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1 RAPPORT DE MISSION D'EVALUATION DEFICIT ALIMENTAIRE DANS LA PROVINCE DE L’EXTREME-NORD AU CAMEROUN Mai 2005

RAPPORT DE MISSION D'EVALUATION DEFICIT ALIMENTAIRE … · dense. D’après une mission exploratoire d’Action Against Hunger – Londres en 19972, cette densité était très forte

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RAPPORT DE MISSION D'EVALUATION DEFICIT ALIMENTAIRE DANS LA PROVINCE

DE L’EXTREME-NORD AU CAMEROUN

Mai 2005

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RESUME EXECUTIF

Une mission conjointe PAM/FAO/MINADER d’évaluation des besoins d’urgence de la situation agricole et alimentaire de l’Extrême-Nord a séjourné au Cameroun du 3 au 23 avril 2005. La mission a rencontré le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, le Secrétaire d’Etat à l’Agriculture, les Conseillers Tehniques, le Coordonnateur du Système d’Alerte Précoce ainsi que les services décentralisés du Ministère de l’Agriculture aux niveaux provincial, départemental et local (arrondissement, villages), les autorités administratives locales (gouverneur, préfets, maires), les chefs traditionnels et les ONG. La mission a également rencontré les chefs d’agences du système des Nations unies ainsi que les partenaires de coopération au Cameroun. Dans la province de l’Extrême-Nord, la mission a visité et discuté avec les villageois et les chefs de ménage au niveau desquels deux questionnaires « Village » et « Ménages » ont été administrés. Il ressort de l’évaluation de la situation que la dernière campagne 2004/2005 était déficitaire sur le plan pluviométrique par rapport à l’année 2003/2004 et par rapport à la moyenne des dix dernières années et à la normale. La pluviométrie a été insuffisante et mal répartie dans le temps et dans l’espace avec des effets plus marqués (sécheresses et baisses des productions agricoles) dans le département du Logone et Chari situé au nord de la province. Dans ce département, les productions ne pourront couvrir qu’environ 34 pourcent des besoins des populations. Dans les cinq autres départements de la province, les besoins seront mieux couverts par la production locale : de 64 pourcent (Mayo-Danay) à plus de 100 pourcent (Mayo-Tsanaga). La faiblesse des disponibilités alimentaires est renforcée par l’absence de stocks céréaliers et la pénurie dans les marchés de certaines denrées de base comme le mil et le sorgho. Les populations doivent s’approvisionner à partir du marché pour couvrir leurs besoins alimentaires, malheureusement dans des conditions d’accès très difficiles. Les prix des céréales locales (mil, sorgho, maïs, bases de l’alimentation des populations) ont doublé entre avril 2004 et avril 2005 et ont augmenté de 20 pourcent à 30 pourcent entre octobre/novembre 2004 et mars/avril 2005. Les termes de l’échange petits ruminants / céréales locales se sont fortement dégradés surtout pour les petits agro-éleveurs qui doivent vendre au moins deux moutons ou deux chèvres pour pouvoir acheter un quintal de mil, maïs ou sorgho. Les populations de l’Extrême-Nord, particulièrement celles du Logone et Chari vivent une situation de pénurie alimentaire très grave qui a poussé de nombreux ménages à adopter des stratégies de survie extrêmes : diminution du nombre et de la qualité de repas, vente des biens productifs (déstockage), emprunt usurier et activités socialement inacceptables. La fouille des fourmilières par les femmes à la recherche de graines d’herbes sauvages s’est généralisée dans les arrondissements de Goulfey et de Makary. L’insécurité civile dans la zone et d’autres conditions particulières des systèmes de vie des ménages du département ont rendu l’insécurité alimentaire extrêmement élevée et inquiétante. Ce sont la pauvreté, les habitudes alimentaires et la mauvaise utilisation des ressources (la zone du Lac Tchad produit du poisson et du niébé qui sont utilisés comme sources de revenus), les mauvaises conditions sanitaires et d’hygiène, la prévalence d’épidémies (paludisme, diarrhées rouges, maladies infectieuses) et les niveaux élevés de malnutrition chronique (apparition du kwashiorkor chez des enfants de moins de cinq ans). Devant la gravité de la situation alimentaire dans la province, particulièrement dans le département du Logone et Chari, la mission a recommandé la préparation d’une opération d’urgence (EMOP) pour assister quelques 237 700 personnes pour une durée de six mois

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]entre mai et octobre 2005. Les besoins d’assistance s’élèvent à 23 746 tonnes. L’objectif de l’intervention est de sauver des vies humaines à travers des distributions générales à toute la population cible et une alimentation supplémentaire pour les groupes les plus vulnérables, comme les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les mères allaitantes et les femmes seules chefs de ménage. La mission a recommandé des interventions convergentes de l’UNICEF, de l’OMS et de la FAO en faveur des mêmes populations. Pour les autres départements moins touchés et disposant de plus de capacités d’adaptation, la mission recommande au gouvernement, à travers l’Office Céréalier, des ventes à prix modérés de céréales pour accroître l’accessibilité aux produits alimentaires.

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1. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE L’EVALUATION 1.1. Objectifs L’objectif général de la mission est de confirmer le bilan de la campagne agricole écoulée et de déterminer les populations en situation d’insécurité alimentaire pour justifier une éventuelle aide alimentaire du PAM dans la province sinistrée. Les objectifs spécifiques sont de: Réactualiser le bilan de la campagne agricole écoulée comprenant une analyse des

résultats obtenus en termes de production ; Confirmer les zones les plus touchées par le déficit de production ;

Comparer les résultats obtenus au cours de la dernière campagne avec ceux des quatre

dernières campagnes et évaluer l’évolution des stocks disponibles au cours de ces mêmes campagnes ;

Identifier les populations ou groupes de population en situation d’insécurité alimentaire

extrême (femmes, enfants, etc.) et établir leur situation alimentaire et nutritionnelle ; Indiquer les mécanismes de survie à la disposition de ces populations affectées ;

Déterminer les possibilités de couverture du déficit par les institutions gouvernementales,

les ONG et les autres organisations ; Etablir si une assistance du PAM est nécessaire et les contours que devrait prendre cette

aide alimentaire. Les termes de référence de la mission sont joints en annexe 1. 1.2. Méthodologies 1.2.1. Collecte et traitement des données secondaires Les données secondaires ont été collectées avant la mission (fin mars 2005 : documents du Bureau de pays) et pendant toute la durée de la mission (du 4 au 15 avril). Elles sont constituées d’études (ex. rapport sur l’analyse de la vulnérabilité et la cartographie (VAM) du PAM), de rapports de mission (ex. rapport de mission Gouvernement-FAO-PAM de mars 2005), de rapports des services techniques centraux, régionaux et départementaux du MINADER, des partenaries (FAO, UNICEF), des ONG et des services de santé. Les rapports de mission ou les rapports d’activités des services et des partenaires renseignent sur les conditions générales de la campagne agricole 2004/2005 et la situation générale sur la sécurité alimentaire. Les données secondaires au niveau village et des ménages sont fournies par l’enquête VAM du PAM. Pour évaluer l’effet des déficits de production de vivres sur les conditions de vie des populations, il a fallu collecter des données au niveau des villages et des ménages.

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Le chapitre sur le contexte socio-économique traite en général des données secondaires. Mais des données sont également traitées et utilisées ailleurs dans le texte au fur et à mesure de l’analyse. Elles sont référencées chaque fois que de besoin par rapport aux résultats des enquêtes. Dans d’autres cas, seules les données secondaires ont été utilisées pour l’analyse en l’absence de données primaires (cas de la situation nutritionnelle). 1.2.2. Collecte et traitement des données primaires Les données primaires ont été collectées sur la base de questionnaires administrés au niveau village (unité d’organisation communautaire des populations) et au niveau ménage (unité de consommation familiale). Des entretiens avec les autorités locales, les chefs des services techniques régionaux et départementaux ont permis de collecter d’autres informations qualitatives. L’observation est aussi une source de données et d’appréciation de la situation. L’échantillon a été déterminé en deux étapes et en combinant une sélection raisonnée et aléatoire dans la mesure où l’accent a été mis sur la zone considérée comme la plus touchée par la crise. Les unités « village » et « ménage » ont été ensuite sélectionnées de façon aléatoire. Le mode d’échantillonnage des villages et des ménages enquêtés est décrit en annexe 2. Les questionnaires figurent en annexe 3. La saisie des données a été faite sur EpInfo et le traitement par SPSS. Les limitations les plus évidentes de la méthodologie résident dans la faiblesse de l’échantillonnage. Trente villages et quarante-sept ménages ne représentent certainement pas toute la diversité des situations des villages et des ménages dans l’Extrême-Nord. Près des deux tiers des échantillons sont localisés dans le Logone et Chari. Les autres départements sont relativement faiblement échantillonnés, en particulier le département de Diamaré qui fait frontière avec le Logone et Chari. Cependant, ces insuffisances méthodologiques ne peuvent entacher la pertinence des conclusions, surtout pour le Logone et Chari, d’autant qu’il y a une convergence entre les résultats des analyses, les observations et les résultats des analyses des données secondaires. 2. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 2.1. Populations et systèmes de vie Le Cameroun (475.000 km²) est un pays caractérisé par une grande diversité humaine (plus de 250 groupes ethniques) et géographique. Le relief, les sols, la végétation, le climat et les peuplements et les modes de vie sont très contrastés du nord au sud. Le sud et le sud-est est une zone de forêts équatoriales denses. L’ouest et le littoral sont montagneux avec des établissements humains très denses surtout sur le littoral et de grandes exploitations agro-industrielles (café, banane, caoutchouc, palmeraie, etc.). Le nord est une savane arborée comparable à certaines zones du Sahel ouest-africain où dominent l’agriculture céréalière et cotonnière et l’élevage des bovins et des petits ruminants. L’Extrême-Nord couvre une superficie de 34 262 km², soit 7,2 pourcent de la superficie totale du pays. Elle est la province la plus peuplée du Cameroun (16 pourcent de la population totale

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ou environ 2.634.000 habitants en 2004 composée aux trois quarts de ruraux1) et la plus dense. D’après une mission exploratoire d’Action Against Hunger – Londres en 19972, cette densité était très forte (entre 100 et 500 habitants au km²) dans les monts Mandara du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga (ouest et sud-ouest de la province) et dans la plaine du Diamaré et du Yaré. La population de l’Extrême-Nord est majoritairement sédentaire, mais dans la pointe nord de la province, vivent des populations nomades pratiquant la transhumance saisonnière du nord au sud ou d’est en ouest suivant les saisons. Les multiples groupes et communautés ethniques qui cohabitent dans l’Extrême-Nord sont des Foulbés, des Arabes Choas, des Kotokos, des Mousgoumm, des Guiziga, des Kanuri, des Haoussa et d’autres minorités. La récente restitution par le Nigeria de 33 villages au Cameroun après le jugement de la Cour Internationale de Justice d’octobre 2002, a accru cette diversité ethnique. Il y a autant de dialectes que d’ethnies. Si la cohabitation est généralement pacifique, le mode de gestion des espaces ruraux, en particulier la transhumance (pratiqué par les Arabes Choas), est source de frictions et de conflits entre les communautés. A l’intérieur des groupes et dans les villages, l’organisation sociale est encore régie par la chefferie traditionnelle qui exerce un certain contrôle sur la gestion des ressources (foncier) et concentre en son sein des moyens économiques de plus en plus importants (commerce, élevage, pouvoir politique). La dominance de ces dispositifs traditionnels sur les systèmes de production est manifeste dans certaines zones, constituant ainsi un facteur sous-jacent de la vulnérabilité des populations. Bien que moins marqué que dans le reste du pays, l’urbanisation progresse surtout autour des capitales départementales. Cependant, en milieu rurale, l’habitat reste dispersé, composé le plus souvent de cases en terre couvertes de tiges de mil ou d’herbes graminéennes. Plusieurs cases forment un saré ou ménage où vit une famille. 2.2. Situation socio-économique, systèmes de production et effets sur la sécurité alimentaire La province de l’Extrême-Nord est handicapée par une insuffisance structurelle des infrastructures socio-économiques et socio-sanitaires et une dégradation continue des conditions agroclimatiques, et des migrations contrôlées (installation de populations de l’Extrême-Nord dans les terres aménagées de la vallée de la Bénoué de la province du Nord) ou spontanées (exode). Le réseau hydrographique comprend deux plans d’eau permanents, le fleuve Logone et une partie du Lac Tchad. Les autres cours d’eau (Mayo) sont temporaires et se dessèchent en saison sèche, ce qui rend crucial l’accès à l’eau dans la zone, aussi bien pour l’alimentation en eau potable des populations rurales, que pour l’abreuvement du bétail une partie de l’année et l’activité agricole. Le climat est de type sahélien avec des pluies souvent insuffisantes et mal réparties et une longue saison sèche de 8 à 9 mois.

1 D’après une projection du Bureau Central de Recensement de la Population (BUCREP) faite à partir du recensement général de la population d’avril 1987, le taux de croissance annuel de la population est estimé à 2,9 pour cent. 2 Rapport de mission exploratoire Cameroun – Extrême-Nord. 20 mai – 4 avril 1997 ; Action Against Hunger – London. Avril 1997.

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L’activité agricole est essentiellement centrée sur les cultures céréalières (mil, sorgho, maïs, riz), les légumineuses (arachide, niébé, voandzou) et le coton. Les cultures maraîchères, surtout le concombre, la patate douce et l’oignon, se développent dans les bas-fonds (mayo) et le long du Logone. L’élevage comprend du gros bétail (bovins, chameaux), des petits ruminants (ovins, caprins), des porcs et la pêche dans le Lac Tchad. Malgré le potentiel pastoral, l’élevage est une activité encore traditionnelle et de prestige social, tandis que la pêche est le plus souvent pratiquée par des personnes venues des pays voisins (Nigerians, Maliens, Tchadiens, Nigériens). Le matériel de pêche rudimentaire et l’absence d’infrastructures de conservation et/ou de transformation limitent le développement de l’activité. Frontalier avec le Tchad et le Nigeria, l’Extrême-Nord est une zone ouverte et d’échange. Le commerce est relativement bien développé, même s’il reste souvent une activité informelle de capitalisation. Le tourisme est une autre activité importante dans la région avec le parc de Waza. Le contexte socio-économique et biophysique de la zone est relativement contraignant. Les rapports traditionnels entre les communautés, par le biais des chefferies coutumières, influe sur les systèmes de propriété des moyens de production (terre, élevage) et l’utilisation des produits (partage d’une partie des récoltes). Les habitudes alimentaires en zone rurale sont basées sur la consommation de sorgho et de maïs, avec peu d’apports protéiniques d’origine animale ou végétale. Par exemple, dans le Logone et Chari, les produits de la pêche sont très peu consommés par les populations du Lac ; ils sont vendus dans les pays voisins (Nigeria). De même, le niébé est essentiellement exporté vers le Nigeria. Le Nigeria exerce également une forte influence sur l’ensemble de la zone frontalière. Dans de nombreux villages, c’est la monnaie nigériane (le Naria) qui est en cours. Une forte demande du Nigeria en produits de base (céréales, légumineuses, animaux, viande) semble exercer une forte pression sur cette partie du Cameroun en aspirant une partie des productions de l’Extrême-Nord vers ce pays. A l’inverse, les produits manufacturés de consommation courante venant du Nigeria inondent les marchés locaux. Cette situation est particulièrement sensible sur les variations saisonnières des prix des produits céréaliers. Sur le plan sanitaire, la province de l’Extrême-Nord a une faible couverture sanitaire et vaccinale, en particulier le Logone et Chari. 2.3. Niveaux de vulnérabilité structurelle Une enquête VAM réalisée en 2004, analysant la capacité des ménages à couvrir leurs besoins alimentaires, la fréquence d’exposition à des périodes d’insécurité alimentaire et les revenus moyens par ménage ou par habitant, avait classé les départements en trois niveaux de vulnérabilité. 2.3.1. Départements à forte vulnérabilité Le Logone et Chari apparaît comme le département le plus vulnérable, et ceci dans tous ses arrondissements. Il est suivi par le Diamaré et le Mayo-Tsanaga. Dans le Logone et Chari, seuls 20% des ménages déclarent que leur production leur permet de couvrir la totalité de leurs besoins annuels, tandis que plus de 80% des ménages déclarent que leur production ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins plus de 8 mois. La quasi-totalité des ménages a

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subi une période d’insécurité alimentaire durant la précédente campagne agricole. Une part importante des ménages a été confrontée à une insécurité alimentaire 4 années de suite. Dans le Diamaré, 70 pourcent des ménages déclarent que leur production ne leur permet pas de subvenir plus de 8 mois à leurs besoins, et la moyenne des revenus annuels par habitant est très basse. Dans le Mayo-Tsanaga, les ménages sont fréquemment confrontés à une insécurité alimentaire et leurs revenus par ménage et par habitant sont très faibles. 2.3.2. Départements à vulnérabilité modérée ou faible Les départements du Mayo-Sava et du Mayo-Danay appartiennent à ce groupe avec des populations qui parviennent à subvenir relativement bien à leurs besoins alimentaires, malgré des sols très peu fertiles (notamment dans le Mora), et des revenus annuels peu élevés. 2.3.3. Départements à très faible vulnérabilité Ce groupe est constitué du Mayo-Kani. Des contraintes d’ordre naturel (attaques de déprédateurs, inondations, enclavement, etc.) et non naturel (accès à l’eau potable, migrations non contrôlées, etc.) existent, mais leurs impacts sont atténués par un certain nombre d’atouts à savoir une bonne couverture des besoins céréaliers, une habitude de stockage des céréales et des sources de revenus diversifiées. 2.4. Productions agricoles de la campagne 2004/2005 et situation de pré-crise des populations 2.4.1. Situation pluviométrique La pluviométrie de l’Extrême-Nord de la campagne agricole 2004/2005 était insuffisante et mal répartie. Elle est déficitaire aussi bien par rapport à la campagne 2003/2004 et qu’à celle des dix dernières années. La mauvaise répartition de la pluviométrie dans le temps et dans l’espace a créé des périodes de sécheresse tout au long de la campagne. Cependant, la contrainte majeure a été la mauvaise répartition des précipitations dans le temps et dans l’espace avec pour corollaire, des périodes de sécheresse constatées tout au long de la campagne. Dans le département du Logone et Chari, la pluviométrie enregistrée en 24 jours s’élève à 379 mm, soit 170 mm de moins que la moyenne des cinq dernières années (550 mm) et plus de 250 mm de moins que l’année dernière (634 mm en 34 jours). La pluviométrie de 2004/2005 est comparable à celle de 2002/2003. Elle a été très mal répartie avec des périodes de sécheresse de plus de dix jours enregistrées notamment pendant les phases critiques de croissance des plantes (cf. annexe 3).

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250

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Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

Pluv

iom

étrie

(mm

)

Total Province Diamaré H (mm) Logone et Chari H Mayo – Kani HMayo – Sava H Mayo – Tsanaga H Mayo – Danay H

Dans les trois départements du sud de la province (Mayo-Tsanaga, Mayo-Kani et Mayo-Danay), on a enregistré entre 660 et 750 mm, contre 800 à 900 mm de pluviométrie moyenne sur 10 ans. Le Diamaré et le Mayo-Sava se situent entre ces deux zones. 2.4.2. Situation agricole 2.4.2.1. Superficies emblavées Les superficies emblavées en céréales et légumineuses alimentaires pendant la campagne agricole 2004/2005 s’élève à seulement 630 000 ha contre plus de 700 000 ha l’année dernière, soit une baisse de près de 10 pour cent. Cette baisse s’explique essentiellement par des raisons liées à la pluviométrie à savoir : l’arrivée tardive des pluies qui a amené les agriculteurs à revoir à la baisse leurs ambitions

de départ ;

les multiples cas de ressemis sans succès ayant entraîné des abandons de plusieurs parcelles faute de semences ;

la non recharge de la nappe phréatique des karal ou bas-fonds destinés à la culture du sorgho de saison sèche ;

la faible crue du Logone qui n’a pas permis l’irrigation du riz ;

l’assèchement précoce des mares dont les eaux servent pour le repiquage du sorgho de décrue.

2.4.2.2 Les intrants agricoles L’utilisation d’intrants agricoles (semences de qualité, engrais et pesticides) est très limitée à cause du coût des intrants et de l’insuffisance d’une offre de qualité. En dehors de quelques producteurs isolés, le Programme national de vulgarisation et de recherche agricoles (PNVRA) a entrepris d'encadrer des multiplicateurs de semences, mais l'initiative reste encore timide. Le Programme d’appui au revenu familial rural (PARFAR) a démarré un programme de relance de la production de semences qui doit, à terme en 2007, couvrir les besoins semenciers des spéculations principales des provinces du Grand Nord (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord). Mais pour l’instant, la production de semences de sorgho, maïs, riz, niébé et oignon est insuffisante pour couvrir les besoins. De sorte que les paysans utilisent des

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semences à tout venant, parfois achetées au marché. Outre ce problème de multiplication des semences, l’introduction et la diffusion de variétés nouvelles et/ou améliorées se heurtent aux habitudes culturales et aux pratiques paysannes encore très vivaces, surtout dans le Logone et Chari. Par exemple, pour le sorgho, la variété locale appelée Jigari est préférée à la variété améliorée de sorgho pluvial S-35. Dans le Logone et Chari, l’engrais n’est pratiquement pas utilisé pour les céréales comme par ailleurs dans les autres départements, à l’exception des zones de production cotonnière où les contractuels bénéficient de crédit de campagne incluant l’engrais et les pesticides. La situation est la même pour les pesticides. Deux fournisseurs sont agréés à Maroua du fait de la proximité de la zone de coton. En dehors des crédits de campagne octroyés aux producteurs de coton, le pouvoir d’achat très faible des autres producteurs ne leur permet pas d’acheter des produits phytosanitaires pour lutter contre les maladies et les ravageurs des cultures. 2.4.2.3. Les déprédateurs Les principaux déprédateurs récurrents de la province sont essentiellement les chenilles défoliatrices, les sauteriaux, les oiseaux granivores et les pachydermes. Les premières infestations des chenilles défoliatrices apparaissent en général en début de campagne lors des poches de sécheresse. Les nombreuses pauses de sécheresse observées dans le Logone et Chari (cf. Annexe 3) entre avril et juin (Goulfey, Makary, Hilé Alifa et Blangoua) ont favorisé le développement de ces ravageurs dont les infestations se manifestent par des fontes de semis. Les sauteriaux se développent également à la faveur des mauvaises conditions d’humidité du sol pendant la phase d’installation des cultures (avril-juin). Les oiseaux sont un fléau dans la zone, particulièrement dans le Logone et Chari. Le Quelea est l’espèce la plus récurrente qui cause des dégâts sur les cultures de riz, le sorgho et le mil pénicillaire. Les arrondissements de Kousseri, du Logone-Birni et de Goulfey sont souvent les plus affectés. Le parc de Waza et les espaces boisés du sud du département (Logone-Berni) constituent des réserves de nidation des oiseaux granivores. Cette année, la pression de ces ravageurs a été forte à cause du manque d’eau et de la faible densité de la végétation naturelle, refuge habituel des oiseaux avant les cultures. En ce qui concerne les pachydermes, ils s’échappent souvent du parc de Waza et causent des dégâts importants aux cultures quand ils traversent les champs. 2.4.2.4. Récoltes et stocks Les mauvaises conditions de réalisation de la campagne agricole 2004/2005 (pluviométrie insuffisante et mal répartie, superficies emblavées plus faibles, écoulements faibles dans les mayo) ont entraîné une baisse des productions céréalières pluviales de 34 pourcent par rapport à l’année dernière et de 4 pourcent par rapport à la moyenne des cinq dernières années (tableau 1).

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Tab. 1. Productions céréalières pluviales des cinq dernières années à l’Extrême-Nord

Productions (T) Spéculations

2004/2005 2003/2004 2002/2003 2001/2002 2000/2001

Sorgho pluvial 253 110 308 703 186 120 246 669 145 550

Maïs (pluvial et décrue) 89 816 122 520 58 048 82 663 38 125

Mil pénicillaire 13 609 25 092 14 853 23 438 17 365

Riz pluvial 7 607 33 852 26 457 47 411 27 688

Sorgho de saison sèche 80 432 182 075 61 287 153 315 62 100

Total céréales pluviales 444 574 672 242 346 765 553 496 290 828

D’après la mission d’évaluation préliminaire conduite en février/mars 2005 par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, en collaboration avec le PAM et la FAO, cette production couvre en moyenne 74 pourcent des besoins céréaliers de la population totale de la province3, mais seulement 34 pourcent des besoins céréaliers du Logone et Chari. Pour les cinq autres départements, la couverture des besoins par la production céréalière locale de 2004 varie entre 64 pourcent (Mayo-Danay) et 103 pourcent (Mayo-Tsanaga). Dans le Logone et Chari, surtout chez les producteurs Kototo, il n’y a pas de tradition de stockages céréaliers et de constitution de réserves alimentaires pour la soudure ou pour la sécurité alimentaire. Cependant, au niveau des chefferies (sultans, chefs de canton) qui sont des lieux de rassemblement des populations, des stocks sont souvent constitués. Dans les autres départements (Mayo-Danay, Mayo-Kani, Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga), il y a une forte tradition de constitution de réserves alimentaires communes pour les périodes de soudure et pour la sécurité alimentaire locale en général. Ces initiatives sont appuyées et encadrées par des ONG (Terdel, ACRA, CDD) et le PAM. Dans des conditions difficiles de baisse des productions céréalières, l’impact de ces traditions de stockage de vivres sur la sécurité alimentaire des populations est évident. Cette année, dans le Logone et Chari, les populations les plus démunies et les ménages vulnérables pourraient avoir moins d’opportunités et de possibilités d’adaptation que dans les autres départements pour faire face à la crise. A la faiblesse des disponibilités, s’ajouteraient des difficultés d’accès liées aux prix élevés des denrées et aux capacités limitées de ces populations à générer des revenus substantiels. 3. IMPACT GENERAL ET DEMOGRAPHIOQUE DE LA CRISE 3.1. Nature de la crise et effets sur les populations et les zones touchées L’insuffisance et la mauvaise répartition de la pluviométrie en 2004/2005 sont à l’origine de la crise alimentaire qui frappe l’Extrême-Nord, particulier le Logone et Chari. Ces chocs ont eu des effets sur la production céréalière et alimentaire (végétale et animale), la situation alimentaire et nutritionnelle et les conditions d’accès aux aliments.

3 Les pertes de récoltes sont estimées à 25% de la production brute et les besoins céréaliers sont estimés à 150 kg/personne/an pour une population totale de 2.970.000 habitants

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3.1.1. Disponibilités alimentaires 3.1.1.1. Les stocks Au niveau des ménages, les stocks sont au plus bas. Dans le Logone et Chari, sur une trentaine de ménages enquêtés, aucun n’a de réserve en mil ou sorgho ; une dizaine ont encore un sac de maïs suffisants pour la consommation de deux à trois semaines. Les denrées sont achetées au jour le jour ou une fois par semaine en petite quantité pour les besoins hebdomadaires de la famille. Dans les villages, les stocks commerçants sont inexistants. Avec de faibles marges financières, ces « boutiquiers » ne peuvent pas stocker de grandes quantités de maïs ou de sorgho à cette période de l’année. Le sorgho est rare, le mil introuvable, les quantités de maïs très insuffisantes. L’offre des grands commerçants lors des marchés hebdomadaires se limite au maïs ou au riz importé, et en quantités insuffisantes. Les céréales locales (sorgho, maïs, riz) ne sont plus disponibles. Les autres denrées alimentaires de base comme le niébé et l’arachide, sources de protéines végétales, sont également rares et pratiquement absentes dans les arrondissements du nord du Logone et Chari. Le gombo, utilisé dans les sauces, est disponible sous forme séchée. Dans les villages le long du Logone (Logone-Birni, Goulfey), des îles du Lac Tchad et ceux environnants, où l’on pratique le maraîchage, il y a une production de légumes (chou, tomate, concombre, aubergine). Une partie seulement de la production est consommée ; la majorité est vendue pour procurer des revenus aux producteurs. En ce qui concerne l’aide alimentaire du PAM, les seules ressources sont les vivres destinées à l’assistance à l’éducation de base dans les villages dans des écoles ciblées. Les interventions de projets et d’ONG sont relativement peu nombreuses dans le Logone et Chari. Par contre dans les départements du sud de la province (Mayo-Danay, Mayo-Kani) et de l’est (Mayo-Tsanaga) où il y a une tradition de stockage communautaire des vivres dans les greniers villageois, il existe encore des stocks, dont certains ont été constitués depuis la campagne précédente. Dans certains villages, les stocks sont suffisants pour couvrir les besoins des groupements jusqu’à la prochaine récolte (Mayo-Danay, Mayo-Kani). C’est le cas des Groupements d’intérêts collectifs (GIC) de sept villages dans l’arrondissement de Moussourtouk (Mayo-Kani) où il y avait 50,3 tonnes de mil jaune appartenant à 42 GIC de 258 personnes dont 31% de femmes. Compte tenu des prix élevés des céréales sur les marchés, des stocks sont vendus pour procurer des revenus aux groupements. Les stocks de l’Office Céréalier, une réserve de régulation du marché pour l’ensemble du Grand Nord (provinces de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord) s’élèvent à moins de 3 000 tonnes. Sur instruction du Gouvernement, 20 tonnes ont déjà été vendues dans la zone de Darack et 100 tonnes à Kousseri en début avril. Le reste du stock sera vendu les mois à venir à des prix subventionnés (en dessous du prix du marché). Au niveau du PAM, les stocks du Programme de pays (projet 10214.0) s’élevaient à 2.065 tonnes environ disponibles dans les magasins à Ngaoundéré, à Garoua et à Maroua. Dans l’ensemble, les disponibilités alimentaires, surtout dans le Logone et Chari sont pratiquement épuisées pour la grande majorité des ménages ruraux.

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3.1.1.2. Les productions D’après les résultats des enquêtes ménages, la baisse des récoltes par rapport à la campagne précédente, toutes céréales confondues, a atteint 70 pourcent en moyenne dans le Logone et Chari et 20 à 30 pourcent environ dans les autres départements (Mayo-Danay, Diamaré, Mayo-Kani, Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga), confirmant ainsi l’observation faite par la mission du MINADER, du PAM et de la FAO (cf. tableau 1) et les résultats de l’enquête VAM conduite par le PAM en 20044. Les enquêtes villages et ménages ont révélé l’insuffisance des récoltes de sorgho pluvial, de sorgho de contre-saison et de maïs. La production de riz irrigué dans le Logone-Birni et le Mayo-Danay a baissé à cause de l’insuffisance des niveaux des eaux dans le Logone. Les autres productions agricoles du Logone et Chari (niébé, maraîchage) ont été moins affectées par le déficit pluviométrique, surtout dans les régions du Lac Tchad (Darack, Hilé Alifa) et du Logone (Goulfey, Logone-Birni) où les populations profitent des réserves hydriques des sols libérés au fur et à mesure du retrait des eaux pendant la saison sèche pour cultiver le niébé et diverses cultures légumières (tomate, chou, carotte, salade, aubergine, concombre, etc). La mission conjointe MINADER/PAM/FAO de février-mars 2005 avait conclu que pour le Logone et Chari, seulement 36% des besoins étaient couverts par la production céréalière locale contre plus de 64% et plus pour les cinq autres départements. 3.1.2. Zones et populations touchées Dans le Logone et Chari, on peut distinguer deux grandes zones : les îles du Lac Tchad et les terres inondables d’une part, et les terres continentales d’autre part. Dans cette dernière partie, la production agricole dépend surtout de la pluviométrie. Les zones dites du Lac comprennent les villages récemment restitués au Cameroun par le Nigeria (arrondissement de Darack) et les terres basses inondables des berges du Lac (dont une partie appartenant à l’arrondissement de Hilé Alifa). Ce sont des espaces d’agriculture de décrue, de pâturage et de pêche. C’est aussi la zone où les conditions de vie des populations sont les plus précaires du fait de la pauvreté, de l’enclavement, de l’insalubrité, des mauvaises conditions d’hygiène, de l’existence de foyers épidémiologiques de paludisme, de gastro-entérites sanguinolentes, de maladies infectieuses et de la malnutrition. Les populations des villages localisés entre le nord de l’arrondissement de Goulfey jusqu’à Hilé Alifa sont également très fortement marquées par les pénuries alimentaires, les difficultés d’accès aux vivres et les mauvaises conditions d’utilisation des aliments. Les groupes les plus affectés par cette pénurie alimentaire sont pratiquement tous les ménages ruraux des arrondissements situés au nord du département du Logone et Chari : Goulfey, Makary, Darack, Fotokol et Hilé Alifa et le nord de l’arrondissement de Waza. Les populations vivant à côté de la ville de Kousseri ou le long du Logone sont moins affectées. Dans cette population, les personnes les plus touchées sont les enfants de moins de cinq ans, les femmes chefs de ménage (13% de la population échantillonnée), les personnes âgées

4 La vulnérabilité à l’insécurité alimentaire en milieu rural dans les provinces de l’Extrême-Nord et du Nord du Cameroun. WFP/ODDY. Septembre 2004. L’enquête avait noté qu’en termes de disponibilités, la production céréalière de la province couvrait en moyenne entre 7 et 8 mois les besoins de consommation céréalière de la population. Dans le Logone et Chari, en année normale, la production couvre les besoins céréaliers pendant seulement 6 mois.

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vivant seules et les mères allaitantes. Dans ces ménages (47 au total), l’alimentation s’est dégradée dans près des deux tiers des cas avec plus de la moitié d’entre eux qui ont déjà réduit le nombre de repas à deux ou un par jour. Quatre-vingt-seize pourcent d’entre eux s’attendent à une dégradation encore plus poussée de leur situation alimentaire dans le mois à venir. Ceci pousse les populations quitter les villages. Près d’un ménage sur trois a déjà un membre de la famille vivant hors du village. En dehors des filles mariées et des jeunes garçons confiés à des « marabouts » pour l’apprentissage du Coran, l’exode concerne des jeunes hommes actifs et des jeunes chefs de ménage partis dans les îles du Lac Tchad, à Kousseri, dans les pays voisins ou dans les villes plus au sud (Maroua, Garoua) à la recherche de travail. Dans le village de Ganatir (arrondissement de Blangoua) par exemple, plus de la moitié des familles avaient abandonné leur maison pour se réfugier à Blangoua. Ces migrations précoces sont fréquentes dans tout le nord du département et touchent tous les villages. Ces mauvaises perspectives sont renforcées par des modes d’accès aux ressources alimentaires encore plus limitées. 3.2. Accès aux ressources alimentaires et rôle des marchés L’absence de certaines denrées sur les marchés (sorgho, mil, arachide, niébé) est la première difficulté qui pèse sur les ménages ; ces produits constituent la base de l’alimentation. Ensuite, la hausse des prix des céréales et la baisse de ceux du bétail (bovins, ovins, caprins) réduisent les possibilités financières des ménages et renforce leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire. Contrairement à 2002/2003, dernière année de déficit pluviométrique dans le Nord et l’Extrême-Nord, où après les récoltes les prix des céréales et du niébé avaient baissé et étaient restés stables jusqu’au début de la soudure5, cette année, les prix des denrées alimentaires augmentent régulièrement depuis les récoltes en octobre/novembre 2004 (figure 2). Les niveaux des prix des céréales notés dans la province sont très élevés et dépassent les capacités des ménages. Entre avril 2004 et avril 2005, les prix des céréales (mil, maïs, sorgho) ont pratiquement doublé, passant respectivement de 7 000-10 000 Fcfa à 16 000-20 000 Fcfa pour un sac de 100 kg. Entre octobre/novembre 2004 et mars/avril 2005, l’augmentation des prix peut varier entre 20% et 30%. Les termes d’échange entre « petits ruminants » et « céréales locales » sont défavorables aux petits agro-éleveurs qui doivent vendre au moins deux moutons ou deux chèvres pour pouvoir acheter un quintal de céréale (tableau 2). 5 cf. Rapport de mission PAM/FAO d’évaluation de la situation agricole et alimentaire dans les provinces du Nord et de l’Extrême-Nord au Cameroun. 27 mai 2003.

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Tab. 2. Termes d'échange Petits ruminants / Céréales locales à Kousseri (kg de céréale)

avr.-05 mars-05 févr.-05 oct.-04 Avr.-04 Ovin/Sorgho Saison sèche 72 105 152 206 167 Ovin/Sorgho Saison de pluie 79 105 136 248 200 Ovin/Maïs 86 129 170 190 125 Caprin/Sorgho Saison sèche 50 74 97 113 177 Caprin/Sorgho Saison de pluie 55 74 87 135 213 Caprin/Maïs 61 91 108 104 133

Le faible niveau d’approvisionnement du marché, la spéculation de grands commerçants stockeurs (à Maroua, Garoua et Ngaoundéré), la demande des pays voisins en céréales (Nigeria, Tchad), le faible pouvoir d’achat des populations et la pauvreté sont avancés pour expliquer cette hausse des prix des céréales. D’après les services techniques et les autorités locales, ces niveaux des prix des céréales ont été atteints en juillet/août 1998 qui était la pire des années de pénurie alimentaire que la zone a connue ces vingt dernières années. Les difficultés d’accès avaient engendré des déplacements massifs de populations, une augmentation de l’insécurité et des troubles sociaux.

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Fig. 3. Evolution des prix des denrées à Kousseri (juillet 2002 - avril 2005)

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

500

juil.-02

août-0

2

sept.-0

2oct.

-02

nov.-02

déc.-02

janv.-0

3

févr.-0

3

mars-03

avr.-0

3

janv.-0

4

févr.-0

4

mars-04

avr.-0

4mai-

04

juin-04juil.-

04

août-04

sept.-0

4oct.

-04

nov.-04

déc.-04

janv.-0

5

févr.-0

5

mars-05

avr.-0

5

Prix

(Fcf

a /k

g)

Sorgho SS Sorgho SP Maïs Riz local Niébé

Niébé

Riz local

Maïs

Sorgho saison sèche

Sorgho saison pluvieuse

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La crainte est d’autant plus justifiée que le Logone et Chari est insuffisamment pourvu en infrastructures socio-économiques de base : peu ou pas de routes praticables en saison des pluies, structures de stockage quasi-inexistantes. En effet, pendant la saison des pluies, la majeure partie du département est inaccessible et actuellement, il n’y a plus de stocks de céréales ni dans les magasins privés des petits centres urbains (Kousseri, Goulfey, Makary, Hilé Alifa, Blangoua, Darack, Logone-Birni, Fotokol) ni chez les producteurs. Les stocks des grands commerçants sont conservés dans les grandes villes de Maroua, Garoua et Ngaoundéré. Les réserves actuelles (au moment de la visite de terrain) de l’Office Céréalier et du PAM sont de l’ordre de 4000 à 5000 tonnes, dont une bonne partie sera utilisée pour la vente à prix modéré dans le premier cas ou l’activité « greniers villageois » du Programme de pays dans le deuxième cas. La province de l’Extrême-Nord est une zone d’insécurité alimentaire chronique, en particulier le Logone et Chari classé comme le département le plus pauvre du Cameroun. Aux difficiles conditions d’accès, s’ajoutent les conditions socio-sanitaires extrêmement mauvaises dans lesquelles vivent de nombreuses populations rurales très fragiles (faible couverture sanitaire et vaccinale, foyers d’épidémies notés dans certaines localités du Lac Tchad, etc.). 3.4. Systèmes de vie des ménages et modes d’accès aux ressources En 2002/2003, l’Extrême-Nord avait connu une crise alimentaire qui n’avait pas atteint l’ampleur de cette année. Quarante quatre ménages (sur un total de 47) ont déclaré être touchés par la crise, causée par la sécheresse (dans les 4/5 des cas) et d’autres facteurs (maladies, baisse des revenus, mort du bétail : 1/5 des cas). L’avènement de la crise actuelle a créé des dysfonctionnements dans l’ensemble de la zone dont les manifestations sont des conséquences directes de la sécheresse, des autres facteurs déclencheurs et les résultats des effets cumulés des chocs antérieurs (2002/2003) et de la situation de pré-crise (contexte). La pénurie alimentaire dans le Logone et Chari a réduit les activités socio-économiques de la zone : les marchés hebdomadaires sont moins fréquentés, les commerçants ambulants fréquentent de moins en moins les villages à cause du faible pouvoir d’achat et de la pauvreté des habitants. Le sous-emploi a augmenté ce qui a poussé les actifs à partir plus tôt que d’habitude à la recherche de revenus pour subvenir aux besoins des autres membres. Ainsi, un ménage sur trois a au moins un membre vivant hors du ménage ; dans la majorité des cas, il s’agit d’un exode temporaire. Dans les cas extrêmes, tout le ménage s’est déplacé (arrondissement de Blangoua), ce qui est une stratégie de rupture. L’exode saisonnier a été précoce cette année et a touché tous les arrondissements du nord du Logone et Chari. La zone du Lac Tchad est un lieu de destination pour la transhumance des troupeaux et la recherche de travail dans les activités de pêche et de maraîchage. Mais les effets pervers de ces migrations sont la propagation de maladies infectieuses et des épidémies dans les villages d’origine au moment des retours des migrants. La zone du Lac est caractérisée par la prévalence de nombreuses pathologies. La recherche effrénée de revenus pour faire face à la crise pousse les populations à couper les arbres pour la vente (ce qui accroît le déboisement et la désertification) et à vendre les produits maraîchers et les sources de protéines (niébé, poissons) au lieu de les consommer (ce qui renforce le déséquilibre nutritionnel). Le trafic augmente aussi, surtout avec le Nigeria voisin (produits pétroliers, pièces et autres articles parfois interdits d’importation). L’insécurité est devenue un problème majeur dans le Logone et Chari, avec la multiplication des barrages des coupeurs de route, des vols et des agressions, jusque dans les villages.

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Les autres stratégies extrêmes mises en œuvre par les ménages sont résumées dans le tableau 3 ci-dessous. Par exemple, les activités socialement non acceptées ou interdites couvrent l’abandon des foyers par des chefs de ménage, la fouille des fourmilières à la recherche de graines d’herbes sauvages et l’emprunt usurier. La fouille des fourmilières pratiquée par les femmes s’est malheureusement généralisée dans les arrondissements de Goulfey et de Makary, tandis que l’emprunt usurier est largement pratiqué par les hommes chefs de ménages et les commerçants dans le nord du département du Logone et Chari (arrondissements de Hilé Alifa et Blangoua).

Tab. 3. Stratégies d’adaptation mises en œuvre

Stratégies de survie mises en œuvre en % des

ménages sur un total de 40

Pourcentage cumulé

Groupe en charge

Modification des habitudes de consommation :

- Diminution de la quantité des aliments consommés par repas 65% 65% Chef de ménage, femme

- Diminution de la qualité des repas 5% 70% Femme - Diminution du nombre de repas par jour 2,5% 73% Femme Diminution des dépenses 2,5% 75% Mari

Vente de biens productifs et non productifs 10% 85% Femme, chef de ménage

Déstockage du bétail (petits ruminants) 5% 90% Mari, femme Emprunt familial ou amical 2,5% 93% Mari Abandon de l’école 2,5% 95% Enfants Travail des enfants 2,5% 98% Enfants Activités socialement non acceptées ou interdites 2,5% 100% Mari, femme

Les actions prises par le gouvernement pour atténuer les effets de la crise sont encore timides. Vingt tonnes de maïs ont été vendues par l’Office Céréalier à Darack à 10.000 F le sac de 100 kg. En tout, 250 tonnes doivent être vendues dans l’arrondissement de Darack dont 100 tonnes pour Darack et 150 tonnes pour les autres villages. Cent tonnes sont vendues à Kousseri. Sur le plan sanitaire, le programme élargi de vaccination de routine visant les enfants de 0 à 11 mois était en cours pendant la visite de terrain. Dans la zone de Darack, le PAM avait déjà distribué à travers les écoles, des rations pour les cantines scolaires à l’ensemble des écoles de l’arrondissement. Sur le plan des infrastructures, surtout pour la nouvelle entité administrative de Darack, les services techniques d’encadrement étaient en cours d’installation. En dehors de ces mesures, aucune autre action significative n’est entreprise spécifiquement dans le département du Logone et Chari pour amoindrir les effets néfastes de la faim et des pénuries subies quotidiennement par les populations, en particulier les groupes les plus à risque.

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3.5. Consommation et utilisation des aliments et situation sanitaire et nutritionnelle 3.5.1. Consommation et utilisation des aliments Si dans les départements du sud, l’alimentation est plus variée grâce à l’encadrement des services publiques et des ONG, dans un contexte de modification régressive des modes d’alimentation des ménages (diminution de la quantité des aliments, de la qualité et du nombre de repas) et de diminution des dépenses familiales, le Logone et Chari (Goulfey, Makary, Hilé Alifa, Darack et Fotokol) se singularise par la pauvreté de la diète et l’insuffisance des apports protéiniques. Dans la plupart des ménages, le régime alimentaire est composé d’une céréale (maïs, sorgho) préparée sous forme de bouillie de maïs le matin ou de « boule » de maïs ou de sorgho à midi et le soir. La boule est accompagnée de sauce gombo ou diluée dans l’eau. Le thé et le sucre sont un palliatif et un coupe faim consommés par les adultes à longueur de journée. Pourtant la zone la plus touchée par les pénuries alimentaires (nord du département) a des ressources alimentaires riches et variées comme les produits d’élevage ou de la pêche (viande, lait, poisson), les produits maraîchers (chou, concombre, tomate, etc.) et le niébé. La transhumance des troupeaux vers le Lac et plus au sud (zone de Waza), la faible productivité des petits ruminants et les habitudes alimentaires (non traite des brebis et des chèvres) privent les ménages de ressources protéiniques essentielles. Mais surtout, le niébé et les produits maraîchers cultivés sur de grandes surfaces dans la zone du Lac Tchad (Darack, Hilé Alifa, Fotokol, Makary) sont considérés comme des cultures de rente, vendues pour acheter des céréales. Le poisson, produit également en quantité (arrondissement de Darack) est séché et vendu au Nigeria. Les populations locales consomment essentiellement les sous-produits (tête, queue) dans les sauces pour accompagner la boule. Par ailleurs, il n’existe pas de préparation alimentaire spécifique destinée aux nourrissons et aux jeunes enfants. Ils peuvent certes consommer la bouillie au petit déjeuner mais, les pratiques alimentaires ne prévoient pas de leur en conserver pour les autres repas de la journée. Il y a une déconnexion entre la structure de consommation et celle de la production. Les communautés cultivent certaines spéculations alimentaires de bonne valeur nutritive (niébé) et/ou exploitent des ressources halieutiques sources de protéines animales, mais les destinent exclusivement à la commercialisation. C’est le cas des populations de la quasi-totalité des villages de la zone du Lac. Cette situation résulte certes d’habitudes alimentaires très rigides, mais aussi de l’absence d’éducation nutritionnelle et sanitaire et de déficit d’encadrement des populations. 3.5.2. Situation sanitaire et nutritionnelle Pendant l’enquête, 60 pourcent des ménages sur un total de 47 avaient déclaré qu’au moins un membre du ménage a été malade au cours du mois de mars. Les principales pathologies déclarées sont résumées dans le tableau 4 ci-dessous.

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Pathologies % des ménages où un membre au moins affecté Paludisme 39,1% Toux persistante 14,8% Tuberculose 11,5% Rhumatisme 11,5% Diarrhée chronique 11,1% Fièvre prolongée 11,1% Pneumonie 7,4% Dysenterie 7,1% Oreillons 3,8%

Ces évaluations confirment dans l’ensemble les déclarations des personnels de santé et des communautés sur les principales maladies auxquelles les populations sont confrontées : le paludisme, les gastro-entérites ou "diarrhée rouge", les affections pulmonaires, la malnutrition, les infections sexuellement transmissibles (IST) et les hématuries. Il n’existe pas de données sur la prévalence de la séropositivité mais, en 2004 près de 10% des adultes ont consulté pour une maladie sexuellement transmissible.

L’endémicité du paludisme est très marquée dans toute la zone – près de 30% des consultations en 2004 - avec une ampleur plus marquée dans les îles, les villages inondables et beaucoup d’autres villages, du fait de l’existence de plusieurs plans d’eau permanents et temporaires.

La fréquence des gastro-entérites ou « diarrhées rouges » est rapportée dans tous les villages sélectionnés des sites inondables (autour du Lac Tchad). Elle pourrait être liée en grande partie à la co-habitation de ces populations (en grande majorité menant des activités d’élevage) avec les animaux et aux mauvaises conditions d’hygiène et de salubrité. Les populations se plaignent également d’autres diarrhées dysentériformes. La fréquence des hématuries est aussi observée sur tous les sites inondables (villages de la zone du Lac). Concernant les données nutritionnelles, il n’existe pas de chiffres quantitatifs pour apprécier la situation de la population dans son ensemble. Mais, les responsables des centres de santé et les communautés s’accordent sur la précarité du statut nutritionnel des femmes et des jeunes enfants. Selon les chefs de centres de santé (médecins et des infirmiers chefs des districts sanitaires6), la prévalence de la malnutrition protéino-énergétique (MPE) chez les enfants consultés serait de 15% à Naga, 20% à Darack et supérieur à 25% à Tchika. Par ailleurs, d’après le rapport annuel 2004 de la Délégation départementale de la santé, la malnutrition est, avec la rougeole, la 5e cause de mortalité dans la zone avec 2%, derrière les infections respiratoires aiguës (7%), le paludisme et les maladies diarrhéiques (20%). Par ailleurs, environ 40 pourcent des adultes souffriraient de dénutrition.La consommation de thé est très répandue dans la zone. Ceci appelle à s’intéresser aux anémies nutritionnelles et au statut en fer des individus et plus particulièrement chez les femmes enceintes.

6 En dehors de quelques districts de santé, comme celui de Mora, où la malnutrition est suivie de façon quantitative chez les enfants de moins de cinq ans grâce à l’appui de l’ONG ACDEV Cameroun, ailleurs et surtout dans le Logone et Chari, les données sur la malnutrition sont qualitatives. Pourtant, les responsables provinciaux, départementaux et d’arrondissement reconnaissent que la malnutrition est un problème réel compte du type d’alimentation et des conditions de vie sanitaires et d’hygiène des populations.

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Sans mesures anthropométriques fiables, il est impossible d’apprécier le niveau de malnutrition des populations. Néanmoins, à partir de ces déclarations générales des chefs de service de santé et des observations au cours des entretiens, on constate que la situation nutritionnelle des enfants est mauvaise dans de nombreux villages. Cette précarité grandissante de la sécurité alimentaire et du statut nutritionnel conjuguée avec la faible couverture vaccinale laisse entrevoir des épreuves difficiles pour les franges de la population les plus vulnérables. L’approvisionnement en eau potable se pose aussi avec acuité dans les villages situés autour du Lac Tchad, dans les sites inondables et le long des cours d’eau. Certains villages dunaires disposent de points d’eau de qualité acceptable : forage ou puits cimentés dont il importe d’aménager les alentours et de veiller à la salubrité. 4. RISQUES D’INSECURITE ALIMENTAIRE DES MENAGES ET BESOINS

D’ASSISTANCE 4.1. Synthèse générale La situation est assez difficile et les populations se lancent tous azimuts à la recherche de tous les moyens de subsistance pour trouver des ressources permettant aux ménages d’acheter des céréales. Parfois les moyens utilisés sont socialement inacceptables. Des chefs de ménage sont obligés d’abandonner femmes et enfants, ou au mieux partent avec eux vers d’autres destinations. Des femmes parcourent la brousse à la recherche de fourmilières dans l’espoir de collecter des graines d’herbes sauvages pour leur alimentation. Les prix des denrées de base (mil, maïs, sorgho et riz) ont considérablement augmenté et ont atteint des niveaux supérieurs au pouvoir d’achat des ménages. S’il n’y a pas une intervention soutenue de stabilisation des prix, ces prix pourraient encore croître au moins jusqu’au milieu de la prochaine saison des pluies. Les stocks familiaux sont épuisés pour la majorité des ménages et là où ils existent, ils ne peuvent pas couvrir des besoins de plus de quelques jours à quelques semaines. Or la soudure doit encore durer jusqu’en septembre, date des premières récoltes attendues. La pénurie alimentaire s’est installée dans le Logone et Chari. La situation sanitaire et nutritionnelle est très mauvaise pour de nombreuses couches de la population du Logone et Chari (femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de cinq ans et les personnes âgées). L’apparition du kwashiorkor chez des enfants de moins de cinq ans dans une zone sans infrastructure socio-sanitaire adéquate et la dénutrition chez des adultes sont des signes d’une situation de pré-famine qui peut se dégrader et évoluer vers une famine aux conséquences graves. 4.2. Scénario d’évolution de la situation La situation alimentaire et nutritionnelle va continuer à se dégrader dans le Logone et Chari, particulièrement dans les arrondissements de Makary, Fotokol, Darack, Hilé Alifa et Blangoua et au nord de celui de Goulfey. Le début de la saison des pluies, au plus tard en juillet, va isoler une bonne partie de cette zone. Physiquement, les populations n’auront plus accès aux sources alimentaires du marché car l’on ne pourra plus y accéder. Cette situation peut intervenir très vite si la saison des pluies est précoce, c’est-à-dire à partir de juin 2005. L’enclavement de la zone peut durer jusqu’aux retraits des eaux en octobre, voir novembre dans certains endroits. C’est le scénario le plus pessimiste. Dans les zones sud du département (sud Goulfey, Kousseri, Logone-Birni, Waza), les populations mettront en œuvre un éventail

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plus large de leurs stratégies d’adaptation : cueillette, cultures maraîchères et de dérobée et exode dans les villes avoisinantes (Kousseri, Ndjaména, Maroua). Devant la gravité de la situation qui prévaut dans le Logone et Chari, une assistance du PAM est nécessaire pour soutenir les populations touchées par le déficit céréalier et en situation d’insécurité alimentaire grave. Partant du principe que toute la population rurale7 des dix arrondissements du Logone et Chari est la principale victime des déficits céréaliers et souffre le plus de l’insécurité alimentaire, elle a été considérée comme population cible ayant besoin d’assistance alimentaire. Elle est estimée à 396 100 personnes, répartie en pourcentage comme suit entre les différents arrondissements du département.

Arrondissements % Makary 34% Darack 15% Goulfey 14% Logone-Birni 11% Fotokol 7% Hile Alifa 5% Blangoua 4% Kousseri 3% Waza 2%

La répartition de la population par arrondissement est donnée en annexe 8. D’après les estimations de la mission sur le niveau d’insécurité alimentaire des villages visités, dans la majorité des cas, six personnes sur dix des personnes rencontrées ont souffert de la crise alimentaire. Un taux de 60 pourcent a ainsi été appliqué à la population rurale de chaque arrondissement pour estimer le nombre de bénéficiaires directs de l’assistance du PAM. Ce qui correspond à environ 237 700 personnes en tenant compte de l’insécurité alimentaire et de la concentration des personnes les plus touchées dans la zone comprise entre Goulfey, Makary, Darack et Hilé Alifa. L’intervention devrait intervenir avant l’installation de la saison des pluies. Dans ce cas, malgré l’isolement géographique inévitable du nord du département, les conditions alimentaires pourraient s’améliorer. 4.3. Populations cibles et besoins d’assistance d’urgence Les interventions d’assistance devraient viser tous les départements de la province où les prix des céréales constituent une limitation à l’accès aux vivres pour les populations. Ces départements sont le Logone et Chari, le Diamaré, le Mayo-Sava et très partiellement le Mayo-Tsanaga pour les populations habitant les montagnes. Dans ce cas, l’assistance peut consister en la vente à prix modérés de céréales par l’Office Céréalier et/ou par les grands commerçants stockeurs.

7 D’après le BUCREP, la proportion de ruraux dans le département du Logone et Chari est en moyenne de 76%, avec une variation de 8% (Kousseri) à 100% (Darak). Pour chaque arrondissement, on a appliqué le taux correspondant à la population totale pour obtenir la population rurale.

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L’insécurité alimentaire a été aggravée par une réduction de la production dans le Logone et Chari où près de plus de deux tiers des ménages enquêtés ont une alimentation anormale avec un ménage sur deux assurant au plus deux repas par jour. La baisse de la production céréalière confirme les constats de l’enquête VAM 2004 où plus de 80% des ménages avaient déclaré que leur production ne leur permet pas de couvrir plus de 8 mois à leurs besoins. La quasi-totalité des ménages avait subi une période d’insécurité alimentaire durant la campagne agricole 2003/2004 ; de plus, une part importante des ménages du Logone et Chari a été confrontée à une insécurité alimentaire 4 années de suite. La crise de cette année augmente le risque de voir nombre de ces populations tomber dans une situation d’insécurité alimentaire plus sévère. C’est pour réduire ce risque que l’on propose de concentrer l’assistance dans le département du Logone et Chari. La population touchée présente les caractéristiques d’insécurité alimentaire sévère avec les pertes de récolte les plus importantes qui obligent les ménages à recourir à des stratégies extrêmes pour les plus affectées d’entre elles. Au total, la population bénéficiaire est estimée à 237 700 personnes. En appliquant les taux couramment utilisés par l’UNICEF au Cameroun pour la composition des différentes tranches de population - et qu’on retrouve dans l’échantillon de l’enquête Ménage - on obtient les proportions suivantes pour les différents groupes de populations :

Enfants de 0 à 5 ans : 35 200 (14,8%) Femmes enceintes : 5 700 (2,4%) Mères allaitantes : 6 200 (2,6%) Personnes âgées : 77 600 (3,2%) Autres groupes : 183 000 (77%)

L’assistance alimentaire devrait durer six mois pour couvrir la période de soudure qui sera longue (d’avril/mai à août) et celle de travaux agricoles pendant la saison des pluies. En plus de la distribution de vivres aux populations ayant épuisé tous les moyens de recours pour faire face à l’insécurité alimentaire, le gouvernement peut également intervenir par le canal de l’Office Céréalier pour des ventes à prix modérés du stock de sécurité alimentaire de 3000 tonnes. Il pourrait aussi faire pression sur les commerçants stockeurs pour qu’ils mettent sur le marché leurs stocks spéculateurs, dont certains datent de deux à trois ans. Les interventions du Gouvernement devraient cibler particulièrement les autres départements de l’Extrême-Nord comme le Mayo-Sava, le Mayo-Tsanaga et le Diamaré. Le nombre de bénéficiaires directs est difficile à apprécier, mais dans l’ensemble toutes les populations rurales de ces entités pourront bénéficier des effets de régulation du marché céréalier. Si aucune réponse n’est apportée à la crise, on peut craindre des pertes en vies humaines à cause de la faim chez certains groupes particulièrement affectés (enfants malnutris de moins de cinq ans, femmes seules contraintes de creuser les fourmilières à la recherche d’hypothétiques graines d’herbes sauvages). On peut également, comme en 1998, assister à des troubles sociaux à travers une extension de l’insécurité qui amèneraient les autorités et les forces de sécurité à sévir contre les coupeurs de route, les voleurs de bétail et les agresseurs. Le désœuvrement des jeunes et l’exode pourraient atteindre des niveaux extrêmes engendrant des réactions de violence dans les villes comme Kousseri et Maroua. De même, une réponse inadaptée ou détournée de ses objectifs (sauver des vies humaines et rétablir une situation alimentaire et nutritionnelle fortement dégradée) pourrait entraîner des réactions violentes des populations. Le contexte du département, en particulier le statut des villages de la zone de

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Darack, milite en faveur d’une gestion transparente des différentes formes de réponse du Gouvernement et de ses partenaires. 5. OPTIONS DE REPONSES ET DE CIBLAGE 5.1. Types de réponses La réponse qui convient à la situation présente est un plan d’intervention d’urgence dans différents domaines :

Aide alimentaire Santé et nutrition Fournitures de semences.

L’aide alimentaire devrait permettre de couvrir les besoins alimentaires et nutritionnels des bénéficiaires par des rations énergétiques adéquates pouvant fournir au moins 2100 kcal par personne et par jour. La ration complète doit comprendre une céréale (maïs, sorgho : 400 g), une légumineuse (haricot, lentille : 60 g), de l’huile végétale (25 g), une farine enrichie (CSB ou WSB : 50 g), du sucre (15 g) et du sel iodé (5 g). Pour une durée de l’intervention de six mois, entre mai et octobre 2005, les besoins alimentaires d’aide d’urgence s’élèvent à 23 746 tonnes. Les modes d’intervention seront des distributions générales à tous les bénéficiaires. Les niveaux de malnutrition de 15% à 25% (appréciation qualitative des services de santé) des enfants de moins de cinq justifie de mettre en place, en collaboration avec l’UNICEF, un programme de réhabilitation et/ou de supplémentation nutritionnelle, qui peut être une composante du volet santé/nutrition du plan d’intervention d’urgence. Le PAM sera responsable de ce volet qui pourra être mis en œuvre à travers une opération d’urgence (EMOP). En ce qui concerne le domaine particulier de la santé et de la nutrition, qui sera mis en œuvre en collaboration étroite avec l’UNICEF, quelques axes ont été dégagés qui sont centrés surtout dans la partie nord du département du Logone et Chari. Ces axes visent, dans le court terme :

la lutte contre les maladies :organiser immédiatement une riposte vaccinale contre la rougeole dans les districts de Mada et Makary, organiser des campagnes de déparasitage (helminthiases et schistosomiases), évaluer la prévalence de la séropositivité du VIH/SIDA, poursuivre la distribution de moustiquaires imprégnées aux femmes enceintes, doter les centres de santé de sels de réhydratation orale, identifier et mettre en œuvre un dispositif d’assainissement et de traitement des eaux de boisson ;

le renforcement de la qualité des soins de santé, en revitalisant les centres de santé des

aires concernées (Mada, Darack, Tchika et Naga) afin de les rendre opérationnels pour l’offre de service de qualité ;

l’appui à la réhabilitation nutritionnelle : initier et/ou renforcer la supplémentation en

faveur des femmes enceintes en fer/acide folique et des enfants de 6 à 59 mois en

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vitamine A ; appuyer les centres de santé et les communautés pour la distribution de produits alimentaires de supplémentation.

Pour les semences, le consultant de la FAO fera des propositions spécifiques compte tenu des termes de référence qui lui ont été définis. 5.2. Contraintes et effets négatifs probables de la réalisation des opérations d’urgence La principale contrainte d’une intervention d’urgence dans l’Extrême-Nord, en particulier dans le Logone et Chari, à cette période de l’année est le climat. Les plans d’opération de réponse de chaque composante (PAM, UNICEF, FAO, Gouvernement) doivent être préparés dans des délais courts et soumis rapidement au processus d’avalisation du PAM pour ce qui concerne l’EMOP. Ensuite, il faudra une campagne soutenue de mobilisation des ressources auprès de donateurs pour avoir des vivres avant le démarrage de la saison des pluies. Si les vivres sont disponibles par achat local ou par emprunt aux activités du Programme de pays, celles-ci doivent être pré-positionnées à Blangoua, Mada, Makary, Fotokol, Hilé Alifa et Goulfey avant la mi-juillet. Les capacités de stockage dans le nord du Logone et Chari ne sont pas énormes au vu des tonnages à livrer. Le département est insuffisamment doté en infrastructures socio-économiques. Pour palier aux manques de magasins avec des capacités suffisantes, il faudra prévoir l’achat de rubb hall à installer dans les capitales d’arrondissement. Par ailleurs, pendant la saison des pluies, les routes sont impraticables par certains types de véhicules ; des barrages d’hivernage sont posés pour fermer certains axes pendant de longues semaines, voire des mois. La sécurité dans la zone est une autre menace pour l’exécution régulière des opérations de distribution. Une bonne partie du Logone et Chari est aujourd’hui une zone dangereuse pour la circulation des véhicules du Système des Nations Unies sans escorte militaire. La proximité du Nigeria et du Tchad et l’attrait que les distributions de vivres pourraient exercer sur les populations des zones frontalières dans ces pays sont un autre aspect à considérer. C’est une source potentielle de friction entre des populations qui traversent facilement les frontières. Des mesures spécifiques de sécurisation des personnels du Système des Nations Unies, des organisations partenaires, des matériels et des vivres seront prises pour garantir un déroulement normal des distributions. Les effets négatifs attendus sont ceux liés à chaque distribution générale de vivres, en particulier la perturbation des habitudes alimentaires et des systèmes de production en place. L’arrivée tardive de vivres et la nécessité de clôturer l’opération dans les temps prévus par les accords de mise en œuvre peuvent contraindre le PAM et ses partenaires opérationnels à opérer des distributions en période de récolte. Ceci est déconseillé. Par ailleurs, quelque soit le mode de ciblage des bénéficiaires, il y a toujours un risque d’exclure des distributions des personnes dans le besoin ou d’en inclure d’autres qui n’ont pas besoin des vivres du PAM. Un ciblage géographique centré sur les zones rurales minimise ces risques. Toute la population du Logone et Chari ne bénéficiera pas de l’assistance du PAM. Cette situation peut entraîner un déplacement de populations vers les zones ciblées pour pouvoir bénéficier de l’assistance.

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Le nord du Logone et Chari est une zone où la commercialisation des produits alimentaires est une pratique courante. La vente des denrées fournies dans le cadre de cette assistance est un autre risque surtout si le choix de la ration ne coïncide pas largement avec les habitudes alimentaires des bénéficiaires. Des moyens suffisants devront être prévus dans le budget pour mettre en place un système de suivi/évaluation et d’information performant permettant des réajustements des quantités attribuées aux zones, mais avec une garantie que les bénéficiaires reçoivent des rations complètes. 5.3. Capacités des autres acteurs (communautés, ONG, gouvernement) Le Gouvernement du Cameroun, à travers l’Office Céréalier, a déjà mis en vente quelques 120 tonnes de maïs à Kousseri et à Darack, à des prix modérés. L’Office Céréalier prévoit d’injecter au moins 1000 tonnes dans le Logone et Chari dans le but de faire baisser les prix. Compte tenu de la situation devenue plus critique, les efforts du Gouvernement pourraient dépasser ce niveau et concerner au moins une bonne partie de la province. Des projets interviennent aussi dans la zone, mais plutôt dans la construction d’ouvrages socio-économiques (écoles, puits). En ce qui concerne les ONG, le Logone et Chari est peu couvert par ces organisations de la base. L’insécurité dans le département est souvent évoquée comme cause de la désaffection de la zone. Dans les autres départements, les ONG sont présentes et interviennent dans diverses actions visant l’amélioration de la sécurité alimentaire au niveau local : constitution de groupements d’intérêt communautaire villageois, formation des membres, construction de magasins de stockage et appui à la création de greniers villageois, diversification des sources de revenus (embouche, cultures maraîchères), éducation et santé nutritionnelle, etc. Dans le moyen terme, de tels investissements seront nécessaires dans le Logone et Chari. En attendant, une assistance extérieure est essentielle en complément des efforts que le Gouvernement pourrait consentir pour les populations sinistrées du Logone et Chari. Le Gouvernement, les communautés bénéficiaires de l’assistance et surtout des ONG ont acquis des capacités de mise en œuvre d’opération d’urgence. L’assistance aux victimes de la sécheresse de 2001 a été réalisée avec la collaboration des ONG et des communautés de base. Le volet « construction et gestion de 200 greniers céréaliers villageois » du Programme de pays 2003-2007 dans le Nord et l’Extrême-Nord est mis en œuvre avec l’appui d’ONG. Dans le budget de l’opération, des ressources doivent être dégagées pour renforcer ces capacités pour une meilleure exécution de l’EMOP. 6. RECOMMANDATIONS ET SUIVI Recommandations La situation agricole, alimentaire et nutritionnelle à l’issue de la campagne 2004/2005 est catastrophique dans le Logone et Chari. Les cinq autres départements sont moins affectés. La mission recommande une intervention d’urgence du PAM sous forme de distribution générale aux populations rurales touchées du département. L’objectif de l’EMOP sera de sauver des

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vies humaines et d’éviter une aggravation de la détérioration des conditions alimentaires et nutritionnelles des personnes touchées, en particulier les groupes les plus vulnérables. L’intervention devrait démarrer, aussi tôt que possible en raison de la gravité de la situation et de l’approche de la saison des pluies qui se traduit par un enclavement saisonnier du nord du département pendant quelques mois à partir de juillet. La mission recommande des interventions convergentes de l’UNICEF, de l’OMS et de la FAO, chacune dans son domaine de compétence. Par ailleurs, une étude de base (baseline) nutritionnelle avec l’appui de l’UNICEF, de l’OMS et du Gouvernement (ministère de la Santé) est nécessaire pour avoir une cartographie plus précise de l’état de malnutrition à différents niveaux de la population du Logone et Chari. Cette étude devrait se faire avant ou au moment du démarrage effectif des distributions. Cette enquête nutritionnelle permettrait de collecter des données primaires objectives pouvant servir d’inputs pour le suivi et l’évaluation (« Monitoring & Evaluation ») de la situation socio-nutritionnelle. En raison de la situation nutritionnelle spécifique dans cette partie du Cameroun, un dispositif de surveillance de l’évolution de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les mères allaitantes devra être mis en place en partenariat avec le Gouvernement du Cameroun et l’UNICEF. Un tableau de bord des indicateurs de sécurité alimentaire, de vulnérabilité et de nutrition sera établi pour permettre un suivi régulier de la situation. Si la situation nutritionnelle se dégrade davantage, le PAM réajustera le programme d’urgence à travers un ciblage plus aigu et de nouvelles modalités d’exécution (ration, tonnage, nombre de bénéficiaires) en collaboration avec l’UNICEF et les autres partenaires. Pour la stabilisation des prix du marché céréalier, la mission recommande une intervention du Gouvernement du Cameroun par des ventes à prix modérés de céréales pour permettre un meilleur accès des populations aux vivres. Le principal préalable de la mise en œuvre de l’opération reste la commande à temps, la réception et la mise en place de vivres appropriés auprès des bénéficiaires par le Programme Alimentaire Mondial. Il y a des possibilités d'approvisionnement en céréales locales sèches (sorgho, maïs) dans le Nord, l’Adamaoua ou plus au Sud et/ou au Sud-Ouest. Le Bureau du PAM Cameroun doit privilégier cette option d’achats locaux, ce qui suppose des contributions en espèces. Mécanismes de suivi/évaluation Le document de projet pour l’EMOP devra inclure un système de suivi/évaluation respectant les principes du cadre logique et plus généralement les principes et méthodes du PAM en la matière. Ce système définira les indicateurs d’appréciation de l’évolution de l’opération et des progrès réalisés au regard des objectifs. Les données quantitatives et qualitatives requises pour un tel suivi seront fournies régulièrement par les différents partenaires de l’opération.

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Annexes

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ANNEXE 1

TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION D’EVALUATION DU DEFICIT ALIMENTAIRE DANS LA PROVINCE DE L’EXTREME NORD

Avril 2005 CONTEXTE Du 25 février au 4 mars 2005, une mission conjointe MINADER/PAM/FAO s’est rendu dans la province de l’Extrême Nord en vue d’évaluer la situation agricole et alimentaire dans cette province. Les conclusions de cette mission ont relevé que :

la situation alimentaire dans certaines localités était préoccupante ; plus particulièrement dans le département du Logone et Chari, où la pluviométrie enregistrée en 2004 a été la plus faible.

La production céréalière en 2004 a connu une baisse de l’ordre de 200 000 tonnes par rapport à

celle de la campagne antérieure.

L’inflation des prix sur la plupart des marchés de la province est d’environ 20% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette inflation est de 40% dans le Logone et Chari (zone à déficit alimentaire chronique)

Faisant suite aux conclusions et recommandations de cette mission, le Gouvernement de la République du Cameroun par son Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) a sollicité auprès du PAM une aide alimentaire d’urgence au profit des populations sinistrées. Parallèlement à cette démarche, le Gouvernement à travers l’Office céréalier, a mis sur les marchés 1000 tonnes de céréales afin de stabiliser et de freiner la montée des prix dans les zones les plus affectées. ACTIVITES DU PAM EN COURS Dans le cadre du Programme de Pays CMR 10214.0, l’assistance du PAM au Cameroun couvre 2 activités principales. Activité 1 : « Appui à l’Education de Base dans les provinces du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême Nord. » Cette activité a débuté le 6 septembre 2004 et fournit l’assistance alimentaire à 157 écoles de la province de l’Extrême Nord sur 361 assistées dans les trois provinces. Activité 2 : « Sécurité Alimentaire dans les provinces du Nord et de l’Extrême Nord » (à travers la mise en place de 200 greniers dans les zones plus défavorisées en milieu rural). L’établissement des accords de partenariat avec les ONG sélectionnées est actuellement en cours de finalisation et le démarrage de cette activité est prévu dans les semaines avenir. Dans le cadre de cette activité une donation supplémentaire de 2000 tonnes de céréales a été fournie par le Gouvernement à travers l’Office Céréalier. La stratégie de mise en œuvre de cette activité devrait prendre en compte les contraintes actuelles. OBJECTIFS DE LA MISSION L’objectif de la mission est de confirmer le bilan de la campagne agricole écoulée et de déterminer les populations en situation d’insécurité alimentaire pour justifier une éventuelle aide alimentaire du PAM dans la province sinistrée.

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Plus spécifiquement il s’agit de : 1. Réactualiser le bilan de la campagne agricole écoulée comprenant une analyse des résultats

obtenus en termes de production ; 2. Confirmer les zones les plus touchées par le déficit de production ; 3. Comparer les résultats obtenus au cours de la dernière campagne avec ceux des quatre dernières

campagnes et évaluer l’évolution des stocks disponibles au cours de ces mêmes campagnes ; 4. Identifier les populations ou groupes de population en situation d’insécurité alimentaire extrême

(femmes, enfants, etc.) et d’établir leur situation alimentaire et nutritionnelle ; 5. Indiquer les mécanismes de survie à la disposition de ces populations affectées ; 6. Déterminer les possibilités de couverture du déficit par les institutions gouvernementales, les

ONG et les autres organisations ; 7. Etablir si une assistance du PAM est nécessaire et les contours que devrait prendre cette aide

alimentaire.

Dans les zones les plus touchées par le déficit alimentaire, il sera procédé à une estimation de la population concernée selon les informations recueillies ci-dessus. Une attention particulière sera portée sur l’évolution des prix des céréales au cours des deux dernières campagnes agricoles, la structure des revenus et des dépenses des ménages plus affectés et les conditions d’accès aux ressources alimentaires des populations les plus affectées par le déficit alimentaire. METHODOLOGIE Pour atteindre ces objectifs, le travail sera réalisé en deux temps : Dans un premier temps il sera procédé à un zonage à l’intérieur de la province pour déterminer les zones de grande vulnérabilité alimentaire. Une approche qualitative sera mise en œuvre consistant à des entretiens avec des personnes ressources bien ciblées : autorités administratives et traditionnelles, chefs de villages, responsables d’ONG. Cette phase comprend également une exploitation de la documentation : rapports, études VAM, notes d’évaluation… A l’issue du zonage provincial, des enquêtes plus fines seront réalisées dans quelques villages bien ciblés pour mieux appréhender la situation alimentaire et nutritionnelle au niveau des ménages. RESULTATS ATTENDUS Au terme de la mission, une estimation des mécanismes de couverture alimentaire des populations touchées sera connue ainsi que leurs besoins alimentaires non encore couverts. Des recommandations seront faites sur le niveau d’assistance alimentaire requise par le PAM ainsi que les modalités d’intervention. DEROULEMENT DE LA MISSION La mission se déroulera du 3 au 24 avril 2005. La visite de terrain couvrira la province de l’Extrême Nord.

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L’équipe rencontrera les autorités locales (Gouverneur, maires, chefs de village), les services techniques décentralisés (délégués provinciaux du MADR, responsables de l’UTAVA, bases phytosanitaires, Office Céréalier, SODECOTON, services de santé et de nutrition), les représentants provinciaux du Comité de Gestion FAO/PAM, les ONG (SAILD, TERDEL, CDD, CARE, Action pour le Développement), etc. Dans les villages, la mission conduira des enquêtes individuelles ou de groupe avec les populations (chefs de ménages). COMPOSISTION DE LA MISSION La mission sera dirigée par Monsieur Mamadou Diouf, Chargé des Evaluations de la sécurité alimentaire en situation d’urgence du PAM/ODD (Food Security Emergency Needs Assessment Officer), Chef de Mission. Il sera accompagné de Monsieur Wilfred Nkambi du Centre Régional, et de Monsieur Ibrahima Haminou du sous bureau du Bureau de pays du PAM/Cameroun à Garoua. Un consultant national FAO et un représentant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural accompagneront la mission lors de la visite de terrain. Le Bureau de pays du PAM Cameroun et le Centre Régional mettront à disposition les moyens logistiques et de sécurité nécessaires au déroulement de la mission.

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ANNEXE 2

MÉTHODOLOGIE POUR LA SÉLECTION DES VILLAGES ET DES MÉNAGES La méthodologie utilisée dans le cadre de la présente évaluation repose sur des choix aléatoires des unités « Villages » et « Ménage » et l’utilisation de questionnaires pour la collecte des données primaires. La sélection des villages a tenu compte du rapport de la mission conjointe Gouvernement du Cameroun/FAO/PAM qui a séjourné dans la province de l’Extrême Nord en février-mars 2005. Il ressort du rapport que le département du Logone et Chari a été le plus affecté par la mauvaise campagne agricole 2004/2005. Les deux niveaux d’échantillonnage « Village » et « Ménage » ont été choisis pour apprécier objectivement la situation alimentaire et nutritionnelle à l’échelle communautaire (village) et familiale (ménage). a) Sélection des villages La sélection des villages a été faite au hasard avant la visite de terrain sur la base de la liste des 8.338 villages qui ont été répertoriés en 2003/2004 dans la Province de l’Extrême-Nord par le Bureau Central de Recensement de la Population (BUCREP) au moment de la préparation du recensement général de la population qui devait avoir lieu en 2004. Dans le Logone et Chari, 50 villages ont été sélectionnés de la façon suivante sur la base d’une liste de 1.417 villages du département. En divisant le nombre total des villages par 50, un quotient de 28 a été obtenu, ce qui représente le pas de la progression dans la sélection. Ensuite, après avoir constitué des papillons numérotés de 1 à 28 mis dans un chapeau, un tirage aléatoire simple a été effectué et le résultat a donné le chiffre 11. Celui-ci représente le premier chiffre de la progression, c’est-à-dire le numéro d’ordre du premier village sélectionné. Puis de façon systématique, dans la liste des villages numérotés et classés par arrondissement, les villages numérotés 11 + 28x, avec x allant de 0 à 50 ont été sélectionnés. Ce qui fait 51 villages sélectionnés en tout, car prendre un pas de 29 aurait donné un nombre de villages largement supérieur à 50%. Dans les cinq autres départements de la province, 6.921 villages ont été dénombrés. La sélection des 50 villages a été obtenue de la même manière et les résultats sont les suivants : pas du tirage 138 ; numéro du premier village : 25 par tirage aléatoire sur la table des chiffres. Par la suite, le même processus a été suivi pour déterminer les numéros d’ordre des villages en appliquant la fonction suivante : 25 + 138x, avec x allant de 0 à 49. Ce qui donne une sélection de 50 numéros correspondant à 50 villages. Ainsi, dans le planning de la mission, on prévoyait de visiter 100 villages dont la moitié dans le seul département du Logone et Chari. b) Sélection des ménages L’approche méthodologique de la sélection des ménages dans un village est fondée sur le fait que, dans la majorité des villages, les habitations sont très proches les unes des autres et beaucoup plus concentrées autour de la résidence du chef dans un rayon moyen de cinq cent mètres. Le processus de sélection des ménages dans un village a suivi les trois étapes suivantes. 1) En présence de tous les membres ayant participé au « focus group », l’enquêteur se place au

centre du village ; il projette un stylo à bille en l’air. La direction indiquée par la pointe du stylo au sol indique la direction à suivre pour sélectionner le ménage. Si la pointe est dirigée directement vers une maison, c’est ce ménage qui est retenu.

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2) Par contre, si la direction indiquée est une voie entre des maisons, l’enquêteur compte 100 pas (en marche normale) au terme desquels il jette en l’air une pièce de monnaie. La face avec le chiffre désigne le ménage à droite ; celles avec la tête d’animal désigne le ménage à gauche. Le même procédé est appliqué pour déterminer le ou les 2 ménages sélectionnés par village.

3) Lorsque les participants au « focus group » ne sont très nombreux (inférieurs à 10), des bouts de

papiers correspondant au nombre des chefs de ménages présents sont préparés avec des inscriptions « OUI » ou NON » et mis dans un chapeau. Deux papillons seulement portent le « OUI » et chaque chef de ménage est invité à choisir un. Seuls les ménages ayant tiré le « OUI » sont interviewés.

c) Modes de collecte des données Au niveau village, la méthode de collecte de données primaires a consisté en des discussions en « focus group » regroupant les membres de la communauté autour de leur chef, « Lawane, Blama ou Djaouro ». Dans le questionnaire Village, les questions abordent entre autres les différents aspects du marché des produits alimentaires d’origine végétale et animale, la santé, les actions de développement en cours dans le village, l’impact de l’insécurité sur les activités socio-économiques et les risques auxquels le village est exposé. Dans le questionnaire Ménage, les aspects abordés sont relatifs à l’éducation des enfants, la santé et la nutrition des groupes vulnérables, aux systèmes de production végétale et animale, aux sources de revenus, aux dépenses et aux risques auxquels est exposé le ménage. d) Passation des questionnaires Les interviews ont été précédées d’une présentation de l’objet de la mission au groupe ou au chef de ménage, le plus souvent en langue locale avec un interprète. Les questions ont été posées par une seule personne. Après avoir testé et rodé ensemble les questionnaires, la mission s’est souvent séparée en deux groupes pour pouvoir visiter le maximum de villages et rencontrer plusieurs personnes. Dans tous les cas, les questions sont posées par une seule personne qui remplit du même coup le questionnaire. Dans l’ensemble, les entretiens ses sont déroulés dans un climat de confiance et les réponses fournies peuvent considérées comme objectives. Dans le cas des « focus groupes », seules les réponses consensuelles étaient retenues. Dans les ménages le caractère confidentiel a été strictement respecté. Seuls les membres de la mission et le chef du ménage prennent part à la discussion. Dans quelques cas, les chefs de ménages ont accepté la présence du chef du village, mais celui- ci n’a pas droit à la parole. e) Nombre de questionnaires remplis Après huit jours d’enquêtes, 30 questionnaires Village et 46 questionnaires Ménage ont été remplis. Au départ, l’ambition était de visiter une centaine de villages et d’interviewer au moins soixante-dix ménages. Malheureusement, des problèmes logistiques de dernière minute n’ont pas permis d’atteindre ces objectifs. En l’absence d’avion, la mission a voyagé par train entre Yaoundé et Ngaoundéré (600 km), puis par route jusqu’à Garoua (plus de 300 km). Pour joindre la zone, il a fallu également parcourir plusieurs centaines de kilomètres. Le retour à Yaoundé a été effectué par voiture. Les distances entre les villages et les problèmes de sécurité, surtout dans le département du Logone et Chari ont constitué des contraintes supplémentaires pour la mission. Au total, au lieu des 10 jours planifiés pour la visite de terrain et pour les enquêtes, celles-ci ont été réduites à 8 jours pour pouvoir revenir à Yaoundé et compléter les rencontres avec les autorités et les partenaires du PAM. Sur le terrain, les membres de la mission se sont divisés en sous-groupes pour les rencontres avec les populations.

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Le tableau suivant donne la répartition des villages et ménages enquêtés par département.

En pourcentage Département Nb de

villages Nb de

ménages Nb villages

Nb ménages

DIAMARÉ 1 2 3% 4% LOGONE-CHARI 18 29 60% 62% MAYO-SAVA 3 2 10% 4% MAYO-TSANAGA 3 6 10% 13% MAYO-KANI 2 3 7% 6% MAYO-DANAÎ 3 5 10% 11%

TOTAL 30 47

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ANNEXE 3

EVALUATION DES EFFETS DE LA BAISSE DE LA PRODUCTION CÉRÉALIÈRE SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA VULNÉRABILITÉ DES POPULATIONS TOUCHÉES DE LA PROVINCE DE L’EXTRÊME-NORD DU CAMEROUN

6 - 17 AVRIL 2005 Enquêteur : ______________________________ Date : ____/04/2005/ A. ENQUETE VILLAGE 1. CARACTERISTIQUES DE BASE

1.1 Département 1.2 Arrondissement 1.3. Commune 1.4. Village 1.5. Localité 1.6 Populations 1.7 Ethnies Nombre d’habitants Nombre d’ethnies Nombre de ménages Ethnie 1 : Ethnie 2 : Ethnie 3 : Nombre de femmes chefs de ménage

1.8. INFRASTRUCTURES/EQUIEMENTS

Oui Oui Oui Garç. Oui Puits Forage: Route/Piste Non

École Non Classes (nb)

Cantines scolaires Non

Nb Filles Centre santé Non

1.9. Marché hebdomadaire Oui Non Si non, marché d’approvisionnement : Distance (km) : 1.10. Y a-t-il d’activités communautaires ou d’initiatives collectives traditionnellement organisées par le village ? Oui Non Si oui, lesquelles (remplir tableau) ?

Populations participantes par activité Liste des réalisations Femmes Hommes Jeunes

Qui prend l’initiative ?

1. 2. 3. 4.

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2. ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES ET PROFESSIONNELLES DOMINANTES (en % de la population du village) 2 .1 Agriculteurs 2.2 Éleveurs 2.3 Pêcheurs 2.4 Bergers 2.5 Commerçants Autres activités : -…………………………………………. % ……. -…………………………………………. % ……. 3. MARCHES DES PRODUITS ALIMENTAIRES 3.1. Approvisionnement du marché en produits agricoles a) Comment le marché est est-il approvisionné ? Bon Moyen Mauvais

b) Disponibilité des produits Suffisante Insuffisante Non disponible Pourquoi ?

Sorgho

Riz

Maïs

Mil

Arachide

Niébé

(appréciés selon leur présence sur les étales du marché et des boutiques du village et/ou des marchés hebdomadaires environnants)

Légumes

c) Observations (indiquer si possible les denrées courantes vues dans le marché et les boutiques)

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3.2. Prix des denrées alimentaires sur les marchés (noter le prix en unité de mesure locale s’il le faut avec indication de l’équivalent en kg)

Prix Avril 2005 Mars 2005 Février 2005 Octobre 2004 Avril 1004 Avril 2003 Avril 2002 Mil Sorgho 1 Sorgho 2 Maïs Riz 1 Riz 2 Niébé Arachide Legumes Autres Observations :……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 3.3. Approvisionnement des foirails et prix du bétail et des produits animaux

Bon Moyen Mauvais a) Comment le marché à bétail est-il approvisionné ?

b) Prix des animaux sur les marchés(en termes de fourchette ou de moyenne) Animaux vendus le plus fréquemment par les villageois ? Pourquoi ? Période Lien avec déficit céréalier Bœuf Vache avec veau Cheval de trait Ânes Petits ruminants (ovins, caprins) Produits de la chasse ……………………………..

Prix Avril 2005 Mars 2005 Février 2005 Octobre 2004 Avril 2004 Avril 2003 Avril 2002 Bovin Ovins Caprins

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3.4. Sources d’approvisionnement du village en produits alimentaires (donner en valeurs relatives en % ou en fraction ou de façon qualitative) Produits et denrées alimentaires Productions locales Importations Échanges Observations Mil Maïs Riz Sorgho Arachide Niébé Huile Sucre Pâtes ……….. ……….. Lait Viande Beurre ……….. ……….. 3.5. Disponibilités alimentaires a) Y a-t-il encore des stocks dans le village ? Oui Non Si oui, remplir le tableau (quantités, qualité, état, utilisation). Si non, dire pourquoi. Stocks villageois et denrées Quantité Qualité État (privé, communautaire) Utilisation (mois de couverture) 1. 2. 3. 4. 5. 6. b) Y a-t-il un grenier villageois dans la localité ? Oui Non Si oui, décrire son fonctionnement (création, membres, niveau et denrées, utilisation…) Si non, pourquoi ? Date de création : /___/___/_____/ Nb membres Type de denrée : mil Quant: kg sorgho Quant. kg maïs Quant. kg Autre : Quant. kg Critères de sortie (crédit aux membres ou autres) : Critère de remboursement :

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4. SANTE 4.1. La situation sanitaire du village est-elle normale? Oui Non 4.2. Comment appréciez-vous l’évolution de la situation sanitaire de votre village durant les 4 dernières semaines ? Inchangée Améliorée Détériorée. Si détériorée, pourquoi ? Maladie Infrastructures inadéquates Manque de personnel 4.2. Si non quelles sont les maladies dominantes ? 1 Paludisme 2 IRA 3 Diarrhées 4 Cécité nocturne 5 Autres (à préciser) …………………………….. 4.3. Quelles les personnes qui ont souffert le plus de ces maladies au cours du mois dernier ? Enfants de moins de 5 ans Enfants enceintes Mères allaitantes Personnes âgées Autres groupes : lesquels Les personnes malades ont été soignées où et par qui ? Médecine traditionnelle Agent de santé (monitrice) Infirmier Médecin Dans le village Hors du village 5. ACTIONS DE DEVELOPPEMENT EN COURS DANS LE VILLAGE 5.1. Des ONG, des projets et/ou des Associations ont-elles des actions de développement rural dans le village ? Oui Non Si oui, remplir le tableau ci-dessous. Acteurs externes Actions en cours (début, fin) Actions terminées (début, fin) Actions prévues (début, fin) Observations ONG 1 ONG 2 Projet 1 Projet 2 Assoc. 1 Assoc. 2 6. IMPACT DE L’INSECURITE SUR LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES 6.1. Y a-t-il des cas d’insécurité dans le village ? Oui Non Si oui, quels sont les problèmes auxquels le village est confrontés (cocher les actes suivants) ? 1 Coupeurs de route 2 Vol de bétail 3 Agressions physiques 4 Attaques des boutiques 5 Intimidations 6 Autres ……………………………………………………… 6.2. Conséquences sur les activités (à lister ou à décrire) ….…………………………………………………………………………………………………………………………………..

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7. RISQUES 7.1. Quels sont les risques auxquels le village est confronté ? Oui Elevé Moyen Faible Observations Risques et dangers Sécheresse Invasion acridienne Inondations Feux de brousse Maladies des cultures Déboisement Désertification Epizooie

Epidémie

Paludisme Choléra Sida Méningite Rougeole IRA …

Insécurité Baisse des revenus Baisse des prix des produits Désoeuvrement

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B. ENQUETE MENAGE 8. STRUCTURE DU MENAGE 8.1. Population et répartition par âge et par sexe Chef de ménage : Âge (ans): Sexe : H F Nb épouses : 1 2 3 4 Nb enfants : 8.2. Composition famille (en nombre) Hommes Femmes Enfants de 0-5 ans Personnes vivant hors du ménage Résidence 9. EDUCATION DES ENFANTS 9.1. Combien d’enfants de 6-14 ans du ménage vont actuellement à l’école ? Garçons |__|__| Filles |__|__| 9.2. Est-ce que un ou plusieurs enfants de 6-14 ans du ménage a abandonné l’école ? 1=oui 2=non 9.3. Si oui, combien d’enfants de 6-14 ans du ménage ont abandonné l’école? Garçons |__|__| Filles |__|__| 9.4. Si oui, quelles sont les raisons d’abandon de l’école (par ordre de priorité) ? Garçons |__|__| |__|__| |__|__| Filles |__|__| |__|__| |__|__| 1=école non fonctionnelle 2=école trop lointaine 3=frais de scolarité élevés 4=enfant malade 5=l’enfant s’occupe d’une tierce personne 6=l’enfant travaille 7=mariage /grossesse 8=manque d’intérêt des parents 9=autre ______________________ 9.5. Combien d’enfants de 6-14 ans mangent dans les cantines du PAM ? Garçons |__|__| Filles |__|__| 9.6. Combien de filles ont reçu une ration sèche au cours des 3 derniers mois ? Filles |__|__| 10. SANTE/NUTRITION DES GROUPES VULNERABLES 10.1. Avez-vous eu au moins un membre de votre ménage malade au cours du mois de mars ? Oui = 1 Non = 2 10.2. Si oui, combien ont été malades Hommes |__|__| Femmes |__|__|

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10.3. Si oui, quelles sont les maladies survenues dans le ménage au cours de ce mois (encercler la bonne réponse) ? Diarrhée chronique = 1 Oui = 1 Non = 2 Fièvre prolongée = 2 Oui = 1 Non = 2 Toux persistante = 3 Oui = 1 Non = 2 Pneumonie = 4 Oui = 1 Non = 2 Maladie de la peau = 5 Oui = 1 Non = 2 Paludisme = 6 Oui = 1 Non = 2 MST = 7 Oui = 1 Non = 2 Tuberculose = 8 Oui = 1 Non = 2 Autre = 9 (Préciser) ______________________

10.4. Si oui, quels types de soins les malades ont-ils reçus ? (par ordre de priorité)

Aucun soin = 1 Médecine traditionnelle = 2 Hôpital/centre de santé public = 3 Clinique/centre de santé privé = 4 Pharmacie = 5 Automédication = 6 Autre (préciser) ________________ = 7

Par sexe : Masculin |__|__| |__|__| |__|__| Féminin |__|__| |__|__| |__|__|

10.5. Si la réponse à 9.4 est 1, 2 ou 6, quelles sont les raisons de non recours à des structures formelles (par ordre de priorité) ?

Pas d’argent pour consultation/médicaments =1 Eloignement =2 Centre de santé non fonctionnel =3 Convictions personnelles (culture, habitudes.) =4 Refus de soin =5 Trop malade pour se déplacer =6 Autre (préciser) =7

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11. SYSTEMES DE PRODUCTION : SOURCES POTENTIELLES ALIMENTAIRES ET DE REVENUS 11.1. Agriculture a) Activités agricoles dominantes dans le ménage par ordre décroissant : note 1 (plus important) à n (moins importante) Mil Sorgho Maïs Riz Niébé Arachide Riz irrigué Maraîchage Coton Sorgho………………… Cueillette…………… Voandzou Autres ……………………………………… Autres cultures : ………………………………………… b) Activités d’élevage dans le ménage par ordre d’importance décroissant du cheptel : note 1 (plus important) à n (moins importante) 11.2. Élevage Bovins Ovins Caprins Porcins Volaille 12. PRODUCTIONS 12.1. Productions végétales en sacs de 100 kg (ou en unités locales)

Cultures 2004/2005 2003/2004 Bonne année Mauvaise année Causes de la baisse de production Utilisation des facteurs de production (eau, engrais, semences)

Mil Sorgho Riz pluvial Niébé Arachide Riz irrigué ………. 12.2 Productions animales (quantités en unités locales) Bovins Ovins Caprins Porcins Lait Viande Peaux Beurre ………

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12.3. Utilisation des productions végétales et animales par le ménage (en 2004/2005) Part des produits utilisés pour :

Productions végétales Productions animales 2004/2005 Année ‘normale’ 2004/2005 Année ‘normale’ Formes d’utilisation

Quantité En % En quantité En % Quantité En % Quantité En % Autoconsommation Vente Dîme Don Échange (troc) Autres 13. DISPONIBILITES 13.1. Le ménage a t-il encore des réserves alimentaires ? Oui Non Si oui, remplir le tableau (quantités, qualité, état, utilisation). Si non, dire pourquoi. Stocks et réserves alimentaires Quantité Qualité État (suffisant, insuffisant) Utilisation (mois de couverture) 1. 2. 3. 4. 5. 6. 13.2. Si le ménage de chef de ménage est membre d’un stock villageois, quelle quantité a t-il en réserve dans le magasin ? kg 13.3. Le chef de ménage reçoit-il des virements en cash de la part de membres de sa famille émigrés ? Si oui, combien par mois XAF par an XAF

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14.. SOURCES DE REVEUNUS DU MENAGE 14.1. Quelles ont été les sources de revenus du ménage au cours du mois précédent l’enquête ? 14.2. Quels revenus ont été dégagés par activité ? Qui a pratiqué cette activité ?

Sources de revenus du ménage au cours du mois précédent l’enquête

Revenus en monnaie locale

(espèces+nature)

Qui pratique cette activité (1=hommes ; 2=Femmes,

3=Garçons, 4=Filles, 5=adultes, 6=enfants, 7=Tout le monde)

La principale source de revenus |__|__|

La 2ème source de revenus |__|__|

La 3ème source de revenus |__|__|

La 4ème source de revenus |__|__|

Source de revenus 5 |__|__|

Source de revenus 6 |__|__|

Source de revenus 7 |__|__|

Source de revenus 8 |__|__|

Source de revenus 9 |__|__|

Source de revenus 10 |__|__|

Lister les autres sources de revenus |__|__|

|__|__| Codes des sources de revenus

1=Vente de produits agricoles/rente 2=Vente de produits d’élevage 3=Vente des produits de la pêche 4=Vente des produits de la chasse/cueillette 5=Petits commerces 6=Travail journalier 7=Artisanat 8=Salarié du privé 9=Transport 10=Petits métiers 11=Fonctionnaire (y compris pension de retraite) 12=Commerce/entrepreneur 13=Transfert d’argent des migrants 14=Contrat (ONG, NU, ) 15=Autres (spécifier)

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15. DEPENSES DU MENAGE 15.1 Indiquez pour chaque rubrique les dépenses du ménage au cours du mois précédent l’enquête.

Postes de dépenses au cours du mois dernier Dépenses totales en monnaie locale (espèces

+ nature) Qui prend la décision d’effectuer la dépense ?

(1 = Hommes ; 2 = Femmes ; 3 = les 2)

Riz

Autres céréales

Igname, manioc et autres tubercules/racines

Légumineuses

Viande/poulet

Poisson/ crustacés

Légumes (y compris feuilles)

Fruits

Lait/Œuf

Sucre

Huile de cuisson

Thé

Santé

Education

Habitation/loyer/électricité/gaz/communications (téléphone, courrier…)

Transports

Paiement de main d’oeuvre

Equipements agricoles/ Intrants/bétail

Equipements domestiques (mobilier, vaisselle, articles de ménage divers)

Habillement/chaussures

Envois d’argent (personnes à charge)

Cérémonies/Funérailles/Festivités

Tabac

Autre (spécifier)

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16. CONSOMMATION ALIMENTAIRE 16.1. L’alimentation des ménages est-elle normale ? Oui Non 16.2. Combien de repas le ménage a-t-il pris dans la journée d’hier ? Hommes Femmes Garçons 6 mois-14 ans Filles 6 mois-14 ans x 16.3. Combien de fois le ménage a-t-il consommé les aliments suivants (et autres) au cours de la semaine précédent l’enquête ?

Aliments Fréquence de consommation au cours de la

semaine précédent l’enquête (en nombre de fois que l’aliment a été consommé)

Principal mode d’acquisition : 1 =Propre production 2 = Achat 3 = Emprunt 4 = Dons 5 = Aide PAM 6 = Autres____

Riz

Mil/Sorgho

Blé

Autres céréales

Igname, manioc et autres tubercules/racines

Légumineuses/arachides

Viande/poulet

Poisson/ crustacés

Autres sources de protéines (escargots etc.)

Lait

Œuf

Légumes (y compris feuilles)

Fruits

Sucre

Huile de cuisson

Autre (spécifier)

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16.5. Prévoyez-vous des problèmes alimentaires ? Oui Non 16.6. Si oui dans combien de mois : 1 mois 3 mois 6mois 16.7. Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 17. RISQUES ET STRATEGIES OU MECANISMES D’ADAPTATION AUX CRISES 17.1 Le ménage a-t-il été touché négativement par un ou plusieurs chocs au cours des 3 mois ? oui = 1 non = 2 17.2 Si le ménage n’a subi aucun choc ne pas poser la suite du questionnaire.

Quels sont les chocs subis par le ménage au cours des 3 mois précédents l’enquête (par ordre de priorité selon l’importance de l’impact négatif sur le ménage)?

Quelles sont les stratégies mises en place par le ménage pour compenser ou résoudre le(s) choc(s) subis? (par ordre de priorité)

Le principal choc subi |__|__| La principale stratégie développée |__|__| Le 2ème plus important choc subi |__|__| La 2ème plus importante stratégie développée |__|__| Le 3ème plus important choc subi |__|__| La 3ème plus importante stratégie développée |__|__| Le 4ème plus important choc subi |__|__| La 4ème plus importante stratégie développée |__|__| Choc 5 |__|__| Stratégie 5 |__|__| Choc 6 |__|__| Stratégie 6 |__|__| Choc 7| |__|__| Stratégie 7 |__|__| Choc 8 |__|__| Stratégie 8 |__|__| Choc 9 |__|__| Stratégie 9 |__|__| Choc 10 |__|__| Stratégie 10 |__|__| Lister les autres chocs |__|__| Lister les autres stratégies |__|__| |__|__| |__|__|

Codes des chocs subis par les ménages Codes des stratégies développées par les ménages

1=Sécheresse 2=Criquets pèlerins 1=Diminution de la quantité des aliments consommés par repas 2=Diminution de la qualité des repas 3=Criquets sénégalais 4=Cantharides 3=Diminution du nombre de repas par jour 4=Rester un ou plusieurs jours sans manger 5=Sésamie 6=Maladie du bétail 5=Consommation de semences 6=Consommation d’aliments culturellement non acceptés 7=Maladie des cultures 8=Vents 7=Déstockage du bétail 8=Décapitalisation du bétail 9=Incendie 10=Inondations 9=Vente de biens productifs 9=Vente de biens non productifs 11=Baisse des revenus 12=Augmentation des prix du marché 11=Emprunt familial/amical 10=Emprunt usurier 13=Baisse des prix des produits 14=Maladies 13=Migration 12=Abandon de l’école 15=Décès 16=Chômage 15=Travail des enfants 14=Activité(s) professionnelle (s) supplémentaire(s) 17=Autres (préciser) 17=Mendicité 16=Activités socialement non acceptées/interdites 19=Diminution des dépenses 18=Autres (préciser)

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ANNEXE 4

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ANNEXE 5

Pluivométries mensuelles comparées des cinq dernières années dans l'Extrême-Nord

-

200,0

400,0

600,0

800,0

1 000,0

1 200,0

Plu

viom

étrie

(mm

)

1999 768,9 592,4 745 794,8 798,4 752,2

2000 742,1 585,3 811,6 800,5 843,7 940,2

2001 913,3 520,5 818,0 819,9 880,6 1 101,2

2002 565,5 419,0 644,5 709,5 662,7 804,1

2003 793,0 634,0 942,8 860,0 784,0 973,2

2004 649,5 379,4 660,8 706,6 666,6 749,2

Diamaré Logone et Chari M ayo-Danay M ayo-Kani M ayo-Sava M ayo-Tsanaga

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ANNEXE 6

CALENDRIER CULTURAL DU CAMEROUN

Pour la province de l’Extrême-Nord, considérer les calendriers culturaux des céréales

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ANNEXE 7

DISTRIBUTION DE LA PLUVIOMÉTRIE JOURNALIÈRE EN 2004 DANS DIFFÉRENTS DÉPARTEMENTS 1. Poste de Logone-Birni 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct 2. Poste de Kousseri 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct NB. Lla couleur verte représente les jours avec pluies et le rouge sans pluies 3. Poste de Goulfey 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct 4. Poste de Makary 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct 5. Poste de Blangoua 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct

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6. Poste de Fotokol 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct 7. Poste de Hilé Alifa 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct Source : Service provincial de la météorologie de l’Extrême-Nord

ANNEXE 8

Populations urbaines et rurales estimées par arrondissement dans le Logone et Chari (source : BUCREP, 2005)

Arrondissement Pop totale Pop urbaine Pop rurale % Pop rurale

Blangoua 28 463 10 803 17 660 62% Fotokol 33 351 6 352 26 999 81% Goulfey 62 015 4 729 57 286 92% Hile Alifa 21 893 3 929 17 964 82% Kousseri 129 301 119 300 10 001 8% Logone Birni 47 376 3 570 43 805 92% Makary 141 933 5 807 136 126 96% Waza 13 455 5 750 7 705 57% Zina 21 623 2 003 19 621 91% Darak 58 968 - 58 968 100%

TOTAL 499 410 162 242 396 136 76%

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ANNEXE 9

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

ACRA Association de Coopération Rurale en Afrique BUCREP : Bureau Central de Recensement de la Population CDD Comité Diocésain de Développement CMR : Cameroun CSB : Corn Soja Bean EpInfo : GIC : Groupements d’intérêts collectifs IRA : Infections respiratoires aiguës IST infections sexuellement transmissibles MINADER Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural MPE Manutrition protéino-énergétique NU : Nations Unies ODD : WFP West Africa Regional Bureau in Dakar ONG : Organisation non gouvernementale PAM : Programme Alimentaire Mondial PARFAR : Programme d’Appui au Revenu Familial Rural PNVRA : Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles PSSA Programme Spécial de Sécurité Alimentaire SPSS : Terdel Terres et Développement Local VAM : Vulnerability Assessment Mapping VIH/SIDA VNU Volontaire des Nations Unies WSB : Wheat Soja Bean XAF : Franc de la Communauté financière d’Afrique centrale

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ANNEXE 10

MEMBRES DE LA MISSION D’ÉVALUATION

Mamadou Diouf PAM, Bureau Régional Dakar (ODD)

Regional Emergency Officer (Food Security) Chef de mission

Ibraima Aminou Hamadou

PAM, Cameroun Chef du Sous-bureau de Garoua

Amadou Paul PAM, Cameroun Food Monitor, Sous-bureau de Garoua André Mballa Ministère de l’Agriculture

et du Développement Rural Coordonnateur du Système National d’Alerte Rapide

M. Sidki FAO, Cameroun Coordonnateur du PSSA, Garoua Njopkou Emmanuel FAO, Cameroun Consultant Amadou Boukari UNICEF, Cameroun VNU Nutrition, Sous-bureau de Ngaoundéré