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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
SERVICE G É O L O G I Q U E NATIONAL
B.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 63.80.01
RISQUES DE POLLUTIONS DES EAUX SOUTERRAINES
A PARTIR DES REJETS DES ETABLISSEMENTS I B M
A LA GAUDE Alpes maritimes
G. DUROZOY
Service géologique régional P R O V E N C E - ALPES - C O T E D ' A Z U R
Domaine de Luminy - route Léon-Lachamp, 13009 MarseilleTél.: (91 ) 41.26.04 et 41.24.46
AGENCE COTE D'AZUR SOPHIA ANTIPOLIS BP 24 06560 VALBONNETél. (93) 74 23 24
7 9 SGN 5 5 9 PAC ' Marseille, le 13 septembre 1979
I B M LA GAUDE (06)
RISQUES DE POLLUTIONS DES EAUX SOUTERRAINES
A PARTIR DES REJETS DES ETABLISSEMENTS I B M
A LA GAUDE - Alpes maritimes
G. VUROZOY
7 9 SGN 5 5 9 PAC Marseille, septembre 1979
R E S U M E
Les Etablissements IBM à la Gaude sont installés sur un pla-teau boisé dominant la vallée du Var appartenant à un massif calcaireâ morphologie karstique caractérisée.
Les eaux usées traitées ainsi que les effluents traités du La-boratoire de chimie, sont rejetées dans des fissures ouvertes des cal-caires. Les risques de pollution des eaux souterraines sont donc certains.
L'étude du contexte hydrogêologique montre que les circulationsdes eaux souterraines s'effectuent, non vers la vallée du Var, dans lesalluvions de laquelle circule une nappe importante très sollicitée pourl'alimentation en eau potable du littoral, mais en direction des sourcesdes Tines qui alimentent Villeneuve Loubet.
L'étude suggère un certain nombre de travaux d'investigationdont les résultats permettraient d'apprécier l'importance de l'impactsur l'environnement des Etablissements IBM de La Gaude.
Ce rapport contient 16 pages et 4 figures
- 5 -
TABLE VES MATIERES
7 - SITUATION OBJET VE L'ETUDE ' page. 7
2 - CONTEXTE GEOLOGIQUE ¡ 72.7 Cadnz ¿tnuctunaZ2 .2 S£twutLgKaphL<L
3 - HVVROGEOLOGïE 10 10
4 - RISQUES VE POLLUTION- A PARTIR VES REJETS I B M 724.1 CÜLCuZatíoni) dân& Hz mai>¿¿ú calcano-doZomütique.4.1 POIYIU dz d/iaLnagz
5 - CONSEQUENCES V'UNE EVENTUELLE POLLUTION EMISE SUR LE SITE IBM 14
6 - CONCLUSIONS 75
TABLE VES FIGURES
F¿gufiz 1 - Sch&ma
1 - Sdtâma kydAogzoZoglqaz
3 - RzlatLon dz Za. vaZZ&z da VZA. zt dz &a boxAu/iz occÁdzntaZz
4 - Position, dzà ¿nataZZatLonA I B M La Gaudz pan. mxppotut aux•&ou/Lcz¿> dz& TZnzd
- 7 -
T. - -SITUATION OBJET-VE L'ETUDEi • • •
Les Etablissements I B M sont installés à l'altitude
280, sur le plateau rocheux boisé constituant le sommet du petit massif
de La Gaude, entre les vallées de La Cagne et du Var': ce plateau du
Plan du Bois domine*de 250 m. la plaine de la basse vallée du Var.
En l'absence d'un .réseau d'assainissement public, les Etablis-
sements I B M rejettent, après traitement (deux stations), leurs eaux
usées directement dans des fissures ouvertes naturelles des terrains
calcaires (morphologie karstique) sur lesquels ils sont installés, ainsi
qué les effluents traites du Laboratoire de Chimie. Enfin,'différents
produits sont stockés en cuves.
Dans un tel contexte karstique les risques de pollution
des eaux souterraines (circulations rapides, sur de grandes distances)
sont donc très grand*. Des mesures spécifiques ont été prises en ce qui
concerne le contrôle des rejets. Cependant I B M a demandé au B.R.G.M.
d'étudier le contexte hydrogéologique du site afin d'appréhender ces
risques. Cette étude a été effectuée exclusivement par examen et inter-
prétation de la documentation existant au Service Géologique Régional ;
elle ne peut donc avoir qu'un caractère sommaire et schématique.^ ̂
2. - CONTEXTE GEOLOGIQUE [UQ. 1 & 2)
2. I. ' - \CadA2. ' &tJiù.ttuJuaJL
Le massif de La Gaude constitue l'extrémité nord-orien-
tale, d'une structure en demi cuvette (demi-synclinal) constituée par
des terrains calcaires ou dolomitiques dont les affleurements s'ordon-
nent en auréoles autour de Villeneuve-Loubet. Ces terrains sont d'âge
jurassique.
(1) Absence de travaux de reconnaissance sur le terrain
- 8 -
Ce demi-synclinal est interrompu à l'Est par un très
important accident de direction UNE - SSW, masqué par les terrains ré-
cents de comblement du bassin inférieur du Var (Pliocène), mais bien
visible au Cap d'Antibës.
A l'Est de cet accident se situe la zone effondrée
empruntée par la vallée du Var et remblayée par des sédiments ter-
tiaires (I)
Au ¿entre de la cuvette synclinale les calcaires et
dolomies d'âge jurassique sont recouverts partiellement par des ter-
rains plus récents d'âge tertiaire à dominante argilo-sableuse.
ATI delà -vers le Nord du bassin de VllleneuveTLoubet
-y compris le massif de La Gaude- se dresse la falaise calcaror-
dolomitique des Baou de St Jeannet, représentant l'extrémité méridio-
nale des plis de l'Arc de Castellane qui chevauchent vers le Sud le
bassin de Villeneuve Loubet.
L'ensemble du demi-synclinal de Villeneuve Loubet est
affecté d'importants accidents SW - NE et surtout NS.
". - : -•:"-'•'Lr. A la fin du Tertiaire/ s'est mis en place, dans la partie
du bassin voisine du littoral, un matériel d'origine eruptive (conglo-
mérats andésitiques). •
2. 1. -
La" succession des terrains est la suivante :r
..^>^!': ':£%':- :^-":' .!.V" ' •:*-••• ' 'Trias supérieur - (Keuper) ••'•' * ; ' Argiles à gypse, dolcmies , cargneules ,
..,. v' ;. ;•- >,, : • . ' calcaires en plaquettes peu épaisses"..'"• : au sommet - (Rhétien) ¿, _^¿,
- Lias_inférieur jHettangien) :'Dólómiés blanches en bancs réguliers~~ ~: 5O à 80 M. . . . .
- Absence du Lias moyen et supérieur..
(1) Cet effondrement a été mis en évidence par une prospection géo-
physique (Sismique) effectuée en 1965 par le BRGM. La série Ju-
rassique est effondrée de 200 à 700 m.
- 9 -
- Jurassique_moyen (Ba^oçien^^Argovien^
- Jurassique supérieur
Calcaires à s ilex, Argile réfractaireCalcaires marneux 130 m.
Calcaires plus ou moins massifs. La dolo-mitisation envahit irrégulièrement lasérie.
Dans le massif de La Gaude, seul lesommet de la série (Portlandien-Berriasien) est calcaire.Epaisseur 300 m.
Crétacé inférieur_et moyen: • Calcaires oeu épais puis marnes et• ' calcaires' marneux.
e • i r • i • • • - • • • •
Affleure à l'Ouest et au Nord dumassif de La Gaude 50 à 70 m.
Eocène : Sables (60 m) calcaires lacustres (25m)' 'Marnes puis ,grès (70 mj
Affleure au Nord et à l'Ouest du massifde La Gaude.
Miocène ' : Conglomérats éruptifs (andésites)Epaisseur supérieure à 50 m.
Pliocène inférieur :'Marnés'grises. Localement brèches à labase. Epaisseur variable 50 à IOO m.
Pliocène supérieur : ' Conglomérats, galets à matrice le plussouvent argileuse.
Epaisseur 100 m. augmentant vers ledelta du Var.
Alluvions_des vallées : peu épaisses et souvent limoneuses dansles vallées à l'Ouest du Var, elles sont
... épaisses (pouvant dépasser 25 m) et gros-sières dans la vallée du Var.
- 10 -
3. - HYDROGEOLOGIE
- Trias supérieur et Lias : '
Le Trias supérieur, où les argiles prédominent ; est
dans l'ensemble imperméable et, à son contact, à la base de la série
liasique, existent, dans la partie o'uest du synclinal de Villeneuve-
Loubet, où cette aérie affleure"'.largement, de nombreuses sources de
faible débit (région de Valbonne)* (1)• • . . .
- Jurassique _moyen_et supérieur (Bajocien à Portlandien) :
II forme un ensemble calcäiio- dolomitiaue de 4OO m.
de puissance. Des intercalations marneuses existent dans la partie
inférieure de la série (Bathonien) localisant quelques émergences
de faible débit dans les secteurs où ces niveaux affleurent (Est de
Valbonne).
L'ensemble constitue, dans la partie orientale du -
bassin de Villeneuve Loubet, incluant le massif de La Gaude, un vas-
te' appareil' "a'qui'fère où les circulations -en fissures et chenaux
ouverts par dissolutions des carbonates- sont de type karstique,
même si, en surface, la morphologie typiquement karstique, (avens,
dolines, grottes....) n'est pas très développée.
. •• - . ¿ ; % v > - v ù ^ - ^ ï - • • ' • V . . Í . • ' , • . - • • • ^ - - - : . • • ' . >•
• • Les exutoires de cet appareil, aquifère sont loca-
lisés dans les vallées, recoupant"la série calcaro-dolomitique, aux
points bas topographiques des affleurements où à leur voisinage.
Tous ces groupes d'émergences, de débit important, sont exploités .
pour l'alimentation en eau potable du littoral :
• Vallée de La Brague : Les Sources Romaines, altitude + 8 M.
Débit de l'ordre de 200 1/s.
(1)' Du fait de l'existence d1intercalations marneuses'dans lasérie calcaire liasique, certaines émergences se situent,non à la base (Rhétien) mais au milieu de cette série(base de 1 ' Bat'tangien) .
- 11 -
. Vallée du Loup : a) Le groupe du Lauron, localisé sur un impor-
tant accident N - S, altitude 43 m.
Débit 50 à 90 1/s.
b) Les Sources des Tines : Altitude + 6m.
Débit 300 1/s. ,
c) Source du Loubet : 750 m. à l'aval des pré-
cédentes en rive droite du Loup. Altitude
+ 2. Débit 65 1/s •
.Les Sources des Tines émergent dans les alluvions du
Loup, en rive gauche. Dans les puits d'exploitation les arrivées
d'eau sont localisées dans les joints de stratification des poudingues
pliocenes . Ces derniers -dont la perméabilité est faible et les af-
fleurement réduits- ne peuvent être à l'origine d'-un tel débit, le
réservoir aquifère ne pouvant être que les calcaires et dolomies ju- .
rassiques. (1)
- Ç£étaçé_et_Eocêne :
L'ensemble est très peu perméable et n'affleure d'ail-
leurs qu'en amont du massif de La Gaude. -4
- Miocène :
La molasse miocène, dont la perméabilité est faible,
n'affleure qu'en amont du massif de la Gaude, au-delà de la couvertu-
re crétacée imperméable des calcaires et dolomies jurassiques.
• . Les conglomérats andésitiques, qui affleurent à l'Ouest
"des Sources' des Tines (2) sont imperméables.
- Pliocène :
, Les marnes du Pliocène inférieur sont imperméables. Les
conglomérats du Pliocène supérieur ne sont pas imperméables, (perméabi-
lité d'interstices) mais cette perméabilité est faible, (cimentation
(1) La composition chimique particulière des eaux (teneur en chlorures10 à 20 fois supérieure à celle des eaux directement issues des cal-caires et etolomies jurassiques) ,, peut s'expliquer par le lessivaged'horizon salins, soit à la base du Jurassique, soit dans la sérietertiaire de recouvrement en amont des émergences (Résidu sec 620 mgl.Chlorures 170 mgl: Sulfatés 128 mgl)•
(2) Les conglomérats andésitiques sont vraisemblablement présents au voisi-nage de l'émergence sous les alluvions du Loup et les conglomérats*^i J _ _
- 12 -
fréquente et matrice argileuse assez développée), On ne leur con-
nait aucun exutoire et les forages qui les ont traversé sous les
alluvions du Var n'ont rencontré que de faibles débits.
- Alluvions du Var
Leur épaisseur est de l'ordre de 15 à 20 m.
dépassant 35 m. à l'aval du confluent de 1'Esteron. Leur perméabi-
lité est très élevée (éléments très grossiers); une nappe circule
dans ces alluvions, en équilibre avec le fleuve ou draînée par lui.
Elle est largement sollicitée pour l'irrigation et surtout l'ali-
mentation en eau potable dez zones côtières urbaines.
L'accroissement des prélèvements de graviers dans
le lit du Var, entraînant un abaissement du niveau de celui-ci, a
provoqué, à partir de 1967, une baisse du niveau de la nappe des
alluvions. Le niveau du lit a été artificiellement relevé par l'exé-
cution de seuils., jnais le colmatage a ultérieurement ralenti les échan-
ges et la nappe demeure basse.
4. - RISQUES VE POLLUTION A PARTIR VES REJETS I B M .
4. "l. - (UÂc(LÎcutLoYU> 'dànA le. 'm<u¿¿ú^atc.aAó-do¿om¿£¿Qu.e.
'Sur"lé'Plan du Bois dans le massif calcaro-dolomi tique
de la bande allongée NW - SE (cote 284), les écoulements superfi-
ciels se font donc en partie vers le Sud et la R.D. 118, en partie
vers le Nord, dans un secteur peu pentu avec petites dépressions
fermées, où les écoulements superficiels n'ont que des trajets très
courts du fait des infiltrations très rapides dans les fissures
des calcaires. Celles-ci sont très ouvertes : un gouffre a été dé-'
couvert lors de l'établissement des-parkings extérieurs SE et l'é-
vacuation des eaux usées'r traitées se fait dans' un embut 300 m au
Nord du bâtiment principal.;'Les eaux potentiellement polluées, une
fois infiltrées, suivent un cheminement aboutissant aux points de
drainage du massif calcaro-dolomitique.
- 13 -
' ' 4. 1. -'?ó¿ñJÁ'd2.'dn.áZnagz
Ils peuvent être de trois types différents : résur-
gences temporaires, drainages par des rivières sécantes, exutoires
perennes.
On en connait deux. ; l'une au Sud du Plan du Bois, en
tête du Vallon de la Maure, dans le Bois de La Tuilière, au Sud du
sommet du Mont Gros .(cote 190), l'autre au Nord, en rive droite du
Vallon de Fongery, au-dessus du vieux chemin remontant à la Gaude
(cote 190). Les écoulements sont très épisodiques, après des pério-
des pluvieuses.
- Drainage gar la rivière :
Des jaugeages différentiels effectués par le BRGM en
basses eaux (Juillet) ont mis au contraire, en évidence des pertes de
La Cagne à sa traversée du massif de La Gaude.
- Exutoires :
On s'attendrait à trouver une sortie d'eàu au point bas
du massif de La Gaude, à la côte + 37,dans la vallée de La Cagne. Il
n'existe pas d'exutoire, ni d'accroissement perceptible du débit de la
rivière. On vient de voir qu'au contraire, il se produisait des pertes
à l'amont.
D'autres points de drainage possible se situent en
bordure de la vallée du Var, vers la cote 50, entre le débouché du
Vallon de Fongery et la Baronne. Il n'existe pas d'émergence et l'examen
de la surface piezometrique de la nappe des alluvions du Var ne permet
pas de mettre en évidence une alimentation de la nappe à partir de
massif calcaire. .
Par ailleurs le massif de La Gaude est bordé à l'Est
par un important accident au-delà duquel s'allonge le fossé d'effondre-
ment tectonique correspondant â la vallée du Var.
- 14 -
On sait (1) que le toit de la série calcaire se
trouve à 250 m sous le niveau du Var et qu'entre ce toit et les
alluvions s'intercalent des sédiments peu perméables. D'anciens
sondages de reconnaissance exécutés dans le Vallon de Fongery ont
montré que, dans les calcaires et dolomies, effectivement très
karstifiés, le niveau hydrostatique s'établissait vers la cote + 30
inférieure à celle- de la nappe alluviale. *
Par contre, on a vu que le groupe Sources des Tines-
Sources du Loubet, représentait l'exutoire de l'appareil aquifère
calcaro-dolomitique le plus proche de La Gaude (cote + 6 m ) .
5. - CONSEQUENCES V'UNE EVENTUELLE POLLUTION EMISE SUR LE SITE IBM' . . • • • • , ' \ - —
Du fait des conditions topographiques et géologiques
(morphologie karstique) la pénétration dans le magasin aquifère
serait immédiate. La vitesse de circulation en domaine karstique
est très rapide, (entre 20 et 15Om/heure)
. Les sorties, en période pluvieuse, pourraient se faire aux
exutoires temporaires :., dans le vallon de La Maure au Sud» des >v
résurgences pourraient être contrôlées (barrages éventuels, dans
le lit du ravin dans les poudingues pliocenes). Par contre dans le
Vallon de Fongery, les eaux gagneraient la vallée du Var, avec infil-
tration dans les alluvions jusqu'à la nappe alluviale : les premiers
pompages pour alimentation en eau potable se situent à 3,5 km à
l'aval.
. S'il existe un drainage du mass'£f.vers les alluvions du Var,
c'est la nappe des alluvions de la rivière, sollicitée 2 km à
l'aval du point d'affleurement le plus méridional des calcaires^
qui est menacée. On a vu que dans l'état actuel des connaissances
ce drainage paraissait improbable, cependant certaines vérifica-
tions seraient nécessaires.
(1) Prospection géophysique sismique (B.R.G.M. 1965)
- 15 -
Le seul exutoire du réservoir aquifëre calcaro-dolomitique est donc
représenté par les Sources des Tines, intégralement utilisées pour l'a-
limentation en eau de Villeneuve Loubet. La distance est de 10 km. Les
circulations se font "en charge" sous une couverture imperméable sur la
plus grande partie du trajet. Le temps de parcours serait au minimum
d'une centaine d'heures. Le débit important des Sources (entre 2OO et
30O 1/s ) conditionne une certaine • valeur de dilution d'un éventuel
flux pollué à partir du Plan du Bois.
6. - CONCLUSIONS
Le site de la Gaude occupe le sommet (cote 285) d'un
massif calcaro-dolomitique, où la morphologie' de type karstique est
nette. La pénétration d'une éventuelle pollution serait donc extrême-
ment rapide en profondeur et irréversible (impossibilité d'effectuer
des pompages) ; les circulations au sein du magasin aquifère sont par
ailleurs très rapides (entre 20 et 150 m/heure).
Une éventuelle' pollution' se retrouverait' donc rapidement
aux exutoires' du' massif. Ceux-ci peuvent se situer dans deux secteurs :
la basse vallée du Loup où se trouvent les Sources des Tines-, •'(cote + 6,
débit 200l/'s, distance 10 1cm),la vallée du Var qui longe le massif cal-
caro-dolomitique vers la cote 50 (distance 1 km) et dont la nappe allu-
viale est très sollicitée ou1 l'alimentation en eau potable.
Il existe par ailleurs des exutoires temporaires à une •
cote élevée (190) où une éventuelle pollution , se produisant en pério-
des de fortes précipitations,; pourrait se retrouver ; à partir de l'un
de ceux-ci (vallon de Fongery) elle rejoindrait la nappe du Var.
En conséquence :
- L'exécution d'un sondage de reconnaissance sur le site n'apparait pas
utile dans l'immédiat (il devrait atteindre 200 m pour fournir des in-
dications utilisas les).
(1) captées pour l'alimentation en eau potable
_ 1 A. _
lo
- En ce qui concerne la liaison avec la Source des Tines, on peut
conseiller une expérience de traçage sur les rejets d'i B M et obser-
vations aux sources des Tines.
Une expérience de traçage avec coloration (fluorescéine) a
été effectuée à l'êtiage 1973 par le BRGM (5 kg dilués, déversés dans le
rejet IBM). Aucune fixation de colorant n'a été observée sur les fluocap-
teurs placés aux Sources des Tines et à la Source du loubet (à l'aval
de ces dernières). L'expérience n'est pas probante (faible quantité de
colorant par rapport au débit des exutoires.
Cette expérience devrait être renouvelée en mettant à
profit les progrés accomplis dans la technique des multitraçages et après
s'être assuré que les produits, de traitement du rejet ne fixent ou ne
détruisent les traceurs employés.
- En ce qui concerne les liaisons possibles à l'Est avec la nappe
des alluvions du Var, la réalisation d'une étude géologique dé-
taillée serait nécessaire (massif entre I.B.M. et Var), ainsi que
l'établissement d'une carte précise de la surface piézomètrique de
la nappe des alluvions pouvant montrer l'absence ou l'existence
d'alimentation à partir du massif,-, (ce qui nécessiterait la réali-
sation de quelques piézomètriques.)
- Par ailleurs une connaissance des conditions de fonctionnement
des exutoires temporaires devrait être acquise (observation sur les
débits et fréquence d'écoulement en liaison avec le régime des
précipitations). " "
. .-.&>•"•
C'est seulement en possession des résultats de ces inves-
tigations, et après étude des.risques propres à l'usine et à ses rejets,
que l'on pourra apprécier l'importance de" l'impact sur l'environnement
de l'Etablissement IBM de la Gaude. . -.
REJETS IBM LA GAUDE.RISQUES DE POLLUTIONS DES EAUX SOUTERRAINES
I'fírqentera
Massif de \Tanneron
flrc deCastellane
MONACO
CAP D'AIL
20km
Fig.: 1 _ SCHEMA STRUCTURAL
Comblement récent (Pliocène)
Eruptif miocène
fixes anticlinaux
Ñxes synclinaux
Direction d'ennoyage des plis de l'ñrc de Nice
vers le synclinal transversa/ du Paillon
Chevauchement et son sens
IBM
^^zs Fail/e et prolongement
79 SGN 559 PAC
REJETS IBM LA GAUDE .RISQUES DE POLLUTIONDES EAUX SOUTERRAINES
Fig.: 2 . SCHEMA HYDROGEOLOGIQUE
Echelle: I / 5 O O O O
1 , L
JoPon
Ö,176
-30
LEGENDE
G E O L O G I E
Infralias (dolomies)
Jurassique moyen et supérieur (cale, et dolomies)
Eocène et miocène (sables et argiles)
Conglomérats andesitiques
Marnes plaisanciennes
Poudingues du Var
Alluvions
Limite de formation
Faille ou conctact anormal
Chevauchement
Cours d'eau
H Y D R O G R A P H I E
Limite de bassin versant
Canal d'irrigation
S O U R C E S
1 à 10 l/s
10 à 50 L/s
5 0 L/s
Forage
Tracé de coupe
Direction de circulation des eaux souterraines dans lescale, et dolomies Jurassiques affleurantset sous couverture
Nappe des alluvions du Var . Courbes hydroi sohypses(étiage 1973)
79 SGN 559 PAC
REJETS IBM LA GAUDE.RISQUES DE POLLUTIONS DES EAUX SOUTERRAINES
Fig.: 3RelaMon de la vallée du Var
ef de sa bordure occidentale
C o u p e transversale p a r le vallon des V a r s au N . d e Fongery
w . N . w ESE
200
150-
100-
50-
0-
I I Io 50 100 m
972.8.27 972.8.30
Vallée du Var
Alluvions
Conglomeráis re'duifs pz+ marnes du Pliocène inférieur p1
Eocene inférieur et Crétacé
(sable, marnes , calcaires lacustre, marno-calcaires)
Cal caires j urassiques
R E J E T S IBM LA GAUDE RISQUES DE POLLUTION DES E A U X S O U T E R R A I N E SFig.: 4
Position des installations IBM La Gaude par rapport aux sources des Tines
à Villeneuve Loubet
N WSWRoute de la Goude
191
E N E
Vallée du Loup Malvan
Route
St Paul-Cagne
Vallon des Combes
229,7 263,8 233,5
SW NE
La Gaude280
31l,i3 R o u t eSfLaurent
Vallon de Fongery
Vallée de la C a g n e
absence d'emergence
a la cote + 37 m
Route
IBM La Gaude
300
200
100
0
Sources des Tines J
Roule
Vers l'embouchure
du Loup _
Echelles
100
0
JsD
500
( L= 1 / 2 0 0 0 0 )
( h= 1 /10000 )
Alluvions des voilées
¿> ° ° « p 2 Pliocene supérieur
pi Pliocène inférieur
m a Miocène
Eocène
J sC Jurassique supérieur
V | - ,
•j—;—r JsD Jurassique supérieur
Conglomérats
Marnes grises
Conglomérats andésitiques
Marnes , g ré s, sables, calcaires
Calcaires massifs
Dolo m íes
Perméab i l i t é faible
Impermeable
Imperméable
Perméabilité faible
Perméabilité' de fissurescirculations karstiques
Calcaires marneux
Doiomies en petits bancs
Argiles ,gypses , dolomie
J m Jurassique moyen
Lias
ts Trias supérieur
Faille
Emergence
Direction des circulations en d o m a i n e karstique
Faible perméabilité de fissures
Perméabilité de fissures
Imperme able
. . 300
- - 2 00
- - 100
__ 0
79 SGN 559 PAC