Rapport national sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité à Madagascar (MAEP - FAO/2004)

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    REMERCIEMENTS

    Le Ministre de lAgriculture, de lElevage et de la Pche (MAEP) remercie lesnombreuses personnes et institutions qui ont contribu llaboration de ce rapport, en

    particulier lUnion europenne pour le financement du Projet GCP/INT/741/EC Assistance la mise en place dactions pilotes dans le cadre du Programme dePromotion du systme dInformation et de Cartographie sur lInscurit Alimentaire et dela Vulnrabilit (SICIAV) et la FAO qui a fourni un appui technique lanalyse delinscurit alimentaire et la rdaction du document.

    Ces remerciements sadressent notamment Madame Franoise Trine, Charg de lAppuiTechnique aux pays (SICIAV) au niveau du Secrtariat du Groupe de Travail Inter-institution, qui a coordonn le travail et la prparation du rapport, Madame MilasoaCherel Robson, Consultante FAO, qui a effectu lanalyse des donnes primaires etsecondaires, et rdig une premire version du rapport, Monsieur Martin Smith,

    Reprsentant Rsident de la FAO Antananarivo - ainsi qu tout le personnel de laReprsentation, qui a fourni lassistance logistique et administrative pour lorganisationdes missions, la reproduction et la dissmination du rapport - et enfin MadameJeannette Van Acker qui a effectu une dernire lecture attentive du rapport.

    Le MAEP adresse galement ses vifs remerciements au Programme Ilo soutenu parlUniversit de Cornell, en particulier Monsieur Bart Minten, au Centre national deRecherche Applique au Dveloppement Rural (FOFIFA) et lInstitut National de laStatistique (INSTAT) pour avoir mis la disposition des consultantes toutes les donnesdu Recensement des communes et des Enqutes auprs des mnages de lanne 2001,base du travail danalyse effectu dans ce rapport.

    Le MAEP est reconnaissant lendroit de lONG CARE pour sa gracieuse assistance llaboration des cartes insres dans ce document.

    Le MAEP exprime aussi sa reconnaissance aux reprsentants des autorits rencontrs lorsdes visites effectues dans les provinces, fivondronana et communes, ainsi quauxfonctionnaires des services dcentraliss de lEtat, aux membres du personnel dediffrents projets de dveloppement et autres parties prenantes impliques dans la luttecontre linscurit alimentaire, qui ont partag avec les consultantes leurs connaissancesdes ralits des rgions.

    Le MAEP remercie galement les participants lAtelier national de validation durapport qui sest tenu lHtel Le Palissandre le 27 novembre 2003 Antananarivo -sous la conduite de M. Jean-Marie Rakotovao, Directeur de lInformation et du Suivi-Evaluation au MAEP, et de M. Randrianiriana Henri Auguste, Chef du Service de laBanque de Donnes de la DISE pour leurs commentaires utiles et pertinents qui ontpermis de finaliser le rapport.

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    RSUMLe rapport fournit une analyse intgre de la situation dinscurit alimentaire (IA) Madagascar, base sur les donnes les plus rcentes - aussi bien qualitatives quequantitatives - provenant de toutes les sources principales dinformation disponibles. Il

    vise apporter un maximum dlments permettant de rpondre aux questions-cls quiconduiront la prise de dcision, puis la mise en uvre dinterventions pour rduirelinscurit alimentaire, dans le cadre fourni par le Document de Stratgie de Rductionde la Pauvret (DSRP) et le Plan dAction pour le Dveloppement Rural (PADR) :

    Combien de personnes sont affectes par lIA? Qui sont-elles? O sont-elles localises? Pourquoi sont-elles affectes? Comment amliorer leur situation?

    MTHODOLOGIE ET DONNES

    Le rapport adopte une dmarche mthodologique inspire du schma causal de lIAissu des concepts dfinis par une initiative inter-institutions qui vise promouvoirles Systmes dInformation et de Cartographie sur lInscurit Alimentaire et laVulnrabilit (SICIAV).Le cadre mthodologique place lanalyse de lIA dans unedmarche conceptuelle qui intgre les facteurs pertinents aux niveaux macroconomiqueet communautaire des mnages et des individus et utilise le concept de vulnrabilit pourdonner une dimension dynamique lanalyse. Ce concept de vulnrabilit fournit lesoutils permettant la fois de prvoir les situations de crises alimentairesparlanalyse de la capacit de rponse des groupes de population identifis comme tant lesplus vulnrables des chocs rcurrents (scheresses, cyclones), et dviter lapparitionde ces crisespar lidentification des groupes les plus vulnrables et la conception et lamise en uvre dinterventions propres renforcer leurs moyens dexistence.

    Lanalyse se fonde principalement sur les donnes primaires issues du Recensement desCommunes de 2001 (RC 2001) et de lEnqute Permanente auprs des Mnages (EPM)effectue la mme anne, auxquelles sajoutent des informations issues dun bon nombredtudes sur les questions lies lIA, ses manifestations et ses dterminants Madagascar. Le RC 2001 fournit une base de donnes unique Madagascar et enAfrique sub-saharienne de par son niveau de ventilation et le grand nombre devariables pertinentes pour analyser lIA.Les donnes ont en effet t collectes auniveau des fivondronana (111) et des communes (1391) par lquipe du programme Ilo delUniversit de Cornell, concepteur et matre duvre de ces enqutes, en collaborationavec le Centre National de Recherche Applique au Dveloppement Rural (FOFIFA) etlInstitut National de la Statistique (INSTAT). Dautres donnes primaires ont tutilises pour lanalyse, telles que celles rsultant des enqutes post-crise de novembre2002 et des visites provinciales effectues par les consultantes de la FAO en mars 2003.

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    Dans le RC, lampleur de lIA au niveau de chaque commune est estime par un groupede discussion communal (GDC) qui value, de manire consensuelle, la proportion demnages touchs par lIA chronique (IAC) et temporaire ou saisonnire (IAT ou IAS).Lestimation est base sur la perception du GDC et non sur des mesures objectives. Laqualit de lestimation est garantie par le soin apport la prparation de lenqute, la

    collecte et au traitement des donnes et la slection des membres du GDC, choisis pourleur capacit reprsenter les diffrents segments de la population (tenant compte delethnicit, genre, ge, occupation, etc.) et leur connaissance de la commune.

    Lun des avantages de lapproche adopte pour estimer lincidence de lIA dans leRC est quelle fournit un indicateur synthtique de lIA qui intgre un grandnombre des facteurs dterminants de lIA.Les approches bases sur des mesuresobjectives de lIA ncessitent de faire appel plusieurs indicateurs pour reflter lecaractre multidimensionnel de la scurit alimentaire, avec la difficult bien connue dehirarchiser ces indicateurs ou dattribuer un poids chacun dentre eux si lon veutdisposer dun indice unique pour comparer la situation de diffrents groupes de

    population ou en mesurer lvolution au cours du temps.

    Lapproche est aussi intressante parce quelle fournit des donnes un niveau dedsagrgation inhabituellement fin qui permet de distinguer des variations trsimportantes entre les communes dans la prvalence de lIA(voir les cartes de lIAchronique et saisonnire o la prvalence de lIA varie pratiquement de 0 100%!) Cesrsultats plaident en faveur dactions cibles en direction des groupes les plustouchs par lIA et soulignent limportance de disposer dinformations prcises surleurs caractristiques et leur localisation.De fortes diffrences entre les communessont aussi notes au niveau des facteurs associs aux causes de lIA, montrant lancessit de programmes dintervention suffisamment flexibles pour rpondre auxbesoins spcifiques locaux.

    Ces contrastes ne sont gnralement pas visibles au niveau de dsagrgation auquel ontravaille habituellement avec les donnes manant denqutes du type BudgetConsommation (souvent le deuxime niveau de dcoupage administratif), ce qui tend faire croire que la prvalence de lIA entre les zones ou les groupes de population estbeaucoup plus homogne quen ralit.

    Les donnes collectes au niveau de chaque commune lors du RC 2001 sur un grandnombre de variables relatives aux ressources disponibles dans la commune, laccs auxmoyens de production, aux services de base, aux marchs, aux rendements et risques de

    production, etc., fournissent des informations prcieuses sur les mcanismes responsablesde lIA et de la pauvret et permettent den identifier les dterminants cls.

    SITUATION DE LIA : NOMBRE, LOCALISATION, VOLUTION PASSE ETFUTURE

    Daprs le RC, plus de la moiti de la population malgache, soit environ dix millionsde personnes, sont victimes de lI A de manire chronique ou temporaire.

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    En ce qui concerne lInscurit alimentaire chronique (IAC), environ 1 600 000personnes en sont victimes dans le pays, dont plus de 600 000 personnes dans la seuleprovince de Fianarantsoa (qui se situe au premier rang des provinces en termes denombre de personnes les plus dmunies), et 100 000 personnes dans la capitale du pays,

    ce qui signifie que lIAC est aussi trs prsente dans les zones urbaines et plusparticulirement dans la ville dAntananarivo.

    Environ la moiti de la population malgache est victime de lInscurit alimentairetemporaire (IAT) ou saisonnire (IAS) qui se manifeste principalement suivant lerythme de la production agricole. Ce caractre saisonnier se traduit par des priodes desoudure qui durent en moyenne quatre mois. La priode la plus difficile vagnralement de janvier mars, lorsque seulement 12% du riz est rcolt au niveaunational, avec des spcificits rgionales au dbut et la fin de ces priodes de soudure.

    LIAT est rpandue dans tout le pays avec, en rgle gnrale, une concentration des

    groupes vulnrables dans les zones priphriques o les terres sont moins fertiles. Lamajorit des personnes souffrant de lIAT se trouve dans les provinces de Fianarantsoa etdAntananarivo. Des taux de prvalence alarmants sont relevs au sud-est deFianarantsoa ainsi quau sud de la province de Toamasina. Les rsultats obtenussuggrent des interventions diffrentes en termes de ciblage selon quils sont exprims ennombre de personnes victimes de lIA (identification de zones avec nombre lev depersonnes cibles) ou taux de prvalence (localisation des zones o lIA affecte unefraction importante de la population).

    Les tudes existantes sur la malnutrition et la pauvret confirment la prvalence leve delIA mesure par le RC 2001 et la localisation des zones les plus touches. Selon lEPM2001, environ 70% (69,6%) de la population vit en dessous du seuil de pauvret et lesanalyses montrent que Fianarantsoa, Toamasina et Antananarivo sont les provinces ovivent le plus grand nombre de pauvres. La prvalence de la pauvret est reste au mmeniveau, puisquelle tait dj estime 70% (70,4%) en 1993. Une amliorationimmdiate est peu probable, lenqute mene pour mesurer limpact de la crise de 2002ayant montr que la majorit de la population a subi une dtrioration de son niveau devie et que les effets ngatifs continueront se faire sentir dans les annes venir.

    Daprs lenqute MICS 2000, prs de la moiti des enfants malgaches souffre dunretard de croissance. Celui-ci a lgrement baiss chez les enfants de moins de 5 ansdepuis le dbut des annes 90, tombant de 51% en 1992 50% en 1995 et 49% en 2000.

    Selon la FAO, qui se fonde sur les bilans alimentaires tablis au niveau national, laproportion de personnes sous-alimentes est estime 36% de la population totale pour lapriode 1999-2001, soit une prvalence similaire celle mesure pour la priode 1990-92, priode de rfrence utilise pour mesurer le nombre des sous-aliments au SommetMondial de lAlimentation (SMA) en 1996.

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    LES GROUPES VULNRABLES

    Certaines caractristiques lies la vulnrabilit sont gnralisables dune rgion lautre: en milieu rural, les groupes les plus vulnrables sont les petits agriculteurs, lesmnages o le chef de famille na reu aucune instruction, les mnages composs de

    nombreuses personnes, les mnages constitus de personnes ges, les paysans sansterres, et une partie des producteurs de produits dexportation qui subissent les variationsde prix sur les marchs internationaux. En milieu urbain, les groupes les plus touchs sontles sans-emplois et les sans-abris. Au-del de ces classifications, les groupes les plusaffects sont cependant les femmes et les enfants de moins de cinq ans.

    La grande vulnrabilit des femmes apparat travers les indicateurs sanitaires,nutritionnels et socio-conomiques.Les Enqutes de dmographie et sant montrent untat de sant alarmant chez les mres. En 1997, 42% des mres taient atteintes danmie,avec une prvalence plus leve chez les mres sans instruction, tandis que le quart desbbs malgaches souffrait dinsuffisance pondrale avec des taux particulirement levs

    dans les Provinces de Fianarantsoa, Toamasina et Toliara. Ces chiffres sontparticulirement inquitants car il est tabli que des jeunes filles mal nourries ont uneprobabilit leve de donner naissance leur tour des enfants mal nourris.

    LIndice sexo-spcifique de dveloppement humain, construit partir de lIndice dedveloppement humain sur la base de variables relatives lesprance de vie lanaissance, la scolarisation, lalphabtisation et au revenu, reflte les diffrencesimportantes qui rgissent les conditions de vie des hommes et des femmes. En ce quiconcerne les revenus, celui peru par les hommes est en moyenne de 10% suprieur celui des femmes.

    LES DTERMINANTS DE LIA

    Les tendances observes dans la disponibilit des aliments refltent linefficacit despolitiques antrieures visant liminer les principales contraintes dans le domainede lagriculture, en particulier :

    - la faible productivit de la riziculture ;- laccs rglement la terre avec diffrents modes de faire-valoir inefficaces;- laccs trs limit au crdit, aux quipements agricoles et aux intrants agricoles;- le niveau dquipement drisoire des agriculteurs ;- laccs irrgulier la main-duvre ;- les problmes dinscurit limitant les initiatives d'investissement;- la faible matrise de leau ;- un encadrement souvent inexistant.

    Dans le domaine de lenvironnement, lappauvrissement des sols et la pratique du tavy (culture sur brlis) et de lagriculture itinrante ont contribu aggraver la situation. Cespratiques illustrent le conflit pouvant exister entre les stratgies adoptes par les

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    mnages pour assurer leur survie et les objectifs de prservation delenvironnement.

    En ce qui concerne laccs aux aliments, les facteurs dmographiques exacerbent lesproblmes fonciers,dj importants, dans les campagnes malgaches. Lloignement

    des marchs, le mauvais tat des routes et les cots de transport trop levs qui enrsultent sont galement parmi les causes dune prvalence leve dIA.

    Quant lutilisation des aliments, la forte prdominance du riz dans les trois-quartsdes communes et de mauvaises habitudes alimentaires contribuent expliquer ltatnutritionnel assez alarmant de la population. Le riz, qui constitue la nourriture debase de la grande majorit des mnages malgaches, est en effet trop souvent considrcomme suffisant au dtriment de complments nutritifs importants tels que les lgumes.La situation nest toutefois pas trs diffrente en termes de diversification alimentairedans la Province de Toliara, au sud-ouest du pays, o les habitants consomment plus demanioc, de mas, de patates douces et autres produits spcifiques aux zones arides. Dans

    les rgions les plus recules, laccs limit leau potable et le poids de taboustraditionnels contribuent linscurit alimentaire gnralise. La promotion dechangements est rendue difficile par le faible niveau dinstruction des habitants de cesrgions.

    Parmi les facteurs conjoncturels, ce sont les catastrophes naturelles qui reprsententle plus grand facteur de risque. La frquence des cyclones et des inondations dans lapartie orientale de lle rend cette rgion plus vulnrable des pertes de rcoltes. Lesdonnes du RC mettent en vidence le fait que, contrairement aux ides reues, lesscheresses ne frappent pas uniquement la partie orientale du pays mais aussi unnombre important dautres communes malgaches,mme si cest dans la province deToliara quelles font le plus de dgts. Les invasions acridiennes reprsentaient un dangerdans toutes les rgions de lle jusquen 2001, anne o elles ont commenc tre mieuxmatrises. Les maladies phytosanitaires et autres pidmies touchant le btailsontaussi une plaie que les paysans malgaches ont subir indpendamment de leur provincede rsidence.

    Les fluctuations des prix constituent un problme dans toutes les provinces du point devue tant du consommateur que du producteur. Les variations des prix agricoles sont eneffet considres comme la principale cause de la dtrioration des niveaux de vie aucours des dernires annes dans plus des trois-quarts des communes.La crisepolitique de 2002 a caus une flambe sans prcdent des prix la consommation.

    LES MCANISMES DE GESTION DES RISQUES

    Pour faire face ces risques, les mnages ont recours des mcanismes de prvention enamont, c'est--dire prcdant le choc, ainsi qu des instruments propres lutter, en aval,contre les effets du choc.

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    Les communes malgaches disposent de peu daccs aux services financiers.Ceux-cisont en effet majoritairement concentrs dans la province dAntananarivo. Plusieurscontraintes les empchent dtendre leur prsence dans les campagnes, en particulier :

    - lenclavement de la plupart des communes prsente un facteur de risque important

    aux yeux des institutions financires ;- le faible niveau dinstruction des paysans, ainsi que des expriences antrieuresmalheureuses en termes demprunt, rendent ceux-ci mfiants vis--vis desinstitutions de crdit ;- les paysans malgaches sont connus pour leur individualisme, ce qui constitue unhandicap dans ladoption des programmes proposs dans le cadre du Projet deSoutien au Dveloppement Rural (PSDR), le regroupement en associationsconstituant lune des conditions pour lobtention des aides proposes.

    Cette mfiance et cet individualisme du paysan malgache, et peut-tre aussi la difficultde considrer un futur en commun, expliquent en partie pourquoi il y a si peu

    dorganisations paysannes. Celles-ci, surtout prsentes dans la provincedAntananarivo, sont en nombre quasiment ngligeable ailleurs. Au niveaucommunautaire, les paysans les plus pauvres bnficient du systme dentraide. Lescommunes qui ont des greniers communautaires sont moins vulnrables car elles ont ainsila possibilit de mieux grer leur stock de riz. Malheureusement, ces communes sont trsrares. Lorsque des services de sant et dducation sont disponibles au niveaucommunautaire, il existe des variations en termes de qualit et daccs ces services. Eneffet , les membres les plus dmunis dune communaut sont souvent exclus de cesservices faute de moyens financiers mais aussi, dans le cas des soins de sant, fautedinformations sur la gratuit rcente de certains services.

    Au niveau des mnages, les priodes de soudure sont caractrises par ladoption de stratgies de survie, notamment la rduction du nombre de repas quotidiens.Lerecours lemprunt auprs de proches ou au crdit auprs des commerants du villageest frquent, poussant souvent ces mnages dans un cercle vicieux dendettement qui peutaller jusqu la perte de terres cultivables hypothques. Pour ne pas sombrer dans cessituations, il existe certes des stratgies de diversification des revenus o les projetsde dveloppement peuvent jouer un grand rle. Toutefois, ceux-ci ont gnralementpeu dimpact sur les familles les plus dmunies parce quils tendent simplanter dans les zones accessibles par voie routire. Or, cest dans les rgions les plusrecules que lon trouve les populations les plus vulnrables.

    INTRT DU RAPPORT, CONTRIBUTION LA MISE EN PLACEDINTERVENTIONS ET SUGGESTIONS FINALES

    La valeur ajoute du rapport rside principalement dans :

    - une analyse intgre de lIA, lintention de tous les acteurs concerns par lIA etla pauvret aux niveaux national et local, selon diffrentes perspectives qui secompltent et simbriquent (mesure de la pauvret selon les EPM, perception de

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    linscurit alimentaire selon les groupes villageois du RC, mesures du statutnutritionnel selon le MICS, indicateur de sous-alimentation selon la FAO) quicontribuera crer un consensus sur les priorits adresser pour rduire le nombredes victimes de lIA ;

    - le regroupement et la mise disposition des donnes et informations les plus

    pertinentes et les plus rcentes pour comprendre et mesurer lIA, tapesindispensables pour concevoir et mettre en uvre des politiques, programmes etinterventions visant rduire linscurit alimentaire ;

    - les suggestions faites pour rduire lIA dans le cadre des stratgies proposes dansle Document de Stratgie de Rduction de la Pauvret (DSRP) et du Plan dActionpour le Dveloppement Rural (PADR) ;

    - la contribution potentielle des rsultats obtenus la mise en oeuvre des plansdaction du DSRP et PADR, notamment par lidentification des zones et despopulations vulnrables(qui permettra de mieux cibler les actions) et la mise enplace dun systme dinformation sur le dveloppement rural.

    Pour la grande majorit des GDC, les priorits de dveloppement sont lagriculture et letransport. Presque la moiti des GDC ont indiqu le dveloppement du secteuragricole comme tant la premire ou seconde priorit.Des analyses ont montr quepour un pays comme Madagascar o la grande majorit des groupes vulnrablesdpendent de lagriculture pour leur subsistance, une croissance tendant rduire lIA etla pauvret passe ncessairement par lamlioration de la productivit dans le secteuragricole. Lamlioration des conditions de transport constitue aussi lun des moteurs duprocessus de dveloppement, de meilleures routes entranant non seulement une baissedes cots de transaction mais aussi une circulation plus rapide des produits et, de faonplus gnrale, un accs plus large aux services sociaux et linformation.

    Mme si les secteurs sociaux, tels que la sant et lducation, ont obtenu moins de voixdans le choix des GDC, les expriences de certains pays dAsie du Sud-Est montrent quelducation et la sant pour tous constituent les conditionssine qua non dune lutteplus efficace contre la pauvret.Il faut donc travailler sur plusieurs fronts et assurerune synergie entre ces diffrents secteurs.

    Dans la liste des suggestions finales, il est propos de mettre en uvre des actions quiciblent directement les femmes, car elles constituent un pilier central dans la luttecontre linscurit alimentairetout en contribuant activement au processus decroissance conomique. Des tudes effectues par lInstitut International de Recherchesur les Politiques Alimentaires (IFPRI), qui est le principal organisme international derecherche sur les questions de politiques alimentaires, ont en effet montr que lducationdes femmes est un facteur crucial de rduction de la malnutrition. LIFPRI a prouvgalement quen rduisant les disparits hommes-femmes, on favoriserait la productivitagricole et la croissance conomique en gnral.

    Le rapport pose ensuite la question de la mobilit de la population comme outil de luttecontre linscurit alimentaire.Faut-il la promouvoir? A lheure actuelle, les provincesenregistrant le plus grand nombre de dparts sont aussi celles qui ont les plus fortes

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    concentrations de familles pauvres. Les gens partent non seulement des rgions deFianarantsoa et de Toliara, mais aussi de certaines parties de la province dAntananarivo.La plupart des migrants vont vers le nord pour y travailler en tant que salaris agricoles.Cependant, sil faut pousser la mobilit, un certain nombre de facteurs doivent tre prisen considration pour prserver lenvironnement. De plus, il importe de souligner que la

    migration ne constitue pas en soi un substitut des programmes de dveloppement.Bon nombre de problmes peuvent trouver des solutions travers des programmesdaction spcifiques aux rgions. Ainsi, certaines zones de la province de Toliara sonttrop arides pour baser leur dveloppement sur lagriculture, tandis que des communes dela province de Fianarantsoa souffrent de la division excessive de leurs rizires du fait desrgles dhritage en vigueur. Il est clair que mme si ces problmes sont tous deux detype agricole, des solutions diffrentes doivent tre envisages.

    Le rapport plaide aussi en faveur de la mise en place de mesures permettant de ragirplus rapidement face aux dgts causs par les catastrophes naturelles et soulignelimportance dune volont politique affiche de lutte contre les pratiques

    traditionnelles qui accentuent linscurit alimentaire.Les cots gnrs par cespratiques qui persistent dans le domaine de lalimentation sont proportionnellementdmesures en ce qui concerne les mnages pauvres.

    LEtat peut galement contribuer la rduction de lIA par des incitations la miseen place dinstitutions financires dans les campagnes, la cration de routes et lamlioration du systme ducatif dans les campagnes.

    Enfin, pour que les politiques et programmes daction contre linscurit alimentaire et lavulnrabilit puissent se mettre en place avec le soutien de toute la population malgache,il est ncessaire de sensibiliser les classes privilgies sur la ncessit de soutenir lespolitiques sociales, par solidarit mais aussi parce quelles sont indispensables auprocessus de croissance.

    En guise de dernier message, le rapport souligne la ncessit de cibler avant tout lesgroupes les plus vulnrables en adoptant des approches rellement participativespour rpondre leurs priorits, en renforant leurs moyens de subsistance et enencourageant la diversification de leurs activits.Sans une telle dmarche, atteindrelobjectif de rduire les taux de pauvret de moiti dici 2013, objectif fix par legouvernement dans le DSRP, parat peu probable.

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    LISTE DES SIGLESADEFI Action pour le Dveloppement et le FInancement des micro-entreprises AECA Association dEpargne et de Crdit Autogre BAD Banque Africaine de Dveloppement BM Banque MondialeCARE Cooperative for Assistance and Relief EverywhereCCA Common Country Assessment (Bilan commun de pays)CECAM Caisse dEpargne et de Crdit Agricole MutuelCHD Centre Hospitalier de District CIDST Centre dInformation et de Documentation Scientifique et Technique CIRAD Centre de coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le

    DveloppementCNCC Comit National de Commercialisation du Caf Madagascar CRED Centre for Research on the Epidemiology of Disasters CRENI Centre de Rcupration et dEducation Nutritionnelle IntensiveCRESAN Crdit dAppui au Secteur Sant CRESED Crdit dAppui au Secteur Education CRS Catholic Relief ServicesCSB Centre de Sant de BaseCUS Centre Urbain Secondaire DDSS Direction de la Dmographie et de la Statistique SocialeDIANA Rgion de DIgo, Ambanja, Nosy-Be et AmbilobeDIRDS Direction Interrgionale pour le Dveloppement SanitaireDIRESEB Direction de lEnseignement Secondaire et de lEducation de BaseDISE Direction de lInformation et du Suivi-Evaluation DSM Direction de la Statistique des Mnages

    DSRP Document de Stratgie pour la Rduction de la PauvretECPC Enqute Communale Post-CriseEDS Enqute Dmographie et SanitaireEFEN Equipe Fminine dEducation NutritionnelleENA Entreprise Non-AgricoleENDS Enqute Nationale Dmographique et SanitaireEPM Enqute Permanente auprs des MnagesEPP Equipe Permanente de PilotageEPP Ecole Primaire PubliqueFAO Organisation des Nations Unies pour lAlimentation et lAgricultureFCE Fianarantsoa Cte-Est

    FER Fonds dEntretien Routier FID Fonds dIntervention pour le DveloppementFMI Fonds Montaire InternationalFMG Franc MalgacheFOFIFA Centre National de Recherche Applique au Dveloppement Rural (Foibe

    Fikarohana momba ny Fampandrosoana)FTM Foibe Tao-saritanini Madagasikara (Institut Gographique et

    Hydrographique National)

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    GAIN Groupe dAction Intersectoriel pour la NutritionGCU Grand Centre UrbainGCV Grenier Communautaire VillageoisGDC Groupe de Discussion CommunalGSE Groupe Socio-Economique

    GTC Groupe Thmatique CentralGTDR Groupe de Travail pour le Dveloppement RuralHAB Hpital Amis des Bbs HIMO Haute Intensit de Main-dOeuvreIA Inscurit AlimentaireIAC Inscurit Alimentaire ChroniqueIAS Inscurit Alimentaire SaisonnireIAT Inscurit Alimentaire TemporaireIDH Indicateur de Dveloppement HumainIEC Information-Education-CommunicationIFPRI Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires

    IMC Indice de Masse CorporelleINSTAT Institut National de la StatistiqueIPC Indice des Prix la ConsommationIPPTE Initiative pour les Pays Pauvres Trs Endetts ISDH Indicateur Sexo-spcifique de Dveloppement HumainJIRAMA Jiro sy Rano Malagasy (Eau et Electricit de Madagascar)Kcal KilocalorieMAEP Ministre de lAgriculture, de lElevage et de la PcheMICS Multiple Indicators Cluster survey (Enqute par Grappe Indicateurs

    Multiples)MINAGRI Ministre de lAgricultureMIT Moyen Intermdiaire de Transport NAC Nutrition Assise Communautaire OCDE Organisme de Coopration et de Dveloppement EconomiqueOMS Organisation Mondiale de la SantONG Organisation Non-GouvernementaleOP Organisation PaysanneOPA Organisation Professionnelle AgricolePADR Plan dAction pour le Dveloppement RuralPAM Programme Alimentaire MondialPANAGED Plan dAction National Genre et DveloppementPIB Produit Intrieur BrutPIP Programme dInvestissement PublicPNSAE Programme National de Scurit Alimentaire ElargiePNUD Programme des Nations Unies pour le DveloppementPNVA Programme National de Vulgarisation AgricolePPI Programme de Rhabilitation des Primtres IrrigusPPN Produit de Premire NcessitPSDR Projet de Soutien au Dveloppement RuralPTMR Programme de Transport en Milieu Rural

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    PTT Poste et TlcommunicationsRC Recensement des CommunesRIR Rseau dInformation Rurale RNDH Rapport National sur le Dveloppement HumainSAP Systme dAlerte Prcoce

    SAVA Rgion de Sambava, Antalaha, Vohmar et AndapaSEECALINE Surveillance et Education des Ecoles et de la Communaut enAlimentation et Nutrition

    SIAR Systme dInformation Agricole RgionalSIC Systme dInformation CommunalSICIAV Systme dInformation et de Cartographie sur lInscurit Alimentaire et

    la VulnrabilitSIDA Syndrome dImmuno-Dficience AcquiseSIG Systme dInformation GographiqueSIR Systme dInformation RgionalSIRCAT Systme dInformation sur les Risques et Catastrophes

    SIRSA Systme dInformation Rural et de Scurit AlimentaireSMA Sommet Mondial de lAlimentationSNUT Service de Nutrition SRI Systme de Riziculture IntensiveSSD Service de Sant de DistrictTIAVO Tahiry Ifamonjena Aminny Vola TBS Tableau de Bord SocialTNS Taux Net de Scolarisation UE Union Europenne UNICEF Fonds des Nations Unies pour lEnfanceUSAID United States Agency for International Development (Agence Amricaine

    pour le Dveloppement International)VAM Vulnerability Analysis and Mapping

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    TABLES DES MATIERES

    INTRODUCTION.............................................................................................................

    MTHODOLOGIE ET DONNES................................................................................3 Une dmarche mthodologique inspire du schma causal de lIA issu des concepts promus parSICIAV ........................................................................................................................................................

    Donnes: le Recensement des communes de 2001 et les autres enqutes ................................................. 6

    Essai de quantification de lIA : la voix aux populations communales .................................................. 12

    Liste des indicateurs utiliss pour lanalyse de la vulnrabilit lIA...................................................17

    SITUATION DE LIA : NOMBRE, LOCALISATION, EVOLUTION PASSE ETFUTURE ..........................................................................................................................2

    Combien de personnes souffrent de lIA ?................................................................................................23

    O se trouvent les personnes victimes de lIAC ? ....................................................................................28

    Comparaisons avec les analyses de la pauvret et les donnes sur la malnutrition des enfants...........40

    Evolution passe de la malnutrition et de la pauvret .............................................................................42

    Evolution future de la pauvret .................................................................................................................44

    QUELS SONT LES GROUPES VULNRABLES ?...............................................................................48

    QUELS SONT LES GROUPES VULNRABLES ?...............................................................................49

    La vulnrabilit dans les documents officiels ...........................................................................................49

    La vulnrabilit: profils tirs des tudes existantes .................................................................................50

    Les disparits hommes/femmes : une analyse base sur plusieurs indicateurs .....................................54

    POURQUOI CES GROUPES SONT-ILS VULNRABLES ?..................................65

    Disponibilit des aliments...........................................................................................................................6

    Accessibilit ................................................................................................................................................

    Utilisation des aliments...............................................................................................................................8

    Les facteurs conjoncturels influencent la disponibilit, laccessibilit et lutilisation des aliments.....85

    Les chocs de caractre familial sont dimportants dterminants de laggravation des trois aspects dela vulnrabilit lIA..................................................................................................................................8

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    Les crises politiques prcipitent des couches entires de la population dans lIA et la pauvret.........89

    QUELS SONT LES MCANISMES DE GESTION DES RISQUES ? .................... 91

    Les mcanismes de gestion des risques en amont (ou avant les chocs)...................................................91

    Les mcanismes de gestion des risques en aval (aprs crise)...................................................................94

    Quelles politiques et actions de mitigation de la vulnrabilit lIA ont-elles t mises en uvrejusqu prsent ?.........................................................................................................................................9

    INTRT DU RAPPORT, CONTRIBUTION LA MISE EN PLACEDINTERVENTIONS ET SUGGESTIONS FINALES.............................................103

    Intrt du rapport .....................................................................................................................................10

    Contribution au document de stratgie pour la rduction de la pauvret (DSRP) : Comment lerapport peut-il aider la mise en uvre des plans daction du DSRP en matire de scuritalimentaire et de lutte contre la malnutrition ?......................................................................................104

    La mise en place dun systme dinformation sur le dveloppement rural dans le PADR, et commentle rapport peut y contribuer ?..................................................................................................................107

    Suggestions finales ....................................................................................................................................1

    CONCLUSION..............................................................................................................11

    BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................121

    LISTE DES TABLEAUXTableau 1 : Perception de lIA par les GDC lors du RC et par les mnages lors de lEPM (% de

    mnages affects) ................................................................................................................................. Tableau 2 : Reprsentativit des participants aux GDC .........................................................................10 Tableau 3 : Profil des informateurs cls rencontrs dans les provinces.................................................12 Tableau 4 : Catgorisation de la population en fonction de la situation alimentaire............................13 Tableau 5 : Pourcentage de mnages agricoles pratiquant des cultures spcifiques (%).....................14 Tableau 6 : Pourcentage mdian de lautoconsommation par culture.................................................. 14 Tableau 7 : Importance de lIAC et de lIAT aux niveaux provincial et national, daprs les

    estimations des GDC .........................................................................................................................2 Tableau 8 : Nombre de mois de soudure Madagascar daprs les dclarations des GDC.................27 Tableau 9 : Pouvoir dachat du salaire agricole en quivalent de riz (kg de riz) .................................. 28

    Tableau 10 : Caractristiques des terres par quintile de pauvret.........................................................29 Tableau 11 : Taux dIA dans les rgions de la Province dAntananarivo............................................. 32 Tableau 12 : Taux dIA dans les rgions de la Province de Fianarantsoa ............................................. 34 Tableau 13 : Taux dIA dans les rgions de la Province de Toamasina.................................................36 Tableau 14 : Taux dIA dans les rgions de la Province de Mahajanga ................................................ 37 Tableau 15 : Taux dIA dans les rgions de la Province de Toliara ....................................................... 38 Tableau 16 : Taux dIA dans les rgions de la Province dAntsiranana................................................39 Tableau 17 : Comparaison entre la contribution de chacune des provinces lIA et la pauvret

    selon le RC et lEPM .........................................................................................................................4 Tableau 18 : Evolution de la pauvret au niveau provincial entre 1993 et 2001................................... 44

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    Tableau 19 : Les groupes vulnrables selon le DSRP ..............................................................................50 Tableau 20 : Pauvret et caractristiques du chef de mnage.................................................................52 Tableau 21 : Situation de pauvret selon le genre et la situation matrimoniale du chef de mnage....55 Tableau 22 : Salaires agricoles au niveau provincial et national en janvier/mars 2001 .......................56 Tableau 23 : Indicateurs de dveloppement humain en 1999 .................................................................57 Tableau 24 : Rpartition (en %) des naissances survenues au cours de lanne prcdant lenqute

    selon lestimation par la mre de la grosseur de lenfant la naissance, Madagascar, 2000......60 Tableau 25 : Pourcentage de femmes maries ou en union ges de 15 49 ans qui utilisent

    actuellement (ou dont le partenaire utilise) une mthode contraceptive, par caractresociodmographique et selon la mthode contraceptive, Madagascar, 2000................................62

    Tableau 26 : Reprsentativit hommes/femmes aux postes dlus communaux ...................................63 Tableau 27 : Evolution de la production vivrire.....................................................................................65 Tableau 28 : Production de paddy.............................................................................................................66 Tableau 29 : Contraintes laugmentation de la productivit agricole (daprs la perception des

    mnages de lEPM 2001)...................................................................................................................6 Tableau 30 : Terres agricoles par quintile de pauvret des propritaires ............................................. 68 Tableau 31 : Utilisation de la main-d'uvre (% de parcelles par type de main-d'uvre)...................70 Tableau 32 : Confiance dans le systme judiciaire...................................................................................71 Tableau 33 : Evolution de la fertilit des sols par quintile de pauvret .................................................72 Tableau 34 : Situation spatiale de l'irrigation des rizires par rgion agro-cologique (moyenne

    simple non pondre par la superficie )........................................................................................... 73 Tableau 35 : Institutions financires mutualistes.....................................................................................76 Tableau 36 : Pauvret, productivit, usages d'intrants et loignement..................................................78 Tableau 37 : Sources de revenus par province - Niveaux (en FMG) et composition des revenus (%) 81 Tableau 38 : Pauvret et loignement .......................................................................................................81 Tableau 39 : Les dix principales catastrophes naturelles de 1968 1999..............................................85 Tableau 40 : Pourcentage des communes touches par les cataclysmes ................................................87 Tableau 41 : Causes de la baisse des revenus par rapport il y a cinq ans, daprs la perception des

    GDC (% des communes)................................................................................................................... 8 Tableau 42 : Prsence dune organisation paysanne ...............................................................................92 Tableau 43 : Diversification des activits des mnages - Pourcentage de mnages par quintile de

    pauvret et par type de source de revenu........................................................................................94 Tableau 44 : Pourcentage des communes enregistrant un phnomne de migration (par nombre de

    personnes par an) .............................................................................................................................. 97 Tableau 45: Province dorigine des migrants dans les communes..........................................................97 Tableau 46 : Evolution de la situation de sant/ducation (% des communes) ..................................... 98 Tableau 47 : Taux bruts et nets de scolarisation......................................................................................99 Tableau 48 : Mise en place dun systme dinformation sur le dveloppement rural selon la vision du

    PADR................................................................................................................................................1 Tableau 49 : Les priorits pour le dveloppement selon les GDC (Sept-nov 2001)............................ 109 Tableau 50 :Temps moyen daccs diffrents services et marchs, tous moyens de transport confondus (en

    heures)............................................................................................................................................... 11 Tableau 51 : Impact des cots de transport............................................................................................111 Tableau 52 : Evolution de la situation sant/ducation (% des communes) ........................................ 112

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Evolution des indicateurs de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans en 2000 ...... 42 Figure 2 : Disparits des salaires entre hommes et femmes, doctobre-dcembre 2000 juillet-

    septembre 2001.................................................................................................................................. 5 Figure 3 : Evolution de la ccit nocturne chez les femmes enceintes de 1997 2000, selon les

    provinces, Madagascar, 2000............................................................................................................59

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    LISTE DES SCHEMAS

    Schma 1 : Cadre conceptuel danalyse de la scurit alimentaire ..........................................................4 Schma 2 : Facteurs structurels et conjoncturels influenant la vulnrabilit linscurit

    alimentaire .........................................................................................................................................1

    LISTE DES CARTES

    Carte 1 : Dure de la priode de soudure .................................................................................................26 Carte 2 : Prvalence de linscurit...........................................................................................................46 Carte 3 : Prvalence de linscurit alimentaire saisonnire...................................................................47 Carte 4 : Prvalence de linscurit alimentaire chronique et saisonnire ............................................ 48 Carte 5 : Productivit rizicole ....................................................................................................................6 Carte 6 : Enclavement et accs ..................................................................................................................8

    LISTE DES ENCADRES

    Encadr 1 : Lexprience de la vulnrabilit des femmes seules chefs de mnage travers lhistoire deMme Soafina......................................................................................................................................5 Encadr 2 : De faibles niveaux dinstruction contribuent freiner la lutte contre lIA

    Masomeloka ....................................................................................................................................8 Encadr 3 : Les actions de scurit alimentaire du DSRP ....................................................................105 Encadr 4 : Les actions de lutte contre la malnutrition.........................................................................106

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    Le rapport cherche tout particulirement estimer la proportion et le nombre de mnageset de personnes incapables de subvenir leurs besoins alimentaires, de manire chroniqueou temporaire, identifier les groupes les plus vulnrables et leur localisation, comprendre ce qui dtermine leur situation et suggrer des solutions pour amliorer leurcondition.

    Le rapport a t prpar dans le cadre dun projet financ par lUnion europenne (UE) etmis en uvre par le Secrtariat du SICIAV, situ au sige de lOrganisation des NationsUnies pour lAlimentation et lAgriculture (FAO) Rome. SICIAV est une initiativeinter-institutions qui vise promouvoir les Systmes dinformation et de cartographie surlinscurit alimentaire et la vulnrabilit. Elle a dmarr en 1997 la suite du Sommetmondial de lalimentation (SMA) par la cration dun groupe de travail inter-institutions(GTI-SICIAV) qui runit aujourdhui 31 institutions membres appartenant auxorganismes daide bilatrale et dassistance technique, aux organisations des NationsUnies et de Bretton-Woods, aux organisations internationales pour la recherche agricole,aux organisations non gouvernementales internationales et aux organisations rgionales.

    A Madagascar, au-del des mots et des analyses, un trajet de quelques heures sur le Canaldes Pangalanes dans le sud-est du pays, lune des rgions les plus dmunies du pays,suffit comprendre les effets dvastateurs de la pauvret et de la malnutrition sur seshabitants et en constater le cot en termes de qualit de vie et parfois dedignit humaine. Les tableaux qui se prsentent aux yeux des visiteurs sont ceux depetites pirogues de fortune transportant leur bord des personnes aux corps mincescouverts de haillons, le visage rsign parfois clair dun sourire dent, de femmescoupant les via, plantes poussant au bord du canal pour en faire le repas de la journe,denfants au ventre ballonn.

    Le rapport est structur comme suit :

    - le chapitre 1 prsente la mthodologie et les donnes ;- le chapitre 2 expose la situation de lIA, ce qui comprend la quantification, la

    localisation et lvolution passe et future des personnes victimes de lIA oususceptibles de le devenir ;

    - le chapitre 3 enchane sur lidentification des groupes les plus vulnrables ;- le chapitre 4 analyse les dterminants de la vulnrabilit travers la

    disponibilit des aliments, leur accessibilit physique et montaire et leurutilisation par les mnages ;

    - le chapitre 5 explore les mcanismes de gestion des risques avant et aprs leschocs ;

    - enfin, le chapitre 6 souligne la contribution du rapport aux analyses de lIA, sonapport quant la mise en place dinterventions et fait des propositions pouvantcontribuer rduire lIA.

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    MTHODOLOGIE ET DONNES

    Une dmarche mthodologique inspire du schma causal de lIA issudes concepts promus par SICIAV

    Le concept de scurit alimentaire a considrablement volu depuis sa cration. Eneffet, dans les annes 50, la scurit alimentaire se rfrait directement au stock alimentaire alors quaujourdhui elle est fonction non seulement de la disponibilitalimentaire mais aussi de laccs aux aliments et de leur utilisation, selon la dfinitionpropose lors du Sommet Mondial de lAlimentation (SMA) en 1996 :

    La scurit alimentaire existe lorsque tous les individus ont, tout moment, un accsphysique et conomique une alimentation suffisante, saine et nutritive leurpermettant de satisfaire leurs besoins nergtiques et leurs prfrences alimentairespour mener une vie saine et active. (Source : Plan daction du SMA, para.2).

    Selon le cadre analytique SICIAV repris ci-dessous, le statut nutritionnel est la variablersultant de la situation de scurit alimentaire, directement dtermine par laconsommation alimentaire et ltat de sant. La consommation alimentaire, mesure parrapport aux besoins en nergie (mesurs en calories), en protines et en micronutrients,doit tre adquate en quantit et en qualit pour couvrir les fonctions de base du corpshumain et les besoins lis la croissance et aux activits. L inscurit alimentaireexistequand il y malnutrition suite lindisponibilit physique de vivre, au manque daccsconomique ou social aux vivres ou lutilisation inadquate des aliments.

    L'IA rsulte de toute une srie de facteurs qui agissent et inter-agissent au niveauinternational, national et communautaire des mnages et des individus et dontlimportance relative varie non seulement selon les pays et lappartenance sociale maisaussi dans le temps. Ces facteurs, repris dans le schma 1, appartiennent aux domainessuivants :

    le contexte politique, socio-conomique, civil, institutionnel et culturel ;

    l'conomie alimentaire (disponibilit alimentaire et accs) ;

    les stratgies de survie des mnages ;

    la sant et l'hygine (pratiques de soins).

    Le contexte politique et socio-conomique est important tant au niveau national quergional. Au niveau national, les variables cls sont la population, lducation, la situationmacroconomique, les politiques mises en oeuvre, les ressources naturelles, le secteuragricole et la situation des marchs. Au niveau rgional, ce sont les caractristiques desmnages, leurs sources de revenus et les attitudes culturelles qui sont mises en avant.

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    Le contexte politique et socio-conomique influence aussi la disponibilit des stocksdaliments, leur stabilit et leur utilisation. La disponibilit de la nourriture dpend duniveau et de lvolution de la production ainsi que de celui des importations. Ce facteurest en interaction avec la stabilit des stocks influence elle-mme par la variabilit de laproduction des cultures vivrires, par les revenus, les marchs et laccs aux

    infrastructures sociales. De mme, laccs la nourriture est conditionn par le niveau dupouvoir dachat, le degr dintgration des marchs ainsi que de leur facilit daccs.

    Le contexte politique et socio-conomique dtermine enfin les conditions sanitaires ethyginiques. Les pratiques de soins comprennent les soins de lenfant, les programmesdducation nutritionnelle, les habitudes alimentaires et la rpartition des aliments au seindes mnages. Les standards sanitaires, quant eux, regroupent les questions dhygine, laqualit de leau et de la nourriture.

    La disponibilit et laccs la nourriture, de mme que la nature des services de soins,influent leur tour sur la consommation daliments tandis que les conditions sanitaires et

    hyginiques dfinissent lutilisation de la nourriture. Cest ensuite la combinaison duniveau de consommation de nourriture et de son utilisation par le corps humain quidtermine ltat nutritionnel.

    Ce rapport est bas sur le cadre analytique propos par SICIAV. Il est adapt auxconditions spcifiques de Madagascar tout en tenant compte des donnes disponibles etaccessibles.

    Schma 1 : Cadre conceptuel danalyse de la scurit alimentaire

    Cadre conceptuel pour analyser la scurit alimentaire

    NIVEAUX INTERNATIONAL, NATIONAL, RGION ALET COMMUNAUTAIRE MNAGES INDIVIDUEL

    Environnement socio-conomique, politique, civil,

    institutionnel et culturelEconomie

    alimentaire

    PopulationEducation

    Conditions macro-conomiques, y compris:Echanges internationaux

    Politiques et loisRessources naturelles

    Services de baseConditions du march

    TechnologiesClimat

    Moyens de subsis tanceInstitutions sociales

    Attitudes culturelles et genre

    DISPONIBILITALIMENTAIRE

    (tendances, niveau,variations)

    Production alimentaireImportations alimentaires

    UtilisationStocks

    ACCS(tendances, niveau,

    variations)Production alimentairePouvoir dachat

    Intgration des marchsAccs aux marchs

    Droits sociaux

    STRATGIESDEXISTENCE

    DES MNAGES,BIENS ET

    ACTIVITS

    ACCS LALIMENTATION

    DES MNAGES

    Sant et hyginePratiques de soins

    HygineQualit de leauAssainissement

    Qualit et salubrit desaliments

    CONSOMMA-TION

    ALIMENTAIREApport

    nergtiqueIngestion

    dlmentsnutritifs

    Utilisationdes

    alimentspar lecorpstat desant

    Etatnutritionnel

    Pratiques de soinsSoins aux enfants

    Pratiques dallaitementConnaissancesnutritionnelles

    Prparation alimentaireHabitudes alimentairesDistribution des aliments

    au sein du mnage

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    La vulnrabilit dun individu, dun mnage ou dune communaut lIA est fonction de lexposition aux chocs exognes et de la capacit yfaire face au fil du temps

    Le concept de vulnrabilit donne une dimension dynamique lanalyse de lIA. Ilpermet de prvoir et dviter les situations de crises alimentaires en fournissant les outilspour :

    - identifier les groupes les plus vulnrables ;- analyser la capacit de rponse des individus, mnages ou groupes de

    population identifis comme tant les plus vulnrables des chocs rcurrents(scheresses, cyclones), ce qui est indispensable aux actions de prvention ;

    - concevoir des interventions adaptes qui renforcent leurs moyens dexistence.

    La vulnrabilit dune personne, dun mnage ou dune communaut lIA fait

    rfrence sa susceptibilit et sa fragilit par rapport linscurit alimentaire. Elletraduit une absence de scurit, limpossibilit de satisfaire les besoins de base et davoirun impact sur les dcisions politiques. Le degr de vulnrabilitest fonction delexposition aux facteurs de risques et de la capacit de la personne, du mnage ou de lacommunaut affronter les situations de crise. Des personnes ou groupes de personnessont estims vulnrables sils sont exposs des chocs tels que les ressources et lesstratgies dont ils disposent ne leur permettent pas dy faire face, ce qui les prcipitentdans lIA.

    On distingue deux catgories de chocs. Il y a, dune part, les chocs qui touchent toute unecommunaut, une rgion ou mme un pays, comme les catastrophes naturelles et lescrises conomiques et, dautre part, les chocs spcifiques un mnage donn, tels que lamaladie ou le dcs dun membre de la famille. Les premiers sont appels chocscovariants et les seconds chocs idiosyncrasiques.

    Les donnes du RC permettent de confirmer les relations de causalitmais pas de les quantifier

    La plupart des analyses relatives lIA, de mme que la situation nutritionnelle dans lepays, ont jusquici t bases sur des enqutes nationales avec des donnes ne pouvanttre utilises quau niveau national ou provincial. Les donnes du RC reprsentent uneamlioration notable puisquelles permettent des analyses au niveau communautaire pour

    lensemble du pays. Il est toutefois important de souligner que si les donnes du RCpermettent de confirmer les relations de causalit un niveau trs fin, relations tablies partir de la connaissance approfondie du contexte malgache et de toutes les sourcesdinformation disponibles (en particulier lEnqute Permanente auprs des Mnages(EPM) de 2001, les Enqutes Communales Post-Crise (ECPC) de 2002 et les visiteseffectues dans les provinces entre fvrier et mars 2003), elles ne permettent cependantpas de les quantifier, ce qui constitue une limitation importante.

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    Donnes: le Recensement des communes de 2001 et les autres enqutes

    Le Recensement des Communes (RC) de 2001: une enqute unique enson genre et qui a fait ses preuves en tant quoutil daide la dcision

    La prparation du RC a dur plusieurs mois et a bnfici de lappui techniquedexperts des Universits de Cornell et dOxfordLe RC effectu en 2001 Madagascar a eu comme objectif de collecter des informationsmultisectorielles sur chacune des communes malgaches dans le cadre des travaux delUniversit de Cornell pour aider la prise de dcisions conomiques. Il est unique enson genre en Afrique et, au moment de sa mise en oeuvre, parmi les pays en voie dedveloppement, seuls lIndonsie et le Npal bnficiaient dune source dinformationaussi complte. Le recensement est le rsultat dune collaboration entre le FOFIFA, leCentre national de recherche applique au dveloppement, lINSTAT, lInstitut nationalde statistiques, lUniversit de Cornell aux Etats-Unis et lUniversit dOxford enGrande-Bretagne. La phase de prparation de lenqute a dur plusieurs mois. Lesquestionnaires ont t tests dans plusieurs communes rurales avant de dmarrerlenqute.

    Le projet a aussi bnfici dune collaboration avec FTM, lagence gouvernementale decartographie. En effet, la suite des rformes des dlimitations administratives, lesfiraisana sont devenus des communes, avec des changements en termes de dlimitationgographique. Le programme Ilo a collabor avec FTM pour llaboration des nouvellesdlimitations, condition ncessaire la cartographie des donnes.

    Le questionnaire comprend 19 pages et couvre 14 thmes, notamment :- les caractristiques gnrales de la commune ;- les caractristiques physiques, administratives et socio-conomiques ;- les prix des produits de base, des terrains et des intrants agricoles ;- les risques qui menacent la production (catastrophes naturelles) et l'inscurit

    physique ;- l'histoire de la commune ;- les problmes de gestion du terroir ;- les problmes relatifs la proprit foncire, la production agricole, le btail

    et la pche, l'cologie, le transport, le capital social, le bien-tre, le budget dela commune et la sant.

    Le RC de 2001 est officiellement reconnu comme une base de donnes dexceptionDes propositions dactualisation des cartes de pauvret bases sur les donnes de 1993seront faites en utilisant comme base de donnes le RC de 2001 ainsi que le Recensementgnral de la population prvu sous peu. La rfrence au RC comme base dactualisationdes cartes de pauvret indique quel point celui-ci est reconnu comme une sourcedinformations dexception par le Gouvernement malgache. Par ailleurs, dans un contextede valorisation des prises dinitiative au niveau communal, lopinion des Groupes deDiscussion Communaux (GDC) mriterait un respect particulier.

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    Le RC contient les seules donnes exhaustives ce niveau dsagrg Madagascar. Leniveau de dsagrgation allant jusqu la plus petite unit administrative, la commune(Madagascar compte 1 392 communes) reprsente un atout important pour la mise enoeuvre des politiques, atout reconnu par les plus hautes instances politiques du pays: les

    collaborateurs du Vice Premier Ministre ont demand obtenir une copie de la base dedonnes regroupant les informations principales sur chaque commune de Madagascar.Les mmes donnes ont ensuite t transmises au Prsident de la Rpublique lui-mmeafin de lui permettre de disposer de fiches contenant des rsums des donnescaractrisant les communes avant chaque visite.

    Une mthode participative prsentant des avantages et des inconvnientsLe recrutement des 100 enquteurs qui ont collect les donnes a fait lobjet duneslection rigoureuse. Dans la mesure du possible, chaque quipe provinciale comprenaiten majorit des personnes originaires de la rgion afin de faciliter le contact dans les

    communes. Les quipes ont ensuite bnfici dune formation complte. Etant donnltat des route et la situation enclave de la plupart des communes, les enquteurs ont tpourvus de bicyclettes afin de faciliter les trajets dans les zones o les taxis-brousse sontrares. Beaucoup de trajets se sont aussi effectus en camion, charrette ou pirogue. Pourdes raisons de scurit et aussi de mthodologie, les enquteurs ont t rpartis par quipede deux. Les enqutes ont t effectues entre septembre et dcembre 2001 avant ledmarrage des lections prsidentielles.

    Au dmarrage du RC, des visites de courtoisie ont eu lieu auprs des autoritsprovinciales afin de leur expliquer les objectifs du recensement et sassurer de leursoutien. A lissue de ces rencontres, une lettre dintroduction signe par le gouverneur de

    province a t distribue aux enquteurs afin de faciliter leur travail dans les communes.En parallle aux quipes rparties au niveau des communes, des enquteurs taientchargs de collecter des informations auprs des services dcentraliss de lEtat dans tousles chefs-lieux de province et les fivondronana.

    Les enquteurs ont pass en moyenne trois jours dans chaque commune. A leur arrive,ils devaient rencontrer les autorits communales afin dexpliquer les objectifs de leurvisite. Les diffrents tests effectus avant le dmarrage de lenqute ont mis en videncela difficult dobtenir des donnes fiables et prcises de la part dindividus isols sur tousles secteurs couverts par lenqute. Aussi a-t-il t dcid dopter pour la mthode desGroupes de Discussion Communaux (GDC) qui consiste rassembler un ensemble depersonnes aussi reprsentatives que possible de la population locale et de leur poser desquestions dont les rponses ne sont acceptes que lorsquil y a un consensus gnral. LesGDC taient composs de 7 12 personnes. Au total, les informations dfinitives ont trecueillies auprs de 11 807 personnes comprenant des maires, des agents communaux,des mdecins, des instructeurs, des reprsentants des services administratifs, des mres defamille ainsi que des agriculteurs temps partiel ou complet.

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    La mthode des GDC est gnralement utilise dans les enqutes o la dmarche se veutparticipative. Lide consiste rassembler les participants et sassurer que tousparticipent la discussion. Dans le cadre du RC, les sances taient conduites par deuxenquteurs. Lun dentre eux se chargeait de poser les questions et danimer le groupetandis que le second soccupait de prendre des notes et dobserver les participants. Du fait

    de sa position de recul, ce dernier pouvait intervenir lorsquil constatait que lun ouplusieurs des participants ne se sentaient pas en confiance pour rpondre aux questions.Les sances pouvaient durer de deux heures et demi quatre heures.

    Les donnes obtenues sont bases sur la perception des GDC plutt que sur des mesuresobjectives. Le srieux apport par le chef dquipe rgional et le superviseur provincial la dfinition des mthodes pour collecter les donnes, tablir les questionnaires, formerdes enquteurs, effectuer les contrles deux niveaux et analyser les rsultats, ont permisde limiter larbitraire des rponses un degr compatible avec lutilisation qui est faitedes donnes. Ceci est confirm par des analyses croises avec les rsultats dautresenqutes.

    Lapport principal du RC lanalyse de lIA a t de fournir des informations surlensemble du pays en vue de localiser les zones o les taux de vulnrabilit lIA sontles plus importants un niveau de dsagrgation impossible obtenir par des enqutesclassiques. Par la suite, la mise sous format SIG de ces donnes a permis de lescartographier. Lestimation fournie par les GDC fournit un indicateur unique intgrant laplupart des dimensions de lIA alors quune approche base sur des indicateurs objectifsncessiterait de faire appel une suite dindicateurs, pour tenir compte du caractremulti-dimensionnel de lIA, et dattribuer un poids chacun dentre-eux.

    La mthodologie destimation par les groupes villageois est-elle fiable ?La prise en compte des estimations subjectives dans lanalyse de la pauvret estdsormais gnralement reconnue par les experts comme tant un outil valable danalyse(Chambers 2003; Kanbur 2003; Ravallion 2003; Thorbecke 2003). En 2002, uneconfrence spciale sur les mthodes quantitatives et qualitatives a t organise lUniversit de Cornell sous lgide de Ravi Kanbur, conomiste responsable de laprparation du rapport sur la pauvret dans le monde en 2000/1, laquelle participaie nt des experts internationaux en matire danalyse quantitative et qualitative de la pauvret 1.Ceux-ci se sont tous mis daccord sur la validit et lintrt/complmentarit des deuxtypes de mthodologie concernant lanalyse du bien-tre dans les pays en voie de

    dveloppement. Cette reconnaissance constitue un grand pas dans un domainegnralement domin par des conomistes adeptes des mthodes quantitatives. Cesassertions ont ensuite t valides par des exemples pris dans le cadre dtudes effectuesdans plusieurs pays. Une confrence de suivi est prvue en mai prochain.

    1 Erick Thorbeck, lun des crateurs des mesures quantitatives les plus utilises de la pauvret FGT en a faitpartie ainsi que Robert Chambers, considr comme le prcurseur des mthodes participatives.

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    Dans le cadre de Madagascar, outre le RC, lEPM 2001 contenait aussi un module intitulEnqute subjective de niveau de vie. Ce module rassemble des questions sur laperception des mnages au sujet dune srie dindicateurs de bien-tre. En ce quiconcerne lalimentation, les questions suivantes ont t poses :

    Concernant vos dpenses sur lalimentation, considrez-vous quelles sont :- insuffisantes pour subvenir aux besoins du mnage?- juste assez pour subvenir aux besoins du mnage?- plus que suffisantes pour subvenir aux besoins du mnage?

    Comme indiqu au tableau 1, les rsultats sur la hirarchisation des provinces selon lagravit des problmes dIA prsentent des similarits importantes dans le cas desprovinces les plus touches et de celle la moins touche. En effet, les rponses des GDCdans le cas du RC et des mnages pour lEPM identifient les provinces de Fianarantsoa etde Toamasina comme tant les plus touches par lIA et la province de Toliara commetant celle qui possde les taux dIA les moins levs.

    Tableau 1 : Perception de lIA par les GDC lors du RC et par les mnages lors de lEPM (% demnages affects)

    ProvinceIAC

    pondre RC2001

    IATpondreRC 2001

    IA totale*RC 2001

    Perception delIA

    EPM 2001

    RangRC 2001

    Rang EPM2001

    Niveau national 8 44 52 53Fianarantsoa 13 49 62 61 1 1Toamasina 9 53 62 65 2 2Antananarivo 7 43 50 45 3 5Mahajanga 7 39 45 48 4 4Toliara 6 33 39 44 6 6Antsiranana 2 42 44 53 5 3

    Sources : RC 2001 et EPM 2001.IA totale = IAC + IAT

    Une tude de la Banque Mondiale (Lokshin, Umapathi et al, 2004) sest donne commeobjectif danalyser la correspondance entre les indicateurs de bien-tre de lEPM 2001bass sur des mesures objectives de dpenses des mnages et ceux bass sur lesperceptions subjectives. Grce lutilisation de techniques statistiques appropries, lesanalyses montrent la validit des deux types dindicateurs mme si le rsultat conduit lidentification de diffrents types de mnages vulnrables. Ltude conclut la validitdes mthodes bases sur la perception.

    On constate toutefois des divergences qui sexpliquent (a) par la diffrence entre lesquestions poses, (b) par les diffrents profils des rpondants et (c) par le contexte danslequel les enqutes ont t menes. Ces mmes facteurs expliquent galement lesdiffrences observes entre les rsultats obtenus en analysant les donnes du RC et ceuxde la carte de la pauvret effectue par lINSTAT avec lappui de la Banque Mondiale etla collaboration de CARE sur la base des donnes de lEPM 1993 et le Recensement de lapopulation de la mme anne.

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    La fiabilit des donnes dpend en grande partie de la reprsentativit des rpondants.Sur les 11 807 personnes qui ont particip aux discussions (Tableau 2), peu prs un tierstravaille dans les bureaux communaux, un tiers sont des agriculteurs et le reste est partagentre le personnel de sant, dducation, services dcentraliss, etc.

    Tableau 2 : Reprsentativit des participants aux GDCOccupation/Organisation Pourcentage des rpondants

    Communes 36Agriculteurs 29Centres de sant 9Ecoles 6Mres de famille 4Retraits 4Services dcentraliss 4Commerants 4Autres 3ONG/ Eglises 3

    Total 100Source : RC 2001

    LEPM de 20012

    LEPM de 2001 fait suite une srie d'enqutes auprs des mnages malgachesconduites en 1993, 1997 et 1999 par l'Institut national de la statistique (INSTAT). Alinstar des autres enqutes, elle vise valuer les conditions de vie des mnages et met la disposition des dirigeants et acteurs intresss des informations multi-thmes. Avec unchantillon denviron 5 000 mnages, les rsultats de l'EPM sont reprsentatifs au niveaunational. L'EPM 2001 fournit des informations sur le profil de la consommation desmnages malgaches, le niveau et la structure des revenus, la sant, l'ducation, l'emploi,les conditions d'habitation, les performances des entreprises individuelles non agricoles etles activits agricoles.

    Concernant ce dernier thme, l'EPM 2001 se distingue des versions prcdentes par unesection sur l'agriculture plus dtaille permettant d'apprhender la situation des intrants etdes productions agricoles ainsi que le contexte de la production des mnages. L'intrt deces donnes rside dans le fait quil sagit de la premire enqute fournissant des donnesdtailles sur le secteur agricole depuis le recensement agricole.

    2 Pour disposer des donnes, contacter la Direction de la Statistiques des Mnages lINSTAT, Bureau101, Anosy.

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    Les Enqutes Communales Post-Crise (ECPC) de 2002 : un dispositif desuivi des effets socio-conomiques de la crise politique

    Les lections prsidentielles de dcembre 2001 ont abouti une situation de crisepolitique qui a entran des grves et des blocages ou destructions de routes et ponts quiont paralys lconomie du pays. Afin de mesurer limpact de la crise auprs descommunes, le Programme Ilo de lUniversit de Cornell, en collaboration avec leFOFIFA et l'INSTAT, a tabli un systme de suivi. Les premires enqutes ont teffectues au cur de la crise, aux mois de mai et juin 2002. Seule une slection decommunes situes dans trois provinces sur six ont pu tre couvertes du fait des difficultsde dplacement et du climat dinscurit qui rgnait dans le pays. Les donnes ont ensuitet rapidement exploites et communiques aux diffrentes parties prenantes y compris lasocit civile.

    Toujours dans loptique de contribuer la prise de dcision, lquipe du programme Ilo acontribu la prparation du rapport prsent par le Gouvernement la Runion des amisde Madagascar qui a eu lieu Paris en juillet 2002, la suite de laquelle des fonds ont tallous la rhabilitation de lconomie malgache.

    L'enqute post-crise de novembre 2002 constitue le deuxime volet de linitiativedvaluation des effets de la crise. Effectue quelques mois aprs la normalisation de lasituation politique, cette enqute avait pour objectif d'estimer la situation d'aprs crisedans les secteurs conomiques et sociaux, et plus particulirement de mesurer limpactdes mesures gouver nementales d'attnuation des effets de la crise sur les secteurs sociaux(sant et ducation) 3. Elle a t conduite auprs de 150 communes rparties entre les sixprovinces et reprsentatives au niveau national, dans 368 coles primaires et 150 centresde sant. Cette enqute se place dans la continuit du RC de 2001 et offre les mmesgaranties de srieux dans sa mise en oeuvre. En outre, llaboration des questionnaires aimpliqu plus de personnes ressources travaillant dans des programmes, tels que leCRESAN et le CRESED. Par consquent, les donnes issues de ces enqutes possdentune dimension oprationnelle sans quivalent.

    Les rsultats de lanalyse prliminaire des donnes ont t prsents lors dune rencontrepublique en janvier 2003 laquelle ont assist des dcideurs et des techniciens cls issusde diffrents ministres et agences de coopration bilatrale et multilatrale. Ces analysesont par la suite contribu la conception de programmes daide durgence pour lespopulations les plus vulnrables la crise politique.

    3 Les rsultats sont disponibles travers une srie de policy briefs sur les impacts de la crise (voir le sitewww.ilo.cornell.edu).

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    Les deux principaux objectifs des visites provinciales : informer lesparties prenantes aux niveaux dcentraliss de linitiative SICIAV ettendre mieux comprendre les spcificits rgionales de lIA

    Dans le cadre de la prparation de ce rapport, chaque province a t visite entre fvrieret mars 2003. Ces visites avaient deux principaux objectifs :

    - faire le point des systmes dinformation relatifs lIA existant dans la province,leurs contraintes et leur potentiel ;

    - mieux comprendre les spcificits rgionales de la vulnrabilit linscuritalimentaire ainsi que ses dterminants. Pour cela, les informateurs ont tslectionns quatre niveaux: dlgation spciale, services dconcentrs delEtat, communes et partenaires techniques.

    Outre des entretiens individuels, trois groupes de discussion ont t mis en place, ce quisignifie un total de 105 personnes rencontres. Le tableau 3 prsente le profil desinformateurs. On notera que 36% dentre eux appartenaient des institutions publiques,le reste tant constitu de personnes travaillant au sein dONG ou projets dedveloppement, et mme de simples citoyens. Cette diversit a permis daborderdiffrentes perspectives pour discuter des problmes dinscurit alimentaire.

    Tableau 3 : Profil des informateurs cls rencontrs dans les provinces

    Institutions/Provinces Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina* Toliara* TotalInstitutions publiques 6 5 6 14 7 38

    ONG, projetset citoyens ordinaires

    6 8 6 32 15 67

    Total 12 13 12 46 22 105*Provinces o des discussions avec des GDC ont t effectues.

    Essai de quantification de lIA : la voix aux populations communales

    Linscurit alimentaire se manifeste sous deux aspects : un aspectchronique et un aspect temporaire ou saisonnier.

    La quantification de linscurit alimentaire chronique (IAC) et de linscuritalimentaire temporaire (IAT), en tant que deux phnomnes distincts, est base surles questions du RC.La quantification de lIA effectue dans ce rapport est base sur les concepts utiliss lorsdu RC en 2001. Il a t demand aux GDC destimer lincidence de lIAC et de lIATdans leur commune, en cherchant atteindre un consensus sur les chiffres donns par lesdiffrents intervenants. LIAC fait rfrence lincapacit dun individu satisfaire ses

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    besoins minimaux quotidiens de nourriture pendant la plus grande partie de lanne.LIAT concerne la situation o un individu perd temporairement la capacit dassurer sesbesoins quotidiens en nourriture du fait dune crise momentane spcifique au mnage oude facteurs saisonniers affectant toute la communaut.

    Lexploitation de ces dfinitions se fait sur la base des rponses aux questions suivantestires du questionnaire du RC.

    Tableau 4 : Catgorisation de la population en fonction de la situation alimentaireQuestion L.6. D'aprs vous, quelle proportion de la population fait partie de:

    Pourcentage (%)A. Ceux qui nont pas de problme pour avoir assez manger mme pendant une anne

    mauvaise?

    B. Ceux qui nont pas de problme pour avoir assez manger pendant toute l'anne pour uneanne normale (=une anne sans cyclone, scheresse, grande inondation ou maladie) maisdes problmes pendant des annes mauvaises?

    C. Ceux qui ont des problmes pour avoir assez manger temporairement ousaisonnirement?

    D. Ceux qui sont compltement dmunis (problme pour avoir assez manger pendant toutel'anne)?

    Total 100

    Lanalyse de lIA prsente dans ce rapport est centre sur les groupes vulnrablesidentifis travers les rponses aux points C et D de la question L.6 (Tableau 4). Il estimportant de noter que la formulation de la question, de mme que le soin apport ceque les groupes identifis travers les questions A, B, C et D totalisent 100% de lapopulation, permettent de distinguer entre les groupes souffrant dIAC et dIAT.

    Lune des principales questions mthodologiques quil convient dexaminer dans le cadrede lutilisation des donnes du RC concerne la comparabilit des estimations des tauxdincidence de lIA dune rgion lautre. En effet, pour pouvoir aborder la question despriorits dintervention bases sur les estimations fournies dans ce rapport, il a falluexaminer les divergences ventuelles dans la conception de lIA par les GDC.

    Il est largement admis que le riz constitue un aliment de base dans la plupart des rgionsde Madagascar. Les visites provinciales tablies au cours de la prparation de ce rapportet lexamen des donnes issues du RC 2001 et de lEPM 2001 ont permis de confirmerque cest effectivement le cas. La prpondrance du riz remonte au moins au XVIIIesicle Madagascar. En effet, Andrianamponimerina, le noir unificateur de lle, auraitsemble-t-il bas sa politique de gouvernance sur lallocation de rizires ses sujets

    (Caillet, 1974). Cependant, des cas dexception existent dans certaines parties de laprovince de Toliara o le manioc et le mas prdominent dans les habitudes alimentairesde la population.

    Le tableau 5 indique quenviron 86% des mnages agricoles malgaches cultivent du riz etce, quel que soit leur groupe dappartenance dans la hirarchisation des revenus.Autrement dit, toutes classes sociales confondues, le riz reste laliment principal desmalgaches. Le riz reprsente aussi la principale culture en terme de surface cultive dans

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    72% des communes malgaches. Les exceptions comprennent les Rgions de la SAVA(Sambava, Antalaha, Vohmar et Andapa), de la DIANA (Digo, Ambanja, Nosy-Be etAmbilobe), de Toamasina et du Sud-est o les cultures dexportation prdominent. Parcontre, on constate que la premire place est prise par les cultures vivrires autres que leriz dans les Rgions de lAnosy et du Sud-ouest du pays (Randrianarisoa, 2003).

    Tableau 5 : Pourcentage de mnages agricoles pratiquant des cultures spcifiques (%)Total Q1 Q2 Q3 Q4 Q5

    Paddy 86 86 86 84 88 86Mas 29 30 30 33 26 25Autres crales 1 0 1 0 1 2Manioc 54 52 56 58 52 46Pommes de terre 8 10 11 7 5 7Patates douces 16 13 18 16 20 13Autres tubercules 2 1 1 2 1 3Arachides 7 7 6 8 6 9Haricots 16 13 16 17 15 20Autres lgumineuses 5 5 7 4 4 4Lgumes 8 2 9 9 9 15Fruits 10 10 10 9 10 9Cultures de rente 21 27 21 18 19 18Indice de diversification 2,6 2,6 2,7 2,7 2,6 2,6Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM *Q1: quintile le plus pauvre; Q5: quintile le plus riche (in Bart Minten , Production agricole, surplus agricole commercialis et pauvret , Confrence Agriculture et pauvret, mars 2003)

    Les donnes prsentes dans le tableau 6 montrent aussi que les mnages produisentessentiellement du riz pour leurs propres besoins, puisque 68% de la production de paddyest auto-consomme. Les patates douces, le manioc et le mas sont aussi largement auto-consommes, soit respectivement 75%, 67% et 62% de leurs productions, contreseulement 6% de la production de lgumes.

    Tableau 6 : Pourcentage mdian de lautoconsommation par culture

    %Paddy 68Mas 67Autres crales 0Manioc 62Pommes de terre 40Patates douces 75Tubercules 83Arachides 23Haricots 33Autres lgumineuses 40Lgumes 6Fruits 33

    Cultures de rente 0Source : Calculs sur la base de lEPM 2001, INSTAT-DSM *Q1: quintile le plus pauvre; Q5: quintile le plus riche (in Bart Minten, Production agricole, surplus agricole commercialis et pauvret , Confrence Agriculture et pauvret, mars 2003)

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    Schma 2 : Facteurs structurels et conjoncturels influenant la vulnrabilit linscuritalimentaire

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    Liste des indicateurs utiliss pour lanalyse de la vulnrabilit lIA

    Les indicateurs utiliss pour lanalyse de la vulnrabilit lIA, slectionns parmi lesvariables du RC 2001, sont lists ci-dessous.

    1. Les indicateurs cartographisSECTION I : INSCURIT ALIMENTAIRE CHRONIQUE (IAC)

    Carte I-1 Inscurit alimentaire chronique par provinceCarte I-2 Inscurit alimentaire chronique par fivondronanaCarte I-3 Inscurit alimentaire chronique par communeCarte I-4 Province de Fianarantsoa : fivondronana o la prvalence de linscurit alimentaire

    chronique est la plus leveCarte I- 5 Province de Toamasina : fivondronana o linscurit alimentaire chronique est la

    plus leveCarte I- 6 Province dAntananarivo : fivondronana o linscurit alimentaire chronique est la

    plus leve

    Carte I- 7 Province de Mahajanga : fivondronana o linscurit alimentaire chronique est laplus leveCarte I- 8 Province de Toliara: fivondronana o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leveCarte I- 9 Province dAntsiranana : fivondronana o linscurit alimentaire chronique est la

    plus leveCarte I 10 Province de Fianarantsoa : communes o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leveCarte I- 11 Province de Toamasina : communes o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leveCarte I- 12 Province dAntananarivo : communes o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leveCarte I- 13 Province de Mahajanga : communes o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leveCarte I- 14 Province de Toliara: communes o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leveCarte I- 15 Province dAntsiranana : communes o linscurit alimentaire chronique est la plus

    leve

    SECTION II : INSCURIT ALIMENTAIRE TEMPORAIRE (IAT)Carte II-1 Inscurit alimentaire temporaire par provinceCarte II-2 Inscurit alimentaire temporaire par fivondronanaCarte II-2 Inscurit alimentaire temporaire par communeCarte II-4 Province de Toamasina : fivondronana o linscurit alimentaire temporaire est la

    plus leveCarte II-5 Province de Fianarantsoa : fivondronana o linscurit alimentaire temporaire est la

    plus leveCarte II-6 Province dAntananarivo : fivondronana o linscurit alimentaire temporaire est la

    plus leveCarte II-7 Province dAntsiranana : fivondronana o linscurit alimentaire temporaire est la

    plus leveCarte II- 8 Province de Mahajanga : fivondronana o linscurit alimentaire temporaire est la

    plus leveCarte II-9 Province de Toliara : fivondronana o linscurit alimentaire temporaire est la plus

    leve

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    Carte II10 Province de Toamasina : communes o linscurit alimentaire temporaire est la plusleve

    Carte II-11 Province de Fianarantsoa : communes o linscurit alimentaire temporaire est laplus leve

    Carte II-12 Province dAntananarivo : communes o linscurit alimentaire temporaire est laplus leve

    Carte II-13 Province dAntsiranana : communes o linscurit alimentaire temporaire est la plusleve

    Carte II-14 Province de Mahajanga : communes o linscurit alimentaire temporaire est la plusleve

    Carte II-15 Province de Toliara : communes o linscurit alimentaire temporaire est la plusleve

    SECTION III : POPULATIONCarte III-1 Population totale par provinceCarte III-2 Population totale par fivondronanaCarte III-3 Population totale par communeCarte III-4 Densit de population par km par provinceCarte III-5 Densit de population par km par fivondronana

    Carte III-6 Densit de population par km par commune

    SECTION IV : PRIODES DE SOUDURE

    SECTION V : ACCS LEAU POTABLECarte V-1 Pourcentage de communes avec accs l'eau potable par provinceCarte V-2 Pourcentage de communes avec accs l'eau potable par fivondronanaCarte V-3 Communes avec accs l'eau potable

    SECTION VI : ACCS AUX MARCHSCarte VI-1 Pourcentage de communes avec accs un march quotidien p