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Répondre aux exigences sociales de la mondialisation Nº 21 | JANVIER 2016 Renforcer la dimension sociale des politiques climatiques P 2 TENDANCES UNE STRATéGIE EN MOUVEMENT EN PRISE AVEC LES MUTATIONS ET TRANSFORMATIONS GéNéRéES PAR LA MONDIALISATION par Jean KASPAR, Vice-Président de l’OSI P 4 ACTIVITéS DES DéLéGATIONS L’OSI-CHINE : UN PREMIER FORUM SINO-EUROPéEN Premier Forum Sino-Européen le 29 octobre 2015, à Shenzhen P 9 ACTIVITéS DES RéGIONS BIEN-ÊTRE & SANTé AU TRAVAIL Lancement du groupe de travail OSI LYON en octobre dernier P 10 RéFLEXION DES PARTENAIRES DE L’OSI DIALOGUE SOCIAL ET CONDITIONS DE TRAVAIL AU SEIN DU GROUPE RENAULT Marc LAUNAY, General Manager Corporate P 12 LES RENCONTRES DE L’OSI OSER LE DéBAT DE L’ENTREPRISE FACE AUX DéFIS GéOPOLITIQUES ET CONFESSIONNELS Le 22 octobre 2015, au Musée de l’Homme à Paris Muriel MORIN, Présidente de l'OSI La COP 21, tenue à Paris en décembre dernier, s’est conclue par un accord historique sur le climat. Historique, car négocié et conclu entre les 195 pays membres des Nations Unies. Historique, car l’humanité a réussi à se mettre d’accord sur un objectif commun dans un domaine où les intérêts nationaux ne sont pas spontanément convergents. Ainsi, pour la première fois, les états-Unis et la Chine, qui sont les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, ont pris des engagements. L’une des tables rondes du forum sino-européen organisé par l’OSI en octobre dernier à Shenzhen portait sur la lutte contre la pollution. Vous découvrirez dans ce numéro comment l’orientation a été inscrite comme priorité dans le nouveau plan quinquennal et a permis de prendre la mesure du virage négocié par les autorités chinoises. Le défi est maintenant de mettre en œuvre cet accord. Les investissements technologiques et les financements corres- pondants sont essentiels. Mais ils ne suffiront pas. La lutte contre le réchauffement clima- tique comporte une dimension sociale qui concerne la sensibilisation des populations sans lesquelles les objectifs fixés ne seront pas atteints. Cette sensibilisation passe notamment par des programmes d’éducation en direc- tion des jeunes, par des formations pour acquérir les compétences professionnelles indispensables à la transition énergétique, et par l’amélioration de la situation des femmes, qui jouent dans de nombreux pays, un rôle clé en matière de développement. En 2016, l’OSI s’impliquera fortement sur ce versant social des politiques environnementales, avec ses délégations régionales dans les différents pays où elles se développent. À ce titre, les délégations marocaines et d’Afrique subsaharienne de l’OSI seront particulièrement mises à contribution, dans le cadre de la COP 22 de Marrakech en novembre 2016. Avec l’augmentation de sa population et l’essor de son économie, dans les années à venir, l’Afrique constitue un laboratoire grandeur nature, non seulement pour développer les énergies renouvelables comme l’énergie solaire, mais aussi pour jouer la carte du développement social vis-à-vis des défis environnementaux. Les femmes tiennent un rôle central qui doit être mobilisé. Quant aux jeunes, la transition énergétique constitue une opportunité essentielle pour se former, s’insérer professionnellement et contribuer au développement économique de leur pays. Si rien n’est fait, le continent accusera un déficit de 250 millions d’emplois dans 30 ans ! Que 2016, renforce la dimension sociale des politiques climatiques, tel pourrait être mon 1 er souhait. Qu’il soit accompagné de mes vœux les plus chaleureux envers vous chers lecteurs. Merci de votre précieuse fidélité, très belle année à chacun et chacune d’entre vous et bonne lecture !

Renforcer la dimension sociale des politiques climatiques · en réSuMé cette évolution stratégique est ... intellectuelle mais aussi d’initiatives concrètes que l’OsI contribuera

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Répondre aux exigences sociales de la mondialisationNº 21 | JANVIER 2016

Renforcer la dimension sociale des politiques climatiques

p 2 tendances

UNE stRAtégIE EN moUVEmENt EN pRIsE AVEc lEs mUtAtIoNs Et tRANsfoRmAtIoNs géNéRéEs pAR lA moNdIAlIsAtIoNpar Jean KaspaR, Vice-président de l’OsI

p 4 actIVItés des déLéGatIOns

l’osI-chINE : UN pREmIER foRUm sINo-EURopéEN premier Forum sino-européen le 29 octobre 2015, à shenzhen

p 9 actIVItés des RéGIOns

BIEN-ÊtRE & sANté AU tRAVAIlLancement du groupe de travail OsI LyOn en octobre dernier

p 10 RéFLeXIOn des paRtenaIRes de L’OsI

dIAlogUE socIAl Et coNdItIoNs dE tRAVAIl AU sEIN dU gRoUpE RENAUltMarc Launay, General Manager corporate

p 12 Les RencOntRes de L’OsI

osER lE déBAt dE l’ENtREpRIsE fAcE AUx défIs géopolItIqUEs Et coNfEssIoNNElsLe 22 octobre 2015, au Musée de l’Homme à paris

Muriel Morin,présidente de l'oSi

La cOp 21, tenue à paris en décembre dernier, s’est conclue par un accord historique sur le climat. Historique, car négocié et conclu entre les 195 pays membres des nations unies. Historique, car l’humanité a réussi à se mettre d’accord sur un objectif commun dans un domaine où les intérêts nationaux ne sont pas spontanément convergents.

ainsi, pour la première fois, les états-unis et la chine, qui sont les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, ont pris des engagements. L’une des tables rondes du forum sino-européen organisé par l’OsI en octobre dernier à shenzhen portait sur la lutte contre la pollution. Vous découvrirez dans ce numéro comment l’orientation a été inscrite comme priorité dans le nouveau plan quinquennal et a permis de prendre la mesure du virage négocié par les autorités chinoises.

Le défi est maintenant de mettre en œuvre cet accord. Les investissements technologiques et les financements corres-pondants sont essentiels. Mais ils ne suffiront pas. la lutte contre le réchauffement clima-tique comporte une dimension sociale qui concerne la sensibilisation des populations sans lesquelles les objectifs fixés ne seront pas atteints.

cette sensibilisation passe notamment par des programmes d’éducation en direc-tion des jeunes, par des formations pour acquérir les compétences professionnelles indispensables à la transition énergétique, et par l’amélioration de la situation des femmes, qui jouent dans de nombreux pays, un rôle clé en matière de développement. en 2016, l’OsI s’impliquera fortement sur ce versant social des politiques environnementales, avec ses délégations régionales dans les différents pays où elles se développent.

À ce titre, les délégations marocaines et d’afrique subsaharienne de l’OsI seront particulièrement mises à contribution, dans le cadre de la cOp 22 de Marrakech en novembre 2016. avec l’augmentation de sa population et l’essor de son économie, dans les années à venir, l’afrique constitue un laboratoire grandeur nature, non seulement pour développer les énergies renouvelables comme l’énergie solaire, mais aussi pour jouer la carte du développement social vis-à-vis des défis environnementaux. Les femmes tiennent un rôle central qui doit être mobilisé. Quant aux jeunes, la transition énergétique constitue une opportunité essentielle pour se former, s’insérer professionnellement et contribuer au développement économique de leur pays. si rien n’est fait, le continent accusera un déficit de 250 millions d’emplois dans 30 ans !

Que 2016, renforce la dimension sociale des politiques climatiques, tel pourrait être mon 1er souhait. Qu’il soit accompagné de mes vœux les plus chaleureux envers vous chers lecteurs. Merci de votre précieuse fidélité, très belle année à chacun et chacune d’entre vous et bonne lecture !

L’Observatoire social International est né en 2000 d’une ambition : contribuer à répondre aux exigences sociales de la mondialisation, prendre en compte l’im-

portance des mutations technologiques, économi-ques, sociales, culturelles qui traversaient toutes les sociétés, bâtir des stratégies de coopération entre les acteurs. avec un parti pris : la mondialisation est une réalité, un processus irréversible.

LeS grandeS intuitionS de L’oSi

cinq grandes intuitions sont à la base de la création de l’OsI que l’on peut résumer ainsi :

• La mondialisation doit être vue comme un processus irréversible.

• Dans la mondialisation, les entreprises sont confrontées à de nouveaux modes de gouvernance et leur responsabilité sociale (sociétale) doit être clairement assumée.

• Le fonctionnement de l’OSI doit reposer sur une approche multipartenariale et multiculturelle à l’image du monde.

• La coopération entre les acteurs doit être considérée comme le levier pertinent pour assurer les conditions d’un mieux vivre ensemble dans l’entreprise et la société.

• Le social ne peut plus être conçu comme la résultante de choix considérés comme plus stratégiques (économique, financier ou technique) mais doit être pris en compte comme un élément constitutif de la stratégie.

deS axeS de travaiL pour LeS 15 prochaineS annéeS

si la pertinence des intuitions fondatrices de l’OsI reste toujours d’actualité il nous faut nous pro-jeter dans l’avenir pour continuer de faire de notre association un laboratoire d’idées et un lieu où se construisent des alternatives concrètes permettant de répondre aux transformations multidimensionnel-les qui s’opèrent à travers le monde.

notre stratégie pour la nouvelle étape de son existence va s’articuler autour des 8 pistes de travail :

1/ faire émerger une conception renouvelée de l’entreprise, des entreprises.

ce qui doit guider nos travaux c’est que l’entreprise, quelles que soient sa taille ou sa nature, doit être vue de plus en plus comme un système d’organisation qui place l’humain au centre des objectifs. un lieu d’intel-ligence et d’imagination collective. un lieu d’innova-tion et de performance globale. un lieu d’ambitions communes au service du développement humain.

2/ promouvoir une conception humaniste de l’économie

petit à petit au nom d’une efficacité à court terme, l’économisme et la financiarisation ont perverti nos modes d’organisation, les finalités des entreprises et d’une certaine manière la façon de penser l’efficacité de nos systèmes de production d’un bien ou d’un service.

La mondialisation ne pourra constituer un progrès pour l’Humanité tout entière que si nous sommes capables de transcender les idéologies, les cultures par une conception Humaniste de nos modes de pensée, d’action et de production.

UNE stRAtégIE EN moUVEmENt EN pRIsE AVEc lEs mUtAtIoNs Et tRANsfoRmAtIoNs géNéRéEs pAR lA moNdIAlIsAtIoNpaR Jean KaspaR, VIce-pRésIdent de L’ OsI

« L’oSi contribuera avec ses partenaires à relever les défis de la mondialisation au service d’une économie durable. »

tENdANcEs

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 2

Jean KaSpar, vice-président

de l 'oSi

tENdANcEs

3/ mieux définir ce que signifie la prise en compte des spécificités culturelles.

contribuer à une mondialisation source de pro-grès économique, social, culturel ne peut se concevoir en reproduisant nos modes de pensée et considérer que leur fondement culturel peut s’imposer « natu-rellement » à tous les continents et pays.

nous devons faire un effort intellectuel pour, à partir de cultures différentes, promouvoir des pra-tiques économiques, sociales et managériales qui prennent en compte cette diversité culturelle en intégrant, dans cette démarche, l’importance que semble prendre le fait religieux dans le débat public.

4/ Aborder autrement la question du travail dans un monde où la robotisation et le numérique prendront une place de plus en plus importante.

La question du travail doit être repensée au regard des aspirations des hommes et des femmes mais aussi des mutations et des transformations qui s’opèrent du fait des nouvelles perspectives qu’ouvrent la robotique et le numérique. en effet, aujourd’hui, les robots ne se contentent plus de reproduire les gestes humains, ils deviennent des compléments à l’intelli-gence humaine, des auxiliaires de notre cerveau. La nécessaire définition de règles éthiques deviendra de plus en plus centrale pour éviter que l’homme devienne la victime de ses propres inventions.

5/ Imaginer un nouveau contrat entre l’entreprise et les salariés ?

un récent rapport de l’OIt (le Monde du 20 mai) indique que :

« Le salariat ne représente que la moitié des emplois dans le monde. Il ne concerne pas plus de 20 % des travailleurs en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud-Est. Dans ces empois salariés, moins de 40 % des travailleurs bénéficient d’un contrat de travail à temps plein, soit à peine 20 % de l’emploi mondial ».

ce constat situe bien la contribution que doit apporter l’OsI à une question aussi importante, d’autant plus que le débat français sur ce point reste encore trop marqué par le poids de visions idéolo-giques de certains acteurs politiques, économiques ou syndicaux, se contentant de reproduire, au nom de la défense des acquis, des discours d’un conser-vatisme déroutant et irresponsable ou au nom d’une pseudo-modernité des solutions catastrophique sur le plan de la cohésion sociale.

6/ construire des partenariats nouveaux avec des oNg.

nos préoccupations autour de la notion de développement durable, du développement humain, de la responsabilité sociale des entreprises (Rse), des droits fondamentaux de la personne humaine doivent nous inciter à inventer de nouvelles formes

de partenariat avec des OnG qui se sont petit à petit imposer dans le débat économique, social, environnemental et culturel.

7/ créer une antenne européenne.

dans le processus de mondialisation, l’europe a un rôle important à jouer. pour ce faire, l’europe doit approfondir son ambition démocratique, sa politique économique et sociale pour devenir pour l’ensemble des pays européens ce pays commun auquel les pères fondateurs de l’europe aspiraient. c’est à cette condition qu’elle pourra contribuer à faire de la mondialisation un processus de progrès économique, social, culturel et démocratique.

8/ contribuer à construire des pensées politiques, économiques, sociales et culturelles en évolution.

enfin, la dernière piste et non des moindres consiste à faire évoluer nos modes de pensées pour les inscrire dans le mouvement et dans l’évolution multiforme du monde.

nos pensées sont trop souvent prisonnières de nos cultures, de nos croyances, de nos convictions politiques, sociales ou de nos raisonnements pure-ment économiques ou financiers. Or des pensées figées ne permettent plus de faire face à la complexité et à la diversité du monde.

en réSuMécette évolution stratégique est nécessaire si nous

voulons être à la hauteur de nos ambitions. c’est en restant fidèle aux intuitions fondatrices de l’OsI et en développant une capacité prospective de production intellectuelle mais aussi d’initiatives concrètes que l’OsI contribuera avec ses partenaires à relever les défis de la mondialisation au service d’une efficacité économique durable parce que fondée sur un huma-nisme multiculturel.

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 3

ActIVItés dEs délégAtIoNsOSI-chINE

Le mouvement de mondialisation se traduit aujourd’hui par une interdépendance accrue des grandes économies de la planète.

devenue la seconde économie du monde, la chine est en train de rééquilibrer son modèle de croissance, entre exportation et développement intérieur. elle vise à doper l’économie de son marché domestique par une relance des investissements, dans le cadre des efforts d’intégration régionale et du projet « nouvelle route de la soie » des-tiné à accélérer le développement intérieur du pays par la construction de moyens de transport vers l’europe.

par ailleurs, deux jours avant la tenue de ce forum, le comité central du parti communiste a adopté le 13e plan quin-quennal pour la période 2016 – 2020. ce plan intègre une série de mesures dans le domaine de l’environnement dont la crois-sance des énergies renouvelables devrait être le principe directeur des initiatives pour lutter contre la pollution.

dans ce nouveau contexte écono-mique, les entreprises internationales chinoises sont encouragées à investir et à s’installer à l’étranger, tandis que portée par une nouvelle flexibilité monétaire, la libéralisation progressive de l’économie chinoise appelle les entreprises à prendre

Le ForuM Sino-européen en breF ?

Il a réuni 300 participants appartenant à différents secteurs : télécommunications, banques, énergie, éducation, environnement et culture. de nombreuses entreprises internationales, tels qu’Orange, enGIe, deutsche telekom, Huawei, china shoto, amundi et sueZ sont intervenues, ainsi que BpI France et des établissements d’enseignement supérieurs de solide réputation : université de pékin, essec, IeaM et HsBc Business school. Les représentants des principales banques chinoises étaient également au rendez-vous, ainsi que l’Institut des affaires publiques et environnementales (Ipe), importante OnG chinoise qui a réalisé une cartographie des émissions polluantes en chine.

Bertrand Furno, consul Général de France à canton, a prononcé le discours d’ouverture, tandis que Muriel Morin, présidente de l’OsI et Wen HaI, Vice-président de l’université de pékin ont accueilli les participants au nom des organisateurs.

L’organisation matérielle et la logistique du forum ont bénéficié de l’expérience du responsable d’Orange en chine, alex Wang, et de son équipe dans l’animation de la plateforme Joint audit cooperation qui réunit les grands opérateurs de télécommunication en chine.

sous le haut patronage de l’ambassade de France en chine et en partenariat avec l’université de pékin, l’Observatoire social International (OsI) a organisé son premier Forum sino-européen sur le thème du développement de la responsabilité sociale des entreprises le 29 octobre 2015, à shenzhen.

l’osI chINE : FORuM sInO-euROpéen pOuR Le déVeLOppeMent de La RespOnsaBILIté sOcIaLe des entRepRIses

en compte les enjeux de responsabilité sociale de plus en plus essentiels dans la concurrence internationale, mais aussi auprès de la population chinoise touchée par une pollution de l’air endémique.

Les grandes entreprises chinoises sont ainsi incitées à rechercher un mode de gouvernance qui articule performance économique, respect de l’environnement et un minimum de développement social là où elles s’investissent et où elles opè-rent. c’est dans ce contexte que l’OsI en chine a préparé et animé ce premier forum sino-européen.

celui-ci a constitué un incontestable succès, autant par le nombre que par la qualité des intervenants lors des tables rondes (voir encadré). elles ont été l’oc-casion d’échanges constructifs et de discussions passionnantes, permettant ainsi de mesurer l’importance des enjeux grâce aux interventions d’acteurs chinois et européens à faire part de leurs expé-riences ou de leurs projets.

cinq tabLeS rondeS Sur LeS diFFérentS enJeux de La rSe

La première table ronde coopération au-delà de la concurrence a porté sur une meilleure mise en œuvre des principes de

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 4

responsabilité sociale dans les relations avec les fournisseurs. elle était animée par Brigitte dumont, directrice de la Rse dans le groupe Orange. alex Wang, directeur d’Orange en chine a présenté l’expérience du Forum Joint audit cooperation (Jac), dont il assure la coordination et qui réunit les dix plus grands opérateurs mondiaux présents en chine, pour échanger sur leurs relations avec leurs fournisseurs. cette coopération a permis d’organiser des audits communs et d’établir des relations plus partenariales avec les fournisseurs. en tant que fournisseur chinois, alan eicken, directeur du développement durable de Huawei a témoigné de l’intérêt qu’avait le forum Jac pour améliorer la performance de son entreprise et rendu compte des progrès effectués.

La prise en compte des critères extra-financiers dans les investissements avec l’objectif d’articuler les performan-ces économique, financière et sociétale, a constitué le menu de la seconde table ronde. animé par Fan Wenbo, Vice-prési-dent de la shenzen Banking association, elle a réuni plusieurs acteurs du secteur bancaire. Les interventions du panel ont permis d’aborder les différentes facettes de la question et les enjeux respectifs des acteurs européens et chinois. aMundI qui était représenté par son directeur expertise IsR, thierry Bogaty, a montré comment les dynamiques en matière de notation sociale devenaient essentielles pour les investisseurs à l’échelle mondiale. Les acteurs chinois, de plus en plus présents sur le marché européen intègrent désormais les critères extra-financiers et la Rse dans leur stratégie d’investissement.

La troisième table ronde a abordé la convergence des efforts pour une meilleure protection de l’environne-ment. Huang Haifeng, professeur à la HsBc Business school a présenté les évolutions qui étaient en train de marquer les évolutions de la politique des autorités chinoises en matière de croissance économique et de prise en compte des enjeux environnementaux. ces changements s’inscrivaient à la fois dans la perspective proche de la cOp 21, mais également dans une réponse à la population chinoise qui souffre de plus en plus fortement de la pollution dans les grandes agglomérations chi-noises. Liu Hengwei, responsable de la stratégie d’enGIe en chine, a expliqué les enjeux environnementaux dans le secteur de l’énergie et la pertinence des orientations retenues par son entreprise en matière d’énergies renouvelables et d’économies d’énergie. david chen de suez asia et shao shuangxi de china shoto, entreprise qui produit des piles et des batteries, ont présenté les ini-tiatives de leurs entreprises en matière environnementale. enfin, Ma Jun, respon-sable de l’Institut des affaires publiques et environnementales, a souligné les enjeux environnementaux qui se posent aux différents secteurs industriels dans le pays.

La quatrième table ronde a traité de l’intégration des thèmes Rse majeurs dans la formation des managers. animée par patrick dambron, directeur de l’IeaM, elle a permis un échange entre responsables universitaires chinois (université de pékin, université du peuple, université durk) et européens (essec, IeaM) sur le contenu des programmes de formation au management. François Ewald, philosophe, a souligné que l’enjeu prioritaire pour les managers lui sem-blait être le travail sur soi. La responsabilité sociale des entreprises met les managers face à des enjeux qui mettent en jeu l’autonomie, la culture et le pouvoir et qui appellent les mana-gers à un travail personnel sur eux-mêmes pour être relevés de manière responsable.

La dernière table ronde avait pour thème la construction internationale des référentiels Rse : cultures, droits, pratiques. elle a notamment donné la parole à Zhang tian-ai, qui anime une fondation et une école de formation à l’art et à yingjian Liu, directeur asie de présence, une entreprise spécialiste depuis 30 ans des études liées à la relation client, via des visites mystè-res, appels et audits mystères. présence propose des outils de mesure et surtout des outils de management et de progrès qui visent à motiver les équipes terrain, à progresser et à mettre en place des actions concrètes et ciblées.

Face au succès de ce premier forum, rendez-vous a été pris en 2016 par les participants pour continuer à promouvoir les meilleures pratiques et pour s’engager dans les actions communes entre la chine et l’europe. À cette fin, des groupes de travail sont en cours de constitution.

podium de clôture des intervenants au Forum sino-européen

ActIVItés dEs délégAtIoNsOSI-chINE

L’oSi chine : ForuM Sino-européen pour Le déveLoppeMent de La reSponSabiLité SociaLe deS entrepriSeS

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 5

Le 2 octobre 2015, à Rio de Janeiro, l’Observa-toire social International a animé un séminaire

de travail sur les défis de la responsabilité sociale des entre-prises au Brésil et sur ses axes de travail.

après un mot de bienvenue d’eduardo eugenio Gouvêa Vieira, président de la Fédération des Industries de l’état de Rio de Janeiro (FIRJan) qui accueillait la rencontre, claudine Bichara de Oliveira, responsable de la chambre franco-brésilienne de Rio a animé une table ronde. Muriel Morin, présidente de l’OsI y a présenté une analyse des défis de responsabilité sociale des entreprises qui se pose au Brésil et les propositions de travail de l’OsI dans le pays.

Gil Maranhão, Vice-président d’enGIe Brazil, a présenté les initiatives et réalisations de son entreprise en matière de Rse. Laura tamancoldi, coordinatrice Rse de l’Institut de l’enfance a témoigné des actions menées en matière de responsabilité sociale par son association avec différen-tes entreprises. de nombreux par-ticipants ont indiqué leur volonté pour s’impliquer dans les activités de l’OsI au Brésil.

Muriel Morin (oSi) entourée de claudia bichara de oLiveira (chambre franco-brésilienne de rio) et de gil Maranhao (vp engie brésil)

l’osI-BRésIl : Les déFIs de La RespOnsaBILIté sOcIaLe des entRepRIses au BRésIL

ActIVItés dEs délégAtIoNsOSI-bréSIl

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 6

quels étaient les objectifs initiaux de l’étude ?Alejandro Jara Weitzmann : À l’automne 2014, le directeur du bureau de l’OIt à santiago

a sollicité l’OsI pour étudier comment les grands projets d’investissement (barrages, production d’énergie, autoroutes, aéro-port,…) contribuaient au développement local des territoires dans lesquels ils sont développés. son souci était d’établir des bases objectives pour bâtir un dialogue sociétal susceptible de prévenir les risques que ces investissements pouvaient présen-ter pour la population locale sans toutefois bloquer leur réalisation.

marc deluzet : effectivement plusieurs grands projets d’infrastructures, comme par exemple des barrages en amérique Latine, ont déclenché ces dernières années de grandes mobilisations qui visaient tout à fait légitimement à faire valoir les droits des populations locales concernées et à prendre en compte les impératifs environne-mentaux. toutefois, animés par de grandes OnG internationales, ces mouvements ont conduit à des postures d’opposition globale qui oubliaient trop souvent les contributions que ces projets apportaient au dévelop-pement économique et social du pays en termes d’accès à l’énergie, d’emploi, de compétences, de tissu économique, et pour lesquelles le gouvernement avait décidé leur réalisation et attribué des marchés. c’est pourquoi l’étude propose d’évaluer autant la contribution que les risques des grands projets d’investissement industriels.

en lien avec le bureau de l’Organisation Internationale du travail (OIt) de santiago, l’Observatoire social International a réalisé une étude sur la contribution des grands projets d’infrastructures au développement économique et social local. alejandro Jara Weitzmann, délégué de l’OsI en amérique Latine et Marc deluzet, délégué général de l’OsI en présentent les principaux intérêts et enseignements.

L’OsI cHILI : étude Sur La contribution deS grandS proJetS d’inFraStructureS au déveLoppeMent éconoMique et SociaL LocaL

l’étude passe en revue les critères des différents référentiels internationaux d’évaluation des investissements. comment les propositions de l’osI s’inscrivent dans cette palette internationale ?

AJ : nous avons réalisé une revue complète de la dizaine de référentiels d’évaluation des principales agences et organisations internationales, de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International à l’union européenne, en passant par le World Business council for sustainable development (WBcsd) et l’Ocde. cette recension a permis de valider les intuitions de l’OsI et du bureau OIt de santiago : les méthodes les plus récentes dépassent la simple évaluation des risques (impacts négatifs possibles) des projets d’investissement pour inté-grer l’ensemble de leurs contributions positives au développement local. elles articulent également le suivi des indi-cateurs avec les systèmes de reporting et de dialogue sociétal tout au long du développement du projet, en amont de la construction et en aval. Les propositions de l’étude OsI s’inscrivent dans cette logique qui considère que le bénéfice social d’un investissement est d’abord dans sa finalité économique et sociétale dont il faut discuter avec l’ensemble des parties locales dès la conception.

md : c’est pourquoi l’étude propose d’engager le dialogue sociétal très en amont du projet, avec toutes les parties concernées (pouvoirs publics, investisseurs,

colloque d’octobre 2015

Une centaine de personnes a participé au colloque organisé en octobre 2015 par l’OSI à Santiago du Chili, dans les locaux du Bureau de l’OIT. Un panel d’entreprises (secteur des mines avec CODELCO, ENGIE, Industrie pétrolière) et de partenaires sociaux des secteurs concernés a présenté les actions qu’ils conduisent déjà dans la logique de l’étude OSI.

ActIVItés dEs délégAtIoNsOSI-chIlI

populations locales et acteurs de la société civile) avant la décision qui confie à un investisseur les études préalables à la contractualisation. Il s’agit d’éviter que les éventuelles objections n’interviennent que lorsque les marchés ont été attribués, mettant en porte à faux les entreprises concernées et les communautés locales pourtant bénéficiaires de l’investissement en termes de développement économi-que local.

quelle est la prochaine étape pour mener à bien ces propositions ?

AJ : au chili et plus largement en amérique Latine, plusieurs entreprises s’inscrivent déjà naturellement dans cette logique (voir encadré). d’autres sont inté-ressées. nous comptons élargir cette base à l’ensemble des acteurs décidés à mettre en œuvre ces principes, en lien avec l’OIt.

md : plus largement, ces questions valent aussi pour d’autres continents, notamment l’afrique. Là aussi, nous coo-pérerons avec la direction mondiale de l’OIt à Genève pour que cette perspective devienne réalité.

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 7

cÔte d’ivoire

dIMensIOns sOcIaLes des pOLItIQues écOnOMIQues et enVIROnneMentaLesQuelques jours après la signature de l’accord sur le climat lors de la cOp 21 et moins d’un an avant la cOp 22 qui aura lieu à Marrakech en novembre 2016, l’OsI se mobilise en côte d’Ivoire sur la dimension sociale des politiques de développement économique et de respect de l’environnement.

L’OsI afrique subsaharienne a réuni le 18 décembre 2015 une centaine de personnes pour débattre et dévelop-

per des propositions en matière de traitement des déchets industriels et ménagers. Muriel Morin, présidente de l’OsI et aïcha Moulod, présidente de l’OsI afrique subsaharienne ont introduit les débats, avec sarrhan Ouattara, pré-sidente de l’OsI côte d’Ivoire et directeur général de l’agence nationale de salubrité urbaine (anasuR). La table ronde a réuni plusieurs res-ponsables du ministère de l’environnement, des entreprises de la plasturgie et des universitaires.

de l’avis de l’ensemble des participants, la côte d’Ivoire dispose en matière de déchets d’une législation très avancée, qui peine à être appliquée. Or les enjeux sont considérables. comme l’indique solange amichia, directeur général adjoint du centre de promotion des Investissements en côte d’Ivoire, qui anime le groupe de travail environnement de l’OsI : « la Côte d’Ivoire va fortement s’industrialiser, nous devons agir pour ne pas devenir la Chine de l’Afrique en matière de pollution ».

La table ronde a d’abord permis de réaliser un état des lieux des défis posés à abidjan en matière de gestion des déchets, en listant les différentes catégories et en avançant une estimation des quantités produites. Outre le souhait de voir l’état faire appliquer les procédures et la réglementation de façon plus rigoureuse, plusieurs intervenants ont présenté les actions conduites pour former des responsables d’entreprise et sensibiliser leur personnel, en soulignant que ces actions

ressurgissaient ensuite dans la sphère privée, sur l’ensemble de la population.

des entreprises ont aussi témoigné de leurs initiatives pour réduire la quantité de rejets et de déchets produits. La professionna-lisation de la filière des déchets a également fait l’objet de propositions par l’anasuR, en témoignant que cette orientation conduisait à un accroissement des compétences, à une montée en gamme des entreprises et des emplois induits, et donc à un développement économique et social. L’éco-conception des produits et la valorisation des déchets dans des filières de recyclage créent des emplois et favorisent l’amélioration des qualifications.

La question des coûts a également été abordée car elle dissuade les entreprises d’as-sumer leurs responsabilités. L’application du principe pollueur-payeur a été discutée afin de progresser vers une gestion collective des déchets (stockage, ramassage et traitement) sans défavoriser les entreprises les plus ver-tueuses. Mais le levier le plus puissant reste les bénéfices financiers que les entreprises dégagent grâce à des modes de production moins consommateurs de matière et des déchets réduits.

ce séminaire constituait la première étape du travail sur le traitement des déchets. Le groupe de travail « Environnement » de l’OsI va poursuivre ses activités dans le but de for-maliser des propositions précises qui pourront inspirer les débats et les projets de réforme envisagés par les responsables publics.

ActIVItés dEs délégAtIoNs OSI-AFrIQUE SUb SAhArIENNE

axeS de travaiL et Stratégie

Désiré KONaN, Président du comité d’orientation de l’OSI afrique subsaharienne, a présenté les axes de travail et la stratégie de l’OSI dans la région. Outre le groupe Environnement et développement durable, qui animera la réflexion sur la future COP 22, trois autres groupes de travail ont engagé leurs activités en vue d’un colloque en septembre 2016 : Développement économique, culture et valeurs de l’entreprise, bien-être et santé. Celui-ci aura pour thème la transmission intergénérationnelle des entreprises et abordera les questions relatives à la COP 22, la place des jeunes dans la société, leur formation et leur insertion professionnelle, ainsi que le rôle essentiel des femmes en afrique.

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ActIVItés dEs RégIoNs

une étude de l’aIss (association Interna-tionale de sécurité sociale) sur le rende-ment économique de la prévention a été

exposée : elle s’est déroulée dans 14 pays et 330 entreprises y ont participé.

L’investissement en santé et sécurité entraîne à la fois un bénéfice direct (diminution des acci-dents, des arrêts de travail,…) et un bénéfice secondaire qui est notamment la satisfaction des salariés, l’amélioration de la qualité, l’accrois-sement de l’innovation ou encore une meilleure image de l’entreprise.

un lien est fait entre l’étude de l’aIss et une étude de la sncF Voyages qui a montré que 2 points de satisfaction des salariés équivalent à 1 point de satisfaction client et à 0,5 point d’amé-lioration de la performance.

Le groupe vient rapidement à parler du rôle des managers de proximité. Le nouveau modèle managérial émergeant veut plus de fluidité et de réactivité en lien avec l’innovation. ce nouveau modèle tend à donner plus d’attention aux sugges-tions des collaborateurs terrain. Il tend également à donner et à reconnaître le « droit à l’erreur ».

Le management est une fonction à part entière. en France, souvent, les « experts métiers » sont nommés managers, ce qui est un non-sens car le métier n’est pas le même. Le but serait de sortir de ce raisonnement qui veut que pour évoluer, « il faut devenir manager ».

des solutions ont été exposées comme par exemple la création d’un collectif entre pairs, la mise en avant des réseaux internes, le co-déve-loppement des managers : des groupes de dix personnes se réunissent une fois par mois pendant un an. chaque manager pose sa problématique et les autres essaient de l’aider sous le regard d’un consultant ou encore l’innovation participative.

Les travaux de l’OsI Lyon se poursuivront en 2016 sur le thème « Innovation et Formation des pratiques managériales ».

BIEN-ÊtRE & sANté AU tRAVAIl LanceMent du GROupe de tRaVaIL OsI LyOn en OctOBRe deRnIeR autour d’un déjeuner, l’OsI a lancé ce premier groupe de travail en collaboration avec christophe Rey du cabinet JLO conseil, et avec la participation de responsables du monde de l’entreprise, du secteur public et du monde universitaire. parmi les entreprises présentes : Orange, caisse d’epargne Rhône-alpes, tunnel du Fréjus, GrdF, etc.

LyOn

Société Française du tunnel Routier

du Fréjus

Orange

caisse d’epargneRhône-alpes

Lyon

Malakoff Médéric

Gaz Réseaudistibution

France

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 9

qui rencontre-t-iL ?des ouvriers, des managers, des ingénieurs qui ont décidé de définir

annuellement, ensemble, leur monde du travail. Résultat, en octobre 2015 le 11e « Pacto Colectivo » a été signé au sein de l’usine par 1654 salariés de sOFasa.

Le « Pacto Colectivo » est basé sur la reconnaissance de l’ensemble des sala-riés de sOFasa qui est décrite comme le « second foyer » des travailleurs. cet accord, signé publiquement par tous les collaborateurs (à l’exception des expatriés) prend bien évidemment en compte les impératifs économiques de l’entreprise et s’attache à faire évoluer les « beneficios » qu’offre sOFasa. Le spectre des points traités par cet accord est large, très large. c’est, par exemple, la santé du salarié aussi bien que celle de sa famille, l’éducation des enfants depuis la crèche jusqu’aux bourses d’études uni-versitaires, les transports, les allocations, les aides à l’installation, etc.

pratiquement , le « Pacto Colectivo » recense des solidarités internes, une priorité accordée à la santé et de bien être au travail et en dehors du travail, donne une grande place à l’Innovation et recherche de performance ensemble (marathon de la simplification, « Équipes Kaizen », …), et accorde des services à la personne et aux familles dans tous les

domaines (loisirs, sports, travail, vie quo-tidienne, cartes de réduction, ventes sur le lieu de travail, locations, prêts, bourses, subventions, école de musique, école de sports, école des parents, …).

enfin, c’est également, la prise en compte de l’équilibre entre vie profes-sionnelle et vie privée (horaires adaptables et variables, célébration d’évènements familiaux…).

dans l’usine de Medellin, les syndicats traditionnels n’ont plus de représentation. a la place, les salariés élisent des représen-tants pour négocier avec la direction. Le management joue son rôle complètement : le manager est « jefe para todo » et gère tout l’environnement social pour que chacun « puisse donner le meilleur de lui-même ». avec ce contact direct qui résout les petits et grands problèmes au jour le jour, et avec des méthodes de travail d’équipe impliquant les travailleurs concernés, le climat social de sOFasa est serein.

et aujourd’hui, si les travailleurs de sOFasa sont fiers de leur marque et de leur production, ils sont heureux de dire que leur entreprise valorise ce qu’ils font.

cela se concrétise par la mise en valeur « de celui qui brille », proposé par ses collè-gues et sa hiérarchie et célébré auprès de ses amis de travail et de sa famille.

mARc lAUNAydIaLOGue sOcIaL et cOndItIOns de tRaVaIL au seIn du GROupe RenauLtqui est marc lAUNAy ? un homme qui aime « connaître », « aller voir », « comprendre » comment se passent les choses, comment les relations se créent entre les équipes de travail. et quand il remarque que l’usine de sOFasa, en colombie, a des résultats remarquables, il décide de se rendre à Medellin pour voir et comprendre.

RéflExIoN dEs pARtENAIREs dE l’osI

RENaULT a conclu un accord de portée mondiale avec les membres du Comité de Groupe RENaULT et IndustriaLL Global Union afin de représenter l’ensemble des salariés dans le monde. Cet accord est fondé sur un dialogue social mondial sincère et s’inspire des valeurs humanistes du Groupe RENaULT. Il marque la volonté d’une meilleure prise en compte des intérêts des différentes parties prenantes de l’entreprise. Il s’articule autour de cinq axes d’action majeurs que sont :• le respect des droits

sociaux fondamentaux, • la responsabilité sociale

vis-à-vis des salariés,• la responsabilité sociétale

dans les territoires où le groupe Renault est implanté,

• les relations avec les fournisseurs et les sous-traitants,

• la préservation de la planète, à travers la réduction de l’empreinte environnementale.

Le suivi de ces actions relève de la DRH Renault ; la dimension sociale et les aspects de dialogue social étant cruciaux pour l’entreprise.

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 10

RéflExIoN dEs pARtENAIREs dE l’osI

danS queL contexte S’inScrit cette beLLe expérience coLoMbienne ?

sOFasa, ce sont environ 2 000 salariés RenauLt, parmi les 140 000 personnes dans le monde entier, qui travaillent, en fonc-tion des pays, pour trois marques : dacIa, saMsunG et RenauLt. Voici deux ans, Renault a pris conscience, qu’en matière de sécurité et de conditions de travail ses résultats ne progressaient plus. aussi, thierry Bolloré, Vice-président du Groupe, a-t-il décidé d’engager un plan de Rupture avec pour objectif « zéro accident ». Il est aujourd’hui constaté que le nombre des accidents au sein du Groupe a été divisé par deux, la cible devant effectivement être atteinte en 2019.

ces grandes lignes directrices sou-tenues par une volonté forte et affichée du président permettraient de miser sur la complémentarité des deux équipes et de construire les bases solides d’une coopération fertile.

Marc Launay,general Manager

corporate

cLub deS dirigeantS Santé quaLité de vie au travaiL* : biLan 2015

L’année 2015 a éclairé plusieurs préoccupations émergentes des directeurs santé Qualité de Vie au travail.

la politique de santé au travail à l’international au regard de l’hétérogénéité de ces politiques selon les

cultures et les continents, voire même dans des cultures

apparemment homogènes, entre les pays. pourtant, les

groupes internationaux sont appelés de plus en plus

souvent par les parties prenantes internes et externes,

à définir, mettre en place et vérifier que la santé est un

sujet pour toutes leurs entités, y compris à l’international.

Les dispositifs observés varient d’une politique santé

totalement adaptée aux exigences nationales des pays

d’implantation à une politique santé unifiée quel que soit

le pays ; en passant par l’ambition de certaines entreprises

pionnières, qui, sur quelques sujets choisis comme

l’assurance santé des salariés, déploient des politiques

mondiales qui traitent leur corps social comme un

ensemble homogène.

les indicateurs : comment faire face, en France, à

un taux de mortalité évitable par la prévention chez les

hommes (92/100 000), le pire en europe, soit plus du

double de celui des suédois (40), l’allemagne étant à

72 et le Royaume-uni à 56 ? Les règles de gestion des

risques étant les mêmes dans les pays de l’ue, est émise

l’hypothèse que c’est au niveau de l’application réelle

de ces règles sur le terrain que se fait la différence entre

la France et ses voisins. par conséquent, les indicateurs

santé ne constituent pas un enjeu isolé mobilisant des

compétences spécialisées.

la pluridisciplinarité : c’est un thème évoqué de façon

récurrente, mais un peu comme une injonction. chacun

sait les difficultés à travailler de façon pluridisciplinaire

malgré les bénéfices au final du travail en commun. alors

que tout pousse dans les organisations parcellisées

d’aujourd’hui, à rester « chacun dans son coin », le rôle

du « central » ou du corp pourrait être davantage dans

l’harmonisation des pratiques, leur standardisation et leur

partage, en donnant de l’information et en en recueillant.

dialogue social et santé au travail : la connaissance

du « réel » des représentants des organisations syndicales

en central recouvre possiblement les mêmes déficits que

le top management, par rapport à la connaissance du

terrain des IRp en cHs ou comité sécurité d’établissement.

Ils doivent donc faire l’objet du même effort de pédagogie

et d’alliance sur les questions du travail.

L’année 2016 ouvrira les débats du club sur le

thème de « L’intégration de la santé dans les projets de transformation ».

* le club des Dirigeants Santé Qualité de Vie au Travail a été créé en 2013 à l’initiative de l’OSI. Présidé par bertrand Madelin, il donne la parole aux dirigeants de santé des grandes entreprises.

« Le manager gère tout l’environnement social pour que chacun puisse donner le meilleur de lui-même. »

0accidentc’est l’objectif du plan de Rupture engagé par thierry Bolloré

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 11

un endroit parfaitement adapté donc, pour évoquer un sujet plus que jamais d’actualités qui est devenu une réelle probléma-tique, vécue au quotidien, dans

l’entreprise. Or, cette problématique est souvent mal comprise, peu soutenue par une entreprise non préparée à affronter un thème particulièrement délicat et complexe. Il fallait être novateur, curieux, prospectif. Il fallait oser.

en invitant un plateau d’intervenants prestigieux, l’OsI a réussi son pari : ouvrir le débat, poser les bonnes questions, voire aborder les prémices de pistes de réponses et Muriel Morin de préciser en ouverture des débats « le sujet dérange, il faut avoir le courage d’en parler, nous devons structurer notre pensée et trouver des ressources pour se réapproprier “le vivre ensemble” indispensable ».

Le professeur peter edge a souligné la complexité des questions de droit et de religion dans le cadre du droit anglo-amé-ricain. Les sphères de l’état, de l’entreprise, et du monde de la religion sont concernées ainsi que leurs recoupements.

Le 22 octobre dernier, l’Observatoire social International accueillait plus de cent personnes, au Musée de l’Homme à paris, pour parler de l’entreprise face aux défis géopolitiques et confessionnels. Le lieu n’était pas choisi par hasard : il raconte l’histoire des premiers outils, de l’apparition de l’art et surtout de la pensée symbolique autrement dit de la capacité pour l’Homme à aller vers l’adoption de symboles individuels et sociaux capables de régler la permanence des jugements, des raisonnements et des croyances.

en ce qui concerne le recoupement entre l’état et la religion, la convention européenne des droits de l’homme n’a pas obligé les états à une convergence des pratiques. Les entreprises, quant à elles, sont bien armées pour faire face à tous les défis de la vie moderne, toutefois, il convient de distinguer les entreprises à but lucratif et celles à but non lucratif : les unes, entreprises de droit public peuvent se prévaloir de leur liberté de conscience, les autres, les entreprises privées à but lucratif ne peuvent se prévaloir de convictions religieuses. pour certains, le pluralisme religieux est une menace, alors que la diversité religieuse peut constituer une formidable occasion de progresser. et peter edge de conclure : « il ne faut pas se priver de talents au motif qu’ils viennent d’origine différente ; pour réussir, il faut favoriser le métissage porteur d’émer-gence d’idées nouvelles. »

LeS déFiS géopoLitiqueS et Le devoir de vigiLance deS entrepriSeSaujourd’hui, on estime que 3 000

individus sont radicalisés, dans une posture de rupture avec les valeurs de

oSer Le débat de L’entrepriSe Face aux déFiS géopoLitiqueS et conFeSSionneLS

lEs RENcoNtREs dE l’osI

ouverture de la conférence par Muriel Morin (oSi)

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 12

oSer Le débat de L’entrepriSe Face aux déFiS géopoLitiqueS et conFeSSionneLS

lEs RENcoNtREs dE l’osI

notre société laïque. « Certains d’entre eux pourraient passer à l’acte », explique alain Zabulon. aussi la priorité de l’état consiste-t-elle à éviter ce passage à l’acte et à l’anticiper. 

ce phénomène singulier et inédit n’épargne pas l’entreprise et les pre-miers témoignages d’une radicalisation rampante apparaissent dans le monde de l’entreprise. c’est un phénomène encore atomisé qui pourrait se struc-turer au sein de certaines communautés.

Le monde du travail montre une certaine ouverture d’esprit qui permet l’action et l’adaptation. La croyance et la pratique religieuse en entreprise ne sont pas taboues dès lors qu’elles ne freinent pas l’activité dans l’entreprise et qu’elles ne dérangent pas l’ensemble des salariés.

c’est à l’état de poser les règles réaffirmant les valeurs auxquelles nous croyons, la laïcité, l’égalité entre homme et femme.

L’entreprise, à travers ses organi-sations syndicales et patronales, doit quant à elle, s’emparer du problème et le régler dans le cadre du dialogue social.

pour Mohamed sifaoui, afin de mieux comprendre et combattre le phéno-mène, il est nécessaire d’admettre que la pensée musulmane est phagocytée par une pensée militante dès le moment où on utilise l’islam comme un élément politique qui prend des dimensions très importantes dont nous voyons désor-mais les conséquences au quotidien.

ce ne sont plus des organisations étrangères qui frappent le territoire national pour des raisons politiques ; ce sont de jeunes Français nés en France, ayant suivi l’école de la République, qui exécutent des attentats en France. La question de l’islam politique n’est pas un problème étranger.

c’est désormais un problème mondial, européen, français.

Le vivre ensemble ne relève pas d’accommodements raisonnables. L’isla-misme est incompatible avec la démo-cratie. pour les islamistes, la souveraineté n’appartient qu’à dieu. La laïcité n’est pas non plus acceptable, car elle prévoit la

« c’est à l’état de poser les règles réaffirmant les valeurs auxquelles nous croyons, la laïcité, l’égalité entre homme et femme. »

de gauche à droite : claude Moniquet (eSiSc), Mohamed SiFaoui (Journaliste et essayiste) et Jean guiSneL (Le point)

séparation de la religion et de l’état alors que pour les intégristes, la religion doit régir chaque pan de la société.

s’il existe des courants de l’islam parfaitement compatibles avec la laïcité, ce n’est nullement le cas du courant islamiste.

Jean Guisnel ajoute que les théories du complot ont pour particularité de développer des affirmations sectaires sans jamais accepter la contradiction. un journaliste recoupe, vérifie, alors que les complotistes forgent leur conviction dans des réseaux sociaux, des conféren-ces, des spectacles d’humour.

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 13

Leur société vit en vase clos, mais elle prospère. ce complotisme peut inciter ces personnes à rejeter l’entre-prise de manière visible voire virulente.

coMMent évaLuer La Marge de Manœuvre danS L’entrepriSe ? agnès cloarec Merendon estime que

dans une entreprise de droit privé, le principe de neutralité et de laïcité n’est pas applicable, à la différence d’une société privée qui gérerait un service public ou une entreprise publique. Il existe un nombre restreint de textes en France régissant la liberté religieuse dont notamment la loi de 1905, le code du travail, la constitution et la conven-tion européenne des droits de l’homme.

Le cese a néanmoins estimé le corpus juridique suffisant. Les aména-gements jurisprudentiels ont été par ailleurs considérés comme suffisamment précis et cohérents pour donner un cadre et un guide juridique aux entreprises. L’assemblée parlementaire du conseil

de l’europe a quant à elle adopté une résolution qui invite les états à adopter des « aménagements raisonnables ».

de son côté, philippe Vivien estime que l’entreprise est un lieu globalement apaisé et qu’il convient d’y exercer la plus grande vigilance. si le déni du fait religieux n’est pas tenable, il ne mérite pas non plus, d’être surinvesti. Il n’existe pas de réponse unique : Il faut savoir expérimenter en fonction des situations et des lieux. La question essentielle est de savoir comment adapter la culture de l’entreprise et comment la culture de l’en-treprise peut changer le comportement des individus. L’enjeu consiste à trouver une trajectoire pour travailler et vivre ensemble au travail. L’exemple des entre-prises internationales, capables d’adapter leur comportement dans chaque pays, tout en gérant les faits d’exception, est intéressant à ce sujet. D’une façon géné-rale, il faut éviter toute judiciarisation et former les managers à comprendre et gérer leurs équipes, en tenant compte de ces évolutions.

muriel moRIN, présidente de l’OsI, directeur corporate des Ressources Humaines enGIe

claude moNIqUEt, cofondateur esIsc

peter EdgE, professeur à l’Oxford Brookes university

Alain ZABUloN, directeur de la sûreté du Management des Risques et de la conformité à aéroport de paris

mohamed sIfAoUI, essayiste et journaliste, universitaire

Jean gUIsNEl, Le point, Journaliste

Agnès cloAREc mERENdoN, Latham & Watkins, avocate

philippe VIVIEN, alixio, directeur général

patrick BANoN, philosophe des religions

Raymond soUBIE,président d’alixio et de taddeo – perspectives et prospectives

mansour ZoBERI, Groupe casino, directeur de la promotion de la diversité et de la solidarité

élisabeth cARpENtIER, sodexo, dRH Groupe

serge REyNAUd, Ratp, directeur des Ressources Humaines

lEs RENcoNtREs dE l’osI

oSer Le débat de L’entrepriSe Face aux déFiS géopoLitiqueS et conFeSSionneLS

raymond Soubie (président alixio et taddeo) et Muriel Morin (présidente de l’oSi)

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 14

diverSité à L’ère de La MondiaLiSation un territoire, un peuple, une religion,

ce triptyque fondateur organisait jadis nos sociétés ; la globalisation a désa-cralisé les territoires, où se rencontre désormais une diversité de peuples et de croyances, nous dit patrick Banon. dans une démocratie, les religions peuvent et doivent cohabiter. Les religions ne se limitent pas en effet à une croyance, mais proposent aussi une offre de société. aujourd’hui le véritable défi n’est pas celui de la concurrence des offres spirituelles mais bien celle des projets de société.

lEs RENcoNtREs dE l’osI

oSer Le débat de L’entrepriSe Face aux déFiS géopoLitiqueS et conFeSSionneLS

coMMent LeS entrepriSeS prennent en coMpte Le SuJet ?

chez casInO, nous dit Mansour Zoberi , nous avons dû créer des passerelles avec nos clients, dans les quartiers dans lesquels nous étions implantés. nous avons d’abord dû expliquer notre démarche au corps social du Groupe casino, groupe privé dans lequel toutes les libertés publiques s’appliquent, et avons changé notre identité pour devenir un fer de lance de la diversité.

La priorité consiste à outiller nos managers pour que les différences soient respectées et que tous les collaborateurs puissent se développer dans de bonnes conditions dans le but ultime de contribuer au développement de l’entreprise. nous avons ainsi construit un guide managérial, abordant les comportements religieux dans l’entreprise. Le Groupe casino employant des populations de toutes religions, nous avons veillé à présenter chacune d’elles et nous avons demandé aux managers de faire preuve d’équité entre tous les membres de leur équipe.

dès la création du Groupe sOdeXO, pierre Bellon a inscrit la diversité comme un axe majeur. La diversité, atteste elisabeth carpentier , a été pensée du point de vue des salariés et des convives. améliorer la qualité de vie des collaborateurs permet aussi d’améliorer leur performance et donc la performance économique de l’entreprise. sodexo respecte toutes les religions dès lors que leur pratique ne met pas en péril la sécurité. pratiquement, une charte de la diversité a été établie voilà 19 ans. Globalement sodexo est une société apaisée, ayant su faire appel au pragmatisme de ses managers, sur le terrain.

La Ratp est une entreprise publique de service public soumise à une obligation de neutralité rapporte serge Reynaud. nous demandons à nos salariés d’observer la plus stricte neutralité dans leur façon de se comporter. Nous avons un cadre réglementaire (contrat de travail et règlement intérieur) rappelant ce principe. Il est complété d’un guide pratique sur la laïcité et la neutralité dans l’entreprise à destination des managers. Il donne des exemples concrets de situations illustrant les écarts par rapport à l’engagement de neutralité. Les managers peuvent user de leur pouvoir disciplinaire pour sanctionner tout écart à ces principes en référence au cadre règlementaire.

agnès cLoarec Merendon (Latham

& Watkins) et alain ZabuLon (adp)

ci-dessuspatrick banon (philosophe des religions)

ci-contre philippe vivien (alixio)

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 15

l’osI au 4e trimestre 2015 • Organisateur du grand débat :

« L’entreprise face aux défis géopolitiques et confessionnels »

• Les Rencontres des managers : « Manager sans se renier » et « Management et changement »

• Les Rencontres Qualité de vie au travail : « Lutter contre les incivilités au travail » et « QVT : enjeu stratégique pour les entreprises et les salariés »

La Lettre nº 21 / Janvier 2016

directeur de la publication : Muriel MORINRédacteur en chef : Marc DELUzETconception et réalisation : Éditions Stratégiquescrédits photos : OsI

observatoire social International1, place samuel de champlainFaubourg de l’arche92930 paris la défense cedex Francetél : 33 (0)1 44 22 66 00

www.observatoire- social-international.com

les managers face aux disruptions numériques26 janvier 2016 conférence / paris

qualité de vie au travail et dialogue social 4 février 2016 petit-déjeuner / paris

agenda

actuaLitéS

ActUAlItés & AgENdA

Les religions monothéistes notamment ont été porteuses d’offre de sociétés idéales, comme par exemple saint augus-tin dans sa Cité de Dieu, ce n’est pas aux managers de gérer la religion. Ils n’ont pas à entrer dans le débat religieux, ni à déterminer la pertinence d’une pra-tique, mais doivent bénéficier d’une connaissance suffisante du sujet pour pouvoir anticiper, garder la distance nécessaire et faire des choix éthiques en fonction de l’impact d’une pratique ou d’un comportement religieux sur les obligations liées au contrat de travail, le fonctionnement optimum des équipes, la cohésion sociale, l’intérêt commercial ou encore les principes fondamentaux de la société, l’égalité femmes hommes, la non discrimination. La globalisation peut susciter une perte de lien avec un territoire de référence, une fragilité de l’identité qui conduit à exiger plus de visibilité pour des pratiques cultuelles et des traditions parfois lointaines. Il existe d’un pays à l’autre des modèles différents d’organisation de la diversité culturelle et religieuse.

Dans ce contexte, le modèle français d’une laïcité de séparation stricte de la sphère de l’état d’avec les religions est sans doute unique. Le terme de laïcité ne connaît d’ailleurs pas d’équivalent dans les autres langues, mais à en croire les évolutions de certains pays dans ce domaine, le modèle français inspire de nouvelles approches.

« La laïcité, conclut Raymond soubie

ne connaît pas d’équivalent, elle est définie par trois notions : le respect de la liberté d’opinion et de croyance, l’égalité entre toutes les croyances et les opinions, et enfin la non-interférence entre les religions et le fonctionnement de la République. »

oSer Le débat de L’entrepriSe Face aux déFiS géopoLitiqueS et conFeSSionneLS

ci-dessus, de gauche à droite : élisabeth carpentier (Sodexo), agnès cLoarec Marendon (Latham & Watkins), patrick banon (philosophe des religions) et Mansour Zoberi (casino) ci-dessous : Le professeur peter edge (oxford brookes university)

• Partenaire du congrès : « Négociations, valeurs et acteurs sociaux » du groupe IGs

• Les grands rendez-vous de l’OSI à l’international : Rencontre d’abidjan sur la dimension sociale des politiques de développement économique et environnemental, forum sino européen de shenzen sur la responsabilité sociale des entreprises, séminaire chilien sur les grands projets d’investissement.

la lettre Nº 21 / JaNVIer 2016 16