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2018

rapportannuel2018-couvertureA4 - Braillard · 2020. 1. 30. · RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018 9 En tant qu’institution suisse reconnue d’utilité publique et établie à Genève depuis

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3RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

RAPPORT ANNUEL 2018

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4 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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5RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

Ce document présente l’activité de la Fondation Braillard Architectes en termes de stra-

tégie, catégories d’actions, contenus et calendrier pour l’année 2018.

Cette année a vu la stratégie scientifique et culturelle pluriannuelle ( validée par le Conseil

de Fondation en 2016 ) se décliner en une série d’événements et culminer au lancement

de la Consultation du Grand Genève avec l'appui d'un partenariat étendu public–privé.

La Fondation a confirmé ainsi sa place genevoise au croisement de plusieurs milieux,

notamment :

• les professionnels de l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement,

• les enseignants, chercheurs et étudiants,

• les administrations fédérale, cantonale et locale,

• les organisations internationales,

• le grand public.

Le rapport est divisé en trois parties :

1. La stratégie

2. Les actions

3. Bilan et perspectives

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6 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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7RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

Table des matières

Stratégie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Contexte, Objectifs, Volets scientifique et culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Comité d’experts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

La série de conférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

L’exposition aux Berges de Vessy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Le débat de Genève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Le Tour Braillard de Genève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Le colloque Eranos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

La Journée d’étude Bernardo Secchi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

Consultation du Grand Genève : appel à projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Consultation du Grand Genève : 1er séminaire de coordination . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

La grande traversée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Mille et une machines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72

Métaboliser les invisibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74

Grand Genève et son sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .76

Energy Landscapes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78

Contrées ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

Du sol et du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82

Publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

Bilan et Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

La Fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

Partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91

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8 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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9RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

En tant qu’institution suisse reconnue d’utilité publique et établie à Genève depuis 1987,

la Fondation Braillard Architectes oriente son activité en faveur d’un cadre bâti de qua-

lité. En ceci, elle poursuit les idéaux des architectes Braillard qui ont développé, tout le

long du XXe siècle, leur quête pour une ville bien conçue, harmonieuse et source de bien-

être. Ayant comme mission première la protection et la mise en valeur de leurs archives

et de leur œuvre, la Fondation reconnaît les défis actuels que l’urbanisation accélérée de

notre planète pose à l’équilibre écologique et, par conséquent, au futur de l’humanité.

Or, des villes bien dessinées, gérées et vécues s’avèrent un moyen sine qua non pour

atteindre les objectifs du développement durable, tout en offrant une vie digne pour

une population qui dépasse aujourd’hui les 7,5 milliards de terriens.

Apprendre à construire, entretenir et habiter autrement nos bâtiments, villes et terri-

toires est ainsi un enjeu prioritaire pour notre futur sur Terre. Une nouvelle culture archi-

tecturale, urbaine et paysagère naît pour fonder le projet d’une autre présence humaine

dans la biosphère : économe en ressources et respectueuse de la biodiversité, d’une

part ; tenant compte tant de la diversité culturelle et de la profondeur historique des in-

dividus, que des complexités techniques et économiques contemporaines, d’autre part.

Saisissant cette dynamique prégnante de nouvelles synergies, la Fondation Braillard

Architectes, avec son consortium de partenaires ( Canton et République de Genève,

Fédération des Architectes Suisses, Fédération Suisse des Urbanistes, Patrimoine

Suisse, Rentes Genevoises ), a poursuivi en 2018, sous l’égide du Programme des Nations

Unies pour l’Environnement, le programme pluriannuel de recherche et culture The Eco-

Century Project® : Architecture, ville et paysage au prisme des ressources planétaires. Le

Programme interroge le futur des rapports entre les disciplines de l’aménagement de

l’espace et les ressources planétaires : air, eau, énergie, sol, nourriture.

StratégieThe Eco-Century Project

À travers différents projets, les actions de la Fondation Braillard Architectes privilé-

gient plusieurs objectifs du développement durable des Nations Unies ci-contre.

© www.un.org

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10 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

La COP21 de décembre 2015 à Paris s'est conclue par un ac-

cord historique sur les mesures à prendre face au réchauf-

fement climatique. Elle a précisément désigné le défi urbain

comme l’un des grands chantiers du XXIe siècle. Les sciences

de la vie, les sciences expérimentales et exactes, les sciences

humaines et sociales répondent collectivement à ce défi par

l’élaboration d’un nouveau projet gnoséologique et d’action.

Les disciplines liées à l’aménagement de l’espace – architec-

ture, urbanisme, construction et paysagisme  – ne sauraient

rester en marge de cette évolution souvent qualifiée de « chan-

gement de paradigme » : données, concepts et méthodes de

travail évoluent rapidement pour répondre à des besoins

urgents.

Une problématique centrale s’esquisse dorénavant dans les la-

boratoires, les ateliers et les lieux de formation. Elle s’attache

à la gestion des ressources qui se raréfient au même rythme

que l’empreinte écologique humaine augmente. Il ne faut pas

se méprendre : eau douce, terre, énergie, matières premières

ne sont pas que des données quantitatives à « économiser »

lors de la construction de notre cadre de vie. Ce sont aussi des

systèmes de valeurs complexes, des indicateurs de la vie et du

bien-être. Autrement dit, la civilisation urbaine est appelée à

inventer de nouvelles relations entre ses modes de vie et les

ressources planétaires.

Le programme interdisciplinaire de recherche The Eco-Century

Project® invite la recherche ( fondamentale et appliquée ) à re-

formuler des questions, inventer des méthodes d’investigation

et formuler de possibles réponses aux questions complexes

que pose la gestion des ressources autant à la production de

l’espace habité qu’aux pratiques de celui-ci.

Penser l’architecture, la ville et les paysages au prisme des res-

sources revient à interroger tous les environnements – passés,

présents et futurs – avec des hypothèses inédites, des vocabu-

laires transformés, des dispositifs novateurs et peut-être en-

core balbutiants. Mais les « débuts maladroits » de la création

ont toujours accompagné le changement et l’innovation, et

nombreux sont ceux qui considèrent ce prisme comme repré-

sentatif du futur de nos intentions et de nos créations.

Le Programme repose sur trois questions principales :

• Comment concilier les espoirs d’une nouvelle vie proche de

la nature avec notre projet humaniste ? Comment transfor-

mer les principes, manifestes et programmes qui ont inspi-

ré la modernité du XXe siècle, en moteurs de la transition

écologique ? Quelles sont les caractéristiques des nouvelles

Utopies durables ?

• Comment orienter et adapter l’intelligence de l’architecture

et de l’urbanisme pour mieux répondre aux catastrophes de

plus en plus aigües et fréquentes de notre temps ? Comment

les disciplines de la transformation de l’espace peuvent-elles

se renouveler grâce à un projet défini par les urgences hu-

manitaires du XXIe siècle ?

• Si le XXe siècle a démarré par une réponse minimale aux

besoins sociaux pour une vie dans la dignité sous le vocable

Existenzminimum, quelle sera la réponse du XXIe siècle à nos

besoins de relations harmonieuses, mesurées et optimales

avec l’environnement ? Quelles seront les qualités architec-

turales, urbaines et paysagères de notre Existenzoptimum ?

Contexte Objectifs

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11

STRATÉGIE

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

Depuis son établissement en tant qu’institution philanthro-

pique, la Fondation Braillard Architectes a soutenu sans in-

terruption la recherche en architecture et urbanisme. Souvent

octroyé en bourses doctorales, ce soutien prend depuis 2016

la forme d’appels à projets de recherche invitant des équipes

interdisciplinaires et internationales à focaliser sur des théma-

tiques transversales entre architecture, urbanisme, aménage-

ment, paysage, art et écologie.

Afin de subvenir convenablement aux objectifs du Eco-

Century Project®, la Fondation a poursuivi en 2018 son soutien

à la recherche, dans une étroite collaboration avec des équipes

en provenance des Universités du Luxembourg, de Grenoble

et de Toulouse. Ces partenariats sont également voués au dé-

veloppement d’activités conjointes afin de rendre pleinement

le relief socio-économique nécessaire et correspondant aux

enjeux du Eco-Century Project®.

Le soutien de la recherche par la FBA s’aligne à des proces-

sus d’évaluation scientifique aussi bien en Suisse ( FNRS ) qu’à

l’étranger ( AERES en France, CNR en Italie, NRF au Royaume-

Uni, DFG en Allemagne, etc. ).

Néanmoins, sa démarche se distingue par la mise en avant

d’un agenda marqué par sa dimension environnementale. Elle

désigne sans ambigüité les contours d’une action positive

orientant le volet culturel ( conférences, séminaires, colloques,

expositions et visites ) à un public spécialisé, avisé ou géné-

ral. La présence publique de la Fondation Braillard Architectes

vise à renforcer le dialogue entre experts et société civile sur

ces enjeux critiques du XXIe siècle.

NOTA BENE : The Eco-Century Project® est une marque de la

Fondation Braillard Architectes déposée à l’Institut fédéral de

la propriété intellectuelle le 03.02.2016 sous le numéro 684128.

Volet scientifique Volet culturel

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12 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

LE COMITÉ D’EXPERTSThe Eco-Century Project®, aussi bien dans son volet scientifique que dans son volet culturel, est doté d’un

Comité d’experts de six membres :

Sabine BARLESIngénieure / urbaniste, professeure – Université Paris 1, UMR Géo-Cités.

Ingénieure urbaniste, Sabine Barles est professeure à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne de-

puis 2011 où elle est responsable du Master Aménagement. Membre de l’unité mixte de recherche

Géographie-Cités ( UMR-Géo-Cités ), elle a aussi été maître de conférence et professeure à l’Institut

Français d’Urbanisme ( Université Paris 8 et Marne-la-Vallée ). Ses travaux de recherche portent sur

l’histoire des techniques et de l’environnement urbain ( XVIIIe-XXe siècles ), le métabolisme urbain,

l’écologie territoriale et les trajectoires socio-écologiques.

Rémi BAUDOUÏPolitologue, professeur – Département de science politique et relations internationales, Université

de Genève.

Rémi Baudouï est docteur de l’Institut d’Urbanisme de Paris ainsi que de l’Institut d’Études Politiques

de Paris. Il a été professeur à l’Université Pierre Mendes France de Grenoble avant d’être professeur

à l’Université de Genève où il a été chargé de mettre en place le pôle en science de l’Environnement

devenu l’Institut des Sciences de l’Environnement. Ses domaines de recherches sont les politiques

publiques de l’urbanisme, des risques et de la gestion environnementale.

Dominique BOURGPhilosophe, professeur – Institut de géographie et durabilité, Faculté des géosciences et de l’environ-

nement, Université de Lausanne.

Docteur de l’université Strasbourg II et de l’EHESS, il a enseigné à l’Institut d’études politiques de

Paris et à l’université de technologies de Troyes. Depuis 2006, il est professeur à l’université de

Lausanne à la faculté des géosciences et de l’environnement, où il a aussi été directeur de l’Institut de

politiques territoriales et d’environnement humain, entre 2006 et 2009. Ses domaines de recherches

portent sur l’éthique du développement durable.

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13RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

Pascal ROLLETArchitecte, professeur, École nationale supérieure d’architecture de Grenoble.

Diplômé de l’École nationale supérieure d’Architecture de Grenoble et de l’Université de Berkeley,

Pascal Rollet a fondé le bureau Lipsky+Rollet Architectes et est professeur de conception archi-

tecturale et urbaine à l’ENSAG. Les Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau, le Musée des Cristalleries de

Saint-Louis ou La Bibliothèque Universitaire des Sciences d’Orléans comptent parmi ses réalisations.

Robert SADLEIRÉconomiste – Westminster University, membre du Institute of Engineering and Technology et de la

Royal Geographical Society.

Robert Sadleir a un Bachelor of Economics, University of Sydney ; un DES Graduate Institute Geneva

et un Masters Theological Studies Harvard. Il a participé à la création des standards internationaux

ISO 37120 pour l’évaluation des communautés durables de la qualité de vie et pour les villes ré-

silientes en tant que membre du British Standards Institute. Avec son agence Bureau Haus Ltd, il

applique des outils économiques comme la modélisation et l’évaluation d’impact sur des projets de

villes écologiquement soutenables pour le Building Research Establishment, la British Standards

Institution et l’agence Ove Arup. Robert Sadleir fut auparavant chef de Sustainable Infrastructure

chez Lloyd’s Register.

Günther VOGTPaysagiste, professeur, Institut für Landschaftsarchitektur, ETHZ.

Diplômé en architecture du paysage à l’Interkantonales Technikum de Rapperswill en Suisse, il

fonde le bureau Vogt Landscape Architects en 2000. Depuis 2005, il est professeur à l’Institut des

Technologies de Zurich ( ETHZ ) où il a aussi été directeur du Network City and Landscape entre

2007 et 2011. En 2010, il ouvre le VOGT Case Studio. Il a été distingué pour sa conception des es-

paces extérieurs du Musée Tate modern, le village des athlètes pour Londres 2012 et les espaces

ouverts autour du stade Allianz Arena de Munich.

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14 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

1er Séminaire de coordination, Pavillon Sicli, 11 décembre 2018.

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15RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

En 2018, The Eco-Century Project® fut décliné en plusieurs actions :

La série de conférences annuelle

L’exposition aux Berges de Vessy

Le Débat de Genève

La participation aux Journées Européennes du Patrimoine

La coorganisation du Colloque Eranos à Ascona ( TI )

La Journée d’étude Bernardo Secchi 2018

Le lancement de la Consultation Grand Genève

Le Séminaire de Genève

Les événements sont documentés par le photographe genevois Jean-Jacques KISSLING

et filmés grâce au système KLEWEL permettant le suivi parallèle de l’orateur/-trice et

de ses diapositives. Les liens de ces vidéos sont affichés à la fin de chaque événement.

Actions

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16 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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17RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

TIMELINE

Dessiner la transition | L’anthropocène comme horizon de projet Avec B. Declève, P. Mantziaras et D. Bourg

25 janvier

Dessiner la transition | La nouvelle mobilitéAvec A. M. Mezoued, J.-P. De Visscher, S. Ferretti et P. Viganò

22 février

Dessiner la transition | La transition par l’alimentationAvec F. Lohest, E. Cogato Lanza et N. Dendoncker

22 mars

Dessiner la transition | La transition dans le monde des acteursAvec T. Dawance, F. Josselin et R. Baudouï

14 juinDessiner la transition | Année 1 : Bilan et perspectivesAvec B. Declève, R. de Lestrange, H. Gallezot et P. Mantziaras

17 mai

La Journée d’étude Bernardo SecchiVille moderne et ville contemporaine : face à la transition

25 septembre

La Consultation du Grand Genève : 1er Séminaire de coordinationPrésentation des équipes

11 décembre

La Consultation du Grand Genève : appel à projetsLancement et cahier des charges

31 octobre

Le Tour Braillard de GenèveLe téléphérique du Salève

1er septembre

L’exposition aux Berges de VessyUrgence Humanitaire : se déplacer et vivre

9 mars

2018

Dessiner la transition | La relation travail–territoireAvec B. Cadranel, D. Chraïti et J.-P. Peemans

19 avril

Le Colloque EranosQue fait l’espace à la pensée ?

5 septembre

19 septembreLe Débat de GenèveHuman Urgency and Human Value

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18 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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19RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

de janvier à juin 2018

La série de conférencesDessiner la transition | Outils et dispositifs pour le projet de la métropole écologique

Lieu : Organisation Internationale de la Propriété Intellectuelle ( OMPI )Public : public avisé, 240 pers. au totalOrateurs : 15Financement : FBA, Métrolab BrusselsMédias : vidéos, brochure

A l’initiative de la Fondation Braillard Architectes, une nouvelle collaboration internationale a été lan-cée, notamment avec le laboratoire de recherche MetroLab Brussels, associant l’Université Catholique de Louvain et l’Université Libre de Bruxelles.

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20 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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21RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CYCLE DE CONFÉRENCES

Sous le titre « Dessiner la Transition. Outils et dispositifs pour le projet de la métro-

pole écologique », cette collaboration ambitionne de créer une dynamique associant

les disciplines de la transformation de l’espace, les sciences humaines et sociales et les

sciences de l’ingénieurie, mais aussi les opérationnels de l’aménagement et de la gestion

des villes avec plusieurs objectifs en ligne de mire :

• explorer le potentiel des dispositions de l’espace, de la société et de l’environnement

répondant au défi d’habiter à 8 milliards d’humains, susceptibles de partager les res-

sources terrestres en construisant un état de prospérité, de justice et de paix pour le

plus grand nombre ;

• développer des méthodes de projet critique focalisant sur les prochaines étapes de

la métropolisation durant le XXIe siècle ;

• dessiner la continuité de la ville vers la métropole notamment autour de la question

de l’accès et au partage collectif des ressources dans une logique de maintien, pro-

duction et renouvellement du bien commun ;

• positionner les acteurs dans le domaine de la transition écologique ;

• conduire les recherches et études nécessaires à la conceptualisation du projet de

métropole écologique ;

• œuvrer au dialogue interdisciplinaire entre acteurs mais aussi entre acteurs et usa-

gers sur les modalités d’élaboration du projet de métropole écologique ;

• concevoir des dispositifs innovants de mobilisation des acteurs et habitants pour

penser la transition écologique ;

• inspirer une gestion coordonnée, rationnelle et efficiente des ressources immaté-

rielles et matérielles de la ville écologique, par des politiques intégrées d’aménage-

ment de la métropole écologique ;

• contribuer à une nouvelle esthétique des usages de l’espace et des services de l’envi-

ronnement, d’efficience et de diversité énergétique, de décarbonation des modes de

production et de consommation des biens et services de l’habiter et de l’échange ;

• favoriser la création d’un réseau d’échanges de connaissances, de bonnes pratiques

et de compétences par l’acquisition de savoirs et connaissances basées sur la re-

cherche, l’échange et l’évaluation des expériences ;

• créer un lien étroit entre la formation, la recherche, la société civile et le monde de

l’entreprise.

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22 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

L’histoire occidentale est celle des variations du grand récit chrétien. Après avoir im-

posé l’idée d’un cours linéaire de l’histoire, l’espérance en un âge d’or au-devant de

nous et non plus derrière, l’idée chrétienne de salut n’a cessé de connaître de multiples

métamorphoses. Mais ces différents récits de mise en scène du salut – ceux des rois,

des moines et des saints, du marchand calviniste, celui du progrès et des Lumières, un

temps concurrencé par la saga marxiste du prolétariat sauveur de l’humanité – ont tous

fini par s’échouer sur les rivages du changement climatique et de l’anéantissement des

espèces vivantes et, probablement, dans un avenir proche, sur ceux de la déplétion des

ressources.

Quel nouveau récit imaginer face à ces sinistres constats ? Le « transhumanisme » et les

GAFA leur tournent le dos – sans proposer de solutions – et s’emploient en outre à res-

susciter le mythe d’un progrès linéaire, top down et implacable ; mais ils ne parviennent

pas à démêler le paradis de l’enfer : le désir d’immortalité y est inséparable de la crainte

d’un déclassement, voire d’un asservissement par les machines.

Le seul récit alternatif, propre à donner du sens, à sauver l’habitabilité de la Terre comme

celle de nos villes, à nous épargner l’abîme tant moral que physique, est le récit écolo-

gique, mais il peine à se faire entendre. Ou plus exactement, la part négative, objecti-

vement catastrophiste, parvient à se frayer un chemin jusqu’aux consciences, de temps

à autres, mais non l’élan créatif, celui qui ouvrirait une possible reconstruction de nos

sociétés.

Dominique Bourg esquissa ce que pourrait être un récit positif d’un éventuel avenir éco-

logique : ses fondements et surtout ses perspectives.

25 janvier

DESSINER LA TRANSITION :

INTRODUCTION AU CYCLE

Introduction

L’ANTHROPOCÈNE COMME HORIZON DE PROJET

Bernard DECLÈVEMetroLab.Brussels

DU RENOUVELLEMENTÀ LA TRANSITION URBAINE :

LE DÉFI DU XXIE SIÈCLE

Panos MANTZIARASFondation Braillard Architectes

Keynote speech

LA CONCURRENCE DES RÉCITS

Dominique BOURGphilosophe, professeur,

Institut de géographie et durabilité, Faculté des géosciences et de

l’environnement, Unil

https://bit.ly/2JBzLOg

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23RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CYCLE DE CONFÉRENCES

22 février

LA NOUVELLE MOBILITÉ

Cas d’étude Bruxelles

L’HYPERCENTRE DE BRUXELLES : DU PIÉTONNIER AU PROJET URBAIN

Dr. Aniss M. MEZOUED & Pr. Jean-Philippe De VISSCHERBSI / Brussels Center Observatory, UCLouvain

Cas d’étude Genève

LES NOUVELLES MOBILITÉS DANS LE CANTON DE GENÈVE : PISTES DE RÉFLEXION ET PROJETS

Sylvain FERRETTIdirecteur Général de l’Officede l’Urbanisme du canton de Genève

Keynote speech

POURQUOI NO CAR ?

Paola VIGANÒarchitecte, professeure en urbanisme – IUA-Venise, EPFL

• https://bit.ly/2XdNEHq

À la Xe Biennale d’architecture de Venise ( 2006 ), le Studio Secchi-Viganò avait propo-

sé le sujet « Eau et bitume. Le projet de l’isotropie ». C’était le début des investigations

par le projet sur les conséquences d’un changement radical en termes de mobilité – le

scénario No Car – pour les villes et les territoires.

Depuis, No Car ouvre notre imagination et éclaire de manière différente un large pan

de défis et possibilités pour le futur de l’espace urbain. Cette intervention réexamina le

rôle constructif d’une hypothèse radicale dans la conceptualisation des tissus métropo-

litains et territoriaux dispersés ( Bruxelles 2040, Métropole Alpino-lémanique ), ceci par

la reconfiguration de l’espace public, de la biodiversité et de la gestion de l’eau, par une

nouvelle conception du corps et du social dans l’espace, au prisme des actuels change-

ments démographiques et sociaux radicaux.

Entre choix environnementaux collectifs et émancipation individuelle, la question à

débattre est celle du titre : pourquoi, enfin, No Car ? L'hypothèses que Paola Viganò

avança est celle selon laquelle No Car participerait à la reconstruction du problème

biopolitique, au-delà des solutions néo-fonctionnelles et technologiques. Il mettrait en

avant l’interrogation sur le projet en gestation entre biologie et politique, et sur le be-

soin habité d’une réflexion nouvelle radicale autour de l’espace.

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24 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Les services écosystémiques ( SE ) représentent l’ensemble des biens et services dont

nous dépendons pour notre survie et notre bien-être. L’approche par les SE peut être un

outil d’aide à la décision. Longtemps restreinte à sa dimension économique, l’évaluation

des SE se veut de plus en plus intégrée et inclusive. Ceci est reflété entre autres par le

cadre d’analyse de l’IPBES ( Intergovernmental Platform on Biodiversity and Ecosystem

Services ), qui est à la biodiversité et aux SE ce que le GIEC est au climat. Une évaluation

est intégrée lorsqu’elle prend en compte les différents types de valeurs liées à la nature

( par exemple, valeur instrumentale mais aussi relationnelle et intrinsèque ), et inclusive

quand elle inclut les parties prenantes dans cette intégration des valeurs. Évaluer de ma-

nière holistique les SE permet en outre de mettre en évidence les relations d’interdépen-

dances entre acteurs du territoire. Ceci peut contribuer à co-créer des connaissances,

utiles pour améliorer les décisions en matière d’action territoriale.

L’agriculture urbaine en particulier souffre de la non reconnaissance d’un ensemble de

services écosystémiques qu’elle fournit, ce qui rend difficile son mise en application car

elle semble a priori moins « rentable » que d’autres usages du sol en ville ( e.g. habitat,

services… ). Dans cette présentation, Nicolas Dendoncker développa ces propos et argu-

menta qu’une approche par l’évaluation intégrée des SE peut permettre une meilleure

reconnaissance de l’importance de l’agriculture en ville en tant que source de bien-être

urbain, en facilitant sa mise en place et sa gestion.

22 mars

LA TRANSITION

PAR L’ALIMENTATION

Cas d’étude Bruxelles

ENTRE EFFERVESCENCE CITOYENNE ET STRATÉGIE

PUBLIQUE : REGARDS CRITIQUES, ENJEUX ET PERSPECTIVES DE LA

TRANSITION ALIMENTAIRE À BRUXELLES

François LOHESTpolitologue, Centre d’Étude du Développement Durable, ULB

Cas d’étude Genève

AGRICULTURE MÉTROPOLITAINE LÉMANIQUE : UNE HYPOTHÈSE

DE RECHERCHE

Elena COGATO LANZAmaître d’enseignement et de recherche,

Laboratoire d’urbanisme, EPFL

Keynote speech

L’APPROCHE SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES : UN LEVIER

POUR L’AGRICULTURE URBAINE ?

Nicolas DENDONCKERgéographe, professeur en géographie,

Université de Namur

• https://bit.ly/2ttbv8l

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25RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CYCLE DE CONFÉRENCES

Cette contribution fut fondée sur l’idée qu’une réflexion sur la transition ne peut faire

l’impasse sur les conflits entre les conceptions du monde tel qu’il est et tel qu’il est à faire.

Elle contribua à situer la réflexion du séminaire dans le débat sur la question des mo-

dèles de développement. Depuis son émergence après la Seconde Guerre Mondiale, le

développement fut dominé par le paradigme de la modernisation, pensé théoriquement

comme un modèle universel de progrès. L’idée de développement fut d’abord associée

au transfert du concept de croissance économique vers les pays dits en développement

pour les aider à lutter contre le sous-développement et la pauvreté de masse. Elle se lia

progressivement aux tentatives de rendre compatibles croissance et environnement, au

nom de la recherche du développement durable. Mais d’autres approches émergèrent

au cours des récentes décennies, remettant ce paradigme en question plus ou moins

radicalement. Elles contribuèrent à renouveler la problématique urbaine et celle des

rapports villes–campagnes, notamment en proposant d’autres visions de l’articulation

des dimensions temporelles et spatiales, fondées sur la prise en considération des stra-

tégies d’acteurs et de leurs rapports dans la production du territoire. La confrontation

de ces visions du monde permit de dessiner le cadre général d’une économie politique

du développement qui réinterprète les enjeux de l’évolution de l’urbain et du rural, ainsi

que leurs rapports avec les « Suds » et avec les « Nords ».

19 avril

LA RELATION

TRAVAIL–TERRITOIRE

Cas d’étude Bruxelles

FABRIQUER EN VILLE POUR FABRIQUER LA VILLE

Benjamin CADRANELadministrateur général de Citydev.Brussels

Cas d’étude Genève

LE MAILLAGE TERRITORIAL ET LE FUTUR DES MÉTIERS

Djemâa CHRAÏTIdirectrice de la Cité des Métiers du Grand Genève, Département de l’Ins-truction publique, de la Culture et du Sport ( DIP), Office de l’Orientation, la Formation professionnelle et continue de la République et Canton de Genève.

Keynote speech

QUELLE TRANSITION POUR QUEL DÉVELOPPEMENT ?

Pr. Jean-Philippe PEEMANSprofesseur émérite du Centre d’études du développement de l’Université Catholique de Louvain.

• https://bit.ly/2V6N78f

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26 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Le débat qui agite le monde sur le réchauffement climatique s’explique en partie par les

divergences autour des moyens nécessaires pour y faire face. Le conflit entre l’ancien

ministre de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement supérieur Claude Allègre et le

GIEC en 2010–2011 illustre un climato-scepticisme dédouanant l’inaction des élus. Mais,

la progression des connaissances sur les phénomènes climatiques à grande échelle, la

convergence des études scientifiques, les premiers désastres climatiques d’ampleur iné-

galée et les alertes continues du GIEC ont progressivement fait admettre l’impensable

de la menace anthropique à l’échelle planétaire dû à la production massive des gaz à

effets de serre.

Bien qu’elle fut apparue comme une priorité politique, la lutte contre le réchauffement

climatique se heurta néanmoins à des défis insurmontables tant au niveau des mesures

à promouvoir pour le freiner, qu’au niveau des mesures politiques et accords intergou-

vernementaux à valider. Aussi, la problématique de l’action publique, pensée d’abord

comme anticipation, fut progressivement mue en quelques années en adaptation au

changement climatique. C’est ce chemin qu’empruntent aujourd’hui les acteurs natio-

naux comme en témoignent la stratégie d’adaptation aux changements climatiques

mise en place par le Conseil fédéral en Suisse, ou le Grenelle de l’environnement en

France, entre autres.

Rémi Baudouï interrogea la mise en œuvre de politiques publiques destinées à assumer

la transition écologique. Quand bien même la volonté d’agir puisse être sincère, bien

des auteurs s’accordent à reconnaître les limites de l’action. Quels sont les obstacles

et barrières aujourd’hui à surmonter pour engager les politiques de la transition écolo-

gique ? Comment refonder des processus décisionnels en la matière ? Comment les faire

coïncider avec l’intérêt général ? Comment refonder par l’urbanisme un rapport Global-

sectoriel écologique sur la base d’une démocratie environnementale de proximité ?

17 mai

LA TRANSITION

DANS LE MONDE DES ACTEURS

Cas d’étude Bruxelles

LE COMMUNITY LAND TRUST : FABRIQUER LA VILLE SUR UN TERRAIN EN COMMUN

Thomas DEWANCEchargé de projet au sein

du Community Land Trust, Bruxelles

Cas d’étude Genève

GENÈVE ET LA GOUVERNANCE À L’HEURE DE LA TRANSITION

ÉCOLOGIQUE

Frédéric JOSSELINOffice de l’Urbanisme –

Service concertation et communication, Département de l’aménagement,

du logement et de l’énergie ( DALE ) à l’État de Genève.

Keynote speech

ACTEURS, GOUVERNANCE, TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Rémi BAUDOUÏpolitologue, professeur – Département

de science politique et relations internationales, Université de Genève.

https://bit.ly/2EkQHGg

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27RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CYCLE DE CONFÉRENCES

Avec la participation de :

OMPI

Francis GURRY, directeur général de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle.

Isabelle BOUTILLON, directrice de la Division de l'infrastructure des locaux, OMPI .

Genève

Elena COGATO LANZA, maître d’enseignement et de recherche, Laboratoire d’urba-

nisme, EPFL.

Dominique BOURG, philosophe, professeur, Institut de géographie et durabilité,

Faculté des géosciences et de l’environnement, Unil.

Djemâa CHRAÏTI, directrice de la Cité des Métiers du Grand Genève, Département

de l’Instruction publique, de la Culture et du Sport ( DIP), Office de l’Orientation, la

Formation professionnelle et continue de la République et Canton de Genève.

Bruxelles

Jean-Philippe PEEMANS, professeur émérite du Centre d’études du développement

de l’Université Catholique de Louvain.

Benjamin CADRANEL, administrateur général de Citydev.Brussels.

François LOHEST, politologue, Centre d’Étude du Développement Durable, ULB.

THÈMES DU DÉBAT

• À l’issue de ce cycle, comment envisagez-vous les enjeux de la transition ?

• Comment ce mouvement influe-t-il votre pratique ?

• Quels sont les actions que vous aimeriez mettre en place ou se produire

dans un futur proche sur cette question ?

• Quelles seraient vos suggestions et recommandations dans une perspective

de reconduction du séminaire pour :

– alimenter le débat sur les valeurs et défis de la transition ?

– s’inscrire dans une perspective de transition épistémologique ?

– nourrir un grand récit de la Transition ?

14 juin

ANNÉE 1 :

BILAN ET PERSPECTIVES

Partie 1

RAPPEL DES CINQ SÉANCES

Hélène GALLEZOTFondation Braillard Architectes

LA TRANSITION : QUESTION DE VALEURS

Panos MANTZIARASFondation Braillard Architectes

Partie 2

DESSINER LA TRANSITION : UNE QUESTION ÉPISTÉMOLOGIQUE

Roselyne De LESTRANGEMetrolab.Brussels, UCL

LA TRANSITION EN TANT QUE RÉCIT

Bernard DECLÈVE Metrolab.Brussels, UCL

• https://bit.ly/2IrDteU

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28 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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29RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

L’exposition aux Berges de VessyUrgences humanitairesSe déplacer et vivre

du 9 mars au 31 octobre 2018

Organisée par l’Association des Berges de Vessy sur le site éponyme, cette exposition a été articu-lée en trois volets distincts, dont la partie intitulée « Architectures d'urgences » a été proposée par la Fondation Braillard Architectes, de mars à octobre 2018.

CRÉDITS POUR « ARCHITECTURES D'URGENCE » :

FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Supervision : Panos MANTZIARAS

Scénographie : Daniel KUNZI

Vidéo : Mélodie SIMON et Hélène GALLEZOT

Musique : Jérémy CHEVALIER

Lieu : Maison du futur, Berges de VessyPublic : grand public, 10'000 pers.Orateurs : N/AFinancement : SIGMédias : panneaux d’exposition, vidéo

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30 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

À l’initiative de la Fondation Braillard Architectes et avec le concours financier des SIG,

l’exposition « Urgence humanitaire : se déplacer et vivre » accueillit d’une part l’exposi-

tion itinérante de la Croix Rouge Suisse, à l’étage de la Maison du futur ; d’autre part, le

rez-de-chaussée fut consacré à une compilation originale de deux thématiques prin-

cipales : l’une liée aux Exodes des populations en détresse, basée sur le matériel visuel

recueilli par l’architecte et urbaniste Fiona Meadows, lors de l’exposition « Habiter le

Campement » qui a eu lieu à la Cité de l’architecture et du patrimoine ( Paris, 2016 ). En

outre, ont été exposés des relevés de la « Jungle de Calais » effectués par le professeur

d’architecture Cyrille Hanappe et ses étudiants à l’École Nationale Supérieure d’Archi-

tecture de Paris-Belleville.

La Fondation Braillard Architectes et ses partenaires de la Haute École du Paysage,

d'Ingénierie et d'Architecture ( HEPIA ), de la Direction du développement et de la coo-

pération ( DDC ) et des SIG développèrent dans le cadre de l’exposition une vidéo d’une

durée de 1h13 présentant le travail des étudiants en architecture de l’HEPIA lors du

projet semestriel de recherche–action « Abris d'urgence », ainsi que les interventions

de l'équipe pédagogique lors des Séminaires de Genève organisés par la Fondation

Braillard Architectes en 2016 et 2017. Face aux situations d'urgence qui touchent les

populations suite à des catastrophes naturelles ou des conflits, furent développés une

série de projets voués à l’organisation de lieux d'accueil dignes, économes en énergie et

en interaction avec les communautés concernées.

« ABRIS D'URGENCE »

• Ivan VUARAMBON et Philippe BONHÔTE.

Présentation du projet d'action-recherche, Séminaire de Genève 2016

• Ali ALAMI. « Atelier de crise: intervention en zone urbaine », 2017

• Romain SPAGNOLI. « Intervention zone urbaine informelle : système de récupération,

stockage et évacuation d'eau domestique », 2017

• Rachel LEITAO et Clarisse GEISSBÜHLER.

« Une place publique au cœur de Martissant », 2017

• Tedros YOSEF, Guillaume ROUX-FOUILLET et Nadia CARLEVARO.

Avancée du projet d'action–recherche, Séminaire de Genève, 2017

CONTEXTE DE L'EXPOSITION

Voir la vidéo « Abris d'urgence »

https://bit.ly/2G8wu71

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31RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

EXPOSITION AUX BERGES DE VESSY

© Pierre Vallier, 2018

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32 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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33RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

Le débat de Genève 2018Human Urgency and Human ValueUrgence humanitaire et valeur humaine

19 septembre 2018

Dans le cadre de l’exposition « Urgence Humanitaire », la Fondation Braillard Architectes et le Institute for the Value of Human Life ont coorganisé un débat vi-sant à approfondir quelques uns des enjeux majeurs qui caractérisent les besoins urgents de logement et de protection des populations en détresse.

Lieu : Berges de VessyPublic : N/AOrateurs : 8Financement : FBAMédias : enregistrement audio et brochure

Dessin issu de la brochure " La leçon de Calais " de l'ENSAPB–DSA Risques Majeurs 2014-2015.Enseignants : C. Hanappe et P. Chombart de Lauwe

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34 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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35RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

EXPOSITION AUX BERGES DE VESSY

LES CONCLUSIONS DE LA TABLE RONDE

Pour mieux comprendre les urgences humaines à l’égard de la valeur de l’individu, il a

fallu plonger dans les statistiques sur les réfugiés. Nous savons que quelque 65 millions

de personnes se déplacent de force dans le monde et que 70 % vivent dans un environ-

nement urbain. L'un des défis pour le UNHCR est de comprendre la complexité de ces

populations pour obtenir des solutions efficaces de protection. Parce que bien souvent,

l’organisme gouvernemental qui en est responsable n’a pas nécessairement les compé-

tences techniques et les qualifications nécessaires pour y faire face. Dans ce cadre, il

faut prendre conscience de la question des enfants qui représentent 60% des personnes

dans les camps. La technologie peut aider dans ces situations, mais il faut comprendre

comment mieux l’utiliser dans ces contextes extrêmes. D’autant plus que nos schémas

mentaux de compréhension de ces situations varient selon nos provenances et nos

cultures. Nous devons être conscients de la diversité de l'humanité et de la manière dont

nous pouvons prendre celle-ci en compte pour soulager la souffrance des réfugiés. Il

faut également comprendre les relations complexes entres les individus et les collectifs

qui sont créés dans des situations d’urgence.

MODÉRATEURS :

Panos MANTZIARAS, directeur Fondation Braillard Architectes ( FBA )

Robert SADLEIR, président du Institute for the Value of Human Life ( IVHL )

PARTICIPANTS :

Linda BESHARATY, director, ICMC-UNHCR Deployment Scheme

Ariane BRAILLARD, membre du Conseil de la FBA

Gerard DOOLIN, technology Lawyer,

formerly with Avanade and Truman Hoyle Lawyers

Isabelle DUCIMETIÈRE, membre du Conseil de la FBA

Steve MASLIN, architect BUD, Schumacher Institute, Bristol

Raffael MATTAR NERI, architect, Global Shelter Cluster, UNCHR

Lire la retranscription

https://bit.ly/2LOI6jg

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36 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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37RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

1er et 2 septembre 2018

Le Tour Braillard de GenèveLe téléphérique du Salève : pour un territoire en partage

Dans le cadre des Journées européennes du patri-moine 2018 consacrée à la thématique fédératrice « Sans frontières », la Fondation Braillard Architectes poursuivit sa collaboration fertile avec les instances cantonales pour porter à l’attention du public un joyau autant de la production de Maurice Braillard que du territoire transfrontalier du Grand Genève. À plusieurs égards, le téléphérique du Salève symbo-lise le dépassement des limites et des frontières :• il sert de trait d’union entre l’agglomération urbaine

franco-valdo-genevoise et le domaine naturel du Salève, pour le plus grand plaisir des citoyens,

• il s’enracine dans l’espace de notre quotidien, avec sa station basse et donne des ailes à nos sens avec sa station haute,

• last but not least, et grâce au premier Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) du Salève, il donne une forme concrète, belle et op-timiste à l’horizon collaboratif entre le Canton de Genève et la France voisine, au profit d’un territoire équilibré, écologique et démocratique.

L’un des plus beaux panoramas du monde est ain-si étroitement lié à un projet d’architecture proté-gé pour sa qualité, une vision d’urbanisme primée au niveau européen et un projet citoyen en plein déploiement.

Lieu : SalèvePublic : grand publicOrateurs : 1Financement : FBA, Canton de GenèveMédias : brochure

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38 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Un repère dans le territoire transfrontalier. De nuit, une balise lumineuse en lisière et en

contre-haut du bassin genevois. C’est ainsi que nous apparaît le téléphérique du Salève,

à nous habitants du Grand Genève.

Tel l’ADN, la dimension transfrontalière marque son histoire, son devenir, son avenir.

Au départ du projet du téléphérique, alors associé à un hôtel avec restaurant panora-

mique, se trouvent ainsi des capitaux et des savoir-faire tant français que suisses. Il est

l’œuvre d’un promoteur haut-savoyard ( Fournier ), d’un ingénieur en téléphérique pa-

risien ( Rebuffel ) mais aussi d’un ingénieur civil ( Riondel ) et d’un architecte urbaniste

visionnaire genevois ( Braillard ).

L’étrave de la station d’arrivée, résolument tournée vers la ville et le lac, vient ensuite si-

gnifier la nature transfrontalière du téléphérique pourtant situé sur sol français : étendre

le champ touristique de Genève à la montagne haut-savoyarde voisine et offrir à la

contemplation, en miroir, la ville et le lac, le bassin franco-valdo genevois et cela comme

un territoire unitaire.

Le téléphérique revient au centre de l’attention : en effet, il participe d'un projet d'agglo-

mération éco-responsable. Les objectifs du récent concours de projet portent ainsi non

seulement sur le renouvellement de l’équipement technique et de la station d’arrivée,

mais aussi sur la création de nouveaux espaces de restauration, de séminaire, d’accueil

ou encore à vocation pédagogique. C’est dire qu’un élément fort du patrimoine régio-

nal est mis en valeur, un lieu de passage mais aussi de rencontre et d’activité propre à

favoriser un sentiment d’appartenance, de citoyenneté partagée par-delà les frontières

nationales. Plus largement, un observatoire du Grand Genève, un lieu privilégié d’où

appréhender les mutations, à partir duquel penser le développement de nos territoires.

LE TÉLÉPHÉRIQUE :

UN PROJET TRANSFRONTALIER

Paul MARTIhistorien de l’architecture,

Fondation Braillard Architectes

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39RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

TOUR BRAILLARD DE GENÈVE

Inauguré en août 1932, le téléphérique du Salève fut salué comme une réalisation

d’avant-garde tant au plan technique qu’au niveau du génie civil et de l’architecture.

La station supérieure s’impose ainsi d’emblée par ses qualités plastiques et expressives,

par une modernité technologique et esthétique sans concession évoquant, dans le

contexte des Alpes, la puissance et l’audace caractéristiques d’ouvrages de génie civil

comme les ponts et les barrages. Dans le champ de l’histoire de la discipline, le projet

de Braillard rappelle les propositions visionnaires de constructivistes russes comme le

gratte-ciel horizontal de El Lissitzky ( 1924 ) ou le restaurant sur la falaise de Ladowski

( 1922 ). Ou encore l’expressivité et le dynamisme des façades des grands magasins de

Mendelsohn marqués par l’alternance de bandeaux incurvés, pleins et vitrés, sombres et

clairs. Mais le bâtiment ne se réduit pas à ces références avant-gardistes aussi glorieuses

soient-elles. C’est avec exactitude qu’il répond à la somme des contraintes imposées

par la configuration du site et de l’équipement technique dont il assure l’ancrage et le

retournement des câbles. La hauteur des piliers et leur position avancées sont ainsi dic-

tées par le franchissement par les cabines de l’arrête en contre-bas. Le parti constructif

du cadre structurel en béton armé résulte, pour sa part, de l’obligation de franchir une

zone géologique instable là où des haubans auraient du s’ancrer au sol.

Au final, le mérite de l’architecte est d’avoir créé un bâtiment avec une identité visuelle

marquée, avec une qualité de balise, en partant d’une structure constructive détermi-

née par les ingénieurs mécanique et civil. Mieux qu’une simple balise, le bâtiment est

aussi porteur de sens. Le corps en béton, laissé brut de décoffrage, met en exergue la

fonction statique de la station supérieure dans le dispositif du téléphérique : sommiers,

piliers profilés et volume de l’hôtel renforcent visuellement la puissance des ancrages,

ils signifient les forces qui s’exercent sur la construction et son rôle de stabilisateur. Par

contraste, les formes fluides épurées, les bandeaux incurvés pleins et vides évocateurs

des cabines, enfin, le porte-à-faux du béquet d’embarquement suggèrent le mouve-

ment, le voyage dans les airs que consent le téléphérique qui semble sublimer son es-

sence mécanique et s’affranchir des lois de la pesanteur.

Au terme d’une phase de consultations et d’études, le Groupement Local de Coopération

Transfrontalière ( GLCT ) lance, en 2017, un concours d’architecture pour la réhabilitation

des stations du téléphérique du Salève pour un montant avoisinant 6 millions d’Euros.

Au terme d’une phase de sélection sur dossier, trois équipes ont été invitées à concourir.

En réhabilitant les stations et leur site, le maître de l’ouvrage poursuit trois objectifs

complémentaires :

• rendre sa pureté au projet original et ainsi renforcer sa vocation de balise territoriale ;

• améliorer l’accueil des publics en étoffant la gamme des services proposés : restaura-

tion de types différents, espaces d’information et d’exposition, atelier pédagogique,

salle de séminaire ;

• valoriser le site en soignant l’insertion paysagère des bâtiments et en développant sa

fonction de belvédère.

Fort de ces objectifs, le concours vise le développement raisonné d’une infrastructure

de transport collectif : en créant un pôle d’attraction autour de la station d’arrivée, c’est

l’exploitation du téléphérique qui est pérennisée. Plus largement, c’est une impulsion

forte qui est donnée à l’aménagement durable du massif salévien, classé site Natura

2000. À une forme de développement touristique en phase avec les directives pay-

sagères. Ou encore, en favorisant des pratiques sociales partagées entre genevois et

haut-savoyards, elle contribue à l’émergence d’une citoyenneté commune par-delà la

frontière. Concrètement, les organisateurs prévoient, pour le bâtiment pont historique

de Braillard, une démarche qui associe le maintien du caractère inachevé devenu, au

fil du temps, constitutif de son identité, la restauration de l’état d’origine ( surfaces en

béton brut de décoffrage ) et la reconstruction à l’identique ou restitution d’éléments

disparus ( vitrage du rez, béquet d’embarquement, parapet au sommet du bâtiment ) ou

dessinés mais non-réalisés ( vitrages de la salle du haut ). Quant à la station de départ

et le bâtiment en équerre destiné à recevoir les espaces d’accueil, de séminaire et de

restauration, les options de restructuration ou de reconstruction restent ouvertes. Enfin,

la station du bas est à agrandir et les deux sites à réaménager.

PROJET D’ORIGINE :

UNE ŒUVRE INACHEVÉE

( 1930 - 1932 )

Maurice BRAILLARD

CONCOURS D'ARCHITECTURE

POUR LA RÉHABILITATION DU

TÉLÉPHÉRIQUE

( 2017 - 2018 )

Maurice Braillard, Téléphérique du Salève, chantier, 1931 ( Centre d'iconographie genevoise )

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40 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

PROJET LAURÉAT DE

DEVAUX & DEVAUX ARCHITECTES

( Paris )

PROJET DE AR-TER

ATELIER D'ARCHITECTURE-

TERRITOIRE

( Genève )

Le projet lauréat de l’agence parisienne Devaux & Devaux Architectes associe, dans le

bâtiment-pont historique, deux modes d’intervention qui relèvent de postures contras-

tées. D’une part, une restauration fine : retrait du bardage et de l’enduit pour retrou-

ver les surfaces brutes de décoffrage, restitution de serrureries de vitrages proches

du projet d’origine. D’autre part, un prolongement, sur l’arrière, du volume haut en

étrave. Autrement dit, l’achèvement selon des vues personnelles du projet Braillard res-

té inabouti. Le nouveau volume, défini pour sa part comme un terrassement ou socle

continu, se glisse au travers du volume historique, à l’image d’un bras coudé disposé

parallèlement aux courbes de niveaux.

La proposition ainsi décrite réalise – avec une certaine liberté et hauteur de vue – le triple

objectif du programme : conserver et mettre en valeur le bâtiment historique, améliorer

l’accueil et élargir les services offerts au public, s’insérer dans le paysage et dégager des

vues proches ou lointaines. Le bâtiment-socle met ainsi en valeur le volume historique

un peu comme le ferait un dispositif scénographique. Le projet répond ensuite à des

pratiques de la montagne et à des usages différenciés du paysage. Aux excursionnistes,

il offre des espaces d’accueil, d’information et de restauration en relation avec la ter-

rasse, l’esplanade et les sentiers piétonniers de la montagne. À la clientèle plus « select »

du restaurant bistronomique ou de la salle de séminaire, des espaces, en surplomb et à

l’écart des circulations, dédiés à l'appréciation esthétique du grand paysage.

Sur le plan formel, le projet vaut par la discrétion de son parti qui, à l’image d’un ter-

rassement, semble procéder du lieu. Les nouveaux volumes reprennent ainsi, sur un

mode mineur, des structures préexistantes : développement parallèlement aux courbes

de niveaux du volume parallélépipédique bas en correspondance avec le socle de l’es-

planade, disposition perpendiculaire du volume abritant les circulations verticales repro-

duisant l’implantation du bâtiment Braillard. Il frappe ensuite par sa cohésion, réalisée

par l’adoption d’un dispositif rigoureusement orthogonal et d’une grammaire formelle

déclinant le thème récurrent du bâtiment historique, à savoir le bandeau vitré rythmé de

potelets cerclés par des bandeaux pleins en béton brut de décoffrage.

Pour le bâtiment historique, le projet du bureau ar-ter à Genève prévoit une restauration

fine : retrait des bardages et des enduits pour retrouver le volume d’origine en béton brut

de décoffrage, pose de vitrages similaires à ceux envisagés par Braillard. À l’arrière, le

volume ancien est prolongé par un corps métallique nouveau abritant circulations hori-

zontales et verticales. Elles permettent d’accéder à la salle supérieure en étrave, au toit

terrasse et, par une passerelle, à l’un des sentiers piétonniers qui sillonnent la montagne

Dissocié et disposé à 90° de part et d’autre de la gare d’arrivée, le projet dispose deux

volumes orthogonaux chacun sur 2 niveaux. Le volume principal situé à l’Ouest assure,

au niveau inférieur, l’écoulement des flux de passagers face à la vue. Par ailleurs, il abrite,

hormis les espaces de service et la cuisine, la zone d’accueil, l’atelier pédagogique et le

restaurant moderne prolongé par une ample terrasse. Le niveau supérieur est dévolu au

restaurant bistronomique avec terrasse panoramique. Le volume secondaire placé à l’Est

abrite, au niveau inférieur, une galerie piétonne et des locaux techniques et, à l’étage, une

salle de séminaire.

Le projet ainsi décrit vaut par :

• la réponse précise et efficace aux contraintes d’usage ;

• le respect des postulats de lisibilité et réversibilité inscrits dans les chartes de conser-

vation du patrimoine ;

• le système maillé des circulations – coursives, escaliers, passerelles – qui offre une plu-

ralité de cheminements, de relations et de points de vue sur la montagne et le grand

paysage ;

• l’élégante sobriété du langage formel.

En définitive, il se distingue par une approche patrimoniale qui refuse toute liberté formelle.

Devaux & Devaux Architectes, Station d'arri-vée, insertion paysagère © DDA

Projet de ar-ter, Station d'arrivée, insertion paysagère © ar-ter / archigraphie

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41RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

TOUR BRAILLARD DE GENÈVE

À l’image des deux autres projets, l’agence Lacaton & Vassal propose, pour la station

supérieure, une restauration fine du bâtiment historique : retrait des bardages, enduits

et autres antennes, restitution des qualités aériennes du pont d’embarquement. À la

différence toutefois des équipes concurrentes dont la démarche procède pour l’essen-

tiel d’une réflexion sur l’insertion paysagère et la mise en valeur du bâtiment historique,

leur proposition ne cherche pas à minimiser l’impact visuel des constructions nouvelles.

Jointives au bâtiment pont et très visibles, elles portent sur deux volumes qui se che-

vauchent en partie. Le premier sur 2 niveaux s’étire horizontalement de part et d’autre

du bâtiment historique. Le second, défini comme une construction métallique légère

offrant 3 plateaux, est disposé perpendiculairement à la pente du terrain.

Le projet ainsi décrit procède par addition, juxtaposition ou encore assemblage. Les vo-

lumes complexes, le traitement architectural différencié ou encore la superposition des

plateaux et la démultiplication des terrasses mettent en exergue la diversité des usages

– accueil et information du public, espace d’exposition et à vocation pédagogique, res-

taurant moderne et bistronomique, belvédère sur le territoire.

La proposition ainsi décrite retient l’attention pour :

• la clarté du système de distribution et partant la fluidité des parcours ;

• l’autonomie, la qualité d’usage et la modularité des différents espaces de vie ;

• la liaison fluide entre la salle du rez-de-chaussée, sa terrasse et l’esplanade en

contrebas ;

• la présence, à tous les niveaux, de larges terrasses offrant de multiples points de vue

sur le paysage.

Dans le même temps, l’importance des volumes accolés au bâtiment historique, la mul-

tiplication des espaces et des terrasses, ou encore la diversité des langages architectu-

raux vont à fin contraire des attentes du maître de l’ouvrage. Emphase, surabondance

et prodigalité semblent ici participer d’une attitude de colonisation de la montagne qui

contredit sa recherche d’une forme de valorisation du massif salévien dans le respect

de l’existant.

PROJET DE LACATON & VASSAL

( Paris )

Projet de Lacaton & Vassal, insertion paysa-gère © Lacaton & Vassal

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42 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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43RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

La Fondation Braillard Architectes a contribué pour la première fois à l’organisation du colloque annuel de la Fondation Eranos, qui s’est déroulé comme chaque automne sur le Lago Maggiore, à Moscia, Ascona, du 4 au 8 septembre 2018. Dans le cadre idyllique de la Casa Eranos, où Olga Fröbe-Kapteyn accueillait le cercle autour de Karl Jung depuis les années 1920, a été posé le sujet de l'espace et du lieu dans notre époque critique et transitionnelle.

du 5 au 9 septembre 2018

Le Colloque EranosQue fait l’espace à la pensée ?

Lieu : Ascona, TessinPublic : public avisé, 150 pers.Orateurs : 5Financement : FBA, Fondation EranosMédias : actes, en cours

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44 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

PARTICIPANTS

Fabio MERLINI, président de la Fondation Eranos et Panos MANTZIARAS, directeur

de la Fondation Braillard Architectes ont animé la discussion avec :

• Valery AFANASSIEV ( Bierges )

• Paul BISHOP ( Université de Glasgow )

• Adriano FABRIS ( Université de Pise )

• Franco FERRARI ( Université de Salerne )

• Franco GIUDICE ( Université de Bergame )

• Vito MANCUSO ( Bologne )

• Yannis TSIOMIS † ( École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette )

• Étienne TURPIN ( College of Environmental Design, Berkeley )

• Amelia VALTOLINA ( Université de Bergame )

Les actes de ce colloque sont en cours de publication par la Fondation Eranos, avec le

concours de la Fondation Braillard Architectes.

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45RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

TRENTENAIRE DE LA FONDATION

Si au cours du XXe siècle la modernité a pris la forme d’un mouvement libérateur de

l’individu – le modernisme, projet inachevé s’il en est – le XXIe siècle reprend le flambeau

avec un programme autrement plus exigeant, celui de l’Anthropocène. Originellement,

ce néologisme fut utilisé pour signaler la récente période de la Terre marquée par l’ac-

tion inexorable et irréversible des humains sur celle-ci. Mais la force du terme est bien

son substrat critique : l’Anthropocène est lu comme une réaction à l’anthropocentrisme,

un rappel à l’ordre d’une humanité – ou plutôt d’une part de celle-ci – trop imbue d’elle-

même, trop sûre de son audace dépensière en faveur du progrès et en dépit de la

biosphère.

Or, cette construction idéologique semble aujourd’hui plus que fragile. Non seulement

les scientifiques et les intellectuels, mais aussi les politiques et le monde économique

lancent des appels urgents pour protéger l'environnement, forgent des politiques alter-

natives en termes de consommation, ouvrent des perspectives orientées vers une autre

pensée suivie d’une action décisive en faveur de ce que certains appellent « changement

de paradigme ». Or, ce changement ne pourra que s’inscrire dans l’espace de notre quo-

tidien : nos maisons, nos quartiers, nos villes et nos territoires, surtout ceux du monde

développé, devront endosser, inscrire, prescrire et donner sens à d’autres modes de vie.

Comment alors mettre au diapason la réflexion, la pensée et la créativité dans un monde

qui change avec de nouveaux espaces et de nouveaux modes de vie ? Quelle sera la

nouvelle adéquation entre Espace et Esprit, pour le XXIe siècle ? Voilà les questions qui

ont cadré l'édition 2018 de la Tagung Eranos.

Car, pendant longtemps, nos catégories culturelles étaient fondées sur un certain sens

de l’espace. Les « phonèmes » élémentaires ( haut, bas, devant, derrière, dedans, de-

hors, … ) signifiaient également des croyances religieuses, des tendances spirituelles,

des relations sociales. Nos vies, nos associations et nos institutions sont fondées sur

des hiérarchies dont l’essence symbolique est proprement spatiale, qu’elle soit verticale

ou horizontale, pyramidale ou rhizomatique. Cet ensemble noétique de repères nous a

aidé à traverser les millénaires jusqu’au point critique actuel, résumé par la « domina-

tion » de l’homme sur la Nature ( dominus > domus : maison ). Mais un tout autre para-

digme s’ouvre avec l’Anthropocène qui met en projet une refonte radicale de nos outils

culturels. Et pourtant, l’espace terrestre est toujours là, présent, inévitable, cadre éternel

– mais pas immuable – de nos actions tout en étant la source interminable de nos désirs.

Ce qui pourrait, et certainement devrait, changer, ce sont donc nos rapports à celui-ci, et

en cela nos rapports à la Terre, laquelle reste le référentiel le plus complet pour nos vies.

Que fait donc, que fera l’espace à l’esprit dans les décennies à venir ? À l’inverse, quelle

nouvelle lecture l’esprit peut-il offrir de l’espace, pour s’offrir de nouveaux horizons de

développement, et pour contourner intelligemment les impasses glorieusement fabri-

quées par une trop longue croyance à la supériorité de notre existence ?

Triés sur le volet, les invités ont abordé la pensée, la créativité et la réflexion comme

des ressources pour une relation non instrumentale au monde, pour traiter une série

de questions actuelles : Quelles sont les conditions spatiales, forcément liées au temps,

propices à la productivité de l'esprit ? Quelle est l'influence de l'espace public et pri-

vé, de l'espace aménagé et construit ( y compris « naturel » ) sur l'esprit et son épa-

nouissement ? Les espaces de vie – et la dimension temporelle qui les caractérise – tels

qu'ils s'organisent aujourd'hui, permettent-ils encore de nourrir une pensée à la hau-

teur de nos inquiétudes, de notre quête de sens, de notre condition actuelle à l'ère de

l'Anthropocène ?

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46 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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47RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

25 septembre 2018

La journée d’étude Bernardo SecchiVille moderne et ville contemporaine :face à la transitionLes 90 ans de la déclaration de la Sarraz

Le Laboratoire d’urbanisme Habitat Research Center de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ( EPFL ) et la Fondation Braillard Architectes, dans le cadre du Eco-Century Project®, ont co-organi-sé la quatrième Journée d’étude Bernardo Secchi, sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Cette journée a par ailleurs été inscrite dans le cur-sus doctoral des étudiants de l’ENAC, avec validation des acquis.

Lieu : Forum Rolex Center, EPFLPublic : étudiants, scientifiques, 200 pers.Orateurs : 25Financement : FBA, EPFLMédias : vidéos, publication en cours

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48 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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49RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

JOURNÉE BERNARDO SECCHI

À la suite des réflexions que l’on trouve dans la « Première leçon d’urbanisme »

autour du passage de l’architecture et de l’urbanisme modernes ( leur projet, es-

pace, forme et théorie ) à la stratification, la multiplicité et la complication de la

ville contemporaine, la quatrième Journée Bernardo Secchi fut consacrée à cette

mise en confrontation et aux nouveaux défis qui l’investissent. Ce fut aussi une

occasion pour réfléchir de manière critique sur les distances, les inadéquations,

les abus ou, au contraire, les trajectoires encore ouvertes et les continuités entre

la Ville Moderne et la Ville Contemporaine, au prisme des transitions écologique,

économique et sociale.

Tenant compte de ce moment fondateur pour les avant-gardes du XXe siècle, la

Journée d’étude se focalisa sur notre actualité transitionnelle marquée par « l’ab-

sence d’une vision claire et intégrale du futur urbain, conduisant à des choix in-

cohérents dans l’élaboration de nouveaux projets », comme le rappelait Bernardo

Secchi, il y a une décennie ; un contexte au sein duquel compatibilité écologique,

durabilité et résilience, obligent les architectes, urbanistes et acteurs à remettre en

cause les principes directeurs du projet contemporain. La Modernité, la Neuzeit,

résume en un seul mot le cadre temporel entre la Renaissance et nos jours, au sein

duquel les cultures occidentales ont développé un projet humaniste sans précé-

dent. Ce dernier fut souvent remis à zéro, pour la dernière fois dans les années

20 avec l’avènement du Modernisme. Ce mouvement artistique, culturel et social

a façonné sans aucun doute notre cadre de vie actuel. Nos standards, visions,

goûts et couleurs sont marqués par ce tournant historique, autant exalté que dé-

crié. Et si l’architecture et l’urbanisme se sont emparés de cette remise à zéro-là

pour concevoir un cadre matériel correspondant à une nouvelle vision de la so-

ciété, elles n’ont pas manqué l’occasion de se reconstruire en tant que disciplines

elles-mêmes. C’est bien cette reconstruction qui a été marquée par la création des

Congrès Internationaux d’Architecture Moderne ( CIAM ), dont fut célébré en 2018

le 90e anniversaire.

Le quasi-siècle qui nous sépare de ce moment si significatif pour la forme que

prirent les villes et les territoires rend urgent de le revisiter pour tout ce qu’il résume

en termes de dynamiques historiques et de parcours de vie, à la fois individuels et

collectifs, de visions et de critiques d’un monde en transition. Les quatre titres des

paragraphes qui ont structuré la Déclaration résument l’ambition de cette époque.

L’on peut imaginer leur formulation évoluer, au prisme du temps présent :

Tout en gardant leur force et leur signification, ces thématiques évoluent dans des

directions différentes pour structurer un débat nouveau sur le projet d’une ville–

territoire en voie de transition.

Dans les pages suivantes sont exposés en bref les contributions retenues.

Voir la vidéo de la journée

https://lc.cx/ALzn

I. ( Architecture et ) l’économie générale > Architecture entre économie et écologie

II. Urbanisme > Les conditions du projet urbain contemporain

III. L’architecture et opinion publique > Environnement construit et participation citoyenne

IV. L’architecture et ses rapports avec l’État > Architecture et globalisation

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50 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

L'URBANISME ENTRE THÉORIE ET CRITIQUE

Chiara CAVALIERI, tenure Track Professeur UCL Louvain

La Déclaration historique de La Sarraz (1928) a suscité de nombreuses déclarations

et revendications positives sur la pédagogie, l’exercice et la pratique de l’architecture.

Parmi celles-ci en figure une dont le mérite ressort 90 ans plus tard : « l’essence de l’ur-

banisation est d’un ordre fonctionnel… dont les objets essentiels sont : (a) la division du

sol, (b) l’organisation du trafic et (c) la législation ». Bien que l'on retrouve des éléments

de continuité dans ces intérêts exprimés par les auteurs de la Déclaration de la Sarraz,

la plus grande et apparente différence dérive peut-être des tendances environnemen-

tales très lointaines de l’Anthropocène. Le but de cette présentation fut alors de se

concentrer sur un problème qui n’était pas vraiment dans les esprits des auteurs de La

Sarraz. Ce problème, c’est le réchauffement climatique. Historiquement, l’éthique en-

vironnementale était basée sur un certain anthropocentrisme désinvolte – caractérisé

par l’historien de l’environnement Robert Kennedy comme une « théologie de la domi-

nance » – dans lequel la nature était considérée comme « appartenant de droit à l’huma-

nité ». Nos ambitions contemporaines découlent d’une distinction faite dans un amende-

ment de la Constitution suisse datant de 1992, déclarant que la raison de la Constitution

est « d’assurer la dignité des êtres vivants », ainsi que du plaidoyer fait à ce sujet par la

Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain

(CENH) dans leur rapport officiel de 2008 intitulé « dignité de la créature dans le règne

végétal : la question du respect des plantes au nom de leur valeur morale ». En mettant

l’accent sur le changement et la continuité dans le discours architectural, cette contri-

bution raconta d’un côté la Déclaration de la Sarraz (1928) du Congrès International

d’Architecture Moderne (CIAM) et la Charte d’Athènes (1944), puis d’un autre côté le

discours sur une architecture proto-écologique de John Ruskin dans Unto This Last

(1860) et de Frank Lloyd Wright dans The Living City (1959), aboutissant à des efforts

contemporains pour créer La Charte des Éléments au sein de la portée du Programme

des Nations unies pour les établissements humains UN-HABITAT III.

La Journée a eu lieu au sein du Rolex Center, sur le Campus universitaire de l’EPFL. Elle

fut introduite par Elena COGATO LANZA, présidente du conseil de la FBA et profes-

seure EPFL, et Vincent KAUFMANN, professeur de sociologie urbaine et d’analyse

de la mobilité et directeur du programme doctoral Architecture et Sciences de la Ville

( EDAR ), suivi par une introduction de Luca ORTELLI, professeur ordinaire à l'EPFL.

Eric MUMFORD, docteur en architecture, Princeton University, MArch, MIT, AB en his-

toire, Harvard University, présenta une keynote speech.

Durant la journée eut par ailleurs lieu la présentation en avant première du livre

Urbanisme de l'espoir : projeter des horizons d'attente ( Genève, Métispresses, 2018 ),

issu de la Journée Bernardo Secchi 2017. Cet ouvrage constitue la troisième publica-

tion de la Fondation Braillard Architectes dans le cadre du Eco-Century Project®.

IL N'Y A PAS D'AUTRES

RICHESSES QUE LA VIE :

L'ÉTHIQUE ARCHITECTURALE

ET ENVIRONNEMENTALE, DE LA

CHARTE D'ATHÈNES À LA CHARTE

DES ÉLÉMENTS

Matthew SKJONSBERGHabitat Executive Board

PREMIÈRE SESSION

Modératrice

5 years, before and after.Loess Plateau, China. © J. D. Liu

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51RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

JOURNÉE BERNARDO SECCHI

L’ « Urbanisme » regroupe les savoirs de l’aménagement des espaces habités par l’homme,

un corpus à la fois vernaculaire et savant organisé comme « discipline » de plus en plus

codifiée … mais une science ? Car on définit la « scientificité » d’une démarche par sa neu-

tralité ( employer des outils indépendants des convictions ou croyances des chercheurs ) et

son objectivité ( d’assurer l’obtention de résultats similaires en conditions similaires de rai-

sonnement et/ou d’expérience ). Est–ce que, sous cet angle doctrinal, l’Urbanisme comme

discipline est–il neutre et objectif ? Au vu de sa contamination idéologique et de son ins-

trumentalisation politique, les doutes s’imposent. Pourtant, la pression sociétale pour plus

de « scientificité » est de plus en plus forte pour répondre au mieux aux énormes enjeux

socio-économiques, techniques, financiers, écologiques, que la fabrication spatiale implique

au delà des enjeux « artistiques » et politiques explicitement associés. Car il s’agit non seule-

ment d’assurer le « cadre optimal » de la reproduction sociétale, de lutter contre les risques

naturels, technologiques et socio-économiques, mais aussi d’entretenir des échanges

fructueux avec tous les autres champs concernés par les « établissements humains » : les

sciences de la terre et du vivant, les neurocognitives, etc. Mais sur quoi s’appuyer pour

construire durablement ? Cette contribution appliqua à la « science » des établissements

humains la métaphore d’un monde « liquide » de Zygmunt Bauman, Bruno Latour et son

Actors–Network Theory ( Giddens, Urry, Thrift, Descola et consorts ) pour suggérer que

l’hydraulique, la science du fluide, dont la formalisation « scientifique » démarre au XVIIIe

siècle, devrait apporter ( au moins sous un angle analogique ) des choses essentielles au

jeune Urbanisme. Au bout d’un questionnement ( fastidieux ), l’intuition se révéla fertile : en

vraie science appliquée, l’hydraulique sacrifie toute rigueur doctrinale à la réelle opérabili-

té contextuelle. Pour ce faire, elle articule de manière paradoxale trois volets distincts : un

noyau savant très ambitieux ( mais inopérant ), un arsenal de « nombres », règles et astuces

comme cadre opérationnel et, enfin, le génie du concepteur censé trouver « la » bonne ré-

ponse à chaque contexte donné. Mais à mieux y regarder ( ce en quoi le détour hydraulique

a été bénéfique ), l’Urbanisme fonctionne, de fait, de la même manière complètement schi-

zophrénique en trois volets distincts : noyau savant ( idéologique ) / béquille des « nombres »

( urban planning ) / projet contextuel ( urban design ). Comment faire pour que ce fonction-

nement improbable devienne une science appliquée digne de ce nom ? Ceci est le sujet de

la recherche de l’orateur, commencée sous le tutorat de Bernardo Secchi.

De nombreux auteurs, parmi lesquels Bernardo Secchi ou Paola Viganò, considèrent la

dispersion – une condition de All City/All Land ( AC/AL ) – comme un nouveau type mé-

tropolitain. Mais à quel point la métropole AC/AL est-elle inclusive et démocratique ? La

recherche actuelle sur la ville démocratique se concentre principalement sur les métropoles

denses. Dans leur recherche pour Paris, studio_09 a créé une carte ( 50x50km ), basée

sur François & Ribardière, représentant la distribution des salaires dans le Grand Paris. La

carte indique clairement une distinction rigide entre un Ouest riche et un Nord-Est pauvre.

L’interprétation de la carte a abouti à Propriétés de Lucifer, indiquant l’infrastructure et les

grands espaces verts comme éléments de division entre groupes sociaux. La carte suggère

une métropole d’exclusion et de faible démocratie. Une carte similaire, réalisée pour une

aire de 50x50km dans les Flandres belges qui s’étend de Gand, au-delà de Bruges, jusqu’à

Courtrai, affiche une distribution de revenus plus vague. La concentration et la séparation

claire que l’on voit à Paris sont absentes. Plutôt, on peut voir un puzzle éblouissant de riches

et de pauvres. Ce puzzle fascinant soulève des questions sur le caractère démocratique de

AC/AL en tant que nouveau type métropolitain. À quel point la structure démocratique de

AC/AL est-elle rationnelle ? Quels sont les mécanismes opérateurs de la distribution de re-

venus ? Les conditions spatiales isotropes de AC/AL sont-elles reliées à une distribution plus

ou moins isotrope des revenus ? Quel est le rôle de l’ethnicité ou de la religion ? Comment

les choix politiques et économiques ont-ils influencé la structure démocratique de AC/AL ?

Quels sont les mécanismes d’exclusion ? Et le plus important, si on comprend la démocratie

comme une dispersion égale de revenus et un accès égalitaire aux ressources, est-ce que

AC/AL représente un modèle plus démocratique que la ville traditionnelle compacte ? Ces

questions nous aident à réfléchir sur les Propriétés de Lucifer chez AC/AL. Cet exposé creu-

sa ces questions sur la base d’une cartographie interprétative de AC/AL.

DE L'URBANISME COMME

SCIENCE APPLIQUÉE

Andrei FERARUarchitecte-urbaniste, Ph.D.

QUELLE VILLE DÉMOCRATIQUE ?

Maarten GHEYSENdoctorant, Faculty of Architecture, KU Leuven

Where do I get in 40 minutes.© surveyarchive.org

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52 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Durant les dernières décennies du XXe siècle s’est constitué en Europe – notamment

en Italie, en France et Espagne – un corps de doctrine autour de la notion de « projet

urbain » à la suite de la redécouverte des vertus de la ville historique et de la critique de

l’urbanisme des Ciam. Aujourd’hui, les crises économiques, sociales et écologiques, ac-

tuelles et futures, conduisent parfois à considérer que cette tradition du projet urbain

fondée dans les années quatre-vingt et nonante doit, à son tour, être dépassée au motif

qu’elle accorde au pouvoir du dessin ( de la « composition » ) un rôle excessif, dont l’es-

sentiel réside désormais dans la reconnaissance et la valorisation du « déjà là », que la

focale doit s’ouvrir sur les territoires délaissés et les grandes échelles, que l’orgware ou

les cycles écologiques sont plus importants que le réglage formel, que seules les actions

concrètes et ponctuelles sont opératoires, etc. Selon le chercheur, avant de déclarer

l’obsolescence de cette doctrine du projet urbain de la fin du XXe siècle, il convient d’en

revisiter quelques textes parmi ceux qui en ont jalonné la constitution, pour réinstaurer

un dialogue fertile avec l’héritage fonctionnaliste des CIAM. Une balise lointaine pourrait

être trouvée en 1966, peu de temps après la fin des CIAM, avec les deux versions du

texte de Vittorio Gregotti sur La forme du territoire. Puis, en suivant cet architecte ita-

lien, revoir certains articles de Casabella des années 1980, lorsque la rubrique urbanisme

était dirigée par Bernardo Secchi. Cette lignée italienne pourrait être mise en résonance

avec les textes de Manuel de Solà Morales en Espagne et ceux de Christian Devillers ou

Alexandre Chemetoff en France dans les années 1990.

LA VILLE MODERNE HORS BERCEAU EUROPÉEN

Roberto SEGA, collaborateur scientifique, Laboratoire d'urbanisme, EPFL

Le Tunjuelo est l’un des affluents les plus importants de la rivière Bogota, situé au sud de

la ville de Bogota ( Colombie ), territoire densément peuplé sur lequel différentes réalités

convergent. Actuellement, deux cinquièmes de la population de Bogota sont concentrés

dans le bassin versant du Tunjuelo, ce qui équivaut à quasiment trois millions d’individus.

Le bassin versant s’est urbanisé en moins de cent ans, en grande majorité par des colons

informels qui ont occupé des zones présentant des risques de glissements de terrain et

qui ont progressivement empiété sur les terrains inondables. La modernisation de Bogota

après 1930 a déplacé l’industrie en périphérie de la ville et a demandé un approvisionne-

ment constant de matériaux de construction. Depuis, l’extraction d’argile et de gravier

est concentrée sur le Tunjuelo, en raison de sa configuration géologique. Cela a radica-

lement changé le cours de la rivière et son écologie. De petites industries de tannerie et

d’autres activités ont également trouvé place près du Tunjuelo, à la limite entre la cam-

pagne et la ville. La rivière est l’un des principaux éléments de la structure écologique de

la ville. Cependant, le système de gestion des eaux usées est le plus vétuste de la ville.

La rivière reçoit les eaux usées de la plupart des zones résidentielles environnantes, la

pollution chimique des petites industries et des rejets polluants de la décharge de Doña

Juana. En plus de cela, les communautés installées dans le bassin versant souffrent d’un

manque d’accessibilité aux espaces publics, alors que la zone définie comme corridor

écologique est une étroite bande résultant des processus d’urbanisation formelle et infor-

melle. Jusqu’à récemment, l’aménagement de la ville de Bogota était dissocié de la planifi-

cation des bassins versants. L’activité minière, les activités industrielles, les décharges, les

colonies informelles, les zones d’expansion, les implantations agricoles et les réserves na-

turelles coexistent de manière conflictuelle. Cette conférence présenta une investigation

cartographique de ce territoire contrasté et souligna également les potentialités du pay-

sage. Elle analysa aussi, de façon critique, les projets existants d’amélioration informelle

et d’infrastructure de mobilité, pour illustrer les principes du design urbain contemporain

dans le contexte d’un développement rapide.

LE CÔTÉ ARRIÈRE DE LA VILLE.

MARGINALITÉ ET PAYSAGES

DE DÉCHETS DANS LE BASSIN

VERSANT DU TUNJUELO

Claudia Lucia Rojasingénieure, docteure

LES CONDITIONS

N'ONT PAS CHANGÉ.

L'HÉRITAGE DE L'APRÈS CIAM

Eric Alonzoarchitecte, docteur en architecture, Observatoire de la condition subur-

baine, UMR AUSser 3329, École d'ar-chitecture de la ville & des territoires,

Paris-Est.

DEUXIÈME SESSION

Modérateur

Couverture de Edilizia Moderna,n°87-88 " La forme du territoire ", mars 1966.

Landscape disturbances.The Tunjuelo river flows to the Bogota river.

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53RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

JOURNÉE BERNARDO SECCHI

LA PERSPECTIVE CHINOISE :

POSSIBILITÉS DE REPENSER

LA PRATIQUE ET LA THÉORIE

URBAINES

Filippo FIANDANESE

Silvia LANTERIdoctorants, Politecnico di Torino

En Chine, les transformations urbaines produisent d’importants changements dans la

structure et l’image de la ville, à une vitesse sans précédent. Cette réalité défait évi-

demment la dichotomie proposée par Bernardo Secchi dans Ville Moderne et Ville

Contemporaine : elle semble être faite à partir des deux simultanément, non seulement

en raison de l’impossibilité de définir un avant et un après, mais aussi en raison de leur

coexistence dans des phénomènes complètement différents, tels que le nouvel urba-

nisme et la restauration de quartiers historiques/industriels. Néanmoins, à la différence

de l’Europe au XXe siècle – à savoir au moment de la Déclaration de La Sarraz – les

transformations profondes ne sont pas concomitantes à un débat interne ouvert et

critique impliquant les architectes et les urbanistes. Alors que Bernardo Secchi sou-

ligne l’importance pour la planification urbaine de se concentrer sur une vision à long

terme construisant lentement la ville du/pour le futur, cette réalité semble proposer un

raccourcissement des horizons temporels, où la machine de la croissance – le lien entre

l’état, le parti et le marché – n’est pas questionnée en profondeur : ni sa condition, ni

ses aboutissements physiques. Le résultat est un boom urbain d’expérimentations arti-

culées, plutôt qu’une application de modèles et de pratiques existants et adaptés à la

condition chinoise particulière de la coopération du marché et ayant pour but d’achever

la croissance urbaine et économique. Cette contribution posa la question de savoir si

cette réalité, caractérisée par une transition dramatique et rapide, est capable ou pas

– et pour quelles raisons – de faire pression en faveur d’une refondation disciplinaire de

la pratique urbaine et du discours théorique : ce moment unique réintroduit d’énormes

possibilités pour perpétuer le débat concernant l’évolution du rôle de l’architecte pla-

nificateur, non seulement en Chine, mais aussi dans notre réalité, traduisant des valeurs

sociales, politiques et économiques hétérogènes dans la production de l’espace.

Cette proposition fit suite à l’exposition « Chandigarh 50 ans après Le Corbusier : le

devenir indien d’une ville moderne » ( Cité de l’architecture et du Patrimoine, Paris, 2015-

2016 ), laquelle interrogea le devenir de Chandigarh, ville nouvelle d’Inde emblématique

de l’urbanisme moderne, conçue au début des années 1950, 22 ans après la déclaration

de La Sarraz. L’époque de construction de Chandigarh vit l’intégration de notions nou-

velles – habitat, unité de voisinage, la culture locale ou encore environnement – dans la

théorie de la Ville Moderne codifiée au 4e CIAM, en 1933. Chandigarh est-elle l’une des

premières manifestations de ce renouvellement théorique, de même que la démonstra-

tion de la capacité de ses concepteurs d’inscrire ce renouvellement dans le contexte

particulier d’un pays en voie de développement, riche d’une culture, de pratiques et de

modes de vie particuliers ? Cette communication tenta de montrer que les concepteurs

de Chandigarh évoluèrent dans un contexte qui les obligea à remettre en cause les prin-

cipes directeurs de l’urbanisme moderne établis en 1933, pour expérimenter des idées

constituant aujourd’hui les bases mêmes de la construction de la ville contemporaine :

l’économie de la construction, la comptabilité écologique, l’échelle humaine des milieux

habités, la durabilité, la maîtrise des mobilités, la qualité environnementale, l’adapta-

tion climatique, etc. Le projet et la réalisation de Chandigarh incarnent-ils en quelque

sorte le passage de la ville moderne à la ville contemporaine ? Les deux contributeurs

en firent l’hypothèse, non pas pour reconnaître en ses concepteurs des héros ayant su

prévoir un avenir devenu aujourd’hui le temps présent, mais pour prendre la mesure de

la continuité entre la pensée urbaine moderne et la pensée urbaine contemporaine dans

une ville où ce passage s’opère au sein même de son corps. Car Chandigarh fut conçue

comme un espace à la facture moderne, comme une ville contrôlée, planifiée, limitée et

joliment entourée d’une couronne verte de protection. Mais les conditions économiques

contemporaines la muèrent en une métropole de plus d'un million et demi d’habitants

aux frontières indéfinies, en croissance perpétuelle, dont les tissus habités s’imbriquent

dans une phénoménale et riche complexité.

CHANDIGARH :

DE LA VILLE MODERNE

À LA VILLE CONTEMPORAINE

Enrico CHAPELprofesseur, École d'architecture de Toulouse, Laboratoire LRA

Thierry MANDOULmaître de conférences, École d'architecture, Paris-Malaquais

Double happiness © Ramoprimo

Vue du secteur 66 à Mohali, au sud de Chandigarh UT.

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54 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

TRACER LES CONTOURS

DE LA TRANSFORMATION

MODERNE DE BRUXELLES :

UN ENJEU DE PROJET POUR

UNE MÉTROPOLE HORIZONTALE

Géry LELOUTREdoctorant, centre de recherche LoUIsE,

Faculté d'architecture de l'Université Libre de Bruxelles/Université IUAV

LA VILLE MODERNE EUROPÉENE EN TRANSITION

Martina BARCELLONI, collaboratrice scientifique, Habitat Research Center, EPFL

Bruxelles connaît dans la période d’après-guerre une transformation majeure de sa fa-

brique urbaine – liée à la fois à une vaste entreprise de modernisation et un contexte

d’extension territoriale de l’habitat – vécue comme un traumatisme par ses habitants

et toujours considérée aujourd’hui comme un processus erratique et destructif, connu

internationalement depuis 1968 sous le vocable de « bruxellisation ». Le mouvement

post-moderne de retour à la ville conjugué à l’émancipation du fait politique régional

bruxellois ont durablement ostracisé cette transformation. L’intervention visa à présen-

ter le travail doctoral de description de la transformation moderne de Bruxelles, plaçant

cette recherche dans la lignée épistémologique de la description telle que définie entre-

autres par Bernardo Secchi, en rassemblant des séries de projets et opérations autour

de figures descriptives cohérentes. Ces figures procèdent tout autant d’une lecture

contemporaine de la ville que d’un travail d’histoire de l’urbanisation. Elles permettent

de jauger la portée de la pensée moderne dans le contexte particulier de la Belgique,

ainsi que celle des pratiques de gestion de la forme urbaine dans un pays qui semblait

jusqu’ici dépourvu d’une réelle politique d’aménagement du territoire. Plus largement,

ces figurent inscrivent la transformation moderne de Bruxelles dans une redéfinition

de la position territoriale de la capitale belge. L’analyse des figures permit d’éclairer

l’articulation complexe des actions entre les niveaux de pouvoirs, et plus particulière-

ment, entre les communes elles-mêmes qui forment l’agglomération capitale, fondée

sur des alliances objectives et opportunistes autour de visions partagées sur le futur de

la ville. L’exposé produisit un fond historique et institutionnel au concept de Métropole

Horizontale énoncé pour le développement futur de Bruxelles en 2011 par l’équipe de

projet menée par Bernardo Secchi et Paola Viganò, tout en intégrant la transformation

moderne dans une tradition d’aménagement et dans le travail contemporain d’appré-

hension du futur.

Située entre 1928 et 2018, 1973 marque la fin du système des taux de changes fixes et

le début de la guerre de Kippour, évènements économique et géopolitique qui, suite au

premier pic de pétrole aux États-Unis et de la publication de Halte à la croissance du Club

de Rome, annoncèrent une nouvelle ère pour la conscience environnementale. 1973 est

un pivot temporel propice pour saisir les termes de la transition entre la Ville Moderne

et la Ville Contemporaine. La recherche menée par les laboratoires PAVE et GRECCAU à

l’ensapBx aborde précisément ce tournant historique en étudiant le destin de quartiers

de logement conçus dans l’agglomération bordelaise en ce début des années 1970. Deux

opérations emblématiques – Mériadeck et les Aubiers – témoignent de la mise en œuvre

partielle de certains principes de la Charte d’Athènes, fruit majeur du groupe formé à

La Sarraz, et d’autres élaborés par les dissidents des CIAM qui deviendront la Team X.

Inconscients des pressions économiques et démographiques qui allaient interroger l’adé-

quation de leur projet spatial avec leur époque, ces ensembles sont aujourd’hui rattrapés

par le paradigme de la ville durable : littéralement, avec de nouvelles infrastructures et

constructions « durables » les cernant ; métaphoriquement, avec des injonctions de per-

formance pénétrant jusque dans leurs peaux. La communication présenta les résultats

d’une méthode pluridisciplinaire associant entretiens multi-acteurs ( bailleurs, habitants,

services de la ville ), évaluation du confort environnemental et analyse des qualités archi-

tecturales et urbaines. Elle croisa les idées incarnées par ces deux ensembles modernes

à leur conception avec les enjeux de la ville durable telle qu’envisagée dans la métropole

bordelaise, à travers le regard des usagers. Enfin, la démarche de recherche éclaira des

transitions à l’œuvre dans la production urbaine, par laquelle les conditions du projet évo-

luent de généralités sur l’opinion publique vers la présence active des citadins pour penser

le destin de leur ville.

L'ARCHITECTURE MODERNE

RATTRAPÉE PAR LA MARCHE DU

DURABLE : MÉRIADECK ET LES

AUBIERS, LA VIE ET SURVIE DE

DEUX QUARTIERS MODERNISTES

À BORDEAUX

J. Kent FITZSIMONSdocteur en architecture, maître de

conférences, Laboratoire de recherche PAVE, École d'architecture et de pay-

sage de Bordeaux

Fanny GERBEAUDdocteure en sociologie, Laboratoire de

recherche PAVE, École d'architecture et de paysage de Bordeaux

TROISIÈME SESSION

Modératrice

Figure opérationnelle : les paysages intercom-munaux © G. Leloutre

Mériadeck redevelopmentneighbourhood, Bordeaux, France.

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55RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

JOURNÉE BERNARDO SECCHI

LA RÉSILIENCE DES GRANDS

ENSEMBLES BULGARES FACE À

LA DISLOCATION DES PAYSAGES

POSTCOMMUNISTES : LES ENJEUX

DE LA RÉNOVATION URBAINE

Florian FAURISSONdoctorant en architecture, Laboratoire de recherche en architecture de Toulouse

Cette communication prend place dans le cadre d’une recherche doctorale sur les trans-

formations contemporaines des grands ensembles bulgares. Elle s’inscrit dans les dé-

bats contemporains sur la participation citoyenne dans les programmes de rénovation

urbaine européens. Elle vise à comprendre les processus de résilience à l’œuvre dans

ces territoires modernes à l’heure où la Bulgarie fait face à un phénomène de décrois-

sance urbaine et démographique sans précédant dans son histoire ( désindustrialisation,

ghettoïsation des Roms, gentrification des centres touristiques, abandon des grands

ensembles, … ). Depuis 1989, le retrait des pouvoirs publics dans l’entretien des grands

ensembles, souvent incomplets à la livraison, disloque ces territoires : manque d’équi-

pements, bâtiments délabrés, absence d’entretien des infrastructures, promotion im-

mobilière sauvage due au droit des sols inégalement appliqué, etc. De plus, le tabou qui

entoure la période communiste empêche tout développement d’une image partagée

de ces territoires, qui disparaissent progressivement au profit de projets urbains cen-

trés sur les secteurs touristiques. Pourtant, la Bulgarie est un pays composé à 90 % de

propriétaires et accueille la moitié de sa population dans des appartements construits

durant la période communiste. La pleine propriété des appartements conduisit à une

situation de laisser-faire où les habitants ont pris l’initiative de développer des straté-

gies d’occupation des espaces publics pour améliorer leur cadre de vie. Ces initiatives

témoignent d’une société résiliente, capable de s’adapter à une forme d’accélération

sociale. Face à ce double processus de résilience et de dislocation, comment dévelop-

per des programmes de rénovation urbaine en Bulgarie ? Au prisme de cette question, la

présentation s’intéressa tout d’abord aux conditions du projet urbain dans un contexte

postcommuniste avant de se focaliser sur trois types de projets émergents en Bulgarie :

la révision du Masterplan de Sofia, le programme Plovdiv 2019, capitale européenne de

la culture et enfin la réhabilitation du grand ensemble de Troshevo à Varna.

En 1928, la déclaration de la Sarraz marque un tournant dans l’histoire de l’architec-

ture et de l’urbanisme en annonçant la création des Congrès Internationaux d’Architec-

ture Moderne. La réunion d’un groupe d’architectes et d’urbanistes – dans l’objectif de

proposer de nouveaux principes pour l’établissement de la Ville moderne – résulte de

changements de modes de production, de déplacements et de vie dans un tissu urbain

inchangé. À cette époque, les enjeux de ces nouveaux principes directeurs sont ceux

de la salubrité ou de l’hygiénisme, de l’équité sociale et de l’établissement de nouvelles

conventions pour les disciplines de l’architecture et de l’urbanisme. En découlent une

nouvelle école de pensée, de nouveaux codes pour les disciplines ainsi que la réalisation

de certains projets. Aujourd’hui, les enjeux des transitions écologique, sociale et écono-

mique requièrent notre plus grande attention afin de déterminer les nouveaux principes

directeurs du projet contemporain : durable et résilient. Afin d’établir la dimension pro-

jectuelle de ces enjeux, il semble pertinent de s’intéresser au précédent que représente

cette première période de transition, marquée par les travaux des CIAM.

Avec ces préalables, la chercheuse présenta le cas de la ville nouvelle britannique Milton

Keynes, programmée en 1967, dont le masterplan fait référence à de grands modèles

urbains du XXe siècle : les garden cities et la ville moderne « qui apparaît encore au-

jourd’hui comme le modèle achevé de « l’urbanisme de secteurs ». La construction de

toutes pièces de la ville nouvelle fut l’occasion de plusieurs expérimentations, dont cer-

taines, dès 1979, s’intéressent à l’efficacité énergétique des constructions et firent de Mil-

ton Keynes un laboratoire urbain. Développée dans un contexte de prise de conscience

des limites de nos ressources naturelles, aujourd’hui « ville en transition » et une des rares

villes nouvelles à rester attractive sur les plans économique et démographique, Milton

Keynes s’avère un terrain riche permettant d’esquisser une mise en confrontation entre

ville moderne et ville contemporaine, au regard des transitions écologique, sociale et

économique.

LES MODÈLES URBAINS

FAVORABLES À

L'EXPÉRIMENTATION

ARCHITECTURALE : LA VILLE

NOUVELLE DE MILTON KEYNES

Malaury FORGETdoctorante, Laboratoire Cultures Constructives, unité de recherche LabEx AE&CC, École d'architecture de Grenoble

La situation des villes postcommunistes.

Schematic map of the Energy Park Project © M. Forget

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56 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

SIEDLUNG :

STANDARDISATION

ET INVENTION

ARCHITECTURALE

Alessandro POROTTOcollaborateur scientifique/post-doc,

Laboratoire de construction et conser-vation, EPFL

Entre la première version du programme et la déclaration finale du Congrès interna-

tional d’architecture moderne de 1928, il y a une différence essentielle. Dans le premier

cas, l'un des points du débat concerne la « standardisation ». Pendant les journées de

travaux à La Sarraz, l’architecte Ernst May donna une conférence à propos de cette

thématique, en exposant les réalisations de Francfort. L’absence de la standardisation

dans la déclaration finale, rédigée en juin, peut être mise en relation avec l’article d’Ernst

May publié dans Das neue Frankfurt ( dans le numéro de juillet-août de la même année ).

Le texte expose certains points similaires à ceux débattus à l’occasion du Congrès, no-

tamment la standardisation, à l’aide des Siedlungen construites par le programme de

logements francfortois. Cette contribution proposa de partir de ces différences et coïn-

cidences pour observer de manière critique une sélection d’exemples significatifs de

Francfort, qui eurent un impact fort tant au niveau urbain qu’architectural. Aujourd’hui,

les Siedlungen constituent des composantes de la structure de la ville contemporaine.

Elles sont, dans leur ensemble et dans leurs particularités, des parties urbaines qui se

sont adaptées aux changements des dynamiques urbaines et de la société. Leur pré-

sence permet d’aborder deux thèmes de la déclaration du Congrès qui sont particulière-

ment actuels encore aujourd’hui : la densité bâtie et la dimension collective du logement.

Grâce aux re-dessins inédits réalisés sur la base de documents d’archive, cette contri-

bution visa à montrer les nombreuses solutions adoptées à travers la relation entre les

surfaces bâtis, les surfaces des espaces verts et celles de circulation. En effet, cette

analyse comparative des Siedlungen eut également pour objectif de vérifier un aspect

fondamental contenu dans le programme provisoire : « la standardisation ne doit pas

limiter l’invention architecturale ».

« En Belgique, l’étude des villes n’a plus guère de signification du point de vue urba-

nistique : elle doit être remplacée par celle des diverses régions économiques » ( Victor

Bourgeois ).

« L’économie n’a pas pour tâche de donner du travail, de créer de l’emploi. Sa mission est

de mettre en œuvre, aussi efficacement que possible, les facteurs de production, c’est-

à-dire de créer le maximum de richesses avec le moins possible de ressources naturelles,

de capital et de travail. Le monde industrialisé s’acquitte de mieux en mieux de cette

tâche » ( André Gorz ).

En 1946, l’architecte belge Victor Bourgeois a publié la brochure Charleroi, terre d’ur-

banisme, une synthèse de recherche qu’il avait effectuée sur l’urbanisation de Charleroi

depuis le début des années 1930 dans le contexte des conférences du CIAM. Cette re-

cherche était une tentative d’optimiser le développement urbain de la région de Charle-

roi – sa ville natale et région centrale de l’industrie belge– en accord avec la logique

rationnelle du mouvement moderne. Le rapport de Bourgeois a été publié à un moment

de prospérité économique pour les industries de l’acier et du charbon, qui disparaîtra

rapidement à partir des années 1950, au moment où une liste interminable de projets

de reconversion industrielle – qui sont toujours en cours aujourd’hui – fut montée pour

protéger le bien-être et le travail dans cette région. Le conférencier prit le travail de

Bourgeois sur la région de Charleroi et son engagement au CIAM comme point de dé-

part pour questionner le rôle du travail ( au sens traditionnel de l’emploi à temps-plein )

et de l’industrie ( en tant qu’infrastructure nécessaire pour organiser le travail ) comme

outils pour organiser et dessiner l’urbanisation du territoire aujourd’hui.

APRÈS CHARLEROI,

TERRE D'URBANISME :

COMMENT BÂTIR

LA CIVILISATION URBAINE

DU TEMPS LIBÉRÉ ?

David PELEMANpost-doctoral researcher, Ghent

University, departement of architecture and urban planning

Numéro 7-8 de Das neue Frankfurt, 1928

Jean Brusselmans, 1952

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57RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

JOURNÉE BERNARDO SECCHI

KEYNOTE SPEECH

Marcel SMETS, architecte, KU Leuven

Table ronde avec Jacques GUBLER, historien de l’architecture, Panos MANTZIARAS,

directuer de la FBA, Luca ORTELLI, professeur EPFL et Paola VIGANÒ, directrice du

laboratoire d’urbanisme EPFL.

Marcel Smets © FBA

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58 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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59RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

La Consultation du Grand Genève

Le 26 juin 2018 fut officiellement lancé l’appel à dos-siers pour la Consultation urbano-architecturale et paysagère intitulée « Visions prospectives pour le Grand Genève. Habiter la ville-paysage du 21e siècle ». La consultation a été organisée à l’initiative de la Fondation Braillard Architectes dans le cadre de son programme pluriannuel de recherche et culture The Eco-Century Project®, avec un consortium de parte-naires1 composé du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), de l'Office fédéral du développement territorial ( ARE ), du Canton de Genève, du Pôle métropolitain du Genevois fran-çais, des Services Industriels Genevois (SIG), de la Fédération des Architectes Suisses (FAS), de la Fédération des Architectes et Ingénieurs (FAI)

de Genève, de la Fédération Suisse des Urbanistes (FSU), de Patrimoine Suisse Genève et du Conseil d’architecture, Urbanisme et Environnement de Haute-Savoie (CAUE 74).Le 31 octobre, les sept équipes retenues parmi les quarante-quatre candidats ont été annoncées par le comité de pilotage. Celui-ci s'est par la suite agran-di avec l'arrivée de nouveaux partenaires de la consultation.

31 octobre 2018

Visions prospectives pour le Grand Genève.Habiter la ville-paysage du 21e siècleAppel à projets

Lieu : Genève, InternationalPublic : experts, 400 pers.Orateurs : N/AFinancement : FBA et partenairesMédias : projets en cours

© Daniel Risse, 2018

1 Partenaires de la consultation à la date du 26 juin 2018.

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60 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Son objectif : réunir des éléments de connaissance et des propositions stratégiques

d’aménagement, conduisant à l’élaboration de scénarios d’évolution par le projet pour

l’agglomération franco-valdo-genevoise à l’horizon 2050. Internationale et interdiscipli-

naire, la Consultation affiche la nécessité d’obtenir, à l’issue d’une période de douze

mois, un ensemble cohérent de productions à la fois théoriques et pratiques, autant

conceptuelles qu’opérationnelles. Son caractère s’appuie sur les trois piliers du dévelop-

pement durable ( l’environnement, le social et l’économie ), au travers de trois questions

principales :

a. Quels principes d’aménagement favorisent la biodiversité, améliorent la qualité des

écosystèmes et préservent les espaces naturels et agricoles ?

b. Quels concepts pour une ville limitant ses impacts sur le dérèglement climatique, tout

en étant résiliente à celui-ci et à ses conséquences socio-économiques ?

c. Comment concrétiser des outils territoriaux menant à une évolution économique et

sociale stable et équitable ?

Cet appel fut adressé à des équipes pluridisciplinaires souhaitant élaborer sur le rôle

des territoires urbanisés à l’égard de la transition écologique, notamment par la prise en

considération des défis environnementaux, sans pour autant négliger les volets sociaux

et économiques du développement durable – notamment dans le cas du Grand Genève.

Ainsi, les équipes candidates purent choisir un ou plusieurs axes de questionnement

pour leur stratégie projectuelle, de manière à respecter les objectifs et la problématique

énoncés dans ce cahier des charges, sur trois échelles en parallèle : celle du territoire,

celle de la ville ou du quartier et celle du bâtiment et de l’architecture.

La Consultation urbano-architecturale et paysagère pour le Grand Genève vise à donner

un nouvel élan au projet de ville écologique du XXIe siècle. Si celle-ci reste la clé pour le

tant souhaité « changement de paradigme », les disciplines de la transformation de l’es-

pace – pour autant qu’elles influencent sa forme et son fonctionnement – ne pourront

l’esquisser que grâce à des outils, méthodes et dispositifs renouvelés par un intense

travail interdisciplinaire. Il est à noter que, dû à son caractère prospectif, la consultation

pour le Grand Genève n’a pas vocation à articuler des alternatives concrètes aux projets

d’agglomération actuellement en vigueur.

Le Grand Genève est la dénomination officielle d’un territoire transfrontalier de plus de

2’000 km2, réparti sur 212 Communes suisses et françaises. Abritant 1 million d’habi-

tants et 511’900 emplois en 2014, il comprend le Canton de Genève, le District de Nyon

situé dans le Canton de Vaud et le Pôle métropolitain du Genevois français ( voir carte

ci-joint ). Cette entité est actuellement régie par le Groupement local de coopération

transfrontalière ( GLCT ) du Grand Genève, composé de 24 membres représentant l’en-

semble des territoires impliqués, pour en assurer la gouvernance et gérer les dossiers

transfrontaliers sur trois domaines : la mobilité, l’aménagement et l’environnement.

L’agglomération est une véritable ville-paysage dont le centre névralgique, la Ville de

Genève, affiche un excellent classement mondial en termes de qualité de vie. Avec son

aura historique parée de sa force économique et renforcée par son statut unique de

ville abritant un nombre considérable d’institutions et de populations internationales,

Genève et ses homologues du GLCT poursuivent un agenda clairement apparenté à la

problématique écologique : maîtriser le développement, renforcer le caractère métropo-

litain, densifier les cœurs de vie et les centres régionaux, favoriser l’attractivité de part

et d’autre de la frontière.

La coopération transfrontalière ne date pourtant pas d’hier. Suite à un accord fran-

co-suisse conclu en 1973, une commission fut créée pour gérer les « problèmes de

voisinage » entre le Canton de Genève et les Départements limitrophes de l’Ain et de

la Haute-Savoie et dotée d’un organe exécutif, le Comité régional franco-genevois

( CRFG ). Dès lors, les démarches collaboratives se sont multipliées entre le Canton de

Genève, le District de Nyon et la France voisine, autour des enjeux transfrontaliers que

pose leur territoire commun en termes de mobilité, d’emplois et de logement, mais

également en termes d’environnement, de paysage et de culture commune. Parmi ces

PROGRAMME ET OBJECTIFS

CONTEXTE DE LA CONSULTATION

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61RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

démarches, il convient de se référer au « Livre blanc » franco-genevois de l’aménage-

ment du territoire, publié en 1993, premier document à dresser un inventaire des défis

que la région devait alors relever et à proposer des solutions concrètes. Quatre ans plus

tard, les collectivités participantes signèrent la charte du CRFG, définissant ainsi l’agglo-

mération franco-valdo-genevoise comme périmètre concret de planification. Suite à ces

démarches embryonnaires, le tournant des années 2000 voit naître la politique suisse

des agglomérations, appellant un véritable projet transfrontalier. La première version de

ce projet parut en 2007, avec des révisions régulières tous les quatre ans. L’actuel Projet

d’agglomération de troisième génération ( PA3 ) est en vigueur depuis 2016.

Adoptée en 2001, la politique des agglomérations offre un autre plan de résolution des

problèmes engendrés par l’urbanisation, par delà les frontières administratives commu-

nales, cantonales et nationales. Aussi, la Confédération helvétique soutient financière-

ment sous la forme d’un appel à projets les collectivités qui coopèrent pour gérer leur

urbanisation et leur réseau de transports. Elle reconnaît ainsi le statut « moteur » des

villes au sein de leur territoire.

Au-delà de la politique des agglomérations, le pouvoir fédéral a historiquement une

influence toute relative sur l’aménagement au niveau cantonal. La première loi fédérale

sur l’aménagement du territoire ( LAT ) voit le jour en 1979, en tant que loi-cadre édic-

tant des grands principes d’aménagement que les Cantons sont chargés de traduire

dans leur appareil législatif et réglementaire. Du fait d’une montée en puissance des

préoccupations écologiques qui pointent du doigt l’urbanisation comme dommageable

à l’environnement et au paysage, la LAT fut révisée en 2013. Cette révision prône l’utilisa-

tion mesurée du sol et la conservation des zones agricoles en privilégiant l’urbanisation

dans les zones déjà bâties et bien desservies par les transports publics ( LAT, art.1, voir

annexe ).

Le système fédéraliste helvétique prévoit la répartition des compétences entre les col-

lectivités territoriales fondée sur le principe de subsidiarité. Ce principe suppose la sou-

veraineté au niveau le plus bas possible et l’intervention du niveau supérieur uniquement

en cas de nécessité. Ainsi, alors que la Confédération a pour rôle de fixer les condi-

tions-cadres, l’aménagement du territoire reste en majeure partie la prérogative des

Communes ou, dans le cas genevois, du Canton.

En ce qui concerne la partie française de l’agglomération, chaque échelon territorial est

règlementé par des lois et dispositifs précis. Au niveau national, les lois sur l’aménage-

ment du territoire favorisent un urbanisme durable : loi pour l’accès au logement et un

urbanisme rénové ( ALUR ) ; loi sur l’engagement national pour l’environnement ( ENE ) ;

loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la république ( Loi NOTRE ), etc.

Les inter-communalités françaises sont compétentes pour l’élaboration des plans lo-

caux d’urbanisme intercommunaux ( PLUI ) et des documents de planification secto-

rielle en matière d’habitat, d’urbanisme commercial, de transports, d’énergie et de qua-

lité de l’air ( PLH, DAAC, PDU, Plan Climat Air Energie Territorial ). Le Pôle métropolitain

du Genevois Français est chargé de coordonner les questions d’aménagements dans

son périmètre et notamment les aspects transfrontaliers liés à l’agglomération. Il s’est

engagé dans un InterS-COT qui devrait se transformer en SCOT (Schéma de cohérence

territoriale). Cet InterS-COT s’articule avec le projet de territoire du Grand Genève. La

compétence de la Région a été renforcée avec la création des Schémas Régionaux

d’Aménagement et de Développement Durable et d’Egalité des Territoires ( SRADDET ).

Les agglomérations sont traversées par toutes sortes de limites administratives. Or le

Grand Genève est l’un des rares cas où l’une des ces limites est à la fois une frontière

nationale et une frontière économique et monétaire. Le tracé des frontières fut négocié

entre 1815 et 1816, lors du rattachement de Genève à la Confédération helvétique. Il a

permis de créer un territoire continu englobant les différentes possessions genevoises

autrefois éparses et reliant le Canton nouvellement créé à la Confédération Helvétique.

Pour autant, au lieu de suivre les lignes de crête qui surplombent le bassin géographique

du Genevois, la négociation politique d’antan a donné naissance à un Canton à la surface

exiguë. Sa particularité consiste en une frontière longue de plus de 100 kilomètres avec

ENJEUX TERRITORIAUX

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62 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

la France voisine, et une ligne droite de connexion de seulement 4 kilomètres avec la

Confédération. Le Canton de Genève et son système urbain se présentent ainsi comme

une « excroissance » de la Suisse, encastrée dans le territoire français et dont le centre, la

Ville de Genève, exerce une polarité forte au-delà des frontières cantonale et nationale.

Une telle géométrie des frontières n’aurait pu que contribuer à toute une série de parti-

cularités fonctionnelles, dont trois sont à considérer dans le cadre de cette Consultation.

a. Le principe de préservation des surfaces d’assolement (SDA).

b. Le déséquilibre entre logements et emplois de part et d’autre de la frontière.

c. Le flux des déplacements quotidiens transfrontaliers.

d. La Genève internationale

Ces quatre particularités fonctionnelles dues au caractère transfrontalier et internatio-

nal de l’agglomération franco-valdo-genevoise conduisent d’une part à l’aggravation

des conditions environnementales en termes d’émissions de polluants et de gaz à effet

de serre et, d’autre part, au déséquilibre de la croissance démographique et urbaine

qui prend une forme d’auréole autour du lac Léman. Leurs effets sont de plus en plus

ressentis sur la continuité de sa charpente paysagère. Actuellement fragilisée sous la

pression des voies de communication automobile et de l’urbanisation, celle-ci permet

encore aux réseaux vert et bleu de relier le lac avec les massifs montagneux et reste l’un

des grands atouts qualitatifs du bassin genevois. La biodiversité, la qualité des sols et de

l’air de la région suivent la tendance négative, laquelle s’arrime avec les prévisions de la

montée de la température moyenne avec des pics de chaleur de plus en plus fréquents.

L’agglomération franco-valdo-genevoise cherche ainsi à renforcer les facteurs de rési-

lience et de durabilité de son développement futur.

La Consultation a pour ambition de s’inscrire entièrement dans le cadre du projet col-

lectif de la transition écologique post-COP21, en invitant les équipes pluridisciplinaires à

y répondre par l’essor d’une nouvelle intelligence des territoires habités développée au

prisme des services écosystémiques, dans le cas précis du Grand Genève.

D’autre part, il s’agit d’un appel à idées sur l’évolution de l’agglomération franco-val-

do-genevoise, par la traduction de données, idées, concepts et outils du projet en

formes visuelles lisibles et compréhensibles par les citoyens. Les résultats de cette dé-

marche pourront servir de modèle aux agglomérations et villes souhaitant diminuer leur

impact sur l’environnement et rendre leurs espaces habités résilients au dérèglement

climatique. Plus généralement, les résultats de cette Consultation seront de nature à

accompagner la réflexion des décideurs pour les années à venir, tout en renforçant le

sentiment collectif d’appartenance à un territoire commun.

Face à l’urgence environnementale, la transition écologique devient un projet collectif

prioritaire, fondé sur un consensus citoyen de plus en plus large. À l’ère de l’Anthro-

pocène, l’humanité s’attelle à évoluer vers des modes de vie en adéquation avec les

ressources planétaires, visant à stabiliser le climat à un niveau aussi proche que possible

à celui de la période préindustrielle. La pierre angulaire de ce chantier est sans aucun

doute la ville et plus généralement le domaine de l’urbain.

Pourtant, le paradoxe se fait de plus en plus sentir : d’une part, comme sur le reste de

notre planète qui se peuple et s’urbanise sans répit, le cadre bâti de l’espace transfron-

talier du Genevois doit évoluer considérablement pour accueillir dignement une popula-

tion qui, déjà en 2040, pourrait atteindre 1’300’000 habitants ; d’autre part, les activités

humaines, la mobilité, les standards du confort et les normes de sécurité augmentent

sans cesse et exigent de plus en plus de ressources en eau et énergie. Ce contexte offre

le cadre de réflexion et d’action au sein duquel les objectifs de réduction drastique de

notre consommation de CO2, ainsi que celui de la réduction de notre empreinte écolo-

gique pourront être poursuivis en détail, avec rigueur et imagination.

Comment croître de plusieurs points d’indice sans porter davantage atteinte à un en-

vironnement déjà fragilisé ? Comment aménager équitablement des espaces humains

tout en permettant l’épanouissement de la biodiversité et l’économie en ressources na-

turelles ? Comment traduire en nouvelles formes bâties la préoccupation collective pour

l’environnement ?

AMBITION DE LA CONSULTATION

PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE

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63RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

Telles sont les questions que le monde en voie rapide d’urbanisation se posera pour les

prochaines années, afin que les villes et les territoires deviennent un moteur puissant de

la transition écologique.

Proposer la transformation des espaces urbains et du paysage pour accompagner l’évo-

lution des modes de vie et pour répondre aux conséquences socio-économiques du

déséquilibre environnemental tout en s’appuyant sur l’existant comme préalable à tout

projet. Il faudra notamment concevoir et élaborer :

• les dispositifs construits d’un environnement sain et de qualité pour le bien être du

vivant ;

• les moyens, voies et cadres d’une mobilité alternative et décarbonée ;

• les techniques de recyclage du bâti existant qui permettront d’améliorer son effi-

cience énergétique, tout en respectant l’héritage historique et la mémoire collective ;

• les processus de construction d’un bâti sain avec des émissions polluantes limitées ( dé-

chets de construction, substances dangereuses, bruit, ondes électromagnétiques ) ;

• des formes, figures et lieux concrétisant l’idéal de la métropole durable, loin des sim-

plismes, excès et déformations du greenwashing.

Bien entendu, ces objectifs globaux se croisent de manière spécifique et située sur le

territoire du Grand Genève, portant notamment sur les multiples déséquilibres entre lo-

gement et travail, entre mobilités et espaces de vie, entre ville et campagne, enfin, entre

vie locale et rôle international – tout cela au prisme des contraintes transfrontalières.

• Ville et énergie

• Ville et mobilité

• Ville et nature

• Ville et société

Appliqués au cas du Genevois, les problématiques ci-dessus peuvent être détaillées

à l’aide des questions suivantes ( liste non-exhaustive ) abordées sous le prisme des

préoccupations environnementales, dont les trois premières concernent les fonctions

stratégiques au sein du Grand Genève.

• Par quels moyens pourra la préservation nécessaire du statut de Genève, en tant que

siège principal des Nations Unies en Europe et carrefour indispensable de la diploma-

tie multilatérale, jouer un rôle décisif dans la transition écologique du Grand Genève ?

• Comment garantir la circulation des individus par de nouveaux dispositifs de mobi-

lité, tout en diminuant la part de cette dernière dans la consommation énergétique

globale ? Comment imaginer le rôle augmenté de l’aéroport international de Genève

dans une nouvelle stratégie environnementale ?

• Comment tenir compte de la ressource sol/sous-sol, dans sa complexité biologique

( le sol naturel comme source de vie essentielle pour le bien-être des villes ), mais aus-

si technique ( la saturation du sous-sol urbain par les réseaux ). Quel peut-être le rôle,

réel et/ou symbolique, du Centre international des recherches nucléaires ( CERN )

dans ce sens ?

• Comment tenir compte des risques environnementaux ( hausse des températures,

précipitations soudaines, sécheresses, mouvements du sol, etc. ) dans la future

conception des espaces urbains ?

• Quelle est la valeur actuelle du patrimoine bâti, et comment doit-il jouer son rôle dans

la future économie des ressources ( de son importance culturelle, jusqu’au rapport

entre l’énergie grise et à son coût de maintenance ) ?

• Comment le contexte largement figé de la ville européenne saura-t-il accueillir le

besoin inhérent de la société contemporaine pour l’innovation et la différence ? Quel

sera le futur dialogue entre tradition et modernité dans une ville qui reste hautement

symbolique pour le monde entier ?

• Quelle sera l’économie du bâtiment dans la future ville et comment sera-t-il associé à

l’économie circulaire pour une gestion efficace des déchets urbains ? Entre le brico-

lage, les processus participatifs et le building information modelling (BIM), comment

la ville du futur sera-t-elle configurée de la grande échelle jusqu’à celle du mobilier

urbain ?

PROBLÉMATIQUE

SUR LE GRAND GENÈVE

QUESTIONS DE RECHERCHE

PAR LE PROJET

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64 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

• Quel sera le cycle des entrants/sortants et, plus généralement du métabolisme ur-

bain, en relation avec une économie de la sobriété ?

• Comment déconnecter bien-être humain et confort matériel, pour aboutir à la réduc-

tion de la consommation d’énergie et de ressources nécessaire ? Quel sera le nouveau

rôle ( et la nouvelle forme ) des espaces urbains de qualité dans le XXIe siècle ?

• Où et comment prévoir l’évolution démographique de la ville et quels espaces conce-

voir pour les nouvelles populations ?

• Comment garantir le fonctionnement technique des réseaux et comment com-

prendre la notion d’intelligence urbaine ( Smart City ) à l’égard de la diminution du

bilan total carbone et l’utilisation des ressources locales renouvelable ?

• Comment échelonner dans les prochaines décennies le retour des villes à une em-

preinte écologique 1, étant donné que nous sommes globalement aujourd’hui à un fac-

teur 1,7 en moyenne globale et 2,9 en moyenne européenne à laquelle les moyennes

suisse et française se rapprochent sensiblement ?

Le périmètre de projet proposé par la consultation est celui du Projet de Territoire du

Grand Genève, qui réunit les collectivités territoriales souhaitant collaborer au sein de ce

projet transfrontalier. Si un candidat ne le juge pas pertinent, il peut le questionner, sur

la base d’une problématisation adéquate.

Le Comité de pilotage lança la consultation sous la forme de mandats d’idées sur le

thème du Grand Genève. Cette procédure est destinée à préciser les potentiels de ce

territoire grâce à une recherche prospective, menée par sept équipes pluridisciplinaires.

Suite à la procédure de consultation, le Comité de pilotage ne prévoit aucune suite de

mandat spécifique.

La démarche fut organisée sous la forme d’une procédure sélective qui se déroula en

deux temps :

1. la présélection des candidats sur dossier par le Comité de pilotage.

2. les mandats d’étude parallèles

La participation aux mandats d’étude parallèles impliqua, pour le Comité de pilotage, le

Collège d’experts et les participants, l’acceptation des clauses du règlement et du cahier

des charges, des réponses aux questions, des rapports du collège d’experts lors des

dialogues et du règlement SIA 143, édition 2009.

Pour participer, il fut nécessaire qu’un ou plusieurs membres de l’équipe possèdent des

compétences en urbanisme, paysage et architecture, complétées par les compétences

suivantes :

• Énergie

• Génie civil

• Génie rural

• Ingénierie environnementale

• Mobilité

• Protection du patrimoine

• Sciences humaines, économiques et sociales

PÉRIMÈTRE D'ÉTUDE

ET DE PROJET

PROCÉDURE

CONDITIONS DE PARTICIPATION

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65RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

Les dossiers de candidature furent évalués par le Collège d’experts, composé de trois

comités, à partir du 18 septembre ( date limite des réponses ). Les 44 dossiers en prove-

nance de Genève, de la Suisse et de l’étranger ont été expertisés par :

Comité technique :

• Matthieu BARADEL, ingénieur en mobilité,

chef genevois du Projet d'Agglomération, Canton de Genève

• Marcellin BARTHASSAT, architecte-urbaniste,

membre du comité de Patrimoine Suisse Genève

• Marion CHARPIÉ-PRUVOST, urbaniste, chargée de mission

aménagement du terri-toire au Pôle métropolitain du Genevois Français

• Xavier FISCHER, architecte-urbaniste, ex-président

de la Fédération suisse des urbanistes — section suisse romande (FSU-r)

• Laurent MAERTEN, géographe, Office fédéral du développement territorial

• Ludovica MOLO, architecte,

présidente de la Fédération des Architectes suisses (FAS)

• Alexandre PRINA, ingénieur en mobilité,

directeur de la planification des transports, Canton de Genève

• Pascale ROULET-MARIANI, architecte-urbaniste,

cheffe nyonnaise du Projet d’Agglomération, District de Nyon

• Marcel RUEGG, économiste, directeur des relations académiques

et institution-nelles, Services industriels genevois (SIG)

• Andréa SPOECKER, docteure en architecture, CAUE Haute-Savoie

• Bojana VASILJEVIC-MENOUD, Directrice du Service de l'urbanisme, Genève

• Walter VETTERLI, ingénieur en agronomie,

directeur du service de l’environnement et des risques majeurs, Canton de Genève

Comité scientifique Eco-Century Project

• Sabine BARLES, docteure en urbanisme, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

• Rémi BAUDOUÏ, docteur en urbanisme et en sciences politiques,

Université de Ge-nève

• Dominique BOURG, docteur en philosophie, Université de Lausanne

• Pascal ROLLET, architecte, École nationale supérieure d’architecture de Grenoble

• Robert SADLEIR, économiste, membre du comité ISO TC268 Communautés

durables et environnements urbains. Membre de Smart City Systems IEC

• Günther VOGT, architecte-paysagiste, École polytechnique fédérale de Zürich

Comité de personnalités extérieures

Comité de personnalités extérieures

• Kees CHRISTIAANSE, architecte, École polytechnique fédérale de Zürich

• Manuel GAUSA, architecte, Université de Gênes

• Carola HEIN, docteure en histoire de l’urbanisme et de l’architecture,

Université de technologie de Delft

• Bernard LACHAL, docteur en physique,

ex-professeur des systèmes énergétiques, Université de Genève

• Bertrand LEMOINE, architecte, docteur en histoire,

ex-directeur général de l'Atelier international du Grand Paris

• Christian SCHMID, docteur en géographie et sociologie,

École polytechnique fédé-rale de Zürich

• Michel SCHUPISSER, ingénieur en mobilité, mrs partner, Zürich

• Annie TARDIVON, architecte-paysagiste, Inuits, Paris

• Michèle TRANDA-PITTION, docteure en architecture et urbanisme,

Université de Ge-nève

• Ariane WIDMER, architecte-urbaniste,

schéma directeur de l’ouest-lausannois Renens

ÉVALUATION

DES SEPT ÉQUIPES

PAR LE COLLÈGE D'EXPERTS

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66 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Sur la base des recommandations du Collège d’experts, le Comité de pilotage procéda à

la sélection finale lors de sa séance du 18 octobre 2018 dans les locaux de la Fondation.

Le comité de pilotage était composé de1 :

• Frédéric BESSAT, chef français du Projet d'Agglomération,

Pôle métropolitain du Genevois français

• Tarramo BROENNIMANN, co-président de la Fédération des Architectes Suisses,

section genevoise (FAS)

• Elena COGATO LANZA, présidente de la Fondation Braillard Architectes

(présidente du Copil)

• Robert CRAMER, président de Patrimoine Suisse Genève

• Arnaud DUTHEIL, directeur de la CAUE Haute-Savoie

• Sylvain FERRETTI, directeur de l’Office de l’urbanisme, Canton de Genève

• Philippe MEIER, vice-président de la Fédération des associations d'architectes et

d'ingénieurs (FAI) de Genève

• Michael MØLLER, Bureau des Nations Unies à Genève ( membre invité, sans pouvoir

de décision )

• Sandra ROBYR, présidente de la Fédération Suisse des urbanistes —

section suisse romande (FSU-r)

• Patricia SOLIOZ MATHYS, directrice exécutive Smart City (SIG)

• LA GRANDE TRAVERSÉE : À LA RECHERCHE DES ÉCOLOGIES SINGULIÈRES

représentée par Franck HULLIARD (INterland Architecture).

• MILLES ET UNE MACHINES

représentée par Stefano BOERI (Stefano Boeri Architetti)

• MÉTABOLISER LES INVISIBLES

représentée par Matthias ARMENGAUD (AWP)

• LE GRAND GENÈVE ET SON SOL : PROPRIÉTÉ, ECOLOGIE ET IDENTITÉ

représentée par Milica TOPALOVIC (ETH Zürich)

et Florian HERTWECK (Université du Luxembourg)

• ENERGY LANDSCAPE

représentée par Oscar BUSON (Studio Brühlmann Loetscher Buson)

• CONTRÉES RESSOURCE

représentée par Nathalie MONGÉ, (Apaar_paysage)

• DU SOL ET DU TRAVAIL : LA TRANSITION, UN NOUVEAU PROJET

BIOPOLITIQUE

représentée par Paola VIGANÒ (Habitat Research Center, EPFL)

SÉLECTION DES SEPT ÉQUIPES

FINALES PAR LE COMITÉ

DE PILOTAGE

1 Marie-Hélène GIRAUD, architecte-paysagiste FSAP, a rejoint le comité de pilotage par la suite.

LES SEPT ÉQUIPES

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67RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

De nouveaux partenaires ont rejoint la Consultation sur le Grand Genève. Voici la liste à

la date de publication de ce rapport d'activité en juillet 2019 :

PARTENAIRE INTERNATIONAL

• Le programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)

PARTENAIRES PUBLICS ET PARAPUBLICS

• L'Office Fédéral du développement territorial (ARE)

• Le Canton de Genève

• Le Pôle métropolitain du Genevois français

• La Ville de Genève

• Les Services industriels Genevois (SIG)

• Le Conseil d'Architecture, Urbanisme et Environnement de Haute-Savoie (CAUE74)

• Le département de Haute-Savoie

• Le département de l'Ain

PARTENAIRES ASSOCIATIFS

• La Fédération des Architectes Suisses (FAS)

• La Fédération des Architectes et Ingénieurs (FAI) de Genève

• La Fédération Suisse des Urbanistes (FSU)

• La Société Suisse des Ingénieurs et des Architectes (SIA)

• La Fédération Suisse des Urbanistes – section romande (FSU-r)

• La Fédération Suisse des Architectes Paysagistes (FSAP)

• L'Association Genevoise des Ingénieurs Géomètres Officiels et Géomaticiens (AGG)

• L'Associaition Genevoise des Ingénieurs (AGI)

• L'Associaition Genevoise d'Architectes (AGA)

• Patrimoine Suisse Genève

PARTENAIRES INDÉPENDANTS

• Les Rentes Genevoises

• La Banque Pictet

• La Fondation Braillard Architectes

Vue du Grand Genève © Marcellin Barthassat, 2018

PARTENAIRES DE LA

CONSULTATION

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68 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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69RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

Le Séminaire de Genève, voué chaque année aux recherches initiées et soutenues par la FBA, a été consacré en 2018 au premier dialogue de coordina-tion des sept équipes sélectionnées lors de l’appel à projets pour le Grand Genève, sous l’autorité du Comité de pilotage de la Consultation et en présence du Collège d’experts.Le Séminaire fut ouvert par le Directeur général du Bureau des Nations Unies à Genève, Michael Möller, suivi par le Conseiller d’État chargé du Département du Territoire, Antonio Hodgers et par le 2ème vice-pré-sident du Pôle métropolitain du Genevois français, Gabriel Doublet.Par la suite, les sept équipes ont présenté leur com-position ainsi que leurs hypothèses initiales de travail.

www.consultationgrandgeneve.ch

11 décembre 2018

Consultation Grand Genève1er séminaire de coordinationPrésentation des équipes

Lieu : Pavillon SicliPublic : experts, 120 pers.Orateurs : N/AFinancement : FBA et partenairesMédias : projets en cours

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70 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

• Franck HULLIARD, architecte, urbaniste, INterland

• Nicolas TIXIER, architecte, professeur, BazarUrbain

• Charles AMBROSINO, urbaniste,

Maître de conférences à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine

• Benoît MOLINEAUX, Dr. en physique, Coopérative Équilibre

• Pascal AMPHOUX, architecte, géographe, Contrepoint projets urbains

• Miguel GEORGIEFF, paysagiste, Coloco

• Michel LUSSAULT, géographe, École Urbaine de Lyon

• Valérie DISDIER, urbaniste

• Gilles CLÉMENT, ingénieur horticole

Habiter le XXIe siècle à l’ère de l’Anthropocène témoigne d’une double espérance, celle

de penser que la prospective puisse encore ouvrir un horizon, et celle de voir notre mo-

dèle de développement profondément changer. Rien n’est assuré pour autant, si ce n’est

une évolution dont on ne saurait aujourd’hui prévoir la trajectoire, mais pour laquelle

nous pouvons en partie décider de faire le choix de la responsabilité, ou a minima parier

sur ce que nous allons perdre ou gagner.

REFORMULER POUR INVENTER.

Transition et planification ne sont pas ce que l’on croit. En croisant les enjeux de la

« planification » avec ceux de la « transition écologique », l’occasion nous est donnée de

reformuler la situation dans laquelle nos sociétés organisées évoluent aujourd’hui – si-

tuation qui ne peut être réduite ni à une simple transition, ni à un simple renouveau des

modes classiques de la planification : il ne s’agit pas de passer d’un état que l’on jugerait

destructeur, dépassé, à un autre état qui serait plus raisonné, vertueux. Le défi ne relève

pas pour nous d’une forme d’adaptation, mais plus fondamentalement d’une capacité

de réinvention des écosystèmes habités désormais reconnus complexes ( eux même en

évolution permanente ).

HYBRIDER POUR EXPLORER. POSTURES CROISÉES.

Combiner pratique et recherche, stratégie et action, programme et projet … c’est ouvrir

des dimensions exploratoires peu communes. À travers de telles hybridations, la planifi-

cation est à la recherche de nouveaux cadres et méthodes pour faire émerger un projet

à partir d’un contexte, prenant en compte les conjonctures et l’obsolescence des socles

politiques. La pensée devient systémique, non plus linéaire, et se confronte instantané-

ment à une réalité sociale, environnementale et économique de l’urgence climatique.

Ses fondements n’en demeurent pas moins ancrés à un territoire existant, un « déjà-là »

Projet 1

LA GRANDE TRAVERSÉE

À LA RECHERCHE DES ÉCOLOGIES

SINGULIÈRES

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

« Marche métropolitaine » © INterland

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71RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

qui oblige à la relecture d’une rencontre : celle d’une géographie des contraintes et des

frontières, d’une histoire des sommets et des traités, d’une place financière hors norme

et d’un cadre de gouvernance unique. À première vue, peu de prédispositions pour

s’engager dans une forme de transition écologique, et pourtant, il existe depuis des dé-

cennies une culture de la circularité, de la concertation, de la coopération, qu’il s’agira de

repérer et d’activer, en croisant la posture de recherche et la posture de projet.

RECHERCHER POUR CONCEVOIR.

À LA RECHERCHE DES ÉCOLOGIES SINGULIÈRES DU GRAND GENÈVE.

L’équipe propose d’habiter la ville-paysage du 21e siècle en partant à la recherche des

écologies singulières du Grand Genève. « Habiter la ville-paysage », physiquement et

dans l'imaginaire, se traduira dans la méthode par la programmation alternée de mo-

ments d’exploration collective in situ, de mise en forme et en récit, et de mise en débat

des informations recueillies. « Les écologies singulières », celles qui sont propres à la mé-

tropole genevoise, se traduiront dans la méthode par un triple mouvement de recherche

de lieux, de réseaux et de processus inédits ou potentiels.

Le premier mouvement brasse large et cherchera à caractériser, par l’articulation entre

histoire sociale et culturelle, géographie physique ( l’eau, la pente, le sol, le climat, … ) et

géographie humaine ( les frontières, les migrations, … ) les écologies propres et singu-

lières du Grand Genève – celles dont nous dirons littéralement qu’elles donnent lieu à

ce territoire.

Le deuxième tentera à l’inverse de repérer ce qui n’existe qu’à peine, ce qui est encore

balbutiant et qui permet pourtant d'imaginer un demain pour ce territoire.

Le dernier mouvement, à l’articulation des deux premiers, explorera les changements

( climatiques, technologiques, économiques et culturels ) rendus possibles par la prise

en compte de ce qui se joue à l’échelle mondiale, que ce soit en termes d’organisation

sociale ou de gestion des impératifs environnementaux.

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72 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Projet 2

MILLE ET UNE MACHINES

• Stefano BOERI, architecte, professeur, Stefano Boeri Architetti

• Pier Paolo TAMBURELLI, architecte, éditeur, Baukuh

• Michel DESVIGNE, paysagiste, Michel Desvigne Paysagiste

• Klaas De RYCKE, architecte, Bollinger+Grohmann

• Rawad CHOUBASSI, urbaniste, Systematica

Avec la collaboration de :

• Thomas AUER, TRANSSOLAR Energietechnik Gmbh, Stuttgart

• Richard SENNETT, Professor, London School of Economics

• Armin LINKE, artist, Studio Armin Linke : Photography and Art

• Angelo Giuseppe LANDI, researcher in Architectural Restoration,

Politecnico di Milano - DAStU : Heritage conservation

• Guillaume YERSIN, Local architect

• Eugenio MORELLO, associate Professor, Politecnico di Milano – DAStU

• Martin GUINARD-TERRIN, art curator

Geneva is a relatively small city populated with large autonomous " machines ", reaching

from literal technical installations like the CERN, to more metaphorical " machines " like

the UN campus. We propose to consider these " machines " ( dispositifs ), and at their

corresponding " population " as a key for the understanding of the region. In design

terms, we believe that the multitude of components of Grand Genève needs to coexist

inside a consistent overall figure. Our proposal will be developed in the basis that Grand

Genève needs a general vision, a veritable act of design that dares to imagine the future

with an ounce of optimism. Genève has been a laboratory of Modernism and democracy

since the Reformation. This unashamed belief in research and innovation provides an

excellent starting point to imagine the ecological transition of the city. The study will be

developed with particular attention to a series of themes such as :

A. RESILIENCE AND ADAPTION

As a lake city, Geneva is threatened by the increment of heat waves in the summer, and by

the risk of unstable water regimes. Grand Genève has to positively co-evolve with these

challenges, addressing the impact of climate on daily behaviours through the implemen-

tation of resilience design strategies. Climate-responsive open spaces will improve human

comfort. Nature-based solutions and forestation strategies will have multiple co-benefits :

climate mitigation, climate adaptation, public health and social inclusion. In addition, green

growth also improves urban metabolic flows, through the increased provision of biomass,

and rebalances CO2 emissions and air quality, through photosynthesis and evapo-transpi-

ration. In this context, it will be crucial to densely plant public spaces and interstitial spaces.

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

Green river for Milan© Stefano Boeri Architetti

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73RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

B. ENVIRONMENTAL QUALITY

Cities are becoming warmer, more humid and less walkable. Our commitment is to pro-

vide for an urban framework offering high environmental quality, with the lowest pos-

sible negative impact on local ecosystems and with minimal use of local resources tar-

geting circularity, in terms of waste and water management.

C. SUSTAINABLE MOBILITY

The aleatory distribution of the working places in relation to the places of residence

creates serious transportation, ecological and social problems in the Geneva region.

The connection of the different urban fragments is not simply a matter of infrastructure.

Mobility needs to be understood as behaviour. Grand Genève cannot develop towards

a sustainable condition if not supported by a coherent, multi-layered transport scheme.

The transportation network should be organized into a clear multi-layered hierarchy,

supporting high-level connections, allowing local realities to embrace soft mobility and

shift progressively to a more sustainable choice of transportation, introducing a com-

prehensive data-driven assessment. The overall strategy will aim at making soft mobility

a natural primary choice, reducing distances by their travel times – through more direct

connections and faster and assisted mobility devices functioning into a region-wide

integrated system of sharing.

D. PUBLIC SPACES AND PUBLIC FIGURES

A city cannot exist without places and figures that are recognizable and can be recorded

in the collective memory. Grand Genève needs public spaces and public figures for its

metropolitan region. Innovative public spaces will emerge at the borders in between the

different urban tissues, in a manner similar to the emergence of the amazing rhomboid

of Plainpalais in between what at the time were the established city and the uncertain

surrounding region. Contemporary public spaces must be connected to the main ter-

ritorial systems and should establish a relation with the landscapes that are physical-

ly and visually connected to them. Public spaces are in fact tools for the observation

and the interpretation of the geography, devices that reconnect the city to its natural

environment.

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74 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Projet 3

MÉTABOLISER LES

INVISIBLES

• Matthias ARMENGAUD, architecte DPLG, urbaniste et paysagiste,

AWP agence de reconfiguration territoriale

• Marc ARMENGAUD, philosophe, sociologue,

AWP agence de reconfiguration territoriale

• Martin REIN-CANO, paysagiste, Topotek 1

• Dieter DIETZ, prof. EPFL, Laboratoire ALICE, EPFL

Avec la collaboration des experts :

• Jean DELONS (Vinci), Géraldine PFLIEGER (Université de Genève), Jean-François

CAPEILLE (Fondation AIA), Mark SCHNEITER (Schneiter Verkehrsplannung AG),

Paul SCHNEEBERGER (Schweitzer Städteverband), Jeanne DELLA CASA

(L-architecture), Stefan KAEGI (Rimini Pro-tokoll), Thierry MARCOU (FING),

Yann MOULIER BOUTANG (Université de technologie de Compiègne)

Bureaux d'étude :

• Olivier ARQUIE (ALTO STEP), Laurent PERUSAT (AIA life designers), Grégory

HOUILLON (Bonnard et Gardel)

LES ENJEUX DE LA CONSULTATION

L’appel à candidatures relève des antinomies qui traduisent les défis auxquels sont

confrontées nos sociétés ( se développer tout en changeant de paradigme ), mais aussi

la complexité propre aux enjeux du développement durable appliqués à l’urbanisme où

se confrontent des injonctions souvent contradictoires parce qu’elles se placent à des

niveaux différents, qui n’obéissent pas aux mêmes tendances prospectives. De plus, les

objectifs sont posés en termes de rupture, ce qui ne va pas de soi pour un territoire ca-

ractérisé par une culture du consensus. Remettre en cause le modèle de développement

d’un territoire à cheval sur deux pays peut-il s’envisager sans poser des questions de

gouvernance ? Tous ces questionnements amènent à privilégier le fil rouge des réseaux

( hard et soft ) pour répondre à cette consultation.

AXES MÉTHODOLOGIQUES

Approche systémique En amont des questions de gouvernance et de responsabilité

disciplinaire, l’enjeu central réside dans la force du diagnostic : comment décomposer

et hiérarchiser avec une clarté suffisante la complexité territoriale afin de reconstruire la

lisibilité du champ opérationnel avec des objectifs, des instruments sur mesure et des

modes d’évaluation qui soient partageables et efficaces ?

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

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WP

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Équipe Métaboliser les Invisibles

© AWP

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75RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

Est proposée une analyse systémique ( eau, énergie, déchets, viaire, transports, com-

munication ), permettant d’embrasser à la fois le « hard » ( infrastructures ) et le « soft »

( usages, paysages, temporalités ), en intégrant de nouvelles figures : réseaux sociaux,

réseaux ouverts, réseaux d’usagers … Quel territoire invisible décrit l’arborescence « ré-

seautique » et ses émergences ? Quelle optimisation et quels potentiels y découvrir à

l'échelle politique, économique et géographique ? Cela se traduit en termes de projet

par la définition de principes d’interaction ( superposition, mutualisation, mise en sé-

rie … ), de seuils d’efficacité et d’économies d’échelle, autant que de gouvernance ( mise

en réseau des réseaux ) et de planification des mutations dans un temps long. Il s’agit de

constituer ( ou adapter ) une série d’outils permettant d’analyser, d’identifier du potentiel

et de projeter.

DIAGNOSTIC

Atlas des invisibles ( paysages réels et potentiels des réseaux ) ; modélisation dynamique

des interactions réseautiques ; modélisation dynamique des interactions entre mobilité

et localisation des polarités urbaines.

Objectifs en termes de propositions situées : trames, interfaces, synergies … La dé-

marche proposée déterminera un cadre des solidarités géographiques, logistiques et

économiques qu’entretient Genève avec ses différents arrières-pays. Il s’agira ensuite

de concevoir des situations d’aménagement ( transport, rue, typologies de bâti, espaces

publics … ), autour de certaines notions-clés : interface, seuil, plug, compatibilité post-zo-

ning, espace partagé, préfiguration participative … Il faudra se saisir en priorité de la no-

tion de vide, aussi bien à l’échelle des continuités écologiques que de la trame viaire et

des réseaux d’espaces publics. Cette dernière typologie sera au cœur des propositions

stratégiques temporalisées : projeter les rapports plein/vide dans un scénario phasé, est

un axe majeure de durabilité. Une approche par la « reconfiguration territoriale », c’est

évidemment regarder les phénomènes territoriaux en termes de flux, de rythmes, d’ins-

tabilité et de scénarios, autant qu’en termes de maîtrise spatiale.

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76 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Projet 4

GRAND GENÈVE ET

SON SOLPROPRIÉTÉ,

ÉCOLOGIE ET IDENTITÉ

• Milica TOPALOVIÇ, architecte, urbaniste, ETH Zurich DARCH

• Florian HERTWECK, architecte, Université du Luxembourg

• Rolf JENNI, architecte, urbaniste, Raumbureau

Avec la collaboration de :

• Tobias BAITSCH, Karoline KOSTKA, Metaxia MARKAKI, Ferdinand PAPPENHEIM

(ETH Zurich D-Arch) ; Nikos KATSIKIS, Marielle FERREIRA SILVA, Ivonne

WEICHOLD, Peter SWINNEN (University of Luxembourg), Tom WEISS,

Jorge MARINHO, Tobias KOBELT (Raumbureau).

The notion of ecological transition marks major historical passages in the relationships

between human society and nature. In the distant and near past such transitions in-

cluded the mastery of fire, the agricultural revolution, and the onset of the fossil en-

ergy era. Today one increasingly understands that the crisis of the world-ecology is

not only a crisis of excessive consumption, or of human-induced disturbances of the

atmosphere. Rather, the ecological crisis is a manifestation of a manifold systemic crisis

of capitalism, of the ways in which social and ecological systems under capitalism are

mutually constitutive and coproducing. Crucially, this is a crisis of planetary proportions

confronting us with the grave difficulties, or even impossibility, under current conditions,

of coordinated global political action. The planetary ecological transition today may or

may not be realizable but it would require a great leap : reimagining and then rebuilding

the very fabric of society, locally and globally. On this horizon of possibilities we see the

necessity of new value systems beyond liberal and neo-liberal propositions, based on

the principles of social and ecological justice, and we glimpse a post-Cartesian vision of

humanity-in-nature, that begins to heal its uneven geographies across racial, ethnic and

gender divides.

The urban transition is per definition tied to lower, local scales and spaces of social-eco-

logical interaction : a commune, a city, a region. In this sense, within the world-system

engulfed in a multiple crises, the urban presents the potential space where ideas and

political resources can be summoned to create inspiring alternatives. There is not one

universal model for urban transition : this will always be a culturally and geographically

specific project. Looking at European cities and at Geneva, one sees an urban transition

unfolding along three conceptual lines, all linked to the notion of land or territory :

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

Greater Geneva - A dialogic city© F. Hertweck, 2018

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77RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

• First, urban transition as the shift from antagonistic conceptions inscribed in the

current spatial development patters (city/nature ; individual/collective ; production/

habitat ; urban/rural, rich/poor, etc.) towards more integrative and dialogic urban pro-

cesses and constellations. Accordingly, the monofunctional land uses could make

way to an intense interweaving of activities. The current center-periphery diagrams

in the territory will be rewritten in a wider and more intricate metropolitan network.

• Second, era of linear matter and energy flows through an urban system making way

to cyclical cultures – new time–space relations based on the vision for urbanisms of

regenerative resource metabolisms, and of reparative ecologies. These approaches

require thinking the urban space and architecture simultaneously with the land. This

is also a proposal for a fundamentally new urban figure, which extends beyond the

historical city, and in which the built and the unbuilt form an inseparable whole.

• Third, the urban transition rebalances the property relations in the territory, setting

new values : while preserving individuality, the value of the common pool resources

is strengthened. An archipelago of diversified intensities, whose internal geogra-

phy is negotiated through ecological, aesthetic and political devices, replaces the

former urban peripheries. To realize this development, the public access to land is

indispensable.

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78 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Projet 5

ENERGY LANDSCAPE

• Oscar BUSON, MSc Arch ETH, Studio Brühlmann Loetscher Buson

• Sascha ROESLER, Prof. Dr.sc ETH,

Institut d’histoire et de théorie de l’architecture, Universi-té de Suisse Italienne

• Giulia SCOTTO, MSc Arch. IUAV, Ph.D., Urban Studies, Université de Bâle

• Guido RINDSFÜSER, Dipl. Ing. TH/SVI, Emch+Berger

• Thiébaut PARENT, MSc. HVAC&Energy, Drees&Sommer

• Lorenz EUGSTER, Dipl. HES, Rapperswil, MAS dév. territorial, EPFL,

Lorenz Eugster Archi-tecture du paysage et urbanisme

Avec la collaboration de :

• Studio BLB, Panayotis COUCOPOULOS (Université de Suisse Italienne), Lorenzo

STIEGER (Emch+Berger), Guillaume PRIVAT, Irene REISER (ETH), Alexander

SCHUECH, Miriam HUG, Felix EDER, Iulia DOBROVIE.

L’urgence d’une transition écologique doit être directement rattachée à l’exploitation

massive des ressources naturelles, longtemps considérées comme inépuisables. Il paraît

cependant nécessaire de considérer cette urgence comme une rupture écologique plus

ancienne, qui trouve son origine dans la dichotomie entre milieu de vie et environne-

ment naturel de la société moderne. La fragmentation des espaces de vie, la naissance

de non-lieux, la sensation du vide qui domine notre quotidien, peuvent être mis en paral-

lèle avec la dégradation de l’environnement naturel. Il faut dès lors prendre conscience

que la transition écologique doit nécessairement instaurer un nouveau dialogue entre

l’environnement et l’écoumène, ce qui mènera immanquablement à un changement de

nos modes de vie, du vivre ensemble et par conséquent de la ville, le milieu humain

par excellence. Le statu quo des agglomérations contemporaines est tributaire de la

conception de la ville industrielle du XIXe siècle. L'un des facteurs qui a profondément

déterminé sa morphologie est l’origine fossile de ses principales sources d’énergie. La

séparation spatiale programmatique et l’éloignement progressif entre domiciles et lieux

du travail sont directement associés à la pollution résultant de la combustion des éner-

gies fossiles.

ENERGY LANDSCAPE

Pour l’œil nostalgique en quête d’une distinction claire entre ville et campagne, la géo-

graphie contemporaine s'avère désespérément morcelée et disparate. Il faut à présent

tourner le regard vers une vision paysagère prospective, capable de dessiner un concept

spatial du milieu urbain environnemental. Nous devons redéfinir l’énergie de manière

holistique, oublier le dualisme production–consommation et faire germer l’idée que les

formes urbaines, les artefacts et la matière font partie d’un paysage énergétique global.

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

© Studio BLB

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79RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

La géographie énergétique est constituée de l’entrelacement des espaces construits

avec les densités des populations en mouvement, de bâtiments et d'éléments naturels

à la grande et à la petite échelle. La relation entre ces éléments contribue à établir des

microclimats qui ne sont pas exclusivement des productions humaines mais bien des

interactions avec l'environnement urbain. Quels seront les potentiels climatiques–éner-

gétiques du bassin genevois et quelle sera leur relation aux formes urbaines de la pro-

duction–consommation ? Ces questions seront au cœur de cette étude.

VILLE ENTROPIQUE

Alors que le regard énergétique sera la clé de lecture sur la ville-paysage, un modèle

parallèle de ville sera développé en tant que métaphore contemporaine capable de sou-

tenir le travail projectuel, à travers les principes de la « ville entropique ». La notion d'en-

tropie est capable d’intégrer en amont des questions énergétiques et de poser une rela-

tion dynamique entre les synergies sociales et les échanges énergétiques d’un paysage

organisé. La composition de la forme urbaine et la conception même des bâtiments

seront directement influencées par les systèmes énergétiques. De façon analogue aux

centralités de la ville du XXe siècle, seront approfondies les typologies de « points de

synergie » allouées au paysage énergétique, manifeste de la ville du XXIe siècle.

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80 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Projet 6

CONTRÉES RESSOURCES

• Nathalie MONGÉ, architecte, paysagiste (Apaar_paysage et architecture)

• Séraphin HIRTZ, architecte paysagiste, Atelier Apaar

• Raphaël NIOGRET, (Apaar_paysage et architecture)

• Thomas BOLLIGER, architecte, Atelier Apaar

• David MARTIN, ingénieur en environnement (SOFIES)

• Sébastien MUNAFÒ, géographe (6t-bureau de recherche)

Avec la collaboration de :

• Lionel WALTER (Sofies), Guillaume BLATTI (6t bureau de recherches),

Irène GIL, HES-SO Valais.

Actuellement, les territoires habités sont mis sous tension avec une utilisation du sol or-

ganisée en fonction des pôles économiques et des frontières politiques. L’importance du

paysage reste incomprise et des espaces naturels sont grignotés quotidiennement par

l’urbanisation. L’impact des activités humaines tant sur le plan global que local boule-

verse les équilibres naturels. La tendance actuelle en matière de changement climatique

se traduit par une augmentation des températures moyennes avec des conséquences

importantes : inconfort thermique, production agricole menacée, vulnérabilité des in-

frastructures, biodiversité … Nous fonctionnons encore avec une logique de transport et

non pas de mobilités. Un constat flagrant est encore celui du manque d’orientation de la

population au sein d'une société de plus en plus générique et orientée vers la consom-

mation. C’est bien vers la proximité locale sous ses différentes formes que se tournent

toujours plus les aspirations en termes de mode de vie, aspirations qui contribueront

aussi logiquement à façonner de nouveaux territoires.

L’agglomération future sera en adéquation avec les ressources de son territoire. Elle

favorisera une logique de proximité avec des Contrées Ressources constitutives de nou-

velles formes de production et d’habitat faisant la part belle aux communs.

Les Contrées Ressources servent, consciemment ou inconsciemment, de liens, de re-

pères ou de frontières. Elles correspondent à des parties cohérentes et continues de

territoire. Pour chaque figure, on comprend mieux son paysage, ses tissus bâtis, ses

espaces et ses polarités. Cette lecture globale permet de déceler les besoins de com-

plémentarité et les ressources multifonctionnelles. Par exemple une contrée incarne une

meilleure compréhension de l’utilisation des terres, des ressources du paysage et des

corridors écologiques comme voies permettant une adaptation au changement clima-

tique et une nouvelle logique de proximité. Les contrées ont des complémentarités dif-

férentes les unes par rapport aux autres et elles font toutes partie de la grande région.

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

© Atelier Apaar

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81RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

Elles partagent les biens communs qui maintiennent l’espace et sans lesquels la région

ne serait pas adaptée aux défis de l’avenir. Pour aborder la mutation écologique des

territoires urbains, les hypothèses de travail sont les suivantes :

• L’AGGLOMÉRATION DES CONSOMMATIONS aborde son territoire en tant que « res-

source ». C’est à partir de la cartographie des ressources ( sous-sol, sol, hors sol, cli-

mat, patrimoine ) qu’émergera une nouvelle forme et une nouvelle intelligence du ter-

ritoire. La protection du climat et la recherche d’autonomie énergétique nous pousse

à utiliser toujours mieux et davantage les ressources de proximité. L’urbanisme de

demain devra donc valoriser durablement les ressources de son « territoire-paysage »

dans toutes ses dimensions : espace énergétique et bioclimatique, biodiversité et

ressources minérales primaires et secondaires.

• L’AGGLOMÉRATION DES FRONTIÈRES fait place à un territoire écosystémique basé

sur ses paysages et sur le facteur de proximité. Les villes génèrent de nombreux flux

en importation et exportation. Si les connections virtuelles continuent à augmenter

tant à l’échelle locale que planétaire, la quantité de kilomètres parcours par les per-

sonnes et les biens devraient diminuer ou du moins se stabiliser. Pour satisfaire les

besoins de la ville – notamment sur le plan alimentaire, énergétique et matériel, mais

aussi sur le plan des loisirs et du délassement – le facteur de proximité, dans une

forme renouvelée, deviendra essentiel.

• L’AGGLOMÉRATION DES INDIVIDUALITÉS est absorbée par de nouvelles mutuali-

sations, des synergies et des dialogues. Les ressources sont limitées et le potentiel

de mutualisation d’usage est très important. Le développement des communs est

créateur de lien social, de dialogue et donc d’urbanité. De façon symbolique, mais

aussi en termes de savoir-faire, la Genève internationale du dialogue multilatéral et de

la Paix peut trouver ici un excellent terrain d’entraînement in situ et une vitrine pour

promouvoir ces valeurs.

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82 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Projet 7

DU SOL ET DU TRAVAIL

LA TRANSITION, UN NOUVEAU PROJET

BIOPOLITIQUE

• Paola VIGANÒ, architecte- urbaniste, Habitat Research Center, EPFL

• Vincent KAUFMANN, professeur de sociologie urbaine et d’analyse des mobilités,

Habitat Research Center, EPFL

• Roberto SEGA, architecte, urbaniste, Habitat Research Center, EPFL

• Pascal BOIVIN, ingénieur agronome, HES-SO Genève

• Olivier CREVOISIER, professeur d'économie territoriale, Université de Neuchâtel

Avec la collaboration des membres du Habitat Research Center, EPFL :

• Alexandre BUTTLER (ECOS), Luca PATTARONI (LASUR), Corentin FIVET (SXL),

Martina BARCELLONI CORTE, Shin A. KOSEKI, Matthew SKJONSBERG, Thomas

GUILLAUME, Qinyi ZHANG, Marine DURAND, Tommaso PIETROPOLLI, Irène

DESMARAIS, Eloy LLEVAT SOY (Polito).

La lecture du paysage genevois ne se résume pas à Genève et ses périphéries, mais

propose un point de vue transversal et traversant qui englobe le Grand Genève et la

ville-territoire. Il s’agit d’en apprécier la richesse des situations et de questionner le rôle

des territoires urbanisés à l’égard de la transition écologique. Aujourd’hui, le développe-

ment d’infrastructures de transports collectifs dessine un nouveau réseau métropolitain

sur un paysage de trames urbaines et agricoles, de masses boisées, de quartiers, de

centres de recherche, de sièges d’institutions internationales, de zones pavillonnaires à

la recherche d’un nouvel équilibre entre densité et maintien d’un cadre de vie à la valeur

mythique. C’est de ces lieux changeants que nous voulons parler pour interroger les

images d’un futur possible.

L’attractivité forte du Genevois traverse les frontières, transforme des paysages variés

et se décline dans des formes différentes qui s’appuient sur des conditions cadres non

homogènes, liées à l’assistance sanitaire, au droit du travail ou à la fiscalité. Cette hété-

rogénéité nécessite une grande attention pour arriver à une vision véritablement éco-

logique à dimensions multiples ( sociale, spatiale et environnementale ) capable d’ouvrir

de nouvelles pistes pour le futur du Grand Genève. Il y a deux « non-dits » dans les do-

cuments que nous avons parcourus sur le projet de territoire du Grand Genève : la po-

litique transfrontalière des sols et celle du travail, deux sujets sur lesquels s’accumulent

un déséquilibre maximum pour une solidarité minimum. C’est pourquoi nous proposons

de placer les deux thèmes au cœur de notre exploration. C’est au prisme d’une ré-

flexion prospective sur le sol et le travail que nous affronterons les questions de mobilité

et de formes urbaines ( quel travail ? quels espaces ? quelles formations ? ), de paysage

( quelles ressources naturelles ?, quelle structure paysagère ? ) et enfin d’environnement

( quel métabolisme urbain ? ).

LA PROBLÉMATIQUE

ÉQUIPE

Gant : three world visions, exploring horizons of expectation © Studio Paola Viganò,

avec le Lab-U, EPFL

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83RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

CONSULTATION GRAND GENÈVE

L’équipe se propose d’arpenter le territoire, de construire le premier Atlas transfrontalier

de la transition dans le Grand Genève et de développer des scénarios de la transition ca-

pables de motiver une discussion sur les possibilités futures du territoire et sur les dif-

férentes stratégies qui peuvent nous y conduire. Au travers d’un jeu d’échelles poussé,

nous nous proposons de formuler des actions prototypiques et exemplaires qui pour-

raient jouer un rôle moteur et déclencheur au niveau spatial, social et écologique, ou de

gouvernance de la ville-paysage du XXIe siècle. Les résultats attendus nous permettront

de poursuivre une réflexion qui est au cœur de notre recherche. Le changement néces-

saire est – c’est une hypothèse – le point de départ d’un nouveau projet biopolitique,

différent de celui que la modernité industrielle nous a livré. Discipliner et sécuriser les

populations, c’est ce qui a distingué le projet sociétal et urbanistique moderne. Il doit

aujourd’hui être reformulé pour s’ouvrir à la diversité des formes de vie et d’agence-

ments, à un nouvel horizon de pénurie des ressources dont le sol est partie prenante

et pour garantir des conditions d’émancipation égalitaires, en particulier des nouvelles

formes de travail, avec une mise en partage des risques et des espaces. Un projet où la

transition est l’occasion de réinventer le commun de l’agglomération.

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84 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

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85RAPPORT D’ACTIVITÉ 2018

PUBLICATIONS

URBANISME DE L'ESPOIR.

PROJETER DES HORIZONS D'AVENIR

Paola VIGANÒ

et Panos MANTZIARAS

Métis Presses, Genève, 2018

Cet ouvrage, issu de la Journée d'étude Bernardo Secchi 2017, se propose de redéfinir le

rôle joué par le projet – projet de villes et de territoires – dans la construction sociale de

l’espoir. Les disciplines de la transformation de l’espace ont toujours contribué à l’élabo-

ration de visions du monde et de systèmes de valeurs partagés. Leur participation à la

construction de l’espoir est pourtant remise en question aujourd’hui, principalement en

raison de leur difficulté à s’inscrire dans une narration collective convaincante à propos

du futur.

Les contributions rassemblées dans le présent ouvrage visent à identifier les conditions

théoriques et pratiques nécessaires à la constitution d’un urbanisme de l’espoir : saisir les

configurations socio-économiques du territoire en dehors des théories dominantes ; ap-

préhender le territoire comme palimpseste, en considérant sa profondeur historique et

ses potentialités évolutives ; privilégier l’approche descriptive et qualitative pour abor-

der, sous l’angle des enjeux climatiques et énergétiques, des problématiques aussi cru-

ciales que la régénération des sols, les structures paysagères, le bâti ou les formes de la

production industrielle et agricole. Une posture paradoxale doit être assumée : réanimer

le lien indissoluble que la modernité a établi entre projet et espoir, tout en en renversant

les fondements.

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86 FONDATION BRAILLARD ARCHITECTES

Premier séminaire de coordination, le 11 décembre 2018, Pavillon Sicli.

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Bilan et Perspectives

Durant l’année 2018, la Fondation Braillard Architectes a augmenté sa cadence d’ac-

tions en lançant, suite à une phase de préparation longue de deux ans, la Consultation

internationale pour le Grand Genève 2050, avec le soutien effectif d’un grand nombre

de partenaires publics et privés. Cette action a attiré l’intérêt de quarante-trois équipes

pluridisciplinaires auxquelles ont participé plus que quatre cents experts, toutes com-

pétences confondues. Lancée officiellement par le discours du Directeur général du

Bureau des Nations Unies à Genève, la Consultation se présente dorénavant comme un

événement majeur du paysage Genevois, tout en mettant l’action de la FBA au centre

de l’attention.

En tout, organisées par une équipe de huit personnes – tout statut confondu – les ac-

tions de la Fondation ont réuni trois personnalités du monde institutionnel et politique,

cinquante personnalités de l'enseignement supérieur, cent cinquante étudiants et ca.

quatre cent cinquante personnes dans l'audience ( en tout, approximativement six cents

personnes ), auxquels il convient d’ajouter un grand public de dix mille visiteurs pour

l’exposition Urgence Humanitaire.

Les locaux de la Fondation se confirment, notamment suite à la réunion de sélection des

sept équipes pour le Grand Genève, en leur importance pour la recherche et au dialogue

sur l'architecture, l'urbanisme et le paysage. Hormis ceux-ci, la Fondation a eu l'occasion

d'investir plusieurs lieux du territoire Suisse, grâce à des partenariats institutionnels,

scientifiques et associatifs :

• le Pavillon Sicli ( Séminaire de Genève 2018 )

• les Berges de Vessy ( Exposition Urgence humanitaire )

• l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, OMPI

( série de conférences annuelle )

• le Rolex Center, EPFL ( Journée d’étude Bernardo Secchi 2018 )

• le téléphérique du Salève ( Journées européennes du Patrimoine )

• les locaux de la Fondation Eranos ( Colloque annuel Eranos )

Enfin, grâce aux projets de recherche lancés en 2017, plusieurs territoires en Suisse et en

Europe deviennent cibles d’étude pour la Fondation.

Une publications a vu le jour :

• Le livre édité par Panos Mantziaras et Paola Viganò Urbanisme de l'espoir.

Projeter des horizons d'avenir, Genève, Métispresses, 2018.

L’intensité de cette activité dans le cadre du Eco-Century Project® offre les bases d’une

présence renforcée à Genève, en Suisse et en Europe. Grâce aux projets scientifiques

de pointe et aux actions culturelles ouvrant des volets expérimentaux et culturels, la

Fondation Braillard Architectes poursuivra son engagement en faveur d’un environne-

ment bâti de qualité à l’ère de l’Anthropocène.

Le directeur

Panos MANTZIARAS

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La Fondation est active sur les réseaux suivants :

Facebook : @FondationBraillardArchitectes

Twitter : @braillard_ch

LinkedIn : Fondation Braillard Architectes

Elena COGATO LANZA - Présidente

Robert CRAMER

Pierre BONNET

Ariane BRAILLARD

Etienne D’ARENBERG

Isabelle DUCIMETIÈRE

LE CONSEIL DE FONDATION

Sous la direction de Panos MANTZIARAS, ont poursuivi leur collaboration avec la

Fondation :

• Hélène GALLEZOT, paysagiste, doctorante, chargée de mission

• Paul MARTI, historien de l’art, chargé de mission

• Mélodie-Morgane SIMON, designer, chargée de communication

• Kim RAMSEIER, secrétaire-comptable

• Anne VEUTHEY, ( CGG, 1.3.2018-31.8.2018 )

A été recrutée :

• Anne-Laure LEPAGE ( CGG, 1.9.2018–31.12.2018 )

A collaboré en tant que stagiaire :

• Daniel RISSE ( CGG, 1.3.2018-31.8.2019 )

Par ailleurs, la Fondation reste ouverte aux partenariats en recherche et développement.

L’ÉQUIPE DE LA FONDATION

La Fondation

Fondation Braillard Architectes

16 rue de Saint-Léger

1205 Genève

T : 022 311 17 17

www.braillard.ch

CONTACTS & RÉSEAUX SOCIAUX

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PARTENAIRES

Consultation sur le Grand Genève

Dessiner la Transition

Exposition, Journée Bernardo Secchi, Consultation Grand Genève et Conférence Eranos

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Fondation Braillard Architectes ©

Graphisme : Mélodie SIMON

Élaboré en juillet 2019.

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