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1 #66 juin 2014 KRTB ISSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire Toucher le sommet Entrevue avec Régis Malenfant

Rumeur du Loup juin 2014

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#66 juin 2014KRTB

ISSN 1920-4183GRATUIT

www.rumeurduloup.com

Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire

Toucher le sommet Entrevue avec

Régis Malenfant

Page 2: Rumeur du Loup  juin 2014

La Rumeur du Loup, édition 66 - juin 20142

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LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : [email protected].

L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS.

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La RumeuR du Loup c’est...48 pages dynamiques

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Toucher le sommetPromesse d'espoir...Par ici la sortie...de livresLe lien entre le théâtre et le poissonL'abonDanseSaint-Ulrich cultive l'Art PopulaireNouveauté chez Hobby CyclePassion la beauté de la voixTapis rouge et crêpage de chignonEspace L'InnocentEn berçant mon loup, j'ai rencontré un chasseur...L'évolution du JoualNom d'une histoireDernière minute de jeu!Passer à l'histoireLe sens des motsLe triomphe de l'individu gestionnaireL'aphasie, la prison des motsLe monde selon Roméo BouchardAgenda CulturelQuoi Faire?!@#$%

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RédacteuR en chef Louis-Philippe Gélineau-Busque GRaphiste Louis-Philippe Gélineau-Busque collaboRateuRs-GRaphistes collaboRateuRs-photos Patric Nadeau, Élisabeth Drapeau, Gaétan Gamache, Émilie Beaulieu, Catherine Roy, Busque, Catherine RoyillustRateuR Busque Quoi-faiRe ?!@#$% Marie-Christine Drisdell Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque, Karianne Bastille coRRectRices Maude Gamache collaboRateuRs Christine Ayotte, Régis Malenfant, Karine Raymond, Yvan L'Heureux, Michel Lagacé, Sylvie Michaud, Marie-Amélie Dubé, Roxane Rose, Pascale St-Armand, Pénélope Mallard, Élisabeth Dionne, Claudia Beaulieu, Noren Khamis, Sasha Tomasky, Michel Sirois, Marc Dunlay, Dominic Lapointe, Isabelle Marquis, Éliane Vincent,

é q u i p e d e r é d a c t i o n

couVeRtuRe photo paR catheRine Roy. MeRci cath! :d

P. 40

P. 20

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P. 10

« Si tu n'as pas de

temps à consacrer à

ta santé, tu devras en

trouver pour en consacrer

à tes maladies. »

Citation du

mois

- Proverbe chinois

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Rencontrer Régis Malenfant est spécial parce que, d’un côté on se trouve devant un homme simple, très gentil et aimable. Et puis, on creuse sur le bonhomme pour se rendre compte que, d’un autre côté, c’est vraiment un grand dévoué. Président de la Fondation-Jeunesse de la Côte-Sud, Régis a concacré sa vie à la jeunesse. Cette rencontre fut bouleversante pour moi et m’a permis de comprendre l’importance de l’implication sociale.

Entrevue Avec Régis MalenfantEntrevue par Busque, photo par Catherine Roy

Entrevue Avec Régis Malenfant

Busque : Bonjour. Est-ce que vous avez plus de temps depuis que vous êtes à la retraite?

Régis Malenfant : Je ne pourrais pas dire que j’ai plus de temps pour moi, sauf que j’ai le choix de mes activités. J’ai le choix du moment où je les réalise et j’ai quand même un agenda assez chargé, mais, au bout de la ligne, je fais des choses que j’aime.

B : Et qu’est-ce que vous faites?

R.M. : Je suis impliqué beaucoup avec les jeunes et dans la Fondation-Jeunesse de la Côte-Sud, dans le club Optimiste, où je prépare des jeunes dans les clubs oratoires et les guide aussi à travers différents clubs jeunesse pour les amener à aider les autres et à apprendre la gestion à travers un conseil d’administration. Du côté de la Fondation-Jeunesse, c’est plus accaparant, car le territoire est de Montmagny à Rivière-du-Loup, en passant par le Témiscouata. La Fondation célèbre ses 20 ans cette année. Alors, pour souligner les choses en grand, ça demande du temps.

B : Vous êtes président de l’organisme de la Fondation-Jeunesse de la Côte-Sud, c’est quoi en gros, cet organisme?

R.M. : C’est un organisme qui a été mis sur pied pour réduire la détresse chez les jeunes, pour qu’ils s’accrochent à des valeurs fondamentales et, quelques fois, malheureusement, pour les aider à se raccrocher à la vie, à cause des difficultés de

parcours importantes. Le découragement les guette plus facilement lors de l’adolescence et la Fondation met l’accent sur la valorisation personnelle de soi. Pour y arriver, on rend hommage à 5 ou 6 jeunes qui ont eu des difficultés et qui se sont repris en main, habituellement un par MRC. Lors d’un souper-bénéfice, on les amène à s’exprimer devant les gens sur les difficultés qu’ils ont vécues, sur comment ils se sont sentis à

travers ça et de quelle façon ils s’en sont sortis. On les pousse à aller plus loin à l’intérieur d’eux-mêmes pour découvrir des ressources qu’ils ne pensaient même pas avoir! Cette façon de faire les arme pour la vie!

Une autre chose que nous faisons, c’est d’aider des organismes qui ont des activités « jeunesse », en les rendant partenaires d’une loterie que nous avons annuellement, qu’on appelle loterie de l’espoir. Un organisme de jeunes vend des billets au profit de la Fondation et les profits leur reviennent à 75 % puisque, bien sûr, il faut acheter une voiture, émettre le permis, imprimer les billets et faire la promotion! De cette façon, nous avons distribué, au cours des années, 438 000 $ à différents organismes.

B : Vous avez ramassé beaucoup d’argent au cours des dernières années. L’association avec le Défi Everest aura sûrement un bon impact pour vous.

R.M. : C’est extraordinaire ce qui nous arrive cette année! Le Défi Everest St-Pierre, en y mettant 25 % de l’argent recueilli, c’est sûr que nous irons chercher un montant comme jamais auparavant. De plus, cet argent, nous ne sommes pas obligés de le distribuer comme lors de la loterie. Nous pouvons capitaliser un peu et perfectionner

« Il y a un proverbe indien qui dit qu’un seul

arbre qui tombe fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse »

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les services que nous donnons déjà aux jeunes. Pour nous, c’est une planche de salut importante qui va nous permettre d’assurer la pérennité de l’organisme et peut-être même d’aider le président à trouver une relève, car c’est difficile de trouver quelqu’un qui appartient aux 5 MRC et qui a un espoir infini en la jeunesse. Les ressources des jeunes sont extraordinaires et il faut y croire! Souvent, on est porté à regarder ce qui ne fonctionne pas. Il y a un proverbe indien qui dit qu’un seul arbre qui tombe fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse. Alors, un seul jeune qui est de travers dans son village ameute la population plus que tous les jeunes qui réussissent bien, qui font des efforts.

B : À voir votre CV, vous avez consacré votre vie pour les jeunes.

R.M. : C’est sûr que j’ai gagné ma vie en étant enseignant, directeur d’école, directeur des services éducatifs et directeur général de la commission scolaire. Je me suis impliqué dans la gestion des entreprises et des cégeps. J’ai été président du CA du Cégep de Rivière-du-Loup et membre de la Fédération des cégeps de la province du Québec parce que ça, c’est une ouverture extraordinaire que l’on doit vendre aux élèves du secondaire pour qu’ils aillent plus loin, qu’ils aient le goût d’aller plus loin!

Par ailleurs, par mes implications dans le club Optimiste, j’ai adhéré aussi à ce mouvement, à cause de la diversité des activités de la jeunesse, des activités qui présentent des défis importants aux jeunes comme les petits génies, le génie en herbe, l’art de parler en public, l’essai littéraire.

Pour ce qui touche l’entraide, à l’intérieur d’une école, il y a toujours des élèves qui se sentent ou qui sont rejetés, abandonnés ou intimidés. Alors, si ces jeunes en ont la chance, ils peuvent être accompagnés par une personne qui leur pose une question par jour. « Comment ça va? », « as-tu dîné aujourd’hui? », des choses comme ça. Ces jeunes découvrent qu’ils en valent la peine, car quelqu’un se soucie d’eux. La préoccupation des jeunes qui sont en santé et qui vont bien, ce n’est pas évident qu’ils vont être attirés par ceux qui vont moins bien. Il faut travailler à développer cette attitude pour que les différences deviennent complémentaires plutôt que d’être déchirantes et opposantes.

B : Pourquoi est-ce important, la jeunesse?

R.M. : Ho! La jeunesse, c’est la plus grande richesse d’une nation! Et peu importe la grosseur du village, les jeunes qui y sont, s’ils ne trouvent pas leurs racines, s’ils ne développent pas le sentiment d’appartenance, tôt ou tard, auront des problèmes d’identification personnel. Si on apprend dans son milieu à s’intégrer, à être utile à quelqu’un, à se faire valoir, il n’y a pas de problème pour le devenir d’une nation. C’est tellement facile de critiquer les jeunes, mais je pense qu’il faut plus d’organismes et plus d’adultes qui prennent le temps de regarder ce que les jeunes font et de les stimuler par les 3R : le respecter, le responsabiliser et le reconnaître. Ces 3 valeurs fondamentales, qui sont valables pour n’importe quel être humain, mais qui, pour l’enfant de 5 ans, ont encore plus d’importance et, pour l’adolescent de 14 ans, sont doublement importantes. La valeur des jeunes fera en sorte que, plus on leur accordera d’importance, plus ils réussiront dans la gestion du devenir!

B : Vous devez savoir que vous représentez un exemple d’un citoyen impliqué dans sa communauté! Vous êtes un modèle pour plusieurs! Que pensez-vous des gens du Bas-Saint-Laurent, de la vie sociale de notre région?

R.M. : Je pense que toutes les régions, peu importe, réussissent ou vont réussir à relever tous les défis de leur milieu par l’importance qu’ils vont accorder à l’entraide, à la complémentarité, au respect des générations et au respect des différences. Nos régions, éventuellement, vont être enrichies par des immigrants. À cet effet, je pense que ce sera plus sains pour les immigrants de s’intégrer dans des petites localités, de découvrir qu’ils sont capables d’y réaliser des choses à leur façon en tenant compte de nos habitudes, de nos mœurs et nos coutumes.

Nous connaissons une décroissance démographique. Nous devons donc trouver des façons pour que les gens s’attachent à leur région et s’y impliquent. Pour ça, ce sont nos industriels qui vont faire en sorte que nos richesses iront vers une deuxième ou troisième transformation. On a la chance d’avoir, au Défi Everest St-Pierre, un commanditaire majeur : Berger. Cette industrie, qui est dans notre milieu, est innovatrice. Il y a sûrement d’autres éléments, comme la forêt ou l’eau, qui devraient animer des industries nouvelles qui permettraient aux gens de s’impliquer chez nous.

Ça nous appartient à nous, les adultes, d’encourager les jeunes à commencer au pied de l’échelle, à les reconnaître, à les valoriser pour qu’ils s’impliquent davantage. Pour ce qui est de leurs connaissances, c’est beaucoup plus facile pour eux de les acquérir, puisqu’ils ont accès à des moyens de communication que nous n’avions pas. Peut-être que c’est plus difficile de les ancrer en profondeur, mais la rapidité des systèmes technologiques est plus facile à saisir pour eux que pour nous.

B : Pourquoi faut-il participer au Défi Everest St-Pierre?

R.M. : Je trouve que la première mission du défi, celle que le fondateur lui a donnée, est pour la promotion de l’activité physique, de la réalisation de soi en faisant de l’exercice et en ayant une saine alimentation. Si notre population opte pour ces saines habitudes de vie, et on voit de l’engouement pour les pratiques du mardi, c’est qu’il y a une rationalité qui se fait autour de la prise en charge personnelle de sa santé et de son mieux-être. Si on y va du côté prévention, le mieux-être commence là! Le défi est une belle façon!

Le 2e objectif est de redonner au milieu une partie importante des retombées de cet événement. Cela permettra à ces organismes, qui sont choisis selon leur implication auprès des jeunes, d’être mieux nantis et d’offrir encore plus de services aux jeunes qui les amèneront vers de saines habitudes de vie. Dans 5 ans, si l’événement garde sa croissance, si on passe de 19 à 43 équipes, même si on parle de seulement une journée, celle du 6 septembre, on aura développé énormément autour des valeurs du défi, soit de développer de saines habitudes de vie, de tendre la main à ceux en difficulté, de collaborer entre organismes pour répondre aux besoins des citoyens. Cet héritage, je pense qu’il ne fera que croître dans la mesure où les individus qui gèrent les organismes réussissent à convaincre leur monde de participer au défi et à mettre la main dans leur poche pour que tous en bénéficient. Le Défi Everest St-Pierre, c’est un cadeau à la population locale. Environ 700 à 800 personnes y participeront et, si la température est de notre côté, ça devient un événement vendeur pour les années futures. L’an passé, il faisait un froid de canard avec de la pluie et du vent. Nous espérons que, cette année, nous aurons une température plus clémente pour bien ancrer l’événement.

B : Merci beaucoup.

« La jeunesse, c’est la plus grande richesse d’une nation! »

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Le défi Everest St-Pierre 2014

Toucher le sommetL’objectif du Défi demeure la mise en forme des gens de tous les âges et le développement de saines habitudes de vie. L’activité physique et la bonne alimentation sont des valeurs sûres dans le processus de préservation de la santé. Si tu n'as pas de temps à consacrer à ta santé, tu devras en trouver pour en consacrer à tes maladies.

Le comité organisateur est formé des personnes suivantes : M. Régis Malenfant, président, M. Yvan L’Heureux, coordonnateur et vice-président, Mesdames Stéphanie Morin, Élysabeth Drapeau, Karen Michaud, Caroline Goudreau, Johanne Lafrance et Nathalie Morin, Messieurs Emmanuel Bédard, Benoît Ouellet et Michael Redmond.

La mission du Défi est : « Offrir à une communauté de mettre en valeur le dépassement de soi par l’activité physique et le support à autrui par un acte de collaboration ».

Cette mission se concrétisera par l’application des trois objectifs suivants :

1- Offrir à la population l’opportunité de prendre part à une activité de remise en forme en groupe avec un but commun dans

le temps et le résultat.2- Permettre l’accessibilité à des fonds aux organismes et petits OBNL n’ayant pas toujours les ressources pour mettre en place des activités de financement pour assurer leur pérennité.3- Valoriser la gratification personnelle dans l’acte de soutien aux autres. « Rendre service aux autres, c’est se rendre service à soi-même. » - Proverbe chinois.

PARTICIPER AU DÉFI : ÊTRE TOUCHÉ AU SOMMET

Le 6 septembre prochain, des centaines de personnes graviront la côte St-Pierre en équipe de 3, 5, 10 ou 15 personnes. Chaque équipe effectuera 150 montées, soit l’équivalent des 8 848 mètres du sommet le plus haut du monde, le mont Everest.

Les modalités d’engagement sont décrites sur le site : www.defievereststpierre.com.

Présentement, 43 équipes sont inscrites, leurs défis sont en voie de réalisation. Elles doivent fournir 3 000 $ d’inscription, développer de saines habitudes de vie et d’entraînement, apprendre à collaborer, choisir un organisme récipiendaire de la plus grande partie de la somme amassée. L’engouement pour la mise en forme se manifeste à chaque semaine entre 18 h et 20 h le mardi dans la côte St-

Pierre. De semaine en semaine, la complicité grandit. L’ambiance sera extraordinaire le 6 septembre.

LES ORGANISMES BÉNÉFICIAIRES DU DÉFI

Les organismes qui ont des activités et des projets favorisant le développement de la jeunesse et qui sont des OBNL, des services municipaux ou des institutions scolaires

Par Régis Malenfant , photos par Catherine Roy sauf celle de l'Everest

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Le défi en chiffres 8 848 mètres : dénivelé de l’Everest61 mètres : dénivelé de la côte St-Pierre

18 équipes en 201345 équipes en 2014 (d’autres pourront voir le jour)

150 montées par équipe84 km parcourus par équipe

250 participants en 2013600 à 700 participants en 2014

57 000 $ amassés en 2013

3 000 $ ou plus à amasser par équipe60 % vont aux organismes jeunesse25 % vont à la Fondation-Jeunesse de la Côte- Sud

2 équipes extrêmes en 201450 montées pour chaque membre des équipes extrêmes

6 septembre 2014 : date du défi

peuvent espérer participer au partage des bénéfices générés par le Défi.

Ces organismes doivent œuvrer auprès des jeunes dans l’une ou l’autre des sphères suivantes : activités physiques, culturelles, éducatives et de croissance personnelle.

Les capitaines feront connaître leurs choix au comité organisateur qui s’assurera que les critères d’attribution soient respectés.

LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DU DÉFI

Pour une deuxième année, Berger sera le principal commanditaire et le partenaire officiel. Nous sommes très fiers d’être associés à cette entreprise majeure qui a des préoccupations pour l’écologie et le respect de l’environnement.

Nous tenons à souligner l’implication significative de la Ville de Rivière-du-Loup, ainsi que nos partenaires financiers : GLMC, Hôtel Universel et l'École du Qi. Nous avons également la collaboration en biens et services des entreprises Bobolab, Info-Dimanche, La Rumeur du Loup et IGA qui, d’une façon ou de l’autre, contribuent à bonifier les sommes qui seront distribuées aux organismes de notre milieu. Au cours des prochaines semaines, d’autres entreprises confirmeront leur appui au comité organisateur.

LE PARTAGE DES BÉNÉFICESLes fonds recueillis auprès des partenaires seront ajoutés aux inscriptions des équipes pour constituer le montant total à distribuer. Les organismes choisis par les équipes recevront 60 % de cette somme et la Fondation-Jeunesse de la Côte-Sud bénéficiera pour sa part de 25 %. Le solde servira à défrayer les coûts d’organisation du Défi, à constituer un fonds de réserve pour les années à venir et éventuellement à doter d’appareils d’entraînement certains parcs de notre ville.

Le comité organisateur, désireux que des centaines de participants et des milliers de spectateurs soient touchés au sommet, réserve d’agréables surprises tout au long de la journée du 6 septembre, qui couronnera l’édition 2014 et sera le prélude au Défi 2015.

« L’engouement pour la mise en forme se manifeste à chaque semaine entre 18 h et 20 h le mardi dans la côte St-Pierre. De semaine

en semaine, la complicité grandit. L’ambiance sera extraordinaire le 6 septembre. »

Yvan L'Heureux, créateur du Défi Everest

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Liste des équipes du défi 2014École du Qi 1: Altitude Positive École du Qi 2: Les pieds de bicheÉcole du Qi 3: Les Francs grimpeursPurfitt 1 Purfitt 2 La caserne 14 au Sommet Multi Quai Amalgam-e Les Semelles montantes Les Sherpas Transport Morneau AECOM Pompier St-Alexandre Les Éloisiens Lepage Millwork CFPPA Premier Tech Les Varappeurs Les Dynamites Green power Vétérinaires du KRT Pub O Farfadet RCGT Fondation-Jeunesse de la Côte-Sud Au bout de soi Prelco Clinique Dentaire Danny Mc Neil École secondaire de Rivière-du-Loup

Yvan L'Heureux Étape RDL NormandieJason Bérubé Fondation Jeunesse de la Côte SudIsabelle Gallard Étape RDL NormandieFrançois Lamer Club de natation les Loups-MarinsGuillaume Rousseau Club de natation les Loups-MarinsDany Rioux Fondation Oliver-ParadisYves-Christian Dumont Club OptimisteAmélie Dionne Festival-Concours de musiqueThierry Chen Le Club des petits déjeunersThierry Chen SparageKaren Michaud Festival-Concours de musiqueJulie Lévesque Parc du Mont St-MathieuBruno Bélanger -à venir-Pierre Dufresne Comité cour d'école L'EnvolMarcel Bérubé Groupe Scout de Rivière-du-LoupDenis Chouinard Sport scolaire de l'École secondaire de RdlJacinthe Doiron La Maison de la famille du Grand-PortageEmmanuelle Dudon -à venir-Jonathan Simard Carrefour d’Initiatives Populaires Catherine Roy Les VivaldistesSteve Bédard -à venir-Yves Gagnon La Maison de la famille du Grand-PortageJean Bernier -à venir-Nathalie Morin -à venir-Marise Castonguay La Maison de la famille du Grand-PortageJean-Philippe Soucy -à venir-Nancy Dubé Carrefour d’Initiatives Populaires Benjamin Paradis -à venir-

Purfitt Les Éclaireurs

Photos par Catherine Roy

Équipe Captaine Organisme ciblé

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Yvan L'Heureux Étape RDL NormandieJason Bérubé Fondation Jeunesse de la Côte SudIsabelle Gallard Étape RDL NormandieFrançois Lamer Club de natation les Loups-MarinsGuillaume Rousseau Club de natation les Loups-MarinsDany Rioux Fondation Oliver-ParadisYves-Christian Dumont Club OptimisteAmélie Dionne Festival-Concours de musiqueThierry Chen Le Club des petits déjeunersThierry Chen SparageKaren Michaud Festival-Concours de musiqueJulie Lévesque Parc du Mont St-MathieuBruno Bélanger -à venir-Pierre Dufresne Comité cour d'école L'EnvolMarcel Bérubé Groupe Scout de Rivière-du-LoupDenis Chouinard Sport scolaire de l'École secondaire de RdlJacinthe Doiron La Maison de la famille du Grand-PortageEmmanuelle Dudon -à venir-Jonathan Simard Carrefour d’Initiatives Populaires Catherine Roy Les VivaldistesSteve Bédard -à venir-Yves Gagnon La Maison de la famille du Grand-PortageJean Bernier -à venir-Nathalie Morin -à venir-Marise Castonguay La Maison de la famille du Grand-PortageJean-Philippe Soucy -à venir-Nancy Dubé Carrefour d’Initiatives Populaires Benjamin Paradis -à venir-

Samuel Lajoie -à venir-Michael Redmond -à venir-Victor Hayden La Maison de la famille du KamouraskaMarie Mercier À Plein PoumonsPatrick Bérubé -à venir-Maryse Labrie -à venir-Myriam St-Onge Club de natation les Loups-MarinsPierre-Yves Boulanger -à venir-Pierre-Yves Boulanger -à venir-Patrice Picard Club de natation les Loups-MarinsMartin Levesque -à venir-Alexandre Ouellet -à venir-

Industrielle Alliance Les Savoureux Les Porteurs d'Espoir Les Éclaireurs Association des concessionnairesLa Coop - La force d'un réseau SQ Rdl Berger (Sommet 1) Berger (Sommet 2) Info Dimanche Hôtel Universel Immeubles GLMC

Berger

École du Qi 1: Altitude Positive

Pour partic iper au défi, ou faire un don, rendez-vous sur le s i te

defievereststpierre.com

SQ Rdl

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Comme les autres cinéphiles, quand je suis sorti de la projection du documentaire Le semeur de Julie Perron présenté au Projection Cinédit le soir du 27 mai, j’ai eu l’impression d’avoir vécu, à travers des images magnifiques du Kamouraska, une expérience fascinante, en plus d’avoir fait la connaissance d’un poète-jardinier à la fois artiste, semeur et distributeur de graines. Je me sentais heureux et plein d’espoir… C’est probablement parce que le film Le semeur, un portrait de Patrice Fortier, ce créateur généreux, devenu par sa passion un jardinier érudit dans le domaine, nous replace, ou nous enracine au plus près de la terre. Dans ce documentaire, il nous fait découvrir le plaisir des formes et ce goût des folies végétales du potager : carotte « Blanche à collet vert », chervis, cerfeuil musqué, angélique, amarante « Polish », bourrache, courge d’hiver « Lakota », tomate « Galina », etc.

PROMESSE D’ESPOIR…Le film Le semeur de Julie Perron

Par Michel Lagacé, photo du tournage

C ’est une sensation inspirante et rare — dans l’avalanche des goûts standardisés et des déceptions du monde actuel —, comme ces légumes rarissimes et plus anciens dont il nous parle, et qu’il cultive dans son jardin devenant en été un petit paradis de verdure comestible. Un bout de terre en bordure de la rivière aux Perles, tout près de Kamouraska, où j’ai passé en vélo plusieurs fois sur le pont, sans penser qu’il y avait là un lieu mystérieux plein de nouveaux ou d’anciens goûts… promesses des semences de ce jardinier. Est-ce une installation végétale utopique propre aux explorations de ce jardinier-artiste (il a une formation en art visuel), ou, au contraire, la solution des diversités (agriculture biologique) et la manière des cultures de proximité dans un futur proche? Dans ce film, les deux aspects

participent à la réponse de ce poète des jardins.

Ce film magnifique de Julie Perron, une cinématographe au naturel qui accompagne Patrice Fortier dans son travail, dans sa maison, son jardin, et même chez une voisine octogénaire, s’échelonne sur les quatre saisons. « La société des plantes » est le nom inspirant de cette entreprise artisanale de semences de plantes

La Rumeur du Loup, édition 66 - juin 201410

« Le film et les propos de Patrice Fortier nous introduisent dans une vision

symbolique plus large, dans cette manière de penser et de vivre en région… »

« Le film et les propos de Patrice Fortier nous introduisent dans une vision

symbolique plus large, dans cette manière de penser et de vivre en région… »

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aromatiques et de légumes oubliés que Patrice Fortier a démarré à la suite de plusieurs années de travail, d’expérimentations, mais aussi de productions photographiques, dont, entre autres, sur les formes surprenantes des carottes « Blanches à Collet Vert ». Des œuvres photographiques nous montrant les formes exotiques, parfois même érotiques, de ces carottes qui ont été exposées à la galerie du centre VU à Québec.

On a pu apprécier en février 2014, à Rivière-du-Loup, lors du dernier Festival « Dans la tête de », le film Godard en Abitibi, une réalisation originale et pleine d’inventions de la même cinéaste Julie Perron. C’était donc une bonne occasion de voir, dans la programmation de Cinédit, ce documentaire tourné dans notre région. De cette dernière production, qui tenait l’affiche depuis quatre semaines à l’Excentris à Montréal au moment de sa première projection dans l’Est, retenons l’inventivité du propos, un montage bien dosé, incluant l’analyse autant que de l’intuition dans le rythme. Et, évidemment, un travail photographique admirable qui nous fait découvrir ou redécouvrir, en plus de l’environnement du jardinier, toute la beauté des terres et des vallons verdoyants qui forment avec le fleuve, les îles et le soleil couchant, tous ces plaisirs visuels de la vallée du Bas-Saint-Laurent.

L’aspect festif et les plaisirs d’été du jardinier s’exprimaient dans bien des scènes inventives et ludiques du film… Comme lors de cette promenade avec des amis, des « troubadours » et des voisins telle une « fête foraine », où les coiffures végétales improvisées (l’ambiance dada ou du carnaval n’était pas loin…) et la musique entraînante traduisaient avec « allégresse », comme du temps des défilés d’autrefois, les plaisirs communautaires.

Le film et les propos de Patrice Fortier nous introduisent dans une vision symbolique plus large, dans cette manière de penser et de vivre en région… de cultiver son jardin comme un engagement (une expérience du social) dans une modernité qui redécouvre une ruralité vécue autrement : elle inclut et nourrit l’urbanité. Le film arrive à nous faire sentir dans ce portrait, par le choix de ses séquences et images, cet équilibre fragile propre à l’environnement, comme ces plantes qui s’entremêlent et en même temps s’appuient l’une sur l’autre pour croître et se développer en beauté dans la serre du jardinier. Une petite graine dans la terre, un geste hasardeux, de la patience, de la curiosité, du travail, et voilà que naît l’image d’un jardin singulier tel un poème goûteux, une œuvre d’espoir que le film de Julie Perron rend bien. Pour en savoir plus sur les semences : Lasocietedesplantes.com

Julie Perron, réalisatrice du film Le Semeur

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Par Sylvie Michaud

Surveillez bien ce pictogramme cet été, si vous cherchez une activité intéressante et nouvelle pour vos tout-petits. Du 23 juin au 15 août, une « tente à lire » s’installera ici et là en ville, dans les parcs et autres lieux publics extérieurs.

ette tente abritera un animateur et des livres de toutes sortes pour émerveiller, faire découvrir, étonner et, malgré les vacances, pour s’instruire! Même si elle est destinée

principalement aux tout-petits, « Sortie de livres » installera aussi sa tente dans certains lieux publics où familles et adultes y trouveront leur compte.

Le principe est simple. Plusieurs fois par semaine, la tente à lire sera installée dans divers endroits à Rivière-du-Loup, selon un horaire qui sera bientôt divulgué. Vous vous présentez à l’activité à l’intérieur de la plage horaire (pas besoin d’arriver à l’heure juste!) avec votre enfant ou non, selon le type de lecture qui sera offert. Vous pourrez également tout simplement bouquiner dans les livres qui seront à votre disposition. Un livre vous a accroché? Nous vous fournirons une feuille pour que vous preniez le titre en note et pour que vous puissiez l’emprunter éventuellement à la bibliothèque. Cette visite sous la tente sera aussi l’occasion d’en savoir plus sur les services et ressources de la Bibliothèque Françoise-Bédard.

Ce projet a été rendu possible grâce, entre autres, à l’entente de développement

culturel entre la Ville de Rivière-du-Loup et le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

DEVIENS LE HÉROS DE TON ÉTÉ!

Le super club de lecture d’été Desjardins pour les jeunes louperivois de 3 à 12 ans est de retour! Dès le 21 juin à 10 h, les jeunes pourront venir s’inscrire à la bibliothèque.

Le club de lecture d’été Desjardins invite les jeunes à devenir le héros de leur été! À chacune de ses visites hebdomadaires à la bibliothèque, le jeune inscrit au club se fera donner une carte de super-héros (super-gentil ou super-méchant) en plus de coupons de participation pour chaque critique littéraire de livres lus durant la période estivale. Les coupons seront tirés le 6 septembre à la fête de clôture.

Cette collection de cartes a été créée à partir des super-héros imaginés par les enfants des bibliothèques du Bas-Saint-Laurent ayant participé au concours de dessins qui a eu lieu l’automne dernier. Parmi ces super-héros, on retrouve Électro, Storieman et Braisé Le livre qui ont été respectivement créés par les jeunes louperivois : Nicolas Martin, Marianne Verret et Rose Malenfant-Poulin.

DES LIVRES, DES LIVRES ET TOUJOURS DES LIVRES.

Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, ils sont toujours là pour nous égayer. Nous vous souhaitons un fort bel été et nous vous disons à bientôt sous la tente ou en biblio!

Pour information, téléphonez-nous au 418 862-4252, consultez notre page Facebook www.facebook.com/bibliothequefrancoisebedard ou notre site Web : www.ville.riviere-du-loup.qc.ca/biblio/

Par ici la Sortie…de livresMadameB : chronique de bibliothèque

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Musée du Bas-saint-Laurent

Programmation été 2014

Crédit photo : Mélanie Doré

La Chambre aux merveiLLesVisite de l’exposition et atelier de création. Tous les jours du 20 juin au 20 août, de 14 h 30 à 15 h 30. Activité familiale, 2 $ par personne.

EntrE ciEl Et tErrE

AcAdiAsporA- Figures de proue- Les chemins de l’exil

(Parc du Campus-et-de-la-Cité)

lA chAmbrE Aux mErvEillEs dE l’ArtistE ÉmiliE rondEAu

eXPOsitiOns © M

arcel Braitstein, sans titre (Oiseau sur colonne brisée), c.1970

JournÉEs fAmiliAlEs hydro-QuÉbEc Les mercredis et jeudis du 9 juillet au 14 août, de 14 h 30 à 15 h 30Activité familiale, gratuit.

AtEliErs thÉmAtiQuEs En liEn AvEc l’Exposition intErsEctions. 9 et 10 juillet : Gravure et patine sur aluminium16 et 17 juillet : Dessin et peinture (intégration) 23 et 24 juillet : Chasse aux trésors, énigmes et découvertes

30 et 31 juillet : BD sur l’histoire de Rivière-du-Loup 6 et 7 août : Peinture collective grand format 13 et 14 août : Visite au Parc des chutes (œuvres de Publiqu’Art et histoire de la centrale hydroélectrique.)

Tous les ateliers ont lieu au Musée du Bas-Saint-Laurent à l’exception de l’activité du 13 août qui se tiendra au Parc des chutes.

circuit Art Et dÉcouvErtEsTous les vendredis du 11 juillet au 23 août, à 10 h et à 14 h 30.Départ au Musée du Bas-Saint-Laurent. 5 $ par personne, gratuit pour les moins de 12 ans.

aCtiVités CuLtureLLes

300, rue Saint-Pierre – 418 862-7547 Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h – www.mbsl.qc.ca

MBSL_RumeurDL_QuartPage_Fin.indd 1 2014-06-03 18:44

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Je me rappelle la première fois que j’ai mangé du poisson. Je me rappelle aussi la première fois que j’ai assisté à une pièce de théâtre. C’était la même année. 1996. J’étais en secondaire trois et nous étions allés voir Albertine en cinq temps de Michel Tremblay avec l’école. Peu emballant pour nous au départ. Nous aurions franchement apprécié davantage aller à La Ronde ou au Biodôme. Mais bon, pédagogie oblige, une sortie culturelle pas trop déstabilisante pour les jeunes néophytes que nous étions était louable. De plus, on n’allait pas voir n’importe quoi; notre enseignante avait choisi une valeur sûre du répertoire québécois… du Michel Tremblay! (Ceux et celles qui croient que ce texte fera l’apologie de Michel Tremblay, détrompez-vous, continuez votre lecture.)

e me rappelle avoir été impressionnée par cette grande scène à plusieurs palliers et happée par l’histoire de ces 5 femmes qui, en fait, n’en étaient qu’une. La poésie du texte m’avait bercée et touchée. En sortant de la salle de spectacle, dans l’autobus et en classe, nous avions partagé nos impressions et nos questionnements irrésolus à la suite de cette expérience théâtrale, la première, pour plusieurs d’entre nous. Les jours suivants, l’accord du participe passé avec l’auxiliaire être et avoir avait repris sa place de maître dans nos cours de français et l’expérience théâtrale avait pris le bord des souvenirs.

En revanche, ma première expérience gustative piscicole ne fut pas un franc succès, lorsque mon père et sa blonde avaient décidé, un soir de semaine bien ordinaire, que ce soir-là, on mangeait du poisson parce que c’était Montignac! Une chance, c’était que de la sole, un poisson peu gouteux, à chair blanche et sans arêtes. Une fois bien apprêté avec un concassé de tomates et des câpres, c’était bien. Sans plus. J’en avais mangé un peu; j’avais goûté au moins, mais c’était certain que ça ne déclasserait pas les côtelettes de porc de mon père. Quelques semaines passèrent et nous remangeâmes de la sole. Cette fois-ci, j’avais mangé toute mon assiette et en avait même emmené pour mon lunch du lendemain.

Puis, les années passèrent. Je partis étudier en Arts et lettres au cégep et vécus mes premières expériences de colocation.

Heureusement, ma coloc cuisinait très bien parce qu’elle avait grandi dans les restaurants. Mais, son mets favori était, devinez quoi ? LE POISSON. Mais pas seulement la sole, que j’arrivais facilement à manger maintenant sans boucher mon nez, mais le saumon, le thon (en conserve), la truite et la morue. Des poissons ayant des goûts assez prononcés.

C’est aussi cette année-là que j’ai vécu ma 2e expérience de théâtre. Cette fois-ci, c’était à Montréal, au Théâtre du Nouveau Monde, où était présentée la pièce L’Odyssée d’Homère dans une adaptation d’Alexis Martin et de Dominic Champagne. Ouf! Coup de grâce! Coup de foudre! Coup de théâtre! Une magie particulière s’est opérée en moi ce soir-là. Je suis littéralement tombée en amour avec la scène! L’année suivante, je commençai une majeure en théâtre à l’université et, chaque mois, j’allais au théâtre. J’en ai vu et fait de toutes les sortes. Du théâtre classique, du théâtre québécois, du théâtre de création, du théâtre expérimental, de la danse-théâtre, du théâtre jeune public, du théâtre technologique, de la performance, du théâtre invisible, du théâtre forum, du théâtre de rue, du théâtre engagé, du théâtre, du théâtre, du théâtre et du saumon en tartare, du saumon dans des sushis, du saumon teriyaki, alouette; j’en ai mangé!

Par Marie-Amélie Dubé

Le lien entre le théâtre et le poisson ou l’allégorie de la curiosité intellectuelle

« Mais, son mets favori était, devinez quoi ? LE POISSON. »

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Jusqu’à ce que je me rende compte que, bien qu’ayant démontré ses bienfaits, la consommation de masse du saumon entraîne une détérioration de la biodiversité océanique, notamment auprès des populations d’espèces de petits poissons servant de nourriture à ce dernier.

Curieusement, je me suis rendu compte en même temps que, bien qu’il soit un pilier de la dramaturgie québécoise, Michel Tremblay avait aussi un impact sur l’écologie théâtrale, comme le saumon sur son écosystème. Les auteurs émergeants et jeunes créateurs, en plus grand nombre à cette époque qu’à celle de Tremblay, j’en conviens, n’arrivaient pas à percer l’imaginaire des Québécois sur l’ensemble du territoire.

Les Jean-Frédéric Mercier, Sébastien Harisson, Évelyne de la Chenelière (auteur de Bashir Lazhar, adapté par Philippe Falardeau en M. Lazhar), Wajdi Mouawad (auteur d’Incendies adapté par Denis Villeneuve au cinéma). Ou aujourd’hui, si je vous parle de Simon Boulerice, d’Olivier Choinière, d’Étienne Lepage et d’Anne-Marie Olivier ou de Sarah Berthiaume, de Dany Bourdreault ou de David Paquet est-ce que vous vous dites : Ahhhhhh oui!

Certains diront que c’est une question de goût, comme le poisson. On va voir les œuvres qu’on aime, voyons! Je suis plutôt d’avis qu’on développe son goût ou sa connaissance dans la façon d’apprêter un poisson et dans sa façon de consommer des œuvres culturelles.

Nous avons la chance à Rivière-du-Loup d’avoir plusieurs styles de théâtre professionnel, semi-pro et amateur. Localement, nous avons des initiatives théâtrales fortement prometteuses pour l’écologie culturelle de notre région.

Bon, avec l’été qui s’en vient, ça me donne le goût de sortir et d’aller à la pêche. Le temps que ça morde à l’hameçon, je vais avoir le temps de réfléchir à ce que j’irai consommer après le souper.

Bon repas et bon spectacle!

« Curieusement, je me suis rendu compte en même

temps que, bien qu’il soit un pilier de la dramaturgie

québécoise, Michel Tremblay avait aussi un impact

sur l’écologie théâtrale, comme le saumon sur son

écosystème. »

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L’approche du solstice d’été nous a inspiré une toute nouvelle soirée de danse qui aura lieu à tous les 1ers

samedis du mois. L’activité a pour nom L’AbonDANSE et elle a pour but de permettre la libre expression de soi à travers le mouvement.

ans le souci de créer une ambiance familiale et confortable, nous

vous invitons à apporter votre bouteille d’eau, car la vente d’alcool n’est pas permise. De plus, une

pause fruit est offerte à tous afin de se désaltérer.

Les genres musicaux sont vastes. Ils passent par les djembés africains, les violons lyriques du Moyen-Orient, le tempo

rapide de salsa de l’Amérique latine, la mélodie tribale méditative pour aller jusqu’à la basse électro house.

Enfin, la danse est un beau prétexte pour décompresser, éliminer les tensions physiques et émotionnelles de la journée. Les gens qui ont participé à la dernière édition étaient contents de pouvoir se défouler pour ensuite se reposer et échanger autour d’un festin fruité.

Somme toute, le comité composé de Claude Desjardins, Diane Saint-Pierre, François Dorais, et Roxane Rose est toujours à la recherche de nouvelles musiques afin d’offrir de la diversité dans ses soirées.

L’AbonDANSE la danse libre expressive

Par Roxane Rose

Roxane Rose et Claude Desjardins du comité d'AbonDanse

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Saint-Ulrich cultive l’art populaire

Par Pénélope Mallard

Le Festival de sculptures d’art populaire de Saint-Ulrich tient sa deuxième édition les 15, 16 et 17 août prochain, à 15 minutes de Matane. Cette année, une nouveauté de taille marque cette manifestation : la série La fièvre des encans et Corus Média-Historia sont invitées pour y tourner une émission, qui ne va pas manquer d’établir la réputation de l’événement à l’échelle nationale.

our la deuxième année consécutive, les « patenteux, chef-d’oeuvreux, collectionneurs, antiquaires et simples curieux » découvriront des œuvres originales, des pièces uniques.« C’est formidable. Il ne faut pas manquer ça. Le Festival, c’est de la créativité à l’état pur », explique Yves Brunet, président, passionné d’art populaire et créateur de vire-vent, ces dispositifs activés par Éole, qui tourbillonnent et entraînent des figurines dans leur mouvement.

UNE FOULE D’ACTIVITÉS POUR TOUS LES ÂGES

Expo-vente, remises de plusieurs prix, tirage d’une sculpture, exposition de maisons miniatures, échanges avec des sculpteurs, visite de la Maison pin d’épices de Léonce Durette… les activités abondent. « Le Festival s’adresse aux jeunes et aux moins jeunes, de 7 à 77 ans, comme Tintin », poursuit Yves Blanchet.

D’ailleurs, dans le cadre du concours de girouettes et de vire-vent ouvert à tous, un volet est réservé aux jeunes de moins de

16 ans. Il y aura aussi deux ateliers sur la fabrication de ces objets; l’un d’entre eux, animé par le Conseil du loisir scientifique de l’Est du Québec, est destiné aux enfants.

DIMENSION NATIONALE ET INTERNATIONALE

Dix-huit artistes, des « gosseux », comme on les appelle affectueusement, participent à l’opus 2014 et présenteront une centaine d’œuvres. Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Estrie, Basse-Côte-Nord, Québec… ils viennent des quatre coins de la province. Même d’Argentine, puisque Daniel Riba Castro de Pilar, de Buenos Aires, a envoyé l’un de ses vire-vent aux organisateurs. Et c’est sans compter les collectionneurs ontariens et états-uniens.

La mission de cet événement qui va animer Saint-Ulrich pendant trois jours? Servir de vitrine aux sculpteurs d’art populaire – des artistes souvent méconnus –, faire découvrir cette forme d’expression artistique et stimuler

la relève, sans oublier bien sûr la promotion du tourisme culturel dans la région.

NOUVEAUTÉ : LA FIÈVRE DES ENCANS

Cette année, Corus va acheter des œuvres aux artistes présents et les vendre aux enchères au profit du Festival et des exposants.

Quant à l’émission La fièvre des encans, qui sera tournée sur place, elle est synonyme de plus grande visibilité et d’augmentation du nombre de visiteurs. « Mon objectif était d’inciter les gens à venir et de faire connaître cette manifestation au plus grand nombre », ajoute Ken Meany, président d’honneur, coanimateur de La fièvre des encans, lui aussi passionné d’art populaire, expert et collectionneur depuis l’adolescence.

M. Meany est un fervent défenseur de la culture et du patrimoine du Québec, comme en atteste son émission. « À force de dire la culture, le patrimoine, c’est important, il faut mettre la main à la pâte et prouver qu’on y croit. Et moi, j’y crois vraiment. »

La Conférence régionale des éluEs du Bas-Saint-Laurent vient d’octroyer une subvention de 10 000 $ aux organisateurs. En 2013, il y a eu 2 000 visiteurs. Yves Blanchet espère voir ce chiffre doubler cette année.

Les activités se dérouleront à l’École Monseigneur Belzile, 197, rue Ulrich Tessier et au Parc-des-Rives. L’admission est gratuite. Le nom des artistes, le programme complet et la liste des commanditaires se trouvent sur le site.

Pour en savoir plus :http://festivalsculptureartpopulaire.com/

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près avoir aménagé un local et procédé à l’acquisition d’outils spécialisés de mesure de marque Bio-Size (fabriqués en Italie), François et Robert vous proposent une expérience unique afin de rendre vos randonnées et vos entraînements plus confortables et, surtout, plus efficaces. En prenant en considération votre âge, le type de cycliste que vous êtes en fonction de vos mesures anthropométriques, François vous assurera une position très personnalisée sur votre vélo.

Comment cela fonctionne-t-il?

L’expérience d’achat chez Hobby Cycle en est une en soi! Lorsque vous vous présenterez afin d’effectuer votre achat, vous serez pris en charge par des professionnels qui ont à cœur votre bien être! Le processus de positionnement débute dès le choix du vélo qui vous convient, passe par le choix des chaussures et du type de pédales, et se termine par la séance de positionnement.

Le positionnement débute avec un questionnaire qui, en pratique, sert à s’assurer de ce que le client compte faire avec son vélo, de quel type de cycliste il s’agit et de faire un état de ses blessures et de ses limitations physiques. Toutes ses informations seront prises en considération lors du positionnement, et ce, afin de rendre la position du client sur son vélo adaptée à l’usage qu’il en fera.

Chez Hobby Cycle, le client est évidemment le centre de ses préoccupations… et plus encore! La complémentarité des excellents services de mécanique, le service conseil lors de l’achat d’un vélo ainsi que le service de positionnement font de Hobby Cycle une boutique spécialisée unique dans l’Est du Québec.

Allez les rencontrer et prendre un bon café au 278, rue Lafontaine, à Rivière-du-Loup! Une visite qui changera votre vie… de cycliste!

Cette année, Hobby Cycle innove et améliore encore la qualité de son service en offrant à sa clientèle un service personnalisé de positionnement des cyclistes sur les vélos de route.

Nouveauté chez hobby cyclele PoSItIoNNeMeNt : ÊtRe coNFoRtable SuR SoN vélo, c’eSt PoSSIble!Par busque

« Le positionnement consiste à maximiser les échanges d’énergie entre le cycliste et sa bicyclette en calibrant de façon précise les ajustements du vélo. »

« Être mal positionné sur son vélo, c’est comme courir avec des chaussures trop grandes. Le cycliste peut se blesser! »

hobby cycle278 Rue laFoNtaINe, RIvIèRe-du-louP

418 863-1112

publireportage

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Élizabeth Dionne : Marise, je sais que tu viens d’une nombreuse famille où le chant et la musique faisaient partie de votre quotidien.

Marise Deschênes : Ma mère chantait et jouait du piano. Ainsi, nous les enfants avons pu développer une oreille musicale. Pour ma part, j’ai appris à parler en chantant, et dès l’âge de quatre ans, deux tantes m’ont appris à lire en chantant. Le soir, avant d’aller au lit, nous chantions quelques chansons. Le dimanche nous faisions le tour des cahiers de la Bonne Chanson.

É.D. : À quel moment, le chant devient-il un but personnel?

M.D. : Lorsque je suis devenue pensionnaire, j’ai suivi des cours de piano. À Saint Alexandre, les sœurs de la Charité me faisaient chanter en solo. Plus tard, à l’École Normale de Lévis, mon professeur de piano, une très bonne

chanteuse classique, m’invitait dans son studio et partageait les cours de chant qu’elle suivait à l’université Laval.

Pendant mes études, j’ai participé à de nombreux concours où je me suis mérité des premières places. J’ai chanté à la radio et télévision, pris part à toutes les soirées de talents locaux et contribué à d’importantes manifestations culturelles dont l’ouverture du Centre Culturel de Rivière-du-Loup en 1967.

É.D. : Je viens moi aussi d’une nombreuse famille. Il y a une distance à franchir entre penser à un projet et sa réalisation…

M.D. : Tu as raison Élisabeth. Étant l’aînée de 15 enfants, j’ai vite compris que mon devoir était de me rendre sur le marché du travail,

le plus rapidement possible, afin d’aider financièrement mes parents.

Vers la fin de ma deuxième année d’enseignement, en septembre 1961, j’ai 20 ans. Je tente le tout pour le tout. Lors d’une audition au Conservatoire de musique du Québec, je me retrouve devant le ténor Raoul Jobin et le pianiste chef d’orchestre François

Automne 2013. Sous la direction de mon institutrice de ma 4e année du primaire, Marise Deschênes, j’intègre l’Ensemble vocal Douce Mélodie. À ma première pratique, je constate à quel point ses gestes sont vifs et précis, une belle énergie l’anime; les choristes répondent précisément à ces indications. Verbatim d’une rencontre autour de la musique et portrait d’une passionnée du chant.

Passion la beauté de la voix

Par Élisabeth Dionne, photos par Gaétan Gamache

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Bernier. Sur 65 auditions, 8 furent retenues et j’étais du nombre.

Mais la réalité économique me rattrape. Je prends conscience que je dois essayer de faire de la musique autrement. Je rencontre alors un maître musical : Claude Tessier, professeur en chant grégorien et en solfège à l’Université Laval. Il me conseille de débuter un baccalauréat en musique en suivant des cours pendant les vacances d’été et les fins de semaine. C’est ainsi que je deviens la pionnière de l’enseignement de la musique dans les écoles à la Commission scolaire de Rivière-du-Loup.

É.D. : Quelle passion tu avais pour la musique tout de même. J’ai bien hâte d’entendre la suite…

M.D. : En parallèle à mon enseignement, je forme deux chorales : une au niveau scolaire et la chorale de la paroisse Saint-Patrice, premier chœur à voix mixtes dans cette église. Je prends des cours de direction chorale avec des grands maîtres français dont Philippe Caillard et Chantale Masson.

En 1976, je me retrouve à Matane où je fonde un chœur de jeunes du niveau primaire et secondaire, le Chœur de la Baie. Mon expérience s’accroit et ma passion se dessine avec cette expérimentation de la musique en compagnie de la jeunesse chantante.

En 1986, je prends la direction de la chorale Les Petits chanteurs de l’Arc en Ciel à Pointe-au-Père. Pendant 15 ans, les projets n’ont cessé de s’accumuler : échanges et concerts conjoints avec d’autres chœurs jeunesse au niveau régional et provincial, voir de France; ralliement de chorales de la région pour l’arrivée de l’an 2000; voyages culturels et musicaux qui nous amènent vers la Rive Sud de Montréal, Rouyn Noranda, Gatineau, Victoriaville, Québec, Saint Pascal, Rivière-du-Loup, etc. Que de beaux souvenirs!

É.D. : Que crois-tu avoir laissé comme legs à ces jeunes?

M.D. : Une expérience inoubliable au niveau personnel, le dépassement de soi, l’amour du chant, la passion pour la culture musicale.

La musique signifie le voyage. Vers soi, au plus profond, mais aussi dans des lieux de mémoire…

En effet. En 2000, la Fédération des musiciens éducateurs du Québec (FAMEQ) organise

un voyage pour ses membres en Europe centrale et de l’Est. En parcourant l’Autriche, la Hongrie, la République Tchèque, la Pologne, l’Allemagne, j’ai marché sur les traces de génies musicaux, j’ai visité les endroits où ils ont vécu, j’ai assisté à des concerts, j’ai mangé au son de la musique tsigane, navigué sur le Danube et vu les sites exceptionnels qui ont inspirés la musique des Strauss, père et fils. Salzbourg, ville natale de Mozart est l’une des plus belles villes d’Europe.

Les choralies m’amènent dans plusieurs grandes villes du Canada : Montréal en 1967; Québec en 1970; Edmonton en 1974; Moncton en 1978; Winnipeg en 1984 et la même année, à Gaspé pour célébrer le 450e anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier.

É.D. : Comment décrirais-tu le chant choral?

M.D. : Pour moi, la plus belle forme musicale qui existe est le chant car la voix est le plus riche instrument de musique. Par sa sensibilité, sa richesse et son harmonie entre les différents timbres, le chant choral me fait vibrer et vient me chercher au plus profond de mon être.

É.D. : Pourquoi as-tu mis sur pied l’Ensemble vocal Douce-Mélodie?

M.D. : Le chœur souhaite embellir, de temps en temps, une journée dans la vie de personnes plus âgées. Nous visitons les CHSLD et, les maisons de retraite. Ainsi, nous comblons un besoin chez ce public qui aime nous entendre. C’est formidable de pouvoir charmer leurs oreilles et d’aller à leur rencontre avec des airs de la période des Fêtes, et avant le début de l’été, nous interprétons un répertoire plus conventionnel.

Le but est de chanter pour et dans le plaisir. L’ambiance est exceptionnelle; nous créons un climat où la confiance, le respect et l’écoute se manifestent à tous.

Je profite de l’occasion pour inviter les personnes intéressées à nous rejoindre car certains pupitres sont moins bien pourvus. Nous avons déjà un bon nombre de soprani. Nos répétitions débuteront à nouveau vers la mi-septembre.

É.D. : Diriger un chœur est très exigeant. Comment arrives-tu à réaliser un tel engagement avec une énergie que je qualifierais d’agréable à côtoyer?

M.D. : J’ai des idéaux qui me guident : avoir du respect, ne pas regarder ce que tu donnes et aimer sans retour. Mon implication constitue une récompense en regard du vécu que j’ai et de l’expérience de chef de cœur.

J’’aimerais dire ceci Élisabeth. J’ai enseigné, fait de la musique et dirigé des choeurs pendant plus de 50 ans. Mon plus grand bonheur c’est lorsque je rencontre d’anciens élèves ou choristes qui se souviennent de moi et me disent comment ils m’ont appréciée. Ça me va droit au coeur! existe-t-il un meilleur salaire?

Je crois que tout ce qu’on fait nous revient un jour, sous une forme ou une autre, sans que l’on s’y emploie… J’en suis profondément convaincue.

1- La plus belle forme musicale qui existe est le chant car la voix est le plus riche instrument de musique.

2- J’ai enseigné, fait de la musique et dirigé des choeurs pendant plus de 50 ans.

3- Le chœur souhaite embellir, de temps en temps, une journée dans la vie de personnes plus âgées.

Marise Deschênes

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Avec l’arrivée au pouvoir récente d’un gouvernement qui parle d’austérité sans la nommer, qui vit une crise existentielle limitée à l’aspect budgétaire, ce n’est pas étonnant, à des milliers de kilomètres de Cannes, où Xavier Dolan a récolté le 24 mai dernier le Prix du jury du festival, que la question du financement du cinéma refasse surface. Malheureusement, l’élégance, pourtant de mise sur le tapis rouge, ne l’est pas toujours dans les débats.

i vous êtes comme moi adepte des réseaux sociaux, vous avez peut-être vu passer la « chicane » opposant la chroniqueuse du Journal de Montréal Sophie Durocher et le prolifique cinéaste il y a quelques semaines. Je ne souhaite aucunement revenir là-dessus, puisque beaucoup d’encre a déjà coulé à ce sujet. Pourtant, ici même, à Rivière-du-Loup, j’ai entendu et vu passer des commentaires qui m’ont fait dresser le poil sur les bras. Rectifions quelques faits.

Pour commencer, il faut déboulonner le mythe que Dolan a tout reçu tout cuit dans le bec. Croyez-moi, il aurait fait ses films sans l’argent de vos taxes. Le scénario de J’ai tué ma mère, son premier long métrage, a d’abord été rejeté par Téléfilm Canada. Dolan l’a donc financé avec ses propres économies. Les jeunes cinéastes ont compris qu’ils devaient apprendre à se débrouiller sans les rigides structures étatiques.

Oui, il a reçu des sous par la suite pour J’ai tué ma mère – en postproduction. Pourquoi le blâmer si sévèrement? Lors du lancement d’une PME, un entrepreneur peut espérer recevoir de l’aide financière de

la part d’organismes. En échange, il créera des emplois ou, au moins, une activité économique propice à l’économie, exactement comme la production d’un film le fait.

Si on veut faire des parallèles boiteux (ou... bitumineux?), je rappellerais que l’argent de mes taxes finance également l’industrie

pétrolière albertaine, mais que la réputation que cette industrie a acquise à l’international est loin d’être aussi positive que celle des films de Dolan.

Autre point à rectifier : le succès du cinéma holywoodien ne s’est pas fait tout seul. Il a abondamment été subventionné également, ne craignez rien. Après avoir été un puissant instrument de propagande pour le gouvernement américain en temps de guerre, il est maintenant le véhicule de clichés sexistes, racistes et violents. Loin de là mon idée de démoniser ce qui est à l’affiche dans un cinéma près de chez vous. À côté des terrifiants monstres ou des super-héros super musclés, on peut faire une petite place à un film comme Mommy.

À travers les siècles, des cerveaux beaucoup plus allumés que le mien ont statué sur le caractère essentiel de la culture et de l’art dans une société. D’où mon profond malaise lorsqu’on accuse un artiste d’être capable de payer son loyer et de faire son épicerie, bref, de participer à cette belle grande économie dont on chante les louanges. On les traite de têteux de subventions : on souhaite pourtant les voir demeurer pour toujours des quêteux.

Tapis rouge et crêpage de chignon pour en finir avec le mépris

Par Claudia Beaulieu

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Xavier Dolan qui vient de gagner le prix du Jury de Canne

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La Rumeur du Loup, édition 66 - juin 201424

Illustration d'Yoann Palacio

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Projet 1 de 4Photo de Rachel Berthiaume

Maquillage-coiffure d'André Courcy

7e anniversaire du Café l'Innocent

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La Rumeur du Loup, édition 66 - juin 201426

En berçant mon loup j’ai rencontré un chasseur, une femme et vous

J’ai bûché des lunes amérindiennesJ’ai laissé couler mon sangSur un réservoir d’assoiffésJ’ai piétiné le sol de la valléeJ’ai entrouvert les yeuxSur le plancher des vaches sacrées

Au bout du couloirIl y avait toiLe chasseur du cœur saignant

Sur une peau d’oursJe suis étendue les bras ouvertsEn palpant des émotionsOrgasmiques et tantriques

Je pompe de l’air mon cherCar le loup est procheLe loup est là Dans mes brasEt je le berceSans penser à sa meute criarde de sens

La femme en moi prend des forces Dans son refugeEt elle s’étonne devant tout ce qui est vivant.

Dans le champIl y a un chevalC’est Carino

La belle bête qui m’a prise nue sur son dosPour célébrer mes 37 ans

Je suis à la rencontre des fermiersPour qu’ils me prêtent leurs animauxLe temps d’une vidéo performanceJe vois les gens si curieuxSi généreux dans leurs partages.

Je me demande si je pourrai survivre À toute cette folie juvénile

Un jour je serai vieilleEt tous les animaux rencontrésViendront me visiterDans mes rêves d’une vieJe pourrai alors me reposer un peuEt me faire sentir le corps en décomposition.Je mérite une chansonPour faire suivre mes leçons

Mon sourire sur l’étang imberbeSoulève les cerclesAvec les signes de l’infini

C’est alors que je surgirai de mes cendresPour bercer mon petit loupQui bercera à son tour la chair de sa chair.

Val-Brillant, le 16 mai 2014

En berçant mon loup, j’ai rencontré un chasseur, une femme et vous. par Annie Brunette

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L’évolutiondu joual

Par Noren Khamis et Sasha Tomasky

« Comment ça va? » « Ah, tiguidou. » Si on ne vient pas du Québec, cette réponse ne veut rien dire. Mais pour les Québécois, le joual — c’est à dire les différences phonétiques, grammaticales et syntaxiques du français canadien — fait partie de l’identité.

elon Michel Tremblay, un dramaturge et romancier québécois fameux, « quelqu’un qui a honte du joual, c’est quelqu’un qui a honte de ses origines d’être Québécois ». Évidemment, le joual est une partie intégrale de la culture québécoise dont on est vraiment fier. Comme pour tous les éléments culturels, le joual a évolué au cours des 40 dernières années, depuis l’enfance de l’École de français de Rivière-du-Loup. En consultant des jeunes ainsi que des personnes plus âgées de Rivière-du-Loup, nous avons appris que ceux-ci associent le joual moderne avec les plus pauvres et les moins éduqués. Mais d’après les jeunes, le joual

qui est parlé par les adultes est démodé. Quand même la plupart des jeunes ont appris le joual à la maison par les membres plus âgés de leurs familles. Voici une comparaison entre le joual populaire des années 70 et le joual d’aujourd’hui. Combien de ces expressions utilisez-vous?

Depuis 40 ans, l'École de français du Cégep de Rivière-du-Loup accueille des étudiants en immersion française dans le cadre du programme Explore. Afin de découvrir la culture québécoise et de pratiquer le français, les étudiants sont invités à rédiger un journal publié à l'École de français. Les articles suivants se sont distingués par leur qualité.

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La Rumeur du Loup, édition 66 - juin 201428 John Deer Bicycle Mower

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29John Deer Bicycle Mower

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Nom d’une histoire!

Par Christine Ayotte, illustration de Busque

Tsé, quand on naît, on a tous un prénom. Et le mien c’est Christine.Alors un jour, même plusieurs jours, j’ai pensé « Ça veut dire quoi ce nom? » Tantôt ce nom m’honorait, quand j’étais celle à détrôner au ballon-poire, tantôt il m’accommodait, quand je pratiquais mes nouvelles passes de lutte sur mes frérots… tantôt il m’intriguait!

e temps passe... J’ai 13 ans et je suis dans un cours d’histoire. La professeure nous dit, tour à tour, le descriptif de notre prénom en latin. Mon cœur palpite. C’est mon tour. Roulement de tambour. CHRISTINE : disciple du Christ. Et j’ai pensé : WoW! Tout un job!

J’ai toujours aimé le p’tit Jésus et j’étais super contente de pouvoir le servir. Alors, comblée par ma nouvelle mission (avais-je résolu ma quête existentielle?), je devais me remuer les méninges parce qu’à bien y penser, celui à qui je voulais offrir mes services pour faire les commissions au dépanneur était dans une autre dimension, il y a de ça belle lurette!

Les années passent... J’emménage à Rivière-du-Loup et je suis embauchée à la Boulangerie artisanale Au Pain Gamin où je sers avec enthousiasme tous les amateurs de délicieux pains! Il y a quelques jours, alors que je passais la vadrouille, l’illumination m'a touchée! Eh oui! On pense aux monastères, aux retraites silencieuses, au nettoyage des chakras, aux tentes de sudation, aux voyages astraux... mais pas à ressentir la force divine au milieu des graines de sésame!

Voilà! « Partagez ce pain, ceci est mon corps. » Et si le merveilleux pain, nourriture essentielle

du corps, était aussi nourriture essentielle de l’âme? Je comprenais alors que toutes ces miches de blé cachaient en réalité autant de missives de plénitude intérieure. Et ces baguettes croustillantes? N’étaient-elles pas autant de bâtons pour les drapeaux invisibles de la paix intérieure? Et ces croûtons? Ne transmuaient-ils pas le temps pour incarner tant de présences messianiques à partager avec nos frères et sœurs de la famille mondiale? Ces gâteaux? Des délices tendres en bouche qui propagent la compassion profonde! Ce fut la r-é-v-é-l-a-t-i-o-n.

Au même instant, un client entra. La transaction se passa dans la plus noble bonté qui soit. Au moment de lui donner la facture, je lui offris un grand sourire. Il ne se douta pas un instant qu’il ne tenait pas dans sa main une simple facture, mais bien une prière pour les fervents du partage éternel! Il se doutait encore moins qu’il venait de participer, entre deux bouchées de grains entiers, au baptême d’une croyante en l’amour universel…!

P.-S. : Ce texte se veut un hommage à un milieu de travail extraordinaire au sein duquel j’ai adoré travailler et que je dois quitter pour de nouveaux pèlerinages!

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Un autre genre de livre à colorierde livre à colorier bla blatest titre

Par Jason Rivest, photos par Farid Kassouf

Dernière minute de jeu!

Par Michel Sirois

Cette semaine, je suis déçu… Déçu de l’attitude des dirigeants de ma ville. Chagriné de voir que, il y a quelques jours, la ville s’est opposée catégoriquement à la survie des 3L, une équipe qui a fait la fierté des amateurs de hockey de Rivière-du-Loup depuis ses tout premiers débuts en 1975.

our moi, Rivière-du-Loup, c’est :

- Une des villes les plus entrepreneuriales du Québec et du Canada;- Une diversité des activités offertes à tous ses citoyens, que ce soit sur le plan sportif ou culturel;- Des gens dynamiques qui s’investissent dans le bien-être de notre collectivité;- Une population active qui encourage les gens de chez nous à poursuivre les efforts par une participation massive aux évènements;- Divers projets en branle pour inciter les jeunes familles à s’installer ici de façon permanente ou permettre aux ainés de profiter aisément de leur retraite (stade de soccer, terrain de soccer synthétique, parc urbain, marché public, carrefour maritime, etc.).

De par son budget total d’exploitation annuel, l’organisation des 3L en est une des plus importantes de notre localité. Les 3L de Rivière-du-Loup, c’est :

- Une équipe de hockey oeuvrant dans le calibre le plus élevé ayant été présenté à ce jour dans les arénas de la ville (et si elle quitte, ce calibre ne reviendra plus à Rivière-du-Loup);- Cindy Simard et tous les actionnaires qui ne comptent plus les sous investis dans cette aventure;- Des dirigeants engagés et passionnés qui nous permettent, année après année, de profiter de notre sport national;- Des joueurs qui partent d’aussi loin que de l’Île-du-Prince-Édouard pour nous offrir du hockey de niveau professionnel;- Des joueurs (anciens et actuels) qui décident de s’établir dans notre région et qui s’investissent à leur façon (Chad Lacasse, Jean-François Béliveau, …);

- Des bénévoles hors pair qui gravitent autour de l’organisation et qui ne comptent plus le temps fourni parce qu’on veut que ça marche, les 3L!

Refuser d’investir pour la continuité des 3L, c’est :

- Mettre les bâtons dans les roues d’entrepreneurs d’ici qui font en sorte que Rivière-du-Loup est une ville vivante;- Priver la ville de Rivière-du-Loup d’une visibilité provinciale indéniable sur la scène sportive;- Priver nos entreprises des domaines du tourisme et de la restauration de revenus essentiels à leur maintien ou à leur croissance (hôtels, bars, restaurants, magasins, …);

- Priver des dizaines de personnes d’emplois à temps partiel les jours de matchs;- Priver des organismes socioculturels et sportifs de sources de financement par leur participation aux entractes des matchs;- Surtout, d’envoyer un message aux bâtisseurs d’ici que la ville de Rivière-du-Loup ne veut pas offrir un soutien à une organisation qui a donné beaucoup aux citoyens depuis plusieurs années.

Très peu d’évènements à Rivière-du-Loup peuvent se vanter de réunir plus de 1 000 personnes à plus de 25 occasions au cours d’une même année. Des gens de Rivière-du-Loup, des Basques, du Témiscouata, du Kamouraska, de Rimouski, de Québec, du Nouveau-Brunswick et d’ailleurs visitent notre ville à toutes les fins de semaine au

cours de l’hiver et dépensent des dollars chez nous.

Monsieur le Maire, ne pas vouloir donner aux dirigeants des 3L ce qu’ils ont demandé est une chose; ne pas vouloir négocier en est une autre… Je crois que cette situation ne fera que des perdants à long terme. J’appelle donc les deux parties à la table de négociations et à se mettre en mode solution pour le bénéfice de toute notre communauté.

Je suis un fier partisan des 3L. J’achète mon billet de saison toutes les années et je le ferai encore cette année. J’aime ma ville et je suis encore persuadé qu’il y aura du hockey de la LNAH cet hiver au Centre Premier Tech, que la ville soit partenaire majeur des 3L ou non. J’ai confiance que nous, citoyens de Rivière-du-Loup, feront en sorte de garder NOTRE équipe de hockey. Cindy Simard et son équipe ont fait tellement pour cette organisation; ce serait la moindre des choses de leur faciliter la tâche cette année. Pourquoi ? Parce que les 3L, ça compte!

Mon discours serait le même si les évènements Noël Chez Nous ou le Festival de l’Humour étaient en pareille situation. Regardez autour de vous et essayez de trouver quelqu’un de votre entourage qui n’a jamais participé à une de ces activités. Je crois que ces gens sont peu nombreux. Tous ces évènements font en sorte que la ville bouge et on ne doit en aucun cas les laisser tomber.

Gens de Rivière-du-Loup, mobilisons-nous! Les actionnaires nous passent la « puck »; à nous de compter le but décisif! Faisons en sorte que les 3L sauteront sur la glace en octobre prochain et que nous pourrons les acclamer au moins une autre année… GO 3L GO!

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« Je suis un fier partisan des 3L »

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Un autre genre de livre à colorierde livre à colorier bla blatest titre

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Passer à l’histoire

Par Marc Dunlay

RêvePoésieLittérature

Cette fois serait la bonne. Jacques Marchand venait de publier son premier livre, à compte d’auteur personnel, mais il comptait bien passer à l’histoire, ce qui peut paraître justifié pour un romancier qui en écrit. Bien qu’il ne fût pas connu du milieu ni de son environnement, il avait réussi à obtenir une place au salon du livre où il comptait faire bonne impression à plusieurs exemplaires. Il avait du talent à revendre jusqu’à épuisement des stocks et il allait le prouver au commun des mortels au sens propre.

l vérifia une dernière fois la signification de certains mots qu’il avait utilisés parfois au hasard dans son ouvrage car il ne voulait pas se faire prendre en défaut imparfait. Il pouvait toujours se démerder avec les « acariens » du moment qu’il ne dise pas démerder, qui sent trop le français. Débrouiller alors. Il n’aurait ainsi qu’à répondre que les acariens n’étaient rien d’autre que des trombidions et des sarcoptes et tout le monde n’y verrait que du feu de Bengale. Il n’en allait pas de même pour « entropie » et « mouvement brownien ». Il savait qu’il avait utilisé le terme entropie dans le contexte de la chambre de son personnage qui était fort en désordre et où se multipliaient les acariens sens dessus dessous, et il n’aurait qu’à s’y référer. Brownien pouvait lui causer plus d’ennui. Brownien… brun?

Quel rapport pouvait-il imaginer avec des collisions de particules en suspension dans un fluide? En y pensant bien… un fluide brun alors, avec lequel il allait se démerder avec un pince-nez et le sourire aux lèvres. Il ne lui restait que « blackbouler », mais il ne comptait pas se laisser faire par n’importe quel premier venu qui s’aviserait de l’évincer

et il allait lui montrer son bec jaune avec un œil au beurre noir. L’affaire était entendue et bouclée, il ne lui restait qu’à mettre son nœud papillon volage en riant aux éclats, ce dont le miroir crut s’apercevoir.

Au salon, derrière lui, un étal où trônaient plusieurs exemplaires de son livre qui affichait son titre de façon exemplaire. Quant à son bureau emprunté dans la poussière du sous-sol de l’immeuble, il avait dû en chasser les

acariens qui étaient rendus gros comme des araignées de salon. De l’autre côté de l’allée, l’espace avait été réservé pour le grand Bernard Dunord qui venait de lancer un best-seller qui se vendait très bien, ce qui lui sembla de bon augure et qui allait lui attirer du monde par le fait même. En effet, du monde, il y en eut plus qu’il n’aurait pu en souhaiter, trop même, puisque la file, qui faisait la queue, la faisait pour Dunord. Elle n’en avait que pour lui alors que lui, qui était un autre, un étranger pour ainsi dire, un je minuscule, un moins qu’acarien, disparaissait parmi cette foule qui se bousculait dans un mouvement des plus browniens et qui avait fini par l’étourdir. Personne ne s’était présenté à son bureau, personne ne s’était intéressé à son livre. Il en avait vendu autant d’exemplaires que van Gogh avait vendu de toiles de son vivant, ce qui était une consolation des plus maigres, voire des plus faméliques. Il commençait même à douter de sa gloire posthume qui ne voyait pas l’heure d’arriver. Alors, vint celle de partir et les gens se dispersèrent selon une entropie croissante qui lui échappait et qui finit par le blackbouler en dehors de l’histoire.

« Il en avait vendu autant d’exemplaires que van Gogh avait

vendu de toiles de son vivant, ce qui était une consolation des plus maigres, voire des plus faméliques. »

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111, avenue Morel, Kamouraska418 492-9458www.kamouraska.org

20 juin au 3 août 2014

COMMISSAIRE : BAPTISTE GRISON

photo : Yves Medam. Solitude de la série « Les plages ». 200935

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Le sens des mots

Par Karine Raymond

Personnes défavorisées, moins privilégiées, en situation récurrente de vulnérabilité… Toutes des appellations que l’on trouve dans plusieurs programmes ou mesures d’aide dédiés à une communauté ciblée. Je précise que je ne souhaite pas ici questionner leur pertinence, car, la plupart du temps, leurs objectifs et le soutien apporté sont louables. Toutefois, c’est plutôt l’enracinement de ces dénominations dans notre vocabulaire quotidien qui m’interpelle. Il engendre nécessairement des impacts sur ces dites populations.

n fait, il y a quelque chose de sombre dans l’idée de toujours rappeler à ces personnes qu’elles font partie de notre société, mais qu’elles grandissent avec un titre suggérant déjà une part importante d’exclusion. Être défavorisé est rarement un choix. Ceux qui le pensent encore oublient que c’est le fruit de plusieurs facteurs sociaux et économiques. Le fait de rappeler inlassablement aux gens qu’on les aide parce qu’ils sont « défavorisés » contribue à accentuer la rupture sociale entre les classes. La plupart sont conscients de l’origine du soutien qu’ils reçoivent. Cette situation a immanquablement un impact sur la motivation et l’estime de soi nécessaires pour tenter de se sortir de cette condition. Comment croire qu’une porte de sortie est possible si, depuis l’enfance, on vous rappelle toujours que l’aide survient parce que vous êtes classés comme étant moins privilégiés?Croyez-moi, j’ai vu de multiples programmes au Québec utiliser ces appellations réductrices. Vous n’avez qu’à écrire les mots

« personne défavorisée » sur un moteur de recherche et vous verrez que mon propos est juste et actuel. Je le répète, ce n’est pas la personne qui est défavorisée, mais bien le contexte autour d’elle. À titre d’exemple, nous utilisons aujourd’hui de plus en plus la formulation suivante concernant les personnes « handicapées » : une personne en situation de handicap. Nous reconnaissons que la personne est avant tout une personne et que, dans un milieu différent, elle ne vivrait

peut-être pas les mêmes obstacles. Notre lexique a changé, apportant avec lui une façon différente et davantage inclusive de voir les choses. Nous le faisons parce que nous croyons que le seul changement d’appellation apporte déjà une distinction entre la personne et ses « incapacités » en mettant plutôt l’accent sur la situation de handicap vécue dans un milieu qui, lui, doit s’adapter. Il en est de même pour les personnes dites défavorisées. Elles le sont parce que le contexte est propice à la vulnérabilité. Lorsqu’on prend conscience de ses mots et de leur force, on comprend déjà mieux que le problème se situe bien plus dans l’environnement socioéconomique que dans les personnes. Je propose donc que l’on réfléchisse d’abord aux mots que l’on emploie et ensuite à des actions visant à répondre au contexte physique, social et économique qui induit cette situation plutôt que de mettre l’accent sur l’individu.

« Il en est de même pour les personnes dites défavorisées. Elles le sont parce que le contexte est propice à la vulnérabilité. Lorsqu’on prend conscience de ses mots et de leur force, on comprend déjà mieux que le problème se situe bien plus dans

l’environnement socioéconomique que dans les personnes. »

« Je le répète, ce n’est pas la

personne qui est défavorisée, mais bien le contexte autour d’elle. »

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Le triomphe de l’individu gestionnaire (ou retour sur une une campagne d’un printemps morose)

Par Dominic Lapointe

Alors que l’hiver étendait son souffle sur un printemps électoral froid et décevant, autour de moi résonnaient les discours du désintéressement politique, du cynisme et du désengagement. À qui la faute, se demande-t-on? Aux citoyens passifs et indifférents? Aux politiciens? Et si c’était l’évolution même de la politique dans notre société, évolution qui ferait écho à celle que la société elle-même prend. Si c’était seulement la combinaison du discours de l’individualisme et du discours gestionnaire qui s’exprimait par les discours politiques. En effet, la campagne électorale m’est apparue être fortement influencée par ces discours, celui de l’individualisme et celui du gestionnaire.

ndividualisme où le culte de la personnalité des chefs a pris le dessus sur le projet de société. Les débats portant de plus en plus sur qui ferait un bon premier ministre plutôt que sur ce qu’il ou elle présente pour le futur. Cette importance de l’individualisme se traduit par les discussions des médias sur les vêtements de madame Marois, le poids santé du docteur Barrette ou encore sur les traits de personnalité des politiciens. Le calme de monsieur Couillard, l’ambition et

l’expérience de madame Marois, le pragmatisme de monsieur Legault sont tous des traits de caractère qui ont été présentés par les différents médias. Ces traits de caractère, qu’ils soient réels ou construits par les fabricants d’images, restent somme toute assez anecdotiques une fois la personne au pouvoir, car il y a tout un appareil politique, juridique et administratif qui encadre l’action de l’État et celui des élus. Nous ne sommes plus dans un processus de choix

« Individualisme où les enjeux sont toujours présentés sous l’angle de combien il va vous

rester dans votre poche, sans jamais nous parler des conséquences, positives et

négatives, à long terme pour notre société des politiques proposées en sous-main une fois la personnalité des chefs bien étalée sur les écrans. »

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du type d’organisation de la société dans laquelle nous voulons vivre et élever nos enfants, mais dans un concours de popularité d’individus.

Individualisme où les enjeux sont toujours présentés sous l’angle de combien il va vous rester dans votre poche, sans jamais nous parler des conséquences, positives et négatives, à long terme pour notre société des politiques proposées en sous-main une fois la personnalité des chefs bien étalée sur les écrans. Quels projets, quelle vision, pour le Québec? Je ne le sais pas. Seulement des discours qui s’arrêtent à nous rassurer que nous allons avoir encore les moyens d’aller au Canadian Tire le samedi. Mais est-ce vraiment tout ce qui préoccupe les Québécois?

Gestionnaire où l’État évacue sa fonction téléologique pour se concentrer sur la gestion au quotidien des affaires de l’État. Le débat se résume à dire si on met un quart de piasse à gauche ou à droite, au premier étage ou au dixième. Encore une fois, quelle vision? Je ne sais pas. Le déficit zéro et les baisses d’impôts comme finalité de la démocratie, vraiment?

La démocratie a besoin d’une pluralité d’idées et de projets pour la société, une pluralité de visées et de représentations de ce qu’est potentiellement cette société. Ces idées, ces représentations de la société dépassent le simple compte de taxe, la tarification et le pourcentage d’imposition. Ces derniers sont des outils de l’État, non son rôle et sa finalité. On juge un artiste à ses œuvres, non à ses outils. Pourtant, nous résumons l’État à ses outils et non son œuvre. Lorsque les acteurs de la démocratie évacuent la fonction téléologique pour ne plus qu’être des proposeurs de plans de gestion - de budgets trimestriels - et de rendements annuels, la richesse du projet démocratique s’étiole.

De plus, la fonction gestionnaire de l’État n’a qu’une seule raison qui est la rationalité instrumentale de l’État. Cette rationalité n’a pour seul objectif que le maintien et la reproduction de l’État tel qu’il existe. Les décisions qui répondent à la rationalité instrumentale de l’État seront prises et les conséquences pour les populations locales seront évacuées, présentées comme des caprices issus de préoccupations marginales. Lorsque le politique présente une vision de la société qui dépasse sa simple gestion, il influe sur la rationalité instrumentale de l’État, car il amène l’État à se reproduire et à se transformer avec de nouveaux idéaux, de nouvelles représentations et de nouvelles finalités ou encore en renforçant les valeurs et représentations déjà en place. Le projet démocratique sert de contrepoids à cette rationalité et la fonction gestion de l’État sert à mettre en œuvre les décisions rendues nécessaires par le projet politique. Toutefois, lorsqu’il s’y confond, de nouveaux lieux de pouvoir doivent émerger. Il suffit de penser au débat sur le rôle de l’éducation qui a dû descendre dans la rue pour se faire entendre, le gouvernement de l’époque se résumant à cadrer le débat dans une feuille Excel.

Je me retrouve donc après ce mois de campagne devant un choix qui ne m’en apparaît plus un à l’échelle nationale, où je ne vois pas le Québec de demain dans les propositions qui sont sur la table, où la finalité et la visée des politiques proposées flirt avec le populisme peu importe la bannière, où le Québec cède lentement du terrain à cette vision néo-libérale gestionnaire du rôle de l’État où les citoyens se résument à des consommateurs qui ne doivent pas être trop dérangés dans leurs certitudes.

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L’aphasie la prison des mots

Par Isabelle Marquis, M.O.A., orthophoniste au CSSS de Rivière-du-Loup

André est un papa « cool ». Il a toujours le mot pour rire. Au travail comme à la maison avec sa conjointe et ses trois enfants, ce bon vivant adore taquiner et raconter des histoires. Malheureusement, depuis mars dernier, ses yeux rieurs ont laissé place à un regard sombre, douloureux.

epuis son AVC, André est aphasique. Dans sa tête, ses idées bouillonnent, mais les mots n’émergent plus de ses lèvres. Ou si peu. Il produit quelques jurons, exprime des idées simples, télégraphiques, mais il a perdu sa spontanéité naturelle. Depuis l’événement, il sort peu, a dû quitter son travail, n’est plus en mesure de gérer son courrier ni son portable. Il ne racontera plus jamais de blagues… Lise, jeune grand-maman retraitée, passe des heures au téléphone et sur Skype avec ses petits-enfants. Elle fréquente l’Âge d’Or, fait du bénévolat, adore discuter, jouer aux cartes, lire et faire des mots croisés. Mais depuis un mois, Lise ne sait plus comment utiliser le téléphone. Elle mélange ses mots en parlant, confond les chiffres, les lettres quand elle joue aux cartes ou fait ses mots croisés. Quand on lui parle, les mots se mélangent dans sa tête. Lise est aphasique.Dès la naissance, le bébé communique déjà par ses cris, ses pleurs, ses sourires… Communiquer est si primaire et si naturel chez l’être humain qu’on ne réalise pas à quel point perdre cette faculté, même partiellement, peut nous fragiliser, nous déstabiliser, transformer notre vie.

L’aphasie est un trouble du langage acquis à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC), parfois un traumatisme crânien cérébral (TCC). L’atteinte est donc dans les zones du langage de notre cerveau. Elle se manifeste par une difficulté à communiquer, à trouver les mots, parfois même une incapacité totale à parler. L’aphasie touche également la compréhension à divers degrés. Ceci est à différencier d’un trouble de mémoire, une déficience intellectuelle ou mentale : la plupart du temps, la personne est alerte, orientée, consciente de ses difficultés linguistiques. L’aphasie peut également affecter l’expression et la compréhension écrite. Chaque personne est différente et nécessite qu’on s’adapte à ses besoins, à sa condition « particulière ».

L’orthophoniste est le professionnel formé pour évaluer, diagnostiquer et traiter l’aphasie. Il détient la formation permettant d’aider les proches à comprendre l’aphasie, ses causes, ses manifestations et les moyens d’y faire face à travers la réadaptation. L’objectif est de réduire le handicap langagier, mais aussi d’outiller l’entourage et la personne elle-même, d’utiliser des stratégies de communication, d’explorer des

moyens pour affronter les situations de communication du quotidien. La communication sera stimulée sous toutes ses formes : mots, gestes, écriture, dessin, pictos, outils naturels de l’environnement tels calepins, calendrier, etc.

Au contact d’une personne aphasique, certains conseils sont d’emblée à retenir : traiter la personne avec tout le respect auquel elle a droit, sans infantiliser, sans lui parler comme si elle était sourde ou déficiente; ensuite, lui donner du temps, du temps pour s’exprimer, pour trouver ses mots, du temps pour bien intégrer vos messages lorsque requis.

« Parce que notre façon de communiquer, d’entrer en relation, est intimement liée à notre personnalité, l’aphasie affecte la personne bien au-

delà des mots. »

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La patience, l’ouverture et l’intérêt réel pour ce qu’elle essaie de dire peuvent faire une énorme différence dans le succès ou l’échec de l’échange. Comme le fauteuil roulant ou la marchette sont des outils indispensables à la personne hémiplégique, les ajustements dans notre attitude et l’utilisation de stratégies simples constituent les moyens incontournables pour faciliter la communication avec la personne aphasique.

Vivre avec l’aphasie, c’est perdre un peu ou beaucoup de notre identité. Ça peut créer un sentiment de dépendance engendré par l’incapacité à s’exprimer et parfois même un sentiment de

perte de valeur personnelle : va-t-on me croire stupide? Limité intellectuellement? Sourd? Dément? Suis-je encore crédible au regard des autres? Parce que notre façon de communiquer, d’entrer en relation, est intimement liée à notre personnalité, l’aphasie affecte la personne bien au-delà des mots. Une compréhension juste et éclairée de ce qu’est l’aphasie peut donc réduire ce sentiment de perte et d’isolement vécu. Cela se traduit par une attitude appropriée, mais aussi par des messages clairs qui appuient cette compréhension : « Je sais qu’il y a plein de choses que vous voulez exprimer. Je comprends votre colère/tristesse. »

En conclusion, rappelons que l’aphasie, qui touche des milliers de personnes au Québec à chaque année, gagne à être connue et reconnue. Les troubles de la communication sont les problèmes les moins « visibles » dans nos hôpitaux et notre société. Bien souvent, la personne aphasique se déplace sans encombre. Ses « blessures » sont dans sa tête, dans son cœur, dans ses yeux, elles sont au bout de ses lèvres... Son handicap est vécu dans chaque échange de mots, chaque fois qu’elle a à se présenter, à demander, expliquer, lire, écrire, calculer, donner un avis, raconter,… L’information et la sensibilisation sur l’aphasie ainsi que le partenariat renforcé entre familles, associations et professionnels concernés pourront peut-être permettre un jour que cette « maladie » soit plus largement soutenue et accompagnée à travers la réadaptation et dans la « nouvelle vie », après…

« Rappelons que l’aphasie, qui touche des milliers de

personnes au Québec à chaque année, gagne à être

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Le monde selon Roméo Bouchard

Par Éliane Vincent,Photos d'Élisabeth Drapeau texte publié dans le Placoteux

Il faisait un temps radieux le 25 mai après-midi sur la nouvelle terrasse du bistro Côté Est à Kamouraska. Perle Morency y accueillait une cinquantaine de producteurs biologiques, transformateurs, commerçants et citoyens, venus entendre Roméo Bouchard parler d’agriculture.

e comédien et animateur Christian Bégin a accueilli les participants en présentant un fait étonnant : malgré le discours ambiant qui fait la promotion du bio sur toutes les tribunes, seulement 2 % des surfaces en culture au Québec sont biologiques. Pourtant, de nombreuses études scientifiques démontrent clairement que l’agriculture biologique est la plus saine pour les sols, pour l’eau et pour la santé humaine.

PENSER AUTREMENT

Avec son plus récent livre, Les champs de bataille, Roméo Bouchard

dresse un portrait très précis du milieu agricole québécois. « Le statut de l’agriculture est primordial pour tout pays, a affirmé l’auteur. Contrôler son alimentation est à la base de la souveraineté d’un état. »Les champs de bataille rend hommage aux bâtisseurs du bio au Québec,

« Mais quand je constate les dégâts causés à l’environnement par l’agriculture

intensive, j’en arrive à une certitude raisonnable en ce qui concerne ma santé. »

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qui ont osé repenser les façons de faire pour contrer les aliments carencés que produit l’agriculture industrielle. Le livre s’attarde également sur l’environnement et sur l’occupation du territoire, ainsi que sur les politiques agricoles à repenser pour sortir le bio de son statut de niche commerciale. « Il faut oser dénoncer les pratiques industrielles qui détruisent l’environnement et le tissu social des campagnes, scande Roméo Bouchard. Le bio, c’est l’avenir. L’agriculture conventionnelle, c’est un passé qui s’autodétruit! »

Il insiste sur l’injustice qui consiste à concentrer l’aide à la production agricole dans les grandes exploitations, au détriment des petites fermes qui assureraient pourtant le maintien d’une meilleure occupation territoriale en région. « À force de privilégier les grandes exploitations intégrées, on se retrouve avec des terres en friche dans les secteurs moins centraux, dit-il. Des fonds d’investissement ont commencé à acheter des terres pour spéculer sur leur valeur, c’est très inquiétant. »

ÉCHANGES ANIMÉS

La conversation qui a suivi l’exposé de Roméo Bouchard a été très animée. On a traité de nombreux enjeux liés à l’agroalimentaire. Des producteurs comme Christian Paturel, un artisan fromager de Sainte-Luce-sur-Mer, Patrice Fortier, semencier à Kamouraska, ou Samuel Gaudet, charcutier à La Pocatière, ont tour à tour exposé leurs choix de vie et de producteurs, et les conséquences des politiques agroalimentaires sur leurs entreprises.

Il a été question de bio et de quasi bio, ce choix que font plusieurs agriculteurs de produire selon des techniques respectueuses de l’environnement, mais sans payer pour la certification biologique. Selon Roméo Bouchard, c’est un choix qui place les producteurs certifiés dans une situation injuste. « On pourrait régler ce problème en remboursant les frais de certification, tout le monde se retrouverait sur le même pied, insiste le conférencier. Avec le système actuel, l’agriculteur doit payer pour ne pas polluer, c’est une aberration! »

On a souligné l’augmentation inquiétante de l’incidence des cancers, des allergies et autres maladies auto-immunes. Roméo explique :

« Il est extrêmement difficile de prouver hors de tout doute la corrélation entre les résidus de pesticides et d’intrants chimiques, et l’augmentation des cancers ou des cas d’autisme. Les facteurs qui interagissent sont beaucoup trop nombreux. Mais quand je constate

les dégâts causés à l’environnement par l’agriculture intensive, j’en arrive à une certitude raisonnable en ce qui concerne ma santé. »

VISION SOCIALE GLOBALE

Le regard que porte Roméo Bouchard sur l’agriculture ouvre la réflexion sur une remise en question des choix globaux qu’une société doit faire pour se définir. Quoi d’étonnant alors qu’il profite de sa tribune pour présenter une autre publication de son cru, Constituer le Québec, qui vient de paraître aux éditions Atelier 10.

L’auteur y définit une nouvelle vision pour le Québec, à qui il veut redonner une véritable démocratie. « Les citoyens se sentent trahis par des politiciens bien peu soucieux de l’intérêt général, des inégalités sociales et du saccage planétaire », peut-on y lire dans l’avant-propos.

Roméo Bouchard présente ensuite des choix possibles pour reprendre le contrôle sur notre société. La démocratie directe, la décentralisation des pouvoirs pour assurer une gestion de proximité des enjeux régionaux et l’économie citoyenne sont quelques pistes qu’il propose à notre propre réflexion.

Il soutient enfin la thèse de la nécessité d’une assemblée constituante qui paverait la voie à une réforme en profondeur de notre démocratie. Il imagine une vaste mobilisation citoyenne non partisane qui établirait les bases sur lesquelles nous voulons vivre ensemble. « Nous sommes un peuple sans constitution, un pays sans papiers. Notre démocratie fonctionne sans le peuple », martèle celui qui a travaillé avec René Lévesque.

De l’agriculture à la gouvernance, Roméo Bouchard a élaboré un modèle de société qui englobe tous les aspects du vivre ensemble. Sa vision sort résolument des sentiers battus. Alors que l’actualité reflète jour après jour le triste bilan de notre mode de vie, les idées de Roméo Bouchard mériteraient d’être étudiées avec l’esprit ouvert.

Roméo bouchard, fondateur de l'Union paysanne

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Rivière-du-Loup Les Basques KamouraskaTémiscouata

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L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S D a N S L E K R T B

Al Drapeau au Café Grains de FolieLe vendredi 20 juin, à 21h, la Scène du Café Grains de Folie vous offre une soirée avec l’homme-orchestre Al Drapeau! Les numéros de Al Drapeau alternent entre humour, pièces instrumentales intenses

et performances vocales ressenties. Ses sources d’inspiration sont l’amour, le désir, l’affirmation de soi, la ville et la campagne. Réservez votre place et venez découvrir cet artiste multi-instrumentiste au coût de 10$.

Samedis de conter : Patrick CourtoisLes Compagnons de la mise en valeur du patrimoine vivant de Trois-Pistoles vous invitent à assister à des spectacles de

contes dans une ancienne forge, lieu de parole de renommée internationale. Le samedi 21 juin, découvrez Patrick Courtois. Exceptionnellement, le spectacle sera gratuit et aura lieu au Parc National du Lac-Témiscouata, à 20 h. Pour information : 418 857-3248.

Lancement du Club de lectureSamedi 21 juin à la bibliothèque Françoise-Bédard aura lieu le lancement du Club de lecture d’été Desjardins et inscription. (3 à 12 ans) Gratuit. 10 h à 16 h

Tournoi de pêche provincial du lac Témiscouata

Le tournoi provincial de pêche à la truite grise et à la truite mouchetée en sera cette année à sa 46e édition. Le tout se déroulera sur

la majestueux lac Témiscouata les 21 et 22 juin prochains. Les inscriptions se feront au chapiteau de la plage sablée du quai fédéral le vendredi 21, de 13 h à 19 h, et le samedi 22 juin, à partir de 6 h. Des bourses et des prix d'une valeur totale de 25,000$ seront à

l'enjeu. En nouveauté cette année, il y aura un méchoui lors du 5 à 7 du pêcheur le samedi 21 juin. Le coût est de 12 $.

St-Alex en feuDu 22 au 24 juin 2014, St-Alexandre-de-Kamouraska vous propose trois jours d'activités incluant une journée familiale (jeux gonflables, clown, défi familial), spectacle en soirée avec feux d'artifice et feu de

joie, messe, discours patriotique, hommage au drapeau et bien plus. Pour information : Rosalie Demers, agente de développement et de loisirs, au 418 495-2440, poste 225.

Activités estivales au Parc de l'aventure basque en Amérique

Découvrez les activités estivales au Parc de l'aventure basque en Amérique à partir du 23 juin au 66, rue du Parc à Trois-Pistoles. Pour le prochain mois, le Parc de l'aventure basque vous convie tous les jeudis à un 5 à 7 cochon et le lundi 23 juin à des activités pour la Fête de la Saint-Jean-Baptiste. Pour information : 418 851-1556.

Fête nationale à Trois-PistolesLes 23 et 24 juin, la Société d'action nationale de Trois-Pistoles invite la population aux festivités de la Fête

nationale sous le thème « Nous sommes le Québec ». Au programme pour le lundi 23 juin, au Parc de l'aventure basque en Amérique : 5 à 7 Bière et hot-dogs, soirée micro ouvert, chansonniers, discours patriotique et feu de la St-Jean. Pour le mardi 24 juin : activités familiales (jeux gonflables, tatouages temporaires, tours de poney, jeux surprise et barbe à papa) au

Parc e l'aventure basque en Amérique en après-midi, suivi d'un pique-nique familial (hot-dogs, breuvages, café, bière). En soirée : Messe de la St-Jean à l'église St-Jean-Baptiste (17 h), suivi d'un vin d'honneur et petits pains au Centre communautaire et d'un souper de la St-Jean avec chansonnier à la salle paroissiale. Pour information : Gemma Lagacé au 418 851-3278 ou Lise Vallée au 418 851-3278.

Mardis-Show de La Pocatière

Les Services récréatifs, culturels et communautaires (SRCC) de La Pocatière vous invitent à la 4e saison des « Mardis-Show ». Sept nouveaux spectacles gratuits seront présentés les mardis, à 19 h, au Parc Desjardins intergénérationnel. Le calendrier débute le 25 juin pour se terminer le 20 août. En cas de pluie, les spectacles sont présentés à l'agora de l'École Polyvalente La Pocatière. En ordre, se présenteront sur scène : 6 D-S; Yannick Lavoie; Duo Poirier; Sophie Robichaud; Gratien Landry; Jukeboxx Girlz et Zéro ¾. En complément, les mardis 2 juillet et 6 août, les « Cin'Été » prennent la relève avec la présentation des films « Les Croods » et « Surveillance parentale ». Les projections débuteront dès la tombée du jour. En cas de pluie, les présentations sont reportées au lendemain.

Festival La Grande Virée

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Le Festival La Grande Virée de Saint-Jean-de-Dieu se tiendra du 26 juin au 29 juin. Au programme : spectacles sous le chapiteau, compétitions, rallye automobile et activités familiales. Pour information : 418 963-2576, poste 226.

Saison musicale à l'église Notre-Dame-des-Neiges

Au cours de l’été, la Corporation du patrimoine et du tourisme religieux des Trois-Pistoles vous propose trois soirées musicales ainsi qu'une matinée les 27 juin, 26 juillet et 16 août à 20 h. Le vendredi 27 juin, à 20

h, ne manquez pas Josée April, organiste, accompagnée du flûtiste Richard Lapointe.

Festival d'été de Lac-des-AiglesDu 27 au 29 juin 2014 se tiendra le Festival d'été de Lac-des-Aigles, qui aura lieu au Pavillon du Lac. Pour information : 418 779-3023.

Les CartonfoliesLes Cartonfolies est un festival familial, participatif et unique au monde qui se tiendra cette année du 27 au 29 juin 2014. Au

programme : activités sportives amicales où le carton est à l’honneur, expositions et concours de création en carton, village pour les enfants, spectacles et animation pour les jeunes, spectacles d’envergure en soirée, feux d’artifices, etc. Le festival se tient dans le parc Clair Soleil de Cabano en bordure du lac Témiscouata. Pour plus d'informations : 418 854-8461.

Le Marché public des Basques et sa boutiqueLes producteurs, artistes et artisans se réunissent tous les dimanches du 29 juin au 7 septembre de 10 h à 15 h, afin de vous offrir une belle

gamme de produits frais. Le Marché public des Basques est situé sur la rue Pelletier, au cœur du centre-ville de Trois-Pistoles. La boutique est également ouverte les jeudis et vendredis de 10 h à 19 h, les samedis de 9 h à 17 h et les dimanches de 10 h à 15 h.

Festival Western de DégelisDu 2 au 6 juillet 2014 se tiendra le Festival Western de Dégelis, un événement familial qui propose diverses activités : compétitions

de Gymkhana, tir de chevaux, derby de chevaux, démonstration d'hommes forts, exposition de voitures Mustang, spectacles, danses de ligne, jeux gonflables, etc. Pour information : 418 853-2300.

Le QuébecIssime Cowboys de Willie à DollyLes 4 scènes présente, en collaboration avec le Festival Western de Dégelis,le QuébecIssime Cowboys de Willie à

Dolly le samedi 5 juillet à 20 h, à la Place Desjardins de Dégelis. Pour information et réservation : 1-877-334-3547

Les Mercredis du Parc Horizon Au parc Clair Soleil, tous les mercredis soirs à compter du 9 juillet jusqu'au 20 août, auront lieu les soirées musicales

des Mercredis du Parc Horizon. Pour information : 418 854-5568, poste 105.

La Triple couronne de courses de barils à Lac-des-Aigles

La Triple couronne de courses de barils à Lac-des-Aigles se tiendra cette année du 10 au 13 juillet 2014. Pour information : 418 779-2300.

Trois-Pistoles en chansonsLa 8e édition de Trois-Pistoles en chansons tiendra ses

finales du 10 au 13 et du 17 au 20 juillet 2014. Des artistes de la relève, provenant des quatre coins du Québec, du Nouveau-Brunswick, de

l'Ontario et des États-Unis se produiront en spectacle à la salle Jean-Pierre Gagnon de l'école secondaire l'Arc-en-Ciel de Trois-Pistoles. Pour information : Éric Côté au 418 963-6333.

Festival Le Riverain à St-Mathieu-de-RiouxLes 12 et 13 juillet se tiendra le Festival Le Riverain, un événement de sensibilisation et de conscientisation portant sur les enjeux cruciaux de protection du lac St-Mathieu. Pour information : 418 738-2431.

Exposition architectures de la connaissanceVenez voir cette superbe exposition de plus de 35 planches illustrant l'architecture de plusieurs bibliothèques d'aujourd'hui.Tiré du livre du même nom de l'architecte Jacques Plante. Jusqu'au 31 juillet

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