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CPPAP N° 0515 G 79 622 – L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e SAINT AUGUSTIN, L’ENFANT D’HIPPONE Vie du diocèse Les dimanches Théo Église universelle Canonisations à Rome Commentaires Les vacances : faire sabbat LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE N° 6 • JUIN 2014

Saint auguStin, L’enfant d’Hipponede se savoir aimée de Dieu et appelée à aimer les hommes comme des frères, au-delà de nos diversités. Huit jours plus tard, je me trouvais

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Page 1: Saint auguStin, L’enfant d’Hipponede se savoir aimée de Dieu et appelée à aimer les hommes comme des frères, au-delà de nos diversités. Huit jours plus tard, je me trouvais

cppap n° 0515 G 79 622 – L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e

Saint auguStin, L’enfant d’Hippone

Vie du diocèseLes dimanches Théo

Église universelleCanonisations à Rome

CommentairesLes vacances : faire sabbat

LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE

N° 6 • JUIN 2014

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Lundi 2 et mardi 3 juinRencontre des évêques et vicaires généraux de la Province à Nice

Mardi 3 juin après-midiRencontre avec l’équipe du Séminaire Saint-Luc

Jeudi 5 juinMesse et rencontre des jeunes prêtresRencontre des confirmands de Chevreul Blancarde

Vendredi 6 juinConseil épiscopalRencontre avec les confirmands des Chartreux

Samedi 7 juinConfirmations à Chevreul BlancardeConfirmation des adultes à La Major

Dimanche 8 juinConfirmations aux ChartreuxConfirmations à Allauch

Du mardi 10 au jeudi 12 juinConseil permanent à Paris

Vendredi 13 juinConseil épiscopal

Samedi 14 juinRencontre des néophytes

Dimanche 15 juin« Avance au Large »

Mardi 17 juinConseil de tutelle diocésaineRencontre avec les confirmands d’AubagneConseil diocésain économique et social

Mercredi 18 juinRencontre tutelle diocésaine et tutelles congréganistesRencontre des responsables de secteurs

Jeudi 19 juinConseil presbytéralConseil pastoral diocésain

Vendredi 20 juinConseil épiscopalPastorale familiale diocésaine

Samedi 21 juinMesse avec les prêtres jubilaires à N.-D. de la GardeConfirmations à Aubagne

Dimanche 22 juinOrdinations presbytérale et diaconale à La Major

Lundi 23 et mardi 24 juinRencontres à Paris

Mardi 24 juin au soirConseil diocésain de la Mission ouvrière

Mercredi 25 juinConseil diocésain pour les affaires économiques

Jeudi 26 juinConseil d’administration de l’ICM Conseil d’administration de l’Université catholique de Lyon

Vendredi 27 juinMesse du Vœu des Échevins au Sacré-Cœur

Samedi 28 juinProfession religieuse chez les Victimes du Sacré-Cœur

L’agenda de Mgr PontierLundi 2 et mardi 3 juinRencontre des évêques et vicaires générauxde la Province à Nice

Mercredi 4 juinMesse à Saint-Giniez pour les vocations

Jeudi 5 juinConfirmations au foyer Les Nénuphars de l’IRSAM

Vendredi 6 juinConseil épiscopal

Samedi 7 juinConfirmations à Saint-MichelConfirmations à N.-D. du MontConfirmation des adultes à La Major

Dimanche 8 juinMesse à N.-D. de la Garde pour le 150e anniversairede la consécration de la basilique

Vendredi 13 juinConseil épiscopal

Samedi 14 juinPentecôte œcuménique au Temple de GrignanConfirmations à Saint-Barnabé

Dimanche 15 juinMesse avec le réseau Saint-LaurentMesse de la Pastorale des jeunes à Saint-Ferréol

Lundi 16 juinMesse avec les Travailleuses Missionnaires de Marieà Notre-Dame de la Garde

Mercredi 18 juinRencontre des responsables de secteurs

Jeudi 19 juinConseil presbytéralConseil pastoral diocésain

Vendredi 20 juinConseil épiscopal

Samedi 21 juinRencontre régionale de la Joc aux Olives

Dimanche 22 juinConfirmations à La CiotatOrdinations presbytérale et diaconale à La Major

Mardi 24 juinMesse à St-Jean-de-GarguierJournée diocésaine du Secours catholiqueSecteur des Aygalades

Mercredi 25 juinConseil diocésain pour les affaires économiquesMesse au Sacré-Cœur avec l’Opus Dei

Jeudi 26 juinConseil d’administration de l’ICM

Vendredi 27 juinMesse du Vœu des Échevins au Sacré-CœurMesse le soir à la basilique du Sacré-Cœur

Dimanche 29 juinMesse avec les pêcheurs à Saint-Laurent

L’agenda de Mgr aveline

2 égLISE à MARSEILLE

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ÉditoégLISE à MARSEILLE

Église à Marseille N° 6 Éditeur : Association diocésaine de Marseille14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07. Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0515 G 79 622.ISSN : 2104-9424. Dépôt légal : 1er juin 2014 – 133e année.

Directeur de la publication : pierre Grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : : A. d’Arras, W. Barthélemy, CDES, J. Chagnaud, V. Fauvel, A. Gontier, p. Guérin, C. de Jabrun, Q. Josnin, J. Lefur, B. Lorenzato, J.-M. passenal, J.-L. Ragonneau et I. Vissière.Photo de couverture : Dominique paquier-Galliard.

Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée, 2 chemin de Saint-pierre – 13390 Auriol. Tél. : 04 42 98 14 10. Site Internet : www.bayard-service.com Journaliste secrétaire de rédaction : E. Droniou. Rédactrice graphiste : B. Renault. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier

Pentecôte qui approche va clôturer le temps pascal. Nous célébrerons le don de l’Esprit, la naissance de l’Église, le temps du témoignage.

Durant le mois de mai, j’ai vécu deux grands moments qu’éclaire le mystère de Pentecôte.

Le premier à Rome, lors de la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Des hommes et des femmes, ve-nus des quatre coins de la planète, se retrouvaient autour du même autel et de la même Parole, fraternisant au-delà de la diversité de leurs langues maternelles. Parabole, sa-crement d’une humanité appelée à faire famille, à parler la même langue de la louange de Dieu et de la joie d’être ensemble. L’Église était rassemblée et expérimentait la joie de se savoir aimée de Dieu et appelée à aimer les hommes comme des frères, au-delà de nos diversités.

Huit jours plus tard, je me trouvais à Annaba pour fêter avec la communauté chrétienne d’Algérie les 150 ans de la basilique Saint-Augustin et sa récente restauration. Là, aux dires des évêques et des chrétiens présents, ce fut un grand moment de rencontre dans un lieu chrétien avec des responsables musulmans, chacun s’employant à parler la langue du respect, de la fraternité, du sourire, inspirée par ce Dieu unique que chacun cherche par des chemins si différents. L’Église recevait avec joie et humilité ceux et celles au milieu desquels elle vit et avec lesquels, parfois, ce qui oppose empêche de percevoir l’œuvre de l’Esprit qui poursuit l’œuvre de Celui qui a fait de sa vie un don pour la multitude.

J’ai pu vivre là deux moments de la vie de l’Église : celui où elle se rassemble pour se laisser nourrir par son Seigneur et accueillir les fruits de l’œuvre de l’Esprit. Et aussi celui où elle est dispersée au milieu d’hommes et de femmes si divers, mais où elle emprunte le chemin de l’amitié et du

Pentecôte :  le temps  de l’Esprit Saint

respect pour accueillir ce que l’Esprit donne en de telles expériences, et pour témoigner du regard d’amour que Dieu porte sur tout être humain qui est pour Lui un fils bien-aimé.

Le temps de Pentecôte nous met sous le souffle de l’Esprit qui rassemble et envoie !L’Esprit nous invite à nous rassembler autour de la Parole et de l’Eucharistie particulièrement pour faire de nous le peuple de Dieu qui se laisse enfanter dans l’amour. Il nous invite ensuite à rejoindre nos frères en humanité pour vivre avec eux ce que nous avons célébré : l’amour de Dieu pour tout homme et pour témoigner de Celui qui nous a révélé cet amour et nous donne d’y avoir accès.

L’Église qui est à Marseille expérimente, quand elle se rassemble, cette diversité de ses membres avec laquelle l’Esprit la constitue pour qu’elle s’enrichisse de ses di-versités. Elle expérimente aussi la nécessité de puiser à la puissance d’aimer qui vient de Dieu pour vivre la fraternité dans une réalité humaine si brassée où l’on cherche les raisons du vivre ensemble en apprenant le respect et la fraternité.Que nous nous livrions à la puissance de Celui qui a le pouvoir de vaincre en nous toute peur et de faire de nous des ouvriers de paix, de justice et des témoins de son désir de nous installer dans l’amour.

+ Georges PontierArchevêque de Marseille

D.P

.-G.

Mgr Pontier à Annaba aux côtés du cardinal Barbarin

et de Mgr Bader.

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➲➲ Le Chemin Charles PéguyLe 5 septembre 1914, le lieutenant Péguy tombe, frappé d’une balle en plein front, alors qu’il partait à l’assaut à la tête de ses fantassins.Normalien agnostique, militant de la « république socialiste universelle », Charles Péguy s’était converti au catholicisme vers 1907. Renouant avec la tra-dition multiséculaire du pèlerinage, en 1912 puis en 1913, il parcourut la route à pied vers Chartres, depuis Palaiseau.Perclus d’infortunes personnelles, il fit son premier pèlerinage à la Vierge beauceronne, en quatre jours, du 14 au 17 juin 1912 : 140 km aller-retour à la vitesse remarquable de 5 à 6 km/h. Le second, pour la guérison de l’un de ses fils malade, du 25 au 28 juillet 1913, fut aussi une épreuve phy-

sique : « J’ai manqué de mourir », avait-il avoué à l’arrivée.« Si je ne reviens pas, vous irez à Chartres une fois par an pour moi », avait écrit le lieutenant Péguy à ses proches, en partant sur le front en 1914.En 1935, une poignée d’étudiants à La Sorbonne furent à l’origine d’un pèlerinage qui s’est poursuivi, sans interruption jusqu’à maintenant.Pour le centenaire des pèlerinages de 1912-1913, l’Amitié Charles-Péguy a conçu et balisé un « Chemin Charles Péguy », entre Lozère (commune de Palaiseau) et Chartres. Cette réalisation a bénéficié du soutien des collecti-vités territoriales et des trois départements traversés.Ce chemin permet de découvrir la vallée de Chevreuse, le Hurepoix, puis la Beauce jusqu’à « la flèche inimitable » de Chartres (photo ci-dessous). C’est un parcours magnifique dans des paysages vallonnés, boisés et agrémentés de jolis petites villes et villages.Évidemment, la circulation routière d’aujourd’hui interdit d’emprunter l’itinéraire que suivit Péguy. Détournements et contournements aidant, le chemin 2013 mesure 96 kilomètres et utilise des sentiers de randonnée.Le balisage, discret, a été réalisé en bleu (notre photo) et facilite la marche sur un parcours faisable en trois ou quatre jours, en une ou plusieurs fois. Le tracé est accessible sur www.visorando.com ou www.charlespeguy.frPour vivre une aventure spirituelle, le randonneur est invité à emporter le célèbre poème Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres.

➲➲ La vie spirituelle des soignantsLes soignants ont pris conscience, depuis une trentaine d’années, que soigner quelqu’un, ce n’est pas seulement s’intéresser à sa maladie ou à ce qui lui fait mal.De nombreux soignants ont une vie spirituelle. Ignorer cette réalité, renvoyer chacun à sa sphère privée, n’est-ce pas renoncer à une ressource précieuse au service de la qualité des soins ? Assumer sa vie spirituelle pour un(e) professionnel (le) de santé, c’est privilégier une approche humaniste de

son métier : qualité de l’écoute, douceur, attention à la pudeur, délicatesse des paroles, respect de la dignité, souci profond

d’explication, approche globale du patient…Tout cela exige un travail de maturation et d’acceptation de ses propres limites face aux incertitudes thérapeutiques. Il y va du bien des personnes soignées.Tel est, en résumé, le thème général du numéro d’avril de la revue Christus. Quelques titres d’articles à retenir : la formation spirituelle des futurs médecins, l’idéal et la réalité du soin, un soignant relit sa vie à la lumière de l’Évangile.

En vente à la Librairie Saint-Paul, 252 p., 12 €.

➲➲ Le pape François reçoit Karékin II

Karékin II, Patriarche Suprême de l’Église apostolique arménienne et Catholicos de tous les Arméniens, a été reçu par le pape François le 8 mai, après une visite au Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens et avant une rencontre avec le pape émérite Benoît XVI.Après l’entretien privé, Karékin II et le pape François ont chacun prononcé un discours avant l’échange des cadeaux (notre photo). Le pape, après avoir rappelé que les fils de la nation arménienne « ont une place d’honneur » dans le martyrologe du xxe siècle, a remercié le Patriarche pour son soutien effectif au dialogue œcuménique et sa présence au Vatican à différentes occasions depuis son élection en 1999 à la tête de l’Église apostolique arménienne, qui compte sept millions de fidèles dispersés entre l’Arménie et la diaspora, notamment en Europe et en Amérique du Nord.Au terme de sa visite, Karékin II a prié devant la statue de saint Grégoire l’Illuminateur, le grand apôtre de l’Arménie.

Brèves préparées par Jean Chagnaud

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Brèves4 égLISE à MARSEILLE

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Mgr Marceau installé à Nice

C’est dans le Palais Nikaïa que 5 000 personnes ont assisté à l’installation de Mgr Marceau, nommé le 6 mars dernier par le pape François. Originaire de Gironde, il a exercé son ministère dans le diocèse de Bordeaux, dont il fut vicaire général, avant de se voir confier la charge

épiscopale de Perpignan en 2004. Mgr André Marceau, âgé de 68 ans, succède à Mgr Louis Sankalé qui a démissionné, en août der-nier, pour raisons de santé.

Une Église « en sortie »La messe d’ordination a été concélébrée par Mgr Georges Pontier, Mgr Luigi

Ventura, nonce apostolique, les évêques de la Province et de plusieurs autres dio-cèses et 200 prêtres, en

présence de représentants des différentes confessions chrétiennes et des autres religions.Mgr Marceau a donné à ses diocésains leur feuille de route. Famille, planète, éducation, défavorisés et exclus, responsables dans la société : autant de chan-tiers pour l’Église qui est à Nice. « Ensemble,  dans la  diversité  des  vocations, nous  aurons  à  œuvrer 

pour  une  Église  enracinée dans la Parole de Dieu, une Église qui célèbre et qui prie, guidée par le souci mission-naire, osant aller au cœur du monde, une Église "en sortie", selon  l’expression  du  pape François. Le Christ est Celui qui nous  fait  franchir nos limites pour aller plus loin avec Lui. N’ayons pas peur d’être des portes ouvertes. »

D. P.-G

Le diocèse de Nice a accueilli, le 11 mai, son nouvel évêque, Mgr André Marceau.

«Un  moment  exception-nel. » C’est ainsi que Manuel Valls a qualifié

la cérémonie qui s’est déroulée à la Villa Bonaparte, siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège, rappe-lant que la République ne connaît pas de plus haute distinction. C’est la troisième fois qu’elle est accordée à un homme d’Église français, après le cardinal Liénart et l’abbé Pierre.

Homme de dialogueDans son discours, le Premier Ministre a rendu hommage « au fils d’Espelette », à « l’homme engagé, homme au service de Dieu, homme de dialogue, homme des missions délicates de Jean-Paul II. […] Cet espoir de paix 

entre les hommes que vous avez porté aux  moments  les  plus  critiques  des conflits et des crises n’a pas été vain. Vous êtes aussi un visionnaire, notam-ment pour votre vision de l’Europe et face à la mondialisation. Vous n’avez cessé de plaider pour qu’elle se fasse dans la justice et la dignité de l’homme. […] C’est à un grand Français, amou-reux de  la France,  et à une grande conscience qui parle au monde que 

la Nation voudrait rendre hommage. Et dire toute sa reconnaissance », a conclu Manuel Valls.

Le goût de vivre ensembleDans sa réponse, notre ancien archevêque a fait une déclaration d’amour à sa patrie « dans sa réa-lité bien charnelle, par-delà ou plutôt dedans ses savoureuses différences, voire  ses  légitimes  divergences », confiant avoir emporté, partout où le pape Jean-Paul II l’avait envoyé en mission de paix, « quelques mottes de cette terre française collées à la semelle ! » Il a relevé que c’est « une rude tâche pour un Premier Ministre frais émoulu », dans cette France « bien remuante parce que bariolée »

d’assurer « la fragile convergence des libertés, car on ne devient vraiment libre que par la liberté des autres. Il n’y a de grandeur pour un État que dans l’appel  au  dépassement,  ou  mieux encore, dans l’exemple qu’il en donne, au-delà de sondages ou des intérêts de groupe ».Et le cardinal Etchegaray a estimé que les mots « liberté, égalité, frater-nité, qui appartiennent à tous, et pas seulement  aux  Français,  des  mots étiolés et défigurés, s’ils retrouvaient leur verdeur, la vigueur, et surtout les racines divines, donneraient, surtout aux jeunes, la force créatrice de plan-ter leur tente sur terre et le goût d’y vivre ensemble ».

D. P.-G.

Cardinal Etchegaray : « Un grand Français »Le 26 avril, à Rome, à la veille de la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, le cardinal Roger Etchegaray, vice-doyen du Sacré Collège, a été élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur par le Premier ministre, au nom du président de la République.

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Événements5égLISE à MARSEILLE

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Vie du diocèse6 égLISE à MARSEILLE

Les « dimanches Théo » invitent régulièrement les jeunes professionnels chrétiens à approfondir leur foi. Ce dimanche 15 juin, Mgr Georges Pontier les aidera à réfléchir sur deux sujets : « Jésus accomplit les Écritures » et « Marie dans le Nouveau Testament ».

P armi les propositions de formation émanant du dio-cèse, une formule originale

permet aux chrétiens âgés de 25 à 40 ans d’aller plus loin dans la connaissance de leur foi. Il s’agit d’un cycle de conférences-débats organisées autour de thèmes spi-rituels et animées par des interve-nants reconnus pour leurs compé-tences sur les sujets abordés. À la paroisse des Chartreux, lieu actuel des rencontres, les participants se retrouvent plusieurs dimanches par an, célibataires ou en couples, accompagnés ou non de leurs enfants, ces derniers étant pris en charge pendant la journée.

Des conférences de qualitéPlus connu sous l’appellation d’Avance au Large, ce cycle de conférences dépend du service dio-césain de formation (Sedif). Depuis la rentrée 2013-2014, le mouvement a changé de nom puisque l’équipe d’organisation a choisi une appel-lation plus parlante. « Aux  yeux du public,  l’expression "Avance au Large" prêtait à confusion et évoquait davantage  la  mer  et  la  navigation qu’un groupe de réflexion sur la foi chrétienne. C’est ainsi que nous avons été contactés par des candidats à une formation dans une école de marine ! » raconte Arnaud, l’un des membres de l’équipe. Pour autant, le change-ment de nom ne traduit pas néces-sairement une transformation de la formule, mais couvre plutôt la continuité de l’accomplissement de sa mission.Sa mission, c’est de proposer des conférences de qualité sur une grande diversité de questions qui

touchent à la foi chrétienne. Et cette année, le programme est plus précisément axé sur la connaissance des Écritures saintes, à travers des thèmes tels que : la Bible vue comme une histoire sainte, la prière qui s’ap-puie sur la Bible, la vérité historique dans les Écritures, le livre de Job et la violence dans la Bible. Le 15 juin, Mgr Pontier interviendra à propos de l’accomplissement des Écritures par le Christ et de la mission de Marie dans le Nouveau Testament.

Répondre à l’attente spirituelle des jeunes« Le  fait  de  passer  une  journée ensemble  autour  d’un  sujet  de réflexion, de poser des questions en partageant un repas, de se revoir plu-sieurs fois par an alors qu’on appar-tient à peu près à la même tranche d’âge, tout cela crée des liens et permet de vivre chaque journée comme un grand moment de bonheur et d’en-richissement  personnel », confie Charles, jeune organisateur présent à chaque rencontre.Historiquement, la formation avait été mise en place en 2001 par

Mgr Panafieu, alors archevêque de Marseille, à la suite du Jubilé de l’an 2000. À l’époque, un important forum diocésain venait de se tenir au parc Chanot, et cet événement avait vu s’exprimer une forte attente des jeunes dans le domaine

de la formation spirituelle. Avance au Large en fut l’un des fruits. Longtemps conduit par le P. Jean-Benoît de Beauchêne, le mouvement se perpétue aujourd’hui sous la res-ponsabilité du P. Raphaël Vincent, vicaire à la paroisse des Chartreux.Après sa création, Avance au Large apparut rapidement comme l’une des réalisations emblématiques de la vitalité du diocèse, notamment grâce à son succès auprès des jeunes. L’engouement s’exprima d’ailleurs dans une formule prononcée par Mgr Panafieu au terme d’une grande messe diocésaine : « Église de Marseille, avance au large… »

Wulfran Barthélemy

Aumônier P. Raphaël Vincent : [email protected]

Contact Arnaud Fages-Bonnery : [email protected]

Un « dimanche Théo » avec Mgr Pontier

Programme du 15 juinÀ la paroisse des Chartreux26 place Edmond-Audran (4e)

9 h 30 : adoration du Saint-Sacrement.10 h 30 : messe en commun avec la paroisse.11 h 30 : première conférence de Mgr Pontier.12 h 45 : repas mis en commun.14 h 00 : seconde conférence de Mgr Pontier.15 h 30 : conclusion.16 h 00 : prière et fin de la rencontre.

Plus d’infos sur http://avance.au.large.free.fr

L’accueil mobile a été créé à Marseille en 1994. aujourd’hui, les équipes du Secours catholique sillonnent

la ville 7 jours sur 7, toute l’année, fournissant chaque soir aux personnes sans domicile un repas chaud, des couvertures et un dialogue avec des bénévoles. La tournée a aussi pour objectif d’orienter ces personnes vers

les accueils de la Ville, avec l’aide d’un « passeport » (recueil d’adresses).

Pour fêter les 20 ans de l’Accueil mobile, un temps fort est organisé le vendredi 27 juin de 17 h à 22 h 30.

au programme : la messe présidée par Mgr pontier, les témoignages des bénévoles et des frères de la rue, un barbecue, une exposition photos.

Lieu : 10-12 boulevard Barthélemy (9e).Contact : 06 10 14 33 25.

Secours catholique : l’Accueil mobile a 20 ans

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actualité

Le 27 avril, dimanche de la Miséricorde, des centaines de milliers de pèlerins ont participé, à Rome, à la messe de canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Les cinq églises françaises de la capitale italienne leur ont proposé, pendant trois jours, des parcours spirituels, historiques et artistiques. La communauté chrétienne française de Rome a accueilli les pèlerins francophones et du monde entier.

Entre Français, sous le signe de la Miséricorde

Un millier de pèlerins se sont retrouvés pour un temps de prière et de

témoignages dans les jardins du couvent de La Trinité-des-Monts, le 26 avril, autour de Mgr Pontier, accompagné de Marseillais, et de quelques évêques venus avec leurs diocésains. Ce temps de prépara-tion spirituelle et de rencontre fra-ternelle a rassemblé la génération Jean XXIII et la génération Jean-Paul II, sans oublier les petits-enfants des uns et les enfants des autres.

Des témoignagesEmmanuel, séminariste du dio-cèse d’Avignon, a partagé son lien spirituel avec Mère Teresa, qui l’a recueilli quand il était un bébé aban-donné, et avec Jean-Paul II, croisé au stade de Gerland à Lyon, à l’âge de 4 ans. Il lui avait alors « prophé-tisé » qu’il porterait des vêtements sacerdotaux comme lui, termes dont il ignorait le sens mais qui l’a marqué.Le P. Le Floch a évoqué le témoi-gnage d’André, jardinier dans un centre de retraite fréquenté par

Mgr Angelo Roncalli. Le futur pape Jean XXIII, alors Nonce à Paris, lui donnant de quoi s’offrir un costume de mariage, lui demandait, ainsi qu’à son épouse, de prier pour lui : « J’ai besoin de votre prière conjugale et de votre prière familiale. »Sr Marie Simon-Pierre, des Maternités catholiques, a évoqué sa guérison de la maladie de Parkinson, due à l’intercession de Jean-Paul II et qui a été reconnue comme miracle pour sa béatification. « C’est  un mystère difficile à expliquer avec des 

mots : j’étais malade, mais ma mala-die ne me faisait plus peur et je suis guérie, ma vie spirituelle en ayant été renouvelée. Jean-Paul II est devenu un ami si proche de mon cœur. »

Tous appelés à la saintetéPour Aude Dugas, collaborant avec la Congrégation pour les causes des saints, être saint aujourd’hui, cela n’implique pas de « finir  au court-bouillon dans une marmite de cannibales » ! Citant l’injonction du pape Benoît XVI, « N’ayons pas peur d’être des saints », elle a insisté sur le fait que « nous sommes tous appelés à la sainteté, chacun dans notre état ». Plusieurs centaines de Français sont en cours de reconnaissance de sainteté, dont quelques laïcs qu’elle a présentés : les époux Martin, parents de sainte Thérèse de Lisieux, la mystique Marthe Robin, Anne de Guigné morte à 10 ans, le professeur de génétique Jérôme Lejeune, la mis-sionnaire au milieu des militants communistes Madeleine Delbrêl, Claire de Castelbajac à la santé fra-gile, Robert Schuman, un des pères fondateurs de l’Europe.

Heureux les miséricordieux !Après la lecture de l’Évangile des Béatitudes, Mgr Pontier est revenu sur le message de la Miséricorde, chère aux deux papes canonisés le lendemain. « Heureux  les miséricor-dieux » est bien la Béatitude centrale. « Le chrétien est appelé à rentrer dans le dynamisme de la Miséricorde de Dieu. » Il a appelé à relire la vie et le message de Jean XXIII et de Jean-Paul II à la lumière de la Miséricorde. Jean XXIII, « d’une grande simplicité, s’est efforcé de conduire l’Église dans une attitude de dialogue » et Jean-Paul II « nous a invités à ouvrir des chemins d’avenir en passant par la Miséricorde ».Mgr Pontier a invité les pèlerins, à la suite de Jean XXIII et de Jean-Paul II, à l’amour de l’Église : « Soyons bons pour notre Mère  l’Église et aimons l’Église universelle, l’Église de notre pays,  l’Église  de  notre  diocèse, l’Église  de  notre  paroisse.  N’allons pas chercher ailleurs la Miséricorde du  Seigneur  qui  est  venu  nous rejoindre. »

Vincent FauvelDirecteur-adjoint du Service

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Jean XXIII et Jean-Paul II canonisés à Rome

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Église universelle8 égLISE à MARSEILLE

ARome, Angelo Roncalli était regardé de haut par bien des princes de l’Église.

Venu à Marseille pour l’érection du diocèse en archevêché, on se souve-nait seulement qu’il avait fait rire en parlant de « la Francia qué brandit toujou piu alte lé torchionè dé la civi-lisationé ». On n’attendait pas grand-chose du nouvel évêque de Rome qui semblait bien loin de ce qui se passait dans l’Église en France.Seul le Patriarche Athénagoras saluait le nouvel évêque de Rome comme « un véritable Jean-Baptiste qui justifierait ce nom, annonçant le Royaume, invitant à la conversion, conduisant l’Église et les nations sur les chemins de l’unité et de la paix ». Il fut prophète.

En ce temps-là…L’Église, en France particulièrement, était confrontée à des situations poli-tiques et des courants de pensée qui la remettaient en question : séparation des Églises et de l’État, laïcité souvent agressive, domination du marxisme, de l’existentialisme et du freudisme dans l’Université, développement du communisme dans les milieux

ouvriers et intellectuels, pour n’en évoquer que quelques-uns. Le livre des PP. Godin et Daniel France pays de Mission paru en 1943, constatait l’absence de l’Église en milieu ouvrier.

« Voici que je vais faire du nouveau »Dans le même temps, un immense renouveau dans l’intelligence de la foi se développe : exégèse (Pie XII a justifié l’usage de la méthode histo-rico-critique), théologies fondamen-tale, morale, sacramentelle, biblique, se transforment profondément, les audacieuses réformes liturgiques et de pastorale sacramentelle de Pie XII les accompagnent. Depuis Léon XIII et Pie XI l’Église appro-fondit sa « doctrine sociale. »Parallèlement, patronages, scou-tisme, catéchèse voient naître une nouvelle manière de vivre en chré-tien et de célébrer la liturgie, de nou-veaux rapports entre prêtres et laïcs

apparaissent. Aumôneries de lycées et de facultés, action catholique, mission ouvrière, prêtres ouvriers, engagement de chrétiens dans les mouvements sociaux et l’action politique ouvrent aussi à un regard nouveau sur le monde, et la relation de l’Église avec lui. L’apparition de nouvelles formes de vie religieuse insérées dans le monde des pauvres en France et ailleurs, et, dans les pays de mission, le développement d’un clergé autochtone, l’ouverture aux cultures locales…

L’homme est bonNombre de chrétiens, de prêtres, d’évêques étaient dans l’attente : le bonheur de vivre ce renouveau s’ac-compagnait de la souffrance de voir l’Église sourde, aveugle, enfermée, refuser, condamner souvent ceux qui le vivaient.Dans ces transformations qui changeaient la vie des hommes, Jean XXIII a perçu le puissant appel de Dieu : il fallait l’entendre et le faire entendre, il fallait donner la parole à tous pour voir les chemins où le Seigneur voulait entraîner l’Église. Il fallait un concile.Très vite, le peuple chrétien et bien des hommes se sont mis à le nom-mer « le bon pape Jean ». Il ne leur serait pas venu à l’esprit de parler autrement de ce qui faisait sa gran-deur : cette bonté qui se manifestait

dans tout son comportement, ses paroles, ses actes.Ce n’était pas une bonté de « débon-naire », c’était celle du Dieu bon que la Bible révèle en sa première page : « Dieu vit que cela était bon et que l’humain, homme et femme créés à son image, cela était très bon. »C’est bien ce qu’a fait Jean XXIII en invitant à voir, comme Dieu, que l’homme est bon.

Un regretLe successeur de Paul VI pose un acte majeur en choisissant pour nom « Jean-Paul ». Il indiquait ainsi la voie pour les années à venir : assumer l’héritage de celui qui avait été l’inspirateur du concile, le pape Jean, et de celui qui en avait été le constructeur et le guide des pre-miers pas de l’Église pour le mettre en œuvre, le pape Paul.Carol Wojtyla, à sa suite, choisissait ce même nom de « Jean-Paul », pour-suivant la mission indiquée par son prédécesseur.Mon regret ? C’est qu’on n’ait pas canonisé Paul VI et Jean-Paul Ier en même temps que Jean XXIII et Jean-Paul II.

Philippe Guérin

La requête du P. Philippe Guérin a été en partie entendue : le pape François a annoncé que le pape Paul VI serait béatifié le 19 octobre !

Jean XXIII, le bon pape JeanLe P. Philippe Guérin a vécu l’élection du pape Jean XXIII. Il se souvient.

Une chapelle Saint-Jean-Paul II aux RéformésLe 27 avril, à l’heure où était célébrée, à Rome, la canonisation des deux papes, Mgr Aveline, en union avec toute l’Église, a présidé la messe à l’église Saint-Vincent-de-Paul-Les Réformés. À l’issue de la célébration, il a inauguré la chapelle dédiée à saint Jean-Paul II, créée à l’initiative du P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine. La statue avait été installée dans l’église le jour de la béatification du pape polonais, en 2011.

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Antoine d’Arras a rencontré à maintes reprises Jean-Paul II. Témoignage.

Avril 1985. À l’initiative de Mgr Mario Oliveri, diplomate du Saint-Siège à Paris, j’allais au Vatican rencontrer

Mgr Stanislas Dziwisz, le secrétaire du pape, pour lui parler du groupe d’étudiants créé avec deux amies, Anne Laguarigue et Coralie Jacqmin. Nous devions venir à Rome en août. « Si cela est possible, préférez-vous une messe avec le pape ou une soirée de chants et d’improvisation ? » me demanda-t-il. « La messe ! » ai-je répondu.

« À 22 ans, me voici recevant l’accolade du pape ! »Soudainement Mgr Dziwisz se lève, me dit de le suivre, puis me fait entrer dans une grande bibliothèque… où attend Jean-Paul II. Ma sur-prise et mon émotion sont totales. À 22 ans, me voici recevant l’accolade du pape !Année après année, je rencontrai Jean-Paul II une vingtaine de fois et priai avec lui à Rome, Castel Gandolfo, Metz, Paris. Seul, accompa-gné d’un groupe, de ma famille, je participais d’abord à la messe matinale dans sa chapelle. Attentif et compatissant, le pape écoutait les nouvelles que je croyais importantes de par-tager avec lui, des joies et des peines, autant confessions que dialogues. Je lui racontais la mort, aux commandes de son avion de chasse, de Cyrille, venu avec nous le rencontrer quatre ans plus tôt avec Donatienne et leur fils Augustin. Quelques années plus tard, Jean-Paul II

recevait Donatienne et son second mari. En 1992, il demandait des nouvelles de la grand-mère de Delphine qui lui avait parlé douze mois auparavant. En 1997, à l’issue des Journées mondiales de la jeunesse de Paris, le pape retarda son départ car notre fille Inès, qui avait trouvé l’attente longue, refusait de lui dire au revoir. Enfin, un geste gracieux de notre enfant de 2 ans rendit le sourire aux membres du protocole, des services de sécurité et surtout à Jean-Paul II lui-même qui partit alors !Janvier 2001, à la clôture de l’année du Jubilé, pour la dernière fois, je l’entendis m’appeler par mon prénom.En 2011, en famille, nous étions à Rome pour sa béatification et, de nouveau en avril, pour sa canonisation. Une démarche d’à-Dieu pour lui dire merci pour sa disponibilité, pour partager avec mes enfants une période de ma vie.

L’émotion de la canonisationLe 25 avril, à l’issue de la messe de canonisation, des bras m’enserrent. J’entends Isabelle, une amie venue avec son fiancé à quelques semaines de son mariage et avec le groupe de 1989, me dire : « Merci  de  nous  avoir  fait  connaître  un saint ! » Je ne pus lui répondre, plus ému et seul que le jour d’avril 1985 où, il y a vingt-neuf ans…

Antoine d’Arras

Jean-Paul II : « Attentif et compatissant »

Vingt-neuf ans séparent ces deux photos. À gauche, Antoine d'Arras a 22 ans. À droite, entouré de sa femme et de ses enfants, sur la route de Rome pour la canonisation.

Conférence, le 19 juinJeudi 19 juin à 20h en l'église Saint-Valentin à La ValentineConférence exceptionnelle de Sr Marie Simon-Pierre, la première miraculée de saint Jean-Paul II. Témoignage de sa guérison, débat et temps de prière.

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Dossier10 égLISE à MARSEILLE

«Augustin fait partie de la généa-logie des Algériens », déclarait, en avril 2001, le président

Bouteflika lors du colloque international sur saint Augustin organisé, à sa demande, par le Haut Conseil islamique. « Augustin est l’homme de religion zélé dont la réputation dépasse Annaba et Souk-Ahras, et même l’Algérie. Il est devenu un repère unique dans le monde de la religion et de la pensée », écrivait Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, représentant le président de la République, dans le Livre d’or, lors de l’inauguration officielle de la basilique, le 19 octobre 2013. Augustin, théologien de la grâce, l’un des quatre Pères de l’Église latine et docteur de l’Église, reconnu par les siens.

L’enfant du paysAurelius Augustinus, né en 354 à Thagaste, l’ac-tuelle Souk-Ahras, en Numidie, et mort en 430 à Hippone, l’antique Annaba, est Berbère par sa mère, Monique, fervente chrétienne. Son père, Patricius, ne sera baptisé qu’à la veille de sa mort. Après une jeunesse mouvementée, tarau-dé par la quête de la vérité, Augustin, intellec-tuel brillant de culture latine, d’abord tenté par

le manichéisme, sera professeur de rhétorique à Carthage, avant d’aller à Rome puis à Milan. Sa rencontre avec l’évêque Ambroise est déci-sive. Il a raconté son chemin de conversion dans Les Confessions. Car Augustin est également « l’inventeur » de l’autobiographie. Il reçoit le baptême, avec son fils Adéodat et son ami Alypius, la nuit de Pâques 387. Il est attiré par la vie contemplative. Mais, de retour chez lui, en 388, il est ordonné prêtre à la demande des fidèles, puis, en 396, devient évêque d’Hippone. Il consacrera sa vie à son diocèse, en vrai pas-teur, dont la prédication attirait les foules. Il a laissé une œuvre considérable, notamment La Cité de Dieu, « le traité fondamental de la théo-logie chrétienne de l’histoire », selon l’historien Henri-Irénée Marrou. Il mourra pendant le siège d’Hippone par les Vandales.

L’héritage d’AugustinQue nous enseigne Augustin ? Plusieurs choses, a relevé le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreli-gieux, envoyé spécial du pape François pour les célébrations : « À chercher la vérité par un retour à l’homme intérieur, tout en aimant la beauté et 

le plaisir, à condition qu’ils ne deviennent pas un idéal ou un absolu. À découvrir la présence de Dieu au plus profond de chacun d’entre nous. À reconnaître la trace de Dieu dans les beautés de la nature, dans la limpidité d’une pensée ou dans l’amitié partagée. À aimer la paix qui ne peut advenir que par des méthodes de paix : "Parce que c’est un titre de gloire plus grand de tuer la guerre par la parole que de tuer les hommes par l’épée." À apprécier l’amitié. À considérer l’histoire  comme  façonnée  par  trois  facteurs concomitants, la providence, la justice et la paix : la providence qui guide l’histoire des sociétés, la justice qui s’imprime comme idéal dans le cœur de l’homme, et la paix qui en est le but final. » Et le Cardinal a terminé son homélie en espérant que « nous puissions apprendre de saint Augustin cette "intelligence du cœur" qui nous permet d’en-tendre et d’accueillir le cri douloureux de l’homme seul, sans travail, marginalisé, oublié, emprisonné, torturé ».

Une histoire mouvementéeAvant de devenir Annaba, Hippone a abrité un comptoir phénicien au xie siècle av. J.-C., une agglomération punique prospère alliée de Carthage, puis la métropole numide de Massinissa au iiie siècle av. J.-C., avant d’être annexée à la province romaine d’Africa Nova, créée par Jules César. Devenue le foyer du chris-tianisme sous l’épiscopat d’Augustin, au ve siècle, la ville est prise par les Vandales en 431, puis par les Byzantins en 533. En 705 arrivent les dynasties musulmanes. Au xie siècle, les Arabes bâtirent une nouvelle ville, Bouna, distante de trois kilomètres, occupée quelques années par les Espagnols et les Français au xvie siècle. Cette ville, devenue Annaba, fut reprise par les Français en 1832 et renommée Bône, avant de reprendre son nom d’Annaba lors de l’indépen-dance de l’Algérie. Elle est aujourd’hui la qua-trième ville du pays.

Le centenaire de l’élévation en basilique mineure du sanctuaire restauré de Saint-Augustin à Annaba, au Nord-Est de l’Algérie, a été fêté les 2 et 3 mai en présence de plusieurs centaines de fidèles. Deux jours de célébrations, d’amitié et de rencontres.

Saint Augustin, l’enfant d’Hippone

Sur le parvis de la basilique, les évêques d’Afrique du Nord, de Lyon… et de Marseille !Au second plan : Mgr Piroird, Mgr Teissier, cardinal Barbarin, Mgr Desfarges, cardinal Tauran et Mgr Yeh. Devant : Mgr Pontier, Mgr Aveline, Mgr Vesco, Mgr Bader, Mgr Rault et Mgr Georger.

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On pensait, lors de la conquête, que la cité antique avait été complètement rasée par les Vandales. Les citernes d’Hadrien furent découvertes en 1893. En 1925, la Direction des Antiquités d’Al-gérie entama des fouilles méthodiques. On décou-vrit le quartier résidentiel, avec ses mosaïques, les thermes, le forum et « la basilique de la paix ».

Une basilique sur la collineSur ce « mamelon vert dans une vallée entre deux montagnes, inclinant un peu sur la gauche » qu’entrevit, de son bateau en rade d’An-naba, Gustave Flaubert, lors de son Voyage à Carthage, on pensa, un temps, que se trouvait le tombeau de saint Augustin. Mgr Dupuch y avait fait ériger un petit autel en 1839. Le souhait du premier évêque d’Alger de construire un groupe basilical sur la colline ne vit pas le jour, et il fallut attendre quarante ans et l’épiscopat du cardinal Lavigerie pour qu’il se réalise. En 1881, il acquit le haut de la colline et en céda la moitié aux Petites Sœurs des Pauvres pour y installer leur maison. Il confia le projet à l’Abbé Pougnet, le fameux prêtre-architecte avignon-nais. L’édifice fut consacré le 29 mars 1900 et reconnu basilique mineure le 22 avril 1914. « Le plan est  simple, explique Xavier David, architecte-maître d’œuvre de la rénovation. Une  nef  séparée  de  deux  collatéraux  par  des colonnes, un transept, trois absides, une dizaine de petits dômes, en plus de celui de la tour lan-terne, dans les parties hautes, et des plafonds à caissons. » En combinant le plan d’une basilique de Rome, des coupoles d’inspiration byzantine et un décor arabo-mauresque, Joseph Pougnet a voulu représenter saint Augustin comme un homme de dialogue, au carrefour des civilisa-tions. Marbres de Guelma et du Filfila, onyx d’Aïn-Smara sont tirés du sol algérien, mais du tour de la Méditerranée, on a aussi extrait du granit de Corse, du marbre vert des Alpes et du marbre de Carrare.

Une coopération exemplaireAu début des années 2000, « Lalla  Bouna », comme l’appellent affectueusement les Annabis, est très dégradée du fait de son âge et de l’envi-ronnement. « La situation est alarmante : coulures d’eau sur les murs intérieurs, dans le chœur, sous les rosaces — à Annaba, pluie et vent peuvent être très violents —, mousses, lichens, toitures en mauvais état, des vitraux cassés… Des roses en plâtre com-mençaient à se décrocher et un filet avait été ins-tallé en plafond pour s’en protéger. » À la demande de Mgr Piroird, alors évêque de Constantine et Hippone, Xavier David, déjà chargé de la res-tauration de Notre-Dame d’Afrique, effectue une reconnaissance de l’édifice. Des mesures conservatoires sont mises en place fin 2007 et la restauration est décidée, grâce à une collabo-ration exceptionnelle.Dès le départ, la wilaya d’Annaba a apporté son soutien financier à l’Association diocésaine d’Al-gérie (ADA), tout comme la commune d’Annaba. « L’enjeu de cette restauration est la permanence d’un  symbole  de  convivialité  humaine  et  spiri-tuelle, a estimé Mgr Paul Desfarges, évêque de Constantine et Hippone depuis 2009. À travers cet engagement, ce sont tous les Annabis et au-delà, tous les Algériens, fiers de leur ancêtre Augustin, penseur  universel,  qui  se  réjouissent  de  cette entreprise. » D’autres contributeurs ont suivi : institutions nationales et étrangères, entreprises comme Sonatrach, Total, Sonelgaz, Lafarge. L’État français et des collectivités, comme la ville de Saint-Étienne, jumelée avec Annaba, se sont engagés, ainsi que des Églises et communautés religieuses. Le pape Benoît XVI, grand connais-seur de saint Augustin, a fait un don personnel. Le coût du projet sera de 5 millions d’euros.

Trente mois de rénovationLe chantier a pu démarrer fin 2010. L’équipe qui venait de finir celui de Notre-Dame d’Afrique a transporté matériel et échafaudage d’Alger à

Hélène et Pierre ont vécu ces journées avec une émotion particulière.

Elle vient de Marseille, il habite Dijon. Leur point commun : ils sont nés à Bône. Et ils n’y étaient pas revenus depuis plus de cinquante ans…Hélène était institutrice à Ouenza avant son départ, en 1960. Depuis, elle n’avait plus jamais eu aucun contact avec sa ville natale. Elle s’intéressait à l’Algérie, car son mari fait partie de l’ARENDA, l’association qui soutient la restauration des basiliques. Mais elle appréhendait un peu ce retour aux sources.Pierre, lui, a quitté Bône en 1963. La douleur du départ est « toujours à fleur de peau ». Ce retour à Annaba est « une question de circonstances » : le contact, dans sa paroisse, avec le P. Jean-Marie Jehl, prêtre du diocèse de Constantine, originaire de Dijon, et son invitation à venir à Annaba. Pierre s’est décidé, avec sa femme, « après deux nuits blanches »… et s’est dit à l’arrivée : « Je reviens chez moi ! »Hélène et Pierre ont marché dans la ville, « tout reconnu », retrouvé le littoral, le cours, leur lycée, raconté leur jeunesse à Bône à leurs conjoints respectifs. Hélène a sonné à la porte de l’appartement où elle avait vécu, à côté de la mairie. Elle a eu le cœur serré de rencontrer une famille très pauvre, privée d’électricité faute de moyens. Mais dans l’ensemble, elle se dit « enchantée » d’être revenue au pays et de l’accueil qui lui a été réservé. La célébration à la basilique Saint-Augustin a été, pour elle, d’autant plus forte que c’est là qu’elle s’était fiancée.Quant à Pierre, il a eu du mal à se remettre de « cette journée fantastique » ! « La montée, les panneaux, l’accueil, les rencontres, les chants, retrouver la basilique avec ses vitraux, plus belle qu’avant. J’ai pris le temps de tout revoir. » Et de citer encore « la célébration priante, les discours profonds. J’ai beaucoup filmé pour ma famille ! Avec cette diversité culturelle, j’ai senti la catholicité de l’Église. Je suis redescendu apaisé. Je me demandais ce qui m’attendait : j’ai pris un bain de foi et d’amitié ! »

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Retour au pays natal

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Augustin veille sur Annaba.

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Annaba. « Nous étions prêts à continuer l’aventure en Algérie, commente Christian Pons, directeur général de l’entreprise Girard d’Avignon, avec une partie des effectifs, et une dizaine de jeunes Algériens formés aux techniques de restauration. D’autres ont été recrutés sur place. » Le maître d’ouvrage est l’ADA. Le directeur du projet, Dominique Henry, et Laurent Bercher, économe diocésain, travaillent en collaboration avec l’ARENDA, association créée à Marseille pour assister techniquement et juridiquement le pro-jet de Notre-Dame d’Afrique, et qui continue sa mission pour Saint-Augustin, et en lien avec le P. Raphaël Abdilla, augustin, alors recteur de la basilique. Le QG est installé au cœur de l’édifice. La crypte fait office de bureau… et de cantine !« Nous avons commencé par les parties hautes : le grand dôme et le chevet, détaille Xavier David. Réfection  des  couvertures  pour  arrêter  défini-tivement les infiltrations, reprise des chéneaux, vitraux  déposés  pour  être  restaurés,  nettoyage des pierres, révision des enduits. » À l’intérieur,

le chantier avance de concert : « Murs, peintures et ornements sont à restaurer. » Un chantier qui connaîtra quelques désagréments, comme des suspensions pour cause d’intempéries. Annie Andrès, restauratrice en peinture murale, sera appelée en renfort pour restaurer certains pans du décor particulièrement délicats.Pendant ce temps, Jean-Bernard Dhonneur, de l’atelier du vitrail Cassiopée de Marseille, a res-tauré les vitraux, un ensemble unique de ver-rières et de rosaces représentant la vie de saint Augustin, nettoyés, démontés, réparés, remon-tés par sertissage au plomb, avant de retrouver leur emplacement d’origine, redonnant toute sa luminosité à la basilique, dont la mise en lumière prolonge la restauration.

Une fête de famille pour Lalla BounaAu mois de mai, cette aventure humaine et spirituelle a connu son épilogue avec le cente-naire de la basilique et le concert inaugural de l’orgue, restauré par Jacques Nonnet. Plusieurs

centaines de personnes avaient fait le déplacement. Partis du pied de la colline, les pèlerins venus des quatre coins du pays, de France, d’Italie, étaient invités à des haltes de prière autour de panneaux présentant des extraits d’œuvres de saint Augustin avant de décou-vrir la basilique. Toute une équipe s’était mobilisée pour les accueillir. La messe était concélébrée par une cinquantaine de prêtres et les évêques présents autour du cardinal Tauran et du nonce, Mgr Yeh Sheng-Nan. Une célébration fervente, joyeuse, soutenue par les chants de la chorale des étudiants

chrétiens d’Annaba, avec des prières en arabe, en tamazight, en swahili, en anglais… Le pique-nique dans le jardin des Petites Sœurs des Pauvres a permis de faire connaissance, dans une ambiance familiale, et la rencontre s’est poursuivie l’après-midi, en présence de nombreux Annabis. Le Dr Bensalah, écrivain, a témoigné de sa passion pour saint Augustin, « notre ancêtre », et de sa fierté : « Nous devons revendiquer notre évêque ! », souhaitant que l’université algérienne reprenne le dialogue avec l’œuvre d’Augustin.C’est ensuite le cardinal Tauran qui a évoqué la contribution des croyants à la vie en société. Ensemble, a-t-il relevé, ils peuvent combattre l’anonymat et la solitude des villes, aider à cultiver le beau, l’homme intérieur, éduquer à la fraternité et au respect, pratiquer l’hospitalité. « La relation est la base de tout dialogue et le dialogue interreli-gieux se base toujours sur l’amitié. Ce climat peut être contagieux si on nous voit capables de partager, même si nous ne sommes pas toujours d’accord. » Des convictions exprimées devant une délégation d’imams et de représentants de l’État avec qui le dialogue s’est engagé. Des échanges dans le pro-longement de ceux qu’avait eus l’envoyé spécial du Pape, les jours précédents, à Alger, avec les ministres des Affaires religieuses et des Affaires étrangères et le président du Sénat.

Une Église de la fraternitéPar la voix du Cardinal, la communauté catho-lique du Constantinois a entendu les encourage-ments du pape François « à poursuivre vos efforts en vue d’un témoignage chrétien toujours plus cré-dible. Ces pierres expriment mieux que les mots la volonté d’une communauté chrétienne de demeu-rer fidèle à sa vocation interreligieuse, désireuse de continuer à vivre et à travailler avec ses amis pour le bien commun de la société algérienne ».

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Réunion de chantier sur l’échafaudage.

Des imams en dialogue avec le cardinal Tauran.

La procession des offrandes.

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Cette communauté est très diverse : des étu-diants subsahariens, quelques migrants, des travailleurs expatriés sur les grands chantiers, Philippins, Brésiliens, Coréens, quelques nou-veaux disciples algériens, des personnes vivant dans le pays depuis longtemps, une quinzaine de

prêtres, des religieuses. Au total, environ 400 fidèles. La « joie d’évêque » de Mgr Desfarges, qui vit depuis quarante ans en Algérie, « c’est de faire la communion dans cette Église pour qu’elle soit une présence vraie d’amour  fraternel avec ce peuple. C’est un petit signe, humble mais réel, dans le quotidien, de l’amour de Dieu pour tous ». Une fraternité qui s’exprime dans la solidarité avec la population à travers le voisinage, les associations de promotion féminine, d’aide aux personnes handicapées, l’accueil des migrants, le travail auprès des malades, le soutien scolaire, les bibliothèques. Et avec la maison des Petites Sœurs des Pauvres qui reçoit les personnes âgées isolées et sans ressources. La fraternité se vit aussi à la basilique, où réside la communauté des Augustins. Elle accueille 20 000 visiteurs et pèlerins par an : « Un lieu de partage et de rencontre,  pour  les  croyants  et  pour  tous  les chercheurs de sens et de vérité : une grâce ! » se

réjouit l’évêque. Les manifestations culturelles et artistiques qui s’y tiendront contribueront à son rayonnement, tout comme la bibliothèque abri-tant quelque 9 000 ouvrages, dont les œuvres complètes d’Augustin en plusieurs langues et les livres de commentaires.

Saint Augustin aimait répéter : « Pour nous, vivre, c’est aimer. » Lors de l’inauguration offi-cielle de la basilique, Mgr Desfarges, son loin-tain successeur, a rappelé cette autre parole du « docteur de l’amour » : « On ne fait la maison de  Dieu  que  lorsque  la  charité,  l’amour,  vient tout rassembler. Ce que nous voyons réalisé ici physiquement avec les murs doit se réaliser spiri-tuellement avec les âmes, ce que nous regardons ici accompli avec des pierres et du bois doit s’ac-complir dans nos corps, avec la grâce de Dieu. »

Dominique Paquier-Galliard

comme pour les deux chantiers précédents, Xavier David sera le maître d’œuvre. L’équipe reste la même et le projet se fera en étroite collaboration avec les autorités civiles du pays, le wali d’Oran, le maire et les ministères de la culture et des affaires religieuses.La Vierge de Santa cruz domine la ville et les moyens à mettre en œuvre sont importants pour la rénovation de cette colline qui est, selon Mgr Jean-Luc

Vesco, « un des poumons touristiques de la ville d’Oran, avec sa vue à couper le souffle, le fort espagnol, et, tout au sommet, la Koubba de Sidi Abd el-Kader ». ce qui diffère des deux précédentes rénovations, c’est que le sanctuaire de Santa cruz, dont la construction s’est étalée sur plus d’un siècle, n’a jamais été achevé. Les vitraux n’ont pas été posés, les murs intérieurs sont restés en béton brut peint.

pour l’évêque d’Oran, il s’agit de « donner un sens à cet espace dans un contexte qui n’a plus grand-chose à voir avec celui de la construction. Ce n’est ni un musée, ni un conservatoire. 

L’objectif est d’inscrire ce lieu dans le patrimoine historique, culturel et religieux de l’Algérie. L’immense majorité des visiteurs ne sont pas des chrétiens, mais ces lieux parlent à leur cœur de la manière que Dieu seul sait ».Mgr Vesco souhaite que Santa cruz soit « un lieu de réconciliation et de rencontre. Le défi sera de permettre aux Oranais d’aujourd’hui de s’approprier le site comme se l’étaient approprié les Oranais d’hier qui l’ont construit. Ils l’aiment, les uns et les autres, avec passion ! »

Un nouveau chantierAprès Notre-Dame d’Afrique et Saint-Augustin, le sanctuaire de Santa Cruz, à Oran, va, lui aussi, être restauré.

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La procession des offrandes.

Les Augustins devant la châsse de leur saint patron. À gauche, le P. Ambroise, recteur de la basilique.

Échanges entre Xavier David, Dominique Henry et le cardinal Barbarin lors du pique-nique.

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Événements14 égLISE à MARSEILLE

L e 25 mai, par leur rencontre à Jérusalem, le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier et le pape François ont voulu célébrer les 50 ans du « début de la réconciliation » de l’Église d’Occident avec l’Église d’Orient. Ils ont

commémoré l’accolade historique, le 25 mai 1964, à Jérusalem, entre le patriarche Athénagoras et le pape Paul VI.C’est dans le cadre de la « réconciliation en marche » que les Églises chrétiennes de Marseille se rassembleront pour célébrer la Pentecôte,

samedi 14 juin à 15 h 30 au Temple de Grignan, 15 rue Grignan (6e)autour de leurs responsables, Mgr Jean-Marc Aveline, le Pasteur Patrick Deneut, le Père Gregorios Ioannidis, le Pasteur Franck Massler et le Père Mesrop Parsamyan.C’est bien l’irruption de l’Esprit qu’elles célébreront, ce « vent violent » qui secoue nos Églises, pour les faire sortir de leurs murs et aller plus loin que leur « tranquille coexistence » pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité aux femmes et aux hommes de notre cité.

P. Jean-Michel PassenalDélégué diocésain à l’œcuménisme

Prière pour l’UnitéLe samedi 17 mai, huit jours avant la rencontre du patriarche de Constantinople Bartholomée Ier et du pape François en Terre sainte, Mgr Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, et Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, ont prié ensemble en l’église orthodoxe de la Dormition.« Il ne s’agit pas uniquement de commémorer un anniversaire. Il ne s’agit pas uniquement d’une rencontre protocolaire, a déclaré Mgr Emmanuel. Il s’agit de déclarer à la face du monde que les chrétiens sont engagés sur un chemin d’unité irréversible. » Et Mgr Pontier a invité à prier « pour que la rencontre de Jérusalem, comme celle entre nous, nous rende missionnaires après nous avoir conduits à plus de vérité et à la joie de l’Évangile ».

le billet du COMité diOCéSAiN éCONOMiQue et SOCiAl

Pour une Europe au service du bien commun

comme prévu, c’est le parti des abstentionnistes qui a gagné les élections

européennes dans pratiquement les 28 pays et notamment en France, mais aussi dans les pays qui ont le plus bénéficié des interventions de l’Union, comme l’Espagne ou la pologne. De nombreuses explications peuvent être avancées. parmi elles, la montée des populismes et des eurosceptiques n’est pas la moins inquiétante.

La plupart des Européens ignorent les réels pouvoirs des eurodéputés. Tous sont inquiets des conséquences de la crise, que certains attribuent sans hésiter à la technocratie européenne qui

serait responsable de la situation difficile de l’économie et, plus largement, de la société.

À vrai dire, toute l’histoire de la construction européenne est celle d’avancées significatives, quoique souvent laborieuses, pour construire progressivement un nouveau territoire de 506 millions d’habitants à la hauteur de la mondialisation. ce mouvement doit se poursuivre. c’est l’Europe qui a installé la paix après trois conflits meurtriers. c’est l’Europe qui a sauvé notre agriculture, qui a permis à nos territoires les plus en retard de rattraper une partie de leurs handicaps, qui a conduit de grandes politiques industrielles et culturelles,

qui a ouvert au monde nos jeunes étudiants. Le Marché commun est une puissante zone d’échanges commerciaux. Et l’euro est une monnaie mondiale.

Maintenant, le parlement européen a une majorité. Qu’on soit pour ou contre, le débat est tranché. c’est le moment de rappeler à cette majorité que les chrétiens attendent davantage de l’Europe. Ils souhaitent une plus grande attention au bien commun, un souci de solidarité mieux affirmé, la dignité reconnue à toute personne humaine, la promotion de la justice sociale, l’intégration des migrants, le respect de l’environnement et de nos rythmes de travail et de repos, l’exercice de la liberté

religieuse. Ils considèrent ces dimensions comme prioritaires.

Ils n’ignorent pas les difficultés de ces ambitions au moment même, et les élections l’ont démontré, où l’Europe doute d’elle-même. Ils savent aussi que le parlement n’a pas les mêmes pouvoirs que les parlements nationaux, que les décisions se prennent en conseil des ministres, que la commission est contestée.

Mais ils estiment de leur devoir de faire connaître à la majorité de cette assemblée singulière de 765 membres que l’Europe n’est pas seulement une question d’économie ou de monnaie. Ils lui proposent un destin.

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Pentecôte œcuménique au Temple de Grignan

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Elles sont 2 000 en France, 200 000 dans le monde. Des femmes, chrétiennes,

bénévoles, travaillant en équipe et engagées au service des personnes vivant une situation de pauvreté matérielle, physique ou psycholo-gique. Un engagement aux mul-tiples facettes — « L’amour  est inventif à l’infini », avait coutume de dire notre fondateur —, avec une modernité reconnue et dyna-mique qui a permis de s’adapter à une pauvreté évoluant sans cesse.Ambiance chaleureuse, dans la joie de se retrouver, qualité de l’accueil des responsables parisiennes : verres de l’amitié, petits cadeaux et efficacité de l’installation.

L’éthique du CareObjectifs de notre congrès : « S’évaluer pour évoluer », retrou-ver l’esprit de saint Vincent de Paul qui a fondé notre mouvement en 1617, croiser nos expériences, faire le point sur le travail des quatre années passées (sur le thème de l’insertion), établir le plan stratégique pour les quatre ans à venir. « Nous  avons  découvert  au Congrès la notion de "charité orga-nisée" et celle de "passer de l’amour 

affectif à l’amour effectif", comme le disait saint Vincent », confiait une participante.Un congrès, c’est aussi une occasion de se former grâce à des interve-nants de qualité. L’image du Christ serviteur a été approfondie par Anne Chapell, supérieure des Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus et médecin. Elle nous a expliqué « l’éthique du Care » : prendre soin de l’autre en favorisant le partena-riat dans la relation asymétrique qui s’instaure. C’est la « capacité à prendre soin d’autrui », à constater un besoin, mesurer l’engagement concret à entreprendre, agir en compétences et responsabilités, évaluer l’action entreprise et s’assu-rer du résultat, en acceptant notre vulnérabilité et la difficulté, parfois, du chemin à parcourir avec la per-sonne accompagnée. « Le  service sait  reconnaître dans  la déchirure d’une existence la brèche qui révèle la beauté  inaliénable de  toute per-sonne », tout en parvenant à la juste distance entre bénévole et accueilli.

Faire de l’autre un frèreGilles Rebêche, diacre permanent et responsable de la Diaconie du Var, a donné des exemples concrets

de services, en insistant sur la réci-procité : « Faire participer est plus important qu’assister ! » Et de citer la remarque d’un enfant : « Le Père Noël  se  déguise  en  SDF  pour  nous faire des cadeaux ! » L’important est de changer de mentalité, de regard. « Se faire pardonner par les pauvres l’aide que nous leur portons », disait saint Vincent. « Mettre des médailles à tous ceux qui supportent qu’on s’oc-cupe d’eux » et « Faire de l’autre un frère, une soeur, et non pas un objet de charité », ajoute Gilles Rebêche.Le P. Ponsard et Nathalie Gadéa, vice-présidente du Secours catho-lique du Var, nous ont rappelé que Dieu s’en remet à nous pour pour-suivre la mission de serviteur. Ce qui a fait dire à une équipière : « La spiritualité de saint Vincent reste le moteur de nos actions. C’est la raison de notre engagement. Nous avons tout ce qu’il faut grâce au pape François qui est dans la continuité de notre fonda-teur, à l’image du Christ serviteur. »Différents ateliers (théâtre, ciné-ma, photo-langage) ont permis de réfléchir sur nos fonctionnements et de prendre conscience que différentes manières d’agir sont possibles pour accueillir, écouter, se mettre au service. Savoir faire

silence, être patient, respecter la liberté de l’autre, comprendre, mais aussi oser la fra-ternité, changer notre regard sur l’autre, faire participer, accompa-gner vers l’autonomie et l’insertion.Les panneaux du forum des initiatives ont montré la créati-vité de nos nouvelles actions depuis le der-nier congrès et les

idées à reprendre.Journées denses, entrecoupées d’une soirée karaoké et d’une promenade sur la plage, clôturées par la messe d’envoi présidée par Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

Et maintenant ?Les Conseillers IDEAS (Institut de Développement de l’Ethique et de l’Action par la Solidarité) ont accordé leur label à notre mouve-ment, ce qui représente une garan-tie de confiance pour les financeurs, mécènes et philanthropes. À Paris, le bureau de notre Fédération a tra-vaillé en partenariat avec eux pour répondre aux 120 critères exigés pour bénéficier de ce label, recon-naissant la qualité du travail, l’effi-cacité et la rigueur de la gestion, les valeurs du mouvement, ainsi que la capacité à le faire évoluer de façon dynamique.Le travail en petits groupes des équipières va permettre d’élaborer le plan stratégique des ESV, avec feuille de route annuelle, pour les quatre ans à venir, sur le thème du service.Il nous reste à mettre en pratique ce que nous avons reçu : passer de « rendre service » à « se mettre au service ». Ce commentaire d’une équipière résume le sentiment général : « Je repars revigorée, pleine d’énergie, consciente de faire partie de  la  grande  famille  chaleureuse des Équipes Saint-Vincent, connais-sant mieux sa  spiritualité, avec  la conscience  d’avoir  été  envoyée,  de donner ce que je peux et de recevoir ce qui me manque. »

Carole de JabrunConseillère nationale

des Équipes Saint-Vincent en charge

de la région Provence-Languedoc

Équipes Saint-Vincent : se mettre au service de l’autre« Le service, chemin de fraternité », c’est sur ce thème que s’est tenu, début avril, à La Londe-les-Maures, le congrès de la Fédération des Équipes Saint-Vincent (ESV) en présence de 340 équipières.

ESV

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Les équipières en tenue de service.

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Solidarité16

C ette année, nous avons eu la chance de recevoir à Marseille deux partenaires : Raajan Francis, de l’Association de

solidarité nationale pour la pêche (NAFSO), et Issam Jabri, de l’Association de sauvegarde de l’oasis de Chenini (ASOC).

Remettre debout les victimesRaajan Francis, coordinateur du programme « Praja Abilasha » de NAFSO au Sri Lanka, n’est resté que deux jours chez nous, mais il a su très vite nous convaincre de l’utilité de ce projet : remettre debout les déplacés internes, les femmes veuves chefs de famille, les minorités ethniques, tous et toutes les plus grandes vic-times de la guerre qui a sévi jusqu’en 2009. Si la guerre est bien finie, le conflit, lui, est loin d’être résolu. La situation est très claire : il n’y a plus qu’une seule voix au Sri Lanka, celle de la famille Rajapaksa, le président en charge de l’exécutif. Toute personne ou organisation qui critique le gouvernement doit être prête à en assumer les conséquences : journalistes, prêtres, étudiants, militants des droits de l’homme…Partenaire du CCFD – Terre solidaire depuis 2010, NAFSO a participé au Conseil de Genève

en mars 2012 et entretient des relations fluc-tuantes avec les pouvoirs publics en fonction des dossiers dans lesquels elle s’implique. Mais elle se caractérise par sa militance pacifique et son désir de ramener paix et unité dans le pays.Ses 12 000 membres sont essentiellement des pêcheurs artisans cinghalais, tamouls ou musulmans. Ses enjeux sont la réinstallation des personnes déplacées au nord du pays et la régulation du phénomène d'« accumulation par dépossession », car le gouvernement accapare des territoires entiers en vue de promouvoir un tourisme géré par l’armée.

Promouvoir le développement durableIssam Jabri venait de Tunisie où il est vice-prési-dent (bénévole) de l’ASOC. Cette association est partenaire du CCFD depuis 1996 à travers divers projets comme ISPO, initiative de sauvegarde du patrimoine oasien en Tunisie, et PACO2, deuxième programme d’action concertée des oasis.Les objectifs de l’ASOC sont la promotion du développement durable, la sauvegarde et la réhabilitation des oasis comme patrimoine éco-nomique, écologique, culturel et social de l’hu-manité. Elle participe activement aux diverses

Comme chaque année pendant le Carême, le CCFD – Terre solidaire a accueilli, dans toute la France, une quarantaine d'hommes et de femmes venus nous faire découvrir les avancées des projets de développement soutenus dans 60 pays du monde.

campagnes lancées par le CCFD lui-même ou les collectifs auxquels il adhère, en matière de souveraineté alimentaire, d’économie et de tourisme solidaires. L’association assure le secrétariat du RADDO (Réseau d’associations de développement des oasis) et a signé la Charte d’Aremdt (Agir Responsable en Méditerranée par le Développement du Tourisme Solidaire). Dans cette charte, il est prévu d’évaluer de façon permanente les impacts positifs et négatifs du tourisme pour les populations et l’environnement.

Construire une terre solidaireLa soirée du 25 mars au Centre Le Mistral a rassemblé une bonne soixantaine d’auditeurs, dont Mgr Jean-Marc Aveline. Elle a été un évé-nement fort avant les nombreux témoignages portés dans diverses paroisses et les rencontres en petits comités qui aident nos partenaires à tisser des réseaux.Grâce à leurs initiatives, le CCFD – Terre solidaire et ses donateurs vont à la rencontre de l’Autre, aussi éloigné soit-il, aussi différent soit-il. Selon nous, la main qui donne n’est pas au-dessus de celle qui reçoit. Avec nos parte-naires, nous participons à la construction d’une terre solidaire dont le Dieu Créateur nous a rendus responsables.Je terminerai en citant la dernière phrase de Raajan : « Certes, nous avons besoin de votre aide, mais nous avons surtout besoin de vos prières. »Amis lecteurs, si vous vous rendez en touristes dans ce paradis qu’est le Sri Lanka, n’oubliez pas de consulter le site de NAFSO avant de partir…

Annie Gontier

Partage de Carême, partage d’espoirs communs

Le programme NAFSO au Sri Lanka.

Les partenaires au Mistral.

L’oasis de Chenini.

Une fois par trimestre à l’occasion de la fête duFrère et en partenariat avec le Secours catholique,l’église Saint-Ferréol, sur le Vieux-Port, est ouverteau public le samedi après-midi. Des ateliers y sontproposés : peinture, poterie, chant, écriture, expressioncorporelle, exposition de photos, habillage, art floral…La fête est suivie d’une célébration à 18 h.

Samedi 14 juin de 15 h à 17 h 30 à l’église Saint-Ferréol. Contact : 06 60 69 79 93.

Fête du Frère, samedi 14 juin à l’église Saint-Ferréol

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Fiche Commentaires 6

Dans la Bible, on ne parle pas de « vacances », mais de « repos » ou du « sabbat » : « Dieu se reposa le septième jour de tout le travail qu’il avait fait » (Genèse 2, 2).

Co-responsables, par le travail,de l’œuvre créatrice

L’homme, dans les deux récits de création, se voit confier la même mission : « Dieu les bénit et leur dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la." » (Gn 1, 28) ; « Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder » (Gn 2, 15). Le travail n’est pas une peine, il est « le signe de la familiarité avec Dieu […] la collaboration de l’homme et de la femme avec Dieu dans le perfectionnement de la création visible » (Catéchisme de l’Église catho-lique, n° 378). Autrement dit, l’éminente dignité de l’homme est toute contenue dans son travail.En participant à l’œuvre créatrice, en imi-tant son Créateur, l’homme non seulement le découvre, mais se découvre lui-même. Le travail devient ainsi expression de sa foi et révélation de lui-même à lui-même. De plus, de même que Dieu, par son travail, entre en relation avec l’homme et protège cette relation, de même l’homme, par son travail, s’inscrit en solidarité non seulement avec la création qu’il transforme, mais aussi avec les autres.

« On peut penser  que, s’il n’y avait pas  le remède du sabbat,  le travail n’arriverait pas à se dégager  de la pente de l’idolâtrie.  À la manière  du détartrage ou de la purge périodique d’un appareil, le sabbat nettoie le travail de l’inévitable couche d’idolâtrie qui vient  se déposer sur lui tout au long des jours. Comme s’il ne s’agissait pas seulement de libérer  du travail, mais de libérer le travail » (P. Beauchamp, « Décalogue  et image de Dieu », Croire aujourd’hui, juillet-août 1987).

Une place dans le projet salvifique de DieuIl est significatif que l’appel des premiers disciples soit situé dans le cadre de leur travail : l’un est à son bureau de douane, d’autres sont en train de jeter leurs filets ou de les réparer. Si nous prenons la version de Luc (Luc 5, 1-7), il approche la fatigue engendrée par le travail improductif, la déception après une nuit de labeur inutile et l’échec des filets vides. Il connaît, en eux, la croix du travail. Mais il leur montre, par la pêche miraculeuse, que le travail ne trouve pas son sens en lui-même et renvoie à autre chose : un don qui révèle le donateur. « Si le travail humain s’ouvre à une spiritualité authentique, en allant au-delà des résultats immédiats,  il retrouve sa juste place dans le projet salvifique de Dieu et dans la réalisation du Royaume. Dans cette perspective, la fatigue, l’engagement pour la solidarité et également la lutte pour la justice, acquièrent une signification sacramentelle du fait qu’ils deviennent le signe d’autre chose, d’une réalité plus profonde. Le travail peut rester l’expression muette de la fatigue humaine, plus ou moins satisfaisant, ou bien il peut se réaliser pleinement dans le Christ, dans la dimension la plus spirituelle de l’homme, et devenir une icône de la mission de tous les croyants : "Ce sont des hommes que tu prendras" » (Comité de préparation des journées jubilaires du monde du travail, Du travail pour tous : un chemin de solidarité et de justice, n° 13).

Une nouvelle logique, celle du RoyaumeHier, comme aujourd’hui, le monde du travail est parcouru par des inégalités, des contradictions, des jalousies, des conflits. Jésus, dans la parabole des ouvriers embauchés à la vigne à dif-férentes heures et percevant tous le même salaire (Mt 20, 1-16), prend acte de cette réalité mais propose une autre logique :

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Les vacances : « faire sabbat »

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« Par cette parabole, Jésus révèle la générosité et la bonté du Père, qui se traduisent dans un projet précis qui fait du partage, de la solidarité et de la gratuité les principes inspirateurs d’une nouvelle civilisation de l’amour » (ibidem, n° 14).Cette logique, certes, ne trouvera pas son abou-tissement dans notre histoire, mais elle peut incliner notre façon d’être pour que, si tous les maux ne disparaissent pas, d’autres valeurs puissent participer au dialogue humain et pro-poser différemment les perspectives, de sorte que la liberté, la créativité et la responsabilité de tous s’épanouissent et aident les hommes à vivre leur travail comme un lieu de dignité.

La place du repos dans le travailLe travail peut nous arracher à nous-mêmes, nous emprisonner. Nous pouvons en devenir les esclaves, il peut devenir une idole, c’est-à-dire une fausse image du Dieu que reconnaît la Bible. En attribuant au travail des pouvoirs qu’il n’a pas, en le haussant au rang de l’idole, nous pouvons nous enfermer dans un esclavage mortel ou y être enfermés, à l’image de celui qui aliénait les Hébreux, en Égypte. C’est là que la réalité du sabbat au sens du repos — car le mot est riche de beaucoup d’autres dimen-sions — peut intervenir comme une prise de distance, non seulement vis-à-vis du produit de notre travail, mais aussi « vis-à-vis de notre faculté elle-même de produire, qui peut facilement devenir une idole à laquelle nous sommes prêts à tout sacrifier » (M. Domergue, « Le sabbat, repos libérateur », Croire aujourd’hui, n° 101).Le sabbat/repos est le remède contre cet escla-vage (cf. Dt 5, 12-15). « Le sabbat est d’abord une attitude de Dieu. Dans le récit de la créa-tion, c’est lui qui s’arrête au septième jour. Et c’est parce que Dieu l’a fait que l’homme, créé à son image, doit respecter le repos » (P. Beauchamp, La Loi de Dieu). Autrement dit, Dieu se présente comme libre par rapport à son œuvre, il n’en est pas esclave, ce n’est pas pour lui une idole. Respecter le commandement du sabbat/repos,

c’est donc entrer dans son chemin de liberté. De plus, en s’arrêtant Dieu manifeste une limite à sa toute-puissance. « Or, nous avons tendance à projeter sur Dieu notre propre rêve de toute-puissance : être sans limite, ne pas s’arrêter. Mais Dieu n’est pas ainsi, insatiable, il s’arrête. Dieu est plus fort que sa force » (ibidem).

Une expérience de libérationDu fait de notre origine — être créatures de Dieu —, nous sommes plus grands que nos œuvres. Il nous est possible d’accepter et de reconnaître notre finitude, notre non-toute-puissance. Le sabbat/repos, comme promesse de libération, n’est qu’un signe de notre libé-ration totale à venir. Il nous indique ce vers quoi nous tendons, ce vers quoi doit tendre le travail : la Vie : « Isaïe parle des "délices du sab-bat" : goûter le fruit du travail, jouir de l’œuvre. D’où le lien entre le sabbat et l’eucharistie qui est comme son accomplissement, puisque dans l’eucharistie, les chrétiens célèbrent la promesse du banquet éternel » (ibidem).

Le sabbat/repos nous extrait des nécessités immédiates pour nous ouvrir à d’autres plus profondes. Il ne nie pas le travail, mais ainsi lui redonne sens. « Le temps du repos peut alors devenir un temps pour la parole,  l’échange,  le dialogue. Décentré de ce moi où le concentre son effort, l’homme peut alors s’ouvrir à l’autre. Ainsi le repos permet-il à l’homme de retrouver sa juste place dans la création. Non en dominateur, mais en allié de tous les vivants » (L. Monroe, La Croix, 31 juillet/1er août 1999).

Les vacances, « faire sabbat », se dévoilent comme une expérience de libération, toujours à renouveler, mais aussi comme un temps pour exalter la gloire de Dieu : être des fils libres, tournant le dos aux idoles, et être des frères, se rencontrant et rencontrant le Père, qui œuvrent à l’achèvement de la Création.

Jean-Luc Ragonneau, s.j.

• « Il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même honore avec un grand respect, ni d’entraver la marche de l’homme vers cette perfection qui correspond à la vie éternelle et céleste… C’est de là que découle la nécessité du repos et de la cessation du travail le Jour du Seigneur. Le repos, d’ailleurs, ne doit pas être 

entendu comme une plus large part faite à une oisiveté stérile, ou encore moins comme un désœuvrement qui provoque l’immoralité et dissipe les salaires, mais bien comme un repos sanctifié par la religion… Tel est surtout le caractère et la raison de ce repos du septième jour dont Dieu avait fait déjà un des principaux articles de la Loi : "Souviens-toi de sanctifier 

le jour du sabbat" (Exode 20, 8), et dont il avait lui-même donné l’exemple par ce mystérieux repos pris aussitôt après la création de l’homme : "Il se reposa le septième jour de tout le travail qu’il avait fait" (Gn 2, 2). »

Léon XIII, Rerum novarum, 32

• « Comme Dieu "se reposa le septième jour après tout le travail qu’il avait fait" (Gn 

2, 2), la vie humaine est rythmée par le travail et le repos. L’institution du Jour du Seigneur contribue à ce que tous jouissent du temps de repos et de loisir suffisant qui leur permette de cultiver leur vie familiale, culturelle, sociale et religieuse (cf. Vatican II, Gaudium et spes, n° 67 § 3) »

Catéchisme de l’Église  catholique, n° 2184

Des commentaires

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Le travail peut nous arracher à nous-mêmes, nous emprisonner. C’est là que la réalité du sabbat au sens du repos peut intervenir comme une prise de distance.

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C es odes, datées de la seconde moitié du iie siècle, sont nées au sein des commu-nautés judéo-chrétiennes de Syrie. Le

chantre-auteur, qui n’est évidemment pas le Salomon historique, écrit sous le pseudonyme du grand roi de l’Ancien Testament.Elles composent un psautier qui commente la liturgie, en particulier le baptême, et constitue le chant de reconnaissance de l’homme qui s’adresse à Dieu avec tout son cœur.Si le nom de Jésus est absent, les mystères du Seigneur sont présents : Incarnation, Passion, Descente aux enfers et Résurrection.

Union à DieuDans ces odes, la vie spirituelle est décrite comme une union avec le Seigneur : « Je chéris l’Aimé, mon âme l’aime. Où est son repos, là je me trouve. »Par sa position debout et les mains levées vers le ciel pour la prière, le chrétien devient tout entier un signe de la croix : « Je déployai mes mains, je sanctifiai mon Seigneur, puisque l’exten-sion de mes mains est son signe, et mon déploie-ment est le bois dressé. »

Les bienfaits du baptêmeLes eaux vivifiantes évoquent le baptême : « Emplissez-vous des eaux de la source vive du Seigneur […] Venez, vous tous qui avez soif, rece-vez à boire. Reposez-vous auprès de  la  source du Seigneur, elle est belle et limpide, elle apaise l’âme. »

L’immersion baptismale dans les eaux est décrite comme la descente aux enfers et une délivrance de la mort : « Heureux, Seigneur, ceux qui ont place en ton paradis […] Ils ont quitté les Ténèbres pour la Lumière  […] Le Seigneur m’a remonté des fonds du Schéol, de la gueule de la mort il m’a arraché. »Le dépouillement des vêtements sym-bolise la mort et le revêtement, la vie : « Je vêtis  l’incorruptible au moyen de  son nom, dépouillai le corruptible en sa grâce […] Je dépouillai les Ténèbres, vêtis la Lumière. »Au cours du baptême, on donnait à boire du lait et à savourer du miel. Lait et miel sont, dans la Bible, les symboles de la nourriture de la Terre promise présentée comme « un pays ruisselant de lait et de miel » (Nb 13,27) : « Ouvre tes riches sources qui nous font couler le lait et le miel. »Les eaux du baptême sont des eaux qui parlent, elles chantent les paroles de vie : « Des eaux par-lantes s’offrirent à mes lèvres venant de la source du Seigneur, sans réserve. Je bus et m’enivrai des eaux vivantes, immortelles. »Celui qui venait d’être baptisé recevait une couronne sur la tête, signe de la couronne de gloire que les fidèles recevront en plénitude dans le Royaume, couronne qui ne flétrit pas : « La vérité est une couronne éternelle, heureux ceux qui la portent. »

Une Église qui célèbre et qui prie« Glorifions le Seigneur […] Recevons la vérité de sa foi […] Réjouissons-nous dans le Seigneur, en sa grâce ; la vie, nous l’accueillons en son Messie […] S’illuminent nos visages en sa Lumière, méditent nos cœurs en son Amour. Nuit et jour, jubilons de la jubilation du Seigneur. »Le chant est louange, action de grâces : « Mon amour est le Seigneur, et je veux le chanter  […] Gloire  et  honneur  à  son  Nom.  Alléluia  […] Je crierai vers lui de tout mon cœur, le glorifierai et l’exalterai de tout mon être ». « Tout mon art, toute ma tâche est de louer Dieu […] Mon amour c’est le Seigneur, aussi je veux le chanter, je suis fort par sa louange et j’ai foi en lui. »

Quelques thèmes de la prièreDieu est mon espoir : « Le Seigneur est mon espé-rance, je n’aurai pas honte en lui. »Dieu est mon repos : « Je me grandis en son don, me reposai en sa plénitude […] Je trouvai mon repos en l’Esprit du Seigneur, il m’exhaussa là-haut, me mit debout sur mes pieds à hauteur du Seigneur, devant sa plénitude et sa gloire. »Dieu est ma route : « Comme les yeux du fils sur son père, ainsi mes yeux, Seigneur, en tout temps sont dirigés vers toi. Puisque près de toi sont mes seins et ma jouissance, n’écarte pas de moi tes tendresses, Seigneur, ne me prends pas ta dou-ceur  […] La vérité me conduisit, m’emmena, me fit passer gouffres et crevasses, des roches et des vagues me sauva […] Point de danger pour moi : je marchais avec elle. »Le Seigneur est ma joie : « Ma  joie,  c’est  le Seigneur et mon élan se porte vers lui ! Ma route est belle, car elle se dirige vers le Seigneur et c’est lui qui est mon aide. »« Mon visage exulte de  joie, mon esprit exulte d’amour. En lui mon âme rayonne, en lui la crainte devient confiance, en lui le salut est assuré. »Le Seigneur est ma lumière : « Le  Seigneur, comme un soleil sur la face de la terre, m’illu-mina les yeux. »Le Seigneur est ma confiance : « Je  te  rends grâces, Seigneur, parce que je t’aime. Très-Haut, ne m’abandonne pas, car tu es mon espoir. J’ai reçu gratuitement ta grâce, c’est elle qui me fait vivre. »

Bernard Lorenzato

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L’orgue Mader sur la tribune de Bossan.

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Les Odes de SalomonLA VIE SPIRITUELLE CHEZ LES PREMIERS PÈRES DE L’ÉGLISE  (9)

Les Odes de Salomon sont un recueil de quarante-deux prières en forme de poèmes, perdues pendant des siècles, à l’exception de fragments épars, et redécouvertes en 1909 par Rendel Harris, théologien et paléographe britannique, dans un lot de papiers syriaques provenant des contrées voisines du Tigre.

Histoire de l’ÉgliseégLISE à MARSEILLE

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égLISE à MARSEILLE

Culture et médias20

Les livres du mois, par Isabelle VissièreLe film du mois, par Jacques Lefur

La Bible lue sous les regards de l’art et de la raisonClaude Boucher

L e titre ne doit pas égarer le lecteur : il s’agit moins, ici, de théologie ou d’exégèse que de géopolitique. Ce livre est

en effet le deuxième volume d’un projet, qui, après avoir évoqué l’empire d’Alexandre le Grand, jusqu’à sa mort, a voulu éclairer les crises actuelles du Proche et du Moyen Orient par un retour aux origines, c’est-à-dire à l’histoire de ces peuples qui devaient orienter toute l’évolution du monde ancien : Phéniciens de la côte syrienne, Araméens groupés autour de Damas, Philistins, ancêtres des Palestiniens, ou Hébreux, ancêtres des Juifs et des Israéliens. Ainsi les conflits auxquels nous assistons aujourd’hui ont-ils pris naissance, selon l‘au-teur, au xiie siècle avant l’ère commune, et fini par s’enraciner solidement dans ces régions. Naturellement, cette histoire ancienne, nous la trouvons superbement évoquée dans l’Ancien Testament, depuis l’histoire des Patriarches (Abraham, Isaac, Jacob) jusqu’au temps des Rois (David, Salomon), même si l’on se plaît trop souvent à remettre en cause leur historicité. L’auteur, qui a longtemps enseigné dans le département de mathématiques et d’informatique de l’Université de Sherbrooke, a consacré sa retraite à la formation des adultes et ce sont ses nombreuses conférences qui ont donné naissance au présent volume. On voit qu’il ne s’agit pas ici d’improvisation, mais d’un sérieux travail de recherche qui nous permet une lecture d’une grande richesse et pourtant facile, parfois plaisante, voire humoristique (mais oui !) de ces livres bibliques que l’on croyait connaître et dont, en réalité, on avait un peu perdu le sens.

Fides, imprimé au Canada en mai 2012, 473 p., 31 €.

L’Église n’a pas dit son dernier motPetit traité d’antidéfaitisme catholiqueMatthieu Rougé

Le sous-titre, à la fois modeste et plaisant, annonce un combat audacieux contre l’un des lieux communs des médias, et donc, de l’opinion publique en

général, qui ne cessent de discourir sur le déclin et même la faillite de l’Église et de la foi catholiques (manque de prêtres, églises vides etc.). Sans nier — loin de là — les défauts de cette Église, qui nécessitent évidemment un vaste programme de réformes, voire un nouvel aggiornamento, l’auteur monte au créneau pour lutter contre ce pessimisme généralisé et développer un argumentaire serré. Il en puise la richesse et l’extraordinaire variété dans son immense culture, mais aussi dans sa riche expérience : curé de paroisse, secrétaire particulier de Mgr Lustiger pen-dant trois ans et ayant assuré, pendant neuf ans, une présence pastorale auprès des parlementaires français. Sa réflexion touche aux sujets les plus variés. La laï-cité ? Ne serait-elle pas en réalité un bien, une garantie de liberté pour l’Église ? Le

Pas son genreUn jeune professeur de philosophie, brillant et déjà auteur d’un livre, pas-sionnément attaché à Paris et à la vie parisienne, est envoyé par l’Éducation nationale comme professeur de lycée à Arras. Il est furieux. Pour lui, c’est l’exil, même si, grâce à un proviseur bienveillant, il pourra regagner Paris dès le mercredi soir.

Dans son ennui et sa solitude à Arras, il s’attache à une jeune coiffeuse rencontrée par hasard et dont la beauté l’a attiré. Commence ainsi une relation amoureuse. Mais le film ne sera-t-il qu’une histoire d’amour de plus ? Non, le cinéaste Lucas Belvaux, déjà reconnu pour ses films précédents (38 témoins), a su donner à son film une autre envergure.Il choisit d’abord de privilégier le point de vue de Jennifer, la coiffeuse, admirablement servi en cela par son interprète, Émilie Dequenne. Cette actrice, récompensée pour son rôle dans Rosetta, des frères Dardenne, excellente dans le film de Joachim Lafosse, À perdre la raison, trouve ici, à mon avis, son meilleur rôle. Elle est vive, enjouée, naturelle, elle fait bien entrevoir toute la com-plexité qui peut habiter un cœur humain, plus précisément ici le cœur d’une femme. Jennifer est mère célibataire, elle a un horizon bien limité : le karaoké, les chanteuses à la mode, la ville d’Arras et les romans à l’eau de rose. Mais elle rêve d’un véritable amour. Comme elle le dit elle-même, « les aventures, les hommes qui vous draguent et couchent avec vous quelques semaines, souvent des hommes mariés, pour moi, c’est fini. Ce que je veux, c’est un amour qui soit vrai et qui dure ». À certains moments, elle croit l’avoir trouvé avec ce professeur, qui est doux, beau et gentil (bien joué par Loïc Corbery, de la Comédie française). L’échec final n’en est que plus déchirant.Lucas Belvaux sait aussi très bien monter ce qui rend les relations humaines difficiles. Ici, il y a bien sûr les différences culturelles, les différences de classe. Lui se montre particulièrement maladroit : comme cadeau, il lui offre un ouvrage de Kant ! Et il se refusera à la présenter aux amis de son propre milieu, goutte d’eau qui fera déborder le vase. Mais c’est donc la différence entre homme et femme, la différence des désirs et des attentes, la difficulté à entrevoir l’univers intérieur de l’autre, qui sont soulignées. Tout cela a fait de ce film un des meilleurs de la période d’avant le Festival de Cannes.

Film franco-belge de Lucas Belvaux avec Émilie Dequenne, Loïc Corbery, Sandra Nkake, Charlotte Talpaert et Anne Coesens (1 h 51).

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rapport homme-femme ? N’a-t-il pas suscité de fortes réactions et un regain de réflexion avec la théorie du genre ? L’oubli de l’héritage culturel chrétien, quand la production littéraire ou artistique moderne s’inspire si souvent de cet héritage ? La charité, la prière, la spiritualité dans la cité auraient-elles disparu au siècle de l’Abbé Pierre, de Sœur Emmanuelle et de Mère

Teresa ? L’ouvrage est écrit avec brio, bourré de références litté-raires, mais aussi d’anecdotes piquantes qui ont pour l’auteur valeur de paraboles, car, bien décryptées, elles permettent d’accéder à une vérité supé-

rieure. Pour faire une cure intelligente d’optimisme, ou plutôt d’antidéfaitisme, croyants et incroyants (car il écrit aussi pour vous), lisez et savourez le livre de Matthieu Rougé !

Robert Laffont, 261 p., 19,50 €.

Traverser la souffrance avec le ChristPierre Lyonnet

Malgré une lourde et douloureuse maladie qui, très souvent, le clouait au lit dans d’atroces

souffrances, le P. Lyonnet (1906-1949) s’efforça de mener une vie normale et de réaliser pleinement sa vocation religieuse.Entré en novembre 1923 au noviciat de la Compagnie de Jésus, il est ordonné prêtre le 24 juin 1937 et deux ans plus tard, quand il faudra remplacer les person-nels mobilisés, il exercera auprès des élèves du collège Saint-Michel, à Saint-Étienne, le ministère de père spi-rituel pendant dix ans, jusqu’à sa mort. Ce personnage attachant, moins connu que certains de ses confrères jésuites, est magnifiquement présenté dans ce livre qui contient de larges extraits de ses écrits spirituels, rassemblés par le P. Jean-Yves Théry, actuellement en

mission à L’Arche à Marseille. Et d’abord, ses admi-rables « prières pour le temps de la maladie » qui forment le corps de l’ouvrage. Prières ? Dialogues, plutôt, entre le malade et le Christ, dont il médite dans sa chair les mystères douloureux, de la Cène à la Croix, en passant par Gethsemani. La souffrance est vécue comme un véritable chemin spirituel. Ce che-min commence par le désespoir, la colère, les cris de rage et de révolte, une descente vertigineuse au fond de sa misère. « Je voulais être saint et j’ai raté ma vie. Est-ce qu’il a le droit, celui-là, d’éclater de son grand rire de santé devant moi, pauvre infirme, et de me montrer ses fortes épaules ? Ah, mon Dieu, qu’il m’est difficile de renoncer à ce que vous m’avez repris ! » « Une heure du matin. Je ne peux pas dormir et je ne peux pas prier. Ma colère ne m’a pas lâché. Je ne peux vous offrir, Seigneur, que ce ridicule refrain qui agace mon insomnie et, à certais moments, me fait

parler tout haut. Tout à l’heure, le voisin a frappé à ma cloison. »Ces cris poussés dans les moments d’intense souffrance, le P. Lyonnet, apaisés par sa mis-sion auprès des collégiens, les a repris en faisant entendre la voix

de Dieu : « Vois-tu, mon fils, c’est impossible que ta vie soit perdue. Pour le moment, tes yeux sont encore voilés, mais bientôt, tu verras dans une lumière écla-tante ce que tu pressens déjà dans l’obscurité, dans cette mort en toi-même de ce que tu aimais, dans ce déchirement de ton égoïsme. J’ai labouré dans le vif et j’ai semé, profond, ma charité. »Ces paroles réconfortantes suscitent l’abandon ou plutôt – néologisme admirable – « l’abandonnement » à Dieu, sur le modèle de Jésus. Toutes les personnes éprouvées se reconnaîtront sans doute dans ces pages désespérées, violentes, qui débouchent heu-reusement sur l’espérance et la foi.

Artège éditions 2014, 172 p., 11 €.

Les secrets de la Grande Guerre

Rémy Porte

Anniversaire oblige : la guerre de 14 envahit cette année les vitrines des librairies. Sous un titre accrocheur, Rémy Porte, spécialiste de la Grande Guerre, a composé une série de chapitres

qui remettent en cause les idées reçues ou révèlent des aspects méconnus du conflit. Il traite ainsi la ques-tion du pantalon rouge qui n’a pas, selon lui, de justi-fication économique (la préservation de la culture de la garance), mais un aspect esthétique et sentimental. Il estime que le rôle des taxis de la Marne a été surfait par la propagande officielle, etc. Le plus intéressant, me semble-t-il, ce sont deux épopées originales dont on n’avait jamais entendu parler : celle d’une unité belge d’autos-mitrailleuses qui, envoyée en Russie, dut quitter le pays en proie à la guerre civile et tra-verser la Sibérie pour trouver un bateau américain qui allait la déposer à San Francisco d’où elle repartirait pour l’Europe… Joli tour du monde ! Autre récit pal-pitant : l’histoire de cet officier allemand qui, à la tête de ses askaris (harkis), tint tête jusqu’au bout aux Alliés en Afrique orientale et rentra chez lui en vainqueur. Même s’il reste probablement pas mal de secrets à dévoiler, cet ouvrage offre un intérêt indubitable.

Vuibert, 2012, 336 p., 19,50 €.

librairie Saint-Paul Ouverte du mardi au samedi de 9 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h 30.

Au Centre Le Mistral, en plus des permanences habituelles, mardi et jeudi de 12 h à 14 h et de 16 h 30 à 18 h 30, la librairie est ouverte une heure avant chaque cours.

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Église en mouvement22

DéCèS➲� P. GILBERT AMIC

Le P. Gilbert Amic a vécu sa Pâque le Vendredi saint, 18 avril, à la clinique Sainte-Élisabeth, après une éprouvante maladie. Il avait 76 ans. Ses obsèques, présidées par Mgr Pontier, ont été célébrées le 22 avril à la paroisse Saint- Lazare où il était vicaire, en présence de sa famille et de nombreux prêtres, diacres, parois-siens et amis.Né le 6 décembre 1937 à Marseille, le P. Amic, après sa scolarité au Petit séminaire, entre au Grand Séminaire et est ordonné prêtre le 29 juin 1965. Il est successivement vicaire paroissial à Saint-Just, aux Aygalades, à Mazargues et à Sainte-Anne. En 1980, il rejoint le diocèse de Nîmes pendant quelques années. Revenu dans notre diocèse en 1997, il est nommé aumônier des Dames Réunies et, en 2005, vicaire à la paroisse Saint-Lazare.Lors de la cérémonie des funérailles, le P. André Mariotti a rappelé que son vicaire n’« était pas fade, il avait la couleur de la combati-vité ». Le P. Marc Rovera, son ami depuis le Petit Séminaire, a souligné, dans son homélie, que « Gilbert aimait la vie et je crois bien que sa vocation de prêtre s’était inscrite naturelle-ment dans cet amour de la vie pour vivre et faire vivre. […] Il était attentif aux personnes et savait s’investir et rendre service lorsqu’il sen-tait que l’enjeu était important. C’était sa façon de se faire proche ».

➲� M. PAUL GÉRARDNous partageons la peine et la prière du P. Pierre Gérard, curé de la paroisse Saint-Matthieu d’Au-bagne et vicaire épiscopal, dont le père, Paul Gérard, est décédé le 22 avril à l’âge de 83 ans. Ses obsèques ont été célébrées le 24 avril en l’église Saint-Sébastien d’Allauch.

FAMILLE DIOCÉSAINE Camp d’été aux monts d’Olmes (Ariège)Pour les 10-17 ansDu dimanche 6 au samedi 19 juilletOrganisé par l’aumônerie diocésaine de Marseille.

Prix : 380 euros.

Contact : P. Nicolas Lubrano06 64 93 78 58 [email protected]

Pompes funèbres catholiques Notre volonté est de vous accompagner dans la foi et l’espérance face à la douleur de la séparation d’un de vos proches. Vous trouverez le réconfort dans la prière et nous assurerons pour vous un service de pompes funèbres complet (inhumation ou crémation) ainsi que toutes les démarches administratives.

Préparez vos obsèques à l’avance pour que votre famille aborde votre décès avec la plus grande sérénité.

3 boulevard Camille Flammarion (1er)Tél. : 04 91 95 18 18. Fax : 04 91 95 18 19.E-mail : [email protected] Site Internet : www.s-c-f.org

SOS Chrétiens recruteDepuis vingt ans, SOS Chrétiens Marseille-Provence répond aux appels de détresse. Aujourd’hui, l’association doit recruter de nouveaux écoutants. Après une formation

et un encadrement, les bénévoles écoutants assureront régulièrement des temps d’écoute suivant leurs disponibilités.

Pour en savoir plus, déposez votre message au 06 51 06 85 49. On vous rappellera.

Session Stabat avec Mère de MiséricordePour toute personne vivant douloureusement une IMG, une IVG, une GEU ou une fausse couche, Mère de Miséricorde propose une démarche d’apaisement, d’espérance et de vie, avec un accompagnement personnel, des temps de parole, de prière et de méditation, et divers ateliers.

La session se tiendra à La Sainte-Baume du 6 au 11 juillet, du dimanche 17 h au vendredi 14 h.

Renseignements et inscriptions : 06 41 66 63 23 - www.meredemisericorde.org

Fête de Saint Antoine

à Cuges-les-PinsVendredi 13 et dimanche

15 juin10 h : grand-messe et

procession de la relique.15 h : vêpres.

16 h : procession vers la chapelle,

bénédiction des pèlerins et du village.

Samedi 14 juin21 h : bénédiction du feu et bal.

Contact : 04 42 73 80 24 www.paroisse-cuges.fr

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Célébrations➲�Lundi 2 juin

Les jeunes prient à Marseille en lien avec la communauté de Taizé. À 20 h à l’église Saint-Ferréol, quai des Belges (1er). Contact : 06 75 45 93 24.

➲� Jeudi 19 juinTemps de prière et de louange, avec le groupe des célibataires de Saint-Valentin, ouvert à tous, célibataires ou non. À partir de 20 h 30 à l’église Saint-Jean-Baptiste, 17 rue de Friedland (6e). Contact : [email protected]

➲�Samedi 28 juinGrande fête de Notre-Dame à Roc-Estello. Grand-messe à la grotte à 11 h, rencontre avec Mgr Eduardo Chavez, recteur de N.-D. de Guadalupe, à 15 h.Roc-Estello, 42 allée de Béthanie, Le Plan d’Aups (83).Contact : 04 42 04 50 09 — www.rocestello.fr

Concerts➲�Dimanche 1er juin

Concert voix et orgue, avec Marc Filograsso, ténor et Jean-Paul Serra à l’orgue. À 16 h à l’église Saint-Laurent de la Capelette, 7 boulevard Saint-Jean (10e). Entrée libre. Contact : 06 60 83 58 09.

➲�Mardi 17 juinLes auditions du marché, mini-concert avec Michel Pellegrin, médaille d’or du Conservatoire. De 12 h 30 à 13 h à l’église Notre-Dame du Mont (6e).

Retraite➲�Du lundi 16

au dimanche 22 juin« Aucun nom ne peut t’emprisonner, Esprit Saint, Éternel Amour » (Édith Stein), retraite prêchée par le P. Jean-Michel Benincasa. Du lundi 19 h au dimanche 14 h au Foyer de Charité de Provence « Sufferchoix », à Lambesc. Contact : 04 42 57 14 86.

Cercle de silence➲� Jeudi 19 juin

De 17 h 30 à 18 h 30, angle de la Canebière et du cours Saint-Louis.

lPèlerinages➲�Samedis 14 et 28 juin

Mini-Pélé à Notre-Dame de la Garde. À 10 h 15, rendez-vous au char Jeanne d’Arc, place colonel Edon (7e).

Rencontres➲�Lundi 9 juin

« Vivons la fraternité… Bâtissons sur le roc », jeux, chants, témoignages, célébrations… à la fête du MEJ (Mouvement eucharistique des jeunes) pour tous les jeunes de 7 à 25 ans. De 10 h à 17 h 30 à la Baume, 1770 chemin de la Blaque, Aix-en-Provence. Contact : 04 86 77 14 65 ou [email protected]

➲�Samedi 14 juinFête du Frère, en partenariat avec le Secours catholique. Ateliers ouverts à tous et célébration à 18 h. De 15 h à 17 h 30 à l’église Saint-Ferréol sur le Vieux-Port. Contact : 06 60 69 79 93.

➲�Mardi 3 juinArts et civilisations de l’Orient ancien, cours de Remo Mugnaioni, enseignant à l’Université d’Aix-Marseille. À 17 h 30 au Centre Cormier, 35 rue Edmond Rostand (6e). Contact : 04 96 10 07 19.

➲�Mardi 3 juinParcours Zachée, parcours spirituel s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Église, afin de profiter de la vie

pour se sanctifier. À 20 h 15 au Centre Cormier, 35 rue Edmond Rostand (6e). Contact : 04 96 10 07 19.

➲� Jeudi 19 juin« La femme dans la Bible. Les traditions juives et chrétiennes », avec Bernadette Avon et Marcel Goldenberg, de l’AJC d’Aix-en-Provence. À 19 h au Tempo, 71 rue Sylvabelle (6e).

Conférences

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ORDINATIONSDimanche 22 juin

à 16h à La Major

Mgr Georges Pontier ordonnera

diacre en vue du sacerdoceRomain Louge

et prêtreMatthieu Desjardins

Ornements blancs pour les prêtres et les diacres.

Page 24: Saint auguStin, L’enfant d’Hipponede se savoir aimée de Dieu et appelée à aimer les hommes comme des frères, au-delà de nos diversités. Huit jours plus tard, je me trouvais

égLISE à MARSEILLE

Temps forts24

L orsqu’une maison d’édition a suggéré au P. Jacques Bouchet de lancer une BD pour le 8e centenaire, il n’a pas hésité. Le projet était séduisant. « Mais ensuite, il fallait le faire. Un sacré 

chantier ! » Le recteur a confié à Sr Solange Hibon, responsable de la librairie, la tâche d’élaborer le scénario. Avec ses collaborateurs, il a travaillé en lien étroit avec le dessinateur, Jean-Marie Cuzin, et la coloriste, Zuzanna Zielinska.

À partir d’un événement actuel, c’est toute l’histoire de la Colline qui est évoquée dans cet album, et aussi la vie du sanctuaire aujourd’hui.Le P. Bouchet est heureux du résultat. « Ce qui nous  intéressait, ce n’était pas seulement de raconter une histoire ancienne, mais une histoire qui continue, et qui est encore à écrire. L’aventure n’est pas finie. Elle est… à suivre ! »

D. P.-G.

En vente à la librairie de N.-D. de la Garde, à la Librairie Saint-Paul, aux Arcenaulx et dans d’autres librairies marseillaises. Disponible en plusieurs langues. Éd. du Signe, 14,80 euros.

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S o m m a i r e2 L’agenda de Mgr PontierL’agenda de Mgr Aveline

3 éditoPentecôte : le temps de l’Esprit

4 Brèves

5-14-15 événementsDistinction au cardinal EtchegarayPrière pour l’UnitéCongrès des Équipes Saint-VincentBillet du CDES

6 Vie du diocèseLes dimanches Théo

7-8-9 église universelleCanonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II

10 à 13 DossierSaint Augustin, l’enfant d’Hippone

16 SolidaritéLes partenaires du CCFD

17-18 CommentairesLes vacances : faire sabbat

19 Histoire de l’égliseLes Odes de Salomon

20-21 Culture et médias

22-23 église en mouvementFamille diocésaine

24 Temps fortsÀ Notre-Dame de la Garde

proCHain numÉroLe prochain numéro d'Église à Marseille paraîtra le 15 juillet.

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150e anniversaire de la consécration de la basilique, le dimanche 8 juin10 h Messe solennelle de pentecôte présidée par Mgr aveline.16 h chant des vêpres et commémoration du 150e anniversaire

de la consécration de la basilique, suivie d’un temps musical.17 h Messe.

Reprise de l’opération des pelotes de laineEn octobre dernier, une collecte de pelotes de laine avait été lancée pour décorer la basilique lors du lancement de l’Année mariale.Devant le succès de cette opération, une nouvelle campagne est lancée. Vous êtes invités à déposer à l’accueil de la basilique des pelotes, et aussi des carrés de laine de 20 x 20 cm (unis, multi-colores, etc.). Attention, la taille est importante car ces carrés seront assemblés en grandes couvertures, exposées puis données à des associations caritatives pour des personnes en difficultés.Derrière ces dons de laine, il s’agit de symboliser l’histoire du lien existant entre la Bonne Mère et le peuple de Marseille.

8e CEnTEnAIRE DE noTRE-DAME DE LA GARDE

La Bonne Mère en bande dessinée