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Sylvain CHAUSSARD Promotion 2006/2007 Mémoire de fin d’études INA Le Web 2.0 au service

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Sylvain CHAUSSARD Promotion 2006/2007

Mémoire de fin d’études INA

Diplôme Universitaire en Marketing et Distribution dans l’industrie audiovisuelle européenne

Le Web 2.0 au service du cinéma

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Résumé

En moins de quinze ans, le Web a grandit d’un petit groupe de scientifiques du CERN jusqu’à

un espace global d’information de plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde1.

Actuellement, nous sommes en train de revenir aux racines du Web, car il sert à nouveau

d’outil de lecture et d’écriture et plus généralement d’édition de contenus tout en entrant dans

une nouvelle phase plus sociale et participative. Ces tendances laissent à penser que le Web

est en train d’entrer dans une deuxième phase, une version nouvelle et améliorée du Web.

Pour l’industrie du cinéma, il est temps de s’adapter et d’évoluer afin de continuer à se

développer. Ce mémoire expliquera les nouvelles technologies Web ainsi que les plus récents

services et applications, tels que les blogs, wikis, tags, et autres podcasts, en essayant de

comprendre l’intérêt et l’engouement autour de ces services et comment l’industrie

cinématographique peut se servir de ces outils pour améliorer la promotion des films.

Ce mémoire permettra d’établir l’intérêt du Web 2.0 et de montrer qu’il ne propose pas

seulement une palette de nouvelles technologies et de services, même si c’est un aspect

capital. Le Web 2.0 comporte des idées importantes qui changent complètement la manière

dont les gens interagissent entre eux. Mais il est aussi intéressant de noter que ces idées ne

sont pas nécessairement des acquis du Web 2.0. Ils reflètent plutôt une forme de réflexion à

propos du « pouvoir » de ce réseau dû aux effets que peuvent impliquer un milliard

d’utilisateurs en ligne que ce soit au niveau macro ou micro. Sir Tim Berners-Lee, le co-

créateur du World Wide Web maintient d’ailleurs que le Web 2.0 n’est qu’une extension du

principe original du Web qui ne justifie pas un nom spécial. Ces idées seront ensuite mis en

relation avec le cinéma pour montrer qu’il peut être associé à toutes les grandes évolutions du

Web.

De plus les entreprises sont désormais très impliquées et concernées par ces évolutions du

Web et influencent ou agissent sur le Web, ce qui a des implications pour le contrôle des

données publiques ou privées, comme on a pu le voir pour les réseaux de pair à pair (peer-to-

peer) ou les réseaux de contenu généré par les utilisateurs (user generated content).

1 Selon l’évaluation de l'Internet World Stats de Mars 2007, il y aurait 1,1 milliard d’internautes dans le monde

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SOMMAIRE

Introduction p.4

I) Web 2.0 ou Web 1.0 : telle est la question ? p.6

II) Les nouveautés du Web 2.0 p.91) Les blogs p.92) Les wikis p.123) Les tags et marques-pages p.134) Le partage de données p.145) Les podcasts p.146) Les flux RSS et la syndication de contenus p.157) Les applications et services Web les plus récents p.16

III) Les grandes idées du Web 2.0 p.171) Le contenu généré par les utilisateurs p.172) Tirer parti de l’intelligence collective p.183) La puissance des données p.234) L’architecture de la participation p.245) Les effets de réseau, la loi des puissance et la longue traîne p.26

IV) Les applications Web 2.0 au service du cinéma p.321) Les blogs et les profils p.322) Les wikis p.333) Les tags p.344) Le partage de données p.365) Les podcasts p.376) Les flux RSS p.377) Les applications et services Web les plus récents p.38

V) Les grandes idées du Web 2.0 liées au cinéma p.391) Le contenu généré par les utilisateurs p.392) Tirer parti de l’intelligence collective p.403) La puissance des données p.404) L’architecture de la participation p.425) Les effets de réseau, la loi des puissance et la longue traîne p.43

VI) Le futur du Web 2.0 p.441) Le Web 2.0 et le Web sémantique p.452) La science du Web p.493) Le développement continu du Web en tant que plateforme p.504) La vie privée et la sécurité p.505) Le Web 2.0 et la SOA p.516) La bulle 2.0 ? p.527) Et le Web 3.0 ? p.54

Conclusion p.55

Annexes p.57

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Introduction

A la fin de l’année 2006, la personnalité de l’année du

magazine « Time » était : « You » (Toi/Vous). Sur la

couverture du magazine, en dessous du nom du journal, on

découvrait une photo d’un ordinateur avec un miroir à la

place de l’écran2, qui ne reflétait pas seulement le visage du

lecteur mais aussi le sentiment que 2006 était l’année du

Web, à travers une nouvelle version d’un Web créé par

l’utilisateur lui-même. Mais notre perception du Web est-elle

suffisamment claire et affûtée ? Y’a-t-il vraiment matière

derrière la nouvelle appellation de Web 2.0 ? Est-ce une révolution sociale ? Est-ce d’ailleurs

simplement une révolution ou une évolution ?

Dans la première partie de ce mémoire, nous rappellerons le contexte historique, créé par Sir

Tim Berners-Lee d’après sa vision d’un espace d’information unique, global et collaboratif.

Elle contraste avec celle de Tom O’Reilly, qui tente de comprendre les différentes voies dans

lesquelles les connaissances à propos de ces technologies et l’adoption de celles-ci peuvent

aider à faire des prédictions sur les marchés technologiques.

La majorité des articles qui parlent du Web 2.0 sont focalisés sur les applications et services

tels que les blogs, le partage de vidéo et les contenus générés par les utilisateurs, les réseaux

sociaux et le podcasting – un Web plus social et impliquant pour l’utilisateur dans lequel les

personnes contribuent autant qu’ils consomment. Dans une deuxième partie, nous évoquerons

ces différents services qui sont basés sur la technologie et utilisent des concepts du Web qui

ont été retravaillés, notamment sur la base de la collaboration en ligne. Mais est-ce bien ça le

Web 2.0 ? En fait, nous pouvons argumenter que ces applications et services sont des

manifestations du développement continu du Web. Si nous nous focalisons sur le terme

« Web 2.0 » et la façon dont il est utilisé, nous pouvons remarquer qu’il sert de terme

ombrelle pour tenter d’expliquer le patchwork d’idées à propos des nouveaux services Web et

du contexte technologique qui les avait produites.

2 L’ordinateur présenté en couverture du Time a les contours d’un lecteur vidéo qui s’avère être celui du site YouTube (on peut donc penser à une utilisation du mot « You » à double sens)

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Dans une troisième partie, nous articulerons les grandes idées basées sur le concept original

de Tim O’Reilly3, ce qui nous aidera à expliquer et comprendre pourquoi le Web 2.0 a eu un

impact aussi énorme. Ces idées expliquent plus que la formation d’un réseau global

d’information, elles font référence à l’aspect social du réseau. Les mots collaboration,

contribution et communauté sont donc à l’ordre du jour et certains pensent même qu’un

« nouveau construit social est en train de se créer »4, juste devant nos yeux aujourd’hui. Mais

ces idées ont tout de même besoin de la technologie pour se construire à travers le

fonctionnement d’applications basées sur le Web.

La quatrième partie reprendra les nouveautés du Web en montrant comment elles peuvent être

mises au service du cinéma et de la promotion des films. Les blogs, wikis et autres flux RSS

sont indispensables non seulement aux sites Internet axés sur le cinéma mais aussi aux

distributeurs qui souhaitent assurer l’engouement autour des films qu’ils proposent.

Dans une cinquième partie, nous analyserons l’impact des grandes idées du Web 2.0 mises en

relation avec le cinéma et les contenus audiovisuels, ou comment la vidéo est devenu un

contenu majeur du net et les nouveaux modes de distribution que cela augure déjà.

Enfin, nous tenterons de construire une vision de ce que pourra être le Web de demain.

Quelles seront les technologies qui affecteront la prochaine phase du Web en matière de

développement ? Et de quoi sera fait ce qu’on pourrait appeler le Web 3.0 ?

3 O’REILLY, T. 2005, What is Web 2.0 : Design Patterns and Business Models for the Next Generation of

Software. Site Internet : http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-web-20.html?page=1 4 Le Web social (Augmented social network) est un terme inventé en 2003 par PlanetWork. Site Internet : http://asn.planetwork.net/

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I) Web 2.0 ou Web 1.0 : telle est la question ?

Est-ce une révolution dans la manière d’utiliser le Web ? Est-ce une nouvelle bulle Internet ?

Les réponses divergent selon les répondants. En effet, l’approche du développeur Web peut

être différente de celle du marketeur ou encore de l’économiste. La réponse la plus courte

pour beaucoup, est de faire référence à un groupe de technologies qui ont été associées aux

termes : blogs, wikis, podcast, RSS, etc. et qui facilitent un Web plus social ou chacun est

capable de créer ou de voir l’information sur un espace global. La réponse la plus longue est

beaucoup plus compliquée et tire ses idées dans l’économie, la technologie et l’idée nouvelle

d’une société connectée. Pour certains financiers cependant, il est simplement temps

d’investir à nouveau dans la technologie après la crise de la bulle Internet.

Pour l’inventeur du Web, Sir Tim Berners-Lee, il y a comme un goût de déjà-vu à propos de

ce nouveau Web 2.0. Il révélait d’ailleurs lors d’une interview pour un podcast diffusé sur le

site IBM et dans laquelle on lui demandait ce qui était différent dans le Web 2.0 :

« Rien n’est différent. Le Web 1.0 permettait déjà de connecter les gens entre eux. C’était un

espace interactif. Je pense que le Web 2.0 est plus un problème de jargon puisque personne

ne sait vraiment de quoi il s’agit. Si le Web 2.0 est pour vous représenté par les blogs et

autres wikis, c’est un réseau de personne-à-personne et c’est ce que permettait déjà le Web

depuis longtemps. En fait, vous savez, ce Web 2.0 utilise les normes qui ont été produites par

tous ces gens travaillant sur le Web 1.0 »5.

Pour comprendre l'attitude de Sir Berners-Lee, on a besoin d’un regard en arrière vers

l'histoire du développement du Web, qui est exploré dans son livre Weaving the Web (1999).

Sa vision originale était déjà basée sur un espace de travail collaboratif où tout et tout le

monde était connecté dans un « unique espace global d'information » (p. 5) et le point crucial

de cette discussion était que « chacun serait capable d’établir des documents et de donner des

informations dans cet espace ». Le premier projet de développement était Enquire, un projet

rudimentaire de gestion, développé dans les années 80, lorsque Berners-Lee travaillait au

5 Interview du 22 Août 2006, une retranscription du podcast est disponible ici : http://www-128.ibm.com/developerworks/podcast/dwi/cm-int082206.txt

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CERN6, qui permettait de lier ensemble des pages de notes et de les éditer mais aussi de les

modifier. Une série de développements technologiques et de logiciels a permis la création du

World Wide Web et un navigateur ou le client Web pourrait voir et réviser des pages

d’informations marquées (HTML). Toutefois il était compliqué d’éditer du texte sur ce

modèle ce qui laissa penser aux gens que le Web était un médium pour lequel seul un nombre

de personnes restreint pouvait publier des informations.

Ce terme de Web 2.0 a été officiellement donné en 2004 par Dale Dougherty, le vice-

président de O’Reilly Media Inc. pendant une discussion d’équipe sur une conférence qui

devait avoir pour thème le futur du Web. L’équipe cherchait à saisir l’impression du moment

qui montrait que « bien loin de s'être effondré, le Web n'avait jamais été aussi important et

que nombre de nouveaux sites et applications à caractère innovant apparaissaient avec une

régularité déconcertante. De plus, les quelques sociétés qui avaient survécu à l'hécatombe

semblaient avoir quelque chose de commun »7. Ainsi, il est important de noter que le terme

n'a pas été forgé dans le but de définir un groupe identifié de technologies, mais de façon bien

plus floue.

Le créateur de l’entreprise, Tim O’Reilly lui-même, fit suivre à cette discussion le désormais

célèbre article : «  What is Web 2.0: Design Patterns and Business Models for the Next

Generation of Software » (2005), soulignant en détail ce que la compagnie entendait par le

terme « Web 2.0 ». Il est important de noter que cet article était un essai qui permettait de

faire ressortir certaines caractéristiques spécifiques qui pourraient ensuite être utilisées pour

identifier des entreprises particulièrement innovantes du Web, qui contrôlaient de manière

unique et difficile à recréer leurs données, ce qui est considéré en marketing comme un

facteur clé de succès puisque les concurrents ne peuvent plus recréer ces données. L’article

identifiait aussi certaines caractéristiques qui sont désormais associées aux technologies de

développement « social », comme la participation, l’utilisateur qui génère du contenu, etc.

Comme Tim Berners-Lee l’a montré, la capacité d'exécuter cette technologie est entièrement

basée sur les soi disantes « normes Web 1.0 », comme nous le verrons par la suite. Dans cette

perspective, le « Web 2.0 » devrait être vu comme la conséquence d'un Web mieux abouti.

Cette distinction est la clé de la compréhension pour connaître les limites entre le Web - vu

6 Conseil européen pour la recherche nucléaire7 O’REILLY, T. 2005, What is Web 2.0 : Design Patterns and Business Models for the Next Generation of Software. Site Internet : http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-web-20.html?page=1

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Web 1.0 Web 2.0

DoubleClick Google AdSenseOfoto FlickrAkamai BitTorrentMp3.com NapsterBritannica Online WikipediaSites perso BlogsSpéculation sur les noms de domaines Optimisation pour moteurs de recherchePages vues Coût au clicScreen scraping Services webPublication ParticipationSystème de gestion de contenu WikisArborescence Tags Rigidité du contenu Syndication de contenu

comme un ensemble de technologies - et le Web 2.0 – un ensemble de résultats permis par ces

technologies. La compréhension de cette distinction nous aide à penser plus clairement aux

questions laissées de côté tant par les technologies que par leurs résultats et cela nous aide à

mieux comprendre ce qui est ou non le Web 2.0. Pour être capable de discuter des issues du

Web 2.0, nous devons savoir quels outils peuvent avoir un intérêt et dans quel sens nous

devons agir.

Par exemple, Tim O’Reilly, dans son article, identifie ce qu’il considère être des

caractéristiques des entreprises Web 1.0 qui ont été couronnées de succès et les compare aux

nouvelles applications les plus intéressantes. Il fait cela pour développer une étude de marché

et tester si en effet une entreprise est Web 1.0 ou Web 2.0. Voici ci-dessous et à titre

d’exemple la liste qu’il repris dans son article.

Il est très important pour lui de différencier les applications parce que le Web 2.0 est devenu

un mot à la mode en marketing et si répandu que les sociétés le disent sans compréhension

réelle de ce que cela signifie (O’Reilly, 2005a, p.1). Nous allons donc voir dans la partie

suivante, des applications et services dits « Web2.0 ».

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II) Les nouveautés du Web 2.0 :

Il y a déjà un certain nombre de services Web et d’applications qui montrent les fondations du

Web 2.0 et qui sont déjà utilisés en tant que tels. Ce ne sont pas vraiment des technologies à

ce titre, mais des services (ou des processus utilisateur) construits en utilisant certaines

fonctions technologiques et autres standards « open source » qui permettent de reconstruire en

permanence Internet et le Web.

Ceux-ci incluent blogs, wikis, services de partage multimédia, syndication des contenus,

podcasts et les services de tag des contenus. Beaucoup de ces applications Web sont

relativement mures, ayant été utilisées depuis un certain nombre d'années, bien que de

nouvelles caractéristiques et des capacités soient ajoutées régulièrement. Il est intéressant de

noter que beaucoup de ces plus nouvelles technologies profitent des services existants. Dans

la partie suivante, nous présenterons et reconsidérons ces services communément utilisés afin

d’obtenir une vue d’ensemble nécessaire à l'établissement de bases communes qui serviront

dans la suite du mémoire.

1) Les blogs :

Le terme web-log ou blog a été inventé par Jorn Barger en 1997 et fait allusion à la page Web

simple qui se compose de brefs paragraphes, appelés « posts », Selon Wikipedia, « un blog est

un site Web constitué par la réunion de posts classés par ordre chronologique. Chaque post

(appelé aussi note ou article) est, à l'image d'un journal de bord ou d'un journal intime, un

ajout au blog ; le blogueur y délivre un contenu souvent textuel, enrichi d'hyperliens et

d'éléments multimédias, sur lequel chaque lecteur peut généralement apporter des

commentaires pour donner son opinion, des informations et créer son propre journal ». Ces

posts sont rangés chronologiquement avec le plus récent en premier, dans le style d’un journal

en ligne. La plupart des blogs permettent aussi aux visiteurs d'ajouter un commentaire en

dessous de chaque post.

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A Yale, le professeur légal universitaire, Yochai Benkler, appelle une « conversation

pondérée » la façon dont un auteur primaire et un groupe de donateurs de commentaire

secondaires communiquent. Cela contribue aussi au sens d’immédiateté du blog, puisque les

blogs permettent aux individus d'écrire sur leurs pages Web selon le mode journalistique –

chaque heure, chaque jour, chaque semaine - alors que la page Web classique qui l'a précédé a

eu tendance à être mise à jour moins souvent. Selon Benkler, c’est « moins un équivalent de

reportages qu’un essai »8.

Chaque post est bien sûr tagué avec un ou plusieurs mots clés ce qui permet au post d’être

classé dans une catégorie par le système afin que quand le post vieillit, il puisse être classé

dans un menu avec différents thèmes9. Le fait de cliquer sur la description d'un post, ou le tag

(qui est affiché au-dessous du post), donnera une liste d'autres posts du même auteur.

Le lien est aussi un aspect important du blog puisqu’il approfondit la nature de

« conversation » de la blogosphère et son immédiateté. Il facilite aussi le recouvrement des

données et le référencement de l’information sur différent blogs, mais certains de ces liens ne

sont pas sans problèmes inhérents :

- Le permalien (ou permalink) : est un URL permanent qui est généré par le système de blog

et appliqué à un post particulier. Si l’article est déplacé dans la base de données, par exemple,

pour l’archiver, le permalien restera toujours inchangé. Si le post est renommé ou si le

contenu est changé de quelque manière que ce soit, le permalien restera inchangé : il n’y a pas

de contrôle et l’utilisation des permaliens ne garantit donc pas le contenu d’un post.

- le rétrolien (ou trackback) : l'auteur d'un blog A peut établir un rétrolien vers un billet d'un

blog B en faisant, dans un de ses propres billets sur son blog A, un lien vers l'URL du billet du

blog B. Si le blog B gère les rétroliens, il est automatiquement indiqué dans le billet sur le

blog B que le blog A y fait référence. Le lecteur du billet sur le blog B peut alors découvrir le

blog A et s'y rendre, grâce à ce lien automatique. De même, l'auteur du blog B est mis au 8 Benkler Y. 2006, The Wealth of Networks : how social production transforms markets and freedom 9 Le contenu des blogs est régulièrement changé et le dernier article est mis en tête de la page d’accueil. Cela explique que retourner sur la page d’accueil d’un blog après plusieurs semaines ou mois pour trouver un contenu particulier est difficile. Le développement de permaliens était une façon de déjouer le problème mais il a ses propres problèmes.

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courant que l'auteur du blog A s'intéresse à son contenu ; le système de rétroliens est parfois

qualifié de « social » car il permet des rencontres virtuelles10.

- blogoliste (ou blogroll) : est une liste de liens vers d’autres blogs qu’un blogueur trouve

utiles ou intéressants. Cette fonction est similaire à celle appelée « bookmark » ou

« favourite ».

Avec les techniques de syndication de contenu, tels que les flux RSS, il est possible d'inclure

directement certains billets sur son propre blog. D'autre part, un flux RSS (appelé aussi fil

RSS) rassemblant les derniers billets ou commentaires est mis à disposition des visiteurs, de

façon à leur permettre de tenir à jour leur lecture de manière rapide au moyen d'un logiciel

appelé aggrégateur.

Les blogs tenus par des adolescents sont très nombreux en France (près de dix millions de

blogs sur Skyblog11), et plus généralement sur le Web. Le nombre de gens qui font du

« blogging » a explosé et on donne désormais le terme de blogosphère à la communauté qui

s’est formé autour du blog pour exprimer le fait qu’un monde unique se créait autour des

blogueurs et de leur environnement. Dans sa diversité, la blogosphère est composée de

communautés de blogs qui réunissent des individus aux mêmes tendances politiques, aux

mêmes passions... Ces communautés de blogs se lient entre elles grâce à des liens hypertextes.

Avec les avancées technologiques, le blog a pu évoluer en intégrant du contenu multimédia et

on parle désormais de photoblogs, de vidéoblogs et désormais le blogueur peut intégrer du

contenu directement depuis son mobile ou sa webcam. Mais les raisons pour lesquelles les

gens créent des blogs, font que le style (littéraire, revendicateur, informationnel, divertissant

ou type sms) et la manière (personnelle ou professionnelle) dont ils bloguent sont très

différents.

La possibilité d'accueillir sur son blog des régies d'annonces en ligne (comme Adsense) ou

des liens commerciaux (affiliation Amazon) permet au blogueur de générer des revenus.

Ainsi, par exemple, un blog qui traite de littérature peut rediriger ses lecteurs vers des

librairies en ligne. Des annuaires de blogs fonctionnant éventuellement en tant qu'aggrégateur

Web personnel sont souvent financés par ces services de marketing.10 Définition de l’encyclopédie Wikipédia. Site Internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9trolien 11 Source : 2007, Site Internet : www.skyblog.com

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Une autre façon de générer des revenus est d'écrire des articles et des avis sur divers produits

(sites, logiciels, téléphones, etc.), à la demande des entreprises. Les entreprises ne sont pas

toujours intéressées pas un avis positif, mais par la génération de trafic vers le site et la

diffusion d'un buzz à propos de leur produit. Certains sites offrent un service d'intermédiaire

entre les entreprises et les rédacteurs de blogs à cette fin12.

2) Les Wikis :

Selon Wikipédia, un wiki est un système de gestion de contenu qui rend les pages Web

librement modifiables par tous les visiteurs autorisés. On utilise les wikis pour faciliter

l'écriture collaborative de documents avec un minimum de contraintes. Le wiki a été inventé

en 1995 par Ward Cunningham, pour une section d'un site sur la programmation informatique

qu'il a appelée WikiWikiWeb. Le mot « wiki » vient de l’expression hawaiien « wiki wiki »,

qui signifie rapide. Créée en 2001, l'encyclopédie Wikipédia est devenue le plus visité des

sites Web écrits avec un wiki. Son succès populaire a fait comprendre que le wiki, en tant

qu’outil colaboratif qui facilite la production d’un travail de groupe, est bien compris. Les

pages d’un wiki sont d’ailleurs éditables grâce à un bouton et l’utilisateur peut facilement

modifier le contenu d’une page en ligne pour changer, ajouter ou supprimer du contenu. Les

liens hypertexte sont aussi très utilisés dans les systèmes de wikis afin d’obtenir une

navigation fluide entre les pages.

Les wikis ont aussi généralement une fonction d’historique qui permet d’examiner les

versions précédentes d’une page. Une fonction de rollback permet de restaurer les versions

précédentes si le contenu est plus pertinent. La force du wiki étant bien sûr la facilité

d’utilisation des fonctions et la flexibilité ainsi que l’accès ouvert à tous qui permettent de

créer un espace de travail collaboratif.

Il y a malgré tout d’indéniables problèmes pour des systèmes qui allouent un tel niveau

d’ouverture et les wikis ont aussi souffert de problèmes dû à l’édition d’articles vandales ou

12 Marché de la gestion de blogs selon l’encyclopédie Wikipédia. Site Internet :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog

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de publicité camouflée13. Cependant, les modérateurs des wikis travaillent à modifier ces actes

pour les rectifier le plus vite possible. Comme le disait Jonathan Schwartz, patron de Sun en

Août 2005 : « Trust is the currency of the participation age » (La confiance est la devise

(monnaie) de l’ère collaborative).

3) Les tags et marques-pages sociaux :

Un tag est un mot-clé donné pour définir

une vidéo, une photo, un site Web ou un

post. La description n’est pas formelle et

classique mais plutôt libre, c’est pourquoi

un « nuage de tags » est souvent utilisé

pour représenter les différents mots-clés

utilisés sur un site Web, par exemple. Les

mots les plus utilisés apparaissent ici dans des caractères de plus grande taille.

Concrètement, plus un mot clef est cité dans un article ou dans le site en cours, plus il

apparaîtra en gros dans le nuage de mots clefs. L’ordre alphabétique est respecté pour

repérer plus facilement les mots les plus populaires.

Les concepts du tag et du bookmark (expliqué ci-dessous) ont été développés par de

nombreux sites Web comme Flickr (photos), YouTube (vidéos) ou Wikio (articles)… On

remarque donc que ce concept est applicable à de nombreux sites différents.

Initiés par des sites Web tels del.icio.us, les marque-pages sociaux (ou bookmark) permettent

à un utilisateur de sauvegarder ses pages favorites directement sur les serveurs du site de

marque-page social. L'utilisateur ne classe pas ses favoris via un système d'arborescence de

son navigateur, mais grâce au recours à des tags. L'aspect social de ces sites se justifie par le

fait que par défaut, les marque-pages de chaque utilisateur sont visibles par tout le monde. On

peut ainsi, en faisant une recherche sur les tags, rechercher les sites Web les plus populaires

13 Le journal Le Monde a publié un article le 2 Novembre 2007 sur la responsabilité de Wikipédia. Site internet : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-973824@51-974025,0.html

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dans une catégorie, ou voir les domaines de préférence d'une personne par l'observation de

son nuage de tags et ainsi trouver les liens les plus intéressants concernant un sujet.

4) Le partage de donnés :

Un des plus grand secteur de croissance est celui des services qui facilitent non seulement le

stockage mais aussi le partage du contenu multimédia. Les exemples sont bien connus et

incluent YouTube ou Dailymotion pour le partage de vidéos, Flickr pour les photographies ou

Odeo pour les podcasts. Ces services qui sont rapidement devenus très populaires et qui ont

désormais une audience confortable sur la toile prennent l’idée d’un Web éditable et ou les

utilisateurs ne sont pas seulement consommateurs mais aussi contributeurs actifs, en cela

qu’ils produisent eux-mêmes du contenu pour le mettre en ligne. En octobre 2006,

Médiamétrie estimait les créateurs de contenus en France à 3,1 millions de personnes tandis

qu’on comptait 14,8 millions de contributeurs14. C’est donc des millions de gens qui

participent maintenant à l’expansion du contenu sur Internet en partageant et en procédant à

l’échange et à la diffusion massive de vidéos, photos et autres podcasts. Ce développement a

été rendu seulement possible grâce à l’adoption étendue de caméras ou d’appareils photos

numériques, de téléphones portables avec fonction photo et vidéo ou même de webcams plus

performantes.

5) Les podcasts :

Les podcasts sont des enregistrements audios ou vidéos de discussions, interviews et

conférence, émissions, bandes-annonces ou vidéos d’utilisateurs qui peuvent être lues sur un

ordinateur ou transférées vers un lecteur portable (iPod, Archos, Creative, etc.). Le logiciel

14 Etude Médiametrie sur le Web 2.0, Octobre 2006. Cette étude analyse les usages Internet des individus âgés de 15 ans et plus, considérés comme « internautes assidus », c’est-à-dire se connectant tous les jours ou presque. Cette catégorie représente 17,7 millions de personnes, soit 72% de la population internaute de référence.Site Internet : http://b-r-ent.com/files/2006_10_05_MonNumeriqueweb2_0_1.pdf

14

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iTunes est d’ailleurs le plus grand diffuseur de podcasts avec plus de 83 000 références en

octobre 2006 selon un article paru sur le blog de Christophe Schmidt15.

Du côté utilisateur, un podcast est mis à jour de la même façon qu’un flux RSS classique. Par

l'entremise d'un abonnement aux flux RSS, le podcasting permet aux utilisateurs d'automatiser

le téléchargement d'émissions audio ou vidéo pour leur baladeur numérique ou leur ordinateur

personnel en vue d'une écoute immédiate ou ultérieure. L’utilisateur reçoit donc des

informations sur les nouveaux podcasts dès leur mise en ligne. Sur iTunes, par exemple, une

fois qu’on est connecté à un podcast, on a les dernières mises à jour de celui-ci et les

nouveautés vidéos ou audio disponibles. Le podcast se différencie de la diffusion télévision,

radio, non pas par un mécanisme centralisé qui enverrait un flux vers ses auditeurs (push),

mais par l'action des auditeurs qui vont chercher eux-mêmes les fichiers podcastés (pull).

C'est donc aux auditeurs que revient le rôle de créer leur propre liste de lecture par leurs

différentes souscriptions. Le téléchargement des programmes, issus des multiples sources

qu'ils ont choisies, est alors automatique.

6) Les flux RSS et la syndication de contenus :

Le flux RSS (Really Simple Syndication), cité précédemment, est un format qui permet aux

utilisateurs d’apprendre, à partir des mises à jour, le contenu de sites Internet qui utilisent ce

genre de flux, les blogs ou les podcasts, sans être obligé d’aller visiter les pages Web

d’origine. Au lieu de cela, les informations du site Internet (typiquement le titre et le résumé

ainsi que le nom du site Internet) sont recueillies par un flux RSS et envoyées à l’utilisateur

dans un processus nommé « mise en syndication ».

Pour être capable d’utiliser un flux, l’utilisateur doit installer un aggrégateur

de contenu. Les navigateurs (comme Mozilla Firefox) ou des pages

personnalisables (comme Netvibes). Dès que cela est fait, l’utilisateur doit

décider quels flux RSS il veut recevoir et y souscrire. Le logiciel du client

15 Site Internet : http://christophe.schmitt.free.fr/dotclear/index.php?2006/10/10/1228-itunes-store-83-000-podcasts-au-compteur#unit_long1228

15

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vérifiera alors périodiquement le contenu et effectuera des mises à jour pour que l’utilisateur

reste informé des nouveautés.

Techniquement, le RSS est un format de données à base de XML qui permet d’échanger des

fichiers à partir de sites Internet qui contiennent des informations sur la publication et des

résumés des contenus du site. Le dernier format en date est le RSS 2.0 qui permet de créer des

flux RSS automatiquement à partir des blogs. Pour chaque post, on retrouve donc un bouton

qui permet de syndiquer son contenu en un simple clic.

7) Les applications et services les plus récents du Web 2.0 :

Comme nous l’avons vu, une multitude de services technologiques sont souvent décrits

comme dépendant du concept de Web 2.0. Durant ces derniers mois, pourtant, il y a eu une

explosion d’idées nouvelles, avec des start-up développant des applications nouvelles pour

développer les services existants. Certains seront certainement plus pertinents que d’autres et

prendront plus d’importance par la suite. Toutefois, il y a un tel déluge de nouveaux services

qu’il est souvent difficile de garder la trace de ce qui est créé, et plus encore de savoir ce qui

risque de se développer. Il faut donc garder à l’esprit que ces applications sont encore

émergentes pour la plupart et ne concernent qu’un faible pourcentage de la population sur

Internet.

Pour savoir si ces nouveaux services, applications et outils sont vraiment intéressants, il est

nécessaire de les mettre en rapport avec les grandes idées développées dans le chapitre

suivant. Ensuite, quand un nouveau service est disponible, le mieux est de le classer dans la

catégorie à laquelle il appartient16.

16 Sur le site Internet, eConsultant, on retrouve une classification des services et des sites Web 2.0.Site Internet : http://www.econsultant.com/

16

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III) Les grandes idées du Web 2.0 :

Comme nous avons pu le souligner dans la première partie, il y a une spéculation considérable

au sujet du Web 2.0 et les différents avis fusent pour définir ce que serait ou non le Web 2.0

selon eux. Nous essayerons ici de montrer les principes de base et les grandes lignes pour

évoquer, dans la mesure du possible, les différents courants de pensée qui commencent à se

développer. En analysant l’histoire d’Internet, il est possible de faire des hypothèses pour

comprendre la vitesse à laquelle le réseau s’est développé et ce qui a contribué à sa chute avec

l’explosion de la bulle Internet. C’est non seulement important pour éviter que le phénomène

se reproduise mais aussi pour avoir une compréhension plus réaliste du rôle que le Web 2.0

pourrait jouer par la suite. Dans ce chapitre, nous retrouverons les grandes idées du Web 2.0,

basées sur celles d’O’Reilly, qui peuvent nous aider à expliquer et comprendre pourquoi le

Web 2.0 a eu un impact si énorme. Dans ces idées, il y a quelque chose de plus important que

la construction d’un espace global d’information, c’est l’aspect social du réseau. La

collaboration, la contribution et la communauté sont devenues des valeurs fondamentales du

Web. Pourtant il est important d’admettre que ces idées ne sont pas nécessairement nées

grâce au Web 2.0 mais sont en fait, les effets directs ou indirects du pouvoir du réseau : les

conséquences, que ce soit au niveau micro ou macro, qu’un milliard d’internautes peuvent

produire.

1) Le contenu généré par les utilisateurs :

« J’imaginais l’espace d’information comme quelque chose auquel l’accès est immédiat et

intuitif, non seulement à regarder mais aussi à créer »17.

« Ne déteste pas le média, deviens le média »18.

Au cours des années 80, l’adage punk « je peux le faire » a permis à des milliers de jeunes de

créer des groupes locaux et d’écrire et d’éditer des fanzines. Les mœurs de la génération

17 Tim Berners Lee, 1999, Weaving the Web p.16918 Eric Boucher (alias Jello Biafra) chanteur des Dead Kennedys, 2000, Become the Media

17

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actuelle sont comparables : ils créent leurs vidéos et leurs blogs. Avec quelques clics de

souris, un utilisateur peut envoyer une vidéo ou une photo depuis son appareil numérique sur

son « espace média personnel » (blog, site personnel ou communautaire…) et taguer les mots-

clés pour rendre le contenu disponible au monde entier. En parallèle, les individus créent des

blogs et collaborent pour créer de l’information à travers les wikis. Tous ces outils ont permis

d’écarter les barrières d’entrée pour marcher dans les traces de la révolution des années 80 qui

permettait d’imprimer du papier grâce aux premières imprimantes laser mises au point par

Apple. Désormais la production est transférée vers le Web, le support papier n’est alors plus

utile.

L’attention des médias concernant le Web 2.0 s’est focalisée sur la création de contenu par

l’utilisateur (User Generated Content). L’intérêt des médias pour ce sujet vient du fait que les

médias eux-mêmes subissent une période de profonds changements dus notamment aux

évolutions du Web, et en particulier à la nouvelle capacité des téléspectateurs à contribuer aux

programmes, journaux et autres sites Web. L’adoption étendue d’appareils photo numériques,

téléphones, webcams bon marché et de bonne qualité a contribué à une augmentation du

« journalisme citoyen » et des « appels à témoin », utilisés précédemment par les journalistes

dans les programmes télé ou les articles de presse pour étayer les news. Beaucoup

d’organisations médiatiques entreprennent d’ailleurs d’importantes révisions dans la façon de

produire leur contenu en permettant au public d’avoir un rôle plus important.

Le journal The Sun par exemple fournit désormais un numéro de téléphone pour envoyer des

messages et photos d’actualité. Le Monde multiplie les blogs d’actualité et de politique.

Ohmy News, en Corée du Sud profite d’une « armée » de cinquante mille journalistes

citoyens dont les news sont relues par une équipes de cinquante journalistes professionnels.

Pendant ce temps, la BBC travaille sur un système d’archives qui permet aux utilisateurs de

voir et d’utiliser des documents d’archives de la télévision pour réaliser leur propre contenu.

C’est pourquoi beaucoup pensent que nous entrons dans une ère nouvelle dans laquelle les

infos deviennent plus une conversation et un débat qui comprend les professionnels mais

aussi les utilisateurs. La perception du public est donc en train de changer et l’autorité en

matière de connaissances est très certainement en train de basculer des professionnels vers les

citoyens.

18

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Mais pourquoi les gens se livrent-ils à la production de telle manière ? Chris Anderson a dit :

« les motifs de la création ne sont pas les mêmes à la tête qu’à la base »19. En effet, les motifs

qui poussent quelqu’un de façon indépendante ne sont pas les mêmes que ceux d’un groupe. Il

explique aussi que les gens sont guidés tout d’abord par un intérêt monétaire mais que

finalement c’est la réputation qui compte.

Pour certains, l’augmentation constante de la capacité des individus à se livrer à la création et

à la manipulation d’outils numérique est une évolution encourageante, alors que d’autres

s’inquiètent de l’issue de ces changements. En effet, la perte de structure et d’autorité qui

s’exerce sur un journal revisité à travers des flux RSS est conséquente puisque les flux sont

seulement organisés de façon temporelle. Il n’y a donc pas d’articles à la Une et le travail du

rédacteur en chef est alors lui-même faussé. Toutefois certains journaux comme le 20 Minutes

en ont tiré partie sur leur site Internet20 en mettant les news dans leur ordre chronologique, du

plus récent au plus ancien. Enfin certains se demandent si cette participation est si importante

qu’on le croit. En effet, plus de dix des 13 millions de blogs de Blogger, un fournisseur de

blogs important, sont inactifs selon Charles Mann21, qui ajoute que « l’énorme masse de blogs

inactifs est une raison d’être sceptique concernant la croissance de la blogosphère ».

2) Tirer parti de l’intelligence collective :

Dans l’article, The Cornucopia of the Commons, Dan Bricklin référence trois manières

différentes d'élaborer une base de données importante. La première est de payer des gens pour

faire le travail22. La deuxième, inspirée par la communauté Open Source, est de confier cette

tâche à des volontaires. Toutefois, Napster a mis en place une troisième méthode. Comme

Napster mettait automatiquement chaque musique téléchargée sur un serveur, chaque

utilisateur contribuait à construire cette base de données partagée. La même démarche a été

19 Anderson Chris, 2006, The Long Tail: Why the Future of Business Is Selling Less of More20 Site Internet : www.20minutes.fr 21 Mann Charles, 2006, Spam + Blog = Trouble in Wired. Site Internet : http://www.wired.com/wired/archive/14.09/splogs.html 22 C’est le cas pour le site AlloCiné, qui possède sa propre rédaction pour écrire ses articles et fiches sur les films, séries et célébrités. Site Internet : www.allocine.com

19

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suivie par tous les autres services de partage de fichiers peer-to-peer (de particulier à

particulier)23.

Tim O’Reilly précisait dans son article : « le premier fait marquant de cette nouvelle façon de

créer une base de données est que chaque action des utilisateurs ajoute de la valeur », que ce

soit par leurs commentaires, leurs notations, ou la création de contenus. Comme nous l’avons

déjà évoqué « les utilisateurs construisent un système qui s’améliore au fur et à mesure que

les gens l’utilisent ». 

A) Le bon sens des foules :

The Wisdom of Crowds (ou Le bon sens des foules) est le titre d’un livre écrit par James

Surowiecki, un chroniqueur du New Yorker. Il expose dans son livre trois différents types de

problèmes (appelés cognition, coordination et coopération) et manifeste comment ils peuvent

être résolus plus efficacement par des groupes opérant dans des conditions spécifiques que par

le membre le plus intelligent de ce groupe. Il est important de noter que ce livre a beaucoup

influencé la réflexion sur le Web 2.0 et beaucoup d’auteurs ont adapté les idées de Surowiecki

avec certaines observations portées sur les applications Web. Tim O’Reilly, notamment a

fourni un exemple dans son article « What is Web 2.0 » : en effet le « page rank » de Google

est plus pertinent que la lecture individuelle de tous les articles se rapportant au sujet. C’est

l’idée qu’en agissant de façon indépendante mais au final collectivement, la foule trouvera

mieux la réponse la plus juste que n’importe quel individu. L’autre effet intéressant de ce bon

sens est que l’internaute a travers les liens sur lesquels il clique mais aussi ceux qu’il créé sur

son espace (site Web ou blog), attire d’autres internautes et les entraîne à cliquer sur les liens

qu’il a placé et donc à en faire voir le contenu à encore plus d’utilisateurs. L’effet de foule

démultipliera bien sûr le résultat et permettra d’avoir des liens qui seront au final très cliqués,

grâce à une action virale de forte envergure. Cela explique d’ailleurs pourquoi les sites Web

2.0 ne font pas de publicité : c‘est parce qu’ils savent très bien que l’information passera

mieux d’utilisateur à utilisateur. D’où l’adage de Tim O’Reilly : dans l'univers Web 2.0,

« l'implication des utilisateurs dans le réseau est le facteur-clé pour la suprématie du

marché ».

23 O’Reilly, 2005, What Is Web 2.0 : Design Patterns and Business Models for the Next Generation of

Software

20

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B) Le crowdsourcing :

Selon Wikipedia, le crowdsourcing est un néologisme conçu en 2006 par Jeff Howe et Mark

Robinson, rédacteurs au Wired magazine. Il consiste à « utiliser la créativité, l'intelligence et

le savoir-faire d'un grand nombre d'internautes en les rémunérant à moindre coût ». Le site

iStockphoto, par exemple, référence un grand nombre de photos d’utilisateurs, qui sont

vendues à un tarif très bas dont une partie est reversée ce même utilisateur. A son niveau le

plus simple, le crowdsourcing tire parti de la popularité du multimédia et des sites de partage

de données (ou UGC) comme Flickr ou YouTube pour créer une deuxième génération de sites

comme Shutterstock ou Fotolia. Les agences agissent donc comme intermédiaires entre les

producteurs de contenus amateurs et les personnes qui souhaitent acheter du contenu. Même

si la rémunération est faible pour les créateurs, le fait d’avoir été choisi parmi la masse

l’emporte et favorise l’estime de soi.

Ce type de crowdsourcing est en train de reprendre petit à petit le travail des professionnels de

la création depuis quelques temps déjà. Les photographes en particulier ont souffert de ce

phénomène car les sites Internet représentent une concurrence des plus compétitive avec des

bases de données qui s’étoffent de plus en plus. Il est désormais difficile de travailler

autrement que sur commande.

Un autre phénomène du crowdsourcing, explique Howe, est celui qui, pendant les cinq

dernières années, a permis aux entreprises InnoCentive et YourEncore, de correspondre avec

des scientifiques indépendants et chercheurs amateurs grâce à leurs sites Internet. Ils ont

réussi par ce moyen à relever les défis du développement en faisant gagner au meilleur

utilisateur un prix d’une dizaine de milliers de dollars.

Plus récemment, une start-up canadienne « Cambrian House » a utilisé le crowdsourcing en

demandant aux internautes de suggérer des idées qui étaient ensuite votées pour décider quel

serait le prochain axe de développement. On en revient donc au modèle de Surowiecki, qui

montrait que l’idée de la foule serait meilleure que celle du meilleur des individus.

21

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C) La folksonomie : les individus qui agissent individuellement produisent des résultats

collectifs

Le terme folksonomie (ou folksonomy) a été inventé par Thomas Vander Wal , dont les idées

sur la folksonomie sont basées, d’une part, sur son expérience de création de systèmes de

taxinomie (classification des informations dans une architecture structurée) dans les

environnements commerciaux. Il s’était rendu compte que les résultats étaient souvent faibles

car les gens n’arrivaient pas à deviner le bon mot-clé, alors que la folksonomie permet de

créer ses propres mots-clés (ou tags) dans une architecture déstructurée qui évolue en fonction

des idées du plus grand nombre d’utilisateurs, une sorte de « logique générale ». La

folksonomie ayant souvent été mal interprétée, en voici la définition de son auteur : « la

folksonomie est le résultat du fait de taguer de manière libre et personnelle des informations et

des contenus (n’importe quoi avec une URL) pour son propre compte. Le fait de taguer dans

un environnement social (partagé et ouvert aux autres) fait évoluer les résultats de façon

collective ».

Thomas Vander Wal insiste ici sur le fait que la folksonomie est un acte individuel, même s’il

est fait dans un environnement social ouvert à de nombreux utilisateurs. Ce détail est très

important car il permet de montrer que c’est bien avec ses propres mots que l’utilisateur va

créer son mot-clé. L’auteur ajoute que la valeur d’une folksonomie est créée par trois

éléments clés : la personne qui tague, l’objet tagué, et le mot-clé étant attaché à cet objet. Le

principe est qu’avec deux de ces éléments-clés, on peut retrouver le troisième. Il fournit un

exemple sur del.icio.us qui démontre que si vous connaissez l’Url de l’objet (c’est-à-dire sa

page Web) et que vous avez un mot-clé pour cette page, vous pouvez trouver d’autres

individus qui utilisent le même mot-clé pour le même objet. Cela peut donc aider à trouver

d’autres personnes qui ont des intérêts semblables ou partagent le même vocabulaire et c’est

un des points essentiels de ce que Vander Wal considère être la valeur ajoutée de la

folksonomie par rapport à la taxinomie. Autrement dit, des groupes de personnes avec un

vocabulaire semblable peuvent fonctionner comme une sorte de « filtre humain » entre eux.

Une autre caractéristique de la folksonomie est que les mots-clés doivent être produits à

plusieurs reprises pour avoir un sens commun et des tendances émergentes. C’est le nombre

de gens qui contribuent qui créé des opportunités et permet de discerner des informations

22

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contextuelles quand les mots-clés sont agrégés. L’auteur décrivait la taxinomie comme des

sentiers créés par des pionniers alors que la folksonomie ressemblerait plus aux chemins créés

par les moutons dans les montagnes, qui sont formés au cours du temps, et que les bergers et

leurs bêtes sont arrivés à creuser au cours du temps et que désormais de nombreuses

personnes empruntent.

3) La puissance est dans les données :

Dans l’ère de l’information, nous produisons et profitons des quantités de données en

constante croissance. Certains craignent que ce raz-de-marée de données cause notre noyade.

Beaucoup de sociétés Web 2.0 tentent d’en offrir le plus grand nombre et estiment que dans

l’univers émergent du Web 2.0, c’est une des valeurs fondamentales. Dans son article, Tim

O’Reilly discute du rôle que les données et leur gestion ont joué pour des entreprises comme

Google, en soutenant que pour ces services, « la valeur du logiciel doit être proportionnelle à

la taille et au dynamisme des données qu’il aide à diriger ». Ces entreprises ont des

compétences en gestion de base de données et réseaux et elles ont surtout développé la

capacité de collecter ces données et de les mettre en ordre à une échelle gigantesque.

Un article du magazine Wired24 a mis l’accent sur les efforts de Google concernant la collecte

et le traitement de l’information et sur l’ouverture d’un nouveau parc de serveurs en Oregon,

aux Etats-Unis, tout près des réserves d’énergie hydro-éléctrique, qui sont les moins cher.

Google possède désormais une base de données totale qui se compte en petabytes (1 million

de gigabytes soit 1015 bytes). Google sous estimant fréquemment les chiffres, on estime cette

base de données entre 20 et 200 petabytes alors que Google utilisait 2 petabytes en 2006.

Cette base de données est chaque jour augementée de plusieurs terabytes d’information.

La plupart de ces données sont collectées depuis les utilisateurs et ensuite agrégées. C’est un

effet secondaire et automatique de l’utilisation ordinaire de services Internet importants et

d’applications comme Google, Amazon ou Ebay. Dans un sens, ces services apprennent à

chaque fois qu’ils sont utilisés. Pour exemple, Amazon enregistrera le choix d’un livre acheté,

24 Gilder George, Octobre 2006, The Information Factories Site Internet : http://www.wired.com/wired/archive/14.10/cloudware.html

23

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le combinant avec des millions d’autre choix pour aider à fournir ensuite des

recommandations ciblées.

Anderson dans son ouvrage « The Long Tail : How endless choice is creating unlimited

demand », paru en 2006, appelle ces entreprises des « aggrégateurs de longue traîne » qui

profitent du bon sens du consommateur collectivement en regardant la manière de consommer

de millions d’entre eux. Ces données sont rendues disponibles par les développeurs, qui

peuvent les recombiner de différentes façons. Grouper des applications qui prennent une

quantité de chemins d’informations différents à partir de services 2.0, cela s’appelle des mash-

ups. Les cartes géographiques Google (Google Maps) sont souvent utilisées par d’autres

services comme les base de données photos par exemple, ce qui sert à les localiser sur une

carte. Le service Google Housingmaps.com permet de combiner les cartes Google avec

Craiglist, un service de location et vente de biens immobiliers.

La plupart de ces services ont rendu la vie plus facile sur le Web (qui peut imaginer la vie

sans Google maintenant ?) mais il y a un côté plus obscur. En effet on peut se poser certaines

questions : qui possède les données ? Ces données sont de plus en plus vues comme quelque

chose qui peut être reproposé, reformaté, et réutilisé. Mais quelles en sont les implications

pour la vie privée ? La mission de Google est d’organiser les informations du monde, et

partiellement cela comprend le monde de chacun et c’est là tout le problème. Certains

soutiennent qu’une composante clé du Web 2.0 est le processus de libération des données

dans un processus d’exposition et de reformatage, par les techniques d’open API ou de mash-

ups25. D’autres en revanche n’en sont pas si sûrs. Tim O’Reilly consacre d’ailleurs une partie

de son article à la course qui se livre pour posséder certaines classes de données : lieu et

identité, calendrier des évènements publics, identifiants de produits et noms d’espace.

4) L’architecture de la participation :

C’est un concept subtil qui décrit plus que les idées de collaboration ou de production de

contenus par les utilisateurs. L’importance de la participation est très forte, mais son

architecture l’est tout autant. Pour le comprendre, il suffit de regarder le manque

25 Miller Paul., 2005, Web 2.0 : Buiding the new library. Site Internet : http://www.ariadne.ac.uk/issue45/miller/

24

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d’architecture du site Internet www.myspace.com qui inquiète d’ailleurs ses propres

dirigeants. L’importance égale de ces deux termes montre qu’au niveau fondamental, la façon

dont un service est conçu peut améliorer et faciliter la participation massive des utilisateurs.

A un niveau plus sophistiqué, l’architecture de la participation a un intérêt quand l’utilisation

normale d’une application ou d’un service permet son amélioration. Pour l’utilisateur, c’est un

effet secondaire invisible, comme nous l’avons vu précédemment, mais en fait, le système a

été conçu pour prendre en compte les actions des utilisateurs et les utiliser pour s’améliorer,

comme c’est le cas d’une recherche Google.

Il est écrit dans l’article de Tim O’Reilly que l’importance de la décentralisation grâce à

laquelle le logiciel BitTorrent fonctionne, c’est-à-dire que c’est le réseau de téléchargeurs qui

fournit la bande passante et les données à d’autres utilisateurs pour que plus il y a de

personnes qui participent, plus il y a de ressources disponibles sur le réseau pour tout le

monde. O’Reilly conclut que « BitTorrent démontre ainsi que la clé du principe du Web 2.0

est que plus il y a de personnes qui utilisent le service, plus il s’améliore. Il y a donc une

architecture implicite de la participation. Le service agit donc comme un chef de gare qui

raccorde ses wagons entre eux et en exploitant le pouvoir des utilisateurs eux-mêmes ».

Ce concept antidate toutes les discussions à propos du Web 2.0, car il tire ses racines des

communautés de développement de logiciels open source. De telles communautés se sont

organisées pour ôter les barrières à la participation et créer ainsi un marché plus libre et ouvert

aux suggestions et aux nouvelles idées. Ce même argument est maintenant appliqué aux

services basés sur le Web.

Les plus réussis semblent être ceux qui encouragent la participation de masse et fournissent

une architecture (avec des outils faciles à utiliser) pour réduire les difficultés liées à la

participation. Comme concept du Web 2.0, cette idée d’ouverture va au-delà de l’idée de

logiciel open source qui permettait d’ouvrir le code aux développeurs. Ici on ouvre la

production de contenu à tous les utilisateurs et il est permis de réutiliser ce contenu sous

forme de mash-ups.

25

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5) Les effets de réseau, la loi des puissances et de la longue

traîne :

« Réflechissez profondément à la façon dont Internet fonctionne, et créez des systèmes et des

applications qui l’utilisent de façon intelligente, libérée des contraintes de l’ère de

l’ordinateur, et vous serez sur le bon chemin 26».

Tim O’Reilly

Le Web est un réseau de nœuds liés (des documents HTML reliés par des liens hypertexte) et

il est construit sur les technologies et protocoles Internet (TCP/IP, routeurs, serveurs, etc.) qui

forment un réseau de télécommunications. Il y a plus d’un milliard de personnes en ligne et

maintenant que ces technologies sont arrivées à maturité et que nous nous rendons compte de

leur importance et de leur échelle, les implications liées au travail sur ces réseaux

commencent à être explorées en détail. En comprenant la topologie du Web, sa forme et

l’inter connectivité deviennent importantes.

Il y a deux concepts clés sur les implications du Web 2.0 qui ont un rapport entre eux. Le

premier est concerne la taille d’Internet et l’ajout de nouveaux utilisateurs d’un service au

réseau. Ce phénomène est appelé l’effet de réseau. Le deuxième concept est la loi des

puissances et ses implications pour le Web, ce qui nous conduit à une discussion sur l’effet de

la longue traîne. Au cœur du commentaire de O’Reilly sur l’importance d’Internet en tant que

réseau, il y a la conviction qu’en comprenant ces effets à l’échelle du réseau et en travaillant

sur l’effet de longue traîne, on pourra savoir qui sont les gagnants du Web 2.0.

A) L’effet de réseau :

L’effet de réseau est un terme économique utilisé pour décrire l’augmentation en valeur des

utilisateurs existants d’un service dans lequel « plus ils interagissent avec d’autres personnes,

plus il y a de personnes qui utilisent ce service »27. C’est l’effet le plus employé pour décrire

l’augmentation dans l’usage d’un système de télécommunications, raccordé à des utilisateurs

26 O’Reilly Tim, 2006, Web 2.0 : Compact definition. Site Internet : http://radar.oreilly.com/archives/2006/12/web_20_compact.html 27 Klemperer, 2006, Network effects and switching costs.

26

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de plus en plus nombreux. Quand un nouvel utilisateur téléphonique rejoint le réseau, c’est vu

non seulement comme un avantage individuel, mais les autres utilisateurs en profitent aussi

indirectement puisqu’ils peuvent désormais appeler un nouvel utilisateur. De telles théories ne

sont pas confinées aux télécommunications, et sont, par exemple, largement adaptables aux

produits technologiques et à leurs marchés. Il y a un parallèle évident avec le développement

de technologies de logiciels sociaux comme MySpace ou Facebook – ou l’arrivée d’une

personne nouvelle sur un réseau social profite aussi aux autres utilisateurs. Dès que l’effet de

réseau commence à se mettre en place et que les gens commencent à se rendre compte de la

popularité d’un service, un produit décolle souvent très rapidement sur son marché. C’est le

cas de Facebook en ce moment

Pourtant cela peut aussi enfermer les gens sur un produit. Un exemple très largement cité est

celui du succès de Microsoft Office. Comme de plus en plus de personnes ont profité d’office

(et ont compris qu’ils pourraient partager leurs documents avec de plus en plus de gens, il est

devenu beaucoup plus difficile d’échanger un autre document car cela voudrait dire qu’on

pourrait le partager avec un nombre restreint de personnes.

Une des conséquences de l’effet de réseau est que des produits moins bons peuvent quelque

fois être largement choisis et même, adoptés de façon universelle. C’est ce qui s’était passé

avec le format VHS qui avait supplanté le Betamax. Bien que les économistes fournissent des

arguments nuancés quand au détail, c’est un moteur puissant pour commercialiser le produit

dans le long terme si celui-ci est rapidement adopté. C’est ce qui a causé une compétition

intense entre produits émergents sur les marchés en phase de croissance. Le phénomène social

du bouche-à-oreille et la tendance humaine de se rassembler autour du plus grand nombre

jouent un rôle important28.

Comme Internet est, dans le fond, un réseau de télécommunications, il est donc soumis à

l’effet de réseau. Dans le Web 2.0, de nouveaux services dépendent énormément de l’effet de

réseau en raison de leur nature sociale. Effectivement, on peut comprendre que l’effet de

réseau est même leur raison d’être. En effet pourquoi rejoindre Facebook, si ce n’est pour

retrouver autant d’autres personnes que possible dans le but de se faire de nouveaux amis avec

les mêmes intérêts ou de retrouver ses amis du monde réel dans un espace commun ? Même

28 Klemperer, 2006, Network effects and switching costs.

27

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pour les entreprises, il est parfois plus facile de créer un rendez-vous ou de partager un

document commun sur Facebook que de le faire grâce à l’intranet, les systèmes de messagerie

ou autres, c’est pourquoi les entreprises qui demandent à leur salariés de se mettre sur ce

réseau sont de plus en plus nombreuses.

B) L’importance de l’effet de réseau : la loi de Metcalfe :

Quelle est l’importance de l’effet de réseau ? Peut-on évaluer sa taille ? Cela peut avoir une

incidence sur la façon dont sont conçues les systèmes basés sur le Web, mais également parce

que les business models basés sur les nouvelles technologies et le Web 2.0 considèrent que cet

effet de réseau est important.

Robert Metcalfe, inventeur de l’Ethernet, proposa dans les années 70, une théorie sur l’effet

de réseau. D’après lui, « l’utilité d’un réseau de télécommunications tel qu’Internet est

proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs ». L’idée première de Metcalfe était de

conceptualiser le fait suivant : « alors que le coût d’un réseau augmente de façon linéaire

(proportionnel à N), l’utilité pour les consommateurs augmente en fonction du carré (N²). Il y

a donc un point d’intersection ou les deux courbes se coupent, à partir duquel l’utilité

dépassera largement les coûts.

Bien qu’à l’origine ce constat était plus une formulation empirique du phénomène qu’une

réelle loi mathématique, elle a été confirmée en 1993 par George Gilder29, un journaliste

scientifique influent durant l’avènement d’Internet dans les années 90. Cependant, les récents

travaux de recherche ont contesté cette loi et les théories qui en ont découlées. Briscoe avance

que cette thèse est en fait incorrecte et que : « l’utilité d’un réseau de taille N est

proportionnelle à la fonction N log(N) »30. Une telle croissance, bien que forte, est beaucoup

plus modeste, que le carré de Metcalfe. Briscoe a ensuite expliqué que : « une grande partie de

la différence entre la valeur artificielle et la valeur réelle créée par Internet peut être expliquée

par la différence entre la fonction carré plus optimiste de Metcalfe et la fonction plus modérée

N log(N) ». Ce phénomène explique la montée en puissance d’Internet dans les années 90

29 Gilder Georges, 2006, The information factories, Wired. Site Internet : http://www.wired.com/wired/archive/14.10/cloudware.html 30 Briscoe, 2006, Metcalfe’s law is wrong. Site Internet : http://spectrum.ieee.org/jul06/4109

28

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mais aussi l’éclatement de la bulle. Le fait, que certaines personnes considèrent encore que la

loi de Metcalfe est fondée pourrait provoquer la même réaction avec une bulle 2.0.

Expliquons maintenant pourquoi l’effet de réseau a plus de chance d’être proportionnel à N

log(N) : la clé pour comprendre cela est de bien se rendre compte que le terme d’utilité (ou

valeur) a été défini par Briscoe de façon assez vague. Comment expliquer que l’utilité ou la

valeur du réseau augmente quand une nouvelle personne s’y connecte ou qu’un nouveau site

est créé ? Pour le comprendre, il faut s’intéresser à la forme du Web et au rôle des fonctions

de puissance qui y agissent.

C) Quelle est la forme du Web : le rôle des fonctions puissance :

En plus des effets classiques des réseaux télécoms, il y a aussi des effets spécifiques au Web

liés aux interconnexions entre les différents contenus : chaque fois qu’un utilisateur contribue

à travers les blogs ou les autres services 2.0, l’effet de réseau s’accroît. Cet effet de réseau

entraîne l’amélioration continue des services et applications Web 2.0.

Dans la section précédente nous avons vu que Briscoe avançait que la taille de l’effet de

réseau était proportionnelle à N log(N) plutôt qu’à N² (Metcalfe). En d’autres termes, si on

ajoute une personne au réseau ou qu’un nouveau site se créé, cela ne donne pas une unité

d’utilité en plus à chaque personne du réseau mais l’utilité varie selon ce que les personnes

qui participent au réseau vont faire du nouvel arrivant (par exemple, les contacts mails qui

sont utiles pour vous ne le sont pas pour tout le monde). Comme cette utilité relative est

représentée par une distribution de loi de puissance, il peut être prouvé mathématiquement

que l’effet de réseau peut être proportionnel à N log(N).

Une distribution de loi de puissance est représentée par une courbe décroissante caractérisée

par un très petit nombre d’évènements très probables et un très grand nombre d’évènements

peu probables. Par exemple, la probabilité de trouver dans une phrase les mots « et » ou « le »

contre la probabilité de trouver le mot « anticonstitutionnellement »31.  De telles distributions

de probabilités ont ce que l’on appelle une « longue traîne » (de l’anglais Long Tail). La

courbe s’approche de zéro sans jamais l’atteindre quand son abscisse tend vers l’infini.

31 Benkler, 2006, The wealth of networks : how social production transforms markets and freedom

29

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La recherche sur les effets de réseau et la topologie du Web montrent que cette formule ne

s’applique pas uniquement aux effets de réseaux mais également à la forme du Web (la

manière dont les contenus sur Internet sont inter reliés grâce aux liens hypertextes) et à

l’architecture matérielle des routeurs.

D) La longue traîne :

L’expression longue traîne a été employée pour la première fois en 2004 par Chris Anderson32

pour décrire une partie du marché des entreprises telles qu'Amazon ou Netflix. Le concept

s’applique donc aux réseaux mais aussi aux produits. Anderson démontre les implications

économiques et sociales que la longue traîne engendre.

Pour aider à comprendre ce

concept, Anderson utilise

l’exemple de la vente

d’albums sur Internet. Si on

considère le nombre d’albums

vendus, les quelques albums

les plus populaires seront

vendus en masse alors que

tous les autres produits seront

vendus en quantité moindre.

On retrouve donc, en rouge,

les albums les plus populaires classés au Hit parade et qui passent à la radio. Alors que quand

on va vers la droite de la courbe, celle-ci chute brutalement suivant la loi de puissance. Cette

loi n’est vraie que s’il n’y a pas de barrière artificielle qui empêche les gens d’acheter les

albums les moins populaires. Exemple : les magasins de disques ne stockent généralement

que les albums les plus populaires et limitent l’effet de longue traîne. Sur Internet, ce

problème de stockage est moins important. Plus on avance vers la droite de la traîne, plus les

32 Anderson Chris, 2004, The long Tail, Wired. Site Internet : http://web.archive.org/web/20041127085645/http://www.wired.com/wired/archive/12.10/tail.html

30

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ventes sont marginales, elles tendent même vers zéro. Cependant, les économistes ont

remarqué que même les produits les moins populaires font des ventes : ce sont les niches de

fin de traîne. Ce qui a étonné les économistes, c’est que le nombre total de ventes en fin de

traîne représente une valeur substantielle. D’après Anderson, dans la distribution

traditionnelle, les nouveaux albums représentent 63% des ventes en 2005 alors qu’en ligne le

pourcentage est inversé (36%). Amazon a profité de cet effet de longue traîne pour réussir et

Wikipédia en est aussi un excellent exemple. Leur base de données contient des milliers

d’articles supplémentaires comparé à ce que pourrait contenir n’importe quelle encyclopédie.

E) Les implications de la topologie du Web :

Comprendre la forme du Web et les implications des distributions des lois de puissance a, en

général, d’importantes conséquences dans la manière d’utiliser le Web et le développement de

technologies basées sur Internet. Cela a également des implications dans le rôle et la direction

que va prendre le Web 2.0, dans lequel les connexions sociales entre personnes sont

primordiales.

D’après Chris Anderson, nous allons vers une culture et une économie dans laquelle le

nombre de personnes que l’on retrouve dans les niches de la longue traîne importe réellement

tant ils sont nombreux. L’un des moteurs de la création de contenus de niche est la

démocratisation des outils de production. Le nombre d’albums sortis en 2005 a augmenté de

36% dont 300 000 morceaux gratuits, dont la plupart ont été produits par des amateurs et

uploadés sur MySpace. Cela démontre bien le fait que de consommateurs passifs, les

individus deviennent des producteurs actifs et que le productivisme décrit par l’écrivain Doc

Searls envahit notre culture.

Ais ce qui concerne l’industrie de la musique peut aussi bien être adapté à celle du cinéma.

C’est pourquoi dans les deux parties suivantes nous étudierons ce qu’internet peut apporter en

terme de nouvelles applications et services mais aussi selon les grandes idées du Web 2.0 à

l’univers du cinéma pour la commercialisation des films en salles ou en dehors.

31

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IV) Les applications Web 2.0 au service du cinéma :

Dans la partie suivante, nous étudierons des exemples de fonctionnalités Web développés sur

le thème du cinéma. Les sites Internet liés au cinéma s’étant ouverts à l’utilisation de la vidéo,

largement utilisée sur le Web grâce aux débits et à l’espace qui s’accroissent pour chaque

internaute, ainsi que l’utilisation plus répandue de caméras, appareils photos, webcams et

autres téléphones portables permettant de créer ses propres vidéos. Le cinéma est aussi un

loisir populaire et partagé en groupe. Des communautés de cinéphiles se sont donc

naturellement formées et après l’ère des forums et des chats, nous passons à celle des profils

et des blogs.

1) Les blogs et profils :

Les blogs permettent notamment de donner son point de vue personnel et c’est à ce titre qu’ils

ont une réelle utilité dans le monde du cinéma, car chacun peut ainsi donner ses critiques de

films, s’exprimer sur ses goûts et les partager. Leur utilisation permet d’échanger, en montrant

des photos ou vidéos, en créant des articles sur les synopsis des films, les critiques des

derniers films vus par le blogueur, les stars du cinéma, etc. Pour les distributeurs, c’est bien

sûr un moyen de faire de la publicité autour des films à moindre frais (si les blogs sont lus).

Toutefois, cela peut avoir un impact négatif si les critiques sont trop vives, car elles pourraient

desservir le film. Certains blogueurs influents peuvent notamment être invités à des

évènements (avant-première, conférence de presse) par les distributeurs car ils pourront

ensuite communiquer autour du film. Que ce soit sur Skyblog (ou certains blogs peuvent être

axés sur le cinéma et les stars) ou sur AlloCiné, l’intérêt pour les sites Internet est d’accroître

le nombre de pages vues (grâce au contenu rédigé par les blogueurs) et de visiteurs (venant

pour lire les articles des blogs). Cela permet de créer sur le site une base de données ne

pouvant être copiée par d’autres sites. Dans le cas d’AlloCiné, l’intérêt est majeur puisqu’il

est aussi de donner envie d’aller au cinéma. Grâce aux blogs, AlloCiné se créé donc une

communauté de blogueurs passionnés de cinéma, accroît le nombre de pages vues et de

visiteurs du site et communique sur les films sans avoir à créer de contenus.

32

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Les profils ont un intérêt différent : en plus de créer une base de données difficilement

imitable par les concurrents comme pour les blogs, ils permettent de collecter des

informations personnelles sur les goûts des visiteurs. Le but n’est pas seulement de prendre

des informations sur les goûts cinéma des visiteurs mais aussi sur sa situation, son réseau

d’amis… Avec les données ainsi collectées, la communication promotionnelle sur les films

peut être ciblée sur des groupes bien précis de spectateurs déjà en affinité avec le sujet, le

ciblage comportemental étant à priori le nerf de la guerre de la publicité sur Internet dans les

années à venir. Les profils sont d’ailleurs d’actualité en ce moment puisque le site

communautaire Facebook a été valorisé à 15 milliards de dollars. Ce sujet étant toutefois très

récent, aucune publicité basée sur les informations prises dans les profils n’a encore été testée,

on ne peut que deviner les possibilités offertes. Pour un distributeur, l’intérêt sera bien sûr de

cibler des visiteurs ayant vu et apprécié des films similaires au cinéma, de trouver des moyens

pour que ces visiteurs échangent ensuite sur le film avec leur communauté d’amis. Les

campagnes devraient bien sûr gagner en efficacité si le ciblage est affiné. Pour AlloCiné ou

Flixster, par exemple, on retrouve dans la page profils les goûts cinématographiques des

personnes enregistrées à travers leurs notes et critiques, leurs commentaires. Le principe étant

comme sur Amazon de pouvoir communiquer sur le principe : « vous avez aimé le film

Robots, vous aimerez le nouveau film Wall-E » car ce sont deux dessins animés au sujet

similaire ou « vous avez aimé Star Wars Episode 1 et 2, ne manquez pas la sortie de Star

Wars 3 ». Le site Internet pourra aussi envoyer d’autant plus d’informations sur un film si le

visiteur a déjà une affinité particulière pour celui-ci.

2) Les wikis :

Les wikis représentent une base de données formidables d’informations sur le cinéma. C’est

d’ailleurs un portail à part entière sur Wikipédia33. Une fois de plus, ce sont les visiteurs qui

créent le contenu et peuvent accumuler les informations autour du film : synopsis, secrets de

tournage, date de sortie, casting… C’est donc un nouveau moyen pour le distributeur de créer

de la visibilité autour du film. Le wiki étant encore à ses prémices, il pourrait encore évoluer

notamment sur les films en laissant le soin aux internautes d’ajouter des articles d’actualité

33 Site internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Cin%C3%A9ma

33

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(rumeurs de tournage, nouveaux acteurs ajoutés au casting, évènement sur le tournage, etc…)

afin de donner un renouveau d’intérêt pour le film en question.

Les sites Internet dédiés au cinéma ont bien sûr intérêt à exploiter les informations des

différents wikis existants ou à créer le leur afin de créer un maximum de contenus autour des

films et en profitant de la connaissance de leurs visiteurs sur les films. Les communautés de

fans autour de certaines sagas comme Star Wars ou Harry Potter représentent d’ailleurs une

véritable mine d’or pour accumuler des contenus riches et variés (personnage, univers du film,

analyse) qui différent des contenus classiques (synopsis, casting, date de sortie). On retrouve

notamment sur Wikipédia bon nombre d’articles qui détaillent la chronologie, les planètes,

les organisations ou encore l’évolution de l’univers de la Guerre des étoiles34 ou les

professeurs, les animaux magiques et les moyens de transport de l’univers d’Harry Potter35.

Au-delà des informations liées au film, il est aussi intéressant de regrouper des informations

sur les genres, courants et techniques cinématographiques, l’histoire et les métiers du cinéma,

les lieux de tournages, etc. Par ce biais, le contenu créé sur les wikis est souvent

complémentaire et plus détaillé que celui des sites Internet dédiés au cinéma.

3) Les tags :

Les tags sont désormais utilisés sur les sites Internet dédiés au cinéma comme IMDb36 ou

AlloCiné37. Toutefois on remarque que leur utilisation est différente. Sur IMDb, par exemple,

les tags sont des mots-clés qui peuvent reprendre un aspect seulement mineur du film, voire

une allusion. Un film dont le thème principal n’est pas les super-héros mais qui y fait une

référence - ne serait-ce que dans un dialogue - peut avoir un tag super-héros. IMDb référence

donc dans ses tags tous les films plus ou moins liés au mot-clé. On retrouve donc certaines

aberrations comme le film « Zorro » dans les super-héros. Cela permet tout de même de

connaître tous les films qui ont un lien (plus ou moins proche) avec le tag. Il est ensuite

possible de trier les films par date, notation ou ordre alphabétique. De plus, le nuage de tags

sur IMDb permet d’affiner sa recherche en croisant des tags. Par exemple, on peut, grâce à 34 Site internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Guerre_des_%C3%A9toiles 35 Site Internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_potter 36 Exemple de tag « superhero » sur IMDb. Site Internet : http://french.imdb.com/keyword/superhero/ 37 Exemple de tag « super-héros » sur AlloCiné.Site Internet : http://www.allocine.fr/tags/default_gen_tag=super%2Dh%E9ros&filtre=film.html

34

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une démarche en entonnoir, trouver tous les films liés aux super-héros, puis choisir seulement

ceux qui parlent d’élasticité. On arrive alors sur une liste de films dont les super-héros sont

élastiques. On pourrait encore choisir parmi la liste de tags seulement ceux qui parlent d’une

relation entre frère et sœur38. Cette recherche croisée des tags est très intéressante puisqu’elle

permet d’avoir plusieurs mots-clés afin de préciser sa recherche dans une base de données très

vaste.

AlloCiné fonctionne de manière différente : le parti pris éditorial est de recenser sous un mot-

clé les films dont le thème central est lié à ce mot-clé. Par exemple, le tag super-héros ne

recense que des films de super-héros et non les films qui y font seulement allusion. Quelqu’un

qui chercherait à voir tous les films dont le thème principal est Halloween cliquera donc sur le

tag du même nom sans avoir besoin d’affiner sa recherche. On lui donne ensuite la possibilité

de trier les tags selon certains critères : meilleurs films, prochainement, en salles afin qu’il

puisse faire son choix.… Au-delà des thèmes du film, les tags sur AlloCiné peuvent aussi

faire référence aux auteurs ou acteurs des films. On retrouvera ainsi « les essentiels de Matt

Damon » ou ceux de Woody Allen. L’application tags étant récente sur AlloCiné, aucune

rubrique dédiée et aucun nuage de tags n’ont encore été créés sur ce site. Il est donc

nécessaire pour trouver un tag d’être déjà sur la fiche d’un film ou d’un série. Le but final

étant de faire découvrir un maximum de films aux spectateurs, de faire revivre le fond de

catalogue et d’être référencé sur les moteurs de recherche pour des thèmes et plus seulement

des noms de films.

Ces deux approches bien que très différentes sont néanmoins complémentaires. La

« démarche en entonnoir » proposée par IMDb pourrait d’ailleurs être adaptée au modèle

d’AlloCiné. Les possibilités concernant les tags sont donc larges, même dans le milieu du

cinéma, les tags étant aussi associés aux articles sur AlloCiné39 comme c’est le cas sur les

blogs. Pourtant si les utilisateurs peuvent proposer d’ajouter un film à un tag, une

confirmation de l’équipe rédactionnelle est nécessaire. D’autre part, un utilisateur ne peut

créer de tags. La solution serait qu’ils puissent en proposer et que ceux-ci soient confirmés par

l’équipe de rédaction avant leur mise en ligne.

38 Site Internet : http://french.imdb.com/keyword/superhero/elasticity/brother-sister-relationship/ 39 Sur chaque article de la homepage on retrouve des tags en corrélation. Site Internet : www.allocine.com

35

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4) Le partage de données :

Comme nous l’avons vu précédemment, le partage de données se développe à vitesse lumière,

particulièrement sur les vidéos avec des sites comme YouTube, qui sont actuellement en plein

essor. Alors que l’industrie du cinéma se battait contre toute mise en ligne de films, la

popularité des sites de partages de données a permis de repenser le modèle économique afin

que les ayant droits puissent être rémunérés. Des sites comme Dailymotion cherchent

d’ailleurs à protéger les contenus40 pour pouvoir ensuite signer des partenariats avec les

distributeurs ou les chaînes de télévision (ou les syndicats audiovisuels, notamment l’USPA)

et ajouter ainsi de nombreux contenus à leurs catalogue. Le problème majeur du partage de

données avec les internautes étant celui de la propriété puisque la majorité des contenus

déposés sur ces plates-formes le sont sans accord de leurs auteurs que ce soit pour la vidéo ou

la bande son. Les sites cherchent donc désormais à signer des accords pour régulariser leur

position et les ayant droits à trouver d’autres moyens de faire des profits. La solution la plus

en vogue est celle du partage des revenus (ou revenue sharing) qui permet de partager les

revenus générés par la publicité du site Web41. Les ayant droits profitent donc de la visibilité

du site et de son espace de stockage tandis que le site Internet profite de l’audience pour

mettre de la publicité dont il a partagera les revenus avec les ayant droits (après avoir payé ses

coûts d’hébergement et de bande passante) selon les termes d’un accord passé au préalable.

Pour ce qui est du partage de revenus avec les utilisateurs, le cofondateur de YouTube, Chad

Hurley, a annoncé en Janvier dernier que la plateforme de partage de vidéos, rachetée par

Google pour 1,65 milliards de dollars, allait commencer à partager une partie de ses recettes

publicitaires avec les internautes. Ces revenus récompenseront une forme de "créativité" et

seront versés uniquement aux contributeurs qui détiennent le copyright des vidéos publiées en

ligne.

40 L’accord que Dailymotion a passé avec l’INA via l’utilisation de la technologie va permettre d’assurer la protection des contenus aux ayants droits. Site Internet : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-972324@51-969846,0.html 41 Le site internet L’Internaute a publié un article sur le revenue sharing et ses modèles. Site Internet : http://www.journaldunet.com/diaporama/070226-partage-revenus-contributeurs/

36

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5) Les podcasts :

Le podcasting est très utilisé pour le cinéma puisqu’il permet entre autre de voir des bandes-

annonces de films. AlloCiné en a d’ailleurs fait une spécialité puisqu’il diffuse les bandes-

annonces notamment sur iTunes ainsi que son émission quotidienne sur l’actualité du cinéma

(La Minute). Les mises à jour hebdomadaires mises en place le mercredi permettent de coller

à l’actualité cinéma et aux sorties de films. L’utilisateur qui souhaite avoir les nouveautés de

chaque semaine n’à qu’à s’inscrire au podcast pour récupérer le contenu. Le flux RSS mis en

place permet de le tenir informé sans qu’il soit obligé d’aller rechercher les infos. Pour ceux

qui préfèrent le fonctionnement classique, ils n’ont qu’à se rendre sur la page du podcast et

regarder les bandes-annonces qu’ils souhaitent. Une fois de plus, le modèle économique est

basé sur la publicité diffusée en début de bande-annonce. La diffusion des contenus multi-

canaux étant encore l’argument majeur pour communiquer vers la plus large audience. De

plus, de nombreux sites Internet reprennent les informations disponibles sur iTunes et listent

les podcasts par catégorie pour créer une base de donnée des podcasts référencés, ce qui

augmente encore la diffusion42.

6) Les flux RSS :

Les flux RSS sont aussi utilisés dans la promotion de films ou sur les sites dédiés au cinéma.

Ils permettent, tous comme les podcasts de coller à l’actualité. Pour des sites comme AlloCiné

ou IMDb, ils peuvent reprendre les dernières news cinéma. L’intérêt pour l’utilisateur est de

retrouver toutes les informations qu’il souhaite au moment ou elles sont créées afin de ne pas

revenir sur le site si l’actualité n’a pas changé depuis son dernier passage. On retrouve aussi

dans les flux RSS d’AlloCiné les vidéos des sorties en salles ainsi que l’émission La Minute.

Ces flux sont ensuite disponibles sur des sites Internet comme Netvibes ou iGoogle ce qui

permet d’étendre une fois de plus les moyens de communication que ce soit sur les films ou le

site Internet et d’augmenter l’audience.

42 Site internet : http://www.touslespodcasts.com/annuaire/culture/cinema/

37

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7) Les applications et services Web les plus récents :

Comme on l’a vu dans les exemples précédents, toutes sortes d’applications et de services

estampillés Web 2.0 et qui ont un rapport avec le cinéma se sont développés. Ce domaine

étant si vaste, on peut donc penser que chaque nouvelle application du Web 2.0 pourra être

développée pour communiquer autour du cinéma.

Prenons l’exemple récent des mash-ups. Toutes sortes d’applications ont été créées qui

utilisaient ce principe. Une application liée au cinéma pourrait par exemple être développée

qui permettrait de voir les lieux de tournages de tous les films à travers la planète. Il serait

alors facile pour les passionnés de s’y rendre ou de voir des photos et vidéos de l’endroit lors

du tournage. Il existe aussi sur AlloCiné une fonction plan qui référence toutes les salles de

cinéma à proximité de chez soi.

L’exemple de Facebook est aussi très intéressant puisque de nombreux sites profitent de

l’importance de ce nouveau réseau social pour créer des applications. Flixster, le site

communautaire sur le cinéma propose notamment le « never ending quiz » qui est un

questionnaire sans fin sur le cinéma ou encore de comparer ses goûts en matière de films à

ceux de ses amis sur Facebook. Il reprend donc le principe des applications créées sur son site

mais les mets à disposition sur un autre afin de gagner en visibilité et en audience.

Toutes sortes d’applications peuvent donc être créés sur Internet au service du cinéma. Nous

allons voir dans la partie suivante comment elles correspondent aussi aux grandes idées

développées sur le Web 2.0.

38

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V) Les grandes idées du Web 2.0 liées au

cinéma :

Nous avons précédemment développé les grandes idées du Web 2.0 liées aux concepts de

O’Reilly. Tous comme les applications, ces grandes idées peuvent être liées au cinéma. Nous

analyserons donc dans cette partie ces concepts en les rapprochant de l’univers du cinéma. Le

Web étant devenu un média de contenus audiovisuels, les films sont considérés et échangés en

tant que tels. Il est donc important de repréciser si l’industrie du cinéma a suivi (ou même

déclanché) les mouvements du Web 2.0 et de quelle façon. Le contenu généré par les

utilisateurs que nous allons traiter dans la partie suivante en est d’ailleurs un parfait exemple.

1) Le contenu généré par les utilisateurs :

Comme nous l’avons vu dans la partie précédente le contenu généré par les utilisateurs à

travers les blogs, les wikis, ou encore le partage de données à un fort intérêt pour la

communication dans le domaine du cinéma. Mais c’est sur le partage de vidéos que son

intérêt devient différent. En effet, si l’on retrace l’historique de YouTube43, on constate que le

site s’est fait connaître parce qu’il avait diffusé des vidéos d’une émission de télévision très

connue aux Etats-Unis mais aussi de nombreux films. Le contenu généré par les utilisateurs

n’était alors qu’un moyen détourné de mettre à disposition des films dont ils n’avaient pas les

droits, à l’instar des réseaux peer-to-peer. Le contenu n’étant pas généré mais seulement

envoyé par les utilisateurs. Mais les sites de partage de vidéos devenant très populaires grâce

à cela, ils ont permis à des utilisateurs anonymes d’avoir de la visibilité. Si le contenu est bon,

il pourra être regardé par des millions d’utilisateurs. Parmi les dix vidéos les plus regardées de

YouTube, on retrouve notamment à la première place et avec 65 millions de vues, la captation

amateur d’un spectacle, à la cinquième place un court métrage et à la sixième un amateur

jouant de la guitare chez lui et enregistré à la webcam. Ces créations n’auraient bien sur pas

eu une telle visibilité sans une plateforme pour les relayer. YouTube a d’ailleurs annoncé qu’il

43 Site Internet : http://fr.wikipedia.org/wiki/YouTube

39

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rémunérerait par le partage des revenus publicitaires certains amateurs dont les pages sont très

visitées. L’industrie cinématographique, notamment celle du court-métrage tente de profiter

de cette opportunité pour gagner en visibilité et trouver une nouvelle forme de revenus. On

retrouve d’ailleurs sur la chaîne cinéma de Dailymotion de nombreux courts-métrages mis en

avant44. Le contenu généré par les utilisateurs est donc un bon moyen pour arriver à une

exhaustivité des contenus sur le net.

2) Tirer parti de l’intelligence collective :

Les critiques et notations en ligne sont de plus en plus répandues sur les sites Web 2.0,

notamment les sites marchands comme Amazon. Le site cinéma ne font pas exception à la

règle puisque chacun peut désormais noter les films qu’il a vu. Ainsi les spectateurs peuvent

retrouver sur les sites AlloCiné, IMDb ou encore Flixster le point de vue des internautes et

leurs critiques de films. De même que les critiques presse, ces critiques sont intéressantes car

elles permettent de connaître l’avis d’un très grand nombre de spectateurs. Sur le site

AlloCiné, par exemple, on retrouve dans la rubrique « les meilleurs films 2007 » des films qui

ont eu un excellent bouche-à-oreille comme « Ratatouille » (plus grand nombre d’entrées en

salle cette année avec 7,5 millions) ou des films sleepers, c’est-à-dire des films qui ont été

diffusés dans un nombre de salles restreints mais qui sont restés longtemps en salles du fait de

leur qualité et du bouche-à-oreille. On retrouve ainsi « La vie des autres » à la première

position du classement (film primé dans les plus grands festivals) ou « Persepolis ».

3) La puissance est dans les données :

Après avoir expliqué le phénomène d’intelligence collective, nous allons voir comment elle

peut être intelligemment utilisée par les entreprises pour définir les utilisateurs. Le système de

notation d’AlloCiné va plus loin en permettant aussi de comparer ses goûts

cinématographiques avec ceux des autres membres. On pourra ainsi savoir si un de ses amis a

les mêmes goûts filmographiques ou non. A terme le but est de pouvoir lire des critiques en

44 Site Internet : http://www.dailymotion.com/fr/cluster/shortfilms/featured

40

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sachant si les personnes qui les ont écrites ont les mêmes goûts que soi. On a donc bien un

système ou l’intelligence collective est exploitée et ou le contenu est utilisé pour inciter les

personnes à aller au cinéma. Un spectateur doit pouvoir savoir à l’avance grâce aux notations

et critiques de ses pairs, si le film qu’il va aller voir lui plaira. On arrive donc à un niveau

comportemental ou on connaît non seulement les goûts de la personne mais où on peut aussi

prédire ses choix. Flixster et AlloCiné ont ainsi des moteurs de recommandations. Ils

permettent, une fois que vous avez notés quelques films, de comparer vos goûts avec ceux de

l’ensemble des internautes et de prédire une note pour des films que vous n’avez pas vus ou

notés. Vous pouvez ainsi savoir à l’avance si vous aimerez un film ou non. Plus vous notez de

films et plus les prédictions s’affinent et de la même manière plus les internautes notent de

films et plus la base de données devient riche et peut prédire des comportements avec

précision. L’étape suivante de ces prédictions de comportements pourrait être d’offrir la

possibilité aux distributeurs de films de cibler leurs campagnes sur des personnes qui sont

plus en affinité avec leur film.

Facebook va encore plus loin dans l’accumulation de données, puisqu’il regroupe des

informations très complètes sur les profils de chaque utilisateur et recense aussi les données

d’applications tierces comme le moteur de notation de films de Flixster (système similaire

celui d’AlloCiné). Toutes ces données peuvent ensuite être exploitées pour catégoriser les

personnes et leurs comportements afin d’affiner d’éventuelles campagnes publicitaires. A

terme, le distributeur souhaitant toucher les 15-24 ans technophiles et ayant une affinité pour

les mangas touchera ainsi sa cible.

L’importance des données ne concerne pas que les utilisateurs et leurs comportements (bien

que ce soit le nerf de la guerre pour les campagnes publicitaires des prochaines années), elle

concerne aussi les contenus photo, vidéo ou autres qu’ils apportent aux plateformes. Ce qui

fait désormais l’importance d’une plateforme est sa base de données. Les sites Internet ont

compris que l’apport de contenus créés par l’entreprise ne suffisait pas à sa croissance. En

faisant contribuer les utilisateurs au contenu, les sites Internet 2.0 multiplient les possibilités

d’augmenter leurs contenus. C’est ce qui a permis l’essor de sites de partages vidéo comme

Youtube et Dailymotion. Après une déferlante de piratage ou les internautes postaient des

contenus dont ils n’avaient pas les droits, l’offre tend à se légaliser. Les majors de l’industrie

musicale comme les distributeurs de films proposent désormais de mettre leurs contenus en

ligne et les signatures d’accords s’enchaînent. De l’utilisateur qui poste du contenu depuis sa

41

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webcam à l’extrait exclusif du dernier spider-man, tous les contenus sont sur les plateformes.

On retrouve donc l’effet de longue traîne ou 100% du public trouvera 100% de l’offre qu’il

recherche. Les différentes plateformes tentent maintenant de se démarquer en ayant la base de

données la plus fournie, que ce soit du contenu professionnel ou amateur. Les vidéos venant

d’un très grand nombre d’utilisateurs, il devient très difficile pour les concurrents de créer la

même base de données ce qui est une puissante barrière à l’entrée de ces marchés.

4) L’architecture de la participation :

Toutefois la participation et l’intelligence des utilisateurs et une base de données grandissante

ne suffisent pas toujours à développer un site Web 2.0 : une architecture riche est nécessaire.

A l’instar du modèle de Google étudié précédemment, YouTube propose à l’utilisateur des

vidéos en adéquation avec sa recherche (que ce soit par le titre ou les tags) puis adapte les

vidéos proposées en fonction de la vidéo que vous regardez. Par exemple, si on lance une

vidéo dans YouTube, la liste des vidéos similaires évolue à chaque fois en fonction, pour

s’ajuster au mieux et proposer des résultats en cohérence avec les goûts de chaque utilisateur.

Selon le parcours de l’internaute, les propositions seront donc différentes. L’intérêt des

plateformes est bien sûr que le visiteur consomme un maximum de vidéos selon ses goûts

personnels.

L’architecture de participation de Joost, la webTV basée sur le peer-to-peer, est aussi

intéressante puisque cette plateforme utilise la bande passante des utilisateurs pour diffuser les

programmes. Chaque utilisateur a donc plusieurs parties du programme sans l’avoir dans son

intégralité afin d’éviter le piratage. De son côté Joost économise ainsi desffrais astronomiques

de bande passante. On y trouve désormais une base de données conséquentes de programmes

audiovisuels et de films. Paramount Pictures a notamment créé une chaîne ou l’on peut voir

une partie de son catalogue de films en français. On peut désormais voir les films Jackass,

Zoolander ou encore Star Trek sur Internet en toute légalité.

42

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5) Les effets de réseau, la loi des puissances et la longue

traîne :

Comme nous l’avons plus tôt, la base de données des sites Internet est un atout majeur. Pour

comprendre son intérêt dans l’industrie cinématographique, il faut analyser son public et sa

diversité. En effet le public des salles de cinéma représente déjà un réseau en soi. Il est donc

intéressant pour des sites comme AlloCiné ou Flixster d’en faire des utilisateurs de leurs sites

afin d’améliorer leurs moteurs de notation et de recommandation de films mais aussi afin

qu’ils puissent communiquer entre eux via les profils, les blogs, les commentaires, les forums,

etc. Plus il y a d’utilisateurs qui interagissent entre eux et plus il y a de nouveaux utilisateurs

du service. Les sites de cinéma ont donc tout intérêt à agrandir leur réseau, et ce, au-delà du

public cinéma. En effet, même si le public cinéma est la principale cible, d’autres publics

regardent des films à la télévision, en DVD, VOD ou maintenant sur Internet sans se rendre

pour autant au cinéma. Ils partagent donc l’univers cinéma au sens large et peuvent être

ajoutés au réseau, ce qui permettra de l’agrandir et de l’améliorer.

Dans l’industrie cinématographique, au-delà de l’effet de réseau on retrouve celui de la

longue traîne, puisqu’il s’agit d’un marché ou se confronte une offre et une demande. Les

sites Internet ont donc tout intérêt à proposer 100% de l’offre afin de satisfaire 100% de la

demande. Les films qui ne sortent pas au cinéma ou en DVD peuvent ainsi sortir sur Internet,

dématérialisés de tout support. Les sous-genres de films pourraient ainsi trouver leur public et

favoriser la demande.

Tous ces exemples nous ont montré qu’Internet est un moyen formidable pour communiquer

sur les films mais aussi pour développer l’industrie cinématographique à l’extérieur des salles

à travers un média riche et en constante évolution qui apporte des solutions à tous types de

produits. Dans ce contexte, quelles seront les évolutions du Web ?

43

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VI) Le futur du Web 2.0 :

En moins de quinze ans, le Web a grandit d’un petit groupe de scientifiques du CERN jusqu’à

un espace global d’information de plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde.

Aujourd’hui, le Web est en train de retourner à ses propres racines en tant qu’outil de lecture

et d’écriture mais aussi d’entrer dans une phase plus sociale, communautaire et participative.

Mais quelle sera la prochaine étape ? Alors que le Web 2.0 est déjà presque opérationnel,

certains se demandent déjà à quoi ressemblera le Web 3.0.

Tout d’abord, il est important d’expliquer la marche globale de son développement. Le très

grand nombre de données et de contenus générés par les utilisateurs va sans aucun doute

s’accroître au fur et à mesure que les internautes découvriront de nouvelles idées. L’ampleur

de ce développement augmentera suivant l’effet de réseau alors que de plus en plus

d’utilisateurs se joindront au réseau et que les utilisateurs existants profiteront des services

Web 2.0. Toutefois cet effet sera modéré par la lassitude des personnes et au fur et à mesure,

un temps de disponibilité en baisse. C’est déjà le cas pour un très grand nombre de blogs qui

sont créés et abandonnés rapidement. Les processus de production qui permettent de générer

ce genre de contenu en ligne deviendront de plus en plus sophistiqués avec l’arrivée de

logiciels plus puissants et faciles d’utilisation45, les mash-ups, ainsi que les appareils

numériques.

Cependant, cela posera des problèmes importants en terme de protection de la propriété

intellectuelle. D’autre part, le trop-plein d’information risque d’avoir des effets notoires sur

bon nombre de personnes. Avec tant d’accès possibles à l’information (blogs, wikis, flux

RSS, etc.), les utilisateurs pourraient se sentir perdus au milieu d’une jungle vivante et

évolutive d’information.

La multiplication d’informations et de données personnelles (photos, musiques, vidéos, livres,

films, voyages, etc.) sous forme de catalogue sera probablement l’une des tendances

majeures. Selon Borgman, « une partie du contenu sera auto produite mais la plupart sera

45 Cerf, 2007, An information avalanche

44

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collectée grâce au téléchargement ou importée grâce à des liens. Les individus souhaiteront

vraisemblablement manipuler le contenu de ces catalogues et ainsi initier un processus

innovant »46. Ce type de collections, signature personnelle de l’utilisateur, pourra être partagé

ou échangé avec d’autres membres du réseau. Ces collections seront les archives personnelles

de leurs auteurs et deviendront, en ce sens, capitales. Un historique de cet espace personnel

permettra aux autres utilisateurs de suivre la démarche entreprise par son auteur et d’accorder

plus ou moins de crédit aux informations présentées.

Selon Morville, « l’ensemble des documents numériques, comme les photos ou les documents

Word par exemple, sera enrichi d’un historique »47.

Dans les années à venir, l’ordinateur personnel sera plus un moyen de se connecter à des

services et logiciels en ligne plutôt que d’utiliser des outils et ressources locales. Cette

tendance sera exacerbée par le fait que le réseau sera disponible partout et tout le temps.

Enfin, nous observerons un changement dans la manière dont les personnes interagissent entre

elles, ce que Nigel Shadbolt appelle « la fabrique des gens connectés », grâce à ces nouvelles

technologies et la création de nouvelles communautés sociales dans lesquelles nous

partageons des informations et mettons en oeuvre des comportements collectifs. Les

conséquences sociologiques du Web deviennent de plus en plus importantes et cela sera, sans

aucun doute, la principale tendance à long terme. L’institut Internet de l’université d’Oxford a

montré dans une étude de 2005 qu’une personne sur cinq avait déjà rencontré une nouvelle

personne ou s’était fait un ami en ligne48.

1) Le Web 2.0 et le Web sémantique :

Au début de ce mémoire, nous avons abordé les deux théories principales (celle de Tim

Berners Lee et celle de Tim O’Reilly) qui permettent de comprendre les différences entre la

technologie Web et les idées sur le Web 2.0. Cependant, il y a aussi un autre débat à propos

46 Borgman, 2003, Personal digital libraries : creating individual spaces for innovation.Site internet: http://www.sis.pitt.edu/~dlwkshop/paper_borgman.html47 Morville, 2006, Ambiant Findability48 Dutton, 2005, Oxford Internet Report : The Internet in Britain.

45

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des développement Web : il concerne la relation entre les idées sur le Web 2.0 et le Web

sémantique.

La première parution a propos du Web sémantique a été faite par Tim Berners Lee dans un

article du Scientific American49. Il étudiait des outils permettant de traiter les données en

réalisant des actions de notre part. Toutefois, il reste une confusion sur ce qu’est précisément

le Web sémantique et son but, plus ou moins éloigné des aspects commerciaux. Pour Tim

Berners-Lee, c’est l’essence même du passage des documents aux données – la transformation

d’un espace se composant de documents texte « humainement lisibles » à un espace

d'information dans lequel les données lisibles sont lues par des machines, et reformatées avec

une réflexion, puis elles sont échangées et suivies. Pourtant, jusqu'au présent, même les

partisans de Berners-Lee soutiennent que cette vision ne s’est pas encore réalisée (Shadbolt,

2006) bien que les technologies et les applications commencent maintenant à apparaître.

Il y a débat entre les adeptes du Web 2.0, les fidèles des logiciels sociaux et les partisans du

Web sémantique (Morville, 2006). Comme nous avons vu dans la partie sur les folksonomies,

la discussion reste ouverte entre ceux qui préfèrent un vocabulaire formel et contrôlé (les

ontologies50) et ceux qui préfèrent la nature plus informelle des marque-pages sociaux.

Une question qui a déterminé le développement du Web sémantique est le besoin de

développer des ontologies pour une multitude de domaines, qui utilisent des ressources

considérables. Mais entre les partisans des ontologies, folksonomies, logiciels sociaux et

autres, Morville dit que « ces communautés doivent collaborer de plus près, peut-être dans

une approche de commune ».

Effectivement, Mika soutient que : « bien que le Web Sémantique soit envisagé comme un

système d'ordinateur à ordinateur, le processus de création et de maintien est le lien social,

particulièrement en ce qui concerne la création d'ontologies. Par exemple, Nickles argumente

pour inclure des informations sur les attitudes sociales et les opinions controversées dans le

Web afin d’aider son développement.

49 Berners Lee, Tim, 2005, The Semantic Web, Scientific American. Site Internet : http://www.sciam.com/article.cfm?articleID=00048144-10D2-1C70-84A9809EC588EF21&sc=I100322 50 En informatique, une ontologie est un ensemble structuré de concepts permettant de donner un sens aux informations (Wikipédia).

46

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Nous étudierons ici les différents axes de développement du Web sémantique et ses

utilisations à travers les services et applications du Web 2.0.

A) Les wikis sémantiques :

C’est un domaine de recherche en développement, mais les chercheurs essayent de trouver

des moyens d’annoter le contenu des wikis avec des informations sémantiques51. Comme le

dit Oren, « le wiki sémantique permet aux utilisateurs de faire une description des choses dans

le langage classique à la manière de Wikipédia, et aussi d’annoter ces pages avec des

informations sémantiques en utilisant des langages formels tels que le RDF ou l’OWL »52. Un

certain nombre de moteurs sont développés pour soutenir ce concept, comme Platypus ou

SemperWiki53. Toutefois, il existe une alternative avec OntoWiki54, qui exploite une

architecture de participation pour permettre aux utilisateurs de travailler en collaboration.

B) Les blogs sémantiques :

Les blogs peuvent devenir plus qu’un outil de publication facile à utiliser. Leur capacité à

produire des flux RSS directement exploitables signifie qu’ils peuvent aussi être utilisés pour

distribuer des résumés de leurs contenus qui seront lus par des machines. Cela permettra de

faciliter l’agrégation d’informations semblables provenant d’un certain nombre de sources55.

Traditionnellement, ces flux sont utilisées pour les titres de post des blogs, mais en combinant

les idées du Web sémantique avec les logiciels de blogging, il devient possible de développer

une nouvelle gestion de l'information ou le contenu des posts est lui aussi analysé. Par

exemples les données sémantiques RDF peuvent être utilisées pour représenter et exporter des

métadonnées56 blog, qui peuvent alors être traitées par un autre ordinateur. À la longue,

51 Site Internet : http://www.semwiki.org/ 52 Oren, 2006, How semantic make better Wikis. Site Internet : http://www2006.org/programme/files/xhtml/p171/pp171-oren/pp171-oren-xhtml.html 53 Site Internet : http://www.semperwiki.org/ ; http://platypuswiki.sourceforge.net/whatis/index.html 54 Site Internet : http://iswc2006.semanticweb.org/items/Auer2006ys.pdf Voici comme exemple, un prototype de OntoWiki : http://3ba.se/ 55 Cayzer Steve, 2004, Semantic Blogging: Spreading the Semantic Web Meme, Site Internet : http://jena.hpl.hp.com/~stecay/papers/xmleurope2004/040420_semblog_draft10.html 56 Selon Wikipédia, une métadonnée est une donnée servant à définir ou décrire une autre donnée quel que soit son support (papier ou électronique).

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inclure ces informations sémantiques, permettra de créer des requêtes pour connaître l’avis de

toute la blogosphère sur un sujet précis.

C) Le bureau sémantique :

Il est envisagé qu'en combinant les idées du Web Sémantique et des services Web 2.0 avec les

applications traditionnelles de bureau et les données qu’elles contiennent (comme les fichiers

de traitement de texte, les courriers électroniques et les photos) sur votre ordinateur, on

facilitera une manière de travailler plus personnelle. En théorie, cela devrait créer des

informations plus concentrées et une certaine gestion des connaissances qui permettra de

partager les données entre différentes applications. Le travail de recherche est à un stade

élémentaire, mais IBM travaille QEDWiki, un cadre wiki-fondé d'applications pour le travail

en collaboration permettant la création de mash-ups pour les entreprises en utilisant

notamment des widgets car pour IBM « les utilisateurs créent la valeur »57. La stratégie de

Google à travers ses logiciels de partage des données (la fonction Document partagé58) est

aussi orientée sur ce point.

D) Les ontologies et folksonomies :

Plusieurs personnes travaillent sur ces domaines avec des approches différentes. Patrick

Schmitz a notamment présenté dans ses recherches un modèle basé à la fois sur les ontologies

et les folksonomies et permettant de faire ressortir des processus statistiques à partir du

langage (sous la forme d’écrit dans les blogs, par exemple). Son but est de développer un

système qui cumule la flexibilité des mots-clés (tags) avec la faculté des ontologies pour les

recherches et le parcours des interfaces59.

Une proposition de Dave Beckett est « d’utiliser le contexte social dans lequel les étiquettes

sont créées en séparant l’outil qui créé les mots clés de celui avec lequel ils sont utilisés ». Il

propose aussi que « des pages Wiki soient créées pour des tags et que les utilisateurs puissent

57 Présentation de ce concept en vidéo sur YouTube. Site Internet : http://www.youtube.com/watch?v=ckGfhlZW0BY58 Site Internet : http://www.google.fr/intl/fr/options/ 59 Schmitz Patrick, 2006, Inducing ontology from Flickr tags, Conférence www20006.Site Internet : http://www.ibiblio.org/www_tagging/2006/22.pdf

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éditer le contenu de la page en cliquant sur le tag60, ainsi la page wiki devient le tag ». Cela

permet ensuite aux utilisateurs de retrouver le contenu qu’ils cherchent grâce à la sémantique

et les utilisations grandissantes permettront de trouver le tag le plus approprié pour arriver sur

un sujet. Pour exemple, on ne sera plus obligé de slalomer entre la version française et la

version anglaise pour trouver un mot sur Wikipédia. Les tags permettront de retrouver

directement dans sa langue l’article lié au mot recherché qu’on l’ait mis en anglais ou en

français61.

Pour les sites de marque–pages sociaux (bookmarking) comme Del.icio.us l’un des problèmes

majeurs est de savoir comment classer au mieux la liste grandissante des liens. Lors de la

conférence www2006 à Edinburgh, Dominic Benz a avancé une idée pour classer

automatiquement les marque-pages. Il a proposé un système qui tient compte de la façon dont

l'utilisateur a trié ses marque-pages dans le passé et comment d'autres utilisateurs aux intérêts

semblables ont, eux aussi, classé leurs marque-pages. Autrement dit, il s’agit de trouver un

utilisateur semblable qui a déjà classé et mémorisé un marque-page pour en tirer une

recommandation62.

2) La science du Web :

La science du Web est une discipline émergeante, proposée en 2006 par Tim Berners-Lee et

ses collègues de l'Université de Southampton et du MIT (Massachusetts Institute of

Technology). Son but est de comprendre la croissance du Web, sa topologie, ses tendances

afin de développer de nouvelles approches scientifiques pour mieux l'étudier. On a en effet

découvert que le développement du Web se conformait à une série de processus universels qui

gouvernent bon nombre de phénomènes dits complexes : par exemple, il adopte la structure

des réseaux en « petits mondes » caractérisés par la fameuse règle des six degrés de séparation

de Stanley Milgram, un type de topologie qu’on trouve autant dans certains phénomènes

chimiques et physiques qu’au cœur des organismes vivants ; les biologistes, voient eux dans

60

61 Beckett Dave, 2006, Semantics through the tag, Conférence Xtech.Site Internet : http://xtech06.usefulinc.com/schedule/paper/135

62 La version pré-alpha peut être téléchargée ici : http://www.informatik.uni-freiburg.de/cgnm/software/caribo/index_en.html

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le Web un possible écosystème numérique , ces « petits mondes » évoluant en général sous la

contrainte d’une forme de sélection darwinienne. Les sociologues et les psychologues, quant à

eux, étudient les usages du réseau et les comportements qui en découlent.

La science du Web entend synthétiser tout cela en une unique discipline, pas seulement pour

accroître notre compréhension, mais aussi pour améliorer les choses. Pour Berners Lee, en

effet, cette nouvelle science aura un rôle bien plus important que la simple recherche

théorique : « nous avons créé le Web, et nous avons pour devoir de le comprendre »,

explique-t-il.

Comme il l’explique dans l’article63 : « La science du Web ne se limite pas à décrire le Web

tel qu’il existe. Elle a pour but la création de nouvelles infrastructures et protocoles, et de

comprendre la société qui les utilise (…). La science du Web a pour objet de construire de

nouveaux outils puissants pour l’humanité, et de le faire avec les yeux ouverts ».

3) Le développement continu du Web en tant que

plateforme :

Dans les années à venir un nombre croissant d’outils permettra d’utiliser le Web en tant que

plateforme. Un bon exemple de ce développement est l’application Parakey64, qui est

actuellement développé par le co-fondateur de Mozilla Firefox, Blake Ross. Il fournira à la

façon d’un navigateur, la possibilité d'accéder aux contenus de votre ordinateur de bureau et

de les manipuler afin de permettre à vos amis, avec votre permission, d’y avoir accès. En fait,

cette application Web transformera votre ordinateur en serveur local.

4) La vie privée et la sécurité:

63 Tim Berners Lee, 2006, Creating a science of the Web, publié dans Science Magazine. Site Internet : http://www.aktors.org/publications/selected-papers/2006-2007/14-16.pdf 64 La définition de Parakey sur Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Parakey

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Beaucoup de discussions surviennent autour de la provenance des informations, la légalité, la

vie privée et la sécurité des données sur le Web. Les informations que les gens sont prêts à

poster - avec souvent, les détails les plus intimes de leur vie et les photos qui auraient

seulement été vues et connues par un poignée d'amis il y quelques années - changent la nature

de la vie privée. Il y a aussi un danger grandissant dû au volume d'informations disponibles

sur le Web car il devient de plus en plus difficile de déterminer si les informations trouvées

sont exactes et de source fiable. D’autre part, l’optimisation croissante des moteurs de

recherche et les intrusions dans la vie privée65, le postage abusif de liens et le spamming des e-

mails contribuent à augmenter les craintes.

Il y a un très grand nombre de spams et de filtres e-mail sur le marché et malgré les efforts, ils

restent inadéquats. Brondsema et Schamp disent que ces filtres devraient utiliser les données

récoltées par les réseaux sociaux, ce qui est le cas pour leur logiciel Konfidi66.

Une autre proposition de Jean Camp est que les modèles informatiques devraient être plus

fondés sur le comportement humain et tenir compte du travail dans les sciences humaines à ce

propos. Le « Net trust system » qu’elle a créé utilise les réseaux sociaux et permet de collecter

des informations67. Une barre d'outils insérée dans le navigateur fournit des informations sur

la loyauté du site Internet visionné, basées sur la connaissance et les estimations obtenues tant

d'un réseau social d'amis que de collègues mais aussi de tierces personnes (comme les

associations de consommateurs, ebay ou PayPal). Ce sont les personnes qui confirment ou

infirment la fiabilité d’un site Internet.

5) Le Web 2.0 et la SOA :

L'Architecture Orientée Service (SOA) est une approche architecturale dans laquelle les

services de logiciels extrêmement indépendants deviennent interopérables. Les architectures

SOA ont été popularisées avec l'apparition de services Web en e-commerce. On peut citer la

SNCF, qui a mis en place une architecture de type SOA pour son système de réservation

(recherche d'horaire, demande de tarif, réservation...) qui prend en charge à la fois les 65 Sur Google Mail, le contenu des e-mails est analysé pour faire de la publicité en fonction des thèmes abordés66 http://konfidi.org/wiki/Main_Page 67 http://www.ljean.com/NetTrust/

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terminaux des guichets des agences et gares, et les sollicitations de son site Web de

commande en ligne.

Une discussion autour d'une synergie potentielle entre les technologies Web et la SOA est

désormais ouverte et certains soutiennent que la réunion de l’expérience utilisateur fournie par

les technologies Web avec les technologies SOA pourrait donner d’excellents résultats. Les

mash-ups Web 2.0 peuvent d’ailleurs être considérés comme similaires aux applications

composites SOA (voir le schéma ci-dessous).

6) La bulle 2.0 ? :

« Je ne suis pas si sûr que nous ne verrons pas une autre bulle financière ».

Howard Rheingold

« Quand les gens me disent : c'est un Web 2.0 application, j’ai envie de vomir ».

Guy Kawasaki

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Quand Howard Rheingold, l’auteur de livres à

succès notamment sur les « SmartMobs »,

s'inquiète au sujet d'une autre bulle Web et

d'un potentiel éclatement, il est intéressant

d’analyser son point de vue. Effectivement,

aucune explication quant au Web 2.0 ne serait

complète sans une référence à la montée en

puissances des intérêts et des investissements

pour une nouvelle génération d'entrepreneurs

du Web et de jeunes start-ups développant des

applications Web et des logiciels sociaux. La

société Stabilo Boss a d’ailleurs créé deux

mosaïques qui montrent le très grand nombre

de marques 2.068. Si autant de temps, de

ressources et de données sont investies dans

ces nouvelles applications, il arrivera un

moment ou celles-ci ne seront plus soutenues

par leur communauté ou couvertes par

d’autres compagnies, plus puissantes. La

plupart de ces applications ne sont pas open

source, mais de petites start-ups qui

recherchent le soutien d’entreprises puissantes

et cela signifie qu’il y a du souci à se faire

quant à leur durée de vie.

68 Retrouvez l’image sur flickr avec les liens cliquables. Site Internet : http://flickr.com/photos/stabilo-boss/101793494/

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7) Et le Web 3.0 ?

Lors de la conférence WWW2006 à Édimbourg, quand TechWatch a demandé ce que pourrait

être le Web 3.0, Tim Berners-Lee a déclaré qu'il pensait que la prochaine étape impliquerait

probablement l'intégration d’images vectorielles extensibles (Scalable Vector Graphic, ou

SVG). Ce concept est d’ailleurs basé sur le Web sémantique dont nous avons parlé

précédemment. Ted Nelson, l’inventeur du lien hypertexte a lui, développé un système du

nom de FloatingWorld. Il permet d’afficher les documents, en créant des liaisons entre eux, en

trois dimensions. Ted a récemment parlé d’adapter ce concept à un système de réseau social

tridimensionnel.

De son côté, IBM a annoncé que la société débloquerait 100 millions de dollars en 2007 et

2008 sur les projets collaboratifs développés lors de la « InnovationJam » à laquelle

participaient 150 000 personnes de 104 pays différents. Les idées principales étaient le

système de paiement en ligne des soins médicaux, des services 2.0 accessibles aux PME, des

services de traduction en temps réel, mettre de l’intelligence dans les réseaux, l’Internet en

3D, la possibilité de mettre toutes ses données en ligne sur un espace personnel facile

d’utilisation, des services bancaires à distance, des systèmes informatiques de transit des

données (pour les municipalités et services publics), un système de santé électronique et

disponible sur le Web, des innovations écologiques et environnementales69.

Toutefois, le concept de Web 2.0 ayant été inventé à posteriori pour mettre un nom sur les

évolutions du Web, il est possible que les évolutions futures ne puissent pas être anticipées à

l’avance non plus. Il est donc plus raisonnable d’évoquer les pistes sans affirmer de théories,

le Web pouvant encore nous réserver bien des surprises.

69IBM Invests $100 Million in Collaborative Innovation Ideas Site Internet : http://www-03.ibm.com/press/us/en/pressrelease/20605.wss

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Conclusion

Dans ce mémoire, nous avons analysé le Web 2.0, ses applications et ses effets, en tentant de

le rationaliser, car son impact est très puissant. Le Web est un ensemble complexe, en

constante évolution et c’est pourquoi il est difficile d’en donner une vision d’ensemble claire

et durable.

Cependant, on peut identifier certains points de base essentiels à propos du Web 2.0.

Premièrement, le Web 2.0 représente plus qu’un ensemble de technologies et de services

pratiques, aussi importants qu’ils puissent être. Il représente une série de grandes idées qui

sont en train de faire évoluer la façon dont les gens interagissent entre eux. Deuxièmement, il

est aussi important d'admettre que ces idées ne sont pas la base de la création du Web 2.0,

mais qu’elles sont en fait les effets directs ou indirects du pouvoir du réseau : des effets au

niveau micro et macro qu'un milliard d'internautes produisent. C’est sans doute pourquoi Tim

Berners-Lee maintient que ce Web 2.0 est juste une extension des idées originelles du Web et

que cela ne justifie pas de nom spécial. Toutefois, le fait que les entreprises commerciales

commencent à affirmer une façon de penser et d’agir sur Internet signifie que nous devons au

moins être plus conscients des influences qui sou tendent le Web. Les start-ups ont tendance à

échouer ou être rachetées par les trois plus grandes entreprises du Net : Google, Yahoo et

Microsoft. Pour les entreprises liées au cinéma, il s’agit de continuer à relever les défis du

Web en s’adaptant à chacune de ses évolutions pour améliorer la promotion des films et

trouver de nouveaux modes de diffusion.

Enfin, il est important de regarder les implications de Web 2.0. Premièrement, le pouvoir de la

foule deviendra plus important car le Web facilite les communautés et les groupes. L'identité

en ligne et la vie privée deviennent d’ailleurs source de tension et de conflits. Deuxièmement,

la croissance du contenu généré par les utilisateurs, l'augmentation de l'amateurisme et la

culture du « do it yourself » amène un changement sur la répartition des connaissances, les

élites, le statut et la hiérarchie. Pour le domaine cinématographique, cela représente

l’exhaustivité des contenus et des créateurs. Enfin, la propriété intellectuelle et les droits

d’auteurs risquent d’engendrer de profondes questions pour savoir ce qui est public ou non et

réussir à préserver les œuvres audiovisuelles en leur trouvant de nouveaux modèles

économiques. L'affrontement de sociétés sur la propriété des énormes quantités de données

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que le Web 2.0 produit et les nouvelles façons de l'agréger et de le traiter permettra seulement

à certaines de profiter de l’intelligence collective pour en tirer un avantage concurrentiel en

créant des bases de données difficiles à recréer.

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Annexes

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