44
RAPPORT ANNUEL 2016 Appui au Développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines 31, Avenue des Etats Unis, Quartier KIGOBE SUD, BP 2695 BUJUMBURA Téléphone / (00 257) 22 25 75 20 - 22 25 93 38 [email protected] - www.adisco.org SECRETARIAT GENERAL Mars 2017

RAPPORT ANNUEL 2016 - Appui au Développement Intégral et ... · qualité et en particulier à des soins de santé de qualité (programme d’appui aux mutuelles de santé), à l’emploi

  • Upload
    dodung

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

RAPPORT ANNUEL 2016

Appui au Développement Intégral et à la Solidarité sur les Collines

31, Avenue des Etats Unis, Quartier KIGOBE SUD, BP 2695 BUJUMBURA

Téléphone / (00 257) 22 25 75 20 - 22 25 93 38 [email protected] - www.adisco.org

SECRETARIAT GENERALMars 2017

0.1. INTRODUCTION ............................................................................................................................................................................. 5

0.2. ADISCO, C’EST QUOI ? .............................................................................................................................................................. 6

0.3. LA STRUCTURE DU MOUVEMENT HAGURUKA .................................................................................................... 9

1. L’APPUI AU MOUVEMENT COOPERATIF ...................................................................................................................... 10

1.1. Les IGG comme moteur de développement endogène des ménages et des communautés ............... 10

1.2. L’EFI, un modele adapte pour l’augmentation de la production agricole au burundi .......................... 12

1.3. Les cooperatives multi filieres et multifonctionnelles au service des menages et des communautes 14

1.4. Le niveau des services que les cooperatives offrent aux membres .................................................................... 15

1.5. Les cellules de veille genre et droits humains ............................................................................................................... 18

2. LE MOUVEMENT MUTUALISTE ................................................................................................................................................ 19

2.1. Les apports du programme d’appuis aux mutuelles de santé .................................................................................. 19

2.2. Le soutien d’ADISCO aux MS au cours de l’année 2016 .............................................................................................. 23

3. LE MOUVEMENT DES ARTISANS ............................................................................................................................................ 25

3.1. L’IGG, les UPI et les AGR: des modèles d’accompagnement de l’entrepreneuriat rural et urbain ..... 25

3.2. Les coopératives des artisans : une innovation en entreprise du domaine ......................................................... 27

3.3. Les appuis d’ADISCO au mouvement des artisans ......................................................................................................... 28

4. L’UNIVERSITE POPULAIRE HAGURUKA ET LA CELLULE DE PLAIDOYER POUR L’ACCOMPAGNEMENT DU MOUVEMENT PAYSAN AU BURUNDI ............................................................. 30

4.1. L’Université Populaire Haguruka .............................................................................................................................................. 30

4.2. La cellule de plaidoyer pour l’empowerment des mouvements paysans .......................................................... 32

5. LA VIE ASSOCIATIVE DE L’ORGANISATION ADISCO ............................................................................................ 34

5.1. La gestion institutionnelle et la représentation ................................................................................................................... 34

5.2. Le renforcement des capacités et motivation du personnel ....................................................................................... 35

5.3. Le suivi-évaluation des programmes ....................................................................................................................................... 35

5.4. Le service de communication et publication ........................................................................................................................ 35

5.5.Les ressources humaines .................................................................................................................................................................. 36

5.6. Les ressources financières de l’organisation et la gestion des partenariats ........................................................ 37

6. CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................................................................. 39

Table des matières

5

Avec l’année 2016, ADISCO boucle ces 11 ans d’accompagnement du monde rural burundais. Cette année correspond à la clôture du triennat 2014-2016 qui

s’est consacré à la consolidation du mouvement Haguruka articulé sur ses trois piliers à savoir l’appui au mouvement coopératif, l’appui au mouvement mutualiste et appui au mouvement des artisans à travers l’entrepreneuriat. L’année 2016 marque de façon décisive un tournant dans l’histoire de l’organisation avec le changement de l’équipe de direction au sein du Secrétariat général. ADISCO donne ainsi un nouveau ton à la Nation en général et à la société civile burundaise en particulier dans l’apprentissage et le renforcement de la démocratie et la bonne gouvernance.

Grâce à une équipe multidisciplinaire, dynamique et constamment renforcée et appuyée par le Conseil d’Administration et les différents partenaires techniques et financiers, l’administration locale et les animateurs endogènes bénévoles éparpillées sur les différentes collines de la zone d’intervention, les programmes d’ADISCO ont réalisé au terme de l’année 2016 un bilan positif marqué par des changements significatifs au sein des dynamiques et dans les ménages accompagnées. La formation continue, l’appui matériel et financier ainsi que l’accompagnement de proximité ont permis d’atteindre 23.751 ménages organisés en 2.918 IGG qui mobilisent en permanence les ressources endogènes pour le développement des initiatives d’autopromotion et de solidarité. La conscientisation à l’adhésion à la mutuelle de santé a contribué dans l’amélioration des conditions de santé de 5.122 familles assurées pour la santé. Un total de 324 exploitations familiales intégrées sont parvenues à assurer de façon continue la sécurité alimentaire et permettent aux ménages propriétaires d’encaisser continuellement des revenus à l’instar des salariés. Les 28 coopératives multifilières

0.1. INTRODUCTION et multifonctionnelles ainsi que 12 coopératives d’artisans ont permis le développement des services variés de formation, de collecte et stockage de la production, la transformation et la commercialisation des produits de qualité au profit des ménages membres et de la population. Enfin, 140 cellules de veille genre et droits humains installées sur 134 collines du pays ont permis la transformation des conflits au sein des ménages, ont dénoncé les abus et référé en justice des cas qui pourraient perturber l’ordre et la paix sociale. Ces cellules ont beaucoup contribué dans la cohésion sociale et la consolidation de la paix.

Le dernier trimestre de l’année 2016 a beaucoup été consacré à la préparation des programmes quinquennaux (2017-2021). Ainsi, cette année 2016 lance ADISCO sur une vitesse de croisière dans l’accompagnement intensif des dynamiques pour l’autonomisation du mouvement Haguruka. Les nouveaux chantiers à partir de 2017 sont articulés autour de l’amélioration de la qualité des dynamiques IGG, EFI, CVGDH, micro-entreprises et des services des coopératives, la construction des bâtiments du siège et de l’UPH, l’autonomisation des mouvements ainsi que la définition de la nouvelle vision et mission d’ADISCO en lien avec l’autonomisation du mouvement.

ADISCO doit sa notoriété et toutes ces avancées grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers qui lui permet d’orienter ses ressources dans le renforcement du mouvement coopératif, mutualiste et des artisans, dans le renforcement des capacités des leaders à travers l’université populaire Haguruka et dans le plaidoyer sur les politiques de développement.

Libère BUKOBERO

Secrétaire Général

6

0.2. ADISCO, C’EST QUOI ?L’association “Appui au développement intégral et à la solidarité sur les collines’’, ADISCO en sigle, est une association sans but lucratif de droit burundais fondée en 2006. Elle est composée de membres souscrivant aux valeurs de l’Association et à son analyse stratégique et qui font preuve d’un engagement attesté pour la cause de la solidarité nationale et/ou du développement.

ADISCO voit le jour le 10 mars 2006 lors d’une assemblée générale constitutive et est juridiquement reconnue le 10 Août 2006 comme association sans but lucratif.

C’est à partir de ce moment que l’organisation se lance, sur fonds propres, dans des études du milieu et des contacts de proximité avec le monde rural burundais. Il s’agissait de collecter des données sur les problèmes que vivent les paysannes et les paysans burundais dans les régions du Kirimiro, du Buyenzi, du Mumirwa et du Bugesera, les quatre régions naturelles d’intervention prioritaire de l’organisation. ADISCO développe à ce jour un partenariat agissant avec les ONG diversifiées du Nord qui l’appuient dans la réalisation de sa mission.

La vision de l’ADISCO L’avènement de collines solidaires, prospères et dignes.

Sa mission Accompagner l’émergence et le développement d’un mouvement social national capable de porter son propre développement dans la solidarité et d’influencer les politiques au profit des couches modestes de la population.

L’objectif institutionnel Le rééquilibrage des forces sociales en faveur des couches modestes de la population. Plus concrètement, il s’agit des aspects ci-après :

• Les couches modestes de la population ont accès à des services de base de qualité et en particulier à des soins de santé de qualité (programme d’appui aux mutuelles de santé), à l’emploi décent (programme d’appui à l’entreprenariat), aux intrants agricoles et d’élevage de qualité et aux services de formation y afférents (programme d’appui aux exploitations familiales intégrées et aux filières alternatives). Tous ces programmes sont aujourd’hui structurés à

travers le PROMOUVHs (Programme de renforcement du mouvement Haguruka).

• Des institutions et règles en faveur des couches modestes de la population sont adoptées et mises en œuvre (volet plaidoyer de tous les programmes).

• Les inégalités sociales et l’exclusion des couches modestes de la population sont atténuées, voire supprimées. Il s’agit de l’exclusion dans la prise de décision, exclusion qui touche sensiblement certaines couches de la population comme les femmes, les jeunes, les plus pauvres, les minorités ou les majorités opprimées de l’accès aux services, au droit à la parole ou à la prise de décision, etc.

• Le renforcement des organisations des couches modestes de la population pour pouvoir participer à la prise de décision sur les questions de développement et des politiques au sein des groupes d’autopromotion(IGG), des coopératives multifilières et multifonctionnelles, des mutuelles de santé et de leurs faitières. C’est ce renforcement des organisations qui participe à l’amélioration de la cohésion sociale et de la solidarité.

Les activités développées par ADISCO sont liées à ses outils stratégiques que sont :

1. L’appui à la réflexion pour aider les communautés à identifier leurs priorités et construire leurs réponses et leurs modèles organisationnels.

2. L’accompagnement en organisation/structuration pour conforter les modèles organisationnels choisis et construire progressivement leur autonomie (empowerment).

3. Le conseil technique et en gestion pour optimiser la réponse des populations en privilégiant une expertise qui féconde les savoirs locaux.

4. L’appui à la mobilisation des ressources et le coup de pouce financier pour amplifier si nécessaire les efforts des populations.

5. Le réseautage et le plaidoyer par l’information, la communication, la construction de prises de positions, le dialogue avec les pouvoirs, les alliances stratégiques... afin d’infléchir les politiques vers les préoccupations des couches les plus modestes.

7

6. Il s’agit donc d’activités de formation, d’appui à la réflexion, de conseil technique et en gestion, d’appui à la structuration, d’information, de plaidoyer, d’appui à la mobilisation des ressources, d’intermédiation financière et parfois d’appui financier.

ADISCO défend les valeurs ci-après :

• L’empowerment et la responsabilisation des populations ;

• La solidarité ;

• La dignité et le respect de tous ;

• L’intégrité ;

• La gestion durable des ressources naturelles ;

• La viabilité et la durabilité des actions ;

• La promotion de toute la famille avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes ;

• La promotion du culte de l’effort et de l’esprit d’entreprise.

En plus, ADISCO fait partie du réseau burundais des acteurs qui promeuvent les entreprises d’économie sociale et solidaire dont la boussole s’oriente suivant les principes de :

• la création de la plus-value ;• la solidarité ;• la mise en réseaux et le développement d’un

mouvement social ;• la démocratie ;• l’autonomie.

L’année 2016 a permis de continuer son travail d’appui aux mouvements sociaux Burundais en quête des capacités de pouvoir porter un développement endogène et de ramener les décideurs politiques à plus de sensibilité aux causes des catégories les plus modestes de la population. L’accompagnement a encore une fois prouvé son efficacité, en permettant aux individus, ménages et groupes organisés de sentir un impact positif d’amélioration des conditions de vie à la fois sur l’accès à plus de revenues, l’augmentation du capital et des actifs , le vivre mieux et le pouvoir de se prendre en main.

En poursuivant sa mission, ADISCO organise de plus en plus le mouvement Haguruka qui se taille une place de choix au niveau des forces sociales nationales, avec une couverture de 14 provinces du pays comme le montre la carte ci-dessous.

8

Carte1. Les zones d’intervention d’ADISCO

 

9

0.3. LA STRUCTURE DU MOUVEMENT HAGURUKA

En décembre 2016, la structure du mouvement Haguruka et ses dynamiques se présentent comme suit :

Graphe1. Architecture du mouvement Haguruka

Mouvement coopératif

UHACOM

28 coopératives

2666 groupes IGG

21707 membres

Mouvement mutuelliste

FEMUSCABU

27 Mutuelles de santé

Comités de base

5122 assurés

Mouvement des artisans

MDE

12 coopératives

252 groupes IGG

2044 jeunes

L’accompagnement d’ADISCO structuré autour des différents projets appuyés par différents partenaires et privilégiant outre la gestion des programmes par un secrétariat général de l’association la valorisation de deux outils complémentaires :

• L’Université populaire Haguruka (UPH) son centre de formation et recherche en coopérative et leadership,

• La cellule plaidoyer qui s’occupe de l’évolution des politiques publiques et des outils sectoriels pour inciter les décideurs à les canaliser dans le sens favorable aux intérêts de la communauté.

Le rapport résume les grandes lignes des résultats atteints et des principaux apports de l’ADISCO pour chacun des différents axes du mouvement.

10

1. L’APPUI AU MOUVEMENT COOPERATIF

Le mouvement coopératif Burundais, en pleine renaissance avec différentes contradictions qui entourent la compréhension de ce modèle d’entreprise

dans notre pays a été le choix assumé par ADISCO pour contribuer à sa façon dans la promotion de l’économie sociale et solidaire au sein des communautés.

Ce modèle de structuration organisationnelle ne saurait s’obtenir sans un véritable ancrage au niveau des ménages qui est soutenu par une diversité de dynamiques intermédiaires qui

permettent aux membres d’accéder à la fois à des services économiques mais également à se préoccuper de son bien vivre, par le soutien aux mécanismes de sauvegarde de son environnement physique et d’amélioration de sa cohésion sociale. Ces dynamiques intermédiaires sont constituées par les groupes d’entraide et de solidarité communément appelés « IGG », les exploitations familiales intégrés(EFI), les cellules de veille genre et droits humains (CVGDH) qui sont les véritables racines de la coopérative multifilière et multifonctionnelle en tant que telle.

1.1. Les IGG comme moteur de développement endogène des ménages et des communautés

Les IGG, formule informelle d’organisation ancrée dans les collines et basée sur la tontine rotative dans la mobilisation des fonds reste la première forme d’organisation autonome promue par l’ADISCO. Les résultats atteints dans la structuration de ces organisations restent impressionnantes. Avec

2016, un total de 2.666 IGG sont repartis sur 479 collines du pays. Ces IGG sont formés par 2.1707 membres dont 53% de femmes et 30% de jeunes. Le fonctionnement de ces dynamiques est repris dans le graphe suivant :

Graphe 2. Les IGG et leur fonctionnement

11

Les cotisations, base de la tontine sont faites régulièrement par 2.298 (86.2 % de ces IGGs), tandis que 1.618 (60.7 % d’entre eux) se sont donnés un plan d’action sur le long terme. L’investissement dans la communauté de ces groupes se justifie par plus de 709 (26.6% d’entre eux) qui ont effectué des activités d’intérêt communautaire (comme la réouverture des routes, la réhabilitation des ponts,

la construction des maisons aux démunis, etc.), un soutien au rayonnement des collines. A travers les IGG, les ménages ont pu recycler plus de 300 millions de Fbu dans la réalisation des tontines rotatives. L’une des réalisations concrètes à ce niveau est le niveau de possession des animaux d’élevage dans les ménages de ces IGG comme c’est repris dans le graphe suivant.

Graphe 3. Elevage dans les ménages des IGG

Un total de 14.449 membres des IGG (66% du total) élèvent des animaux qui sont dominés par le petit bétail comme les cochons d’Inde avec 4.6117 (37%), les poules 27.597 (22%) et les lapins 12.924 (10%). Suivent les animaux de taille moyenne. Parmi ceux-ci figurent les chèvres dont le nombre s’élève à 17.228 (14%), les porcs 8.775(7%) et les moutons 5871 (5%) tandis que le gros bétail représente 6.765 vaches (5%). Impressionnant dans la mesure qu’aucun repeuplement du cheptel n’a été effectué par dotation des animaux achetés par ADISCO.

L’utilisation des fonds collectés dans les IGG dépend des projets de chaque membre qui investit dans un projet économique (commerce, location champ, etc.) ou social (paiement de la cotisation à la mutuelle, l’acquisition d’un kit scolaire, etc.). Cependant, deux usages particuliers valent la peine d’être soulignés :

• La création des micros entreprises : la transformation des produits agricoles et le commerce constituent une des opportunités. En effet, les IGG trouvent à la fois l’occasion de s’organiser en fournisseurs de matière première aux unités des coopératives et même de mettre en place des unités propres pour pouvoir fournir aux coopératives des produits finis pour la commercialisation groupée . La gamme des micro-entreprises créées comprend la fabrication de l’huile, des beignets, des savons, de la bière, la pisciculture, l’élevage des poules ainsi que

la culture des champignons. Les services développés par les IGG micro-entreprises comprennent la location du matériel des fêtes, le petit commerce, l’investissement dans le transport rémunéré.

• La réal isation des init iat ives communautaires : pour le bien commun, les membres des IGG mobilisent des moyens pour entreprendre des travaux qui incluent l’entretien des pistes et des ponts, l’entretien de sources d’eau, le sarclage des boisements domaniaux, l’aménagement des pépinières agroforestières communautaires, l’alphabétisation des adultes et la contribution dans la construction des ouvrages publics (écoles et CDS)

12

Le développement des IGG est un processus totalement endogène dont l’accompagnement d’ADISCO fait office d’abord de catalyseur et ensuite de ferment pour leur maturité. Durant toute l’année 2016, l’accompagnement des IGG a consisté en :

• la formation : les paysans ferments, véritables levains pour la naissance de ces groupes ont reçu une formation conscientisante. Les animateurs endogènes (AE), noyaux de leaders choisis par leurs pairs pour sensibiliser et former les IGG dans leur sphère de relations ont été formés sur la

planification et l’évaluation des plans d’action.

• l’appui dans le visionning: il a consisté en l’appui dans l’élaboration des plans d’action sur le long terme.

• l’animation et le coaching sur mesure: pour le choix des projets entrepreneuriaux innovants, les méthodes de mobilisation des ressources endogènes et d’épargne, le choix et organisation des initiatives à intérêt communautaire.

L’agriculture au Burundi garde le trait caractéristique d’une agriculture familiale sur de petites exploitations avec des apports limités d’intrants améliorés. Le travail d’ADISCO au niveau des ménages accompagnés est de garantir que cette agriculture garde son rôle de moteur d’économie des ménages, en offrant à ces dernières la continuité de leur sécurité alimentaire et en leur

1.2. L’EFI, un modèle adapté pour l’augmentation de la production agricole au Burundi

procurant des revenus pour les autres besoins du ménage tout en gardant son potentiel productif. Ce modèle d’exploitation est intégré et se développe sur base de 4 composantes principales autour d’une culture/élevage noyau à savoir : l’agroforesterie, la lutte antiérosive, un système de production du fumier (le compost) et l’élevage.

13

Graphe 4.Classification des EFI en stadesLes exploitations familiales intégrées ont connu des évolutions comme le montre le graphe suivant :

En décembre 2016, l’effectif des ménages qui ont au moins les composantes en place est de 10.593, une augmentation de 24% par rapport à 2015. Les effectifs au niveau d’autres phases sont 3.781 en évolution et 324 EFI achevées ou au TOP, avec des composantes en totalité, leur agencement suivant la proportion et ordonné.

Le développement des EFI est lié à une évolution dans le processus de choix des cultures, d’agencement des terrains et de gestion qui se remarquent par une bonne association des cultures, l’intégration de l’élevage en stabulation, la lutte antiérosive par la plantation des herbes fixatrices sur les courbes de niveau et l’agroforesterie. Plus de 400.000 plants ont été produits dans des pépinières.

Les EFI utilisent aussi des semences de qualité, emploient de façon raisonnée des produits phytosanitaires, produisent du fumier organique par compostage pour une gestion integrée de la fertilité du sol. Enfin, la quête de l’innovation amène l’introduction dans les champs de nouvelles cultures surtout l’horticulture fruitière

et maraichère incluant les manguiers, aubergines, maracuja, pruniers du Japon, tomates, oignons, choux et agrumes, principalement introduites par des paysans innovateurs.

On enregistre des changements significatifs comme on peut le lire à travers le témoignage de l’encadré ci-après.

Je m’appelle Calinie NDAYISABA, épouse de MANIRAZA Joseph et mère de 7 enfants. J’habite la colline Murinzi, Commune Rutegama en province de Muramvya. Je suis membre de la coopérative TURAMIRIZE. Depuis que moi et mon époux avons été formés en matière d’autopromotion, les choses ont vite changé et notre famille a évolué. Tout a commencé avec l’organisation en IGG avec nos voisins. Avec mon mari, nous avons mis ensemble les fonds tirés des tontines et avons acheté une vache de race locale que nous avons élevée en stabulation permanente. Après ma formation en EFI, nous avons réaménagé nos champs en intégrant 20 rejets de bananier de la variété FHIA et la culture de prunier du Japon. Avec l’amélioration de nos pratiques culturales, le rendement de l’exploitation a augmenté. Actuellement, les fonds tirés de la bananeraie avoisinent 125.000 FBU par mois et ceux de la plantation de prunier du Japon 160.000 FBU par mois. Avec ces fonds nous avons acheté une vache laitière de race améliorée, la frisonne qui a déjà mis bas. Les deux vaches produisent 22 litres par jour. La production du soir sert à la consommation familiale et celle de la matinée est vendue ; ce

qui nous permet de gagner 288.000 FBU/mois. Nous sommes devenus des salariés comme les fonctionnaires de l’Etat. Nos enfants consomment du lait, mangent des fruits, portent de beaux habits et des chaussures de leur choix, fréquentent l’école sans difficulté. L’IGG et la coopérative ont été pour nous une opportunité pour tisser des liens avec beaucoup de personnes à travers des rencontres qui sont régulièrement organisées. Je remercie ADISCO de l’accompagnement de proximité que cette organisation a apporté aux paysans de la région du Kirimiro en général et à ma famille en particulier.

14

L’apport d’ADISCO en faveur des ménages consiste en la formation en matière de développement de la vision du ménage ainsi que des formations techniques pour la maîtrise de la conduite des différentes cultures promues. Pour ce faire, ADISCO s’appuie sur un réseaux d’un millier d’animateurs endogènes bénévoles opérant dans leur zones de couverture. Une cinquantaine de formations des AE et plus de 200 séances d’animation au niveau des collines couvertes par les dynamiques des projets ont été organisées.

Aussi, des appuis directs pour renforcer les capacités de mobilisation des intrants sous forme de subvention en nature ont été donnés. Ainsi 1.320 kg de sachets polyéthylène pour les pépinières et des semences pour 10.895.801 Fbu, correspondant aux appuis en semences fruitiers et agro-forestiers, les semences des cultures vivrières (haricot, pomme de terre, patate douce) et champignon ont été mis à la disposition des dynamiques.

1.3. Les coopératives multifilières et multifonctionnelles au service des ménages et des communautés

ADISCO a fait le choix d’accompagner la promotion d’un autre type de coopérative : « multifilière et multifonctionnelle ». Cette coopérative est la plus adaptée à répondre aux besoins de la pluralité des cultures (filières) dans le champ du paysan et les services nécessaires pour chaque filière (fonction). Au niveau de chaque coopérative, l’appui s’articule autour de l’amélioration de la gouvernance, la professionnalisation de la gestion de la structure et des services aux membres ainsi que le renforcement du positionnement politique dans les espaces de débats locales et nationales.

ADISCO a accompagné au cours de l’année 2016 vingt-huit coopératives multifilière et multifonctionnelles comptant 7967 coopérateurs dont 43% de femmes comme le montre le graphe 5.

Graphe 5. Leadership au sein des coopérativesLes 28 coopératives agricoles accompagnée sont toutes les organes statutaires et les femmes occupent plus de 33% des postes de responsabilité. Elles ont tenu une moyenne de 1.6 réunions pour les AG, 4.9 pour les CA et 3.1 pour les CS. Ces écarts ne sont pas significatifs par rapport aux exigences de la loi et des règlements internes. Pour dire que la culture démocratique s’installe petit à petit au niveau de la base grâce à la coopérative.

15

Les coopératives sont organisées autour des activités structurantes qui permettent aux membres de bénéficier des avantages d’être associés notamment grâce à la mutualisation de certaines charges via la coopérative ainsi que l’accès à des services spécifiquement identifiés pour faciliter d’une part l’augmentation du pouvoir des paysans sur leur production et d’autre part la création d’une valeur ajoutée. Ces services sont génériquement constitués d’amont en aval des chaînes de valeur locales sur lesquelles les

1.4. Le niveau des services que les coopératives offrent aux membres

coopératives sont structurées notamment : l’accès aux intrants, l’accès aux financements, la formation technique dans la production, la transformation et la labellisation, le stockage, le marketing et la commercialisation.

Les performances individuelles pour trois fonctions importantes qui sont l’approvisionnement en intrants, le stockage des produits et la transformation sont reprises sur la carte suivante.

Carte 2. Niveau des services des coopératives par région

16

Globalement toutes les coopératives (à part Murwi) ont pu faire bénéficier aux membres au moins un service. Cette utilisation de la coopérative par les membres et la communauté justifie la pertinence

de ce modèle d’entreprise. Les niveaux des services globalement sont analysés dans les lignes qui suivent.

1.4.1. L’accès aux intrants au sein des coopératives L’organisation de l’accès aux intrants dans les coopératives suit trois modalités qui sont la souscription au Programme National de Subvention des Engrais au Burundi (PNSEB) pour les engrais, l’achat en gros suivi de la revente par la coopérative des semences et enfin la contractualisation avec des semenciers paysans qui vendent de la semence produit dans leurs champs via la coopérative aux membres et non membres.

Egalement, la mise en place d’un fonds pérenne

intrants, système continu de capitalisation permettant aux membres des coopératives de constituer un fond permanent sur lequel ils peuvent demander un crédit intrants au début de chaque campagne a connu son premier fonctionnement, le total des épargnes a atteint 9 millions pour 859 adhérents. Ces épargnes ont permis l’accès à un crédit autogéré à plus de 202 paysans pour un total de plus de 5 millions de Fbu, un début encourageant.

1.4.2.Le stockage

Dans le but de faire face aux aléas du marché surtout la spéculation des commerçants et intermédiaires sur les prix des produits, les coopératives protègent leur membres par un service de stockage temporaire des produi t s dans les hangars des coopératives.

En 2016 le haricot a été le produit le plus stocké avec 121 T suivi du maïs avec 33 T comme le montre le graphe 6.

Graphe 6. Niveaux des stocks réalisés en 2016 par les coopératives

1.4.3. La transformationLa valorisation des produits agricoles à travers la transformation et la labellisation s’est concentrée sur des unités de transformations artisanales et semi-industrielles mises en place par les coopératives. Elle concerne 9 stations de dépulpage

du café, 4 unités de mouture du manioc, 2 unités de farine de maïs, 2 unités de jus (ananas, prune du Japon et maracuja) ainsi qu’une unité de palmier à huile. Les quantités transformées en 2016 sont reprises dans le graphe suivant :

17

Graphe 7. Quantités de produits transformées

1.4.4. La commercialisation

Les produits transformés au sein des coopératives sont dominés par le café avec 1098 T de cerise transformés en parche par 6 coopératives soit une moyenne de 183 T de cerise/coopérative. Les autres produits sont dans l’ordre d’importance : le décorticage du riz (29T) par deux coopératives, le maïs (20T) par deux coopératives et le manioc (19T) par 4 coopératives.

La coopérative DUSHIRINGUVU HAMWE transforme l’ananas en jus, TWIJABUTSE traite la prune de japon en jus tandis que KUNDIKIGAZI produit l’huile de palme et les autres produits dérivés.

La transformation a permis aux coopératives d’augmenter la valeur des produits notamment grâce au suivi des bonnes pratiques d’hygiène et de transformation ainsi que la recherche des certificats au niveau du BBN et/

ou au niveau des marchés ciblés comme le marché fairtrade ; ce qui induit la promotion du travail décent au sein de ces initiatives d’économie sociale et solidaire.

L’appui d’ADISCO aux coopératives se concentre sur l’organisation de la gouvernance, la professionnalisation des services, la formation techniques des salariés, la formation politique des leaders, l’appui à la réflexion, l’appui financier par différents mécanismes notamment le fonds de roulement et/ou de garantie.

Les appuis financiers sont directement liés aux frais pour le fonctionnement couvrant une partie des charges pour les coopératives dont les revenus sont encore déficitaires, la subvention des intrants, l’appui direct dans l’investissement comme équipement et matériel, ainsi que la mise à disposition des fonds sous forme de crédits.

Ces fonds d’appui ont atteint près 130 millions de Fbu en 2016 comme le montre le graphe 8.

Les coopératives organisent l’écoulement des produits stockés ou transformés au niveau de leur unités, mais dans le but de mutualiser les efforts et réaliser des économies d’échelle, la vente groupée est organisée via l’externalisation des activités de marketing et contractualisation des marchés à travers les faitières des coopératives dont l’UHACOM et COCOCA. Les produits vivriers, collectés ou ayant subi une transformation primaire (jus, farine, huile) sont confiés à l’UHACOM qui les vend sur les marchés de Bujumbura sous le label produits Gasimbo tandis que le café, une fois

déparché, est vendu sur les marchés internationaux par COCOCA, des fois sur des marchés de niches du commerce équitable, du café de spécialité et du café des femmes.

L’information sur les prix des marchés des vivriers est facilité par le SIM, un système d’information sur les prix utilisant desbulk sms qui envoie régulièrement aux abonnés membres des coopératives de l’UHACOM l’information sur les principaux marchés du pays.

Graphe 8. Les appuis directs aux coopératives

18

Les coopératives interviennent notablement dans la gestion des conflits à travers les cellules de veille genre et droits humains (CVGDH). On compte actuellement 140 CVGDH reparties sur 134 collines.

Ces cellules offrent des services appréciables pour le renforcement de la cohésion tant au niveau des ménages que des communautés.

Pour l’année 2016, plus de 400 cas ont été traités par les cellules, permattant ainsi d’en résoudre 321 et de référer ou dénoncer plus de 99 parmi les plus fréquement rencontrés dans la communauté comme le montre le graphe 9.

Conclusion partielle

La vitalité du mouvement coopératif ne saurait être appréciée sans le rappel du facteur humain qui lui procure ce souffle. Il s’agit des leaders soigneusement triés sur le volet, accompagnés dans la proximité suivant une collaboration responsabilisant. Ce sont des ferments pour l’autopromotion et sont prompts à solliciter la collaboration avec les autres acteurs en l’occurrence l’administration locale. Ces hommes et femmes ont permis aux ménages de se construire une vision par la mobilisation des ressources endogènes qui a permis d’augmenter le capital productif, la production, la structuration des coopératives et/ou des micro entreprises qui augmentent les capacités financières et la lutte contre la précarité.

Les coopératives sont, à côté des IGG et des CVGDH, des facteurs importants de cohésion sociale. Elles ont permis de renforcer le capital social des ménages et la participation dans la vie de la communauté attestés par des engagements fermes comme la prise des fonctions et des responsabilités dans les organes ou comités ainsi que le retour des investissements pour le bien commun dans la réhabilitation des infrastructures d’intérêt public et la médiation des conflits .

Malgré cet impact positif, l’influence au niveau global reste néamoins mitigée en raison d’un manque de continuité spaciale des différentes dynamiques qui restent des initiatives éparses sur des collines séparées. Le manque de fonds de roulement des coopératives ne leur permet pas d’augmenter considérablement le tonnage des produits valorisés pour impacter visiblement sur la sécurité alimentaire et l’économie locale des communes dans lesquelles elles sont implantées.

Les perspectives pour le mouvement coopératif sont le renforcement de l’activité économique des coopératives par la promotion des cultures novatrices et rentables dans les ménages, le développement d’un système de dotation aux coopératives des moyens suffisants pour développer la transformation des produits. C’est également l’occasion de trouver le juste équilibre entre le rôle économique des coopératives en tant qu’entités entreprises commerciales et son rôle social comme outils de facilitation d’accès aux services abordables pour les membres et la communauté.

Graphe 9. Les cas résolus ou dénoncés par les cellules

1.5. Les cellules de veille genre et droits humains

19

Malgré un contexte difficile pour le développement des mutuelles de santé au Burundi, le programme d’appui aux mutuelles de santé a continué à rendre des services très appréciables aux ménages et aux

2. LE MOUVEMENT MUTUALISTE

En partenariat avec la conféderation des caféiculteurs du Burundi (CNAC), ADISCO accompagne, depuis 2008, les mutuelles de santé communautaires des caféiculteurs du Burundi.Cet accompagnment a abouti à la mise sur pied de 27 MUSCABU fonctionnelles autour de 5 unions régionnales et qui sont féderées dans une union nationale, la fédération des mutuelles de santé des caféiculteurs du Burundi(FEMUSCABU).

Dans le sillage de la contre-performance de la carte d’assistance médicale(CAM), les mutuelles de santé ont donné une alternative crédible pour

une partie de la population d’accéder à une micro assurance maladie notamment grâce à sa flexibilité et son coût relativement acceptable pour les bourses modestes. En effet,moyenant des cotisations allant de 13500 F à 25 000 F par an pour une famile de 6 personnes, le risque maladie est couvert moyennant un ticket moderateur de 20 à 40% de la facture des soins réçus et qui pouvait couvrir un paquet de soins basiques négocié au niveau des formations sanitaires publiques et privées sous convention.

2.1. Les apports du programme d’appuis aux mutuelles de santé

communautés. Il s’agit de la couverture du risque maladie, la sensibilisation pour la prévention, l’augmentation du pouvoir contributif, le soutien aux communautés et le plaidoyer.

2.1.1. La couverture du risque maladiePour la première raison d’etre de cette micro assurance qui est la prévoyance sur le risque maladie , 5122 ménages ont été assurés au cours de

l’année 2016 mais 866 nouveaux adhérants ont été enregistrés. Les chiffres diffèrent d’une union de mutuelles à l’autre comme le montre le graphe 10.

Graphe 10. Ménages assurés en 2016 (nouveaux et renouvelants)

Quant à la performance

individuelle des mutuelles dans leur région, elle

est présentée sur la carte ci-

dessous.

20

Carte 3. Effectifs des assurés et les taux de fidélisation pour 2016

Sur les 5 unions, 27 MS ont fonctionné au cours de l’année 2016 mais avec un faible taux de fidélisation des membres qui est descendu même à 12%(cas de Kabarore). Cependant, les MS ont continué des actions pour rechercher à renforcer leur viabilité dans ce contexte d’ncertitute. Les principaux chantiers ont été l’opérationnalisation de :

• L’intermutualité: permettant ainsi les adhérants d’une mutuelle quelconque de se faire soigner dans n’importe quelle FOSA ayant une convention avec une autre MS.

• Le fond de pérequation: permettant aux mutuelles en difficulté de bénéficier des subventions pour terminer l’année mutualiste par une subvention. La dotation de la provision a été de 8.3 millions de Fbu.

• Le développement de la connexion avec les groupes économiques principalement les IGGs pour faciliter la mobilisation des cotisations et les coopératives pour les paiement directs des cotisations à partir des services offerts par la coopérative sur les produits des membres: traitement café, stockage des vivriers,etc.

21

• La gestion centralisée au niveau des unions avec un seul gérant ainsi que l’informatisation progressive de l’enregistrement des factures qui est effective pour l’union de Kirimiro

Le développement de nouveaux produits assuranciels à côté du rique maladie est une plus value que les MS doivent exploiter pour devenir encore plus attractives.

2.1.2. Le CDS LE QUINQUINNA pour améliorer l’accès aux services des mutualistes

Les MUSCABU ont participé dans la constitution du capital afin d’ouvrir dans la proximité des membres des pharmacies et un CDS. Deux pharmacies à Ngozi et Gitega sont actuellement ouvertes et offrent des services aux prix ne

dépassant pas 35% de ceux des structures privées. Le CDS LE QUINQUINNA dans la ville de Gitega qui est fonctionnel depuis 2014 a été doté de ses propres bâtiments, les demarches sont en cours afin d’obtenir l’autorisation pour démenager.

Pharmacie de Ngozi

Nouveaux bâtiments du CDS à Gitega

2.1.3. Le renforcement du pouvoir contributifNormalement, les cotisations sont payées directement par les ménages, mais dans le but d’alléger le poids de cette charge sur les économies des ménages, les MS développent des activités génératrices de revenus qui, une fois vendus, permettent aux MS de payer au moins une partie des cotisations de leur

membres, augmentant du coup le pouvoir contributif des ménages . L’année en cours se termine avec quelques 31 AGRs dominées par les investissements dans les usines de dépulpage du café(19 SDLs), la mise en place des vergers de café (7 champs) ainsi que la plantation des boisements (5 boisements).

22

2.1.4.La prévention de la maladieL’un des grands changements opérés au niveau des mutualistes est la consultation précoce avant l’aggravation de la maladie. Cette pratique s’est développée dans tous les ménages mutualistes grâce aux différentes séances de sensibil isation. La reproduction de cette pratique vertueuse est encouragée par la qualité des soins fournis par les FOSA. Ainsi, 83% d’un échantillon des mutualistes enquétés sont satisfaits des prestations de leur CDS et pharmacie.

A u s s i , l ’ u s a g e d e s moustiquaires imprégnées devient une habitude pour plus de 71% des ménages en plus de la consommation de l’eau potable grâce aux séances de sensibilisation pour la prévention de certaines maladies dont les messages sont suivis dans 56% des cas.

Le graphe 11 montre les résultats des enquêtes effectuées sur l’impact des sensibilisations.

2.1.5. Le développement des initiatives au service de la communauté

Graphe 11. Feedback des enquêtes SQS

En principe, les mutuelles de santé prennent en charge les cas de maladies conventionnelles. Néanmoins, il est aussi judicieux de se préoccuper du reste de la communauté qui peut influer directement ou indirectement sur la mutuelle de santé. C’est dans cette logique que les mutuelles de santé ont pris l’option de développer un autre secteur connexe aux mutuelles qui est la réhabilitation des sources d’eau pour faciliter aux mutualistes en particulier et à la population

environnante d’accéder à l’eau potable. Au total, 15 sources d’eau ont été rehabilitées en 2016. Elles organisent également des séances de sensibilisation pour la prévention de certaines maladies à l’endroit de toute la communauté proche des mutuelles de santé. Notons également que des premiers essais des plantes médécinales ont été mis en place au niveau de 5 champs mère de multiplication, ce qui permettra d’améliorer les capacités de prévention.

2.1.6. Un plaidoyer actif pour la protection socialeLes mutualistes ont pris le lead en matière de plaidoyer local dans le domaine de la santé. Ce qui dénote le développement d’un leadership local, l’empowerment dans la vision. Ils prennent eux-mêmes des décisions. Ils sont capables de faire des lobbies auprès des responsables des formations sanitaires pour qu’il y ait une amélioration de la qualité des soins.

A travers la FEMUSCABU et la PAMUSAB , l’opinion des mutuelles de santé est considerée

dans le cadre du plaidoyer sur l’avènement d’une couverture santé universelle(CSU) ou assurance maladie universelle (AMU) valorisant le rôle des MS ansi que le code de la protection sociale. Sur ces dossiers, les MS comptent beaucoup sur les espaces de dialogue avec le SEP/CNPS, avec qui des accords de financement ont même été signés à travers le FAPS pour soutenir la sensibilisation à l’adhésion aux MS.

23

Le bilan ci-dessus ne serait être un fait de hasard. ADISCO et ses différents partenaires ont consenti des appuis au mouvement mutualiste. En plus du

2.2. Le soutien d’ADISCO aux MS au cours de l’année 2016

renforcement des capacités et de l’empowerment, les MS et leurs faîtières ont bénéficiés des appuis directs pour faire face à leurs nombreux besoins.

2.2.1.Les renforcement des capacitésLes mutualistes ont bénéficié de plusieurs formations dans différents domaines, ce qui leur a permis d’améliorer leurs performances dans le suivi de leurs organisations comme le montre le graphe 12.

Les formations ont couvert 14 thèmes impliquant à la fois la gouvernance comme la protection sociale, la connaissance des textes et lois régissant les MS, le plaidoyer et le lobbying, la connaissance des services techniques ainsi que la gestion telle que le contrôle administratif, le contrôle des pièces comptables, l’élaboration des plans d’action sans oublier les sujets spécifiques en lien avec le développement des services de la MS.

Le programme s’est concentré sur 434 membres des équipes de gouvernance(CA,CS,gérants), deux comités de gestion des services (AGR, suivi de la

qualité des soins). Enfin, 696 membres individuels ont été formés pour avoir un esprit mutualiste, qui allie autopromotion et solidarité au-délà de la simple association de mutualisation du risque maladie.

Graphe 12. Formation des comités des MS

2.2.2.Les appuis directsEn plus des formations, les mutuelles de santé ont reçu d’ autres appuis. C’est notamment les appuis en documents de gestion, en subvention de fonctionnement, la contrepartie au fonds de péréquation et quelques équipements pour les nouvelles mutuelles de santé. Ce sont des coups de

pouce pour les aider à atteindre leur autonomie. La plupart de ces appuis reçus de la part d’ADISCO couvrent moins de 30% du budget total, le reste étant mobilisé par les mutualistes eux-mêmes. Au total, le montant des subventions est évalué à 25 millions BIF

Conclusion partiellePrenant son ancrage sur le mouvement caféicole structuré au sein de la CNAC et grâce à un réseau d’animateurs endogènes fait de leaders animateurs et gestionnaires bénévoles, les MS ont gagné la crédibilité à l’égard des FOSA et des partenaires du réseau PAMUSAB. Pour les mutualistes,les consultations précoces permettent d’éviter l’aggravation de l’état de santé, permettant aux ménages de récupérer indirectement l’argent qui

était toujours destiné aux soins et de gagner plus de temps de travail par la récupération de la main d’oeuvre utilisée comme brancardiers et gardes malades.

Le soutien économique des MS aux ménages a été également renforcé par la mise en place des AGR ainsi que les connections avec les dynamiques économiques dont les IGG et les coopératives.

24

Les mutuelles de santé ont contribué à augmenter la cohésion sociale dans les milieux où elles sont implantées. Elles favorisent plusieurs rencontres des membres dans leur diversité religieuse, ethnique et autres et qui militent pour une seule et même cause: la protection sociale.

Les grands défis sont sans doute l’augmentation du taux des adhésions dans le contexte national où l’engagement pour une CSU/AMU n’est pas encore effectif. Les efforts des MS sont limités par la promotion des modèles legèrement contributifs mais donnant une part à la solidarité nationale comme la CAM qui, normalement, devrait procéder à la catégorisation de la population pour mieux cerner ses cibles. La fragilité des MS vient de la résurgence de la flambée de la malaria et du contexte général de rarété des devises qui augementent le prix des médicaments importés et donc les coûts des prestations remboursées par les MS.

Afin de porter à échelle les mutuelles de santé, les perspectives restent d’embrayer sur ces principales stratégies à savoir le renforcement de la connexion entre les mutuelles de santé et les coopératives multifilières,la mise en place de différents comités mixtes de sensibilisation dans toutes les mutuelles de santé pour renforcer l’ancrage à la base de celles-ci. Assi, le développement de plusieurs produits de protection sociale intéressants pour rendre les mutuelles de santé plus attractives ainsi que l’harmonisationdes approches et procédures de tous les acteurs de la PAMUSAB pour faciliter l’informatisation du système de gestion des mutuelles de santé sera determinant pour le rôle futur des mutuelles dans l’architecture de l’AMU/CSU.

L’histoire de succès de l’encadré suivant illustre les avancées significatives du mouvement mutualiste.

Je m’appelle Fidèle MUNYUGU, je suis membre de la Mutuelle de Santé TWITEHAMAGARA de Musigati depuis son ouverture en 2008. Durant toute cette période, la mutuelle m’a été très avantageuse dans plusieurs domaines. Le premier avantage est que les soins de santé ne sont plus une charge dans ma famille : mon épouse et mes enfants peuvent se faire soigner même en mon absence, ce qui n’était pas le cas avant la venue de la mutuelle. L’autre avantage est qu’avec les échanges d’expérience avec d’autres mutualistes, j’ai changé de mentalité. Avant, je travaillais seul (Nyamwigendako) et j’encaissais beaucoup d’échecs dans mes réalisations. Par exemple, avant, je cultivais le haricot sans fertilisants ; mais aujourd’hui, je combine la fumure organique et les engrais minéraux et le rendement a considérablement augmenté. Le troisième bénéfice, est que grâce à la mutuelle de santé de Musigati, nous avons pu construire une station de lavage de café. Aujourd’hui, tous les problèmes en rapport avec le transport et la vente de mon café cerise sont éradiqués. Le quatrième avantage est qu’avec la connexion entre notre mutuelle de santé et

la coopérative NDANGAMUCO de Musigati, j’ai adhéré à l’IGG puis à la coopérative. Cela m’a permis de m’épanouir économiquement grâce aux innovations apportées dans mon exploitation agricole. Je dirais par exemple le développement d’une EFI (exploitation familiale intégrée) qui constitue une référence aux agri-éleveurs. Je ne peux pas citer tous les avantages de la mutuelle de santé car ils sont très nombreux. J’invite les agri-éleveurs à adhérer massivement dans la mutuelle de santé car elle est la source du développement socio-économique.

25

3.1. L’IGG, les UPI et les AGR: des modèles d’accompagnement de l’entrepreneuriat rural et urbain

La problématique de l’emploi des jeunes, tant dans le milieu rural qu’urbain est une préoccupation majeure pour le Burundi. Dans un contexte d’exigüité des terres et pour donner l’occasion aux jeunes et entrepreneurs ruraux de produire, en vue de permettre secteur privé et public national à procurer de l’emploi à une main d’œuvre jeune sans cesse croissante, à la fois qualifiée et non qualifiée, il sied de développer un accompagnement multiformes pour permettre aux

3. LE MOUVEMENT DES ARTISANS

jeunes de réaliser leur plein potentiel et participer dans la vie économique du pays.

ADISCO accompagne les jeunes sur deux aspects à savoir l’accompagnement dans la diversification des opportunités des revenus tant sur des métiers agricoles et non agricoles par l’entrepreneuriat incluant aussi l’incubation des idées d’entreprise ainsi que l’amélioration de l’employabilité par la formation professionnelle et les stages en entreprises.

L’accompagnement des jeunes entrepreneurs passe par une série de dynamiques structurées. Les jeunes utilisent le modèle IGG pour mobiliser les ressources endogènes et renforcer leur capital social au niveau de leur communauté. Ils mettent en route des unités de production informelles (UPI), travaillent individuellement ou se résolvent à utiliser le modèle collectif pour développer soit une activité génératrice de revenue(AGR), soit une micro entreprise lorsqu’il y a un souci de

professionnalisation avec des emplois directs et indirects en aval et en amont.

La structuration des activités collectives passe s’il le faut par la mise en place d’une coopérative, structure formelle le plus souvent de service dont la principale mission est soit la fourniture de la matière première aux UPI, soit l’acquisition des équipements collectifs indispensables pour les entrepreneurs promoteurs des AGR et/ou des micros entreprises.

3.1.1. Les IGG propulsent le mouvement entrepreneurial des artisans et des jeunes

Jusqu’en décembre 2016, ADISCO a identifié 2044 jeunes dont 782 jeunes femmes qui sont passés dans le processus de sélection et accompagnement. Parmi eux, 1652 dont 744 jeunes femmes se sont constitués en groupes d’entraide et solidarité IGG.

Actuellement 225 IGG d’artisans sont fonctionnels. Elles ont mobilisé 46 millions de BIF en 2016, ce qui a permis aux membres d’initier 1630 projets en une année.

La division des performances de ces groupes par rapport aux projets qui les accompagnent sont exposés dans le graphe ci-contre.

Graphe 13. Effectif des IGG et projets initiés

26

3.1.2. Des UPI, AGR et Micro entreprises pour le développement de l’entrepreneuriat

Les initiatives entrepreneuriales des jeunes sont diverses et variables en originalité et en taille. Ces dernières regroupent la production ou la transformation agroalimentaire, la production d’autres produits tels que le savon liquide, les accessoires vestimentaires partant des déchets plastiques, la fabrication et la commercialisation des pièces de rechange vélo-moto, la réparation mécanique et électromécanique, et quelques entreprises de service.

Au total, 1.081 initiatives impliquant 1.393 jeunes sont en cours. Ces micro entreprises ont réalisés un chiffre d’affaire de 65 millions francs burundais pour 132 jeunes tout

en permettant la création de 39 postes d’emploi comme le montre le graphe 14.

Graphe 14. Les initiatives entrepreneuriales

3.1.3. L’entrepreneuriat agricoles pour la promotion des filières agricoles novatrices

Alors que les jeunes ruraux ne veulent plus s’investir en agriculture jugée non rentable, le nombre de jeunes accompagnés sur le domaine agricole atteint 314 avec un total de 7 filières promues. Les filières sont choisies en fonction de leur potentiel de marché à la fois local et à l’export ainsi que l’aptitude et la disponibilité des technologies de transformation.

Pour la seule année 2016, le bilan est intéressant comme on peut le lire dans le tableau ci-dessous.

Filière promue Realisation 2016Prunier du japon 38.304 plants sortis des pépinièresMaracuja 51.708 plants en greffage Gingembre 279 jeunes pour 1.364 kg de semences Oignon 62 jeunes pour 64 ares Ail Semi en préparation Piment Environs 1000 plants en pépinière Papayer 16 jeunes avec 120 pieds

Tableau 1. Evolution des filières novatrices en promotion

Un saut qualitatif et quantitatif se remarque avec des jeunes qui desormais maîtrisent les itinéraires techniques et ont déjà presque 100 000 plants en moyenne.

Aussi, le processus de transformation est actuellement connu et 3 produits finis(poudre de gingembre,concentré de piment,pâte d’arachide) sont déjà sur le marché

27

3.2. Les coopératives des artisans : une innovation en entreprise du domaine

L’étape importante de la formalisation des unités de production informelles est la constitution des coopératives de service. Les coopératives deviennent des tremplins pour la constitution des liens avec les institutions financières et la conquête des marchés pour les produits de niche des jeunes entrepreneurs. Cependant le rôle primordial dans la production pour ces coopératives est la fourniture de la matière première dans la proximité des entrepreneurs ainsi que la réalisation des économies d’échelle pour certains équipements utilisés collectivement.

Au total 6 métiers à savoir la couture, la soudure, la menuiserie, la forge, la briqueterie et la transformation agroalimentaires ont permis la structuration de 12 coopératives de services qui comptent 294 membres. Pour 2016, ces coopératives ont fonctionné avec un capital de quelques 11 millions de francs burundais et se sont investies dans l’approvisionnement des intrants pour les entrepreneurs et la communauté en même temps qu’elles produisaient et vendaient collectivement des produits sur les marchés locaux. La localisation, le métier concerné et les effectifs des membres sont repris dans la carte 3.

28

3.3. Les appuis d’ADISCO au mouvement des artisans

Au cours de l’année 2016, les artisans et les jeunes entrepreneurs ont bénéficié de trois sortes d’appui

de la part d’ADISCO : la formation, l’appui conseil et le soutien dans l’accès aux crédits.

3.2.1. Le renforcement des capacités des artisans et des jeunes entrepreneurs

Les 4 thèmes dispen-sés cette année aux jeunes ont été faits en 98 sessions pour 2.074 bénéficiaires dont 735 jeunes femmes. Ces thèmes comprennent la formation psy-cho-humaine, l’éveil e n t r e p r e n e u r i a l e et trouver une idée d’affaire, l’épargne et la budgétisation ainsi que la tenue des outils de gestion.

Les format ions techniques dans le domaine agricole ont porté sur la conduite des pépinières, le greffage et les autres techniques culturales. Dans le non-agricole, les formations techniques sur le tas ont été très diversifiées et orientées en fonction des besoins des jeunes pour le lancement de sa microentreprise. Le domaine le plus touché a été la transformation agroalimentaire.

L’apprentissage en entreprise est une formation d’une durée plus longue qui donne au jeune les compétences nécessaires pour trouver ou créer

son propre emploi. Les domaines sont également diversifiés et dépendent des besoins spécifiques des jeunes. On peut citer la prise en charge de la petite enfance, la cinématographie, la bureautique etc. Les voyages d’échanges d’expérience et les visites des entreprises ont été organisés à la demande pour former les jeunes par des personnes expérimentées dans les domaines dans lesquels ils veulent se lancer ou encore pour les aider à trouver une idée.

3.2.2. L’appui conseilIl s’agit du coaching étape par étape dans un processus d’incubation en vue de faire passer son idée en AGR ou microentreprise. Il s’agit aussi de l’accompagnement technique pour les initiatives lancées comme l’approvisionnement en semences, la conduite des pépinières, le suivi phytosanitaire des plantations pour les micros entreprises agricoles.

C’est aussi des réunions de réflexion stratégique avec les groupes cibles (IGG, UPI, coopératives)

Graphe 15. Les formations des entrepreneurs

pour les accompagner à la mobilisation des fonds ainsi qu’à la mise en œuvre de leur plan d’action ou encore des réunions avec des groupes d’individus ayant les mêmes « préoccupations» comme la préparation des campagnes agricoles, l’organisation du stockage et de la commercialisation, la réflexion sur une meilleure structuration des filières et autres. Enfin, ce sont des campagnes marketing pour la promotion des produits des jeunes.

29

3.2.3. Les appuis financiers pour le développement des initiatives entrepreneuriales

Conclusion partielle

Un total de 37 millions de francs burundais a été octroyé par ADISCO aux jeunes entrepreneurs à titre de crédit pour développer des initiatives. Ces crédits comprennent le crédit leasing qui est un crédit pour l’acquisition des équipements octroyés à 56 projets pour un montant de plus de 25 millions de francs burundais ainsi que les crédits ordinaires utilisés comme fonds de roulement ou d’investissement octroyés à 13 porteurs de projets pour plus de 11 millions de francs burundais (voir graphe 16).

Ces appuis directs ont été rendus possibles grâce à la mise en place des fonds d’appui dédiés, notamment le Fonds d’Appui au Développement de la microentreprise (FADEMIJ). Des fonds de garantie pour les crédits des jeunes auprès des institutions financières locales, notamment celui du PARDERNA permettront dans le futur de lever directement des fonds dans les banques locales pour financer l’auto emploi des jeunes.

Graphe 16. Crédits aux jeunes

Des facteurs clés, incluant le dynamisme des jeunes pour la prise du risque et l’adoption facile des innovations, l’existence des filières et produits innovants très attractifs pour les jeunes accompagnés par ADISCO et encouragés par l’administration, ont permis la réalisation de grands changements. On notera le développement d’une conscience entrepreneuriale avec laquelle les jeunes osent entreprendre sans peur des innovations et des chantiers nouveaux. Le cas des lauréats des centres d’enseignement des métiers sont la preuve du combat contre la stigmatisation de leur parcours, lorsqu’ils décident de maîtriser leur métier, auto financer l’achat des kits de démarrage et initier une unité de production.

La culture de l’épargne, l’utilisation des outils de gestion et l’intégration des réseaux professionnels incluant le travail avec les institutions de micro finance sont les bases d’une professionnalisation progressive des entrepreneurs. Enfin, les revenus générés participent dans l’amélioration des conditions de vie, ajouté d’une estime de soi pour être son propre employeur pour beaucoup de jeunes.

Cependant, le contexte de la crise des devises a limité les capacités d’acquisition des intrants importés comme la matière première des emballages et les équipements. Aussi, la sévérité du climat a causé l’échec de quelques cultures pour les métiers agricoles. Revenant aux cibles notamment les lauréats des CEM, le déphasage des filières de métiers enseignés avec les potentialités de l’insertion des jeunes est évident, les CEM se contentent depuis des décennies de former des couturiers et menuisiers et le surnombre des lauréats de ces filières compliquent leur insertion socio professionnelle.

Pour ce volet, les perspectives sont sans doute la promotion des entrepreneurs par leurs pairs via la multiplication des stages en entreprises et le développement d’un système de parrainage des lauréats des CEM par des entrepreneurs rôdés. Enfin, la structuration des coopératives par niche métier va être portée par le renforcement des modalités d’accès aux crédits pour acquisition des équipements permettant la mise en place des entreprises d’une grande visibilité.

30

4. L’UNIVERSITE POPULAIRE HAGURUKA ET LA CELLULE DE PLAIDOYER POUR L’ACCOMPAGNEMENT DU MOUVEMENT PAYSAN AU BURUNDI

Au terme du triennat 2014-2016, le plus grand changement pour l’UPH a été l’accroissement de sa notoriété et de sa visibilité. La collaboration de l’UPH avec les institutions de recherche, d’enseignement et de développement en a fait un partenaire crédible. On cite le partenariat avec

L’accompagnement du mouvement Haguruka bénéficie de la part d’ADISCO de l’expérience de deux outils opérationnels à savoir l’Université populaire Haguruka (UPH) qui est l’école du

mouvement et la cellule de plaidoyer spécialisée dans l’accompagnement des organisations paysannes sur les politiques publiques.

4.1. L’Université Populaire Haguruka

la FABI de l’Université du Burundi et de l’UCL. L’UPH est désormais sollicitée comme spécialiste de son domaine comme le montre son alignement par le projet CTB PAORC comme formatrice en leadership des CEM et le SEP CNPS comme formatrice en ECOSOL.

4.1.1. Réalisations de l’UPH au cours de l’année 2016

L’UPH s’investit dans le développement et le partage des savoirs à travers la formation, la recherche et la publication.

Au cours de l’année 2016, 94 hommes et 18 femmes, soit un total de 112 leaders provenant des organes de gouvernance des coopératives et mutuelles de santé (CA et CS) ont été formés sur 11 modules qui ont été dispensés en 13 sessions.

L’achèvement du cursus a permis de diplômer 45 d’entre eux comme le montre le graphe 17.

Les modules dispensés au cours de l’année 2016 sont repris dans le tableau suivant en fonction des domaines.

Graphe 17. Formations UPH

31

Formation politique Formation technique Formation psychosociale

Plaidoyer et lobbying Conduite des réunions Formation psychohumaine de développement intégral

Principes et textes régissant les MUSCABU Gestion d’une coopérative multifilière

Principes et textes régissant les coopératives

Connaissance des services techniques des MS

Formation politique et idéologique des leaders

Techniques d’animation et de communication

Protection sociale

Syndicalisme dans les organisations paysannes

A côté des formations dispensés qui ont fortement augmenté les compétences des leaders, le volet formation a également bénéficié de l’appui du projet PAORC pour le renforcement de ces capacités : il s’agit d’un audit institutionnel et les formations sur l’ingénierie pédagogique et de formation.

Dans le domaine de la recherche-action, 6 recherches actions ont été menées avec la participation de 59 paysans. Ils ont donné lieu à la production de deux documents de vulgarisation, 3 ateliers de restitution dont un à Bruxelles ainsi que de 8 rapports de recherche.

Les thématiques qui ont été couvertes sont :

• Le compostage des pulpes de café,

• La production des champignons sur substrat de café,

• Les déterminants du service stockage dans les coopératives de Mumirwa,

• Les essais adaptatifs multi locaux et variétaux du gingembre,

• L’évaluation de l’effet répulsif de la cataire non transformée sur les moustiques

• La viabilité des exploitations familiales dans la région du Buyenzi

Ces recherches ont bénéficié du concours des institutions de recherche partenaires principalement l’Université du Burundi via la faculté d’agriculture et de bio ingénierie(FABI), l’Université catholique de Louvain(UCL) et les partenaires BrodeiljkDelen (BD) et SCERT.

Quant à la publication, elle a concerné la valorisation des succès et autres expériences paysannes à travers le magazine « La Voix Des Collines ». Un lexique français-kirundi des termes de développement totalisant 4900 mots et expressions a été produit en 750 exemplaires et mis en vente et au profit des agents de développement et de tout public.

4.1.2. Les défis et les perspectives pour l’UPH

Les défis auxquels l’UPH fait face restent l’accès à ses services par un nombre élargi de ses cibles d’une part, la valorisation des lauréats et des produits de la recherche dans un contexte de turn over fréquent au niveau des postes de responsabilité dans les coopératives en période élective d’autre part.

Les perspectives incluent l’alignement des formations de l’UPH aux systèmes de comptabilisation des volumes de formations classiques (unité d’enseignement) pour en requérir les équivalences, la diversification des modes de formation, de recherche et de publication pour une plus grande audience.

32

4.2. La cellule de plaidoyer pour l’empowerment des mouvements paysans

Les résultats en terme de plaidoyer national dans les secteurs d’activité d’ADISCO ne l’auraient été

sans un travail soutenu d’ADISCO en partenariat avec les organisations paysannes et autres acteurs.

4.2.1. Résultats de la cellule de plaidoyer politique Les grandes réalisations à signaler sont de trois ordres à savoir le renforcement des capacités des leaders, des cadres et des agents, des études pour préparer les documents et argumentaires pour les actions de plaidoyer ainsi que le lobbying et le plaidoyer pour les questions qui concernent la vie des dynamiques d’économie sociale et solidaire.

• Le renforcement des compétences des leaders et des acteurs en matière de lobbying et de plaidoyer : Afin de maximiser les compétences des leaders en plaidoyer, les formations sur le lobbying et le plaidoyer ont été organisées et dispensées en faveur des leaders des coopératives agricoles et des mutuelles de santé communautaires au sein de l’UPH. En outre des formations décentralisées dans les quatre régions prioritaires d’ADISCO (Mumirwa, Buyenzi, Bugesera et Kirimiro) sur la stratégie de plaidoyer au niveau local ont été dispensées à l’attention des leaders des coopérateurs, des micros entrepreneurs et des mutualistes. Cent cinquante (150) leaders des communautés à la base ont bénéficié de ces formations.

• Les études pour constituer des dossiers de plaidoyer : Un bon plaidoyer se fonde

toujours sur des données fiables, ce qui justifie la réalisation des études sur certaines thématiques qui sont validées au cours des ateliers de restitution avant l’élaboration d’un plan de plaidoyer et le lancement des actions de plaidoyer proprement dites.Une étude a été réalisée au cours de l’année 2016 :« Etude sur l’état des lieux de l’emploi des jeunes au Burundi ».

• Le lobbying et le plaidoyer : Le travail de lobbying et de plaidoyer s’est poursuivi en 2016 pour un accès facile aux engrais du PNSEB. Il en est de même du plaidoyer mené sans relâche pour une assurance maladie universelle, le plaidoyer auprès de l’OBR pour une imposition des coopératives agricoles qui tienne compte de leur spécificité et la finalisation de la loi sur les coopératives au Burundi. Il est à noter que les résultats enregistrés en plaidoyer découlent de la qualité des consultations régulières au sein des réseaux en l’occurrence le groupe de plaidoyer agricole, le groupe de plaidoyer café, la plateforme des acteurs des mutuelles de santé mais dépendent également du dévouement des acteurs.

33

4.2.2. Les défis et perspectives du plaidoyer

Malgré les avancées dont ADISCO est fière en matière de plaidoyer dans les domaines de protection sociale, de politiques agricoles et d’insertion socio-économiques des jeunes, des défis ne manquent pas; c’est notamment le contexte sociopolitique du pays qui, pour le moment, présente également un défi non moins important car les acteurs hésitent à aborder telle ou telle autre thématique de plaidoyer car très sensible. Les décideurs sont plus engagés sur des dossiers beaucoup urgents et moins sur ceux de plaidoyer. En plus, convaincre les partenaires de la pertinence à investir dans le plaidoyer en ce moment n’est pas aisé.

Vu le nombre de nouveaux projets sur plaidoyer ou avec un volet plaidoyer qu’ADISCO exécute à partir de 2016 : “Projet de renforcement des capacités d’employabilité et d’auto emploi des jeunes au Burundi’’ financé par IRED, “la voix des paysans’’ financé par Oxfam Novib

et “l’autonomisation et l’emploi des jeunes’’ financé par CORDAID, la cellule de plaidoyer doit se restructurer de manière à tenir compte des nouveaux développements et rester cadré avec sa vision qu’est l’accompagnement de l’émergence d’un mouvement social national capable de porter son propre développement et d’influencer les politiques au profit des couches modestes de la population en commençant par l’échelon le plus bas. La cellule de plaidoyer va poursuivre les actions de plaidoyer enclenchées au niveau des dynamiques à la base (colline, commune et province). Les différents cadres et les animateurs seront sollicités à s’impliquer dans l’accompagnement des leaders à la base sur les thèmes de plaidoyer qui seront retenus sur l’agriculture familiale, les politiques agricoles, les soins de santé communautaires ainsi que sur les politiques d’insertion socio-économiques des jeunes.

34

5.1. La gestion institutionnelle et la représentation

5. LA VIE ASSOCIATIVE DE L’ORGANISATION ADISCO

L’organisation institutionnelle de l’association a connu des évolutions à deux niveaux: c’est en fin 2015 qu’il y a eu admission de l’adhésion de nouveaux membres portant ainsi à 24 personnes le nombre des membres effectifs de l’association d’une part et c’est en fin 2016, que le Conseil

L’année 2016 est une année spéciale dans la vie de l’association; elle marque la fin du triennant qui a permis la structurtation du mouvement Haguruka selon ses trois axes à savoir le mouvement coopératif, le mouvement mutualiste et le mouvement des artisans ainsi que la dotation au mouvement des deux instruments stratégiques,

l’université populaire Haguruka et la Cellule de plaidoyer politique. L’année 2016 a également été consacrée au renforcement organisationnelle du secrétariat général et des antennes de Ngozi et Gitega. Le service logistique a été mis en place, ce qui a permis l’amélioration de la gestion des achats et du matériel.

d’Administration et l’assemblée générale ont décidé le changement des responsables à la direction du secrétariat général à la suite du départ en retraite du Secrétaire général, Deogratias NIYONKURU. Ceci veut dire que l’année 2017 a commencé avec une nouvelle équipe.

Tableau 3. Liste des membres associés de l’association ADISCO à la fin de 2016

N° Prénom et Nom Occupation Fonction au sein

d’ADISCO

Pays de résidence actuelle

1 Marc RWABAHUNGU SG Assemblée Nationale Président Burundi2 Jean MAKENGA Juriste retraité Vice-président Burundi3 Deogratias NIYONKURU Formateur à l’UPH SG Burundi 4 Léon NDIKUNKIKO Chargé de plaidoyer SGA Burundi 5 Juliette KAVABUHA Consultante Membre du CA Burundi6 Marie BUKURU Syndicaliste Membre du CA Burundi 7 Philbert NDUWAYEZU Cadre CELON Membre du CA Burundi 8 Eliphaz GAHERA Directeur d’école Membre du CA Burundi 9 Dr Samuel BIGAWA Professeur d’université Membre du CA Burundi 10 Fr Deo BANZIRUMUHITO Prêtre Membre Burundi11 Cariton NIBASHIKIRE Cadre CTB Membre Burundi12 Scholastique HARUSHIYAKIRA Experte en genre Membre Burundi13 Marc NZIKOBARI Pasteur Membre USA14 Macaire NTIRANDEKURA Caféiculteur Membre Burundi15 Pascal BARIDOMO DG INADES FORMATION Membre Côte d’Ivoire 16 André SCHREIBER Retraité Membre Belgique 17 Dr Serge NGENDAKUMANA Cadre à la Présidence Membre Burundi18 Abdon NAHIMANA Expert-comptable Membre Burundi19 David NZEYIMANA Cadre à l’Assemblée

NationaleMembre Burundi

20 Pascal HABARUGIRA Cadre du ministère des relations extérieures

Membre Burundi

35

21 Espérance KANEZA Cadre à l’ADISCO Membre Burundi22 Libère BUKOBERO Ingénieur agronome Directeur des

programmes Burundi

23 Placide SINDIHEBURA Cadre à l’assemblée nationale Membre Burundi 24 Olivier Heck Membre Belgique

L’organisation a continué à jouer son rôle régalien de défense des intérêts des populations les plus modestes à travers un plaidoyer actif et sa participation dans des instances de dialogue et/

ou de prise des décisions. ADISCO est restée très active au sein du GPA, du CTFA, du CNFA, du SEP/CNPS, de la PAMUSAB, du FCBN, du CPSD, du GSADR et du comité de suivi du PNIA.

Pour demeurer novateur, ADISCO a, au cours de l’année 2016, continué le développement des stratégies pour un travail décent pour son personnel.

• Des mécanismes de renforcement des capacités continuent à alimenter les programmes à travers des formations de qualité données au personnel en fonction des opportunités et des besoins de tel ou tel programme. Au cours de 2016, plusieurs séances de renforcement interne et mutuel des compétences ont été organisées sur base du diagnostic des besoins en renforcement des compétences effectué en 2015. Avec l’appui du PAORC et à travers

5.2. Le renforcement des capacités et motivation du personnel

l’UPH, une bonne partie des cadres ont été renforcés sur le parcours d’acquisition des compétences.

• La caisse sociale est restée très active et a permis d’organiser des événements heureux et malheureux pour le bien du personnel. Le solde de la caisse s’élevait à 7 541 700 BIF.

• L’ensemble du personnel bénéficie continuellement des retombées de la pension complémentaire au sein du FPHU. Chaque affilié qui le veut bénéficie du crédit à des taux avantageux, ce qui permet au personnel de réaliser leurs projets de vie pour leurs familles respectives.

Tous les espaces de suivi-évaluation mis en place jusqu’en 2015 ont continué à être valorisés. Il s’agit de :

• la réunion hebdomadaire qui s’est régulièrement tenue et vers la fin 2016, une réforme est intervenue en passant de la réunion hebdomadaire à la réunion de quinzaine afin d’augmenter le temps réservé à l’accompagnement des dynamiques de terrain; de la même manière, la réunion des

5.3. Le suivi-évaluation des programmesantennes est devenue mensuelle;

• toutes les journées trimestrielles de suivi-évaluation se sont tenues ;

• toutes les journées bilan semestrielles se sont régulièrement tenues ;

• les groupes thématiques sont régulièrement actualisés et constituent des espaces vitaux d’apprentissage continu pour les cadres.

Deux outils principaux permettent à l’organisation de capitaliser ses expériences, d’informer l’opinion locale sur tout ce qui peut aider à améliorer les conditions de vie de la population. Il s’agit du site web www.adisco.org et du magazine “La Voix Des Collines”.

• Le site web a changé de look depuis 2015 grâce au nouveau design et est alimenté au

5.4. Le service de communication et publication

rythme des événements et production des informations qui intéressent ADISCO, ses partenaires et tous ceux qui visitent le site. Ce dernier comprend les rubriques suivantes : les programmes, les publications y compris les rapports, les partenaires, la traduction de certains textes importants en anglais, les vidéos qui illustrent les réalisations importantes,

36

l’actualité et les annonces. Le site web permet la démocratisation de l’information utile pour les communautés locales, régionales et internationales.

• LVDC : De 2012 à nos jours, ce bulletin très apprécié par la population a permis à d’innombrables lecteurs de suivre des thématiques intéressants pour le développement du monde rural.

• Le concours organisé par LVDC en 2015 a fait remarquer que les producteurs exploitent ce canal pour l’autoformation et utilise les fiches techniques régulièrement produites pour améliorer et/ou développer des initiatives économiques pour les ménages et les communautés. Le défi aujourd’hui est de pouvoir satisfaire les sollicitations des lecteurs qui ne cessent de s’accroître grâce au contenu qui répondent à leurs besoins.

Pour la conception, la planification, l’exécution et le suivi-évaluation de qualité, ADISCO a mis en place un dispositif d’accompagnement bien articulé de la base au sommet avec des compétences diversifiées.

5.5. Les ressources humainesLe tableau suivant montre les différents paliers du dispositif de suivi-accompagnement des programmes et des dynamiques.

Tableau 4. Le personnel d’ADISCO en décembre 2016

Palier Effectif par qualification et/ou domaine

de compétence

Secrétariat général

2 ingénieurs agronomes 1 licencié en sciences humaines4 licenciés en sciences économiques4 techniciens en gestion 6 chauffeurs 8 agents d’appui (gardiens et plantons)

Coordination des projets et des programmes

7 ingénieurs agronomes1 ingénieur de l’industrie agro-alimentaire1 licencié en sciences économiques1 licencié en sciences biologiques 1 licencié en sciences humaines

Cadres chargés de la formation, de la recherche-action et de l’appui-conseil

4 ingénieurs agronomes11 licenciés en sciences économiques2 licenciés en sciences humaines 1 licencié en droit1 licencié en sciences et technologie des aliments 1 technicien supérieur en comptabilité

Agents d’animation de proximité 20 techniciens agronomes 5 techniciens sociaux et humanistes

Total8168H13F soit 16,05%

Comme on l’aperçoit à travers le tableau ci-dessus, ADISCO permet à 81 personnes d’accéder

à l’emploi et de ce fait, permet à plusieurs familles de mieux vivre.

37

Le montant des fonds utilisés par l’organisation en 2016 s’évalue à DEUX MILLIARD DEUX CENTS VINGT CINQ MILLIONS CINQ CENTS DEUX MILLE CENT VINGT TROIS francs burundais (2

5.6. Les ressources financières de l’organisation et la gestion des partenariats

Tableau 5. Les sources de financement d’ADISCO en 2016

225 502 123 BIF). En vue de réduire sa vulnérabilité financière, les sources sont diversifiées comme on peut le constater à travers le tableau suivant.

PROJET BAILLEURS TOTALPROGRAMME SOLSOC SOLSOC 679 857 350PROMOUVH BUYENZI BROEDERLIJIK DELEN 236 557 576PAESA OXFAM ALLEMAGNE 206 923 391PLAIDOYER - CORDAID CORDAID 53 842 723PAEJ FONDATION ROI BAUDOIN 71 354 972PAISEJ FONDATION ROI BAUDOIN 46 997 419PADERNA/FBSA MOSO WSM 123 620 178PAPAB OXFAM NOVIB 210 982 900PROMOUVH BUGESERA II DEVELOPPEMENT ET PAIX 132 041 017VOIX DES PAYSANS OXFAM NOVIB 19 694 432PRO JEUNES EMPLOI IRED.ORG 167 513 181PROJET MEDICAMENT SOLIDARIS 116 556 517FADEMIJ FONDATION ROI BAUDOIN 159 560 466

TOTAL 2 225 502 123

Ce montant à servi pour le financement des investissements de l’organisation, a permis le fonctionnement normal de la maison, le financement des activités d’accompagnement

des dynamiques au sein du mouvement paysan Haguruka ainsi que le paiement du personnel et les charges connexes. L’équilibre du budget est présenté sur les diagrammes ci-dessous.

Graphe 18. Emploi des ressources

38

Graphe 19. Poids des rubriques du budget

Dans le souci d’améliorer la qualité de gestion et de la bonne gouvernance, toutes les réunions statutaires ont été tenues conformément à la loi du Burundi en matière de gestion des associations sans but lucratif et aux textes réglementaires de

l’organisation. Les rapports des audits internes et externes de l’année 2015 ont été validés et les recommandations qui en sont sorties ont été suivies au cours de l’année 2016.

39

6. CONCLUSION GENERALE

Malgré un contexte sociopolitique et économique difficile dans le pays, les interventions d’ADISCO ont bien continué grâce à l’implication de tout un chacun. Les partenaires locaux et étrangers, les cadres et les agents ainsi que les nombreux leaders animateurs endogènes se sont donné corps et âmes pour l’accompagnement des dynamiques à la base.

La fin de l’année 2016 ouvre une nouvelle ère à l’ADISCO et ses partenaires traditionnels avec le plan quinquennal qui s’annonce avec détermination vers l’autonomisation effective du mouvement Haguruka. Durant 5 ans (2017-2021), l’organisation aspire aux changements suivants :

• Les coopératives multifonctionnelles et multifilières sont institutionnellement et financièrement autonomes et assurent pleinement leurs missions; elles participent activement dans la construction de l’UHACOM;

• Les coopératives ont des leaders compétents qui leur permettent d’instaurer une gouvernance démocratique inclusive, de gérer leurs organisations dans la transparence, de combattre la corruption et de gérer pacifiquement les conflits; elles développent

des capacités, un savoir-faire et leurs propres stratégies pour le contrôle des maillons de la chaîne de valeur des filières choisies; les coopératives deviennent de plus en plus des initiatives d’ECOSOL;

• Les mutuelles et les coopératives collaborent et mettent en place un système de connexion qui permet à leurs membres de bénéficier d’une protection sociale et de certains avantages économiques et sociaux notamment l’amélioration durable du partage du risque maladie pour tous leurs membres;

• L’UPH a gagné une notoriété comme un centre de formation et de recherche-action en tant qu’école du mouvement paysan burundais.

A la suite de l’autonomie du mouvement HAGURUKA, ADISCO aura redéfini sa vision, sa mission et ses programmes. L’ADISCO sera devenue une organisation de développement de référence au niveau national et international, qui participe aux sphères de prise de décisions et développe des modèles d’intervention qui inspirent les autres acteurs, ce qui lui vaudra le statut d’ONG d’utilité publique.

40

ADISCO : Appui au développement intégral et à la solidarité sur les collines

AE : Animateur endogène

AG : Assemblée générale

AGR : Activité génératrice de revenus

AMU : Assurance maladie universelle

BBN : Bureau Burundais de normalisation et des standards

CA : Conseil d’administration

CAM : Carte d’assistance médicale

CDS : Centre de santé

CEM : Centre d’enseignement des métiers

CNAC : Confédération nationale des associations des caféiculteurs

CNFA : Commission nationale des fertilisants et amendements

COCOCA : Consortium des coopératives caféicoles

CS : Conseil de surveillance

CSU : Couverture santé universelle

CTB : Coopération technique belge

CTFA : Comité technique des fertilisants et amendements

CVGDH : Cellule de veille genre et droits humains

EFI : Exploitation familiale intégrée

FABI : Faculté d’agronomie et bio ingénierie

FCBN : Forum de la société civile pour le bassin du Nil

FEMUSCABU : Fédération des mutuelles de santé des caféiculteurs du Burundi

FOSA : Formation sanitaire

GPA : Groupe de plaidoyer agricole

IGG : Imirwi yo gutererana no gufatana mu nda

MDE : Maison de l’entrepreneur

MS : Mutuelle de santé

PAMUSAB : Plateforme des acteurs des mutuelles de santé du Burundi

PAORC : Programme d’appui aux organisations par le renforcement des capacités

PNSEB : Programme national de subvention des engrais au Burundi

PROMOUVH : Programme de renforcement du mouvement Haguruka

SDL : Société de dépulpage et de lavage du café

SEP/CNPS : Secrétariat permanent de la commission nationale de protection sociale

SIM : Système d’information sur le marché

SIGLES ET ABREVIATIONS

41

SIGLES ET ABREVIATIONSSQS : Suivi de la qualité des soins

TOP : Totalité, ordre et proportion

UCL : Université catholique de Louvain

UHACOM : Union Haguruka des coopératives multifilières

UPH : Université populaire Haguruka

UPI : Unité de production informelle

42

NOS PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS

Rue Coenraets, 68 1060 Bruxelles, Belgique Tél. +32 2 505 40 74 - Fax. +32 2 512 88 16 www.solsoc.be

3, rue de Varembé, 1211 Genève 20 CH, Suisse Tél : 022.734.17.16 - Fax : 022.734.17.16 www.ired.org

165 Huidevettersstraat 1000 Brussels Belgium Tel : 00 32 2 502 57 00 - Fax : 00 32 2 502 81 01 www.broederlijkdelen.be

Oxfam Novib Mauritskade 9, Boîte Postale 30919 2500 GX La Haye, Les Pays-Bas T + 31 (0)70 3421 922 - F + 31 (0)70 3614 461 www.oxfamnovib.nl

21, Rue Brederolle 1000 Bruxelles Belgique Tél : 00 32 2 511 18 40 - Fax 00 32 2 511 52 21 www.kbs-frb.be

1425 boul. René Lévesque Ouest, 3ème étage Montréal (Québec) H3G 1T7 Canada Tel: 514 257-8710 # 359 - www.devp.org

Rue du Fort 48, 7800 Ath Tel 00 32 068 84 84 84 - Fax 0032 068 84 88 48 www.solidaris.be

Chaussée de Haecht 579 1031 BRUXELLES Tél : 02 246 38 81 - Fax : 02 246 38 85 www.solmond.be

AVEC LES APPUIS FINANCIERS DE :

Lutherse Burgwal 102512CB La Haye Pays Bas

43