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« Réseau de maintien en emploi des
travailleurs lombalgiques chroniques
en Pays de Loire »
A Petit, Y Roquelaure, G Roche-Leboucher, L Bontoux, V Dubus,
I Richard, D Penneau-Fontbonne
Laboratoire d’ergonomie et d’épidémiologie en santé au travail
Unité associée à l’institut de veille sanitaire (InVS) – EA 4336 - SFR, LUNAM, Angers
Site Web du LEEST: http://www.univ-angers.fr/leest/
49èmes Journées Santé Travail du Cisme 23-24 octobre 2012
Lombalgies: un problème majeur de santé au travail
• Lombalgies
– Prévalence élevée
– Impact médico-professionnel
– Qualité de vie
– Qualité de l’emploi
– Parcours professionnels
– Répercussions socio-économiques
– Difficultés de la prévention primaire
• Problème persistant en Europe – Vieillissement de la population active
– Allongement programmé des carrières
– Intensification du travail
Introduction: lombalgies aiguës et chroniques
Pathologies aiguës (< 1 mois)
• Nombre élevé de cas (80 %)
• Démarche diagnostique et
traitements codifiés
• Proportion évitable ? – Prévention primaire
– Prévention secondaire précoce
• Rôle ++ facteurs biomécaniques
• Fragilisation des travailleurs
• Coûts unitaires modérés – soins, indemnités journalières
Pathologies chroniques (> 3 mois)
• 5 à 7 % des cas
• Démarche diagnostique et
traitements moins codifiés
• Proportion évitable ? – Prévention secondaire tardive
– Prévention tertiaire
• Rôle ++ facteurs psychologiques,
sociaux et professionnels
• Absentéisme des travailleurs
• Précarisation des travailleurs
•Coûts unitaires élevés – soins, arrêts maladies, invalidité,
séquelles (IPP)
Prévention précoce Maintien / retour en emploi
Réseau Lombaction
• Organisation régionale :
– Création en 2007
– Coordination : CCPP du CHU Angers
– Financement : FIR-ARS
– 5 centres de rééducation
– 55 kinésithérapeutes libéraux
– 350 patients/an
• Réduire le risque de désinsertion professionnelle
– Pluridisciplinarité, travail en réseau
– Restauration fonctionnelle du rachis (RFR)
– Intervention en milieu de travail
7 kinés 33 kinés
11 kinés
5 kinés
Décloisonnement des prises en charge en milieu de soins et en
milieu professionnel
Retour précoce au travail
Médical
RFR+psycho
Travail
action en
entreprise
Agir sur les
conséquences
Agir sur les
causes
+
Réseau régional « Lombaction »
Médecin généraliste, du travail ou spécialiste Recueil d’informations médicales, psychosociales et professionnelles
Programme de
reconditionnement
bio-psycho-social
(centre, mixte ou ambulatoire)
Consultation pluridisciplinaire d’évaluation Médecin du travail / Rhumatologue / MPR /
IDE en santé au travail / Psychologue / (ergonome)
Coordination des soins • Information des médecins
• Suivi à 6 mois, 1 et 2 ans
Action en milieu de travail • Médecin et équipe
pluridisciplinaire ST
• Acteurs du maintien en emploi
59 % hommes / 41 % femmes, âge moyen : 42,3 ± 8,7 ans
42,4 % reconnus en AT; 8,9 % reconnus en MP; 25,6 % RQTH
catégorie socio-professionnelle %
Artisans, commerçants et chefs d'entreprises 1,0%
Cadres et professions intellectuelles supres 3,1%
Professions intermédiaires 8,5%
Employés 38,9%
Ouvriers 48,2%
Statut
professionnel %
au travail 48,6%
en arrêt* 39,8%
au chômage 10,3%
en invalidité 0,6%
intérim 0,6%
*durée moyenne de l’arrêt à l’inclusion = 156 jours au cours des 12 derniers mois
Évaluation du réseau « Lombaction » Population (2009-2011)
Évaluation du réseau « Lombaction »
Quantitative
• 2009-11 : 713 travailleurs
lombalgiques
• Réduction des arrêt de travail de
40 à 50 %
– Enquêtes « Avant / Après »
• 1 an : Bontoux et al (2004)
• 2 ans : Bontoux et al (2009)
– Essais cliniques randomisés
• 5 semaines : Roche et al (2007)
• 6 mois : Jousset et al (2004)
• 1 an : Roche et al (2011)
• Amélioration des paramètres
cliniques et de qualité de vie
Qualitative
• Interactions entre médecins du
travail et médecins traitants
– Vues par médecins traitants (Bouton et al, 2008)
– Vues par médecins du travail (Kergresse et al, 2010)
• Interventions en entreprise
– Impact limité
– Inertie de l’implémentation
– Demande d’intervention : • Entrée par la santé individuelle
• Articulation du médico-social et du
médico-professionnel
– Conduite du projet ergonomique
(TPE-PME)
– Mobilisation des ressources
Interactions médecins du travail / médecins traitants
avant l’inclusion dans le réseau Lombaction (2006)
Médecins du travail (MT)
• 53 MT ayant adressé ou surveillant un
(des) travailleur(s) inclus(s) dans le
réseau en 2006 (Kergresse et al, Arch Mal Prof, 2010)
• Adresse directement le travailleur
au réseau : ~ 1/2
• Contacts avec MG : 22 %
– A l’origine de l’échange (85 %)
– Nombre : 1 (55 %), 2-5 (36 %)
• Rarement sollicité directement
par le MG / spécialiste (11 %)
•Avis contrasté sur les échanges :
«difficiles» pour 50 % MT
Médecin traitant (MG)
• 72 patients inclus dans le réseau en
2006 (Bouton et al, Ann Read Med Phys 2008)
• Suivi prolongé des patients :
– 49 mois (3 mois – 25 ans)
– 17 Cs ( 0 – 56), 8 Cs (0 - 32) / an
• Contacts :
– MT : 36 %
– Médecin Conseil : 26 %
– Avis spécialiste de soins
• Rhumatologue (93 %)
• Chirurgien (60 %)
• Centre anti douleur (9 %)
• Neurologue (5 %)
• Hospitalisation (5 %)
Intervention ergonomique
Intervenants
%
( N = 32)
Médecin du travail seul 36 %
Médecin du travail avec l’aide
d’un IPRP
11 %
Médecin du travail avec un
ergonome externe consultant
14 %
Médecin du travail avec des
techniciens ressources de
l’entreprise
39 %
• Propositions d’aménagement de
poste :
- Avant rééducation : 70 %
- Après rééducation : 56 %
• Origine de la demande :
- MT: 84 %
- Salarié: 53 %.
- Entreprise: 28 %
• Aménagement de poste
« effectif »:
9 / 10 pour les 53 MT (surestimé)
• Manque de ressource
• Temps
• Compétences techniques
Kergresse et al (2010)
Qualité de la reprise du travail après la
rééducation
Travailleurs (%)
(N=58)
Reprise au même poste sans adaptation 24 %
Reprise sur un poste adapté 35 %
Reprise avec changement de poste 12 %
Non reprise à temps plein avec soit prolongation de
l’arrêt soit mi-temps thérapeutique
10 %
Non reprise avec licenciement pour inaptitude 9 %
Non reprise pour une autre raison (autre pathologie, licenciement, …)
12 %
Résultats probants sur le maintien en emploi
• Réduction de la durée d’arrêt de travail
• Retour (assez) précoce au travail
Kergresse et al (2010)
Discussion
• Réseau de maintien en emploi opérationnel – Efficacité démontrée
– Mécanismes ? (ouvrir la boîte noire)
• Coordination des intervenants – Elément clé du dispositif de retour au travail / maintien en emploi
– Manque de communication entre médecins
• Culture biomédicale centrée sur le soin
• Manque de culture préventive et craintes déontologiques
• Difficultés matérielles (numéros, rendez-vous, secrétariat, etc.)
• Manque de temps dédié à la coordination
– Manque d’information des collègues et supérieurs
• Enjeux d’un retour précoce pour le travailleur et sur l’environnement de travail (Durand, 2009)
– Inertie de l’implémentation des interventions en entreprise / rééducation
12
Modèle théorique des programmes de RTT
d) Amélioration du
sentiment d’efficacité
personnelle face
au travail
a) Amélioration
de l’état de santé
Amélioration
des capacités
spécifiques
de travail
Développement
des marges
de manoeuvre
f) Réduction des
contraintes des
situations de travail
R R E E T T O O U U R R
A A U U
T T R R A A V V A A I I L L
I NTERACT I ON
TRAVAILLEUR
ENVIRONNEMENT
c) Amélioration de la
performance
physique
b) Diminution des
peurs face à la
douleur et aux
mouvements
g) Action
concertée
Programme
RTT
Adapté de Durand et Loisel (2001) Mécanismes hypothétiques
Équipe inter-organisationelle
Assureur Employeur
Syndicat Médecin traitant
Équipe interdisciplinaire
Travailleur
Coordonnateur clinique
Médecin
Kinésithérapeute
Ergothérapeute
Ergonome
Psychologue
Conclusion
• La coopération des intervenants dans le processus de
maintien en emploi
– Ne se décrète pas mais se construit avec la pratique (effet « réseau »)
– Effet de coordination du réseau compense les carences de
communication au sein du dispositif de prévention de la désinsertion
professionnelle
– Patient/salarié ne peut être le seul vecteur de la communication
• Ne pas négliger les obstacles conceptuels entre les
intervenants
– Complexité des déterminants de l’incapacité lombalgique
– Concept d’alliance thérapeutique à appliquer au maintien en emploi (M
Corbière)
– Favoriser la représentation partagée du travail et des obstacles au retour au travail
– Recherche sur les pratiques des intervenants du maintien en emploi
Modèle conceptuel
• Essai de transposition du Modèle de Sherbrooke
(1991-1995)
Appliquer les
recommandations du
Québec task force