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CONTACT PRESSE : Émilie Fernandez – Tél. 0473.170.183 – [email protected] jeudi 15 janvier à 20h30 maison de la culture salle Jean-Cocteau durée 1 heure 55 avec entracte SACRE # 197 ET SACRE # 2 VASLAV NIJINSKI — IGOR STRAVINSKY DOMINIQUE BRUN

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ContaCt presse : Émilie Fernandez – tél. 0473.170.183 – [email protected]

jeudi 15 janvier à 20h30maison de la culture salle Jean-Cocteau

durée 1 heure 55 avec entracte

saCre # 197 et saCre # 2

VaslaV nijinski — igor straVinskydominique brun

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saCre # 197pièce pour 6 danseurs

Conception et écriture chorégraphique Dominique Brun assistée de Clarisse Chanel, Marie Orts, Marcela SantanderD’après Vaslav Nijinski et les dessins de Valentine Gross-Hugo

Avec François Chaignaud, Johann Nöhles, Marie Orts, Sylvain Prunenec, Marcela Santander, Julie Salgues

Écriture musicale Juan Pablo Carreño d’après Igor Stravinsky Interprétation des musiques Marine Beelen Lumières Sylvie GarotCostumes La Bourette—Durée 60 minutes—

Coproduction Association du 48, Théâtre des Bergeries (Noisy-le-Sec), Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France), Centre national de la danse (Pantin), centre national de danse contemporaine (Angers), CCN de Montpellier Languedoc-Roussillon (programme Résidences), CCN de Rillieux-la-Pape, Musée de la danse – CCN de Rennes et de Bretagne, Le Vivat – scène conventionnée pour la danse et le théâtre, association Ligne de Sorcière.—

Entracte 20 minutes

saCre # 2pièce pour 31 danseurs

Chorégraphie Dominique Brun assistée de Sophie JacototMusique Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky interprété sur instruments d’époque par l’orchestre Les Siècles, dirigé par François-Xavier Roth

Avec L’Élue Julie SalguesEt Caroline Baudouin, Marine Beelen, Garance Bréhaudat, Lou Cantor, Clarisse Chanel, Judith Gars, Sophie Gérard, Anne Laurent, Anne Lenglet, Virginie Mirbeau, Marie Orts, Laurie Peschier-Pimont, Maud Pizon, Mathilde Rance, Énora Rivière, Marcela Santander, Lina Schlageter, Roméo Agid, Matthieu Bajolet, Fernando Cabral, Sylvain Cassou, Maxime Guillon-Roi-Sans-Sac, Clément Lecigne, Corentin Le Flohic, Diego Lloret, Johann Nöhles, Edouard Pelleray, Sylvain Prunenec, Vincent Weber

Lumières Sylvie GarotCostumes Laurence Chalou assistée de Léa Rutkowski Réalisation costumes Atelier José Gomez Peintures costumes Camille Joste Atelier Jeremie Hazael-Massieux, Sonia de SousaCoiffures Guilaine TortereauPeinture toiles Odile Blanchard, Giovanni Coppola, Jean-Paul Letellier —Durée 35 minutes

Coproduction Association du 48, Ligne de Sorcière, Le Manège – SN de Reims, Théâtre des Bergeries de Noisy-le-Sec, Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France), MC2 Grenoble, l’Apostrophe – SN de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise, le Ballet du Nord – CCN de Roubaix Nord-Pas de Calais, Le Théâtre – SN de Saint-Nazaire, Le Grand R – SN de La Roche-sur-Yon.

Avec le soutien des Treize Arches, scène conventionnée de Brive, du CCN de Franche-Comté à Belfort, du CCN de Grenoble et du CCN de Caen – Basse-Normandie dans le cadre de l’Accueil Studio 2013, de l’Opéra national de Bordeaux.Avec le soutien de l’Adami.La résidence de Dominique Brun au Théâtre de Bergeries de Noisy-le-Sec et la création de Sacre # 2 sont soutenues par le conseil général de Seine-Saint-Denis.L’Association du 48 est soutenue par la Drac Île-de-France / ministère de la Culture et de la Communication au titre de l’aide aux compagnies, de l’aide au projet de création et de l’aide à la résidence chorégraphique, et par la région Île-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle.

Remerciements Antoaneta Mares, Dan Baciu, à l’Atelier Devineau, Tanguy Accart, Isabelle Ellul, Françoise Lebeau, Frédérique Payn, Enrique Thérain et l’orchestre Les Siècles, Nicolas Vergneau

Crédits Illustration de couverture Antoine+ManuelPhotographies © Marc Domage

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De la chorégraphie du Sacre de Nijinski, créée à Paris en 1913 et presque aussitôt considérée comme un événement décisif dans l’histoire de la danse, sinon de la modernité, il ne reste que de maigres fragments, tels les dessins d’époque de Valentine Gross-Hugo, des articles de journaux ou de rares annotations sur des partitions musicales. C’est dans ce vide initial que s’est aventurée la choré-graphe Dominique Brun, dont le travail a toujours associé l’histoire de la danse et la composition chorégraphique. Il en résulte deux Sacre(s), en tous points opposés et cependant indispensables l’un à l’autre. Le premier porte le numéro 197, parce qu’il s’agit de la 197e version identifiée du Sacre depuis sa naissance (citons pour mémoire ceux de Martha Graham, de Pina Bausch ou de Maurice Béjart). La nuit le noir, sur la scène. On distingue quelques figures mouvantes, figures clandestines ou

fantômes. La nuit le rêve. Peu à peu, on reconnaît des postures, le placement des mains, une manière de tourner les jambes vers l’intérieur, illustratifs de l’écriture de Nijinski. Brefs instants, éclats minuscules ou citations. Car chacun des sept interprètes – dont six sont chorégraphes – se raconte son Sacre intime, joue avec les traces dont il dispose, les absorbe dans son langage qu’il semble construire en même temps. L’autre Sacre, qui porte le numéro 2, donne à voir une recréation de la version d’origine de Nijinski, avec trente danseurs. Cette fois, la subjectivité cède le pas à l’histoire de la danse. Non pas une histoire reproduite à l’identique – cette histoire est à jamais perdue – mais amoureusement reconstruite et réinterprétée par Dominique Brun.

Pour la Comédie de Clermont-Ferrand © Daniel Conrod, printemps 2014

Dominique Brun recrée une danse mythique et disparue, puis la réinvente pour un dialogue captivant entre passé et présent,

souvenir et oubli.—

En 2013, on a célébré les 100 ans du Sacre du printemps, ballet fascinant et mystérieux. Car, si la musique de Stravinsky subsiste, la chorégraphe de Nijinski a, elle, totalement disparu, puisqu’elle

ne fut ni enregistrée, ni notée. Il existe pourtant aujourd’hui plus de 200 versions du Sacre. À partir de cette contradiction

entre le vide laissé par l’œuvre et la prolifération de ses versions, la chorégraphe Dominique Brun a entrepris une démarche de reconstitution historique méticuleuse pour créer le Sacre # 2.

Elle s’empare également de l’espace libre pour proposer Sacre # 197, la 197e chorégraphie faite sur la musique de Stravinsky, une rêverie

du Sacre. Le diptyque présenté à la Comédie permet de revisiter cette Atlantide de la danse, et de la mettre au présent.

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Dominique Brun danse dans les années 1980 avec Jean Gaudin, Daniel Larrieu, José Caseneuve, Michèle Ettori, notamment. Au sein du collectif de danseuses La Salamandre, elle signe de 1981 à 1988 une dizaine de pièces dont Waka Jawaka, 3e prix au Concours international de Bagnolet. Elle est également assistante et conseillère en chorégraphie auprès du metteur en scène Klaus Michaël Grüber pour La Cenerentola de Rossini (1985), et collaboratrice du chorégraphe Christian Bourigault. Après une formation au Conservatoire national supérieur de Paris, elle devient notatrice pour la danse (1995). Elle est cofondatrice d’un collectif de danseurs, le Quatuor Albrecht Knust (1994-2003) avec lequel elle travaille à la recréation de danses du répertoire historique, à partir de partitions établies en système Laban (Doris Humphrey, Kurt Jooss, Steve Paxton, Yvonne Rainer et Vaslav Nijinski).Après la dissolution du Quatuor, elle s’engage dans une recherche qui se situe au croisement de son intérêt pour l’histoire de la danse et de la création chorégraphique contemporaine, elle crée Siléo (2004) à partir d’un texte de Wajdi Mouawad et de danses de l’entre-deux-guerres de Valeska Gert, Kurt Jooss, Dore

Hoyer, Doris Humphrey, Mary Wigman. Elle co-signe avec François Chaignaud et Natalia Tancer, un solo dansé par François Chaignaud qui remporte le premier prix au concours « Jeunes Talents » organisé par l’Adami. En 2007, elle conçoit et réalise Le Faune – un film ou la fabrique de l’archive. Ce DVD pédagogique comporte, outre les deux versions filmées de L’Après-midi d’un faune, des interviews et textes apportant un éclairage pluridisciplinaire de l’œuvre. Elle co-signe avec et pour Virginie Mirbeau, le solo intitulé Medea Stimmen pour la 3e édition du festival Météores du Havre. Elle recrée pour la 62e édition du festival d’Avignon L’Après-midi d’un faune dans le spectacle Faune(s) d’Olivier Dubois. Elle fabrique, avec Latifa Laâbissi, une version lente de La Danse de la sorcière de Mary Wigman (2009). Elle chorégraphie pour le film Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen (2010) des extraits du Sacre du printemps (1913) de Nijinski, à partir d’archives de l’époque. Ce diptyque, composé de Sacre # 197, et d’une reconstitution historique de la danse de Nijinski, Sacre # 2, « selon et d’après Le Sacre du printemps de Nijinski » est son dernier projet.

dominique brun, ChorÉgraphe

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saCre # 197

la pièce

On célébrait en 2013 les cent ans du Sacre du printemps. Si la musique de Stravinsky subsiste, la chorégraphie de Nijinski, elle, a totalement disparu puisqu’elle ne fut ni enregistrée ni notée. Il existe pourtant aujourd’hui plus de deux cents versions chorégraphiques du Sacre.Dominique Brun part de cette contradiction – disparition de l’œuvre et prolifération de ses versions – et s’en saisit pour y puiser une étonnante vitalité créatrice, entre version et reconstitution. Car Sacre # 197 est bien ici une création qui, d’une part, emprunte son matériel d’écriture à la reconstitution historique du film Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen (2010) et, d’autre part, invite six danseurs-interprètes – pour la plupart aussi chorégraphes – à inventer un solo à partir d’une série de dessins de l’époque du Sacre. Ce travail chorégraphique s’écrit parallèlement à une création musicale conçue par le compositeur Juan Pablo Carreño. Sur scène, une chanteuse en interprète la composition.

note de la chorégraphe

Sacre # 197 trouve son point d’ancrage dans la danse sacrale du fameux Sacre du printemps composé par Vaslav Nijinski et Igor Stravinsky en 1913. Il nous reste aujourd’hui quatorze dessins d’une jeune artiste, Valentine Gross-Hugo, qui témoignent de cette danse finale du Sacre où l’Élue se sacrifie pour sa communauté, en dansant jusqu’à la mort. Six danseurs sont en prise avec un ou plusieurs de ces dessins. Ils en délient les fragments immobiles pour inventer une danse du sacrifice. Leur danse singulière s’articule à d’autres que je compose pour les réunir tous. Les danseurs sont ainsi, tour à tour élu sacrifié ou membre de cette communauté primitive.Ce que je cherche à soutenir et à éclairer par le mouvement dans ce Sacre # 197 pourrait se résumer ainsi : ce qui nous ramène à quelque chose du Sacre de Nijinski se manifeste peut-être, de Debussy à Stravinsky, des vases grecs aux dessins de Gross-Hugo en passant par Rembrandt et Manet, de son Faune annoté à ses Cahiers de 1919.Ce travail chorégraphique a servi de

« Dans la nuit de l’intelligence, nous assistons ; nous sommes là avec notre corps, et c’est lui qui comprend. Une certaine disposition, une certaine

reconnaissance par l’intérieur… Chaque geste du danseur est comme un mot qui me ressemblerait. Si quelquefois il me paraît étrange, ce n’est qu’aux yeux de ma pensée ; car d’emblée il se rencontre avec mes membres, avec le fond

de mon organisme dans une harmonie basse, pleine et parfaite. »

Jacques Rivière en novembre 1913, à propos de la chorégraphie du Sacre de Nijinski

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support pour la création musicale du compositeur Juan Pablo Carreño. Il s’est agi pour lui de démêler les registres instrumentaux de la partition orchestrale du Sacre de Stravinsky, de les explorer pour en tirer une partition vocale, chantée par Marine Beelen, sur fond de musique électronique. On y entend aussi quelques citations des Noces de Stravinsky, ainsi que Des pas sur la neige et des fragments du Prélude à l’Après-midi d’un faune de Claude Debussy. »

note du compositeur, Juan Pablo Carreno

La chorégraphe Dominique Brun m’a invité à travailler sur Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky (1913) pour son projet Sacre # 197. J’ai accepté d’emblée sa proposition parce qu’il se trouve que cette œuvre m’impressionne fortement depuis toujours, du fait de son pouvoir presque organique : elle nous donne à entendre la puissance d’une musique dont la fonction rituelle mène à la transe du corps.Pour un compositeur d’aujourd’hui, elle soulève une question cruciale qui pourrait se formuler ainsi : quelle est la voie musicale qui permettrait de transmuter l’énergie du Sacre du printemps – l’une des plus grandes œuvres du XXe siècle – en une nouvelle musique qui ne se réduirait pas à une simple transcription de celle de Stravinsky ?Pour répondre à la demande Dominique Brun, dans le cadre qu’elle m’a dessiné pour son projet, j’ai dû établir une partition du Sacre de Stravinsky pour une voix de femme mezzo-soprano. Je lui ai suggéré par ailleurs, pour dynamiser cette partition

en réduction pour voix seule, d’y ajouter des sons électroniques. Avant même d’entreprendre ma composition, j’ai compris que mes aspirations personnelles m’enjoignent d’écrire pour Sacre # 197 une œuvre capable de magnifier celle de Stravinsky, en en reprenant certains éléments clés. Ainsi, les thèmes de l’extase (avec laquelle chacun piétine la terre), la glorification (du renouveau de la nature, notamment la poussée de la sève chère à Stravinsky), le rituel et le sacrifice, se constitueront comme de véritables contraintes qui seront l’enjeu de ce travail de création.On y trouvera donc des citations et de véritables emprunts au Sacre du printemps mais également aux Noces de Stravinsky. Compte tenu des enjeux soutenus par Dominique Brun, une moindre part du matériel musical s’est vue aussi emprunter à l’œuvre de Claude Debussy, du fait de la proximité esthétique qui existe entre Le Sacre du printemps et L’Après-midi d’un faune, dans la danse de Vaslav Nijinski. La musique s’établit en parallèle à ce projet de la chorégraphe. Çà et là, on peut entendre des éléments du Prélude de Debussy en mutation vers ou dans Le Sacre de Stravinsky.On doit pouvoir reconnaître la musique de Stravinsky mais avec l’idée qu’on la méconnaît, ou, que ce qui nous était familier d’elle, nous parvient dans une certaine forme d’étrangeté du fait de la simplicité des traits musicaux utilisés.Cependant les éléments du Sacre, des Noces et des extraits de musiques de Debussy – de l’ordre de l’allusion, voire d’une certaine forme d’illusion –sont atténués par l’électronique ou comme dilués par la voix de la chanteuse qui est sur scène de façon continuelle.

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saCre # 2

la pièce

Le projet de Dominique Brun, soutenu par les ayants droit et la Vaslav & Romola Nijinsky Foundation, vise la reconstitution historique du Sacre du Printemps de Vaslav Nijinski, comme alternative à la première reconstitution effectuée en 1987 par Millicent Hodson et Kenneth Archer avec le Joffrey Ballet. Elle a été réalisée avec l’aide d’une chercheuse en danse, Sophie Jacotot, qui a déjà travaillé sur le film Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen (2010) pour lequel Dominique Brun a chorégraphié des extraits du Sacre du Printemps (1913) de Nijinski, à partir d’archives de l’époque.

Les archives rassemblées à cette fin sont diverses : — Des témoignages écrits et oraux qui nous renseignent sur la danse par le biais de comptes rendus souvent métaphoriques, la presse française et anglaise de l’époque, les autobiographies et interviews des artistes qui ont côtoyé Nijinski et ceux de Nijinski lui-même ; — Des « objets-mémoire », ouvrages faisant

état de la danse de façon plus précise, plus étendue que les témoignages mentionnés supra : notamment deux exemplaires de la partition pour piano du Sacre de Stravinsky, qui portent chacun des annotations de Stravinsky et Marie Rambert, alors assistante de Nijinski, plus ou moins élaborées de la danse de Nijinski, en tout cas articulées à la temporalité musicale ; également, une pièce de théâtre de Sébastien Voirol écrite en 1914, qui fonctionne comme une sorte de scénario écrit cependant dans l’« après coup » du ballet. Ces ouvrages nous donnent d’importantes informations sur le déroulement temporel et spatial de la danse ; — Une iconographie composée d’une dizaine de photographies du programme de la soirée, d’un nombre conséquent d’esquisses crayonnées et cinq pastels en couleur de Valentine Gross-Hugo ; et encore, quelques dessins d’Emmanuel Barcet. Cette iconographie nous renseigne sur l’espace qu’occupe la danse : l’organi-sation de son évolution et les formes et contours d’instantanés de mouvements.

« Je crois que je peux danser avec grâce dans les ballets des autres, si la grâce est de mise. Et je pourrais composer des ballets “gracieux” si je le voulais – dans mes partitions. Mais il se trouve, que je déteste la poésie

conventionnelle à l’eau de rose, mes aspirations personnelles sont primitives. Je mange ma viande sans sauce. Certaines écoles de peinture et de sculpture

ont tellement cultivé la suavité que les œuvres qu’elles produisent, ne contiennent aucune autre expression que la banalité ; à partir de ce

moment-là, toujours, une révolte se produit. Peut-être que quelque chose comme cela est en train de se passer dans la danse. »

Vaslav Nijinski

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Pour entreprendre une telle démarche sur Le Sacre, Dominique Brun s’est appuyée aussi et surtout sur l’existence et les potentialités de la partition autographe de L’Après-midi d’un faune, du même Nijinski. Cette partition, écrite en 1915, est un document d’archive exceptionnel. Elle constitue une référence historique fondamentale et incontournable qui témoigne de façon unique et tardive de son écriture. Elle en permet l’analyse, la reprise, voire un éventuel prolongement « à la manière de ». Ainsi, la danse de cette seconde version, documentée par des chercheurs, confiée à des danseurs contemporains, s’écrira selon un double mouvement : elle se tiendra au plus près des archives collectées mais se soutiendra également de cette partition autographe.

Finalement, l’enjeu du projet consiste bel et bien à reconduire la modernité du Sacre, en œuvrant pour se dégager du fantasme de l’authenticité qui sévit dans les discours de la reconstruction en danse. Dès lors, il s’agira non pas de retrouver – chose improbable – la danse de 1913, mais plutôt d’inventer une autre danse, pourtant arrimée au moment historique de l’émergence de celle de Nijinski.

lire, ÉCouter, Voir par les artistes de la saison

les choix de Dominique Brun

Livres• Chronique d’hiver de Paul Auster

• Le Sombre abîme du temps de Laurent Olivier

• Stéphane de Daniel Oster

Musique• Intégrale de l’œuvre pour piano de

Maurice Ravel par Alice Ader• Le Sacre du Printemps/Petrouchka

de Stravinsky (respectivement, les versions de 1913 et de 1911). Version reconstituée par l’orchestre Les Siècles, dirigé par François-Xavier Roth, 2014

• Schubert’s Winterreise (Le Voyage d’hiver) de Hans Zender, 1993

Films• Indiscrétion de George Cukor

• Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa • Le Cercle rouge

de Jean-Pierre Melville• Sur la route de Madison

de Clint Eastwood

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les speCtaCles à Venir

kanon pokajanen Arvo PärtChœur de chambre philharmonique estonien27 et 28 janvier, 20:30Église Saint-Genès-Les-Carmes

Le Chœur © Kaupo Kikkas

Les compositions d’Arvo Pärt ont fait le tour du monde. Les créateurs de tous horizons savent ce que l’atmosphère de sa musique peut apporter, notamment au cinéma (bandes originales des films de Gus Van Sant, Terrence Malik et Jean-Luc Godard entre autres) et au théâtre (final en apothéose de Swan Lake de Dada Masilo et d’Un peu de tendresse bordel de merde de Dave Saint-Pierre). Kanon Pokajanen est une œuvre d’une grande spiritualité composée pour un chœur mixte a cappella. Le temps se suspend autour du chant irradiant des 26 chanteurs du Chœur philharmonique estonien, dédicataires de l’œuvre. Un moment exceptionnel à vivre dans l’église Saint-Genès-les-Carmes.

À découvrir sur notre site, à la page du spectacle> Une interview d’Arvo Pärt par Björk, grande fan du compositeur

> Un extrait vidéo de l’œuvre

—toute la programmation sur www.laComediedeClermont.Com

les partiCules ÉlÉmentairesMichel HouellebecqJulien Gosselin4,5 et 6 mars à 20:00Maison de la culture salle Jean-Cocteau

© Simon Gosselin

Jamais en France le théâtre ne s’était emparé avec une telle évidence de l’écriture romanesque de Houellebecq. On se dit, voilà le théâtre dont on a besoin aujourd’hui, un théâtre qui nous aide à comprendre sans nous regarder de haut ni de travers. Ce théâtre-là, il faut le vivre, il faut l’aimer.

LA PRESSE EN PARLE

« Un spectacle fleuve, libre, et total. » Télérama Sortir

« Un coup d’éclat » Le Monde

« Coup de foudre pour Les Particules élémentaires » Le Figaro

« Les immanquables scènes 2014 : Top 3 pour Les Particules élémentaires » Les Inrocks

« Une maîtrise, une invention et une audace qui propulsent Julien Gosselin d’emblée au niveau des plus grands sur la scène internationale. Du grand art, des comédiens stupéfiants, le sentiment de découvrir quelque chose qui transcende tous les clichés formels du moment ». Best of 2014, vu par l’auteur Éric Reinhardt

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• L’abonnement, à partir de 4 spectacles, donne droit à un tarif préférentiel par spectacle.• Pour 4, 5 ou 6 spectacles : 20 € la place ; pour 7, 8 ou 9 spectacles : 18 € la place ; pour 10 spectacles ou + : 16 € la place (tarifs appliqués tout au long de la saison pour les spectacles supplémentaires)• Pour les moins de 27 ans, intermittents du spectacle, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, le tarif est de 7 € la place à partir de 4 spectacles.

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