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Denis Gratton COLLECTION « Je veux quon parle de no u s » 18 Une visite à l’École élémentaire catholique des Voyageurs courtoisie Respect, responsabilité,

Respect, responsabilité, courtoisie

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Denis Gratton

ColleCtion « Je veux qu’on parle de nous » 18

Une visite à l’École élémentaire catholique

des Voyageurs

courtoisie

Respect,responsabilité,

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Une visite à l’École élémentaire catholique des Voyageurs

Denis Gratton

courtoisie

Respect,responsabilité,

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Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves de l’École élémentaire catholique des Voyageurs d’avoir rendu cet ouvrage possible.

L’un des plus beaux voyages...

La lecture des livres de cette belle collection m’épate. Mais, en même temps, elle ne m’étonne pas.

Ce que je revis en lisant ces livres n’est que fidèle à ce que j’ai vécu au cours des 30 dernières années de ma vie. Ce que je ressens, ce sont cette même joie et cette même fierté que j’ai toujours ressenties à circuler dans les corridors et les classes de nos écoles. Comme enseignant, comme directeur, comme surintendant ou, aujourd’hui, comme directeur de l’éducation.

Ce que je revois, ce sont les visages de gens qui ont comblé ma vie, des élèves ayant une soif d’apprendre, la collaboration de personnes passionnées et le dépassement quotidien de mes collègues de travail.

J’entends leurs voix et leurs rires. Et je ressens toutes les espérances de tous ces passagers partant ensemble pour l’un des plus beaux voyages. Celui de l’éducation et de la réussite de chaque enfant qui entre chez nous.

Ce récit de la collection « Je veux qu’on parle de nous » est la suite du travail entamé par Michel Gratton, qui s’est éteint le 13 janvier 2011. Avec sa simplicité et son émerveillement, Michel a su nous raconter l’esprit et la vitalité qui règnent au sein des 20 écoles qui lui ont ouvert leurs portes. Je profite de l’occasion pour remercier Denis Gratton, son frère, d’avoir bien voulu prendre le flambeau pour assurer la continuité de cette belle collection. Tout comme Michel, Denis sait capter l’essence même de l’âme d’une école pour la raconter avec perspicacité et tendresse.

Bonne lecture!

Bernard Roy

Directeur de l’éducation Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE)

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La directrice de l’École élémentaire catholique des Voyageurs, Micheline Boisvert-Vachon, m’avait demandé de me présenter à l’école du secteur

Orléans avant 9 h, c’est-à-dire avant l’arrivée des élèves. « Vous devez absolument être avec nous au moment de l’accueil des enfants » m’a-t-elle dit.

J’ai tenu ma promesse. J’y étais à 9 h pour assister au défilé matinal des autobus jaunes. Les élèves entraient à l’école à la queue leu leu et étaient tous accueillis par un chaleureux « Bonjour! » de la directrice, Mme Micheline.

— Bonjour, Jérémie! lance la directrice à un jeune garçon.

— Bonjour, Mme Micheline! lui répond-il d’un petit sourire timide.

— Bonjour, Noémie!

— Allô, Madame!

— Bonjour, Marita!

— Bonjour, Mme Micheline!

Et l’accueil se poursuit. Chaque enfant a droit à un beau bonjour de Mme Micheline et à son sourire chaleureux. Quelle belle façon de commencer la journée!

— Connaissez-vous chaque élève par son prénom? que je demande à la directrice.

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— Bien sûr, me répond-elle en haussant les épaules, comme s’il allait de soi qu’une directrice devait connaître par cœur le prénom de... 337 élèves!

J’en étais renversé...

— Suivez-moi, me dit Mme Micheline une fois le dernier élève entré. C’est le temps de l’annonce du matin. On vous réserve une petite surprise, M. Gratton.

Une petite surprise, m’a-t-elle dit. Quoi? Aurai-je droit, moi aussi, à un « Bonjour, Denis! »?

J’avoue que ça m’aurait plu. Mais mieux que ça m’attendait...

On entre dans son bureau et le partisan inconditionnel des Sénateurs d’Ottawa que je suis est agréablement surpris. Le bureau de la directrice est décoré d’affiches et d’objets variés aux couleurs et au logo des Sénateurs. Comme si nous avions été soudainement « téléportés » à la Place Banque Scotia.

— Comme vous le voyez, me dit Mme Micheline en souriant, je suis aussi une grande partisane des Sénateurs.

— Oui, je vois ça, que je lui réponds. Savez-vous, Mme Boisvert-Vachon? Je pense que je vais m’amuser à votre école.

— Si vous vous amusez autant que les élèves, c’est sûr que vous passerez une belle journée. 

Elle se retourne et s’installe derrière le micro.

« Bonne journée, tout le monde! (Sa voix est transmise dans tous les haut-parleurs de l’école.) Aujourd’hui, comme vous le savez tous, nous accueillons dans notre école monsieur Denis Gratton. Semble-t-il que M. Gratton est un

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grand partisan des Sénateurs d’Ottawa. Alors, on lui fait un petit clin d’œil et l’on se prépare pour l’hymne “sénatorial”. »

L’hymne « sénatorial »? Mais qu’est-ce que...

La chanson thème des Sénateurs d’Ottawa se met tout à coup à jouer à tue-tête partout dans l’école. Cette même musique entraînante qui secoue les murs de la Place Banque Scotia lorsque les joueurs de l’équipe locale sautent sur la patinoire en début de match. Je me sens étrangement comme Daniel Alfredsson.

Ouais... je vais vraiment m’amuser dans cette école. Quelle belle surprise, cet accueil!

Et j’y pense... quelle belle courtoisie!

Une fois la chanson terminée, Mme Micheline reprend son message d’accueil.

« Recueillons-nous maintenant pour réciter ensemble le Notre Père. Ce matin, c’est avec un cœur rempli de joie, en prenant plein de bon temps et en faisant le plein de soleil et de chaleur que je vous invite à réciter avec moi cette prière que nous a apprise Jésus. »

(Toute l’école récite le Notre Père, et c’est suivi, comme tous les matins, par l’hymne national du Canada).

« Rebonjour, tout le monde! reprend Mme Micheline après le Ô Canada. En ce mardi, jour 6, nous soulignons l’anniversaire de naissance de Karianne et de Nicholas. Nous vous souhaitons une très belle journée d’anniversaire! Aujourd’hui, les élèves les plus responsables, les plus respectueux et les plus courtois accueillent dans la meilleure école de l’Ontario Mme Pascale Guimond.

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Merci, Mme Pascale de venir faire de la suppléance dans la meilleure école. Là-dessus, les amis, je vous souhaite une bonne journée! » conclut Mme Micheline.

— Vous avez mentionné à deux reprises les mots meilleure école, que je fais remarquer à la directrice.

— C’est voulu, réplique-t-elle. La répétition fait en sorte que les messages sont bien ancrés. Donc, tous les matins, je répète les trois valeurs de l’école : respect, responsabilité et courtoisie. Et j’accueille toujours les suppléants et les invités en leur disant que l’on est la meilleure école.

— Faites-vous souvent jouer la chanson thème des Sénateurs d’Ottawa?

— Non, pas souvent. J’ai fait une petite exception pour vous, ce matin. Mais les fois que je la fais jouer durant l’hiver, ça met de l’ambiance dans l’école et je peux faire ressortir l’une de nos trois valeurs, soit celle du respect. Quand je suis arrivée ici et que je me suis affichée comme une partisane des Sénateurs, certains élèves criaient « Go! Sens! Go! » et d’autres les huaient. Alors, je leur ai dit : « On ne fait pas ça, les amis. On encourage notre équipe, mais on ne décourage pas les autres et on ne les hue pas. »

Une amitié et un respect mutuels, quoi.

— Êtes-vous prêt pour une petite tournée de l’école? me demande Mme Micheline.

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— Oui, bien sûr.

— Parfait. J’ai une réunion dans quelques minutes, mais Francis a accepté volontiers de vous accompagner.

— D’accord. Mais qui est Francis?

— Francis est bénévole dans l’école et travaille à la garderie La Ribouldingue du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) qui se trouve sous le même toit que nous. Francis a monté une pièce de théâtre avec nos élèves. Il fait ça chaque année. Il nous aide aussi avec les olympiques ainsi qu’avec d’autres spectacles. Il est toujours là lorsqu’on a besoin de lui. Il passe beaucoup de temps ici. C’est un vrai trésor. 

Francis Arcand, 21 ans, a fait ses études élémentaires à l’École élémentaire catholique des Voyageurs. Étudiant en théâtre et en psychologie à l’Université d’Ottawa, Francis n’a jamais vraiment quitté l’école...

Il raconte :

— Quand j’ai terminé ma 6e année, la direction commençait à informatiser la bibliothèque. Il fallait mettre les codes-barres sur tous les livres pour qu’ils soient prêts à l’arrivée des ordinateurs. Donc, je suis resté pour faire ça et j’ai travaillé à la bibliothèque durant trois ans. Je finissais l’école secondaire (Garneau) à 14 h et je venais travailler ici quelques heures. J’ai aussi passé deux étés à travailler ici. Puis, je suis revenu faire un stage coop dans une classe de 4e année, alors que j’étais en 11e année. Maintenant que je suis à l’université, je travaille depuis trois ans à la garderie parascolaire du MIFO qui se trouve ici, dans l’école. J’ai remis mon curriculum vitæ au MIFO qui a décidé de me muter ici. C’est comme s’il y a toujours quelque chose qui me ramène à l’école des Voyageurs. C’est curieux, lance-t-il en souriant.

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— Mme Micheline me dit que tu montes des pièces de théâtre avec les élèves?

— Oui, je fais ça depuis trois ans avec les élèves de la 4e, de la 5e et de la 6e année. On commence à la fin septembre et on présente la pièce la deuxième semaine de mai. On répète pendant l’heure du dîner et, durant les trois derniers mois, on répète également après l’école. Cette année, nous présentons la pièce Le Petit Prince à laquelle prennent part 39 élèves. Et les élèves font tout : le décor, les costumes, nommez-les. Les élèves et moi montons le spectacle de A à Z.

— C’est donc une belle leçon de responsabilité pour ces élèves.

— Effectivement.

— Que te réserve l’avenir, Francis?

— Après mon baccalauréat en psychologie, je vais étudier un an à la Faculté d’éducation. Je veux être enseignant.

— Penses-tu enseigner ici, à l’École élémentaire catholique des Voyageurs?

— Qui sait? répond-il. Mais si la tendance se maintient... ajoute-t-il en riant.

— En tout cas, que je lui réplique, tu connaîtras déjà les élèves.

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— Oh oui! Je l’ai connais tous. Et eux m’appellent « Action ». C’est mon sobriquet à la garderie. Puisque j’ai connu plusieurs élèves ici à la garderie, ils continuent à m’appeler Action. Êtes-vous prêt à rencontrer les enseignants et les élèves, M. Gratton? Je vais vous accompagner et remplacer les enseignants pendant qu’ils discutent avec vous.

— Oui. Allons-y… Action. 

On marche dans le corridor lorsque j’aperçois deux élèves en train de découper page par page des exemplaires du journal LeDroit.

— Mais que faites-vous? que je leur demande, intrigué par cette « attaque » sur mon employeur (le quotidien LeDroit).

— On découpe du papier pour les bacs de compostage, me répond l’un d’eux.

— C’est important de toujours composter et de recycler, ajoute son amie.

— Vous avez bien raison, que je leur réponds. Beau travail! Vous êtes très responsables.

Me tournant vers Action, je lui chuchote : « Eh bien! Je suis content de voir que ma chronique aura servi à quelque chose aujourd’hui. »

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L’École élémentaire catholique des Voyageurs se trouve dans le secteur Orléans de la ville d’Ottawa. Elle est située dans un quartier de classe moyenne à aisée. Une communauté établie et paisible où de nouveaux projets immobiliers sont quasi inexistants. La grande majorité des élèves fréquente donc cette école de la maternelle à la 6e année.

« Ce qui nous distingue un peu comme école, m’a mentionné Mme Micheline plus tôt dans la journée, c’est que l’on accueille une trentaine d’élèves qui proviennent d’autres écoles de l’est d’Ottawa faisant partie du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE). Ces 30 élèves ont un bon potentiel de réussite, ils ont juste des difficultés sur le plan du langage. Certains ont de la difficulté à comprendre, d’autres à s’exprimer ou à traiter l’information reçue. Ils font donc un séjour de trois ans ici, puis ils réintègrent une classe dite “régulière” de 4e année dans l’école de leur quartier. »

« C’est très positif d’avoir ces classes distinctes, enchaîne Mme Ginette, enseignante de 1re année dans la classe de langage. J’ai 10 élèves dans ma classe, j’ai une éducatrice qui travaille avec moi, et une orthophoniste vient chaque semaine. Mes 10 élèves se sentaient différents des autres à la maternelle et au jardin parce qu’on ne les comprenait pas. Mais ici, ils se retrouvent avec d’autres élèves qui ont les mêmes difficultés qu’eux et ils se disent : “Lui parle comme moi. Et elle aussi.” Ça aide beaucoup sur le plan de la confiance et de l’estime de soi.

Il y a trois classes de 1re année ici, à l’école des Voyageurs, et l’on s’assure de ne pas spécifier qu’il y a deux classes de 1re année et une autre de langage, précise Mme Ginette. Ces élèves ne sont pas mis à part. Tout le monde prend part à toutes les activités de l’école, c’est important. Et les autres élèves ne les voient pas comme des élèves différents. Ils sont simplement dans la classe de Mme Ginette plutôt que d’être dans la classe de Mme Danièle. »

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Christian, 9 ans, est en 3e année dans la classe de langage. L’an prochain, il retrouvera ses amis de l’École élémentaire catholique Montfort, qu’il n’a pas vus depuis trois ans.

— As-tu aimé ton séjour à l’école des Voyageurs, Christian?

— Oui. J’aime beaucoup les enseignantes. Elles sont gentilles et m’ont beaucoup aidé.

— Crois-tu que tu t’ennuieras de l’école des Voyageurs?

— Oui. Je vais m’ennuyer des enseignantes et de mes amis. Je vais m’ennuyer de toute l’école. Et je vais surtout m’ennuyer de mon ami Patrick; il est mon meilleur ami. On se parle tout le temps et on se parle au téléphone le soir. Patrick est déjà venu coucher chez mon père à ma fête d’anniversaire.

— Chez tes parents, tu veux dire?

— Non, chez mon père. Quand c’est mon anniversaire, j’ai deux fêtes. Une chez mon père et une chez ma mère parce qu’ils sont séparés. Chez mon père, j’invite toujours mon ami. Chez ma mère aussi. Je suis chanceux, j’ai deux gâteaux.

— As-tu des frères et des sœurs?

— J’ai un petit frère qui s’appelle Jonathan; il est encore bébé. J’ai aussi une sœur de trois ans.

— Donc, t’es le plus vieux de la famille?

— Non. Mon père et ma mère sont les plus vieux de la famille.

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— C’est vrai, c’est plein de bon sens ce que tu dis, Christian. Merci d’avoir jasé avec moi.

— De rien.

— J’ai visité l’école Montfort avant de venir ici. Tu vas t’amuser là-bas, l’an prochain, ne t’inquiète pas.

— D’accord. Merci, Monsieur. 

Si cet élève avait des problèmes de langage à son arrivée à l’école des Voyageurs, ça ne se voit pas et ça ne s’entend vraiment plus. Chapeau, les profs! Beau travail!

J’ai rencontré plusieurs enseignantes et enseignants lors de mon séjour à l’École élémentaire catholique des Voyageurs, tous aussi passionnés les uns que les autres.

Et elles et ils ont tous mentionné le rôle important que jouent les parents dans la vie scolaire de leurs enfants.

« Les parents jouent un grand rôle, me dit Mme Natalie, enseignante en 3e année. Et ils sont très reconnaissants envers les enseignants. Lors de la Journée des enseignants, ils nous ont préparé un petit-déjeuner. Puis, vendredi dernier, ils nous ont offert un dîner maison en guise de remerciements. Ils ont organisé un repas-partage juste pour nous. Et ils s’impliquent beaucoup dans les activités scolaires. Au printemps, par exemple, plusieurs d’entre eux prennent une journée de congé pour prendre part à notre “rodéo vélo”. »

« Les parents de l’école des Voyageurs connaissent leur rôle et nous appuient beaucoup, de renchérir Mme Suzanne. Ils s’occupent de pratiquement toutes les activités parascolaires, comme la soirée cinéma, la Saint-Valentin et le pique-nique de fin d’année, pour ne nommer que celles-là. »

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« Ici, à l’école des Voyageurs, nous avons l’équilibre parfait entre les parents, les élèves et les enseignants, d’enchaîner Mme Marie-Josée, enseignante en 6e année. La collaboration entre les parents et les enseignants est exceptionnelle. Je suis ici depuis 7 ans, je travaille en éducation depuis 17 ans et je n’ai jamais vu une si belle collaboration parents-enseignants de ma carrière. »

Une question de respect mutuel, quoi.

Deux élèves, Karianne et Nicholas, se rendent à l’accueil de l’école, chacun coiffé d’une couronne en carton sur laquelle est écrit : « C’est mon anniversaire. »

— Bonjour, Mme Monique, lancent-ils à la secrétaire de l’école.

— Bonjour, les amis, répond Mme Monique. C’est votre anniversaire aujourd’hui!?

—Ouiiiii!

— Alors, vous pouvez vous choisir un cadeau dans mon coffre au trésor. 

anniversaire.C’est mon

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Les deux élèves fouillent dans le coffre dans lequel Mme Monique a déposé des jouets, des crayons, des porte-clés. Toutes sortes de petites choses achetées dans un magasin Dollar ou deux et qui, l’espace d’une journée spéciale, fait la joie des élèves. Une belle courtoisie de la part de Mme Monique.

« Les enfants viennent me voir pour deux raisons, dit cette dernière. Soit pour leur anniversaire, soit pour que je guérisse un “bobo”. Ça fait neuf ans que je suis ici, à l’école des Voyageurs, et c’est mon deuxième chez-moi.

C’était mon anniversaire la semaine dernière, et les petits de la maternelle et du jardin sont venus me chanter deux chansons. Ils m’ont fabriqué un chapeau et m’appelaient la princesse de la journée, raconte-t-elle en riant. De plus, ils m’ont fait jouer au hula-hoop! J’étais comme l’une d’entre eux. J’étais leur amie. C’est important de jouer un peu avec eux. Parce qu’ils peuvent ensuite me faire confiance lorsqu’ils viennent me voir avec un petit “bobo”. Ils savent que Mme Monique sera là pour eux. Je suis pas mal proche de ces élèves. Pas mal proche. »

Karianne et Nicholas retournent en classe. Nicholas se dirige vers le gymnase pour le cours d’éducation physique avec Mme Brigitte. Karianne, quant à elle, retourne dans le cours d’éducation artistique que donne M. Roch, où les élèves apprennent la musique, les arts visuels, l’art dramatique et la danse. Inutile d’ajouter que c’est l’un des cours favoris de la grande majorité des élèves de l’école des Voyageurs.

M. Roch est enseignant au CECCE depuis près de 25 ans. Depuis qu’il est à l’école des Voyageurs, il s’est donné comme mission – ou comme responsabilité, devrais-je dire – de faire la promotion, en tout temps, de la langue française.

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« On a beaucoup d’élèves qui proviennent de familles exogames, explique-t-il. La majorité de nos élèves a un parent qui est anglophone. Et beaucoup d’entre eux n’ont pas la chance d’être exposés à des films et à de la musique francophone. En tout cas, pas autant que nous l’étions à leur âge. Donc, dans mon travail d’animateur culturel, je suis très conscient de l’importance d’offrir aux élèves la culture de langue française. Parce que, pour plusieurs d’entre eux, c’est uniquement ici, à l’école, qu’ils seront en contact avec elle. C’est donc très important de leur faire découvrir cette culture afin qu’ils la conservent et qu’ils l’aiment pour le reste de leur vie. »

Ma journée à l’école des Voyageurs tire à sa fin. Déjà. Le temps passe vite ici. Mais n’est-ce pas toujours le cas lorsqu’on s’amuse?

Je quitte une belle école où se rassemblent chaque jour des enseignantes et des enseignants dévoués et passionnés, des élèves heureux et confiants en l’avenir, des parents reconnaissants et une directrice qui porte son école dans son cœur.

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De classe en classe, de rencontre en rencontre et de sourire en sourire, j’ai pu constater comment tout le monde ici vit à fond la devise de l’école : Respect, responsabilité, courtoisie.

Et quand « mes » Sénateurs traverseront des périodes creuses durant la saison de hockey, je reviendrai à l’école des Voyageurs pour réentendre l’hymne « sénatorial ». Question de me remonter le moral.

Qui sait? Peut-être aurais-je droit, à mon tour, à un chaleureux « Bonjour, Denis! ».

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Dans la même collection

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15Au pays de JoloUne visite à l’École élémentaire catholique J.-L.-Couroux

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17Jusqu’au bout du rêveUne visite à l’École élémentaire catholique Saint-François-d’Assise

18Respect, responsabilité, courtoisieUne visite à l’École élémentaire catholique des Voyageurs

Conception, mise en pages et impression : Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2012

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Lorsque mon frère Michel me parlait de la collection « Je veux qu’on parle de nous », ses yeux s’illuminaient. Il se disait renversé par ces écoles en effervescence qu’il découvrait. Ébahi par le dévouement et la passion des gens qu’il rencontrait. Et émerveillé par les élèves qu’il racontait.« Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoir en l’avenir et de confiance en eux » a-t-il écrit. Comment pourrais-je dire mieux?

Lorsque Michel a quitté ce monde, j’ai voulu poursuivre son œuvre. Et à mon tour, de rencontre en rencontre, j’ai la chance et le privilège de voir en mouvement ce que mon frère a découvert avant moi, soit « les meilleures écoles... au monde ».

– Denis Gratton