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CONFEDERATION PAYSANNE RESEAU DES ORGANISATIONS DU FASO (C.P.F.) PAYSANNES ET DES PRODUCTEURS AGRICOLES 01 BP 2978 Ouagadougou 01 DE L’AFRIQUE DE L’OUEST TEL/FAX : (226) 25 30 18 44 Secrétariat Exécutif E-mail : [email protected] 09 BP 884 Ouagadougou 09 [email protected] Tél. : (226) 25 36 08 25
E-mail : [email protected] [email protected]
OUAGADOUGOU, 15 au 17 Décembre 2016
RAPPORT FINAL
ATELIER REGIONAL DE PARTAGE D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES
POLES DE CROISSANCE »
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Table de matières Liste de sigles et abréviations ..................................................................................................... 3 Introduction ................................................................................................................................ 4 1- LA CEREMONIE D’OUVERTURE ................................................................................. 4 2- LES COMMUNICATIONS ET DISCUSSIONS EN PLENIERE .................................. 5
2.1. L’historique du développement des politiques agricoles au Burkina .......................... 6 2.2. Le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal ........................ 8 2.3. L’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali ................................................ 8 2.4. L’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso ............... 9 2.5. L’étude sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest ..................... 10 2.6. Les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière .................................. 11 2.7. La Nouvelle Alliance pour la Securité Alimentaire et la Nutrition ........................... 11 2.8. Les réflexions et dynamique du ROPPA ................................................................... 12
3-LES TRAVAUX DE GROUPES ET DES RESTITUTIONS EN PLENIERE ............. 13 3.1. Messages pour les gouvernements africains : ............................................................... 13 3.2. Message pour les PTF bilatéraux et multilatéraux : ...................................................... 13 3.3. Messages pour le Comité Nationale des Pôles de Croissance du Burkina et pour l’administration de Bagré pôle : ........................................................................................... 13 3.4. Messages aux entreprises privés et aux multinationales : ............................................. 14 3.5. Message pour l’UA, l’UEMOA et la CEDEAO : ......................................................... 14
4-LA CONFERENCE DE PRESSE......................................................................................13 5-LA CEREMONIE DE CLOTURE....................................................................................13 5-ANNEXES ........................................................................................................................... 17
5.1. Les Termes de référence : ............................................................................................ 17 5.2. La Liste des participants : ............................................................................................. 30 5.3. Le Communiqué final : ................................................................................................. 32 5.4. Les Photos : ........................................................................ Erreur ! Signet non défini.8
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Liste de sigles et abréviations
AFDI Agriculteurs Français et Développement International BAD Banque africaine de développement
BM Banque Mondiale CEDEAO Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest CNPPC Comité National de Pilotage des Pôles de Croissance CPF Confédération Paysanne du Faso CSA Collectif Stratégies Alimentaires CVD Conseiller Villageois pour le Développement ECOWAP Politique agricole régionale de l'Afrique de l'Ouest EF Exploitation Familiale FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
MCC Millenium Challenge Corporation MEF Ministère de l'Economie et des Finances MOB Maîtrise d’Ouvrage de Bagré NASAN Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition OP Organisations Paysannes PAP Personnes Affectées par les Projets PCA Pôle de Croissance Agricole PCD-TASAN
Programme Communautaire Décennal -Transformation de l'Agriculture pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
PDDAA Programme détaillé pour le développement de l'Agriculture en Afrique
PI-AO Politiques d’irrigation en Afrique de l’Ouest
PNIASAN Programmes Nationaux d'Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
PRIASAN Programme Régional d'Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
PTF Partenaires Techniques et Financiers
ROPPA Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l'Afrique de l'Ouest
TEC Tarif Extérieur Commun TRIAS ONG Belge de développement UA Union Africaine UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
USAID United States Agency for International Development
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Introduction Du15 au 17 décembre 2016, s’est tenu à Ouagadougou dans la salle de réunion de Pacific hôtel, l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance. Organisée par la CPF et le ROPPA, avec l’appui technique et financier de AgriCord, de l’AFDI, de TRIAS, de Oxfam, de Christian AIDS et de SOS Faim, l’atelier régional est placé sous le parrainage du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques et le co-parrainage du Représentant de l’USAID au Burkina Faso. L’atelier a regroupé une soixantaine de participant(e)s venus du Bénin, de la Belgique, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la France, de la Guinée, de l’Italie, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo, ainsi que les représentants des plateformes paysannes, des réseaux d’organisations paysannes, des organisations de la société civile, du gouvernement du Burkina Faso, des collectivités locales, des OP basées dans les agropoles et enfin des partenaires techniques et financiers. L’objectif de cet atelier vise à présenter les résultats des études sur les pôles de croissance au Burkina Faso, de croiser les analyses des OP d’Afrique de l’Ouest sur les politiques agricoles qui se développent dans la sous-région ouest africaine et d’adopter une position commune et convergente face à ce modèle de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale. Les travaux se sont déroulés chronologiquement selon les étapes suivantes :
ü La cérémonie d’ouverture ü Les communications et discussions en plénière ü Les travaux en groupes suivis des restitutions en plénière ü La cérémonie de clôture ü La conférence de presse
1- LA CEREMONIE D’OUVERTURE
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur RAMDE Tinga Conseiller Technique représentant Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques. Il avait à ses côtés le Représentant de l’USAID, ainsi que le Représentant du ROPPA et le Président de la CPF.
Quatre interventions ont ponctué la cérémonie : ü Dans son mot introductif, le président de la CPF a rappelé que les pôles de croissance
constituent une nouvelle approche de développement dans une vision holistique, avec pour objectif d’impacter durablement le développement agricole dans nos pays. Le président Bassiaka DAO a soutenu que les organisations paysannes portent un intérêt particulier aux résultats de cette nouvelle approche dans la mesure où les politiques publiques mises en œuvre depuis les indépendances, n'ont pas permis une exploitation optimale de l'ensemble des potentialités de développement agricoles des pays de la sous-région. Aussi, cet atelier devrait adopter une position commune et convergente face à cette nouvelle approche de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale.
ü Ensuite, le représentant du président du ROPPA, Monsieur GNASSINGBE Assimarou
a confirmé que l’agriculture est une question importante et stratégique pour l’Afrique de l’Ouest, car c’est le seul secteur qui offre véritablement une perspective au
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chômage des jeunes. Dès lors, les pôles de croissance apparaissent comme une solution pour certains Etats pour faire face aux différents défis que rencontre l’agriculture. Il nourrit l’espoir que les résultats de cet atelier seront directement valorisés par la CEDEAO qui entame actuellement la 2ème génération des PNIA et du PRIA. Aussi, le ROPPA va documenter les différentes expériences afin de pouvoir faire des propositions pertinentes pour que chaque agriculteur familial puisse vivre dignement de son métier.
ü Le Représentant de l’USAID, chef de file des partenaires au développement du secteur
rural au Burkina Faso a rassuré les participants(es) de la disponibilité de son institution à accompagner toujours les acteurs du monde agricole. Il s’est dit convaincu que les pôles de Croissance peuvent être un outil de développement de l’Agriculture dans la région Ouest-Africaine.
ü Enfin, le discours officiel d’ouverture a été prononcé par Monsieur Tinga RAMDE. Au nom du gouvernement burkinabè, il a souhaité la bienvenue à tous les participants (tes) à l’atelier et salué l’initiative conjointe de la CPF et du ROPPA. Les pôles de croissance peuvent juguler la paupérisation et soutenir fortement la croissance économique et socio professionnelle des populations, à travers la diversification des activités économiques, la création d’emplois et l’accroissement de la productivité de l’économie. Le Conseiller Technique a affirmé que les liens étroits en amont et en aval qui existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la croissance et de la génération de revenus. Tout en déclarant ouvert l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance, le Conseiller Technique a affirmé être convaincu et persuadé de la qualité des conclusions qui découleront des travaux.
2- LES COMMUNICATIONS ET DISCUSSIONS EN PLENIERE Un tour de table a permis d’établir les attentes des participant(e)s, synthétisées comme suit : i) Comprendre les principes de la mise en œuvre des pôles de croissance ; ii) Quelle place est réservée à l’exploitation familiale au sein des pôles de croissance ; iii) Faire le bilan de la complémentarité entre l’exploitation familiale et les pôles de croissance ; iv) Dégager des orientations pour une intégration intelligente entre les 2 types de productions. v) L’exploitation familiale, les pôles de croissance, et l’accès à la ressource terre. Plusieurs communications et expériences ont été présentées au cours des sessions en plénière. Elles ont permis d’informer et d’harmoniser la compréhension des participant(e)s, clarifier la problématique des pôles de croissance et enfin proposer des pistes de solutions. Les organisations telles la CPF, Oxfam France, le ROPPA, ainsi que des personnes ressources ont respectivement communiqué sur les huit (8) thèmes suivants :
-‐ l’historique du développement des politiques agricoles au Burkina de l’ère coloniale à nos jours ;
-‐ le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal ; -‐ l’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali ; -‐ l’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso prenant en
compte le dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs issus des exploitations familiales;
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-‐ l’étude pays sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest ; -‐ les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière des exploitations
familiales dans les grands périmètres en Afrique de l’Ouest ; -‐ la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition: quel modèle de
développement? -‐ Les réflexions et dynamique du ROPPA.
2.1. L’historique du développement des politiques agricoles au Burkina Cette présentation intitulée « grand témoin » a été faite par Bassiaka DAO en lieu et place de Mamadou SISSOKO, empêché.
Monsieur DAO a commencé par excuser le président d’honneur du ROPPA (Monsieur SISSOKO). Selon, lui pour comprendre le développement de l’agriculture Burkinabé et des concepts qui sont apparus tout dernièrement, il important de clarifier le concept d’agriculture familiale. Il la définit comme le type d’agriculture qui a permis l’approvisionnement et le développement des villes depuis les indépendances ; c’est l’agriculture qui a nourri toutes les populations de 1960 à nos jours. L’orateur estime que le potentiel Sénégalais est fondé sur la culture arachidière ; ceux du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire respectivement sur le coton au et le cacao. Toutes ces spéculations étaient basées essentiellement sur les exploitations familiales agricoles. En somme, selon lui, l’agriculture familiale a joué son rôle. Cependant, il pense que c’est au moment où cette agriculture prenait son envol, qu’on est rentré dans le cycle de modernisation et, d’économie de marché et des PAS qui ont remis en cause le peu de soutiens étatiques dont elle bénéficiait jadis. Les PAS estimaient que l’Etat devrait se recentrer sur ses missions régaliennes et laisser les acteurs du monde rural se prendre en charge. Le paradoxe est que ces acteurs étaient considérés comme des privés qui devraient se prendre en charge. Mais, malheureusement, au fil du temps, ils sont considérés comme des mendiants qui sont là avec une politique de la main tendue, sans aucune responsabilité. Dans le nouveau concept, on parle de privé, sans tenir compte de l’agriculture familiale qui a permis le développement du capital et offrir des revenus aux producteurs, la gestion des charges familiales (santé, scolarité, etc.). On estime que ce type de production n’est plus d’actualité et qu’il faut trouver d’autres modes de production dont les agropoles. C’est ce qu’on dénonce.
La deuxième problématique est la contradiction apparente entre les grands discours faits au niveau international sur l’employabilité des jeunes et les mesures d’accompagnements mobilisés. En effet, les nouvelles orientations sont d’attirer les jeunes dans l’agriculture sans un lien avec les jeunes ruraux, dont particulière ceux du continent africain. Ces derniers représentent 70% de la population africaine et 70% d’entre eux évoluent dans l’agriculture familiale. Qu’est-ce qu’on fait pour ces jeunes ? Ce sont eux qui fournissent les matières premières et les cultures d’exportation. Le concept de pôle de croissance n’est pas nouveau. La vallée de Kou est un exemple illustratif. C’est une plaine d’environ 1200ha exploitée en culture irriguée, depuis 1970, période de grande sécheresse. A cette époque, les soutiens étatiques avaient permis plusieurs cycles agricoles dans l’année. On avait de la croissance, et on était parvenu à bout de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté. Cependant, avec le désengagement des Etats, la production rizicole à la vallée de Kou a connu une régression considérable, car le calendrier cultural n’est pas respecté. Au moment où les uns récoltent, certaines cultures sont en épiaison.
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Quand on parle de pôle de croissance, on dit qu’il faut combiner production, transformation et distribution. En 1970, sur la vallée de Kou, on avait des coopératives assez performantes, qui arrivaient à produire, à transformer et à distribuer. Mais, du coup, on a balayé d’un revers de main tout ça, et on dit d’aller vers les agropoles. Au niveau des agropoles au Burkina Faso, avec tout le travail, quelle est la place de l’agriculture familiale qui emploie 86% de la population active ? Il estime que c’est bien d’avoir des nouveaux concepts, mais toutefois, on doit prendre en compte les liens : qu’est-ce qu’on fait pour renforcer ce qui existent déjà ? Et qu’est-ce qu’on fait pour progresser ? En ce qui concerne la première interrogation, il pense que les exploitations familiales sont livrées à elles-mêmes. En effet, l’Etat qui devrait ouvrir les marchés pour les exploitations familiales, les a fermés. Aucune agriculture ne peut se développer sans marché et le premier marché est détenu par l’Etat. En exemple depuis 2008, avec les petits soutiens étatiques, la production rizicole est passée de 60 000 tonnes à plus de 400 000 tonnes. Ce qui couvre à peu près 47% des besoins de notre population, les 53% autres sont importés. Mais, malheureusement, ces 47% n’ont pas de marché. Voilà des difficultés qui se posent. Comment peut-on résoudre ce problème d’écoulement et en même temps on dit qu’il faut créer des pôles de croissance avec une production plus accrue ? Ce qui pose un problème de politique. Si on n’agit pas sur cette question d’écoulement, les agropoles n’auront pas les effets escomptés. On ne peut pas produire du riz au Burkina et que ce riz reste invendu alors que le riz importé continue à rentrer, à pénétrer les marchés et à être distribué partout. Voilà, ce qui s’est passé de 1960 à nos jours.
Il termine par une anecdote : "Il était une fois, un jeune roi qui appela toute sa population pour dire : « je voudrais que vous exterminez tous les anciens du village, tous et toutes ; et nous allons construire une nation jeune ». Tout le monde est parti, chacun a tué, son père, sa mère et ses grands-parents. Il n’y a qu’un seul (aujourd’hui, le ROPPA) qui dit qu’il va sauvegarder les liens en cachant les siens dans un grenier et est parti à la rencontre. Le jeune roi a demandé, vous avez exécuté ? Ils ont dit oui. Maintenant, l’armée de mon père est là et je veux vous demander : la scelle du cheval de mon père et de mon grand-père était tressée avec du sable fin, je voudrais que vous confectionnez la même scelle pour mon cheval sinon, vous allez tous mourir. C’était le désarroi, chacun est rentré sans soutien, seul celui qui avait caché son grand-père, alla le trouver et lui dit voilà ce que le jeune roi nous a demandé. La réponse a été facile : « demandez-lui de montrer le reste de la scelle de son grand-père et vous allez vous inspirer de ce modèle pour construire ce qu’il veut ». Voilà ce que le ROPPA est entrain de défendre aujourd’hui tandis que tout le monde dit de balayer d’un revers de main l’exploitation familiale et permettre la survenue des agropoles. Mais, demain, si ces agropoles montrent aussi leurs limites, que doit-on faire? Puisqu’à terme, les agropôles finiront par anéantir l’agriculture familiale, si rien n’est fait ? Et c’est pour cela que le ROPPA, depuis très longtemps tire la sonnette d’alarme avec ses membres dans les régions. Si ces agropoles arrivaient à montrer leurs limites comme dans les autres politiques, qu’allons-nous faire ? Il n’y aura plus d’emplois, nous serons dans l’insécurité alimentaire, nous aurons perdu notre savoir-faire et notre savoir-être.
Son souhait est qu’au cours de cette rencontre, les participant(e)s réfléchissent et trouvent des solutions pour la survie de l’agriculture familiale. Les pays dits développés, qui déversent leurs excédents de production, 80% de leurs exploitations sont considérés comme des exploitations familiales. La seule chose qu’il faut est qu’il faut arriver à mettre au sein de ces exploitations des outils de gestion de la performance de l’exploitation familiale pour
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avancer. Or sur ces outils, je pense que le ROPPA a pris une longueur d’avance à travers l’observatoire sur les exploitations.
2.2. Le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal
Dans sa présentation, le Représentant du CNCR Abdou Hadji Badji s’est focalisé sur le pôle de croissance de la Casamance. Le président de la République a décidé de faire ce pôle de croissance un pôle pilote. Il a accompagné ce pôle d’un projet de développement de la Casamance. C’est un cadre de collaboration entre ce projet de croissance et le cadre de concertation des régions de Ziguinchor et de Golga. L’orateur a rappelé le projet et sa mise en place. Il a situé le Comité de pilotage du projet en relevant l’absence de toute organisation paysanne. Le projet a démarré depuis 2014 avec un coût global de 23 milliards de FCFA et est logé à la présidence de la république. C’est une opération structurante de l’Etat en collaboration avec la Banque Mondiale qui vise à développer le potentiel économique de la Casamance qui devrait contribuer à une paix durable dans la région. En rappel, cette région a connu des troubles depuis 30 ans. Le projet entre également dans le cadre de la décentralisation, et regroupe les trois régions de l’ex Casamance. Les priorités sont la concentration des investissements sur les projets à rendement économique élevé. Le président sénégalais s’est également engagé à atteindre l’autosuffisance en riz d’ici à 2019. Aussi, les moyens les plus importants sont mobilisés pour le développement de la riziculture. Au niveau de la Casamance, la riziculture pluviale est plus importante que celle irriguée. L’orateur a aussi indiqué les composantes de l’agropole qui sont au nombre de trois :
ü Le soutient aux activités visant à rétablir les liens manquants dans le riz, l'horticulture et les huîtres des chaînes de valeur ;
ü Le désenclavement des communautés rurales les plus isolées afin qu’elles accèdent aux marchés locaux et aux zones de production agricole ;
ü Le renforcement des capacités en matière de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Dans la mise en œuvre, il y a une prise en compte des OP, qui sont du reste au centre du processus, qui s’est matérialisée par un contrat. Aussi, le développement des chaînes de valeur, est aujourd’hui visible sur le terrain. 2.3. L’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali
Au niveau du Mali, on ne peut pas dire que le pays s’est engagé de façon formelle dans les pôles de croissance. Il y a eu une étude sur l’identification des différents bassins, effectuée par le Centre d’Analyse et de Prospective, basé à la primature. Cette étude s’est focalisée sur l’état des lieux des différents bassins susceptibles de constituer des pôles de croissance. Un certain nombre de pôles ont été identifiés : il s’agit des pôles agroindustriels, miniers, artisanaux et touristiques. L’Etat a adopté les conclusions de l’étude par rapport aux pôles de croissance, et demander des études de faisabilité pour un certain nombre de pôles agroindustriels. Suite à cette décision, les organisations paysannes se sont saisies de la question pour lever les équivoques sur l’approche agropole, notamment en ce qui concerne la sécurité foncière. En somme, l’analyse de la perception des populations révèle une inquiétude de leur part, quant à l’avenir de l’agriculture familiale dans la construction des pôles de croissance.
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Selon le communicateur, il y a des pôles de croissance naturels au Mali, comme l’Office du Niger, ils restent à être formalisés. 2.4. L’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina
Faso Cet exposé a été présenté par le Secrétaire exécutif de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) Monsieur Yacouba KANAZOE et a porté sur le thème : « Etude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso prenant en compte le dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs issus des exploitations familiales ». Pour aborder ce thème, le présentateur a d’abord situé le contexte de l’étude avant de décliner ses objectifs. Ainsi, l’étude se situe dans un contexte de fort niveau d’insécurité alimentaire qui touche près de 50 % des ménages (MEF, 2014) et où la problématique de réduction de la pauvreté est d’actualité. Face à cela, des politiques agricoles et économiques ont été mises en place par les autorités du pays avec l’appui de ses Partenaires Techniques et Financiers à travers les agropoles. Cependant, plusieurs critiques ont été portés quant aux mécanismes de leur mise en œuvre notamment en ce qui concerne les mécanismes de déguerpissement et d’indemnisation de la population en général et des petits exploitants agricoles en particulier. Ainsi, l’étude avait pour objectif de faire l’état des lieux du dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs, engendré par le développement des pôles de croissance au Burkina Faso. Une méthodologie par sondage auprès des populations touchées et des autres parties prenantes a été utilisée afin de recueillir leur perception sur la problématique. Il ressort de l’analyse qu’au niveau du processus, les différents pôles ont adopté une approche participative avec l’implication à plusieurs niveaux de plusieurs acteurs dont (i) le Comité national de pilotage des pôles de croissance (CNPPC), (ii) les Agences d’exécution: Maitrise d’ouvrage, Maison de l’entreprise, Opérateurs privés, (iii) les PTF: Banque Mondiale (BM), Millenium Challenge Corporation (MCC) au Sourou ; (iv) les Collectivités locales ; (v) la Société civile ; (vi) les Entreprises locales ; (vii) les CVD et les conseillers ; (viii) les leaders communautaires ; (ix) les PAP et les associations locales. En ce qui concerne les PAP, on y distingue les : PAP déplacées et PAP non déplacées. Toutefois, les déplacements ont été involontaires. Si les agropoles ont eu quelques points positifs notamment à travers d’une part l’octroi des titres fonciers à certains PAP au Sourou et à Bagré sécurisant ainsi l’investissement agricole, et d’autre part, le bornage des parcelles d’habitation, la dotation des infrastructures socio-économiques (souvent améliorées par rapport à l’existant), etc. Cependant, des insuffisances à tous les niveaux dans la mise en œuvre de ces agropoles sont à signaler : (i) absence d’infrastructures socioéconomique de base (Samandéni), (ii) degré d’information moyen des PAP ; (iii) inexistence d’un référentiel d’indemnisation au Burkina Faso entrainant des modes d’indemnisation inadéquats au gré des PAP ; (iii) modes d’attribution des parcelles aménagés et pratiques des baux emphytéotiques pas assez convenables pour les PAP etc. Des recommandations en vue d’une mise en œuvre réussie des agropoles ont été formulées : (i) une attribution efficiente des terres, (ii) le respect des engagements par les différentes parties prenantes ; (iii) une évaluation rigoureuse et une transparence totale dans la gestion du plan ; (iv) une diversification de la production pour accroitre le revenu agricole (v) le renforcement des capacités des réseaux sociaux ; (vi) une amélioration des modes d’indemnisation (prise en compte des droits coutumiers et des produits forestiers dans l’indemnisation des PAP, institution des allocations de «troubles » aux populations, ...). Cet exposé a suscité des débats autour des questions posées par certains participant(e)s. Ces préoccupations ont trait à des questions méthodologiques de l’étude (taille de l’échantillon,
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prise en compte d’un groupe témoin) d’une part et d’autre part, aux questions foncières et de sécurité alimentaire des PAP. Des réponses ont été fournies aux participant(e)s. Les consultants ont d’abord rappelé le contexte de l’étude. Ils ont rappelé les notions de pôle de croissance. Effectivement, au jour d’aujourd’hui, il existe un seul pôle de croissance (Bagré pôle), les autres étant en projet. Toutefois, dans les deux autres grands projets d’aménagement (Sourou et Samandéni), il y a eu à l’image de Bagré, de et réinstallation des populations. Ils ont par ailleurs rappelé la méthodologie qui a constitué pour l’essentiel l’étude de la perception des populations. La méthode de stratification par catégorie d’activité et choix aléatoire à l’intérieur de chaque strate a permis de constituer l’échantillon de l’étude. Ils ont également rappelé le mode de dédommagement des PAP. La taille de l’échantillon respecte la théorie statistique et est fonction du temps et de l’enveloppe financière qui ont été mis à la disposition des consultants. Pour le reste de questions, les consultants ont invité la CPF a partagé le rapport aux participant(e)s qui contient l’essentiel des réponses. Dans le même sens, le SP de la CPF s’est excusé de la non distribution du rapport. Lui, comme les autres commanditaires (SE ROPPA) ont recadré l’objectif de l’étude qui consistait à partir d’un dialogue paysan structuré autour des questions des pôles de croissance d’analyser les mécanismes de déguerpissement et réinstallation des PAP. C’est aussi une manière d’anticiper (de veille) tout en sachant que les différents projets ne sont pas au même niveau de mis en œuvre de pôle de croissance. Toutefois, cette lecture paysanne sera renforcée par d’autres outils. 2.5. L’étude sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest Cette présentation a été faite par Clara JAMART, de Oxfam France à travers le thème « Présentation de l’étude pays sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest». La communicatrice a commencé par rappeler les faits de l’étude et positionner théoriquement la démarche méthodologique des pôles de croissance. Selon elle, les pôles de croissance ou Couloir de croissance mis à jour en 2008 par Int-réseau avec YARA comme tête de liste, s’inscrivent dans la théorie de ruissèlement. Sur cette base, il devrait y avoir attraction des investisseurs dans une région, avec pour corollaire assurer la sécurité alimentaire, stimuler la production agricole et contribuer à une croissance économique inclusive dans le cadre des agropoles. Le développement des pôles de croissance de pôles est un des piliers du PDDAA, de GrowAfrica et de la NASAN. Au Burkina Faso, selon la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire (NASA), le Pole de Bagré est le projet far du pays. Toutefois, en Afrique de l’Ouest en général, et au Burkina Faso en particulier, les projets sont moins avancés, mais on constate les mêmes dangers et les mêmes dérives que dans les pays bien avancés en la matière (Mozambique, Tanzanie). Les cinq griefs majeurs sont : (i) processus très opaque ; (ii) création d’un système agricole à 2 vitesses (64% des superficies sont occupées par des agrobisuness bénéficiant d’un accès facilité à la terre et aux intrants mais aussi d’exemption massive en matière fiscale; a contrario, l’agriculture familiale doit répondre à un cahier de charge); (iii) source de conflits entre paysans déplacés et populations autochtones d’une part et entre agriculteurs et éleveurs d’autre part ; (iv) l’impact sur l’environnement (transition polyculture/élevage vers une grande monoculture avec utilisation massive des produits chimiques) ; (v) impacts sur la sécurité alimentaire (57% des ménages sur les pôles de croissance connaissent de problèmes de sécurité alimentaire). A l’issu de cette présentation, des questions d’ordre méthodologiques (notion de pôle de croissance), d’éclaircissement ainsi que des apports ont été soulevés par les participants. En termes de questions, on a : N’y a-t-il pas des aspects positifs au niveau des pôles de croissance ? Y a-t-il des expériences de pôle de croissance dans les pays développés ? A qui
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profite la croissance ? Est-ce que au niveau du ROPPA, il y’a des dispositifs qui sont prises pour éviter les dérives constatées en Afrique de l’Est ? En termes de contribution, on peut noter : (i) la proposition de mettre en place des outils pour accompagner l’exploitation familiale, (ii) la non-participation des acteurs de l’agriculture familiale au Conseil d’Administration de Bagré Pôle contrairement à ce qui prévalait au moment de la MOB. La communicatrice a donné des éléments de réponse à différentes questions avec des illustrations de la mauvaise contractualisation et de la fourniture inadéquate des intrants aux petits exploitants agricoles en Côte d’Ivoire, qui ont débouché sur l’hypothèque de leurs terres. Elle aussi relève qu’actuellement il n’y a pas d’effets de ruissèlement attendu de la politique des pôles de croissance. Par ailleurs, la NASAN a été mal comprise et a entrainé beaucoup de déceptions. 2.6. Les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière La série des présentations s’est poursuivie avec la communication de Monsieur André TIORO sur "les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière des exploitations familiales dans les grands périmètres en Afrique de l’ouest". D’entrée de jeu, l’auteur a situé le contexte de la sécurisation foncière dans les politiques d’irrigation en Afrique de l’Ouest (PI-AO) en termes de pression sur les ressources, d’accroissement démographique, de regain d’intérêt pour l’irrigation notamment dans les pays sahéliens (2IS) et de la situation différenciée de réforme politique et lois foncière dans les différents pays de l’espace CEDEAO/UEMOA. Il s’est ensuite focalisé sur les enjeux et défis de la sécurisation foncière sur les périmètres irrigués. A ce niveau, il relève que le défi crucial du secteur agricole est de continuer à assurer plus efficacement sa fonction économique en accroissant la productivité de tous les facteurs, en fournissant les matières premières à l’artisanat et à l’industrie agroalimentaire, tout en assurant la sécurisation foncière notamment sur les PI-AO. Il a par ailleurs, signalé la place prépondérante de l’agriculture notamment irriguée dans la réalisation de la sécurité alimentaire des ménages, compte tenu de l’importance de l’autoconsommation dans les stratégies des ménages agricoles et du rôle joué par les marchés de proximité des produits vivriers, pour nourrir les populations urbaines. Les autres défis sont la compétition entre les différents acteurs notamment les exploitations familiales et les « agrobusiness » et l’intensification de la production en tenant compte de tous les besoins qui demeurent importants. Il a terminé par la présentation des perspectives de sécurisation foncière notamment sur les PI-AO. 2.7. La Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition L’avant dernière communication de la journée a porté sur « La Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition: quel modèle de développement?". Elle a été effectuée par Paola DE MEO de Terra Nuova. Elle a indiqué que Barak OBAMA a annoncé à CAMP DAVID en 2012 des nouveaux engagements commerciaux pour l’Afrique dans un scenario de lutte contre la faim et la pauvreté. L’objectif de la NASAN est de faire sortir 50 millions de personnes de la pauvreté dans les 10 années à venir. La NASAN a trois composantes : (i) les dirigeants africains s'engagent à adopter des réformes pro-marché; (ii) les pays du G8 maintiennent leurs engagements de L'Aquila et l'alignement de l'aide pour les pays africains et (iii) 45 entreprises du secteur privé s’engagent à fournir plus de 3 milliards $ en investissements qui aideront les petits exploitants agricoles à augmenter la production et améliorer les revenus. Elle a présenté quelques faits stylisés tels que : (i) la crise alimentaire 2007est le fruit des tendances de long termes liées à la marginalisation croissante des
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agricultures vivrières au profit des monocultures d'exportation ainsi qu’à la dépendance accrue des pays pauvres vis-à-vis des marchés internationaux; (ii) l’alimentation et la terre sont les nouveaux objets d’attraction pour les investissements et la spéculation ; (iii) l’impact du régime alimentaire agro-industriel sur les changements climatiques, les questions de santé liées à l'alimentation, les gaspillages alimentaires. Ce contexte a reposé à nouveau la question de la « Souveraineté et l’indépendance alimentaire », la nécessité de rebâtir des modèles de croissance propres. Ceci a amené à considérer le secteur privé comme acteur et moteur du développement, un paradigme non prouvé, mais qui monte en puissance. Toutefois, il y a une certaine ambiguïté sur le concept de privé dans le langage des PTF. Ainsi, le secteur privé comprend les entreprises quelles que soient la taille, la propriété et la structure. La FAO considère le secteur privé comme englobant un large éventail d'entités qui vont des organisations paysannes, des coopératives et des PME aux plus grandes sociétés internationales. Cela inclut également les institutions financières privées, les associations industrielles et commerciales, qui représentent des consortiums et des intérêts du secteur privé. Par ailleurs, l’auteur spécifie que la valeur ajoutée de la Nouvelle Alliance, c’est de pouvoir demander aux Etats, des changements dans les politiques nationales en faveur des entreprises de l’agro-industrie. Elle estime que la Nouvelle Alliance va exacerber les structures de marché oligopolistiques des fournisseurs d’intrants à travers une entière chaîne d’approvisionnement (à partir des semences, intrants chimiques, production, transformation, transport et commercialisation dans les supermarchés). Elle est aussi revenue sur la définition restrictive de la nutrition et la notion de sécurité alimentaire. Elle a terminé sur les notions de gouvernance à travers la démocratie, la souveraineté et la résistance. Selon elle, il y a des millions de petits agriculteurs qui produisent la plupart de la nourriture du monde, mais sont maintenant coincés sur moins de 25 pour cent des terres agricoles du monde. 2.8. Les réflexions et dynamique du ROPPA La dernière communication sur « les réflexions et dynamiques du ROPPA » a été faite par Monsieur Ousseini OUEDRAOGO. La présentation a porté sur quatre points : (i) l’évolution du contexte et des réformes du développement agricole; (ii) les enjeux des PCA, (iii) le questionnement – initiatives – dynamiques du ROPPA et (iv) l’accès au marché des EF: recommandations du CSA. Après l’histoire, le communicateur a justifié la légitimité de l’action du ROPPA par des textes sur la défense et la promotion des EF d’une part, et d’autre part par les engagements des PF et du ROPPA dans la formulation et mise en œuvre des PA. Les principes et approche d’intervention: (i) la réalisation d’objectifs adoptés dans le cadre des politiques agricoles - promouvoir l’intégration régionale et le développement du marché régional, et (ii) défendre et promouvoir les EF dans les processus des PCA. Un certain nombre de plaidoyers a été réalisé auprès des institutions internationales et PTF (BAD, PCD – TASAN, Bagré pôle…). En guise de perspective, il est prévue : (i) des enquêtes sur une lecture paysanne dans cinq pays au moins (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo): processus d’exploration, de concertation paysanne. Pour le cas du Burkina, il s’agit d’approfondir le travail de la CPF, notamment les résultats/conclusions de cet atelier; (ii) la tenue d’un atelier régional avec pour objectif de définir une vision et des propositions des OP et un plan/stratégie de dialogue multi-acteurs ; (iii) d’engager une réflexion sur le lien entre les petits exploitants et les marchés, en s'appuyant sur les travaux antérieurs du CSA « Investir dans la petite agriculture pour la sécurité alimentaire ». Il conclut sur une question fondamentale : quels marchés et comment ? Ces trois dernières présentations n’ont pas connues de questions.
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3-LES TRAVAUX DE GROUPES ET DES RESTITUTIONS EN PLENIERE Cette session a été centrée sur des réflexions stratégiques en groupes, en vue de recueillir les expériences, les bonnes pratiques et les propositions des participant(e)s sur les principales questions identifiées lors des communications. Les participant(e)s se sont scindés en deux (2) groupes, pour approfondir les échanges sur les différents thèmes et formuler les recommandations suivantes :
3.1. Messages pour les gouvernements africains : -‐ l’orientation des investissements en priorité vers les exploitations familiales, qui
répondent aux besoins des agriculteurs et aux défis de la souveraineté alimentaire. ; -‐ la promotion des produits locaux et le développement des marchés agricoles locaux et
régionaux ; -‐ le respect des droits fondamentaux des populations, notamment le droit à
l’alimentation et à l’accès au foncier ; -‐ la promotion des investissements des Petites et moyennes entreprises agricoles
nationales ; -‐ la participation efficace des OP au sein des comités d’orientation stratégique sur les
pôles de croissance ; -‐ l’accès équitable et durable aux facteurs de production (intrants, semences,
équipements et terres) ; -‐ la mise en œuvre d’un système de financement adapté aux exploitations familiales ; -‐ le renforcement des capacités des exploitations familiales et de leurs organisations
dans toutes leurs diversités, pour faire face à leurs responsabilités.
3.2. Message pour les PTF bilatéraux et multilatéraux : -‐ L’orientation des financements vers les exploitations familiales au détriment de
l’agrobusiness (par exemple NASAN) ; -‐ Le respect des engagements et normes internationaux comme fondement de tout
investissement agricole ;
3.3. Messages pour le Comité Nationale des Pôles de Croissance du Burkina et pour l’administration de Bagré pôle :
-‐ la participation efficace des OP au sein des comités d’orientation stratégique sur les pôles de croissance pour une meilleure transparence et une minimisation des conflits fonciers ;
-‐ l’octroi des compensations justes, équitables et approuvés par toutes les parties prenantes ;
-‐ la promotion de l’investissement des Petites et moyennes entreprises agricoles burkinabè, notamment dans les pratiques agro écologiques ;
-‐ la suppression des exonérations fiscales pour les investisseurs privés ;
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3.4. Messages aux entreprises privés et aux multinationales : -‐ le respect des droits des populations locales, dans les politiques d’ouverture des
marchés africains ; -‐ l’orientation des investissements privés vers la production, la transformation et la
commercialisation locale, en complément des investissements publics ; -‐ le respect des principes et normes internationaux comme fondement de tout
investissement privé agricole.
3.5. Message pour l’UA, l’UEMOA et la CEDEAO : -‐ la prise en compte des besoins des agriculteurs familiaux dans les politiques régionales
de développement agricole ; -‐ le renforcement de l’exploitation familiale via la promotion des marchés locaux, la
diversification de la production et de l’alimentation, la pratique agro écologique et le respect des droits des paysans ;
-‐ la relecture du TEC pour mieux protéger les productions paysannes ; -‐ le strict respect des systèmes agricoles et alimentaires endogènes dans les accords de
partenariat économique ; -‐ la prise en compte des besoins des exploitations familiales et du droit à l’alimentation
dans la mise en œuvre du PRISAN.
Une feuille de route a été adoptée par les participant(e)s pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des recommandations de l’atelier. Le résumé de la feuille de route se présente comme suit :
1. Diffuser le communiqué final et la déclaration partout où besoin est (PF, faîtières membres des PF, ministères de l’Agriculture, institutions, parlements, PTF, presse, etc.);
2. Retravailler le communiqué final avec des illustrations et en faire une note politique, le traduire en différentes langues et le reproduire en plusieurs exemplaires;
3. Élaborer une fiche synoptique pour le plaidoyer auprès des institutions (continentale et régionale) et des Etats;
4. Constituer des alliances tant en Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale, etc. avec des outils sur des thématiques précises (terre, eau, déguerpissement / relocalisation, modèles de production, etc.)
5. Lecture paysanne des PCA dans certains pays et tenir un atelier régional pour définir une vision et des propositions des OP et un plan/stratégie de dialogue multi-acteurs.
4. La Conférence de presse
Elle a été animée par quatre personnalités (Dao Bassiaka, président de la CPF, Mamadou Goita de IRPAD, GNASSINGBE Sandou Assimarou Président de la Coordination togolaise des OP et Ouédraogo Ousséini, Secrétaire Exécutif du ROPPA) à l’issu de la clôture de l’atelier et a concerné les organes de la presse nationale et internationale (L’Economiste,
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L’Observateur Paalga, BF1, Le Pays, Sidwaya, Horizon FM, RFI, Burkina Info, la TNB, Africâble TV, AFRIMAG). Après avoir pris connaissance du contenu du Communiqué final de l’atelier, les journalistes ont eu droit à une introduction de la part du président de la CPF, qui a présenté brièvement les pôles de croissance, tout en soulignant le fait que les exploitations familiales ne sont pas prises en compte dans le schéma de ces pôles, car elles ne sont pas considérées par l’Etat comme des privés. Quatre questions ont été posées par les journalistes: i) Pourquoi avoir peur des pôles de croissance ? ii) Qu’est-ce que les participant(e)s de l’atelier attendent concrètement des gouvernements? iii) Pour le cas du Burkina Faso, quelles sont les propositions concrètes pour améliorer les choses à Bagré ?iv) Pour quelles raisons, les exploitations familiales ne bénéficient-elles pas de la même attention que les pôles de croissance de la part des autorités?
Le président de la CPF expliquera que la complémentarité prônée par les gouvernements entre les pôles de croissance et les exploitations familiales n’est pas une réalité et pire, actuellement, ces deux systèmes sont mêmes des concurrents. Ainsi, dans le cas des pôles de croissance, les producteurs perdent leur terre qui, est pourtant leur premier outil de travail. Les ressources publiques sont alors utilisées pour appuyer l’agrobussiness, au détriment des exploitations familiales, qui sont le fondement de la sécurité alimentaire et contribuent à l’emploi des jeunes. C’est ce biais qui explique que le Burkina ne soit pas autosuffisant sur le plan alimentaire, mais est parfois le 1er producteur africain en coton. Les Etats africains doivent cesser de naviguer à vue avec des investisseurs étrangers et appliquer rigoureusement les politiques agricoles sous régionales, notamment l’ECOWAP qui prend en compte les besoins réels des exploitations familiales. GNASSINGBE Sandou Assimarou Président de la Coordination togolaise des OP a affirmé que les paysans sont disposés à accueillir des aménagements agricoles comme les périmètres irrigués à maitrise totale d’eau, mais pas des agropoles dont l’essentiel de la production est destinée à l’exportation. L’inquiétude des producteurs autour des agropoles est fondée et les exploitations familiales réclament des politiques agricoles tournées vers la souveraineté alimentaire. A la suite, le Secrétaire Exécutif du ROPPA dans son intervention a dit qu’il y’a des dynamiques au sein de la région et malgré les défis, les résultats sont concrets. Le discours selon lequel les agropoles vont créer la croissance, lutter contre la pauvreté et contribuer fortement à la sécurité alimentaire n’est pas vérifié et l’exemple du Brésil est illustratif. Le pays est un grand exportateur de produits agricoles (il est entre autre le 1er exportateur mondial de soja), mais la pauvreté est endémique pour certaines catégories de la population, qui ne peuvent vivre sans les aides sociales. Dans la région Ouest-africaine, 20% des produits alimentaires consommés est importé et cela coûte 50 milliards de francs CFA et cette situation risque de s’empirer, si des mesures fortes ne sont pas prises par les gouvernements. Au nom de quelle logique nos dirigeants ne peuvent pas prendre des mesures au profit des exploitations familiales qui emploient 85% de la population, mais peuvent voter des lois pour quelques dizaines d’investisseurs étrangers, comme le cas des exonérations à Bagré? Le directeur de IRPAD, Mamadou GOITA a construit son argumentaire autour du postulat du modèle des agropoles, selon lequel on ne peut plus faire du développement agricole sans faire appel aux investisseurs étrangers qui privilégient les produits exportés. Ce modèle combine de façon intensive les trois principaux facteurs de production agricole que sont, l’eau, l’engrais et
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les semences (parfois OGM ou hybrides). Aussi, l’alliance forte entre l’Etat et les populations agricoles s’est aujourd’hui effritée au profit d’une alliance entre l’Etat et les investisseurs étrangers. En 2010, le gouvernement burkinabè a consacré 20% de ses ressources pour investir uniquement à Bagré. Pour terminer, monsieur Gaétan invite les Etats de la sous-région à changer le modèle des agropoles, en associant intimement les producteurs locaux.
5. La cérémonie de clôture Présidée par Monsieur RAMDE Tinga Conseiller Technique représentant Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques, la cérémonie de clôture a été marquée par la lecture du Communiqué final, suivi de trois discours.
ü Dans le Communiqué final, le Secrétaire Permanent de la CPF est revenu sur les grandes étapes du déroulement de l’atelier que sont la cérémonie d’ouverture, les communications et discussions en plénière, les travaux en groupes suivis des restitutions en plénière, avant de s’attarder sur les principales recommandations de la rencontre. Ces dernières sont formulées à l’endroit des gouvernements ouest africains, du gouvernement Burkinabé en tant que pionnier de la sous-région dans le développement des pôles de croissance, de la CEDEAO et de l’UEMOA, des Partenaires techniques et financiers et enfin les dernières recommandations s’adressent aux entreprises engagées dans les processus de pôles de croissance agricole.
ü Dans son adresse, le Président de la CPF remerciera vivement les participant(e)s pour
le déplacement de Ouagadougou, avant d’affirmer qu’aucune nation ne peut bâtir durablement sa sécurité alimentaire sur l’importation des produits agricoles. Les producteurs oust-africains ne sont pas contre les agropoles, mais la réalité est que ce secteur n’est pas pourvoyeur d’emplois et ne contribue nullement à l’épanouissement de l’exploitation familiale. Aussi, l’exploitation familiale demeure une solution durable pour la sécurité alimentaire et une alternative pour l’emploi des jeunes.
ü Le représentant du président du ROPPA, Monsieur GNASSINGBE, dira que
l’agriculture est une question importante et stratégique pour les pays africains. Pour lui cet atelier constitue le début d’un processus et le ROPPA se donnera les moyens pour poursuivre la réflexion autour des pôles de croissance pour alimenter le dialogue au sein de l’UEMOA et la CEDEAO. Aussi, les recommandations pertinentes de l’atelier seront transmises au Conseil d’Administration du ROPPA, pour mise en œuvre effective.
ü Dans son discours de clôture, le représentant du Ministre a au nom du gouvernement
Burkinabé, adressé ses vifs remerciements et sa profonde gratitude aux participant(e)s de l’atelier pour leur participation active, aux efforts de développement du secteur agricole des pays de la sous-région. Il a rappelé l’importance capitale de toute initiative qui concourt à soutenir efficacement la croissance et la productivité agricole à tous les niveaux d’interventions. Monsieur Tinga RAMDE affirme qu’il connait et partage toutes les préoccupations soulevées, par l’atelier. Aussi, il réitère la ferme volonté du gouvernement burkinabè à parachever les processus engagés visant à faire des pôles de croissance des modèles qui développent les agricultures familiales et augmentent durablement les revenus des exploitants familiaux.
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Avant de déclarer clos l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance, le Conseiller Technique de Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques a rassuré les participant(e)s que les conclusions pertinentes de l’atelier, seront reversées dans les instances appropriées tant au niveau national que régional, pour suite à donner et dans les meilleurs délais possibles.
ANNEXES Annexe 1 : TDR de l’atelier
Annexe 2 : Liste des participant(e) s Annexe 3 : Communiqué final de l’atelier
Annexe 4 : Déclaration des OSC Annexe 5 : Photos
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Annexe 1 : TDR de l’atelier
CONFEDERATION PAYSANNE RESEAU DES ORGANISATIONS DU FASO (C.P.F.) PAYSANNES ET DES PRODUCTEURS AGRICOLES 01 BP 2978 Ouagadougou 01 DE L’AFRIQUE DE L’OUEST TEL/FAX : (226) 25 30 18 44 Secrétariat Exécutif E-‐mail : [email protected] 09 BP 884 Ouagadougou 09 info@cpf-‐bf.org Tél. : (226) 25 36 08 25
E-‐mail : secretariat@roppa-‐afrique.org [email protected]
15 au 17 Décembre 2016 à OUAGADOUGOU, Pacific Hôtel
Novembre 2016
TERMES DE REFERENCES DE L’ATELIER REGIONAL DE PARTAGE
D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES POLES DE CROISSANCE »
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SOMMAIRE
SOMMAIRE -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 19
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 20
II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ATELIER -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 23 1.1 OBJECTIF GLOBAL -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 23 1.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 23 1.3 RESULTATS ATTENDUS -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 23
III. METHODOLOGIE DE TRAVAIL -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 24
IV. LIEUX ET DATES -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 24
V. LES PARTICIPANTS A L’ATELIER -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 24
VI. BUDGET ESTIMATIF -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
VII. PROGRAMME INDICATIF DE L’ATELIER -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ 27
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I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Dans le monde, près d’un milliard de personnes sont aux prises avec la faim et l’insécurité alimentaire. L’Afrique subsaharienne est la région où la proportion de populations affectée par l’insécurité alimentaire est la plus élevée, 30 % d’entre eux souffrent substantiellement de la faim. Selon la FAO, la région dénombrait 223 millions de personnes sous alimentées en 2013. Dans cette partie du monde, le secteur agricole se positionne comme le catalyseur de l’économie et joue un rôle d’importance capitale pour la sécurité alimentaire de ses populations. L’agriculture à caractère familial absorbe une bonne proportion de la population active et constitue le levier de l’économie de la majorité de ces pays. Les exploitations familiales produisent près de 80% de la nourriture consommée dans le continent et fournissent 90% de tous les investissements en agriculture (FAO 2012). Toutefois, ce secteur est fragilisé par plusieurs contraintes défavorables à son expansion. Les effets inhibiteurs sont imputables à une série de facteurs dont : l’inefficience des politiques publiques agricoles ;l’inadaptation des investissements en agriculture, l’insuffisance des infrastructures et des services sociaux en milieu rural, les aléas climatiques, les problèmes d’accès à la terre et aux autres ressources naturelles ;l’inefficacité de la gestion de la fertilité du sol ;la persistance d’un système d’exploitation traditionnelle non amélioré faute d’accès aux financements adaptés et la quasi absence de financement de la recherche/vulgarisation participative et adaptée aux besoins des exploitations familiales à travers les budgets nationaux ;le faible niveau d’équipements technique ;la non maîtrise de l’eau ; les risques de marché et des prix non rémunérateurs, etc. Cette situation d’incertitude se traduit par des crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes ayant des conséquences importantes sur l’économie et la paix sociale des pays concernés et sur le bien-‐être de ses habitants. Au regard de ces défis et dans la vision de construire une agriculture pourvoyeuse de croissance économique et alimentaire durable, les Etats africains notamment subsahariens ont entrepris la restructuration de leur secteur agricole et se sont inscrits sur des initiatives sous régionales, régionales et internationales. L’alignement aux ODD, l’adoption de reformes et politiques de développement sectoriel, (PDDAA 2015-‐2025, ECOWAP, PAU, PRIA, PNIA/PNSR, etc.) sont autant de manifestations d’intérêts pour doter le secteur agricole de moyens conséquents à son envol. Dans cette quête de booster le secteur agricole, les chefs d’Etat Africains, déjà en 2003 au sommet de Maputo, décidèrent d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture en vue d’impulser une croissance basée sur ce secteur. Pourtant, dix ans après, le bilan conduit par le ROPPA a noté que seulement 4 des 15 pays de la CEDEAO avait atteint cet objectif (ROPPA 2013). Réunis de nouveau en juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale), les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l'Union africaine ont adopté lors de leur session ordinaire deux (2)
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déclarations qui se rapportent au renouvellement du PDDAA et au programme de transformation agricole et de sécurité alimentaire de l'Afrique au cours de la décennie 2015-‐2025. La Déclaration de Malabo sur le PDDAA est un engagement à accélérer la croissance et la transformation de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie. Le sommet a doté le continent d’un nouveau cycle du PDDAA à l’horizon 2025. Mais la voie indiquée pour rejoindre les objectifs déclarés cible le renforcement de l’agrobusiness et des partenariats publics-‐privés plutôt que celui des exploitations familiales et leurs associations qui, pourtant, constituent l’axe important de l’économie et de la sécurité alimentaire des pays en question. Une telle vision de la bonne stratégie à suivre était déjà visible dans les programmes régionaux et nationaux d’investissements agricoles qui ont été élaborés et mis en œuvre dans les Etats membres de la CEDEAO en vue d’opérationnaliser leurs engagements,dont la plupart est arrivée à échéance en 2015. Malheureusement, ces programmes soutenant les politiques agricoles régionales, continentales et internationales ont mis en avant des modèles économiques privilégiant les pôles de compétitivité et de croissance agricole au détriment de l’agriculture familiale pourtant ciblées dans les politiques régionales agricoles (ECOWAP, etc.), suivant la ligne de la "Nouvelle Vision pour l’Agriculture "élaborée par le World Economic Forumen 2009 (http://www3.weforum.org/docs/WEF_CO_NVA_Overview_FR.pdf). La mise en place de ces pôles se traduit par une conjonction d’aménagements (hydrauliques, énergétiques …) visant à intensifier la production agricole et des mesures incitatives en faveurs de grands investisseurs dans la production agricole. La recherche (IPES-‐Food (2016), A paradigm shift fromindustrial agriculture to diversified agroecological systems. http://www.ipes-‐food.org/reports) et l’expérience ont démontré les limites de ce modèle et son impact négatif sur le climat, sur l’environnement, sur l’autonomie des agriculteurs familiaux et sur l’agriculture familiale pourtant base de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et créatrice d’emplois notamment pour les jeunes ruraux et les femmes rurales. Des recommandations politiques adoptées par le Comité de Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA) en octobre 2016 demandent aux gouvernements plutôt de promouvoir les réseaux de marchés territoriaux qui cheminent 80% de la nourriture consommée en Afrique sub-‐saharienne et qui portent davantage de bénéfices aux exploitants familiaux et aux économies nationales (CSA 2016 http://www.fao.org/3/a-‐mr177e.pdf; CSM 2016: http://www.csm4cfs.org/wp-‐content/uploads/2016/10/CONNECTING-‐SMALLHOLDERS-‐TO-‐MARKET.compressed.pdf.). Cette tendance des politiques régionales et nationales est aujourd’hui particulièrement soutenue par des initiatives internationales telles que la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (NASAN)dont 7 des 10 pays pilotes se trouvent en Afrique de l’Ouest (Burkina, Benin, Mali, Sénégal, Niger, Ghana, Nigeria).L’objectif déclaré de l’initiative est d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition en aidant quelques 50 millions de personnes en Afrique subsaharienne à sortir de la pauvreté d’ici 2022, dont 1 600 000 personnes au Burkina Faso. Pour accompagner cette initiative, la NASAN met fortement au
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cœur de l’action, l’apport de capitaux privés pour développer le secteur agricole africain. Elle prévoit dès sa création trois (03) milliards de dollars d’investissement provenant des multinationales et des entreprises privées. Elle fait également recours à l’ODA des pays donateurs impliqués ainsi qu’aux financements des institutions financières telles que la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD) pour couvrir des couts – comme ceux d’infrastructure -‐ que les multinationales ne sont pas disposer à financer. Enfin, elle demande aux gouvernements des pays "bénéficiaires" de créer un "environnement positif" pour les investissements du secteur privé (surtout pour les multinationales) à travers des changements des politiques nationales dans les domaines clés comme le foncier, les semences, l’importation des intrants, la fortification des aliments, etc. Dans sa stratégie opérationnelle, des zones pilotes ont été identifiées comme zone d’investissement, à priori les « pôles de croissance » dans le cas du Burkina Faso. L’idée de libéraliser le secteur agricole en accordant une place prééminente aux investisseurs privés a entrainé de vives critiques et réactions de la part du monde agricole notamment des organisations paysannes et suscité des réflexions. En effet, en faisant l’apologie de l’apport de nouveaux capitaux privés en agriculture dans le développement de l’agriculture des pays, nombreux sont ceux qui pensent que la NASAN desserre les intérêts de l’agriculture familiale pourtant fer de lance de la sécurité alimentaire, au profit d’une agriculture agrobusiness qui prônent un modèle de production industrielle en monoculture et des chaines de valeur qui ‘exportent’ la plupart des valeurs ajoutés. Une série de questionnements légitimes s’est donc installée:
- Quel est le sort réservé aux petits producteurs familiaux dans la mise en œuvre des pôles de croissance ?
- Quels sont réellement les impacts et les enjeux de telle initiative sur les exploitations familiales, l’accès à la terre sécurisée des agriculteurs sur les sites d’intervention ?
- Quels impacts sur la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation des populations. Etc.
Ces points de réflexions sont portés par bon nombre d’organisations paysannes et de la société civile africaine (ROPPA, CPF, etc.) et européenne/internationale (OXFAM, AFDI, SOS Faim, Terra Nuova, etc.) qui s’interroge sur l’impact des pôles de croissance sur leurs membres et ceux de leurs partenaires. Le désir donc d’approfondir la problématique et d’appréhender la portée de l’initiative NASAN dans les politiques de développement du secteur rural dans leur pays s’impose. A cet effet, plusieurs études sur la question ont été réalisées dont l’étude commanditée par la CPF sur l’incidence des pôles de croissance, en tant que pool d’attraction de mise en œuvre de la NASAN au Burkina Faso, sur les populations déguerpies et relocalisées. La diversité des études conduites par les OP et OSC implique, dans un esprit fédérateur, l’organisation progressive d’un cadre d’information et de réflexion qui servira de tribune
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pour définir une vision commune, donner des orientations et prévoir des actions synergiques au niveau régional.
II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ATELIER
1.1 Objectif global
L’objectif global est de présenter les résultats des études sur les pôles de croissance au Burkina Faso, de croiser les analyses des OP d’Afrique de l’Ouest sur les politiques agricoles qui se développent dans la sous-‐région ouest africaine et d’adopter une position commune et convergente face à ce modèle de développement vis-‐à-‐vis de l’agriculture familiale. 1.2 Objectifs spécifiques
ü Renforcer les connaissances des participants sur les modèles de développement axés sur les pôles de croissance et leurs impacts sur l’exploitation familiale et les petits producteurs;
ü Définir une vision commune sur le lien entre pôle de croissance et développement de l’agriculture familiale ;
ü Adopter une position sur le modèle de développement en Afrique de l’Ouest en lien avec les soutiens apportés par les bailleurs à la construction des pôles de croissance/compétitivité, en particulier à travers la NASAN ;
ü Décliner des lignes d’orientation pour un plaidoyer harmonisé 1/ au niveau sous régional, sur les orientations des politiques régionales agricoles de la CEDEAO, de l’UEMOA, etc. à l’horizon 2025 ; 2/ au niveau international, sur l’orientation actuelle de l’aide publique au développement en matière de soutien au « secteur privé » dans des initiatives telles que la NASAN.
1.3 Résultats attendus
ü Les participants sont mieux outillés et informés de la logique et les impacts du modèle de développement proposé dans les initiatives telles que le NASAN et des intérêts desservis.
ü Les participants sont mieux outillés et informés des effets de la mise en œuvre de la NASAN dans les pôles de croissance;
ü Les expériences sur la mise en œuvre de pôle de croissance au niveau régional(et si possible continental) sont partagées et connues ;
ü les visions des OP sur l’orientation nécessaire des pôles de croissance sont perçues et uniformisées à l’échelle régionale ;
ü les visions des OP et de leurs partenaires sur l’initiative NASAN et les autres initiatives qui suivent la même logique sont perçues et uniformisées à l’échelle régionale ;
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ü Les lignes directrices ou thématiques pour des actions conjointes de plaidoyer au niveau régional sont déclinées.
III. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
La méthodologie de travail mettra en relief les techniques de participation dynamique et active. Elle se focalisera sur des présentations de résultats d’études en plénière et des partages d’expériences des pays de l’Afrique de l’Ouest en matière de pôles de développement. Des travaux de groupe seront proposés pour traiter des questions spécifiques et pour la définition d’une position commune des OP vis-‐à-‐vis des modèles de développement actuel à travers la NASAN. Des personnes ressources de notoriété régionale voire internationale seront identifiées pour la facilitation et la capitalisation des échanges et la documentation des réflexions sur les modèles de développement promu actuellement à travers la NASAN. Les plateformes paysannes invitées à l’atelier prépareront des notes de capitalisation des expériences de pôles de croissance ou de compétitivité dans leur pays respectif en vue de les partager avec l’ensemble des participants à l’atelier. Les principales études réalisées dans le domaine feront l’objet de présentation succincte pour susciter / alimenter les débats. Un rapport synthétique de l’atelier sera élaboré. En outre, un document récapitulant tous les actes de l’atelier sera produit et imprimé en 500 exemplaires pour les participants plus tard après l’atelier. Ce dit document sera également diffusé sur les sites des organisations et institutions participantes et diffusé auprès des institutions continentales (UA/PDDAA) régionales (CEDEAO) et sous régionales (UEMOA, CILSS, etc.). D’autres ONG ou institutions internationales ou agence de coopération au développement comme l’AFD, GrowAfrica et Global Water Initiative seront conviées à l’atelier régional. Elles présenteront succinctement les conclusions de leurs travaux sur le sujet. Un comité d’organisation sera mis en place pour préparer techniquement et sur le plan organisationnel l’atelier. Il sera composé de représentants des parties prenantes et travaillera essentiellement via Internet. Des rencontres en présentiel seront également organisées par les membres présents au Burkina Faso.
IV. LIEUX ET DATES
L’atelier se tiendra à Ouagadougou au Burkina Faso du 15 au 17décembre 2016 à Pacific Hôtel, sis avenue de l’UEMOA dans la ZACA (Zone d’Activités Commerciales et Administratives).
V. LES PARTICIPANTS A L’ATELIER
Les participants invités à cet atelier de partage d’expériences seront les plateformes d’organisations paysannes du Burkina et certaines plateformes paysannes membres du ROPPA, les réseaux d’organisations paysannes (ROPPA, APESS, RBM), les organisations de la
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société civile (ONG), les représentants du gouvernement du Burkina Faso, les représentants des collectivités locales, les représentants des producteurs basés dans les agropoles, les partenaires techniques et financiers engagés aux côtés des exploitations familiales et / ou dans la promotion des agropoles.
Liste des participants à l’atelier
N° Structure Pays Nombre de participants
1 CPF Burkina Faso 4
2 Union des producteurs de riz de Bagré Burkina Faso 1
3 Un représentant des producteurs de l’agropole de Samendeni Burkina Faso 1
4 Un représentant des producteurs de l’agropole du Sourou Burkina Faso 1
5 PFPN Niger 1 6 CNOP-‐M Mali 1 7 CTOP Togo 1 8 CNOP-‐G Guinée 1 9 CNCR Sénégal 1 10 ANOPACI Côte d’Ivoire 1 11 PNOPPA-‐B Bénin 1
12 ROPPA (dont au moins un administrateur)
Burkina et autres pays 3
13 Afdi-‐Burkina Burkina Faso 1 14 AFDI AO Burkina Faso 1 15 Afdi nationale France 1 16 Inter-‐réseaux Burkina Faso 1
17 Bureau National des Chambres d’agriculture Burkina Faso 1
18 Chambre régionale d’agriculture du centre-‐est Burkina Faso 1
19 SPONG Burkina Faso 2
20 FIAB / Collège des Acteurs du Secteur Privé Rural (CASPR) Burkina Faso 1
21 OXFAM (France et Burkina) Burkina & France 2 22 Christian Aid Burkina Faso 1 23 SOS-‐FAIM (Belgique et Burkina) Burkina et Belgique 2 24 TRIAS Burkina Faso 1 25 Terra Nuova Italie 1 26 ACF Burkina/France 1 27 COPAGEN Burkina Faso 1 28 INADES-‐FORMATION Burkina Faso 1
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N° Structure Pays Nombre de participants
29 Réseau MARP Burkina Faso 1 30 TENFOREST Burkina Faso 1 31 APESS Burkina Faso 1 32 RBM Burkina Faso 1
Gouvernement du Burkina Faso 33 Premier Ministère Burkina Faso 1 34 MAAH Burkina Faso 1 35 SP/CPSA Burkina Faso 1
36 Direction du Projet Pôle de Croissance de Bagré Burkina Faso 1
37 MRAH Burkina Faso 1
38 MEF (Direction des Pôles de Croissance) Burkina Faso 1
39 Collectivités territoriales (AMBF, ARBF) Burkina Faso 3
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Partenaires techniques et financiers (France, BM, USAID en tant que chef de file des PTF du secteur rural)
Burkina Faso 3
41 GWI/UICN Burkina Faso 1 42 GrowAfrica ??? 1 43 AFD Burkina Faso 1 44 Institutions Africaines (PDDAA) Burkina Faso 1 45 Institutions régionales (CEDEAO) Burkina Faso 1
46 Institutions sous-‐régionales (UEMOA, CILSS) Burkina Faso 2
47 Porteurs de plaidoyer 2 48 Personnes ressources Burkina Faso et Mali 2
Total 63
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VI. PROGRAMME INDICATIF DE L’ATELIER
15 décembre 2016 – Quelle place pour l’agriculture familiale dans les pôles de croissance ? Journée de réflexion et d’information 9h : Introductions : Cérémoniales d’ouverture Introduction du maître de cérémonie
- Mot de bienvenu du président de la CPF - Discours introductif du président du ROPPA - Mot du représentant des partenaires - Discours d’ouverture du MAAH - Interviews avec la presse
Introduction de l’atelier par le grand témoin (leader paysan) Intervention du facilitateur principal pour rappeler les objectifs et résultats attendus 9H30 – Présentation de l’étude de la CPF sur les Pôles de croissance au Burkina-‐Faso Principales conclusions et recommandations politiques (CPF/Personne ressource)– 30 Min Discussion avec la salle -‐ 30 min 10h30 – Présentation de l’étude multi pays sur les pôles de croissance Oxfam France, ACF France et CCFD-‐Terre Solidaire Principales conclusions et recommandations politiques (Clara Jamart) – 15 Min Discussion avec la salle -‐ 30 min
11h15 – Pause 11h30 -‐ Présentation du ROPPA des conclusions de son atelier de juin 2016 sur les périmètres irrigués et le respect des droits fonciers coutumiers et de celui de septembre 2016 sur la stratégie régionale de sécurisation foncière des exploitations familiales Principales conclusions et recommandations politiques (André Tioro)– 15 Min Discussion avec la salle -‐ 30 min 12h15 – Brève présentation de la NASAN, de l’approche "partenariats public-‐privé" et des "plateformes multi-‐acteurs" par Terra Nuova Principales orientations et recommandations politiques (Paolo De Meo) – 15 Min Discussion avec la salle -‐ 15 min
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12h45 – Brève communication du ROPPA sur les décisions prises par le Comité de Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA) : responsabilités des gouvernements africains et cohérence avec la logique des pôles de croissance Principales conclusions et recommandations politiques (Nadjirou Sall)– 15 Min Discussion avec la salle -‐ 15 min 13h15 -‐ Pause déjeuner 14h30 – Pôle de croissance et développement de l’agriculture familiale : la vision du ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques du Burkina Faso Principales conclusions et recommandations politiques (SP/CPSA)– 15 Min Discussion avec la salle -‐ 15 min 15h – Les pôles de croissance et la modernisation de l’agriculture africaine, la vision de GrowAfrica Principales conclusions et recommandations politiques (GrowAfrica)– 15 Min Discussion avec la salle -‐ 15 min 15h30 – Position d’un bailleur : l’Agence française de développement et son positionnement face au développement des pôles de croissance ; une dynamique à soutenir ? Principales conclusions et recommandations politiques (Direction de l’AFD à Ouaga) – 15 Min Discussion avec la salle -‐ 15 min 16h – Synthèse du facilitateur principal et discussion de la synthèse avec les participants 17h -‐ Conclusion de la journée A partir de 17h30 : travail de la commission de rédaction (ROPPA, CPF, Personnes ressources) chargée de proposer le draft de déclaration des OP : Un premier draft sera distribué aux représentants d’OP et OSC nationales en début du 2ème jour. 16 décembre 2016 – Le développement des pôles de croissance, une tendance qui doit faire réagir la société civile ? Journée de réflexion réservée au OP et aux OSC : une trentaine de participants 9h -‐ Introduction / Débriefing de la 1ère journée facilitateur principal Réactions / commentaires des participants sur le débriefing de la 1ère journée 9h30 – Présentation des travaux de groupe et constitution des groupes facilitateurs
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10h – Pause-‐déjeuner 10H30–Travaux en ateliers : deux « groupes OP » et un « groupe ONG » qui répondent à 3 ou 4 grandes questions :
-‐ Quelles sont les principales problématiques que fait émerger le concept de pôle de croissance pour les agriculteurs familiaux ?
-‐ Quels types d’actions peuvent faire débloquer les problèmes posés par les pôles de croissance ? Quels leviers permettront de mener ces actions ? (financiers, politiques, syndicaux, etc.)
-‐ Quels sont les 5 messages clés à diffuser sur les pôles de croissance ? 13h – Déjeuner 14h30 – Restitution des Ateliers 10 min par atelier / groupe Synthèse en plénière et discussion de pistes d’actions nationales, sous-‐régionales, régionales et internationales à mener par les OP et leurs partenaires (pour l’établissement d’un plan d’actions). 16h – Présentation et discussion du draft de déclaration finale Lecture du projet de déclaration – discussion pour amélioration – adoption (rapporteur de la commission de rédaction) – 15 Min Discussion avec la salle -‐ 15 min 16h30 – Conclusions de la journée :
-‐ Synthèse de la journée par le facilitateur principal -‐ Organisation pour la 3ème journée en l’occurrence l’animation de la conférence de
presse : facilitateur principal et participants
17 décembre 2016 – Présentation des conclusions de l’atelier
9h -‐ Session en plénière en présence de tous les participants du 1er jour (pouvoirs publics burkinabè, PDDAA, CEDEAO, UEMOA, CILSS, Coopérations au développement, ONG, partenaires techniques et financiers, producteurs et leurs organisations faîtières, etc.)
-‐ Synthèse des deux jours des travaux (30 min) – facilitateurs -‐ Présentation du plan d’action / feuille de route adoptée (15 min) – président de la
CPF -‐ Lecture de la déclaration finale (10 min) – représentant du ROPPA
10h30 – Clôture de l’atelier
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-‐ Intervention du président du ROPPA -‐ Mot du représentant de l’USAID, chef de file des partenaires au développement du
secteur rural au Burkina Faso -‐ Discours de clôture du MAAH
11h30 – Conférence de presse
Conférence de presse en présence des médias nationaux (RTB, BF1, Burkina Info, Horizon FM, Radio de la Municipalité, radio du parlement, etc.) et étrangers (RFI, BBC, Africa 24, Africable, etc.) pour la diffusion des conclusions de l’atelier (déclaration des OP-‐OSC).
Au présidium de la conférence de presse :
-‐ Président de la CPF -‐ Président du ROPPA -‐ Président d’honneur du ROPPA -‐ Secrétaire Exécutif du ROPPA -‐ Facilitateur principal
12H – Fin et départ des participants
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ANNEXE 3 : communiqué final CONFEDERATION PAYSANNE RESEAU DES ORGANISATIONS DU FASO (C.P.F.) PAYSANNES ET DES PRODUCTEURS BURKINA FASO AGRICOLES 01 BP 2978 Ouagadougou 01 DE L’AFRIQUE DE L’OUEST TEL/FAX : (226) 25 30 18 44 Secrétariat Exécutif E-mail : [email protected] 09 BP 884 Ouagadougou 09 [email protected] Tél. : (226) 25 36 08 25
E-mail : [email protected] [email protected]
OUAGADOUGOU, 15 au 17 Décembre 2016
COMMUNIQUE FINAL
ATELIER REGIONAL DE PARTAGE D’EXPERIENCES ET DE REFLEXION SUR « LES
POLES DE CROISSANCE »
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Du 15 au 17 décembre 2016, s’est tenu à Ouagadougou dans la salle de réunion de Pacific hôtel, l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance. Organisé par la CPF et le ROPPA, avec l’appui technique et financier de AgriCord, de AFDI, de TRIAS, de Oxfam, de Christian AIDS et de SOS Faim, l’atelier régional est placé sous le Parrainage du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques et le co-parrainage de l’USAID. L’atelier a regroupé une soixantaine de participants (tes) venus (es), de la Belgique, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la France, de la Guinée, de l’Italie, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Les représentants des plateformes paysannes, des réseaux d’organisations paysannes, des organisations de la société civile nationale et internationale, du gouvernement du Burkina Faso, des collectivités locales, des OP basées dans les zones d’intervention des agropoles, ainsi que des partenaires techniques et financiers ont pris part à l’atelier. L’objectif de cet atelier vise à présenter les résultats des études sur les pôles de croissance au Burkina Faso, de croiser les analyses des OP d’Afrique de l’Ouest sur les politiques agricoles qui se développent dans la sous-région ouest africaine et d’adopter une position commune et convergente face à ce modèle de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale. Les travaux se sont déroulés selon les étapes suivantes :
ü la cérémonie d’ouverture ; ü les communications et discussions en plénière ; ü les travaux en groupes suivis des restitutions en plénière ; ü la cérémonie de clôture.
1- LA CEREMONIE D’OUVERTURE La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur RAMDE Tinga, Conseiller Technique, représentant Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques. Il avait à ses côtés le Représentant de l’USAID, ainsi que le Représentant du ROPPA et le Président de la CPF. Quatre interventions ont ponctué la cérémonie :
ü Dans son mot introductif, le président de la CPF a rappelé que les pôles de croissance
constituent une nouvelle approche de développement dans une vision holistique, avec pour objectif d’impacter durablement le développement agricole dans nos pays. Le président DAO Bassiaka a soutenu que les organisations paysannes portent un intérêt particulier aux résultats de cette nouvelle approche dans la mesure où les politiques publiques mises en œuvre depuis les indépendances n'ont pas permis une exploitation optimale de l'ensemble des potentialités de développement des pays de la sous-région. Aussi, cet atelier devrait adopter une position commune et convergente face à cette nouvelle approche de développement vis-à-vis de l’agriculture familiale.
ü Ensuite, le représentant du président du ROPPA, Monsieur GNASSINGBE Assimarou
a confirmé que l’agriculture est une question importante et stratégique pour l’Afrique de l’Ouest, car c’est le seul secteur qui offre véritablement une perspective au
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chômage des jeunes. Dès lors, les pôles de croissance apparaissent comme une solution pour certains Etats pour faire face aux différents défis que rencontre l’agriculture. Il nourrit l’espoir que les résultats de cet atelier seront directement valorisés par la CEDEAO qui entame actuellement la 2ème génération des PNIASAN et du PRIASAN. Aussi, le ROPPA va documenter les différentes expériences afin de pouvoir faire des propositions pertinentes pour que chaque agriculteur familial puisse vivre dignement de son métier.
ü Le Représentant de l’USAID, chef de file des partenaires au développement du secteur
rural au Burkina Faso a rassuré les participants(es) de la disponibilité de son institution à accompagner toujours les acteurs du monde agricole. Il s’est dit convaincu que les pôles de Croissance peuvent être un outil de développement de l’Agriculture dans la région Ouest-Africaine.
ü Enfin le discours officiel d’ouverture a été prononcé par Monsieur Tinga RAMDE. Au nom du gouvernement burkinabè, il a souhaité la bienvenue à tous les participants (tes) à l’atelier et salué l’initiative conjointe de la CPF et du ROPPA. Les pôles de croissance peuvent juguler la paupérisation et soutenir fortement la croissance économique et socio professionnelle des populations, à travers la diversification des activités économiques, la création d’emplois et l’accroissement de la productivité de l’économie. Le Conseiller Technique a affirmé que les liens étroits en amont et en aval qui existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la croissance et de la génération de revenus. Tout en déclarant ouvert l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance, le Conseiller Technique a affirmé être convaincu et persuadé de la qualité des conclusions qui découleront des travaux.
2- LES COMMUNICATIONS ET DISCUSSIONS EN PLENIERE Plusieurs communications et expériences ont été présentées au cours des sessions en plénière. Elles ont permis d’informer et d’harmoniser la compréhension des participants (tes), clarifier la problématique des pôles de croissance et enfin proposer des pistes de solutions. Les organisations telles la CPF, Oxfam France, le ROPPA, ainsi que des personnes ressources ont respectivement communiqué sur les thèmes suivants :
-‐ l’historique du développement des politiques agricoles au Burkina de l’ère coloniale à nos jours : témoignage d’un grand témoin, leader paysan ;
-‐ le modèle de pôles de développement de la Casamance, au Sénégal ; -‐ l’expérience de Niono sur l’Office du Niger au Mali ; -‐ l’étude sur les pôles de croissance économique en cours au Burkina Faso prenant en
compte le dispositif de déguerpissement et de relocalisation des petits producteurs issus des exploitations familiales;
-‐ l’étude pays sur les pôles de croissance en Afrique Centrale et de l’Ouest ; -‐ les conclusions de l’atelier régional de sécurisation foncière des exploitations
familiales dans les grands périmètres en Afrique de l’ouest ; -‐ la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition: quel modèle de
développement? -‐ réflexions et dynamique du ROPPA.
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Ces communications ont permis d’approfondir les préoccupations relatives aux questions des pôles de croissance, en lien avec la sécurité foncière, la sécurité alimentaire et la prise en compte des exploitations familiales. Les échanges et les partages d’expériences ont permis aux participants (tes) de tirer les leçons apprises et de s’enrichir mutuellement. 3-LES TRAVAUX EN GROUPES SUIVIS DES RESTITUTIONS EN PLENIERE Cette session a été centrée sur des réflexions stratégiques en groupes, en vue de recueillir les expériences, les bonnes pratiques et les propositions des participants (tes) sur les principales questions identifiées lors des communications. Les participants (tes) se sont scindés (ées) en deux (2) groupes, pour approfondir les échanges sur les différents thèmes et formuler les recommandations suivantes : Par conséquent, nous exhortons :
-‐ Les gouvernements ouest africains à : o respecter les engagements de Malabo ; o accroitre les investissements publics en faveur du développement agricole, en
ciblant en priorité les agricultures familiales, les pratiques agro-écologiques et le développement de périmètres irrigués destinés aux exploitations familiales;
o renoncer au développement des pôles de croissance agricoles qui favorisent les entreprises de l’agrobusiness au détriment des agricultures familiales, en particulier grâce à des exemptions fiscales, tarifaires et douanières.
-‐ En particulier, le gouvernement du Burkina Faso, en tant que pionnier de la sous-région, doit :
o s’assurer du respect des droits fondamentaux des populations affectées par le projet Bagrépôle et les autres pôles de croissance ;
o mettre en place une meilleure gouvernance des pôles de croissance, favorisant une participation effective et efficace des organisations paysannes à tous les niveaux ;
o mettre un terme aux exemptions fiscales, tarifaires et douanières accordées aux entreprises investissant sur les pôles de croissance, en vue de générer des revenus pour l’Etat et les conditions nécessaires à la redistribution des richesses créées.
-‐ La CEDEAO et l’UEMOA à : o ouvrir le dialogue avec les organisations paysannes et les organisations de la
société civile pour revoir les axes du PRIA-SAN et le PCD-TASAN en lien avec la promotion des pôles de croissance agricole ;
o exécuter les axes prioritaires du PRIA-SAN et du PCD-TASAN conformément aux engagements pris avec les organisations paysannes et autres acteurs de la société civile ;
o exécuter la réforme du Tarif Extérieur Commun (TEC) afin de l’adapter aux réalités socio-économiques de la région de manière générale, et du secteur agricole en particulier ;
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o associer les organisations paysannes et de la société civile aux différentes études de capitalisation qu’elles envisagent de mener sur les pôles de croissance agricole dans la région.
-‐ Les partenaires techniques et financiers à :
o s’aligner avec les priorités nationales et régionales définies de manière participative et inclusive, et axées sur le renforcement des agricultures familiales ;
o cesser de financer les pôles de croissance favorisant d’autres types d’acteurs au détriment des exploitations familiales ;
o respecter les engagements internationaux relatifs aux droits fonciers, aux responsabilités des multinationales et aux droits humains.
-‐ Les entreprises engagées dans les processus de pôles de croissance agricole à : o ne pas nuire aux droits des populations locales sous couvert de lutter contre la
faim et la pauvreté ; o respecter les engagements internationaux concernant les responsabilités des
entreprises et les droits humains fondamentaux.
Pour atteindre les résultats escomptés, nous, organisations paysannes et organisations de la société civile, nous engageons à :
-‐ nous concerter régulièrement, partager les informations et les expériences relatives aux pôles de croissance agricole;
-‐ poursuivre nos recherches et nos études d’impacts sur les pôles de croissance agricole, et partager les résultats avec l’ensemble des acteurs concernés dans l’optique d’un changement des politiques et des pratiques ;
-‐ mener un plaidoyer pour des investissements publics favorables aux agricultures familiales et aux pratiques agro-écologiques ;
-‐ dénoncer les investissements privés qui nuisent aux droits des populations affectées par les projets pôles de croissance agricole.
Une feuille de route a été adoptée par les participants (tes) pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des recommandations de l’atelier. 4. La cérémonie de clôture La cérémonie de clôture a été présidée par Monsieur Tinga RAMDE, Conseiller Technique du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques. La cérémonie a été ponctuée par trois interventions à savoir celle du président de la CPF, celle du représentant du président du conseil d’administration du ROPPA et le discours de clôture du représentant du Ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques. Elles ont été précédées de la lecture du communiqué final de l’atelier et de la déclaration des OP-OSC à l’issue des trois jours de réflexions et de partage des expériences en matière de pôles de croissance en Afrique de l’Ouest.
Fait à Ouagadougou, le 17 décembre 2016 L’atelier
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Annexe 4 : Déclaration des OPA et des OSC Nous, réseaux d’organisations paysannes et de la société civile, nous sommes rassemblées du 15 au 17 décembre à Ouagadougou pour l’atelier régional de partage d’expériences et de réflexion sur les pôles de croissance agricole. Nous constatons que depuis plusieurs dizaines d’années, de nombreuses initiatives, mesures et réformes ont été adoptées par les institutions publiques en vue de soutenir le développement de l’agriculture africaine. Les engagements des Chefs d’Etats à Malabo en 2015 indiquent une forte ambition en faveur d’une dynamique de développement de l’agriculture en Afrique basée sur les objectifs prioritaires des pays et des différentes régions du continent. Au niveau Ouest-Africain, le processus actuel de formulation des Programmes Nationaux d’Investissement Agricole (PNIA) et du Programme Régional d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PRIA-SAN) dans le cadre de la mise en œuvre de l’ECOWAP, et le processus du Programme Communautaire de Développement pour la Transformation Agricole et la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de l’UEMOA (PCD-TASAN) s’avèrent être des espaces multi-acteurs pour conforter cette dynamique. Malgré ces engagements et ces déclarations, nous déplorons l’intérêt croissant des décideurs politiques d’Afrique de l’Ouest pour le concept des pôles de croissance agricole. Il est basé sur un présupposé qui voudrait que tout investissement entraine nécessairement la croissance et que la croissance entraine automatiquement la diminution de la pauvreté. En réalité, le choix des gouvernements conduit à promouvoir une agriculture à deux vitesses qui favorise les investissements des entreprises nationales et multinationales au détriment de ceux des exploitations familiales. Pourtant, d’après la FAO, ce sont ces exploitations familiales qui réalisent au moins 80% des investissements agricoles de la sous-région et fournissent 70% des denrées alimentaires disponibles sur les marchés domestiques. A travers les études et changes réalisées par la société civile et les organisations paysannes nous observons, certes quelques évolutions positives, mais d’ores et déjà un certain nombre d’impacts avérés et de risques potentiels liés aux pôles de croissance agricole: • L’accaparement de terres, qui induit une absence de transparence des transactions
financières et une insécurité foncière pour les exploitations familiales. • L’aggravation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, liée notamment à la
déconnexion des productions réalisées sur les pôles de croissance avec les marchés territoriaux et les systèmes alimentaires locaux.
• La naissance de conflits entre agriculteurs, entre les populations locales et les investisseurs, et l’aggravation des tensions entre éleveurs et cultivateurs.
• Des effets environnementaux négatifs dus à l’utilisation des intrants chimiques et à la pratique de la monoculture intensive.
Nous affirmons la nécessité et l’urgence de réviser les orientations actuelles des politiques défendant les pôles de croissance. L’agriculture familiale doit devenir le véritable moteur de la souveraineté et sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays et de la région. Par conséquent, nous exhortons :
-‐ Les gouvernements ouest africains à : o respecter les engagements de Malabo ; o accroitre les investissements publics en faveur du développement agricole, en
ciblant en priorité les agricultures familiales, les pratiques agro-écologiques et le développement de périmètres irrigués destinés aux exploitations familiales;
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o renoncer au développement des pôles de croissance agricole qui favorisent l’agrobusiness au détriment de l’agriculture familiale, en particulier grâce à des exemptions fiscales, tarifaires et douanières.
-‐ En particulier, le gouvernement du Burkina Faso, en tant que pionnier de la sous-région, doit :
o s’assurer du respect des droits fondamentaux des populations affectées par le projet Bagrépôle et les autres pôles de croissance ;
o mettre en place une meilleure gouvernance des pôles de croissance, favorisant une participation effective et efficace des organisations paysannes à tous les niveaux ;
o mettre un terme aux exemptions fiscales, tarifaires et douanières accordées aux entreprises investissant sur les pôles de croissance, en vue de générer des revenus pour l’Etat et les conditions nécessaires à la redistribution des richesses créées.
-‐ La CEDEAO et l’UEMOA à : o ouvrir le dialogue avec les organisations paysannes et les organisations de la
société civile pour revoir les axes du PRIA-SAN et le PCD-TASAN en lien avec la promotion des pôles de croissance agricole ;
o exécuter les axes prioritaires du PRIA-SAN et du PCD-TASAN conformément aux engagements pris avec les organisations paysannes et autres acteurs de la société civile ;
o exécuter la réforme du Tarif Extérieur Commun (TEC) afin de l’adapter aux réalités socio-économiques de la région de manière générale, et du secteur agricole en particulier ;
o associer les organisations paysannes et de la société civile aux différentes études de capitalisation qu’elles envisagent de mener sur les pôles de croissance agricole dans la région.
-‐ Les partenaires techniques et financiers à :
o s’aligner avec les priorités nationales et régionales définies de manière participative et inclusive, et axées sur le renforcement des agricultures familiales ;
o cesser de financer les pôles de croissance favorisant d’autres types d’acteurs au détriment des exploitations familiales ;
o respecter les engagements internationaux relatifs aux droits fonciers, aux responsabilités des multinationales et aux droits humains.
-‐ Les entreprises engagées dans les processus de pôles de croissance agricole à : o ne pas nuire aux droits des populations locales sous couvert de lutter contre la
faim et la pauvreté ; o respecter les engagements internationaux concernant les responsabilités des
entreprises et les droits humains fondamentaux.
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Pour atteindre les résultats escomptés, nous, organisations paysannes et organisations de la société civile, nous engageons à :
-‐ nous concerter régulièrement, partager les informations et les expériences relatives aux pôles de croissance agricole;
-‐ poursuivre nos recherches et nos études d’impacts sur les pôles de croissance agricole, et partager les résultats avec l’ensemble des acteurs concernés dans l’optique de construire un dialogue structuré pour un changement des politiques et des pratiques ;
-‐ mener un plaidoyer pour des investissements publics favorables aux agricultures familiales et aux pratiques agro-écologiques ;
-‐ dénoncer les investissements privés qui nuisent aux droits des populations affectées par les projets pôles de croissance agricole.
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Organisations de producteurs signataires:
1. ROPPA 2. CPF 3. CTOP 4. CNOP-G 5. CNOP-M 6. ANOPACI 7. CNCR 8. PFPN 9. FEPAB 10. FENAFERB 11. CRUS 12. APESS 13. RBM 14. UGPRB 15. Inter-Réseaux 16. FIAB 17. FENOP 18. CRA-CE
Organismes et ONGs accompagnateurs techniques et financiers :
1. AFDI 2. TRIAS 3. OXFAM 4. SOS FAIM 5. SPONG 6. TERRA NUOVA 7. Christian Aid 8. Réseau MARP 9. TENFOREST 10. ACF 11. INADES-Formation 12. IRPAD 13. IFREAT 14. COPAGEN
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ANNEXE 5 : Photos
Vue partielle des participant(e)s Clôture présidée par le Conseiller technique du
Ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques (bonnet blanc)
Présidium animant la conférence de presse, de gauche à droite : Ousseini Oudéraogo (SE-ROPPA), Bassiaka DAO (Président CPF), Assimarou S. GNASSINGBE (Président CTOP représentant le président du ROPPA) et Mamadou GOITA (Directeur d’IRPAD, personne ressource)
En 1ère ligne, les journalistes lors de la conférence de presse