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Source : SICALA Source : SICALA

S o L A u r c e S I C A L A - haute-loire.chambagri.fr · I 3 I Pourquoi mettre en place des points d’abreuvement ? La qualité des cours d’eau de Haute-Loire est globalement

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Source: SICALA

PPrrééffaaccee

De nos jours, les principes de développement durable et d’autonomie énergétique sont reconnus comme des défis environnemen-taux à relever. Le souhait des agriculteurs de réaliser des points d’abreuvement dans les pâtures, à partir de ressources en eau lo-

cales, s’imprègne pleinement de ces nouvelles orientations.

LLeess eennjjeeuuxx ssoonntt ddee pplluussiieeuurrss oorrddrreess :: � mieux intégrer les exploitations agricoles dans leur environnement en limitant les pollutions et les dégradations de bergesdues à l’abreuvement des troupeaux aux rivières ; � préserver l’environnement et la santé des troupeaux en se dotant de points d’abreuvement correctement aménagés, en vue depréserver la santé humaine ;� améliorer l’autonomie en énergie et en eau des exploitations en limitant le transport de tonnes à eau remplies à partir du ré-seau (sans compter un gain de temps non négligeable).

La réalisation de tels points d’abreuvement prend tout son sens dans notre département. Etant situés en tête du plus grand bassin ver-sant français, celui de la Loire, nous avons à cœur de conserver une eau de bonne qualité dans nos rivières, dès leur naissance. De plus,nous avons souhaité dans ce guide revaloriser les aménagements de sources, forages et autres mares, dont les anciens savaient tirerprofit mais dont nous avons peu à peu perdu les bénéfices malgré notre qualificatif de « château d’eau de la France ».

Dans cette démarche, plusieurs partenariats ont été établis. L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne a ainsi souhaité encourager l’édition dece guide, qui répond à plusieurs objectifs de son Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau. Par ailleurs, le Pays de laJeune Loire et ses rivières a initié sur son territoire un système de soutien aux exploitants désireux de réaliser ce type de points d’abreu-vement. Enfin, ce guide a été établi en partenariat avec la Police de l’Eau (DDT) qui a validé le principe des systèmes d’abreuvementdécrits ci-après.

En espérant que ce document répondra à vos attentes, en permettant la concrétisation de vos aménagements, ou en initiant une ré-flexion sur votre exploitation.

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Gilbert BROS Président de la Chambre d’Agriculture

de Haute-Loire

Michel PEYRARDPrésident du Comité de Développement du Pays de la Jeune Loire et ses Rivières

Représentant de la Chambre d’Agriculture

Le tableau figurant en page centrale vous permettra de connaître rapidement les systèmes adaptésà vos besoins et à vos opportunités

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PPoouurrqquuooii mmeettttrree eenn ppllaaccee ddeess ppooiinnttssdd’’aabbrreeuuvveemmeenntt ??

La qualité des cours d’eau de Haute-Loireest globalement satisfaisante, toutefois

certains secteurs montrent des dégrada-tions localisées dues à l’abreuvement di-rect du bétail aux points d’eau. En effet laconcentration des animaux engendre unpiétinement important provoquant uneérosion des berges à l’origine d’un départde matériaux dans les cours d’eau. Onconstate ainsi parfois un colmatage du lit

de la rivière, avec des incidences sur cer-taines espèces (disparitions de frayèrespar ex.). De plus, les déjections du bétailsont à l’origine de pollutions de l’eau pardes macropolluants (azote, phosphore)et des agents pathogènes (bactéries,virus, colibacilles, salmonelles…).

Cette dégradation localisée des pointsd’eau est également préjudiciable à lasanté des troupeaux et de la faune sau-vage qui peut s’y abreuver. Le coursd’eau peut alors devenir un vecteur detransmission de problèmes sanitairesentre animaux (contaminations fécales,parasitisme : douve du foie, strongles,ascaris coccidies, paramphistomes, parexemple…). Bon nombre de ces patho-logies sont transmissibles à l’homme(bactéries, colibacilles).

Lorsque les aménagements réalisés sonttrop sommaires (entrée du bétail dans

l’eau, abords boueux), le constat estidentique.L’une des premières dispositions à pren-dre est de clôturer les berges sur la plusgrande longueur possible en laissant sim-plement l’accès nécessaire pour l’abreuve-ment des animaux, ce qui évite leurdivagation dans le point d’eau. Ensuite, lamise en place de points d’abreuvement in-directs correctement aménagés, permetun meilleur respect de l’environnement etfacilite la gestion sanitaire du troupeau.Sur ce point, rappelons que les animauxs’abreuvent davantage lorsque l’eau est debonne qualité, ce qui induit une augmen-tation de leur productivité. Enfin, le re-cours à une ressource en eau locale évitel’acheminement et le traitement d’eau po-table issue du réseau. Il évite égalementle transport de tonnes à eau, coûteux(fioul, amortissement de matériel et prixde l’eau du réseau), preneur de temps etproducteur de gaz à effet de serre.

RRéégglleemmeennttaattiioonn� Création de points d’abreuvement

Rien n’interdit l’abreuvement direct du bé-tail au cours d’eau. Cependant, certainesopérations liées à l’abreuvement du bétailpeuvent être réglementées (source : policede l’eau) :

- La pose de clôtures dans le lit mineurd’un cours d’eau peut être soumise à auto-risation. Les clôtures sur berge, elles, nenécessitent pas d’autorisation pour descours d’eau de première catégorie. - La création de seuils ou d’épis dans le litmineur dérivant l’eau vers la berge pourfaciliter l’abreuvement, ou encore les opé-rations de curage ou d’aménagement desberges demandent systématiquement laréalisation de démarches administratives.- Les forages doivent être systématique-ment déclarés. En-deçà de 1000 m3 préle-

vés par an, un simple formulaire est àremplir et à déposer en mairie, au-delà,un dossier de déclaration est à déposer enpréfecture.- Les prélèvements en cours d’eau repré-sentant plus de 2% du débit moyen de ré-férence du cours d’eau en période sèchesont soumis à déclaration voire autorisation.- L’assèchement, le drainage ou la mise eneau de zones humides sur une surface cu-mulée de plus de 0,1 ha est soumis à dé-claration voire autorisation.

En cas de doute ou pour toute question,s’adresser à la Direction Départementale desTerritoires, service police de l'eau au 04 7105 84 00.

� Qualité de l’eau d’abreuvement

Le Règlement Sanitaire Départemental pré-voit que les animaux aient accès à une eau

d’abreuvement de bonne qualité. Toutefoisaucune norme de « potabilité animale »n’existe ; il s’agit plutôt de bon sens (bon as-pect visuel, absence d’odeur nauséa-bonde…). De même, la charte des bonnespratiques d’élevage demande que les ani-maux aient un « accès régulier à un pointd’eau de qualité adéquate » : « eau visuel-lement propre, sans excréments, claire etrégulièrement renouvelée ».

En particulier, la conditionnalité des aidesPAC rappelle et précise ces exigences : lesdispositifs d’abreuvement doivent être fonc-tionnels, non souillés par des déjections etdoivent limiter les compétitions entre ani-maux. La qualité et la quantité d’eau à dis-position doivent respecter les besoins desanimaux. En cas de non-respect constatélors d’un contrôle, l’éleveur encourt des pé-nalités financières.

Point d’abreuvement dégradé

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CCrriittèèrreess ddee ccoonncceeppttiioonn dd’’uunn ppooiinnttdd’’aabbrreeuuvveemmeenntt

Rappelons que des bovins ne consacrent qu’1/2 h par jour àl’abreuvement, et peuvent boire jusqu’à 20l/minute. L’ob-

jectif est donc de fournir aux animaux une eau de qualité, enquantité suffisante et facilement accessible.

L’un des premiers éléments à prendre en compte est la régula-rité du débit de la ressource en eau tout au long de l’année : ilfaut s’assurer que le débit estival du puits, du forage, du coursd’eau sera suffisant pour l’abreuvement du troupeau prévu.

Il est également nécessaire de réfléchir à la localisation de l’ou-vrage. Si l’abreuvoir est situé à moins de 200 m, les animauxs’abreuveront de façon correcte en terme de quantité et de fré-quence. Au-delà, le troupeau se déplacera moins souvent ets’abreuvera plus longuement, entraînant des bousculades etune insuffisance de consommation chez les sujets dominés. Enparticulier, lorsque les animaux doivent parcourir plus de 300mpour boire, ils auront tendance selon les cas à rester près dupoint d’eau quitte à négliger le pâturage et à piétiner la zone,ou au contraire à délaisser l’abreuvement, ce qui entraîne danstous les cas une baisse de productivité.

Parallèlement, il est nécessaire d’éloigner les abreuvoirs descours d’eau afin d’éviter tout entraînement de déjections outoute submersion de la zone en cas de crue. Une distance de re-trait minimale de 5m est conseillée.

On veillera à positionner les abreuvoirs en terrain plat, sain, surdes matériaux stables (empierrement, géogrille végétalisée…)et si possible légèrement surélevé, afin d’éviter la formationd’une zone boueuse. On évitera également autant que possiblela présence d’herbes dans ou à proximité immédiate des abreu-voirs, qui constituent un lieu de prolifération de parasites. Parailleurs, il est important de clôturer le cours d’eau ou la mare quiétait utilisée par le passé, afin de canaliser les animaux vers lepoint nouvellement aménagé et ainsi en garder tout le béné-fice environnemental et sanitaire. Une clôture fixe ou mobilesera donc posée selon les cas.

Concernant ensuite le choix du système d’abreuvement leplus adapté, il est nécessaire de définir certains critères : nom-bre d’animaux à abreuver, besoins en eau au pâturage, capacitéde la ressource en eau à valoriser en été, proximité de la res-source, proximité de l’exutoire du trop-plein, renouvellementde l’eau dans l’abreuvoir, température de l’eau.

En particulier, il est important d’adapter la capacité du bacd’abreuvement ou le nombre de points d’abreuvement à la taillede la parcelle, au nombre d’animaux et au volume de la res-source. En élevage laitier en particulier, il faut prévoir de per-mettre au quart du troupeau de boire en même temps.

� Pour de grandes parcelles (plus de 200 m entre l’abreuvoiret les extrémités de la parcelle), le bac doit avoir une capacitéplus importante (1/4 de la consommation journalière du trou-peau présent) et le débit de la ressource doit permettre un re-nouvellement complet de l’abreuvoir toutes les heures, afind’éviter une stagnation prolongée de l’eau.

� Pour des parcelles plus restreintes, on conservera une ca-pacité identique, cependant le renouvellement de l’eau pourrase faire plus lentement (4h).

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� Consommations journalières en période estivale

Vache laitière Vache allaitante Vache tarie / génisse Veau Ovin

120-140 l 90-100 l 60-80 l 10 l 10-15l

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PPoommppeess àà mmuusseeaauu oouu ppoommppeess ddee ppââttuurree((bboovviinnss eett ééqquuiinnss))

PrincipeUne pompe mécanique, actionnée par lesanimaux, permet de prélever l’eau d’uneressource située à proximité de la parcelle(puits, source, retenue, cours d’eau). Cesystème permet de pomper l’eau jusqu’à 7m de profondeur (fonction du fournisseur).

A chaque poussée de l’animal, un volumede 0,3-0,5 l parvient à une auge indivi-duelle, d’une contenance d’environ 1,5 l.

On prévoira une pompe pour 6-8 vachesou chevaux, contre une pompe pour 8-10génisses ou vaches taries. Par précaution,il vaut mieux installer au moins 2 pompespar parcelle. Ce type de pompe est bienadapté à des vaches allaitantes, desvaches taries et des génisses. Il n’est enrevanche pas à privilégier pour des vacheslaitières, fortes consommatrices en eau, dufait de débits trop faibles. Enfin, s’il existedes pompes adaptées aux veaux (la pous-sée de la mère alimente en plus un bolpour le veau), on notera que ce systèmen’est pas conçu pour les petits ruminants(ovins et caprins).

Adaptation systèmeSite à équiper

Tous les cours d’eau, puits, sources et re-tenues peuvent être équipés, la seulecontrainte étant la présence d’une lamed’eau d’au moins 20 cm de hauteur y com-pris en période sèche permettant que lapompe ne se désamorce pas. On éviteraégalement de positionner l’extrémité dutuyau dans un secteur où elle risque d’êtreenfouie dans les sédiments ou colmatéepar des déchets de crue ou autres.

Travaux à engagerDans les cours d’eau charriant peu de dé-chets flottants, on plantera un pieu en boisdans le fond du cours d’eau, auquel onfixera le tuyau en crépine à une profon-deur d’environ 15-20 cm du fond du lit (nitrop profond pour éviter l’envasement, ni

trop en surface pour éviter les déchets). Lacrépine sert de filtre et évite le passage desédiments ou le bouchage par des dé-chets. Dans les cours d’eau plus impor-tants, charriant beaucoup de déchetsflottants, on pourra regrouper et protégerles tuyaux en crépines dans une buse enbéton implantée dans une encoche de laberge. Elle présentera un diamètre adapté(40 – 60 cm Ø pour un regroupement detuyaux), sera grillagée sur le dessus afind’éviter la chute de feuilles et présenteraune grille avaloir sur le côté permettantl’arrivée de l’eau du cours d’eau à une pro-fondeur satisfaisante (15-20 cm du fond).Enfin il est facile de fixer le tuyau en cré-pine à la paroi d’un puits, d’une source oud’une mare en le positionnant à une pro-fondeur adéquate. Le tuyau est ensuite enterré entre la cré-pine et la pompe, si possible dans unegaine de protection. On peut étanchéifierle raccord entre le tuyau et la pompe àl’aide de colle afin d’éviter le désamorçagede la pompe par aspiration d’air.

Quant à l’implantation des pompes, ellepeut se faire sur un socle bétonné légère-ment surélevé (20-30 cm) avec une fixa-tion par tiges filetées, ou dans un cadre

métallique ancré au sol par des agrafesmétalliques, qui permet un déplacementfacile de la pompe au besoin. On veilleraà installer la pompe à plus de 2-3 m desberges du cours d’eau le plus proche. Enfin, il est recommandé de créer unezone stabilisée autour des pompes (5m²par pompe environ), après décapage de laterre végétale et pose d’un géotextile cou-vert de pierre concassée sur environ 20 cmd’épaisseur.

Entretien : l’entretien est quasi-nul. Il fautsimplement veiller à ce que les pompesne se désamorcent pas (un simple pom-page manuel suffit souvent à réamorcer sinécessaire) et si possible les rentrer l’hi-ver. Une simple membrane en caoutchoucest à changer tous les 8 ans environ. Deplus, il ne faut pas conserver d’autre accèsà l’eau afin d’obliger les animaux à testerle matériel ; le délai habituel d’adaptationdu troupeau est de 3-4 jours.

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A CrépineB Buse de protectionC Ouvrage de génie végétalD Grille métalliqueE Grille avaloirF Agrafes métalliquesG Gaine de protectionH Tuyau en polyéthylène

I Socle en bétonJ Fers torsadés ancrés dans le solK GéotextileL Pierres concasséesM Pompe de pâtureN Clôture

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DDeesscceennttee aamméénnaaggééee aauu ccoouurrss dd’’eeaauu

On l’a vu, l’abreuvement direct des animaux aux cours d’eauest préjudiciable à leur santé et à la qualité de l’eau. Ce-

pendant, un abreuvement correctement encadré ne permettantpas l’entrée dans l’eau peut tout à fait être envisagé. Ce sys-tème évite en effet tout piétinement des berges et limite consi-dérablement l’apport de déjections au cours d’eau.

Il se présente sous la forme d’une rampe d’accès au cours d’eaucanalisée par des barrières en bois de préférence, voire par desclôtures. La rampe d’accès doit être stabilisée, afin de limiter aumaximum l’érosion.

Adaptation système / site à équiperCe système est à éviter dans les secteurs dégagés au bord decours d’eau victimes de fortes crues charriant de nombreux dé-chets, qui risquent d’endommager les barrières voire d’empor-ter l’aménagement. On veillera de plus à l’installer à unemplacement où l’eau affleure bien à la berge en période esti-vale, pour que l’accès des animaux à l’eau soit satisfaisant. Il estparticulièrement pratique d’installer ce type de point d’abreu-vement entre deux arbres, la berge étant d’autant mieux conso-lidée, on dispose d’une protection de l’ancrage des barrières etles arbres fournissent de l’ombre. On choisira enfin de préfé-rence une berge en pente douce ou un ancien accès des ani-maux à la rivière.

Travaux à engagerPréparation de la descente : Décaper la terre végétale sur unevingtaine de centimètres et adoucir la pente le plus possible.Concernant la descente proprement dite, encore appelée larampe d’accès, prévoir une surface de 15 à 20m² de terrain non glissant, sain et limitant lesapports à la rivière. Après décapage, poser ungéotextile recouvert de pierre concassée sur 15-20 cm d’épaisseur. A défaut, un tapis de stabi-lisation pourra être posé. Il s’agit de dallesd’accroche en polyéthylène posées à même lesol, recouvertes d’une épaisseur de terre suffi-sante (20 cm environ), si possible additionnéede la terre végétale préalablement décapée. Lavégétation qui s’y implantera naturellementrendra le site plus résistant aux crues (les géo-grilles seuls résistent mal). Il est également pos-sible de poser des madriers en bois en escalier,rivés au sol par des fixations de 50 cm mini-mum, avec du remblai entre les marches (sou-vent nécessaire en cas de forte pente). Par ailleurs, il sera nécessaire de maintenir les

matériaux de la descente en bas de pente et d’y limiter l’éro-sion par le cours d’eau. Pour ce faire, on pourra implanter deuxmadriers de 20 cm de diamètre superposés le long de la bergeen bas de descente.

Aménagement de la descente : encadrer la descente par desbarrière en bois des deux côtés ainsi qu’en bord de berge. Choi-sir des poteaux en bois de section de plus de 15 cm, qui serontenfoncés d’au moins 70 cm (à la pelle mécanique dotée d’unbrise-roches et d’un enfonce-pieux) et dépasseront de l’eau d’aumoins 1,30m en période estivale. Privilégier le bois de châtai-gnier, d’acacia ou d’autres essences résistantes à l’immersion. Ilest conseillé de fixer les barrières à l’aide de tire-fonds pour unesolidité optimale. En pied de berge, deux traverses seront fixéeslatéralement aux poteaux pour arrêter les animaux. Elles serontsuffisamment espacées pour permettre aux animaux de passerla tête pour s’abreuver, mais doivent également interdire l’accèsdes plus jeunes au cours d’eau. Il faut donc prévoir un espace-ment de 70 cm pour les bovins et chevaux, et de seulement 35cm pour les ovins.

On pourra au besoin protéger les barrières, et en particulier lestraverses, des coups des animaux par des fils barbelés directe-ment fixés dessus. Enfin, si la lame d’eau parvenant à l’ouvrageétait trop faible ou irrégulière, on pourrait envisager après dis-cussion avec la police de l’eau d’implanter dans le cours d’eaudes épis déflecteurs destinés à créer un courant d’amenée en di-rection de l’ouvrage (grâce au positionnement de rochers ou depièces de bois orientant le courant vers la berge avec un débitraisonnable).

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Entretien : en bordure immédiate d’uncours d’eau, il ne faut pas oublier lanécessité de nettoyer régulièrementl’ouvrage après des crues : des déchetsdérivants peuvent avoir obstrué lesbarrières, parfois des madriers de piedde berge peuvent être déstabilisés.Enfin, il peut être utile d’enlever lesable qui pourra s’être accumulé enpied de berge, mais attention à ne pasfaire un réel curage du cours d’eau, quiest soumis à procédure administrative.

Exemple local : GAEC de la KENA, à St Vidal

M. Colon a bénéficié de la pose de 3 descentes aménagées au bord de la Freyssenette par le SICALA.« Je suis content de ces installations Avant mes bêtes descendaient à la rivière, mais c’était moins propre et moinspratique. Elles se sont habituées aux aménagements assez vite, même sur l’ouvrage le plus en pente où elles doiventdescendre des marches. Selon les parcelles, il y a 5 à 15 vaches qui ont accès aux points d’abreuvement.

Note de l’éleveur : Je pense qu’il ne faut pas oublier que la rivière bouge souvent, on a du sable qui se dépose sous certaines descentes,au contraire pour d’autres la hauteur d’eau peut baisser, enfin, certaines traverses sont parfois emportées ou endommagées. Il faut entenir compte dans la localisation des points et ensuite faire un minimum d’entretien, mais ce n’est pas grand-chose par rapport auxtravaux très importants qui ont été réalisés à l’installation».

NNoottee :: ce type d’aménagement peut aussi s’adapter par exemple à une mare alimentée de façoncorrecte en été et suffisamment grande.

Descente aménagée sur une berge en pente :pose de madriers en escaliers, pose de géogrilles

et empierrement.

Descente en pente après végétalisation.

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E Blocs de pierreF Épis rocheuxG ClôtureH Poteaux en bois

A Cale d’accès en pierres concasséesB 2 madriers en bois superposésC Traverse en boisD Tire-fonds (fixations)

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Système Productions concernées Caractéristiques générales

Pompesde pâture

cƒ p. 5

Bovins viande, bovins lait, équinsS’adapte plutôt à des troupeauxde taille moyenne < 30 UGB)Possibilité d’utiliser des pompes spécifiquespour les jeunes animaux

Eau fraîche (peu de stockage)Facile à déplacerHors d’usage en période de gelPeut s’installer sur les puits ou les sourcesSystème adaptable à tous les cours d’eau

Alimentationgravitaire

cƒ p. 13 & 14

Toutes productionsConvient pour toutes tailles de troupeaux(adapter selon le débit et la taille du bac)

Fonctionne en période de gel légerNe s’adapte pas aux cours d’eau à pente faible(< 1 %) ou avec des berges hautes

Descenteaménagée au cours d’eaucƒ p. 6 & 7

Toutes productionsS’adapte à des troupeauxde taille moyenne (10 – 20 UGB)

Eau fraîche et couranteNon adapté aux cours d’eau aux débits d’étiagetrop faibles (problème de hauteur d’eau).A privilégier sur cours d’eau de petite à moyennesection d’écoulementFonctionne en période de gel

Bélierhydraulique

cƒ p. 10

Toutes productionsS’adapte plutôt à des troupeaux «importants»à «très importants» (> 40 UGB), pour l’alimentation,à partir d’une même ressource,d’une réserve ou de bacs situés sur plusieurs parcelles,voir du bâtiment…

Très bon rendement (possibilité d’alimenterplusieurs bacs et une partie de l’exploitation etde remonter l’eau sur des dénivelés conséquents)Eau fraîche (circulation permanente)Système à durée de vie importante (> 40 ans)Nécessite : - une source à grand débit ;- un dénivelé important entre la retenueet le bélier hydraulique

Énergiesolaire

cƒ p. 11

Toutes productionsS’adapte à des troupeaux de taille moyenne(10 - 30 UGB)

Peu adapté sur les cours d’eau(privilégier sur les puits, forages,retenues collinaires…)Fonctionne en période de gel léger

Énergieéoliennecƒ p. 12

Toutes productionsS’adapte à des troupeaux «importants»à «très importants» (> 40 UGB), pour l’alimentation,à partir d’une même ressource,d’une réserve ou de bacs situés sur plusieurs parcelles

Bon rendement (possibilité d’alimenter plusieursbacs et une partie de l’exploitation)A privilégier dans les zones ventées,sur les puits, forages, retenues collinaires…Fonctionne en période de gel légerSystème à durée de vie importante (> 40 ans)

Installation Entretien / surveillance Coût1 et temps2 moyen d’installation

Installation facileDans la majorité des cas,une protection de la crépine est nécessaire

Aucune technicité particulièreEntretien très légerSurveillance régulièreA enlever en période hivernale(protection contre les crues et le gel)

40 -50 € / UGB

2 heures de travail / pompe

Installation moyennement facile(nécessite une étude précise des niveaux)Ne pas installer les abreuvoirs en zone inondable

Aucune technicité requiseEntretien ponctuel (vidange du réservoir,nettoyage de la crépine)Surveillance légère : vérification,1 à 2 fois /semaine, du colmatagede la crépine ou du désamorçage du système

40-75 € / UGB

1,5 jours de travail / bac d’alimentation relié

Installation généralement délicate (terrassement)Nécessité d’avoir un niveau constant dans le coursd’eau ou d’orienter la lame d’eau inférieure versle dispositif (création d’un épi déflecteur)Aménagement possible de la cale d’accèspour éviter sa dégradation

Aucune technicité requiseRisque de dégradation du dispositiflors des cruesVérification en période de temps secdu bon écoulement de l’eauen bas de descente

70-90 € / UGB

1,5 jours de travail (comprenant une journée de terrassement)

Charge de travail importanteTravaux de terrassement léger etde maçonnerie à prévoir

Entretien minimeInjection d’air dans la cloche une fois / anVérification régulière de l‘amorçagedu dispositif

80 -110 € / UGB

3 à 5 jours de travail (comprenant une à deux journées d’intervention avec du matériel lourd - pelle mécanique)

Installation généralement délicate(nécessite l’appui d’un professionnel)

Entretien minimeBatterie à changer tous les 10 ans 80-110 € / UGB

1 à 2 jours de travail

Installation généralement délicate(nécessite l’appui d’un professionnel)Aménagements annexes nécessaires(réservoir de stockage d’eau…)Travaux de terrassement léger etde maçonnerie à prévoir

Entretien légerGraissage des axes 2 fois par an 80-110 € / UGB

3 à 5 jours de travail

EEnn ffoonnccttiioonn ddee vvooss bbeessooiinnss eett ddee vos opportunités, faites votre choix !

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Système Productions concernées Caractéristiques générales

Pompesde pâture

cƒ p. 5

Bovins viande, bovins lait, équinsS’adapte plutôt à des troupeauxde taille moyenne < 30 UGB)Possibilité d’utiliser des pompes spécifiquespour les jeunes animaux

Eau fraîche (peu de stockage)Facile à déplacerHors d’usage en période de gelPeut s’installer sur les puits ou les sourcesSystème adaptable à tous les cours d’eau

Alimentationgravitaire

cƒ p. 13 & 14

Toutes productionsConvient pour toutes tailles de troupeaux(adapter selon le débit et la taille du bac)

Fonctionne en période de gel légerNe s’adapte pas aux cours d’eau à pente faible(< 1 %) ou avec des berges hautes

Descenteaménagée au cours d’eaucƒ p. 6 & 7

Toutes productionsS’adapte à des troupeauxde taille moyenne (10 – 20 UGB)

Eau fraîche et couranteNon adapté aux cours d’eau aux débits d’étiagetrop faibles (problème de hauteur d’eau).A privilégier sur cours d’eau de petite à moyennesection d’écoulementFonctionne en période de gel

Bélierhydraulique

cƒ p. 10

Toutes productionsS’adapte plutôt à des troupeaux «importants»à «très importants» (> 40 UGB), pour l’alimentation,à partir d’une même ressource,d’une réserve ou de bacs situés sur plusieurs parcelles,voir du bâtiment…

Très bon rendement (possibilité d’alimenterplusieurs bacs et une partie de l’exploitation etde remonter l’eau sur des dénivelés conséquents)Eau fraîche (circulation permanente)Système à durée de vie importante (> 40 ans)Nécessite : - une source à grand débit ;- un dénivelé important entre la retenueet le bélier hydraulique

Énergiesolaire

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Toutes productionsS’adapte à des troupeaux de taille moyenne(10 - 30 UGB)

Peu adapté sur les cours d’eau(privilégier sur les puits, forages,retenues collinaires…)Fonctionne en période de gel léger

Énergieéoliennecƒ p. 12

Toutes productionsS’adapte à des troupeaux «importants»à «très importants» (> 40 UGB), pour l’alimentation,à partir d’une même ressource,d’une réserve ou de bacs situés sur plusieurs parcelles

Bon rendement (possibilité d’alimenter plusieursbacs et une partie de l’exploitation)A privilégier dans les zones ventées,sur les puits, forages, retenues collinaires…Fonctionne en période de gel légerSystème à durée de vie importante (> 40 ans)

Installation Entretien / surveillance Coût1 et temps2 moyen d’installation

Installation facileDans la majorité des cas,une protection de la crépine est nécessaire

Aucune technicité particulièreEntretien très légerSurveillance régulièreA enlever en période hivernale(protection contre les crues et le gel)

40 -50 € / UGB

2 heures de travail / pompe

Installation moyennement facile(nécessite une étude précise des niveaux)Ne pas installer les abreuvoirs en zone inondable

Aucune technicité requiseEntretien ponctuel (vidange du réservoir,nettoyage de la crépine)Surveillance légère : vérification,1 à 2 fois /semaine, du colmatagede la crépine ou du désamorçage du système

40-75 € / UGB

1,5 jours de travail / bac d’alimentation relié

Installation généralement délicate (terrassement)Nécessité d’avoir un niveau constant dans le coursd’eau ou d’orienter la lame d’eau inférieure versle dispositif (création d’un épi déflecteur)Aménagement possible de la cale d’accèspour éviter sa dégradation

Aucune technicité requiseRisque de dégradation du dispositiflors des cruesVérification en période de temps secdu bon écoulement de l’eauen bas de descente

70-90 € / UGB

1,5 jours de travail (comprenant une journée de terrassement)

Charge de travail importanteTravaux de terrassement léger etde maçonnerie à prévoir

Entretien minimeInjection d’air dans la cloche une fois / anVérification régulière de l‘amorçagedu dispositif

80 -110 € / UGB

3 à 5 jours de travail (comprenant une à deux journées d’intervention avec du matériel lourd - pelle mécanique)

Installation généralement délicate(nécessite l’appui d’un professionnel)

Entretien minimeBatterie à changer tous les 10 ans 80-110 € / UGB

1 à 2 jours de travail

Installation généralement délicate(nécessite l’appui d’un professionnel)Aménagements annexes nécessaires(réservoir de stockage d’eau…)Travaux de terrassement léger etde maçonnerie à prévoir

Entretien légerGraissage des axes 2 fois par an 80-110 € / UGB

3 à 5 jours de travail

En fonction de vos besoins et de vvooss ooppppoorrttuunniittééss,, ffaaiitteess vvoottrree cchhooiixx !!

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LLee bbéélliieerr hhyyddrraauulliiqquueePrincipe

Ce système très ancien utilise l’altitude dela ressource en eau pour actionner unepompe et alimenter un réservoir distri-buant ensuite l’eau à plusieurs pointsd’abreuvement par gravité. Sur certainesexploitations, le bélier permet d’alimenterl’intégralité de l’élevage (pâtures et bâti-ments). Tout d’abord, le bélier est consti-tué d’une cloche en fonte munie de deuxclapets en bronze. Il est placé en contre-bas d’une canalisation d’eau qui forme unechute assez importante : de 1 à 10 m ; plusle débit est important à l’origine, moins ilest nécessaire que la chute soit haute.Dans tous les cas, l’objectif est que l’eauarrive dans la cloche avec un débit impor-tant accéléré par la chute. Par un phéno-mène de « coup de bélier », l’énergiemécanique ainsi obtenue permet de ren-voyer l’eau dans des bacs d’abreuvementplacés à une hauteur encore plus impor-tante que celle de la chute (jusqu’à80m !).

Adaptation du systèmeet site à équiper

Le bélier est un système dit « inusable »qui nécessite uniquement une pressionimportante au départ du dispositif : il fautdonc un dénivelé important entre le pointde prélèvement de la ressource et le bé-lier, et/ou un débit initial important de laressource en eau prélevée. Ce système est

essentiellement intéressant pour alimen-ter en eau un grand nombre d’abreuvoirs.

Travaux à engagerAu captage de la ressource, il peut être né-cessaire de créer une réserve collectricetampon de capacité suffisante afin que ledébit en amont de la chute soit suffisantet régulier. La ressource en eau collectéeest ensuite reliée au bélier en contrebasavec une canalisation en fonte ou en acieren ligne droite soudée et enterrée, quiconserve au mieux l’énergie de la chuted’eau. Puis le bélier est relié à un réservoirde distribution, enterré et placé à une al-titude plus importante, grâce à une cana-lisation de refoulement en polyéthylène.Le type de bélier va dépendre du débit dela source, de la distance entre la source etle bélier et de la hauteur de chute. Il est

impératif de faire appel à un profession-nel pour le choix de l’installation.

Le bélier sera installé sur une plateformebétonnée. On prévoira d’orienter l’eau gi-clant du bélier vers un cours d’eau ou unerigole. De même, on prévoira un trop-pleinpour les réservoir amont et aval.

Concernant la distribution de l’eau du ré-servoir vers les abreuvoirs par gravité et laconception des abreuvoirs, se reporter à lafiche « abreuvoir gravitaire ».

Entretien : si le bélier n’est pas équipé d’unsystème de mise hors gel, il faut retirer lacloche chaque hiver et désamorcer lestuyaux. Certaines pièces en mouvementpeuvent être à changer tous les 5 à 10 ans(faible coût).

Système d’abreuvement utilisant un bélier hydraulique

Zoom sur le « coup de bélier » : C’est l’onde de choc créée lorsque le débit d'un liquide est soudainement interrompu (comme lorsque l'on ferme brusquementun robinet). Ici c’est un clapet qui se ferme brutalement à l’arrivée de l’eau (cf schémas). Suite à ce coup de bélier, l’eau reparten sens inverse et monte vers la cloche principale. Le second clapet, placé au bas de la cloche se ferme. L’air présent dans lacloche, qui avait été comprimé par l’eau, se détend et envoie automatiquement l’eau vers le réservoir.Le bélier permet d’obtenir des débits de 2 à 10 m3/j (fonction du matériel et de la ressource).

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A Étang, lac, source captée…B Plate-forme bétonnée avec abri bâtiC Tuyau dit « de batterie » en fonte ou acierD Tuyau de rejet de l’eau non utiliséeE Tuyau de refoulement en polyéthylèneF Réservoir de stockage (ou abreuvoirs)G Bélier hydrauliqueH Fossé d’évacuation du trop plein

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PPoommppeess ssoollaaiirreess

PrincipeUne pompe électrique alimentée par despanneaux solaires permet le prélèvementd’eau issue de ressources locales (puits, fo-rage, cours d’eau, mare…). L’installationest complétée par une batterie qui stockel’électricité solaire produite et qui permetde faire face aux périodes peu ensoleillées(certaines batteries peuvent compenserun manque de soleil pendant 10j et se re-charger en une journée ensoleillée).

Un bac photovoltaïque a des dimensionsde 900 à 1500 l et peut alimenter 10 à 30vaches laitières, ou encore de 20 à 40vaches allaitantes. Les pompes solairespeuvent pomper jusqu’à 50 m de profon-deur et le débit peut atteindre 2500 l/jour(fonction du matériel et de la ressource eneau).

Il est fortement conseillé de faire appel àun professionnel pour l’installation du ma-tériel.

Adaptation systèmesite à équiper

Le site à équiper doit être placé sur unezone ouverte et bien entendu peu ombra-gée. On cherchera à avoir un dénivelé mi-nimal entre la ressource en eau et lepremier bac d’abreuvement afin d’optimi-ser le débit de la pompe.

Travaux à engagerLe plus souvent, il s’agit d’un kit « tout enun » composé de 2 demi-bacs rassemblésdans un châssis autour d’un mât soutenantle ou les panneaux solaires, directementconnecté à une pompe. Cette pompe estdirectement immergée dans la ressourceen eau utilisée (source, forage, coursd’eau, mare…). Lorsque la ressource est uncours d’eau, il faut protéger la pompe enl’installant de préférence dans une buseancrée dans la berge, qui sera grillagéesur le dessus afin d’éviter la chute defeuilles et présentera une grille avaloir surle côté permettant l’arrivée de l’eau du

cours d’eau à une profondeur satisfaisante(15-20 cm du fond), sur ce point, se re-porter au schéma des pompes de pâtures.

On placera le système sur un socle stabi-lisé (de préférence bétonné, voire em-pierré) plus large que le diamètre del’abreuvoir, afin d’éviter la formation dezones de piétinement boueuses. Dans lecadre d’une utilisation fixe, on préfèrerafixer le mât soutenant le panneau solaireà ce socle et enterrer le tuyau d’alimenta-tion en eau et le tuyau d’alimentationélectrique de la pompe dans une gainePVC entre le bac et la ressource. Toutefoiscertains agriculteurs profitent de la simpli-cité du système pour déplacer le kit auchargeur et suivre ainsi le pâturage tour-nant. Il suffit que dans chacune des pâ-tures une ressource en eau soit disponible.Le bac n’est alors pas fixé et les tuyauxpeuvent être laissés dans une gaine à lasurface sous réserve que le bac soit judi-cieusement positionné et que les animauxne puissent pas endommager les tuyaux.On peut également envisager d’enterrerentre l’abreuvoir et la ressource une gainefacile d’accès (mandrin de bâches d’ensi-lage par exemple) dans laquelle faire pas-ser les tuyaux à chaque utilisation de laparcelle.

Notons qu’il est également possible d’uti-liser le kit solaire comme un réservoir ali-mentant plusieurs abreuvoirs en série pargravité. Il ne faut pas oublier de vérifierque le débit de la pompe suffit à abreuverla totalité du troupeau prévu. Pour laconception des abreuvoirs et leurconnexion en série depuis le kit solaire, sereporter à la fiche « abreuvoir gravitaire ».

Entretien : il faut prévoir de retirer lapompe tous les hivers, sauf si elle est suf-fisamment immergée et les tuyaux enter-rés à plus de 60 cm de profondeur. Il estégalement nécessaire de prévoir le rem-placement de la batterie tous les 10 ans.

Système d’abreuvement utilisant des panneaux solaires

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A Pompe immergéeB Puits dans la nappe alluvialeC Gaine de protection des tuyauxD Tuyau d’alimentation en eauE Gaine électriqueF Socle béton

G Mât de fixation du panneau solaireH Panneau solaireI AbreuvoirJ Capteur pour niveau constantK Fers torsadés ancrés dans le solL Clôture

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PPoommppeess ééoolliieennnneess

PrincipeLes bacs d’abreuvement sont équipés de flotteurs et dès que le ni-veau baisse, une pompe s’actionne afin de les remplir à partird’une ressource en eau à proximité (puits, forage, source, coursd’eau). Le mouvement rotatif des pales d’une éolienne entraînecette pompe à piston dans un puits ou un forage (40 m de pro-fondeur max.) ou dans un cours d’eau, une mare importante ouune source (200 m de distance max.). L’eau ainsi remontée ap-provisionne un ou plusieurs réservoirs de stockage enterrés, quialimentent ensuite des bacs d’abreuvement par gravité.Pour une question de rentabilité, on n’envisagera cette solutionque pour équiper la totalité d’une exploitation ou du moins unegrande majorité des points d’abreuvement. Notons qu’une éo-lienne a une durée de vie d’environ 50 ans.

La roue se déclenche lorsque la vitesse du vent dépasse 2-3m/seconde (vitesse à laquelle les feuilles des arbres se mettentà bouger). Une éolienne fournit un débit d’eau de l’ordre de 3 à20 m3/jour (fonction du matériel et de la ressource).

Il est fortement conseillé de faire appel à un professionnel pourl’installation et le réglage du matériel.

Adaptation système / site à équiperOn positionnera l’éolienne de préférence sur un plateau face auxvents, à l’écart des hauts arbres ou des bâtiments.

Travaux à engagerLa première étape des travaux consiste à fixer le pylône sur des so-cles béton coulés dans le sol. Une pompe est ensuite installée dansle point de captage de l’eau. Enfin, la roue est fixée au pylône.

Parallèlement au montage de l’éolienne, il est nécessaire de créerun réservoir de stockage en béton enterré qui pourra servir detampon et alimenter les bacs même en dehors des périodes ven-tées. Le volume conseillé pour ce réservoir est de 3-4 fois le vo-lume journalier nécessaire. Ce réservoir peut ensuite alimenterplusieurs abreuvoirs par gravité. Pour la conception des abreu-voirs et leur connexion en série depuis le réservoir, se reporter àla fiche « abreuvoir gravitaire ». Concernant les canalisations me-nant de l’éolienne au réservoir, on préconise d’utiliser des tuyauxen polyéthylène d’au moins 25 mm de diamètre, enterrés.

Concernant la colonne de pom-page, si la ressource de baseest un forage : prévoir de creu-ser avec un diamètre suffisam-ment large (10 cm minimum),pour l’installation d’une pompede débit suffisant.

L’entretien d’une éolienne estsimple : il s’agit de désamorcerla pompe, de graisser les roule-ments une à deux fois par an(certains modèles avec carterétanche à bain d’huile ne né-cessitent pas cette manipula-tion) et de purger la tubulureavant l’hiver.

Système d’abreuvement utilisant une éolienne

Zoom sur l’éolienne :

elle est dotée d’un pylône (ou mât) en acier, de 4 à 16 mde haut : on note qu’au-delà de 12m, il faut déposer unpermis de construire, en dessous de cette hauteur une dé-claration de travaux en mairie suffit. Sur ce pylône est fixéeune roue de 1,6 à 4 m de diamètre, avec une tête motricerecevant 15 à 20 pales en tôle galvanisée. Un grand gou-vernail permet de maintenir la roue face au vent. Une pe-tite pale de désorientation stabilise la vitesse de la roue sile vent dépasse 10 m/seconde. La roue reçoit un arbre decommande qui actionne une pompe à piston à mouvementalternatif (aspirante et refoulante).

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A Forage, puits, source…B Pompe à pistonC Socle bétonD PylôneE GouvernailF RoueG Tuyau en polyéthylèneH Réservoir

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AAbbrreeuuvvooiirr ggrraavviittaaiirree

PrincipeC'est sûrement le système d'abreuvement le plus utilisé et le plussimple à réaliser. Souvent, les abreuvoirs gravitaires existants ontété réalisés de façon sommaire avec des baignoires.

Dans les parcelles où la ressource en eau est en amont du lieud'abreuvement, on collecte cette eau à la source et on l'acheminegrâce à un tuyau dans un bac en contrebas par gravité (pente d’aumoins 1%).Il faut bien vérifier qu'il y ait suffisamment d'eau en période es-tivale pour alimenter le système. Le bac d'abreuvement peut êtreéquipé d’un flotteur qui limite le remplissage du bac au-delà d’unniveau fixé, ou un trop plein qui achemine l'eau en contrebas(cours d'eau, second abreuvoir, rigole rejoignant le ruisseau…).Ce type d'aménagement peut alimenter, en général, 15 à 20vaches (à moduler selon le diamètre du bac et du débit).

Adaptation du système et site à équiperCe système peut être adapté à toutes les ressources (cours d’eau,sources…), la contrainte essentielle étant la présence d'eau ensurplomb et d’un débit suffisant en été. On veillera également àpositionner correctement le tuyau de captage dans une réserved'eau suffisante, de façon à éviter qu'il ne soit enfoui sous les sé-

diments ou colmaté par des résidus. Une grille ou crépine pourraêtre fixée à son départ afin de limiter les risques d’obstruction. Lesystème peut également être alimenté par des collecteurs enter-rés captant les eaux de ruissellement ou de source affleurant à lasurface du sol.

Travaux à engagerCaptage de la ressource en eau : Après avoir repéré la ressourceen eau à utiliser, on installera une crépine (filtre à l’extrémité dutuyau de captage) à une profondeur satisfaisante, soit à au moins10 cm du fond de la réserve. A partir de ce point, on creusera en-suite une tranchée pour enterrer le tuyau acheminant l'eau aubac à 60 –80 cm de profondeur, ce qui permettra d’éviter son écra-sement par les bêtes ou les engins agricoles.

Si la ressource en eau affleure au niveau du sol et ne permet pasl’installation directe d’une crépine (source, eaux de ruissellement),on pourra réaliser un drainage de la zone avec des collecteurs surune superficie limitée afin de ne pas assécher totalement la par-celle, puis un collecteur central viendra acheminer les eaux versun regard (cf schéma suivant). Ce regard permettra de constituerune réserve de profondeur suffisamment importante pour l’ins-tallation d’une crépine, qui acheminera ensuite l’eau vers le(s)abreuvoir(s) par gravité. Ce regard permettra également de véri-

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AAbbrreeuuvvooiirr ggrraavviittaaiirree

fier l’absence d’obstacle obstruant l’arrivée de l’eau dans la cré-pine, et pourra permettre la décantation d’éventuels déchets etsédiments. Il sera donc nécessaire de le nettoyer régulièrementen cas de dépôts.

Positionnement de l’abreuvoir : On positionnera le bac à au moins2-3 m de la berge la plus proche pour limiter toute érosion ou pol-lution fécale. A l’emplacement choisi, la terre végétale sera dé-capée, puis on posera un socle en béton, ou une géogrillerecouverte d’une vingtaine de centimètres de pierres concassées,ce qui assurera la stabilisation du système et évitera la formationde zones de piétinement boueuses. Certains agriculteurs rempla-cent la géogrille par de la pouzzolane recouverte d’un géotextile.L'abreuvoir lui-même pourra être de préférence en béton (parexemple buses de diamètre 100 et de 120 cm de haut enterréesverticalement sur la moitié) ou éventuellement en polyéthylènebien que ce matériau soit moins durable dans le temps.

Aménagement de(s) l’abreuvoir(s) : Dans tous les cas, chaqueabreuvoir sera doté d’une bonde de vidange en fond de bac (PVCde diamètre 80-100 et si possible fermées par un couvercle vis-sant). Cette vidange sera orientée autant que possible vers la res-source en eau initiale (cours d’eau, zone humide...). Une tellevidange permet de laisser l’abreuvoir à sec sans stagnation endehors des périodes de pâturage, ainsi que de procéder à son net-toyage si nécessaire.

En cas de pente, on conseille également de placer une clôture enbois côté amont afin d’éviter toute bousculade en amont suscep-tible à terme de déstabiliser le bac. On observe que cette clôturesert de point de repère aux animaux pour localiser l’abreuvoir deloin.

1. Abreuvoirs raccordés individuellement à une canalisationunique :Afin de laisser l’eau s’écouler par gravité vers plusieurs abreuvoirsen série, on préfèrera réaliser une canalisation PVC enterrée entrela ressource initiale (ou le réservoir dans le cas des pompes éo-liennes, des pompes solaires ou du bélier hydraulique) et le der-nier abreuvoir à alimenter. Chaque abreuvoir sera ensuiteconnecté à cette canalisation unique avec un regard doté d’unevanne, qui permettra de l’isoler. De plus, chaque abreuvoir seradoté d’un flotteur enclenchant une arrivée d’eau à partir de la ca-nalisation principale à la demande, c’est-à-dire en cas de baissede niveau ; aussi il n’est pas nécessaire de prévoir un trop-plein.Grâce à ce système de canalisation unique et d’abreuvoirs décon-nectés les uns des autres, la vidange des bacs situés en amont nepénalise pas l’abreuvement en aval. De plus, chaque abreuvoirreçoit une eau d’égale qualité (pas d’impact de la stagnationéventuelle d’eau dans les abreuvoirs du dessus, pas d’accumula-tion dans le dernier bac des déchets véhiculés par les premiersabreuvoirs…).

Trop plein protégé par un capuchon

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AAbbrreeuuvvooiirr ggrraavviittaaiirree

Michel Heyraud, du GAEC du Pilat(St Férreol d’Auroure), photos 1 et 2.

« J’ai capté l’eau sortant d’une source avecdes collecteurs, canalisés par un tuyau prin-cipal. Ce tuyau enterré débouche dans unpremier bac, dont le trop-plein alimente en-suite de la même façon les 3 bacs suivants.Le dernier trop-plein part ensuite au milieunaturel ».

Ce système permet aux animaux de boireen plusieurs points à partir de la même res-source en eau.

Note de l’éleveur« Il faut faire bien attention à capter les eauxdès leur sortie pour éviter qu’en périodesèche elles ne se perdent dans la parcelleavant d’arriver au tuyau.

Les bêtes ont tendance à abîmer le tuyau detrop plein, j’ai donc eu l’idée de le protégeren posant un capuchon d’un diamètre supé-rieur à celui du trop plein que j’ai fixé à labuse. Ce système très simple permet égale-ment d’éviter que le trop plein ne sebouche ». (cf photo 1)

L’enlèvement de l’embout vertical du trop plein en PVC permetla vidange du bac. Noter les barreaux qui protègent le dispositif.

GAEC DU BEAU SITE, St Romain Lachalm

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2. Abreuvoirs en série s’écoulant les uns dans les autres par trop-pleinDans certains cas, les exploitants préfèrent alimenter chaqueabreuvoir « en cascade ». Dans ce cas, la circulation d’eau est per-manente dans les bacs : chacun d’entre eux est doté d’un trop-plein qui se déverse par une canalisation enterrée dans le bac dudessous. Ce trop-plein est souvent constitué d’un tuyau verticalamovible où l’eau affleure, sa partie basse aboutissant après uncoude à un second abreuvoir, à un cours d’eau ou à une zone hu-mide. L’enlèvement de la partie verticale de ce trop-plein permetalors la vidange très simple du bac.

Les abreuvoirs pourront être reliés entre eux par des tuyaux po-lyéthylène enterrés de plus de 25 mm de diamètre. Afin que lesanimaux n'endommagent pas le trop-plein, voire l’alimentationen buvant, on peut rajouter des protections sur ceux-ci (cf photos1 et 3).

Entretien de l’abreuvoir : tout comme les abreuvoirs des bâti-ments, les abreuvoirs au pré doivent être vidangés et nettoyésrégulièrement des algues ou déchets éventuels. Par ailleurs, onvérifiera que la crépine de captage de l’eau n’est pas bouchée eton vidangera les tuyaux avant l’hiver.

Pour augmenter la capacité d’abreuvement, l’éleveur a installé deux abrevoirs en série.

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Remerciements :

Coordonnées partenaires :

� Chambre d’Agriculture de Haute-Loire16 boulevard du Président BertrandBP 2034343012 LE PUY EN VELAY Cedex04 71 07 21 00

� Agence de l’Eau Loire BretagneCentre Onslow, 12 avenue Marx Dormoy63058 CLERMONT-FERRAND CEDEX 104 73 17 07 10

� Direction Départementale des Territoiresde Haute-Loire Service Police de l’Eau13 rue des MoulinsBP 35043012 LE PUY EN VELAY Cedex04 71 05 84 00

� SICALA(Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Loireet de ses Affluents)3 avenue Baptiste Marcet43000 LE PUY EN VELAY04 71 04 16 41

Ce guide a été réalisé par la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire avec le soutien financier de l’Agence de l’EauLoire Bretagne et des Fonds Européens LEADER (Liaison Entre Actions de Développement de l’Economie Rurale),ainsi qu’avec l’appui technique du Syndicat Mixte du Bassin de la Rance et du Célé, de la Chambre d’Agriculturedu Cantal, de la DDT 43 et du SICALA.