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1 Écarlate -dela des miroirs N o 73 mars 2015 KRTB ISSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com i Opinion w Quoi faire

Rumeur du loup mars 2015

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Page 1: Rumeur du loup mars 2015

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Écarlate -dela des miroirs

No 73 mars 2015KRTBISSN 1920-4183GRATUITwww.rumeurduloup.com

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Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire

Page 2: Rumeur du loup mars 2015

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 20152

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LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : [email protected].

L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS.

Faites parvenir vos documents à [email protected]

S o m m a i r e

La RumeuR du Loup c’est...48 pages dynamiques

2200 exemplaires mensuellement450 salles d’attente

50 points de distributionLa meilleure visibilité du KRtB

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par une équipe de jeunes professionnels.

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Réponse à l'éditorial du Vitalité ÉconomiqueO-Delà des miroirsEntrevue avec Sébastien RaboinL'oeuvre du tempsLongue vie au festival Vues dans la tête de...H à RDLAnxiété...quand tu me tiens...Julien Garon critique Blood SimpleEntrevue SaucéeJean Leloup s'offre les étoilesChronique Madame BPierre-Karl Péladeau en entrevueDes gants d'or dans la ville des loups!Compteur nouvelle générationLa diversité humaine fait la beauté du mondeLa petite technique à MarcLe bon côté de Keystone XLHydrocarbures au Québec, une importante lutte à finirDétroit, ville agricole?Agenda CulturelQuoi Faire?!@#$%

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8 - 1 11 2 - 1 31 4 - 1 5

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1 8 - 1 92 0 - 2 32 4 - 2 52 6 - 2 83 0 - 3 1

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4 0 - 4 14 2 - 4 3

4 44 5 - 4 6 - 4 7

RédacteuR en chef Louis-Philippe Gélineau-Busque JouRnaliste Marie-Christine Drisdell GRaphiste Louis-Philippe Gélineau-Busque collaboRateuRs-GRaphistes collaboRateuRs-photo Vincent Couture, Andréanne Lebel, Molo, Wendy Lebon, Nicolas Gagnon, Busque, Sébastien Raboin, illustRateuRs Busque, Quoi-faiRe ?!@#$% Marie-Christine Drisdell Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque coRRectRice Maude Gamache-Bastille collaboRateuRs Marc-Olivier Dugas Pelletier, Michel Lagacé, Sylvie Michaud, Améli Beaulieu, Natalie Pelletier, Lisiane Ouellet, Renée Giard, Ève Gentile, Olivier Blot, Nadine Pelland, Julien Garon, Alexis Boulianne, Marie-Claude Poirier, Thierry Chen, Catherine Soucy, Marc Saindon, Marc Dunlay, Stéphane Poirier, Martin Poirier, Mélie Caillaux

é q u i p e d e r é d a c t i o n

couVeRtuRe photo paR YVon RichaRd, oeuVRe de catheRine soucY

P. 24

P. 14

P. 30

P. 12

Quand on a demandé à

Winston Churchill, premier

ministre du Royaume-Uni,

Citation du mois

de couper dans le budget des arts pour l’effort de

guerre, il a répondu : « Mais alors, pourquoi nous

battons-nous? »

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Avec tout le respect que j’ai pour les frères Drapeau, je voulais me mouiller un peu (peut-être trop) en répondant à leur texte éditorial du mois de mars 2015.

ans votre éditorial, nous sommes soit un opposant, soit un pragmatique. Sachez que personne dans le mouvement envi-ronnementaliste ne croit que le pétrole dis-paraîtra du décor dans les prochaines années.

De plus, je considère que ceux qui veulent développer plus de projets pétroliers, ou même ceux qui veulent continuer com-me on le fait en ce moment, sont ceux qui « s’opposent » à donner un futur acceptable à

nos enfants. Je vous explique pourquoi.

Il faut savoir que de tout le pétrole qui est ex-trait mondialement, environ 85 % est brulé comme combustible énergétique (voiture, chauffage, etc.) et environ 15 % sert pour le reste, soit les médicaments, les plastiques et les dérivés. Au Québec, nous chauffons pour la plupart à l’électricité. Nous avons déjà un gros avantage sur les autres. Donc, le premier constat et changement devrait être sur le plan

du transport (voitures, avions, camions, au-tobus).

Il y aura justement quatre articles qui trait-eront de la voiture électrique sous tous ses aspects dans les prochaines éditions de la Rumeur du Loup dans le but de promouvoir un changement (merci à Daniel St-Pierre, de la radio Ciel FM pour ses commentaires con-structifs).

Réponse à l’éditorial du Vitalité Économique

Par Busque

Bla bla bla

Bla blabla

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D

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 20154

Donc, le premier constat et changement devrait être sur le plan du transport (voitures, avions, camions, autobus).

www.vitaliteeconomique.com

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POURQUOI VOULOIR CONSOMMER MOINS DE PÉTROLE, DONC?

La société humaine est diagnostiquée d’un « cancer climatique » causé par la consom-mation de pétrole et de charbon majoritaire-ment. À la question : « Serait-on mieux de l’extraire ici-même avec tous les risques que cela implique au lieu de l’importer de pays aux pratiques plus que douteuses en ce qui regarde les droits de l’homme? », la réponse est un faux choix.

La vrai question qui devrait être posée est : « Pouvons-nous construire un plan de diminution du pétrole (surtout lié à notre transport) au lieu d’en exploiter davantage au Québec, avec les risques encourus, ou d’en importer d’ailleurs, ce qui coûte cher au Québécois? »

Imaginez un fumeur qui va consulter le mé-decin. Celui-ci fait des tests et annonce au fumeur qu’il a diagnostiqué un cancer et que le fumeur doit cesser de fumer immédiate-ment (ou du moins diminuer très rapide-ment), sinon il en mourra.

Que feriez-vous à la place du fumeur?

Les scientifiques climatiques nous disent que nous allons tout droit dans le mur, que nous sommes atteints « d’un cancer climatique » à cause de la consommation de pétrole et char-

bon dans le monde. Que vont faire les plus « pragmatiques » selon vous, sachant cela?

NOUS UTILISONS TOUS DU PÉTROLE, MOI LE PREMIER. C’EST UN FAIT.

Nous devons diminuer notre consommation et rapidement en changeant nos vieilles habi-tudes. Voici trois moyens de le faire :

• Investir dans l’efficacité énergétique en ce qui a trait à la production et de la consomma-tion (surtout pour le transport, nous sommes déjà en bonne posture avec l’électricité).

• Élire un gouvernement qui propose un plan crédible pour favoriser des technologies du-rables et rentables pour les consommateurs.

• Empêcher les entreprises d’élaborer de nouveaux projets pétroliers, même s’ils sont rentables. Un fumeur atteint d’un cancer ne doit pas fumer davantage, mais bien réduire sa consommation.

Nous ne devons pas continuer d’investir dans le développement du pétrole. C’est marcher à contre-courant de la logique scientifique, cette même logique sensée et respectée que les gens suivent normalement quand on diag-nostique un cancer.

Je le répète, si vous avez des enfants et que vous les aimez vraiment, vous devriez être

sensibles aux changements climatiques qui affecteront grandement l’économie de de-main et, du même coup, leur bien-être. C’est votre devoir de parent-citoyen, d’ado-citoyen, de grand-parent-citoyen de vous en préocu-per, votre voix est importante.

Personne ne possède la vérité absolue sur l’avenir du pétrole, mais on a des indica-tions pas très roses sur l’avenir du climat si on continue d’exploiter davantage le pétrole.

Steeve et Éric, j’espère que vous compren-drez que ce ne sont pas les groupes envi-ronnementaux contre les pragmatiques con-tre les gens qui veulent plus de libre marché. On est tous « pognés » avec les changements climatiques. Il va falloir aller dans la même direction et rapidement si on veut s’en sortir. Je ne veux pas que TransCanada nous rénove une école à côté de son oléoduc, je veux que TransCanada développe des nouvelles tech-nologies vertes de plus en plus efficaces (ils ont déjà le plus grand centre de panneaux solaires du Canada) qui créeront de l’emploi, du cash pour nos régions et qui soutiennent une diminution de notre consommation de pétrole.

Mais tout cela, c’est juste mon opinion...

(Aussi, un texte qui va dans le même sens que le mien, p. 40-41)

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www.vitaliteeconomique.com

En avril prochain, le premier ministre Philippe Couillard et ses homologues se rencontreront à Québec pour discuter des changements climatiques. Et vous, y serez-vous ? Tous ensemble pour la grande marche #ActionClimat du #11avril!

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ES CONSÉQUENCES…

On parle beaucoup de ce phénomène auprès des jeunes, mais il entraîne également des conséquences pour les adultes, et ce, chez les femmes et chez les hommes. L’image de la femme jeune, sexy et toujours prête à satisfaire les besoins sexuels des hommes véhiculés par la publicité entraîne une distorsion de la réalité et une vision des relations non égalitaire. Nous sommes, de part et d’autre, comme dans des prisons à barreaux invisibles, coincées dans l’image à laquelle nous « devons » correspondre. Donc, malgré certains avancements que nous avons connus, ces stéréotypes, mis de l’avant par l’hypersexualisation, nous font stagner dans des modèles qui ne représentent pas le monde réel. Le silence sur le sujet confirme que, finalement, tout est acceptable.

DES SOLUTIONS…

Malgré l’ampleur du phénomène, tout le monde peut faire quelque chose. Certaines personnes sont à l’aise de dénoncer des attitudes, des comportements ou de discuter d’un produit vendu avec un commerçant, mais ce ne sont pas les seules actions qui peuvent faire une différence. Parler avec les jeunes de façon à les encourager à développer leur esprit critique et à se questionner est une excellente façon de faire bouger les choses. Si nous leur proposons d’autres comportements/attitudes ils ou elles auront alors des modèles variés et pourront faire d’autres choix. Comme société, nous nous devons de réfléchir à ce que nous envoyons comme message à nos jeunes. Les jeunes nous observent. Nous pouvons leur donner l’exemple au quotidien par notre comportement, par nos actions. Nous avons du pouvoir sur la société dans laquelle nous

vivions, il faut arrêter de nous dire que nous ne pouvons rien faire, et agir. Chaque petit geste compte! 1

ÉCARLATE

Même si certaines personnes se disent que l’hypersexualisation « c’est pas si pire que ça » et qu’« il ne faut pas en faire tout un plat », l’hypersexualisation de la société est un phénomène inquiétant qui contribue aux agressions à caractère sexuel et à la violence faite aux femmes. C’est pourquoi ce thème fut choisi dans le cadre du projet Écarlate où les artistes féminines de la MRC et les élèves de cinquième secondaire de l’école secondaire de Rivière-du-Loup ont créé des œuvres qui seront exposées dès le 8 mars prochain et jusqu’au mois de mai. Venez voir leur vison « O-delà des miroirs »!

LES ARTISTES qui participeront à l’édition 2015 du projet Écarlate seront :

Vickie Brisson Bélanger

Originaire du Bas-Saint-Laurent, Vickie Brisson Bélanger peint à l’acrylique et rehausse ses tableaux de lignes en relief. De symposiums en expositions, elle promène

ses couleurs et ses pinceaux tentant de s’approprier un espace dans lequel tout peut arriver. Cette recherche se concrétise dans ses oeuvres par des paysages colorés, vivants et dynamiques.

Marie-Josée Gagnon

Gaspésienne de naissance, elle a fait ses études en arts à l’Académie de peinture à l’huile chez les Ursulines de Gaspé. Galeriste, elle peint depuis 25 ans, tout en enseignant la peinture à l’huile et l’acrylique dans la région.

Raymonde Lamothe

On parle d’hypersexualisation de la société lorsque la surenchère à la sexualité envahit tous les aspects de notre quotidien et que les références à la sexualité deviennent omniprésentes dans l’espace public. Des magazines à la publicité, de la télévision à Internet, des films aux images fixes, la société actuelle subit un vacarme sexuel assourdissant caractérisé par une banalisation de la pornographie et du sexe marchandise. Le sexe est partout. Il s’achète, se vend, se loue et il vend et fait vendre. Il y a des conséquences importantes, notamment sur nos manières de penser et d’agir, sur notre sexualité et sur le plan des relations hommes-femmes.

Écarlate, -dela des miroirsi

iiPar Améli Beaulieu, du Centre-Femmes du Grand-PortageNatalie Pelletier, CALACS du KRTB Lisiane Ouellet, artiste et collaboratrice au projet.

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La Rumeur du Loup, édition 73 mars 20156

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Son parcours artistique est on ne peut plus éclectique, et c’est précisément la diversité de ses expériences qui la stimule, la fait évoluer, l’emmène sans cesse vers de nouveaux territoires à explorer. C’est le processus de création qui l’anime, son côté ludique, vertigineux, téméraire. Elle a besoin de relever sans cesse de nouveaux défis, d’explorer un nouveau thème ou une nouvelle technique.

Joane Michaud

Diplômée en graphisme, elle pratique la sérigraphie commerciale et artistique depuis presque vingt ans. Ce travail développe chez l’artiste son intérêt pour la force des contrastes et la précision des lignes et contours. Pour elle, ces qualités de mise en forme proposent une lecture plus signifiante de l’oeuvre. Joane raffine sa dextérité manuelle par l’utilisation de différents outils graphiques, tels les crayons, les pinceaux et les lames.

Joane Michaud (eh oui, il y en a deux portant le même nom!)

Elle est en quête d’un équilibre entre la réalité et la spiritualité. Ses tableaux traduisent son cheminement intérieur qui la pousse à expérimenter plusieurs façons de peindre afin de saisir toutes les nuances du possible et de l’impossible.

Elle s’inspire des vibrations de la nature, des lumières de la vie, des émotions perçues, en espérant les écrire avec des couleurs et les peindre avec des mots.

Isabel Murray

D’abord issue de l’univers du design graphique, elle crée des œuvres sur toile depuis 2008. L’acrylique est son médium de prédilection. Le fleuve Saint-Laurent, les grands espaces, le contact avec l’histoire de l’art et le désir d’expérimenter de nouveaux médiums façonnent profondément sa démarche.

Lisianne Ouellet

Artiste peintre louperivoise, elle a grandi aux abords du fleuve, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Recherchant un style plutôt contemporain, elle intègre des éléments de la nature, surtout les arbres, les animaux et les beautés humaines. À son image, l’énergie de ses toiles se dévoile de façon expressive en plusieurs jets de couleurs et de tons vifs aussi froids que chauds.

Sylvianne Paré

Artiste peintre de la région de Riviere-du-Loup. Native de St-Francois-Xavier-de-Viger. Elle aime beaucoup peindre la nature, elle explore aussi le côté contemporain. Elle aime les couleurs riches et chaudes.

Claude Desjardins

Artiste sociale et instigatrice du projet « Les Soldates de la Paix », Claude Desjardins se démarque par son approche amérindienne, spirituelle et par l'incarnation de l'état féminin.

« Le travail du Centre-Femmes et du CALACS d’INFORMER, de SENSIBILISER et d’AGIR est essentiel face à l’hypersexualisation. Le phénomène de l’hypersexualisation est un enjeu de société qui nous concerne tous et toutes. Valoriser l’image au profit de la personnalité va au-delà de l’habillement chez les jeunes.

J’ai accepté de m’impliquer dans le projet Écarlate du 8 mars afin d’établir un pont avec le milieu des affaires et de les sensibiliser à ce phénomène malsain et très présent. »

MOT DE LA PORTE-PAROLE Renée Giard

3 artistes secrets sont à annoncer...1 Hypersexualisation ? Guide pratique d’information et

d’action, 2010. Produit par le CALACS de Rimouski en

collaboration avec le CALACS du KRTB.

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Entrevue avec

SébastienRaboin

Entrevue avec

SébastienRaboinPar BusquePhotos de Sébastien RaboinMontage de la page 11 de Joana Pln

Entrevue

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 20158

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Dans le cadre de mes fonctions, je rencontre souvent des gens intéressants et passionnés; Sébastien est l’un d’eux. Plus connu dans Rimouski puisqu’il s’occupe entre autres de Paraloeil, son travail de photographe est arrivé jusqu’à moi via Facebook avec son projet Bad side of the moon.

usque : Parle-nous un peu de toi!

Sébastien Raboin : Je suis un Rimouskois de souche. J’ai passé presque toute ma vie à Rimouski, quoique se sois aussi resté ailleurs, mais quand j’étais très jeune. Donc, je suis un photographe autodidacte rimouskois. J’ai eu mon premier appareil photo à l’âge de dix ans et j’ai toujours fait de la photo depuis. J’en fais très sérieusement depuis une dizaine d’années environ. J’ai travaillé presque toute ma vie adulte dans un club vidéo de répertoire, avec le cinéma des autres pendant très longtemps. Maintenant, je suis coordonnateur à la programmation chez Paraloeil, je travaille donc encore proche du cinéma. Je vois un lien entre le cinéma et la photo. Je n’ai jamais eu envie de faire de cinéma, mais j’ai envie que mes photos soient du cinéma. J’ai envie que chaque photo soit une scène de film qui raconte une histoire autonome. Pour moi, le cinéma et la photo sont très unis. Je suis donc un photographe autodidacte qui fait du cinéma photo!

B. : La grande question maintenant : pourquoi fais-tu de la photo?

S. R. : [Rires] Pourquoi respires-tu? Pourquoi est-ce que je fais de la photo... Je ne sais pas pourquoi, c’est une question trop difficile! J’ai eu mon premier appareil, comme je le disais, à dix ans. Je pourrais dire que c’est un besoin... Non, ce n’est même pas un besoin, c’est une évidence. Pour moi, c’est une manière de vivre. Ma vie est beaucoup dirigée en fonction de la photo. Qu’est-ce qui vient avant? La poule ou l’œuf? La photo ou le photographe? Je vois des photos tout le temps. Je te regarde, je vois une photo, je vois un cadrage. J’ai un grand champ de vision mais, dans mon champ de vision, il y a un cadre. Je vois donc des photos tout le temps. Dans Le Sixième sens, le petit gars voyait des morts! Il disait : « Je vois des gens qui sont morts ». Moi, je vois des photos, tout le temps!

B. : Qu’est-ce qui différencie tes photos? Quelle est ta touche? Comment peut-on regarder des photos et savoir que ce sont les tiennes?

S. R. : Je cois avoir une sorte de constante dans la lumière. Peut-être ai-je une signature de lumière. Je ne travaille jamais à contre-jour, ça ne me plait pas. J’aime beaucoup l’ombre, c’est ce qui met la lumière en valeur, c’est le podium de la lumière. La lumière se dépose sur l’ombre, disons. J’aime beaucoup les contrastes. J’aime quand le noir est noir et quand, dans le portrait, la peau est belle comme dans la vraie vie. J’aime beaucoup le réalisme technique. Le surréalisme peut se passer ailleurs, dans le sens de la photo. Je pense qu’on pourrait reconnaître mes photos par la lumière. Beaucoup d’ombre, d’éclairage de côté. Sinon, la mise en scène où il y a une action... Mais ce n’est pas nécessairement de la mise en scène avec un personnage. Dans le paysage, il peut y avoir une mise en scène. Il peut y avoir un flou au premier plan et autre chose pour le reste et ça raconte une histoire quand même. Il peut y avoir une mise en scène faite dans un jardin, avec des gens. Il y a toujours une mise en scène à faire. On peut toujours mettre en scène la vraie vie. Avec ça, on peut créer du surnaturel. Le résumé de tout celà est peut-être ce qui fait qui je suis. Est-ce qu’on reconnaîtrait vraiment mes photos à travers d’autres? Ça, je ne sais pas. Je ne suis pas bien placé pour le dire. Il faudrait

demander à d’autres s’ils reconnaissent une signature.

B. : Quelle erreur fait la majorité des photographes?

S. R. : Écouter les autres! Je dirais qu’il ne faut pas écouter les autres! À part cela, je ne vois pas d’erreur... J’aime la photo, mais j’aime aussi les photographes, j’aime les gens qui font de la photo. Je trouve que tout le monde est bon, même si je n’aime pas nécessairement ce que tout le monde fait. Le geste de création, je trouve que c’est un geste qui est très noble et, quand on fait de la création, l’admiration vient toujours de paire avec la création. En fait, je pense qu’il n’y a pas d’erreur, mais je suis autodidacte, je n’ai pas appris à l’école, donc je peux faire des erreurs, qui peuvent devenir des forces! Comme en cinéma ou en peinture, on peut se faire dire : « Ça, ça ne se fait pas! » Mais moi, je ne sais pas ce qui ne se fait pas. Je ne vois pas mes erreurs.

B. : Maintenant que tout le monde a des appareils photo à la portée de la main ou qu’on peut aller s’en acheter à bon prix, on peut dire qu’il y a une démocratie de la photo. Qu’en penses-tu?

S. R. : Tout le monde a une main et un crayon ou Microsoft Word et tout le monde n’est pas auteur. Tout le monde a un appareil photo et tout le monde n’est pas photographe. J’aime la démocratisation! J’aime que tout le monde fasse des photos parce que ça nous fait voir de belles photos et ça nous en fait voir des moins belles aussi. On dit souvent qu’il n’y a pas plus pauvre qu’un pauvre à côté d’un riche, mais il n’y a pas plus belle photo qu’une belle photo à côté d’une moins belle aussi! Il y a une sélection naturelle dans tout et, pour la photo ou l’art en général, c’est la même chose. J’aime consommer des photos, j’aime en voir tout le temps. Je trouve que c’est « trippant » que tout le monde fasse des photos. Comme je ne veux pas vivre de la photo, il n’y a pas de concurrence. Si je voulais vivre de la photo et que tout le monde s’improvisait photographe et que ça m’enlevait des contrats, ce serait peut-être différent. Quand on enlève l’argent de l’art,

« Le geste de création, je

trouve que c’est un geste qui est très noble et, quand on fait

de la création, l’admiration

vient toujours de paire avec la

création. »

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il y a la vraie liberté et je me sens très libre! J’aime que tout le monde prenne des photos!

B. : Qu’est-ce qui t’inspire?

S. R. : La beauté! Mais la beauté, qu’est-ce que c’est? Où se trouve-t-elle? J’aime la beauté des gens, elle m’inspire beaucoup, j’aime la nature et même les choses laides, parfois, qui peuvent devenir un peu plus belles! J’aime rendre les choses belles. Pas les rendre, mais plutôt les montrer telles que je les vois, parce que je les vois belles. Ça m’inspire beaucoup. Le cinéma m’inspire beaucoup, la musique aussi. En fait, l’art m’inspire énormément. Je peux aller voir des peintures en galerie et ça peut m’inspirer pour faire de la photo, parce que c’est de la nourriture. L’art, ça me nourrit. B. : Pour toi, qu’est-ce qu’une photo réussie?

S. R. : Dans le portrait, une photo réussie, c’est une photo où la personne est identique à ce qu’elle est dans la vie de tous les jours ou encore plus belle. Si la personne est moins belle que ce que je vois, c’est une photo ratée. Même si, techniquement, la photo est extraordinaire, tout y est, mais que la personne n’est pas belle, c’est une photo ratée. À moins que ce soit le jeu et que ce soit une photo drôle. Mais, si ce n’est pas une photo drôle, j’ai manqué mon coup. Quand je regarde les gens, je regarde comment les gens bougent, comment la lumière bouge et la beauté apparaît tout le temps, avec tous les gens que je vois. J’aime photographier des

gens pour la première fois. Je photographie souvent certaines personnes aussi, et c’est un autre trip. C’est comme manger du dessert ou manger des sushis. Ça ne goûte pas la même chose, mais c’est tout aussi jouissif! Photographier des gens à récurrence, c’est extraordinaire, mais la première fois aussi, c’est génial.

B. : Quand tu prends une photo de la même personne, essaies-tu de montrer une autre facette?

S. R. : Oui, et d’aller plus loin parce qu’on se connaît. Un portrait, ce n’est jamais un portrait volé, je prends ce que l’autre me donne et on le fait ensemble. Quand je fais l’exercice de l’autoportrait, c’est le moment parfait où le photographe sait exactement ce que le modèle va faire et le modèle sait exactement ce que le photographe veut. Quand je place mon appareil, je le place en fonction de ce que je vais faire tantôt. Cette situation ne se peut que dans l’autoportrait et j’aime bien ce jeu. Quand je fais des photos de profil, je joue! C’est comme un troisième moment. Quand

je travaille souvent avec quelqu’un, je me rapproche de ça. Chacun sait ce que l’autre veut et il se passe quelque chose de vraiment « trippant ». C’est tout le temps précieux, il n’y a rien de banal.

B. : As-tu des projets qui s’en viennent bientôt?

S. R. : Oui, j’ai un projet, mais tu es la première personne à qui j’en parle! L’année passée, j’ai fait le gros projet Bad side of the moon où j’ai photographié des Rimouskois. L’année passée, c’était un projet individuel, mais je voudrais faire un projet collectif pour cet été. J’ai envie d’inviter les Rimouskois ou les gens qui sont à Rimouski tous les samedis à 11 h le matin au parc Lepage pour faire des photos de groupe avec les gens qui viennent. À partir de la photo 1, ça va se préciser. Je vais perdre le contrôle, le reste va se dessiner tout seul et prendre forme. Au début, il n’y aura pas beaucoup de gens, mais après, par Facebook, les gens vont voir leurs amis et vont peut-être venir. Donc, tous les samedis à 11 h, je veux faire une photo au parc. Il y a beaucoup de lieux, on peut aller à travers les arbres, au ruisseau et faire des mises en scène de groupe. Jouer. Une photo par semaine. S’il pleut, qu’il vente et qu’il n’y a personne, je vais faire une photo des arbres dans la pluie. À date, à mesure que ça se précise dans ma tête, c’est ce qui m’allume le plus comme prochain projet, un projet collectif.

«Quand on enlève l’argent de l’art,

il y a la vraie liberté et je me

sens très libre! »

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Bad side of the moon Photos par Sébastien Raboin - montage par Joana Pln 11

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La dernière semaine de janvier, plusieurs étudiants sont débarqués en ville au grand plaisir de tous; depuis vingt ans maintenant que l’on sculpte la neige pour profiter ensemble des joies de l’hiver! J’ai donc passé la fin de semaine avec eux à l’extérieur, afin d’en apprendre davantage sur leurs œuvres et leurs inspirations.

our la 20e édition du concours intercollégial de sculpture sur neige, 20 équipes étaient à Rivière-du-Loup. Elles sont venues de partout au Québec : Matane, Chicoutimi, Alma, Rivière-du-Loup, La Pocatière, Lévis, Limoilou, Trois-Rivières, Montréal, St-Jérôme et Valleyfield; le tout afin de braver le froid et de sculpter un bloc de neige monumental. Ces blocs de 500 pieds cubes et plus étaient soit carrés (8’x8’x8’), soit rectangulaires (8’x8’x12’), au choix des concurrents.

Jeudi soir, les participants se sont présentés à notre cégep pour l’ouverture du concours. Ils ont dévoilé leur maquette au comité organisateur et ils ont expliqué leur concept. Les équipes étaient composées de trois étudiants ainsi que d’un accompagnateur. Ce dernier était là pour les conseiller et enlever la neige sculptée. Certains cégeps sont venus avec une ou deux équipes. Le concours a commencé le vendredi matin à 8 h; les participants avaient 50 heures pour compléter leur sculpture.

Vendredi matin, le thermomètre annonçait un agréable -4 °C. La neige était molle, la

température clémente, il faisait même soleil, soit une journée parfaite pour sculpter de la glace! Certaines équipes ont travaillé rapidement pour dégrossir le mastodonte choisi. L’équipe de Rivière-du-Loup a quadrillé son bloc avec de la peinture en aérosol afin de faciliter les étapes subséquentes. L’équipe no 1 de Marie-Victorin a utilisé une planche de bois marquée de différentes proportions pour faciliter l’ébauche. Chaque équipe avait leurs techniques et leurs outils. La seule consigne à respecter était : aucun outil électrique.

J’ai vu des outils créés de toute pièce par les participants de La Pocatière. L’équipe no 2 de Rivière-du-Loup avait un manche de pelle interchangeable avec différents embouts. L’équipe no 1 de Marie-Victorin avait une chaîne barbelée montée sur deux poignées en bois, afin de couper la neige. En d’autres mots, tout pour sculpter.

Samedi matin, à 6 h 30, les membres de l’équipe no 2 de Lévis-Lauzon ont poursuivi leur œuvre de peur que la neige durcisse; Miss météo ne s’était pas trompée, il faisait bel et bien -20 °C! Leur sculpture abstraite se voulait spirituelle : deux cercles, soit le premier abordant la forme de la réincarnation, la continuité éternelle de la vie, et le deuxième représentant la vie jusqu’à la mort. En parlant avec leur accompagnatrice, elle m’expliqua qu’elle venait ici depuis 11 ans avec ses étudiants, et que c’était toujours un plaisir de participer à l’événement.

J’ai appris que, parmi les concurrents, quelques-uns avaient cogité sur le projet depuis le mois d’août dernier. Une participante m’a aussi raconté que, lorsqu’elle s’était inscrite au programme d’art, son but

L’oeuvre du temps

Par Ève Gentile, photos par Nicolas Gagnon

« Une participante m’a aussi raconté

que lorsqu’elle s’était inscrite au programme

d’art son but était de participer au

concours. »

P1er Prix : Cégep Marie Victorin, Titre : Portail éventuel

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201512

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était de participer au concours. J’ai découvert que quelques personnes avaient participé au Carnaval de Québec l’année passée. Cependant, la majorité d’entre eux avait commencé à réfléchir au projet en novembre. Les étudiants du Cégep de St-Laurent ont travaillé deux mois sur un bloc de bois en classe pour en arriver à une sculpture sur le phénomène de l’érosion. Ils trouvaient que celà représentait bien l’œuvre du temps. Un travail colossal à faire à -20 °C.

Samedi soir, pour combattre le froid et l’épuisement, certaines équipes ont fait des rotations : deux personnes au travail, une au repos. D’autres équipes ont pris une pause de quelques heures à l’auberge de jeunesse ou encore ont dormi dans leur fourgonnette; ce fut une nuit très difficile avec le froid et le vent du nord qui remontait la rue La Fontaine. Je me suis promenée toute la nuit pour offrir du chocolat chaud aux participants, un petit remontant, afin de leur donner de l’énergie pour qu’ils puissent terminer leur projet malgré ce froid hivernal. Cependant, ayant mal calculé le nombre de participants qui travailleraient durant la nuit, à 2 h du matin, il me restait encore 28 tasses! Je suis donc restée jusqu’à 5 h du matin avec les quatre ou cinq équipes qui ont travaillé toute la nuit.

Dimanche matin, à 10 h, le résultat était magnifique. Le soleil illuminait le ciel, les rayons éclairaient par endroit les sculptures, ce qui leur donnait une impression de marbre blanc; un travail grandiose. Le Cégep Marie-Victorin remporta le premier prix avec sa sculpture d’une spirale transpercée d’une flèche : la spirale représentant l’ADN et la flèche représentant les différents événements l’ayant marqué au fil du temps.

Je me souviendrai longtemps de cette nuit glaciale de janvier 2015 : les sculpteurs travaillant d’arrache-pied pour terminer leur sculpture avant 10 h, ma peau gelée par le froid, et le bonheur que j’ai ressenti à discuter avec eux de leur œuvre de temps.

Cégep de St-Jérome

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Quand j’ai commencé cet article, un dimanche soir plutôt froid en début février, j’étais encore quelques heures avant au cinéma Princesse à Rivière-du-Loup pour les dernières projections du Festival Vues dans la tête de Stéphane Lafleur. Tous ceux comme moi qui avaient participé à ces trois jours de projections, d’ateliers et de rencontres avec les invités de cette troisième édition du Festival semblaient ravis de cette expérience cinématographique.

ous ces cinéphiles, et ils étaient nombreux, venaient d’assister à un concentré d’expériences variées, le tout concocté dans la tête de ce réalisateur talentueux. Mais, comme il a plusieurs cordes à son arc : il est à la fois auteur, scénariste, réalisateur et musicien dans le groupe Avec pas d’casque, le public a eu droit à un éventail de prestations souvent touchantes de sa part (même musicale) et aussi de la part des invités qui l’accompagnaient dans cette aventure et ces discussions à la suite de chaque projection.

La table ronde sur la scénarisation du samedi, dans l’atmosphère du Café l’Innocent, restera mémorable… amenant tous les invités du Festival et nous avec eux, à réfléchir sur les étapes du début d’un film. Après, en ce deuxième jour du Festival, la majorité de ces gens retournerait au cinéma Princesse au centre-ville, rejoignant ainsi les autres cinéphiles pour la projection du film très attendu : Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur.

Ce soir-là, j’ai été ébloui, comme bien d’autres, par les images et les plans de ce film. Et aussi, par la qualité du personnage principal, Nicole, jouée par Julianne Côté, autant que par certains dialogues déconcertants et par l’atmosphère aux tonalités de gris de cette production. On était au centre de l’indécision de l’adolescence, durant l’été, en banlieue, souvent la nuit, avec la musique tonitruante du band de son frère… sans oublier les superbes images des balades en vélo. Un contexte lié aux jeunes (en bas de la vingtaine) et un thème propre à l’ensemble de cette programmation, sauf pour le film Félix et Méira de Maxime Giroux.

Le scénariste du film Félix et Méira, Alexandre Laferrière était justement sur place pour nous entretenir, après la projection du vendredi soir, de la reconstitution des habitudes de vie (une vue de l’intérieur) de la communauté des Juifs hassidiques qui vivent, et ça, depuis plusieurs années, dans un quartier de Montréal. Ce que décrivait, entre autres, le contexte de ce film : un scénario intriguant sur une femme mariée de cette communauté qui cherche à s’émanciper et qui, grâce à sa relation imprévue avec un homme qui s’amourache d’elle (extérieur à ce groupe), réussit à sortir du carcan de cette communauté distincte. Mais, dans le contexte des interdits et des libertés à conquérir, la réalité des coutumes et de l’éducation les confrontent à cette impossibilité d’une relation amoureuse profonde, comme le film le suggère dans sa fin brusque. Ce couple improbable, avec l’enfant de la jeune femme, se retrouve à la fin dans une gondole à Venise : ce cliché ou ce rêve romantique de l’amour bascule tout

à coup devant nos yeux, et dans les leurs…

Le Festival avait commencé le vendredi après-midi avec la projection du film À l’ouest de Pluton et, comme je l’avais déjà vu, je retrouvais avec plaisir dans cette fiction des portraits émouvants de jeunes adolescents. Les auteurs de ce film, Myriam Verreault et Henry Bernardet, étaient du groupe des invités avec l’actrice Julianne Côté du film Tu dors Nicole. On a donc pu les rencontrer plusieurs fois durant ces trois jours. Le film 1987 de Ricardo Trogi, le documentaire La marche à suivre de Jean-François Caissy étaient aussi, avec d’autres films et courts métrages, de la programmation de ce festival Vues dans la tête de Stéphane Lafleur.

À la suite de ces trois années d’existence, en intégrant des partenaires importants du milieu, et après le parrainage d’Hugo Latulippe, de Sébastien Pilote, de Stéphane Lafleur et tous leurs invités, le Festival Vues dans la tête de... a réellement pris son envol, trouvé son public et prouvé qu’il doit continuer d’exister. C’est donc important à la fois pour la présence du cinéma québécois à Rivière-du-Loup, pour l’École des métiers du cinéma et de la vidéo du Cégep et pour ce public de cinéphiles de plus en plus nombreux. La formule est originale, même les invités de ce festival le disent, et il est maintenant bien connu du milieu cinématographique du Québec, en plus d’être apprécié des cinéphiles de la région du Bas-Saint-Laurent qui se déplacent pour ces trois jours intenses de cinéma. Donc, longue vie au Festival Vues dans la tête de… tout en souhaitant que les partenaires actuels (et d’autres nouveaux?) continuent de le soutenir dans ses prochaines éditions.

Longue vie au festival

Vues dans la tête de...

Par Michel Lagacé, photos de Nicolas Gagnon

retour sur l’édition

du 6-7-8 février 2015,

à Rivière-du-Loup

La formule est originale, même les invités de ce

Festival le disent, et il est maintenant bien connu du milieu cinématographique du Québec, en plus d’être apprécié des cinéphiles

de la région du Bas-Saint-Laurent qui se déplacent

pour ces trois jours intenses de cinéma.

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La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201514

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Longue vie au festival

Vues dans la tête de...

En haut : lors de l’ouverture du festival. En bas : formation et discussion avec les invités du Festival au Café l’Innocent. À droite : Stéphane Lafleur, en duo aux Fous brassant.

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etite biographie pour celles et ceux qui ne le connaîssent pas. Arthur H est le fils de Jacques Higelin, lui-même chanteur connu pour ses textes éclatés et ses performances scéniques à la fois géniales et délurées, ce qui n’empêche pas H d’avoir trouvé un style bien à lui et, surtout, une voix qui lui permettrait de rivaliser avec Tom Waits dans un concours de chant tibétain. On a pu découvrir aussi dans le concert que monsieur H avait beaucoup d’humour, nous « pluggant » régulièrement des blagues et improvisant des sketches entre

les « tounes ». Accompagné de plusieurs excellents musiciens : bassiste, batteur, claviériste, guitariste et lui-même au clavier et à la voix, il a donné au public, qui avait fait salle comble à la maison de la culture, un show d’une heure suivi de deux rappels. Pas de doute, le public en aurait bien aimé un troisième au son des applaudissements lorsque H a quitté la scène. Encore un succès pour la programmation du Cabaret des mauvaises habitudes avec un public conquis par la soirée!

H à rdlPar Olivier Blot, photo de Wendy Lebon

Une voix grave, éraillée, et une écriture parfois légère alternant avec des textes plus littéraires, le tout entre ambiance jazz feutré et musique pop entraînante et à la limite des seconds degrés, Arthur H est venu nous rendre visite à Rivière du Loup au début du mois de février.

« Pas de doute, le public aurait bien aimé un troisième rappel au son des applaudissements lorsque H a quitté

la scène. »

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Anxiété... quand tu me tiens... Par Nadine Pelland

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« La plupart du temps, on vit sur le pilote automatique »

Ouf... J’ai des papillons dans le ventre... Je tremble et mon coeur se débat. J’ai les mains moites aussi. Et ça fait plusieurs jours que je ne dors pas bien. Comme on dit, le « petit hamster » est très actif dans ma tête. Je rumine, j’anticipe... Ça y est, l’anxiété vient de s’emparer de mes vêtements!

ette émotion, qui peut être très déplaisante, nous la vivons tous et toutes à l’occasion; avant un examen, ou une présentation, à la suite d’un deuil, d’une expérience négative, avant un déménagement, lorsqu’on vit un épuisement. Quand je ressens ce sentiment, je me dis qu’il y a un danger qui me menace, et je ne sais pas si je pourrai y faire face. Or, souvent, ce danger est complètement irréel et, la plupart du temps, il est beaucoup moins grand qu’on ne se l’imagine durant une nuit d’insomnie! De plus, nous avons habituellement beaucoup plus de ressources pour y faire face que nous le pensons! Mais lorsque l’anxiété est accrochée, on ne voit plus cette réalité. En fait, notre corps est dans le présent, mais notre tête est dans l’avenir, en train de la craindre et de l’anticiper.

Force m’est de constater, et pas juste parce que je travaille dans le domaine, que le niveau d’anxiété général est palpable présentement dans nos communautés. Que ce soit mon voisin, mes collègues, mes amis, même moi, nous sommes présentement dans une ère qui favorise grandement l’apparition de moments d’anxiété. Incertitudes sociales, personnelles, financières, changements rapides, attentes de performance et de rendement... Tous ces éléments peuvent nous inquiéter, à différents degrés.

Êtes-vous en mesure de voir votre anxiété comme un signal d’alarme qui vous informe sur vos besoins et vous motive sur vos actions à venir? Suis-je tendue? La plupart du temps, on vit sur le pilote automatique (on est dans le faire, donc pas branché sur notre être!), on ne se rend pas compte des signaux d’alarme que notre corps nous envoie (tensions dans

la mâchoire, sacrum, etc.). L’observation de nos tensions nous donne une meilleure connaissance de soi et du pouvoir sur notre état : Je m’occupe de mes tensions, donc de moi, et j’évite l’escalade. Si vous êtes à l’écoute de votre corps, si vous remarquez les signes de l’anxiété et de la tension et que vous les écoutez comme un signal d’alarme, vous pourrez vous mettre en action dans le présent et vous préparer à mieux affronter ce qui vous attend. Par exemple, vous vous ferez un plan d’attaque pour finir vos boîtes avant l’arrivée des déménageurs ou vous étudierez davantage avant l’examen afin d’être plus prêt pour celui-ci.

Parfois cependant, l’anxiété devient envahissante. Elle est tellement présente que vous ne pouvez plus bouger. Vous redoutez tout et rien. Vous ne croyez plus en vos capacités à affronter les situations de la vie. Dans ces cas-là, pas de panique! On respire et on commence par faire un grand STOP dans son esprit. Ensuite, quelques trucs rapides pour reprendre le contrôle minimal ,remettre en question les pensées anxiogènes :

• Le danger que je sens me menacer est-il réel, hors de tout doute, et arrivera-t-il?

• Suis-je vraiment incapable d’y faire face?

• Si je m’inquiète depuis plusieurs minutes face à une situation, est-ce que ma réflexion m’amène un angle différent, un nouveau point de vue? Est-ce que je suis en train de rechercher une solution? Est-ce que présentement, ça m’aide à me sentir mieux?

• Qu’est-ce qui m’empêche présentement de me rapprocher de l’état désiré (calme, en

confiance, détendu…)?• Quelle est la plus petite chose que je peux faire maintenant pour me rapprocher de l’état désiré ?

Quelques gestes pour diminuer l’anxiété :

• Miser sur ses forces, ses ressources;

• Trouver ce qui a du bon sens pour moi;

• Prioriser une chose à la fois;

• Durant la tempête, prendre des décisions qui ont un impact à court terme;

• S’entourer de gens qui nous font du bien, entretenir et développer des liens avec eux;

• Se mettre en mouvement;

• Expirer son anxiété (la respiration c’est important, mais il faut penser à bien expirer!);

• Pratiquer une activité physique;

• Reconnaître vos tensions pour mieux vous en occuper (massage, bain chaud, musique, faire l’amour [sisisi!!]).

• VIVRE DANS L’INSTANT PRÉSENT!

Et si l’anxiété demeure malgré vos efforts, si elle vous empêche de faire les choses du quotidien, n’hésitez pas à aller consulter! Des ressources existent dans la communauté pour vous aider.

C

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Un autre genre de livre à colorierde livre à colorier bla blatest titre

Par Jason Rivest, photos par Farid Kassouf

Alors que j’avais eu l’embarras du choix pour ma précédente sélection de critique de film, la tâche s’est quelque peu corsée en ce mois de janvier, un des pires de l’année en terme de sorties intéressantes au cinéma. Chose bonne à savoir, la majorité des gros titres font généralement leur entrée en salle en octobre, novembre ou décembre. Ce sont les derniers mois où les films sont admissibles pour la saison des récompenses (Oscars, Golden Globes,etc.) à venir.

ue reste-t-il pour le début de l’année suivante? Souvent pas grand-chose. Une exception à cette règle m’aura toutefois permis de faire une trouvaille fascinante : le premier film de la carrière des désormais célèbres frères Coen (Fargo, The Big Lebowski, No Country for Old Men) date d’un mois de janvier, plus exactement celui de 1985.

C’est donc pour son 30e anniversaire que j’ai jeté un œil à Blood Simple, un thriller à la prémisse simple, mais efficace. On n’a besoin que de 5 minutes pour comprendre à quel point l’univers des Coen se ressemblait déjà à l’époque. Tout débute dans une voiture sombre où discutent vainement

Julien Garon critique

Blood Simple (1985)

Par Julien Garon

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201518

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Un autre genre de livre à colorierde livre à colorier bla blatest titre

Julien Garon critique

Blood Simple (1985)

un homme (John Getz) et une femme (Frances McDormand). Elle? Elle veut fuir son mari. Lui? Employé de ce dernier, il veut profiter de cette fuite pour faire part à celle-ci de ses sentiments pour elle. Ils couchent ensemble, le mari l’apprend par l’entremise d’un détective privé (M. Emmet Walsh) et n’est pas du tout content. Ainsi commence un bal de malentendus comme les aiment les frères Coen : le mari demande au détective de tuer les nouveaux amants, le détective feint d’accepter, vole le fusil de la femme et tue le mari au moment de récupérer sa récompense (pour l’obtenir sans avoir réellement commis l’acte). En laissant l’arme sur les lieux du crime, tout laisse croire qu’elle en est la responsable. Passant par hasard à l’endroit du meurtre, le personnage de Getz tombe dans le panneau et se donne pour mission de se débarrasser du corps, persuadé que sa douce est à l’origine du délit. L’histoire de Blood Simple n’a rien de révolutionnaire, mais elle propose une combinaison exquise de coïncidences, d’erreurs sur la personne, de malentendus et de manque de communication. Devant nos yeux, la stupidité humaine se donne en spectacle et s’assure de nous en donner pour notre argent.

Assez marquant à sa manière, l’univers du film de 1985 est bizarre de par les contradictions qui le construisent. Esthétiquement, c’est assez sombre. La majorité des scènes se déroulent la nuit et celles de jour sont toujours dans des environnements ternes. Pour ajouter à l’effet d’inconfort, ces derniers sont, jour comme nuit, très souvent crades et vieux. Le luxe n’a pas sa place dans Blood Simple, c’est le décrépit, le mal entretenu et le sale qui domine l’écran. Ce critère est du même fait drôlement respecté par les personnages y évoluant, ceux-ci possédant sans exception une honnêteté déficiente et une grande difficulté à communiquer. Comme dans le film noir classique, faire confiance n’est pas une option pour eux, c’est toujours cela qui les mènera à leur perte. En faisant confiance au détective pour le meurtre, le mari en donne un bon exemple; il se mérite une balle en plein corps juste après avoir donné l’argent pour le contrat. À l’opposé de cette atmosphère sombre, les dialogues se démarquent par leurs détours vains et le ridicule qu’ils mettent en valeur. Les personnages ne font jamais de progrès lorsqu’ils ouvrent la bouche, ils ne font que tourner en rond et manquent un nombre incroyable d’occasions de mettre au clair leurs

interrogations. Un bon exemple : les personnages de McDormand et de Getz se faisant face, elle pensant qu’il est allé tuer son mari, lui pensant qu’il vient de couvrir les traces du crime qu’elle a commis, mais aucun des deux ne posant la question qui aurait pu mettre fin à leur confusion partagée : « L’as-tu tué? ». C’en devient presque frustrant. Un peu comme l’amateur de films d’horreur qui ne peut s’empêcher de crier : « Non! Fais pas ça! » à son écran, j’arrivais à peine à me retenir de crier : « Mais pourquoi tu lui dis pas ça? Vas-tu t’ouvrir la gueule ou quoi? » tellement les interactions entre les personnages étaient pauvres en contenus. Il ne faut toutefois pas croire que cela rend le dialogue désagréable, cela donne une teinte satirique au récit et ne manque jamais de divertir avec son ironie bien dosée et son suspense bizarre : vont-ils finalement s’ouvrir la « trappe »? Au-delà des aspects mentionnés plus haut, la deuxième moitié du film (à partir du moment où l’amant cherche à cacher le corps) offre le meilleur de ce que Blood Simple a à offrir, en particulier la scène finale, qui se veut la culmination de tous les malentendus présentés au cours des 80 minutes précédentes en une scène de suspense et d’action presque viscérale.

Parce qu’il contient beaucoup de ce pourquoi les frères Coen sont devenus célèbres, Blood Simple mérite sa place dans le canon de ces derniers. Thriller cinglant critiquant sans retenue le ridicule de l’être humain et les désastres qui peuvent en découler, il saura satisfaire quiconque apprécie la froide logique du duo américain et son sens de l’humour un peu tordu.

« Bien joué, mais une brique ne rend pas les coups. » - Frank Dux

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J’vous l’dis, ça va être bon. J’en suis sûr. Pis pour vous donner l’eau à la bouche, ou la sauce à la louche, j’ai fait une entrevue avec les quatre actrices de la nouvelle pièce de théatre du loup de Cambrone. C’est à vous de voir après si vous voulez vraiment manquer ça!

usque : Premièrement, ne trouvez-vous pas que « Sauce brune », c’est un nom un p’tit peu boiteux pour une pièce de théâtre? Ce n’est pas se tirer la fourchette dans le pied au départ?

Marie-Hélène Harvey : Je dirais que le titre « met bien la table ». La pièce ne prétend pas être quelque chose qu’elle n’est pas, un peu à l’image des personnages d’ailleurs. La sauce brune au sens propre est au cœur de la pièce et de certaines interactions entre les personnages. La sauce brune au sens figuré aussi, puisque les personnages sont gras, ne font pas dans la dentelle, sont loin du raffinement. « Sauce brune » qualifie parfaitement bien la pièce, ses personnages, leurs interactions et l’ambiance.

Alex Ann Villeneuve Simard : Au contraire, je pense que ça suscite l’intérêt. « Sauce brune », de quoi parle-t-on dans une pièce

qui s’appelle « Sauce brune »? J’abonde dans le même sens que Marie-Hélène, mais je rajouterais aussi que la sauce brune, ça fait un peu repas de pauvre… Mais tout le monde en mange et aime ça. Un peu comme nos personnages, je pense que les gens pourraient avoir honte de dire qu’ils les connaissent, mais au fond, ils les aiment.

B. : La pièce donne place à quatre cantinières. Parlez-moide votre personnage.

Armande (interprétée par Marie-Hélène Harvey), c’est la « tabarnaque de chef-cook ». Elle, est là pour s’assurer que la job se fasse pour ne pas, entre autres, se faire mettre à porte par l’« osti de comité d’osti de parents ». C’est un peu sa raison de vivre, je dirais. Elle se valorise beaucoup par ça. Elle aime profondément les « flos », comme elle les appelle. Elle apprécie les voir se « bourrer la face » dans ce qu’elle leur cuisine. Son amour pour les « ostis de morveux » est très touchant, malgré le fait qu’elle a beaucoup de difficulté à l’exprimer.

Martine (interprétée par Catherine Bélanger), est une employée de la cafétéria qui a la chance d’avoir ce travail, car sa mère a supplié Armande de le faire. C’est une femme fragile et maganée par la vie qui se fait malmener par ses collègues. Martine ne sait pas se défendre et elle est très malhabile. Par ailleurs, elle est pleinement amoureuse

Entrevue Saucée

Par Busque, photos par Molo

« La sauce brune, ça fait un peu repas de

pauvre… Mais tout le monde en mange et

aime ça. »

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Entrevue

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de son « ostie d’Charlot » qui l’utilise comme punching bag une fois de temps en temps…

Sarah (interprétée par Alex Ann Villeuneuve Simard), est selon moi la plus difficile à saisir. Entre rigolades et « bitcheries » qui vont clairement trop loin, on ne sait pas trop quels sont ses intérêts. Sarah est d’une maladresse, en essayant de faire rire, ses commentaires sont souvent déplacés voire méchants. Je pense que Sarah est très malheureuse dans sa vie, mais faire face à ses démons intérieurs est beaucoup plus difficile que d’affronter tous les jours un quotidien qui ne lui plaît clairement pas.

Cindy (interprétée par Karine Vincent), c’est une guidoune de style trop maquillée. Parfois vulgaire et… vraiment cochonne. Elle a de l’expérience, mais surtout la langue salée. Elle aime bien ça, raconter des histoires… qui frisent un peu les oreilles. Tout de même, cette femme au grand cœur est aussi empathique, sincère et authentique. « Pis là, chus rendue à filer câlissement cheap de pas d’parler, crisse, de pas m’intéresser aux osties de niaiseries qui arrivent dans ta crisse d’estie d’vie câlisse. »

B. : Vous sacrez beaucoup dans la pièce, est-ce que cela « calisse » vraiment une différence?

M-H. H. : J’imagine que ça dépend de la personne qui écoute la pièce. Peut-être que cela pourrait davantage grincer dans les oreilles de certains, mais je crois qu’on s’y fait rapidement et que l’utilisation de sacres comme verbe, adverbe, complément devient rapidement le langage normal des personnages. Rapidement, il me semble que l’on ne s’en formalise plus, que l’on s’habitue à ce parler très cru.

A. A. V. S. : Ça fait toute la différence! Le sacre apporte une rythmique hors du commun. Le sacre remplace des mots qu’elles ne connaissent pas. Le sacre représente un manque de vocabulaire et exprime certains sentiments. Ils sont classés en hiérarchie, si vous écoutez bien, certains sacres sont utilisés que par certains personnages et d’autres sont utilisés dans des circonstances précises. L’auteur a fait un travail incroyable. Ce ne sont pas des sacres gratuits.

B. : Quelles sont les autres difficultés techniques ou autres auxquelles vous faites face?

A. A. V. S. : Personnellement, ce que je trouve

le plus difficile, c’est le texte. Je le trouve vraiment difficile à apprendre. Les sacres, les tournures de phrases souvent difficile à articuler. C’est un méchant morceau… Un autre aspect technique, à pratiquer un « osti » de texte comme celui-là, c’est rendu que j’en échappe une couple dans mon quotidien… Aussi, il y a beaucoup de manipulations sur la scène, ça demande une grande concentration avec l’épluchage de carottes, le coupage de patates, la préparation de jello.

Catherine Bélanger : La réelle difficulté dans cette pièce a été l’apprentissage du texte. Les sacres ultraprésents et les tournures de phrase utilisées par l’auteur ont été parfois difficiles à s’approprier. Aller tirer l’interprétation juste de chacun des mots employés même s’ils ne semblent pas déborder de sens à première vue a été un défi.

Karine Vincent : Cindy te répondrait : « Voyons calisse. Veux-tu ben m’crisser patience avec tes osties de questions d’ostie d’marde sinon, m’a te craquer ‘a craque, calisse, tu sauras pu comment chier, viarge. »

B: Donnez-moi quatre raisons pour lesquelles on devrait aller s’écraser pendant 2 h sur les sièges de la salle Bon-Pasteur de la Maison de la culture de Rivière-du-Loup les 6 et 7 mars 2015?

M-H. H. : Si vous avez envie de voir du théâtre différent, qui joue avec le public, l’amenant de la comédie au drame humain dans le même acte. On n’a pas besoin d’être un grand amateur de théâtre pour apprécier la pièce, simplement avoir envie de se faire conter l’histoire de quatre cantinières qui ne se gênent pas pour blasphémer aux trois mots et qui utilisent parfois des métaphores pour

Catherine Bélanger Alex Ann Villeneuve Simard

Marie-Hélène Hervay et Karine Vincent

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s’exprimer qui sont parfois… troublantes! Il ne faut pas avoir les oreilles trop prudes parce qu’évidemment, les personnages n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Souvent, en tant que comédienne, je me dis : je ne peux pas croire que je vais dire ça. Malgré tout, on rit et on s’attache à chacune de ces femmes. Je crois que tout le monde (de 16 et plus) peut y trouver son compte.

C. B. : 1- Pour découvrir la vraie raison pour laquelle il faut éviter à tout prix les sandwichs à la salade de poulet offerts dans les cafétérias;

2- Pour réviser les groupes alimentaires canadiens d’une manière encore jamais exploitée;

3- Pour avoir une autre image en tête que le bar à pain lorsque vous entrerez dans un Pacini;

4- Pour vivre une gamme d’émotions contradictoires en l’espace de deux heures.

A. A. V. S. : J’ai adopté la ville de Rivière-du-Loup, pas seulement parce que c’est une petite ville et que la nature est à proximité, mais aussi parce que la culture détient une place assez importante. Il y a encore du travail à faire, mais ça reste une porte ouverte. Je pense que le public de Rivière-du-Loup est prêt à voir des spectacles différents de ceux qui se promènent à travers tout le Québec, les spectacles que l’on pourrait qualifier de plus « accessible ». Aussi, entre les lignes de ce texte vulgaire, grinçant, se cache le portrait de femmes coincées dans une routine qu’elles ne désirent pas nécessairement. Les personnages sont attachants, à part Beaunier… Je rajouterais que la culture permet la socialisation, la réflexion et l’envie de créer. Le public de Rivière-du-Loup doit se considérer chanceux d’avoir accès à des spectacles comme celui-ci à bas prix : c’est professionnel, innovateur et c’est drôle en « sacrament »!

K. V. : 1- Le texte de Simon Boudreault est tout simplement délicieux. Chaque phrase a son croquant, son intensité et Simon a eu l’audace d’aller fort en vulgarité tout en touchant les cordes sensibles des personnages, ce qui rend cette histoire touchante. La seule lecture du texte donne déjà bien des émotions et des étonnements. Alors, imaginez avec un visuel en appui…

2- Les personnages sont évidemment des êtres particuliers, mais aussi bien près de la réalité. Apprendre à les connaître et à les aimer, malgré tous leurs travers, ne peut que créer un effet d’attachement et de curiosité.

3- L’univers de ces personnages. La réalité vécue par ces femmes, à première vue, peut sembler être une pauvre situation. Mais au-delà de leurs petites histoires se dégage un regard sur notre société, riche en constats bien réels et en autodérisions.

4- L’équipe de travail et de jeu, tout ce beau monde qui habite notre région et qui a les aptitudes professionnelles pour mener des projets audacieux de ce genre. Cette production fait un joli pied de nez à tous ceux qui ont parfois l’impression qu’en région, il n’y a pas suffisamment de ressources compétentes et motivées. Il faut aussi saluer l’audace de présenter des textes qui soient plus « dans la marge ». L’équipe du Théâtre du loup de Cambronne fait un travail exemplaire et ça donne beaucoup d’espoir pour l’émancipation culturelle en région!

Petit mot d’excuses sur la phrase suivante qui est parue dans l’édition de février 2015, l’homme musée : « Henri nous raconte ses démêlés avec la paroisse pour faire l’acquisition de cette propriété [...] » Henry nous a contacté à nouveau pour souligner la bonne volonté de la mairesse de L'Isle-Verte, Ursule Thériault, et de l’organisation municipale.

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La nuit de Valognes

Crêpe au banane et café: 8.99 $ + tx

Jean Leloup s’offre les étoilesPar Alexis BoulianneInitialement publié dans le Montréal CampusPhoto par Andréanne Lebel/Infodimanche

Après 30 ans d’une carrière qui n’a rien d’orthodoxe, Jean Leloup remonte sur la scène avec un album portant fièrement sa poésie forte et touchante. Le 2 février dernier, à l’occasion de cette renaissance, le grand Jean a invité une poignée d’âmes à s’asseoir avec lui sous la voûte étoilée du Planétarium Rio Tinto Alcan, pour une écoute contemplative de son nouvel opus, À Paradis City.

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La nuit de Valognes

ssis à la chaleur d’un bon feu, qu’il a fait installer à l’extérieur du Planétarium, Jean Leloup se remémore des bribes de ses voyages : un chien qui avait perdu une patte. C’était au Costa Rica. « Ce chien-là représente pour moi un humain qui a rêvé, qui a pris des risques, qui a fait le cave et qui a perdu une jambe. Il est rendu tranquille, mais il continue à rocker. »

C’est un moment d’une grande intensité, lorsqu’il déballe ces mots : « Tu vas mourir un jour ». La mort est omniprésente dans son œuvre. C’est une présence aussi inévitable que la tour du stade olympique qui se penche au-dessus de Leloup, alors qu’il prononce cette phrase. On ne peut peut-être pas y échapper, mais on peut faire quelque chose en attendant. « C’est sûr que tu vas tomber des fois. Oui, tu vas pleurer parce que tu vas avoir fait des erreurs. Mais au moins tu vas l’avoir fait. Alors, tu y vas, ou tu n’y vas pas? » raconte le chanteur.

UN ALBUM CONÇU COMME UNE AVENTURE

Cet album, c’est une histoire qui met en scène plusieurs protagonistes, dix, pour être précis. Des héros, aussi amochés que notre homme, qui racontent leurs erreurs. Des chiens à trois pattes qui ont peut-être cherché, trop loin, un idéal qui n’existe pas.

Dans ses voyages, l’architecte du Dôme et de La Vallée des Réputations ne semble pas s’être

assagi. « Je suis très tranquille, pis pas du tout en même temps, parce qu’un humain c’est ça, ça se promène. » Jean Leloup se promène dans le monde, mais aussi entre les émotions. Une éternelle dualité qui l’accompagne dans toutes les chansons de À Paradis City. Que ce soit un papillon « s’élançant vers la mort, poignard à la main » dans la pièce « Petit Papillon », ou cet homme qui pleure, alors qu’il est pourtant arrivé à Paradis City, sur le morceau éponyme, ils ne regardent plus vers le ciel, pour ne pas voir les oiseaux s’élancer vers l’hiver dans « Les bateaux ». Les personnages de son récit musical passent de la sérénité à la colère; ils pleurent et rient en même temps.

Alors, peut-être pour se redonner le moral, Jean Leloup s’est offert le Planétarium. « Je me disais, écouter un album dans un bar, c’est plate. Je voulais des étoiles, parce que c’est un bon album pour rêver », explique-t-il, un grand sourire sur le visage. Et le public a rêvé, si on se fie aux tronches émerveillées des gens qui sont sortis du grand dôme de projection du Planétarium. Parce que quoi de mieux qu’un voyage aux confins de la Voie lactée pour écouter une musique qui vient nous chercher au plus profond de nos tripes?

C’est un Jean Leloup bien « pucké » qui nous revient : un Leloup à qui il manque peut-être une patte ou deux, mais qui continue d’avancer, pour notre plus grand plaisir.

« Je me disais,

écouter un

album dans un

bar, c’est plate.

Je voulais des

étoiles, parce

que c’est un

bon album pour

rêver. »

A

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Par Sylvie Michaud

Rivière-du-Loup est, à juste titre, une ville fière de son histoire. Que serait Rivière-du-Loup sans sa rivière, ses chutes, son Platin, son verger et son boisé? Ces lieux s’intègrent aujourd’hui au Parc des Chutes, un espace vert exceptionnel au cœur de la ville.

e livre que s’apprête à publier Georges Pelletier et Lynda Dionne revisite cette riche histoire et le rôle de premier plan joué par ces éléments dans le développement de la ville de Rivière-du-Loup.

Nous avons affaire ici à un livre qui représente une incroyable mine d’informations et un incontournable pour tout Louperivois curieux de connaître son histoire.

L’auteur principal est d’ailleurs un témoin direct d’une bonne partie de l’histoire du Platin. En effet, le père de Georges Pelletier, Louis, racheta le verger du Platin en 1941 et, en bon pomiculteur, sut le mettre en valeur. Le Platin connut alors son âge d’or. La population environnante mangeait et cuisait ses fruits tout en buvant son cidre. Son miel sucrait les desserts. C’est ainsi que l’auteur partage généreusement souvenirs et anecdotes de famille se rattachant à l’histoire méconnue du verger patrimonial du Platin. L’ouvrage présente également de nombreuses photographies d’albums de famille illustrant l’implantation d’un verger et tout le travail nécessaire à sa mise en production.

Cet ouvrage comporte aussi trois autres volets. Le premier volet présente l’histoire de la rivière du Loup et de ses chutes. C’est ainsi que l’on traite de la force hydraulique de la grande chute et de son exploitation au cours du temps. Est présenté aussi son rôle toujours actuel d’attrait touristique majeur. Toujours dans cette section, on expose toutes les transformations qu’a subies la rivière à la suite de son exploitation industrielle. Implantation de fonderies, de manufactures, de moulins à scie, de menuiseries, de moulins à pâte, aménagements pour la production d’électricité. Cela sans compter l’utilisation de ses berges comme dépotoir et le déversement des eaux usées. Heureusement, une réelle

Un livre pour tous les LouperivoisLa rivière du Loup et ses chutes, le Platin, son verger et son boisé - lieux d’histoire et de souvenirsMadameB : chronique de bibliothèque

Le verger du Platin, en 1941. Coll. Famille d’André Pelletier

Jeunes femmes prenant la pose en avant de la

Grande Chute, en 1922. Coll. Georges Pelletier

En 1941, le pomiculteur Louis Pelletier et son aide, mannes

de pommes à l’épaule. Coll. Famille de Louis Pelletier

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201526

L

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volonté d’assainir la rivière et de la dépolluer ne tarda pas à se manifester et la rivière reprit vie pour le plus grand bonheur de tous.

Dans la section « Le Platin et son boisé », on parle de ses essences forestières passées et actuelles et des fréquentes coupes pour se fournir en bois de construction et bois de chauffage. Mais surtout, cette section regorge d’anecdotes et de souvenirs familiaux. Petits et gros gibiers, sports d’hiver, camp de scouts, trappe, promenades, le boisé du Platin, c’était aussi tout cela.

Enfin, dans le dernier volet, on traite des étapes qui ont mené à la création du Parc des Chutes. Aujourd’hui, outre sa vocation comme lieu de santé et de ressourcement, le Parc est largement utilisé pour des activités éducatives, sportives, artistiques et communautaires. Les auteurs insistent d’ailleurs sur l’importance de mettre en valeur ce milieu naturel du boisé du Platin et du vieux verger comme lieux éducatifs pour la jeune génération (classes vertes, cours d’écologie au secondaire et excursions). Bref, le Parc des Chutes, représente une très éloquente et concrète démonstration des avantages qui

surviennent pour la communauté lorsqu’on se préoccupe du bien commun.

Ce livre s’adresse aux passionnés d’histoire comme aux amants de la nature de partout au Québec. Il deviendra un outil promotionnel, une carte de visite pour Rivière-du-Loup auprès des gens du Québec et d’ailleurs. Les informations colligées pourront bonifier les publications touristiques du Bas-Saint-Laurent et de tous les sites présentant la ville. Il

comprendra environ 210 pages et sera illustré de plus de deux cents photos anciennes et actuelles, de gravures et de cartes.

Grâce à la valeur de ses témoignages, à la richesse de ses informations, à l’abondance de photos inédites et surtout grâce à l’implication et aux connaissances de ses deux auteurs, ce livre constituera, sans nul doute, une richesse documentaire inégalée pour l’histoire de Rivière-du-Loup et pour tous les Louperivois. Toutefois, malgré les milliers d’heures de bénévolat déjà investies par les auteurs, il manque les ressources financières nécessaires pour mener à terme la publication de ce livre. Comme celui-ci profitera à l’ensemble des citoyens et des entreprises de Rivière-du-Loup et des environs, pourquoi n’y contribueriez-vous pas? Le Centre d’archives de la région de Rivière-du-Loup parraine les auteurs afin de publier ce livre. Ainsi, les entreprises ou personnes qui voudront devenir partenaires afin d’aider à réaliser ce projet pourront s’informer et envoyer leur contribution au Centre d’archives de la région de Rivière-du-Loup :

(tourner la page)

D’élégants touristes photographiés au pied de la Grande Chute, en 1907. Coll. Yves Lebel

Sur la passerelle du verger, deux jeunes femmes traversent la rivière, vers 1945. Coll. famille d’André Pelletier

« En effet, le père de Georges Pelletier, Louis, racheta le verger du Platin

en 1941 et, en bon pomiculteur, sut le mettre en valeur. »

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300, rue Saint-PierreRivière-du-Loup (Québec) G5R 3V3Tél. : 418 862-7547 poste [email protected]

Naturellement, votre implication ou votre logo sera mentionné ou illustré à la fin du livre.

J’ai très hâte de voir ce livre publié. Et vous?

Un mot sur les auteurs : Georges Pelletier et Lynda Dionne

Ce n’est sans doute pas par hasard si Georges Pelletier a exercé la profession d’ingénieur forestier et est passionné depuis toujours par le Platin de Rivière-du-Loup. Son père, Louis, a joué un rôle important dans le

développement et la préservation de ce joyau naturel qui a façonné le cœur vert de la ville. Déjà en 1978, Georges, avec son collègue François-Noël Perreault, présentait son mémoire de fin d’études à la Faculté de foresterie et de géodésie de l’Université Laval intitulé : Projet d’aménagement du Platin, cité de Rivière-du-Loup.

Quant à Lynda Dionne, qui est co-auteure de ce livre, elle est diplômée en enseignement en Arts plastiques au secondaire et elle partage avec Georges une passion pour l’histoire locale, qui dure maintenant depuis quatre décennies.

Ensemble, ils ont rédigé plusieurs articles de revues, chapitres de livres et volumes touchant l’histoire de leur coin de pays - Cacouna, Rivière-du-Loup et L’Isle-Verte.

Leurs recherches portent sur la villégiature, le commerce, la navigation et la forêt du Québec. En 1995, ils rédigent un guide d’interprétation du patrimoine, Cacouna : Les Randonnées du Passé paru aux éditions Continuité. Coauteurs de la publication Des forêts et des hommes, 1880-1982, dans la série « Aux limites de la mémoire », Publications du Québec, 1997, ils ont aussi collaboré à l’écriture du livre L’Île Verte, le fleuve, une île et son phare, aux éditions GID en 2009. Aux Éditions EPIK, ils ont produit en 2008, Découvrir Cacouna, ses lieux-dits et ses circuits et en 2011, Commerce et villégiature à Cacouna aux 19e et 20e siècles. Le Conseil de la Culture du Bas-Saint-Laurent leur a décerné le prix du patrimoine du Bas-Saint-Laurent 2012 dans la catégorie transmission, interprétation et diffusion.

Les familles Pelletier et Perron en pique-nique au verger du Platin, vers 1942. Coll. famille de Louis Pelletier

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201528

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En apprenant que Pierre-Karl Péladeau venait à Rivière-du-Loup, j’ai voulu rencontrer le baron de la presse, un confrère éloigné. Bien fier, j’ai enfilé ma chemise de bucheron et je suis allé à la rencontre du souverainiste convaincu. Puisqu'il est très accessible, j’ai pu lui poser mes questions moins ancrées sur l’actualité et plus sur sa vison. Voici mon entretien avec l’homme le plus médiatisé du Québec.

Pierre-Karl Péladeau prochain premier ministre du Québec?

Par Busque

« L’action d’exister a un impact sur la nature. L’objectif est de minimiser l‘impact, d’avoir le niveau le plus acceptable socialement pour que nous ne pénalisions pas les générations futures. »

Photo de Busque

Entrevue

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201530

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usque : Depuis que vous êtes en politique et que vous êtes devant les caméras, comment trouvez-vous la game médiatique?

P-K. P. : C’est sûr qu’antérieurement, j’en faisais aussi du « kodak »! Beaucoup moins, mais ça fait partie du métier! Il faut savoir s’exprimer et il faut le faire à travers les nouveaux médias et les médias conventionnels.

B. : Est-ce que vous trouvez difficile d’être principalement devant les caméras, de voir les titres de journaux qui font mal?

P-K. P. : Non, ça fait partie de la game… Il y a des gens qui vont interpréter tel propos de telle façon et j’ose espérer, que les lecteurs et les lectrices sont capables de faire la différence.

B. : Parfois, il arrive qu'on parle pendant 20 minutes, mais que les gens ne retiennent malheureusement pas toujours l’essentiel. Comment vivez-vous cela?

P-K. P. : Effectivement, on ne peut pas faire des topos de 20 minutes! Ça peut être 1, 2, 3 minutes, mais, en général, les journalistes vont reprendre la ligne qui va retenir l’attention de leurs auditeurs. Ça fait partie aussi de la nature intrinsèque des médias et de la presse écrite. On ne peut pas faire une dissertation de 250 pages, on parle plutôt de 400-500 mots. Il faut être concis.

B. : Si le Québec était un pays, quelle serait sa plus grande qualité et son plus grand défaut?

P-K. P. : La plus grande qualité, qui est aussi un attribut des Québécois, est la solidarité, parce que nous avons eu à faire face à l'adversité. Que ce soit sur le plan économique ou météorologique, nous avons été obligés par la force des choses d’être solidaires. Aussi curieusement que ça puisse paraître, le défaut serait qu’on se chicane trop souvent! Ça peut paraître contradictoire et ça l’est! Malheureusement, aussi solidaires qu'on puisse être, on se chicane aussi! Ça fait partie de la nature humaine!

B. : Quand vous serez au pouvoir (j’ai des talents de devin), mettrez-vous l’indépendance comme premier but ou

travaillerez-vous plutôt à long terme? P-K. P. : Écoutez, si je suis élu chef du Parti québécois le 15 mai ou au 2e tour, j’ai l’intention de parler de la souveraineté pour les trois années et demie qui nous séparent des prochaines élections générales de 2018. Alors, c’est certain, en participant à ce processus, en mettant en valeur la souveraineté, mon objectif (et il n’y a aucune ambiguïté à cet égard) est l’indépendance du Québec.

B. : Je connais des gens, de sources sûres, qui m’ont dit que vous aviez un côté écolo! Quelle est votre opinion sur le réchauffement climatique? Est-ce que c’est important pour vous?

P-K. P. : Oui, je suis préoccupé par l’environnement et je possède une voiture électrique. Bien sûr, pas aujourd’hui, car nous sommes venus avec une grosse voiture à cause des conditions climatiques, sinon j’ai une Volt. J’utilise beaucoup le vélo comme transport actif, je composte à la maison, je suis végétarien. On dira ce que l’on veut, mais les végétariens sont très attentifs à l’environnement; la culture de la viande demande plus d’énergie. Quand nous sommes environnementalistes ou, du moins, préoccupés par l’environnement, ce n’est pas seulement un discours, mais bien des gestes que l’on pose. C’est sûr que je prends moins le vélo maintenant, car les distances sont beaucoup plus importantes, mais je préfère prendre le train, par exemple. Et je préfèrerais prendre un train électrique plutôt qu’un train au diesel, mais ce ne sont pas les Québécois qui décident si le train entre Montréal et Québec sera électrique, car c’est le gouvernement fédéral qui a la compétence des chemins de fer. Si le Québec

était indépendant, il pourrait alors prendre des orientations différentes pour mettre en place l’électrification des transports. C’était d’ailleurs un projet que nous avions lors de la dernière campagne électorale. Si nous avions un projet comme celui-là, c’est qu’il est porteur d’avenir pour le Québec.

B. : Tout à l’heure, vous parliez d’emploi et d’économie, ça va toujours un peu à l’encontre de l’environnement, comment

allez-vous jumeler les deux?

P-K. P. : Il y a toujours deux côtés à une médaille! Le fait de vivre, et je ne veux pas faire trop de philosophie, fait que nous sommes en interaction avec la nature. L’action d’exister a un impact sur la nature. L’objectif est de minimiser l’impact, d’avoir le niveau le plus acceptable socialement pour que nous ne pénalisions pas les générations futures. Je reviens sur le sujet précédent comme l’électrification des transports. Par exemple, les grandes villes ont beaucoup de problèmes de pollution. Est-ce que l’absence de préoccupations sur les GES a des conséquences

sur le réchauffement climatique? Peut-être, je ne suis pas un scientifique, mais je sais qu’il y a un débat sur le sujet en ce moment. Je sais qu'il est préférable d’avoir des énergies vertes, des énergies durables. Au Québec, nous en avons et, vu l'aspect économique, elles sont suceptibles de se développer encore, j’ai donc tendance à les favoriser. C’est comme fumer et ne pas fumer. Le fait de ne pas fumer ne veut pas dire que ça empêche le cancer du poumon, mais quelqu'un qui fume a plus de risques.

B. : Trouvez-vous que l'austérité est une bonne solution?

P-K. P. : Il faut être préoccupé par l’assainissement des finances publiques, le cas échéant, mais il faut aussi faire autre chose qu’avoir une obsession sur le sujet. Nous avons un gouvernement qui est victime de cette obsession. La seule et unique perspective qu’ils ont est de couper dans les dépenses alors qu’ils devraient aussi et surtout se consacrer à développer l’activité économique, à créer des mesures pour faciliter l’implantation de PME et maintenir les emplois le plus largement possible, mais on voit bien qu’ils ont d’autres préoccupations.B. : Merci.

Photo de Vincent Couture

B

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Du 27 au 29 mars 2015, la prestigieuse compétition provinciale en boxe olympique les Gants dorés s’amène en sol louperivois, pour la première fois de son histoire.

e sont près de 300 boxeurs, entraîneurs et bénévoles de la Fédération québécoise de boxe olympique qui débarqueront à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup pour la 77e édition qui débutera en soirée.

L’École de boxe olympique de Rivière-du-Loup, ouverte depuis plus de huit ans, s’est donné le défi de faire vivre une expérience unique aux boxeurs et entraîneurs, mais aussi aux spectateurs. Plus qu’un simple gala local à saveur théâtrale, cette compétition provinciale vise la classe et l’élite du sport, à couronner les meilleurs des meilleurs.

L’expérience de l’assistance demeure unique, eux qui seront spectateurs, en moyenne, à une trentaine d’affrontements par programme. Cette même assistance sera aussi témoins de la classe élite de nos boxeurs provinciaux avec des combats à saveur internationale.

Ces spectateurs verront en action les futures vedettes de nos grands écrans, tels les Jean Pascal, David Lemieux, Mikael Zewski, Adonis Stevenson, ainsi que les Yves Ulysse, Steven Butler, etc., qui ont tous foulé le ring des Gants dorés à plus d’une reprise.

Les Gants dorés, c’est un passage obligé, une tradition pour les meilleurs boxeurs amateurs du Québec. La classe élite de ce noble art s’affrontera dans une intensité incroyable qui permettra au meilleur de repartir avec le prestigieux titre.

Investir dans les Gants dorés Kamco 2015, les encourager et y assister,c’est participer à la petite histoire de la boxe olympique de Rivière-du-Loup, au prestige et à l’histoire de la boxe olympique au Québec.

BILLETS

Les billets seront en vente sous peu dans plusieurs endroits à Rivière-du-Loup soit à l’Hôtel Universel, à l’École de boxe olympique, chez GD nouvelles et plusieurs autres à déterminer. Des billets seront aussi disponibles ailleurs dans la MRC. Le coût du billet régulier pour assister à un programme est de 20 $ et celui du billet qui permet aux gens d’assister à tout le tournoi s’obtient pour la modique somme de 40 $ (10 $/programme). Précisons qu’un programme de boxe contient en moyenne une trentaine de combats.

Des tables VIP de huit personnes sont aussi disponibles au coût de 500 $ pour la fin de semaine. Il est possible de les réserver en appelant au 418 894-1592.

Texte et photo par Marie-Claude Poirier

« On ne devient pas champion dans un

gymnase. On devient champion grâce à ce qu’on ressent; un désir, un rêve, une vision. On doit avoir du talent et de la technique.

Mais le talent doit être plus fort que la

technique. »

Des Gants d’Or dans la ville des loups!

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201532

C

-Muhammad Ali

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GrandvilleChâteauRésidence chaleureuse pour personnes âgées autonomes

Le

Qui sait, c’est peut-être pour vous la vie de château!94, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup - 418 860-4144 33

-Muhammad Ali

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Les journaux, les médias sociaux nous parlent beaucoup des compteurs de nouvelle génération d’Hydro-Québec. Dans le soucis d’y voir un peu plus clair, je partage mes réflexions avec vous.

’ai fait quelques recherches. Mon approche, sans être absolument rigoureux, ni scientifiquement recherché, vous présente quelques réflexions. La mise en place des compteurs de nouvelle génération d’Hydro-Québec véhicule l’idée de l’imposition d’une nouvelle technologie que l’on dit associée à des ondes nocives pour la santé et l’entraînement d’une facturation exagérée de notre consommation électrique.

L’IMPOSITION D’UN COMPTEUR DE NOUVELLE GÉNÉRATION.

Des changements dans nos habitudes de vie ont eu lieu couramment au cours des dernières décennies. Par exemple, pour ne nommer que ceux-là, le service au comptoir des banques ont été changé par des guichets automatiques et les transactions bancaires par Internet, ou la nécessité d’avoir un bac à ordure spécifique afin que le bras mécanique

du camion puisse ramasser et vider nos poubelles. Ces deux exemples ont nécessité de notre part une adaptation dans le but de faire faire des économies à ces entreprises. Prochainement, ce sera la disparition de la distribution postale de porte-à-porte.

Ce nouveau compteur, d’après Hydro-Québec, entraîne des avantages substantiels1 : facture établie à partir de données de consommation réelle, lecture à distance du compteur, identification des pannes immédiate, fonctionnalités futures intéressantes et, surtout, la réduction significative d’émissions de gaz à effet de serre par la réduction des véhicules utilisés pour la lecture des compteurs.

UNE AUGMENTATION DE LA FACTURE.

On argumente que le compteur de nouvelle génération est moins précis qu’un compteur

électro-mécanique. C’est un peu dire qu’une montre électronique est moins précise qu’une montre mécanique. Le site Web « Droit de parole2 » suggère que la facturation aux 30 jours plutôt qu’aux 60 jours donnerait à Hydro-Québec une lecture plus précise de la consommation électrique et, bien sûr, aux dépens du consommateur qui se voit facturer la consommation réelle et non celle basée sur une moyenne de 60 jours. On peut aussi penser que la lecture est arrondie à l’avantage de l’entreprise. Je ne saurais dire de quelle façon, mais prenons l’exemple de la facturation cellulaire. Les compagnies facturent à la minute, c’est-à-dire que si vous parlez avec votre téléphone cellulaire pendant 1 minute et 1 seconde, la compagnie facture 2 minutes. Ou bien, si vous faites un achat dans un magasin où la facture se termine systématiquement par 6 sous et qu'on vous charge 10 sous.

Compteur nouvelle génération

Par Thierry Chen

La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201534

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Un autre site, «Anarcat.Blog3 , argumente sur la violation de notre vie privée à cause de la facilité avec laquelle n’importe quel curieux informaticien peut lire notre consommation électrique, dans le même sens qu’un informaticien dégourdi peut entrer dans notre système informatique à travers Internet et télécharger toutes nos données personnelles. Nous ne serons jamais à l’abri des pirates informatiques et pourtant nous accédons à nos informations confidentielles dans les cafés, les restaurants, les hôtels et les aérogares, connus pour offrir très peu de protection de nos données.

Ceux qui sont opposés aux compteurs de nouvelle génération recommandent de le remplacement par un compteur non communicant qui n’est pas doté d’une carte de communication, mais qui a autant de risque de facturation augmentée. Le compteur non communicant requiert le déplacement d’une personne pour la lecture de votre consommation électrique et donc des émissions de gaz à effet de serre.

LES RADIOFRÉQUENCES

Le compteur de nouvelle génération émet des radiofréquences comme le four à micro-ondes, l’ordinateur branché à un réseau sans fil, le téléphone cellulaire, le téléphone sans fil. Hydro-Québec, en partenariat avec le Centre de recherche industrielle du Québec, a publié un tableau comparatif des niveaux d’émission de radiofréquences4.

Cependant, la quantité d’ondes émises selon certaines sources serait de l’ordre de 55 000 à 65 000 microwatts par mètre carré plutôt que des 55 microwatts par mètre carré comme l'indique l’étude mentionnée ci-dessus. Je ne suis pas en mesure de trancher sur ce débat, mais il est clair que nous sommes envahis par des ondes à partir de sources multiples. Certaines ondes nous sont tout autant imposées. Nous sommes soumis aux radiofréquences, par exemple, lorsque nous sommes près d’une personne qui parle sur son cellulaire ou lorsque nous sommes dans une zone publique avec un réseau sans fil de plus en plus puissant. Il semble que le téléphone cellulaire est le dispositif qui nous expose le plus aux radiofréquences, car nous le tenons très près du cerveau. Ces ondes sont-elles nocives? Je suis d’avis de croire que certaines personnes ont une sensibilité à ces ondes et que moi-même je prendrai les mesures pour diminuer mon exposition à celles-ci.

En bout du compte, l’ajout d’une nouvelle source de radiofréquence me préoccupe, mais pas suffisamment pour barricader mon compteur à roulette. L’alternative du compteur non communicant réduit les radiofréquences, mais non la possibilité d’une augmentation de la facturation. Dans l’ensemble, la mise en place de ces compteurs de nouvelle génération va réduire l’émission de gaz à effet de serre, une bonne occasion de réduire notre dépendance au pétrole. Cette réflexion sur le déploiement des compteurs de nouvelle génération m’incite à en apprendre davantage sur la nocivité des radiofréquences et sur la façon de s’en protéger.

1 Hydro-Québec, « Avantages du compteur de nouvelle génération », http://compteurs.hydroquebec.com/le-projet/, 7 février 2015. 2 Droit de parole, « Augmentation de la facture », http://www.droitdeparole.org/2015/02/compteurs-intelligents-le-debat-nest-pas-termine/, 7 février 2015.3 Anarcat.Bog, « Vie privée », http://anarcat.koumbit.org/2014-03-21-vie-privee-et-compteurs-intelligents-dangers-nies-par-hydro, 7 février 2015.4 Hydro-Québec, « La technologie », http://compteurs.hydroquebec.com/la-technologie/, 7 février 2015.

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« La diversité humaine fait la beauté du monde, soyons patients devant les différences. » Cette phrase pleine de vérité vient de Rachel Germain. Elle est intervenante à l’Association Multi-Défis. Je suis allée la rencontrer à son bureau. La raison principale de ma visite est d’écouter ce que Rachel et aussi Annie ont à dire au sujet de la déficience intellectuelle. En effet, elles ont un message à lancer à la population.

a semaine Québécoise de la déficience intellectuelle se tiendra du 8 au 14 mars. L’organisme vous invite à « porter un regard différent sur ce handicap ». Les intervenantes ont fait une expérience afin de donner la ligne directrice de leur semaine de sensibilisation. Elles ont tenu un kiosque et ont demandé aux visiteurs de nommer, selon eux, quelle serait la plus grande difficulté rencontrée par une personne vivant avec une limitation physique ou intellectuelle au quotidien. Le résultat est sans équivoque : 24 personnes sur 38 ont affirmé que la plus grande difficulté est d’être confronté au regard des autres.

Annie vit avec une déficience intellectuelle. Elle accepte aujourd’hui de témoigner de ce qu’elle vit dans son quotidien. « Je suis tannée, il faut que ça arrête. » C’est ce qu’elle a confié à l’intervenante. Elle a vécu de l’intimidation, entendu des paroles blessantes, ressenti des malaises. Elle a dû composer avec le regard

des autres. Elle dit : « Parce que les préjugés, c’est blessant. J’aimerais être respectée. » Annie travaille et gagne sa vie, elle habite en appartement. Sa persévérance est remarquable. Elle confie que des gens lui ont déjà lancé des

insultes de leur voiture, alors qu’elle marchait. J’ai demandé à Annie quel message elle souhaite lancer à tout le monde, elle m’a répondu : « Arrêtez de faire ces choses-là, ça donne rien de rire de nous autres. Faire des farces plates, c’est blessant. »

La déficience intellectuelle est un état et non une maladie. La plupart de ces personnes naissent de cette façon, ça fait partie d’eux. L’Association Multi-Défis défend les droits de ses membres. L’organisme sensibilise la population et favorise l’intégration dans le milieu des personnes vivant avec un handicap physique ou intellectuel. Entre autres, elle permet à ses membres de faire des activités et d’atteindre des objectifs précis grâce au service d’accompagnement individuel.

Son bureau est au 26, rue Joly à Rivière-du-Loup et le numéro de téléphone est le 418 867-5885 poste 140. Les bénévoles sont les bienvenus ainsi que les dons. Nous vous invitons à aimer la page Facebook de l’organisme Multi-Défis!

La diversité humainefait la beauté du monde, soyons patients devant les différences

Par Catherine Soucy, illustration de Busque

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La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201536

« Elle a vécu de l’intimidation, entendu des paroles blessantes, ressenti des malaises. Elle a dû composer avec le

regard des autres. »

Page 37: Rumeur du loup mars 2015

’ai découvert une technique pour aider tout le monde : fermons nos yeux un maximum de 45 minutes ou moins ou selon notre convenance ou aller marcher dans un boisé sécuritaire comme le Parc des Chutes de Rivière-du-Loup. C’est bon pour la santé mentale et la santé physique. Il faut l’essayer avant de dire que cela ne fonctionne pas. C’est surtout bon en prévention et pour s’auto-guérir ou encore en situation d’urgence.

Cela amène la conscience de soi, des autres, de l’environnement, de notre planète Terre et de l’Univers au complet. Cette technique peut être pratiquée avec la prise de médicaments. Elle permet de se mettre dans le moment et d’y rester pendant la journée.

La petite technique à MarcPar Marc Saindon

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Le bon coté de Keystone XL

Par Marc Dunlay, illustration de Busque

Le politique passe, l’économique demeure. Obama va se retirer, le pipeline va en profiter pour élire un président favorable à sa cause. Il y a trop de gens qui adorent l’or noir changé en bel argent. Ils vont pouvoir instaurer le Festival Country du veau d’or. Certains vont même essayer de changer de l’argent sale en pétrole propre. De véritables alchimistes.

endant ce temps, surtout que le prix de l’essence est à son plus bas, la pression diminue à Cacouna. Il y a beaucoup de gens qui adorent les bélugas. Heureusement, car on aurait pu faire de nous de piètres alchimistes prêts à changer trois pistoles en eau sale.

Mais voilà, Keystone XL crée un précédent. Car si le pipeline peut passer par le Montana, pourquoi ne passerait-il pas par le Maine? De toute façon, passer par Cacouna pour se rendre de Montréal jusqu’à l’océan Atlantique constitue un fameux détour. Il n’y a qu’à consulter

une carte pour s’en rendre compte. TransCanada aurait pu se référer à la sagesse ancestrale des Amérindiens qui, sans avoir aucune notion de géométrie plane, savaient que couper en ligne droite constitue la meilleure solution. Quelle économie d’essence!

Vive les bélugas! Grâce aux bélugas, le fleuve l’a échappé belle. Pour cette fois. Le majestueux fleuve Saint-Laurent qui traverse le Canada ancestral. Monsieur Harper, n’avez-vous pas d’autres projets pour le Saint-Laurent que celui de le salir?

« Monsieur Harper, n’avez-vous pas d’autres projets pour le Saint-

Laurent que celui de le salir? »

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La Rumeur du Loup, édition 73 mars 201538

Page 39: Rumeur du loup mars 2015

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Par Stéphane Poirier et Martin Poirier

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u-delà de cette possibilité, les risques socioéconomiques et environnementaux, eux, sont bien réels. D'où cette courageuse résistance de la société civile qui est organisée et qui tente, depuis bientôt cinq années, d'obtenir un moratoire complet sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures dits non conventionnels. Les communautés du Québec ont le droit et le devoir de décider de leur avenir économique, énergétique et écologique. Nul gouvernement, à la solde de certains lobbys énergétiques, ne peut éviter ad vitam æternam de faire face à leurs citoyennes et citoyens décidés d'en finir avec cette mascarade industrielle.

UNE MOBILISATION QUI NE S'ESSOUFFLERA PAS

À l'heure où nous devons nous orienter vers une « décarbonisation » de nos sociétés, certains désirent poursuive avec la culture des « mauvais terreaux », avec la complicité de quelques-unes de nos personnes élues, en voulant faire jaillir du sol, par fracturation ou par forage en milieu marin, des hydrocarbures inexistants ou quasi inexistants. Tant de volonté et d'acharnement à vouloir développer quelque chose de profondément nocif. Résumons brièvement la « sauce brune à la provinciale » : démantèlement de la Société québécoise d’initiative pétrolière (SOQUIP) et de la division Pétrole et Gaz d'Hydro-Québec; privatisation des droits d'exploration pour la modique somme de 10 cents l'hectare; réveil citoyen partout

le long de notre beau et grand fleuve du Saint-Laurent; multitude de consultations publiques éparses sans pour autant répondre réellement aux exigences des citoyens et citoyennes; exploration et exploitation des hydrocarbures toujours encadrées par la Loi sur les mines; fracturation (hydraulique, propane, etc.) pour la recherche de gaz et de pétrole toujours pas interdite; adoption du très frileux et permissif Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) balayant du même coup le Règlement dit de St-Bonaventure adopté par plus de 70 municipalités; et finalement, les communautés n'ont encore jamais eu droit à un BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) digne de ce nom. Un BAPE qui permettrait une analyse en profondeur des coûts en regard des bénéfices du déploiement invasif de l'ensemble de l’industrie des hydrocarbures non conventionnels provenant du sous-sol québécois, en tenant compte notamment de la notion de gestion intégrée des ressources.

Malgré les défis titanesques auxquels nous sommes confrontés, nous sentons bien que la population est lasse d'accepter la privatisation des profits liés à l'exploitation de leurs ressources naturelles et d'en absorber les coûts sociaux et environnementaux laissés par les entreprises extractives. Les gouvernements qui se succèdent et qui, malheureusement, se ressemblent trop souvent n'auront pas la vie si facile avec des citoyennes et citoyens de plus en plus informés et conscients des enjeux pouvant affecter sérieusement la viabilité de leur territoire.

UN DÉPLOIEMENT TOUS AZIMUTS

En premier lieu, rappelons certains faits de la réalité pétroéconomique canadienne. La vaste majorité des hydrocarbures est de nature non conventionnelle, en l'occurrence les sables bitumineux et le pétrole de schiste. L'objectif de la politique canadienne est de doubler, voire de tripler la production des sables bitumineux d'ici 2030. Donc, l'importance de désenclaver la ressource tous azimuts est cruciale pour le gouvernement fédéral à la solde des actionnaires. Soulignons, au passage, que la vaste majorité de ceux-ci sont étrangers1. De plus, lorsque l’on constate qu'il existe une clause, dans le cadre de l'ALÉNA, nommée « clause de proportionnalité »2, on comprend mieux pourquoi le Canada est si lié énergétiquement à son voisin du sud. En effet, cette clause « assure aux États-Unis, en cas de crise énergétique ou de

Que ce soit les hydrocarbures en milieu marin dans le golfe du Saint-Laurent, les gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, le pétrole de schiste sur l’île d’Anticosti, les réservoirs compacts de la Gaspésie, le déploiement des sables bitumineux par train, par bateau et par oléoduc, le Québec fait face, depuis quelques années, à une invasion sans précédent de « projets fossilisés ». Nul besoin de rappeler que ces derniers n’ont jamais fait l’objet d’une réelle consultation publique digne de ce nom. Par ailleurs, serait-ce qu’il n’y ait qu’un seul projet relevant des énergies fossiles : celui de faire du Québec un État pétrolier à l’image du Canada d’aujourd’hui? Bien des observateurs le pensent de plus en plus…

Hydrocarbures au Québec Une importante lutte à finir

« L’objectif de la politique canadienne

est de doubler, voire de tripler

la production des sables bitumineux

d’ici 2030. »

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A

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contraction de la production canadienne, le maintien du pourcentage de livraisons dont ils ont bénéficié durant les trois années précédentes3 ». Un pourcentage qui correspond non pas à notre production nationale d’hydrocarbures, mais à l’approvisionnement total, ce qui inclut donc nos importations en cette matière. Aussi paradoxal que cela puisse sembler, en raison de cette clause, le Canada est ainsi l'un des rares pays à avoir sacrifié sa propre politique de sécurité énergétique… La belle affaire!

LE CHAMP EST LIBRE : « ALL IN CACOUNA »

Sans pour autant refaire l'histoire de la saga de TransCanada que certaines personnes qualifient de « belugate », il est important de souligner que le seul fait de vouloir implanter un terminal pétrolier en plein cœur de la pouponnière des bélugas – ce qui n’aura vraisemblablement pas lieu4 – et à deux pas du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent en dit long sur la profonde influence des lobbys pétroliers sur nos représentants et représentantes politiques. Par ailleurs, il faut mentionner que la compagnie a tenté d'implanter son installation portuaire à Lévis, mais la ville a décliné l'offre. Peu importe l'endroit choisi le long du fleuve, on peut supposer que la compagnie pipelinière a misé le tout pour le tout en se disant que, à la suite des lois mammouth du gouvernement Harper (lois omnibus C-38 et C-45), ce serait relativement facile et qu'il n'y aurait pas trop d'embûches… Rappelons également que tous les projets liés aux sables bitumineux – le projet Énergie Est de TransCanada, le projet d'inversion de la ligne 9b de la compagnie Enbridge, le projet Chaleur Terminals à Belle Dune, le terminal ferroviaire à Sorel et, indirectement, le projet de cimenterie à Port-Daniel alimentée au coke de pétrole – qui se multiplient à vitesse folle à l'intérieur de ce qui reste de « La Belle Province » se situent essentiellement au sein de l'écoumène principal du Québec, c’est-à-dire les rives du Saint-Laurent. De porteurs d'eau à porteurs de pétrole? Non merci! Utilisons notre « syndrome du castor » à bon escient : barrons la route à l'expansion des sables bitumineux!

LIBÉRONS-NOUS DE NOTRE PÉTRODÉPENDANCE : LE QUÉBEC, UN LEADER MALGRÉ TOUT

Pourquoi est-il si important pour le Québec de se libérer de sa dépendance aux combustibles fossiles autres que pour des

raisons écologiques, sociales et économiques? Parce que nous le pouvons! Nous sommes privilégiés en tant qu’État en raison de notre immense potentiel en énergie renouvelable. En effet, il est possible que le Québec puisse s'affranchir de sa dépendance aux énergies fossiles, et ce, dans un avenir proche, sans que nous soyons obligés d'exploiter les énergies du passé. Pourquoi et comment? Parce que nous sommes déjà en avance par rapport aux autres États du monde quant à la transition vers une économie basée sur les énergies renouvelables. Le Québec possède un bilan énergétique très enviable. En effet, environ 50 % de ce bilan est d'origine renouvelable (40 % en hydroélectricité et 8 % en biomasse). Notre consommation en hydrocarbures se chiffre approximativement à 14 milliards $ par année. Environ 70 % de notre consommation en combustible fossile va dans le secteur des transports. Si on veut baisser cette facture de 14 milliards, ce n'est pas en exploitant nos ressources fossiles non conventionnelles et en devenant des porteurs de pétrole des sables bitumineux, c'est plutôt en réduisant ce pourcentage. Imaginez que l'on puisse le réduire de 50 % en électrifiant une partie de nos transports grâce, entre autres, à un projet révolutionnaire comme le monorail suspendu électrique de l'inventeur Pierre Couture. On pourrait épargner, disons, quelques milliards de dollars par année. Par le fait même, on pourrait peut-être bien passer d'une facture de 14 milliards à 9 ou 10 milliards par année. Ce serait déjà un énorme pas dans la bonne direction! De plus, rappelons que nous sommes en situation de surplus énergétique jusqu'en 20235. Selon les estimations du physicien Pierre Langlois, nous pourrions électrifier

40 % du parc automobile québécois avec ces surplus6.

Au-delà des politicailleries, nous voulons voir, de la part de nos élus et élues, du courage politique afin qu’ils et elles fassent le nécessaire pour protéger ce qui a n’a pas de prix. Nous avons surtout besoin de l’implication et de l’énergie des citoyennes et des citoyens de toutes les régions du Québec. Il ne faut pas l’oublier, mais c’est grâce essentiellement à l’intelligence citoyenne que nous avons réussi à ralentir considérablement les lobbys gaziers et pétroliers sur le territoire québécois. Un Québec fort est un Québec fort partout sur l'ensemble de son territoire politique. Les pôles urbains ont besoin des régions rurales et vice versa. Comme chantait Yann Perreau : « Seul on peut aller vite. Ensemble nous irons plus loin ». Allons plus loin, beaucoup plus loin dans la protection du bien commun.

Les pays riches de demain seront les pays les moins dépendants des hydrocarbures. Rappelons-nous que même si on exploitait nos hydrocarbures non conventionnels, les gens ne paieraient pas moins cher l'essence à la pompe et ce pétrole ou ce gaz serait exporté sur les marchés internationaux sans que l'on puisse véritablement contrôler sa distribution et son prix. Le Québec ne doit pas régresser, il doit avancer dans la bonne direction et cette direction ne se trouve pas dans les énergies fossiles. Un important chapitre de l'histoire du Québec se joue présentement. Resterons-nous assis en attendant gentiment les directives de l'Office national de l'énergie ou de quelque gouvernement réactionnaire ou allons-nous réveiller cette fameuse bête féroce de l'espoir qui sommeille en nous ? À nous d'en décider.

1 Forest Ethics Advocacy, 2012. Who Benefits? An Investigation of Foreign Investment in theTarSands [Enligne]. http://www.forestethics.org/sites/forestethics.huang.radicaldesigns.org/files/FEA_TarSands_funding_briefing.pdf (Page consultée le 13 décembre 2014)

2 Centre canadien de politiques alternatives, [En ligne]. https://www.policyalternatives.ca/newsroom/news-releases/p%C3%A9nurie-ou-pas-le-canada-est-tenu-de-maintenir-ses-exportations-de-gaz-nature (Page consultée le 13 décembre 2014)

3 Louis-Gilles Francoeur, « Le Canada, colonie énergétique des États-Unis », Le Devoir, 30 mai 2008

4 Guillaume Bourgault-Côté, « La porte se referme à Cacouna », Le Devoir, 3 décembre 2014

5 Hydro-Québec. Bilan des activité en 2013, [En ligne], http://www.hydroquebec.com/developpement-durable/energie-environnement/equilibre-offre-demande.html (Page consultée le 13 décembre 2014)

6 Pierre Langlois, Rouler sans pétrole c’est possible!, [En ligne]. http://media.wix.com/ugd/07b6cc_153ad6236149431da5c3ccb874dab109.pdf (Page consultée le 13 décembre 2014)

« Si on veut baisser cette facture de

14milliards, ce n’est pas en exploitant nos ressources fossiles non conventionnelles

et en devenant des porteurs de

pétrole des sables bitumineux, c’est

plutôt en réduisant ce pourcentage. »

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Détroit, ville agricole?

Par Mélie Caillaux

Ce qui pourrait se cacher derrière ce verdissement… L'ancienne ville industrielle où étaient regroupés les trois géants de l’automobile américaine : Ford, Général Motors et Chrysler, est officiellement déclarée en faillite le 3 décembre 2013 par le juge Stephen Rhodes. Mais ce processus de désindustrialisation a commencé dès les années 1950 lors de la crise. En outre, cela a offert une nouvelle perspective concernant sa planification. Détroit deviendrait-elle la première ville agricole des États-Unis?

ES TERRES EN QUANTITÉ

La population de Détroit est passée de 1,8 millions d'habitants en 1950 à 700 000 en 2010. Entre 2000 et 2010, la population a chuté de 25 %.

Dans beaucoup de quartiers, le paysage semble apocalyptique, de nombreuses maisons sont abandonnées et beaucoup sont brulées. On compte pas moins de 31 123 parcelles vacantes, correspondant à 3 589 acres1. Que faire de ces terres où plus personne ne veut habiter ?

UN DÉSERT ALIMENTAIRE

Les quartiers sont désertés et cela s’accompagne de la fermeture des commerces de proximité. De plus, les maisons perdent de la valeur et l’on trouve donc en majorité une population pauvre. C’est ainsi que l’on se retrouve dans cette situation improbable

et contradictoire dans laquelle les prix des produits dans les seuls commerces restants sont bien supérieurs à la moyenne. La demande est faible et les moyens de

transport ne permettent pas aux habitants de s’approvisionner autre part. Les produits frais sont quasi inexistants, la seule alternative reste le junck food que l’on trouve dans les fast food low cost à proximité. Ainsi s’accompagnent une malnutrition et des problèmes d’obésité.

DES ASSOCIATIONS QUI S’ORGANISENT

Mais du fait de ces nombreuses terres vacantes, des personnes s’organisent afin de lutter contre ce désert alimentaire.

Des jardins communautaires et des fermes urbaines à but non lucratif poussent un peu partout, certaines illégalement, principalement dans les quartiers pauvres. C’est un moyen de rassembler les personnes, de créer une communauté soudée qui vit les mêmes difficultés. De plus, suivant la productivité du jardin, l’implication des personnes, lors de la période estivale, c’est

« Des jardins communautaires et

des fermes urbaines à but non lucratif poussent un peu

partout, certaines illégalement,

principalement dans les quartiers

pauvres »

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un moyen de s’approvisionner en produits frais. De plus, ces organisations permettent la création d’emplois.

D’autres personnes ont vu l’occasion de monter leur entreprise en agriculture en ville. Ces fermes essayent de vendre une partie à prix plutôt réduits dans le quartier et trouvent d’autres financements en vendant à des CSA et à des restaurants.

De plus, l’organisation Growing in Detroit a une importante place dans la logistique du système alimentaire de Détroit. Elle travaille avec la majeure partie des fermes urbaines pour approvisionner les marchés, notamment le East Market.

UNE GENTRIFICATION CROISSANTE

En parallèle, du fait des prix extrêmement bas (il est possible d’acheter une maison pour 500 $), un nouveau type de personne arrive. Beaucoup d’artistes, des commerces comme

des bars et restaurants voient le jour et rendent certains espaces attractifs et dynamiques.

CERTAINS PARLENT DE CONSPIRATION…

D’après Detroit News, en 2011, les taxes d’habitation de 47 % des terres taxables n’ont pas été récoltées par l’État, ce qui correspond à 246 millions de dollars. De même pour les factures d’eau. Des familles pauvres ne pouvant pas payer leurs factures sont restées dans cette situation sans que la ville ne réclame quoi que ce soit.

Cependant, la ville se réveille et réclame son dû. Or, après des années de consommation d’eau sans payer, la facture est forcément astronomique et les familles peuvent encore moins payer. L’eau est ainsi coupée. Des familles entières se retrouve sans eau pour se laver ou faire la cuisine et, par dessus tout, pour boire!

Pourquoi la ville a laissé traîner ces factures? Par manque de personnel ou pour une raison bien plus sous-jacente consistant à mettre la population dans une situation invivable la contraignant à fuir? L’idée serait de restreindre la ville beaucoup trop étalée à une plus petite surface autour de Downtown et Midtown et d'utiliser les terres abandonnées pour créer la plus grande surface agricole périurbaine.

Mais où irait la population pauvre privée d’eau et de moyens de transport? De nombreuses associations de droits humains parlent de génocide… Elles tentent de faire en sorte que l’eau, élément vital, soit accessible à tous! Les moyens de financer le réseau de transport de l’eau, la rendre potable pourrait changer afin qu’il n’y ait plus de facture d’eau tout en empêchant un gaspillage de cette ressource naturelle.

1 Growing Food in the City The Production Potential of

Detroit’s Vacant LandKathryn, Colasanti, Charlotte Litjens

& Michael Hamm, June 2010.

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Rivière-du-Loup Les Basques KamouraskaTémiscouata

Classés par ordre de la DATE............?!@#$%

q u o i F a i r e ? ! @ # $ %L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S D a N S L E K R T B

RIVIÈRE-DU-LOUP

Bibliothèque Françoise-BédardLa semaine en famille à la biblio. I n s c r i p t i o n obligatoire.3 mars : Heure du conte... des grands!

(6 à 10 ans) 10 h à 12 h-5 $ 4 mars : matinée lecture parents-enfants, 9 à 12 h5 mars : Ciné-pyjama Les Avions II : Les pompiers du ciel 9 h 30Pour informations : 418 867-666822 mars : SCRABBLE en biblio, 13 h à 16 hGratuit! Inscrivez-vous.24 mars : Atelier sur le prêt numérique, 18 h à 19 h. Inscrivez-vous. Gratuit!

3 et 4 mars : Atelier de création pour les 5 à 12 ans : Hard edgeMusée du Bas St-Laurent, 10 h, coût par per-sonne 6 $, résidents de la MRC de Rivière-du-Loup : 5 $ 6 et 7 mars à 20 h : Sauce Brune

Le Théâtre du loup de Cambronne est fier de présenter Sauce brune, une comédie dramatique de Simon Boudreault, dans une mise en scène de Marie-Josée Boudreau. À l’interprétation : Marie-

Hélène Harvey, Alex Ann Villeneuve Simard, Karine Vincent et Catherine Bélanger.

Les représentations auront lieu dans la salle Bon-Pasteur de la Maison de la culture de Rivière-du-Loup, le 6 et le 7 mars 2015, dès 20 h. Le spectacle s’adresse à un public de 16 ans et plus.

Les tarifs : adulte, 20 $; étudiant, 15 $

Synopsis de Sauce bruneDans un réel surdimensionné, quatre cantinières d’une école secondaire - chacune différente et incompatible avec les trois autres -, se racontent, à travers leur humour douteux et leurs petites cruautés, leur effort pour se sortir de la sauce. Elles tentent tant bien que mal de faire comprendre ce qu’elles ressentent au moyen d’une langue atrophiée dont les mots se sont vidés de sens. Au fil des « spaghattis sauce à la viande » et autres « fantaisies de Smarties », ces femmes livrent tout de même une intimité déroutante qui ne trouve d’écho que dans le fond de leurs chaudrons englués de... brun. Entre comédie grossière et tragédie humaine, Sauce brune propose aussi l’étude d’une langue québécoise où la majorité des mots est remplacée par des sacres. Les sacres y deviennent qualificatifs, adverbes, compléments, verbes et interjections. Avec Sauce brune, Simon Boudreault nous livre un texte décapant. En visitant le tabou du sacre par son utilisation excessive, l’auteur explore les limites de la langue et l’incommunicabilité présente dans notre ère de « textos », d’expressions toutes faites et utilisables à toutes les sauces.

Dimanche 8 mars : Vernissage de la 2e édition d’Écarlate

Maison de la Culture de Rivière-du-Loup, 15 h à 17 hExposition : du 8 mars au 31 mai

Écarlate est une exposition d’œuvres d’art crées par des artistes féminines de la MRC de Rivière-du-Loup. Les œuvres réalisées dans le cadre de l’exposition seront vendues afin d’amasser des fonds pour le Centre-Femmes du Grand-Portage et le CALACS du KRTB.

Lundi 9 mars : Ligue d’improvisation -LIS20 h, École de musique Alain-Caron

11 mars : Conférence de la société d’horticulture Les hémérocalles par Serge Goulet mercredi, 19 h 30

15 mars : Matinée-concert bénéfice à l’Émac,10 h 30Les tarifs : adulte, 12 $; enfants, 6 $

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Mardi 17 mars : Kino RDL 20 h 30, École de musique Alain-Caron

Jeudi 19 mars : Par ici les jeudis! Conférence Les Poètes maudits par Mélanie Langlais, 19 h, B i b l i o t h è q u e Françoise-Bédard

Vendredi 20 mars : Groenland

Cabaret des mauvaises habitudes, 20 hLes tarifs : adulte, 25 $; étudiant, 20 $ Formation indie pop orchestrale combinant la voix lumineuse de Sabrina Halde, des arrangements inspirés de cordes, des touches d’électro et la chaleur du ukulélé, l’univers musical de Groenland se traduit sur scène par une joyeuse célébration!En 1re partie : Jimmy RouleauPour informations : 418 867-6666

Dimanche 22 mars : La musique du Royal 22e Régiment Centre culturel de Rivière-du-Loup, 14 h

Dimanche 22 mars : Vente aux enchères annuelleMusée du Bas St-Laurent, 14 h

24 mars : Projections Cinédit Maison de la culture de Rivière-du-Loup, 19 h 30, 5 $La muse errante de TAMÁS

WORMSERDurée : 94 minutes + une discussion avec le réalisateur qui sera sur place.La musique n’a pas de frontière; le Juif errant non plus. De l’Argentine à l’Ouganda, d’Andalousie à New York, des musiciens issus de la diaspora juive ont su exprimer en sons et en rythmes leur âme nomade et leur identité multiple et complexe. La muse errante parcourt le monde à la rencontre des virtuoses de la judéité les plus inspirés et influents de l’heure. Klezmer, tango, hip-hop, jazz, flamenco, musique folklorique d’Afrique de l’Est ou d’Asie centrale : il n’est pas de genre musical que les communautés juives du monde n’aient assimilé et fait évoluer, mêlant le sacré au profane, le liturgique au populaire, le traditionnel au contemporain. Le voyage auquel nous convie Tamás Wormser, tout en chants et en harmonies, célèbre les infinies facettes d’une musique en perpétuelle évolution. (CS)

Mercredi 25 mars : Classe de maître en compagnie de Tamás WormserLocal G-0011 du Cégep de Rivière-du-Loup, 11 hSamedi 28 mars : Le dîner de consLes tarifs : adulte, 46 $; étudiant, 23 $ Centre culturel, 20 hPierre Brochant (André Robitaille) et ses amis organisent un dîner où chacun doit amener un con. Celui qui a trouvé le plus spectaculaire est déclaré vainqueur. Ce soir, Brochant exulte, il a déniché la perle rare, un con de classe mondiale, François Pignon (Marcel Leboeuf). Le dîner de cons a séduit des milliers de personnes à travers le monde. Une pièce à voir et à revoir!Pour informations : 418 867-6666

Dimanche 29 mars : Matinée-concert Du classique au folkÉcole de musique Alain-Caron, 10 h 30

TÉMISCOUATA

Samedi 7 mars 2015 : Marco CallirariCentre culturel Léopold-Plante de

Pohénégamook, 20 h. Coût : 28 $Le côté festif et la grande générosité en spectacle de

Marco, qui font sa marque, seront bien sûr à l’honneur. L’apport de plusieurs grandes mélodies de ces succès québécois nous fera aussi découvrir un autre aspect de Marco, plus touchant et émouvant.Ce bel équilibre entre la fête et la mélancolie fera vivre aux spectateurs une belle gamme d’émotions!Pour informations : 418 853-2380 poste 206

Samedi 28 mars – The Lost Fingers Centre culturel Georges-Deschênes de Dégelis, 20 h. Coût : 30 $Après avoir exploré plusieurs sonorités

jazz au long de sa carrière musicale, la formation The Lost Fingers démontre une fois de plus qu’elle fait preuve de créativité. C’est en explorant les sons de la pop-jazz et de la musique du monde que le groupe lance son cinquième album, Wonders of the world. The Lost Fingers est maintenant composé de quatre membres, Valérie Amyot devient la nouvelle voix du groupe et François Rioux prend la relève à la guitare. Un spectacle pour amateurs de jazz.Pour informations : 418 853-2380 poste 206

Au BeauLieu Culturel du Témiscouata 2448, rue commerciale sud, 418 899-2528Dimanche 1er mars : L’heure du conte bibliothèque, 10h à 11h

Dimanche 8 mars : Journée des femmes Animation par le Centre des femmes du Témiscouata

Vendredi 13 mars : 5 à 7 La culture en bouchées cuisinées par le Cercle de Fermière de Notre-Dame-du-

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Lac, Adultes : 10 $, enfants de 5 à 12 ans : 6 $, gratuit pour les petits

Exposition des œuvres de l’association, 18 h 30Vendredi 13 mars : Match impro de la LIT, 20 h 30, 3 $

Dimanche 22 mars : L’heure du conte, 10 h à 11 h, gratuit

Vendredi 27 mars : Projection du film Ceux comme la terre de Nicolas Paquet En présence du réalisateur, 20 h, 8 $

LES BASQUES

7 mars : Les Petites Gueules À 13 h, à la Forge à Bérubé, des enfants vous font des contes!

27 mars : Soirée d’impro à la Forge à Bérubé

KAMOURASKA

Plein air :1- Marcher sur le bord des battures à St-André de Kamouraska2- Faire le cabouron à pied ou en raquette. Stationnement au village de St-Germain ou dans le rang Missisipi. 3- Arpenter le fleuve à Kamouraska sur

la route du quai et arrêter à la microbrasserie Tête d’allumette en revenant!

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