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A294 JDP 2011 F11 Psoriasis et hépatite virale C K. Jouid , F.Z. Lamchahab, S. Abil, A. El Ouadghiri, F.T. Batou, I. El Meknassi , K. Senouci , B. Hassam Service de dermatologie et vénérologie, faculté de médecine et pharmacie, université Mohamed-V, CHU Rabat, Rabat, Maroc Auteur correspondant. Mots clés : Psoriasis ; Hépatite C ; Érythrodermie Introduction.— L’association psoriasis et hépatite C pose un véritable problème de prise en charge thérapeutique pour le der- matologue. Observation.— Une patiente de 44 ans était suivie pour un pso- riasis depuis 18 ans. Dans ses antécédents, on notait l’utilisation anarchique de dermocorticoïdes et du méthotrexate. L’examen cli- nique avait objectivé des lésions de psoriasis en goutte, un ictère conjonctival et des signes d’imprégnation cortisonique. Sur le plan biologique, elle présentait des signes d’insuffisance hépatocellu- laire secondaire à une hépatite virale C active et une insuffisance surrénalienne. Un traitement par bithérapie (interféron et ribavi- rine) et une substitution par hydrocortisone était préconisée. Un mois après le début du traitement, la patiente avait présenté une érythrodermie sèche incitant l’interruption temporaire de la bithé- rapie antivirale. Des séances d’UVB thérapie étaient indiquées. À la réintroduction du traitement, la patiente a eu une aggravation de l’érythrodermie, un œdème généralisé et une pustulose palmoplan- taire, avec fièvre et altération de l’état général. L’arrêt définitif de tout traitement était décidé et la patiente était mise sous émol- lients avec une bonne évolution. Conclusion.— Nous soulevons, à travers cette observation, l’intérêt indiscutable de la réalisation d’un bilan pré-thérapeutique devant tout traitement hépatotoxique, et, les risques d’utilisation irration- nelle des dermocorticoïdes. doi:10.1016/j.annder.2011.09.029 F12 Maladie de Kaposi classique agressive chez un enfant : efficacité du paclitaxel K. Rhissassi a,, F. Hali a , K. Khadir a , N. Benchekkroun b , A. Benider b , S. Zamiati c , H. Benchikhi a a Service de dermatologie-vénéréologie du CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc b Service d’oncologie-radiologie du CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc c Service d’anatomopathologie du CHU Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc Auteur correspondant. Mots clés : Maladie de Kaposi ; Paclitaxel ; Pédiatrie Observation.— Il s’agit d’un garc ¸on de 15 ans qui avait depuis l’âge de 10 ans des plaques violacées des quatre membres. Cinq ans plus tard sont apparues des lésions papulonodulaires angiomateuses à évolution rapide. L’examen montrait un lymphœdème hyperalgique associé à des nodules confluant en placard végétant saignant au contact sur le membre inférieur droit, sans atteinte muqueuse ni adénopathies périphériques. L’état général était altéré. La biop- sie cutanée a confirmé la maladie de Kaposi. L’HHV8était positif. Les sous-populations lymphocytaires et la sérologie HIV étaient négatives. L’exploration radiologique a objectivé des nodules pul- monaires diffus associés à une lacune calcanéenne droite. Une amputation a été indiquée devant l’aspect floride des lésions avec atteinte osseuse et devant la douleur insomniante résistante aux morphiniques. Le paclitaxel a été instauré après amélioration de l’état général. Après 14 cures, l’évolution a été marquée par un affaissement des lésions et la régression des nodules pulmonaires. Le recul actuel est de 7 mois. Conclusion.— La particularité de notre observation réside dans la survenue d’une forme méditerranéenne agressive hyperalgique avec atteinte pulmonaire asymptomatique chez un enfant VIH néga- tif et la bonne réponse au paclitaxel. doi:10.1016/j.annder.2011.09.030 F13 Un nodule cutané infiltré du cuir chevelu révélant un lymphome B lymphoblastique R. Benmously-Mlika a,, H. Hammami Ghorbel a , W. Koubaa b , M. Ben Hmida a , A. Debbiche b , S. Fenniche a , M. Insaf a a Service de dermatologie, hôpital Habib-Thameur de Tunis, Tunis, Tunisie b Service d’anatomopathologie, hôpital Habib-Thameur de Tunis, Tunis, Tunisie Auteur correspondant. Mots clés : Lymphome B ; Lymphome plasmablastique Introduction.— Les lymphomes pré-B lymphoblastiques désignent une prolifération tumorale de haut grade représentant moins de 10 % des lymphomes lymphoblastiques et 5 % des lymphomes malins non Hodgkiniens. Une centaine de cas sont rapportés dans la lit- térature. Nous en rapportons une observation particulière par une révélation cutanée. Observation.— Une enfant âgé de 5 ans consultait pour une tumeur du cuir chevelu associée à des adénopathies cervicales évoluant depuis 1 mois. L’examen cutané révélait un nodule infiltré en dôme, ferme, non fluctuant, érythémateux de 4 cm de grand axe sié- geant au niveau de la région pariétale gauche. L’examen des aires ganglionnaires montrait de multiples adénopathies cervicales volu- mineuses et asymétriques. Le reste de l’examen clinique était sans particularité. L’examen anatomopathologique d’une biopsie du nodule du cuir chevelu montrait dans le derme un infiltrat lymphocytaire diffus fait de lymphocytes atypiques. Cet infiltrat était séparé de l’épiderme par une « grenz zone ». Il n’y avait pas d’épidermotropisme ni d’invasion des structures annexielles. L’étude immunohistochimique montrait des cellules CD10, CD34, CD79a et Bcl2, positives, sans expression de CD3 ou CD20. Les cel- lules néoplasiques exprimaient fortement le Tdt (terminal deoxy nucleotidyl transferase) et le Ki-67. La numération formule san- guine était sans anomalies. La ponction sternale montrait une moelle irritée sans excès de blastes (13—15 %). La ponction lom- baire était normale. L’exploration du cavum était normale. Devant cet aspect clinique, histologique et le résultat des examens complémentaires, nous avons retenu le diagnostic de lymphome pré-B lymphoblastique. La TDM thoracoabdominopelvienne mon- trait des ganglions cervicaux, axillaires et mésentériques et une hépatomégalie homogène à 14 cm. La classification Saint-Jude des lymphomes malins non hodgkiniens conclut ainsi à un lymphome B lymphoblastique stade III. Le patient a rec ¸u 5 cures mensuelles de polychimiothérapie GFALB2001 (Vincristine, Oncovin, Predni- sone, Methotrexate). Une régression totale était obtenue après 12 mois. Discussion.— La classification des lymphomes REAL propose de grouper les lymphomes pré-B lymphoblastiques et les leucé- mies aiguës lymphoblastiques en une entité lymphome/leucémie pré-B lymphoblastique. Notre patient présentait une atteint cutanée cervicocéphalique et ganglionnaire simultanée. Le diag- nostic différentiel inclut les lymphomes T lymphoblastiques, le sarcome d’Ewing. L’étude immunohistochimique redresse le diag- nostic. Chez notre patient, une rémission totale était obtenue au bout d’une année après un protocole de chimiothérapie agressive. doi:10.1016/j.annder.2011.09.031

Psoriasis et hépatite virale C

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. El Meknassi , K. Senouci , B. HassamService de dermatologie et vénérologie, faculté de médecine etharmacie, université Mohamed-V, CHU Rabat, Rabat, MarocAuteur correspondant.

ots clés : Psoriasis ; Hépatite C ; Érythrodermientroduction.— L’association psoriasis et hépatite C pose unéritable problème de prise en charge thérapeutique pour le der-atologue.bservation.— Une patiente de 44 ans était suivie pour un pso-

iasis depuis 18 ans. Dans ses antécédents, on notait l’utilisationnarchique de dermocorticoïdes et du méthotrexate. L’examen cli-ique avait objectivé des lésions de psoriasis en goutte, un ictèreonjonctival et des signes d’imprégnation cortisonique. Sur le planiologique, elle présentait des signes d’insuffisance hépatocellu-aire secondaire à une hépatite virale C active et une insuffisanceurrénalienne. Un traitement par bithérapie (interféron et ribavi-ine) et une substitution par hydrocortisone était préconisée. Unois après le début du traitement, la patiente avait présenté une

rythrodermie sèche incitant l’interruption temporaire de la bithé-apie antivirale. Des séances d’UVB thérapie étaient indiquées. À laéintroduction du traitement, la patiente a eu une aggravation de’érythrodermie, un œdème généralisé et une pustulose palmoplan-aire, avec fièvre et altération de l’état général. L’arrêt définitif deout traitement était décidé et la patiente était mise sous émol-ients avec une bonne évolution.onclusion.— Nous soulevons, à travers cette observation, l’intérêt

ndiscutable de la réalisation d’un bilan pré-thérapeutique devantout traitement hépatotoxique, et, les risques d’utilisation irration-elle des dermocorticoïdes.

oi:10.1016/j.annder.2011.09.029

12aladie de Kaposi classique agressive chezn enfant : efficacité du paclitaxel. Rhissassi a,∗, F. Hali a, K. Khadir a, N. Benchekkroun b,. Benider b, S. Zamiati c, H. Benchikhi a

Service de dermatologie-vénéréologie du CHU Ibn-Rochd,asablanca, MarocService d’oncologie-radiologie du CHU Ibn-Rochd, Casablanca,arocService d’anatomopathologie du CHU Ibn-Rochd, Casablanca,arocAuteur correspondant.

ots clés : Maladie de Kaposi ; Paclitaxel ; Pédiatriebservation.— Il s’agit d’un garcon de 15 ans qui avait depuis l’âgee 10 ans des plaques violacées des quatre membres. Cinq ans plusard sont apparues des lésions papulonodulaires angiomateuses àvolution rapide. L’examen montrait un lymphœdème hyperalgiquessocié à des nodules confluant en placard végétant saignant auontact sur le membre inférieur droit, sans atteinte muqueuse nidénopathies périphériques. L’état général était altéré. La biop-ie cutanée a confirmé la maladie de Kaposi. L’HHV8 était positif.es sous-populations lymphocytaires et la sérologie HIV étaientégatives. L’exploration radiologique a objectivé des nodules pul-onaires diffus associés à une lacune calcanéenne droite. Une

mputation a été indiquée devant l’aspect floride des lésions avectteinte osseuse et devant la douleur insomniante résistante auxorphiniques. Le paclitaxel a été instauré après amélioration de

’état général. Après 14 cures, l’évolution a été marquée par unffaissement des lésions et la régression des nodules pulmonaires.e recul actuel est de 7 mois.

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13n nodule cutané infiltré du cuir chevelu révélantn lymphome B lymphoblastique. Benmously-Mlika a,∗, H. Hammami Ghorbel a, W. Koubaa b,. Ben Hmida a, A. Debbiche b, S. Fenniche a, M. Insaf a

Service de dermatologie, hôpital Habib-Thameur de Tunis, Tunis,unisieService d’anatomopathologie, hôpital Habib-Thameur de Tunis,unis, TunisieAuteur correspondant.

ots clés : Lymphome B ; Lymphome plasmablastiquentroduction.— Les lymphomes pré-B lymphoblastiques désignentne prolifération tumorale de haut grade représentant moins de0 % des lymphomes lymphoblastiques et 5 % des lymphomes malinson Hodgkiniens. Une centaine de cas sont rapportés dans la lit-érature. Nous en rapportons une observation particulière par uneévélation cutanée.bservation.— Une enfant âgé de 5 ans consultait pour une tumeuru cuir chevelu associée à des adénopathies cervicales évoluantepuis 1 mois. L’examen cutané révélait un nodule infiltré en dôme,erme, non fluctuant, érythémateux de 4 cm de grand axe sié-eant au niveau de la région pariétale gauche. L’examen des airesanglionnaires montrait de multiples adénopathies cervicales volu-ineuses et asymétriques. Le reste de l’examen clinique était

ans particularité. L’examen anatomopathologique d’une biopsieu nodule du cuir chevelu montrait dans le derme un infiltratymphocytaire diffus fait de lymphocytes atypiques. Cet infiltrattait séparé de l’épiderme par une « grenz zone ». Il n’y avaitas d’épidermotropisme ni d’invasion des structures annexielles.’étude immunohistochimique montrait des cellules CD10, CD34,D79a et Bcl2, positives, sans expression de CD3 ou CD20. Les cel-

ules néoplasiques exprimaient fortement le Tdt (terminal deoxyucleotidyl transferase) et le Ki-67. La numération formule san-uine était sans anomalies. La ponction sternale montrait uneoelle irritée sans excès de blastes (13—15 %). La ponction lom-aire était normale. L’exploration du cavum était normale. Devantet aspect clinique, histologique et le résultat des examensomplémentaires, nous avons retenu le diagnostic de lymphomeré-B lymphoblastique. La TDM thoracoabdominopelvienne mon-rait des ganglions cervicaux, axillaires et mésentériques et uneépatomégalie homogène à 14 cm. La classification Saint-Jude desymphomes malins non hodgkiniens conclut ainsi à un lymphome

lymphoblastique stade III. Le patient a recu 5 cures mensuellese polychimiothérapie GFALB2001 (Vincristine, Oncovin, Predni-one, Methotrexate). Une régression totale était obtenue après2 mois.iscussion.— La classification des lymphomes REAL propose derouper les lymphomes pré-B lymphoblastiques et les leucé-ies aiguës lymphoblastiques en une entité lymphome/leucémieré-B lymphoblastique. Notre patient présentait une atteintutanée cervicocéphalique et ganglionnaire simultanée. Le diag-ostic différentiel inclut les lymphomes T lymphoblastiques, learcome d’Ewing. L’étude immunohistochimique redresse le diag-ostic. Chez notre patient, une rémission totale était obtenueu bout d’une année après un protocole de chimiothérapie

oi:10.1016/j.annder.2011.09.031