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NOUVELLES ÉCONOMIQUES François Dupuis, vice-président et économiste en chef Hendrix Vachon, économiste principal Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 [email protected] desjardins.com/economie NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2018, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés. Retrait de la pièce de un cent : cinq ans déjà! La Monnaie royale canadienne a cessé de frapper des pièces de 1 ¢ en mai 2012, puis de les distribuer le 4 février 2013. Ces pièces étaient devenues un fardeau. Leur coût de production excédait leur valeur marchande et ils engendraient aussi des coûts importants en termes de manutention, de transport et d’entreposage 1 . L’intérêt général à leur égard avait considérablement diminué et de moins en moins de Canadiens conservaient des sous noirs dans leur poche ou leur portefeuille. Cela ajoutait de la pression sur la Monnaie royale canadienne qui devait constamment remettre de nouvelles pièces en circulation. Environ 35 milliards de pièces de 1 ¢ ont été frappées entre 1908 et 2012, dont près de la moitié entre 1990 et 2012. Cela laissait entrevoir un nombre élevé de pièces à récupérer. Or, selon les données de la Monnaie royale canadienne, 6,3 milliards de pièces de 1 ¢ ont été retournées entre février 2013 et décembre 2016. Un grand nombre de pièces pourraient donc encore se trouver entre les mains des Canadiens (ou dans des bocaux à la maison!). Rappelons que les sous noirs conserveront indéfiniment leur valeur légale, ce qui signifie qu’il sera toujours possible de les utiliser comme moyen de paiement ou de les retourner à votre institution financière. Le retrait des sous noirs a abrogé l’obligation des détaillants à remettre la monnaie au cent près à leurs clients qui paient en espèces. Le gouvernement fédéral a invité les détaillants à arrondir les factures au multiple de cinq cents le plus près. En moyenne, sur un grand nombre de transactions, cela implique un coût nul pour les consommateurs qui, parfois, bénéficient de l’arrondissement, parfois pas. Les transactions par carte ou par chèque sont encore réglées au cent près. IMPLICATIONS Après la pièce de 1 ¢, le tour viendra éventuellement à la pièce de 5 ¢ d’être retirée. Pour l’instant, la Monnaie royale canadienne ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 1 ER FÉVRIER 2018 ne subit pas de pressions importantes pour produire des pièces de cinq sous comme cela avait été le cas pour les sous noirs. Un système de recyclage a permis de limiter ses pressions. Cela dit, le système de recyclage impute un coût aux consommateurs qui l’utilisent. À cela, il faut additionner les coûts de manutention, de transport et d’entreposage des pièces qui sont assumés par les entreprises et les institutions financières. Avec le temps, les pièces de 5 ¢ apparaîtront de moins en moins utiles en raison de leur faible pouvoir d’achat, mais aussi en raison de tous les coûts qu’ils infligent aux consommateurs et aux entreprises. Sans pièces de 5 ¢, l’arrondissement des paiements en espèce se ferait aux dix cents près. Par la même occasion, la pièce de 25 ¢ deviendrait moins pertinente. L’utilité de la pièce de 50 ¢ augmenterait et l’ajout d’une pièce de 20 ¢, comme dans d’autres pays, serait à considérer. La Nouvelle-Zélande a procédé à des changements similaires il y a plus d’une dizaine d’années. Bien que majeurs, ces changements amélioreraient l’efficacité du paiement en espèces. Au cours des dernières années, les paiements par carte et par voie électronique ont continué de gagner en popularité, aidés notamment par la simplicité et la rapidité à les utiliser. Hendrix Vachon, économiste principal GRAPHIQUE La production de nouvelles pièces a augmenté en 2016, après quelques années faibles Sources : Monnaie royale canadienne et Desjardins, Études économiques Tirages annuels des pièces En millions d’unités 0 100 200 300 400 500 600 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 Pièces de 5 ¢ Pièces de 10 ¢ Pièces de 25 ¢ GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR PRÉVISIONNISTE - CANADA #1 BEST OVERALL FORECASTER - CANADA 1 Doit-on cesser d’utiliser la pièce d’un cent, Desjardins, Études économiques, Point de vue économique, 15 février 2007, 12 p.; 100 e anniversaire du cent canadien : une occasion pour réexaminer l’utilité de nos pièces de monnaie et billets en circulation, Desjardins, Études économiques, Point de vue économique, 9 avril 2008, 28 p.

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NOUVELLES ÉCONOMIQUES

François Dupuis, vice-président et économiste en chef • Hendrix Vachon, économiste principal

Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 • [email protected] • desjardins.com/economie

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2018, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés.

Retrait de la pièce de un cent : cinq ans déjà!La Monnaie royale canadienne a cessé de frapper des pièces de 1 ¢ en mai 2012, puis de les distribuer le 4 février 2013. Ces pièces étaient devenues un fardeau. Leur coût de production excédait leur valeur marchande et ils engendraient aussi des coûts importants en termes de manutention, de transport et d’entreposage1. L’intérêt général à leur égard avait considérablement diminué et de moins en moins de Canadiens conservaient des sous noirs dans leur poche ou leur portefeuille. Cela ajoutait de la pression sur la Monnaie royale canadienne qui devait constamment remettre de nouvelles pièces en circulation.

Environ 35 milliards de pièces de 1 ¢ ont été frappées entre 1908 et 2012, dont près de la moitié entre 1990 et 2012. Cela laissait entrevoir un nombre élevé de pièces à récupérer. Or, selon les données de la Monnaie royale canadienne, 6,3 milliards de pièces de 1 ¢ ont été retournées entre février 2013 et décembre 2016. Un grand nombre de pièces pourraient donc encore se trouver entre les mains des Canadiens (ou dans des bocaux à la maison!). Rappelons que les sous noirs conserveront indéfiniment leur valeur légale, ce qui signifie qu’il sera toujours possible de les utiliser comme moyen de paiement ou de les retourner à votre institution financière.

Le retrait des sous noirs a abrogé l’obligation des détaillants à remettre la monnaie au cent près à leurs clients qui paient en espèces. Le gouvernement fédéral a invité les détaillants à arrondir les factures au multiple de cinq cents le plus près. En moyenne, sur un grand nombre de transactions, cela implique un coût nul pour les consommateurs qui, parfois, bénéficient de l’arrondissement, parfois pas. Les transactions par carte ou par chèque sont encore réglées au cent près.

IMPLICATIONS

Après la pièce de 1 ¢, le tour viendra éventuellement à la pièce de 5 ¢ d’être retirée. Pour l’instant, la Monnaie royale canadienne

ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 1ER FÉVRIER 2018

ne subit pas de pressions importantes pour produire des pièces de cinq sous comme cela avait été le cas pour les sous noirs. Un système de recyclage a permis de limiter ses pressions. Cela dit, le système de recyclage impute un coût aux consommateurs qui l’utilisent. À cela, il faut additionner les coûts de manutention, de transport et d’entreposage des pièces qui sont assumés par les entreprises et les institutions financières. Avec le temps, les pièces de 5 ¢ apparaîtront de moins en moins utiles en raison de leur faible pouvoir d’achat, mais aussi en raison de tous les coûts qu’ils infligent aux consommateurs et aux entreprises.

Sans pièces de 5 ¢, l’arrondissement des paiements en espèce se ferait aux dix cents près. Par la même occasion, la pièce de 25 ¢ deviendrait moins pertinente. L’utilité de la pièce de 50 ¢ augmenterait et l’ajout d’une pièce de 20 ¢, comme dans d’autres pays, serait à considérer. La Nouvelle-Zélande a procédé à des changements similaires il y a plus d’une dizaine d’années. Bien que majeurs, ces changements amélioreraient l’efficacité du paiement en espèces. Au cours des dernières années, les paiements par carte et par voie électronique ont continué de gagner en popularité, aidés notamment par la simplicité et la rapidité à les utiliser.

Hendrix Vachon, économiste principal

GRAPHIQUE La production de nouvelles pièces a augmenté en 2016, après quelques années faibles

Sources : Monnaie royale canadienne et Desjardins, Études économiques

Tirages annuels des pièces

En millions d’unités

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300

400

500

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Pièces de 5 ¢Pièces de 10 ¢Pièces de 25 ¢

GAGNANT DU TITRE DU MEILLEURPRÉVISIONNISTE - CANADA

#1 BEST OVERALLFORECASTER - CANADA

1 Doit-on cesser d’utiliser la pièce d’un cent, Desjardins, Études économiques, Point de vue économique, 15 février 2007, 12 p.; 100e anniversaire du cent canadien : une occasion pour réexaminer l’utilité de nos pièces de monnaie et billets en circulation, Desjardins, Études économiques, Point de vue économique, 9 avril 2008, 28 p.