtonnement si convaincants que l'on se retrouve au plus près de ses poèmes en prose tardifs, ou plutôt qu'on pourrait se sentir brusquement inclus, en même temps que le « je », dans l'une de ses merveilleuses Maulwürfe (Taupes), «Je n'ai pas de logement, rien qu'une boîte postale, viens m'y voir ! »

La prose de Stevens est ici la plus « théorique ». N'était-ce pas prévisible, dès lors qu'elle appartient au recueil The Necessary Angel que Stevens présente, dans son introduction, comme un ensemble de « contributions à la théorie de la poésie » ?

Cependant, au sein de ce recueil, elle est regroupée, sous le titre collectif Three Academic Pieces avec deux poèmes en vers (organisés en tercets) : « Someone puts a pineapple together » et « Of ideal time and choice ». L'ensemble de cette disposition, si simple qu'elle soit, a le pouvoir, aujourd'hui encore, de nous déconcerter.

Est-ce une illusion de sentir les proses de ces quatre poètes comme toutes également problématiques, comme autant d'avancées rétractiles ? C'est qu'elles sont liées à la redétermina- tion du vers, au changement de statut du poème en vers.

Lorsque la forme est héritée - fût-ce pour être livrée à des modifications ou des tensions - , elle préexiste au poème singulier. C'est affectée d'une certaine généralité qu'elle s'im- pose au poème, et qu'éventuellement elle lui résiste. Le poème sans héritage formel identifiable, au contraire, surgit singulier en son lieu.

S'agit-il de vers libres, le lieu alors s'impose dans le silence ou le blanc (selon « ce rapport entre la parole et le silence, entre l'écriture et le blanc» dont parle Claudel - cité par Gérard Dessons, Introduction à l'analyse du poème - Bordas 1991, p. 57) et participe intensément à la formation du contour du poème. S'il est en prose, le poème se tend autrement contre

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Proses de poètes

l'imminence de l'interruption (chez Mallarmé d'abord, bien sûr) et invente, pour ses phrases, un autre rythme du suspens, mais c'est, au gré des variables relations du vers ou de la phrase avec le blanc et le silence, une foule de possibilités et de configura- tions intermédiaires qui foisonne.

Même si le vers canonique ou la forme régulière n'ont pas disparu, ils occupent une position neuve. Ils ont désormais l'allure d'un surcroît (et d'un certain style) de singularité. Ils valent comme une mention de la tradition : ils l'exposent.

« Une seule fois... », dit un poème de Vladimir Holan. Cette formule vaut non seulement pour ce dont parlent les poèmes énigmatiques ou intempestifs (rompant brusquement le silence) du poète tchèque, mais, en général, pour la singularité des poèmes sans forme préexistante. C'est à chaque fois que la silhouette du poème se décide.

Des myriades de « une fois »... : chez Michaux, n'est-ce pas ce qui anime aussi bien les poèmes - entre vers et prose - que les réalisations plastiques ? Les contours des vers forment des « moments » - non moins que l'encre ou la peinture : ce sont, dans tous les cas, (selon le mot de Michaux) des « émergences ». Bien des longs textes de Michaux hésitent entre prose et vers, entre lignes emplissant la page et lignes interrompues, et c'est de la même façon que l'aquarelle s'est extravasée dans le papier humide ou bien qu'elle semble encore s'en retirer pour se condenser.

Mais le poème, dès lors - vers ou prose - , existe autre- ment. Là où tout savoir-faire qu'on puisse rapporter à des normes s'efface, et avec lui le cadre d'une comparaison et les critères d'une première évaluation, est-ce la liberté qui gagne ? Ou la facilité ? Pour un poète comme Auden, ce serait plutôt la déréliction. « Le poète qui écrit en vers « libres » - affirme-t-il ironiquement dans The Dyer's Hand - est comme Robinson Crusoé sur son île déserte : il doit tout faire, sa cuisine, sa lessive, son raccommodage. Et il ajoute : « Dans de rares cas d'excep- tion, cette virile indépendance produit quelque chose d'original et de remarquable, mais le plus souvent le résultat n'est que détresse - chemises sales sur le lit défait et bouteilles vides sur un plancher qui n'a pas été balayé. » Il faut une certaine mauvaise foi pour croire que le poème en vers libres est abandon au pur désordre, et pour ignorer que, vers ou prose, si le poème est « libre », c'est pour découvrir localement les contraintes qui doivent lui devenir propres et la rigueur qui en découle... Mais les sarcasmes douteux d'Auden font du moins sentir que se précipitent, dans ces choix apparemment formels,

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Prose des poètes

des enjeux de nature à diviser profondément les lecteurs, et à révéler de véritables incompatibilités hantant la poésie même.

Au demeurant, le droit à l'existence de chaque poème se joue désormais avec une neuve immédiateté. Et c'est le juge- ment qui risque alors de changer de nature. À l'évaluation plus ou moins nuancée, et fondée d'abord sur des critères partielle- ment techniques, tend à se substituer l'alternative de la recon- naissance ou du rejet sans phrases de ce qui peut toujours être expulsé, de ce qui court le risque, se révélant n'être pas du tout un poème, de n'être rien - ou pire que rien.

Ces brèves proses de poètes sont portées, dansantes, par toutes les houles qui viennent de l'histoire de la poésie et surtout de la redifférenciation entre prose et poésie aux XIXe et XXe siècles 1. Prose-vers, poésie en vers réguliers ou poésie en vers libres, vers-verset, mais aussi poésie-critique, poésie-essai, poésie-roman, poésie-philosophie, poésie-théorie : ces diffé- rences, évidemment non superposables, battent simultanément, discordantes, parfois synchrones.

La prose dans la poésie rapporte celle-ci à d'autres régions. La mobilité de la poésie entre vers et prose a contribué depuis le xixe siècle à délivrer ses possibilités critiques. Chez Baudelai- re, du poème - en prose en particulier - à l'essai ou à l'étude critique (et réciproquement), nombreux sont les passages et transfusions.

L'avancée de la prose des poètes dans les régions de l'essai et de la critique répond peut-être au retrait de la prévisibilité formelle en poésie, et à celui des critères communs et des évaluations techniques. Elle répond également à l'exposition nouvelle des poèmes, et à la nécessité d'un nouveau mode de jugement.

Chez Stevens, en tout cas, la «théorie» a quelque chose d'affirmatif, de tacitement conquérant - non seulement dans des essais comme celui qui est traduit ici, mais encore dans ses vers (l'un des poèmes du recueil Transport to Summer est intitulé « The Pure Good of Theory ») où l'abstraction brûle au contact des sensations. (Cet entêtement calme de Stevens, son voisinage avec la philosophie, ses propos théoriques à la fois répétitifs et laconiques irritent certains de ses lecteurs : Randall

POSITIONS DE PROSE

1. Encore ne faut-il pas opposer la situation moderne à l'image d'une trop simple répartition traditionnelle. Après tout le mélange ou l'entrelacement vers-prose est ancien - comme le montre au passage Curtius dans La littérature européenne et le Moyen-Age latin (et comme on peut le voir dans le De Consolatione de Boèce). Quant au « poème en prose », faut-il rappeler qu'on désigna sous ce nom, de Fénelon à Chateaubriand, l'une des versions possibles du genre traditionnel par excellence : l'épopée ou le poème hérôque ?

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« PROSE SANS RETENUE -

Proses de poètes

Jarrell, par exemple, s'écarte de Stevens là où Frank Kermode l'approche avec plus de finesse et de juste disponibilité.)

Mais il arrive aussi que la prose se présente, au plus près de la poésie, comme ce en quoi il est possible de sortir de la poésie et de ce qui deviendrait en elle intenable. Quittons un instant nos quatre poètes.

On a pu découvrir, dans le numéro d 'Europe de juin 1987 consacré à Michaux, que celui-ci avait eu l'impulsion, très tôt, d'un passage à la prose. C'est la lettre à Franz Hellens datée du 16-3-23.

J'écris, j'écris enfin de la prose, c'est-à-dire sans m'exalter, sans attendre une fantastique inspiration, sans me mettre dans la peau d'un individu imagi- naire ou réel, j'écris simplement ce qui me passe dans la tête continuelle- ment, sans arrêt chaque jour que je suis éveillé depuis bientôt dix ans. Je vous assure que ce n'est pas drôle ! La phrase est évidemment moins choisie puisqu'elle suit l'idée au fond dans toutes ses nuances, son analyse et sa synthèse et son salmigondis, son trouble, ses amalgames, son état réel, transitoire et impur. J'ai commencé le 9-3-23. Il y a un an à la même date, je commençais à écrire. Mais je crois que c'était de la poésie. Maldoror... tout ça c'est de la poésie. Vous me le disiez du reste. J'ai donc commencé de la prose sans retenue, de la prose Marcel Proust.

Étrange impulsion. Serait-ce là pure ambition mimétique d'un jeune écrivain trop frais lecteur de Proust? Peut-être Michaux fut-il alors avide surtout de délivrer son écriture de la différenciation-exposition des poèmes (en vers libres ou en prose), et d'emplir le blanc, de combler l'espace des pages. Il est vrai que toujours chez Michaux, la délimitation et le détache- ment de chacun des écrits (et globalement ceux de l'œuvre) seront problématiques, voire intolérables. C'est aussi que la prose semble alors faite pour emplir, qu'elle est une marée horizontale qui égalise, qui ravale. Cette puissance du prosaïsme refuse ce qui, dans le moment du détachement du poème, risque de l'emporter en un « au-dessus » (n'est-ce pas aussi l'un des sens de ce que Bataille nomma «haine de la poésie » ?).

Le rejet de la poésie au profit de la prose, Pessoa - le poète Pessoa - en charge l'un de ses « hétéronymes », Bernardo Soares (dans Le livre de l'intranquillitê). Ce dernier déclare en effet :

Je préfère la prose à la poésie, comme forme artistique, pour deux raisons...

Et plus loin : De même que la musique, la poésie est limitée par des lois rythmiques qui, même si ce ne sont pas les lois rigides des vers réguliers, existent cependant comme garde-fous, comme contraintes, dispositifs automatiques d'oppres-

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PROSES TRADUITES

Prose des poètes

sion et de sanction. Dans la prose, nous parlons en toute liberté. Nous pouvons y inclure des rythmes musicaux, et néanmoins penser. Nous pouvons y inclure des rythmes poétiques, et demeurer cependant au- dehors.

Et il ajoute : La prose englobe l'art tout entier - en partie parce que le discours contient le monde tout entier, et en partie parce que le discours libre contient toutes les possibilités de le dire et de le penser. Chez Michaux comme chez Pessoa, se manifeste - momen-

tanément ou par personnage interposé - le désir d'une prose continue, chuchoteuse, insinuante, capable d'accompagner tous les instants, perpétuelle. Voilà ce que l'on sent non seulement dans la prose des poètes lorsqu'elle tourne au journal, mais aussi dans le prosaïsme qui s'impose dans les poèmes en vers. N'est-ce pas ce que Zanzotto décèle chez Montale ou Ungaretti ? Il parle - dans son style critique fourmillant et grésillant de métaphores : - de « la flèche de journaux de Montale ». Il y voit :

un jappement argotique qui, pour hérissé ou plat qu'il apparaisse, est toujours chargé d'une rhétorique irrésistible, susceptible d'effleurer en connaissance de cause la logorrhée et de renverser l'émiettement des « jours », la discontinuité du quotidien dans lequel il évolue. (Dans Vocativo, printemps 86 - trad. Philippe Di Meo).

Revenons enfin à nos quatre poètes. Leurs proses (ainsi que les vers de Mark Strand) sont ici données, bien entendu, en traduction.

Il ne m'importe guère en quelle Langue être incomprise et de qui !

Ces vers célèbres de Marina Tsévatéva ramassent en eux une expérience vécue par maints poètes en ce siècle. Au battement vers-prose dans la poésie de ce siècle s'est associée une nouvelle perception de la position de la poésie dans sa langue ou de son rapport à la brisure des langues. La transformation de cette perception est inséparable des événements historiques et de l'ébranlement des appartenances et des traditions.

Ce sont en même temps la conception de la poésie et la question de sa traduction qui sont en cause. Entre prose et vers, qu'advient-il de l'idée que rien, dans le poème, n'étant substi- tuable, celui-ci ne saurait supporter l'épreuve du passage d'une langue à une autre ? Les multiples proses poétiques contempo- raines auront peut-être contribué à défaire l'idéal d'un poème saturé de ses propres traits. Chez Zanzotto, par exemple, les vers rebondissent de proche en proche, babillent, et les mots tout en se succédant se superposent à demi, l'un tendant à rayer le précédent, le rectifiant momentanément, et tous se rendant

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Proses de poètes

réciproquement à l'état de possibles, de nuée bruissante. Telle est l'une des formes de la liberté poétique d'aujourd'hui et de ses risques.

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