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, Avant que ne se lève l’aube pascale, notre Sœur Beata WINKLER est retournée à Dieu au matin du Samedi saint, pendant que nous chantions le psaume 15. Née le 31 décembre 1923 en Autriche, elle reçut dans sa famille, et en particulier de son père, une formation musicale approfondie. D’ascendance juive, dans l’Autriche occupée par les nazis, elle garda pendant une grande partie de sa vie le sentiment vif de l’humiliation vécue par les siens. Après ses études aux Beaux-arts, elle vint se perfectionner à Paris, et fut logée chez nos sœurs à Vanves. Ell e aima la monastique telle qu’elle la voyait vécue par la Communauté, et demanda à s’y engager. Elle fit sa première profession le 8 décembre 1956. Tout en travaillant aux ateliers du monastère, en particulier à l’Atelier de Vêtements Liturgiques, elle se mit peu à peu à la création de batiks, une technique héritée de l’Inde, à laquelle elle s’était initiée en Autriche. Le renou- veau liturgique entraînant des transformations d’églises et de chapelles, un bon nombre de paroisses et de com- munautés firent appel à Sr Beata, en particulier pour donner vie et beauté aux espaces laissés vides là où on de- vait avancer l’autel. Elle développa son art tout au long des années ; c’est dans les grandes compositions, qu’elle donna toute sa mesure. A Vanves elle s’était initiée à l’orgue ; à Saint-Thierry à partir de 1968 elle commença à accompagner sur la citha- re l’Office en français à ses débuts. Il fallait créer de nouvelles antiennes : à partir de 1971 Sr Beata participa avec joie à l’atelier Victor Martin, ainsi qu’au groupe des chantres, où elle apportait sa compétence et sa grande originalité. La profondeur de sa foi et transparaissait dans ses compositions musicales comme dans la beauté de ses œuvres ; tout venait de l’intérieur.. Elle ne s’attribuait rien de ce qu’elle réalisait : elle en rendait gloire à Dieu tout naturellement Assez souvent portée à se croire persécutée, elle ne fut pas toujours facile… mais sa bonté profonde lui permettait de dépasser ses réactions. Avec une humilité bouleversante, elle acceptait les remarques de ses sœurs sur ses compostions. Elle était toute donnée à sa communauté, aussi bien dans les services quotidiens les plus humbles que dans ses plus belles créations. Elle faisait preuve aussi d’une grande capacité à réjouir les fêtes de la communauté, sachant user du français avec finesse et en mettant son humour dans une fausse « étrangèreté » ! Sa grande joie fut d’aller mettre son art au service de nos monastères de Toffo (Bénin) et de Joffreville (Madagascar). A Toffo, elle dessina les portes de l’église du monastère et créa avec un jeune sculpteur du Bénin un chemin de croix qui s’achève sur un merveilleux Christ ressuscité. Avec le grand âge, elle perdit peu à peu ses repères, et oublia ses craintes. Elle s’abandonna avec confian- ce et témoigna aux personnes qui lui venaient en aide beaucoup de bonté et de joie. Sa capacité d’émerveille- ment s’amplifia et devint un leit-motiv’. La lumière de son regard touchait beaucoup de personnes qui la croi- saient à la chapelle dans les dernières années : elle souriait à tous ceux qui l’abordaient. Sa joie fut notre ré- confort et une invitation à nous émerveiller avec elle Nous rendons grâce pour ce que nous avons reçu d’elle. Nous la confions à votre prière afin que le Seigneur mène à son achèvement ce qu’il a commencé en elle, et vous assurons de notre prière pour vos défunts. Veillée mercredi à 20h15 au monastère. Les obsèques seront célébrées le jeudi 31 mars à 11h00 en la chapelle du monastère. Mère Prieure et la Communauté Monastère des Bénédictines F 51220 St-Thierry Quand Marie courait au tombeau… Hymne de f. David, mise en musique par S. Beata

Quand Marie courait au tombeau… · Avant que ne se lève l’aube pascale, notre Sœur Beata WINKLER est retournée à Dieu au matin du Samedi saint, pendant que nous chantions

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Avant que ne se lève l’aube pascale,

notre Sœur Beata WINKLER est retournée à Dieu au matin du Samedi saint, pendant que nous chantions le psaume 15.

Née le 31 décembre 1923 en Autriche, elle reçut dans sa famille, et en particulier de son père, une formation musicale approfondie. D’ascendance juive, dans l’Autriche occupée par les nazis, elle garda pendant une grande partie de sa vie le sentiment vif de l’humiliation vécue par les siens. Après ses études aux Beaux-arts, elle vint se

perfectionner à Paris, et fut logée chez nos sœurs à Vanves. Elle aima la monastique telle qu’elle la voyait vécue par la Communauté, et demanda à s’y engager. Elle fit sa première profession le 8 décembre 1956. Tout en travaillant aux ateliers du monastère, en particulier à l’Atelier de Vêtements Liturgiques, elle se mit peu à peu à la création de batiks, une technique héritée de l’Inde, à laquelle elle s’était initiée en Autriche. Le renou-veau liturgique entraînant des transformations d’églises et de chapelles, un bon nombre de paroisses et de com-munautés firent appel à Sr Beata, en particulier pour donner vie et beauté aux espaces laissés vides là où on de-vait avancer l’autel. Elle développa son art tout au long des années ; c’est dans les grandes compositions, qu’elle donna toute sa mesure. A Vanves elle s’était initiée à l’orgue ; à Saint-Thierry à partir de 1968 elle commença à accompagner sur la citha-re l’Office en français à ses débuts. Il fallait créer de nouvelles antiennes : à partir de 1971 Sr Beata participa avec joie à l’atelier Victor Martin, ainsi qu’au groupe des chantres, où elle apportait sa compétence et sa grande originalité. La profondeur de sa foi et transparaissait dans ses compositions musicales comme dans la beauté de ses œuvres ; tout venait de l’intérieur.. Elle ne s’attribuait rien de ce qu’elle réalisait : elle en rendait gloire à Dieu tout naturellement Assez souvent portée à se croire persécutée, elle ne fut pas toujours facile… mais sa bonté profonde lui permettait de dépasser ses réactions. Avec une humilité bouleversante, elle acceptait les remarques de ses sœurs sur ses compostions. Elle était toute donnée à sa communauté, aussi bien dans les services quotidiens les plus humbles que dans ses plus belles créations. Elle faisait preuve aussi d’une grande capacité à réjouir les fêtes de la communauté, sachant user du français avec finesse et en mettant son humour dans une fausse « étrangèreté » ! Sa grande joie fut d’aller mettre son art au service de nos monastères de Toffo (Bénin) et de Joffreville (Madagascar). A Toffo, elle dessina les portes de l’église du monastère et créa avec un jeune sculpteur du Bénin un chemin de croix qui s’achève sur un merveilleux Christ ressuscité. Avec le grand âge, elle perdit peu à peu ses repères, et oublia ses craintes. Elle s’abandonna avec confian-ce et témoigna aux personnes qui lui venaient en aide beaucoup de bonté et de joie. Sa capacité d’émerveille-ment s’amplifia et devint un leit-motiv’. La lumière de son regard touchait beaucoup de personnes qui la croi-saient à la chapelle dans les dernières années : elle souriait à tous ceux qui l’abordaient. Sa joie fut notre ré-confort et une invitation à nous émerveiller avec elle Nous rendons grâce pour ce que nous avons reçu d’elle. Nous la confions à votre prière afin que le Seigneur mène à son achèvement ce qu’il a commencé en elle, et vous assurons de notre prière pour vos défunts. Veillée mercredi à 20h15 au monastère.

Les obsèques seront célébrées le jeudi 31 mars à 11h00 en la chapelle du monastère. Mère Prieure et la Communauté

Monastère des Bénédictines F – 51220 St-Thierry

Quand Marie courait au tombeau… Hymne de f. David,

mise en musique par S. Beata