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13/04/2017
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Activité Physique: Prescription médicale, législation
Pr Marie-Eve Isner-Horobeti PU-PH
Service de Médecine Physique et de Réadaptation
Institut Universitaire de Réadaptation Clémenceau-Strasbourg (IURC)
EA 3072 "Mitochondrie, stress oxydant et protection musculaire"
Faculté de Médecine, 67000 Strasbourg
COFEMER, Module 8, Reims 13 décembre 2016 Plan
1. Pourquoi prescrire de l’AP ?
2. Pour qui prescrire de l’AP ?
3. Comment prescrire de l’AP ?
4. Quelles AP prescrire?
5. Quel suivi de la prescription de l’AP?
Niveau d’Activité Physique (AP) des Français(Eurobaromètre 2014)
• La proportion de français qui n’atteint pas lesrecommandations de l’OMS :– 24 % des adultes
– 19 % des hommes et 29 % des femmes
– 90 % des adolescents
• Absence d’AP = 42 % en 2013
• Aggravation de 8 % de l’absence d’AP de 2009 à 2013
• En France, l’inactivité physique :– 8,7 % des décès (46 400 décès/an)
– Coût direct de 1,2 Milliard € pour les 4 principales pathologies chroniques,
– Coût indirect de 4,3 Milliards €
Niveau de sédentarité des Français
• Sédentarité : sedere =être assis– Temps passé assis ou couché entre le lever et le coucher
– Dépense énergétique = métabolisme de repos (1 MET)
– Différent de l’inactivité physique (niveau faible / insuffisant d’AP : ≥debout)
• Etude NutriNet santé : Etude sur une sous population
– 35 444 sujets qui travaillent, 44.5±13.0 ans, 80% femmes
Jours travaillés : 10Htemps sédentarité dû surtout au temps de travail et lors des loisirs
Jours non travaillés : 8Hloisirs: ordinateurs, tablettes, jeu vidéo (même après 60 ans)
Inactivité physique et sédentarité= 1ère cause de mortalité évitable
• OMS : L’inactivité physique est responsable de 10% des décèsen Europe
Bénéfices de l’AP
• Pronostic de mortalité– Capacité maximale d’exercice
(VO2 max en MET)
- 1er facteur prédictif de mortalité dans les 2 groupes après ajustement à l’âge
- Toute ↑de 1 MET : ↓de 12% de la mortalité globale
Meta analyse (33 études) relation VO2/ mortalité, toutes causes confondues(Kodama JAMA 301: 2009) : mêmes résultats
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Sédentarité : un facteur de risque de mortalitéquelque soit le niveau d’activité physique
Patel et al. Am J Epidemiol 172 (4), 2010
L’AP et la réduction de la sédentarité sont doncun traitement à part entière, préventif et curatif
• AP=Traitement :– Indications
– Contre-indications
– Effets secondaires
• Prescription médicale– Avis de l’Académie de Médecine
en 2012
– Prescription de l’AP par lemédecin traitant
– Loi du 26.01.2016 de modernisation de notre système de santé : article 144
Plan
1. Pourquoi prescrire de l’AP ?
2. Pour qui prescrire de l’AP ?
3. Comment prescrire de l’AP ?
4. Quelles AP prescrire?
5. Quel suivi de la prescription de l’AP?
Pour qui?
• 3 types de population concernés par l’APS commetraitement
1. Population en bonne santé
- Prévention primaire
2. Population en bonne santé apparente mais fragilisée par la sédentarité, l’âge, le handicap
- Prévention primaire
3. Population de malades chroniques stabilisés
- Traitement curatif
- Prévention tertiaire (= prévention des complications)
Pour qui?
1. Population en bonne santé
• Prévention primaire
• Rôle médical de conseil
• Rôle de motivation
• Décret août 2016 : Certificat d’absence de contre-indication : CACI
• Remplace le certificat de non contre-indication (CNCI) si demande de licence dans une association sportive ou équivalent
Pour qui?
2. Population en bonne santé apparente mais fragilisée parla sédentarité, l’âge, l’handicap
• Prévention I
• Evaluation médicale nécessaire
• CACI si AP en association sportive ou équivalent
• Si bilan médical ou physique anormal : passe en catégorie 3
3. Population de malades chroniques stabilisés
• Traitement curatif
• Prévention tertiaire = prévention des complications
– Evaluation médicale nécessaire
– Orientation vers structure compétente en AP adaptée (APA)
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Restriction par la loi aux patients souffrant d’affectionsde longue durée (ALD)
Plan
1. Pourquoi prescrire de l’AP ?
2. Pour qui prescrire de l’AP ?
3. Comment prescrire de l’AP ?
4. Quelles AP prescrire?
5. Quel suivi de la prescription de l’AP?
- Nature (Type)
- Intensité- Durée des séances- Fréquence- Contexte de pratique
LA MARCHE
RAPIDE, fréquence cardiaque,… 30 minutes
tous les jours ….partout , seul ou en groupe
- Nom du médicament- Posologie- Durée du traitement- Fréquence des prises- Contexte de prise
Prescription = ordonnance
Prescription kinésithérapie- Type et/ou méthodes- Localisation- Nombre total de séances- Fréquence / semaine- Restrictions éventuelles
Evaluation du risque
2) Evaluation del’aptitude ou capacité physique
1) Evaluation du niveau de pratique d’APS
4) Prescription d’APS adaptée
1bis) Evaluation des freinset de la motivation à l’AP
3) Evaluationmédicale
des indications et contre-indications
5) Informer Conseiller Orienter
Prescription d’APS en fonction de la population
• Toutes les populations– Evaluation par médecin et/ou autres professionnels
– Niveau de sédentarité et d’APS
– Capacité physique
– Motivation ou des freins à l ’AP
→ Conseils d’AP au cours AVQ
• Population fragilisée ou malade
– Bilan médical → Prescription
Evaluation du niveau d’APS pratiqué
• Consultation : questions ouvertes simples
• Questionnaires d’AP
– Ricci et Gagnon : non validé
– GPAQ : OMS
– IPAQ
• Réglette à Activité Physique
• Podomètre
• Accéléromètre
• GPS
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Evaluation du niveau d’APS pratiqué
Evaluation du niveau de sédentarité
Evaluation de la capacité physique
• Capacité aérobie
– Tests de terrain
• Test de marche de 6 minutes (ou de 2 minutes)
• Intensité perçue (dyspnée, douleur, difficulté) :Echelle de Borg
– VO2 max ou EE avec uniquement fréquence cardiaque
• Evaluation– Force– Équilibre– Souplesse
INTENSITE
watts
PUISSANCE
MAXIMALE
AEROBIE ou PMA
CO NSOMMATION D'OXYGENE ( VO2)
litre/minuteVO2MAX
Evaluation des freins à la pratique d’APS par desquestionnaires d’évaluation des freins à l’AP
Prescription raisonnée, régulière, raisonnable Prise en charge rééducativepréalable si besoin Supervision si handicap
Ne pas fixer des objectifs inaccessibles risque de mise en situation d’échec
Entretien motivationnel
Structures institutionnelles Collectivités locales Structures privées Sécurité Sociale ? Mutuelles ?
+ Freins médicaux à la prescription de l’AP !
Physiques Limitation de la condition physique générale
Limitation due au handicap
Limitation due au vieillissement
Individuelles (psychologiques)
Pb de représentations de l’AP :Idées reçues.
Appréhension : expériences négatives en AP.
Pb d’acceptation du handicap : gène vis-à-vis du regard des autres…
Sentiment d’incapacité : manque de confiance en soi…
Socio-environnementales
Limitation temporelle : pb de gestion de l’emploi du temps.
Pb d’argent
Pb liés à l’accès aux équipements sportifs.
Méconnaissance des lieux de pratique.
Contraintes familiales
Bilan médical puis prescription
• Recherche CI absolues ou relatives
• Risques ++
– AP début ou reprise sans précautions
– progression par un sédentaire
• Bilan à priorité cardio-vasculaire et respiratoire
– Affection inapparente au repos, mise en jeu pronostic vital à l’effort
• Bilan locomoteur, co-morbidités
→ Certificat de NCI ou CACI si inscription dans une association sportive ou
équivalent
Physical activity and Health
IRMES
Intensity of the physical
activity
Ris
ks
for
He
alth
Bilan médical puis prescription
• ± indications restrictives : limites ou non d’AP– Type (nature) d’APS
– Quantité d’AP :
• Intensité des exercices
• Durée séance (Temps)
• Fréquence des séancesMort subite
Bilan paraclinique
• ECG de repos, avis cardio, ECG d’effort avec ou non VO2
– Quand ?
• Signes fonctionnels, symptômes, antécédents familiaux
• Maladie CV connue
• Facteurs de risque CV ≥ 2 (tabac, troubles métaboliques,…)
• Début ou reprise APS (autre que AVQ)
– H > 35-40 ans
– F > 45-50 ans
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Bilan paraclinique
• Imagerie ostéo-articulaire– Quand ?
• Co-morbidités (obésité / gonarthrose)
• Plaintes
• Symptômes, antécédents traumatiques
• Facteurs de risque d’ostéoporose au stade fracturaire
• Autre en fonction de la pathologie et co-morbidité
Fixer l’intensité de l’AP
• Repère simple :
– Essoufflement : parler sans difficulté
• Plus rigoureux :– Intensité perçue :
– MET
• Plus scientifique– Fréquence cardiaque cible
Echelle de Borg
Intense
Modérée
Fréquence cardiaque d’un exercice modéré
INTENSITE watts
FC Maximale
PUISSANCE MAXIMALE
AEROBIE
FC de REPOS
R
E
S
E
R
V
E
D
E
F
C
RÉSERVE de FC = FC MAXIMALE – FC REPOS
50 %
50 %
Théorique = 220 – AGE
FREQUENCE CARDIAQUE (FC)
battements/minute
INTENSITE
watts
ENDURANCE RESISTANCE
AEROBIE
PUISSANCE MAXIMALE
AEROBIE ou PMA
CONSOMMATION D'OXYGENE ( VO2)
litre/minute
VO2 MAX
Plan
1. Pourquoi prescrire de l’AP ?
2. Pour qui prescrire de l’AP ?
3. Comment prescrire de l’AP ?
4. Quelles AP prescrire?
5. Quel suivi de la prescription de l’AP?
OMS : Recommandations Générales d’Activité Physique chezl’adulte sain ou
avec pathologie chronique
Activité physique de type Aérobie (endurance) d’intensitémodérée pendant une durée minimale de 30’ au moins 5 fois / semaine
ou
Activité physique de type Aérobie d’intensitéélevée pendant une duréeminimalede 20’ au moins 3 fois / semaine
possibilité de combinaisons ; activités de la vie
quotidienne < 10’ non comptabilisées
+ et
Senior > 55 ans → exercices de Souplesse exercices d’EquilibreChez l’enfant, globalement le double avec AP en charge
et DIVERSIFIER les activités
Exercices de Renforcement Musculaire (contre Résistance)au minimum 2 j non consécutifs / semaine
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• L’engagement dans un mode de vie actif doit être– Progressif
– En plusieurs étapes : AP en endurance puis en résistance, ↑intensité, durée, fréquence
• AP développant l’aptitude cardio-respiratoire– au mieux 45 à 60 min / j
– au mieux tous les jours
– Intensité :
• modérée et élevée
• AP dynamiques d’intensité élevée
• d’une durée plus courte de 5 à 10’
Nouvelles recommandations janvier 2016Prévention primaire du Plan National Nutrition Santé
Nouvelles recommandations janvier 2016Prévention primaire du Plan National Nutrition Santé
• AP de renforcement musculaire :– 8 à 10 exercices différents
– impliquant les membres supérieurs et inférieurs
– répétition 10 à 15 fois
– 1 à 2 fois par semaine
– intensité modérée
• limiter les risques d’accident musculaire
Ne pas atteindre les recommandations induit malgré tout unbénéfice pour la santé :
- dès 15 min marche x 5 / semaine : ↓de 15% de la mortalité- puis le % ↑avec la durée et l’intensité de la marche
Nouvelles recommandations janvier 2016Prévention primaire du PNNS pour la population adulte
• Sédentarité :
– 2 objectifs complémentaires
• Réduire le temps total quotidien passé en positionassise
• Rompre les périodes prolongées passées en position assise par quelques minutes de mouvements (minimum 4-5 min toutes les 2h).
Quelle activité physique ou quelle discipline sportivepour quelle pathologie ?
• Aucun sport ne convient directement à une
pathologie
– L’activité physique doit être adaptée à la fragilité, à la
maladie et au handicap
– But du Médicosport-Santé
• Equivalent du « Vidal »
• En cours d’élaboration par la commission médicale du CNOSF
(Dr A. Calmat)
– avec un groupe d’experts et les commissions sport-santé
des Fédérations Sportives (édition de la 1ère version
début 2017)
Quelle activité physique ou quelle discipline sportivepour quelle pathologie ?
• 6 groupes de travail :
Maladies métaboliques
maladies cardio-vasculaire
Cancers
maladies de l’appareil locomoteur.
Vieillissement
Enfants
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Avec qui ?
De nombreux professionnels concourent à la mise en œuvre del’activité physique comme facteur de santé
Activités Physiques et Santé
MédecinsPharmaciens
PsychologuesDiététiciens
Professionnels en activité
physique et sportive
Kinésithérapeutes
Ergothérapeutes
• Facultés des sciences du
sport (STAPS)
• Brevets d’Etat du Ministère
des Sports
• Brevets fédéraux
Décret relatif aux conditionsd’encadrement de l’AP adaptée, prescrite par lemédecin traitant à des patients atteints d’une ALD de
l’article 144 de la loi de modernisation de notre système de santé
DOMAINES D’INTERVENTION PREFERENTIELS DES DIFFERENTS METIERS
RAPPORT du groupe de travail de la DGS présidé par le Pr X. BIGARD (juin 2016)Limitations
Métiers
Aucune limitation Limitationminime Limitation
modérée
Limitationsévère
(*)
Masseurs
Kinésithérapeutes
+/- + ++ +++
Ergothérapeutes
(**)
(sauf demande) (sauf demande) ++ +++
Enseignantsen
APA
+/- ++ +++ ++
Educateurs
sportifs
(***)
+++ +++ +
(****)
non concernés
Bénévolesnon-
diplômés
(*****)
+++ ++ non concernés non concernés
L’ APS prescrite
• Nécessité de développer des réseaux mettant en relation les professionnels de santé et les professionnels de l’activité physique et sportive
• Quelles structures et organisations ?
• Quels moyens ?– Etat
– Villes
– Mutuelles
– Sécurité sociale
– Autres
LE RÉSEAU NATIONAL DES VILLES- SPORT SANTÉ SUR ORDONNANCE
Un réseau national en faveur du développement du sport-santé sur ordonnance,
sous l'égide des Villes santé de l'OMS.
Angers, Besançon, Biarritz, Blagnac, Boulogne-sur-mer, Bourgoin
Jallieu, Cabries-Calas, Cavalaire-sur-mer, Chalon-sur-Saône,
Château-Thierry, Coudekerque-Branche, Douai, Evry-
Courcouronnes, Gif-sur-Yvette, Grand Nancy, Illkirch-Graffenstaden,
La Croix-Valmer, La Rochelle, Le Cres, Lille, Marseille, Metz, Mont de
Marsan, Montreuil, Mulhouse, Nantes, Narbonne, Nice, Paris, Reims,
Rennes, Saint-Paul de la Réunion, Sète, Strasbourg, Toulouse,
Valence, Villeurbanne…….. (37 en mars 2016 …..)
Exemple du dispositif proposé par la Mutuelle des sportifs
1. Un bilan personnalisé par des conseillers experts
2. Une prescription d'activité physique par le médecin référent outraitant,
3. Une évaluation de la condition physique par un professionnel formé,
4. La création d’un programme d’activité physique adaptée,
5. Un abonnement à une structure labellisée sport-santé.
Les AP sont pratiquées dans• des structures labellisées par les Agences Régionales de Santé (ARS) et
les Directions Régionales, Jeunesse et Sport et de la Cohésion Sociale(DRJSCS),
• des clubs ou associations affiliés aux fédérations engagées dans leSport Santé
Plan
1. Pourquoi prescrire de l’AP ?
2. Pour qui prescrire de l’AP ?
3. Comment prescrire de l’AP ?
4. Quelles AP prescrire?
5. Quel suivi de la prescription de l’AP?
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Quel suivi de la prescription de l’AP?
• Tous les 3 mois pendant 1 an
• Tous les 6 mois ensuite
• Livret de correspondance
Carnet de Bord
Activité Physique
Carnet de Bord
Activité Physique
Conclusions
1. Important chantier en plein développement de mise en placeen France (mais aussi en Europe)
- Nombreuses actions et initiatives en cours ou programmées
- dans le secteur public et dans le secteur privé
- souvent complémentaires
- parfois concurrentielles
2. Le financement
– reste à préciser
– ou à pérenniser
– bien que plusieurs études aient montrés que le traitement préventifet curatif par l’APS réduirait significativement les coûts de la santé
Conclusions
3. La formation spécifique est déterminante pour lesprofessionnels de la santé et ceux de l’AP et du sport
- Conventions universitaires
- sous l’égide du Ministère de la Santé entre les Facultés de médecine (2012)
- et celles de Pharmacie (2015) avec les Facultés des sciences du sport (STAPS)
Merci pour votre attention
Pr Marie-Eve Isner-Horobeti PU-PH
Service de Médecine Physique et de Réadaptation
Institut Universitaire de Réadaptation Clémenceau-Strasbourg (IURC)
EA 3072 "Mitochondrie, stress oxydant et protection musculaire"
Faculté de Médecine, 67000 Strasbourg
COFEMER, Module 8, Reims 13 décembre 2016