Par ses créations, l’Atelier des Friches cherche à interroger les liens entre l’homme et la nature. Le lieu privilégié de ces interventions est l'espace urbain avec un regard particulier sur la nature spontanée en ville. La friche urbaine constitue un lieu d'expérimentation artistique, où art, science et technique se rencontrent pour interpeller le public sur diverses problématiques écologiques et sociétales.

Les actions de l’Atelier des Friches s’articulent autour de trois dimensions, lesquelles sont abordées de manière transversale et complémentaire:

L’artLa nature et l’espace public sont utilisés comme matériaux artistiques. Les oeuvres ainsi créées tentent de proposer une vision décalée sur notre environnement. Elles évoluent en fonction des saisons, du rythme des végétaux et de la ville. L’écologie La dimension environnementale fait partie du processus de création. Les installations intègrent à différents niveaux et dès leur conception, les contraintes écologiques liées aux enjeux environnementaux.

La médiation Les citadins riverains des installations sont invités à participer au processus de création. Les questionnements suscités par les oeuvres invitent au dialogue, à l’échange tant sur les choix artistiques que sur les techniques de mise en oeuvre. Les publics invités sont généralement non initiés à l’art contemporain.

Quand l’art et l’écologie s’associent pour vivre la ville autrement

Dans le cadre de son activité de paysagiste - plasticien, François Wattellier travaille notamment dans le domaine de l’interprétation des paysages et de la nature.Il est souvent confronté à ce constat : la connivence ancestrale entre l’Homme et la plante s’efface peu à peu de notre mémoire et de nos paysages urbains.Pourtant, les plantes sont toujours là, tout près de nous, ces compagnes anciennes, devenues herbes folles. Parfois discrètes, parfois exubérantes, sur un coin de trottoir ou dans un terrain vague, elles nous accompagnent, aujourd’hui comme hier, jusqu’au coeur de nos villes.L’organisation des Promenades Buissonnières, visites guidées à travers la ville, permet de révéler la présence discrète mais tenace de la nature dans les interstices de la ville.Ces visites sont l’occasion de faire découvrir à tous, les plantes vagabondes des bords de chemins, des trottoirs et des terrains vagues.Chacune d’elles raconte en silence, l’histoire des ses voyages, de ses usages passés, de ses petits arrangements avec les rudes conditions urbaines, ainsi que la mémoire encore vive des liens intimes qui nous ont unis à elles pendant des millénaires...

Promenades buissonnièresDécouverte des plantes sauvages urbaines - interstices, trottoirs, friches, délaissés urbains…- depuis 2006

Installation plastique et visites guidées dans le jardin de l’Ecole normale supérieure - lettres et sciences humaines de Lyon - Eté 2007, 2008 et 2009

Le jardin de l’ENS-LSH a été conçu en 2000 par le paysagiste Gilles Clément. Les méthodes jardinières utilisées développent concrètement la théorie du jardin en mouvement. Les trois installations estivales Les Voyageuses ont eu pour objectif de valoriser cette approche du végétal en guidant les visiteurs dans une découverte singulière du lieu. Signalées par une vague de tuteurs rouges, par des sculptures éphémères, ou encore par l’orientation du regard à travers les Fenêtres sur paysages, les plantes sont repérées, leur voyage expliqué, en miroir à la migration des populations du quartier.

Les Voyageuses

Micro-trottoirs est le fruit d’un travail de repérage et de photographie des diverses espèces végétales peuplant trottoirs, caniveaux et pavés des rues de nos villes. Il constitue un répertoire enrichi au jour le jour d’espèces, de comportements, d’aspects de cette végétation et des micro-paysages qu’elle échafaude jusque sous nos pieds…

Micro-trottoirsinventaire photographique des espèces végétales spontanées en milieu urbain

Travail en cours depuis 2006

Festival International des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2006 Céline Dodelin, Matthieu Lanher et François Wattellier

Résumé du texte paru dans Jouer au jardin, catalogue du 15e festival international des jardins de Chaumont sur Loire

Ce jardin est un théâtre, un lieu de rêve et d’illusion, pour se produire sous les lumières ou rester dans l’ombre. Un lieu pour voir et être vu, se mettre en scène ou se dissimuler. Dans une succession de décors et de coulisses, les visiteurs sont invités à devenir acteurs, auteurs, spectateurs…

Les concepteurs ont souhaité que ce jardin vive autant par son décor que par l’inspiration des visiteurs invités à s’y donner en spectacle. Tout jardin n’est-il pas l’incarnation de l’univers personnel, littéraire et fantasmatique de ses visiteurs ?

Jouez… Comme il vous plaira

Installation éphémère avec des élèves de classes de CM2 - Lyon - de 2006 à 2010

Ce théâtre est le premier d’une série de Théâtres végétaux.Il ouvre le parcours investi artistiquement dans le quartier : juste à la sortie du métro, à l’entrée du quartier de Gerland, un petit terrain en friche, délimité par deux murs et s’ouvrant sur les avenues.Les passants l’ont investi, traçant un chemin dans sa diagonale. Au milieu du bâti, la naturereprend sa place : buddléia, peuplier, laitue, sénéçon, misère... L’installation, évolutive sur plusieurs années au gré des saisons et des créations artistiques, est respec-tée par les habitants et les passants. Chacun se l’approprie à sa façon, faisant vivre cet espace comme une respiration au cœur de la ville ».

Le Théâtre sec

Le Théâtre des grimpantes existe sous deux formes, depuis plusieurs années, dans une résidence de travailleurs migrants : - deux fresques ont été mises en place sur une façade du bâtiment. Hautes de 40 mètres, elles mettent en valeur deux plantes grimpantes : le liseron, une des pires «mauvaises herbes» et une courge généreuse. - la création de structures permettant un «jardinage anonyme» des plantations mises en place par l’association.L’objectif du projet est d’impliquer les résidents sur l’aménagement de leur environnement proche, en passant par les culture(s).

Aménagement artistique et écologique d’un rez de jardin Lyon - depuis juillet 2008

Le Théâtre des grimpantes

Aménagement artistique et écologique d’un espace en friche - Lyon - depuis juin 2010La RéserveLa Réserve, ancienne friche au coeur du quartier de Gerland, s’ouvre aujourd’hui à un dialogue entre art contemporain, écologie et citoyenneté.Reflet de l’histoire industrielle du quartier et de son évolution, ce délaissé de 1600m², était devenu une décharge, une zone abandonnée où la nature reprenait petit à petit ses droits, malgré la pollution du sol.

Le projet artistique, dessiné par Céline Dodelin et François Wattellier, permet aujourd’hui aux habitants de se réapproprier cet espace et de participer à l’enrichissement d’un quartier en pleine mutation.

La Réserve devient un lieu de vie ouvert à tous, bucolique, vivant et participatif. Chaque partie du lieu tisse un lien différent avec la nature urbaine : - La Réserve naturelle préserve les plantes spontanées de la friche. Elle est constituée d’une prairie sauvage, de quelques arbustes, d’un milieu plus minéral, mais aussi de tous les hôtes végétaux et animaux qui viennent s’y installer spontanément. - La Réserve artistique expose des installations des artistes, des créations issues des ateliers de pratiques artistiques avec les enfants du quartier. Elle accueille régulièrement des événements artistiques et écologiques. - La Réserve gourmande est dédiée au goût et au partage autour du jardinage. Cette partie se constitue d’un espace de jardin collectif, issue d’une démarche participative avec les habitants.

La Friche Rouge (Villeurbanne - 2011)Un jardin basé sur les dynamiques propres au développement de la friche - Création éphémère (perspective de 10 ans avant rénovation du quartier)

Un jeu sur le temps des plantes qui déploient des stratégies variées pour occuper le plus vite possible le terrain. Les plantes mises en place la première année n’occupent qu’une partie du terrain. C’est au cours des années qu’elles progresseront plus ou moins vite à travers le terrain en y créant petit à petit le jardin.Le quadrillage au sol permettra de mesurer, observer, analyser cette progression.

Installation artistique et écologique - Lyon - projet en cours

Le projet Graines de Lait, débutera à l’automne 2012 et se poursuivra sur plusieurs années. Il a pour objectif de lancer une dynamique pour des jardins à venir. Une dynamique qui se veut tant artistique qu’écologique et citoyenne. Pour cela, Céline Dodelin et François Wattellier, artistes plasticiens à L’Atelier des Friches ont imaginé :

l’aménagement des trois parcelles en projetant l’usage futur des espaces•la création de onze totems, sculptures-nichoirs à abeilles sauvages, installés sur les trois parcelles •des temps forts artistiques et écologiques pour attirer de futurs jardiniers, susciter envies et rencontres •et imaginer ensemble l’avenir de ces lieux.

Pour débuter le projet, une série d’actions s’inspirera de la dynamique de colonisation d’un sol par la végétation avec, notamment une mise en scène de l’arrivée des graines.Ces actions viseront à faire apparaitre le jardin comme apparaissent les friches. La friche est une étape, quimèneengénéralverslaforêt,maisquiseraicidétournéeverslejardingrâceàunemodificationtem-porelle de la succession des séries végétales…

Graines de Lait

Succession des cultures au cours des années, de la friche au potager

Insect[AU]logis Sculptures dans l’espace public - Grand Lyon et Grenoble - à partir de 2012

Quelle place laissons-nous dans nos villes à ces « autres » (plantes ou animaux) avec qui nous partageons l’espace de notre quotidien ?Le projet Insect[AU]logis, se situe dans une réflexion sur la place faite au sauvage dans la ville. Ce projet est né du constat d’un certain décalage existant, aujourd’hui, entre les notions de ville et de nature. La diversité de l’animal en ville reste très peu reconnue et acceptée par les populations urbaines.

C’est vers les insectes, représentants discrets et méconnus de ce « sauvage urbain », que se tourne le projet. Il s’agit ici à la fois de leur fournir un gîte, mais aussi de les rendre visibles et d’interroger la perception que nous en avons.Entre l’art et le nichoir, un terrain d’expérimentation s’ouvre pour des créations plastiques de formes et de tailles variées fonctionnant comme des signes, des repères dans la ville. Les sculptures seront mises en place, de façon plus ou moins discrète, dans les espaces urbains.

Laissez pousser le potage (1ère édition Saint Priest - 2012)

Une intervention proposée dans le cadre du projet Art-limentation développé par le Bidul théâtre.

En complément d’une réflexion sur l’alimentation proposée par le Bidul’ théâtre autour de la pièce Le bal du petit potage, et d’ateliers autour des légumes, Laissez pousser le potage se veut un clin d’œil ludique et décalé sur le thème de la nourriture. Sur une table dressée pour un grand souper, l’ensemble des récipients devient un contenant pour des graines germées qui sont les prémisses des légumes qui formeront plus tard la base de la soupe…

Dresser la table…

Semer…

C’est prêt !