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R E G A R DS U R…
LES RISQUES PROFESSIONNELS ET LES ACCIDENTS EN SERVICE COMMANDÉ DANS LES SERVICES DÉPARTEMENTAUXD’INCENDIE ET DE SECOURS
2020
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• O C T O B R E 2 0 2 0 - R E G A R D S U R … •
PARTENAIRE DE RÉFÉRENCE DES ACTEURS TERRITORIAUXPartenaire de référence des acteurs territoriaux dans leurs missions d’intérêt général, Sofaxis s’implique depuis près de 35 ans auprès des collectivités, de leurs élus et agents, en leur proposant des solutions de protection, de pilotage, d’assurance et de prévention de leurs risques d’activité, contribuant directement à la performance des services publics. Avec près de 500 collaborateurs, Sofaxis a enregistré en 2019 un montant de 460,3 millions d’euros de primes collectées.
www.sofaxis.comTwitter : @Sofaxis - Linkedin : Sofaxis
Sofaxis est une société du groupe Relyens, groupe mutualiste européen de référence en assurance et management des risques auprès des acteurs de la santé et des territoires exerçant une mission d’intérêt général. Avec plus de 1 000 collaborateurs, plus de 30 000 clients et sociétaires, et près de 900 000 personnes couvertes dans 4 pays (France, Espagne, Italie et Allemagne), Relyens a collecté 891 M€ de primes, pour un chiffre d’affaires de 484 M€ en 2019. Le Groupe, fortement ancré dans ses environne-ments clients à travers ses marques Sham, Sofaxis et Neeria, développe des solutions globales sur mesure combinant solutions d’assurances (assurances de personnes et de biens) et services en management des risques.
www.relyens.euTwitter : @Relyens - Linkedin : RelyensYoutube : Relyens
Contact presseAgence Ekno - Xavier Cayon - 06 23 12 63 46 [email protected]
Malgré tous les efforts engagés par les services d’incendie et de secours, les activités physiques et la pratique sportive restent la cause principale d’accident chez les sapeurs-pompiers et l’accidentologie routière la première cause de mortalité en service. C’est ce que nous confirme l’analyse de l’absentéisme liée aux accidents et aux risques professionnels réalisée par Sofaxis, groupe Relyens, sur un échantillon d’une cinquantaine de SDIS.
Préserver le capital physique et la santé mentale, maîtriser les absences sont des enjeux forts pour les collectivités territoriales, les services d’incendie et de secours compris. Mais cela impose une politique en santé et qualité de vie en service réfléchie qui, pour être perti-nente et pleinement efficace, doit s’appuyer sur des indicateurs précis et fiables.
C’est pour accompagner le services d’incendie et de secours dans leurs démarches de maîtrise des risques professionnels et des accidents en service commandé que Sofaxis a conduit son analyse en s’appuyant sur les trois critères d’observation de l’absentéisme.
Sur une population étudiée : des agents, sapeurs-pompiers ou personnels administratifs, techniques et spécialisés (exposition) subissent des arrêts (fréquence) qui durent plus ou moins longtemps (gravité). C’est cette combinaison de facteurs (exposition - fréquence - gravité) qui permet de dresser un état des lieux des absences pour raisons de santé et qui sera le fil conducteur de notre analyse.
Nous souhaitons que cette édition de « Regard sur…» vous apporte des éléments de compréhension sur l’accidentologie spécifiques aux services d’incendie et de secours et vous permette de construire des actions préventives et/ou curatives déterminantes au profit des personnels, tous statuts confondus.
Dans un contexte où les acteurs du secours doivent faire face à des incivilités et des agressions de plus en plus nombreuses et sévères, ainsi qu’à des catastrophes technologiques et natu-relles plus fréquentes, les personnels des services d’incendie et de secours doivent pouvoir compter sur le soutien de toutes les parties prenantes.
C’est l’ambition de ce livret. C’est aussi l’ambition de Sofaxis, partenaire d’un grand nombre de services d’incendie et de secours, d’accompagner ses clients dans la connaissance, la maîtrise et la réduction de leurs risques d’activité, qu’ils soient humains ou financiers. Nous vous souhaitons une excellente lecture de ce document.
AVANT PROPOS
René SPIÈS Directeur du Marché
SDIS Sofaxis
Après cinq années passées au SDIS 59 au poste de Directeur adjoint, René SPIÈS a rejoint
les équipes de Sofaxis en septembre dernier.
• L E S R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S E T L E S A C C I D E N T S E N S E R V I C E C O M M A N D É D A N S L E S S E R V I C E S D É P A R T E M E N T A U X D ’ I N C E N D I E E T D E S E C O U R S •
3
La préservation du capital humain, notam-ment au travers de la prévention des risques et maladies professionnels, constitue un enjeu majeur pour les services d’incendie et de secours (SIS). Ainsi, consciente de l’importance de poursuivre les efforts engagés dans ce sens depuis le début des années 2000 (Rapport Pourny), la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises a diffusé, en novembre 2018, un plan « santé, sécurité, qualité de vie en service 2019-2023 » (SSQVS).
Ce plan a pour principales ambitions d’initier de nouvelles actions afin de mieux maitriser les risques les plus impactants en termes de gravité (risque routier et missions incendies) et de fréquence (activités physiques, TMS... ), de proposer l’élaboration d’un cadre pour la qualité de vie en service au sein des SIS, d’accompagner l’évaluation du management des politiques de prévention, de renfor-cer l’animation des réseaux de préventeurs des SIS et enfin, de consolider les proces-sus d’enquête, de retour d’expérience et d’exploitation des statistiques.
Sur ce dernier point, le panorama national Sofaxis se présente comme un outil d’analyse particulièrement pertinent. En effet, il participe à la connaissance des risques liés aux activités des SIS et par conséquent contribue à mieux définir et à mieux prioriser les mesures de prévention corrélatives.
Une meilleure connaissance des expositions et leurs conséquences à moyen et long termes sur la santé mentale et physique des personnels des SIS (SPP, SPV et PATS) constitue un axe d’effort complémentaire. Cette démarche de prévention se traduit, en 2020, par le lancement d’une réflexion visant à définir les conditions de mise en œuvre d’une étude épidémiologique en lien avec la CNRACL et par la publication des textes relatifs au suivi médical post-professionnel.
ÉDITO
Alain THIRION Directeur général de la Sécurité civile et
de la gestion des crises
Cette note de conjoncture dresse un état des lieux des risques professionnels et des accidents en service commandé dans les Services
Départementaux d’Incendie et de Secours.Le champ de l’étude est constitué de l’ensemble des accidents
déclarés auprès de Sofaxis en 2019.La population concernée regroupe, 22 323 sapeurs-pompiers professionnels,
76 431 sapeurs-pompiers volontaires et 6 094 personnels administratifs techniques et spécialisés, répartis dans
47 SDIS (40 % de B, 31 % de A et 29 % de C) assurés au moins en accident de service.
Les indicateurs 2019 sont calculés en avril 2020 et sont représentatifs d’une tendance à cette date.
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• O C T O B R E 2 0 2 0 - R E G A R D S U R … •
Les accidents en caserne représentent la part la plus importante des natures d’accidents chez les SPP (62 %) comme chez les SPV (53 %).
Les accidents sur site d’intervention sont la deuxième cause d’accident. Ils représentent moins d’un tiers de l’ensemble pour les SPP (32 %) et 41 % pour les SPV.
Parmi les accidents survenus en caserne, la pratique sportive est la principale cause aussi bien chez les SPP (70 %) que chez les SPV (53 %).
Sur l’ensemble des accidents sur site d’intervention, les accidents liés au secours à victime (SPP : 61 %, SPV : 59 %) sont les plus nombreux devant ceux relatifs aux interventions pour feux.
Fréquence des accidents de service chez les SPP et les SPV
L’indice de fréquence représente le nombre d’accidents avec arrêt pour un effectif de 1 000 pompiers. Ce nombre est très différent entre les SPP et les SPV.
Une légère baisse est constatée sur 5 ans chez les SPV (16,2 en 2015), tandis qu’une augmentation est visible chez les SPP (117,9 en 2015).
L’ACCIDENT CHEZ LES SAPEURS-POMPIERS PROFESSIONNELS (SPP)
ACCIDENT EN CASERNE
ACCIDENT SUR SITE D’INTERVENTION
2 %
62 %32 %
4 %
ACCIDENT DE TRAJETDOMICILE/CASERNE
ACCIDENT DE CIRCULATION CASERNE/SITE D’INTERVENTION
Répartition des accidents selon leur nature - SPP - 2019
TÂCHEADMINISTRATIVE 2%
ACTIVITÉ SPORTIVE70%
VIE COURANTE AUCENTRE DE SECOURS
MAINTENANCE EN CASERNE
FORMATION
MANŒUVRE/EXERCICE
13%
9%1%6%
Répartition des accidents en caserne selon leur nature - SPP - 2019
SECOURS À VICTIME
61%AUTRES INTERVENTIONS
FEUX
5%
34%
Répartition des accidents sur site d’intervention selon leur nature - SPP - 2019
accidents pour 1 000 pompiers
Indice de fréquence : nombre d’accidents avec arrêt pour 1 000 sapeurs-pompiers employés
124,2Indice de fréquence (2015/2019)
+ 5%
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• L E S R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S E T L E S A C C I D E N T S E N S E R V I C E C O M M A N D É D A N S L E S S E R V I C E S D É P A R T E M E N T A U X D ’ I N C E N D I E E T D E S E C O U R S •
Les accidents de circulation et de trajet complètent l’ensemble avec 6 % des accidents chez les SPP et les SPV : ils sont moins fréquents mais plus graves (durées d’absences plus longues).
La répartition des accidents reste similaire d’une année sur l’autre avec une prépon-dérance des accidents liés à la pratique sportive (en caserne) et au secours à victime (sur site d’intervention).
L’ACCIDENT CHEZ LES SAPEURS-POMPIERS VOLONTAIRES (SPV)
ACCIDENT EN CASERNE
ACCIDENT SUR SITE D’INTERVENTION
2 %
53 %41 %
4 %
ACCIDENT DE TRAJET DOMICILE/CASERNE
ACCIDENT DE CIRCULATION CASERNE/SITE D’INTERVENTION
Répartition des accidents selon leur nature - SPV - 2019
TÂCHEADMINISTRATIVE 1%
ACTIVITÉ SPORTIVE53%
VIE COURANTE AUCENTRE DE SECOURS
MAINTENANCE EN CASERNE
FORMATION
MANŒUVRE/EXERCICE
11%
20%1%
14%
Répartition des accidents en caserne selon leur nature - SPV - 2019
SECOURS À VICTIME
59%AUTRES INTERVENTIONS
FEUX
4%
37%
Répartition des accidents sur site d’intervention selon leur nature - SPV - 2019
L'accident en caserne : 1re nature d'accident
La pratique sportive : 1re cause d'accident en caserne
SPP
En légère baisse depuis 5 ans
70%
SPV53%
Indice de fréquence accidents pour
1 000 pompiers(2015/2019)- 6%15,2
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• O C T O B R E 2 0 2 0 - R E G A R D S U R … •
LA GRAVITÉ DES ACCIDENTS, DURÉES D’ABSENCES CHEZ LES SAPEURS-POMPIERS (SPP ET SPV)
Des arrêts en majorité de courte durée
La durée des arrêts augmente avec l’âge
Les accidents avec arrêts représentent près des deux tiers de l’ensemble (64 %).
La durée moyenne des arrêts, établie à 42 jours pour les SPP et 37 jours pour les SPV, tend à augmenter régulièrement chaque année depuis 5 ans (+ 8 jours pour les SPP et + 4 jours pour les SPV).
Chez les professionnels, les arrêts les plus longs sont essentiellement causés par les accidents de circulation entre la caserne et le lieu d’inter-vention. Chaque année, la durée moyenne varie en fonction du nombre et de la gravité des accidents.
En 2019, cet indicateur de gravité est le plus haut constaté sur les cinq dernières années chez les SPP (74 jours), et à contrario le plus bas chez les SPV (10 jours).
Les arrêts sont majoritairement de courte durée. Pour la moitié des accidents, elle est inférieure à 15 jours et pour sept absences sur dix, elle est inférieure à 30 jours.
En comparaison : dans la Fonction publique territoriale, les durées d’arrêt suivent une tendance identique avec une part d’accidents longs plus importante. La part des arrêts de plus de 30 jours est de 39 % (contre 29 % chez les SDIS).
La durée moyenne des arrêts faisant suite à un accident tend à augmenter avec l’âge des pompiers.
Concernant les accidents sur site d’intervention, la durée moyenne d’arrêt est de 11 jours pour les moins de 25 ans, contre plus de 30 jours pour les plus de 50 ans (34 jours pour les 50 à 55 ans).
La capacité de récupération des sapeurs-pompiers les plus jeunes ainsi que leur meilleure tolérance à la pénibilité du métier et des interventions expliquent en partie ce phénomène, visible également pour l’ensemble de la population active française tous secteurs d’activités confondus.
41
44
74
39
42
39
34
10
46
37ENSEMBLE
SPP/SPV - Durée moyenne d’arrêt par nature d’accident en jours - 2019
ACCIDENT EN CASERNE
SPP
ACCIDENT SUR SITE D’INTERVENTION
ACCIDENT DE TRAJET (DOMICILE/CASERNE)
ACCIDENT DE CIRCULATION (CASERNE/SITE D’INTERVENTION)
SPV
1420
27 2531 31
38 40
11 17 15 18 21 2434 30
Moins de 25 ans
25 à 29ans
30 à 34ans
35 à 39ans
40 à 44ans
45 à 49ans
50 à 54ans
55 anset plus
SPP/SPV - Durée moyenne d’arrêt selon l’âge - Accidents en caserne et sur site d’intervention en jours - 2019
ACCIDENTS EN CASERNE ACCIDENTS SUR SITE D’INTERVENTION
ACCIDENTSAVEC ARRÊT
ACCIDENTSSANS ARRÊT
SPP/SPV - Répartition des accidents selon leur durée - 2019
36 %64 %
De 1 à 5 jours
De 6 à 10 jours
51 % ne dépassent pas 15 jours
71 % ne dépassent pas 30 jours
De 11 à 15 jours
De 16 à 30 jours
De 31 à 60 jours
De 61 à 90 jours
De 91 à 120 jours
De 121 à 150 jours
De 151 à 200 jours
De 201 à 250 jours
De 251 à 300 jours
Plus de 300 jours
SPP/SPV - Distribution des durées d’arrêt des accidents - 2019
18%20%
13%
20%
13%
6%3% 2% 2% 1% 1% 2%
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• L E S R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S E T L E S A C C I D E N T S E N S E R V I C E C O M M A N D É D A N S L E S S E R V I C E S D É P A R T E M E N T A U X D ’ I N C E N D I E E T D E S E C O U R S •
CAUSES DES ACCIDENTS, NATURES ET SIÈGES DES LÉSIONS CHEZ LES SAPEURS-POMPIERS (SPP ET SPV)
26 %17 %
12 %9 %
7 %6 %
5 %5 %
4 %9 %
SPP/SPV - Répartion des accidents selon les causes - 2019
EXPOSITION DIVERSE (GAZ, INCENDIE, COMBUSTIBLES, POUSSIÈRES, ELECTRICITÉ…)
AUTRES
CHUTE OU GLISSADE
EFFORT INTENSE
MACHINE, APPAREIL, OUTIL
VÉHICULE OU ENGIN
EFFORT, MANUTENTION
AGRESSION, VIOLENCE
ACTIVITÉ SPORTIVE
OBJET OU MASSE EN MOUVEMENT
33 %32 %
8 %8 %
6 %4 %
3 %3 %
1 %2 %
SPP/SPV - Répartition des accidents selon les lésions - 2019
CHOC, COMMOTION, MALAISE
AUTRES NATURES DE LÉSION
ATTEINTE OSTÉO-ARTICULAIRE
ATTEINTE RACHIS
POLYTRAUMATISME
RÉACTION ALLERGIQUE OU INFLAMATOIRE
LÉSION NERVEUSE NEUROLOGIQUE OU SENSORIELLE
FRACTURE FÊLURE ÉCRASEMENT AMPUTATION
DÉCHIRURE OU DOULEUR MUSCULAIRE
LÉSION CUTANÉE
SPP/SPV - Répartition des accidents par siège de lésion - 2019
13 %TÊTE, COU
8 %THORAX, ABDOMEN
11 %RACHIS
12 %MEMBRES SUPÉRIEURS
12 %MAINS
35 %MEMBRES INFÉRIEURS
5 %PIEDS
4 %SIÈGES MULTIPLES
Les chutes ou glissades sont les causes d’accidents les plus fréquentes (26 %), avant les objets ou masse en mouvement (17 %) (choc reçu en cours d’opération, désincarcération, utilisation d’outils en situation contrainte, etc.).
Les efforts physiques sont en troisième position avec 18 % de l’ensemble (effort intense 12 % + effort de manutention 6 %). La répartition des accidents selon leur cause reste proche de celles relevées les années précédentes.
Les conséquences physiques des accidents sont majoritairement peu graves : 1/3 de lésions cutanées (32 %).
Les pathologies les plus importantes, (fractures, fêlures, écrasements, éventrations) sont moins nombreuses mais entraînent des absences plus longues, au même titre que les polytraumatismes.
Les atteintes aux membres inférieurs sont les plus fréquentes (35 %), avant celles qui touchent la tête ou le cou (13 %) et les membres supérieurs (12 %).
Les polytraumatismes sur sièges multiples (4 %) et les atteintes aux pieds (5 %) sont les plus rares.
Les conséquences des accidents en 2019 sont similaires à celles relevées les années précédentes.
Les lésions touchent majoritairement les membres inférieurs
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• O C T O B R E 2 0 2 0 - R E G A R D S U R … •
L’accidentologie des PATS se caractérise par une baisse du nombre d’agents absents et du nombre d’arrêts entre 2018 et 2019. En revanche, leur gravité (durée d’arrêt) progresse dans le même temps (+ 7 %).
Concernant l’exposition, la proportion de PATS absents pour cause d’accident du travail est de 4,2 %. La fréquence représente 4,3 accidents pour 100 PATS employés : elle est en baisse par rapport à 2018.
La part des agents absents suite à un accident de service est la plus importante, loin devant l’accident de trajet et la maladie professionnelle.
> Moins d’agents absents et moins d’arrêts, mais des durées d’absences plus longues
Selon le type d’accidents, la durée moyenne d’arrêt varie entre 54 jours pour les accidents de service et 227 jours pour la maladie professionnelle (MP).
Indépendamment des natures d’absences les plus importantes (maladies professionnelles), les accidents de trajet sont plus longs d’environ 30 jours en moyenne que les accidents de service.
La durée moyenne d’arrêt tend à progresser dans le temps, elle a augmenté de 11 % sur les 5 dernières années.
L’ACCIDENT CHEZ LES PERSONNELSADMINISTRATIFS, TECHNIQUES ET SPÉCIALISÉS (PATS)
Proportion de PATS absents selon leur nature d'arrêt en accident- 2019
4,20 %
0,20 %
SERVICE
MALADIE PROFESSIONNELLE
0,60 %TRAJET
3,40 %
Nombre d’arrêts pour 100 PATS absents selon la nature d'absence en accident - 2019
0,18
SERVICE
MALADIE PROFESSIONNELLE
0,61TRAJET
3,504,28
65 jours54 jours
82 jours227 jours
Durée moyenne d’arrêt des PATS en accident du travail - 2019
ENSEMBLE
TRAJET
MALADIE PROFESSIONNELLE
SERVICE
L'accident de service1re nature d'accident
des accidents des arrêts des joursd’arrêt
82% 82% 67%
La durée moyenne d’arrêt a progressé de 11 % en cinq ans11%
9
• L E S R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S E T L E S A C C I D E N T S E N S E R V I C E C O M M A N D É D A N S L E S S E R V I C E S D É P A R T E M E N T A U X D ’ I N C E N D I E E T D E S E C O U R S •
> Le coût moyen s’entend indemnités journalières et frais médicaux inclus.
Le coût moyen des accidents, toutes natures confondues, atteint 944 € pour les SPP et 689 € pour les SPV.
Les accidents routiers sont les plus coûteux en raison de durées moyennes d’absences plus longues.
Le coût moyen par sapeur-pompier accidenté suit une tendance équiva-lente selon le type d’accident et ce pour les mêmes raisons. Ce coût est de 1 046 € par SPP et de 707 € par SPV.
Le coût moyen d’un accident chez les PATS s’établit à 1 045 € toutes natures d’accidents confondues. Le coût moyen par PATS accidenté atteint pour sa part, 1099 €.
La maladie professionnelle, risque en progression, reste la nature d’absence la plus importante.
Le coût moyen des accidents selon l’âge des sapeurs-pompiers accidentés, suit logiquement la même tendance que les durées d’absences.
Plus les pompiers sont âgés, plus la durée d’arrêt augmente et plus le coût est important.
Le coût moyen des accidents chez les SPP les plus âgés, est trois fois supérieur aux plus
jeunes. Il est deux fois plus important chez les SPV.
Le temps de consolidation pour les plus âgés est également plus long que celui de leurs collègues plus jeunes.
LES COÛTS DES ACCIDENTS DANS LES SDIS
684 748 733 609961 1 081
2 0011 558
501 543 796 7331 118
776 5961 113
Moins de 25 ans
25 à 29ans
30 à 34ans
35 à 39ans
40 à 44ans
45 à 49ans
50 à 54ans
55 anset plus
SPP/SPV - Coût moyen des accidents selon l’âge - en euros - 2019
SPP SPV
COÛT MOYEN PAR ACCIDENT*
SPP792 € 629 € 829 € 637 €
967 € 716 € 1 036 € 727 €
2 014 € 1 026 € 2 125 € 1 083 €
1 938 € 788 € 2 010 € 968 €
944 € 689 € 1 046 € 707 €
SPV SPP SPV
COÛT MOYEN PAR POMPIER ACCIDENTÉ**
ACCIDENT SUR SITE D'INTERVENTION
ACCIDENT DE CIRCULATION (ALLER ET RETOUR)
ENSEMBLE DES ACCIDENTS
*Total des coûts/nombre total d’accidents **Total des coûts/nombre de pompiers accidentés
ACCIDENT DE TRAJET (ALLER ET RETOUR)
ACCIDENT EN CASERNE
COÛT MOYEN PAR ACCIDENT*
PATS898 €
1 466 €
2 418 €
1 045 €
955 €
1 466 €
2 418 €
1 099 €
COÛT MOYEN PAR POMPIER ACCIDENTÉ**
ACCIDENT DE SERVICE
ENSEMBLE DES ACCIDENTS*Total des coûts/nombre total d’accidents **Total des coûts/nombre de PATS accidentés
MALADIE PROFESSIONNELLE
ACCIDENT DE TRAJET
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• O C T O B R E 2 0 2 0 - R E G A R D S U R … •
LES PERSONNELS DANS LES SDIS RÉPARTITION DES EFFECTIFS
La majorité des sapeurs-pompiers accidentés se situe dans les strates d’âges compris entre 30 et 45 ans (SPP + SPV). L’âge moyen des accidentés est plus élevé chez les hommes que chez les femmes, la part des effectifs de moins de 25 ans chez les femmes étant particulièrement élevée.
À titre de comparaison, l’âge moyen est de 47,5 ans dans la Fonction Publique Territoriale et de 44,2 ans dans la Fonction Publique Hospitalière.
LES STATISTIQUES DES SERVICES D’INCENDIE ET DE SECOURS - ÉDITION 2019L’effectif des sapeurs-pompiers est de 249 700 répartis comme suit :• 40 400 SPP soit 16 %• 196 600 SPV soit 79 %• 12 700 militaires soit 5 %
• Les femmes représentent 17 % des sapeurs-pompiers civils• Le Service de Santé et de Secours Médical (SSSM) constitue 5 %
des effectifs des SDIS• 11 200 PATS sont employés par les SDIS• Les Jeunes Sapeur-Pompiers (JSP) et cadets sont au nombre de 29 500
L’âge moyen des accidentés diffèrent également selon la catégorie : il est plus élevé chez les sous-officiers (42 ans) que chez les sapeurs et caporaux (31 ans) et encore un peu plus chez les officiers (46 ans), en cohérence avec l’âge moyen des pompiers selon leur grade.
Moins de 25 ans
30 à 35 ans
25 à 29 ans
35 à 40 ans
40 à 45 ans
45 à 50 ans
50 à 55 ans
55 à 60 ans Dans les SDIS, la population des personnels se caractérise, tant pour les SPP que pour les SPV, par une moyenne d'âge particulièrement jeune :
42 ans pour les SPP (hors SSSM)34 ans pour les SPV (hors SSSM)
49 ans pour les SPP SSSM43 ans pour les SPV SSSM
52 ans pour les médecins38 ans pour les infirmiers
Plus 60 ans
SPP/SPV - Pyramide des âges des sapeurs-pompiers - en % - 2019
SPP hors SSSMSPV INTÉGRÉS (hors SSSM)
2 %8 %
11 %17 %
21 %21 %
13 %6 %
1 %
2 %4 %
7 %10 %
11 %13 %
14 %15 %
24 %5
Moins de 25 ans
25 à 29 ans
30 à 34 ans
35 à 39 ans
40 à 44 ans
45 à 49 ans
50 à 54 ans
55 ans et plus
SPP/SPV - Pyramide des âges des sapeurs-pompiers accidentés - en % - 2019
FEMMESHOMMES
1 %3 %
6 %11 %
16 %18 %
13 %32 %
5 %
7 %14 %
19 %20 %
15 %10 %10 %
11
• L E S R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S E T L E S A C C I D E N T S E N S E R V I C E C O M M A N D É D A N S L E S S E R V I C E S D É P A R T E M E N T A U X D ’ I N C E N D I E E T D E S E C O U R S •
FOCUS : LE RISQUE ROUTIER CHEZ LES SAPEURS-POMPIERS (SPP ET SPV)
Le risque routier représente un véritable enjeu pour la santé des pompiers (sans prendre en compte les dommages matériels).
Il fait notamment partie des orientations straté-giques inscrites au plan Santé, Sécurité et Qualité de Vie en Service (SSQVS) : axe métier relatif aux mesures de prévention sur les activités les plus importantes en terme de sinistralité.
Qu’il s’agisse du trajet domicile-caserne ou de la conduite de véhicules de secours sur intervention, les accidents de la route restent la première cause de mortalité en service chez les sapeurs-pompiers (source : pompiers.fr).
Le risque routier représente 6 % des accidents tant chez les SPP que chez les SPV et de 6 à 7 % des jours d’arrêts selon la catégorie de pompiers.
L’accident de trajet constitue la part la plus importante des accidents routiers : plus de 40 % de l’ensemble pour le trajet retour et plus de 20 % pour le trajet aller. Les sapeurs et caporaux (59 %) et les sous-officiers (37 %) sont les plus concernés par le risque routier (4 % pour les officiers).
Toutes les classes d’âges sont concernées.
Les lésions constatées sont majoritairement des lésions cutanées (40 %), des atteintes ostéo-articulaires (22 %), des fractures ou fêlures (9 %) et des déchirures musculaires (7 %). Ces lésions atteignent principalement les membres inférieurs (18 %), la tête ou le cou (17 %), les membres supérieurs et le rachis/thorax (13 %).
Publication d’outils pédagogiques pour sensibiliser les pompiers, comme le guide « Prévention du risque routier dans les services d’incendie et de secours ».
> L’accident routier génère les durées d’arrêts les plus longues.
Part du risque routier dans l’ensemble - 2019
ACCIDENTS
JOURS D’ARRÊT
ACCIDENTS
JOURS D’ARRÊT
SPP
SPV
4 % 2 %3 % 4 %
4 % 2 %1 % 5 %
ACCIDENT DE CIRCULATION ACCIDENT DE TRAJET
Durée moyenne d’arrêt par nature - 2019
ACCIDENT DE CIRCULATION (CASERNE,
SITE D’INTERVENTION)
ACCIDENT DE CIRCULATION
RETOUR CASERNE
ACCIDENT DE TRAJET :
ALLER
ACCIDENT DE TRAJET :
RETOUR
SPP SPV
115
6639 40
7 1229
78
25 %
ACCIDENT DE CIRCULATION (CASERNE/SITE D’INTERVENTION)
ACCIDENT DE CIRCULATION RETOUR CASERNE (Y COMPRIS TRANSPORT SANITAIRE)
ACCIDENT DE TRAJET : ALLER
ACCIDENT DE TRAJET : RETOUR
6 %22 %
47 %
21 %
14 %25 %
40 %
Répartition des accidents routiers selon la nature - en % - 2019
SPP
SPV
Découvrez la gamme des supports de prévention Sofaxis dédiés aux SDIS
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• R E G A R D S U R … O C T O B R E 2 0 2 0 •
L’optimisation, une démarche naturellement vertueuseLa ressource humaine est la principale richesse de toute organisation, c’est également la première source de dépense. Depuis quelques années, pour des raisons économiques légitimes, l’heure est à l’optimisation au sein des organisations. Les SDIS n’échappent pas à ce phénomène. Naturellement, l’optimisation de la ressource humaine tend à rationaliser le nombre d’emplois utile à la réponse opérationnelle et aux tâches fonctionnelles. Les dispositifs d’analyse et de contrôle de gestion contribuent à l’atteinte de cet objectif. Parallèlement, le temps de travail diminue, la durée des carrières augmente et en conséquence, les effectifs vieillissent. L’optimisation a également fait progresser les techniques qui génèrent des qualifications plus pointues, utiles au terrain.
Il y a une dizaine d’années, lorsqu’un sapeur-pompier se blessait, il pouvait être utile quelques temps dans des fonctions support, opérationnelles ou fonctionnelles, aujourd’hui c’est plus complexe. La gestion des demandes de secours est centralisée dans un CODIS avec des opérateurs dédiés et des moyens techniques à la pointe de la technologie. D’autres tâches fonctionnelles administratives ou techniques sont également centralisées pour plus d’efficacité et peuvent difficilement être confiées à des personnels blessés, en reprise progressive d’activité. Si la démarche d’optimisation demeure vertueuse, elle réduit sensiblement notre capacité d’adaptation.
Nous gérons dans les Yvelines plus de 100 000 interventions pour une moyenne de 300 départs par jour. Les effectifs étant chaque jour calculés et programmés pour répondre plus précisément à la demande, la sollicitation opérationnelle augmente durant le temps de présence des personnels. L’organisation des activités sur le temps de garde au sein des unités demande une adaptation parfois difficile, notamment pour la formation continue.
Parallèlement, l’exigence de la population augmente, la société se « judiciarise ». Il existe aujourd’hui une prise de conscience de la nécessité de mesurer les effets de cette optimisation sur la fatigue des personnels et la pertinence de nos organisations.
Faire évoluer les mentalités pour préserver nos ressourcesLa fatigue est le premier symptôme de la maladie. Qu’elle soit individuelle ou collective, physique ou mentale, cette fatigue perturbe les phénomènes de perception et d’analyse qui conduisent à l’action. Un défaut dans la perception ou l’analyse engendre une réponse inadaptée qui génère ou augmente le risque d’accident.
Les sapeurs-pompiers, conscients des enjeux liés aux attentes des citoyens en situation de détresse, savent accomplir le « pas de plus » qui fait que la réponse opérationnelle est efficace et adaptée. Cette mentalité conduit les personnels à franchir régulièrement ce «pas de plus » dans les domaines de l’entrainement physique, de la formation ou des activités de casernement. Avec la fatigue, ce « pas de plus » devient parfois le « pas de trop » et c’est l’accident. Le port de l’uniforme et la perception inconsciente d’une supériorité accentuent ce phénomène.
La transition de cette culture du risque vers une culture de la prévention et de la sécurité passe par la modification des comportements. Une meilleure connaissance de la dimension mentale et des « biais de comportement » est la première étape à franchir.
Certaines techniques issues de l’école militaire nommées « techniques d’optimisation des potentiels » (TOP) font leur apparition au sein de nos organisations.
Il est question de développer une meilleure sensibilité dans l’analyse des tâches à accomplir afin de trouver le meilleur équilibre entre l’objectif à atteindre en sécurité et l’énergie dépensée.
Ce processus vaut pour les missions à caractère essentiellement physique comme pour la gestion des impacts de nature mentale auxquelles les sapeurs-pompiers sont régulièrement confrontés (agressions, détresses, maladies graves, mort).
A l’image d’un vase qui se remplit de gouttes progressivement, certaines étant plus grosses les unes que les autres, les contraintes physiques et mentales qui s’accumulent fatiguent les organismes. C’est la porte ouverte aux TMS et aux RPS qui sont intimement
D’UNE CULTURE DU RISQUE À UNE CULTURE DE LA SÉCURITÉRencontre avec le Commandant Patrick RACOUA, Chef de groupement adjoint Sécurité Qualité de Vie en Service, Conseiller de prévention, Conseiller départemental des activités physiques et Elisa SAINSON, Adjointe à la Chef du groupement des ressources humaines, au sein des SDIS des Yvelines.
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TÉMOIGNAGE
liés au sein d’un cercle vicieux. Une meilleure connaissance de nos modes de fonctionnement psychologiques et la maitrise de certaines techniques (TOP) permettront de mieux préserver nos potentiels sur les moyens et longs termes en évitant de franchir le « pas de trop ».
Il n’est pas question de réduire la qualité de la réponse opérationnelle mais bien d’optimiser la ressource dans une démarche globale de développement durable d’une condition physique et mentale de sécurité et de prévention.
Recrutement et fidélisationIl est primordial de préserver la ressource humaine dans nos centres car nous rencontrons une problématique de recrutement. Le nombre de candidatures lors du dernier concours d’aptitude aux fonctions de sapeur-pompier professionnel (2018) a chuté considérablement au regard des éditions précédentes (2011 et 2013). Les contraintes du métier (travail de nuit et jours fériés, horaires décalés, pénibilité, agressions) et l’évolution des modes de vie (loisirs, individualisme) en sont quelques explications possibles. Le recrutement des sapeurs-pompiers volontaires obéit aux mêmes phénomènes. Le « turn over » est plus grand, la ressource et la disponibilité plus rares. La refonte en cours des conditions de recrutement qui proposera des épreuves mieux adaptées devrait apporter une réponse partielle à ce phénomène.
Les accidents de sport, une particularité des sapeurs-pompiersLa proportion d’accidents liés au sport se situe entre 40 et 50 %. Cette proportion, en baisse régulière, demeure trop importante et témoigne de pratiques parfois dérivantes en rapport avec les comportements à risque décrits ci-dessus. Le nombre et la gravité tendent à diminuer par la mise en place de mesures de prévention. Une meilleure analyse des accidents en quantité et en qualité, en collaboration avec Sofaxis, permet de faire évoluer ces mesures. L’évolution des mentalités telle que définie ci-dessus devrait réduire la prise de risque et donc le nombre et la gravité des accidents. Le rôle de l’encadrement managérial des unités doit être renforcé dans ce domaine. Le principe de « binômage » (identification d’un membre EAP et d’un membre de la hiérarchie présent) dans l’encadrement des séances d’entrainement doit se généraliser. Le rôle de l’Ecole nationale supérieure des officiers de sapeur-pompier (ENSOSP), déjà engagée dans cette voie, pourrait être renforcé afin d’opérer une véritable prise de conscience auprès des futures générations de cadres de la profession et ainsi faire de la démarche un ancrage culturel.
La qualité de vie en service dans le SDISLa qualité de vie en service peut se définir comme étant la capacité pour le personnel à accomplir les tâches demandées, à réaliser les missions en conscience et en sécurité à l’aide des moyens adaptés. C’est la juste adéquation entre les objectifs et les moyens sur les plans individuels et collectifs. S’il y a une inadéquation entre les deux, une souffrance, une fatigue, une déception, une insatisfaction peut naitre et devenir chronique si le phénomène perdure. Le contrat moral et mental qui lie l’employé à son employeur peut se rompre. Cette rupture se traduit par des comportements de fuite, de colère ou de soumission. Le rôle du management est alors essentiel dans la surveillance permanente du juste équilibre entre les objectifs et les moyens dans le but de maintenir les bonnes conditions de ce contrat moral. Il est nécessaire d’agir au plus près des dérives car l’énergie utile pour retrouver l’état d’équilibre est proportionnelle à la dérive. La qualité de vie en service n’est donc pas synonyme de bien-être. Le bien-être est plutôt du domaine personnel, le babyfoot ou la corbeille de fruits dans l’entreprise pourraient en être un exemple. C’est la cerise sur le gâteau, en aucun cas la priorité.
Et après ?Comment faire un « pas de plus » vers la sécurité et la qualité de vie au sein des SDIS ?
- Une sensibilisation de l’encadrement à l’observation et la prise en compte des dérives ainsi qu’une formation des personnels à préserver leur propre capital santé physique et mentale durant la carrière (TOP) ;
- Une plus grande précision dans le suivi de la condition physique, la prévention des blessures et la reprise d’activité progressive et accompagnée après un arrêt de longue durée ;
- Une recherche de solutions de reclassement dans des conditions adaptées et accompagnées dans les cas d’inaptitude partielle ou totale, temporaire ou définitive, de départ anticipé volontaire ou la mise en place de « carrières courtes » seront autant de progrès possibles au sein des SDIS dont la souplesse et la volonté d’innover se révèlent inscrites dans une démarche permanente d’amélioration continue.
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• O C T O B R E 2 0 2 0 - R E G A R D S U R … •
FOCUS : LES AGRESSIONS EN SERVICEDES SAPEURS-POMPIERS (SPP ET SPV)
Les agressions en service constituent pour les sapeurs-pompiers un risque de plus en plus important et dépasse souvent le cadre d’une simple incivilité.
Ce phénomène représente 7 % de l’ensemble des accidents, 8 % des pompiers accidentés et 2 % du total des jours d’absences.
Les agressions surviennent majoritairement lors d’interventions pour secours à victime (64 %). Les interventions pour feu (12 %) et les autres interventions (12 %) complètent ces résultats.
Elles concernent l’ensemble des pompiers toutes classes d’âges confondues : même si les plus de 50 ans semblent moins touchés que leurs collègues.
Les sapeurs et caporaux (56 %) et les sous-officiers (41 %) sont les plus exposés au risque d’agression en service (contre 3 % pour les officiers).
Les lésions consécutives sont principalement : lésions cutanées (68 %), chocs et commotions (7 %), atteintes ostéo-articulaires (7 %). Ce sont la tête et le cou qui sont les plus touchés (68 %), devant les mains (19 %) et les membres supérieurs (18 %).
Le choc occasionné lors de situations particuliè-rement tendues, peut avoir des conséquences importantes sur le long terme pour la santé des sapeurs-pompiers concernés.
La Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (FNSPF) conduit régulièrement des actions de sensibilisation et de prévention de ces actes de violence.
Quelques chiffres :En 2018, 3 411 sapeurs-pompiers ont déclarés avoir été victimes d’une agression au cours d’une intervention. En 2017, ce nombre s’élevait à 2 813, soit une augmentation de 21 % en un an. Les moyens matériels ne sont pas épargnés : en 2018, 450 véhicules ont été endommagés pour un préjudice estimé à plus de 380 000 €. (Source : FNSPF)
Face à l’augmentation du nombre de ce type de situations, quatre chantiers prioritaires pour lutter contre les agressions de sapeurs-pompiers sont engagés (FNSPF) :
> Garantir l’anonymat aux sapeurs-pompiers qui portent plainte > Prévenir les violences > Renforcer la coordination des secours et des forces de sécurité > Renforcer les sanctions et surtout garantir leur application
SPP/SPV - Part des agressions dans l’accidentologie - 2019
ACCIDENTS
SAPEURS ACCIDENTÉS
JOURS D’ARRÊT
AGRESSIONS ENSEMBLE ACCIDENTS
7 %8 %2 %
SPP/SPV - Répartition des agressions selon l’activité lors de l’accident - 2019
VIE COURANTE
AUTRE OPÉRATION
SECOURS À VICTIME
CIRCULATION ROUTIÈRE
INTERVENTION POUR INSECTES ET ANIMAUX
INTERVENTION POUR FEU
64 %
10 %6 %2 %6 %
12 %
SPP/SPV - Répartition des agressions selon le grade - 2019
SOUS-OFFICIERS
OFFICIERS
SAPEURS ET CAPORAUX
56 %41 %
3 %
> Près d’un accident sur dix est une agression
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FOCUS COVID-19
UN ENGAGEMENT SANS FAILLE DANS LA LUTTE CONTRE LA COVID-19
Retour d’expérience avec le SDIS des Yvelines, département particulièrement touché par l’épidémie.
Commandant Patrick RACOUA, Chef de groupement adjoint Sécurité Qualité de Vie en Service, Conseiller de prévention, Conseiller départemental des activités physiques et Elisa SAINSON, Adjointe à la Chef du groupement des ressources humaines.
Quelles sont les premières perceptions des impacts de la crise liée à la Covid-19 sur l’organisation du SDIS mais aussi sur la vie des sapeurs-pompiers ?Je pense qu’en France la crise « COVID » a été bien gérée au sein des SDIS avec une mention spéciale aux personnels en contact opérationnel direct et personnels de santé, toutes appartenances confondues.
En cas de crise, les sapeurs-pompiers savent réagir avec abnégation et se mettre en mode de « réponse opérationnelle », c’est un mode de fonctionnement devenu naturel, garant d’efficacité grâce à la maitrise des équipements et des techniques d’intervention. Pendant 3 mois, nous avons fait preuve de réactivité malgré un approvisionnement « tendu » en équipements de protection. Nous avons su protéger nos personnels par la mise en œuvre de procédures particulières. Nous avons d’ailleurs eu très peu d’agents touchés.
Nous avons notamment mis en place très tôt un dispositif de collecte de renseignements basé sur le volontariat des personnels. Il s’agit de remplir chaque jour un micro questionnaire envoyé par mail permettant d’identifier au plus tôt les premiers symptômes, d’écarter rapidement ce sapeur-pompier de la vie en caserne et de le conseiller médicalement (application ANAMNESE).
En cas de contamination multiple, nous pouvons également isoler totalement l’activité opérationnelle d’une caserne, nous avons eu le cas à Vélizy. Une caserne qui ferme et c’est celle d’à côté qui intervient à sa place sans conséquence pour le public du fait de la fluidité conjoncturelle du trafic.
Nous avons pu adapter nos procédures de protections individuelles et collectives communément appelées « Marche en avant » au risque COVID car elles étaient déjà usitées dans le domaine du risque fumée par exemple. Ces dernières permettent de préciser les modes de protection opérationnelle et de décontamination au retour d’opération.
Nous pouvons parler d’une réactivité opérationnelle quasi sans faille.
Malgré tout, un risque méconnu largement médiatisé peut faire peur, ce fût le cas. L’impact mental sur les sapeurs-pompiers est évident, une fatigue mentale s’est
installée sur le long terme. Cet impact, qui va durer, aura des conséquences qui vont s’ajouter à la fragilisation morale et mentale due au contexte social du moment. En sortie de crise, des sapeurs-pompiers se questionnent, principalement ceux qui se questionnaient déjà sur leur motivation à poursuivre cette activité.
Ils ont été confrontés chaque jour aux décès à domicile, aux urgences débordées… Certains ont même perdu des proches. La COVID agit alors en accélérateur.
Concernant la partie fonctionnelle, le télétravail s’est révélé comme un mode de travail vertueux pour certains et entraînant des difficultés pour d’autres. A l’image des autres administrations et entreprises du secteur privé, les personnels n’ont pas tous vécu cette période surprenante de la même façon et tous n’ont pas le même point de vue sur les conditions de reprise de l’activité au travers des plans prévus à cet effet. Cela a été soudain et donc un peu violent pour les personnes en difficultés. La mise en place a parfois été compliquée notamment pour les personnes ayant des enfants ou ceux ne supportant pas de travailler seuls. Certains personnels non éligibles au télétravail ont été placés en autorisation spéciale d’absence. Après trois mois, il peut être difficile de « raccrocher » et reprendre le rythme d’avant.
Nous avons également constaté des difficultés pour certains managers dans la gestion de leurs équipes à distance.
Nous sommes aujourd’hui dans « l’après », comment rebondir et devenir plus forts ?
Sur le plan opérationnel, cette pandémie nous conduit à travailler sur l’amélioration du protocole global de protection des personnels face à l’ensemble des risques de contaminations et sur le processus de déconta-mination au retour d’intervention dans une démarche d’amélioration continue des conditions de sécurité, de prévention et de santé des sapeurs-pompiers et des personnels des SDIS.
Plus généralement, les sorties de crises sont l’occasion de transformer en opportunités ce qui a pu se révéler comme une faiblesse de l’organisation. L’effet de surprise et l’ampleur de cette crise peut avoir déstabilisé momentanément nos modes d’actions.
Le temps est venu de l’analyse de ce qui fonctionne bien et de ce qui est à optimiser afin de devenir plus forts. Un questionnaire dématérialisé adressé à l’ensemble des personnels du SDIS sera le terreau de cette analyse car il sera riche des ressentis du terrain. Ses enseignements serviront à l’évolution de notre mode de fonctionnement afin de le rendre plus efficient dans l’intérêt du service public, de ses acteurs et de ses utilisateurs.
> En première ligne aux côtés des personnels de santé, les sapeurs-pompiers ont une nouvelle fois prouvé leur engagement inconditionnel au service de la population, dans une période aussi difficile qu’inédite.
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020
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