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    Ankara tJni~ersitesi 1!# ve .Tarih·- .Coğrafya J1akült~si ., Doğu Dil ve . Edebiyatlan Araştirmaian Enstitils~. .

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  • MEVLANA CELAL ED DİNE (*)

    -l\'IİROİR DE SON SİECLE -

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    Othman KAAK

    Tunus Millt Eğitim Bakanl~oal:ı Kültür

    lVIüsteŞan

    En cl! treizieme siecle qui a vu, naitre, "'ivre, produire et mourir Mevlana Celal ed Dine, l'Occident musulman et !'Orient musulman, au Iieu de se tour· ner le dos, av~ient etabli,' tacitemenı: line' sorte de concordat de collahoratioı:i. effective et efficace qui etendait ses ramifications a tous domaines .

    . L'Empire 'Andalouıs menace de tou's côtes cherhchait a survivre da~ le petit royaume riasride ·de :Grenade, alors que ıiaissait a partir de la Dynastie Seldjoukide un empire turc qui devait, a quelque temps de la, s'eriger en un Khalifat islamique de prıımiere importance, synthese des Khalifats arabes, pseudo-iraniens ei: berberes et qui devait tout en brillant d'un vif eclat en constutier le couronnem:ent.

    . Deja les andalous fuyaient vers !'Orient~ On les ·tr~uve dans les grandes Dietropoles: Damas, Baghdad et Konya. · ·

    Deja les Alniohades de .Ttinisie et du Maroc avaient une armee turque a leur sevrice-les Jan dar.

    Dej~ les andalous et les maghrebiens s'interessaient a cet empire ıi~iss.ant et c~nsideraient le nouveau, venir comme bien-ne et de la honne augiıre et le rcgardaient d'un bon ocil. . ··

    En ce meme sicele le gi'and polygraphe et mystique andal

  • 166 OTRJ\1AN KAAK

    Deja s'annoncent ces humanites islamiques avec leur trilogie linguistique; l'arahe, le turc, le persan.

    L'lslam en ce moment fait le point de sa civilisation, prepare son siecle encyclopedique et met en oeuvre toutes ses forces vives pour canserver son patrimo~e et hriller d'un vif eclat.

    Moins d'un siecle plus tard, le grand philosophe et historien tunisien Ah-derrahman İbn Haldoun (1332-1406) entre scene. ll 'Vient juste au moment psycholqgique pour assister ala fin d'un monde et dela naissance de deux au· ~res.

    La releve du Khalifat Ahasside par le Khalifat Ottoman, la naissance de l'Empire Ottoman et la renaissance de l'Europe.

    I. H. deumera .iı:ı.terdit. Mais il tient a la fois a etre le theoricien de la philosophie de l'histoire, l'elahorateur_ des sciences historique, economi-ques et sociales et l'historien de cette epoque ~ou~ante ou tout se meut, se meure, se survit, renait de ses ccndres, disparait pour reapparaitre.

    I.H. a vu de ses yeux vu l'Em.pire d'Esp;ıgne se disloquer pour n'etre plus que l'omhre de lui-mem.e. ll revint cependant en Espagne, non seulement musulm~e mais egalement chretienne. ll ~ visitie Seville la capitale d~ ses ancetres.

    n a vu la renaissance europeenne et a ete l'un .de ses premiers histo;riens. Mais il visite egalement !'Orient tant arahe que turc. Il a une lon,crue en-

    trevue avec Timurlenk dont il avait a peu pres l'age (1336-1405) et il a ecrit egalement l'histoire de cet empire.

    On n'a jamais etudie de pres İbn H . en tant qu'historien oculaire et auri-culaire de cette periode mouvementee du monde musulman et du monde chretien.

    Eh hien, ·tH. a ete un historien a tro~s dimensions, il a fixe le passe par ecrit, enregistre tres minutieusement les evenements contemporains et _parle en prophete de monde qui allait naitre.

    Aussi moinS d'un siecle et demi plus tard sa prophetie se realisaite-lle. 'En l'espace d~ deux ans Grenade disparaissait aux mains des rois cath.oliques, mais İstanbul devenait la capitale de Mehmet le Conquerant.

    L'Islam ne perdait rien. En perdant l'Espagne il en recueille a la fois les musulmans et leur patrimoine, au moment psychologique ou ·il avait hesoin egalement d'operer sa renaissance par leur intermediaire. S'il a perdu l'Empire de Gı:enade un nouvel empire plus vaste, plus prometteur, plus fort et plus j eune s'offrait a lui et son hegemonie s'assurait d'avantage.

  • ?ıiEVLANA CELAL ED DİNE 167

    Et les andalous, heaucoup d'andalous, vinrent une seconde fois en Tur-quie pour opıher la janetion de cetıe civilisation mediterraneenne a la fois asiatique, europeenne et africaine.

    Nous persistons a croire que ces elements que deux siecıes separent de l'epoque de Mevlana ne sont -eı:i. quelques sorte· que le consequence et le prolongement du sicele de Celal ed Dine, ou turcs, arabes, persans, andalous, fondaient dans un creuset commun, a la cour Seldjoukid les elements de cette civilisation· Ottomane, ou de cette civilisation İslamique renovee par les turcs · et largement enrichie par leur culture propre.

    La cour des Seldjoucides en . Orient semhle etre celle des Normands en Sicile qui lui est a pe u pres contemporaine et qui reunit le~ elemen ts de la culture, de l'art, de l'architecthure, de la pensee, de la science, de la litterature, de la mystique musulmanes, pour en faire le point d'ahord, les ·reunir en une serie d'encyclopedie et les communiquer a l'Europe pour en enrichir la Renaissance .

    • • f

    ;Le Sultan Seldjoucide Keykavus de Konya, semhle etre le parfait eı;nule de Roger II le roi Nomand de Sicile. L'un c.omme l'aut~e reunisse~t dans leurs cours respectives les meilleurs elelments 1slamiques. İbn Sabd.ine a la cour de Roger II est un İbn Arabi a la cour de Keykavus.

    On trouve une· unite de formatio~ cu! turelle entre les une et les ~utres. En tout cas les contacts ne manquent pas et les· emprunts :et les influences non

    ı plus.

    Si bien que Mevlana semhle etre a lui seul la synthese de ce bagage cultu-rel considerable, le lega.taire universsel:de cette civilisation qui est la quintes-sence de dizaines d'autres, une encyclopedie totale q:ui pour nous est un mir· oir qui refletterait par trait les caracteristiques de cette civilisation.

    Mevlana est done le produit d'une synthese, aussi bien faut-ill'etudier non pas a un seul point de vue, mais a tous les points de vues. n faut etudier en lui non pas le savant, ou le mystique local, mais l'homme universel.

    Le po ete a la fois ancien et moderne, le mystiquequi resume les differents mystiques, qui les e:ı.."}llique, qui leur façonne une langue, leur donne une doc-trine et les eleve au suhlime, le philosophe oriental et occidental qui analyse, classe, resume, commente, ajoute, renove.

    Tous les aıts musulmans se qouvent reunis en son ceuvre, la poesıe, la musique, la danse, l'architecture, la peinture, la. calligraphie, la gravure, l'art du Iivre, les arts minures, les tissus, le·s tapis, que dis-je encore.

    n faudra que des commissions se penchent sur cette civilisation type, en cherche les Origines et les prolongements, reunissent les elemen ts les anal-

  • 168 OTHIIIAN KAAK

    ysent, en fassent la synthese et cherchent a etablir jusqu'ou dans le temps, dans l'espace et dans les differents sujest est allee l'influence de .Mevlana.

    Mais d'abord essayons de definir dans ses grandes lignes la personn.alite de Mevlana.

    Personnalite fixe et fuyante, ancienne et moderne, morte mais a jam.ais vivante et vivifiante, qui a inspire et inspire toujours, les poetes les musiciens, les peintres, les sculpteurs, les calligraphes, les penseure les philosophes,les

    ecrivaiiıs.

    Un modele meme pour l'etudiant modele, celui qui cherche le savoir du berceau a la tombe, qui en profite au maximum et qui en fait profiter les au-tres. On n'est par sfu de la date de la naissancc de Mevlana. Plusieure auteurs en disputent.Will Durant le fait naitre en 12o1, Maurice Barres en 1203.

    Mais la da te generalement admise est celle que donne Eflaki Ahmed Dede, dans son ouvrage sur~ vie des Saints: "~Ienakib-ül-Arifin". D'apres cet au-teur Mavlana Celal ed-Dine serait ne le 6 Rabü evvel 604 h. soit le 30 Eylül

    -Septembre- 1307.

    ll est ne da'ns la ville de Belh dans le Ho;assan. Ville qui a donne deja 1~ jour a un certaio nombrc de sa van ts musulmans illustres. Son pere etait Mu· hammad fils de Muham.m.ad, surnomme-Bahaud-Dine, grand savant de Belh, puisque tout le monde se plaisait a l'appeler: "Sultan ul Ulama" le. maitre parıiıi les mailres et le Sultan des savants.

    La m.ere de Celal ed Dine etait Mumine Hatun, illustre pieuse fcmme parmi celles de son epoque. Du côte du pere, comTAe du côte de la mere, Celal ed Dine avait de qui tenir. La science religieuse de son pere et •la piete mysti-que de sa mere devaient se conjuguer pour faire de lui et le savant et le mysti-

    que. Voila done un hon depart.

    Apres avoir peregrine un peu partout Sultan ul Ulema finit par se fixer a Konya, capitale des Seldjoucides, invite par Alaeddin Keykulıat I le Sultan

    Seldjoucide lui-meme.

    Voila done Mevlana Celal ed Dine installe a Konya en 1228. El Hı il ren-cantre Muhiddin İbn Arahi qui y etait invite par le meme Sultan Alaeddin en 1209 quand Celal ed Din e n 'av ait encore que 2 ans.

    Alaedilin invita a Konya İbn .Axabi p·our faire de lui le professeur de son fils Keykavus. Mais avant de s'installer a Konya, Muhiddin İbn .Axabi ne en Espagne en 1160 arrive ala Marsa pres de Tunis en 1194 ou il devient le d.iscip· le de Alıdulaziz al Mahdaoui al Qoraşi, le plus grand des mystiques maghre-hiens.

  • MEVLANA CELAL .ED DİNE 169

    En 1202 il arrive iı la i\'Iecque, ou il ecrit ses "Fotahat al M.'akktya" dans lesquelles il parle assez longuement du Cheikh Ahdul Aziz al 1\'Iahdaoui.

    Puis il arrive en 1209 iı Konya, ou il demeure jusqu'en 1230, c'est iı dire 21 ans. '·

    La il devient le maitre de Sa.dre'd Dine Konevi dont il epouse lamere et pour le conquete de quj, il redige une edition complete et autographe de ses

    . 'oeuvres, qui se trouve encore a la bihliotheque Başir Agha de Konya, Sis e a quelques pas de la Tekya de Mevlana. n m'a e.te donnede lire la Waqfyya (acte de constitution habus de cette bihliotheque). Malheureusement je n'avais que tres peu de tremps. C'etait en octobre 1959 J'y ai passe un apres-midi. Et il me fu.t ,possihle de me rendrc compte· de l'interet. considerable que rep-resente cette bihliotheque. D'abord parce qu'elle nous represente les seuls textes silrs.

    Ensuite parcequ'elle contient des ouvrages d'Ibn Arabi inconnus ail-leurs, tout au moins d'apres les catalogues publies.

    En troisiemc lieu, parcequ'elle contient dans le Divan d'Ibn Arabi tout un volume de jezel d'une facture speciale. . . . . .

    İl serait interessant de le comparer au Mesnevi pour voir si l'analogie est possihle et dans quelle mesure l'un a subi l'influence de l'autre, si l'influence il y a. Je me montre tres prudent pour laisser aux futurs chercheurs toute lattitude d'action. Mais je crois que dans ce domaine . il y a beancoup a faire et qu'il faut s'attendre a hien des surprises.

    n ne faut pas oublier d'autre part, qu'en ce meme treizierne siecle, fleu-rissait a Tunis, Ihn Said al Magrihi, qui a fait un manuel de jezel dont l 'exem-plaire unique se trouve a la hihliotheque de Zito~a de Tunis.

    D'une part la partic zejelienne du divan İbn Arabi se trouve iı la bihli-otheque Başir Agha de Konya, ou elle a dıl etre rarement consultee, d'antre part, le seul manuel de. zejel remontant a l'epoque. ne se trouve qu'a Tunis. Done il semhle qu'il peut etre interessant que ces manuscrits soient reunis, analyses, dasses et soumis a une etude comparee a la fois minutieuse et serie-use, entre .eux d'abord, et avec le genre 1\Iesnevi, en second lieu.

    Mais la bililiotheque Başir Agha nous interesse surtout parcequ'elle con-tient toute l'oeuvre de Ibn Arabi et e'est la que Sad red Dine Kon:nevi, d'une part, et Celal ed Dine Mevlana d'autre part, en prirent connaissance.

    Le Tafsir el Fatiha a fait le-delice et la source d'inspiration del'un comme de l'autre. Mais chose c·urieuse eıicore: En 1230 M~hiddin se fixe iı Damaz En 1232 Celal ed D ine se rend egalement aDamas ou Ibn Arabi l'avait precede. n ne la quitte qu'en 1236 annee de la mort de l'illustre mystique Andalous.

  • 170 OTBMAN K.AAK

    Faut-il en conclure que Celal ed Dine se rendait a Damas pour dem~urer en contact avec İhn Arahi. ll est certain qu'il ya eu une influence suhite mais pour le moment on doit diriger les recherches dans ce sens. Dores et deja on peut avancer que Konyalı et son illustre maitre furent le point de contact et de ralliement de la mystique, de la pensee et de !'art a la fois occidentaux et orientaux, musulmans.

    L'Aıı.dalousie et la :Maghreh se donnerent rendez-vous a Konya. Oui, mais c'est un rendez-vous,

  • · MEVLANA CELAL ED DİNE 171

    C'est cette musique qui importe 1hn Ar abi et c'est · a Konya et grace ~ Mevlana qu'une nouvelle musique Arabo-TurcoParsane et Andalouse, s'elabore, et va ala conquete de la mediterrance, jusqu'aux jours ou nous sommes.

    III - La Danse :

    La danse Arabe primitive est une danse verticale de genuflexion. La danse Berbere est une danse horizontale d'avance et de recul. La danse Andalouse est une danse viperine, roulante, volante, rythmique iourhillonnante et toiırnoyante.

    · La danse parfaite est la sy~~:these de toutes celles qui precedent et c'est le cas de la danse M:'evlevi qui a partir de Konya, s'etendit un peu partout a travers le monde.

    Le savant espagnol, J ulian Ribera, historien de la musique et de la dans e musulmane, -etudia dans son ouvrage "la jota" les origines musulmanes· de's danses europeennes.

    Le Prof. Farmer, grand historien anglais de la musique musulmane etu-dia dans differants ouvrages, l'influence .de la musiqu Turque, tant militaire que civile, sur les differents ·pays d'Europe.

    . La ıiı.usigu'e Tunisienne a son tour a la fois Berbere, A.rabe, Andalouse, s'est enrichie enormement, au contact de cette musique Turque et de cette

    danse. Turque.

    IV - La Calligraphie :

    Graces aux manuscrits (!.u Mesnevi, la calligraphie de caracteres Arabes, a evolue, dans sa conception, dans ses principes, dans son decor.

    Le principe de la proportion parfaite, qui est de I a 8 dans les arts İslamique est depasse. Les hampes de l'Alef du tha du lam qui etainet par rapport au corps du B par exemple, de 1 a 8, deviennent des hampes infinies, fortement elancess, c'est le depart vers l'infini, l'ela du coeur vers Dieu dont !'image nous est donne par le İNCE MİNARE.

    Le decor passe du geometrique au floral, a l'animal et meme au scenique, avec les letteres de l'alphabet, on donne !'image des reliques saintes du Prob-phete: la borda, les sandales, le sceptre ete.

    C'est tout un art a etudier dans son developpement grace au Mesnevi.

    V - Les arts :Nlineııres :

    Le tapis de Mevlana a ete le "point de depart de tout un art des tapis. Le musee de Tekieh regorge d'exemplaires qui demandent a etre etudies.

  • 172 OTUMAN K.AAK

    Le travail SUI bois, SUI ivoire, SUI nacre, SUI metaux precieu.x et proce-dant des vetements, des coffrets, des tahleaux de la reliure, des coffres corani-ques de lectuxe representent un art si pux, jamais egal~ et toujousr imite:

    Je lllisse de côte l'art litteraire, oratoire, stylistique, poetique de Mevla-na. C'est le soromite du genre et l'inauguration d'une ecole dont les disciples, dans les trois langues islamiques ne se comptent pas.

    U ne place ~ part doit etre faite a la mystique, ala philosophie, a l'ethique et a l'esthetique de Mevlana et de ses disciples ..

    J e crois que le temps et la competence me font defaut poux en parler judi-cieusement. Je fais des voenx pour que de·nouvelles etudes soient faites en ce sens.

    Quel vaste clıamp de reclıerches pour les generations montantes et quelle fontaine de jouvence pour inspirer les poetes, les peintres, les s.c~pteuxs, les calligraphes, les musiciens, les historiens, de l'art les lıistoriens tout court, les comparatistes, les ecrivains.

    Mevlana, comme Farabi, c