Rachid Arharbi, Eliane Lenoir Et Alii - Recherches Sur Le Quartier Meridional de Banasa

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  • 7/22/2019 Rachid Arharbi, Eliane Lenoir Et Alii - Recherches Sur Le Quartier Meridional de Banasa

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    Dans le cadre du programme approuv par lInstitut National desSciences de lArchologie et du Patrimoine de Rabat et le Minis-

    tre des Affaires trangres franais, portant sur ltude des foursde potiers de Banasa, un sondage a t effectu en -dans lequartier sud, la limite sud-ouest des constructions dgages par lesfouilles des annes -. Ce sondage a dmontr la pertinence desdonnes de la prospection gophysique mene par A. Kermorvanten . Lanomalie dune amplitude exceptionnelle qui a dterminlimplantation du sondage concerne une zone dans laquelle plusieursphases doccupation se succdent de lpoque antique lpoquecontemporaine. Les ateliers de potiers appartiennent la plus an-cienne de ces phases.

    Lextension de la fouille en -de part et dautre du sondageeffectu en -a permis de vrifier les donnes stratigraphiqueset chronologiques obtenues en (FIG. ). Nous avons ainsi pourlinstant isol dix phases doccupation, qui serviront de canevas notrecommentaire.

    * La fouille, sous la direction de R. Arharbi (Direction du patrimoine culturel, Rabat)

    et E. Lenoir (UMRCNRS-ENS), a t mene en collaboration avec M. Ramdani (conser-vateur du site de Banasa), Br. Mlilou (conservateur adjoint, Lixus), S. Crogiez-Ptrequin(Universit de Rouen), Chr. Hamdoune (Universit de Montpellier), Cl. Bray (UMRCNRS-ENS), V. Bridoux, P. Hamamssi, W. Meddah (doctorantes, Universit de Paris I). Letexte de cette communication reflte ltat de la rflexion de tous les membres de lquipesur les travaux en cours.

    . R. ARHARBI, A. KERMORVANT, E. LENOIR, Iulia Valentia Banasa: de la dcouvertedu site aux recherches actuelles, dansActes du Colloque Plus dun sicle darchologie au

    Maroc, Premires Journes Nationales dArchologie et du Patrimoine, Rabat, er-juillet, Rabat , , p. -; R. ARHARBI, E. LENOIR,Les niveaux prromains de Banasa,BAM, XX, , p. -.

    Rachid Arharbi, Eliane Lenoir et alii

    Recherches sur le quartier mridional de Banasa*

    LAfrica romana XVI,Rabat , Roma , pp. -.

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    La phase I: poque postrieure aux fouilles de -

    Un remblai moderne couvre lensemble du secteur. Il sest constitu

    aprs la fouille du quartier sud-ouest, probablement antrieure ,car dans son ouvrage consacr la colonie romaine de Banasa paru cette date, R. Thouvenot signale que le dernier ensemble dgag de cequartier se trouve sur une orientation diffrente de celle des maisonsqui bordent le cardo, et quont t mis au jour un monument pilastreset, en contrebas, des thermes. Le monument pilastres, dont nousavons effectu le relev en , et qui semble tre un important bti-ment public, peut-tre un temple, se situe immdiatement au nord dusecteur fouill. Il est difficile de savoir si les murs qui bordent la fouilleont t exhums ds cette poque. Un rapport de R. Thouvenot, de, indique que la fouille du quartier mridional sest poursuivie aucours de cette anne, mettant en vidence deux niveaux de construc-tions dpoque romaine mal conserves, et fournissant des monnaiesdu Iersicle et dpoque maurtanienne, ce qui incite R. Thouvenot conclure: Nous aurions donc l la partie la plus ancienne de la ville, lacolonie Julienne primitive, encore bien modeste.

    En , ce quartier est, daprs un rapport de M. Euzennat, tou-jours en cours de dgagement: Leffort principal a port en sur lesruines de Banasa [...]. La campagne a t consacre au dgagement duquartier sud de lagglomration, de part et dautre du decumanusre-

    connu en . Sous le niveau romain suprieur, cinq niveaux successifssuperposs sur mtres de hauteur environ ont t retrouvs. Cettepermanence de lhabitat complte les remarques de R. Thouvenot etrenouvelle lhistoire de la cit. Un second rapportde la mme anneindique quautour du marabout de Sidi Bouazza, un remblai dpoquemusulmane, dans lequel le cimetire sest install, a t repr au coursde la fouille. Ce niveau musulman a livr des inscriptions, des mon-naies, de la cramique, des bronzes et divers objets.

    Le mobilier recueilli dans les units stratigraphiques du secteurnord de la fouille actuelle est htrogne. Il est constitu de matriel

    rsiduel dpoque romaine (rares fragments de sigille claire A et de si-

    . R. THOUVENOT,Une colonie romaine de Maurtanie Tingitane, Valentia Banasa(Publication de lIHEM, ), Paris , p. .

    . Rapport de R. Thouvenot, second semestre , sance de la commission de lAfri-que du Nord du avril , BCTH,-, p. .

    . M. EUZENNAT,Rapport sur larchologie marocaine en , sance de la commissionde lAfrique du Nord du mars ,BCTH, -, p. .

    . M. EUZENNAT, Fouilles opres Banasa en , BCTH, -, p. -.

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    gille sud-gauloise ou hispanique, cramique commune africaine un peuplus abondante, amphores Dressel -et Beltran IIB), de matriel plusabondant dpoque prromaine (cramique commune o dominent les

    production de Banasa, fragments damphores Dressel et Dressel ).On remarque que la cramique islamique est quasiment absente. Leslments provenant de la destruction des niveaux romains sont peuabondants (mortier de tuileau, briques, tuiles, enduit peint) et peuventtre considrs comme un matriel rsiduel demeur en place aprs lesfouilles des annes -et perturb par lrosion du terrain.

    La phase II: de labandon du site antique la frquentationdu marabout de Sidi Bouazza (poque islamique rcente)

    La cramique dpoque islamique, dans laquelle de nombreux tessonsde cramique moderne ont t identifis, est trs abondante dans lesunits stratigraphiques appartenant cette phase. Les amphores dpo-que romaine ou prromaine sont rares, alors que la vaisselle dpoqueromaine impriale est bien reprsente: les fragments de cramiqueitalique, sud-gauloise ou hispanique, et de vases paroi fine sont peunombreux, alors que la vaisselle des IIe-IIIesicles domine (sigille claireA, cramique africaine de cuisine). Une quantit notable de pierres, defragments de tuiles, de briques et de tuileau dpoque romaine provien-nent de la destruction des toitures des monuments environnants.

    Lanalyse de ces remblais montre que la zone sud du secteur fouilla t peu touche par les fouilles anciennes. Les matriaux provenantde la destruction des structures romaines sont mls aux tmoins deloccupation dpoque impriale. La proximit du marabout de SidiBouazza, encore trs frquent aujourdhui, explique la prsence dansce niveau de mobilier contemporain, mais il est encore difficile, partirdes fragments de cramique que nous avons identifis comme islami-ques, de savoir si ce remblai ne comporte pas des tmoins plus anciensqui permettraient de dater les dbuts de la frquentation du marabout.De plus, cette zone se situe la rupture de pente du secteur sud, ce qui

    a favoris lrosion des structures et des niveaux les plus rcents.

    La phase III: poque islamique ancienne

    Cette phase regroupe les units stratigraphiques tmoignant dune oc-cupation du secteur une poque antrieure la construction des ma-rabouts et postrieure lpoque romaine, qui se manifeste par deuxcatgories de vestiges: des fosses dans le secteur nord, une canalisation,un sol et des restes dun mur au sud.

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    Dans langle nord-ouest de la zone fouille, une premire fossecirculaire, peu profonde (,m), renferme outre divers matriaux etdes ossements, une anse de cramique glaure verte et reflets m-

    talliques, ainsi quune forme complte dun vase carn en cramiquecommune pte grise, comparable un vase provenant des anciennesfouilles de Banasa. Ce type de vase est connu dans les niveaux almo-hades des fouilles effectues aux abords de la Koutoubia Marrakechet sur le site de Lalla Hnia el Hamria Safi, ainsi que dans les niveauxislamiques de Lixus, o lon trouve des formes similaires de vases in-ciss et peints, et dAzib Slaoui.

    Au nord-est, trois fosses renferment, outre du matriel antique,des fragments de gros tuileau et de petits fragments denduit peint, dela cramique glaure verte et reflets mtalliques, et un fragment de

    cramique peinte glaure marron clair.Au sud, un niveau doccupation est matrialis par des structures en

    place: un sol (US ) de forme approximativement circulaire, fait de bri-ques poses plat dont le module est ,,cm, et de fragmentsde marbre de placage antique blanc, qui voque un support de vasque,complte dune canalisation en tuiles (US ) faites dimbricesembo-tes, prises dans une structure (US ) de gros moellons (FIG. ). Ces

    . Ce vase est conserv au Muse archologique de Rabat.. Nous devons ces renseignements R. Arharbi, qui a particip la fouille de Mar-

    rakech en -et la fouille de sauvetage de Safi en .. M. ATAALLAH, La cramique musulmane paroi fine, incise ou peinte, de Lixus,

    BAM, VII, , p. , pl. II.. A. AKERRAZ, A. ELKHAYARI, Prospections archologiques dans la rgion de Lixus.

    Rsultats prliminaires, dansLAfrica romanaXIII, p. -.

    Fig. : Canalisation et sol dpoque islamique.

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    structures se sont installes sur le support dun sol en mortier hydrauli-que dpoque romaine et sont encore difficiles interprter. La relationentre ces structures et les fosses du secteur nord nest pas tablie. Ltude

    des cramiques islamiques pourra apporter des indications chronologi-ques qui permettront de savoir si les fosses sont contemporaines desstructures, ou leur sont postrieures.

    La phase IV: poque romaine

    Cette phase doccupation dpoque romaine est reprsente par desfosses et par une pice au sol de mortier hydraulique.

    Dans le secteur nord, aucun sol doccupation na t conserv,mais des traces de mortier de tuileau visibles au sommet de la fonda-

    tion du mur US correspondent sans doute un sol. La fondation estconstruite, comme celle du mur US , en moellons de grs irrguliersentasss sur un drain fait de fragments damphores, de briques et detuiles poses de chant en oblique, dans une tranche qui a servi decoffrage; llvation prsente, au sommet de la premire banche, unressaut qui pourrait galement correspondre laccrochage dun sol.La destruction des niveaux dpoque romaine, qui semblent navoirpas t reprs par les fouilles anciennes, peut sexpliquer par la to-pographie, ces structures tant fragilises par leur implantation larupture de pente.

    Il est galement possible que les roccupations postrieures aientfait disparatre ces niveaux. La nature du btiment qui occupait ce sec-teur est actuellement impossible dterminer. Le mur , repr dans lesondage de -, est datable par les fragments de lvres et dansesdamphores Beltran IIB inclus dans le drain de sa fondation. Ce typedamphore est diffus en Tingitane partir de la seconde moiti du Iersicle, et durant tout le IIesicle.

    La datation que nous avions propose nagure pour ce mur dansla seconde moiti du Iersicle demeure possible, mais lensemble cons-titu par les murs , et , qui sont lis, peut aussi bien avoir t

    construit dans le courant du IIesicle. Il semble en effet que la fosse quicontenait un fragment de sigille hispanique continue sous le mur , ceque nous navions pu voir dans le sondage de -.

    La sigille claire A (formes Hayes et Hayes A) dans le sol USconfirme loccupation de cet espace au IIesicle et au dbut duIIIesicle. Nous avons galement recueilli un tesson qui peut appar-tenir un plat de sigille claire D, ce qui indiquerait que le secteura pu tre occup aprs le IIIesicle. Cette hypothse demande treconfirme.

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    Au sud du mur , un ensemble trapzodal dont les murs sontrevtus dun enduit compos de tuileau trs fin, de sable et de chaux,comporte un sol (US ) en mortier hydraulique pourvu dun pais

    solin conserv dans la partie nord de lespace (FIG. ). Ce sol a tdtruit dans la partie sud, o les structures dpoque islamique sesont installes sur la couche de prparation du sol en mortier. Deuxtessons de sigille claire A (formes Lamboglia bet Hayes B) prisdans deux fragments de mortier de tuileau qui ne sont pas en place,mais semblables au sol , permettent de placer la construction decet ensemble, que nous interprtons comme une citerne, lpoquesvrienne.

    Le mur est (US ) est le seul pour lequel il est possible dobser-ver la couche, qui sest constitue partir de lpoque augustenne,

    dans laquelle il a t construit. Ce mur semble construit sansfondation, la partie sud de ce mur, situe un niveau plus bas que lesol sur une hauteur denviron cm, tant construite exactementcomme une lvation et non pas une fondation.

    Le mur est un ensemble complexe constitu dune fondationet dun mur en lvation installs lors dune premire phase, vraisem-blablement celle de construction de la citerne: le mur constituealors le mur sud de cette partie nord de la citerne romaine. Dans lesecteur sud-ouest de la fouille, un mur construit en maonnerie (US), situ dans le prolongement du mur avec lequel il semble tre

    li, a t mis au jour, ainsi quun fragment de sol recouvert denduithydraulique (US ), dont on a les traces daccrochage sur le pare-ment sud du mur , et qui est un niveau plus bas que le sol situ au nord de . Le bord est du sol prsente un solin perpen-diculaire au mur ; ce solin semble tre appuy sur un mur orientnord-sud encore trop peu dgag. Si ce mur et le sol sont en place,ils appartiennent la mme phase que celle du fonctionnement de laciterne. Celle-ci serait alors construite en deux parties au moins et enescalier, avec rservoir accompagn dun bassin ou dun dversoir.Cette interprtation demande tre confirme par la poursuite de

    la fouille, la question de lalimentation en eau du monument restantactuellement sans rponse.La question est de savoir quel type de monument appartient

    cette citerne: le mobilier, outre les lments de construction (bri-ques, tuileau, mortier, verre vitre) et la cramique, prsente unfacis relativement riche: fragments denduit peint blanc, rouge,bleu, fragments de placage de marbre blanc et gris, dont certainsont t remploys pour la construction des structures islamiques.La fouille de ce secteur renseigne sur loccupation historique de la

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    zone proche du rempart de Banasa. Les amnagements romains du

    dbut du IIesicle peuvent tre mis en relation avec les thermes toutproches de la citerne louest, et avec le monument pilastres, quiest probablement un temple, qui jouxte le secteur de fouille au nord-ouest. Il reste dterminer si la priode romaine de fonctionnementdes structures peut tre divise en plusieurs phases.

    La phase pr-romaine au sud du mur nest ce stade de la fouilledocumente par aucune structure, de quelque sorte que ce soit, etprsente un tat et une occupation compltement diffrents du secteursitu au nord du mur .

    La phase V: niveau maurtanien

    Un mur en briques crues, US dorientation nord-sud, dgag surm de longueur, ,m de largeur, conserv sur une seule assise de,m de haut, et un sol en terre battue, couvert dune mince couchede cendres, tmoignent dune occupation domestique au nord-est dusecteur fouill. Le remblai dabandon, perturb par les fosses isla-miques de la phase III, qui couvre le sol, renferme de trs nombreuxfragments damphore Dressel et Dressel , crases sur le sol, de la

    Fig. : Vue densemble du secteur de la citerne.

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    cramique vernis noir, en particulier des productions de Cals, etdes imitations de cramique campanienne caractrises par une pterouge brique dgraissant blanc et par une couverte marron rouge

    reflet mtallique. Le caractre homogne du mobilier recueilli dansce remblai, marqu par une forte prsence des importations italien-nes, renvoie un contexte du milieu du Iersicle av. J.-C. La relationentre le sol et le mur a t perturbe par deux fosses. La premirerenferme trs peu de mobilier ml des sdiments provenant peut-tre dune crue de loued. Elle est probablement contemporaine duremblai dabandon. La seconde fosse contient un mobilier abondant,en particulier des fragments damphore Dressel et Dressel , mls des fragments de matriel plus ancien, amphores Ma-PascualA, cramique ibrique reprsente par un kalathos datable de la

    premire moiti du IIe sicle av. J.-C., des cramiques communes,quelques fragments de cramique peinte, une grande quantit dos-sements animaux et des fragments de briques et de tuiles, intrusionsde niveaux suprieurs dus lrosion du terrain.

    Les espaces sont encore mal dlimits, la fouille nayant dgagquune surface restreinte de cet ensemble, qui semble se composer louest dune pice limite lest par le mur , et dun sol matrialispar une fine couche de cendres repr lest du mur.

    La phase VI: niveau maurtanien

    Un second niveau dhabitat dpoque maurtanienne, antrieur aupremier et nettement distinct de celui-ci, occupe tout le nord de lazone fouille. Il sagit de constructions en brique crue, couvertes declaies de roseaux servant de support une couche dargile mle depaille et dont les murs sont revtus dun enduit fait dargile, de pailleou dautres matires vgtales.

    lintrieur de cette phase, quatre tats successifs ont pu trereconnus: Le plus rcent (tat ) correspond la phase de destruction par

    un incendiede cet espace: les couches correspondant labandon et la destruction contiennent des fragments de charbon de bois, descramiques, en particulier des cramiques produites Banasa, ou desamphores et des ossements brls, mls de la brique crue galementbrle, et recouvrent une couche de cendres trs fines au contact dessols. lest du mur , cette phase est reprsente par un remblai dedestruction renfermant des briques crues brles, des fragments decharbon de bois, des ossements, des amphores et des cramiques deproduction banasitaine, ainsi que des cramiques modeles. louest

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    du mur , cette destruction a t repre en : elle consiste en unamas de briques crues cuit par incendie, des plats complets en crami-que modele et une couche de cendres trs fine au contact du sol.

    Dans le dernier tat doccupation (tat ), lespace tait dlimitpar trois murs, construits en briques crues, contre lesquels sappuie lacouche de destruction. Deux murs dorientation nord-sud constituentrespectivement les limites ouest et est dune pice, tandis quun murdorientation est-ouest, coup par une fosse postrieure mais dont onconserve les traces dans la partie sud-est du sondage, constitue la limitesud de la pice. Au sol de cet tat correspond un seuil, dlimit du ctnord-est par un trou de cm de diamtre rempli de bois carbonis,probablement destin recevoir un gond de porte. Plus au nord lesol contenait des traces de poutres calcines et des ossements. Il peut

    sagir dune autre pice dont on ne connat pas les limites, la fouillenayant pas t suffisamment tendue vers le nord. Dans un tat prcdent (tat ), les murs est et sud ont fonctionnavec un autre mur de briques crues. Ce mur (US ) est de mmeorientation que le mur est (i.e. oriental) de la phase postrieure et demme technique de construction, mais il est lgrement plus en retraitvers lest. Dans cet tat, lespace tait donc quelque peu plus large.On ne connat pas la raison de ce ramnagement partiel. Au nord,lespace augmente galement puisquil nest plus dlimit par le seuilet la porte, mais sa limite nord durant cette phase est inconnue et se

    situe vraisemblablement au-del de la limite nord de la fouille. Le solest constitu langle sud-est de lUS de quelques galets, dunecouche de cendre assez paisse ( cm) surmonte dune fine couchede fragments de bois calcins qui rvlent probablement lexistencedun foyer. Dans un tat encore antrieur (tat ), le fait que le sol sap-puie contre les murs ouest et sud (US ) mais passe sous le mur indique que lespace a fonctionn avec une autre limite lest,actuellement inconnue. Dans lextension sud-est du secteur de fouille,les niveaux islamiques (sol en terre battue et fosse) recouvrent direc-

    tement les niveaux pr-romains. Des structures en briques crues (murUS -et sol US ), dont lorientation et le module sont coh-rents avec ceux du secteur nord-est, appartiennent ltat de la phasemaurtanien . Le matriel recueilli dans lensemble de ces couches,essentiellement des ossements, des cramiques communes et mode-les, des amphores, ainsi que lexistence dun foyer, indiquent quenous sommes en prsence dune occupation domestique relativementpauvre. Lespace tudi est par ailleurs restreint et si nous sommes bienen prsence dun habitat, il est probable quil sagit dune organisation

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    spatiale en enfilade, telle quelle est atteste Tamuda.Une secondepice, situe louest, semble appartenir ce mme habitat mais on neconnat actuellement pas la liaison entre les deux espaces. Le sol de cet

    espace, mis en vidence en et en , est constitu dune couchede cendre trs mince qui sappuie contre le mur US dgag dans lapartie ouest de la zone fouille.

    La fouille de ce secteur apporte des lments intressants sur lar-chitecture domestique dpoque maurtanienne au Maroc. Les fouillesde Tamuda, Zililet Volubilis avaient dj dmontr limportance delutilisation de la brique crue dans les habitats, les soubassements desmurs tant construits en pierre. Banasa on ne relve que lusage degalets, non systmatique, au niveau des fondations. La raret de lapierre dans le Rharb peut expliquer cette diffrence de construction.

    La datation de lensemble est difficile tablir. La prsence prdo-minante damphores de type Ma-Pascual Aet Ma B indique pource niveau une occupation nettement antrieure au Iersicle av. J.-C. Ladestruction ne peut tre date de faon prcise: quelques fragmentsdamphores de type Dressel brls placeraient cette destruction vers lemilieu du Iersicle av. J.-C. au plus tard, et il serait tentant dy voir lin-dice de troubles lis aux guerres civiles. Il nest toutefois pas impossibleque, dans ces niveaux trs perturbs, des intrusions de mobilier appar-tenant la phase V(maurtanien ) se soient produites, car les importa-tions italiennes sont quasi absentes dans la phase VI. La destruction de

    lhabitat de cette phase serait alors antrieure au Iersicle av. J.-C.

    La phase VII: abandon dun atelier de potier et crue de loued

    Sous les niveaux doccupation domestique, un pais remblai consti-tu dargile verdtre, de traces de briques crues effondres et dlitesdont on na pu dterminer lorigine (effondrement du mur ?), peutcorrespondre un niveau de crue. Il sapparente aux remblais situs louest de . La crue semble nanmoins postrieure labandon decet espace.

    . A. ELKHAYARI, Tamuda. Recherches archologiques et historiques, Thse de doc-torat, Universit de Paris , Panthon-Sorbonne, , p. -et -pour lusage de labrique crue; p. -et pour lorganisation des lots.

    . M. LENOIR, Le Maroc, architectures de terre et de bois, dans Actes du econgrsarchologique de Gaule mridionale, Lyon, , DAF, , , p. -; ID. ,Larchitecturede terre dans le Maroc antique (VIIIes. av. J.-C.-Ves. ap. J.-C.), dansLarchitecture en terreen Mditerrane (Rabat, ), Colloques et sminaires de la Facult des lettres et scienceshumaines de Rabat n , Rabat , p. -; ID. ,Dchar Jdid-Zilil. La maison du niveaumaurtanien , BAM , , p. -.

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    La phase VIII: le dpotoir et latelier de potier

    Sous le remblai est apparu un dme constitu de briques crues recuites

    mles une quantit importante de cramiques, en particulier desvases cols moulurs et des rats de cuisson de paroi damphore, ainsique des amphores Ma-Pascual Aet Ma B. Cette couche sappuieau nord-est contre le mur , louest contre le mur . Elle plongeen profondeur vers le nord. La disposition anarchique des briqueset du mobilier cass retrouvs dans ce remblai en forme dme laissepenser quil sagit du dpotoir li latelier de potier dont la limiteorientale correspond au mur . Ce mur, construit en briques crues,a t localis sous le mur , dmont pour permettre la poursuite dela fouille.

    Lespace de forme rectangulaire a t partiellement fouill en-. La fouille de a mis en vidence la paroi orientale, bienconserve, qui a subi laction du feu. Au sud, le parement du murmridional na pas t repr. Le mur , dgag en -, constituela paroi occidentale. Pour connatre la limite nord, la fouille devra sepoursuivre sous le mur .

    La fouille sest droule sur environ un mtre de profondeur laplomb du mur . Sous le remblai alluvionnaire, des lits de briquescrues visibles sur une longueur denviron ,m proviennent de lef-fondrement dune partie de llvation du mur .

    Dans la couche de destruction, une dizaine de briques cruesbrles, conserves en quasi-intgralit, ont t retrouves. Elles ontbascul, comme en tmoigne leur position verticale ou incline; deuxdentre elles ont t retrouves en position verticale contre la paroi dumur (FIGS. -). Dans cette destruction, on peut noter la prsencede poches dalluvions (argile verdtre) et la dcouverte de vases encramique parfois conservs en intgralit, de tonnelets et damphoresde type Ma-Pascual Aet Ma B. Lamas de briques crues cuitespar lincendie stend tout le long de la paroi mais peut tre localisplus prcisment dans langle nord-est de lespace. Du ct sud-est, il

    sagit davantage de morceaux de briques crues brles concasss. Decet amas proviennent tous les objets en fer et en bronze (notammentdes clous) ainsi que la totalit des galets recueillis diffrents niveauxde la destruction dont nous supposons quils servaient viter un re-froidissement trop rapide du four. La paroi sud a particulirement subilaction du feu, comme en tmoignent les morceaux de briques cruesvitrifis dgags cet endroit. Le remblai de destruction repose sur lesol, constitu dargile noirtre sur toute la surface proche du mur .Des traces de poutres calcines ont t retrouves galement proxi-

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    Recherches sur le quartier mridional de Banasa

    mit du mur , et davantage dans la partie sud. Il est actuellementdifficile de dterminer la fonction de ces poutres.

    Les parois orientale, mridionale et occidentale sont renforces parune banquette faite de deux lits de briques crues de cm de largeur.

    Figs. -: Atelier , destruction de mur en brique crue.

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    Rachid Arharbi, Eliane Lenoir et alii

    La chronologie du niveau doccupation domestique maurtanienet celle de la phase dutilisation de latelier doivent tre prcises.Des amphores de type T...., que J. Ramon Torres attribue au IVe

    sicle av. J.-C., sont prsentes dans les remblais qui ont recouvert ladestruction du niveau doccupation domestique (niveau maurtanienphase II, US et ). Ces amphores perdurent selon lauteur dansla premire moiti du IIIesicle. Toutefois, dans les couches de des-truction des niveaux doccupation de la phase maurtanien , onrencontre des amphores de type T....et peut-tre T...., datablesentre la deuxime moiti du IIIeet la premire moiti du IIesicle avantnotre re. Il apparat donc ncessaire de mener une tude approfon-die du matriel, amphores phnico-puniques et cramiques ibriques,retrouv dans ces diffrents niveaux maurtaniens afin dclaircir

    leur chronologie. Cette tude permettra par ailleurs de mieux cernerlvolution des cramiques produites Banasa. En attendant daffinerla chronologie de ces niveaux, il parat raisonnable de proposer unedatation du IIIesicle av. J.-C. pour la destruction de latelier . Dans leremblai de destruction de latelier , une coupe en cramique vernisnoir de type Kouass et le matriel amphorique qui lui est associ ren-voient un contexte du IIIesicle av. J.-C.

    Les amphores de tradition phnico-punique, en particulier lestypes T...., T...., T.... et peut-tre T...., ainsi que lesquelques fragments de cramique ibrique peinte recueillis dans

    lensemble de ces niveaux, confirment la participation de Banasa aucercle du Dtroit et lexistence de liens commerciaux et culturels quilunissaient Gads.

    La phase IX: latelier de potier

    Le sondage effectu en - nous a permis de reconnatre deuxphases antrieures latelier .

    Sous le sol de ce dernier, un remblai homogne dargile verdtretrs sableuse archologiquement strile correspond probablement

    . J. RAMONTORRES,Las nforas fenico-pnicas del Mediterrneo central y occidental(Instrumenta, ), Barcelona , p. : le type T....perdure dans laire du Dtroit

    jusqu la phase media II: -av. J.-C..Ibid., p. et .. On peut ajouter que monnaies de Gads lgende punique ont t retrouves

    Banasa. Cf. J. MARION, Note sur la contribution de la numismatique la connaissance de laMaurtanie Tingitane, AntAfr, , , p. . Aucune monnaie ibrique na t recueillieau cours des campagnes -.

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    Recherches sur le quartier mridional de Banasa

    une crue de loued. Ce remblai de destruction est dat par un fragmentde cramique vernis rouge de type punique, probablement produite Kouass.

    La crue a enseveli les restes dun atelier antrieur, dont la techniquede construction est comparable aux structures de latelier : un murde brique crue de ,m de large, dgag sur m de longde mmeorientation que celui de latelier , mais situ lest de ce dernier, estdoubl dune banquette irrgulire de brique crue, contre laquelle sap-

    puie un sol en lgre pente vers le sud-ouest, constitu dune premirecouche dargile rubfie de cm dpaisseur, qui couvre une couchede tessons de cramique peinte soigneusement disposs en pavement(FIG. ). Plusieurs fragments possdent un dcor gomtrique fait defilets et bandes horizontales de couleur marron rouge sur fond crme.Sous le lit de pose des tessons de cramique se trouvent des carreaux debriques crues qui semblent constituer une prparation de sol.

    Le remblai de destruction qui couvrait ce sol est constitu de bri-ques crues brles, de fragments de bois carbonis, et de tessons decramique, ainsi quune boucle doreille ou de nez en argent, forme

    dune longue tige renfle au centre, recourbe sur elle-mme et auxextrmits enroules en spirale, comparable celles qui furent dcou-vertes par M. Ponsich dans les ncropoles de la rgion de Tanger. Cesanneaux, prsents dans les niveaux du IVesicle Ibiza, Villaricos, Car-

    . Nous ne connaissons ce mur, large de ,m, que sur ,m de long.. M. PONSICH,Recherches archologiques Tanger et dans sa rgion, Paris , p.

    et pl. LI; ID., Ncropoles phniciennes de la rgion de Tanger, ETAM, III, Rabat-Tanger, p. et .

    Fig. : Atelier , sol en tessons de cramique peinte.

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    Rachid Arharbi, Eliane Lenoir et alii

    thage, perdurent jusquau IIIesicle. Dans ce mme niveau, la fouillea rvl la prsence de poterie tourne, sche mais non cuite, dunfragment dune petite meule en grs coquillier compose dune partie

    plane et dune partie en demi portion de cercle, et dun galet amnagen outil, portant lune de ses extrmits des traces de percussion, quiconstituent autant dindices dune activit artisanale antrieure late-lier , mais dont la datation na pu encore tre prcise.

    La phase X: destruction dun troisime atelier?

    Sous le sol de briques crues de latelier , un remblai contient des cen-dres et des nodules dargile brls mls des fragments de cramiquepeinte, mais dont la pte prsente des diffrences sensibles avec celles

    du niveau prcdent. Un petit vase panse ovode, dont la partie inf-rieure a t retaille la lame, est lobjet le plus complet de ce niveau.Aucun lment de chronologie absolue nexiste pour ce niveau dontnous supposons quil sagit de la destruction dun four.

    La reprise de la fouille mene de faon plus extensive dans le sec-teur du sondage de -a sensiblement enrichi notre connaissancede loccupation du site.

    Des indices dune occupation islamique ancienne, antrieure linstallation des marabouts, avaient nagure t dcels grce uneexpertise de cramiques vernisses provenant des fouilles anciennes,

    faites la demande dE. Lenoir par lquipe de P. Cressier au Musearchologique de Rabat. Nous avons pu constater, dans les rserves duMuse archologique de Rabat, la prsence dans le mobilier provenantdes fouilles anciennes de Banasa de vases connus sur diffrents sitesdpoque almohade. La dcouverte de cramiques dpoque almohadedans lune des fosses au nord-ouest du chantier confirme les rsultatsde cette expertise. Les structures mises au jour dans la partie sud duchantier ne sont pas encore datables, un examen plus pouss des cra-miques savrant ncessaire. Nous avons toutefois la preuve que le sitea t occup lpoque mdivale, et nous esprons pouvoir prciser

    par la suite la nature de cette occupation. La phase doccupation ro-maine est reprsente par une citerne, la premire connue sur le sitepour lequel les documents concernant les installations hydrauliquessont rares. Entre le niveau dpoque impriale et la fin de lactivit desateliers de potiers, nous avons pu reconnatre plusieurs niveaux doc-cupation domestique, qui attestent lexistence de contacts de Banasaavec le monde ibro-punique, puis avec lItalie, avant la fondationcoloniale.

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    La ville de Lixusest installe sur la rive droite de loued Loukkos , km environ de lestuaire dbouchant sur lOcan Atlantique. Le

    fleuve navigable, serpentant au pied de la colline, alimente les maraissalants qui jourent un rle important dans lconomie de la ville,dote dusines de salaison ds le Iersicle av. J.-C. Cest lun des raressites du Nord du Maroc qui offrent une occupation continue depuislAntiquit jusqu lIslam.

    Situ sur la partie sud de lperon de Tchemmich, le quartier ditdes temples occupe un lot, implant sur une pente incline du nordvers le sud et parseme daffleurements rocheux. Il est flanqu de fa-laises louest et la dclivit est assez forte vers lest. Ce relief pentu,remani et transform en terrasses lors des occupations successives,

    est lune des contraintes urbanistiques de ce quartier et de lensembledu site deLixus. Ce secteur se prsente comme un complexe composddifices enchevtrs dont la chronologie et lidentification de chacunde ses lments restent dterminer. Cest galement la plus grandezone fouille du site (m est-ouest sur m nord-sud). Son tudepermet dexaminer lvolution et la chronologie de la ville, devenuecolonie romaine sous Claude (Pline lAncien, nat., , ). Ce fut lun descentres monumentaux de la ville, mme si lhypothse de lemplace-ment du forum propose nagure, propos des difices C et D, parC. L. de Montalbn, a t carte par M. Ponsich.

    . Il nexiste pas dacropole ou de plateau naturel; lamnagement est artificiel, contraPONSICH(), p. ; ID.(), p. fig. : le plan topographique de G. Gallot ne donneaucune altimtrie des parties fouilles.

    . Nous avons repris la numrotation des difices et des pices, attribue par PONSICH(), p. , fig. , en la compltant, et celle des citernes de KHATIB-BOUJIBAR(),p. , fig. .

    . Hypothse reprise par CHATELAIN (), p. -; TARRADELL (), p. -;EUZENNAT(), p. , pl. IV.

    . PONSICH(), p. .

    Vronique Brouquier-Redd,Abdelaziz El Khayari, Abdelfattah Ichkhakh

    Lixus, de lpoque phnicienne la priode mdivale:

    le quartier dit des temples

    LAfrica romana XVI,Rabat , Roma , pp. -.

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    Vronique Brouquier-Redd, Abdelaziz El Khayari, Abdelfattah Ichkhakh

    Ce quartier a connu une occupation humaine permanente depuisle VIIIesicle av. jusquau XIVesicle ap. J.-C. Ainsi, ds sa fondation,ltablissement deLixusstend sur la colline. Ltat actuel montre un

    corch de cette volution de lurbanisme dont les limites ne sont pasconnues, sauf louest (FIG. ). Sur ce ct, un rempart, remani plu-sieurs reprises et doubl par un corridor, le cerne. Une autre enceinte,dote de deux tours saillantes, barre le secteur nord; elle recouvre enle coupant ldifice H, compos dun portique en hmicycle et dunecour. Une vaste zone non fouille stend au nord, entre ldifice G etla maison de Mars et Rha, en particulier, louest de ldifice H. Leslimites est et sud ne sont pas discernables, ces deux zones nont tque partiellement dgages. Au nord-ouest, les vestiges dune maisonmusulmane patio N, associe un hammam aliment par la citernescellent un difice G, dot dun portique curviligne au nord et duneabside plate au sud. Ce btiment est superpos un difice K recou-vrant une structure antrieure L. Au nord-est, un ensemble thermal Jest li ldifice H et la cour I qui empite sur lextrmit ouest deldifice E, longue salle deux nefs pourvue dexdres axiales et lat-rales. Un sanctuaire F condamne la citerne ; il comprend un portiquesur trois cts, une exdre au nord et un temple au sud, occupant lapartie centrale sud de lespace dgag. Il est flanqu louest dunensemble de pices et de cours pristyle (annexes) qui est super-pos des structures plus anciennes, vraisemblablement des maisons,

    comme lattestent les constructions dgages au sud par les archolo-gues espagnols C. L. de Montalbn et M. Tarradell. Borde par une ruenord-sud, une srie de btiments (A, B, C et D), orients lest, restau-rs plusieurs fois, slve le long du pribole oriental du sanctuaire F.Plus lest, un difice P de plan allong trois nefs, termin par uneabside et identifi une mosque, est orient nord-ouest/sud-est.

    Il est difficile de dresser le schma volutif de ce quartier en rai-son de plusieurs obstacles. La complexit des structures est due uneoccupation ininterrompue de la zone jusquau Haut Moyen-Age. Lemauvais tat des vestiges dgags rsulte des fouilles discontinues ef-

    fectues lors de campagnes diffrentes par C. L. de Montalbn entreet (maison pr-romaine O au sud-ouest, thermes J et courI, difices C et D, mosque P, maison islamique N, habitat arabe), parM. Tarradell de (maison O), par M. Tarradell second par

    . Il nest pas limit au port ou la pente infrieure, contraNIEMEYER(), p. etp. fig. .

    . Cette maison, fouille par C. L. de Montalbn et rtudie par TARRADELL(),p. -, lam. -et archives indites, est dsigne par la lettre O.

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    Lixus, de lpoque phnicienne la priode mdivale

    M. Ponsich de (difices A, B, C, D) et de M. Ponsich de (difices E, F, G, H, J, citerne , mosque P, habitat arabe).Les fouilles nont laiss quun squelette architectural aux fondations

    apparentes, sans liaison stratigraphique et sans sol. La restauration desstructures visant amliorer la visite, effectue par M. Ponsich, oblit-re considrablement des pages de lhistoire du quartier. lexceptionde ldifice E, aucun plan de dtail retraant lvolution architecturalena t publi; aucune coupe stratigraphique nillustre la publicationprliminaire du quartier.

    Nanmoins, le travail mritoire de M. Ponsichpermet aujourdhuidavoir une ide globale sur cet ensemble architectural dont lvolu-tion chronologique suscite encore des jugements parfois controversset trs discuts. Les recherches de ces deux dernires dcennies ont

    contribu redresser les constats chronologiques proposs, notam-ment celles de R. Rebuffat, H. G. Niemeyer, M. Lenoir, E. Le-noiret M. Habibi, en se basant essentiellement sur la relecture et larinterprtation des conclusions de M. Ponsich ou sur le rexamen dumatriel issu de ses sondages. Mais, nos connaissances restent, malgrtout, infimes si nous tenons compte de lampleur des interrogations etdes lacunes historiques.

    Les travaux de terrain entrepris de par une quipemaroco-franaiseont permis de reconsidrer lvolution du quartier

    . Les photographies ariennes publies par TARRADELL(), lam. , date non pr-cise, et par PONSICH(), p. , pl. Ien , p. , pl. VIsans doute en , illustrent ledroulement des fouilles du quartier. Voir aussi KHATIB-BOUJIBAR(), p. -, fig. ,pl. .

    . M. Ponsich (en particulier ) prsente dautres propositions chronologiques etde nouvelles suggestions didentification dans ses diffrents articles. Voir les plans den-semble de PONSICH(), p. -, fig. -.

    . REBUFFAT(). Ce compte rendu rsume la problmatique du quartier et donneun tableau chronologique qui synthtise les principales datations des difices proposespar M. Ponsich.

    . NIEMEYER(), p. -, -: difice H.

    . LENOIRM. (), p. -: difices F et G. La rinterprtation de M. Lenoir, propos de la localisation du bassin de ldifice G, ne correspond pas la description deM. Ponsich, ni aux vestiges conservs in situ.

    . LENOIRE. (), p. -et p. : enceintes; EAD. (): enceintes et thermes J.. HABIBI(), difice H. Ce chercheur (), p. -, a repris ltude du matriel

    des fouilles antrieures du quartier des temples et effectu un sondage indit dans la ci-terne .

    . Lquipe maroco-franaise de recherches sur les monuments religieux du Marocantique, sous la direction de A. El Khayari, enseignant-chercheur l INSAPet de V. Brou-quier-Redd, charge de recherche au CNRSet allocataire de recherche du Ministre fran-ais des Affaires trangres, tait compose, sur le terrain, de A. Ichkhakh, conservateur

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    Vronique Brouquier-Redd, Abdelaziz El Khayari, Abdelfattah Ichkhakh

    en sappuyant sur ltablissement dun nouveau plan architectural, lerexamen et lanalyse des structures, les types dappareil, lorientationet les rsultats des sondages stratigraphiques. Le thme de notre re-

    cherche sur ltude des monuments religieux de Maurtanie tingitaneincluait le rexamen de toutes les constructions du quartier des templesdeLixus. En raison de leur imbrication, il tait ncessaire de reprendrelexamen de lensemble du quartier, mme si les dlais impartis (troiscampagnes) ne nous ont pas permis dtendre nos recherches. Un cer-tain nombre de rsultats ont t obtenus, rpondent partiellement auxquestions souleves, et en posent de nouvelles.

    Le schma volutif que nous pouvons proposer peut tre divis ensix grandes phases.

    Phase : structures phniciennes(VIIIe-premire moiti VIIesicle av. J.-C.)

    la premire occupation du secteur correspondent deux structures A etL dont la signification architecturale ne peut tre dtermine (FIG. ).

    Ldifice A, oblitr par les constructions ultrieures, dorientationest-ouest, ne conserve que quelques pans de murs rguliers faits depierres quadrangulaires et de blocs mgalithiques qui peuvent bientre les fondations dun btiment dont les limites est et nord ne sontpas discernables. Le nettoyage, entrepris aux alentours immdiats, a

    livr un matriel archologique synchrone datable de lpoque phni-cienne (VIIIe-premire moiti du VIIesicle av. J.-C.).

    De forme rectangulaire, la structure L a t dcouverte en sous ldifice K, dans les strates profondes du sondage . Le matrielcorrespondant, dont une forte quantit de cramique modele, asso-

    lInspection des monuments historiques et des sites archologiques dEssaouira, M. Alilou,dessinateur de la conservation de Volubilis, C. Lefevre, architecte (qui ont assur les relevsarchitecturaux), H. Hassini, conservateur du site deLixus, B. Mlilou, conservateur-adjointdu site de Lixus, A. Gelot, technicien de fouilles, A. Malo, doctorante lUniversit de

    Paris I, A. Bouhya, laurat de lINSAP. J. Alexandropoulos, professeur lUniversit deToulouse et F. Poupon, doctorant lUniversit de Tours sont associs aux tudes de ma-triel. Partenaires: Institut National des Sciences de lArchologie et du Patrimoine (INSAP,Rabat), Direction du Patrimoine Culturel (Rabat), Ministre franais des Affaires trang-res (Paris, Sous-Direction des Sciences Sociales, Humaines et de lArchologie et Rabat,Service culturel, scientifique et de coopration), UMRCNRSENSParis-Ulm, rseau inter-universitaire dtudes africaines (EPHEParis). Lautorisation de travailler sur le terrain quela Direction de lINSAPnous a accorde a permis la comprhension de cet pineux dossier.

    . PONSICH(), p. -..Ibid., p. fig. . Ldifice K correspond au monument A sous ldifice G dcrit

    par PONSICH(), p. -, fig. qui a numrot deux btiments avec la mme lettre.

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    Fig. : Plan du quartier des temples de Lixus, des structures et niveaux phniciens(phase , projet temples).

    structures phniciennes

    niveau phnicien

    A

    L

    N

    m

    s -

    s

    s

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    Vronique Brouquier-Redd, Abdelaziz El Khayari, Abdelfattah Ichkhakh

    cie de la cramique engobe rouge, appartient lui aussi la priodephnicienne.

    Au sud-ouest du quartier, sous la cour ddes annexes de ldifi-

    ce F, un niveau du sondage est caractris par une forte prsence dela cramique phnicienne engobe rouge, despithoiet des cruches detype Cruz de Negro, fabriqus la mme poque.

    Phase : poque punico-maurtanienne(IV-IIIesicles av. J.-C.)

    La phase punico-maurtanienne est reprsente en stratigraphiepar un important mobilier rsiduel datable des IV-IIIe sicles av.J.-C. Dans diffrents points du quartier, les couches stratigraphi-

    ques ont livr des fragments de cramique attique et un matrielamphorique qui attestent loccupation de la zone durant cette p-riode. Ainsi quatre fragments de cramique vernis noir attique,proviennent des couches du sondage sous ldifice G, parmiles rares endroits o nous avons observ, en dpit des boulever-sements, des niveaux antrieurs au Iersicle av. J.-C. louest, lesondage , implant dans lexdre semi-circulaire nord-ouest deldifice E, a livr un cinquime fragment, dans un contexte rcentde la deuxime moiti du Iersicle av. J.-C.

    Phase : poque maurtanienne

    La phase maurtanienne peut tre subdivise en deux tats (FIG. ).Ltat se caractrise par lmergence dun vritable quartier

    compos vraisemblablement de maisons, dont seule la maison O a tdgage, dune citerne et des difices K, E, B et C. Dorien-tation est-ouest, cet ensemble devait tre entour dune enceinte, dumoins louest, paralllement la faade occidentale de ldifice K.Ldifice E et la citerne sont implants selon une orientation sud-

    . TARRADELL(), p. -; PONSICH(), p. , fig. , publie un plan partiel de lamaison fouille au sud-ouest; il nen donne aucune description. Au moins une autre mai-son plus au nord est recouverte par les btiments annexes de F; ses murs ont empchleffrondrement du sol des pices.

    . PONSICH(), p. -, fig. ; KHATIB-BOUJIBAR(), p. -, fig. -.. Sur ldifice C, voir BROUQUIER-REDD, ELKHAYARI, ICHKHAKH(sous presse).. Cette enceinte est date de la seconde moiti du IIesicle av. J.-C. par TARRADELL

    (), p. . Ce paralllisme entre le rempart occidental et ldifice K avait t remarqupar REBUFFAT(), p. . Voir aussi BEHEL(), p. -; LENOIRE. (), p. -.

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    Lixus, de lpoque phnicienne la priode mdivale

    est/nord-ouest. Les sondages effectus dans ces diffrents btimentspermettent de dater cet tat de la premire moiti du Iersicle av. J.-C.,et on ne peut gure remonter aprs -daprs les rsultats du sondagede ldifice E. En ce qui concerne la chronologie de la citerne ,

    Fig. : Les structures maurtaniennes du quartier des temples deLixus (phase ,projet temples).

    N

    H

    J

    K

    O

    Citerne

    B

    D

    E

    C

    s

    m

    tat

    tat

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    M. Habibia pratiqu un sondage, dans le sol en mortier de tuileaude celle-ci, qui lui a permis de proposer lpoque augustenne, plusprcisment la fin du Iersicle av. J.-C. Or, le matriel archologique

    renvoie plutt un contexte dat de -, notamment les fragmentsdamphore de types Dressel et Dressel et la cramique vernis noirA et B. Cette datation est corrobore par labsence totale de cramiquesigille italique.

    Datable de lpoque dAuguste ou de Juba II, ltat a connuessentiellement ladjonction de ldifice communment appel Het de ldifice pr-thermal J. Au sud-est du secteur, les deux picesallonges, prcdes dun avant-corps (vestibule) et dun escalier deldifice D, sont construites sur la partie nord du btiment B; leurfaade est oriente lest. Sous le podium du temple F subsistent

    encore des murs dont le prolongement se retrouve plus louest, enplein milieu de la citerne dj dsaffecte. Ces ajouts nont modifique partiellement le schma urbain de lpoque prcdente. Ainsi lesdifices antrieurs ont continu tre occups comme en tmoigne lamaison O. En effet, le sondage E, effectu par M. Tarradell en dans la pice , sous le sol en mortier de tuileau, a livr des fragmentsde cramique sigille italique datable entre la fin du Iersicle av. J.-C.et le dbut du Iersicle ap. J.-C.

    Phase : poque romaine

    la phase romaine correspond un changement notable du paysageurbain et comprend au moins deux tapes essentielles.

    La premire tape (FIG. ) est une vaste opration urbanistiquecaractrise par lexpansion du quartier et le remodelage du terrainautour des nouveaux difices F, G et M et des annexes de F. Cer-tains btiments de la phase antrieure ont t dsaffects (la citerne ,les difices E, K et la maison O qui devait tre recouverte par les an-nexes de F) alors que dautres ont subi des modifications profondes(les thermes J, les difices D et C). Le rempart occidental est en partie

    reconstruit daprs les similitudes de technique de construction avec

    . HABIBI(), p. -.. La chronologie, avance par M. Ponsich, avait t dj discute par N IEMEYER

    (), p. -. Cette datation de ldifice H, dj propose par HABIBI(), a t vri-fie par deux nouveaux sondages.

    . TARRADELL(), p. -.. Archives indites de M. Tarradell. Le matriel a t tudi par HABIBI(), p.

    -; ID. (), p. .. Sur le sanctuaire F, voir BROUQUIER-REDD, ELKHAYARI, ICHKHAKH(sous presse).

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    Lixus, de lpoque phnicienne la priode mdivale

    ldifice G. Les recherches stratigraphiques et chronologiques permet-tent de placer cette phase la deuxime moiti du Iersicle ap. J.-C.Nous ne citerons que lexemple de la datation de ldifice F qui reposesur le matriel archologique issu de la condamnation de la citerne .

    Fig. : Le projet architectural de la seconde moiti du Iersicle ap. J.-C. (quartierdes temples deLixus, phase , projet temples).

    N

    H

    G

    annexes

    F

    B

    D

    C

    IM

    l

    e

    m

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    Rappelons ici que cette citerne a t compltement scelle au momentde la construction de ldifice F et de ses annexes. Les fossiles direc-teurs les plus rcents fournis par ce comblement, notamment de la si-

    gille hispanique attribuable la forme et un fragment de la sigillesud-gauloise marbre, renvoient un contexte de la deuxime moitidu Iersicle ap. J.-C., plus prcisment la priode flavienne.

    Plus tard, aux IIe et IIIe sicle ap. J.-C. (FIG. ), le quartier subitdes remaniements et des modifications qui nont gure affect le plandensemble de la zone, lexception de ldifice H qui semble djabandonn. Certains remaniements ont pu tre dats, en particu-lier le comblement du bassin du premier frigidariume, install dansla pice des thermes J au dbut du IIesicle, et par consquent latransformation de la pice e en apodyterium. On peut situer la mme

    poque la construction du bassin pdu second frigidarium d. Leschangements ont touch galement la distribution interne des dificessuite la condamnation de certaines portes, en particulier dans lespices annexes du sanctuaire F. Une aile e et une cour pristyle dsont rajoutes cet ensemble. Des soubassements en grand appareilsont placs dans ldifice M. La cour nord du portique curviligne deldifice G est ferme par un mur rectiligne. La pice circulaire occi-dentale k ouvrant sur lapodyteriume est construite dans les thermes J.Ldifice C est compartiment au moment de la rfection du priboleoriental de ldifice F.

    Phase : poque tardive(IV-Vesicles)

    Les traces de loccupation, datable des IV-Vesicles, ont d tre sacri-fies lors des fouilles de nos prdcesseurs dans le but datteindre les ni-veaux les plus anciens. Dans certains cas, plus prcisment au momentde la construction de la maison N (cf. infra, phase ), on a d nivelerle secteur de ldifice G. Il en rsulte que les murs sont tous conservs une hauteur constante. De mme, le mauvais tat de conservation du

    secteur ne permet pas disoler tous les changements intervenus durant

    . HABIBI(), p. -.. M. Ponsich ne dcrit, ni ne signale sur les plans, des structures postrieures dans

    cette zone.. Ces nouvelles donnes modifient lvolution de M. Ponsich, rexamine par LE-

    NOIRE. (), p. , fig. , et THBERT(), p. -, pl. CXXIII.. Certains bouchages ne sont pas signals par M. Ponsich, dautres sont attribus

    une poque plus tardive (), p. , fig. .

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    cette phase, il nen reste que quelques indices et des vestiges pars quitmoignent de la frquentation de la zone(FIG. ). Certains btimentsont continu tre utiliss en particulier les thermes J, car la nouvelleenceinte nord effectue un dcrochement pour contourner le bassin p

    . Lhypothse de linstallation dun camp militaire dans le quartier des temples,propose par HALLIER(), p. -, fig. -, ne repose que sur des prsomptions.

    Fig. : Les remaniements des II-IIIesicles ap. J.-C. du quartier des temples deLixus (phase , projet temples).

    a

    G

    M

    k e dJ

    C

    F

    de

    annexes

    N

    m

    remaniements II-IIIesicles

    p

    Iersicle

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    Fig. : Le quartier des temples deLixusaux IV-Vesicles ap. J.-C. (phase , projettemples).

    Rempart

    bassin

    g

    J

    d

    I

    l

    F

    d

    annexes

    a

    G

    bassin

    N

    I-IIIesicles

    IV-Vesicles

    p

    P

    m

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    dufrigidarium d. Ce rempart, de ,m m de large avec deux tourssaillantes, de forme carre, constitu de matriaux de remplois et ta-bli sur un important remblai, est construit au nord du quartier afin de

    rduire le primtre urbain. Lenceinte romaine occidentale est rema-nie avec les fts des colonnes du portique de ldifice Gqui reoitladjonction de deux bassins. Certaines portes, en particulier la portePdu couloir g menant ldifice G, sont condamnes. Les portiquesdu sanctuaire F, les portiques a et d des annexes de F, les pristylesI et l des thermes J sont dmonts; des murs barrent les galeries ouferment les colonnades. Il est vrai que, sagissant de cette priode, lemobilier archologique, en particulier la cramique, ne manque pas,mais dpouill de son contexte, il na quune valeur indicative.

    Aucun btiment dpoque palochrtienne na t identifi. Il con-

    vient de souligner labsence de niveaux et de structures bien dats desVI-XIesicles entre les phases et comme sur lensemble de la ville.

    Phase : poque mdivale(XII-XIVesicles)

    Les fouilles des annes ont fait disparatre une grande partie des tra-ces qui pourraient nous renseigner sur la dernire occupation du quartier,cependant deux ou trois tats peuvent tre distingus (FIG. ). De cettelongue phase, nous ne disposons que de peu de documents graphiques

    qui ne contribuent gure la comprhension du passage de la cit antique(Lixus) la ville mdivale (Tchoummich des auteurs arabes). Il est vrai

    . Edifi la fin du IIIesicle ou durant le IVesicle selon TARRADELL(), p. ,-. Dat du dernier tiers du IIIe sicle par REBUFFAT (), p. , suite au retrait delautorit romaine du sud de la province de Maurtanie tingitane aprs , cf. LENOIRE. (), p. ; AKERRAZ(), p. -. Daprs ltude de la cramique, VILLAVERDEVEGA(), p. et n. , propose une datation entre et . Aucun nouveau son-dage na t entrepris pour prciser la datation.

    . PONSICH(), p. -, attribuait tort ces colonnes ldifice K.

    . JODIN, PONSICH(et ).. Cf. infra.. Observation dj faite par PONSICH(), p. . Aurei de Lon et de Justinien

    trouvs Lixuscf. PONSICH (), p. , qui cite MATEUYLLOPIS (); VILLAVERDEVEGA(), p. . Voir TARRADELL(), p. -; PONSICH, TARRADELL(), p. .

    . PONSICH(), p. , fig. , p. , fig. , p. , fig. . complter par le planen couleurs des diffrentes phases tabli par M. Ponsich et M. Tarradell et reproduitdans ARANEGUIGASC(), p. fig. , et par dautres plans indits des archives de M.Tarradell.

    . ELBEKRI(d. de Slane), p. cit par EUZENNAT(), p. et REBUFFAT(),p. .

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    Vronique Brouquier-Redd, Abdelaziz El Khayari, Abdelfattah Ichkhakh

    Fig. : Les constructions mdivales du quartier des temples deLixus (phase , projettemples).

    N

    vestiges antrieurs rutiliss

    fosses mdivales

    N

    P

    m

    tat mdival

    tat mdival

    citerne

    citerne

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    que les sources arabes nont pas manqu de souligner limportance de lag-glomration, qui a d garder son dynamisme antrieur, mais les lacunes delinformation et de la recherche ne permettent pas de retracer le schma

    volutif du quartier et encore moins de la ville.En effet, lchelle du quartier, toutes les structures ont t d-

    montes, sans la moindre analyse, lexception de la mosque P et lamaison N, cour centrale entoure sur deux ailes de pices dhabita-tion et lest de thermes privs aliments par une citerne . Ces deuxunits pargnes par les premiers investigateurs ne peuvent fournirquune ide incomplte de cet urbanisme.

    Ldifice cultuel, de plan rectangulaire, identifi comme une glisechrtienne par M. Ponsich, avait t initialement considr, avec raison,comme une mosque par C. L. de Montalbn. Sa date de construction

    reste prciser puisque les donnes disponibles ne permettent pas deproposer une datation fiable. Quoiquil en soit, la mosque, les structuresdhabitat ayant la mme orientation et la mme facture, et la maison Nse compltent et doivent appartenir un mme schma urbain.

    Le plan que nous proposons pour les structures de cette phasetraduit une certaine unit et implique la prsence dun urbanisme ra-tionnel oblitr une poque sensiblement ultrieure. En effet, cesvestiges ont t dsaffects par des fosses-dpotoirsqui sont mettre

    . PONSICH(), p. -, pl. XXXIX, fig. : orientation errone. La citerne nefigure pas sur ce plan de dtail; elle figure sur les plans des thermes J et des vestiges delpoque chrtienne (ibid., p. , fig. , p. , fig. ).

    . PONSICH(), p. -. REBUFFAT(), p. , retient lide dune transforma-tion dun btiment plus ancien en mosque. VILLAVERDEVEGA(), p. -et n. ,fig. , date sa construction, daprs le matriel cramique, entre et . La citerne ,dpoque romaine daprs PONSICH(), p. , a t modifie lors de la construction dela mosque selon KHATIB-BOUJIBAR(), p. -et n. , fig. -.

    . Hypothse reprise par EUZENNAT(), p. -; AKERRAZ(), p. -; LE-NOIRE. (), p. ; BROUQUIER-REDD, ELKHAYARI, ICHKHAKH(sous presse).

    . En particulier les murs griss au-dessus de ldifice B et identifis comme chr-tiens par PONSICH (), p. , fig. , sont en ralit dpoque mdivale daprs nos

    propres observations.. HABIBI(), p. , a mis laccent sur la similitude, frappante il est vrai, entrecette maison et la demeure n , galement patio, de Qsar Saghir date par REDMAN(), p. -, fig. -, du XIVesicle. Mais, faute dlments, ltude comparative nepeut, elle seule, permettre dassigner une datation sre la construction de la maisonlixitaine.

    . Aucune fosse na t identifie par PONSICH (), p. et , qui mentionnesimplement, propos du sanctuaire F, des tmoignages dpoque mdivale dans desniveaux ayant appartenu des priodes plus anciennes. Nous en avons repr plus dunedizaine, en partie dtruites lors des fouilles antrieures, dans les difices G, B, F, D, etdans les thermes J.

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    en rapport avec les murs irrguliers monts laide de matriaux dercupration. Les fours chaux signals par M. Ponsich ont t d-monts lors de ses fouilles, ils sont vraisemblablement plus tardifs.

    Les premires structures (A et L) et le matriel associ du quartier destemples remontent au VIIIe sicle av. J.-C. Except le mobilier, on peutsinterroger sur labsence de constructions des IV-IIIe sicles av. J.-C.,alors quune riche ncropole contemporaine a t dcouverte dans lesenvirons. Un quartier dhabitat occupait la zone, en particulier louest, lpoque maurtanienne et devait vraisemblablement prolonger le quar-tier des maisons prromaines, situes plus au nord et remplaces par desmaisons pristyle lpoque romaine. Le quartier change totalementdaffectation au Iersicle ap. J.-C., il se pare ddifices publics dont des

    thermes, un sanctuaire F avec ses dpendances, ddifices fonction in-dtermine. M. Ponsichsignale, au IIIesicle ap. J.-C., les traces dun in-cendie gnralis dans toute la ville, y compris dans le quartier des templessuite des vnements qui demeurent mal connus. Celles-ci nont pas tobserves, ni sous les vestiges de la maison mdivale N, ni sous le rempartnord. Le quartier devient lextrmit septentrionale de la ville rduite quistend jusquaux usines de salaison, vraisemblablement aprs le retraitde ladministration romaine du sud de la province et le dplacement de lafrontire romaine au nord de loued Loukkos aprs .

    Loccupation de la fin de lAntiquit et du dbut du Haut Moyen-

    Age est trs mal atteste. Plusieurs structures dhabitation du HautMoyen-Age jusquau XIVe sicle sont distingues. La ville de Lixus,Tchoummich des chroniqueurs et des gographes arabes, tait, au XIVesicle un noyau urbain encore habit dont limportance dpassait cellede la bourgade voisine, Larache.

    . Les murs non hachurs au-dessus de ldifice B ont tous t dmonts par P ON-SICH(), p. , fig. .

    . PONSICH(), p. et n. [fours dans les difices G, F et annexes de F],

    p. [fours dans ldifice M], p. , p. [fours dans ldifice H], p. [fours dans lesecteur des difices N et G]. Nous navons retrouv aucune trace de ceux-ci qui nont past localiss sur un plan. Dautres sont indiqus sur le lev de LAMARTINIRE(), mais lextrieur du quartier des temples.

    . ELKHAYARI(), p. .. TARRADELL(), p. -. tude maroco-franaise reprise par J.-P. Darmon, C.

    Balmelle, Z. Qninba et H. Hassini.. PONSICH(), p. ; ID. (), p. . ContraM. LENOIR(), p. .. Plan dansLixus(), p. n et n .. Sur la cramique, voir ATAALLAH().. Voir AL-UMAR(trad. E. Fagnan, p. ) cit par ELBOUDJAY(), p. .

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