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Employabilité des diplômés issus du Bachelor en Ingénierie de l’Université du Luxembourg Rapport Final 2011-2012 Étude réalisée en partenariat entre l’Institut Universitaire International Luxembourg et l'Université du Luxembourg Avec le soutien du Fonds Social Européen

Rapport Employabilité: Bachelor en Ingénierie

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Employabilité des diplômés issus du Bachelor en Ingénierie de l’Université du Luxembourg

Rapport Final

2011-2012

Étude réalisée en partenariat entre

l’Institut Universitaire International Luxembourg

et

l'Université du Luxembourg

Avec le soutien du Fonds Social Européen

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Table des matières

Etude quantitative – Université du Luxembourg

PREAMBULE

Etude qualitative – Deloite Luxembourg

Pour aller plus loin

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Ce rapport rend compte des travaux menés dans le cadre de l'étude de l'employabilité des diplômés issus du Bachelor Professionnel en Ingénierie (BIng) de l'Université du Luxembourg réalisé en 2011/2012.

PRÉAMBULE

Cette étude est le fruit d'un partenariat entre l'Université du Luxembourg (UL) et l'Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL) et a été rendue possible grâce au soutien du Fonds Social Européen et du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Une collaboration avec Deloitte Luxembourg pour l’étude qualitative s’estmise en œuvre.

Rappel du contexte

Pour l’ensemble des curricula de formations qu’elle propose, l’Université du Luxembourg souhaite davantage connaître l’employabilité de ses diplômés, la notoriété de ses formations auprès des recruteurs (cabinets de recrutement et employeurs), l’adéquation entre les contenus des cours, les besoins du marché, les attentes sociétales en matière de citoyenneté, le degré de satisfaction des diplômés et le niveau de recrutement auquel ils accèdent (salaire, degré de responsabilité, niveau hiérarchique, etc.).

De plus, l’Université du Luxembourg a déjà entrepris des démarches visant à intégrer le degré d’employabilité de ses diplômés dans la réalisation de ses objectifs et un certain nombre d’actions concrètes ont déjà été mises en place.

L’Université du Luxembourg a inscrit ce projet dans son plan quadriennal 2010-2013. Il fait partie du système d’indicateurs de performance et reflète à part entière la volonté politique « d’accroître le pourcentage des diplômés de l’enseignement supérieur et d’impliquer davantage les milieux professionnels dans la définition des objectifs de formation, permettant ainsi d’élargir et d’étoffer l’offre » de formation initiale et continue.

Dans le cas particulier du Bing, l’Université du Luxembourg souhaite aussi pouvoir disposer d’un retour d’information quant à la perception par les employeurs de l’impact des modifications apportées au programme dans le cadre de la réforme de Bologne.

L'Université du Luxembourg (UL) et l'Institut International Luxembourg Universitaire (IUIL) ont convenu de mettre en commun leurs ressources et leurs compétences dans une convention de coopération afin de réaliser des études portant sur l'employabilité des diplômés de l'UL.

L’IUIL a déposé une demande en tant que promoteur et a reçu le soutien financier du FSE pour la conduite de cette étude.

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Les objectifs de l'étude

Les travaux poursuivaient une double finalité. D'une part, l’évaluation du taux d’employabilité des diplômés de l’Université du Luxembourg et leur parcours professionnel dans les entreprises et les administrations. D'autre part, la recherche des forces et des faiblesses de la formation au regard de son psitionnement sur le marché du tavail en lien avec l’estimation de son degré d’employabilité.

Sur un plan plus pratique, les objectifs étaient de :

• évaluer les bénéfices immédiats de la formation au niveau du recrutement des « jeunes » diplômés et de mesurer le degré d’insertion sur le marché du travail (par exemple le délai moyen pour trouver un emploi, le salaire à l’embauche, le nombre de diplômés recrutés, etc.) ;

• mesurer la valeur ajoutée de la formation pour les diplômés et leurs entreprises respectives dans le travail quotidien et par rapport au potentiel de développement des diplômés de l’UL à moyen terme et à long terme ;

• connaître l’éventail de perspectives de carrière offertes par la formation ; • sonder l’indice de notoriété spécifique de la formation au niveau national, Grande

Région et européen.

La méthodologie et la répartition des rôles

Une double approche méthodologique a été retenue : quantitative et qualitative.

L'approche quantitative avait pour objectifs d’identifier le taux d'employabilité et de récolter des informations chiffrées sur le parcours professionnel des diplômés et le degré d'insertion des alumnis.

A la demande de la Chambre des Députés, l’UL a réalisé cette étude au début de l’année 2011. Ce sont les résultats de cette étude qui ont été considérés. Ils font l’objet de la première partie de cette étude.

Parallèlement, une enquête qualitative a été réalisée. Une quarantaine d'interviews d'anciens étudiants, d’employeurs et de tuteurs de stage ont été réalisées. Par le biais d’un appel d'offre, ces entretiens ont été confiés à Deloitte Luxembourg. L'IUIL s'est chargé de sélectionner et d'attribuer le marché, puis d’accompagner le prestataire sélectionné. En cours de réalisation de l’étude qualitative, plusieurs réunions de travail ont rassemblé les collaborateurs de Deloitte Luxembourg, de l’UL et de l’IUIL dans le but de fournir aux consultants toutes les informations nécessaires. Les résultats de ce travail et le rapport qui en résulte constituent la seconde partie de ce document.

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Les résultats des travaux de Deloitte Luxembourg ont été présentés aux enseignants du BIng afin de les y sensibiliser.

Par la suite, un workshop de restitution auquel participaient l’UL, l’IUIL et des représentants d’entreprises du secteur telles que Arcelor Mittal, SES, P&T Luxembourg, Lux Ernergie, Husky, etc. a été organisé. Les principales conclusions de ce workshop ont directement été incluses dans le rapport de Deloitte.

Les points qui ont succités le plus d’intérêt concernaient :

- le multilinguisme en tant que critère différenciant des diplômés du Bing en ce qui concerne les langues véhiculaires au sein des entreprises ; une compétence vraisemblablement à cultiver ;

- les stages comme source d’acquisition de connaissances pragmatiques et de terrain ; comme supports pour aider les étudiants à sortir de leur « zone de confort » surtout quand les stages sont réalisés à l’étranger ; comme terrain de coopération et de rapprochement entre les entreprises et le monde académique ;

- l’impact de la réforme de Bologne sur le curriculum notamment en terme de notoriété par rapport aux formations antérieures de l’ancien IST de Luxembourg et la nécessité de pouvoir capitaliser des stages volontaires en entreprise en ECTS complémentaires ;

- « At last but not least », des opportunités de formations complémentaires et continues pour les diplômés du BIng ont été envisagées notamment en ce qui concerne le management et le développement de soft skills.

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PREMIÈRE PARTIE

L’enquête réalisée par l’Université

ETUDE QUANTITATIVE

La Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication de l’Université du Luxembourg, en collaboration avec le Service des Études et de la Vie Étudiante (SEVE) a réalisé de décembre 2010 à janvier 2011 une enquête auprès des diplômés du Bachelor professionnel en Ingénierie et Informatique et des tuteurs d’entreprises qui ont accueilli des étudiants de cette formation en stage ou en travail de fin d’études.

L’enquête auprès des diplômés était centrée sur la collection de données sur leur insertion professionnelle, tandis qu’auprès des entreprises c’est le recensement de l’opinion des tuteurs de stages et de travaux de fin d’études sur les capacités professionnelles et personnelles des étudiants qui était visé.

Ainsi, environ une centaine d’étudiants ont été contactés par courrier à la dernière adresse connue des bases de données du SEVE les invitant à participer à une enquête en ligne. Le SEVE a ensuite organisé au courant du mois de janvier-février 2011 un suivi téléphonique (en luxembourgeois) pour augmenter le nombre de réponses.

En même temps, environ 40 tuteurs en entreprise ont reçu un questionnaire bilingue (fr/all) par courrier ainsi qu’un rappel par email au courant du mois de janvier 2011.

Les résultats de cette enquête ont été présentés à la Commission de l’enseignement supérieur et de la recherche de la Chambre des députés le 16 février 2011 par le Doyen Pr Paul Heuschling et le Pr Massimo Malvetti, à l’époque directeur des études de la formation.

Les principaux résultats de l’enquête quantitative auprès des diplômés

Le nombre de questions posées dans les questionnaires des diplômés a été très réduit pour garantir un maximum de retours sur les questionnaires envoyés.

A la question sur leur activité actuelle (janvier 2011), il y a eu 78 réponses, sur 107 possibles qui se ventilent comme suit :

33 (42%) continuaient leurs études 31 (40%) étaient employés privés 5 (7%) étaient fonctionnaires et employés publics 8 (10%) recherchaient encore un emploi (tous diplômés en octobre 2010, sauf 1) 1 (1%) avait rejoint le sport professionnel 0 étaient indépendants

Sur le type de contrat que ceux qui étaient en activité possédaient, il y a eu 33 réponses (sur 36 possibles), à savoir que

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21 (64%) étaient en CDI 11 (33%) étaient en CDD 1 (3%) était en CIEEP

A noter également que 28 (85%) de ces personnes en étaient à leur 1er poste.

A la question sur la durée de la recherche d’emploi, 40 personnes ont répondu comme suit :

24 (60%) ont cherché moins de 2 mois 10 (25%) ont cherché entre 2 et 6 mois 2 (5%) ont cherché entre 6 et 8 mois 4 (10%) ont été embauchés après stage ou ont été contactés

Pour 12 personnes sur 40 (30%) l’emploi était en relation directe avec leur travail de fin d’études.

Sur la question des salaires bruts mensuels, il n’y a eu que 16 réponses :

3 (19%) gagnaient jusqu’à 2500€ bruts 4 (25%) gagnaient plus de 2500€ et moins de 3000€ 3 (19%) gagnaient plus de 3000€ et moins de 3500€ 5 (31%) gagnaient plus de 3500€ et moins de 4000€ 1 (6%) gagne plus de 4000€

Remarque sur la méthodologie : le nombre de retours peut être considéré comme très satisfaisant. S’il est malaisé d’estimer des taux d’erreur à partir de cet échantillon réduit (en particulier pour la dernière question), on peut néanmoins considérer le résultat comme fiable dans ses grandes tendances, d’autant plus qu’il corrobore les impressions subjectives de toutes les personnes impliquées. Le nombre de retours de cette enquête ne permet cependant pas de tirer des conclusions concernant les 7 filières qui constituent le programme. Une répétition de l’exercice dans quelques années permettra de vérifier ces tendances et d’en déceler les variations temporelles.

Les principaux résultats de l’enquête des tuteurs d’entreprises

Cette enquête avait un caractère qualitatif et a été affinée par la suite par les entretiens réalisés au courant de l’enquête d’employabilité (v. infra).

Sur environ 40 personnes contactées, 19 ont répondu au questionnaire.

• En général les tuteurs ont confirmé que les étudiants sont bien préparés aux travaux de fin d’études en entreprise et aux emplois en industrie.

• En majorité, les tuteurs ont estimé que les bachelors professionnels sont aussi bien préparés que les ingénieurs industriels.

Cependant, il faut tenir compte que les réponses des tuteurs sont en fonction souvent d’un seul étudiant suivi.

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SECONDE PARTIE

ETUDE QUALITATIVE

Etude relative à l’employabilité des diplômés issus du «Bachelor

Professionnel en Ingénierie» de l’Université du Luxembourg

Rapport final - Septembre 2012

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1 Introduction

1.1. Rappel du contexte et des objectifs du projet Dans une perspective d’amélioration continue, l’Université du Luxembourg (ci-après dénommée « UL ») a demandé à l’Institut Universitaire International Luxembourg (ci-après dénommé « IUIL ») de reconduire conjointement avec elle un projet dont l’objectif est d’évaluer les principaux éléments suivants :

• l’employabilité des diplômés issus de 6 filières du « Bachelor en Ingénierie professionnel » (ci-après dénommé le « Bing ») délivré par l’UL;

• la notoriété de cette formation auprès des employeurs du Grand-Duché ; • l’adéquation entre le contenu des cours et (i) les besoins du marché du travail de même que (ii)

les attentes des employeurs ; et • le niveau de recrutement auquel accèdent les diplômés, incluant notamment la nature des

responsabilités et le niveau hiérarchique.

Ce projet s’inscrit dans le plan quadriennal 2010-2013 de l’UL et fait partie intégrante du système d’indicateurs de performance en cours de conception. Il reflète également la volonté politique « d’accroître le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur et d’impliquer davantage les milieux professionnels dans la définition des objectifs de formation, permettant ainsi d’élargir et d’étoffer l’offre de formation initiale et continue ».

1.2. Méthodologie appliquée Afin de réaliser la présente étude, des entretiens qualitatifs ont été structurés de manière à collecter l’ensemble des données nécessaires à l’évaluation de l’employabilité des diplômés du Bing. Ces entretiens ont été menés avec un échantillon de parties prenantes parmi (i) les diplômés du Bing des différentes promotions et filières et (ii) les employeurs actuels des étudiants diplômés, toutes promotions confondues.

Au total, plus de 190 parties prenantes ont été contactées/sollicitées pour un entretien qualitatif, 52 d’entre elles ont répondu (dont 12 de manière négative), aboutissant globalement à la réalisation de 40 entretiens en face à face répartis comme suit :

Employeurs

• 40% de personnes travaillant dans des organisations (>50 employés)

17 personnes ont été interviewées réparties comme suit :

• 33% de personnes travaillant dans des organisations (<50 employés) • 27% de personnes venant du secteur public

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Secteur d’activité des employeurs

Diplômés du BIng

• 31% de personnes venant du secteur public

23 personnes ont été interviewées réparties comme suit :

• 26% d’étudiants (autres études: Master, Bachelor, etc.) • 22% de personnes travaillant dans des organisations (>50 employés) • 17% de personnes travaillant dans des organisations (<50 employés) • 4% de personnes sans emploi

Filière / spécialisation des diplômés du BIng

20% Energie 20%

Construction

13% Bureau d’études

20% Administrations communales 20%

Ingénierie

7% Administrations publiques

13% Mécanique

9% Mécatronique

22% Génie civil: / construction

13% Electrotechnique

13% Télécommunications

4% Urbanisme et aménagement

du territoire

13% Energie et

environnement

13% Informatique

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Informations générales sur les diplômés rencontrés lors des entretiens

Nationalité Diplômés Luxembourgeoise 21 Française 1 Bosniaque 1

La majeure partie des Diplômés rencontrés lors des entretiens qualitatifs sont des hommes de nationalité luxembourgeoise. Environ 2/3 d’entre eux avaient déjà eu l’opportunité de réaliser un ou plusieurs stages dans le contexte de leurs études universitaires. La plupart des diplômés interrogés (17 personnes) étaient en poste au moment des entretiens (soit en CDI ou en CDD) auprès d’un employeur du Grand-Duché de Luxembourg. En outre, 7 d’entre eux poursuivaient leurs études dont 2 avaient également une activité professionnelle rémunérée en parallèle.

NB : Il nous semble important de préciser que la taille limitée de l’échantillon de «répondants» (employeurs et diplômés du BIng) ne permet de mettre en évidence que des tendances générales et ne peut à cet effet que donner lieu à l’émission d’hypothèses plutôt que de conclusions fermes.

Sexe Diplômés Féminin 1 Masculin 22

Situation actuelle Diplômés Emploi rémunéré 16 Etudes post-BIng 7 Etudes et emploi rémunéré 2 sur 7

Stage(s) réalisé(s) Diplômés Oui 14 Non 9

Contrat de travail Diplômés CDI 12 CDD 5

Etudes post-BIng Diplômés Master (dans domaine identique) 5 Bachelor (dans un autre domaine) 1 Etudes en économie 1

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2 Résultats des entretiens qualitatifs menés avec les Employeurs et les Diplômés du BIng

2.1. Principaux éléments relevés par les employeurs (par filière) Nous avons effectué, ci-dessous, un relevé des principales forces et faiblesses du BIng et de ses diplômés telles que vues par les employeurs, ceci, pour l’ensemble des filières considérées.

BIng - Filière Mécanique générale (entretiens : 2)

Forces

• Acquisition de solides connaissances techniques. Faiblesses

• Peu ou pas de connaissances «pratiques» (mise en application concrète sur le terrain, par rapport notamment à l’ancien diplôme IST).

• Peu de connaissance du « jargon » technique employé usuellement par les professionnels du secteur.

BIng – Filière Electrotechnique (entretiens : 3)

Forces

• Acquisition de solides connaissances techniques. Faiblesses

• Compétences « sociales » peu développées. • Compétences techniques trop généralistes, avec la nécessité pour les employeurs de dispenser

un programme de formation interne (à l’embauche plus précisément) afin de permettre aux nouveaux ingénieurs de se familiariser et d’acquérir des connaissances spécifiques aux activités de l’entreprise.

• Manque de vision globale («big picture») d’une problématique avec plutôt une vue qui se limite au volet purement technique du sujet.

• Peu d’expériences pratiques (c’est-à-dire au minimum 6 mois de stage en entreprise, qui pour les employeurs semble être une durée appropriée pour une 1ère expérience sur le terrain).

• Manque de flexibilité des diplômés du BIng, s’agissant surtout (i) d’accepter des déplacements / voyages professionnels ou (ii) de prendre en charge / s’impliquer dans des projets qui sortent de leur zone de confort en termes de compétences.

• Manque de compétences et d’aisance en matière de communication (orale et écrite) avec peu de prédispositions à s’exprimer en public mais également à rédiger des documents divers professionnels dans les langues usuelles/véhiculaires des entreprises.

• Peu de connaissance du « jargon » technique employé habituellement par les professionnels du secteur.

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BIng – Filière Télécommunications (entretien : 1)

Forces

• Multilinguisme (oral). • Acquisition de bonnes connaissances techniques. • Aperçu / compréhension globale de plusieurs domaines techniques. Faiblesses

• Compétences des diplômés du BIng moins « élevées » que celles des étudiants de l’ancien IST mais aussi des Universités et «Fachhochschule» étrangères.

• Comparativement parlant, les étudiants ayant des expériences à l’étranger sont souvent professionnellement plus matures, plus autonomes/indépendants et plus assertifs également que les diplômés du BIng.

• Manque d’expériences pratiques et de stages. • Grande différence de niveau de compétences entre les diplômés du BIng (les « forts » par

rapport aux « faibles »). • Formation du BIng trop généraliste, sans approfondissement des sujets. • Même si le BIng est un diplôme d’un niveau plus élevé que le BTS, les différences perçues par

les employeurs sont parfois très marginales.

BIng – Filière Génie civil / Construction (entretiens : 6)

Forces

• Diplômés du Bing de cette filière sont «opérationnels» quasi immédiatement. • Acquisition de bonnes connaissances techniques. Faiblesses

• Faible niveau en mathématiques par rapport aux diplômés d’un Master qui, selon les employeurs, constituent des ingénieurs « plus qualifiés » en termes de connaissances, capacité d’apprentissage et performance sur le terrain.

• Manque de compétences et d’aisance en matière de communication (orale et écrite) • Manque de compétences en organisation et gestion au sens large du terme. • Incapacité à rédiger un document dans les différentes langues usuelles / véhiculaires des

entreprises. • Manque d’expériences pratiques et de stages par rapport à l’ancien IST.

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BIng – Filière Génie civil / Urbanisme (entretien : 1)

Forces

• Bonnes compétences en informatique. • Bonnes compétences en matière de calculs (métrés). • Capacité à lire et interpréter des plans techniques. Faiblesses

• Compétences sociales / interpersonnelles peu développées. • Incapacité à rédiger et structurer un document professionnel • Manque de compétences en gestion des priorités/ planification des heures / ressources

nécessaires à la réalisation d’un travail. • Pas de connaissances financières de base. • Manque d’expérience en entreprise.

BIng – Filière Energie et environnement (entretiens : 3)

Forces

• Bonnes compétences techniques. • Multilinguisme - bon niveau de langue (luxembourgeois, allemand, français, anglais) pour parler

de sujets et/ou avoir des discussions simples. Faiblesses

• Manque d’expériences pratiques. • Difficulté à établir des priorités et gérer son temps en conséquence. • Compétences dans l’utilisation d’outils informatiques moins élevées que celles des ingénieurs

diplômés d’écoles à l’étranger. • Difficulté de positionnement clair du BIng par rapport à d’autres diplômes avec, à fortiori, des

questionnements et peu de visibilité quant aux professions et évolutions de carrière envisageables pour les détenteurs d’un tel diplôme.

• Manque de compétences en matière de communication, notamment écrite, avec une incapacité à rédiger un document et mener une discussion professionnelle dans les langues communément utilisées (allemand, français, anglais).

• Manque de connaissances de base / fondements dans les domaines financiers et économiques.

BIng - Filière Informatique (entretien : 1)

Forces

• Acquisition de bonnes compétences techniques. Faiblesses

• Manque de vue globale d’un problème et de capacité à aborder un sujet dans son ensemble. • Incapacité à structurer et rédiger un document (peu importe la langue).

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2.2. Résumé des forces et faiblesses soulevées par les employeurs *Légende « Fréquence des réponses »

• Fréquent : (+++) • Moyennement fréquent : (++) • Peu fréquent : (+) Forces

Fréquence des

réponses*

• Bonnes compétences techniques (+++)

• Multilinguisme oral (++)

• Aperçu de plusieurs domaines techniques : connaissances techniques certes générale mais assez hétérogènes

• Diplômés du BIng opérationnels assez rapidement

(+)

Faiblesses Fréquence des réponses*

• Manque de connaissances et expériences pratiques (peu de stages). • Manque de compétences en organisation et gestion au sens large. • Compétences inférieures à l’ancien IST, Universités et «Fachhochschule»

étrangères. • Manque de compétences en communication (orale notamment). • Très faibles compétences rédactionnelles dans toutes les langues. • Manque de connaissances financières générales.

(+++)

• Pas de vue globale d’un sujet / d’une problématique, avec une approche très « micro ».

• Compétences sociales / relationnelles peu développées. • Diplôme trop «généraliste » sans connaissances techniques approfondies.

(++)

• Formation interne à l’embauche souvent nécessaire afin de permettre aux nouveaux ingénieurs de se familiariser et d’acquérir des connaissances / compétences spécifiques au domaine d’activité de l’entreprise.

• Manque de flexibilité en termes de déplacement. • Grande différences de niveau de compétences entre les diplômés du BIng :

(les « forts par rapport aux faibles) • Positionnement du BIng par rapport à d’autres diplômes : existence de

questionnements en termes de professions et évolutions de carrière envisageables pour les détenteurs d’un tel diplôme.

(+)

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2.3. Principaux éléments relevés par les Diplômés du BIng (par filière)

Nous avons effectué ci-dessous un relevé des principales forces et faiblesses du Bing telles que vues par les diplômés du BIng, ceci, pour l’ensemble des filières du diplôme concernées par la présente étude.

BIng - Filière Mécanique générale (entretiens : 3)

Forces

• S’estiment bien formés sur la matière mécanique. • Travail de fin d’études en entreprise représente une bonne préparation pour l’entrée dans la vie

professionnelle. • Proximité avec les professeurs (du fait de petites classes) donnant lieu à la création de relations

de confiance. Faiblesses

• Manque d’expériences pratiques. • Déficit de connaissances / bases solides en mathématiques, notamment pour trouver des

solutions innovantes à certains problèmes. • Le niveau des universités à l’étranger est jugé plus élevé qu’au Luxembourg avec des professeurs

plus compétents. • Nombre restreint de bourses Erasmus attribuées. • « Dévaluation» du diplôme par un système favorisant la réussite de tous les étudiants, avec la

possibilité de (re)passer des examens jusqu’à 10 fois. • Certains cours considérés comme peu utiles. • Organisation difficile du semestre à l’étranger et cours non-adaptés au programme

luxembourgeois.

BIng - Filière Mécatronique (entretiens : 2)

Forces

• Petites classes pouvant donner lieu à des relations personnelles et de confiance avec les professeurs.

• Liberté dans le choix du travail de fin d’études, avec un support approprié des professeurs. • Cursus d’études et cours bien structurés. Faiblesses

• Niveau des études en dessous de celui d’une université (comparable à une «Fachhochschule»). • Différence de qualité des cours selon les professeurs. • Manque de coordination des différents cours dispensés à l’étranger et au Luxembourg lors du

semestre Erasmus. • Etudes structurées autour de nombreux sujets / thématiques mais aucun d’eux n’est abordé en

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profondeur. • Le BIng semble être plus adapté aux étudiants possédant un diplôme de fin d’études techniques

(par opposition aux personnes venant de la filière classique). • Travail de fin d’études devrait être réalisé au cours d’un semestre séparé des cours. • Au niveau logistique, peu de disponibilité de salles pour se rencontrer et travailler sur les projets

d’équipes. • Difficulté d’aborder le marché de travail directement après l’obtention du BIng.

BIng – Filière Electrotechnique (entretiens : 3)

Forces

• Appréciation globalement positive du semestre à l’étranger (hormis quelques problèmes d’organisation).

Faiblesses

• Pas suffisamment de pratique des langues au niveau des terminologies techniques, surtout en français.

• Manque d’expériences pratiques et de stages. • Travaux pratiques peu adaptés aux besoins des entreprises (avec un matériel désuet). • Communication interne souvent difficile et peu efficace (informations pour changements de

cours, évènements…). • Niveau de certains cours trop basique, pas d’approfondissement du sujet. • Manque de tutoriels. • Organisation de l’Erasmus : règlementations pas clairement définies, avec l’existence de

différences entre les programmes des deux universités. • Cours de mathématiques et de physique trop intenses et difficiles pour certains élèves

(notamment pour ceux venant d’une 13ème technique par opposition à ceux venant du lycée classique).

BIng – Filière Télécommunications (entretiens : 3)

Forces

• Petites classes favorisant une certaine proximité et la possibilité de développer des relations plus personnelles / individuelles avec les professeurs.

• Possibilité d’aborder des sujets techniques variés. • Engagement/forte implication personnelle de certains professeurs. • Cours relatifs au développement de « soft skills » très appréciés. Faiblesses

• Nombre trop élevé de cours par semestre (avec des examens pour chacun d’eux). • Pas suffisamment de pratique des langues au niveau des terminologies techniques – Ne se

sentent pas à même de mener une conversation technique.

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• Restriction du choix des universités pour le semestre d’échange. • Connaissances techniques pas suffisamment développées et approfondies pour des métiers

« techniques » dans le domaine des télécommunications. • Pas assez de sélection /«sévérité» pour l’acquisition du diplôme – trop de chances de recevoir

les CTS, avec une approche de l’UL de « faire passer » les étudiants à tout prix, ce qui dévalue le diplôme.

• Organisation de l’Erasmus - l’acquisition de CTS et les contacts avec les professeurs sont difficiles à l’étranger.

• Matériel d’étude désuet.

BIng – Filière Génie civil / construction (entretiens : 5)

Forces

• Petites classes et relations personnelles avec des professeurs qui sont impliqués. • Bonne préparation à l’entrée dans la vie professionnelle. • Formation «générale» dans le domaine de la construction ; permet d’acquérir des bases solides. • Semestre à l’étranger apprécié. Faiblesses

• Niveau d’étude inférieur comparé à d’autres universités (notamment en Allemagne). • Diplôme du BIng n’est pas reconnu en Belgique pour la poursuite d’un master (2008). • Pas suffisamment de pratique des langues au niveau des terminologies techniques, surtout en

français. • Peu de connaissances des applications pratiques de la matière (suivi et visite chantier…). • Restriction du choix de l’université Erasmus et des bourses à quelques universités en proximité

du Luxembourg. • Peu de cours en «management skills» / gestion. • Faible expérience des professeurs en milieu professionnel. • Niveau et utilité de certains cours par rapport à la pratique professionnelle sur le terrain. • Organisation du cursus BIng en général et surtout de l’Erasmus.

BIng – Filière Génie civil / urbanisme (entretien : 1)

Forces

• Plusieurs professeurs venant du milieu professionnel de l’industrie pas seulement une approche théorique mais également une vision pragmatique du domaine.

Faiblesses

• Pas suffisamment d’expériences / mises en application pratiques (via des stages). • Organisation de l’Erasmus Problèmes de CTS durant l’échange, avec un contenu peu adapté à

/ cohérent par rapport aux cours dispensés au Luxembourg

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BIng – Filière Energie et environnement (entretiens : 3)

Forces

• Possibilité d’avoir des expériences à l’étranger Faiblesses

• Restriction du choix de l’université Erasmus et des bourses à quelques universités en proximité du Luxembourg.

• Organisation du BIng en général. • Manque d’expériences / mise en application pratiques. • Bachelor peu connu en tant que diplôme, avec un problème de promotion et d’image du

diplôme. • Programme trop intense pour 3 années de cours. • Peu de possibilités de faire un stage professionnel en entreprise, d’acquérir une certaine

expérience pratique et de créer des contacts professionnels. • Déséquilibre entre certains cours dispensés qui sont moins/peu utiles et d’autres cours plus

importants qui ne sont pas traités suffisamment en profondeur.

BIng – Informatique (entretiens : 3)

Forces

• Encadrement des étudiants. • Petites classes et relations personnelles avec les professeurs. • Acquisition de bonnes connaissances techniques. Faiblesses

• Cours en « management » et « gestion de projets» appréciés mais pas suffisamment développés. • Non acceptation de crédits CTS d’une autre université. • Manque d’informations / de communication sur les études et leur déroulement en général. • Absence d’un responsable pour répondre à des questions et résoudre / prendre des décisions

face à certaines situations. • Peu de travaux pratiques et matériel utilisé souvent désuet. • Niveau des cours dispensé au Luxembourg beaucoup plus faible qu’à l’étranger. • Organisation du semestre à l’étranger.

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2.4. Résumé des forces et faiblesses soulevées par les Diplômés *Légende « Fréquence des réponses »

• Fréquent : (+++) • Moyennement fréquent : (++) • Peu fréquent : (+)

Forces

Fréquence des réponses*

• Bonne appréciation du semestre à l’étranger (hormis les problèmes d’organisation).

• Bonne formation technique et préparation à la vie professionnelle. • Petites classes qui favorisent une proximité et la création de relations

personnelles avec les professeurs.

(+++)

• Engagement de certains professeurs – va même au-delà de leur mission de professorat, avec une réelle implication personnelle et un suivi des étudiants.

(++)

• Liberté de choix du travail de fin d’études et bon support des professeurs. • Études et cours bien structurés. • Appréciation des cours relatifs au développement des « soft skills ».

(+)

Faiblesses Fréquence des

réponses*

• Connaissances / pratique des langues en général, notamment au niveau des terminologies techniques, surtout en français.

• Peu de connaissances relatives à la mise en application pratique de la matière / du sujet (suivi chantier, visite chantier…).

• Restriction du choix des universités pour le semestre d’échange. • Programme trop intense pour 3 années. • Manque de possibilités de stages en industrie/entreprise pour acquérir de

l’expérience pratique et créer des contacts. • Organisation des études BIng en général. • Niveau des études comparable à une «Fachhochschule», en dessous du niveau

d’une université. • Travaux pratiques peu adaptés à la réalité professionnelle et désuétude du

matériel utilisé. • Niveau des cours et des professeurs études qui abordent un grand nombre de

sujets mais sans les traiter suffisamment en profondeur. • Certains cours moins / peu utiles et d’autres cours plus importants pas assez

traités dans le détail. • Organisation du semestre à l’étranger «Erasmus», avec notamment des cours

non-adaptés au programme Luxembourgeois.

(+++)

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22

• Manque de tutoriels. • Cours en « management » et gestion de projets pas assez développés. • Dévalorisation du diplôme par un système peu sélectif, favorisant la réussite de

tous les étudiants. • Communication interne difficile Pas ou peu de communication (informations

pour changements de cours, évènements…). • Faible expérience des professeurs en milieu professionnel. • Bachelor peu connu en tant que diplôme (problème d’image et de

positionnement).

(++)

• Faible niveau dans le domaine des mathématiques (difficulté à apporter des solutions innovantes à certains problèmes).

• Nombre restreint de bourses Erasmus. • Variabilité de la qualité des cours selon les professeurs. • BIng plus adapté aux étudiants avec un diplôme de fin d’études techniques que

ceux venant d’un lycée classique. • Difficulté de se focaliser /concentrer de manière simultanée sur le projet

d’études et les cours qui sont dispensés pendant le même semestre. • Peu de disponibilité de salles pour se rencontrer et travailler sur des projets

d’équipes. • Cours de mathématiques et physiques trop intenses et difficiles pour ceux

venant d’une 13ème. • Non acceptation de crédits CTS d’une autre université

(+)

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23

3 Principaux commentaires et constats émanant des entretiens qualitatifs réalisés et des ateliers de restitution / consolidation des résultats

Les résultats des entretiens qualitatifs menés avec les employeurs et les diplômés ainsi que les différents ateliers de restitution / discussion / consolidation de ces mêmes résultats ont donné lieu à l’élaboration de commentaires et pistes de réflexion que nous avons détaillés ci-après.

3.1. Principaux commentaires et constats Commentaires généraux

• L’ancien IST, comme le BIng, semblent tous deux posséder une bonne réputation auprès des employeurs de Luxembourg (l’IST encore plus que le BIng d’ailleurs, qui bénéficie d’une « notoriété » et d’une image de marque pour l’instant encore peu développées en comparaison avec celles de l’ancien IST).

• Certaines sociétés aimeraient bien collaborer avec l’UL pour la mise en place / le déploiement de projets ou de stages Volonté de soutenir la promotion du Bachelor.

• Il est difficile de comparer les ingénieurs issus du Bachelor à des Ingénieurs de formation / diplômés (issus d’Ecoles d’Ingénieurs) étant donné les différences (i) de niveau des étudiants à l’entrée d’une part (ii) et du contenu des cours d’autre part.

• De plus, l’éducation pré-universitaire n’est pas la même pour tous les ingénieurs, avec notamment une majorité des ingénieurs diplômés d’Ecoles, possédant un diplôme de fin d'études secondaires classiques, par opposition à un diplôme de fin d'études secondaires techniques pour l’ensemble des ingénieurs du Bachelor interviewés.

• En outre, le Bachelor semble avoir perdu un de ces avantages principaux, à savoir son côté « pratique », sans pour autant avoir gagné sur la partie théorique, qui est perçue comme trop générique et insuffisamment approfondie.

• Les études du BIng sont assez restrictives en termes de «public cible» et s’adressent avant tout aux Luxembourgeois, du fait des langues requises (Allemand et Français).

• Les diplômés du BIng ont des difficultés à maitriser des tâches qui dépassent même légèrement leurs connaissances strictes et/ou zone de confort Manque de flexibilité et d’adaptabilité à des changements et/ou de nouvelles activités.

• Compétences sociales, de communication et de gestion sont très peu développées.

Principaux constats des employeurs

• Les diplômés du BIng sont en général bien préparés pour entrer dans la vie active du fait de leur approche assez pratique et de leurs compétences techniques.

• Beaucoup d’employeurs interrogés semblent cependant avoir une « préférence » pour les

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ingénieurs de l’ancien IST que ceux du BIng car ils les trouvent mieux préparés et opérationnels plus rapidement.

• Le manque d’expériences pratiques comparé à l’ancien IST et d’autres établissements représente donc actuellement un axe d’amélioration pour le BIng.

• Ces mêmes sociétés sont également conscientes que les diplômés du Bing ne sont pas des ingénieurs diplômés ou titulaires d’un Master et n’ont de fait pas le même niveau d’attentes / d’exigences que de « purs » ingénieurs de formation Ceci veut aussi dire qu’ils n’accèderont probablement pas aux mêmes niveaux de postes / de responsabilités et donc de rémunération.

• Le multilinguisme, un des grands atouts des luxembourgeois et de l’ancien IST, risque de disparaître si le niveau des langues n’est pas sensiblement amélioré (s’agissant aussi bien de l’oral que de l’écrit)

• Les ingénieurs ayant des expériences acquises à l’étranger sont généralement plus matures et indépendants / autonomes.

• Le diplôme du Bachelor ne garantit pas nécessairement l’aptitude des candidats à être performants et efficaces, étant donné qu’il existe une grande variabilité de « qualité » et de niveau entre les diplômés.

• Le manque de compétences en matière de gestion des priorités et du temps les diplômés ne font pas de lien direct entre organisation personnelle / efficience et performance.

Principaux constats des diplômés

• Pour la plupart des étudiants, la formation BIng ne représentait pas un premier choix Ils avaient entrepris mais «sans succès» des études à l’étranger, avant de revenir au Luxembourg pour terminer un cursus d’études diplômant.

• D’après les entretiens réalisés, les diplômés ayant eu une expérience à l’étranger estiment que le niveau y est plus élevé (voire trop pour eux) - notamment en Allemagne et aux Pays-Bas – en comparaison avec celui du BIng.

• La plupart des étudiants du Bachelor semblent être «attachés» au Luxembourg et n’apprécient / n’envisagent pas réellement d’étudier et/ou travailler à l’étranger.

• Beaucoup d’entre eux n’ont pas d’ambition / d’aspiration de carrière spécifique, si ce n’est de trouver rapidement un emploi (souvent auprès d’une administration communale ou de l’Etat).

• La durée de recherche d’emploi est en principe inférieure à 2 mois et la majorité des diplômés du Bachelor avait déjà trouvé un emploi avant l’obtention du diplôme. Parmi les personnes interviewées, seule une a cherché pendant 4-5 mois et une autre n’avait toujours pas trouvé d’emploi après plus de 6 mois.

• Il existe une grande incertitude des diplômés quant à leurs propres « capacités » / compétences. En effet la plupart d’entre eux ne s’estiment pas suffisamment prêts pour le marché de travail après les études du Bachelor, en particulier au regard de leurs expériences pratiques et compétences linguistiques et techniques vis-à-vis des besoins de leur employeur.

• Les petites classes et les interactions avec les professeurs sont quant à elles bien appréciées.

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3.2. Analyse SWOT du BIng (en tenant compte des résultats des entretiens qualitatifs et des ateliers de discussion et consolidation des résultats)

Suite aux résultats des entretiens qualitatifs menés avec les employeurs et les diplômés, une analyse SWOT du BIng a été effectuée conjointement entre l’IUIL, l’UL et Deloitte. Les principales observations et conclusions qui en sont ressorties sont résumées dans la matrice forces– faiblesses – opportunités externes – menaces externes ci-dessous. En vert ont été indiqués les points /aspects directement liés à l’Université elle-même.

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3.3. Mesure de l’employabilité des diplômés du BIng La présente étude a mis en exergue un certain nombre de facteurs /aspects (prioritaires et secondaires) permettant de mesurer :

• L’employabilité des diplômés du BIng issus des différentes filières existantes. • La notoriété du BIng auprès des recruteurs / employeurs. • L’adéquation entre le contenu des cours du BIng et les besoins du marché du travail. • Le niveau de recrutement auquel accèdent les diplômés du BIng.

Employabilité

• La durée moyenne de recherche d’emploi est inférieure à 2 mois. • La majorité des diplômés du Bachelor ont déjà eu des contacts professionnels sérieux avec un

employeur potentiel ou même un emploi avant l’obtention du diplôme. • Les Bachelors des filières (i) génie civil: construction, (ii) urbanisme et (iii) mécanique semblent

trouver plus facilement un emploi du fait de la bonne situation du marché du travail dans ces domaines (beaucoup d’offres).

• Au contraire, peu d’offres d’emploi correspondant à leur niveau d’études et de compétences sont actuellement disponibles pour des diplômés des filières (i) télécommunications et (ii) énergie et environnement.

Notoriété du BIng

• Le Bachelor et les Masters représentent deux groupes d’ingénieurs de niveaux différents voire même deux filières de carrière différentes La plupart des employeurs en sont conscients et n’ont de fait pas les mêmes niveaux d’attentes et d’exigences.

• Les employeurs tendraient plutôt à inclure dans la même catégorie le Bachelor/BIng et les BTS, et à distinguer de manière spécifique les Masters.

• L’ancien IST et le Bachelor ont tous deux une bonne réputation auprès des employeurs du Luxembourg; cependant l’ancien IST semble être plus valorisé et recherché que le BIng.

Adéquation par rapport aux besoins du marché

• Les possibilités de postes / fonctions pour un diplômé du BIng sont relativement diversifiées et peuvent être de nature généraliste ou spécialiste selon l’entreprise Les cours dispensés (et notamment l’orientation assez généraliste du cursus) ne sont par conséquent pas adaptés à tous les cas.

• Les employeurs apprécient le socle de formation de base du BIng. Un changement et une adaptation du contenu en fonction des besoins spécifiques et réalités des entreprises pourraient cependant être envisagés dans le futur, en collaboration avec les principaux employeurs.

Le niveau de recrutement des diplômés

• Les titulaire du Bachelor sont généralement recrutés dans des fonctions / filières de carrière comparables à celles des diplômés de fin d’études secondaires ou des ingénieurs industriels.

• Le niveau de responsabilités est inférieur à celui des ingénieurs diplômés ou des Masters, ce qui est également valable pour leur niveau de rémunération et leur position hiérarchique.

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La discussion et la consolidation des résultats collectés tout au long des différentes phases du présent projet (y compris lors des différents ateliers / réunions de travail intermédiaires entre l’IUIL, l’UL et Deloitte) ont permis de mettre en lumière un certain nombre de conclusions, notamment sur l’alignement entre (i) les besoins des employeurs et (ii) les compétences aussi bien prioritaires qu’additionnelles développées par les diplômés du BIng.

Compétences prioritaires

• Connaissances techniques Attentes des employeurs Compétences BIng

• Proximité du terrain Attentes des employeurs Compétences BIng

• Multilinguisme Attentes des employeurs Compétences BIng

Légende

faible moyen bon excellent

Nous

Les compétences prioritairement attendues de la part des diplômés du BIng (développées lors de la formation ou liées au profil des étudiants comme le plurilinguisme) sont également les facteurs majeurs de leur employabilité.

A cet égard, les compétences techniques acquises sont indiscutablement « l’atout » principal des diplômés et sont particulièrement recherchées et appréciées par les employeurs.

La proximité du terrain (approche pragmatique des diplômés) est aussi une des compétences importantes attendues par les employeurs et qui pourrait encore être développée, via notamment une pratique plus intensive des stages. Ces derniers, qui sont nécessaires, devraient être suffisamment longs et réalisés au sein de plusieurs entreprises, afin de permettre une plus grande vision des possibilités d’emplois. Ils pourraient également servir de période d’essai pour l’employeur. A cet égard, l’UL vas promouvoir des stages hors période de cours et les créditer d’ECTS dès que la loi l’autorisera. En outre, il serait pertinent de prévoir ces stages assez tôt dans la formation, voire même d’organiser des « stages découverte », qui favoriseraient ainsi l’orientation des étudiants.

Constat

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Afin de pousser plus loin la réflexion, l’idée de la création d’une banque de stages en collaboration avec la Fedil a été avancée : il s’agirait alors de proposer à la Fedil de collecter les offres de stages des entreprises et les mettre à la disposition de l’UL (voire des autres écoles supérieures).

Enfin, le multilinguisme des diplômés (qui sont majoritairement luxembourgeois) pourrait également être optimisé au travers d’une meilleure maîtrise des langues véhiculaires/officielles utilisées au sein des entreprises, notamment à l’écrit. En outre, la capacité à lire des documents techniques, particulièrement en allemand, est également un point privilégié par les employeurs. A cet effet, il serait opportun de développer le plurilinguisme des cours.

Compétences additionnelles

• Gestion de projet / organisation Attentes des employeurs Compétences BIng

• Communication et compétences rédactionnelles Attentes des employeurs Compétences BIng

• Autonomie / Responsabilité Attentes des employeurs Compétences BIng

• Compétences interpersonnelles Attentes des employeurs Compétences BIng

• Vue globale / capacité de prise de recul Attentes des employeurs Compétences BIng

• Ouverture d’esprit / mobilité Attentes des employeurs Compétences BIng

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Si l’employabilité globale des diplômés du BIng reste très bonne, certains axes de progression ont cependant pu être mis en exergue, en particulier le développement de :

• la communication (y compris la prise de parole en public) et les compétences rédactionnelles • la gestion de projet et l’organisation des tâches/des priorités • le travail / la collaboration en équipe • l’autonomie et le sens des responsabilités • les compétences interpersonnelles • la vue globale d’une situation / d’un projet et la capacité de prendre du recul en sortant de sa

zone de confort • l’ouverture d’esprit et la mobilité

Certaines compétences « soft skills », en management ou gestion d’équipes, par exemple, pourraient être développées par les étudiants du BIng mais plutôt dans le contexte de formations complémentaires continues.

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4 Conclusion

Aux vues des résultats de la présente étude, nous pouvons conclure que les titulaires du diplôme « Bachelor Professionnel en Ingénierie » de l’Université du Luxembourg ont une bonne employabilité immédiate, c’est-à-dire juste après la fin de leur cursus de formation. En effet, la quasi-totalité des diplômés (toutes promotions confondues) ont à ce jour un emploi fixe, qu’ils ont d’ailleurs trouvé assez rapidement.

Ce sont des profils qui sont demandés par les employeurs, notamment pour leurs compétences techniques générales, leur pragmatisme, leur proximité du terrain et leur multilinguisme.

L’acquisition de compétences additionnelles, plutôt d’ordre comportemental et organisationnel, permettrait cependant de répondre encore davantage aux attentes des employeurs. Ces derniers attachent en effet de plus en plus d’importance à la capacité de leurs collaborateurs à sortir de leur « zone de confort » et à s’adapter rapidement aux nouvelles méthodologies, aux évolutions des besoins et des produits/services ; ceci, dans un environnement de plus en plus concurrentiel, « économiquement » tendu et dont les perspectives de développement (notamment au niveau du secteur industriel) s’annoncent peu encourageantes pour les mois à venir.

Par conséquent, il serait opportun d’investiguer des possibilités de formation continue qui donneraient aux étudiants l’opportunité d’aller au-delà de l’aspect purement techniques du diplôme et de développer notamment leurs capacités de communication relationnelles et organisationnelles, fortement demandées sur le marché du travail.

Enfin, le processus de Bologne, avec sa volonté d’uniformiser à l’échelle européenne les différents diplômes d’enseignement supérieur n’a pas encore permis aux nouvelles formations d’acquérir une bonne notoriété. De surcroît, le Bachelor Professionnel en Ingénierie est très souvent comparé par les employeurs à l’ancien IST (qu’il remplace) bien que le BIng représente trois ans de formation contre quatre pour l’IST. Ainsi, les employeurs ne font pas (encore) suffisamment la distinction entre ces deux diplômes et donc sur les différents types de profils de diplômés.

A cet effet, il semble important que l’Université du Luxembourg envisage des actions de type partenariats pour faire davantage connaître le diplôme auprès des employeurs et lui offrir une meilleure « image de marque » afin d’accroître sa notoriété.

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TROISIÈME PARTIE

Pour aller plus loin Le mandat de l’IUIL dans ces études portant sur l’employabilité des étudiants de l’UL est une mission d’étude et de propositions. Sans préjuger des initiatives de formation continue de type universitaire que pourrait prendre l’IUIL, il appartient à l’UL de disposer des résultats et de décider des améliorations à mettre en œuvre dans le curricula du BIng.

Aussi pour aller plus loin dans la réflexion, diverses initiatives sont envisageables. L’IUIL propose «trois axes » majeurs d’amélioration pour le BIng .

1) RAPPROCHER LES ENTREPRISES ET LE BING

Ce rapprochement peut prendre la forme d’une collaboration étroite entre l’UL et des fédérations d’entreprises telle la Fédil ou d’autres, afin de mettre en place une plateforme interactive permettant la liaison entre les offres de stages et les demandes des étudiants. Cette « banque de stages » pourrait prendre appui sur des initiatives existantes telles « An elo ». Ce rapprochement doit aussi s’envisager au niveau international afin de favoriser l’ouverture sur le monde des étudiants qui doivent voir désormais leur avenir à une échelle plus large que strictement nationale.

Inviter des représentants des entreprises à diverses manifestations comme des remises de diplômes, des rentrées académiques, etc. ; profiter de ces moments privilégiés pour tester certaines innovations de contenus ou de pratiques pédagogiques et professionnelles ; présenter ce type d’études sont de nature à témoigner dans le chef du monde académique d’un esprit d’amélioration permanente, de remise en question et d’ouverture au monde professionnel.

Ces « moments de contacts » pourrront être aussi l’occasion de valoriser des travaux d’étudiants et par delà, les compétences techniques, la mise en valeur de soft skills telles que la prise de parole en public, la gestion de projets,etc.

De plus, cela aurait aussi pour conséquence d’accroitre la notoriété du Bing et d’améliorer son image de marque.

2) PRATIQUES PEDAGOGIQUES

Il n’appartient pas à l’UL de « rattraper » les éventuels écueils socio- éducatifs de la société grand-ducale en formant les étudiants en langues. Mais l’UL doit, par des pratiques pédagogiques axées sur un usage fonctionnel, entretenir voire développer le plurilinguisme des étudiants.

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Cela implique par exemple, la réalisation de travaux personnels, d’exposés (présentations orales de projets), des cours donnés en plusieurs langues. Le développement et l’entretien d’un multilinguisme oral et écrit permettra de différencier positivement les diplômés du BIng sur le marché de l’emploi de la Grande Région.

La plupart des pistes d’amélioration identifiées se situe dans le registre des compétences sociales et des « soft skills ». S’il est possible et sans doute opportun de prévoir des cours spécifiques sur des matières telles la communication, la gestion de projet, etc, n Nous pensons qu’il est préférable de permettre ces apprentissages de façon fonctionnelle dans le cadre de projets de groupes et d’une pégagogie par projets.

Un état des lieux des ces compétences sociales ou en langues à l’entrée des étudiants du BIng à des fins d’identification de parcours de remédiation ou individualisés permettrait une plus grande efficacité. Il ne s’agit pas de sélectionner sur cette base les étudiants mais bien d’attirer leur attention sur des points de développement auxquels le corps professoral et les étudiants eux-mêmes seraient rendus attentifs. Ce genre d’évaluation et d’individualisation de parcours sont d’ailleurs déjà pratiqués dans d’autres universités à la satifaction de tous.

A titre d’exemple, on peut imaginer un test de langue généralisé et, selon les besoins, des cours de langues intensifs pourraient être proposés aux étudiants.

3) FORMATION CONTINUE

Enfin, le Life Long Learning est une réalité à laquelle les diplômés du BIng n’échappent pas. Tout n’étant pas réalisable dans un curriculum de trois années, certaines compétences seront plus facilement assimilables après quelques années d’expérience professionnelle.

Aussi, sans réduire la partie des cours managériaux actuels qui peuvent constituer la bas , il existe vraisemblablement un besoin de formation continue pour ces techniciens dans les domaines de la gestion d’entreprise, des relations commerciales, du self-management et de la gestion du capital humain.

Munsbach, le 3 octobre 2012