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STRATÉGIE DE COOPÉRATIONDE L'OMS AVEC LES PAYS
RÉPUBLIQUE
DE
COTE D’IVOIRE2004-2007
SOMMAIRE
Abréviations..................................................................................................................v
Préface......................................................................................................................ix
1.Introduction....................................................................................................1
2. Cadre de la politque institutionnelle de l'OMS : Orientations mondiales etrégionales.......................................................................................................3
2.1. Mission de l'OMS................................................................................3
2.2. Nouvelles méthodes de travail.............................................................3
2.3. Orientations stratégiques....................................................................4
2.4. Fonctions essentielles.........................................................................4
2.5. Priorités globales et régionales.............................................................5
2.6. Améliorer l’efficacité de l'OMS dans les pays.......................................6
3. Analyse de la situation : Défis sanitaires et de développement......................7
3.1. Profil de pays......................................................................................7
3.2. Profil sanitaire...................................................................................10
4. Aide au développement : Flux, instruments et coordination.........................29
4.1. Tendances générales de l'aide...........................................................29
4.2. Principaux partenaires et domaines d'intervention..............................31
4.3. Mécanismes et instruments de coordination.......................................33
5. Coopération actuelle de l'OMS avec la Côte d’Ivoire.......................................35
5.1. Bureau de pays.................................................................................35
5.2. Appui de Siège de l’OMS et du Bureau régional pour l’Afrique...........35
5.3. Forces, faiblesses, défis et opportunités de la coopération de l’OMS avecla Côte d’Ivoire...............................................................................37
Sommaire
ii
6. Agenda stratégique de l'OMS pour la Côte d’Ivoire.........................................42
6.1. Objectif général.................................................................................42
6.2. Changements d’orientations générales..............................................44
6.3. Composantes de l’agenda stratégique...............................................46
7. Implications de l'agenda stratégique de l'OMS pour la Côte d’Ivoire..............48
7.1. Bureau de pays.................................................................................48
7.2. Bureau régional et Sège de l’OMS......................................................49
8. Suivi et évaluation........................................................................................51
9.Conclusion...................................................................................................52
Annexes
1. Plan indicatif et cadre des ressources.................................................53
Sommaire
iii
ABRÉVIATIONS
AIBEF Association ivoirienne pour le bien-être familial
ASAPSU Association de soutien à l'autopromotion sanitaire urbaine
AVC Accident vasculaire cérébral
BAD Banque africaine de développement.
CCA Évaluation commune par pays
CCC Communication pour un changement de comportement
CHR Centre hospitalier régional
CHU Centre hospitalier universitaire
CICR Comité international de la Croix-Rouge
CNTS Centre national de transfusion sanguine
COGES Comité de gestion
CSLP Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
DOTS Traitement de brève durée sous surveillance directe
DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté
ESPC Établissement sanitaire de premiers soins
FHI Family Health International
FSUCOM Formation sanitaire urbaine à base communautaire
HG Hôpital général
HTA Hypertension artérielle
IEC Information éducation communication
INFAS Institut national de formation des agents de santé
INS Institut national de statistiques
IST Infection sexuellement transmissible
MSF Médecins sans frontière.
MSP Ministère de la Santé publique
NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.
OMD Objectifs du Millénaire pour le développement
Abréviations
iv
Abréviations
v
OMS Organisation mondiale de la Santé
ONG Organisation non gouvernementale.
ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA
PAO Plan d'action opérationnel
PEPFAR Presidential Emergency Plan for Aids Relief
PEV Programme élargi de vaccination
PFA Paralysie flasque aiguë
PIB Produit intérieur brut.
PMA Paquet minimum d'activités.
PNDS Plan national de développement sanitaire.
RETRO-C.I Rétrovirus -Côte d'Ivoire (projet du CDC d'Atlanta)
RGPH Recensement général de la population et de l'habitat
SCP Stratégie de coopération avec le pays
SIDA Syndrome de l'immunodéficience acquise.
SIG Système d'information et de gestion
SNU Système des Nations Unies
SWOT Forces, faiblesses, opportunités, contraintes, menaces
TB/VIH Tuberculose/Virus de l'immunodéficience humaine
UFR Unité de formation et de recherche
UNDAF Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement
UNDP Programme des Nations Unies pour le développement
UNFPA Fonds des Nations Unies pour la population
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance
USAID Agence des États-Unis pour le développement international
VIH Virus de l'immunodéficience humaine
PNDS Plan national de développement sanitaire
PNLMD Programme national de lutte contre les maladies diarrhéiques
PNLS Programme nationale de lutte contre le SIDA
PNLT Programme national de lutte contre la tuberculose
PNS Politique nationale de santé,
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE Initiative en faveur des pays pauvres très endettés
PVVIH Personnes vivant avec le VIH
SCP Stratégie de coopération avec les pays
SEP Société équatoriale de pharmaciens
SIDA Syndrome de l'Immunodéficience acquise
SNU Système des Nations Unies
SOCOPHAR Société congolaise de pharmacie
SSP Soins de santé primaires
STP Professionnel à contrat de courte durée
UNICEF Fond des Nations Unies pour l'Enfance
UNOCHA Bureau de la coordination des Affaires humanitaires
VAR Vaccin antirougeoleux
VAT Vaccin antitétanique
VIH Virus de l'immunodéficience humaine
Abréviations
vi
PRÉFACE
En l'an 2000, le Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avaitapprouvé une stratégie institutionnelle pour orienter l'activité du Secrétariat de l'OMS.Cette stratégie institutionnelle avait souligné le rôle essentiel des pays pour l'action del'Organisation, d'où la nécessité urgente de traduire la stratégie mondiale en stratégiesspécifiques, adaptées aux besoins de chaque pays. Ces mesures constituent lefondement de la stratégie de coopération de l'OMS avec les pays (SCP)
La stratégie de coopération de l'OMS avec un pays donné énonce les prioritésstratégiques de l'Organisation pour son activité dans ce pays, priorités qui doiventguider une réponse intégrée des trois niveaux de l'Organisation : bureau de pays,Bureau régional et Siège. La SCP est l'expression claire de l'action de l'OMS en faveurdes pays; le programme d'action stratégique qu'elle comprend orientera la coopérationentre l'OMS et l'État Membre, pour le moyen terme. La SCP servira de référence pourles plans de travail de l'OMS et l'allocation des ressources de l'Organisation, quecelles-ci proviennent des pays, de la Région ou du Siège, ou bien d'autres sourcestelles que les centres collaborateurs.
La stratégie de coopération de l'OMS a été élaborée grâce à un processus élargi deconsultations auquel ont pris part tous les niveaux de l'Organisation, les Ministères dela Santé, les autres institutions gouvernementales, le secteur privé, les organisationsde la société civile, les institutions de formation et de recherche, les partenaires audéveloppement et autres intervenants essentiels dans le domaine de la santé. Leprocessus a nécessité de profondes réflexions et l'analyse des problèmes prioritairesde santé et de développement du pays et du rôle de l'OMS, tenant compte de sesavantages comparatifs.
Je prends note du processus exhaustif qui a conduit à l'élaboration de ce document etvoudrais féliciter le Gouvernement et tous les intervenants du secteur de la santé pourles efforts qu'ils ont déployés ainsi que leur active participation à ce travail. Pour moi,il ne fait aucun doute que le processus de la SCP aidera les pays à concentrer leursefforts sur des problèmes de santé prioritaires et à coordonner l'action des différentspartenaires et intervenants.
Le défi que nous devons maintenant relever consiste à traduire cette stratégie en actionsconcrètes, en vue d'améliorer la performance de l'OMS au niveau des pays et d'obtenirde meilleurs résultats sanitaires pour les populations qui en ont le plus besoin.
Dr Luis Gomes SamboDirecteur régional de l'OMS pour l'AfriqueOrganisation mondiale de la Santé
Préface
vii
1 INTRODUCTION
La stratégie de coopération de l'OMS avec la Côte d'Ivoire, pour la période 2006 -2009, est la symbiose des besoins exprimés par le pays, des orientations régionaleset des priorités mondiales en matière de santé. Elle découle des principesfondamentaux qui guident l'activité de l'OMS dans les pays et qui appuient les effortsdéployés pour rendre le système national de santé avec plus efficace.
La définition des actions prioritaires au niveau du pays tient compte de l'analyse desituation, du Plan national de développement sanitaire (PNDS), des interventions despartenaires dans le domaine de la santé, de la stratégie de réduction de la pauvreté(SRP), de l'Évaluation commune par pays (CCA), du Plan cadre des Nations Uniespour l'aide au développement (UNDAF), des objectifs du millénaire pour le développement(OMD) et du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).
La présente SCP a été élaborée grâce à un processus de concertation auquel lesdirections et services du Ministère de la Santé et de la Population, ainsi que lespartenaires ont contribué activement en participant aux réunions préparatoires, à larecherche documentaire et à l'élaboration des diverses sections du document.
L'exercice de formulation de la SCP a permis d'identifier des défis majeurs auxquels lepays est confronté dans le secteur de la santé. Il s'agit, notamment de: i) la gestionde la crise humanitaire, ii) la réduction accélérée de la morbidité et de la mortalitéliées aux maladies transmissibles et non transmissibles, iii) la promotion d'unenvironnement favorable à la santé, iv) le développement et la coordination du partenariat,v) l'amélioration de la performance du système de santé.
Pour relever ces défis, la stratégie de coopération avec la Côte d'Ivoire se fixe lesobjectifs suivants :
• assurer la transition nécessaire entre l'urgence et le développement;
• réduire les disparités en matière de santé;
• favoriser l'émergence de nouveaux mécanismes et outils de coordination.
Afin d'atteindre ces objectifs, nous avons développé les axes stratégiques suivants entenant compte des priorités nationales et des avantages comparatifs de l'OMS :
Introduction
1
• Développement d'un système de santé efficace ;
• Lutte contre les maladies ;
• Réduction des effets de la crise humanitaire sur la santé ;
• Création d'environnements favorables à la santé ;
Développement de partenariats stratégiques et renforcement de la coordination.
Cette SCP doit faire partie intégrante du 11éme Programme de travail de l'OMS, 2006-2015,ainsi que des Budgets Programmes 2006-2007 et 2008-2009.
La mise en oeuvre de ces axes stratégiques s'appuiera sur les mécanismes et lesinstruments existants, y compris ceux du suivi et de l'évaluation ; elle tiendra égalementcompte de la politique de l'OMS axée sur les pays.
Introduction
2
2. CADRE DE POLITIQUE INSTITUTIONNELLE DEL'OMS : ORIENTATIONS MONDIALES ETRÉGIONALES
Les méthodes de travail de l'Organisation mondiale de la Santé ont beaucoup changéau fil des dernières années. Les réformes en cours ont pour objectif essentiel decontribuer à l'amélioration du rôle des États Membres dans la réponse aux principauxdéfis sanitaire et de développement. Ces réformes ont été définies dans le cadre de lastratégie institutionnelle de l'OMS.
2.1. Mission de l'OMS
La mission de l'OMS, en tant qu'institution spécialisée des Nations Unies pour lasanté, consiste à soutenir les pays afin qu'ils puissent "amener tous les peuples auniveau de santé le plus élevé possible" (Article 1 de la Constitution de l'OMS). Lastratégie institutionnelle de l'Organisation et le cadre de la politique de coopérationavec les États Membres dans la Région africaine traduisent les éléments clés à traverslesquels l'OMS s'efforce de contribuer au mieux à l'amélioration de la santé despopulations, notamment celles de la Région africaine. L'Organisation s'efforce derenforcer ses capacités techniques, intellectuelles et politiques en matière de santé,ainsi que sa capacité de gérer et de répondre aux besoins des États Membres.
2.2. Nouvelles méthodes de travail1
Dans le cadre de sa stratégie institutionnelle, l'OMS, face aux grands changementsmondiaux, s'attellera à :
• envisager la santé sous un angle plus large, c'est-à-dire, dans le contexte dudéveloppement humain, de l'action humanitaire, et des droits humains, des droits dela personne, en s'intéressant tout particulièrement aux liens entre la santé et la luttecontre la pauvreté ;
• jouer un rôle plus important dans l'instauration d'un consensus national etinternational sur les politiques, stratégies et principes de santé, en veillant àl'acquisition de données de recherche, de connaissances et de compétencestechniques, ainsi qu'à leur application ;
1 Programme général de Travail 2002-2005, OMS.
Cadre de politique institutionnelle de l’OMS
3
• stimuler une action plus efficace pour promouvoir et améliorer la santé et pourréduire les inégalités en matière santé, en négociant des partenariats et en enjouant, tout comme d'autres, le rôle de catalyseur ;
• créer une culture d'entreprise qui encourage la réflexion stratégique, lapromptitude dans l'action, l'établissement de nouveaux liens, l'innovation et larigueur, et étendre l'influence de l'Organisation dans le monde.
2.3. Orientations stratégiques2
L'OMS a mis au point quatre orientations stratégiques pour soutenir les pays dansl'amélioration de la santé des populations. Ces orientations stratégiques, intimementliées, constituent le cadre général du travail technique du Secrétariat ; il s'agit de :
1. réduire le taux élevé de mortalité et de morbidité, ainsi que les incapacités,surtout chez les populations pauvres et marginalisées ;
2. promouvoir des modes de vie sains et réduire les facteurs de risque;
3. mettre en place des systèmes de santé qui améliorent les résultats sanitairesde manière équitable, répondent aux attentes légitimes de la population et quisoient financièrement accessibles ;
4. concevoir une politique de base et créer un cadre institutionnel dans le secteurde la santé et faire en sorte que les questions de santé soient dûment prises encompte dans les politiques d'ordre social, économique et environnemental, ainsique dans celles de développement.
2.4. Fonctions essentielles 3
Les fonctions essentielles de l'OMS présentées, ci-dessous, sont basées sur lesavantages comparatifs de l'Organisation à ses différents niveaux, à savoir :
1. articuler, à des fins de plaidoyer, des politiques et des positions consistantes,éthiques et basées sur des faits ;
2. faciliter les échanges d'informations en évaluant les tendances et en comparantle rôle des systèmes de santé ; en établissant un programme de recherche eten stimulant son développement ;
2 Programme général de Travail 2002-2005, OMS.3 Document EB 1053 “Une stratégie institutionnelle pour le Secrétariat de l’OMS”.
Cadre de politique institutionnelle de l’OMS
4
4 Projet de Budget Programme 2002-2003, OMS.
3. encourager les changements par un appui technique et politique qui stimulel'action et permet d'améliorer les capacités nationales durables dans le secteurde la santé ;
4. négocier et maintenir les partenariats nationaux et mondiaux ;
5. établir, valider, suivre et faciliter la bonne mise en œuvre des normes et desdirectives ;
6. encourager le développement et l'essai de nouvelles technologies, d'instrumentset de directives pour la lutte contre les maladies, la réduction des risques, lagestion des soins de santé et la prestation des services.
2.5. Priorités mondiales et régionales 4
Pour répondre à la nécessité de rendre ses interventions plus efficaces, et comptetenu des ressources limitées, l'OMS a sélectionné un certain nombre de priorités surlesquelles elle concentrera ses activités à moyen terme :
i. possibilité de réduire sensiblement la charge de morbidité grâce auxinterventions existantes d'un bon rapport coût/efficacité ;
ii. problèmes de santé qui ont de sérieuses répercussions sur le développementsocio-économique et qui touchent les pauvres de manière disproportionnée ;
iii. besoin urgent de nouvelles technologies ;
iv. possibilités de réduire les inégalités en matière de santé dans les pays et entreles pays ;
v. grande demande d'appui provenant de nombreux États Membres.
vi. avantage comparatif de l'OMS, surtout en ce qui concerne la distribution desbiens publics, la mise en place de politiques, stratégies et normesconsensuelles, ainsi que la création et la gestion de partenariats.
Les priorités mondiales sélectionnées sur la base de ces critères incluent : le paludisme,le VIH/SIDA et la tuberculose, la santé maternelle, la santé mentale, la lutte contre letabagisme, les maladies non transmissibles, la sécurité alimentaire, les systèmes desanté, la santé et l'environnement.
La Région africaine a opté pour douze domaines prioritaires à moyen terme, à savoir :développement des systèmes de santé ; lutte contre les maladies transmissibles,notamment le VIH/SIDA, la tuberculose, le paludisme et la sécurité transfusionnelle ;
Cadre de politique institutionnelle de l’OMS
5
santé maternelle ; santé de l'enfant et de l'adolescent ; santé mentale ; lutte contre lesmaladies non transmissibles, notamment le cancer, les maladies cardio-vasculaires,le diabète et les maladies respiratoires chroniques obstructives ; promotion de la santé; santé et environnement ; nutrition ; préparation et réponse aux situations d'urgenceet aux épidémies ; pauvreté et santé ; médicaments essentiels (notamment lesmédicaments traditionnels).
2.6. Rendre l'OMS plus efficace au niveau des pays
La mise en oeuvre de la stratégie institutionnelle de l'OMS varie d'un pays à l'autre.Les différences s'expliquent par la spécificité des défis en matière de santé etdéveloppement, l'implication d'autres partenaires, les interventions en cours de l'OMS,dans le pays. La stratégie de coopération avec le pays devra établir un équilibre entreles principales fonctions de l'Organisation au niveau du pays, tout en cherchant àpromouvoir davantage son rôle de conseiller, d'agent catalyseur, et à n'envisager sonimplication dans des activités de routine que dans le cadre d'initiatives précises bienidentifiées et mises en œuvre dans des délais bien définis.
Une typologie opérationnelle des fonctions de l'OMS au niveau des pays a ainsi étédéveloppée (sur la base des fonctions essentielles plus globales) :
i. soutenir la mise en œuvre d'activités de routine à long terme ;
ii. créer un effet catalytique par l'adoption de stratégies et d'innovations ; proposerdes directives adaptées au pays ; stimuler leur mise en œuvre à grande échelle ;
iii. soutenir la recherche et le développement ; stimuler le suivi du secteur de lasanté et de sa performance ;
iv. faciliter les échanges d'informations et de connaissances: options et positionsgénériques en matière de santé, directives et plaidoyer ;
v. être conseiller technique en matière de politiques spécifiques au pays ; jouer unrôle de facilitateur et influencer les choix de politiques, l'action et l'allocationdes ressources du gouvernement et des autres partenaires au développement.
Cadre de politique institutionnelle de l’OMS
6
3. ANALYSE DE LA SITUATION : DÉFISSANITAIRES ET DE DÉVELOPPEMENT
3.1. Profil du pays
Situation géographique et démographique5
La Côte d'Ivoire est un pays d'Afrique occidentale qui s'étend sur 322 462 km², soit 1%de la superficie totale de l'Afrique. Située près de l'équateur entre les 3° et 9° degrésde longitude ouest, elle est limitée à l'est par le Ghana, à l'ouest par la Guinée etLibéria, au sud par l'océan Atlantique et au nord par le Burkina Faso et le Mali. Cetteposition géographique explique, d'une part, les variations climatiques et les deuxprincipales zones de végétation (la forêt au sud et la savane au nord) et, d'autre part,la présence de diverses maladies dont certaines sont endémiques et spécifiques àces zones (par exemple la méningite au nord et le pian au sud).
Sur le plan administratif, le pays se subdivise en 19 régions, 56 départements, 244sous-préfectures dont 234 sont fonctionnelles, 2 districts autonomes (Abidjan etYamoussoukro), 198 communes et plus de 12 000 villages.
En novembre 1998, le recensement général de la population et de l'habitat a permis dedénombrer 15 366 672 habitants dont 57 % vivaient en zone rurale et 43% en zoneurbaine. Les moins de 15 ans représentaient 43 % de la population et le tauxd'accroissement moyen annuel était de 3,3 %. Sur la base de ce taux d'accroissement,la population totale a été estimée à 17 098 026 en 2004. La dynamique de peuplementdu pays est caractérisée par le fort taux de natalité et l'intensité des flux migratoires,ce qui explique la forte présence de populations étrangères (26 % de la populationtotale). Le taux de fécondité est passé de 7 enfants par femme entre 1975 et 1980 à 5enfants entre 1994 et 19996 et était estimé à 4,7 en 2003.
En ce qui concerne l'alphabétisation au plan national, on constate qu'en l'an 2000,environ 63 % des femmes et 37 % des hommes étaient encore analphabètes. Il estprobable que la situation se soit dégradée en raison de la crise sociopolitique que lepays traverse depuis plusieurs années.
Depuis quelques années, l'on assiste à une baisse continue de l'espérance de vie à lanaissance. Selon l'OMS, l'espérance de vie corrigée de l'incapacité est passée de 43ans à 38 ans en 3 ans dans la population générale 7, en raison notamment del'épidémie du VIH/SIDA.
7 Rapport sur la santé dans le monde, 2004.5 RGPH, Côte d’Ivoire, 1998.6 Côte d’Ivoire à l’aube du 21ème siècle.
Analyse de la situation
7
8 Rapport d’activités UNHCR Bureau Côte d’Ivoire, 2004.
Analyse de la situation
8
Situation sociopolitique
Le conflit sociopolitique et militaire qui a éclaté dans le pays le 19 septembre 2002est à l'origine d'une tragédie humaine. Le nombre des personnes déplacées à l'intérieurdu pays est estimé à 1 500 000 habitants. La dégradation de la situation dans certaineszones, notamment dans l'Ouest, a entraîné un flux de 750 0008 réfugiés ivoiriens versles pays voisins. Les zones précédemment assiégées incluent la zone d'accueil desréfugiés libériens dont le nombre est estimé à un peu plus de 76 000 .
En raison du départ des agents des services publics, des actes de violence et del'insécurité, le fonctionnement de l'administration publique s'est interrompu à l'Ouestet au Nord du pays. La crise a gravement affecté le système de santé, l'agriculture, lecommerce et l'éducation ; cela a donné lieu à une aggravation généralisée de la pauvretéet à une détérioration des conditions socio-économiques.
En dépit des actions entreprises pour rétablir la paix en Côte d'Ivoire, le pays était encorepolitiquement et administrativement divisé au moment de l'élaboration de la SCP :
• l'Ouest, le Centre et le Nord tenus par les Forces Nouvelles (FN) ;
• le Sud, sous contrôle gouvernemental ;
• les deux zones sont séparées par une zone de confiance tenue par les forcesimpartiales (Forces françaises et des Nations Unies).
Situation économique
L'économie de la Côte d'Ivoire repose essentiellement sur l'agriculture. Premierproducteur mondial de cacao et cinquième producteur mondial de café, la Côte d'Ivoirea longtemps souffert des cours sur le marché mondial de ces produits hautementspéculatifs et a été contrainte de s'endetter lourdement, même si des programmes dediversification des cultures pérennes industrielles (hévéa, palmier à huile, anacarde)ont été lancés.
Le produit intérieur brut est passé de 6 833 milliards de francs CFA en 1999 à 8 023milliards en 2003 tandis que le service de la dette extérieure a baissé de 655 milliardsen 2000 à 595 milliards en 2004. Le stock de la dette était de 6 200 milliards en 2003.Le taux de croissance économique était de 4,7 % pour l'année 1999 avec un tauxd'inflation égal à 0,8 % contre 2,8 % en 1998 et 5,2 % en 1997. Le coup d'État survenule 24 décembre 1999 a privé la Côte d'Ivoire des financements extérieurs et a engendré
9 Rapport sur le développement humain, PNUD, 200410 Document de Stratégie intermédiaire de Réduction de la Pauvreté, Côte d’Ivoire, 2002
05
101520253035404550
1985 1993 1995 1998 2002 2004
Taux
de
pauv
reté
(%)
urbainruralensemble
Graphique 1: Evolution de la pauvreté en Côte d’Ivoire de 1985 à 2004
Source : Rapport sur le développement humain, PNUD, 2004
Analyse de la situation
9
un marasme économique avec un taux de croissance qui oscille autour de -2% depuis2000. L'indice de développement humain9 , estimé à 0,399 en 2004, classe le pays au163ème rang sur 175.
Lutte contre la pauvreté10
Les enquêtes sur les conditions de vie des ménages (ECVM) réalisées par l'institutnational de la statistique (INS), ont révélé que, sur la base du seuil de pauvreté estiméà 145 000 FCFA en 1995 et 160 000 FCFA en 2004, le taux de pauvreté qui était de36,8 % en 1995 est passé à 45 % en 2004. La pauvreté est inégalement répartie dansle pays. Elle est plus marquée à la campagne qu'en ville comme le montre le graphiqueci-dessous.
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, il a été élaboré, en collaboration avecplusieurs partenaires, un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP)qui devrait permettre au pays de bénéficier de l'allègement de la dette. Les secteurssociaux de base, y compris la santé, sont prioritaires dans l'allocation des ressourcesbudgétaires.
La société civile
La société civile est représentée par diverses organisations non gouvernementales quijouent à la fois le rôle d'acteur de développement et de régulateur du processus dedémocratisation du pays. Ces ONG interviennent dans plusieurs domaines qui sont,entre autres, les droits de l'homme; l'éducation; la santé, les affaires sociales,l'environnement, etc.
11 Rapport annuel d’activités sanitaires, MSP, 2002.12 Rapport de l’impact de la crise sur le système de santé, septembre 2003.13 Le point sur l’épidémie du SIDA, ONUSIDA/OMS, 2004.
Analyse de la situation
10
Dans le domaine de la santé, ces dernières années ont vu une multiplicationd'associations, surtout dans les domaines de la lutte contre le VIH/SIDA et de la priseen charge des groupes vulnérables, notamment les orphelins de guerre, les déplacés,les mutilés de guerre, etc. Les grands domaines d'intervention des ONG sont :l'information, l'éducation, la communication, les soins de proximité, l'assistancepsychosociale et la promotion du don de sang. Concentrées pour la plupart à Abidjanet dans les grandes villes, ces ONG souffrent d'une faible capacité organisationnelle.
3.2 Profil sanitaire
L'épidémiologie du pays est dominée par les maladies infectieuses et parasitaires quireprésentent 50 à 60 % de la morbidité11 . On note par ailleurs l'émergence des maladiescardiovasculaires, du diabète, des affections bucco-dentaires, des accidents de travailet de circulation routière, de la consommation abusive d'alcool et de drogues. Lamortalité a connu en général une augmentation rapide ces dernières années, notammentla mortalité maternelle qui était estimée, en 2000, à 690 décès pour 100 000 naissancesvivantes et la mortalité infantile qui est estimée à 113 pour 1 000. Une mention spécialedoit être faite des maladies mentales dont la prévalence a augmenté de manièresubstantielle depuis la crise.
Situation épidémiologique
Les données du système d'information et de gestion (SIG) sanitaire restent incomplèteset non actualisées. Les informations disponibles montrent que la situationépidémiologique12 est caractérisée par la survenue d'épidémies de choléra, de rougeoleet de méningite cérébro-spinale et par la persistance du paludisme, de la tuberculose,du SIDA, de la dracunculose et de l'ulcère de Buruli.
Les maladies non transmissibles constituent également un motif de préoccupation dufait de l'existence de nombreux facteurs de risque non maîtrisés ; quant aux maladiesmentales, leur importance et leur gravité augmentent manifestement depuis la crisesociopolitique de 1999, et l'on assiste à l'émergence de troubles psychoaffectifs graves.En outre, la santé de la mère et de l'enfant demeure un problème majeur en Côte d'Ivoire.
Maladies transmissibles
• La pandémie du SIDA13 , qui a frappé le pays de plein fouet avec uneprévalence générale dans la population estimée à 7 % en 2003, constitue une
14 Family Health International, rapport sur l’analyse de la situation du VIH/SIDA dans le milieu du travail en Côte d’Ivoire15 Idem16 PNLP, rapport annuel d’activités, 200217 PNTUB, rapport annuel d’activités, 2002.
Analyse de la situation
11
préoccupation majeure. La Côte d'Ivoire est le pays le plus touché en Afrique del'Ouest et figure parmi les 15 pays les plus affectés au monde. On estime à 570000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en 2003. Le SIDA est devenu lapremière cause de décès chez les adultes en Côte d'Ivoire14 .
La population infectée est de plus en plus jeune avec une grande proportion de femmes.
Le ratio homme:femme15 des cas de SIDA est passé de 5 à 1 de 1988 à 2001.Pour une plus grande mobilisation des ressources et une meilleure coordinationdes interventions, il a été créé un Ministère de la lutte contre le SIDA depuis le 24janvier 2001. Le Ministère de la Santé a, pour sa part, mis en place un programmenational de prise en charge des personnes vivant avec le VIH. En outre, desstructures de coordination décentralisées ont été créées à travers tout le pays.
Le paludisme est la première cause de consultation dans les formationssanitaires de base et la première cause de mortalité chez les enfants de moinsde cinq ans dans les services de pédiatrie16 . En dépit des efforts, de gravesinsuffisances perdurent dans la prévention et la prise en charge tant dans lacommunauté que dans les services de santé. On constate que seulement 10 %de la population utilise la moustiquaire imprégnée.
• Avec une incidence de 110 cas pour 100 000 habitants et un risque annueld'infection estimé à 3,5 % à Abidjan et 1,5 % à l'intérieur du pays, la tuberculose(TB) demeure une préoccupation majeure. La co-infection TB/VIH chez lesmalades tuberculeux, estimée à 46% en 2003, nécessite qu'une attentionparticulière soit accordée à la prise en charge de ces malades. En outre, lacouverture DOTS est de 63 % en 200417 .
• Les épidémies de méningite cérébro-spinale sont récurrentes dans la partienord du pays. L'apparition fréquente d'épidémies dues à la souche NeisseriaMeningitidis W135 dans les pays voisins, constitue un risque supplémentairepour les populations.
• L'onchocercose : en raison du repeuplement rapide des zones initialementlibérées, des flux migratoires très importants vers ces zones et de la faiblecapacité du programme national, il y a un risque de recrudescence de la maladie.
• La trypanosomiase humaine et les filarioses lymphatiques constituent encoredes problèmes de santé publique. En 2000, il a été dépisté 167 nouveaux casde trypanosomiase ; selon les tendances antérieures, en moyenne 90 cassont dépistés chaque année.
10 Plan stratégique national de lutte contre le paludisme, MSP, avril 2002.11 Publications OCEAC 1995-2001.
Analyse de la situation
12
• En dépit de leur caractère limité, les épidémies de choléra demeurent unemenace eu égard aux conditions d'hygiène du milieu et à la pauvreté auxquellesil faut ajouter les facteurs liés à la crise.
• La dracunculose reste encore une réalité. En 2004, 21 cas ont été notifiésdans 8 villages endémiques sur les 707 villages sous surveillance.
• Malgré la nette régression que connaît la lèpre (la prévalence actuelle estinférieure à 1/10000 habitants), les efforts doivent être poursuivis. Parallèlementon note une recrudescence de l'ulcère de Buruli dont l'incidence annuellemoyenne est estimée à 2000 cas depuis une dizaine d'années.
• En ce qui concerne les maladies évitables par la vaccination, les progrès dansl'élimination du tétanos maternel et néonatal restent limités en raison de lafaible couverture vaccinale des mères et des mauvaises conditions danslesquelles les accouchements sont effectués.
• La survenue d'une épidémie de fièvre jaune en 2001, d'épidémies localiséesde rougeole et l'absence d'activités de vaccination dans les régions Nord etOuest du pays constituent un risque permanent.
• L'éradication de la poliomyélite connaît des incertitudes en raison de ladétérioration des indicateurs de performance de la surveillance des PFA et surtoutde la détection des cas de poliovirus sauvage depuis décembre 2003. En outre,la baisse constante de la couverture vaccinale des enfants de moins d'un anaux principaux antigènes du PEV constitue un réel motif d'inquiétude.
Graphique 2 : Évolution de la couverture vaccinale nationale de 1999 à 2004 (en %)
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
1999 2000 2001 2002 2003 2004
A n tig è n e s
CV
BCG DTC3 Polio 3 Rougeole Fièv re jaune V A T2+
Source : Rapport annuel d'activités, DCPEV, 2004
Analyse de la situation
13
Maladies non transmissibles
• Diabète
En 1979, une étude réalisée dans cinq des six régions administratives du pays arévélé une prévalence d'environ 6 %. Par ailleurs les facteurs de risque identifiés aucours de cette étude étaient l'excès pondéral, la sédentarité, l'hypertension artérielle,les habitudes alimentaires de type "moderne" caractérisés par l'excès calorique etglucidique. Déjà à cette époque, le coût global du diabète était évalué à 2,4 milliardsde FCFA. Ce coût pourrait être multiplié par 10 ou 20 de nos jours.
Les données hospitalières indiquent que les complications sont particulièrementfréquentes, précoces et graves et s'observent dans 40 à 76 % des cas. Malgré l'absencede données récentes, il est reconnu qu'en raison des facteurs de risques tels quel'obésité, la situation n'a fait que s'aggraver depuis lors.
• Cancers18
L'incidence des cancers est estimée à 100 cas pour 100 000 habitants. Les plusfréquents sont ceux de la prostate et du foie chez l'homme, ceux du sein et du col del'utérus chez la femme et du lymphome de Burkitt chez l'enfant. Leur diagnostic estsouvent fait à un stade tardif dans la majorité des cas.
• Maladies bucco-dentaires
L'ampleur, la sévérité et les complications des affections bucco-dentaires constituentun problème important de santé publique en Côte d'Ivoire.
Tableau 1: Prévalence des affections bucco-dentaires par tranche d'âge (1996, 2001, 2003)19
Sources / indicaeurs
Enquete nationale par l’UFRd’odontostomologie en 1996
Enquete régionale Yamoussokro leProgramme SBD (2001)
Enquete régionale San-Pédro aupres despopulations déplaceés (2003)
Gingivites %
85
73 (12 ans) à83 (35 à 44 ans)
54
Maloccusions %
42,2
23,6
Carie %
62,4
62 (12 ans)à 89 (35 - 44 ans)
23,6
Indice CAO
1,81
1,5 (0 - 6 ans) à6,25 (45 - 63 ans)
18 Cancer Incidence in Abidjan, Ivory Coast : First Results from the cancer Registry, 1995-188719 Situation de la santé bucco-dentaire en Côte d’ivoire, le 28 juin 2004
• Les troubles psychotiques constituent un problème important de santé publique.Le quart des demandes adressées au conseil de santé de Côte d'Ivoire de 1988à 1998 concerne les maladies mentales.
• Au plan de la nutrition et selon les résultats de l'enquête sur la nutrition, lasanté et la mortalité en Côte d'Ivoire20 réalisée en décembre 2003, la prévalencede la malnutrition chronique dans les strates de l'ouest, du nord, du nord-ouestet du nord-est est plus élevée que celle rapportée dans l'enquête démographiqueet de santé (EDS) de 1998 (25,2 % contre 22 %).
Il ressort de cette enquête que la malnutrition aiguë, bien que présente, ne constituepas un problème grave de santé publique chez les enfants de 0 à 59 mois.
Santé de la mère et de l'enfant
En dépit des efforts fournis par l'État, les partenaires au développement et les ONG, lamortalité maternelle reste encore élevée ; en effet, de 597 décès maternels pour 100.000naissances vivantes21 en 1994, elle est passée à 690 décès maternels pour 100.000naissances vivantes en 200022 . Cette situation s'explique par : i) les maternités tropprécoces, trop rapprochées et trop nombreuses, ii) l'insuffisance de la surveillance dela grossesse et du travail, iii) l'insuffisance de la surveillance de la grossesse et lamauvaise qualité des soins obstétricaux d'urgence.
S'agissant de l'enfant, la mortalité du nouveau né, qui était de 97 pour 1000 en 1994,est essentiellement due aux souffrances fœtales, aux infections néonatales, à laprématurité et aux détresses respiratoires. Quant à la mortalité infantile elle est passéede 103 pour 1000 en 1978 à 113 pour 1000 en 200023. Enfin, s'agissant de la mortalitéinfanto-juvénile, on note une légère amélioration pour la même période. Elle est passéede 175 pour 1000 à 167 pour 1000.
Il convient de noter que les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques,le paludisme et la rougeole sont les principales causes de la mortalité infantile et de lamortalité infanto-juvénile.
Les autres déterminants de la santé
Il s'agira ici de passer en revue les déterminants de la santé tels que le tabagisme,l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement.
Analyse de la situation
14
20 Ministère de la Santé (PNN, INHP) en collaboration avec l’UNICEF, l’OMS, l’Institut national de laStatistique, les ONG (ACF, MSF).
21 Enquête démographie Santé, 199422 Rapport OMS/UNICEF, 200423 Idem.
Une enquête sur le tabagisme effectuée en 2003 chez les jeunes de 18 à 22 ans a révéléune prévalence moyenne de 14 % (21 % chez les garçons, 6 % chez les filles)24 . Parailleurs, une autre enquête effectuée chez les agents de santé à Abidjan a montré que 6% des répondants étaient des fumeurs, principalement du sexe masculin.25
Avec la prévalence ci-dessus observée chez les jeunes, la lutte contre le tabac devraitretenir toute l'attention des décideurs.
2En ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable, les enquêtes à indicateursmultiples de 2002 montrent que seulement 51% de la population totale a accès à l'eaupotable26 . Toutefois, le secteur connaît une récession depuis plus d'une décennie enraison de la vétusté des infrastructures hydrauliques et du manque de nouveauxfinancements pour le renforcement et l'extension des réseaux d'adduction d'eauexistants.
En matière d'assainissement, il convient de noter que les systèmes modernesd'assainissement n'existent que dans certains milieux urbains. En ce qui concerne lacollecte et le traitement des déchets, les interventions actuelles se limitent au transportet au dépôt sur les sites sans aucun traitement dans les grandes villes.
De manière générale, l'accès limité à l'eau potable et le déficit en installations adéquatesd'assainissement augmentent considérablement l'incidence des maladies diarrhéiqueset la prévalence des maladies parasitaires.
Développement des systèmes de santé
La politique nationale de santé
La réforme du système sanitaire ivoirien a commencé en 1985 par la création desdirections régionales et par la pratique du recouvrement des coûts des actes de soinsau sein des établissements publics nationaux.
La mise en œuvre, en 1992, de l'Initiative de Bamako a favorisé : i) la généralisation durecouvrement des coûts des actes de soins à tous les niveaux de la pyramide sanitairedès 1994, ii) la rationalisation des soins au niveau des centres de santé et iii) une plusgrande implication des communautés dans la gestion par l'intermédiaire des comités
Analyse de la situation
15
24 Rapport d’enquête sur la prévalence tabagique chez les 8-22 ans à Abidjan en 200325 Thèse de Doctorat en médecine, Kouakou Klah Bernard, septembre 200026 BCP, 2002.
de gestion des structures sanitaires. Cette initiative, n'ayant été accompagnée ni demesures adéquates pour la prise en charge des indigents ni d'un système de partage desrisques, a souvent abouti à une baisse de l'accessibilité des démunis aux soins de base.
Le système de santé de district, mis en place depuis1994, est encore peu opérationneldu fait de la faible capacité gestionnaire des médecins chefs de district, de la faiblemobilisation des ressources pour la mise en œuvre des plan de développement desdistricts, de l'insuffisance de coordination des interventions et de la faible intégrationdes programmes de santé verticaux.
Le Plan national de développement sanitaire (PNDS), adopté en 1996, avait pourobjectif d'améliorer l'état de santé et le bien-être de la population grâce à une meilleureadéquation qualitative et quantitative des prestations sanitaires. Sa mise en œuvre aété entravée par la crise économique, par les plans d'ajustement structurel subséquentsainsi que par les crises sociopolitiques qui ont entraîné une baisse considérable desinvestissements de l'État dans le secteur de la santé.
Il convient de noter que la politique sanitaire nationale a fait une grande place ausecteur public. Toutefois, le Ministère de la Santé accorde une importance croissanteau secteur privé. Enfin, la contractualisation qui devrait régir les rapports entre lesecteur public et le secteur privé n'est pas encore bien réglementée.
Organisation et fonctionnement du système de santé
La pyramide sanitaire comprend trois niveaux. Le niveau central, organisé autour ducabinet du Ministre, est chargé de l'élaboration des politiques, de la mobilisation desressources, du contrôle de gestion et de l'évaluation des performances sous lacoordination de deux directions générales. Il s'agit de la direction générale de lalogistique et de la direction générale des prestations sanitaires. Le niveau intermédiairecomporte 19 directions régionales chargées de la coordination et de l'appui aux districts.Le niveau opérationnel est composé de 66 districts sanitaires.
La pyramide des soins quant à elle comprend 1342 établissements sanitaires depremier contact (ESPC) au niveau primaire, 65 hôpitaux au niveau secondaire et 4centres hospitaliers universitaires (CHU) au niveau tertiaire. À ces établissements desoins s'ajoutent les 9 structures sanitaires spécialisées27 et les structures du Servicede santé des Forces nationales de défense et de sécurité.
Analyse de la situation
16
27 Institut de cardiologie, Institut Raoul Follerau, Hôpital psychiatrique, INSP, INHP, PSP, LNSP.
À côté du secteur public, il existe un secteur privé qui est en pleine expansion. Ilcomprend 587 cliniques et cabinets privés et 417 officines privées approvisionnées partrois grossistes répartiteurs.
L'accessibilité aux structures de santé est de 48 % à 5 km avec des disparitésimportantes. L'utilisation des formations hospitalières connaît une baisse continuepouvant être liée, entre autres, à l'accroissement de la pauvreté et à la mauvaisequalité des soins.
En matière de politique sur les médicaments dans le cadre de l'accès aux soins, laPharmacie de la santé publique (PSP) assure les fonctions de centrale d'achat pourl'approvisionnement et la distribution des médicaments essentiels (y compris lesantirétroviraux) auprès des structures publiques. L'accès aux soins et aux médicamentsantirétroviraux (ARV) pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH aofficiellement été initié à Abidjan en 1998. Ce programme a été mis en Oeuvre par leMinistère de la Santé et le Ministère de l'Économie, en collaboration avec l'ONUSIDA,les firmes pharmaceutiques productrices d'antirétroviraux et certains partenaires cléstels que le Projet RETRO-CI et le Fonds de solidarité thérapeutique internationale (FSTI).Ce programme avait pour objectif d'accroître l'accès aux soins et traitements (y comprisles ARV) des personnes vivant avec le VIH (adultes et enfants) dans le pays.
La mobilisation des ressources à travers le Fonds mondial et le PEPFAR a permis augouvernement d'entreprendre la décentralisation de la prise en charge et la réductiondu coût des ARV en 2004. Grâce à cette politique de décentralisation, le nombre depersonnes ayant accès aux ARV est passé de 2000 en 2003 à 9800 au premiertrimestre de 2005, donnant ainsi l'espoir d'atteindre la cible de l'Initiative " 3 millionsd'ici 20025 " en Côte d'Ivoire.
La médecine traditionnelle joue un rôle important, notamment en zone rurale où elleconstitue le principal recours en matière de soins. Le programme national de promotionde la médecine traditionnelle mis en place en 2001 permet de renforcer la collaborationavec la médecine moderne grâce à la formation de 450 tradipraticiens. La premièreJournée africaine de promotion de la médecine traditionnelle instituée par l'OMS en2003 est célébrée depuis lors, le 31 août avec la participation de plusieurs associationsde tradipraticiens et d'ONG oeuvrant à l'intégration de la médecine traditionnelle dansle système national de santé.
Le système national d'information sanitaire (SIS)28 , qui a démarré en 1995, couvreessentiellement les établissements de premier contact. Chaque district sanitaire est
Analyse de la situation
17
28 Rapport sur l’évaluation du SIS dans le cadre de la PTME, Côte d’Ivoire, 2004.
doté d'un centre de surveillance épidémiologique (CSE) équipé d'ordinateurs et chargéde la collecte et de l'analyse des données fournies par les formations sanitaires depremier contact. Malgré les efforts fournis, il persiste quelques insuffisances quientravent le fonctionnement du système. Il s'agit des ruptures fréquentes de supportsde recueil de données, de l'insuffisance du personnel formé, de la faible analyse desdonnées, de l'exclusion des CHR, des hôpitaux généraux et des structures privées.
Suite à la crise humanitaire, le système de santé a été disloqué et présente dorénavantdeux aspects :
• Au nord et à l'ouest, les services de santé, dépouillés d'équipements, sanspersonnel et souffrant d'un manque notoire de médicaments, ne répondent plusaux besoins fondamentaux des populations.
• Au sud, d'une manière générale, les services de santé sont fonctionnels.Toutefois, à Abidjan et à Yamoussoukro, le flux des populations déplacéesentraîne une surcharge des services de prise en charge.
Les ressources humaines pour la santé29
L'effectif total du personnel de santé est passé de 1000 agents en 1960 à 17.000 en2002. La répartition des ressources humaines sur le territoire se caractérise par uneconcentration du personnel dans les grandes villes, particulièrement à Abidjan et environs,qui regroupent 60% de l'ensemble du personnel. Le ratio médecin par habitant quiétait de 1:12000 en 1993 est tombé à 1: 9000 en 2000. On dénombre dans le secteurpublic, 1539 médecins, 165 chirurgiens-dentistes, 7233 infirmiers, 1980 sages-femmeset 614 techniciens supérieurs de la santé. À ces effectifs, il faut ajouter le personneladministratif et les travailleurs occasionnels.
Tableau 2 : Effectifs des agents par emploi
Source : enquête sur les ressources humaines pour la santé en Côte d'Ivoire, 2004.
EmploisMédecinsPharmaciensChirurgiens-dentistesInfirmiersSages-femmesTechniciens supérieurs de la santéPersonnel administratif et socialPersonnel journalierTotal
%1011411271415100
Effectifs169812820472332146126924202579
17 677
Analyse de la situation
18
29 Enquête sur les ressources humaines pour la santé en Côte d’ivoire, 2003.
Dans le secteur privé, on dénombre 259 médecins, 471 pharmaciens et 120 chirurgiens-dentistes. Selon la Direction des ressources humaines du Ministère de la Santé, lesbesoins en personnel, toutes catégories confondues, se chiffraient à 2891 en 2003 età 2081 en 2004.
Les recrutements/renouvellements des agents dans le secteur public sont effectuéspar le Ministère de la Fonction publique et de l'Emploi sur la base des besoins expriméspar le Ministère de la Santé en tenant compte des contraintes budgétaires. Au coursde l'année 2003, la Fonction publique a mis à la disposition du Ministère de la Santé1059 agents dont la répartition est présentée au tableau 3 ci-dessous.
La formation de base, le recyclage et la spécialisation des agents de santé (médecins,chirurgiens-dentistes, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, etc.) sont assurés parles instituts de formation que sont l'Unité de formation et de recherche (UFR) en sciencesmédicales, l 'UFR des sciences pharmaceutiques et biologiques, l 'UFRd'odontostomatologie à Abidjan et l'Institut de formation des agents de santé (INFAS)à Abidjan avec deux antennes à Bouaké et Korhogo. Ainsi en moyenne 300 médecins,200 infirmiers et 150 sages femmes sont formés par an avec une centaine despécialistes dans toutes disciplines.
Les changements répétés des responsables des formations sanitaires depuis 1999 etles préjudices subis au cours de la guerre (la destruction et le pillage des structuressanitaires et des logements des agents) ont entraîné une démotivation du personnelde santé. Environ 2500 agents déplacés de guerre se sont faits enregistrer à la Directiondes ressources humaines, 1220 ont été redéployés dans les zones gouvernementalesdont 217 de façon définitive. Actuellement une phase pilote pour le redéploiement dupersonnel dans les régions des montagnes est en cours d'exécution.
Le financement de la santé30
Le financement du secteur public, qui était exclusivement à la charge de l'Etat entre1960 et 1980, bénéficie actuellement de la contribution des ménages aussi bien dansles établissements publics nationaux que dans les autres formations sanitaires publiquespour lesquelles le recouvrement des coûts des actes de santé a été généralisé depuis1994. L'État reste la principale source de financement du secteur sanitaire publicmême si la part du budget de l'État affectée à la santé est constamment en baisse,passant de 11,2 % en 1995 à 4,7 % en 2003. Le montant global du budget de la santéest passé de 123 milliards FCFA en 2000 à 97 milliards en 2003 avec un taux d'exécution
Analyse de la situation
19
30 Revue des dépenses de santé.
moyen de 70 % par an. Dans ce budget, l'aide extérieure se chiffrait à environ 27milliards par an. En 2004 les dépenses publiques en santé ne représentaient que 1%du PIB et la contribution des ménages à l'ensemble des dépenses de santé étaitestimée à 53 %.
Comme indiqué dans le graphique, ci-dessous, 30 à 36 % du budget de la santéservent au paiement des salaires. La part réservée à l'investissement a subi desréductions massives en quatre ans, passant de 18 % en 2000 à 3 % en 2003.
Graphique 3 : Évolution du budget de la santé de 2000 à 2004
Source : Revue des dépenses de santé, Ministère de la santé, 2004
Le système de protection sociale reste très limité et ne concerne qu'une infime partiede la population. La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) qui couvre lestravailleurs du privé, la Mutuelle générale des fonctionnaires de la Côte d'Ivoire (MUGEF-CI), le Fonds de prévoyance militaire et les assurances privées ne couvrent que 15 %de la population. L'Assurance maladie universelle (AMU), qui constitue le système nationalde sécurité sociale, a été créée par la loi N° 2001-636 du 09 octobre 2001. Elle vise àgarantir à toute personne résidant sur le territoire ivoirien la couverture des risques liésà la maladie et à la maternité. Des études sont en cours pour la rendre opérationnelle.
Problèmes et défis majeurs
À l'issue de l'analyse de la situation, on a identifié un certain nombre de problèmes etdes défis majeurs à relever.
Evolution du budget de la santé de 2000 à 2004
0
20
40
60
80
100
120
140
2000 2001 2002 2003 2004
Anné es
Mo
ntan
t en
mil
liard
s de
FC
FA
Budget Tota l
Dépens es en personnel
dépensesd 'inves tis sement
Analyse de la situation
20
Les problèmes majeurs
Le dysfonctionnement du système de santé engendré par les troubles sociopolitiques,l'insuffisance des ressources et la faiblesse des mécanismes de coordination constituentune entrave majeure au développement du système de santé ivoirien. Les problèmes quirévélés par l'analyse de la situation sont nombreux et variés. Ce sont :
• L'augmentation des groupes vulnérables et la dégradation des structures de santé ;
• Le taux d'incidence et de prévalence élevé du VIH/SIDA, de la tuberculose, dupaludisme, de la poliomyélite, du diabète, des cancers, des maladies cardio-vasculaireset des troubles psychotiques ;
• Les taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile élevés ;
• La faible contribution de l'État au financement de la santé, la paupérisation croissantedes populations et le manque d'équité dans le financement des coûts de santé parles ménages ;
• La faible sensibilisation des population et l'accès limité à l'au potable ;
• Le faible développement des partenariats.
Les défis majeurs
Au vu de ce qui précède, les défis à relever sont les suivants :
• La gestion de la crise humanitaire· Assurer la prise en charge de nouveaux groupes vulnérables issus de la
guerre;
· Remettre en état de fonctionnement les structures d'approvisionnementen eau potable.
• La réduction accélérée de la morbidité et de la mortalité liées aux maladiestransmissibles et non transmissibles
· Réduire la charge des maladies endémiques (VIH/SIDA, paludisme ;tuberculose) et à potentiel épidémique (rougeole, fièvre jaune)
· Améliorer le taux de couverture vaccinale pour tous les antigènes du PEV ;
· Redynamiser le système de surveillance épidémiologique.
• La promotion d'un environnement favorable à la santé
· Sensibiliser la population aux comportements favorables à la santé ;
· Améliorer l'assainissement de base.
Analyse de la situation
21
• Le développement et la coordination des partenariats
· Développer la collaboration multisectorielle en vue d'une plus grandemobilisation de ressources ;
· Assurer la coordination de l'ensemble des acteurs.
• L'amélioration de la performance du système de santé
· Revitaliser le système de santé ;
· Assurer une décentralisation effective pour impulser la participation descollectivités et des communautés ;
· Favoriser l'émergence de mécanismes de financement équitable de lasanté en faveur des ménages.
· Développer le système d'information sanitaire.
Analyse de la situation
22
4. AIDE AU DÉVELOPPEMENT : FLUX,INTRUMENTS ET COORDINATION
4.1 Tendances générales de l'aide
Après une période de flottement, on assiste, à l'heure actuelle, à une reprise du dialogueentre le Ministère de la Santé et les partenaires, ainsi qu'à une dynamisation de la coordinationentre ces derniers. Le tableau, ci-dessous, présente les emprunts et les dons.
L'aide extérieure ne souffre pas de l'insuffisance des moyens mais plutôt de la difficultéd'absorption et d'orientation des appuis. Le taux d'exécution s'élevait à 9,89 % en2000 et à 38,05 % entre 1995 et 2002.
L'aide extérieure dans le secteur de la santé au cours de ces dernières années (1995à 2003) a évolué comme le montre le graphique ci-dessous :
Graphique 4 : Évolution de l'aide extérieure de 1995 à 2003 (en millions de francs CFA)
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
40000
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
mon
tant
en
mill
ions
de
FCFA Emprunt
DonTotal
Aide au Développement
23
4.2 Principaux partenaires au développement et domainesd'intervention
Les principaux partenaires intervenant dans le secteur de la santé sont la Banqueafricaine de développement, la Banque mondiale, le FNUAP, l'OMS, le PNUD, l'UNICEF,l'Union européenne. La coopération bilatérale est active avec l'Allemagne, la Belgique,le Japon, la France, et les États-Unis. Plusieurs ONG et associations internationalesinterviennent dans le secteur de la santé : MSF, le Rotary International, Associationfrançaise Raoul Follereau.
Les principales interventions sont résumées, ci-après, par type de coopération.
Coopération multilatérale
• L'Union européenne apporte à la fois un appui budgétaire ciblé dans le cadrede l'ajustement structurel et un appui à un grand projet sectoriel dans le cadredu 8ème FED. Le projet associe appui institutionnel, appui à la formation etappui à la réhabilitation et à l'équipement des services de santé de base.
• La Banque mondiale est engagée dans un projet d'appui au développementdes services de santé intégrés (PDSSI). Les principales interventions couvrent,au niveau central, les divisions de la santé de la reproduction, de la formation etde l'information/ communication. Au niveau périphérique, le projet intervientdans l'opérationnalisation de 4 districts de santé (Tiassalé, Guiglo, Grand-Lahou,Duékoué) où il assure la formation des équipes cadre de district et des membresdes COGES. La Banque prévoit également un important projet de lutte contre leSIDA, sous la responsabilité du Ministère chargé de la lutte contre le SIDA.
• La Banque africaine de développement poursuit ses interventions en matièrede formation des accoucheuses traditionnelles et de renforcement desinfrastructures sanitaires.
• L'UNICEF poursuit son programme de coopération portant sur les programmessectoriels (santé/nutrition, éducation de base/développement du jeune enfant,eau/assainissement /hygiène). Ses priorités, dans le domaine de la santé, sontla vaccination, les MST/SIDA, la nutrition, la lutte contre le ver de Guinée et ledéveloppement des districts de santé.
• Le FNUAP soutient les structures en charge de la santé de la mère et de l’enfanten mettant l’accent sur la formation, l’équipement et la fourniture de contraceptifs.
• Le PNUD intervient dans le renforcement des capacités institutionnelles etcoordonne la mobilisation des partenaires impliqués dans la lutte contre lapauvreté. Il assure également la gestion des ressources du Fonds mondial delutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.
Aide au Développement
24
Coopération bilatérale
• La France apporte son appui aux institutions de formation, aux structures desoins, au développement des mutuelles de santé, à l'approvisionnement enmédicaments essentiels, ainsi qu'à la mise en place du système de surveillanceépidémiologique intégrée.
• L'Allemagne intervient dans l'opérationnalisation des districts de santé, ledéveloppement de la politique de maintenance du Ministère de la Santé et lerenforcement des capacités des services de vaccination.
• La Belgique contribue au renforcement des districts de la région sanitaire duMoyen Comoé dans les domaines de la construction, de l'équipement, de laréhabilitation des centres de santé, de la formation du personnel et de l'assistancetechnique au niveau central.
• Le Japon participe à la réhabilitation des infrastructures sanitaires et àl'équipement des districts de santé.
• Les États-Unis d'Amérique sont un partenaire important dans la lutte contre leVIH/SIDA.
Organisations non gouvernementales
• MSF occupe une place importante dans les interventions d'urgence.
• Le Rotary International est l'un des membres de la coalition mondiale pourl'éradication de la poliomyélite ; il participe également, depuis 2 ans, à la luttecontre le paludisme.
• La Fondation Raoul Follereau œuvre à l'élimination de la lèpre en Côte d'Ivoireet à la prise en charge de l'ulcère de Buruli
Certains des partenaires susmentionnés doutent de la nécessité d'implanter denouvelles formations sanitaires et recommandent l'amélioration de la qualité des soinsdans les structures existantes.
4.3 Mécanismes et instruments de coordination
Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, le PNDS et le CCA/UNDAF serventde plate-forme de coordination des interventions dans le secteur. Il existe d'autresinstruments de coordination tels que le Mécanisme de coordination de Pays (CCM),l'Appel consolidé (CAP) et le Plan de contingence, qui sont régulièrement évaluésdans le cadre de la gestion de la crise.
Aide au Développement
25
Enfin, des mécanismes de coordination ont été mis en place pour des domainesspécifiques tels que la vaccination, le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose. Ence qui concerne notamment le SIDA, on peut citer : i) le Conseil national de luttecontre le SIDA présidé par le Président de la République, ii) le Comité interministérielde coordination des partenaires, présidé par le Premier Ministre, iii) le Comité multipartiteet de partenariat regroupant les agences du système des Nations Unies, les nationauxet d'autres agences de coopération multilatérale et bilatérale, présidé par le Ministrede la lutte contre le VIH/SIDA.
Aide au Développement
26
5. COOPÉRATION ACTUELLE DE L'OMS AVECLA CÔTE D'IVOIRE
5.1. Bureau de pays
Historique
La coopération technique entre la Côte d'Ivoire et l'OMS a commencé dès l'accessiondu pays à l'indépendance en 1961 (Accord de base signé le 30 janvier 1961 et entréen vigueur le 7 février 1961). L'accent avait alors été mis sur l'assistance technique, lerenforcement des performances des ressources humaines et la mise en œuvre deprogrammes de lutte contre les grandes endémies.
Depuis lors, sur la base du Programme général de travail de l'OMS, la coopérationentre la Côte d'Ivoire et l'OMS suit un cycle biennal, axé sur la mise en œuvre de laPolitique sanitaire nationale et surtout, à partir de 1996, sur le Plan national dedéveloppement sanitaire défini pour la période 1996-2005. L'OMS joue également unrôle actif dans la coordination du partenariat au développement sanitaire.
Le processus de décentralisation du secteur sanitaire a bénéficié de l'appui de l'OMS,notamment pour la mise en place des districts sanitaires et la mise en œuvre de laStratégie de soins de santé primaires qui met un accent particulier sur l'Initiative deBamako définie pour la région Afrique depuis 1987 à Bamako. L'appui de l'OMS aessentiellement porté sur la définition de politiques, le renforcement du système desanté, la santé de la mère et de l'enfant, la lutte contre les maladies transmissibles etla promotion de modes de vie sains.
Le Bureau de la représentation de l'OMS a connu un renforcement progressif de sonéquipe et compte en 2005 un effectif de 48 personnes dont 25 pour les équipesinterpays et 23 pour l'équipe pays. En raison de la configuration du bureau marquéepar la présence des équipes interpays, les allocations budgétaires devraient tenir comptedes charges spécifiques liées au fonctionnement.
Domaines de coopération et ressources financières
Les domaines d'activité prioritaires retenus par la Côte d'Ivoire et l'OMS dans le cadrede leur coopération technique pour les périodes biennales 2002-2003 et 2004-2005sont présentés au tableau qui suit :
Coopération actuelle de l’OMS avec la Côte d’Ivoire
27
Tableau 4 : Synthèse du programme de coopération technique OMS -Côte d'Ivoire 2004-2005
Le budget alloué pour la mise en œuvre du programme 2002- 2003 était de US $4 241112 dont US $2 204 112 inscrits au Budget ordinaire. Pour la période biennale 2004-2005, l'allocation budgétaire est de US $2 149 000 inscrits au budget ordinaire avecune légère baisse du budget ordinaire 2004-2005 par rapport à la période biennaleprécédente. Par contre, les fonds extra budgétaires connaissent une augmentation de100%. Les allocations budgétaires les plus importantes sont faites en faveur desdomaines d'activité OSD (15 %), CSR (08 %) et HPR (8 %).
Il faut noter que les fonds inscrits dans les ressources extrabudgétaires sont difficilementmobilisables. Pour la période biennale 2003-2004, seuls les programmes HIV/SIDA,vaccination et paludisme ont bénéficié, en partie, des fonds extra budgétaires. Pour lapériode biennale 2004-2005, seuls les programmes IVD (vaccination et mise au pointdes vaccins) et HIV/SIDA ont mobilisé des ressources extra budgétaires pour lefinancement des campagnes de vaccination contre la poliomyélite et du projet OMS/Italie de lutte contre le VIH/SIDA.
Nº d’ordre
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67891011121314151617
Domaines d’activité
Maladies transmissibles : SurveillanceMaladies transmissibles : Prévention, lutte et éradicationPaludismeTuberculoseSurveillance, prévention et prise en charge des maladiesnon transmissiblesTabacPromotion de la santéSanté de l’enfant et de l’adolescentPour une grossesse à moindre risqueVIH/SIDANutritionSanté et environnementMédicaments essentiels : accès, qualité, usage rationnelVaccination et mise au point de vaccinsSécurité transfusionnelle et technologie cliniqueOrganisation des services de santéPrésence de l’OMS dans le paysTOTAL
Budgetordinaire (USD)
175 000100 00023 00054 000
2 000170 00075 000120 00070 000
20 00026 00025 00052 000336 000956 000
2 204 112
Fondsextra-budgetaire
(USD)00
350 00020 000
05 0004 00011 000
0827 000
000
800 0000
20 0000
2 037 000
Budgetordinaire (USD)
202 00027 00022 00017 000
11 00027 000143 00021 000160 00022 00027 00027 00012 00016 00011 000
307 0001 097 0002 149 000
Fondsextra-budgetaire
(USD)
332 000400 000120 000
7 00080 00015 0002 000
10 000800 000
11 0002 198 000
6 000286 310
4 267 310
2002 - 2003 2004 - 2005
Coopération actuelle de l’OMS avec la Côte d’Ivoire
28
Partenariat et principales réalisations de l'OMS au niveau du pays
Dans le cadre du développement du partenariat, l'OMS collabore avec les autresagences du système des Nations Unies et avec les bailleurs de fonds bilatéraux. A ceteffet, plusieurs mécanismes de collaboration ont été mis en place ; il s'agit notammentdu comité de réflexion stratégique, du comité de coordination inter agences de l'actionhumanitaire (IACCH), du groupe sectoriel santé/nutrition, de la cellule nationale desolidarité et action humanitaire et de la coalition pour accélérer l'atteinte des OMD.
5.2. Appui du Siège de l'OMS et du Bureau régional pour l'Afrique
Durant ces cinq dernières années, plusieurs missions du Siège et du Bureau régionalpour l'Afrique ont apporté leur appui à la Côte d'Ivoire dans la mise en œuvre desactivités programmées. Ces missions ont contribué à l'amélioration du système desanté, notamment dans les domaines suivants : surveillance épidémiologique et luttecontre les maladies, PEV, VIH/SIDA, MPS, gestion de la qualité de la transfusionsanguine, ver de Guinée, tuberculose, paludisme, santé de l'enfant et de l'adolescent,système d'information sanitaire, opérationnalité des districts de santé, gestion dessituations humanitaires d'urgence, médecine traditionnelle, développement desressources humaines pour la santé.
Dans le cadre de la crise, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'un appui du Bureau régional etdu Siège sous forme de fourniture de trousses sanitaires d'urgence et d'appui techniqueà l'élaboration de documents de plaidoyer (CAP, Flash Appel, Plan de contingence).
5.3. Forces, faiblesses, menaces, défis et opportunités dela coopération de l'OMS avec la Côte d'Ivoire
Plusieurs facteurs ont facilité la réalisation des résultats obtenus. Ce sont :
• La volonté politique exprimée par le pays en vue d'amener l'état de santé despopulations au niveau le plus élevé.
• L'existence d'un cadre politique et technique de coopération entre l'OMS et laCôte d'Ivoire (le Plan d'action opérationnel biennal)
• La reconnaissance de l'OMS par le gouvernement comme premier conseilleren matière de santé.
Faiblesses
• Faible niveau de ressources affectées à la coopération ;• Faible mobilisation locale des fonds extrabudgétaires.
Coopération actuelle de l’OMS avec la Côte d’Ivoire
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Menaces
• Faiblesse des mécanismes de coordination ;• Faible adhésion des acteurs à l'approche sectorielle ;• Faible capacité d'analyse et d'identification rapide des problèmes ;• Instabilité institutionnelle liée au changement fréquent des responsables
nationaux.
Opportunités
• Existence de cadres d'orientation politique (DSRP, UNDAF, NEPAD, la Feuillede route)
• Disponibilité de fonds pour les programmes prioritaires (GAVI, Fonds mondial,Initiative " 3millions d'ici 2005 ", PEPFAR, GAIN)
• Présence des équipes interpays• Mise en œuvre du cadre de concertation et mobilisation de ressources (CAP,
Plan de contingence, coopération bilatérale).
Défis
Suite à cette analyse, on constate que la coopération de l'OMS avec la Côte d'Ivoireest confrontée aux défis suivants :• Préserver la confiance et la crédibilité auprès du gouvernement et des partenaires ;• Améliorer la gestion de l'information sanitaire entre les partenaire ;• Mobiliser les ressources nécessaires ;• Renforcer les capacités de communication du bureau de pays ;• Renforcer les capacités du bureau en matière de réponse aux catastrophes.
Coopération actuelle de l’OMS avec la Côte d’Ivoire
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6. AGENDA STRATÉGIQUE DE L'OMS AVEC LACÔTE D'IVOIRE
6. 1 Objectif général
La SCP a pour objectif de contribuer à l'amélioration de l'état de santé de la populationivoirienne.
6. 2 Changement d'orientations générales
L'atteinte de cet objectif nécessite une réorientation du secteur de la santé ; cetteréorientation consiste à :
• assurer la transition nécessaire entre l'urgence et le développement ;
• réduire les disparités en matière de santé ;
• promouvoir un développement humain basé sur les principes de soins desanté primaires et sur l'approche sectorielle.
Dans ce contexte, l'Organisation s'attellera à favoriser l'émergence et/ou le renforcementdes mécanismes et outils de coordination et de pilotage du Ministère de la Santé.
6. 3 Composantes de l'agenda stratégique
Le choix des axes stratégiques de coopération a été fait en collaboration avec leMinistère de la Santé et en concertation avec les partenaires au développement, sur labase des critères suivants : i) la pertinence du domaine par rapport aux besoins etdéfis du pays en matière de développement sanitaire ; ii) la pertinence par rapport auxpriorités mondiales et régionales de l'OMS ; et iii) l'avantage comparatif et les capacitésréelles de l'OMS à appuyer le pays.
Les problèmes et les défis majeurs en matière de santé ont amené l'équipe de formulationde la SCP en Côte d'Ivoire à définir les axes prioritaires suivants :
• Réduction des effets de la crise humanitaire sur la santé ;
• Lutte contre les maladies ;
• Développement de partenariats stratégiques et renforcement de la coordination;
Agenda stratégique de l’OMS pour la Côte d’Ivoire
31
• Création d'environnements favorables à la santé ;
• Développement d'un système de santé efficace.
Ces axes stratégiques visent à répondre aux défis essentiels auxquels doit faire facele secteur de la santé ; ils concernent la lutte contre la pauvreté, la réponse à lasituation de crise et l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement, quiconstitue une priorité pour le pays, les Nations Unies et les autres partenaires.
Réduction des effets de la crise humanitaire sur la santé
Les interventions de l'OMS visent à renforcer les capacités permettant aux différentsacteurs de mieux aborder et de gérer les aspects sanitaires de la crise en procédantà ce qui suit :
Préparation
• Fournir de l'assistance au Ministère de la Santé pour développer, coordonner etsuivre une analyse de situation en se focalisant sur l'évaluation de la vulnérabilité,l'analyse des risques, l'identification de la capacité de réponse des acteurs ;
• Appuyer le Ministère de la Santé pour la mise en place d'une unité pour lagestion des urgences ;
• Identifier et collaborer avec les partenaires dans la coordination des activités deformation en santé publique, hygiène et assainissement, secourisme ;
• Aider le pays à préparer le plan de contingence.
Réponse
• Assister le Ministère de la Santé dans la coordination des interventions desdifférents acteurs ;
• Fournir régulièrement des informations sur la crise ;
Réhabilitation
• Fournir des informations actualisées sur les ressources humaines, lesinfrastructures et les équipements sanitaires, ainsi que des donnéesépidémiologiques ;
Agenda stratégique de l’OMS pour la Côte d’Ivoire
32
• Appuyer le gouvernement dans le développement et la mise en œuvre d'un plana moyen terme de réhabilitation/reconstruction ;
• Fournir des conseils au gouvernement sur les réformes du système de santé.
Lutte contre les maladies
L'objectif du gouvernement vise à réduire l'incidence et la prévalence des maladiesd'importance en matière de santé publique que sont : le VIH/SIDA, le paludisme, latuberculose, les maladies à potentiel épidémique et les maladies cibles du PEV, lalèpre, la dracunculose, l'onchocercose, les maladies cardio-vasculaires et bucco-dentaires, le diabète et les cancers. Les stratégies développées ont pour but de favoriserune meilleure coordination et intégration des programmes nationaux de lutte contreces maladies afin qu'ils atteignent leurs objectifs spécifiques tout en renforçant lesservices de santé, notamment au niveau du district sanitaire.
En ce qui concerne la lutte contre les maladies, l'appui de l'OMS visera à :
• faciliter les échanges d'informations entre le pays et les partenaires ;
• soutenir le développement du partenariat ;
• contribuer à la mobilisation des ressources en vue de la mise en œuvre desstratégies nationales de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA ;
• stimuler la recherche dans ces domaines afin de trouver et d'adopter des moyensplus efficaces de lutte contre ces maladies.
En ce qui concerne les maladies évitables par la vaccination, l'OMS soutiendrales autorités dans l'adaptation au niveau national, de toutes les initiatives régionalespour le contrôle, l'élimination et l'éradication des maladies cibles du PEV.
En ce qui concerne la surveillance épidémiologique, l'OMS apportera un appui auMinistère de la Santé pour la surveillance des maladies ciblées par le système nationalde surveillance épidémiologique (maladies à potentiel épidémique et facteurs de risqued'hypertension artérielle et de diabète).
Développement du partenariat stratégique et renforcement de la coordination
Face à la faiblesse des mécanismes de coordination du Ministère de la santé, lastratégie de l'OMS consistera à :
Agenda stratégique de l’OMS pour la Côte d’Ivoire
33
• fournir un effet catalytique aux mécanismes de concertation entre les partenairesau développement sanitaire ;
• appuyer le Ministère de la Santé pour lui permettre d'améliorer sa capacité decoordination et de leadership face aux interventions des partenaires du secteurde la santé.
Création d'environnements favorables à la santé
L'OMS aidera le Ministère de la Santé à mettre en oeuvre la Stratégie régionale de lapromotion de la santé dans chacun des domaines spécifiques du secteur de la santéen contribuant à :
• assurer le plaidoyer pour la validation et la mise en œuvre de la stratégie nationalepour la promotion de la santé ;
• soutenir le Ministère de la santé pour traduire cette stratégie en actions concrètesdans chacun des domaines prioritaires ;
• fournir l'expertise technique pour la mise en œuvre des interventions à basecommunautaire (PHAST : Participation à la transformation de l'hygiène et del'assainissement) ;
• aider le pays à collecter et analyser les déterminants de la santé qui affectent lasanté de la population en vue de les intégrer aux programmes de lutte contreles maladies.
Développement d'un système de santé efficace
Cet axe concerne l'organisation des services de santé et les ressources nécessairesà une prestation de qualité, ainsi que l'évaluation de la performance de ce système.
Organisation des services de santé
L'OMS apportera son assistance au MSP pour une meilleure application des reformeset pour une politique de santé axée sur la communauté. À cet effet, le rôle de l'OMSconsistera à :
• fournir un appui technique pour l'élaboration d'une politique nationale de santébasée sur l'approche sectorielle et guidée par l'équité dans le financement dusecteur, ainsi que pour l'élaboration de documents de stratégie (développementdes ressources humaines, santé de la reproduction, promotion de la santé) etde programmes spécifiques ;
Agenda stratégique de l’OMS pour la Côte d’Ivoire
34
• proposer des lignes directrices adaptées au pays en matière de décentralisationorientée vers la mise en œuvre des soins de santé primaires ;
• assurer un plaidoyer pour la mobilisation et l'allocation des ressources en faveurdu secteur en tenant compte des engagements du pays, notamment celuid'allouer 15 % du budget global au secteur de la santé ;
• assurer un plaidoyer pour la mise en œuvre de la composante santé de lastratégie nationale de réduction de la pauvreté ;
• fournir un appui technique pour le développement du Système nationald'information sanitaire et de gestion ;
• stimuler le développement de la recherche opérationnelle.
Médicaments et pharmacopée traditionnelle
L'appui de l'OMS au Ministère de la santé dans la mise en œuvre de sa Politique demédicaments consistera à :
• fournir l'expertise technique au Ministère de la Santé pour la mise en œuvre desa Politique pharmaceutique nationale. Cet appui portera particulièrement surl'usage rationnel du médicament , le contrôle de la qualité et la lutte contre lavente illicite.
• fournir l'expertise technique au Ministère de la Santé pour la prise en compte dela pharmacopée traditionnelle, notamment pour l'identification et la promotionde remèdes traditionnels dont l'innocuité et l'efficacité sont prouvées.
Sécurité transfusionnelle
L'OMS poursuivra son appui au pays dans ses efforts de mise en œuvre d'une politiquede gestion de la qualité en vue de garantir l'accès à du sang en quantité et en qualitérequises grâce aux actions suivantes :
• aider à documenter les meilleures pratiques en matière de transfusion sanguinedans le but d'améliorer la sécurité transfusionnelle et la technologie clinique ;
• faire un plaidoyer pour la mobilisation des ressources en vue de soutenir lamise en œuvre de la politique de décentralisation des structures de transfusionsanguine et le renforcement des capacités du Centre national de transfusionsanguine en équipements.
Agenda stratégique de l’OMS pour la Côte d’Ivoire
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Santé de l'enfant et de l'adolescent
L'OMS apportera un appui technique pour l'élaboration et la mise en œuvre de lastratégie PCIME incluant les bonnes pratiques communautaires de promotion, deprévention et de soins pour la survie de l'enfant.
Santé de la reproduction
L'OMS s'attellera à :
• fournir un appui technique au MSP et aux autres partenaires pour la mise enoeuvre des interventions prévues dans la feuille de route en vue de réduire lamortalité maternelle et infantile ;
• appuyer le MSP pour le suivi et l'évaluation des indicateurs des OMD relatifs àla santé de la mère et de l'enfant.
Agenda stratégique de l’OMS pour la Côte d’Ivoire
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7. IMPLICATIONS DE L'AGENDA STRATÉGIQUEPOUR L'OMS
La stratégie de coopération de l'OMS avec la Côte d'Ivoire telle que définie dans leschapitres précédents constitue le cadre de référence de l'activité de l'ensemble del'OMS en Côte d'Ivoire pour les quatre prochaines années. C'est un document internequi engage la responsabilité et la crédibilité de l'ensemble de l'Organisation. La miseen œuvre des axes stratégiques définis implique des changements importantsconcernant les modalités d'appui de l'OMS à la Côte d'Ivoire.
7.1 Bureau de pays
• L'allocation des ressources de l'OMS à la Côte d'Ivoire devra se faireconformément à la SCP. Les plans d'action 2006-2007 et 2008-2009 serontélaborés en tenant compte de ce cadre de référence.
• L'amélioration des prestations de l'équipe du bureau de pays nécessite lesactions suivantes :
- le renforcement des capacités des membres de l'équipe pays enplanification stratégique, leadership, économie de la santé, langues,nouvelles technologies de l'information ;
- le recrutement de cadres dans les domaines suivants : technologie del'information, documentation, logistique, administration ;
- la prise en compte des frais de fonctionnement des équipes interpaysdans l'allocation budgétaire pour le fonctionnement du bureau ;
- la modification de l'organisation du travail afin d'adapter l'appui de l'OMSaux fonctions et axes stratégiques définis.
• Le bureau de pays adoptera une approche plus systémique évitant ainsi unetrop grande dispersion des efforts. Couplée à une meilleure définition de sesrôles et fonctions, cette approche devrait renforcer l'efficacité de l'OMS etaméliorer sa contribution à la performance du système de santé ivoirien. L'activitéconjointe des membres du personnel de l'OMS et des responsables nationauxdevra être favoriser une étroite collaboration et un transfert de compétences.
• Le bureau de pays veillera à promouvoir, en liaison avec les partenaires,l'intégration des programmes nationaux au niveau des districts par la mise encommun des ressources et une meilleure coordination des interventions.
Implications de l’agenda stratégique pour l’OMS
37
• Le bureau de pays devra renforcer le suivi et l'évaluation de son action dans lepays afin de mieux estimer la contribution de la stratégie de coopération audéveloppement sanitaire de la Côte d'Ivoire ; des outils et des indicateursappropriés seront élaborés et utilisés à cet effet.
• Le bureau de pays apportera son appui pour la mise à disposition des ressourceshumaines, matérielles et financières et pour la gestion des situations d'urgenceet de catastrophe.
7.2 Bureau régional et Siège de l'OMS
Les activités de portée régionale, interrégionale et mondiale de l'OMS revêtent ungrand intérêt pour le pays et lui permettent à la fois de tirer profit de l'expérience desautres et de contribuer à la définition des politiques et stratégies de l'organisation.Elles ne doivent cependant pas porter préjudice à la mise en œuvre et au suivi duprogramme de coopération avec le pays. Ceci nécessite particulièrement que lessollicitations des différentes divisions et programmes du Siège et du Bureau régionalsoient mieux coordonnées et contribuent à la mise en œuvre de la SCP, qui doit servirde cadre de référence obligatoire à tous (demandes d'informations, enquêtes, réunionsinterpays/ateliers de formation, envoi de missions).
Par ailleurs, le Bureau régional et le Siège doivent renforcer leur capacité d'appui dansles domaines de l'économie de la santé (comptes de la santé, analyse coût/efficacité,mutuelles de santé), du renforcement du système de santé, du profil du bureau depays et du développement des ressources humaines.
Eu égard au rôle majeur que joue l'OMS dans la production et la diffusion de l'informationtechnique et scientifique, en particulier au bénéfice des pays les plus pauvres, leSiège doit accorder une importance cruciale à la traduction des documents techniquesen langue française.
Enfin le Siège et le Bureau régional doivent prendre les mesures appropriées pour quedans le Bureau pays les conditions de travail ne soient pas inférieures à celles desautres agences du système des Nations Unies. Citons à cet égard l'exemple du réseaudes télécommunications. L'OMS doit en particulier jouer un rôle d'avant garde en cequi concerne la santé au travail de son personnel et le plan de carrière pour le personneldu bureau de pays.
Implications de l’agenda stratégique pour l’OMS
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8. SUIVI ET ÉVALUATION
L'agenda stratégique de la SCP sera concrétisé par le Budget Programme et lesPlans d'action biennaux grâce au processus gestionnaire normal de l'OMS. Le bureaude l'OMS dans le pays définira les résultats escomptés adéquats, ainsi que les cibles,les principales étapes et les indicateurs de base et de performance nécessaires pourmesurer l'évolution du Budget Programme et des plans d'action biennaux. La mise enoeuvre des plans d'action biennaux sera soumise au processus d'évaluation semestriellede l'OMS qui comprend l'examen semi-annuel, l'évaluation à mi-parcours et l'évaluationbiennale.
Par ailleurs, un réseau d'appui à la SCP, englobant les trois niveaux de l'Organisation,le Ministère de la Santé et certains grands partenaires, examinera et évaluera la stratégiede coopération avec le pays pour en mesurer l'impact et déterminer les ajustementséventuellement nécessaires ou le fera au moins 6 mois avant la fin de l'année indiquéesur le document. Les éléments constitutifs de l'agenda stratégique, les principauxobjectifs, le calendrier d'exécution et le cadre indicatif des ressources figurent dans letableau en annexe.
Suivi et évaluation
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9. CONCLUSION
La stratégie de coopération de l'OMS avec la côte d'Ivoire est à cheval sur deuxprocessus de réformes : celui du système de santé dans le cadre du PNDS et celui del'OMS concrétisé par la stratégie institutionnelle de l'Organisation. En dépit des progrèsnotables enregistrés, de grands défis restent posés et constituent un handicap audéveloppement du système de santé de la Côte d'Ivoire.
La mise en œuvre des axes stratégiques définis, qui constitue une priorité pour lepays et ses partenaires, entraînera des modifications significatives dans l'approche etles méthodes de travail de l'Organisation non seulement au niveau du pays maiségalement au niveau régional et mondial.
Compte tenu de la complexité et de l'importance de ces changements, il est souhaitablede les introduire progressivement afin d'en garantir le succès. Par ailleurs, ils doiventbénéficier de la collaboration étroite entre l'ensemble des parties constitutives del'Organisation, de l'appui des autorités nationales et de celui des partenaires audéveloppement.
L'OMS, pour sa part, veillera à assurer la mise en œuvre effective de la stratégie decoopération avec la Côte d'Ivoire sous la responsabilité et la coordination du bureau depays.
Conclusion
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43
Nº 4 5
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