Resorption de l’Habitat Precaire Dans l’Agglomeration de Annaba (Algerie)

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Resorption de l’Habitat Precaire Dans l’Agglomeration de Annaba (Algerie).

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR & DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE MENTOURI FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE GEOGRAPHIE ET DE

    LAMENAGEMENT DU TERRITOIRE DEPARTEMENT DARCHITECTURE ET DURBANISME

    N : dordre :. Srie :.

    TTHHEESSEE

    POUR LOBTENTION DU DIPLOME DE

    DOCTORAT ES-SCIENCES

    OPTION : URBANISME

    Prsent par :

    CHAHRAZED SERRAB - MOUSSANNEF

    SSoouuss llee ttiittrree ::

    RESORPTION DE LHABITAT PRECAIRE DANS

    LAGGLOMERATION DE ANNABA (ALGERIE). INTEGRATION OU EPREUVE DE LEXCLUSION ?

    Sous la direction de :Pr LAROUK Med EL-Hadi

    2006 Membres du jury Prsident : Pr Cherrad Salah Eddine Universit de Constantine Rapporteur : Pr Larouk Mohamed El Hadi.Universit de Constantine Examinateur : Dr Debeche -Benzegouta Samira ..Universit de Constantine Examinateur : Dr Chouguiat- Maghraoui Nacira ..Universit de Constantine Examinateur : Dr Mazzouz Sad Universit de Biskra Examinateur : Dr Adad Med Cherif Universit de Oum El Bouaghi

  • Remerciements

    Cest avec beaucoup de respect que mes remerciements sadressent en priorit vers mon directeur de

    recherche,

    Monsieur Mohamed El Hadi Larouk.

    Je tiens vous tmoigner ma gratitude et ma reconnaissance pour avoir encadr ma thse.

    La qualit de vos conseils scientifiques, a t la source de ma persvrance et de ma dfrence pour

    ce travail de recherche qui constitue pour moi un tournent dcisif dans ma vie professionnelle.

    Puisse votre ascendance sur mes recherches me faire marcher sur vos pas.

    Ma gratitude va aux Directeurs des Laboratoires : Architecture et Urbanisme , Villes et

    Patrimoine , Architecture Mditerranenne , Etudes et Recherches Maghreb- Mditrranen ,

    Droit, Urbanisme et Environnement et en particulier Franoise Navez -Bouchanine,

    Jean Baptiste Leccia et Abderrahime Hafiane

    Je remercie aussi toute ma famille qui dun amour continu, a su me tmoigner son affection.

    Lpoque trouble qui a prcd lachvement du travail, a t rendue plus lgre par laide trs active

    de mon mari.

    Merci aux proches et tous les amis qui ont su supporter mon indisponibilit ces derniers mois et qui

    ont fait preuve de comprhension et de patience.

    A tous ceux dont jai crois le chemin et qui dun sourire ou dun mot gentil, ont su mencourager.

    A tous les intervenants de cette thse, pour mavoir ouvert leur fonds documentaires avec autant de

    conviction et pour leurs conseils dcisifs, et qui, par leur prestance et modestie, ont attis mes

    ambitions dans la recherche.

    Et pour finir, tous ceux qui ont cru malgr mes dngations, que ce travail pourrait amliorer leurs

    conditions de vie, je ddie ces pages. Ce sont eux qui donnent tout leur sens aux enqutes, les

    remerciements que je leur adresse se doublent despoirs de voir leur droit la ville pris en compte.

    Aux enfants des quartiers de Sidi Salem et de Mhaffeur et dailleurs qui avec leurs rires candides et

    leurs lueurs tincelantes dans les yeux, ont allum en moi, jamais, un feu despoir.

  • Remerciements

    Cest avec beaucoup de respect que mes remerciements sadressent en priorit vers mon directeur de

    recherche,

    Monsieur Mohamed El Hadi Larouk.

    Je tiens vous tmoigner ma gratitude et ma reconnaissance pour avoir accept dencadrer ma thse.

    La qualit de vos conseils scientifiques, a t la source de ma persvrance et de ma dfrence pour

    ce travail de recherche qui constitue pour moi un tournent dcisif dans ma vie professionnelle.

    Puisse votre ascendance sur mes recherches me faire marcher sur vos pas.

    Ma gratitude va aux Directeurs des Laboratoires : Architecture et Urbanisme , Villes et

    Patrimoine , Architecture Mditerranenne , Etudes et Recherches Maghreb- Mditrranen ,

    Droit, urbanisme et environnement et en particulier Franoise Navez -Bouchanine,

    Jean Baptiste Leccia et Abderrahime Hafiane

    Je remercie aussi toute ma famille qui dun amour continu, a su me tmoigner son affection.

    Lpoque trouble qui a prcd lachvement du travail, a t rendue plus lgre par laide trs active

    de mon mari.

    Aux proches qui ont su supporter mon indisponibilit et qui mont aussi support ces derniers mois.

    Merci tous les amis qui ont fait preuve de comprhension et de patience.

    A tous ceux dont jai crois le chemin et qui dun sourire ou dun mot gentil, ont su mencourager.

    A tous les intervenants de cette thse, pour mavoir ouvert leur fonds documentaires avec autant de

    conviction et pour leurs conseils dcisifs. Et qui, par leur prestance et modestie, ont attis mes

    ambitions dans la recherche.

    Et pour finir, tous ceux qui ont cru malgr mes dngations, que ce travail pourrait amliorer leurs

    conditions de vie, je ddie ces pages. Ce sont eux qui donnent tout leur sens aux enqutes, les

    remerciements que je leur adresse se doublent despoirs de voir leur droit la ville pris en compte.

    Aux enfants des quartiers de Sidi Salem et de Mhaffeur et dailleurs qui avec leurs rires candides et

    leurs lueurs tincelantes dans les yeux, ont allum en moi, jamais, un feu despoir.

  • TABLE DES MATIERES

    REMERCIEMENTS ....I

    SOMMAIRE.II

    LISTE DES CARTES ET FIGURES..III

    LISTE DES PHOTOS.... IV

    LISTE DES TABLEAUX......V

    INTRODUCTION GENERALE...01

    PREMIRE PARTIE PROBLEMATIQUE DE LHABITAT PRECAIRE, ECHELLE ET PARAMETRES DE REFERENCE .

    Introduction...13

    CHAPITRE I : DES DESEQUILIBRES URBAINS GENERATEURS DE

    DYSFONCTIONNEMENTS

    Introduction...15

    1. Problmatique gnrale de lhabitat prcaire18

    2.Extension de lhabitat prcaire : la mondialisation de la prcarit

    2.1. Lautonomisation de la ville vis--vis de ltat

    2.2. Lengendrement de la ville. ..20

    3. Dbat international21

    3.1. La question du logement dans le dbat international.....22

    3.2. La progression de lhabitat prcaire et la monte de la pauvret urbaine dans les

    villes du Sud ..23

    3.2.1. En Algrie : une situation sociale et conomique en transition...

    3.2.2. Les pauvres, comment les dfinir? .24

    3.2.3. La conceptualisation et la mesure de la pauvret urbaine..25

    3 .3. Lexclusion, un phnomne aux multiples facettes..27

    3. 4. Le secteur informel...27

    3.5. Marginalit ou marginalisation ? ..29

    4. Mondialisation de la question de lhabitat prcaire..31

    4.1. Stigmatisation de lhabitat prcaire

  • 4.2. Analogie avec les bidonvilles : deux cas occidentaux de sgrgation urbaine..32

    4.2.1. Une sgrgation raciale exacerbe : Les ghettos des noirs

    amricains.33

    4.2.2. Le modle franais de la cit HLM compare aux bidonvilles.

    4.3. Des bidonvilles mondialiss et amnags et des bidonvillois actifs35

    4.3.1. La participation communautaire des bidonvillois 36 4.3.2.Les rseaux de solidarit locales

    Conclusion37

    CHAPITRE II : LA PRECARITE DANS LE BATI URBAIN : ESSAI

    DAPPROCHE .. Introduction ..41

    1. La problmatique de lhabitat prcaire.

    1.1. Linsalubrit : une idologie hyginiste..42

    2. La prcarit : un concept ambigu et difficile dfinir .44

    2.1. La notion dinsalubrit ...45

    2.2. Prcarit : un terme utilis en Algrie ... 46

    2.3. Lgitimit et efficience de la dfinition de la prcarit..

    2.4. Le monde arabe en gnral et lAlgrie en particulier pourrait passer dune

    prcarit de type A une prcarit de type B..51

    2.5. Vers des approches plus approfondies de la prcarit dans le bti urbain. 52

    3. Les invariants de lhabitat prcaire : Recherche dune terminologie opratoire..53

    Conclusion62

    CHAPITRE III: EVOLUTION ET ENJEUX DE LA CRISE DE LHABITAT EN

    ALGERIE .

    Introduction ..65

    1. Une situation sociale et conomique en transition66

    1.1.Une extraversion croissante... 67

    2- Des dsquilibres rcurrents.68

    2.1. Les contours de la pauvret en Algrie 70

    2.2. Indice synthtique du logement : un problme lchelle du pays.....72

    2.2.1. La recherche urbaine et lautogestion de la pauvret..73

    2.2.2 Une ncessaire rflexion sur la dcentralisation relle ?.....................74

  • 3. Urbanisation et marginalisation sociale75

    4. La question de lhabitat.76

    4.1. Lhritage colonial et le statu quo dans la gestion de la ville 1962-1973.77

    4.2. Les fondements thoriques de la place du logement dans la stratgie algrienne de dveloppement...78

    5- La rorganisation du secteur de lhabitat..81 5.1. Financement de lhabitat ..83

    5.2. De nouvelles aspirations face des performances limites..85

    Conclusion87

    DEUXIEME PARTIE : INTERVENTION DE LETAT FACE A LACCES AU

    LOGEMENT ET A LA REMANENCE DE LHABITAT PRECAIRE. Quelle approche dintgration ? Le cas de Annaba.

    Introduction ..89

    CHAPITRE IV : LA QUESTION DU LOGEMENT : DIVERSITE DE LA

    PRODUCTION ET EXCLUSION DES BAS REVENUS

    Introduction...90 1. La question du logement en Algrie prdispose t-elle la confusion et la prcarit ?.....

    1.1. Diversit de la production et adaptation des programmes aux couches dfavorises ..91

    A- Les systmes doffre de logements 1.Les biens de ltat .92 2. Les entreprises publiques et les administrations 3. La promotion immobilire publique.93

    4. La production et la promotion immobilire prive

    5. Le logement produit par les coopratives de construction ..96

    6. Perception dun nouveau dynamisme travers plusieurs formules de logements98

    1.6. Les programmes sociaux : Nouvelles dispositions ...99

    5. Les dizaines de cits durgence dites provisoires B- Le deuxime sous- systme qui semble entrain de lemporter

    1. Les petits immeubles locatifs . 2. Les baraques en parpaing et tle..96

    3. Dautres formes de squattrisation et de taudification 100

  • C- Larticulation entre les deux sous systmes de loffre du logement..

    2. Apprciation de lhabitat prcaire en Algrie.........................102

    Conclusion..106

    CHAPITRE V : ANNABA, EXTENSION SPATIALE NON MATRISEE ET

    VULNERABILITES LIEES A LHABITAT PRECAIRE ..

    Introduction.108

    1. Annaba : une ville en pleine expansion : sgrgation et contradictions.109

    2. Le logement Annaba : une situation de crise aigue 113

    2.1.Un parc logement insuffisant et sur-occup

    3. Une division sociale et conomique116

    3.1. Une pauvret comminatoire

    3.2. Les caractristiques socio-conomiques des habitants.117

    3.3. Le secteur informel..

    4-Lhabitat prcaire Annaba : un poids encore important ...120

    4.1. Vers une approche plus approfondie de la prcarit..121

    4.2. Les mcanismes de formation et de dveloppement de lhabitat prcaire 127

    4.3. Essai de quantification de lhabitat prcaire .128

    Conclusion..131

    CHAPITRE VI : STRATEGIES DE RESORPTION ET MODES OPERATOIRES

    Introduction133

    1.La question de lvaluation .....134

    2. Un bilan critique pourquoi et comment ? ...135

    3.Types dintervention et valuation de leurs effets .136

    3.1. Expriences passes

    3.1. 1. Interventions Dilatoires

    3.1.2. Les dplacements provisoires ...140

    3.1.3. Actions damlioration de lexistant141

    3.2. Les principales limites des politiques engages142

    4. La mise en uvre de stratgies dintervention sur lhabitat prcaire

  • 4.1. Rsorption quels objectifs ? Quelles modalits dintervention ?......................143

    4.1.1. Rorientation de laction publique ...144

    4.1.2. Modalits dintervention vers de nouvelles orientations

    4.1.3. Quelles logiques lemportent aujourdhui dans la mise en uvre

    de lintgration ?..................................................................................146

    4.2. Cadre et niveau dorganisation du programme...150

    4.3. Adaptation des stratgies des bailleurs de fonds

    4.4. Emergence de nouveaux acteurs

    4.5. Formes dinterventions sur lhabitat prcaire.151

    4.5.1. Dveloppement du lotissement caractre social152

    4.5.2. Vers la diversification de loffre de logements153

    4.5.3. Intervention sur les bidonvilles

    4.5.4.Les quartiers sous quips en dur 156

    4.5.5.Les lots de prvention

    Conclusion ....157

    PARTIE III : EVALUATION DES PRINCIPALES FORMES DE RESORPTION :

    EXPERIENCES ET ENSEIGNEMENTS .

    Introduction.159

    CHAPITRE VII : LE LOGEMENT EVOLUTIF : LA PROGRAMMATION

    SOCIALE SPECIFIQUE

    Introduction.161 1. Le logement de type social volutif : Mode demploi ...162

    1.1. Mode de production : Matrise du cot du logement, des prestations

    1.2. La population cible et la dfinition du logement167

    2. Programmation de la cellule type ..168

    1.1. Les normes spcifiques appliques au logement

    1.2. Programmation actuelle ou la cl de lextension ?...........................................172

    3.Prsentation du site denqute.173

    3.1. Prsentation de lagglomration de Sidi Salem...176

    4. Le logement en mouvement densification progressive et raisonne..181

    4.1 Le logement : objet de valorisation sociale 5. Les stratgies dinvestissement dans le temps ......192

    5.1 Amnagement progressif et solvabilit des mnages

  • 5.2 Radicalisme de la conception ...193

    Conclusion..195 CHAPITRE VIII : EFFETS SPATIAUX ET SOCIAUX DU RELOGEMENT

    Introduction.197

    1. Effets socio-spatiaux du relogement ..199

    1.1. Effets macro

    1.1.1. Stratgie innovante du maintien des populations sur place

    1.1.2. Effet du projet sur le quartier et la ville....201

    1.2. Effets mso 1.2.1. Lespace limitrophe...203

    1.2.2. Le voisinage..204

    1.2.3. Organisation sociale et vie associative .205

    1.3. Effets micro..206

    1.3.1. Laccs au logement /Satisfaction globale ?

    1.3.2. Equipement...209

    1.3.3. Effets psycho-sociaux...211

    2.Politiques urbaines et acteurs ..212 2.1. Divergences de vues et dobjectifs chez les acteurs concerns

    2.2. Les politiques au futur et le futur de la zone..217 3- Mise au point sur les facteurs limitant les efforts dans la rsorption de

    lhabitat prcaire

    CHAPITRE IX : "INTERFERENCE DE LETAT ET RECONNAISSANCE LEGALE . La restructuration de Beni MHaffeur

    Introduction.....221

    1.Etude lchelle macro ...224

    1.1. Histoire collective du site

    1.2. Environnement et accs

    1.3. Population....229

    1.4.Intgration urbaine

    2.Etude lchelle mso.....230

    2.1. Occupation du sol

    2.2. Equipement du quartier et activit...231

  • 2.2.2. Ladduction leau potable...232

    2.2.3. Branchement llectricit..

    2.2.4. Le statut foncier

    2.2.5. La location : un modle urbain alternatif

    2.2.6. Les espaces libres associs233

    2.3. Intgration sociale : voisinage, relations et organisation sociale ..234

    2.3.1. Clivage par rapports aux quartiers rsidentiels voisins 235 2.3.2. Association de quartier

    3.Etude lchelle micro

    3.1. Evolution de lhabitat dans le quartier et conditions de logement.236

    3.2. Lidentification des usages et des pratiques communautaires ..241

    4. Action de ltat face la volont de la stabilisation et la scurisation

    des acquis

    4.1. De nouvelles aspirations face des performances limites...243

    4.2. Dveloppement intgr : la formalisation du parcellaire .....244 3.5.1. Le Plan dAmnagement du lotissement populaire 4. 3. Le foncier : un facteur dinsertion/ Esquisse de comparaison internationale..246

    3.6.1. Quelques formes conventionnelles dintervention directe

    des pouvoirs publics en matire de gestion foncire.....247

    4.4. Les effets pervers des aides / les cueils de lassistanat ....248

    4.5. Elments dun dispositif damlioration du logement dans le site....249

    4.5.1 Objectifs de mise en uvre : incitation lamlioration

    de lhabitat .......................................................................................250

    Conclusion

    CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS....252

    ANNEXES 270

    BIBLIOGRAPHIE ..301

    GLOSSAIRE

    RESUME

    RESUME EN ARABE..

    SUMMARY.

  • LISTE DES CARTES

    CARTE

    TITRE

    PAGE

    CHAPITRE V Carte n 1 Les principaux axes dextension urbaine Annaba 112 Carte n 2 Localisation de lhabitat prcaire travers lintercommunal 129

    CHAPITRE VI Carte n 3 Localisation du programme logement volutif travers la wilaya de

    Annaba 155

    CHAPITRE VII Carte n 4 Localisation des sites denqute par rapport lintercommunal 174 Carte n5 Plan de situation : Sidi Salem 178 Carte n6 Lotissement Sidi Salem

    CHAPITRE IX Carte n 7 Situation du quartier Beni Mhaffeur par rapport la ville 225 Carte n 8 Localisation de la zone dtude 227 Carte n 9 Configuration actuelle de Beni Mhaffeur 228

    LISTE DES FIGURES

    FIGURE

    TITRE

    PAGE

    CHAPITRE VII Fig n 1 Le Plan Type 171 Fig n 2 Plan de situation du quartier de Sidi Salem 174 Fig n3 Plan de lotissement de Sidi Salem 180 Fig n 4 Les principales modifications dtournement du plan type . 184

    CHAPITRE VIII Fig n 5 Participation des diffrents acteurs dans le logement 213

    CHAPITRE IX Fig n 7 Plans des maisons : Reformulation /occupation de lespace 239 Fig n 8 Structure du parcellaire 242

  • LISTE DES PHOTOGRAPHIES

    FIGURE

    TITRE

    PAGE

    CHAPITRE VII Photo n 1 Absence de conditions dhygine 185 Photo n 2 Locaux avec murs non-enduits et sols non lavables 185 Photo n 3 Ajustement de la taille des pices selon leur valeur symbolique de

    reprsentation 186

    Photo n 4 Lexigut des pices est rvlatrice des disparits conomiques 186 Photo n 5 Le salon : logique d'optimisation des surfaces 187 Photo n 6 Lescalier est llment qui subit le plus de modifications pour

    un gain despace 187

    Photo n 7 Le WC : un quipement sanitaire rduit 188 Photo n 8 La salle de bain devient un objet de reprsentation 188 Photo n 9 La clture devient l'instrument d'une mise en scne de la maison 189

    Photo n 10 Consommation des limites de proprit selon les moyens disponibles

    189

    Photo n 11 Les attributaires se servent de la terrasse pour stocker les matriaux de construction

    191

    Photo n 12 Lintervention sur lesthtique du bti travers la faade 194 Photo n 13 Faade : indiffrence chez certains usagers 194

    CHAPITRE VIII Photo n 14 Transformation de la placette en dpts dordures 202 Photo n 15 Lamnagement des espaces verts reste difficile admettre aux

    habitants 202

    Photo n 16 La mauvaise excution des travaux 209 Photo n 17 Clart et visibilit des rues construites (par opposition

    au flou des baraques) 209

    CHAPITRE IX Photo n 18 Bti sur un monticule qui lui donnant l'image d'un village

    perch 223

    Photo n 19 Mhaffeur : espace de la sgrgation et de lagrgation 223 Photo n 20 Les espaces collectifs sont autocontrls 234 Photo n 21 Les cheminements pitons sont aussi des lieux de communication 234 Photo n 22 Etat prcaire des constructions 238 Photo n 23 La borne fontaine : un moyen daccs leau 238 Photo n 24 Construction : mlange de dur/baraque 238 Photo n 25 Cohabitation et entassement sont lorigine de la prcarit 238 Photo n 26 Faade extravertie 240 Photo n 27 Faades rsultant des contraintes cres par la mitoyennet 240

  • LISTE DES TABLEAUX

    FIGURE

    TITRE

    PAGE

    CHAPITRE I Tableau n 1 Critres de salubrit- habitabilit pour un logement dcent. 50

    CHAPITRE III Tableau n 2 Evolution de quelques indicateurs sur le logement 81

    CHAPITRE V Tableau n 3 Evolution des taux doccupation des logements habits par

    commune 114

    Tableau n4 Evolution de la population occupe par branche dactivit conomique

    118

    Tableau n 5 Dpenses des mnages 119 Tableau n 6 Rpartition de la population et des logements par commune et

    selon lEtat gnral. 128

    Tableau n 7 Nombre de logements selon ltat de prcarit lchelle de lintercommunal

    130

    Tableau n 8 Rpartition des logements par commune selon lEtat gnral.

    130

    CHAPITRE VII Tableau n 9 Analyse des fonctions de la cellule type 169 Tableau n10 Caractristiques du plan de masse. 179

    CHAPITRE VIII Tableau n 11 Rpartition de la population occupe par secteur dactivit 200 Tableau n 12 Etat dachvement des constructions 207 Tableau n13 Cot du logement selon le stade dachvement 207

    CHAPITRE IX Tableau n14 Etat des constructions dans le site. 230

  • INTRODUCTION GENERALE

  • Introduction gnrale

    1

    1-INTRODUCTION THEMATIQUE

    Les annes 1990 marquent certainement un tournant dans l'conomie des pays en

    dveloppement, avec une recrudescence de l'inflation dans divers secteurs de l'conomie et de

    la socit. Amorce d'une rupture globale dans la vie conomique, ce point d'inflexion met

    cruellement en vidence la vulnrabilit de ces conomies dpendantes pour la plupart.

    L'urbanisation des pays du sud aura t fortement impulse par cette conjoncture.

    Dimportants flux migratoires ont t enregistrs au profit des centres urbains. La plupart des

    projections dmographiques annoncent que les effectifs de population urbaine vont tre de

    plus en plus importants au point que plus de 80 % de la population sera appele vivre dans

    les villes en l'an 2025 (Rochefort M, 2000, p 38). La premire composante de cette

    urbanisation est une croissance naturelle de la population qui se stabilise autour de 3%, la

    seconde se traduit par un transfert des populations rurales qui accentue annuellement la

    croissance des villes de prs de 1.5%. Ces intensits jumeles, selon le mme auteur, laissent

    esprer un doublement de la population urbaine sur un intervalle de 14 ans et donnent la

    pleine mesure des enjeux et des dfis qui se posent.

    Ainsi, la croissance urbaine en Algrie, continuera d'tre une proccupation majeure de ce

    dbut du sicle, en raison du niveau qu'elle atteint, mais surtout en raison des modifications de

    structure qu'elle induit. La rpartition spatiale de la population maintiendra un contraste

    saisissant entre, d'une part, des milieux ruraux qui continuent d'abriter une part importante de

    la population et, d'autre part, une urbanisation qui subit le poids des grands centres urbains.

    Cette situation suppose donc un ajustement et une adaptation des secteurs de l'conomie la

    vitesse d'volution et vise prvenir, voire enrayer, par un surcrot de performances, les

    dsquilibres tendant dtriorer la qualit de la vie et instaurer la pauvret.

    Parmi les ressources qui se prtent cette dynamique urbaine, lhabitat apparat comme un

    secteur prioritaire d'insertion urbaine, le domaine partir duquel toute autre forme d'insertion

    peut tre tente. En ce sens, il constitue un indicateur la fois conomique et dmographique,

    mais un indicateur parfois difficile quantifier parce que surdimensionn.

    Quelles que soient les motivations exprimes, le logement apparat donc comme un domaine

    d'actualisation essentiel au dveloppement et l'accomplissement de l'individu qui dveloppe,

    pour y accder, des stratgies diverses. Les stratgies de rsolution de ce besoin se dploient

  • Introduction gnrale

    2

    en options multiples qui vont de l'acquisition d'un logement cl-en-main lhabitat prcaire

    en passant par la location ou par un statut d'hberg.

    Lhabitat prcaire se veut, galement, une situation d'attente qui se manifeste par l'occupation

    de fait d'un emplacement avec l'espoir d'accder plus tard au logement par des voies

    autorises, soit par la prcarit des constructions due leffet du temps ou bien par un

    processus de rgularisation confirmant l'implantation antrieure. Qualifies tort ou raison

    de pratiques marginales, ces occupations ne doivent pas uniquement tre perues comme des

    pratiques usites par des catgories de populations. Elles sont devenues aussi des ralits

    perceptibles du fait d'un habitat physionomie particulire qui en est rsult et dont les

    dnominations varient avec le temps et les sensibilits. Lhabitat prcaire revt une existence

    patente dans les priphries et mme dans les centres urbains des villes algriennes.

    Dans la wilaya de Annaba, il subsiste encore plus dune dizaine de sites prcaires rpartis un

    peu partout dans l'espace urbain. Les uns forment des quartiers bien dlimits, d'autres

    forment des poches d'habitation insres dans les interstices de la ville rgulire et, enfin, une

    troisime catgorie se prsente comme quartiers anciens. Mais les difficults dapprhender

    lhabitat prcaire et de dfinir ses mandres tiennent surtout la dissension des contextes

    conomiques, sociaux, culturels et de facteurs environnementaux. Elles sont galement lies

    aux perceptions souvent diffrentes de la prcarit par ceux qui la vivent et ceux qui

    lvaluent de lextrieur.

    La ville est en effet compose dun ensemble de quartiers et il existe de profondes interactions

    zonales et fonctionnelles entre ces quartiers. Le dnuement conomique, social et

    environnemental qui caractrise les quartiers prcaires, constitue un facteur de dsquilibre

    qui tend rejaillir sur lensemble de lagglomration. La prsence de quartiers prcaires au

    centre ou la priphrie aurait tendance compromettre le potentiel global de comptitivit

    de la ville en modifiant la structure de lemploi, de la croissance et de linvestissement dans

    les autres quartiers. Les retombes sont difficiles quantifier mais qui engendrent un certain

    nombre de cots directs et indirects.

    Cette situation hybride attire l'attention sur le fait que le changement n'est pas toujours

    synonyme de russite et qu'une politique de rsorption reste au centre d'arbitrages sur des

    choix de socits qui s'influencent fortement. Ds lors, naissent et se confrontent des

    stratgies qui tirent leurs forces et leur raison d'tre de la coexistence d'une double rationalit :

  • Introduction gnrale

    3

    oprations damnagement destines exclusivement la rsorption des bidonvilles, travers

    une conception hyginiste normative plus motive par la ralisation d'un idal de confort et

    une vision traditionnelle plus soucieuse de soulager des besoins de base dans des oprations

    de restructuration totale avec une tentative de rgularisation foncire, pour aboutir, ensuite

    des oprations dites intgres.

    2-PROBLEMATIQUE

    Cette problmatique est, en fait, dans la continuit du self- help et de la politique de fourniture

    des sites et services, dont on ne peut nier le tournant apport par les travaux de J.Turner

    (1962). Ce tournant radical a, plus dun niveau conduit un nouveau regard port sur

    lhabitat prcaire dbouchant ainsi sur une reconnaissance globale des initiatives prives dans

    le secteur informel, travers une action collective impliquant, partenariat, ngociation, et

    intgration.

    Nous entendons par intgration , un double processus :

    -Le processus dhomognisation physique de lespace intgrer avec lespace de rfrence.

    Ce processus se ralise objectivement par lopration de durcification et consquemment

    toutes les dynamiques organisationnelles en perptuelle rgulation et ajustement avec comme

    toile de fond, la construction de systmes sociaux, leur action de transformation, dadaptation

    et ractions aux transformations.

    Cette dlimitation est un prlude dinterrogations qui constituent lossature de cette thse, et

    qui a t formul selon une perspective visant expliquer comment seffectue lintervention

    institutionnelle quelle logique rpond-elle ? Quels sont les facteurs prendre en compte

    pour mieux valuer le passage dune situation une autre et les mutations socio- spatiales qui

    laccompagnent ? Do la ncessit de considrer les logiques multiples et contradictoires que

    les oprations de rsorption mettent en scne.

    Pour illustrer cette dynamique, notre problmatique sarticule autour de lidentification des

    contraintes du modle dintgration choisi, qui dfaut de privilgier la relation entre la

    population et le logement pourrait se considrer comme facteur lorigine de lexclusion

    dans la mesure o les habitants sorganisent comme ils peuvent au risque mme dtre en

    porte faux avec les rgles tablies.

  • Introduction gnrale

    4

    Lhypothse principale dans cette recherche, nonce quil existe une discordance, un conflit

    entre les intentions des concepteurs initiateurs des programmes et lusage. Ces oprations

    apparaissent sous leur idal que revt lalternative dune conception partage, entre

    production publique fonde sur les normes minimales, et appropriation par les habitants de

    leur cadre de vie et de la structuration familiale. Quon est- il des nouvelles valeurs de

    lisibilit face aux exigences dusage ? Comment de plus ces programmes, peuvent-ils

    participer au processus de valorisation et de reconnaissance individuelle ?

    Plusieurs interrogations analytiques sous tendent cette hypothse gnrale. Dans notre cas,

    cela implique la recherche dans les diffrents mcanismes sous- adjacents aux difficults

    dintgration qui trouvent leur source dans un ensemble dhypothses qui remettent au centre

    de la rflexion sur les pratiques de la rsorption de lhabitat prcaire, qui se situent trois

    niveaux : -dlgitimer des projets de rgulation exprimentaux gnrateurs de conflits et

    dinadaptation, - effectuer un diagnostic participatif partir de lidentification des acteurs afin

    dencadrer les potentialits et de prciser la demande sociale, - reconnatre au niveau

    institutionnel un rle stratgique dans la rgulation et lui donner les moyens ncessaires sa

    mission de matre douvrage.

    A la lumire de la problmatique ainsi dessine, le travail de recherche devrait aider

    atteindre un certain nombre d'objectifs plus ou moins complmentaires rpertoris comme

    suit.

    3-LES OBJECTIFS DE LETUDE

    En plus d'adopter une dmarche qui s'insre dans une analyse de la dynamique d'volution des

    villes du Sud et plus particulirement de lhabitat prcaire.

    Il sagira de restituer la varit de ces diffrentes formes dintervention non pas, en tant

    quaddition dinterventions isoles et prises sparment, mais dans leurs relations

    contradictoires et les enjeux quils sous tendent. Quil sagisse de la socit les habitants de

    ces quartiers , ou pour les acteurs officiels intervenant dans le champs du logement et de

    lurbanisme.

    Ainsi, ce travail propose une approche originale du relogement qui s'articule principalement

    autour des concepts dialectiques et interdpendants d'intgration et dexclusion. Il se

    dmarque des modles thoriques les plus gnralement utiliss qui s'appuient uniquement sur

    les notions dappauvrissement.

  • Introduction gnrale

    5

    Nanmoins, les acquis de cette thse pourraient tre utiliss enrichir les stratgies de lutte

    contre la pauvret en milieu urbain en insistant, plus particulirement, sur les aspects lis

    l'habitat et sur la ncessit de satisfaire les besoins de logement. Du fait de la place importante

    qu'occupent les dpenses affrentes dans le budget des mnages, la rsolution des problmes

    de logement pourrait constituer une conomie apprciable pour les mnages urbains, une

    opportunit d'amliorer leurs conditions d'existence et une forme de rduction des ingalits.

    Cette rduction pourrait, selon toute vraisemblance, tre prise en charge dans le cadre

    d'oprations de rsorption des quartiers d'habitat prcaire dont une des finalits est

    l'amlioration du cadre de vie urbain.

    Par ailleurs, cette tude exhortera promouvoir une meilleure intgration de l'individu en

    milieu urbain, travers un combat contre l'exclusion et la marginalisation et par l'instauration

    d'une vision plus humanisante de la ville qui favorise une participation consciente des

    populations au dveloppement social, politique et conomique et une plus grande loyaut vis-

    -vis des politiques dfinies par les pouvoirs publics.

    La dmarche globale qui fonde l'orientation de cette recherche est donne dans la

    mthodologie qui suit. On y retrouvera le modle d'analyse qui sera approfondi au fur et

    mesure ainsi que le mode de collecte de donnes.

    4-METHODOLOGIE

    Il fallait ds lors mettre en vidence lambivalence des objectifs atteindre et de comprendre

    galement les effets produits par ce type de programme urbain. Nanmoins, si nous

    focalisons notre analyse sur la relation des populations leur habitat dans le sens de leurs

    modes de se reprsenter, de pratiquer et de transformer et de prendre en charge leur lieu de

    rsidence, et leurs perspectives rsidentielles, cest parce que cette approche nous semble

    pouvoir contribuer et permettre, lexploration dau moins une grande orientation de

    recherche savoir laction et la matrise urbanistique et sociale de lintervention dans lhabitat

    prcaire . Ainsi, lidentification des structures de correspondance entre le support spatial et les

    caractristiques sociales et par consquent lajustement de laction et la mise en uvre dune

    nouvelle approche en matire dintgration et lefficience du projet.

  • Introduction gnrale

    6

    Sur le plan thorique

    Le contexte dans lequel nat cette problmatique rsulte de la conjonction dune croissance

    urbaine expansionniste et une croissance dmographique acclre faisant surgir un

    dsquilibre dans l'allocation des ressources dont la manifestation la plus visible serait

    l'apparition le dveloppement de lhabitat prcaire.

    Cette tude cherche galement amorcer une rflexion thorique en essayant de replacer le

    champ de lhabitat prcaire dans le sillage des grands courants de pense qui ont tent de

    rationaliser l'action humaine. Elle cherche donc recentrer les tudes de lhabitat prcaire qui

    se sont beaucoup exerc dcrire les phnomnes dexclusion et, par ce fait, ont russi

    accumuler un corpus apprciable qui mriterait d'tre revisit pour en tirer la substance

    thorique permettant de modliser l'action.

    Ensuite, nous tenterons, dans l'tude du secteur de la production de logements, de mieux

    comprendre les stratgies mises en place cette fin ,les explorer pour une meilleure

    comprhension de la dynamique de vie urbaine. Et de saisir les facteurs qui limitent l'accs au

    logement par suite d'une offre dficiente (pnurie). Dans ce cas, le march peut ragir et

    instaurer des situations d'attente qui, de toutes faons, sont auto-rgulatrices. Les systmes

    alternatifs (informels, prcaires entre autres) nous font penser que les exclus crent leur

    propre systme de march en marge de l'existant, en somme un march parallle qui procde

    par contournement (voire une dviation vis--vis) du systme tabli en cas d'incapacit

    satisfaire aux filires.

    Cette dernire constituerait le prtexte une analyse plus gnrale tant entendu quune

    meilleure comprhension ce niveau pourrait avoir une incidence sur la conception de

    solutions ncessaires la satisfaction de ces mmes besoins.

    Sur le plan pratique (oprationnel)

    Dans le droit fil de cet tat des lieux, plusieurs villes pourraient simposer comme cadre de

    dtude. Cependant notre choix sest port sur la wilaya de Annaba. Cette dernire de par son

    statut de mtropole, les infrastructures de base denvergure, les quipements et autres services

    stratgiques, une base industrielle de grande importance, sont autant datouts qui lont

    propulse un rle rgional de dveloppement. Mais comme chaque mdaille un revers

  • Introduction gnrale

    7

    Cette croissance saccompagne de mutations profondes dont une des manifestations les plus

    mal matrises est lhabitat prcaire qui demeure une plaie bante.

    La dmarche adopte devait procder un inventaire des quartiers prcaires Annaba et

    dvelopper une analyse socio-conomique de la ralit dans laquelle ils voluent.

    Il sagit de mettre en vidence lambivalence des objectifs atteindre et de comprendre

    galement les effets produits par ce type de programme urbain et voir de quelle manire ils

    peuvent renforcer la prcarit des conditions de vie et de la situation rsidentielle des

    populations concernes et les pousser recourir des mcanismes de dfense qui tendent

    assurer leur intgration en milieu urbain. Cette approche nous semble pouvoir contribuer et

    permettre, lexploration dau moins une grande orientation de recherche savoir laction et la

    matrise sociale de lintervention dans lhabitat prcaire.

    Nous pensons qu'en remontant les interventions partir de la priode coloniale, nous

    arriverions reconstituer identifier les diffrentes motivations qui animent ces pratiques, Pour

    des raisons pratiques, nous avons choisi de privilgier le lieu des oprations comme cadre

    d'analyse. Quant aux acteurs, l'analyse devrait nous amener identifier les diverses catgories

    populaires impliques, et/ou les structures du pouvoir local, et de l'autre cot vrifier

    l'implication des professionnels de l'urbanisme dans la production de pratiques de rsorption.

    Ensuite, il a t retenu dtudier deux quartiers qui se prtaient le mieux ce double dbat :

    en premier lieu, un quartier de bidonville qui a fait lobjet daction de rsorption (Sidi Salem).

    L'tude prconisera galement l'inscription du quartier de Bni Mhaffeur dans le programme

    global de restructuration en plaidant pour une extension de la politique de rsorption,

    notamment en termes de rgularisation foncire entreprise dans certains quartiers spontans.

    La mise en pratique de ces oprations aurait pour effet de stabiliser psychologiquement les

    populations rsidentes et de les mettre dans les conditions de jouer un rle conomique et

    social plus dterminant.

    Enfin, il importe notre avis de considrer le quartier de Sidi Salem comme un vaste champ

    exprimental : considrer lvolution de la production publique et celle des pratiques

    habitantes, dans leur interactivit (la norme prcde lusage). Nous pensions aussi considrer

    par lobservation et par consquent russir capter la cration de lespace en cours de

    fabrication travers dix annes dappropriation, la valorisation dune reprsentation

  • Introduction gnrale

    8

    institutionnalie et superpose, la contrainte et la permissivit des planstypes et les

    glissements de sens qui sen suivent.

    En concentrant notre analyse sur le quartier Beni Mhaffeur galement, l'tude prconisera

    l'inscription du quartier dans le programme global de restructuration De manire gnrale, il

    tait question dune part doprations qui apportent, des sites illicites durcifis, lessentiel

    des infrastructures et des quipements qui leur font dfaut (o lusage devance la norme ). La

    proposition se justifierait d'autant plus que ce quartier spontan joue un rle de plus en plus

    stratgique lchelle urbaine de par limportance de sa population et suscite de multiples

    formes dintervention des acteurs publics ayant fait lobjet dune phase dactions ponctuelles

    et en raison de la rputation lie sa complexit.

    Il nous faut souligner que les deux quartiers comme tude de cas de quartiers prcaires

    configuration varie, reprsentent ainsi pour nous un champ dobservation privilgi dont

    lobjectif tait de comparer les stratgies et de tester certaines des conclusions tires de la

    recherche effectue, quil sagisse de la partition du parcellaire, de la valorisation, de la

    recherche demploi et permettent aussi de comprendre les quartiers en dveloppement comme

    des systmes de rseaux. Cette approche est centrale dans lapprhension des positionnements

    sociaux, des relations inter quartiers, des modes de dpendance et/ou de solidarit, car cest de

    ces divers modes dinscription dans les quartiers que dcoule en grande partie lapprentissage

    des rgles urbaines et urbanistiques.

    Cependant, avec le contexte de rsorption perle qui a prvalu durant la priode de recherche

    partir de 1998, les enjeux et jeux de positionnement et de dysfonctionnement dans lesquels

    taient impliqus ces quartiers, quelques difficults de sensibilisation ont t rencontres

    prosaquement sur sa porte strictement pdagogique. En consquence, nous tenons

    rappeler que les enqutes, la sensibilisation se sont droules sans difficults dautant plus que

    les habitants de ces quartiers taient moins rticents aux enqutes et suffisamment enclins la

    collaboration.

  • Introduction gnrale

    9

    Les donnes utilises

    Elles proviennent principalement de diffrentes sources, dont entre autres, le recensement

    gnral de la population et de l'habitat RGPH (1998), une enqute partielle des deux

    quartiers, linterview de personnes-ressources et la consultation des registres fonciers. Deux

    niveaux danalyse des donnes collectes ont t considrs.

    Les donnes ainsi obtenues ont t enrichies par une analyse de la localisation des quartiers et

    de leur fonctionnalit, rendues plus explicites partir d'un support cartographique des

    quartiers prcaires situs dans lintercommunal. Nous ne sommes pas tals sur les tudes

    monographiques, mais nous avons comme mme contribu mettre en vidence la

    "physionomie" de ces quartiers. Quant aux donnes relatives l'volution des niveaux de

    revenus, aux modles de consommation et au statut foncier nous ont aid dans l'analyse des

    problmes d'accs aux ressources. Les enqutes de terrain ont t ralises pour permettre de

    disposer dlments d'apprciation plus complets de la situation sociale qui prvalait dans ces

    quartiers.

    Les mthodes de collecte ont consist en lexploitation pralable de la situation foncire,

    ladministration dun questionnaire auprs des mnages et le recours des entretiens avec les

    notabilits et avec des personnes-ressources. Avant le dmarrage des oprations de collecte,

    une reconnaissance du site a t faite avec un double objectif :

    -Observer ltat physique du bti, les conditions de son occupation, la configuration et

    l'organisation socio-spatiale du quartier.

    -Observer le comportement des acteurs urbains par le suivi des quipes de techniciens des

    services de l'urbanisme et de lAPC dans des quartiers en voie de rgularisation, pour tayer

    davantage notre perception et pour apprhender les formes d'interaction qui s'instaurent entre

    ces acteurs publics et les acteurs populaires.

    Les donnes cadastrales : Ltude de la situation foncire, pour collecter les informations

    concernant les titres privs ont permis de vrifier dans les registres de la conservation

    foncire pour retracer leur volution depuis leur transformation en titre priv. Ces

    informations recueillies devaient tre confrontes avec les dclarations des dlgus du

    quartier. Un va-et-vient permanent a t ainsi engag pour expliquer ou justifier les oprations

    ayant abouti la situation foncire trouve.

  • Introduction gnrale

    10

    Concernant linterview de personnes-ressources : outre les notables du quartier, des

    entretiens ont t raliss avec des responsables de la direction de lurbanisme, le directeur de

    lOPGI, le directeur de lAgence Foncire, le vice prsident de lAPC de Annaba, des

    directeurs de banques,etc Les entretiens ont port sur divers aspects de la politique urbaine

    et de lhabitat.

    Lenqute-mnage visait un double objectif. Dabord, il s'agissait de complter et dactualiser

    les donnes issues du recensement gnral par des informations portant sur les

    caractristiques socio-dmographiques des habitants du quartier et sur le statut foncier de la

    parcelle habite. Ensuite, il s'avrait indispensable de disposer d'lments d'apprciation sur le

    budget et sur le niveau de consommation des mnages rsidants en vue de mesurer leur

    capacit de mobilisation financire et, par l, leur degr d'accessibilit une proprit du

    logement sur le march actuel, compte tenu des formules disponibles et aux conditions

    actuelles de financement.

    Le questionnaire administr est une version amliore de celui qui a t utilis dans le

    Magister (Moussannef, 2001), et du questionnaire tabli par la Banque Mondiale, auquel il a

    t ajout des questions relatives au statut rsidentiel, une section relative la situation

    foncire et, enfin, une partie portant sur les cots de construction. La stratgie de collecte a

    consist administrer d'abord le questionnaire aux dlgus de quartier pour leur permettre de

    prendre connaissance des informations recherches et de se sentir l'aise pour introduire, en

    cas de besoin, les enquteurs auprs des habitants. Dans un premier temps, le chercheur

    s'adresse au dlgu en prsence des enquteurs affects la zone concerne. Ensuite, il est

    demand ce dlgu d'indiquer aux enquteurs les limites de leur espace de comptences" et

    d'introduire celui-ci auprs des personnes rticentes.

    L'objectif tait d'arriver toucher au moins le quart de la population. Pour ce faire, un saut de

    3 logements devait tre respect par lenquteur chaque fois quun questionnaire avait t

    rempli dans un logement. Ainsi, avec un logement enqut sur quatre, un chantillon de

    quarante enregistrements a pu tre constitu. Les rsultats obtenus ont largement servi

    lanalyse de la partie pratique.

  • Introduction gnrale

    11

    5-LES CONTRAINTES DE LA THESE

    Les obstacles sont inhrents toute recherche universitaire. Ils constituent le lot quotidien, si

    l'on peut dire, de l'tudiant mais ceux-ci peuvent tre grs, une fois insrs dans un calendrier

    de recherche, au travers d'une mthodologie souple qui puisse les dpasser.

    Cependant, nous formulons deux regrets quil nest pas vain de rappeler :

    - La premire difficult dont notre recherche eut souffrir est lie du fait que les constats les

    plus mens en terme de travaux de recherche , rflexions , valuations et mouvements de

    sensibilisation autour de la question de la rsorption de lhabitat prcaire en Algrie ,

    connaissent une avance plus que timide et les tudes sintressant plus spcifiquement aux

    effets des projets et politiques de rsorption de lhabitat prcaire tmoignent entre autres

    dune lenteur intgrer des ides , des analyses et des faits demeurant encore peu

    documents..

    - A lpreuve, on a galement pu constater , que la connaissance des caractristiques de lhabitat prcaire, ou de phnomnes parallles tels que la pauvret, le chmage ou encore le

    secteur informel, souffre en Algrie de l'imprcision , et de la variabilit des concepts et

    indicateurs utiliss. Elle est aussi limite par la difficult de recourir d'autres moyens de

    collecte de l'information, pour complter et rendre plus fiables les donnes des recensements

    gnraux de la population qui constituent la principale rfrence en la matire.

    6-LA STRUCTURE DE LA THESE

    Cette recherche est structure en trois parties, la premire illustre les mcanismes

    dinteractions de l'amplification dans divers secteurs de l'conomie et de la socit (influence

    sur le mode de vie urbain et sur le comportement des populations) dans une dynamique

    d'volution des villes du Sud et plus particulirement des quartiers prcaires et leurs

    manifestations rcurrentes. La deuxime partie a permis de discerner la dislocation des

    politiques du logement qui spuisent depuis plus de dix ans surenchrir sur des leviers

    d'intervention, dont la disjonction est avre. On sait aujourd'hui que lalourdissement de

    lhabitat prcaire ne constitue que la partie merge de ce processus. Cette partie restitue le

    fait que ce phnomne persiste, samplifie et entrane, des dysfonctionnements et des conflits

    sociaux importants et les tentatives, mme positives et pertinentes en vue de lradiquer ne

    modifient pas fondamentalement le constat. Enfin, la troisime partie prsente nos tudes de

    cas , travers les valuations et les enseignements tirs pour susciter une rflexion en

  • Introduction gnrale

    12

    profondeur sur de nouvelles pratiques mettre en uvre, surtout en direction des plus

    dmunis et particulirement ceux logs dans la prcarit.

    La thse sachve par une conclusion gnrale et des recommandations. Ces dernires sont

    labores sur la base danalyses et dinterprtations des rsultats obtenus dans les prcdents

    chapitres. De nouvelles propositions sont avances pour pouvoir mettre en pratique et dune

    manire efficiente et plus oprante des projets et politiques de rsorption de lhabitat prcaire.

  • 13

    PREMIRE PARTIE PROBLEMATIQUE DE LHABITAT PRECAIRE, ECHELLE

    ET PARAMETRES DE REFERENCE .

    INTRODUCTION La fin du 21me sicle a certainement marqu un tournant dans l'conomie des pays en

    dveloppement, avec une recrudescence de l'inflation dans divers secteurs de l'conomie et de

    la socit. Amorce d'une rupture globale dans la vie conomique, ce point d'inflexion met

    cruellement en vidence la vulnrabilit de ces conomies dpendantes pour la plupart.

    Centres de pouvoirs et d'argent, elles reprsentent toujours plus fortement les maillons d'une

    mondialisation technologique et conomique.

    Le premier chapitre sera consacr l'urbanisation des pays du sud qui aura t fortement

    impulse par cette conjoncture, cette tendance va se poursuivre En ce dbut de sicle et de la

    forte influence qu'exerce le mode de vie urbain sur le comportement des populations.

    Ce poids du nombre, pour reprendre l'expression de (Paquot T, 1996, p 64) a de plus en plus

    de peine se frayer un chemin dans cette "jungle urbaine" faite d'occupations foncires

    irrgulires, d'activits conomiques informelles, de sgrgations sociales grandissantes, de

    pauvret et n'a pas enray un accroissement de la sgrgation sociale et une dtrioration des

    ressources environnementales (Cohen J-L, 1991, p 59).

    Dans le deuxime chapitre, notre questionnement sur les logiques internes de formation et de

    dveloppement de lhabitat prcaire sinsre dans ses fondements thoriques et

    mthodologiques de base dans cette problmatique gnrale. Afin damorcer une rflexion

    thorique, nous avon4s essay de replacer le champ de lhabitat prcaire dans le sillage des

    grands courants de pense qui ont tent de rationaliser l'action humaine. Si, on saccorde

    reconnatre lampleur de lhabitat prcaire et qualifier certaines de ses manifestations, on a

    encore des difficults mettre un contenu prcis aux diffrentes expressions utilises pour

    lapprhender.

    Ainsi, ramener le dbat lchelle internationale porte sur lidentification des formes

    dhabitat prcaire et sur la dlimitation des concepts utiliss travers la profusion

    dappellation et leur relation avec dautres phnomne qui leurs sont symtriques notamment

    les phnomnes dexclusion, de pauvret dont on ne peut les dissocier. Dautant plus que ni le

  • 14

    chercheur, ni le praticien ne pourront isoler lhabitat prcaire du contexte socio conomiques

    dans lequel il sinscrit.

    En fait dans le cours du texte, on alterne souvent lanalyse centre en Algrie avec des tudes

    ralises dans dautres pays. Lapproche comparative, permet notre sens de souligner

    lorigine des phnomnes locaux, et de montrer aussi les conditions propices certaines

    manifestations rcurrentes dans de nombreux autres pays.

    Dans le troisime chapitre, aprs avoir pos en termes du dbat savoir ce qui relie ou

    singularise lAlgrie par rapport dautres pays du tiers monde confronts une croissance

    urbaine toute aussi problmatique, nous nous concentrerons sur les enjeux, les mcanismes et

    les lments constitutifs de la crise de lhabitat, afin de se doter des moyens de comprendre le

    dveloppement de lhabitat prcaire et la faon dont la planification urbaine contribue le

    crer et lentretenir.

  • CHAPITRE I

    DES DESEQUILIBRES URBAINS GENERATEURS DE DYSFONCTIONNEMENTS .

    CONCEPTS ET DEBATS.

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    15

    Introduction La croissance rapide des villes sest accompagne, sur lensemble des continents et des

    degrs divers, de mcanismes de production urbaine droutants qui ont mis mal les

    quilibres territoriaux et la gestion des agglomrations.

    Tous les peuples de la plante sont affects par ces phnomnes dans leur vcu quotidien et

    les observateurs les plus avertis ont du mal matriser tous les tenants et aboutissants.

    Les chiffres sont connus, le rythme de la croissance de la population dans les pays du sud est

    sans prcdant dans lhistoire.

    Les mutations dmographiques que les pays du nord ont connu sur des sicles, les pays du sud

    subissent en quelques dcennies, la pousse est inexorable et a port la population urbaine du

    sud de 40% de la population urbaine totale en 2000 et plus de 50% en 2020 (1). Il sagit de

    170000 personnes qui, chaque jour viennent sajouter aux villes du sud ! ou encore un besoin

    de crer prs de 40000 logements par jour dans les pays en dveloppement . La plupart des

    mgapoles seront dans les pays du tiers monde, en particulier en Asie. Si le 20eme sicle tait

    celui de lachvement de la transition dmographique et de la conclusion de la transition

    urbaine, le 21 me sicle des villes, pour le meilleur et pour le pire .La communaut

    internationale ne peut plus faire limpasse de cette ralit ( Bret B, 2002, p 52) .

    LAsie donc, mais aussi lAfrique sont les deux continents dont la croissance urbaine,

    qualifie de dmesure a engendr un rflexe de panique.

    Avec une urbanisation de lordre de 20 25%, ces pays connaissent des taux de croissance

    urbaine vertigineux (ONU, Dar Essalem, Nairobi, 2001).

    Dsormais les mtropoles jouent le rle de villes -mres au sein du systme urbain mondial

    (2). Dans les pays en dveloppement, elles reprsentent sur le plan national, le moteur de

    toute croissance quelle soit conomique, culturelle ou politique, et sur le plan international,

    elles constituent une plateforme indispensable lextension des changes extrieurs (3). Bien

    que dcoup laune des rfrents mondiaux, ce tiers monde urbain si proche dans sa

    symbolique (gratte-ciel, la grande avenue,laroport) est moins dtre univoque. Il se

    fragmente, se fracture selon une courbe qui suit la topographie de la pauvret. En effet cette

    omniprsence de lurbain nattnue pas les grands dsquilibres mondiaux, elle les structure

    de faon nouvelle, rassemblant plus encore les centres mondiaux de pouvoir somme toutes

    partout trs soutenue, lappauvrissement de la plupart des pays, avec la cohorte dingalits

    quaccompagne souvent lextraversion des marchs, et limposition dun modle de

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    16

    dveloppement no-libral au dtriment des maillons les plus faibles des rseaux mondiaux

    de dcision, et en particulier, les rgions rurales, les villes secondaires et les petites

    agglomrations rgionales.

    Si les grandes agglomrations du tiers monde peuvent dsormais se prvaloir dune primaut

    mondiale sur le plan dmographique, elles restent trs nettement en retrait en terme de

    puissance financire et conomique. Leur gestion tend se complexifier. Dune part, parce

    que limportance du phnomne requiert des rponses massives et immdiates, dautre part

    parce que les choix techniques et urbanistiques, effectus par les dcideurs publics et privs

    hors de toute considration sociale et sans concertation avec les populations concernes,

    risquent daggraver la conflictualit urbaine, accumulation des problmes techniques,

    lvation des risques sociaux et environnementaux. Les conditions dhabitat rserves aux

    familles dmunies des villes du tiers monde reprsentent une parfaite dmonstration de ces

    enjeux (Rossel P et Bolay J-C, 1994, p 189).

    Si bien que la rfrence est immdiate limage dune ville la croissance acclre et

    incontrle, organise en dehors des circuits et des rgles formelles du pays en matire

    dappropriation du foncier, durbanisme, de construction, de salubrit et de respect de

    lenvironnement au point qu cot des villes officielles se sont dveloppes des villes

    illicites, informelles, non reconnues, voluant selon leurs propres normes, en marge des lois

    du pays.

    En chappant au contrle officiel, la ville informelle est apparue de plus en plus comme une

    menace pour lquilibre social et lharmonie du dveloppement urbain, ce qui a conduit les

    autorits ragir, quasiment sous la contrainte du fait accompli (4).

    Cette reprsentation est dailleurs tout fait lgitime puisque la conviction est rpandue que

    lincapacit voire limpossibilit de produire une ville entirement moderne ou tout

    simplement de gouverner sa croissance, entrane des consquences fort ngatives.

    Premirement, une croissance urbaine incontrle demande des cots dinvestissements et de

    gestion pour le fonctionnement de la ville qui ne serait pas justement du point de vue

    strictement conomique, sans atteindre pourtant le niveau defficacit souhait. Dsormais,

    des cots psent souvent trs lourdement sur les conomies, nationales au point que

    certains auteurs tels que ( Salama P , 1991, p 98) et (Harris N, 1992, p 113) considrent que la

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    17

    ville comme tant une des causes primaire de lendettement extrieur des pays en

    dveloppement, il sagit vrai dire dune position qui nest pas appuye sur des donnes sures

    (par ailleurs difficiles rassembler), puisque ce problme se pose videmment de faon trs

    diffrente selon les pays ,les processus durbanisation quils ont connu dans le pass et les

    processus durbanisation en cours. Mais qui montre de toute faon, limportance du

    phnomne urbain vis--vis du problme du dveloppement conomique en gnral.

    Deuximement, cette croissance par morceaux rajouts lun lautre est la base dune

    sectorialisation voire dune sgrgation sociale accentue (5). Laddition successive de

    quartiers prcaires en dehors dune politique consquente, produit une hirarchie entre

    diffrentes parties de la ville qui se traduit facilement par une discrimination plus ou moins

    vidente dans la disponibilit ou tout simplement laccessibilit aux quipements et aux

    services.

    Actuellement, le problme est abord par les gouvernements et les organisations

    internationales, sous langle de la lutte contre la pauvret, nouvelle priorit des institutions de

    Brettoon Woods. Un axe central de ces politiques rside dans lamlioration des conditions

    de logement, ainsi que laffiche par exemple la compagne de la Banque Mondiale et des

    Nations unies pour des villes sans tandis questions procuratrice : des villes sans tandis on

    des villes sans habitants de tandis ?

    La question renvoie la dialectique de lexclusion et de lintgration et lutopie on

    lhypocrisie de posture qui prtendent supprimer lexclusion. Voir au contraire ces

    dimensions en tension lune par lautre, dans des dynamiques sociales qui les mdiatisent.

    Lexamen des traits communs des villes du tiers monde, sous tend une perspective analytique

    qui voit quelles sont dsormais la rfrence premire pour une majorit des hommes et des

    femmes . Leur environnement, leur milieu de vie est aujourdhui travers de contradictions

    toujours plus fortes entre limage de modernit que les autorits veulent symboliquement

    imposer et la ralit que dploient les pauvres pour faire face leurs besoins .Que faire et

    comment faire pour dpasser ce qui trop souvent apparat comme inluctable : sgrgation

    spatiale et discrimination socio-conomique notamment travers le phnomne croissant de

    lhabitat prcaire ?

    Force est de constater aujourdhui que lhabitat prcaire est un fait social qui sinscrit dans un

    contexte trs vaste, bien au-del de la simple ralit ponctuelle dtablissements humains

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    18

    incontrls et organiss. Il parait de nos jours quasi universel : A lEst comme lOuest ,au

    nord comme au sud ,par del les systmes conomiques et les niveaux de dveloppement

    ,chaque jour rvle lopinion publique son lot de population sans domicile fixe .

    Lexclusion par le logement nest pas lapanage des pays du Sud. En Europe, il y aurait

    quelques 3 millions de sans-abri et entre 15 et 18 millions de personnes mal loges, presque

    autant dailleurs quaux Etats-Unis (6).

    1- Problmatique gnrale de lhabitat prcaire Cette gnralisation du problme nest pas rcente et nest pas strictement lie la crise

    conomique mondiale latente, mais sans vouloir sombrer dans un excs de dtails, le sujet est

    considrable, et la prcarit est un problme aussi vieux que lurbanisation, nous tenterons ici

    un rappel historique avant daborder les questions actuelles partir des leons de lhistoire.

    La crise de lhabitat et des villes dans sa forme moderne est apparue en Angleterre au

    dbut du XIX sicle, puis en Europe, comme une consquence troite de lindustrialisation

    massive autour des grandes villes de lpoque : intense exode rural, dveloppement rapide des

    quartiers ouvriers, recouvre plusieurs formes dinsalubrit o lentassement des pauvres dans

    un bti pourri non dot dassainissement, ce qui a favoris la propagation de maladies

    ravageuses la fin du sicle.

    Sommairement la situation peut tre rsume de la faon suivante :

    Le capitalisme naissant et le libralisme triomphant, la dictature des propritaires

    aidant sachant que la cause majeure relve du rapport social ; linsalubre est devenu un

    secteur trs rentable, il y a des intrts puissants en jeu (7), ce qui a fait que linsalubrit se

    dveloppe avec lenrichissement de la socit avec lignorance des donnes lmentaires de

    lhygine.

    Ces quartiers deviennent rapidement les foyers de prilleuses pidmies qui vont toucher

    lensemble de la population urbaine.

    Les ractions ont t tardives, partielles et inefficaces, surtout en France. Aprs la premire

    guerre mondiale, lexplosion urbaine, le resurgissement dun milieu des contestataires ,la peur

    de la mort, va avoir un effet salutaire sur les couches dirigeantes et se traduire ds le milieu

    du sicle par de nombreuses initiatives ( publications commissions denqute parlementaires

    ad hoc , formation dassociations caritatives, premires lois sur lurbanisme, mise en avant de

    lexpropriation pour rsoudre les problmes fonciers urbains , contrle du dveloppement

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    19

    urbain par ladministration , formation des lites administratives capables dappliquer les lois,

    cration de subventions la construction dhabitat ouvrier).

    Cette crise se propage notamment dans la plupart des pays en voie de dveloppement tout au

    long du XX sicle comme une consquence de lexode rural et de forts taux daccroissement

    dmographique mais sans saccompagner de lindustrialisation massive dont elle tait le

    corollaire en Europe occidentale et dbouche par consquent sur des situations de trs grande

    misre.

    2-Extension de lhabitat prcaire : la mondialisation de la prcarit Cette mondialisation de la prcarit , la peur de ses consquences , a entran ds le

    dbut des annes 70 la mise en place dune stratgie lchelle de la plante initie par les

    organismes internationaux ( confrence des nations unies Vancouver en 76, cration du

    centre des Nations Unies pour lhabitat , anne internationale du logement des sans abris ,

    projets pilotes dans beaucoup de pays du tiers monde , nombreux travaux de lOMS sur les

    rapports entre sant et logement , change dinformations etc).

    Cet effort na eu que peu deffets sur le terrain, selon les estimations du centre des Nations

    Unies pour les Etablissements Humains (8), on dnombrait 837 millions de personnes vivant

    dans lhabitat prcaire notamment les bidonvilles en 2001 contre 712 millions en 1993. Les

    plus connues et mdiatises sont celles du Grand Mexico, la cit des morts du Caire, ainsi que

    les Baranguays de Tondo Manille, les barriadas de Lima, les Fevelas de Rio et les slums de

    Mumbai (Bombay).

    Les situations de prcarit du logement sont visibles dans la plupart des villes du

    monde, les quartiers de squatters, les favelas et les bidonvilles, privs deau de services de

    voirie, dlectricit, de transports et de services sociaux, sont les expressions urbaines les plus

    videntes des phnomnes de pauvret et dexclusion sociale. Force est de reconnatre que les

    conditions de vie dune majorit des habitants des pays en dveloppement se sont dgrades

    au cours des annes rcentes.

    2-1 Lautonomisation de la ville vis--vis de ltat Lindustrialisation et la mondialisation des changes ont provoqu jusquici la

    croissance urbaine, accentue ici comme ailleurs par une difficile transition dmographique.

    La part de la population urbaine dans le monde est sans doute largement sous-estime, la

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    20

    plupart des appareils statistiques nationaux adoptant une dfinition restrictive de lurbain

    inspire des modles occidentaux.

    Or, le poids dune croissance dmographiques somme toutes partout trs soutenue,

    lappauvrissement de la plupart des pays, avec la cohorte dingalits quaccompagne souvent

    lextraversion des marchs, et limposition dun modle de dveloppement no-libral

    favorisent lautonomisation contrainte des citoyens face ltat. Emplois, logements, services

    ne peuvent plus tre fournis par les tats, comme ceux du tiers -monde qui doivent dans la

    plupart des cas jongler pour trouver les devises permettant de financer cet change ingal .

    Dans ces conditions, la production de logements par le secteur public perd pied, et laisse le

    champ libre la production spontane, cette dernire se produit surtout de faon non-

    rglemente , tant au niveau des terrains utiliss que des constructions (9).

    On a trop souvent tendance ne penser ces quartiers que dans leur ralit prsente.

    Sans doute pourtant, les considrations non comme des marges de la ville mais comme les

    faubourgs de demain permettraient une approche plus fconde, moins base sur les prjugs

    que fonde sur des analyses urbaines comme on en mne ailleurs dans la ville et en centre-

    ville(10) .

    2-2 Lengendrement de la ville Si la recherche en ce domaine, sest ou tente dans la plupart des fois de se dbarrasser

    de quelques prjugs, de nombreuses traces crites et la dngation de toute vritable

    organisation, peuvent tre aisment trouves ici o l (11).

    Le postulat de la dgradation progressive quengendre lhabitat prcaire en arrive occulter la

    question du trac urbain. En naccordant de place quau seul bti, la plupart des tudes, en

    arrivent mme ngliger la composition urbaine, pour parfois nier dailleurs son existence.

    Dans ce cas, de lhabitat dit spontan ou clandestin, il est effectivement difficile de passer

    sous silence la composition urbaine qui y prsid : aprs que chaque unit ait abri temporaire,

    la position des rues et les limites des lots furent dfinies et les familles se relogrent ou cela

    fut ncessaire (12).

    Cependant, ds lors que le tissu urbain prsente un aspect extrieur complexe, quil

    scarte de la trame orthogonale, que le trac des rues nest pas directement cohrent pour

    lurbaniste form lcole de la ligne droite, laffaire est directement classe : le tissu urbain

    est dsordonn. Si bien quil ny a pas eu de planification pralable rsultant dadjonctions de

    volonts individuelles ou de tracs organiques dnus de cohrence urbaine.

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    21

    La dernire tendance releve dans la recherche sur la cration de la ville populaire

    souleve par (Schlyter T, 1979, p 69) sur le quartier de George, en Zambie met en avant la

    prise de conscience progressive parmi les habitants de la ncessit de composer lespace

    urbain afin dobtenir entre autres une rgularisation plus aise. On commence donc prendre

    en compte les pratiques habitantes, mais toujours avec en toile de fond lide que lirrgularit

    des formes signifie absence dordonnancement, de structuration pralable ou de

    correspondance avec des normes sociales et culturelles originales : la construction de ce

    type de quartier est de moins anarchique. Les habitants prennent en effet conscience de la

    ncessit dordonner, de structurer le quartier (13).

    Enfin, deux auteurs se sont rsolument penchs sur le thme de la gense des espaces de la

    ville, (Navez- Bouchanine F, 1991, p103) et (Lechtymy S, 1992, p131), avec une tude

    particulirement fouille des modes de constitution socio- spatiale intentionnels dans des

    quartiers populaires de la Martinique.

    3- Dbat international La question du logement pour les bas revenus ; plus prcisment, le phnomne dexclusion

    des plus pauvre a rarement t analys dans sa relation avec les autres phnomnes qui lui

    sont symtriques et dont on ne peut les dissocier : la situation du logement des groupes trs

    bas revenus, dj difficile au cours des annes 1960-1980, tend se dtriorer partir des

    deux dernires dcennies et confronts lurgence de que faire ? montre que lintervention

    des pouvoirs publics ,a parfois activement et intentionnellement contribu cette exclusion ;

    en particulier au cours des dernires dcennies. Or, les anciennes politiques de rsorption,

    invitablement slectives et discriminatoires, ont souvent contribu lacclrer notamment,

    dans le contexte socio-conomique des villes du tiers monde, qui rduit considrablement les

    effets des interventions tatiques dans ce domaine (14).

    A cet effet , il semblerait que la tentation est grande ,entant que chercheur et mme pour les praticiens , de ne pas isoler la question de lhabitat prcaire du contexte socio conomique

    dans lequel il sinscrit ,et par suite ,de prconiser des interventions troitement lies non

    sectorielles visant agir sur lhabitat prcaire et en mme temps sur les mcanismes

    gnrateurs de ces situations ,symptmes parmi dautres de formes et de niveaux de

    dveloppement dpendants et de structures sociales ingalitaires.

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    22

    3-1- La question du logement dans le dbat international Les impacts sociaux de lajustement structurel et les corrections qui lui sont apportes, ont

    plac la question du logement dans le cadre de la lutte contre la pauvret lchelle mondiale,

    surtout depuis le dbut des annes 1990.

    Les couches sociales les plus dmunies en ont t invitablement exclues favorisant

    lapparition, dans de nombreux pays, de lhabitat spontan, sous-quip et non rglementaire

    ct des bidonvilles.

    Lun des rsultats dHabitat II a donc t la conscration de la dcentralisation et de la

    participation comme nouvelle stratgies, acceptes par plusieurs pays, pour acclrer la

    ralisation des programmes et projets de dveloppement urbain.

    La premire valuation quinquennale du Programme pour lhabitat a eu lieu New York

    en 2001 (Habitat II+5), tant des gouvernements que ceux des institutions financires

    internationales, ne suivent pas.

    Cependant, les rsultats obtenus ne sont pas ngligeables, du moins en ce qui concerne les

    questions du logement en gnral, et celles des bidonvilles en particulier. Chaque pays

    recherche des mthodes appropries pour traiter ces questions selon son niveau de

    dveloppement conomique et ses moyens financiers disponibles.

    En ce qui concerne la proccupation internationale relative aux bidonvilles, Cities Alliance

    (manation de UN-Habitat et de la Banque Mondiale) a initi en 1999 un vaste programme de

    villes sans taudis stalant sur une dizaine dannes et concernant prs de 100 millions

    dhabitants travers le monde. Cette initiative a stimul de nouvelles rflexions et de

    nouveaux projets dans plusieurs pays, dont le Maroc.

    De nouveaux concepts apparaissent pour le secteur de lhabitat (bonne gouvernance,

    planification participative, participation communautaires, protection de lenvironnement, droit

    un logement convenable, lutte contre lexclusion des plus dmunis). Cependant, ces

    concepts dont certains sont prns, sous dautres appellations, depuis longtemps dans

    plusieurs pays, sont utiliser avec modration et quil importe dadapter chaque chelle

    dinvestigation (nation, rgion, ville et quartier) au risque deffets pervers : redondance

    dides et dexpriences, gaspillage des ressources, insensibilisation de la population, etc

    (15).

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    23

    3-2 La progression de lhabitat prcaire et la monte de la pauvret urbaine dans les villes du Sud : Il y a plus dune vingtaine dannes de cela, (Galbraith J-K, 1979, p 134), dans son

    ouvrage thorie de la pauvret de masse pourfendait dj lide selon laquelle des facteurs

    naturels permettrait dexpliquer pourquoi les pauvres sont toujours plus pauvres et voient

    leur nombre augmenter.

    Trois dimensions essentielles de lvolution du monde actuel configurent un titre ou

    un autre, la scne sur laquelle se jouent notre prsent et notre futur : lurbanisation du monde,

    la mondialisation des changes conomiques et la dgradation des ressources

    environnementales. Si nous essayons dexaminer la situation actuelle et sans vouloir tomber

    dans un excs de chiffres, bien que notre poque soit marque par les progrs technologiques

    et laccumulation de richesse, la pauvret touche un nombre croissant de personnes. Alors que

    la population mondiale tait de 5,9 milliards dtres humains en 1998, 1,2 milliards dentre

    eux vivaient avec moins dun dollar par jour (et plus de 2 milliards avec moins de 2 dollars).

    En 2000, le nombre de pauvres vivant avec moins dun dollar par jour sapprochait de 1,5

    milliard et les estimations pour 2015 sont de lordre de 1,9 milliard dindigents dans le monde

    (16). Tout aussi proccupant que laccroissement du nombre de pauvres dans le monde, on

    constate que le revenu des pauvres a tendance diminuer, selon les sources les plus rcentes

    des Nations Unies.

    En revanche, dans la plupart des pays en dveloppement, le mouvement spontan

    durbanisation, conscutif loccupation irrgulire de proprits publiques ou prives,

    continuera crer lessentiel des villes (17). Lextension des villes est toujours en avance sur

    la ralisation des travaux damnagement et la fourniture dquipements publics. Ainsi, la

    monte de la pauvret urbaine saccompagne dun dcalage entre la ville lgale et la ville

    informelle.

    3-2-1 En Algrie : une situation sociale et conomique en transition

    La pauvret urbaine en Algrie titre dexemple na jamais t tudie pour elle-mme, car

    cela na jamais t non plus un enjeu majeur. Avec la transition conomique, les recherches

    sur la pauvret rurale quurbaine commencent tre entrepris vers les annes 90 afin

    didentifier la pauvret produite par ces nouvelles conditions et questionner le processus

    dappauvrissement relatif aux questions suivantes : qui sont les pauvres, comment se

    repartissent ils dans la ville ? pourquoi sont-ils pauvres ? quel est leur degr relatif de

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    24

    pauvret ? comment font ils pour survivre ? quelles sont leurs conditions de vie (logement et

    environnement urbain) ? et quelles sont leurs principales difficults ? Ces rflexions amnent-

    elles reformuler graduellement le questionnement sur la pauvret urbaine en Algrie ?

    La perception mme de la pauvret y est diffrente, combien mme une liste dindicateurs

    communs est retenue, la pauvret urbaine est diffuse dans la ville, elle y est officielle ,

    visible et concentre notamment dans les bidonvilles.

    Nous avons une image globale de la pauvret urbaine, en Algrie, et un portrait global aussi

    des conditions dans lesquelles vivent les populations en milieu urbain comme le reste des

    pays en dveloppement et la pauvret tout court selon la carte de la pauvret en Algrie

    (18), on constate que bien que la pauvret urbaine en Algrie a t marque de caractres

    propres qui ne sautent pas aux yeux premire vue, les pauvres participent comme mme la

    dynamique urbaine, et par consquent leur droit de cit est questionn mme si les conditions

    environnementales sont extrmement ngatives , dchets gouts, sont le sort communs aux

    pauvres.

    3-2-2 Les pauvres, comment les dfinir ?

    Mais qui sont ces pauvres ? Cette question na rien dacadmique et nest pas plus

    innocente que les rponses diverses- que proposent les diffrents auteurs. Nous nous rfrons

    ici des tudes et recherches rcentes.

    Plusieurs auteurs, et en particulier ceux qui travaillent en Asie, prennent comme critre, le

    revenu : les pauvres constituent les populations faibles revenus.

    Un autre ensemble de recherches, de plus en plus nombreuses aujourdhui, aborde le

    problme des pauvres en prenant comme critre la non conformit aux lois et aux normes

    concernant loccupation du sol et du logement (titre de proprit ou contrat lgal de location),

    aux rglements durbanisme, aux rglements de la construction (Baross J-A, 1983, p 98).

    Une problmatique de classe, apparat trs frquemment dans les crits des auteurs

    latino-amricains qui ne sont cependant pas toujours daccord sur le trac des frontires

    lintrieur desquelles sinscrirait lhabitat des pauvres. Pour certains (Mier Y, 1981, p36), les

    pauvres sont, en quelque sorte, ceux qui ne peuvent pas payer le prix dun terrain et dun

    logement sur le march formel. Ce point de vue qui marque presque rituellement lenqute

    socio-conomique qui prcde la plupart des interventions publiques dans le domaine du

    logement se rfre une logique technico-financire (dfinir une population-cible et sassurer

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    25

    de sa solvabilit). Le caractre rducteur dune telle approche et son incapacit rendre

    compte de situations o le revenus provenant dactivits informelles occupent une place

    essentielle a t maintes fois critiqu- y compris par ceux qui ont recours mais il reste trs

    largement dominant.

    3-2-3 La conceptualisation et la mesure de la pauvret urbaine

    La notion de pauvret volue. Les notions de vulnrabilit, dexclusion et dimpuissance

    rapportes aux individus et aux groupes sociaux sont ainsi introduites. Cette dernire

    dfinition est multidimentionnelle puisque la pauvret est conue comme la privation des

    capacits fondamentales dont les causes renvoient des analyses politiques, institutionnelles,

    sociales et conomiques.

    La pauvret est un concept complexe qui fait rfrence une srie de notions qui sont aussi de

    nature subjective, comme le besoin, lingalit ou la privation et qui ne peuvent tre

    uniquement valus en termes matriels.

    Centr initialement sur les questions de distribution des ressources et des biens, la

    problmatique de la pauvret, par le biais des institutions de Bertton Woods, sest

    progressivement focalise sur les pannes des relations sociales, la question des droits des

    citoyens et labsence de capacit de choix (dveloppe, en particulier, dans les travaux du prix

    Nobel dconomie (Amartya Sen 1998 ) : on est ainsi pass du thme de lgalit des

    conditions celui de lgalit des chances.

    La perception sociale de la pauvret nest pas la mme dans une socit pauvre

    et dans une socit riche(1).

    La dfinition de la pauvret ne peut donc se limiter au revenu (pauvret montaire) et la lutte

    contre la pauvret urbaine doit prendre en compte les questions sociales, institutionnelles et

    politiques selon les niveaux suivants:

    1) En terme daccs la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux (se nourrir, tre

    duqu, pouvoir tre soign. Cette approche et lorigine de lIDH (Indice de Dveloppement

    Humain labor par le PNUD)

    (1) ONU, la disponibilit des moyens de lutter contre la pauvret, notamment par la coopration internationale, pose comme pralable un dveloppement urbain durable. Communiqu de presse, date : 07/ 06/ 2001, rf :

    AG/1156.

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

    26

    2)En terme plus larges dactifs, parmi lesquels, pour un individu, on distingue le capital

    naturel (la terre, leau les ressources environnementales), le capital social (les liens de

    solidarit entre membres dun groupe social, laccs aux institutions), le capital humain (les

    connaissances, laptitude au travail, la sant ,le patrimoine, laccs aux infrastructures de base,

    les moyens de production), le capital financier (lpargne, laccs au crdit, la couverture des

    risques).

    3) En terme dynamique de fonctionnement social (lautonomie, la dignit), cest dire la

    capacit dagir, dexprimer ses opinions, de faire face ses obligations sociales et culturelles.

    Ce point de vue est dfendu par Amartya Sen, pour qui la dfinition de la pauvret est

    indpendante de la politique suivre, car cette dmarche, assure que labsence de ressources

    publiques pour contribuer lradication des privations graves ne nous incitera pas redfinir

    la pauvret elle-mme. La recommandation politique est conditionne par sa faisabilit,

    mais la reconnaissance de la pauvret ne doit pas se plier cette limite .

    Lautre point de vue plus rare et plus trange priori, et qui a lair quelque peu cynique, est

    dfendu par (Simmel G, 1988, p82). Ainsi pour cet auteur, la pauvret est un fait social. Pour

    lui, les pauvres entant que catgorie sociale, ne sont pas ceux qui souffrent du manque et

    privations spcifiques, mais ceux qui reoivent assistance ou devraient la recevoir selon les

    normes sociales . La pauvret est donc non pas un tat quantitatif en elle-mme , mais

    dfinie par rapport la raction sociale qui rsulte dune situation spcifique . La pauvret

    est ainsi relative. Et il est extrmement significatif dobserver quel degr de besoin chaque

    groupe considre comme zro au-dessus ou au dessous duquel la pauvret ou la richesse

    commence . Pour G. Simmel, la pauvret doit tre dfinie et identifie en fonction de leffort

    que la socit est prte consentir pour lallger ou lradiquer.

    3 -3 Lexclusion, un phnomne aux multiples facettes Lexclusion repose sur lincertitude conceptuelle dune notion bien mal cerne,

    dfaut dtre clairement dfinie, et de toute faon vicie par les dbauches mdiatiques qui la

    pervertissent en un effet de mode. Les gographes utilisent encore peu ce concept (par

    exemple, absent du dictionnaire critique les mots de la gographie sous la direction de

    (Brunet R, 1993, p 113). Pourtant le terme dexclusion peut tre facilement rapproch de

    celui du terme, minemment gographique, denclavement qui renvoie la fermeture dun

  • CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements

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