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R~SUMES Le cahier (42,2) n'est pas r6serv6 ~t un sujet sp6eial. I1 contient des travaux touehant h des sujets trSs diff6rents; on y trouve des renseignements sur des domaines aussi oppos6s que l'~ge de la terre (CAILLEUX, p. 246~247) et un 6pisode tr6s court de l'6volution de la Baltique (SAuRAMO), la granitisation (DEMAY, p. 289--241) et les silex de la craie. Plusieurs expos6s s'oceupent de g6ologie alpine. M. NhBHOLZ (p. 155--171) traite les rapports entre les mat6riaux p 6 t r o g r a p h i q u e s e t 1' o r o g 6n 6 s e dans le seeteur transversal de la culmination du Tessin, depuis le massif de l'Aar jusqu'h la zone Insubrienne: L'expos6 est accompagn6 de deux coupes dispos6es des deux c6t6s de la cul- mination axiale, l'une passant par les Windg~ille et le lac de Lugano, l'autre par Meiringen et Pallanza sur le Lac Majeur. L'autenr subdivise les mat6riaux pr6triasiques en deux grandes cat6gories, les intrusions de roehes granitiques et les s6ries erista/lophylliennes qui les entourent. Les roches intrusives ont 6t6 raises en place pendant l'orog6n6se hercynienne. Les massifs granitiques semblent avoir jou6 un r61e sp6cial pendant tout le cycle alpha, r61e que ]'auteur veut mettre en lumi6re; la s6dimentation m6sozoYque permet de distin- guer des hauts-fonds '~ leur emplacement. Pendant les d6formations alpines une grande pattie des s6diments posthereyniens rut d6coll6e et eharri6e vers l'avant; c'est ainsi que les nappes helv6tiques se sent form6es, comme M. GUENZLER-SEIFFERT l'a montr6 pr6c6dcmment dans la Geol. R. (cf. vol. 40, 1952, p. 211--289). Les nappes helv6tiques, austroalpines et les 616ments snp6rieurs do la zone pennique ne sent plus consid6r6s comme des plis couch6s exag6r6s, avee un flanc renvers6 6eras6, mais comme des masses relativement rigides, d6coll6es et charri6es vers l'avant. De nombreux contacts stratigraphiques dans la zone pennique ont servi de surfaces de d6collement et les fragments ont gliss6 vers les r6gions frontales; il est mSme arriv6 que des s6ries cristallo- phylliennes formant originellement les envcloppes des massifs granitiqucs se soient ainsi d6plac6es. -- Les nappes penniques inf6rieures montrent un style un peu diff6rent. On y rencontre des nappes form6es en majeure partie par d'anciennes roehes granitiques; elles semb]cnt avoir pris naissanee h partir de plis coueh6s. Le m6tamorphisme d'age alpin y joue nn r6le important. Sous cette zone profonde il y aurait des masses fondues de caraet6re acide, ce qui serait prouv6 par les nombreuses intrusions clans la zone radicale et dans la zone insubrienne; Ies exemples les plus connus de ce secteur sent les tonalites du Val Morobbia et le granite du Bergell. Apr6s avoir ainsi mis en lumi6re le r61e important jou6 par les roches grani- tiques aneiennes et jeunes, l'auteur aborde la question des e a u s e s des mouve- ments alpins: I1 pense que l'espaee pennique a subi, sous l'impulsion de courants magmatiques, un raceourcissement transversal important. Une (~ racine magmatique>> se serait ainsi form6e dent le centre aurait 6t6 situ6 sous la zone pennique. Le raceourcissement transversal aurait donn6 naissanee aux nappes penniques et aurait ainsi d6cleneh6 les d6placements tangentiels des r6gions situ6es en avant et en arri6re (zone helv6tique et zone austroalpine). M. SCHMIDT-THoM~ (p. 172--187) 6tudie les rapports entre les r6seaux de diaclases et ]es grandes structures des Alpes C a l c a i r e s S e p t e n t r i o n a I e s de la Bavi6re. L'auteur donne d'abord une vue d'ensemble de la litt6rature sur le sujet et plus sp6cialement sur les investigations et les essais d'interpr6tation clans les Alpes Bavaroises et Tyro- liennes. La structure actuelle de ces r6gions est le r6sultat de beaucoup de 321

Résumés

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R~SUMES Le cahier (42,2) n 'est pas r6serv6 ~t un sujet sp6eial. I1 contient des travaux

touehant h des sujets trSs diff6rents; on y trouve des renseignements sur des domaines aussi oppos6s que l'~ge de la terre (CAILLEUX, p. 246~247) et un 6pisode tr6s court de l '6volution de la Baltique (SAuRAMO), la granitisation (DEMAY, p. 289--241) et les silex de la craie. Plusieurs expos6s s 'oceupent de g6ologie alpine.

M. NhBHOLZ (p. 155--171) traite les r a p p o r t s e n t r e l e s m a t 6 r i a u x p 6 t r o g r a p h i q u e s e t 1' o r o g 6n 6 s e dans le seeteur transversal de la culminat ion du Tessin, depuis le massif de l 'Aar jusqu'h la zone Insubrienne: L'expos6 est accompagn6 de deux coupes dispos6es des deux c6t6s de la cul- minat ion axiale, l 'une passant par les Windg~ille et le lac de Lugano, l 'autre par Meiringen et Pallanza sur le Lac Majeur. L 'au tenr subdivise les mat6riaux pr6triasiques en deux grandes cat6gories, les intrusions de roehes granitiques et les s6ries erista/lophylliennes qui les entourent. Les roches intrusives ont 6t6 raises en place pendan t l 'orog6n6se hercynienne. Les massifs granitiques semblent avoir jou6 un r61e sp6cial pendan t tout l e cycle alpha, r61e que ] 'auteur veut mettre en lumi6re; la s6dimentation m6sozoYque permet de distin- guer des hauts-fonds '~ leur emplacement. Pendan t les d6formations alpines une grande pat t ie des s6diments posthereyniens rut d6coll6e et eharri6e vers l 'avant; c'est ainsi que les nappes helv6tiques se sent form6es, comme M. GUENZLER-SEIFFERT l 'a montr6 pr6c6dcmment dans la Geol. R. (cf. vol. 40, 1952, p. 211--289). Les nappes helv6tiques, austroalpines et les 616ments snp6rieurs do la zone pennique ne sent plus consid6r6s comme des plis couch6s exag6r6s, avee un flanc renvers6 6eras6, mais comme des masses relat ivement rigides, d6coll6es et charri6es vers l 'avant. De nombreux contacts stratigraphiques dans la zone pennique ont servi de surfaces de d6collement et les fragments ont gliss6 vers les r6gions frontales; il est mSme arriv6 que des s6ries cristallo- phyll iennes formant originellement les envcloppes des massifs g ran i t iqucs se soient ainsi d6plac6es. - - Les nappes penniques inf6rieures montrent un style un peu diff6rent. On y rencontre des nappes form6es en majeure partie par d 'anciennes roehes granitiques; elles semb]cnt avoir pris naissanee h part i r de plis coueh6s. Le m6tamorphisme d 'age alpin y joue nn r6le important. Sous cette zone profonde il y aurait des masses fondues de caraet6re acide, ce qui serait prouv6 par les nombreuses intrusions clans la zone rad ica le et dans la zone insubrienne; Ies exemples les plus connus de ce secteur sent les tonalites du Val Morobbia et le granite du Bergell.

Apr6s avoir ainsi mis en lumi6re le r61e impor tant jou6 par les roches grani- tiques aneiennes et jeunes, l 'auteur aborde la question des e a u s e s des mouve- ments alpins: I1 pense que l 'espaee pennique a subi, sous l ' impulsion de courants magmatiques, un raceourcissement transversal important. Une (~ racine magmatique>> se serait ainsi form6e dent le centre aurait 6t6 situ6 sous la zone pennique. Le raceourcissement transversal aurait donn6 naissanee aux nappes penniques et aurait ainsi d6cleneh6 les d6placements tangentiels des r6gions situ6es en avant et en arri6re (zone helv6tique et zone austroalpine).

M. SCHMIDT-THoM~ (p. 172--187) 6tudie les r a p p o r t s e n t r e l e s r 6 s e a u x d e d i a c l a s e s e t ] e s g r a n d e s s t r u c t u r e s d e s A l p e s C a l c a i r e s S e p t e n t r i o n a I e s de la Bavi6re. L 'auteur donne d 'abord une vue d 'ensemble de la li t t6rature sur le sujet et plus sp6cialement sur les investigations et les essais d ' interpr6tat ion clans les Alpes Bavaroises et Tyro- liennes. La structure actuelle de ces r6gions est le r6sultat de beaucoup de

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R6sum6s

mouvements qui s'4ehelonnent depuis le Cr6tac6 au Tertiaire Sup4rieur. A queI 6pisode de cette longue 6volution les diaelases apparentes appartiennent-ellesP Des syst6mes anciens de diaelases furent-ils d6form6s?

Les observations sont rassembl6es dans 9 Diagrammes (fig. 1). Les p61es des faces sont plac6s sur l'h6misph6re sup6rieure d 'un r6seau 6quivalent. Les densit6s des points sont marqu6es par des surfaces pointill6es (1 a 2~o), hachur6es (9. ,~ 5Yo), ~ haehures plus serr6es (5 ~ 9~o) et par des surfaees noires (plus de 9Yo de l 'ensemble des points marqu6s dans le diagramme). L'6toile /~ l'int6rieur de l'h6misph6re correspond 5 la statistique des directions. Apr6s avoir comment6 les diff6rents diagrammes, l 'auteur essaie de tirer quelques eonclusions: I1 distingue deux syst6mes: Fun eorrespondant aux maxima E - - W , et un autre recoupant obliquement l'axe g6n6ral des Alpes Caleaires; les faces se placent sym6triquement des deux c6t6s du plan 'perpendieulaire ~ l'axe g6n6ral. Le syst6me des plans E---W semble 6tre ant6rieur au syst6me diagonal.

La position de la stratifieation n'influence pour ainsi dire pas l 'orientation des syst6mes de diaclases; sans ~tre d6rang6s, ils traversent des plis compliqu6s, des 6eailles, et des limites de nappes. Les plissements et les charriages des Alpes Calcaires sont nettemenL plus anciens que les syst6mes de diaclases. Un exemple partieuli6rement parlant est repr6sent6 par les fig. g et 8, dont la pre- mi6re montre les diaelases mesur6es dans une galerie, la seeonde les mesures des plans de stratification dans la Dolomie Prineipale; les flancs de la strueture synclinale sont trhs redress6s; l'axe monte faiblement vers I'E. Le syst6me de diaelases transversales traverse cet ensemble sans d6viations. Les diaclases diagonales passent 5 des d6crochements et correspondent de ce fait 5 des eisaillements. Elles montrent souvent des stries dont la majorit6 est inelin6e sous des angles de 20 ~ ~ 0 ~ La direction de leurs mouvements oscille done autour de l'horizontale. Les diaelases du syst4me E ~ W montrent beaueoup moins de stries; I~ o6 on les observe, elles semblent indiquer des mouvements dans la direction E - -W. - - Les syst6mes de diaelases sont orient6s d'une fa,eon presque constante par rapport ~ l'axe g6n6ral des Alpes Caleaires, tandis que les plis sont souvent fortement d6vi6s; les diaelases ont pris naissanee 5 la fin de l'6volution. Elles sont plus ou moins eontemporaines des grands d6croehements de direction NE (Loisach) et NW (Ammer) (el. fig. 4). Elles sont plus jeunes que le eharriage sur le Flyseh et sur la zone Helv6tique. Elles semblent dater du moment off l 'ensemble est entr6 en contact avee la zone molassique. Les syst6mes de diaelases ne se eontinuent pas dans la molasse subalpine. Les diaelases et les d6eroehements eorrespondent / t u n a]longement des Alpes Caleaires dans le sens de leur axe g6n6ral, extension qui s'est fait sentir a p r 6 s la dbformation prineipale.

L'auteur en eonelut: Le syst6me de diaclases et de d6eroehements a pris naissanee lorsque l 'ensemble pliss6 et eharri6 s'est rapproeh6 de la zone molassi- que. L'arriv4e du front alpin eontre les masses molassiques a donn4 lieu h une contrainte qui est enregistr6e dans les eisaillelnents. Quand le d6eollement de la molasse subalpine s'est d6cleneh6, les cisaillements ~ l'int6rieur de la zone alpine cess6rent d'4tre aetifs. Ce style de d6formation semble 4tre caract6ristique pour les Alpes Calcaires Septentrionales; ee style ne se retrouve pas de la m~me fae3n dans les r6gions oeeeidentales et eentrales des Alpes, ni dans les zones hereyniennes de l 'Europe eentrale.

Une note posthume du grand g6ologue alpin H. P. CORNEUUS (p. 188--196) trai~e un ehapitre souvent n6glig6 de la teetonique g6n6rale, les << p 1 i s p 1 i s - s 6 s >>. Darts un apergu historique i l cite les travaux d'ALBERT HELM, de LUeEON

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R6sum6s

(encapuchonnement, invagination) et de R. STAUB (plissement au troisi~me degr6) et il se d6clare en d6saccord avec AMPFEaEa qui pensait que ]es plissements multiples m6langeaient les 616ments stratigraphiques en un chaos inextricable; l 'auteur est d'avis que ]es plissements multiples donnent lieu ~t des structures compliqu6es qu'it est possible de mcttre au clair avec la patience, le savoir- faire et la prudence n6cessaires. II rassemble sous le terme de <~ plis pliss6s >> tous les cas produits par un seul acte de plissement; il voudrait en exclure les plis de carapace d'une nappe et les plis de d6tail dans un syndinorium ou dans un anticlinorium ainsi qu 'un certain nombre d'autres cas. Plusieurs solu- tions pour des coupes compliqu6es sont expos6es ~ l 'aide de dessins sch6matiques ce qui montre bien les diff6rentes possibilit6s. Certains cas de plis ~< spiraux >> sont trait~s dans les fig. 4 ~t 6. L'interpr~tation g~n6tique pr6sente encore plus de difficult6s que la synth~se structurale, car il ne s'agit pas seulement de plusieurs phases de plissement, mais aussi de differences de vitesses d'~coule- ment de deux s~ries tectoniques glissant ]es unes sur les autres (cf. fig. 10).

L'expos6 de M. SAURAMO sur 1' e n i g m e d u L a c ~ A n c y 1 u s (p. 197--282) touche h u n problOme tr~s complexe de la g6ologie de la fin du Quaternaire et des temps Post-Quaternaires. Entre la Mer ~ Yoldia e t la Mer ~t Litorina se place un 6pisode d'eau douce signal6 d'abord par MVNTHE en 1910 sur l'~le de Gotland, attest6 par des d6p6ts h Aneylus et ~t Limnaea et par des flores diatom6es. Depuis ce temps la chronologie des d6p6ts de la Baltique n'a cess6 de devenir de plus en plus exacte et la place qu'occupe dans cette 6chelle le Lac h Ancylus devenait mati6re ~ controverses. I1 6tait tentant de rassembler les mat6riaux r6eolt6s pendant une trentaine d'ann6es et d'en faire une synth6se.

Cette multitude d'observations dolt 6tre raise en valeur par une s y n - c h r o n i s a t i o n aussi exaete que possible des diff6rents niveaux, parfois d6termin6s ~ une centaine d'ann6es pr6s. Une s6rie de m6thodes ind6pen- dantes ]es unes des autres sont a la disposition du chercheur, de sorte que la eomparaison des r6sultats permet des contr61es multiples. La m6thode mor- phologique d6velopp6e dans les pays de ]a Fennoscandie permet de recon- struire la suite des 6v6nements. Les diff6rents niveaux doivent ~tre eusuite plac6s dans une chronologie comprenant toute la fin des temps glaciaires et les temps postglaciaires. L'analyse pollinique des d6p6ts des aueiennes bales, anses, criques et laes permet de rattaeher les formations littorales ~t l '6volution des for~ts. Cette 6chelle est actuellement eonsid6r6e eomme la meilleure. L'6tude des diatom6es permet de caract6riser les nappes d'eau (eaux sal6es, saumatres, laes 6tendus, petits lacs, 6tangs et autres); il est souvent possible de d6terminer exaetement l 'horizon qui correspond ~t la s6paration d'une anse de ]a met, et, d'autre part le moment de l ' inondation d 'un marais on d'un 6tang par les eaux de la Baltique. On obtient de cette fagon des suites de couches earact6rls6es par l 'analyse pollinique, s6ries que l 'on appelle des <<escaliers polliniques >>. Les trouvailles arch6ologiques provenant des anciens habitants des rivages sont d'une grande importance. Les dates de la chronologie absolue sont fournies par l '6tude des varves. Les donn6es de ces diff6rentes 6chelles chronologiques sont repr6sent6es par la fig. 17; a gauche et ~ droite ]a chronologie absolue en mill4nafres bas6e sur l'6tude des varves. La premi6re colonne montre l'histoire des for6ts (1 = aulne; 2 = bouleau; 8 ~ sapin; 4 =,pin); la colonne Z indique les termes des zones caract6ristiques de ]a stratigrap]iie pollinique et ~ eht6 sous << KI. >>, les p6riodes climatiques. <<Vorg. >> ~ l'6volution areh6olagique, et ~ Ost. >> = les stades de la Baltique. ,, Kiistenvei'sch. >> ~ changements de niveau de la mer, indiqu6s par une ligne forte; niveaux des 6pisodes d'eau douee,

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Fig. 17 du travail de MATTI SAURAMO (Helsinki). Explications dans le texte

marqu6s par les lignes minces, se rapportant A l'isobase de Helsinki. <<Eis>~ = stades de retrait des g]aces; 1, 2, S Ss = les trois stades du Salpausselk~i; Bip: = stade de la s6paration des deux restes de ]'inlandsis clans le Norrland.

Les donn6es morphologiques, stratigraphiques, arch6ologiques et chr~176176 giques peuvent ~tre rassembl6es clans des diagrammes pr6sentant les points d'observation sur des isobases synchrones (cf. fig. 9, les lignes de rivages marins en traits pleins, ]es lignes de rivage lacustres en points et traits; HG = la limite marine la plus ~lev6e; BI et B I I I = lignes de rivage pendant le stade du lac glaciaire ba]tique; C ~ met Gothiglaciale; Y I - - Y V I = stades de l a m e r A Yoldia,Pr6bor6ale; E = Mer A Echineis; A = Lac ~ Ancylus; M = Mer A Mastogloia; L = limite sup~rieure de ]a Mer ~ Litorina, limi[e m6tachrone). Ces diagrammes permettent de construire des cartes d'isobases (fig. g, carte du Lac

Ancylus et des rivages matins synchrones, montrant la position des points d'observation [1--26] trait6s dans le texte).

Une s6rie de coupes caract6ristiques choisies parmi les observations en Fin- lande m~ridionale donnent une idle de Ia facon dont les mat~riaux sont trait~s; de nombreux diagrammes po]liniques permettent de se rendre compte de ]'6volu- tion et des m6thodes de coordination. Les observations en Finlande sont corn-

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pl@6es par l 'interpr6tation des coupes des c6tes su6doises. L'ensemble des r6sultats est synth6tis6 dams le diagramme fig. 9; il montre les aneiennes surfaces de la Baltique projet6es sur un plan perpendiculaire ~ ]'axe de soul&vement. Les altitudes des diff6rentes marques de rivage sont dessin6es par rapport ~ la surface de la Mer & Litorina, repr6sent6e dans ce diagramme par une droite (done sous sa forme primitive, pas encore d~form6e). Les lignes correspondant aux niveaux plus anciens montrent deux zones de mouvements diff~rentiels, les ~< charnibres >> (hinge-lines) (cf. fig. 9 et 2, ,,~iul3eres Scharnier" = charnibre ext~rieure; ,,inneres Scharnier" = eharni@e int6rieure). La mont6e eustatique de l a m e r peut b,tre d6duite de ees diagrammes.

En comparant ce diagramme avec ceux de TANNER provenant des c6tes de l'Ocb,an Arctique et des rivages de la Norv~ge, on constate un certain parall~lisme dans l'6volution. I1 e n e s t autrement dans le secteur de la Sub,de oceidentale, sur les rivages du Kattegat et au Danemark. Un examen approfondi des travaux d6taillb,s montre que cette r6gion repr6sente un eompartiment qui s'est abaiss6

un certain moment d'environ 12 m par rapport aux r6gions correspondantes du bouclier baltique. La transgression constat6e dans ee secteur n'est pas due aux mouvements eustatiques du niveau marin, mais ~t un mouvement de l'6corce terrestre. Les forages sous-marins dans la rade de Kiel et de Liibeck ont ren- eontr6 ~t 9.4 m de profondeur de la gyttja marine reposant sur des tourbes et des d@6ts d'eau douee, form6s fi la limite des zones WVI de l'6volution des forb,ts. Cette transgression ne serait pas d'origine eustatique, mais devrait b,tre mise en relation avec l'abaissement du bloc de la Sub, de occidentale (el. fig. 2; limites des r6gions affaiss6es indiqu6es par les ligne~ dentel~es). Un autre indite important est le fair suivant: les traces d 'un ennoyage matin postglaciaire manquent sur les iles danoises, tandis qu'on les retrouve de l 'autre c6t6 de l'13resund en Scanie. Les iles danoises 6talent plus 61ev6es par rapport aux r4gions environnantes pendant la fln des temps glaeiaires et au eoinmeneement du Postglaciaire. Ensemble avec la rb,gion de Kiel et de Liibeek et une partie de la Mer du Nord, elles se sont affaiss~es vers la fin de la p6riode Bor6ale; tandis que le centre de la Fennoscandie s'est soul-ev6 relativement rite. Ces mouvements sont probablement dfis aux d@lacement de masses en profondeur. Ils se eompensent (soul6vement au centre et abaissernent du secteur SW); ces mouvements aideraient ~ expliquer le fait ~tormant que les eaux du Lae Ancylus furent subitement captur6es et rapidement vidb,es.

M. CAROZZI (p. 288--9,86) continue la-discussion des problbmes pr6sent6s par l 'interpr6tation de la s 6 d i m e n t a t i o n c y c l i q u e d u M 6 s o z o i c l u e d e l a z o n e H e l v ~ t i q u e d e s A l p e s . D'aprb,s les uns, les r~p~titions plus o u moins rb,guligres seraient dues ~t des changements bathymb,triques d6pendant des-mouvements teetoniques; d'apr~s les autres, les alternances de s6diments ealcaires et marneux seraient d6termin~es par des variations elima- tiques (el. BRUECKNER, G. tl. 39, 1951); pendant les p~riodes chaudes, une s6di- mentation calcaire active aurait compens6 l'effet de la subsidence, dans eertains cas, elle aurait rob,me d@ass~ eet effet; les sb,diments auraient pris un earaetgre de plus en plus nb,ritique; l 'hydroclimat moins ehaud par eontre aurait diminu~ la vitesse de sb,dimentation, d'ofi approfondissement relatif. L'auteur cite quel- ques exemples qui ne semblent pas &tre en harmonic avee ce sch6ma:

1) des calcaires peuvent passer A des marnes, mais la faune indiquerait une plus grande profondeur pour le calcaire que pour les marnes. 9,) les parties marneuses et ealcaires peuvent passer l 'une ~ l'autre, lat~ralement; leur syn- chronisme semble ~tre garanti par les min6raux clastiques; let irr6gularit6s sous-

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R6sum6s

marines expliqueraient plus facilement cette disposition. 8) le hombre des cycles change beaueoup d'un endroit A l'autre; il est peu probable que les variations elimatiques aient 6t4 loealis6es dans l '6tendue de ces cycles; la loealisation des cycles serait plus faeilement expliqu6e par let mouvements tectoniques. 4) le caraet6re eyelique est plus ou moins marqu6 suivant les r6gions. 5) les limites des petits cycles ne seraient pas des surfaces synchrones; les grands cycles seuls peuvent servir g la parall61isation paree qu'ils correspondent ~ des 6v~ne- ments importants. 6) suivant l'auteur, ]a structure asym6trique ne peut ~tre que l 'image d'un mouvement teetonique par saccades. 7) la s6rie des s6dirnents cr6taeiques 6paisse d'environ 1200 m s'est d6pos6e sur un fond en subsidence, mais il est probable que ee mouvement n'6tait pas eontinu, mais soumis h des variations eorrespondant aux plus importantes phases de plissement. L'auteur eonclut : les petits cycles sent d6termin6s par let variations elimatiques, tandis que les grands cycles correspondraient aux phases teetoniques.

M. WURSTER (p, 287) voit les d 6 g ftt s d u s 6 i s m e du 14 mars 1951 a v e c 1 e s y e u x d u t e c t o n i c i e n. L'analyse tectonique de l'6glise d'Ober- garten, pr6s Euskirchen (Rh6nanie), gravement endommag6e, aboutit aux con- clusions suivantes (cf. plan de l'6glise fig. 1, p. 238): la nef a subi des balance- ments N- -S ; les nervures transversales furent r6tr6cies, faill6es et charri6es. Les fissurations diagonates et les petits d6crochements semblent suivre les anise- tropics de la construction des vofites.

L ' e s q u i s s e s t r u c t u r a l e d e l ' E g y p t e par M. KrrETSC~ (p. 242--245) veut surtout donner une synth6se visuelle des recherches g6ologiques. Le texte en souligne quelques traits principaux: Cinq unit6s importantes prennent part /t eette architecture: le socle cristallin, la s6rie Nubienne, le Cr6tac6 Sup6rieur, l 'Eoe6ne et le Tcrtiaire Sup6rieur. Ces formations ont subi plusieurs d6for- mations entre l 'Eoc6ne Moyen et la fin du Mioc6ne. Le style est germanotype. Les plis sent souvent coup6s obliquement par des failles et des d6crochements. Le trac6 des failles peut ~tre consid6r6 comme le r6suhat de l'interf6rence de la flexure m6diterran6enne et de la formation de la Met Rouge. La premi6re s'est d6plac6e du S vers le N au eours des ages. Les premi6res traces des foss6s de la Met Rouge sent les s6diments du Camoanien. Les failles les p l u s importantes, accornpagn6es par un volcanisme basaltique, datent de la fin du Mioc6ne. Les directions les plus importantes sent h peu prSs NW et NE.

M. GRIPP (p. 248--262) donne une v u e d ' e n s e m b l e c r i t i q u e d e s t h 6 o r i e s s u r l a g e n 6 s e d e s s i l e x d e l a c r a i e ; il la fair suivre par quelques observations et leur interpr6tation. On peut classer les diff6rentes th6ories de la fagon suivante: a) origine syng6n6tique et posthume (W. WETZEL, LINK, BECKER, R. HEINZ) et b) origine purement posthume (J. CORNET, H. PoronI~, ODVM, A. SCHWARZ, GRIPp, WROOST). Une nouvelle hypoth6se rut propos6e par M. ILLIES: ayant 6tudi6 les rognons de phosphorite et les concr6tions ferru, gineuses des argiles 6oc6nes de l 'Allemagne du Nord, il a pu montrer que ces substances 6taient dissoutes dans ]es eaux des pores des argiles, que Iors du tassement ces eaux se sent mises ~t 6migrer vers le haut et y ont form6 les concr6tions en abandonnant les substances en solution; l 'auteur a ensuite essay6 d'appliquer une explication analogue aux rognons de silice dans la craie. M. GRtPp cite plusieurs observations qui semblent 4tre en contradiction avee cette mardgre de volt. Tout en ne contestant pas les observations faites dans les s6diments argileux de l'Eoc6ne, il croit pouvoir montrer que les caract6res du d6pSt crayeux sent tr6s diff6rents. Les rostres de b61enmites ne s'y enfon,caient que tr~s peu, puisque leur face tourn6e vers le haut est souvent recouverte

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l~6sum6s

de bryozoaires, de eoraux et d'6ponges. Le s6diment 6tait clone relat ivement tass6 et il n 'y avait que peu d 'eau de pores. Les eaux au-dessus du fond 6talent elaires. L 'auteur tire un autre argument du f a r qu'il est parfois possible de d6terminer le moment de l '6erasement des fossiles par rapport '~ la dia- g6n6se; en effet, la s i l ie~eat ion a u r a r pu avoir lieu soit avant, soit apr6s l '6erasement. Plusieurs observations semblent montrer que l '6erasement est ant6rieur 5 la transformation. Les mierofossiles ne peuvent pas donner la el6 du probl6me. Les observations faites au Danemark, en Allemagne septentrionale et surtout dans le bassin de Paris semblent montrer que la formation des silex est d 'au tant plus intense que l 'on se r@proehe d 'une aneienne surface topographique. La sfliee ne serait pas venue du has, eomme le veut l 'hypoth6se de M. ILHES, mais du haut et aurait impr6gn6 les horizons voisins.

M. ILLIES, dans s a r 6 p 1 i q u e (p. 262--9.64), f a r 6tat de plnsieurs argu- ments en faveur de son hypoth6se, arguments qui ne s 'aeeordent que diffieile- ment avee l 'origine 6pig6nique de la siliee, postul6e par M. GRtPP. Le s6diment silieifl6 n 'est que peu tass6, moins que la eraie, et les bryozoaires et foramini- f6res des rognons silieeux ne sont que peu eorrod6s. Le volume des pores du s6diment erayeux a done diminu6 pendant la diag6n6se et les eaux ont 6migr6 vers le haut. L 'a l ignement des rognons silieeux suit la stratification et eela aussi quand eelle-ei est eoup6e par la diseordanee laramienne; il n 'est pas parall61e & l 'aneienne surface. Des foimations analogues dans les ealeaires Tertiaires d 'eau douee d 'Espagne et de la Franee m6ridionale, ainsi que dans le Malm du Sud de l 'Allemagne s 'aeeordent real avee l 'explieation de M. GRIPP. EMERY et lqT_TTEN~EaC, apr~s avoir 6tudi6 les s6diments matins r6eents au large de Los Angeles, arrivent ~ une explication semblable ~ eelle de l 'auteur. Une r6futation des hypoth6ses de M. Gan, P - - ou leur eonfirmation --- ne serait possible qu'apr6s une nouvelle 6tude s6dimentologique approfondie.

M. TEICHMUELLE~ donne une vue d 'ensemble sur les r6eents travaux eoneer- nan t les m 6 t a m o r p h o s e s d e l a h o u i l l e (p. 265 9.96) en nous ren- seignant sur les m6thodes d ' invest igation et leurs r6sultats. - - Lors de la trans- formation de la tourbe en houille, les stades diag6n6tiques passent insensible- merit A eeux de la m6tamorphose; on pourrai t fixer la limite, d 'une fagon con- ventionelle, ~ la fin de la d6shydratation des lignites et au commencement des transformations strueturales. Plusieurs ehangements importants ont lieu pen- dant le stade de la 1 i g n i t e ; la structure des bois est aplatie. Le eontenu en eau semble mieux earaet6riser les mat6riaux de ee genre que le eontenu en mati6res volati les Le faeteur le plus impor tant pour l '6volution est la tem- p6rature, mais la dur6e et la pression jouent aussi un r61e.

Pour exposer les transformations au stade de la h o u i l 1 e , il est commode de dist inguer les m6tamorphoses ehimique et slrueturale. Les eomposants de la houille 6voluent d 'une fagon diff6rente. I1 est done n6eessaire, pour 6tablir des eomparaisons ou pour 6tudier la distribution, de se baser sur u n des eompo- sants et e'est le vitrain qui semble se prgter le mieux ~ des 6tudes de ee genre. L 'auteur passe en revue les diff6rentes m6thodes ehimieo-physiques aetuelle- men~ employ6es, ainsi que leurs r6sultats. - - Les 6tudes strueturales ont mis en lumi~re l ' importanee de la surface interne et des vides eapillaires. La miero- duret6, le module d'61astieit6 et la eoh6sion de ]a houille n 'ont pas seulement une importanee pratique, mais permet tent aussi de se faire une id6e sur l '6volu- t ion de la houille. La densit6 diminue jusqu'au stade de la houille grasse (avee environ 20Yo de mati6res volatiles) et augmente de nouveau apr6s ee stade. Les 6tudes r6ntgenographiques, les mesures de l 'anisotropie, les variations de

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l ' indice de r6fraction et du coefficient d'absorption optique prBsentent autant de voles d'acc~s pour p6n~trer les probl~mes de la m@amorphose. Le compte- rendu critique des di~6rcntes m6thodes d'investigation conduit l 'auteur au r~sultat suivant: un seul caract~re ne peut servir de crit~re pour tous ]es stades, mais il taut ehoisir des propri~t~s typiques permettant de suivre l'6volution chaque stade; en passant d'un grand stade ~ ]'autre, on changcra de crit~re de base.

P1usieurs faeteurs out 6t6 propos6s eomme d~terminant la m6tamorphose: la dur6e, la pression, la temp@ature, les substances radioactives, les catalyseurs, et la signification des mat6riaux d'oiigine et des premiers stades de leur d~eomposition; l 'auteur les traite en citant les r6suhats des travaux modernes. La-dur6e est de la plus grande importance pour des r6actions qui se pour- suivent sans apport ext@ieur d'4nergie ou avec un apport tr&s faible. Les pro- duits seront d'autant plus mfirs que la r4aetion aura eu plus de temps ~ dis- position pour 4voluer. L'influenee de la pression semble surtout se faire sentir dans la structure. Les eontraintes aceompagnant les d~formations teetoniques et lea mouvements internes se font sentir de diff@entes faeons. La ehaleur pro- duite par ]e frottement des grands dharriagcs semble disparaitre si vite par eonduction thermique qu'elle n'a gu@e le temps d'agir d'une fagon d6cisive sur le degr6 de m6tamorphose. La distribution des diff&ents degr6s de trans- formation montre Clu'elle est plus ancienne que le plissement et qu'elle ne peut pas &trc la suite des ph6nom6nes orog6niques. L ' appor t d'~nergie thermique est d6eisif pour les transformations ehimiques de sorte que l 'on peut eonsid6rer les houilles comme des thermom~tres g4ologiques. On distinguera entre la m6tamorphose au contact de fllons et de masses intrusives, et la m6tamorphose g6otbermique lors de l 'ennoyage des couches 5 des profondeurs de 2000 ~ plus de 8000 m. La r~gle de ttlLT est plut6t une cons6quence de l 'augmentation des temp6ratures que de la charge accrue.

La distribution du degrg de m6tamdrphisme des houilles dans te sens hori- zontal et vert ical a 6t6 6tudi~e dans diff&ents bassins; elle ne peut pas ~tre expliqu6e par la pr&ence de substances radioactives, ni par des eatalyseurs, ni par la diff@enee des flores primitives et de lcur d&eomposition biologique, Le r~chauffement et sa dur6e semblent 8tre les facteurs les plus importants. La distribution du degr6 de m6tamorphose refl~te done en premiere ligne l'~tat du g6osynclinal a v a n t le plissement. On peut dficeler, dans eertains eas, l'influence de masses d'origine endog~ne qui o n t transmis un surplus d'6nergie thermique.

Les rapports entre l'4tat des min6raux argileux des roehes encaissantes et le degr6 de m6tamorphose de la houille promettent des r4sultats in%ressants, mais les recherches ne sont que peu avanc~es pour le moment.

Des notes bibliographiques et des nouvelles concernant la vie de la soci~t~ font suite aux travaux scientiflques.

La soci~tg d@lore le d~cgs de deux de ses membres honoraires, EMMANUEL D~ M a ~ o ~ et Mat~m~ LUGEON, deux elassiques de la g~ologie. Des notices n6crologiques rappellent leur aetivit6, ainsi que eelle de H. M~UENSK~.

Le eahier se termine par le eompte-rendu de l'assembl6e annuelle qui cut lieu ~t Mayence e n janvier 1954. Les diffgrents aspects du pmbI~me de la t e c t o n i q u e v i v a n t e y furent diseut6s et de nombreux exemples pro- venant de routes les parties du globe y furent comment,s. Les travaux pr~sent~s lors de cette assembl6e scront publi6s dans un de nos prochains tattlers.

E. W~a~NN.

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