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Révision du genre Myodocarpus
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REVISION DU GENRE MYODOGARPUS
Par mm. Dubard et Viguier.
I. — Historique du genre.
Le genre Myodocarpus, établi en 1861 par Brongniart et Gris ^,
comprend des plantes de la Nouvelle-Calédonie, caractérisées sur-
tout par la forme singulière de leurs akènes, prolongés chacun en
une grande aile, de telle sorte que le fruit complet ou diakène rap-
pelle par son aspect une mouche au repos.(( Par leur port, écrivent ces auteurs, on les aurait prises plutôt
pour des Araliacées que pour des Ombellifères;mais ces plantes,
dont nous avons heureusement des échantillons en fruits mûrs, ont
tous les caractères des Ombellifères;leurs fruits secs sont formés de 2
akènes qui se séparent à maturité de bas en haut, qui sont parcourus
par des nervures, au nombre de 5 pour chaque méricarpe, peu sail-
lantes, à l'exception de la nervure dorsale qui se dévelopj^e en une aile
membraneuse, peu marquée vers le haut du fruit, s'élargissant plusbas et se prolongeant vers sa base, au-dessous de la partie occupée parla graine, en une aile arrondie et échancrée vers la commissure, de
sorte que les 2 ailes simulent parfaitement les ailes d'une mouche
lorsqu'elle est en repos, forme singulière dont nous avons tiré le
nom générique de Myodocarpus. »
Brongniart et Gris indiquent en outre l'absence de bandelettes,
qui sont remplacées par des poches sécrétrices à contenu oléorési-
neux, irrégulièrement disposées, et placent les Myodocarpus à côté
des Leucolsena de la Nouvelle-Hollande.
Bentham et Hooker rangèrent le genre Myodocarpus dans la
famille des Araliacées -: «. Myodocarpus Ad. Br. et A. Gris et Delar-
1. Bronçniart et Gris, Bulletin de la. Société botanique de France, 1S61, f. VITI.
p. 121.
1. Bentham et Hooker, Gênera planlaruin (I, 3, p. 932). tj
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 695
brea Vieill., gênera a plerisque inter Umbelliferas recepta, nobis
videntur ob habitum et fructus potius ad Araliaceas referenda »;ils
le placèrent dans leur série I Araliœ, « petala plus minus imbricata,
basi lata afïixa », et dans cette série parmi les plantes à styles libres;
ces auteurs insistent particulièrement sur le développement des
sépales, la présence des glandes oléorésineuses, l'articulation de la
fleur sur le pédoncule floral et fournissent une diagnose très exacte
du genre.
A la suite de Bentham et Hooker, tous les botanistes se sont
accordés à considérer les Myodocarpus comme des Araliacées, alors
que Brongniart et Gris, insistant sur les caractères du fruit, ont tou-
jours persisté à en faire une vraie Ombellifère '.
Bâillon, dans ses Recherches nouvelles sur les Araliées et sur
la famille des Ombellifères en général ''^^et dans son Histoire des
Plantes ^, revient sur le genre Myodocarpus et dit qu'il relie indis-
solublement la Série des Araliées aux Ombellifères proprementdites.
« On considérait, dit-il, les Araliées comme dépourvues de ban-
delettes ou réservoirs à substances oléorésineuses aromatiques ;mais
si, dune part, les Ombellifères de la série des Heterosciadies en
manquent souvent, elles sont remplacées chez Pappea [Choritœnia
Bentham) par une série de réservoirs qui se retrouvent dans les
Delarbrea et les Myodocarpus. »
« On considérait autrefois, dit-il d'autre part, que les carpelles
des Araliées ne se séparaient pas intégralement à maturité;or cette
disjonction se fait chez Myodocarpus inséparable pourtant des Delar-
brea qui sont de vraies Araliées. »
Bâillon, dans YHistoire des plantes, étudie la fleur d'une manière
détaillée, donne des figures relatives au Myodocarjjus simplicifolius
et remarque que le sommet de chacun des 2 styles estgéniculé, porteune petite branche perpendiculaire au style lui-même, se dirigeant
en dedans à peu près horizontalement et croisant l'appendice corres-
pondant de l'autre style.
Harms ^indique à nouveau tous ces caractères pour les Myodo-
»
1. Hroiif^niart eL Gris, ?^ouvelleii archives du Muséum [t. IV, p. 31), avec une belle
planche du M. pinnatus.2. Adansoniu, l. XII, p. 130.
3. Bâillon. Histoire des plantes, l. VII. Onibellifcres. Série des Aralia.
4. Harms [In natûrliclien Pfhinzenf'amilien. Enfler et Prantl), III, 8, p. 27 et 61.
696 ÉTUDES ET MÉMOIRES
carpiis, qu'il place dans la tribu des Aralise de la famille des Araliacae
et caractérise par les ailes du fruit, les poches oléorésineuses, les
styles genouillés, les sépales libres au-dessus de l'ovaire et le pédon-
cule floral articulé.
II. — Caractères génériques.
Les Myodocarpus relient donc intimement les Araliacées aux
Ombellifères. Ce sont des arbres ou des arbustes kti^e nue, peu rami-
fiée, dont les rameaux portent seulement des feuilles dans la région
terminale;ces feuilles, alternes, simples ou composées, correspondent
à des nœuds très rapprochés. Les inflorescences sont des grappes
d'ombelles terminales. Les fleurs pentamères ont un calice qui se
développe en o lobes distincts au-dessus de l'ovaire infère, caractère
assez rare chez les Araliacées.
La corolle est à préfloraison imbriquée ;les pétales, quoique dis-
tincts et dissociables, semblent appliqués intimement les uns contre
les autres, de telle sorte que, si on dissèque un bouton floral, la
corolle se détache facilement d'un bloc comme une petite coiffe et
que, si on pratique des coupes longitudinales dans une fleur, la
corolle se présente sous forme de petits segments circulaires dont les
éléments restent adhérents. Bâillon '
figure une fleur de AI. sinipU-
cifolius Ad. Br. et A. Gris, avec des pétales étalés; or, nous n'avons
jamais observé de corolles épanouies sur les nombreux échan-
tillons examinés; les fleurs avaient toujours leur corolle fermée
soit qu'elle adhérât encore au réceptacle, soit qu'elle fût déjà
soulevée en bloc au-dessus du calice, à la façon d'un petit cou-
vercle; lorsque la fleur était ouverte, la corolle avait disparu et les
étamines n'étaient plus entourées que par le calice. Il semble donc
probable que la corolle est rejetée en forme de coiffe, comme cela
s'observe dans les Vitis et chez certaines Araliacées comme les
Tupidanlhus et les Plerandra;
ce caractère, du reste, avait été
signalé en passant par Bentham et Hooker ^: (( Petala 5 imbricata,
demum patentîa vel rarius in calyptram cohaerentia »; seulement
ce que ces auteurs avaient considéré comme l'exception nous paraît
être plutôt la règle.
1. Bâillon, loc. cil.
2. Bentham et Hooker, Gênera plantarinn, lue. cil.
Fiy. 1. —Myoddcai'pus fraxinifolius Ad. ïiv. et A. Gris.
Pallelin du Jardin cotoni;tl. 45
698 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Les 5 étamines sont normales; le filet s'insère dorsalement sur le
tiers inférieur de l'anthère, il est infléchi à sa partie supérieure dans
le bouton et remonte plus ou moins haut le long de l'anthère.
Celle-ci est à 4 loges, à déhiscence longitudinale et montre, sur une
coupe longitudinale, une assise mécanique simple, sur toute la lon-
gueur de la loge ;les grains de pollen sont sphériques. L'ovaire est
bicarpellé, complètement infère, comprimé latéralement dans la
fleur et présentant déjà, par un aplatissement marginal, l'amorce des
ailes des akènes. Chacune des 2 loges de l'ovaire porte, inséré dans
l'angle supérieur, un ovule anatrope, allongé, hyponaste et pendant.A maturité, la nervure dorsale de chaque carpelle est prolongée
en une grande aile parcourue, en outre, par 4 autres nervures prin-
cipales, 2 nervures marginales de chaque côté du carpelle et 2 ner-
vures intermédiaires, entre la nervure dorsale et les nervures margi-
nales. Dans la paroi des carpelles se sont développées de nombreuses
petites glandes arrondies à contenu rougeâtre ;ces glandes font
saillie vers l'extérieur et vers l'intérieur de la paroi et, par suite de
la compression qu'elles exercent sur la graine, elles creusent la sur-
face de l'albumen de nombreuses dépressions. Il suflit de crever une
seule de ces petites poches pour percevoir une odeur agréable, tenant
à la fois du menthol et du citral.
Le fruit est à maturité surmonté par les styles persistants qui
dans la suite du développement ont divergé l'un de l'autre et
tournent maintenant en dehors leurs appendices terminaux, simulant
fort bien les antennes d'une mouche.
IIL — Historique des espèces.
Dans le genre Myodocarpus, jusqu'à présent, 4 espèces seulement
ont été décrites. Brongniart et Gris créèrent en 1861 le M. simpli-
cifolius et le M. pinnatus ',et en 1865 le M. Vieillardi et le
M. fraxmifolius-.Bâillon avait commencé l'examen des nombreux échantillons
1. Bulletin de la. Société botanique de France, 1861, t. VIII, p. 123;Ann. Se. nat.,
•sér. 5, I, p. 380.
2. Bulletin de la Société botanique de France, 1865, t. XII, p. 270;Ann. Se. nat.,
sér. 5, III, p. 232.
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 699
parvenus au Muséum d'histoire naturelle depuis cette époque;sur quelques-uns, il inscrivit des noms indiquant qu'il avait entrevu
des espèces nouvelles; mais, à notre connaissance, il ne publia aucun
de ces noms, ni aucune diagnose correspondante ;la mort vint le
surprendre avant qu'il ait pu tirer parti de l'étude qu'il avait dû
commencer.
Le Jardin Colonial ayant reçu récemment une très intéressante
collection de plantes en herbier de la Nouvelle-Calédonie, recueillie
et expédiée par les soins intelligents de M. Le Rat, instituteur à
Nouméa, notre attention fut appelée sur un certain nombre d'échan-
tillons de Myodocai'pus qui semblaient différer notablement des
espèces déjà décrites. M. le professeur Bureau et M. Poisson, assis-
tant de la chaire de botanique descriptive, ont bien voulu mettre
entre nos mains, de la façon la plus gracieuse, les riches collections
de l'herbier du Muséum, relatives à la flore néo-calédonienne, et nous
ont ainsi permis, non seulement l'identification de nos propres
échantillons, mais encore l'étude complète de tous les documents
réunis jusqu'à ce jour sur le genre Myodocarpus. Nous ne saurions
trop vivement les en remercier ainsi que des nombreux renseigne-
ments que nous devons à leur profonde compétence.Ainsi donc, outre les échantillons de M. Le Rat, nous avons pu
voir les plantes types de Brongniart et Gris, ainsi que de nombreux
spécimens de l'herbier Pancher, de l'herbier Vieillard, de l'herbier
Brousmiche et surtout de l'herbier Balansa. Ajoutons que toutes les
fois qu'un échantillon portant un nom manuscrit nous a paru devoir
constituer une espèce nouvelle, nous avons conservé à cette espècele nom qui lui avait été destiné.
L'étude que nous présentons nous a amenés à créer les espèces et
variétés nouvelles suivantes, qui sont justifiées par la discussion des
caractères que nous donnons d'autre part ;on en trouvera plus loin
la diagnose sommaire.
Espèces ou variétés nouvelles.
M. fraxinifoUus Kà. Br. et A. Gris. Var. Balansœ, nov. var.
Var. lobaius.^
nov. var^
M. coronatus, nov. sp.
M. cr^assifolius, nov. sp.
M. floribundus, nov. sp.
700 ÉTUDES ET MÉMOIRES
M. Vieillardi Ad. Br. et A. Gris. Var. longipes, nov. var.
AI. involucratus, nov, sp.
M. involucratus. Var. Le Haii, nov. var.
M. Brongniarti, nov. sp.
M. elegans, nov. sp.
M. elegans. Var. gracilis, nov. var.
IV. — Caractères spécifiques.
1° Port général de la plante.
— Le port est assez constant, quoiquela taille varie dans d'assez larges limites
;certaines espèces sont des
arbustes de petite taille, mesurant de 2 à 3 mètres [M. Brongniarti^
M. elegans, M. crassifolius), tandis que d'autres sont de véritables
arbres atteignant jusqu'à 8 ou 10 mètres [M. florihiindus, M. pinna-
tiis, M. franixifolius, var. Balansœ).
2^^ Feuilles. — Elles sont simples ou composées; dans les deux cas,
assez pohmorphes.
a) Feuilles simples.— Le limbe est ovale dans sa forme générale,
toujours atténué dune manière progressive à la base, souvent acu-
miné à l'extrémité. Le pétiole est toujours allongé
La longueur du limbe oscille autour de 10 centimètres, sauf chez
le M. elegans, dont les feuilles sont notablement plus petites, et chez
le M. involucratus, dont les feuilles sont beaucoup plus grandes et
atteignent plus de 30 centimètres pour la longueur du limbe dans la
variété Le Bâti.
Le limbe est généralement membraneux, mais parfois épais et
coriace [M. crassifolius, M. floribundus) ;il peut être entier [M. à
feuilles coriaces), ou à bords crénelés, subdentés [M. Vieillardi).
La nervation du limbe se ramène à 2 types bien tranchés, qui cor-
respondent aux feuilles membraneuses d'une part, aux feuilles
coriaces d'autre part.
Dans le M. involucratus, par exemple (fig. 2), .se détachent de la
"nervure médiane bien marquée des nervures secondaires principales
sensiblement parallèles et distantes d'au moins 5 mm.;
à l'extré-
mité, chacune de ces nervures se bifurque en deux branches qui se
raccordent avec les branches analogues des nervures voisines, de
sorte qu'il s'établit une série d'arceaux vasculaires qui relient vers
le bord du limbe ces nervures secondaires principales les unes aux
autres.
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 701
Entre celles-ci, on observe un réseau assez lâche de fines nervures
auquel prennent part des nervures secondaires, intermédiaires, fines
et irrégulières. Toutes les nervures secondaires sont beaucoup moins
saillantes sur la face supérieure de la feuille que sur la face infé-
rieure .
Fig. 2. — I. M. involucratns. II. M. florihundus,n. nervure médiane — n. s. nervures secondaires
principales — a. v. arceaux vasculaires — 7". ré-
seau vasculaire (1/2 grandeur naturelle).
Dans le M. fJorihundus, fig-. 2, au contraire, de la nervure
médiane très épaisse, se détachent de nombreuses nervures secon-
daires très serrées, distantes de 1 à 2 millimètres, raccordées entre
elles par un réseau très dense de nervures presque aussi saillantes
que les secondaires. La relation des nervures secondaires par leur
extrémité n'offre plus la netteté du cas précédent, enfin la nervation
est à peu près également saillante sur les deux faces delà feuille.
702 ÉTUDES ET MÉMOIRES
Quant au pétiole, il est très épais chez les espèces à feuilles
coriaces, beaucoup plus grêle chez les autres;en ce qui concerne sa
long-ueur comparée à celle du limbe, deux cas extrêmes sont à dis-
tinguer, suivant que le pétiole atteint sensiblement la longueur du
limbe {M. Vieillardi, M. simplicifolius), ou ne mesure guère que la
moitié de cette longueur {M. à feuilles coriaces) ;le pétiole est par-
ticulièrement court chez le M. elegans.
Fig;. 3. — Folioles des diverses variétés de
M. Fraxinifoliiis .— I Foliole de la variété
lobatus;II foliole de Vespèce type ;
III foliole
de la prétendue variété Thiebautii, provenantdu même échantillon que II. (1/2 grandeur
naturelle.)
b) Feuilles composées.— Les feuilles composées, toujours impa-
ripennées, sont de deux types. Chez le M. pinnatus, il y a un petit
nombre de folioles de grande taille (en général, une foliole terminale,
plus deux paires de grandes folioles) ;ces folioles sont entières ou
légèrement ondulées, presque sessiles, et ont une nervation compa-rables à celle des feuilles minces chez les espèces à feuilles simples
et membraneuses.
Chez le M. franixifolius^ la feuille comprend un grand nombre de
folioles, beaucoup plus petites que dans le cas précédent (une foliole
terminale, plus huit à neuf paires de folioles latérales).
Ces folioles sont remarquables par leur polymorphisme; elles sont
le plus souvent profondément dentées; Brongniart et Gris avaient
RÉVISION Di: GENRE MYODOCARPUS 703
observé sur certains échantillons de M. fraxlnlfolius des folioles
étroites et entières, et avaient ainsi caractérisé une variété qu'ils
appelèrent Thiebaulii ^
;mais nous avons pu remarquer sur des
échantillons de provenance postérieure à ceux qui servirent à ces
auteurs (Herbiers Pancher et Le Rat) des feuilles portées sur le
même rameau, les unes à folioles entières, les autres à folioles pro-
fondément crénelées, ce qui nous conduit à condamner cette variété.
D'autre part, ayant observé sur plusieurs échantillons des feuilles
à folioles très g-randes, à limbe arrondi au sommet et profondémentlobées dans leur rég-ion subterminale, nous avons cru devoir en faire
une nouvelle variété lohatus^ car ces feuilles n'étaient jamais accom-
pagnées de feuilles formant passage au type normal.
La tigure 3 montre côte à côte une foliole de M. fraxinifolius,
type à limbe denté, une foliole du même échantillon correspondantà la variété Thiehautii de Brongniart et Gris et une foliole de notre
variété lobatus.
3° Inflorescence.— L'inflorescence est toujours une grappe d'om-
belles simples présentant une bractée à l'aisselle de chaque rameau
et un involucre de quatre à six bractées à la base de chaqueombelle.
Elle est presque toujours de grande taille, portant de nombreux
rameaux secondaires;chez le M. eleffans, var. gracilis, seul, l'inflo-
rescence est réduite à quelques ombelles et de très faible dévelop-
pement.Tantôt l'axe principal est très allongé et les rameaux latéraux sont
beaucoup moins développés ', l'inflorescence a un aspect grêle et
élancé [M. Vieillardi, M. involucratus, var. Le Ratï), tantôt l'axe
principal avorte de bonne heure, les rameaux latéraux prennentun développement plus considérable et se ramifient abondammentà leur tour
;l'inflorescence est touffue, ramassée, et composée au
deuxième degré [M. crassifolius).
D'ailleurs, l'ombelle qui termine l'axe principal ou bien avorte
complètement, ou bien est rudimentaire avec des fleurs non fertiles,
ce cas est assez général; à ce point de vue, le AI. floribundus et le
1. Bill. Soc. bot. de France, 1865, t. XII, p. 270.
2. Dans ce cas, il arrive fréquemment ([uc ces rameaux latéraux ne portent qu'uneombelle tei-minale bien développée, et ne fournissent aucune ramification ou seulementdes rameaux à inflorescence avortée (inflorescence composée au 1"'' deg:ré) ; cette dispo-sition contribue à rendre rinflorescence générale d'aspect grêle.
704 ÉTUDES ET MÉMOIRES
M. fraxinifolius, var. Balansœ^ se comportent de façon spéciale, car,
dans tous les échantillons que nous avons observés, Taxe principal
se terminait par une ombelle très fournie, dont les fleurs avaient
évolué en fruits.
Le plus ou moins grand développement du système des bractées
communique aux inflorescences une allure spéciale, souvent carac-
téristique ;alors que chez certains types, tels que M. elcgans,
M. simplicifolius^ M. crassifolius, les bractées sont très petites et
même linéaires, chez d'autres, au contraire, elles sont foliacées, à
limbe rétréci à la base, spatule à l'extrémité [M. involucratus^
M. coronatus).
Le développement des pièces des involucres marche de pair avec
celui des bractées;dans les premières espèces^ ces bractées sont
étroites, plus ou moins pointues; dans les secondes, elles sont larges
et presque orbiculaires.
Leur nombre varie d'ailleurs peu et ne fournit guère de caractère
spécifique sérieux;elles sont à la maturité tantôt dressées [M. Bron-
(/niarti, M. involiicratus), tantôt réfléchies [M. fraxinifolius, M.
pinnafus).
Les caractères de l'ombelle elle-même dépendent du nombre des
fleurs et de la longueur des pédoncules floraux.
Alors que chez certaines espèces les fleurs sont excessivement
nombreuses dans chaque ombelle, cinquante au moins dans les
ombelles bien développées [M. pinnatiis, M. ffraxinifolius) , chez
d'autres, comme le M. Vieillardi, chaque ombelle ne porte qu'unedouzaine de fleurs.
Dans le M. involucratus, les pédoncules ont à peine la longueurdu fruit et mesurent environ 1/2 centimètre
;chez les M. à feuilles
composées, et chez quelques espèces à feuilles simples [M. Vieillardi,
var. longipes), les pédoncules sont longs, plus grêles et peuventatteindre jusqu'à 2 centimètres.
4° Fleur. — Les caractères les plus saillants de la fleur sont
fournis par le calice qui peut posséder des lobes aigus, comme chez
M. Vioillardi, ou véritablement arrondis (Af. coronatus, M. invo-
lucratus). Les sépales sont assez souvent membraneux sur les bords ^
1. Dans hii'ii des cas, la parlie niPiiibranciise des sépales se desséchant surlcs éclian-
tilloiis criierbier, les lobes du calice qui sont véritablenient airinidis ])roiiiient un
aspect an;;uleux à la suite de la dessiccation.
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 705
[M. crassifoUus) ;chez le M. coronatus, ils sont très développés
relativement aux autres espèces, presque complètement membraneux,ce qui donne une allure particulière à la fleur et au fruit qu'ils sur-
montent.
La corolle, les étamines et l'ovaire offrent une constance assez
considérable dans le g-enre, pour qu'on n'en puisse point tirer de
caractères spécifiques.
Seule, l'inflexion de la partie terminale des filets staminaux dans
le bouton paraît un peu variable, mais il est bien difficile d'en indi-
quer les degrés, si toutefois cette inflexion est bien constante dans
une espèce donnée.
S" Fruit. — Dans la description du fruit, nous considérerons d'une
part les parties des akènes qui renferment les graines, d'autre part
les ailes qui prolongent les akènes.
Les parties des akènes qui renferment les graines sont plus ou
moins volumineuses; elles sont couronnées par les lobes du calice
persistant, qui ne sont dépassés, en général, que par les st^'les non
caducs, simulant les antennes de la mouche;dans le cas du M. fra-
nixifolius seulement, le développement des akènes est beaucoup plusconsidérable que dans les autres espèces ;
ceux-ci dépassent nota-
blement les dents du calice et font saillie en dehors (fig. 4 a) ;ce
caractère très net permet de reconnaître, entre tous, les fruits de
cette espèce.
En dehors de ce cas spécial, la taille absolue de la partie fertile
des akènes varie évidemment, mais sans pouvoir fournir de caractère
précis ;il en est de même du rapport de la longueur de cette région
à la longueur de l'aile, qui n'est caractéristique que pour les cas
extrêmes; dans le M. fraxinifolius (var. Balansœ), ce rapport est
considérable et ég^al à 2/3, tandis que chez le M. floribundus il
atteint à peine 1/3 (fig-.4 c).
Brongniart et Gris, dans la description des espèces qu'ils créèrent,
tenaient compte de la plus ou moins grande visibilité à l'extérieur
des glandes de la paroi des akènes;cette visibilité est en relation
avec l'épaisseur du péricarpe, s'exag-ère lorsque celui-ci est mince,diminue lorsqu'il est plus charnu; ce caractère de visibilité est, en
effet, extrêmement net dans le M. Vieillardi, infiniment moins dans
le M. pinnalus. Mais, lorsqu'on se trouve en présence d'un plus
g^rand nombre d'espèces, il devient impossible de généraliser ce
706 ETUDES ET MEMOIRES
caractère, car entre les cas extrêmes se placent des transitions
ménag-ées; nous nous bornerons donc à indiquer ici ces cas extrêmes
pour les espèces nouvelles : les glandes sont très visibles dans le
M. florihiindus, fort peu, au contraire, dans le M. involucratiis.
La forme et la nervation de Taile du fruit fournissent aussi des
caractères intéressants.
L'aile présente une forme générale arrondie, sauf de son côté interne
où elle est rectiligne; son contour présente toujours une échancrure
plus ou moins accusée à la base;cette échancrure est très prononcée
Fig. 4. — Fornaes diverses des fruits de Myodocarpus ;
a M. fraxinifolius, h M. coronalus, c M. involucratiis, d M. floribundus,
e M. Brongniarti, f M. crassifolius, g M. simpUcifoUus, h M. Vieillardi.
chez M. crassifoliusetM. sirnplicifolius (fig.4 f, g), elle est au contraire
à peine indiquée chez M. Vieillardi (fig. 4 h). L'aile présente aussi la
plupart du temps une échancrure latérale vers son sommet au-dessous
du calice, dont elle part ;cette échancrure, très accentuée chez M. sirn-
plicifolius, à tel point que l'aile ne se détache guère que vers la base
de la partie fertile de l'akène, est excessivement légère chez M. flo-
ribundus (fig.4 d), où l'aile est presque semi-circulaire, et chez
M. Vieillardi, où l'aile ne présente pas de concavité latérale.
Quant à la nervation de l'aile, elle est constituée par cinq ner-
vures, comme nous l'avons exposé plus haut: une dorsale qui borde
le contour extérieur, deux marginales par rapport aux carpelles qui
ne s'éloignent jamais beaucoup de la ligne de suture, et deux inter-
médiaires qui tantôt rejoignent insensil)lement et sous un angle aigu
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 707
la ligne de suture, c'est la majorité des cas, tantôt au contraire
décrivent une courbe assez accentuée à travers la membrane de l'aile
et viennent rejoindre la ligne de suture presque perpendiculairement
[M. eleyans^ M. crassifolius). D'ailleurs, les dessins ci-joints (fî. 4)
montrent mieux qu'une descrijition les principales différences entre
les fruits des diverses espèces ainsi que tout le parti qu'on peut tirer
des caractères précédemment énumérés.
V. — Tableau dichotomique des espèces.
En nous basant sur l'étude précédente, relative aux divers carac-
tères fournis par l'appareil végétatif, la fleur et le fruit des Myodo-
carpus,novLs avonsétablile tableau dichotomique ci-joint (voir p. 708,)
permettant d'aboutir à la détermination d'une esj)èce ou d'une
variété.
Nous nous sommes servis uniquement à cet usage des caractères
morphologiques les plus facilement observables, dont la significa-
tion ressort bien clairement du § IV et des figures qui y sont
jointes ;nous laissons de côté les caractères secondaires, qui peuvent
servir à fortifier une diagnose et que nous énumérons au paragraphesuivant.
VI. — Description des espèces.
Dans le paragraphe IV, nous avons passé en revue les caractères
qui peuvent intervenir dans la fixation des espèces, en indiquant
pour chacun d'eux les types qui les réalisent le mieux;
la dia-
gnose de toutes les espèces du genre Mi/odocar'pus en résulte
implicitement, mais il nous paraît utile cependant de réunir pour
chaque espèce ou variété les caractères les plus importants en fai-
sant de chacune d'elles une description sommaire.
1" M. fraxinifolius ^ Ad. Br. et A. Gris.
Feuilles composées glabres, imparipennées, à folioles nombreuses
(au moins six ou sept paires), lancéolées, brièvement pétiolées. Les
1. Cette espèce a été décrite par Brongniart et Gris, mais ces auteurs n'en avaient
point vu les fruits {Bull. Soc. bol. de France;loc. cit.).
708
ÉTUDES
ET
MÉMOIRES
u;
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\1 ' ~ r rI' " ( .................. , , ..... , , . . .. JI. (l'él .l'ini(olilJ s. Ad. BI'. el .\. Cris. =: «l ' i l' il es 1I 0 tl 1'l~l'O ll\',! I'lS '.0 10 os e n Il'rt's, o u \ Folio les du s ""'~Ild('s, l; )[lisses-.~..Q.~ pal' Ics lolles du cnll ce. Sllllpll'Il1Cllt d e lllees· 1 Ombdle Ile l'll-Jn:1l1l J'aH! prin c il;~1. JI. (rn .r:illi/,olills, va l'. H;ll,1n.~a', Il. v. ~ :::: 9 Fo liolt~s lo hées ... ... ................... , . .... . " ... .1/. (ro1 .-cini(olill .<;, val'. loba{ll s, II. \ '.
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Fl'uilll'S non 1 feUIll es plus pe Llles .. ", ... "".... JI. \ wlll.11'dl, va\'. IOIl!Jil)('s, Il. \ '. Fcuilles g l'[llldes , pcu ( M. inl'ollJ cI'nlll s, 110\' . sp.
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:lCllminl'('S ou cOJ'dil'ol'- Bl'actéc!:' trl's' llH'S il l'extré mité , il d,"\'e loppées. 1 F e uilles très gl'andes, inlloJ'L'sl' (' I\Cl'S g'1 (,les pétioleaY[lnt c ll\' il'o ll , JI. i/I/lO"I CI"1/11.~ , "al'. 1, (> na/i, no\' . var . b moitié de 1:-. lon- Bl'actél ~s moins dl; n~loppl'l's, g' lH~ur du limbe. fruil plus lal'g'(', .l/. nl'ollr/nio11'/i, no\·. sp .
F e uilles aCllmilll~es Ü p é tiol e aussi long' qll e le limhl' ... , .. , ... JI. 8illlfllicif'nlill.". Ad. Ill'. cl A. Gris . M. elt'!lillls, n. sp. Fe uilll~s f1cumin l\('S , petites , il pé tiole ~ ............... .. .. , .. ,
n o table m e nt plu s CO l\L't qu e le limbe. ; Pt"Lioles très courls. ~ Infl o rescen ce tl'. l'l"duit c. JI, e!<'!I<l.IlS ,
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REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 709
feuilles sont très polymorphes, leur taille varie de 15 à 20 centimètres
de long ;forme des folioles très variable suivant les individus : par-
fois entières et étroites, parfois sinueuses, parfois dentées.
Inflorescence en grappe d'ombelles, ample; axe principal bien net,
rameaux de premier ordre bien développés, rameaux de deuxième
ordre réduits, portant des ombelles stériles; bractées bien dévelop-
pées, spatulées, pièces des involucres assez grandes, réfléchies.
Ombelles à nombreuses fleurs, au moins cinquante, portées par des
pédoncules allongés de ] cent. 1/2 à 2 centimètres.
Lobes du calice aijiis, membraneux sur les bords.
Akènes très développés, dépassant les lobes du calice'
glandes
moyennement visibles; ailes peu échancrées vers la commissure,assez échancrées latéralement, à nervures convergeant sous un angle
aigu vers la ligne de suture.
L'espèce type décrite par Brongniart et Gris est un arbuste de
3 mètres de haut, signalé dans le sud de la Nouvelle-Calédonie,autour de Port-de-France (Herb. Baudouin Mus.). Nous avons exa-
miné des échantillons recueillis par Pancher (n'^'*212. A; 266i Herb.
Mus.) et d'autres par Le Rat, à la base du Mont Mou (n^^ 10; 285
Jard. Col.).
La var. Balansœ se distingue par sa taille plus élevée (arbre de
6 mètres), parses feuilles plus grandes à folioles semi-coriaces, ondu-
lées seulement sur les bords, par son inflorescence dont l'axe prin-
cipal porte une ombelle bien développée, par ses ombelles particu-lièrement fournies, paruneplus grande longueur des pédoncules flo-
raux ',
Echantillons recueillis en 1870 par Balansa sur le versant méri-
dional du Mont Mou, vers 600 mètres d'altitude (n" 266o Herb.
Mus.).La var. lobatus se distingue par ses feuilles à folioles grandes,
1. Les échantillons de la var. linlansse ofTrent en somme des didei-ences assez
notal)les par rapport à Tespèce type; nous en aurions fait une espèce distincte, si nousn'avions pu comparer aux fruits de la variété Balnnsse, que nous possédions à tous les
degrés de développements, ceux de l'espèce type dont nous avons pu trouver au Muséumquelques rares échantillons incomplètement développés. En rapprochant des stadesde développement analogues, de part et d'autre, nous avons pu acquérir la certitudede l'identité de forme des fruits si nettement caractérisés par leurs akènes dépassantles lobes du calice à maturité; dès lors, nous ne pouvions plus baser une espèce dis-
tincte que sur des dilïérences en somme secondaires, en particulier sur la morphologiede la fouille, ce <[ui aurait été bien imprudent, étant donnée la variabilité même de cette
feuille.
710 ÉTUDES ET MÉMOIRES
arrondies à rextrémité, profondément lobées dans la région subter-
minale.
Echantillons de l'herbier envoyé à l'Exposition de 1900 par la
Nouvelle-Galédonie(Jard. Col.).
2° M. coronatus, nov. sp.
Les échantillons que nous avons eus entre les mains ne portaient
pas de feuilles;l'ensemble des caractères vient placer cette espèce
à côté du M. pinnatus. C'est pourquoi nous l'avons placée dans la
première section de notre tableau dichotomique.Le M. coronatus semble suffisamment caractérisé yjar le dévelop-
pement considérable des lobes du calice, membraneux, blanchâtres,
arrondis, formant de grandes lames dressées persistant au-dessus
des akènes.
Inflorescence composée au deuxième degré, avec bractées bien
développées, involucres à bractées particulièrement grandes, très
arrondies, mesurant environ 1 cent, de diamètre.
Ombelles très fournies (50 à 80 fleurs), pédoncules floraux de
1 cent. 1/2 à 2 centimètres. Ailes du fruit bien échancrées à la com-
missure, légèrement échancrées latéralement, d'aspect général plus
élancé que dans l'espèce précédente ;nervures rejoignant la ligne
commissurale sous un angle aigu. Echantillons de l'herbier Balansa
(n° 983, Herb. Mus.).— Arbre de 5 à 6 mètres. — Forêt près du
Chapeau, au-dessus de la Ferme modèle).
3° M. pinnatus Ad. Br. et A. Gris K
Cette espèce a été décrite par Brongniart et Gris;nous en résu-
mons brièvement les caractères :
1. Bull. Soc. bot. de France, J851, loc. cit. — Dans les Nouvelles archives du
Muséum, t. IV, p. 31, ces auteurs donnent les renseignements suivants au sujet du
port de cette espèce : « D'après Pancher, le M. pinnatus est un arbre aux branches
dressées, qui peut atteindre une hauteur de 10 mètres et un diamètre de 40 à 50 cen-
timètres. Aucune Araliacée ligneuse cultivée en Europe ue peut donner une idée du
développement et de la beauté des panicules de cet arbre, qui ont jusqu'à 50 centi-
mètres de long et 30 centimètres de diamètre. Il pousse facilement de graines; les
jeunes tiges, de la grosseur du doigt, atteignent 2 mètres et plus sans se ramifier; les
indigènes les recherchent pour en faire des lances d'exercice et surtout de pêche très
légères. »
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 711
Feuilles composées, glabres, imparipennées avec en général deux
paires de folioles bien développées^ ovales, lancéolées, entières, briè-
vement pétiolées.
Inflorescence à axe principal primant de beaucoup les axes secon-
daires, pas d'axes tertiaires; bractées moyennement développées;
pièces des involucres assez grandes.
Lobes du calice arrondis.
Fruits obconiques, rappelant comme forme générale ceux de l'es-
pèce précédente, à péricarpe épais, glandes peu visibles extérieu-
rement .
Échantillons de l'herbier Vieillard (n° 611 bis, Herb. Mus.), envi-
rons de Wagap.
4" M. crassifolius, nov. sp.
Feuilles simples, coriaces, à limbe ovale, arrondi ou légèrement
acuminé à l'extrémité; pétiole très épais, atteignant environ la moi-
tié de la longueur du limbe.
Nervure médiane, épaisse et saillante;nervures secondaires reliées
par un réseau serré de nervures très saillantes.
Inflorescence composée au deuxième degré, ramassée; ombelle
terminant l'axe principal avortant généralement; bractées petites,
lancéolées, linéaires; involucres à six bractées arrondies, réfléchies;
pédoncules floraux courts de 1/2 à 1 centimètre de long.
Lobes du calice arrondis, membraneux sur les bords.
Fruit à ailes très dilatées latéralement, très échancrées à la base,
à nervures intermédiaires à peu près parallèles au contour extérieur
de l'aile et rejoignant perpendiculairement la ligne de suture;
glandes peu visibles extérieurement.
Arbrisseau de deux mètres'.— Echantillons de l'herbier Pancher
(n°^ 212 c, crête ferrugineuse de 400 m. Herb. Mus.), et de l'herbier
Le Rat (n° 475, Jard. Col. sommet du Mont Mou).Herbier Brousmiche, n° 625, vallée de Saint-Louis.
1. Cet arbrisseau présente une cime arrondie, dégajfe une odeur nauséabonde;SCS tleurs, verdâtres, apparaissent en novembre, trois semaines avant celles des autres
espèces.
712 ÉTUDES ET MÉMOIRES
0° M. floribundus, nov. sp.
Feuilles simples, coriaces, à limbe très épais, ovale arrondi;
pétiole et nervation du limbe comme dans l'espèce précédente.
Inflorescence composée au deuxième deg^ré, ramassée; ombelle
terminant l'axe principal bien développée; bractées petites, lancéo-
lées.
Fig. 5. — Myodocarpus floribundus, nov. sp.
Involucres à six bractées, extrêmement petites, réfléchies; pédon-cules floraux de 1/2 à 1 centimètre de long.
Lobes du calice triangulaires.
Fi'uit, avec partie de Vakène l'enfermant la graine très peu déve-
loppée, atteignant le quart de la longueur totale de Faile;aile échan-
crée à la base, mais à peine échancrée latéralement, à contour exté-
rieur presque semi-circulaire, à nervures intermédiaires rejoignant
perpendiculairement la ligne de suture.
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 713
Cette espèce, en somme, rappelle la précédente, mais s'en dis-
iing-ue indubitablement par l'aspect du fruit.
Arbre de 6 à 8 mètres. Vers 1.200 mètres d'altitude, sur le mont
Mou.
Échantillons de l'herbier Balansa (n" 2866, Herb. Mus.).
6° M. Vieillardii Ad. Br. et A. Gris.
Feuilles simples, non coriaces, légèrement dentées, acuminées.
Pétiole sensiblement égal à la longueur du limbe, grêle.
Nervure médiane saillante; nervures secondaires assez espacées
et se raccordant par un réseau assez lâche de fines nervures.
Inflorescence composée au premier degré, à axe principal bien net,
dont l'ombelle terminale avorte généralement; bractées petites, lan-
céolées. Involucres à cinq à six bractées courtes, obtuses à l'extré-
mité, réfléchies; pédoncules floraux d'environ 1 centimètre. Ombelles
pauciflores.
Lobes du calice dressés, triangulaires , aigus.
Fruit à ailes peu échancrées à la hase, non échancrées latérale-
ment, étroites, à glandes extrêmement visibles extérieurement.
Arbre moyen.Échantillons de l'herbier Vieillard (n° 612, Herb. Mus., mon-
tagnes près de Balade), et de l'herbier Le Rat, Jard. Col.
Var. longipes.— Nous avons trouvé cette variété sur des échantil-
lons de l'herbier Balansa recueillis sur des terrains éruptifs près de
l'embouchure du Dotio.
L'aspect général de toutes les parties de la plante est plus grêle ;
les feuilles sont plus minces, à pétiole plus long, k limbe plus brus-
quement atténué à la base.
L'inflorescence est composée au deuxième degré, quoique les
rameaux de second ordre soient peu nombreux; les rameaux de
l'axe principal sont plus longs, les bractées sont plus étroites, les
pédoncules floraux plus allongés que dans l'espèce type.
Arbre de 6 k 8 mètres de haut, k tronc droit, cime arrondie.
(Balansa, n° 3384, Herb. Mus.)
1. Bull. Soc. Bol. fr., 1SG5, loc. cil.
Bulletin du .fardin colonial. 16
714 ÉTUDES ET MÉMOIRES
7" M. involucratus, nov. sp.
Feuilles simples, semi-coriaces, entières;limbe souvent cordi-
fornie à lextrémité; pétiole égal à environ la moitié de la longueur
du limbe; nervure médiane saillante sur les deux faces; nervures
secondaires assez espacées et se raccordant par un réseau assez lâche
de fines nervures.
Inflorescence composée au deuxième degré ;axe principal bien
distinct, sans ombelle terminale bien développée.Bractées à faisselle des rameaux particulièrement développées.
subpétiolées, lancéolées; involucres à quatre à huit bractées arron-
dies, dressées; pédoncules floraux très courts (1/2 cent.), ce qui
rend les ombelles denses; ombelles portant une vingtaine de fleurs.
Lobes du calice arrondis.
Fruits à ailes assez étroites, échancrées à la base, peu échancrées
latéralement, à nervures convergeant vers la ligne de suture sous
un angle aigu; glandes médiocrement visibles extérieurement.
Echantillons de Fherbier Le Rat. Mont Mou, n° 9, Jard. Col.
Var. Le Bâti. — Elle se distingue par ses feuilles très grandes., dont
le limbe mesure en moyenne 30 centimètres de long, par son
inflorescence beaucoup plus lâche composée seulement au premier
degré, par l'aile du fruit un peu plus échancrée.
Echantillons de l'herbier Le Rat. Rivière du Pont-Cassé. N" 388,
Jard. Col.
8° M. Brongniarti, nov. sp.
Feuilles simples, membraneuses, à pétioles assez épais, avantmoins
de la moitié de la longueur du limbe, arrondies à T'extrémité; ner-
vures secondaires fines, assez espacées, se raccordant par un réseau
assez lâche de petites nervures.
Inflorescence composée au deuxième degré; axe principal peu net.,
dépassé en liauteur par les rameaux latéraux; bractées bien déve-
loppées, spatulées, acuminées, sessiles.
Ombelles à vingt rameaux au maximum; involucres à grandes
bractées, larges et arrondies.
Fruit dont la partie contenant les graines atteint à peine le quartde la longueur de Vaile; ailes larges, arrondies, échancrées à la hase,
^
716 ÉTUDES ET MÉMOIRES
ti'ès peu latéralement\nervures intermédiaires se raccordant à la
lig-ne de suture en décrivant une légère courbe.
Arbuste de 2 ou 3 mètres. Collines arg-ilo-ferrugineuses entre
Saint-Louis et Ounea.
Echantillons de l'herbier Balansa, n" 641, Ilerb. Mus.
9° M. simplicifolius' Ad. Br. et A. Gris.
Feuilles simples, à pétiole sensiblement égal à la longueur du
limbe;limbe plus large relativement à la longueur que dans les
autres espèces, brusquement acuminé; nervures secondaires très
nombreuses, rapprochées.Inflorescence composée au deuxième degré, sans ombelle termi-
nale bien développée sur Taxe principal ;bractées axillantes lancéo-
lées; bractées des involucres petites et réfléchies;fleurs brièvement
pédonculées.
Lobes du calice aigus.
Fruits à ailes échancrées à la base et latéralement, à contour un
peu anguleux'^ nervures intermédiaires décrivant une légère courbe
avant de rejoindre la ligne de commissure.
Arbre de S mètres. Echantillons de l'herbier Pancher, coteaux
ferrugineux entre Ouraïl et Canala (n" 61 o, Herb. Mus).Herbier Vieillard, Montagnes près Wagap (n"611, Herb. Mus.).
10" M. elegans, nov. sp.
Feuilles simples^ minces, plus petites que dans les autres espèces
acuminées; pétiole grêle plus court que le limbe; nervures secon-
daires asseznettes se raccordant par un réseau assez lâche de petites
nervures.
Inflorescence composée au deuxième degré; l'axe principal peudistinct ne donne pas d'ombelle terminale bien développée ;
bractées
linéaires de petite taille; involucres à 4-6 bractées légèrement lan-
céolées, réfléchies;ombelles pauciflores à pédoncules floraux grêles.
Lobes du calice aigus.
Fruit large, très échancré à la base et latéralement ; à nervures
1. liiill. Soc. Bot. de France. 1861, loc. cil.
REVISION DU GENRE MYODOCARPUS 717
intermédiaires presque parallèles au contour extérieur de Vaile et
rejoignant perpendiculairement la ligne de commissure. Ce fruit res-
semble beaucoup à celui du M. crassifolius.
Arbuste de 6 mètres. Echantillons recueillis par Balansa sur le
versant méridional du Mont Mou, vers 300 mètres d'altitude. 2864*
(Herb. Mus.) Herb. Le Rat, vers 600 mètres d'altitude, environs de
Païta, bords de laCariconié. 212 (Jard. Colon.).
Var, Gracilis, nov. var. — Nous avons classé dans cette variété un
lot d'échantillons de l'herbier Balansa, remarquables par leurs
feuilles à pétioles très courts, k limbe plus élancé, plus acuminé, par
leurs inflorescences très réduites, à ombelles pauciflores ;ces inflo-
rescences étaient cependant adultes, car elles portaient quelques
fruits complètement développés.
Balansa, 3382 (Herb. Mus.), 3382^ (Herb. Mus.). Arbrisseau de
2 à 4 mètres. Mont Humboldt, 1.000 à 1.200 mètres d'altitude.
Marcel Dubard. René Viguier.