Upload
phamdien
View
213
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
1
Bien se nourrir : un grand défi pour certains
Résultats d'une enquête sur le coût des aliments réalisée en 2016
Rapport de recherche préparé par le Front commun
pour la justice sociale du N.-B. inc.
Personne de contact : Auréa Cormier
230C, rue Highfield, Moncton, NB. E1C 5R1
[email protected] - Tél. : (506) 854-0675
Front commun pour la justice sociale
Courriel : [email protected]
www.frontnb.ca
Décembre 2016
2
I. INTRODUCTION
Au Canada, se nourrir selon les normes de quantité et de qualité recommandées par Santé
Canada est de plus en plus difficile pour les personnes vivant avec un budget restreint.
Lorsqu'elles sont privées d'une alimentation saine, cela affecte leur santé. Un sondage par
l’Association des médecins du Canada révèle que 68 % des Canadiens qui gagnent plus de
60 000 $ trouvent qu'ils sont en bonne santé, alors que seulement 39 % de ceux qui gagnent
moins de $ 30 000 croient qu'ils le sont1.
Le besoin de se nourrir, en tant que droit humain fondamental, ne peut pas être comblé
adéquatement si l'argent fait défaut. Tel est le sort de milliers de d’individus et de familles au
Nouveau-Brunswick (N.-B.). Pour la plupart, ces personnes sont, soit des bénéficiaires de l'aide
sociale, soit des familles monoparentales au salaire minimum, soit des travailleurs à temps partiel
gagnant faiblement, soit des travailleurs touchant l'assurance-emploi, soit des aînés à faible
revenu qui reçoivent le Supplément de revenu garanti et qui ont de beaucoup de dépenses
médicales. Bon nombre de ces personnes souffrent d'insécurité alimentaire. Dans un pays aussi
riche que le Canada, l'insécurité alimentaire est malheureusement une réalité pour bien des gens.
Le Front commun pour la justice sociale du N.-B. inc. (FCJS) est un organisme sans but lucratif
qui milite pour une plus grande solidarité avec les personnes en situation de pauvreté. Depuis
2010, le FCJS a mené plusieurs enquêtes alimentaires au N.-B. en utilisant l'outil standardisé
élaboré par Santé Canada, le panier de provisions nutritif national2. Une partie des résultats de
ces enquêtes est affichée sur le site Web du FCJS3.
Le présent rapport présente les objectifs de l'étude 2016 réalisée par le FCJS, suivis des résultats
et de quelques commentaires sur la façon dont ils pourraient être utilisés pour améliorer les
conditions sociales des personnes à faible revenu au N.-B. Le rapport se termine par une
conclusion, suivie de plusieurs recommandations.
II. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
L'enquête alimentaire réalisée en novembre 2016 au N.-B. avait les objectifs suivants :
1. Utiliser l'instrument mis au point par Santé Canada
(Panier de provisions nutritif) pour faire le relevé du prix de 67 produits
alimentaires (produits laitiers, aliments riches en protéines, fruits et
légumes, produits céréaliers et matières grasses et huiles) auprès de 10
magasins d’alimentation.
2. Analyser les changements dans le prix des aliments
observés par le FCJS entre 2012 et 2016.
3. Calculer le coût du régime alimentaire nutritif au N.-B. en 2016, selon
1 http://fr-ca.actualites.yahoo.com/sant%C3%A9-l%C3%A9cart-entre-riches-et-pauvres-saggrave-selon-051208073.html
2 Santé Canada. Panier de provisions nutritif national, voir : http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/surveill/basket-
panier/index-eng.php. ùùùùùùùùù
3
l'âge et le sexe, ainsi que pour quatre types de ménages, permettant ainsi de déterminer le coût
d'un régime alimentaire nutritif pour tous les Néo-Brunswickois.
4. Présenter des données sur le prix inabordable des aliments pour les assistés sociaux et les
travailleurs au salaire minimum
5. Formuler des recommandations pour résoudre le problème de l’insécurité alimentaire au N.-B.
III. MÉTHODOLOGIE
L'équipe de recherche était composée d'Auréa Cormier, professeure émérite en nutrition de
l'Université de Moncton, qui a agi comme chercheure principale. Elle était assistée de Jean-
Claude Basque, de cinq membres du FCJS de Moncton4, de quatre bénévoles à Saint-Jean
5 et de
six autres bénévoles à Bathurst6. Tous les membres de l'équipe ont été renseignés sur la façon
d'appliquer la méthodologie mise au point par Santé Canada pour le Panier de provisions nutritif
national des aliments7. L'instrument mesure ce qu'il en coûte pour s'alimenter sainement selon le
Guide alimentaire canadien et il comprend 67 éléments dont les produits laitiers, les aliments
riches en protéines, les fruits et légumes, les produits céréaliers, les matières grasses et les huiles.
Les aliments choisis sont ceux qui ont le plus bas prix offert et selon un format déterminé. Un
5 % additionnel est électroniquement ajouté aux données pour couvrir divers ingrédients tels que
les épices, les assaisonnements, le café, le thé, les soupes et les ingrédients pour cuire au four. La
liste exclut le sucre, la crème glacée et toutes les sucreries. Il faut garder à l'esprit qu'il s'agit
d'une estimation sommaire du coût des aliments qui ne représente pas nécessairement les
habitudes des consommateurs de la classe moyenne ou aisée.
L'enquête a été effectuée auprès de 10 magasins entre le 24 et le 26 novembre 2016. Les
magasins n'ont pas été choisis au hasard, mais on a ciblé les grandes chaines de magasins dans
les régions de Bathurst, de Moncton et de
Saint-Jean. Les magasins enquêtés
comprenaient :
Deux anciens magasins Coop à Dieppe
et Quispamsis et un Foodland à
Bathurst.8
Trois magasins Sobeys situés à
Bathurst, à Moncton et à Saint-Jean9.
Trois magasins « Atlantic
Superstore » situés à Bathurst, à
Moncton et à Saint Jean10
Un magasin Walmart situé à Place
Champlain à Moncton.
4 Bénévoles du FCJS : Johanne Petitpas, Marilyn Riel, Nicole Young, Ann Troop, Paul Thériault.
5 Bénévoles de Saint-Jean : Mike Gravel, Sara Foote, Joe Maxwell et Jeremy York.
6 Bénévoles de Bathurst : Nancy Arsenault, Rose-Marie Haché, Lucien Boudreault, Isabelle Boudreault, Claudette
Finnigan, Brad Stewart, John Gagnon et Jean-Claude Basque. 7 Santé Canada, panier de provisions nutritif national : http://www.hc-sc.ca/fn-an/surveill "basket-panier/index-eng.php.
8 Foodland à 850, av. St. Peter's, Bathurst, Coop/IGA, 615, à boul, Dieppe, Dieppe et Foodland à 1, Market St.,
Quipamsis. 9 Sobeys à l’avenue Peters à Bathurst, au 44 E Point Way à Saint-Jean et au 55 Vaughan Blvd. à Moncton.
10 Atlantic Superstores au 700,av St Peter, Bathurst, au 168 Rothesay Ave. à Saint-John et au 165, rue Main à Moncton.
4
IV. RÉSULTATS ET COMMENTAIRES
A. Coût du panier de provisions nutritif dans les trois chaines alimentaires recensées
La figure 1 présente le prix moyen des articles inclus dans le panier de provisions dans trois
magasins Coop/IGA-Foodland, dans trois magasins Sobeys et dans trois magasins Atlantic
Superstore au N.-B. en novembre 2016.
Le coût moyen aux magasins Coop/IGA-Foodland est de 287 $, la moyenne des coûts étant
différente dans les trois régions : 298 $ à Bathurst, 241 $ à Dieppe et 322 $ à Quispamsis. La
Coop/IGA de Dieppe présente le plus bas prix parmi les trois magasins observés. Ce fait
concorde avec les enquêtes antérieures du FCJS où le magasin Coop de Dieppe se classait
toujours comme le magasin le plus économique pour y acheter les 67 aliments du panier
d’aliments nutritifs. À Quispamsis, banlieue de Saint-Jean, la concurrence est possiblement
moins forte, ce qui expliquerait le prix plus élevé du panier d’aliments dans cette localité.
Le coût moyen aux magasins Sobeys est de 277 $. Il résulte des coûts différents dans les trois
régions : 296 $ à Bathurst, 264 $ à Moncton et 271 $ à Saint-Jean. Sobeys est la chaine
alimentaire dont le prix moyen des 67 aliments est le plus faible au N.-B.
Le coût moyen aux magasins Atlantic Superstore est de 295,57 $. Il résulte des coûts différents
dans les trois régions : 284,46 $ à Moncton, 302,75 $ à Bathurst et 299,50 $ à Saint-Jean.
Pour un panier d’aliments de 67 articles, le prix moyen des aliments offerts aux magasins
Atlantic Superstore était de 6,8 % supérieur à ceux des magasins Sobeys et de 3,0 %
supérieur à ceux des magasins COOP/IGA-Foodland.
La chaine Atlantic Superstore est une propriété du groupe George Weston qui gère la plus
importante chaîne d'épiceries au Canada. En novembre 2011, le Globe and Mail rapportait que
leurs profits avaient grimpé de 50 %. Ils avaient augmenté le prix de leurs aliments de 5 % pour
couvrir l'augmentation du prix des matières premières et les autres coûts11
et ils songeaient à
hausser leurs prix davantage.
11
http://m.theglobeandmail.com/globe-investigator/george-weston-profit-soars-50/article4201307/?service=mobile
287 $
277 $
296 $
265
270
275
280
285
290
295
300
Coop/IGA-Foodland Sobeys Superstore
Co
ut
des
67
alim
ents
sél
ecti
on
nés
($
)
Figure 1. Coût moyen d'un panier d'aliments nutritifs dans trois chaines de magasin (nov. 2016)
5
B. Coût du panier d’aliments selon les régions recensées
Les magasins d’alimentation Atlantic Superstore, Coop/IGA-Foodland et Sobeys ont les mêmes
fournisseurs dans la province du N.-B., mais le prix moyen du panier de 67 aliments n’est pas le
même dans ces trois régions. La figure 2 indique qu’au Sud-Est, à Moncton, le prix est plus bas
que dans le Nord, à Bathurst, et dans le Sud, à Saint-Jean. Le prix plus élevé à Bathurst
défavorise cette région qui a un haut taux de chômage.
Ce qui pourrait possiblement expliquer le coût inférieur à Moncton, c’est le nombre de soldes
offertes. En novembre 2013, une enquête réalisée à Moncton par le FCJS 12
avait comme but
d’observer les prix hebdomadaires des aliments et le
nombre d’aliments en solde à la Coop, chez Sobeys et
chez Atlantic Superstore. L’encadré indique le nombre
moyen d’aliments en solde dans ces trois magasins au
cours du mois de novembre 2013. Les consommateurs de
la région de Moncton auraient économisé de 15 $ à 18 $
par mois en profitant des aubaines offertes dans ces trois
magasins. Il n’y avait pas de différence entre le nombre
d’articles en solde au début du mois, lors de la 2e ou de la 3
e semaine ou à la fin du mois. Ces
observations ont de l’importance, car on sait que les chèques de pension des aînés et ceux des
personnes dépendantes de l’aide sociale sont émis la dernière semaine du mois. Les données de
ce sondage avaient indiqué que, contrairement à une idée répandue, les chaines de ces magasins
ne ciblent pas volontairement la dernière semaine du mois pour réduire le nombre d’articles en solde.
Contrairement à une autre idée répandue, les aliments vendus au Magasin Wall Mart de Place
Champlain ne sont pas plus économiques que ceux vendus par Coop/IGA ou par Sobeys. Le prix
des 67 aliments chez Wall-Mart, en novembre 2016, s’élevait à 264 $, comparativement à 241 $
chez Coop/IGA alors que le prix chez Sobeys était le même, soit 264 $ pour le panier d’aliments.
12
http://frontnb.ca/reports.asp/fr Revenu limité ? Si oui, où magasiner ?
299 $
267$
297 $
250
260
270
280
290
300
310
Bathurst Moncton Saint Jean
Pri
x m
oye
n d
ans
3 m
agas
ins
régi
on
aux
Figure 2. Coût moyen du panier d'aliments par région
Moyenne d’aliments en solde
à Moncton- novembre 2013 :
CO-OP : 28
Sobeys : 25
Atlantic Superstore : 17
6
C. Différences entre le coût des aliments entre juillet 2012 et novembre 2016
L'enquête de novembre 2016, réalisée en 10 magasins, démontre que le coût moyen d'un panier
de provisions nutritif était de 284,25 $, comparativement à la moyenne de 275,81 $, valeur
moyenne des 20 magasins enquêtés en juillet 2012. Cela représente une augmentation de
3,1 % en quatre ans. L’augmentation observée du prix des aliments au N.-B. en 2016 ne s’est
pas avérée aussi importante qu’on l’aurait prévue. Ce n’est qu’à l’automne 2016, que les magasins
d’alimentation ont ajusté leurs prix pour tenir compte de la faiblesse du dollar canadien13
.
Aliments plus particulièrement touchés par les changements de prix
Parmi les 67 aliments faisant partie du panier d’aliments nutritifs, 25 d’entre eux étaient moins
chers en 2016 qu’en 2012. Quinze aliments avaient des prix relativement comparables (plus ou
moins 5 %). Vingt-sept d’entre eux étaient plus chers en 2016 qu’en 2012. Ces différences de prix,
en termes de pourcentage, sont illustrés dans les figures ci-après.
La figure 3 résume le pourcentage de hausse, entre 2012 et 2016, de 13 aliments considérés
comme des bonnes sources de protéines.
Même si les spécialistes disent que le prix global des aliments a récemment diminué, la présente
enquête révèle cependant qu’en une période de quatre ans, le prix de 13 aliments riches en 13
http//www.huffingtonpost.ca 2016/10/25/Canadian-food-prices n 12648488.html
5.1
5.3
7.3
11.0
11.7
13.4
13.8
16.9
17.7
25.1
25.1
45.1
57.1
0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0 60.0
Thon en boite
Poisson - filet congelé
Fèves aux lard en boite
Lentilles sèches
Fromage mozarella
Arachides rôties
Jambon tranché
Fromage cheddar
Saumon en boite
Côtelettes de porc
Oeufs, gros
Steak de boeuf (ronde)
Roti de boeuf (ronde)
Augmentation du prix (%)
Figure 3. Augmentation du prix d'aliments riches en protéines
7
protéines avait augmenté. Cela inclut plusieurs sortes de viande, les œufs, le poisson congelé et en
boite, les fromages et les légumineuses. Les aliments riches en protéines sont requis pour une bonne
santé musculaire et le bon fonctionnement du corps. Les personnes pauvres s’en privent souvent.
La figure 4 regroupe les sortes de fruits et de légumes qui ont subi une augmentation de prix entre
2012 et 2016. Le manque de pluie en Californie a pu affecter le prix de certain fruits et légumes
importées14
. D’autres facteurs difficiles à expliquer peuvent en être la cause.
La figure 5 regroupe quatre produits céréaliers ayant connu des augmentations de prix entre 2012
et 2016.
14
http://www.cbc.ca/news/business/food-fruits-vegetables-meat-prices-1.3455523 Feb 20, 2016
10.2
10.6
14.4
20.0
5.1
18.9
23.8
31.8
0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 25.0 30.0 35.0
Navet
Laitue romaine
Oignons
Patates sucrées
Oranges
Pommes
Poires
Jus d'orange congelé
Augmentation de prix (%)
Figure 4. Augmentation de prix de certains fruits et légumes
7.0
12.3
14.3
35.6
0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 25.0 30.0 35.0 40.0
Pain de blé entier (100%)
Pain blanc
Pain pita de blé entier
Riz à grain long
Augmentation du prix (%)
Figure 5. Augmentation de prix de certains produits céréaliers
8
Le prix du riz à grains longs, en format de 900 grammes, a augmenté de 35,6 % entre 2012 et
2016. Comme c’est un produit importé, la diminution de la valeur du huard pourrait en être la
cause. Le prix de trois produits à base de farine avait aussi augmenté.
La figure 6. Présente les diminutions de prix dans quatre catégories d’aliments.
Figure 6. Pourcentage de diminution du prix de certains produits céréaliers, de fruits, de légumes et d’aliments riches en protéines entre 2012 et 2016
Selon Statistique Canada, pour la première fois depuis des années, le coût de certains aliments a
diminué dans presque toutes les provinces du Canada15
. Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté
de gestion de l’université Dalhousie de Halifax16
, rapporte que le prix de plusieurs produits a
diminué, particulièrement celui des fruits et légumes. Il dit qu’il y a aussi des diminutions
modestes de certains articles, incluant le bœuf à bouillir, le pain, les carottes et certains fruits
15
http://www.ctvnews.ca/business/food-prices-across-canada-dropped-in-august-for-first-time-in-years- Sonja
Puzic, CTVNews.ca. Sept 26, 2016
16 Sylvain Charlebois, 4 Oct. 2016. The Globe and Mail. Hold the cheering about Canada’s falling food prices
95.9
95.7
94.6
66.7
0 20 40 60 80 100 120
Cantaloup
Fraises congelées
Jus de pomme
Raisins verts ou rouges, sanspépins
Diminution du prix (%)
Fruits : diminution (%)
95.4 91.5
86.6 84.6
75.080.085.090.095.0
100.0
Boeuf hachémaigre
Cuisse depoulet
Fromagecheddar en
tranche
Beurred'arachide
Dim
inu
tio
n d
u p
rix
(%)
Diminution du prix d'aliments protéiques (%)
90.1
89.4
84.3
80.7
80.3
79.0
76.7
65.1
62.3
62.1
0.0 20.0 40.0 60.0 80.0 100.0
Carottes et pois congelés
Jus de tomate, cocktail
Pois verts congelés
Pommes de terre
Concombre
Brocoli
Poivron vert
Céleri
Laitue iceberg
Carottes
Diminution du prix (%)
Légumes : diminution (%)
93.1
92.0
91.8
85.9
84.3
75.0 80.0 85.0 90.0 95.0
Biscuits arrowroots
Farine de blé entier
Céréales, avoine grillée "Os"
Spaghetti
Farine blanche
Diminution du prix (%)
Produits céréaliers : diminution (%)
9
frais. Selon Charlebois, ce phénomène est attribuable au dollar canadien plus faible. De plus, les
récoltes abondantes aux États-Unis ont fait diminuer le coût des ingrédients de base entrant dans
l’alimentation. Finalement, les inventaires élevés en entrepôt de divers produits alimentaires
rendent la compétition plus forte chez les distributeurs d’aliments. La chute du prix des aliments
se passe aussi aux États-Unis. Présentement, en Amérique du Nord, les rendements agricoles
sont élevés, ce qui garde les prix plus bas. La promotion agressive de certains aliments et la
compétition de nouveaux joueurs comme Walmart sont avantageuses pour les consommateurs
mais elle pose un défi à l’industrie alimentaire.
D. Coût d’un régime alimentaire nutritif pour les ménages du N.-B. en 2016
Afin d’avoir une bonne représentativité des magasins d’alimentation du N.-B., le FCJS a conduit
son enquête dans 10 magasins d’alimentation du N.-B. L’annexe A présente le coût moyen des
67 aliments d’un panier de provisions nutritifs dans ces magasins en novembre 2016.
On s’est servi du prix moyen de ces 10 magasins pour calculer ce qu’il en coûte par semaine et
par mois pour bien alimenter des ménages du N.-B., selon la taille et le genre de la famille. Le
programme élaboré par Santé Canada fait ces calculs-là automatiquement.
Le tableau 1 indique le coût d'un régime alimentaire nutritif de base pour 16 différents groupes.
Le coût des aliments par semaine est multiplié par 4,33 pour le convertir sur une base mensuelle.
Tableau 1. Coût moyen du panier de provisions nutritif au N.-B. en 2016, selon l'âge et le sexe.
Sexe
Âge
(ans)
Coût par
semaine
($)
Coût par
mois
($)
Sexe
Âge
(ans)
Coût par
semaine
($)
Coût par
mois
($)
Garçon
2-3
4-8
9-13
14-18
27,94
36,12
48,05
68,07
120,98
156,40
208,06
294,74
Fille
2-3
4-8
9-13
14-18
27,42
35,08
41,03
49,19
118,73
151,90
177,66
212,99
Homme
19-30
31-50
51-70
71+
65,61
59,25
57,25
56,80
284,09
256,56
247.89
245,94
Femme*
19-30
31-50
51-70
71+
50,76
50,19
44,51
43,67
219,79
217,32
192,73
189,09 *Pour une femme enceinte, le coût hebdomadaire de son régime se situe entre 53,96 $ et 55,26 $
*Pour une femme qui allaite, le coût hebdomadaire de son régime se situe entre 57,09 $ et 58,71$
Plus les ménages sont petits, plus le prix des aliments a tendance à être élevé. Santé Canada
recommande que les coefficients suivants soient utilisés pour
régler le coût des aliments pour les ménages de tailles différentes :
Ménage d'une personne : multiplier par 1,15 ;
Ménage de deux personnes : multiplier par 1,10 ;
Ménage de trois personnes : multiplier par 1,05 ;
Ménage de quatre personnes : utiliser les chiffres comme tels.
10
La figure 7 indique ce qu'il en coûte à une famille de quatre personnes (homme de 31 ans, femme
de 31 ans, garçon de 13 ans et fille de 7 ans), à une mère célibataire avec un de fils de 9 ans, à un
homme seul de 30 ans et à une femme de 75 ans, pour se nourrir.
En novembre 2016, le coût mensuel d'un régime alimentaire nutritif de base pour une famille de
quatre personnes était de 833,84 $. En douze mois, cette famille devrait dépenser 10 006 $
pour un régime alimentaire nutritif. Une mère monoparentale avec un fils âgé de 9 ans aurait
besoin de dépenser 5 615 $ par an. Un homme adulte seul, devrait dépenser 3 540 $ par an et
une femme âgée, 2 609 $ par an. Très souvent, les personnes dans le besoin n’ont pas l’argent
requis pour acheter tous ces aliments.
V. COÛT INABORDABLE DE LA NOURRITURE POUR LES PERSONNES PAUVRES
Compte tenu du prix de la nourriture au N.-B., des milliers d'individus à l'extrémité inférieure de
l'échelle des revenus sont obligés de se priver d’aliments nutritifs lorsqu'ils vont à l'épicerie. Ceci
est particulièrement le cas pour des bénéficiaires d'aide sociale, des travailleurs au salaire
minimum, des parents seuls à faible revenu ayant des enfants, des travailleurs à temps partiel
dans le secteur des services et des aînés à faible revenu qui ont des problèmes de santé.
Des données de Statistique Canada sur le revenu des ménages permettent d’analyser les résultats
de l’enquête du FCJS sur le coût des aliments.17
.En 2014, les ménages du N.-B. avaient un
revenu total de 68 650 $ par an. Si on tient compte de l’inflation, cela équivaut 70 385 $ en 2016.
En 2014, les ménages Néo-Brunswickois ont eu 7 683 $ en dépenses alimentaires18
, ce qui
équivaut à 8 378 $ en 2016, et revient à 11,9 % de leurs dépenses totales. On sait que le
pourcentage du budget consacré à l’alimentation diminue lorsque le revenu des ménages augmente.
17
www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/150122/dq/150122b.eng.htm 18
CANSIM – 203-0021 – Enquête sur les dépenses des ménages
834 $
468 $
295 $
218 $
0.00
100.00
200.00
300.00
400.00
500.00
600.00
700.00
800.00
900.00
Homme, 31 ans +femme,31 ans +
garçon,13 ans + fille, 8ans
Mère seule, 31 ans +fils, 9 ans
Homme seul, 30 ans Femme seule, 75 ans
Co
ût
men
suel
po
ur
se n
ou
rrir
($
)
Figure 7. Coût pour nourrir quatre types de ménage en 2016
11
L’utilisation de 11,9 %, comme indicateur des dépenses alimentaires moyennes d’un ménage du N.-B.,
a servi d’indicateur pour calculer combien il resterait d’argent à un homme sur l’aide sociale et à
un travailleur au salaire minimum pour se nourrir s’ils y consacraient seulement 11,9 % de leur
revenu. La figure 8 illustre cette réalité. Un homme de 30 ans sur le bien-être social a un revenu
annuel total de 7 920 $. Si on applique le facteur de 11,9 %, il aurait seulement 942 $ par an
pour manger. Le coût d’un panier d’aliments nutritifs, à 3 540 $ selon le FCJS, ne lui est
sûrement pas accessible. Il ne peut donc avoir accès qu’à 27 % du panier d’aliments
nutritifs. Ce même homme, travaillant à temps plein au salaire minimum, aurait un revenu
annuel net de 19 736 $. En lui accordant 11,9 % de ce salaire pour manger, cela lui donnerait
2 349 $ pour acheter ses aliments. Il ne peut donc avoir accès qu’à 66 % du panier d’aliments
nutritifs. Ces deux scénarios démontrent l’écart énorme d’agent pour se nourrir dont dispose un
homme qui reçoit l’aide sociale ainsi qu’un homme qui travaille au salaire minimum. Le coût
d’un panier d’aliments nutritifs, à 3 540 $, ne leur est surement pas accessible.
La figure 9 illustre le montant d’argent dépensé pour l’alimentation d’une mère avec un fils de 9
ans, selon sa source de revenu.
942 $
2,349 $
3,540 $
0 $
500 $
1,000 $
1,500 $
2,000 $
2,500 $
3,000 $
3,500 $
4,000 $
4,500 $
Hommme sur l'aide sociale Travailleur au salaire minimum Coût du panier d'aliments nutritifs
Arg
ent
dis
po
nib
le p
ou
r le
s al
imen
ts (
$
par
an
)
Figure 8. Argent disponible pour acheter les aliments, selon qu'un homme reçoit l'aide sociale ou travaille au salaire
minimum (d'après le fcteur 11,9 %)
2,189 $
3,513 $
5,615 $
0 $
1,000 $
2,000 $
3,000 $
4,000 $
5,000 $
6,000 $
Mère et fils sur l'aide sociale Mère travaillant au salaireminimum
Coût d'un panier d'alimentsnutritifs
Arg
ent
dis
po
nib
le p
ou
r le
s al
imen
ts (
$
par
an
)
Figure 9. Argent disponible pour acheter les aliments d'une mère et son fils, selon qu'elle reçoit l'aide sociale ou travaille au salaire
minimum (d'après le facteur 11,9 %)
12
Le revenu annuel de la mère monoparentale avec un enfant sur le bien-être social est de 18 391
$. L’utilisation de 11,9 % comme indicateur des dépenses alimentaire, lui accorderait 2 189 $ par
an pour manger. Avec un tel montant, elle ne pourrait avoir accès qu’à 39 % du panier
d’aliments nutritifs. Elle connaîtrait sûrement l’insécurité alimentaire. Cette même femme,
travaillant à temps plein au salaire minimum, aurait un revenu net de 29 522 $. En lui accordant
11,9 % de son salaire pour manger, cela lui donnerait 3 513 $ pour acheter ses aliments. Elle ne
peut donc avoir accès qu’à 63 % du panier d’aliments nutritifs. Avec si peu, elle aurait de la
difficulté à se nourrir adéquatement ainsi que son fils. Ni la femme sur l’aide sociale, ni la travailleuse
au salaire minimum ont d’assez d’argent pour acheter le panier d’aliments nutritifs (5 615 $).
La figure 10 présente le montant d’argent disponible pour alimenter une famille de quatre personnes.
Le revenu annuel d’un couple avec deux enfants recevant l’aide sociale est de 25 982 $.
L’utilisation de 11,9 % comme indicateur des dépenses alimentaires leur accorde 3 092 $ par an
pour manger, soit 258 $ par mois, montant nettement insuffisant. Cette famille aurait bien de la
difficulté à se nourrir adéquatement puisque le coût d’un panier d’aliments nutritifs est de
10 006 $. Elle ne peut donc avoir accès qu’à 31 % du panier d’aliments nutritifs. Ce même
ménage, où un parent travaille à temps plein au salaire minimum, aurait un revenu net de 35 485
$. En accordant 11,9 % du salaire pour manger, cela leur donnerait 4 223 $ pour se nourrir, soit
352 $ par mois. Elle ne peut donc avoir accès qu’à 42 % du panier d’aliments nutritifs Avec
si peu, cette famille aurait bien de la difficulté à se nourrir adéquatement puisque leur coût, pour
un panier d’aliments nutritifs, est de 10 006 $.
Comme le démontrent les figures 8, 9 et 10, la situation financière des assistés sociaux et des
travailleuses et des travailleurs est désastreuse. On comprend mieux la gravité de la situation
alimentaire en lisant le rapport Bilan-Faim des banques alimentaires Canada1. En 2016 au N.-B.,
19 769 personnes ont reçu de l'aide des banques alimentaires et 32,5 % d’entre elles étaient des
enfants.
3,092 $ 4,223 $
10,006 $
0 $
2,000 $
4,000 $
6,000 $
8,000 $
10,000 $
12,000 $
Parent, 31 ans, fille 8 ans et fils 13ans, sur l'aide sociale
Un parent travaillant au salaireminimum
Coût d'un panier d'alimentsnutritifs
Arg
ent
dis
po
nib
le p
ou
r le
s al
imen
ts
($ p
ar a
n)
Figure 10. Argent disponible pour les aliments d'une famille de quatre qui reçoit l'aide sociale, ou soit le salaire minimum
(d'après le facteur 11,9 %)
13
Pour les quelque 36 900 personnes du N.-B. vivant de l'aide sociale, la situation est grave. La
grande majorité d'entre elles n'ont pas connu d’augmentation de leur taux de base depuis 2014,
ce qui a possiblement eu comme effet que leur état de santé s’est détérioré.
Pour les travailleurs et travailleuses au salaire minimum, la situation semble moins désastreuse.
Cependant lorsqu’on constate que dans aucun des trois scénarios, soit l’homme seul, la femme
monoparentale avec un enfant ou le couple avec deux enfants, aucun d’entre eux ne peuvent
acheter le panier de nourriture de base, il est certain qu’il y a là un problème.
Les chiffres présentés ci-dessus démontrent que de nombreuses personnes du N.-B. ne peuvent
pas se permettre un régime alimentaire nutritif et, de ce fait, leur santé est compromise. Cela se
reflète dans l'augmentation des coûts de santé dans la province. En 2011, Christine Saulnier,
directrice du Centre canadien des politiques alternatives en Nouvelle-Écosse, a publié une
recherche où elle dit que le coût direct de la pauvreté, pour le gouvernement du N.-B., est
d'environ un demi-milliard de dollars par an, dont 196 millions se traduisent par des dépenses sur
le plan de la santé19
. Les calculs dans le rapport sont fondés sur des recherches qui, l'une après
l'autre, font le lien entre la pauvreté et les problèmes sur le plan de la santé, le manque
d'alphabétisation, l'augmentation de la criminalité, le piètre rendement scolaire pour les enfants
et plus de stress pour tous ceux qui vivent dans la pauvreté.
L’Article 25 de la Déclaration des droits humains dit que toute personne a droit à un niveau de
vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour
l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services
sociaux nécessaires… Les données aux figures 8, 9 et 10 indiquent clairement que les personnes
dépendantes de l’aide sociale et celles au salaire minimum, ne peuvent pas se nourrit
adéquatement. Il est urgent que nos gouvernements corrigent cette situation.
L'insécurité alimentaire associée à un faible revenu conduit à une foule de problèmes liés à la
santé et au bien-être social des personnes. Ne pas avoir assez à manger, cela a un impact sur les
déterminants sociaux de la santé tels que la scolarisation, le développement de la petite enfance
et l'éducation. L'insécurité alimentaire contribue également aux maladies chroniques telles que
les maladies cardiaques et le cancer, deux des afflictions chroniques fréquentes au N.-B. En
outre, les personnes en situation d'insécurité alimentaire sont plus susceptibles d'avoir des
problèmes de santé mentale et d'autres conditions chroniques telles que l'hypertension artérielle,
les maladies cardiaques et le diabète. Les mères enceintes à faible revenu ont moins accès à des
aliments nutritifs. Il est reconnu qu’une mauvaise nutrition pendant la grossesse peut nuire à la
santé de l'enfant, et ensuite, tout au long de son cycle de vie. Un gouvernement soucieux du bien-
être des citoyennes et des citoyens doit accorder la priorité aux personnes les plus vulnérables
que sont les personnes qui dépendent de l’aide sociale.
VI. CONCLUSION
En novembre 2016, le Front commun pour la justice sociale (FCJS) a étudié le prix des 67
produits alimentaires que renferme le panier de provisions nutritif établi par Santé Canada.
L'équipe qui a mené l'enquête a recueilli ces prix dans 10 épiceries du N.-B. : trois magasins
19
Saulnier, Christine. 2011. Série « Point de mire », Coût de la pauvreté au Nouveau-Brunswick, pages 1 et 2
14
Coop/IGA, Foodland, trois magasins Sobeys et trois magasins Atlantic Superstore ainsi qu’un
magasin Walmart. Ces magasins sont situés dans le Nord-Est, le Sud-Est et le Sud de la
province. De plus, l'enquête de 2016 a réexaminé les données d’épiceries qui avaient été
recueillies en 2012. Il a ainsi été possible de calculer la hausse du coût de la nourriture au N.-B.
en quatre ans. Les données de 2016 permettent de calculer le coût annuel requis pour nourrir des
individus d'âge et de sexe différents, ainsi que pour des ménages du N.-B.
L'enquête du FCJS démontre que le coût d'un panier de provisions nutritif était de 284,25 $ en
novembre 2016, comparativement à 275,81 en juillet 2012. Cela représente une augmentation de
3,1 % en quatre ans. En 2016, parmi les 67 aliments examinés, il y avait 25 aliments qui coûtaient
moins cher qu’en 2012. Quinze des aliments affichaient le même prix que quatre ans auparavant (à
5% près). Il y avait 27 aliments dont le prix était supérieur à celui de 2012. Le prix des aliments a
connu une réduction aux États-Unis, ce qui a un impact sur le prix de beaucoup d’aliments qu’on
importe. On a observé au Canada, une diminution des prix depuis l’été 2016, et comme la présente
enquête a été faite en novembre 2016, les prix de beaucoup d’aliments du panier d’épicerie avaient
diminué. Enfin, on observe plus de compétition entre les chaines de magasins à cause de nouveaux
joueurs comme Walmart.
En utilisant le modèle mis au point par Santé Canada, le FCJS a pu calculer les coûts hebdomadaires
et mensuels d'un régime alimentaire nutritif le plus économique possible puisqu’on a toujours
noté les prix les moins chers. L’analyse des données démontre que le montant d’argent que
reçoivent les assistés sociaux les garde dans une situation lamentable au plan de la nutrition. Cela
porte atteinte à leurs droits humains. Quoique moins inquiétante, la situation des personnes qui
travaillent au salaire minimum pose également question. Le montant d’argent qui leur reste pour
l’achat d’aliments n’atteint pas le 11,9 % de leurs dépenses totales, pourcentage observé pour les
Canadiens.
L’information recueillie dans cette étude est mise à la disposition des nutritionnistes, des
travailleurs sociaux et d'autres personnes intéressées à connaître le coût minimum requis pour
nourrir des gens de sexe et d'âge différents au N.-B. Les données, par exemple, indiquent que,
pour un homme de 30 ans désireux de se procurer des aliments nourrissants, il devrait dépenser
326,70 $ par mois. S'il s'agit d'un bénéficiaire d'aide sociale dans la catégorie dite « désigné », le
ministère du Développement social ne lui accorde en tout que 576 $ par mois. Le coût des
aliments représenterait donc 57% de son budget mensuel total. Le pourcentage qu'il devra
consacrer uniquement pour se nourrir est anormalement élevé, étant donné que Statistique
Canada rapporte que la nourriture représente, en moyenne, 11,9 % des dépenses totales d'un
ménage. Il ne lui reste donc très peu d’argent pour couvrir ses autres nécessités de base !
Étant donné qu’un des rôles du FCJS du N.-B. est de faire pression pour obtenir de meilleures
politiques sociales et une plus grande solidarité entre les personnes du N.-B., cette enquête peut
fournir des arguments solides auprès des décideurs politiques. Ceux-là doivent absolument agir
pour que les personnes vivant en situation de pauvreté puissent vivre et non seulement survivre.
15
V11. RECOMMANDATIONS
Compte tenu des résultats de cette enquête de 2016 portant sur le coût de l'alimentation et de sa
répercussion sur les questions sociales et économiques du N.-B., le FCJS fait les
recommandations suivantes :
1. Que le ministère du Développement social mette une somme substantielle d’argent dans le
prochain budget provincial pour hausser significativement les taux d’aide sociale des
quelque 38 000 récipiendaires.
2. Que le ministère du Développement social permette aux bénéficiaires de l'aide sociale de
conserver une plus grande partie du revenu gagné lorsqu’ils travaillent à temps partiel.
3. Que le gouvernement du N.-B. change la législation très restrictive imposée aux personnes
incapables de travailler, les empêchant de se faire officiellement reconnaitre comme
invalides.
4. Que le gouvernement du Nouveau-Brunswick mette une taxe sur la malbouffe.
5. Que le commissaire aux droits de la personne, conjointement avec d'autres ministères
provinciaux, développe une campagne de sensibilisation axée sur la nécessité de réduire la
pauvreté dans la province afin de respecter les droits humains. Le FCJS suggère une
campagne visant à défaire les mythes par rapport aux personnes en situation de pauvreté.
6. Que la Commission du salaire minimum recommande une augmentation progressive du
salaire minimum actuel jusqu’à 15 $ l’heure et ensuite l’indexé , afin que les travailleurs
préservent leur pouvoir d'achat.
7. Que les chaînes de magasins d'alimentation (Superstore, Sobeys et Coop/IGA, Foodland)
développent une politique de promotion d'une alimentation saine dans leurs pages
publicitaires, qu'elles mettent en solde plus de produits nutritifs de base et qu'elles en fassent
une plus grande promotion.
8. Que les magasins d'alimentation fassent un effort concerté pour acheter des produits en
provenance du N.-B. ou des Maritimes afin d'aider les agriculteurs locaux et les économies
locales.
9. Que la presse électronique et écrite encourage la promotion de bonnes habitudes
alimentaires ainsi que la notion de sécurité alimentaire au N.-B.
REMERCIEMENTS
Des remerciements très sincères sont exprimés aux membres du FCJS et à leurs collaborateurs qui
ont réalisé cette l’étude. Le Front commun pour la justice sociale désire remercier tout
particulièrement Auréa Cormier qui était la responsable du projet et de la rédaction de ce rapport.
16
Annexe A - Coût moyen des 67 aliments du panier de provisions nutritifs dans 10 épiceries du N.-B. en 2016
Groupe alimentaire avec aliments inventoriés Format Prix en 2016 ($)
Groupe avec aliment inventorié Format Prix en 2016 ($)
Lait et produits laitiers Produits céréaliers
Lait, 2% de matières grasses 4 L 6,39 Céréales, flocon de son avec raisins 775 GM 5,39
Fromage cheddar transformé, en tranches 500 GM 3,87 Céréales, avoine, cuisson rapide 1 KG 2,87
Fromage mozzarella, partiellement écrémé 200 GM 4,31 Céréales, avoine grillée « Os » 525 GM 3,86
Fromage cheddar 200 GM 4,49 Pain pita, blé entier 284 GM 2,88
Yogourt avec fruits, 1 % à 2% M.G. 750 GM 3.51 Pain de blé entier 675 GM 3,23
Viande, poulet, poisson et légumineuses Farine de blé entier 2.5 KG 5,32
Œufs de poule Douzaine 3,44 Biscuits, (Arrowroot ou social tea) 350 GM 2,98
Poulet, cuisses 1 KG 8,57 Pains à hamburger 350 GM (8) 2,89
Jambon en tranches (environ 11% de gras) 175 GM 4,04 Biscuits soda, non salés 450 GM 2,44
Roti de bœuf, haut de ronde 1 KG 15,96 Pain blanc 675 GM 3,10
Steak de bœuf, haut de ronde 1 KG 16,85 Spaghetti, enrichi 900 GM 1,89
Bœuf haché maigre 1 KG 9,15 Farine blanche, tout usage 2.5 KG 4,89
Fèves au lard en boite, dans sauce aux tomates 398 ML 1,17 Riz blanc à grains long, étuvé 900 GM 4,34
Arachides grillées 700 GM 5,75 Matières grasses et huiles
Lentilles sèches 454 GM 2,22 Huile végétale, canola 1.89 L 7,83
Beurre d’arachides, type crémeux 500 GM 3,30 Sauce pour salade, type mayonnaise 475 ML 3,25
Côtelettes de porc, non désossées 1 KG 13,43 Sauce italienne pour salade, ordinaire 950 ML 4,60
Thon en boite, conservé dans l’eau 170 GM 1,84 Margarine, non-hydrogénée 907 GM 4,43
Poisson (sole, aiglefin, goberge, flétan) surgelé 400 GM 5,74 TOTAL POUR 67 ARTICLES 284,24
Salmon, chum (keta), en conserve 213 GM 2,59
Fruits et légumes
Pèche en conserve dans leur jus 398 ML 1,84
Melon, cantaloup 1 KG 2,57
Patates douces, crues 1 KG 4,26
Carottes crues 1 KG 1,54
Haricots mange-tout, surgelés 1 KG 4,12
Laitue romaine 1 KG 3,77
Mélange de légumes, surgelés 1 KG 3,11
Brocoli, cru 1 KG 3,61
Pois verts, surgelés 1 KG 3,02
Poivron vert, cru 1 KG 4,34
Pomme, crue 1 KG 3,84
Banane, crue 1 KG 1,93
Raisins rouges ou verts, crus 1 KG 5,00
Oranges, toutes espèces commerciales, crues 1 KG 3,08
Jus d’orange, surgelé et concentré 355 ML 1,95
Poire, crue 1 KG 5,35
Raisins secs sans pépins (sultana) 750 GM 5,79
Fraises surgelées, non sucrées 600 GM 4,70
Jus de pomme, conserve ou bouteille, avec vit. C 1.36 L 1,88
Pommes de terre blanches, crues 4.54 KG 4,09
Maïs en conserve 341 ML 1,11
Navet, cru 1 KG 1,73
Chou, cru 1 KG 1,86
Concombre, cru 1 KG 2,85
Céleri, cru 1 KG 2,14
Laitue iceberg 1 KG 1,93
Champignons, crus 1 KG 10,14
Oignon, crus 1 KG 2,70
Tomates rouges, crues 1 KG 4,07
Tomates en conserve, toutes entières 796 ML 1,39
Cocktail de légumes 1.89 L 2,74