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SYSTÈME PRIMITIF DES VOYELLES LANGES INDO-EUROPEENNES i FE DINAND DE SAUSSURE. i MEMOIRE SUR LE PANS LES PAR LEIP8ICK EN VENTE CHEZ B.Ct.TEUBNËR. 1879. @ N

Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

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SYSTÈMEPRIMITIFDES VOYELLES

LANGES INDO-EUROPEENNES

i FE DINAND DE SAUSSURE. i

MEMOIRE

SUR LE

PANS LES

PAR

LEIP8ICK

EN VENTE CHEZ B.Ct.TEUBNËR.

1879.

@

N

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MtMMK UtMmMMNB. ft. TBCBtfM. t

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TABLE DES MATIÈRES.

l'ftgMRevue des diSorentes opinions émises sur le système des 1

Chapitre I. Les liquides et nasales sonantes ({

§I.Liquidessonantes. <;

§2.Nasalessonantes 18

§ S. Complément aux paragraphes précédents 45

Chapitre IL Le phonème dans les langues européennes BU

§ 4. La voyelle a des langues du nord a une double origine 50

§ &. Equivalence de ra grec et de l'c italique M

§ 6. Le phonème dans les langues du nord 62

Chapitre lïï. Les deux o gréco-italiques 69

§ 7. o;, gréco-italique. a~ indo-européen 70

§8.Secondogréco-italique. 96

Chapitre IV. § 9. Indices de la pluralité des a dans la langue mère

indoeuropéenne. 1M

Chapitra V. Rôle grammatical des dinérentcs espèces d'« tas

§ 10. La racine &l'état normal 13B

§11. Rôle grammatical des phonèmes et p. Système completdes voyelles primordiales 134

§ 13. Aperçu synoptique des variations duvocalisme amenées parla flexion 185

§ 18. Aperçu synoptique des variations du vocalisme amenées

par la formation des mots. 338

Chapitre VI. De dinerents phénomènes relatifs aux sonantes t, u,

~H~M :M9

§ 14. Liquides et nasales sonantea longues 339

§15.Pbénomènesspécianx. 37&

Additionsetcorrections 384

Registredesmotagrecs 389

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1

Etudier les formes multiples sous lesquelles se manifeste

ce qu'on appelle l'a indo-européen, tel est l'objet immédiat de cet

opuscule: le reste des voyelles ne sera pris en considération

qu'autant que les phénomènes relatifs à l'a en fourniront l'occa-

sion. Mais si, arrivés au bout du champ ainsi circonscrit, le

tableau du vocalisme indo-européen s'est modifié peu à peu sous

nos yeux et que nous le v yions se grouper tout entier autour

de Fa, prendre vis-à-vis de lui une attitude nouvelle, il est clair

qu en fait c'est le systèr des voyelles dans son ensemble quisera entré dans le rayor le notre observation et dont le nom doit

être inscrit à la premièî page.Aucune matière n'est plus controversée; les opinions sont

divisées presque à l'infini, et les différents auteurs ont rarement

fait une application parfaitement rigoureuse de leurs idées. A

cela s'ajoute que la question de l'a est en connexion avec une

série u~ problèmes de phonétique et de morphologie dont les

uns attendent encore leur solution, dont plusieurs n'ont même

pas été posés. Aussi aurons-nous souvent, dans le cours de notre

pérégrination, à traverser les régions les plus incultes de la

linguistique indo-européenne. Si néanmoins nous nous y aven-

turons, bien convaincu d'avance que notre inexpérience s'égareramainte fois dans le dédale, c'est que pour quiconque s'occupede ces études, ~'attaquer a de telles questions n'est pas une témé-

rité, comme on le dit souvent: c'est une nécessité, c'est la pre-mière école où il faut passer; car il s'agit ici,non de spéculationsd'un ordre transcendant, mais de la recherche de données élé-

mentaires, sans lesquelles tout flotte, tout est arbitraire et in-

certitude.

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Syfttëtne des a suivant Curtius.2

Je sois ohH~e de retirer plusieurs des opinions que j'aiémises dans un article des Mémoires de la Société de Linguistiquede Paris intitulé: <Essai d'une distinction des din~rents o indo-

européens En particuMer la ressemblance de avec les pho-

nèmes sortis du m'avait conduit ù rejeter, fort a xontre-cœnr~la théorie des liquides et nasales sonantes a laquelle je suis

revenu après mure renexion.

Bopp et ceux qui suivirent immédiatement l'illustre auteur

de la G'tOMtMMt~eCoM~)~ce se bornèrent à constater qu'en regard

des trois voyelles a e o des langues européennes, l'arien montrait

uniformément a. L'e et l'o passèrent dès lors pour des affaiblisse-

ments propres aux idiomes de l'Occident et relativement récents

de l'a unique indo-européen.Le travail de M. Curtius dans les Sitzungsberichte der Kgl.

SScIis.Ges. der Wissensch. (1864) enrichit la science d'un grand

fait de plus: M. Curtius montrait que l'e apparaît à la même

place dans toutes les langues d'Europe, qu'il ne peut par consé-

quent s'être développé indépendamment dans chacune d'elles. Et

partant de l'idée reçue que la langue-mère ne possédait que les

trois voyelles o < «, il tira cette conclusion, que tous les peuples

européens avaient dû traverser une période commune, où, par-

lant encore une même langue, ils étaient déjà séparés de leurs

frères d'Asie: que durant cette période une partie des a s'étaient

sous une innuence inconnue affaiblis en e, tandis que le

reste persistait comme a. Plus tard les différentes langues ont

laissé s'accomplir, séparément les unes des autres, un second

scindement de l'a qui a produit l'o. Au sud de l'Europe néan-

moins, cette voyelle a dû prendre naissauce dès avant la fin de

la période gréco-italique, vu la concordance de l'o des deux

langues classiques, notamment dans la déclinaison des thèmes

masculins en -<t(!)Mfog=='e~Mûs).Nous croyons représenter exactement le système de M.Cur-

tius par le tableau suivant':

1. Il y faut ajouter cependant la remarque suivante dea GrumdzCg~

(p. 64): cle dualisme (Zweiktang) primitif ~«M~kt. ~<H<<-<Mt)et ~«M(akt.

Page 6: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<t'Systèmedesa eaivantFiok et SchMcher. 3

ïndo-europ. a «

Européen <t; c «

Mus tard ~;c e fi

L'exposa de M.Fick (Spracheinheit der Indogermanen Euro-

pas. p. t7(! seq.) reproduit en gros le système précèdent. L'an-

cien a s est scindé dans la période européenne en ta et c. Lors-

qu'un mot montre e dans toutes les langues, il faut supposer quele changement de son a en e remonte jusqu'à cette période;

apparaît-il au contraire avec a ou o, ne fût-ce que dans une seule

langue, il faut admettre q'u; l'a subsistait encore à l'époque de la

communauté. L'ablaut du grec o~xo~ect o~opxe, mais surtout

du germanique !<a <!<,est une admirable utilisation du scinde-

ment de l'a. Sur ce dernier point chez M.Curtius cf. la note ci-

dessous.

Autre était le système de Schleicher. Admettant dans cha-

que série vocalique deux degrés de renforcement produits par

l'adjonction d'un ou de deux a, il posait pour la série de l'a les

trois.termes: a aa <t0.

Il retrouve ces trois degrés en grec: a y est représenté ordi-

nairement par < (ex. ~<a), puis par o (%o~cg)et par a (cMto~).

a -{-<?,le premier renforcement, est représenté par o lorsqu'il se

produit sur un <, ainsi ~yo~-cc, forme première: ~a-~aM-a;skr.

~o-~H-o, a côté de ~o~f.~ Ce même degré se traduit sous

la forme de &,q, lorsqu'il a un a pour "base: ~ecxov, A~SxK. Le

second renforcement est <a:~ppo~c. Le gothique posséderait

aussi les trois degrés; les autres langues auraient confondu les

deux renforcements.

L'arbre généalogique des langues, tel que le construisait

Schleicher, n'étant pas celui que la plupart des autres savants

ont adopté et ne comportant pas de période européenne, il est

<:parf.~a-~M), M<H-(aM.M«f-K-Mt)et M(«'(aitt.Mara-s fudeau) de-

«vint par unesubstitutioninsensibled'a.boMt:~eM~oM,Mer Mtaf,puis ~Mt

«gon(yff~~Kt, y~yofM),6?<e<'blior(qf~pM,yopoe). Maisrien ne peut faire

«penserqu'il y ait jamais ea une périodeoAyef et yof, ~tc et qpo~se

«seraient échangeaarbitrairement,de telle sorte qu'il eût pu arriver de

«direloricoat, tpiewou inven~-mentVéyai,«,rpiqog.Ici par conséquent<:d!re yof~~M,yopmouinversementy~y«'<x,ye~oc.~Ici et coMequeutle aavtmtprofeaaeuradmet âne divemite originairede l'f et de l'o et fait

remonterl'o de y~yoye&l'indo-européenS.l*

Page 7: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t.Systèmettes«aH!vtmtScMe!o6èret Ameinng.

dair que l'e des langues d'Europe ne remonte pas pour lui à une

origine commune. Eu particulier 1 gothique a dans son Com-

pendium une toute autre place que l'Egrec: ce dernier est consi-

dère comme le représentant régulier do l'a indo-européen, l'<

gothique comme un anaiblissement anormal. Nous faisons donc

abstraction de l'idée d'un développement historique commun du

vocalisme européen, en formulant dans le schéma suivant le

système de Schleicher:

Indo-europ. a <M «~

Européen <t~o oo<t «

H faut noter en outre que l'a grec et 1 a latin ne sont pas men-

tionnes co*umedegrés renforcés.

Dans un opuscule intitulé: <DIe bildung der tempussi~mme

durch vocaÏsteigermig~ (Berlin 1871), le germaniste Amelung,

prématurément enlevé a la science~a essayé d'appliquer le sys-

tème de Sehleicher d'une manière plus conséquente en le combi-

nant avec la donnée de l'c commun européen. Cet e est à ses

yeux le seul représentant normal de l'<t non renforcé. L'« euro-

péen sous lequel il comprend aussi l'o, comme l'avait fait

M.Curtius remonte au premier renforcement qu'il désigne par

et le second renforcement (d) est l'a long des langues d'Europe.

Les présents tels que goth. fam, gr. c~ o~o mortrent donc une

voyelle ren~rcée, et il faut admettre que ce sont des dénomina-

tifs. En un mot le dualisme d'e et est primitif, et le rapport

qu'il y a entre eux est celui de la voyelle simple à la voyelle ren-

forcée. Voici le tableau:A.

Indo-europ. a <t â

(Arien a <t<f< «)

Européen e a <t

Gothique a o

Grec e ce So

Le débat qu'Amelung a eu sur cette question avec M. Leo

Meyer dans le Journal de Kuhn (XXI et XXII) n'a. pas ap-

porté de modification essentielle à ce système qui a été exposé

une seconde fois d'une manière détaillée dans la .Zet~ci~t~ /<ïy

<~M<s<~~MM XVIII 161 seq.

M. Brugman (Studien IX 367 seq. K. Z. XXIV 2) fait re-

monter l'existence de l'e, en tant que voyelle distincte de toute

Page 8: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les phonèmes a, et «~de Brngmaa. 6

autre, a la période indo-européenne, sans prétendre par là que sa

prononciation ait été dès l'origine celle d'un e; et il en désigne le

prototype par o~ Concurrement à cette voyelle, le même savant

trouve dans gr. lat. slav. o == lith. goth. <t *==s~r. « (du moins

dans les syllabes ouvertes) un phonème plus fort qu'il appelle <~et dont la naissance serait provoquée par l'accent.

D'après cette théorie on dresse assez généralement le tableau

suivant, qui cependant n'est certainement pas celui qu'approuve-rait M. Brugman lui-même~ puisqu'il fait allusion (Studien IX

381) &la possibilité d'un plus grand nombre d'à primitifs:

Indo-europ. «

Européen e a «

On voit qu'en résuma pour ce qui est des latt-~uesde l'Occi-

dent, les dinérents auteurs, quel que soit leur point de vue, opè-rent avec trois grandeurs; l'e, l'a et l'« des langues européennes.

Notre tâche sera de mettre en lumière le fait qu'il s'agit en

réalité de quatre termes dinérents, et non de trois; que les

idiomes du nord ont laissé se confondre deux phonèmes fonda-

mentalement distincts et encore distingués au sud de l'Europe: a,

voyelle simple, opposée à l'e; et o, voyelle renforcée, qui n'est

qu'un e à sa plus haute expression. La dispute entre les parti-

sans du scindement (a primitif affaibli partiellement en e) et

ceux du double a originaire (< <~devenus e et a), cette dispute,il faut le dire, porte dans le vide, parce qu'on comprend sous le

nom da des langues d'Europe un aggrégat qui n'a point d'unité

organique.Ces quatre espèces d'<t que nous allons essayer de retrou-

ver à la base du vocalisme européen, nous les poursuivrons plus

haut encore, et nous arriverons à la conclusion qu'ils apparte-naient déjà à la langue-mère d'où sont sorties les langues de

l'Orient et de l'Occident.

Page 9: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides aonantcs.6

Chapitre I.

Les Mqnidcs et nasales semantes.

Avant de commencer une recherche sur l'a, il est indispen-sable de bien déterminer les limites de son domaine, et ici se

présente d'emblée la question des liquides et nasales sonantes:

car quiconque admet ces phonèmes dans la langue-mère consi-

dérera une foule de voyelles des périodes historique de la languecomme récentes et comme étrangères a la question de l'a.

L'hypothèse des nasales sonantes a été mise en avant et

développée par M. Brugman, Studien IX 287 seq. Dans le même

travail (p. 325),l'auteur a touché incidemment le sujet des liquides

sonantes, dont la première idée est due, paraît-il, a M. Osthoi~

§ 1. Liquides sonantes.

Dans la langue-mère indo-européenne la liquide ou les

liquides, si l'on en admet deux, existaient non-seulement à l'état

de eoM~OKMes,mais encore a l'état de soMCM~s,c'est-à-dire qu'ellesétaient susceptibles d'accent syllabique, capables de former une

syllabe. C'est ce qui a lieu, comme on sait, en temps historique,dans le sanskrit. Tout porte a croire que les liquides sonantes

n'ont jamais pris naissance que par un affaiblissement, en raison

duquel 1~ qui précédait la liquide se trouvait expulsé; mais cela

n empêchepas, comme nous le verrons, de les placer exactement

sur le même rang que i et M.

Il est certain tout d'abord qu'au indien correspond pres-

que constamment en zend un phonème particulier, trcs-voisin

1. Le signe diacritique que noua adoptons pour marquer les liquideset nasales sonantes (y M))a un emploi différent dam les Gmndzuge der

Ij&atphysiologiode Stevers (p. 89). Aussi avons-nous cherché &l'éviter,mais inutilement: qu'on considère que ta désignation ordinaire devenait

impossible, puisqu'elle ent entraîné la confusion de la nasale sbnante (<<)avec la natale ccrobrala sanskrite que d'autre part la déHguation <*(Sie-vcrs, Brugman)ne saurait être introduite dans la transcription du sanskrit,qu'ennn le caractère a été employé déjà par M. Ascoli précisément avécta vateut du t'-voyelle, et l'on reoonna.!t)faque ai nous innovons, o'est dumoins dans la plus petite mesure possible.

Page 10: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mqaides sonahtes daaa k" langues d'Europe. 7

sans doute du r-voyelle, savoir <~v.'aussi le de ht période indo-

iranienne ne trouvera plus aujoard'hui de sceptiques bien dé-

cidés. L'ancien perse, il est vrai, n'offre rien de semblable, si

ce n'est peut-être o&MMOMMM== skr. <M~af~M. En regard du skr.

~<, du zd. Zwe~ il montre &M' et il n y a point la d'inexacti-

tude de l'écriture, car la transcription grecque nous donne <

par exemple dams cp~o?===skr. ~~a, zd. < ~faucon~

Les noms qui contiennent '~rc- sont moins probants a cause du

zend <M/«tqui, lui aussi, remonte a "'<~ en dépit du sl:r. ~(!.

En présence de l'accord du zend et du sanskrit, on est forcé

d admettre que le perse a confondu des phonèmes différents a

l'origine, et c'est la un des exemples les plus patents de la ten-

dance générale des langues ariennes a la monotonie du voca-

lisme: l'iranien en c''la rend des points au sanskrit, mais dans le

sein de l'iranien même l'ancien perse est allé plus loin que le

zend.

En regard du y des langues ariennes, les langues d'Europe

montrent toutes un f-consonne (ou ~-consonne)accompagne d'une

voyelle distinctement articulée. Mais cette voyelle est, chez plu-

sieurs d'entre elles, de telle nature, qu'on no saurait ramener

simplement le groupe phonique où elle se trouve à a + et que

tout parle au contraire pour qu'elle ne soit qu'un développement

anaptyctique survenu postérieurement.

Au r arien et indo-européen répond:En grec: «p, < p<f)~K

En latin: <M',«ï (o!)En gothique: <ïM~

Le slave et le lithuanien n'ont pas conservé d'indice positif

du< On peut dire seulement que cette dernière langue l'a rem-

placé souvent par il.

1. La forme perse a dû être (tf~tt. Disons tout de suite que le mot

existe aussi en grec avec la substitution régulière: d'abord dans l'idiome

macédonien où il a la forme K~o~ (Hea.) pour laquelle M. Kck (K. Z.

XXII 200) a tort de chercher une autre étymologie. A côté d'<~y~"we

l'Etymol. Mag. nous a conservé <t~M~' eet~e ~'ro .Mmte~ofMyqui est

évidemment le même mot, et ceci nous amène avec sûretë au grec alyv-

Ktoe. Ladisparition du a son analogie dans deux autres cas de ~.voyeUe!

~M~etf de ~~MM et ot~ -=.skr. Pour l't d'«~K<oc et d'ot~

v. ces mots au registre.

Page 11: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Classificationdea racines contenant e.8

Noua passons à rénumération des cas:

1. Syllabe radicale.

L'ordre adopté ici, pour distinguer les diftërellts cas où ap

parait r, se base sur une classification nouvelle dos racines, quine pourra être justifiée que plus tard mais qui ne saurait non

plus désorienter le lecteur.

Nous ne nous occuperons que des racines contenant e..

Toute racine qui dans les langues d'Europe contient e, a la fa-

culté d'expulser cet e et de prendre ainsi une forme plus faible, à

condition seulement que les combinaisons phoniques ainsi pro-duites puissent se prononcer commodément.

Sont à ranger dans les racines contenant e: les racines oùse trouvent les diphthongues et eu et qu'on a l'habitude de

citer sous leur forme affaiblie, privée d'e; ainsi sreu, <M;,

MeM~ (JM,~M,<?:, &A!~).L'i et lu de ces racines, ainsi que la liquide et la nasale des

racines telles que derk &~Md&,peuvent prendre le nom de coe/CMM<NOM<M~M&Ils concourent au vocalisme de la racine. Sui-

vant que l'e persiste ou disparaît, leur fonction varie: r, m, n,de consonnes deviennent sonantes; i et ti passent de l'état sym-

~~OK~<4!a l'état <Kt<O~~OM~M&A. Racines terminées par un coefficient sonantique.

Exemples M (forme faible M) ~M (f. fble ~M) bher (f.fble ~) MMM(f. fble <MM).

B. Racines renfermant un coefficient sonantique suivi d'une

consonne.

Ex. <M; (f. fble ~) &/<e~ (f. fble ?1~) derk (f. fble

~) &M~ (f. fble &M<).C. Racines sans coefficient sonantique, terminées par une con-

sonne.

Ex. pet (f. fblej)<) (~ fble NA) (f. fble

Noua n'avons pas ù nous ;occuper ici des racines <e~MM<~

par c, comme, en grec, ~e de

Dans la forme faible, selon que le suffixe a~out~ commence

par une consonne ou par une voyelle, les racines de la classe A

seront assimilables lt celles de la classe B ou &celles de la classe C.

En effet,dans la classe B, le coefUcient sonantique, a l'instant

Page 12: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides aonantes de l'Mtiate thématique, 9

o~ l'e disparaît, prend nécessairement la fonction de voyelle puis-

qu'il se trouve entre deux consonnes. C'est la aut'si ce qui arrive

pour les racines de la classe A, lorsqu'elles prennent un sufnxe

commençant par une consonne: ainsi <Mp-<o.

Mais ai le suSixe commence par une voyelle, leur coefncient

sonantique aura la qualité de consonne, et ces mêmca racines

ressembleront de tout point aux racines de la classe C; ainsi

~o-~y comme ~o-y.En vue du but spécial que nous nous proposons dans ce cha-

pitre, nous tirons des remarques qui précèdent l'avantage sui-

vant c'est que nous connaissons le point précis où il faut s'at-

tendre à trouver les liquides sonantes et que nous assistons pour

ainsi dire &leur formation; la comparaison seule d'un indien

avec un <tpgrec n'a, en effet, qu'une valeur précaire si l'on ne

voit pas comment cet cp a pris naissance et s'il y a une proba-

bilité pour que ce soit un ar ordinaire. Partout où l'o tombe

normalement, partout en particulier où apparaît l'<ou l'Mauto-

phthongue, les liquides sonantes doivent régulièrement exister

ou avoir existé, si la'position des consonnes les forçait a fonc-

tionner comme voyelles.

a. MMtA~Mfe VEMAMiS.

AORISTETHÉMATIQUE.On a dit souvent que ce temps coïn-

cidait entièrement, pour ce qui est de la forme, avec l'imparfait

de la sixième classe verbale des grammairiens hindous. Reste et

savoir si cette sixième formation remonte aux temps indo-euro-

péens, comme cela est indubitable pour notre aoriste, mais in-

finiment moins certain pour le présent.

Quoi qu'il en soit, cet aoriste réclame l'expulsion de l'e

ou de l'<tdans les langues ariennes En conséquence les racines

des classes A et C (v. plus haut) font en grec très-régulièrement:

t)~: ~A-O-~M~ ~Kt: ~tt-O-~

(~)~: (~-6-t0 <M%:~-0-f1 <M}! ~-OW-O-y

2<M)! ~-<y%-e~1

L La pftSaoncede ra dana les trois derniers exemplesatteste ram.

oMttmetode cette fonaa.tion. En ce qui concerne<<< on ne peut re-

pousser complètementl'idée qu'il y a 1&un imparfait dont le présent

Page 13: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides sonantes de l'aoriste thématique.10

Les impératifs a~; et ~t'tff~egont détermine M. Curtius'aadmettre dans ces deux aoristes la metathèse de la racine*.M. OtithoS'dans son livre: ~as ~&!«M ~Mder ~ûMMMf~coM~M~K~)'. 340, a de{&déclare ne pouvoir souscrire a une opinion sem-blable de 1 eminent linguiste relative aux présents comme yivvo-~<M,~t~yat, et cela en partant aussi de la conviction que la dé-

gradation de ]a racine y est absolument normale. Commentd'ailleurs la métathèse se mettra-t-elle d'accord a.vecle vocalismedes thèmes <~< c~o, <~M~jfo? Ces impératifs ont donc suivi

l'analogie de ~g, <g.Chose étonnante, le sanskrit ne forme cet aoriste que sur

les racines tle la classe B: les formes comme ~ff-<-to lui sont

étrangères; la seule trace qu'il en offre peut-être est la 3" per-sonne du plur. Xr<M/<tqui, à côté de (Mxt~ (3" pl.) a l'air d'être

une forme thématique; qu'on veuille bien comparer plus bas ce

qui a trait aux nasales des désinences~.

En revanche les exemples abondent pour les racines de laforme B: ~a'~ <MM~ Mt~e~ «M'a~ etc. En grec yet~ fait

f~x~'oy, <yMt~fait ~n~of; de même, et c'est là que nous en vou-lions venir,

<~pxo~t«t fait <ca<-o-f (skr. aJ~M~)

y~~o ~pec~-o-y

%~o ~~M;p~-o-f

T~aTN TO~r-O-~h):

<ir(M);~oyde rp~to vient aussi d'une forme ~r~'o~, mais icic'est une liquide ~M't~~M~Fc qui s'est transformée en sonante.

AORISTETHÉMATIQUEMEDOUBLÉ.Il n'est pas certain que lesaoristes causatifs du sanskrit soient immédiatement comparablesaux aoristes grecs redoublés. Mais il existe d'autres aoristes in-

serait *~<Hf-<e. Cf. ~m, 9~m et notre note 1, page 11. Il faudraitdonc diviser ainsi :~f-<m-e.

1. D~ss les autres aoristes on aurait la syncope. Verbum II 7.S M. Delbrûck (Altind. Verb. p. 63) dit bien que sran dans NNasraM

(R. V. IV 2, 19) contient la voyelle thématique. Mais les preuves positivesmanquent et Grassmann interprète cette forme d'une manière toute diffé-rente (a-vas-ran). d-~ama-t est d'une autre formation qui se reproduiten grec dans le dorien ~MM-f, dans l'attiq. ~.K~M-y. Cet aoriste-là coïn-cide pour la forme avec l'imparfait de la 1" classe verbale. C'est l'aoriste

non-sigmtique slave: tM6<t.

Page 14: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides sonantes de l'aoriste th~m~tiqwo redoubM. u

diens, uMtinsnombreux, qui couteident exactement avec les t'ormes

grecques: ici encore Fa (e) est invariaMement expulse.

Racines des formes A et C:

skr, sac û-sa-rô-a-t' l;r. ct~a~: t-ax-t j\.sltr.Sffe:t(-~<fe-Q-~ gr.CHt: f<t-C~<M

a~Mt~-o~ x~: ~-«A-f To

ycf: ~f-yf o f

M~: f-M-T~tO-t~

Racines de la forme B, avec i, Mpour coefficient sonantique:

skr.~e~:«-«-M~ gr.~< %<t~-f-c~Kt

9t< JM-~t~-tO~t

Et enfin avec une liquide pour coefficient sonantique:

skr. oh~: <t ~a (M a-M~ gr. Mp~: M-T~p~-t-To

M. Delbrûck range une partie de ces formes indiennes daus

le plus-que-parfait;m''is si l'on peut accéder sans réserves a sa

manière de voir pour les formes sans voyelle~(WO~Mf comme

c~aN«t~M< on n'en sera que plus enclin tt placer les premières

sous la rubrique aoriste.

PARFAIT.Le parfait indo-européen affaiblissait la racine au

pluriel et au duel de l'actif et dans tout le moyen. Voy. en parti-

culier Brugman Stud. IX 314. Ce mode de formation s'est con-

servé intact dans les langues ariennes.

Racines des formes A et C:

skr. sar: sa-sr-tis pat: ~~«s

Devant les suffixes commençant par une consonne, certaines

racines en r n'admettent pas F<de liaison, et l'on a alors un r

comme dans c<M«!. Ce même i de liaison permet, chez les

racines de la classe C, des formes telles que~-p~«M<

1. On dira qu'aMfC~ est imparfait (présent s~eatt); sans doute, mais

il n'y a pas de limite fixe entre les deux temps. Los aoristes redoubles sont

les imparfaits d'une classe verbale que la grammaire hindoue a oubliée et

dans laquelle rentreraient, avec saceatt, le skr. St<Mt, le part. ptM<HKtMw,

le gr. K~rrn, y~MM, ft~n'<9, ~~etM etc.

8. M. Brugman (Studien IX 386) éprouve une certaine hésitation tt

attribuer aux périodes les plus anciennes des formes comme j~<p<MM,et

croit plutôt qu'elles doivent le jour à l'analogie de M- etc. Au fond

la question reviendrait a cette autre, de savoir si la voyelle de liaison

existait dé)& dans la langue-mère, auquel cas pat faisait nécessairement

~o~<- au parfait plurieL Or l'M des formes germaniques (bundum, bun-

dute) a'acco-dcrait Uen avec cette hypothèse, et Fe: du greo y~y~tf~f

Page 15: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

MqaMeasonantea do pat&it.12

En arrivant aux racines de la forme B uous pouvons tout desuite mettre le gothique eu regard de indien:

t't avec

MOW~:<~r.~MMt~-tMta goth, &M~.MMt

t'o~: skr. Mt.MM goth. paM~-KM<Cf. goth. &a«~== &t<M~, <?<t~

== f<t!w~.En grec la forme du singulier a peu &peu empiète sur celle

du pluriel; dans tes quelques restes de la formation primitive dup!urie! actif (Curtius Verb. 11 169) nous trouvons encore9K~M~en regard de ~~et~c, ~xrof en regard de ~o< mais lehasard veut qu'aucun cas de r n'ait subsisté. Le moyen du moinss'est mieux conservé:

lîacines de la forme A:

<~Kp: ~.C~p.TKt ~p: ~-jr~~cg~p: oc-o~M~os c~: ~L~ty~ ~Otp-~tCft cf. ~!<h)p-«~t~: ~«p-foft, et ~«{ T<MHes. cf. ~~op-«

II est superflu de faire remarquer encore ici que ~~«MMMest ? ~<p ce que ~Mt~tct est à e~.

Les langues italiques ont trop uniformisé la mexionverbalepour qu'on puisse s'attendre a retrouver chez elles l'alternancedes formes faibles et des formes fortes. Mais il est fort.possibleque les doublets comme t~ <w~ proviennent de cette source.On ne doit pas attacher beaucoup d'importance à p~t de joeSo~-CMHdejpe~eKo; il y a peut-être là le même affaiblissement dela voyelle radicale que dans <~M<o,colligo, avec cette différenceque l'influence du aurait déterminé la teinte u au lieu d't.

L'ombrien possède, en regard de l'impératif kuvertu, lefutur antérieur v u r t u s prononcé sans doute vortus formé

n'y répugnepas, Men qa'n s'expliquephmprobablementpar contami-nation du singuliery~y~. et de la a<p. du phjf. yty~«M; qn'on eem.pare emBnle latin -MKMsdanstulimus. DaMcettequestionil faut corn.sidéreraussi leaparfaiteindienscommeM~ma, gotMqaeatels queMum,et laëna tels que eedMMMaqui sont reconnuspour contenirla racine re-doubléeet dénuéede voyelle.AinsiMaK)~ *M..M:-tMe.n va sans direque la même analysephonétiquene serait pas applicable &chacunedecesformes:la formations'est généraliséepar analogie.

1. ~.iM-~ey vientde la rac. aloi comme~a~f de <?< son neremontepas à une liquidesonante.

Page 16: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides sonantes <tnprésent. J3

sur le thème faible du parfait. Sur tes tables en écriture latine

ou a co!< et <w<M/MS. Si l'on était certain que CMoWtMOfût un

parfait (v. Bréal, Tables Eugubines p. 361), cette forme serait

précieuse. Seulement il ne faut pas perdre de vue que sur sol

italique i'o~- représente aussi bien M)~ que t' eu sorte quetoutes ces formes ont peut être pour point de départ le singulierdu parfait, non pas le pluriel; elles n'en restent pas moins remar

quables. Autre exemple: persnimu, pepurkurent.PRÉSENT.Dans la 8° et la 3° classe verbale, au présent et a

l'imparfait, la racine ne conserve sa forme normale qu'aux trois

personnes du singulier de l'actif; le duel, le pluriel et tout le

moyen demandent l'expulsion de l'a: ainsi, en sanskrit, pour ne

citer que des racines de la forme A:

X-<Mfait~(véd.)e fait i-nHis kau fait 1-r-liez (véd.)7<0 ~K-~K-NMS par JM-pf-MMS

En grec ~Ae~y correspond exactement &~M-p~-M<M;cette forme, en effet, n'appartient point à une racine ~« qui serait

la'metathèse de ax~, autrement les Doriens diraient x~mA~<.

I/~ panhellène indique au contraire que a~tMt~tt est une trans-

formation récente de "'tE~MM<~tt== skr. ~pafMMLa rac. y~p prend la forme 9M'~«!-(dans aM~~fCM)qui est

égale au skr. bi-bhr- (K~MMM). Les traces nombreuses de Ff, par

exemple dans yp~ (Curtius Stud. VIII 328 seq.), nous garantis-sent que la racine était bien ~Mp,non yp&.

Les autres formations du présent n'offrant dans les langues

d'Europe que des traces incertaines de r, il n'y aurait pas grand

avantage à les passer en revue. Rappelons seulement le latin

Fo(~)scoidentique à l'indien ~ec~M~ Si la racine est bienp~o&,

le est né ici de la même manière que dans ~cpeotof de Tp~Mo.Pour comparer ces deux présents, il faut partir de l'idée que

posco est bien le descendant direct de la forme indo-européenne,

exempt de toute contamination venant des autres formes ver-

t. H existe, il est vrai, des formes comme alfï~os (v. Joh. Schmidt

Vocal. U Ml)~ mais celles qui se trouvent chez les tragiques attiquea sont,

suivant Ahrens, des dorismes de mauvais aloi, et celles des inscriptions

peuvent ptovenir, comme les formes el~ennes bien connues, d'un passagesecondaire d'à! &a. On pourrait dn reste admettre qae~M existait parallè-

lement &xet. Cf. récemment Schrader Studien X 834.

Page 17: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mquidfs Boxante doo tht'mcs Momioaax.

ha!et<,et une te!!<' supj)osition aura toujours quelque chose dpp~'in<'ux,otant donnée l'habitude des dialectes italiques de passerh' niveau sur le vocalisme de la racine ef de propager une seuleet même forme et travers toute la flexion. Mais, dans logeas de;Msco,<<'st sans doute précisément la forme du présent qu'on agénéralisée de la sorte. Avec les mêmes reserves, on peutrapprocher ~onco et ~n'co~ ce dernier dans le sens intransitifseulement, des présents indiens et ces deux ra-cines montrent !'<?dans les formes grecques non anaiblies:<?eg,T~poo~t~.

b. FOCMATtONs KOMtNA!.)!s.

Dans les langues ariennes, le PARTtCH'El'AssÉ t'ASMFen-TAreiette. régulièrement !'o radical si cela est possible, c'est-à-diresi la racine est ~e la forme A ou B (page 8). Ainsi en sanskrit ~odonne yM- en zend donne <~c-~ etc. A la dernière formecitée correspond exactement le grec <~p ro ou ~pM-to de ~po,et l'on a de même c~ptog de ~~p, «ïpTog de xap, (~-)~«~.tog de y$<p.

Dans ~pvo~, dans &pxTog et dans les autres adjectifssemMaMes, il faut voir des formations récentes. C'est ainsi, pourne citer que cet exemple entre cent, qu'à côté de l'ancien x~c-Tt-g== skr. ~Md!t~<,nous voyons apparaître 9Mt!c~ formé à nouveausur l'analogie de ~Mt!<hMMM.

La racine de c~pfo~ (c&ble)est <yaH~comme on le voit par<aM~K.

~o:<Mo~== skr. ~<~a montre aussi un Ac fort régulier;mais comme ce participe a perdu son présent, notre principalmoyen de contrôle, savoir l'e des formes congénères, nous fait icidéfaut.

Le latin a jMtXsMRde pello,Mf~tMde vello,jMf~bMSde j~c~o,sej»tltus de ~x%«).

M. Fick identifie CM~Ms–qui paraît être sorti de *<<Mau grec xofpfog.

jp~o-CM~rappelle vivement l'indien t~oN~/a (éloigné), pra-X:o (long, grand, en parlant d'une distance); il faudrait alorsle ramener à un cas du thème 'CMXs~. ~ce~ et pt-oc~~ ont

1. Mémoiresde la Soc.de LinguistiqueIII a8S.2. On au comparatifneutre "jpMM'MMts,~~ocM~s?

14

Page 18: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides sonantes des thèmes nominaux. Ift

d ailleurs un sens voisin de celui du sl<r.Xw~, mais comme tf~o

s'en approche encore davantage, toute cette combinaison est

s~ette a caution.

On a comparé l'ancien mot /<MV~ (Corssen Ausspr. 101)

au skr. <ff~ de

L'étymologie jw~o a jM~oM<7oétant difficile Maccepter, ~wWn

doit être an participe de la racine j~' (d'où gr. xf/po, ô<c'~affp~),et il équivaudrait à une forme grecque ~ar~T~.

Le gothique a les participes ~aMt/~)-~ </<!Ws~(o)-

/<t«~~(o)-~ ~M~M-MtM~<(o)-~~MM(of)-&

L'adjonction du SUFFIXE-'n nécessite également l'expulsionde l'a (<*)radical. Nous ne citons que les cas où cette loi a donné

naissance au r:

Les exemples abondent dans les langues d'Asie: skr. M;zend 6~'e-~ de la rac. Met~ et ainsi de suite.

Le grec a xcp-Ctgde <tf~.Hésychius donne: <~c~p~' ~pot-

Ctg (l'accent paraît être corrompu) qui doit remonter à *cy<ïp-

~t-g de M~po. dT~tg de ~T~ est d'une époque tardive.

Le gothique forme sur &a/~M~~-&<!M~(<)-s,sur <<t~aM.'ga-

<~M~(~)-s;de même J!)OfM~(~)-s,/t'o-<'a«~(!)-s.

Le latin ~ws (thème /<M') de ~'o coïncide avec le skr.

M~. mors est l'équivalent du skr. M~~ seulement le prés.MMrM~et le grec ~ovog montrent que l'o est répandu par toute

la racine et recommandent donc la prudence.

so~, pour ~o~ paraît être sorti de la même racine

qui a donné <a!se~o,<~s~o,jM'<Mso' Le mot serait donc à l'ori-

gine simplement synonyme d'ea~p~oM.

Si les adverbes en -<MMdérivent, comme on le pense, de

thèmes nominaux en il faut citer ici l'ombrien ~c~-tw/ï ==

<f<MtS!SMM;cf. covertu.

Le SUFMXE-u demande, dans la règle, l'affaiblissement de

1. Tontedifférenteest la racine de coM-Mfo~<Msefcqui signifie««((-

c/tM'.Le Mfodontnous parlonsest le skr. saf~t~ sM<tf<t«couler, avan-

cera: composéavecla prépositionp<'ail a aussi le senstransitif et donne

le vediqnepfNtSMpSs<s«~t(R.V. Il 88,2) «il étend les bras~, exacte-ment le grec ~tt~ee&!Me«'(==<<M-<M~-yeM',<ft-d-ytty). Le verbe tKs~'o

peut appartenir&l'une ou à l'antre des deuxracinesen question.

Page 19: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides sonantes des thèmes nominaux.K;

lu racine. En dehors des langues ariennes, h' t ainsi produit ser<'n''t<'<'tttt're ndclemeut dans l'adjectif gothique:

~M«!<~ (rac.~c~) == skr. ~tNuus insistons moins sur tes adjectifs grecs:

~pft~t!~== s~r. ?);</«'1

~<tt~g '==:skr. ~~MLe HthnMticu~M donuerait tt eruin* tjne t<'~Mdf ar<t«tt!~

<'stunninain', car dans cette langue <Htattendrait comme continuation du r. Ru tous cas on aimerait trouver paranetement a

~«Tt!g, ~pK<~ des formes contenant I'c*.

Lorsque les racines des classes A et B (page S) sont em-

ployées SANSSUFFIXEcomme thèmes nominaux, ettes expulsentleur « (en Europe leur e). Sous cette forme elles servent fré-

quemment en composition:skr. M< ~-M~ <~f: soMw~

Tel eat, en grec, l'adverbe Mfo-~(x) de ~px. Cf. pour la fonc-tion comme pour la forme le skr. a- <:mixtim~.

Voici enfin quelques mots, de dinerentes formations, qui ren-ferment un y:0

Skr. <cœur~ <==tat. co~ Le grec xcp~, «pf~ se

place ù côté de la forme indienne & Le goth. ~OM~o,le gr.(== Mp~? Curtius Grdz. 142) offrent une forme non affaiblie

de la racine.

Skr. r~ <:ours~== gr. a~Mrog== lat. tt~SM~(*<wcs<M).Le lat. c<M~îM<tau pluriel répond peut-être exactement au

védique f~M; il serait donc pour ~M~tM. Dans cette hypo-thèse le singulier ne serait pas primitif. Le goth. ~a«~t, dans lamême supposition remonterait à *ActM~~ et la flexion se serait

dirigée d'après la forme du nom.-accus. où la gutturale devaitfacilement tomber*.

1. A côté de ~«~ee on a avec ?: ~Me~rnc' qM~c Hea. ce qui rendbien vraisemblable l'ancienne étymologiednlaHn<aoB&comme étant poaf*)MOMctS.

2. <~1~~<M',~t~M' aeraient-ih par hasard ces parents de <tt<Mweoù moustrouverions Fe?

8. Le capricorne, ce coléoptëre a gramdeaantennea, qui a'appe!le engrec «~ noua a pénétre conserva la trace d'an ancien thème

'~(e)~ =. f~.

Page 20: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

MqnMeasonantes des thèmes nominaux. Except!oM. l?

Le rapprochement du grec Tp<MM~ogavec ïe skr. ~'pw, /~<

(Fick W. f 96) demeure très-incertain.

<Mp~«pog« hérissé (c~K~pxocpog)fait penser au skr.~cAyM

~apre, pénible etc.»

Le lat. /<<~MMS~four~ sort de */o~MM==skr. ~ardeurs.

x~Cftfog «noir», ramené a *«(e)~M~o-g, devient le proche

parent du skr. ~Ts<!<t(même sens)'.

~MMtc~ ~gosier~ est pour *<~<){)tFo{f- ampHiionHon du

thème ~~OM qui signifie en sanskrit c<MMde la &ûMC~e;le tt~me

parent ~a~ a suivant BohtHngk et Roth le sens générai ~e&<M«~c,~Me!<~e*.L'épenthèse de !'Mdans le mot grec a des ana-

tugies sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir. Chez des

auteurs post homériques on trouve aussi ~MM~.<A<«0! (lacon.) «charrue», ot-~eo<-g «sillon» répondent,

d'après t'étymologie de M.Fick, au védique ~a «charrue ».

Le lat. ~!û~'&Msest sans doute parent du skr. M~ «objet

hostUe~ ennemi», mais la différence des thèmes ne permet pasd'affirmer que l'or du mot latin soit sorti de r.

Tt~~toptoy* fo ~tT~Mptoy Hes. Πskr. ~~o.Gr. ~peaop <==lat.jMMVMMcontient sans doute aussi le f.

Si l'on fait abstraction des formations courantes, comme les

substantifs grecs en -<y<-g,dans lesquelles la voyelle du présentdevait inévitablement pénétrer peu à peu; les exceptions à la loi

de correspondance énoncée en commençant sont peu nombreuses.

Les cas tels que y~tg ~yt~otM~,merda <M~af,ou a~-

M'og–~<M n'entrent pas en considération, vu que les thèmes

ne sont pas identiques; à côté de ~MpM'ognoustrouvons d'ailleurs

~«Mtyog(Curt. Grdz. 275). ~t~ (dor. ~p«s) «crête de mon-

t&gne~ a été rapproché de skr. ~oof ~pierre~ mais à tort, car

<~t~ ne saurait se séparer de ~Mp~.

t. Ce qui rend anapecte la parenté de «etfftMcavec x~ c'eat l'a dudorien <«M~et du lat. coÏt~o.

8. Si l'on compare en outre les sens de sfaJMt,on reconnaît que touaces mots contiennent l'idée de coM<<M«',d'angle ou d'at</h<c<Most<Cemot d'an(raet1.coBitélai-même sy rattache probablement en ligne directe,car le latin aM-/htc<<Maort régaUerement de *<MM-SMM*<<Mcomme *eefe-

/h«Mj cere6f«)Mde cefes-ftMN.Cf. cependant ZeyMK. Z. XVI 881 qui di-vise ainsi- <M~*ae<Ms. Le grec ajoute à cette famille de mots: ~<tM~'qMf~afyyee,~t<~<M,j)~f!~<M et ~«NtM*q)~«yy<Ctj;tt~<t, y~qM~eM.Hes.

2

Page 21: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Liquides sonantes dea suffixes.18

L identinea-tion de <Mty~g avec &&~t<(Kuhn, herabk. des

feuers) est séduisante, mais elle ne peut passer pour parfaite-tucnt sûre.

Au skr. At'Mttrépond prcsquo sans aucun doute, et trea-re-

Kutit'rement pour ce qui est du !e goth. Mt«~M; mais le gr.~tt(~ le !at. w~MMmontrent <?.La forme de ce mot a du resteune instabilité remarquable dans son consommtisïne' aussi bien

que daus la voyelle radicale: l'epel ~WMMest tres-i'rcquent en

sanskrit~ et ~~t~fg' St~fy~' /<o< (Hes.) nous donne laioruK' correspondante du grec.

2. Syllabes aufBxalea.

Les noms de parenté et les noms d hgent en -TAïtexpulsent,aux cas faibles, l'a du suffixe qui se réduit à ou, devuut les

désinences commençant par une consonne, ù De la:

gr. ~et-~p-og,lat. pa-tr-is: cf. skr.jpt-<r-éet avec gr. k '41-et avec gr. xec-Tpe-Ct*==s~r. pt-sM.V. Brugman, .!M~C'ea~. der s&MMaM&s<M/~Md!eMJ~e!tM<~$OM~Sta-dien IX 363 seq. On a de même: ~~e<r<, K~p«~t, ~TpcCt etc.

Le mot en -<M*est-il le premier membre d'un composée il

faut attendre la forme faible, comme dans l'indien M~ew~M.Peut-être en grec <~pc-xo~o*f est-il, comme le prétend M.Brug-man, un dernier échantillon de ce mode de formation.

Au nom.-ace. sing. de certains neutres apparaît un suffixe

-r ou qui a donné skr. ~o~==

gr. ~%K~== lat.~ecM~(pro-bablement pour *~«<M'). Cependant tous les neutres grecs en

-ap ne remontent pas à une forme en ot~er~ par exemple,répond au védique Me~o~et son a n'est point anaptyctique.

§ 2. Nasaies sonantes.

Tandis que la liquide sonante s'est maintenue du moins

dans l'antique langue de l'Inde, les nasales sonantes ont entière-ment disparn. comme telles, du domaine indo-européen~. II y a

1. Le k remplacé par w,an lieu de kv; le m tempiMe par w dana leslave cfïfï; la liquide variant entre 1 et r, et cela, même en.deç&dea limi-tes du grec, ainsi que l'indique la glose: ~(tec* <MM~ ~lotc.

2. It n'est natm'cUoment pas question ici des nasales sonantes qui sesont formées &nonvean, dans plusieurs langues anciennes et modernes.

Page 22: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

NaaalMsonantes. 19

plus: la liquide, en cessant detre sonante, n'a point dn même

coup cesse d'exister; elle s'est bornée it prendre la fonction de

consonne. Autre a été le sort des nasales, soit dans le grec, soit

dans les tangues ariennes: eu donnant naissance a un phonème

vocalique, elles ont elles-mêmes succombé, et, pour mettre le

comble ù la complication, le phonème en question est venu se

confondre avec l'a.

Cet a n'a rien qui le fasse distinguer de prime abord dans le

sanskrit ni dans le zend. En grec on peut heureusement le re-

connaître plus facilement, parce qu'il se trouve souvent opposé ù

un radical (M~o T«Tog).

Dans les langues congénères la nasale s'est conservée; en

revanche, la voyelle qui s'est développée devant eile a pris, dans

plusieurs de ces idiomes, la couleur de l'e; et il est souvent im-

possible de savoir si le groupe en remplace réellement une nasale

sonante.

Le travail où M.Brugman a exposé sa théorie onre des

matériaux considérables à qui est désireux d'étudier la question;mais il convient de rassembler ici les principaux faits dont il

s'agit en les plaçant dans le cadre qui nous a servi pour les

phénomènes relatifs aux liquides. Les deux séries se complètentet s'éclairent ainsi l'une l'autre.

Voici les diNérents phonèmes qui sont sortis des nasales

sonantes:

(Indo-eur.M] w) (Indo-eur. n [M]Arien* a a Latin en <~

Grec « « Paléosl. fGoth. un MM Lithuan. in MM

Les nasales sonantes ont pu prendre naissance de deux ma-

nières ou par la chute d'un a, comme c'est toujours le cas pourles liquides sonantes; ou par l'adjonction a un thème consonan-

tique d'une désinence commençant par mie nasale. Nous con-

sidérons d'abord le premier cas

1. H s'entend qu'en zend l'a aortï de la naatJe aonante participe aax

aSëctiona socondtHres de l'a, par exemple à la coloration en e.

a*

Page 23: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

NmatM Bonantes de t'aonstc non-thématique.2n

î. Syllabe Mdioate.

a. HtttXATMNSVEHBAI.EX.

AoptSTE THÉMATIQUE(cf. page 9). L'indien tWM~«tomber

aux mains de a un aoriste «-~o~-ot-~ lequel sort de "MM~-of-~<tsupposer du moins que la racine soit bien ya)M~t,et non <!<?.

Un voit ici des l'abord le contraste des conceptions, suivant

qu'on croit ou non à la nasale sonante. Jusqu'ici on regardait la

nasale d une racine telle qne MM~ comme un élément mobile

re}ete dans la forme faible. Avec la théorie nouvelle c'est au

contraire l'a qui a été rejeta e'i concordance parfaite avec ce quia été développe plus haut, et l'a que nous voyons, I'<ïde aradhat,

équivaut à une nasale, car il est fait de la substance même de

cette nasale évanouie. Si le hasard avait voulu que ce fût un « et

non un a qui se développât dans les langues ariennes sur la

nasale sonante, 1 aoriste en question serait <:d~Mdy«)~

Le grec est là pour en donner la preuve irréfragable, car

chez lui la monotonie de l'a cesse et le dualisme se révèle dans

les deux teintes et «:

La racine <Mt~ donne l'aoriste: ~cf~-o-<

L'AOBïSTETHéMATïQUB:REDOUBLÉne fournit aucun exem-

ple grec. En sanskrit on peut citer le védique ~<?-o-< de

~T<HM~.

L'AORISTESANSVOYELLETHEMATIQUEqui coincide pour la

forme avec l'imparfait de lK2*~classe verbale3 n'a pas été men-

tionné plus haut à propos de liquides, parce qu'il f'~nja-it aucun

cas de r en Europe. Le singulier de l'actif conserve l'a (e). Le

reste de l'actif ainsi que tout le moyenl'expulsent; on a donc en

sanskrit:

1. Ce n'est pas que, dans l'espèce, nous n'ayons quelques doutes surla véritable qualité de l'alpha d'~Mf<hn', et cela à cause du latin .pattcr,sur lequel nous reviendrons p~aabas. Mais ~ttOw se trouve être le seulaoriste thématique où l'on puisse supposer une nasale sonante, et, si on le

récusait, il suturait de renvoyer aux exemples qui suivent.2. Toujours en supposant que la nasale est radicale.8. Les formes qui ont le ~vriddhi~ comme dpea~, <~ sont entière-

ment différentes. Il faut y voir, avec M. Whitney, des aoristes sigma-tiques.

Page 24: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales sonantes de l'aor. non-thématique et du parfait. 21

1" Racines de la forme A(page 8):Singulier Pluriel, duelet moyen

;W: <t-a<?-f<t]M<;«~T0-< ~)<<-M)MtV! M-M~(-~) «-<t

et avec nasale somite-dans la forme faible:

~MM:~<tM(-<) ~a-/<HM

2" Racines de la forme B: t

Singulier Plane!, duel et moyen< <t-<) «-~M~M

MM~:~&(-~) 0-C~M.Brugman me fait part d'une explication très-ingénieuse

des aoristes grecs comme ~fe:, ~M~e: qui jusqu'alors avaient

résiste a toute analyse. Ce sont les formes de l'actif currespon-

dant aux aoristes moyens comme ~t! ~cf<y. La flexion

primitive était: ~M: (pour ~< *g, *~t~f); pluriel

*tM~ etc.; moyen ~~f. Comme au parfaite !'« de la

première personne ~ctw s'est propagé par tout l'actif et l'ancie~

pluriel à syllabe radicale faible s'est retiré devant des formes

forgées sur le modèle du singulier (~<!c~y). Cet qui

n'existe plus et qui est à ~tw ce qu'en sanskrit *M-MM est a

<~«c*<MMa son analogue parfait, avec nasale sonante, dans la

forme F-)ttr«-fMf(rac. XMf): seulement, dans ce dernier aoriste,

c'est le singulier qui a subi des changements sous l'influence du

pluriel: *~<M<~ "My(-~) ont été remplacés par ~nrew, &~&.

Dans )tt«-~MMM,Mr«-M, ~«-~cyo~ ~«-to l'a doit être

sorti directement de la sonante. M.Curtius (Verb. 1~ 192) fait

remarquer que l'hypothèse d'une racine «focest inadmissible.

PARFAIT(cf. page 11). Les racines de la forme A présentent

encore en grec des restes du parfait primitif tels que:

~MX-tOf; cf. sing. ~~MW-e:de

~-y<x- cf. pf. sg. y~-yoy-cfde yey;

et au moyen:t~'c{-M:t de iev ~f«t de <)M~'

1. Lesracines de cette formecontenantune aasate ne ptMtuaaemtp~afournird'exemple.

8. La 8" pi. ~q'«yt<Mest une formationrécontefaite aar l'analogiedes racinesen «; il &mdraitrégulièrementM-g)f-c;e<xt.y<y««M,tMftac&<et les autres formesoù le aainxecommencepar une voyellen'ont pu se

Page 25: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales sonantes du prient.22

Dans !es fonnes indiennes, la voyelle de liaison a permis a

la natale de rester consonne: ~M-<MK~, ~<M-<se.Le participeM<-s«-MM(de ?!?) offre la sonante; voy. cependant ce mot au

registre.Dans tes racines de la forme B on peut citer avec M. Brug-

Mian: skr. <<M~(~/<M,3'' pt. ~<M~tM<M(c'est-à-dire ~s~M&/<M~);f~7«<H~ a un optatif ~a<~<t~M<. En grec on a ~KM~t~o!en

regard de a~rot~oc (rac. a:t~); M. Brugman adoptant en outre

une leçon d'Aristarque obtient: ~aroce~ (*= att-~o~) au lieude ~Mroo~ Iliad. 99et pass. Œ cependant notre remarquesur MMt~ot~p. 20 i. n.

Le goth. &MMaf-M~M(rac. ~CM~)est natureUenient pour &M~«~et tous les verbes gothiques de cette classe présentent sem-

blablement la sonante au parf~pluriel et duel.

PMÉSEN'r.Dans la 2" classe verbale (cf. page 13) on peutsignaler en grec (~)p«jtte:tramené à ~M-~MMdans un récent articlede M. Brugman K. X.XXIII 587; la racine est la même que dansl'indien t'~MMt~«se plaire, etc. En sanskrit nous trouvons parexemple: MM-<~2° plur. ~a~ c'est-à-dire ~«t~.

La 8°"' classe verbale fera l'objet d'un prochain travail deM. Brugman, où il montrera que ~MCM~,M~oMMetc., sont pour

~-M«-MM,CM-Ko-MM.Aussi le grec montre-il l'alpha signincatifdans T«-ff-T«t de la racine Mt~ dans <<T<M de la rac. ey*.Cela est dans l'ordre, puisqu'on a, de la rac. ~(M~ct-MûMM,de larac. <j~<M-s.'(/M et non pas: <:ce ?MWM,<~a<*s-<!MMM~~

La classe des inchoatifs ajoute à la racine ~WM~a!'<t~skr. ~tf-cc~a~de yo, MMM~de MM.Il est clair par conséquent quey~-M'~a~de ~<M~~<t-c<~< de ~M ont la nasale sonante, et il n'y

produire que par analogie. 11est remarquable que les formes fortes du

singulier soient restées &l'abri de toute contamination de ce genre, car

y~yotK,~tjMtKn'existent que dans nos dictionnaires ainsi que le montreCurtius Verb. II 169. L'ancienne nexion: yeyof«, plur. yey~ef est doncencore transparente.

1. M. Curtius a montre l'identité de e!)'Wt«t(Homère a seulement

~fOM)avec le skr. MMM~(rac. MM); la situante a laissé une trace dans

l'esprit rude de l'att. K-m. Quant &la. racine non a,Baiblie elle vitdans le compose c~e'y.~e «auteur d'une action». Cf. Fick Wcertorb.18789.

3. Les formes comme o<~«t~t<,~«!y«~t sont des innovationsdu grec.

Page 26: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Naaateasonantes des thèmes nominaux. 23

a pas de raison de croire que te ~rpc ~«<H«a soit forme diS'e-

reauneMt~bieu quil puisse vettir de la raciue sceur

b.FOBMAT!OXt<!tn)t<KAt.Kit.

Le su~Rxe-TA(cf. page 14) donne les thèmes smvauts

de ~M (~): skr. ~<*&t== gr. fK-Tog===Ittt. <fM-~M

de~atMt~cMt): skr. ~-<<(== gr. ~«-To$~== lat. t'c«-~

de MCtM(???): skr. MKt-~== gr. ~M-fog~<==Ia.t.MMM-~MS~

de~~M ~~): skr. ~f~===gr. ~K-~og"

1

de ~MM~M): skr. ~t == gr. ~«-fog (== lat. ~~MS?)

Ces formes indiennes auxquelles il faut ajouter ~« de ~«M,Mff~

de WMM,~s<M de X's~ et qui se reproduisent dans le zend et

l'ancien perse (zd.~<t<~«parti», a. p. <:tué~etc.) appartien-draient suivant Schleicher Beitrage 11 92 seq. à des racines en

-et,et l'autaur s'en sert pour démontrer la théorie qu'on connaît;mais comment se ferait-il que ce fussent précisément là les seuls

cas d'un n sanskrit terminant une racine et que dans tous les

exemples où la nasale n'est pas en jeu, on trouve i ou dans les

mêmes participes: s~&t, ~t~? On peut dire tout au contraire

que cet a porte en lui-même la preuve de son origine nasale.

Les thèmes en -Tï (c~ page 15) sont tout semblables aux

précédents: skr. tati == gr. T< cf. lat. -<eM<ïo;X!S<~(de ~<w) a

pour parallèle grec l'homérique <~po-XMK~ (de <tM~).Le skr.

p(K~le gr. ~Otg et le goth. (~<t-)gt(M~(~)sse réunissent de même

dans l'indo-européen ~~M- Le goth. (~s-))MMM~(~répond au

véd. <M<~(slo*.classique MM~),au lat. ~M~(~)s~.

THEMESEN-u (cf.page 15). L'identité de l'ind. &<)!&«et du gr.

%<~<!g(&<MM<==M~t~og) s'impose avec non moins de force que

1. ~Mfospourrait aussi appartenir a la racine ~« qui a donne ~y; les

deux formes devaient necessa!remont se confondre en grec. En revanche

le skr. ~oMne saurait dériver de ~a.2. Forme conservée dans le mot ~to~tatoe, suivant l'étymologie la

plus probable. -MeM~MSae trouve dans coMtMe~M.

3. L'identification du a~r. han et du grec '~<f sera justifiée plus bas.

4. Les formes latines n'inspirent pas une confianceabsolue, en ce sens

qu'elles peuvent tout aussi bien s'être formées postérieurement comme le

gr. ~e<~tc,~e~t?. Pour les formes elaves telles que -<M~ïcette possibilitése change presque en certitude.

Page 27: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasalessonaateades thëmeanommatM.24

le rapprochement de ~M~M~ avec ~«~ que l'on doit à M. C'ur-tius. On est oblige d'admettre la réduction de la première aspirée~/<dans la période atttéhistorique on 1 italique n'avait pas encoret'onvchi les aspirées e=nspirautea, et ceci n'est point sans douteun cas unique dans son genre. Or /MM~«Mpour ~~MM nous

prouve que l'a de ~f7«( et de jMf~t!greprésente une natale so-nante. Le superlatif skr. Mw~-<~« en offrait du reste la preuveimmédiate.

Le skr. w~/tK, laglui ==gr. contient également la na-

sale sonante à en juger par les mots parents skr. t«M~<Met~!Mt/«. Donc le latin est pour "~M~M~*~M< les traite-ments divers de jMM~MMet de levis n ont d'autre raison que ladifférence des gutturales (~ et~ ~<hK,~glM<).La discordancedu vocalisme dans &~Mvis-à-vis d'~te~ est supprimée. Le Hth.

~MM, le zd. feM~O!confirment l'existence de la nasale. Enfin,pour revenir au skr. t'~M, I'<tde ce mot ne s'explique que s'il

représente une nasale sonante, autrement il devait disparaîtrecomme dans (superl. ~M/j~) et dans les autres adjectifsen -M.

Le lat. dbM!Mindique q e ~«H~gest pour &Mît?g.L'affaiblissement de la syllabe radicale devant le sufF.-Mse

vérifie encore dans ~M~-?, de la racine ~<~ dont la forme pleineapparaît dans ~Mt~-o~. Ici cependant, comme plus haut pourarc~f~ on peut être en doute sur la provenance et par conséquentaussi sur la nature de l'a: car à côté de ~9~ on a la rac. ~c~sans nasale. Ces sortes de doublets nous occuperont dans un

prochain chapitre.Thèmes de diverses formations:

Skr. <M<== lat. eMSM.Skr. M~ et lat. ~(~te~.Le goth. MJ~~ (c.-à-d. *«MJ~o) «matin» répond, comme on

sait, au védique o~M ~lumière~ auquel on a comparé aussi le

grec Onr~ <rayon~.Le gr. ~<nro-g chemins doit remonter à *~M-g, vu la na-

sale du skr.~M~M, gén.jpo~w~ ('=='~&-os).Le thème M<~<itfa(ou peut-être M!<~<t~t)~inferior~ donne

l'indien a< le lat. Mï/~Ms,le goth. MM<&!fo.M. Scherer (Z. Gesch. der deutsch. Spr. p. 223 seq.), parlant

des thèmes des pronoms personnels, se livre à des conjectures

Page 28: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales sonautes des aufBxea 25

dont AI.Leshien a fait ressortir le caractère aventureux (Decli-nation p. 139); sur un point cependant le savant germaniste a

touché juste sans aucun doute: c'est lorsqu'il restitue pour le plu-riel du pronom de la 1"' personne un thème contenant une nasaledevant 1'~ HMMHM,<tMSMM.Ce n'est pas que les raisons théori-

ques deM.Scherersoient convaincantes; mais le germanique KM~,MtMMne s'explique que de cette façon. Au lieu de ~N~Mftou

~Ms<M«,il faut naturellement MMMMou M~M<~d'où sortent avec une

égale régularité le goth. MMS,le skr. ~M<<!<le grec (éol.) M~p<===

*c~f.Plusieurs cas d'une nature particulière, celui du nom de

nombre cent par exemple, trouveront leur place dans un autre

chapitre2. Syllabes sufaxales.

La flexion' des thèmes en -<M(-CM),-M<OM(-iKf~), -MM(-fCM)demande un examen détaillé qui trouvera mieux sa place dans

un chapitre subséquent. Il suffit ici de relever <~qui a trait à la

nasale sonante: dans la langue-mère, le suffixe perdait son « aux

cas dits /a<Mes et <~s-/<~Mes.Dans ces derniers, la désinence

commence par une voyelle et la nasale restait consonne; aux cas

«faibles» au contraire elle était obligée de prendre la fonction

de voyelle, parce que la désinence commence par une consonne.

Là est toute la différence. On a en saNsimt, du thème M~sa~

gén. sing. MJ~-as intr. pl. uksa-bkis (== M~Mts)dat. sing. «Xs~-e loc. pi. M~<NM(== MÂNt-SM)

Le grec fait au gén. sing.: %o<~o~, au dat. plur.: ~ot~<,

1. H est possiblequela nasale sonante soit représentéeen arien parM,dansle mot qui aigni&e!aM~tM~skr.~t~eaet~«/<M,zd.~t.M'o,&MM;

l'ancienperseserait Maea selon la restitutionde M.Oppert, mais acaseulest encoreécrit sur le rocher. Commela consonnequi commencelemot est nn véritableProtée liagmstiqne elle diffèremême dans l'ira-nien vis-à-visde l'indien et qu'en lithuanien elle- devient1, on con-viendra que la glose d*Hésychius:iteM~f~' yMe<r«trouve son expli-cationla plus naturelle dansla comparaisondesmots cités: le thèmepri-mitif serait?-~&,« ou ?-M~,<oS~de là le lat. d-Mt~tM,le goth. <-M~OM-,et le gr. *t-<tj~F<M'-t!,t<t~KM!.Le slave J-M montre aussi la sonante.Seul 1~du lith. ï-~«p.t-s s'écartede la formereconstruite. Pour l'épen-thèse de ru dansle mot grée cf. plushaut (p.17)AotWMM~.

Page 29: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Xasaie aonantf p!ac<~ n !a fin du mot.~6

tuus deux Itystérogenes. Les anciennes formes ont dû être

~~««tf-o~ et *9M<~M*~t.H ? subsisté quelques débris de cette

formation: x~-<' ogdu thème M~-o~yp &e~ (Pindare) du thème

q?p V. Brugman Stud. IX37<

Au nom.-acc. sing. des neutres en -XMMt,I« Snal de skr.

««w'f, zd. MHMf,gr. ofo~M*est sorti, aussi bien que 1'~ du slave

<M)fet FfMdu lat. MMH<~td'une nasale sonante indo-européenne.

Mt'rpttoto~iquement, c'est ce que font conclure toutes les ana-

)o~ie~ ainsi celle de l'ind. <7«~au nom.-ace. neutre; phonétique-

ment, c'est la seute hypothèse qui rende compte de l'absence de

la nasale dans les deux premières lan~mes citées. Voila la

première fois que nous rencontrons une nasale sonante à la fin

du mot, et le cas mérite une attention spéciale. Si simple que la

chose paraisse il première vue, elle ne laisse pas que d'embar-

rasser quelque peu, aussitôt qu'on considère le mot dans son rôle

naturel de membre de la phrase. L'indien < (lui vient d'être

cité, placé devant un mot commençant par une voyelle, comme

<~«,donnerait, d'après les règles du sandhi: <S~M. En d'autres

termes, le (7«~ du paradigme n'a de réalité que suivi d'une con-

sonne ou finissant la phrase; devant les voyelles il n'y a que <??'.

Et cependant r (ce qui veut dire: r doué d'accent syllabique)

peut fort bien se maintenir devant les voyelles. C'est ainsi que

la phrase anglaise: <&e/~A<yM se prononcera couramment: tlk

/f<~ is, non pas: </<c/< ?*. Il en est de même de Mdans l'alle-

mand SM~M-MMd-JMMM~(~eM-MM<MC<îM~).Un mo~indo-européen comme s<tMMM(nom.-acc. de ~MMM

== skr. <MMtM-~) a donc pu faire à la rencontre d'une voyelle,

1. Le f des cas obliques (oy~Mtroc) n'a probablement existé à aucune

époque au nomin.-accusatif. Le goth. <MtMOn'est pas mentionne, pâtée

qu'il est de formation nouvelle.

t. 11 est vrai que <~ etc. placés devant une voyelle paraissent ae

dédoubler en tin etc. V. Sievers Lautphysiol. p. 87 an milieu. Et~ bien

qu'on puisse dire que t et « sont aussi consonnes durant un instant dans

le passage des organes à une autre voyelle, dans Mt ou Ma par exemple,

il n'en reste pas moins certain que la triple combinaison phonique 1) ta.

2) ia c. à d. t~o. 3) ~a, transportée dans la série nasale se réduit à 1) na

et 8. 8) çK<tdans la série de l'f: à 1) na et 8. 8) rra. i désigne l'a con-

sonne.

3. Le mot choisi p~us haut pour exemple (sinr. MOMcn)ne convenait

Page 30: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Kasatesonantephc~e a ta findu mot. ~?

devant ftp<par exemple: ~«MW<~M ou bien ~ffWM~< (cf. note 2.

p. 26). Se décider pour la première alternative serait peut êtreadmettre implicitement qu ondisait M<w?Aw<~<et non ?««?«

c'est-à-dire faire remonter la règle de sandhi sanskrite relative a

i et <tdevant les voyelles, du moins dans son principe jusqu'à ht

période proethniqne; et usage védique ne parlerait guère en

faveur de cette thèse. Nous n entrerons pas ici dans la discus-

sion de ce point, parce que nous croyons que 1 hypothèse:

~<wwf~Mest en effet la plus probaMe, mais quon veuille bien

comparer plus Jout ce qui a rapport a l'accusatif singulier des

thèmes consonantiques. On a donc dans la phrase indo-euro

péenue: ~aMMt&M~«et ~aMM

A l'époque où la nasale sonaute devint incommode a la

langue, époque où Hindous et Iraniens parlaient encore un même

idiome, l'ancien ~MMtM/fM~t devint nécessairement s~M~ ~M~

skr. ~a~M ~My<r.Placé a la fin de la phrase, ~fMMMdevait égale

ment donner ~HMM.Quant à~«MMftp<,

son développement nor-

mal a dit être, en vertu du dédoublement dont il a été question:

~MM-M-~M. Cette dernière forme a péri: il y a eu unification

comme dans une foule de cas analogues pour lesquels il suffit de

citer les récents travaux de M. Curtius: J~M(~t ~K~OM~c~c~ettdes CW~tsci~t. Stud. X 203 seq. et de M. Sievers dans les I~c<-

<~ de ~K? et ~cfMMcV 102.

Dans le grec et le slave la marche de cette sélection a dû

être à peu de chose près la même que dans les langues ariennes.

FuHE)K)!tDMNN:TBESEN-)MOM~DANSLALANGUEOBECQOE.La.

Nejdongrecqne(ofo~Mc, .~M<Metc.) pt~aentepartout la aaealeaonantoflesiongrecqne(ôrô~aasog,-~easaetc.) grdaetetepartotet lu na~le aonanto

gtâoeà la création d'nn thème en -t diNcSe &expliquer. Il faut natu-

plus ici, parce que la forme primitive de sa syllabe initiale est assez in-

certaime.

t. Dans son principe seoÏemen~ car il faudrait supposer en tons cas

un i indo-earopeem à la place de la spirante dn sanskrit classique, et le v

de la même langue serait encore bien plus éloigne de la consonne primi-tive («). Nous ajoutons que dans la restitution des formes indo-euro-

pëeBNes nous nous servons des signes tv et y MM eŒ&ycr de thettugoefl'M et ri coBSonmea(e et i de Sievem), des spirantes correspondantes (<pet

de Sievem). Dans le CM de )H<~<o api, <oreprésenterait certainement

Page 31: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Xeutres grecs en -~«1.28

rettcmcni ntpttrc cct~ déclinaison en regard do celle de ~Mp, Jj~aMs.

ofo~MMe répond au al:r. )MMM<M,~«ffae au sitr. ~oXtt<t< et pour ce quiest de cette dernière classe do thèmes, noua pouvons être certains, quelleque soit t origine du r grec, que la déclinaison indienne ya<M<ta,quine connaît l'r qu'au nom.-ace. eing. renete fidèlement celle de la langue-mère

Mais quant &savoir si l'insp.-tion du est partie des thèmes en

ou des thèmes en -«p, ou si elle a'ost développée de prir sur les deuxcht~es de thèmes, sans qu'it y ait eu de contamination .'ntre eHea, c'estune question qui pent se trancher de plusieurs façons, saza qu'aucune so-lution soit Me'! "atisiaisante.

Voici quelques points it considérer dans la discussion des probabilités:t" Les langues parentes possèdent un suiBxe -MM~<t,élargissement du

sun'. -NMM en latin par exemple ce suSîxe a donne ax~Mf~MN~ctMtMOtNeM-<«M. Ce sufnxo manque en grec. Un suSixo -~« parallèle Aun neutro

grec en -«9, -effoe existe probablement dans le lat. OM/hM (maac.), t~M/eM.<tH<~cC ow~«p, '«roc. Car Oufens remonte à *0«/<'M~.

2" Le t qui se montre au nom-'acc. du skr. ~X~-< pourrait bien maigretout avoir joué un rôle dans le phénomène. On aurait un parallèle frap-pant dana le lat. s-aM-~t<(.fM)en regard du sansMt aN-f. g. <M-M-os";lanous voyons clairement l'élément conaonantiqne ajouté au du nom. ace.se propager sur le thème en -M. D'autre part il y a quelque vraisemblance

pour que la dentale de ya~t (~o~<<) ne soit autre que celle qui marque leneutre dans les thèmes pronominaux~; dans ce cas c'est en réalité un <et il n'y a plus à s'en préoccuper dans la question du i grec.

3" Dans le cas où l'insertion du T serait partie des thèmes on -ap, ilest remarquable que le nom.-acc. des mots en -~x ait subi lui aussi un

métaplasme venant de ces thèmes, car les formes ~Mt?, T~t-~M~,~w-ft<~n'ont point d'analogue dana les langues congénères. 11est vrai que, selon

l'étymologie qu'on adoptera, il faudra pent-être diviser ainsi: ~M~, t~-

xft-«p, t~-xp-o~.

1. Partir d'un ancien génitif *J))M~M6serait récuser le témoignagedu sanskrit et en même temps admettre inutilement en grec un cas d'alté-ration phonétique, dont les exemples, s'ils existent (v. p. 7), sont en touscas très-sporadiques. H est vrai que ya&f<s'est aussi, plus tard, décliné en

entier; mais le fait important, c'est que yo&attne peut point avoir d'autrenominatif que yat~. Le lat. jecinoris a remplacé l'ancien *~eMt~,grâce&la tendance à l'uniformité qui fit passer l'or du nominatif dans les cas

obliques. M. Lindner (p. 39 de son ~Kt~MC~e .KoMMM~MMttM~)voitaussi dans j~MtMsle pendant du skr. ~<tJ!'M<&

2. Excellent rapprochement de Bopp, en faveur duquel nous sommesheureux de voir intervenir M. Ascoli (~oWeMtM~ tïber f~ï. Za<t<Mfe

p. 102). La chute de l'a initial a sa raison d'être; v. le regist'-e.3. Ci. ~ea< (y<{co<!),neutre védique de ~<:paM.

Page 32: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales sonantes des noms de nombre. 29

4" Les thèmes neutres ~of~otT,yoffeff, qui, dans la plus grande partiede la flexion, remplacent <M~, ye<w, sont peut être au skr. <?afM-<t-(-<M),~HM-M(<M) ee que wo~ est au skr. tMMM(-<M).Ceci, sans vouloir pré-

juger la valeur morphologique de la nasale de <MrMp, et surtout sansinniater sur le choix de ces deux thèmes en M dont la flexion primitivesoulève une foule d'autres questions.

6" Même en sanskrit, certaines formes faibles de tuèmes terminés enaMs'adjoignent un t; ainsi y<M'a<<(<==~«~t) tt côté de yKMt, tous deuxdérives de ~Mf<tM A son tour l'indien ~Mt'aM nous remet en mémoire laformation grecque: ~o~~«, ~M«, féminin de ~o~oo-. Cf. en-core y!!f<t<pour *~«t'a au neutre, forme qui comporte aussi une autre ex-

plication (p. 28, note a), et t'anma~, ~M<M, instrumentaux védiques de

t'anMNM, y&c<tH.6" Les mots paléoslaves comme ~re6~, gén. ~e&e <:poulain~, <e7<-

M~<-e <:veau~ etc. ont un suffixe qui coïncide avec r-et du grec dans uneforme primitive .§<. Seulement ces mots sont des diminutifs de forma-tion secondaire, et le grec n'a peut-être qu'un seul exemple de ce genre,

l'homérique <~o<MMHMttqui semble être dérive de ~~m~o-f. On peutconjecturer néanmoins que les formes slaves en question sont bien la der-nière réminiscence des thèmes comme ~)M~, -«<<?et ya~ -Mas. D'après ce

qui a été dit plus haut, le nom.-ace. en ne pourrait qu'êtr" récent; nouatrouvons semblablement en latin le nom.-aco.: «K~M-eN,en grec: c~tt~Ma côté d'at«y<

Voilà quelques-uns des rapprochements qui se présentent a l'espritdana la question de l'origine du r dans les sutnxes -«r et -ft~t. Nous nousabstenons de tout jugement; mais personne ne doutera, en ce qui concernel'a qu'il ne soit le représentant d'une nasale sonante.

A côté de skr. M~MMïse placent, sous le rapport du traite-

ment de la nasale sonante finale, les noms de nombre suivants:

sap&t == lat. ~p~eMt, goth. s<&MH, gr. <:)t~

M~w == lat. MoceM!, goth. MWM, gr. ~f~K

<&~0! == lat. <&<??<, goth. ~~MM, gr. ~~t«

C'est là la forme du nomin.-accnsatif, la seule qui donne matière

à comparaison. A la question: quels sont les thèmes de ces

~noms de nombre?» la grammaire hindoue répond: sc~tMt-,M<KWt-,

<&t~o~ et à son point de vue elle a raison, car un instr. pl. comme

Mja&!&~ ne se distingue en rien de la forme correspondante du

thème MaMMM-,qui est KOMMt&M~.Cependant, si nous consultons

les langues congénères, deux d'entre elles nous montrent la

nasale labiale, le latin et le lithuanien (a~MM!<M~), et ces deux

1. ~p~M~ <~<~ sont de &na&tiomsecondaire. LesMeu, Dee~Mt.MM

~opt~.j~. p. XXVI.

Page 33: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Analyse des Momade nombre ordinaux c~ -NM.30

taH~w~ MMtt !<*sKpulps qui pnisneMt éclairer ia question, vu que

le ~othiqm' com't'rtit l'Mt Suât eu M.

8t:<'<)t<t:t'BHfVt:Ks tAVKtRut! LAKAttA).Mt.ABtAt.s. Le sanfhnt termine

sett noms de nombre ordinaux, de deux it dix, par -~ya, .?« on -ma En

omettant pour un instant l'adjectif ordinal qui correspond & jxtKM, et en

mettant ensemble les formes dont le i<af6xocommence par nne dentale, on

a une première série composée de:

<t-~o, ~-<<y«. ~Mf. ~-yA<<,

et une seconde on se trouvent:

SNJ)<ttBK<,<M/Ot«M,«<tt'«M«, <fHfat)Mt.

Dans lell langues européennes la première formation est la plus re*

pandne, et en gothique elle a complètement évincé la féconde. 11est en-

core visible néanmoins que tes deux séries du «anatjit remontent telles

quelles, à part !<? changements phonétiques, &la langue indo'enropeeNne.

En effet aucun idiome de la famille ne montre la terminaison -ma I& où

le sanskrit a -?« on <<t, tandis qu'à chaque forme de notre seconde

st~rie répond, an moins dans une langue, nn adjectif en -ma: nous ne citons

pas l'iranien, trop voisin dn sanskrit pour changer beaucoup la certitude

du résultat.

En regard de s~ptama~ gr. ~M<~Me<lat. ~<NtMS, bomss. e~p~NOtS~

paMosl. ae~NtM~irland. se<~<<H<t~.

En regard de (ts/oma~ lith. <MfM< pàMoaI. <??«, irland. ee~~o~.

En regard de M<!f<Mt!<~lat. MeMtMpoor *<«?«? venant de *«c«Mt~

v. CartMM Grdz. p. 634.

En regard de dftpaMd~ lat. ~eetMM&

Donc les noms de nombre sept, huit, neuf et dix, et ceux-là seuls, for-

maient dans la langae-mère des adjectifs ordinaux en -M<t.Or il se trouve

précisément que ces quatre noms de nombre', et ceux-!a seuls, se ter-

1. Nous ne tenons pas compte de jwa~ae~ et <«rt~a, étrangers à la

question.2. Une des formes dn nom de nombre huit se terminait en effet par

une nasale. Il est vrai que les composés grecs comme <!<tM<-M<fMM,ext<ï-

<n~e n'en offrent qu'une trace incertaine, et qu'ils s'expliquent sufSsam-

ment par l'analog'e de ~af-, ~<ftt< ~exec-(cf. ~*). Pour le lat. octtM-

~<M«, une telle action de l'analogie est moins admissible; cette forme

Vautre part ne saurait renfermer le distributif eeOMt; on peut donc avec

qralque raison conclure à un ancien *oc<eNt. Le sanskrit lève tous les

doutes: son nom.-acc. <M~ est nécessairement l'équivalent d'*ec<e)M, car

personne ne s'avisera de le ramener & un primitif akta répondant a une

forme grecque nctive <:MM~ semblable à x~M: une pareille supposition

serait dénuée de tout fondement. Tout au plus pourrait-on penser & un

duel en a dans le genre de acca pour <~a, et c'est en effet dans ce sens

que se prononcent les éditeurs du dictionnaire de 8*.Pétersbourg. Mais

Page 34: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Analyse des noms de nombre ordinaux en -NKt. 31

mi'.pnt par une nasale. Un bien il y a un jeu Mugulier du hasard, ou bien

Ja nasale des cardinaux et celle des ordinaux font en réalité une seule

et même chose} en d'autres termes, pour autant qu'on a le droit de re-

garder les premiers comme bases des seconds, le suffixe dérivatif des ordi-

naux est -a, non pas -Mf<

La nasale latente de M<f<«,identique à celle qui apparaît dans s(~<«M<«,

est don" an m. Même conclusion, en ce qui concerna «~ <'<«'«,<Mff<.

Kous revenons au nom de nombre cinq. Bopp (Gr. Comp. Il p. 226 "eq.

de la trad. française) fait remarquer l'absence de la nasale finale dans

les langues européennes', ainsi que l'e du grec ~fM en regard de !'« de

~M, ~~tf, ~«M ~conservé par la naeale. <De tous ces faits, dit-il.

«on est tenté de conclure que la nasale finale de ~M~, en sanskrit et

~en zend, est une addition de date postérieure. C'est trop encore que de

la laisser aux langues ariennes: en effet, le g~n.-skr. jMMeaMHNt(zd.

paMeaNam) serait tout <i.fait irrégulier s'U dérivait d'un thème en .HM; il

est simplement emprunté aux thèmes en .«". Les composa artificiels tels

que jM~p<M:eaM<M(3enfey, VoUst. Cr. § 767) n'ont aucune valeur lin-

guistique, et les formes ~edMtM, <M~M, -SMne prouvent rien ni dans

un sens ni dans l'autre'. Ainsi rien ne fait supposer l'existence d'une

nasale.

pourquoi, dans ce cas, cette forme se perpetne-irello dans le sanskrit clas-

sique ? On est donc bien autorisé à admettre une forme a nasale, qui peut-

être avait une fbnfHon spéciale dans l'origine. Pour ce qui est de la

forme aMaM, assurée par le goth. ahtatt, noua nous bornons à relever dans

la formation de son ordinal (gr. "'oy~F-o- ou~oy~-o-, lat. oe~c-o.) le

même mode de dérivation au moyen d'un su& .a que dans «~m-«,

s<tp<«M.<ïetc. (v. la suite du teste).

1. Quant à savoir si, en tout dernier ressort, on ne trouverait pas telle

ou telle parente entre le -MMdu superlatif et le .M'a des adjectifs ordi-

naux, de façon par exemple que déjà dans la période proethnique, la ter-

minaison ma de ces derniers aurait produit l'impression du superlatif et

aurait été étendue de là à d'autres thèmes pour les élever à cette fonction,

ce sont des questions que nous n'avons pas à examiner ici.

8 Le gothique ~ferait s'il avait en la nasale finale.

8. Le point de départ de tous ces gémti& de noms de nombre en

-NMSMparait être ~ya~et, lequel dérive de trayd-, et non de < L'ac-

centuation s'est dirigée sur celle des autres noms de nombre. Le zend

~ayeM qui permet de supposer *<ty<MMMt(cf. c~Mm, M~~), at-

teste 1 ancienneté de ce génitif anormal.

4. Ces mêmes formes dont le témoignage est nul dana la question de

savoir si. le nom de nombre cinq a ou non une nasale finale, ne pèsent

naturellement pas davantage dans la balance, lorsqu'il s'agit de savoir si

la nasale de ttava, etc. dont l'existence n'est pas douteuse est

un n ou un ln.

Page 35: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Analyse des noms de nombre ordinaux en *Mor.32

Les affectifs ordinaux de ce nombre sont:

gr. ~NTog, lat. 9MtM(c)<<M,(goth. /!M'/?«), lith-t~as, paléoal.

j~<M, zd. ~M~<t, skr. ved. jMtMc«<~«.j.e nombre cardinal n'ayant pas la nasale finale, ces ibrmattons

sont conformes & la r~'gle établie plus haut. Si, à côté de p«Me<t<&<{,le

sanskrit mais le sanskrit seul nous montre d~ji~ dans le Véda la

forme jMHe<t<MH,c'est que, pour nona aervir de la formule commode de

M. Havet, étant donnés j)«Mc<tet le couple <!M~«-sotp<«MM,ou bien <Mf«-

<tHf«M<aetc., l'Hindou en tira tout naturellement la gMo~temepfopor~Mt-

x~c~ ~aKcaNMM. Aecoli, dans son explication du suffixe grec -tMM, prend pour point

de départ les adjectifs ordinaux ~f«tee et ~tXttMe. Notre thèse ne nous

force point a abandonner la théorie de M. Ascoli; il suffit d'ajouter une

phase & l'évolution qu'il a décrite et de dire que ~eftoc, e~tt~ee sont

~ux-m~mes formés sur sol grec à l'image de ~foc, T~of~oc, ~%ref,

~tTOCLa valeur phonétique primitive de la terminaison -ama des formes

sanskrites, et de ce qui lui correspond dans les autres langues, est exa-

minée ailleurs.

Il n'était pas inutile pour la suite de cette étude d'accentuer

le fait, assez généralement reconnu, que la nasale finale des noms

de nombre est un w, non pas un n. La valeur morphologique de

cet w n'est du reste pas connue, et en le plaçant provisoirementsous la rubrique s~o~ SM/~KM~esnous n'entendona en aucune

manière trancher cette obscure question.Outre la flexion proprement dite, deux opérations gramma-

ticales peuvent faire subir aux suffixes des variations qui en-

gendreront la nasale ou la liquide sonante, savoir la com-

position et la dérivation. Ce sont elles que nous étudierons

maintenant

C'est une loi constante à l'origine, que les sufnxes qui ex-

pulsent leur a devant certaines désinences prennent aussi cette

1. On trouve inversement «t~a~a, zd. ~<<)~o, &côté de MptoMd.

En présence de l'accord à peu près unanime des lan~nes coBgénèree, y

compris le. grecqui a cependant une préférence bien marquée pour le 8n&

.M, on ne prétendra point que c'est là la forme la plus ancienne.

3. NonBn'avons malheureusement pas réussi a nousprocurer an antre

travail de M. Ascoliqui a plus directement rapport aux n~ns de nombre,

intitulé: JMMM~'M~padi destM~M~JMo.jEMfOipee.3. Le nombre des liquides sonantes dues à la m6me origine étant très-

minime, nous n'avons fait qn'e91earer ce sujet à la page 18.

Page 36: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Naaatea sommtes des th~mea cem~a~a.

forme réduite, lorsque le thème auquel ils appartiennent devient

le premier membre d un compose. Brugm:Ut K.Z. XXIV 10. Ci.

plus haut p. 18.

Le second membre du compose commence-t-il par une cou-

sonné, on verra naître la sonante à la fin du premier. Les langues

ariennes sont toujours restées Mêles a cette antique formation:

skr. N«NMt-<~<!(== M<MMM-<~«)

Cette forme en -a qui ne se justifie que devant les consonnes s'est

ensuite généralisée de la même manière qu'au nomin.-acc. neutre:

on a donc en sanstrit MoMM~ctau lieu de *<MtMM«~tt. ~M«~

de ofMMM«rocher» et a~ <:bouche~est un exemple védique de

cette formation secondaire; c'est aussi le seul qui se trouve dans

le dictionnaire du Big-Véda de Ctrassmann', et l'on a simultané-

ment une quantité de composés dont le premier membre est

M~aMet qui offrent les restes du procédé ancien: ~<!M composé

avec <~o par exemple, donne, non pas f~«~, mais ~so~

ce qu'il faut traduire: c~M-M-o~ D'après l'analogie des thèmes

en -r (~-o~ de j~-eta~), on attendrait "to~; et nous

retrouvons ici l'alternative formulée plus haut dans s<SMMîap:,

s&fMt~opt.Peut-être que dans la composition il faut comme dans

la phrase s'en tenir à la seconde formule, et que ~w~ doit en

fait d'ancienneté céder le pas à pysa~M~ct.Dans les composés grecs dont le premier membre est un

neutre en -fto, oM~-xAMrog par exemple, on peut avec M. Brug-

man (Stud. IX 376) reconnaître un dernier vestige de la forma-

tion primitive, à laquelle s'est substitué dans tous les autres cas

Ieiype~o-yoyog.Œp.34~§et<~oog.DÉRIVATION.Il va sans dire qu'ici comme partout ailleurs

la sonante ne représente qu'un cas particulier d'un phénomène

général d'affaiblissement; qu'elle n'apparaîtra que si l'élément

dérivatif commence par une consonne. Voyons d'abord quelques

exemples du cas inverse, où le suffixe secondaire commence par

une voyelle. Déjà dans le premier volume du Journal de Kuhn

(p. 800), Ebel mettait en parallèle la syncope de 1'~ aux cas fai-

bles du skr. y4~M(gén.yo~MM)et la formation de A~M~, ?0~%

1. Ajouter cependant les composésdes noms de nombre, tels que

M~pM~t~Bf~W!. ItearcaseatonpeadMMremt.8N

Page 37: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales nouantes produites dans la dérivation.34

dérives de ~f, aw~. M. Brugman (Stud. IX 387 seq.) a

réuni un certain nombre d'échantillons de ce genre qui se rap-

portent aux tht-mcs en et parmi lesquels on remarquera sur-

tout lat. -M~tMtM== 'M <MM~de ~w. Cf. toc. cit. p. 256, ce

qui est dit sur t!~o-$, considéré comme un dérivé de t'~v.

L'élément dérivatif commence par une consonne:

Le suffixe .w<fttaugmenté de devient -MM~. Un exemple

connu est: skr. ~o.M~~== v. haut-ail. M«-M<MM~.Le latin mon-

tre, régulièrement, .M«-M~<t~MOM)<~<MM~~M~MMt etc.

Un sufuxe secondaire -&/«fqui s'ajoute de préférence aux

thèmes en <w sert etformer certains noms d'animaux. Sa fonction

se borne à MM~M~M<~ suivant l'expression consacrée par M.

Curtius. Ainsi le thème qui est en zendw~«M <mâle~ n'apparaît

en sanskrit que sous la forme amplifiée ~<Mo (= ~-M<~)

«taureau». Demême:~OM,~a-M«t.A l'un ou à l'autre de ces

deux thèmes se rapporte le grec E~p-tN~, éol.'Eppef~ <Mt~

surnom de Bacchus~ v. Curtius Gi-dz.344.

Le grec possède comme le sanskrit un assez grand nombre

de ces thèmes en ~t-M~ parmi lesquels ~-e~o-g est particulière-

ment intéressant, le slave ~-e?eK-ïnous ayant conservé le thème

en -en dont il est dérivé. M. Curtius ramène ~AAog<faon~ à

y-o-g; ce serait une autre amplification du même thème el-en.

Les mots latins c~MM~, ~MM~ appartiennent, semble-

t-11,à la même formation; mais on attendrait -CM~, non -tW!

Le skr. ~cM «jeune», continué par le suff. -fcf,donne~o~.

A qui serait tenté de dire que «la nasale est tombées, il suffirait

de rappeler le lat. ~(~M-CM- Le thème primitif est donc bien

~M-i~. Le goth. ~s semble être sorti de ~~< *jitiggs;

Cf~M*«Mpour *MtPKM.1

Skr. ~Mf<a «montagne» paraît être~ une amplification de

~fMUt «articulation, séparations On en rapproche le nom de

pays 71<~<~ v. Vameek Gr.-Lat. Et. W. 623.

Le thème grec «un», plus anciennement donne

S-~ et «.~oof? qui sont pour < "'<~M~oof?.La même

1. L'e initial n'est probablement qa'nne altération eolo-iouieane (cf.

~< de l'Mque doit faire attendre le r de la forme eanakrite.

Page 38: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales sontmtes produites dans ta dérivation. 35

forme <!M<-se retrouve dans le lat. ~M~~cf = *~w-2~ et dans

l'indien

Dans le Véda~les adjectifs en -t'OM<tirés de thèmes en -«M,

conservent souvent l'Mfinal de ces thèmes devant le < oMWMWM~

c~~faM< etc. Cela ne doit pas empêcher d'y reconnaître la na-

sale sonante, car devant et <c, soit en grec soit en sanskrit,

c'est an et non pas a qui en est le représentant régulier*. C'est

ce que nous aurions pu constater déjà à propos du participe parf.

actif, à la page 22 où nous citions s<M<H~M.Cette forme est seule

de son espèce, les autres participes comme ~r~M' twaM~M,

montrant tous la nasale. s<Mmwtlui-même répugne au mètre en

plusieurs endroits; Grassmann et M. DelbrOck proposent ~M«M-

t~. C'est en effet -cfMMtMqu'on doit attendre comme continua-

tion de -KM~t,et -M~M est la seule forme qu'on puisse justifier

morphologiquement: cf. fMfu~MMt,ca~r~M. Le zend~MMO est

identique à ~<~<MM~t.La formation des féminins en constitue un chapitre spé-

ci~~da la dérivation. Relevons seulement ceux que donnent les

thèmes en -pa~ dont il vient d'être question: M~ ~M~ etc.

Le grec répond par -.Fe<M«et non*Fc!<M« comme on attendrait.

Homère emploie certains adjectifs en -~<t$ au féminin: ~M<~

~«~OM~«, mais il ne s'en suit pourtant point que le fém. -~OCM

soit tout moderne: cela est d'autant moins probable qu'un primitif

.~M~M est impossible: il eût donné -~t0«. Mais l'absence de la

nasale s'explique par le *«coa: supposé, qui a remplacé son a

par e et qui, à part cela, est resté tel quel, se bornant à imiter

le vocalisme du masculin.

Nous arrivons aux nasales sonantes des syllabes désinen-

tielles, et par là au second mode de formation de ces phonèmes

(v. page 19), celui où l'a, au lieu d'être expulsé comme dans les

1. Cette évolution de la nasale sonante ne doit pas être mise en parai.

lele avec les phonèmes et < p. ex. dana <tMfeaM~e~~ ou du moins

seulement avec certaines précautions dont l'expose demanderait une longue

digression. L'existence du dans Cffi~t, ~S~M, fap~M etc., snfnt

à faire toucher au doigt la disparité des deux phénomènes.

a. On pourrait aussi conjecturer M~n~M; cf. <SM,eay<!<e.8*~`

Page 39: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales aonantea des déainencea.3(;

cas précédents, n'a existé a aucune époque. I! sera indispensablede tenir compte d'un facteur important, 1 accentuation du mot,dont nous avons préfère taire abstraction jusqu'ici, et cela prin-cipalement pour la raison suivante, c'est que la formation des

nasales et liquides sonantes de la première espèce, coïnci-

dant presque toujours avec un c&~MewcM~dela tonique, l'histoirede leurs transformations postérieures est de ce fait même a l'abride ses influences.

Au contraire, la formation des nasales sonantes de la se-

conde espèce est évidemment tout a fait indépendante de l'accent;il pourra donc leur arriver de supporter cet accent, et dans cecasle traitement qu'elles subiront s'en ressentira souvent.

Nous serons aussi bref 'que possible, ayant peu de chose à

ajouter a l'exposé de M.Brugman.Pour les langues ariennes, la règle est que la nasale sonante

portant le ton se développe en an et non pas en.a.

DÉSINENCE-NTl DE LA 3" PERSONNEDU IMJBIE~ Cette

désinence, ajoutée à des thèmes verbaux consonantiques, donne

lieu à la nasale sonante. La plupart du temps cette sonante est

frappée de l'accent, et se développe alors en an:

2° classe: ~-<M!~ =='K&-M~ 7"cl.: ~M~M~ '=='~M~-M~

Dans la 3" classe verbale, la 3" pers. du pluriel de l'actif a

la particularité de rejeter l'accent sur la syllabe de redouble-

ment aussi la nasale de la désinence s'évanouit: jp~p~-<~ '==j0t-

~f~. Il en est de même pour certains verbes de la 2" classa quiont l'accentuation des verbes redoublés, ainsi pos-c~ de ~?4: com-

mander».

En ce qui concerne <&K~o~et cMd!a~,il n'est pas douteux

que l'a des racines ad et clâ n'ait été élidé devant le suffixe,

puisqu'au présent de ces verbes l'a n'est conservé devant aucune

désinence du pluriel ou du duel: <?o-o~-)Mo~d<t-<~)M~setc. La

chose serait plus discutable pour la 3" pers. du pl. ~<~ d'un

verbe comme A<tdont la 1"pers. du pl. fait ~M< où par con-

séquent J'a persiste~ du moins devant les désinences commençant

par une consonne. Néanmoins~ même dans un cas pareil, toutes

les analogies autorisent a admettre l'élision de l'a radical; nous

nous bornons ici à rappeler la 8" pers. pl. du parf. jpot-p-~ de

~a~s de etc. L'~ radical persistant, il n'y aurait jamais eu

Page 40: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasales sonantes des désinences. 37

de nasale sonante et FMse serait conservé dans <a-M< aussi

bien qu'il s'est conservé dans Ma~-M~. Ceci nous amène a la

forme correspondante de la 9° classe: pMM«M~.Ici aussi nous

diviserons: jM<-M-<M==

~M-M-M~,plutôt que d'attribuer 1'~ au

thème; seulement la nasale est restée, grâce a l'accent, absolu-

ment comme dans liluinti 1.

La désinence -M<Mde l'impératif passe par les mêmes péri-

péties que -?<<.

LA DÉSINENCE-NTde l'imparfait apparaît, après les thèmes

consonantiques, sous la forme -an pour -<tM<.Cette désinence

recevant l'accent ex. ~-OMde MM' elle n'a rien que de ré-

gulier.LA DÉSINENCEDUMO~EN-NTAtdevient invariablement -<~

en sanskrit, lorsqu'elle s'ajoute à un thème consonantique. C'est

que, primitivement, la tonique ne frappait jamais la syllabe for-

mée par la nasale, ce dont témoignent encore les formes védiques

telles que ~J~ <M~<~ Brugman Stud. IX 294.

Au sujet de l'imparfait KM~, l'accentuation indo-européenne

~MM~ ne peut faire l'objet d'aucun doute, dès l'instant où l'on

admet (W~). Quant à l'explication de la forme in-

dienne, on peut faire deux hypothèses: ou bien le ton s'est dé-

placé dans une période relativement récente, comme pour le pré-

sent (véd. W/Mt~class. KM<B).Ou bien ce déplacement de l'accent

remonte à une époque plus reculée (bien que déjà exclusivement

arienne) où la nasale sonante existait encore, et c'est ce que sug-

gère le védique Mt~ (Delbruck A. Verb. 74) comparé a <Myot<a.

On dirait, à voir ces deux formes, que la désinence -ata n'appar-

tient en réalité qu'aux formes pourvues de l'augment" et que

dans toutes les autres la nasale sonante accentuée a dû devenir

an, d'où la désinence -anta. Plus tard -c~ aurait gagné du ter-

rain, et M~ seul aurait subsisté commf dernier témoin du

dualisme perdu. Cette seconde hypothèse serait superflue, si

X.S'il y a un argument à. tirer de l'impar&it ay«M<t<a,il est en faveur

de notre analyse.2. 11est ce~in que l'accentuation de oea formes &été presque par-

tout aarnainaMnce sur le vocalisme, et qu'il faut toujours partir de la

forme satMOM~MM<.Maia cela.n'eat paa vrtti tteeeMB&u'emeatau-delà de la

période proethnique.f

Page 41: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Xax~<;s sommes des <<iin~nces.:!8

&~<M~tétait une formation d'analogie, comme on n'en peut guère

douter pour les formes que cite Bopp (Kr. (jram. d. Skr. Spr.

§ 279):~<~<~<tM~ etc. Œ plus haut p. 10.

PARTtCH'EPRËSEXTEN -NT. Le participe présent d'une

racine comme f<tf<s vouloirs(2" classe) fait au nom. pi. «~<M~,au gén. sg. ttfafâs. Dans les deux formes il y a nasale sonante;

seulement cette sonante se traduit, suivant l'accent, par «M ou

par a. Au contraire dans le couple ~<«H<~<M,~<<~<M,de <<«/

(6" classe), la seconde forme seulement contient une nasale so-

nante, et encore n est-elle point produite de la même manière ~ue

dans M~«~ *<MjM~«s(~<(~t/«s)vient du thème ~ft~- et a perduun a, comme *~<« ~a/<!) formé sur ~M; tandis que *K~<<M

(M;~«~) vient du thème «{~- et n'a jamais eu ni perdu d'à.

Certaines questions difficiles se rattachant aux dinërents parti-

cipes en -M<trouveront mention au chapitre VI.

Jusqu'ici l'existence de la nasale sonante dans les désinences

verbales en -M~<etc., n est assurée en réalité que par l'absence de

aadans les formes du moyen et autres, dans W~epar exemple.Les langues d'Europe avec leur vocalisme varié apportent des

témoignages plus positifs.Les verbes slaves qui se conjuguent sans voyelle thématique

ont à la 3e pers. du plur.: j<H~, ~(~ï, d'a<~<ï;èf.tM'sa~.

De même les deux aoristes en -s font M< Mesos~,tandis quel'aoriste à voyelle thématique fait M<*s~.

Le grec montre, après les thèmes consonantiques, les dési-

nences suivantes: à l'actif, -o:fTt (-<~)~ (-«Ct); au moyen,

-Kt<M,-<n'o Les deux dernières formes n'offrent pas de difficulté;il s'agit seulement'de savoir pourquoi l'actif a tantôt -art, tantôt

-KMrt. La désinence -CTtn'apparaît qu'au parfait: ~CMM~t, :f<-

~ftcCt~ mais le même temps montre aussi -et~ft (-<~t): y<yp«-

yë~t etc. Le présent n'a que -<xM't.M.Brugman attribue à l'in-

fluence de l'accent la conservation de n au présent: ?<? <==$OK~.

En ce qui concerne le parfait, il voit dans -ccMla forme régulière~:-ecMrty a pénétré par l'analogie du présent ou plus probablement

par celle de parfaits de racines en cecomme ~fc-~ft, T~Mc-t~.

1. Hésychins a cependant mie forme ~o~KM;tK.

2. Ici il faut se souvenir que l'auteur regarde à bon droit le par&it

grec comme dénué de voyelle thématique; l'a n'appartient pas au thème.

Page 42: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nasat< s sotMUttt's dca dp~inenccs. 39

Ce qui est dit sur accent ne satisfait pas Mûrement, car,

ou bien il s'agit de 1 accentuation que nous trouvons en grec, et

alors ~ïfTt ~eMM~-tse trouvent tous deux dans tes mêmes con-

ditions, ou bien il s'agit du ton primitif pour lequel celui du san-

skrit peut servir de norme, et ici encore nous trouvons parité de

conditions: ~!N/ ~M< L'hypothèse /M~<~ ou ~M<~ comme

forme plus ancienne de ~<~MS(p. 320) est sans fondement solide.

L'action de l'accent sur le développement de la nasale sonante

en grec demeure donc enveloppé de bien des doutes 1.

A la 3" pers. du plur. ~<M~, -«y est désinence; le thème

est ~a, ainsi que le montre M. Brugman (p. 311 seq.). L'optatif

~ft«f est obscur. Quant a la forme arcadienne<ï~ottf0t«<\rien

n'empêche d'y voir la continuation de -M~,et c'est au contraire la

forme ordinaire tt~ottf qu'on ne s'explique pas. Elle peut être

venue des optatifs en t~, comme ~o~y, 3° pi. ~oï~.

Parmi les participes, tous ceux de l'aoriste en a contiennent

la nasale sonante: At~-Mfr. Au présent il faut citer le dor. ««Mo:

(Ahrens Il 324) et ~xc;~ («o~«, Hes.) que M. Mor. Schmidt

change à bon droit en ~xeCcc. Toute remarque sur une de ces

deux formes ferait naître à l'instant une légion de questions si

épineuses que nous ferons infiniment mieux de nous taire.

DÉSINENCE-NS DE 1/ACCUSATïfM.UMEL. L'arien montre

après les thèmes consonantiques: -as: skr. op-os, ce qui serait

régulier, n'était l'accent qui frappe la désinence et qui fait atten-

dre *-ân <= *-<MM.M. Brugman a dévdoppé au long l'opinion

que cette forme de la flexion a subi dans l'arien une perturbation;

1. La question est inextricable. Est-on certain que les formes du pré-

sent n'ont pae, elles amsi, cédé à quelque analogie? An parfait, on n'est

pas d'accord sur la désinence primitive de la 8" pers. du pluriel. Puis il

faudrait être au clair sur l'élision de l'a final des racines, devant les dési-

nences commençant par une sonante: lequel est le pluf. ancien de <~<-<~t

on de ~<&aK='? Pinsienrs indices, dans le grec même, parleraient

pour la seconde alternative (ainsi t~<Mt, arcad. eM~ecfp seraient un

vestige de 'M~eyM ou '"M~rt? *~o~«e; la brève de yf<we, ~of

s'expliquerait d'une manière analogue). Ennn les formes étonnantes de la

3e p. pi. de la tac. as «être» ne contribuent pas, loin de là, à éclaircir la

question, et pour brocher sur le tout, on peut se demander, comme nous

le ferons plus loin, si la 8" pers. du plur. indo-européenne n'était pas une

forme à syllabe radicale forte, portant le ton sur la rocttM.

Page 43: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

XtMatc'4sonantea 'tea th~mencee.4<tb

<)<«'prhuttivement raccHsatitpturiet a etc<m cas fort, t~ommeil

t'est souvent en xend et presque toujours dans tes langues euro-

peenuM, et que l'accent rept'aait ça CMM~ueMcosur la partie

thctMMtit~ut'du mot. Xons ne pouvons que nous ranger à sonav)K. La substitution de !'« a la nasale sonante précède ue

houteversement de accusatif pluriel; de ta rab~euce de nasate.

Le grec a regutierement aroê c~ cf. &f~ot'g. Les formesCretoises comme g)o<f<1)t-<M~ne sont dues qu a rattaiogie de arp«-ytt'TC-ygetc. Brngman loc. cit. p. 29! Le lat. -es peut descen-

dre en ligne directe de -Ms,-<'<M;t ombr.M~'== <'McnM. L'acc.

goth. &n~!n«M!est peut-être, malgré son antiquité apparente,iorme secondairement sur &~rMM<,comme le nom. ~yo~~M~.(f.

p. 47.t<K8!KENCK-M. (~CCM~~StM~K~ ~~WfS.du ~M~.) Lace.

s!ng. ~M<&ftMet la 1" pers. de 1 impart. «s<MM(rac. <?) se décom-

posent en~Ht~+ tn, os + <M.

D'oùvient que nonsne tronvionapas<<?<t, <~t~, commept<Mhaut<Mm<t.<Mfn?La premieteexpMcatïom&taqnene on a recoam est in<a!ni.Liement celle-ei: la dinerence des traitements tient à la dinerence desnasales: jKxtaM et «saNt se tennu'~t par un M~ oama et <?ac<tpar un n.C'est pour prévenir d'avance et t .nitivement cette solution erronée, quenous nous sommes attaché (p. 3~ seq.) a établir que la nasale de <Mf<tne

peut être que la nasale labiale; il faut donc chercher une autre réponseau problème. Voici celle de M. Brugman (loc. eït. p. 470): ~laissée a elle-

«même, la langue semble avoir incliné à rejeter la nasale, et dana (Mfo«elle a donné libre cours &ce penchant maie Fm dans jp~d~M était tenu<en bride par celui de «(Tc~ et dans as«st par celui de aMaMun.~ Cecitendrait & admettre une action possible de l'analogie sur le cours destHtnsfonnations phonétiques, qu'on regarde d'ordinaire comme étant ton-

jours purement mécaniques; principe qui n'a rien d'inadmissible en lui.

même, mam qui demanderait encore à être éprouvé. Si nous consultonsles langues congénères, le slave nous montre Face. sing. NM<eM'1m.shr.

HM~raM, mais tw~ == shr. «aMM; le gothique a l'ace, sing. fadar =- skr.

ptMtt. M,mais <<M~t<M= skr. <?afo. Ceci nous avertit, je crois, d'une dine-rence primordiale. Plus haut nous avons admis qu'un mot indo-euMpéenotaM~ (ekr. s<MM<t)restmt toujours disyllaMque, que, suivi d'une voyelle,

1. M. Seholvin dans son travail Die <~<<M«<~ <M<!MF<MtM<<wcM.~N&aatefH des ~Sn~Mst. (Archiv & Slav. Philol. lï 6M), dit que la syn-taxe slave ne permet pas de décider avec sûreté si Ma<e~est antm chosequ ungénitif concèdecependant qm'Ny a toate probabilité pour que cetteforme soit réellement sortie de l'ancien accusatif

Page 44: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Kt~atcs ~'tMM'tt'ndes d~siMPMps. 4t

il ne devenait point «tMM<Mt~n peut se représenter au contraire que l'aec.

~«(«nM faisait jtntnrM api, et admettre même que ~«<«r<Mrestait disyt)a-

bique devant tes consonnes: jxt~rm ~<M~f('. Sans doute on ne doit pas

vouloir poser do règle parfaitement fixe, et la consonne finale du thème

amenait necesafurement des variations; dans les accusatifs comme M«-

~«MtM,une prononciatton disyltaMque est impossible devant les consonnes.

Mais nous possédons encore les indices positifs d'an effort énergique de la

htnguo tendant a ce que l'm de l'accusatif no formAt pas une syllabe: ce

sont les formes comme akr. M~<«M,zd. M~MM==''<t~<t~Mt,~<tH<A«Mt,zd. jM<M

~M '= *j!<tK~<tMm~et une foule d'antres que M. Hragman a traitées Stxd.

3~7 aeq. K. Z. XXIV 9S aeq. Certains cas comme Z~ ==. ~m, ~<3f=='

~oirn,semblent remonter plus haut encore. De même, dans le verbe, on a

!a i~ pera. f«Mt== *<WM.(Pe~Nek, A. Verb. p. 84). Si cette prononcia-

tion s'eat perpMtuce jusqu'aprca la substitution de l'a a la nasatc sonante,

on conçoit que l'm do~MhtfM et «SM, ait été sauvé et se soit ensuite de

vetoppe en 'om par avarabhaM!. Le goth. /<t~r pour */<K?anMa perdu

la consonne finale, tandis que *~AMse développait on ~Mtt<M.En ce qui con-

cerne la première pemcnne du verbe, M.ranta ramené le subjonctif 6<ttr<tMM

*t«tf<u-« '= "hr. MMt~-MNt; Mcet -MMes'accorde guère avec la dispari

tion totale de la des!nence dans /<«/<tr, il laisse subsister du moins la

dinerence avec les noms de nombre, qui ont -MN. M. Brugman a indique

(p. 470) une possibilité suivant laquelle l'aco. <MHj5t<appartiendrait a un

thème <MM~ l'accord avec &«<faM serait alors rétabli; mais pourquoi

/(M)'aret non <<K<arM&? Doit-on admettre une assimilation de l'accusatif

au nominatif? Le slave Macros, matere doit a'etre développe sur

~MK<~Mencore avant rentrée en vigueur de la loi qui a irappe les con-

connes finaes. La première personne des aoristes non thématiques <?««,

KMOt~ttn'est plus une forme pure: elle a suivi l'analogie de l'aoriste thé-

matique. Du côté opposé nous trouvons tm~ pour taw. Nous aurions dû

taire remarquer plus haut déjà que la règle établie par M. Leskien suivant

laquelle un final contient toujours un ancien S long n'entraine pas d'im-

possibilité à ce que dans les mêmes conditions continue une nasale so-

nante car ce dernier phonème a pu avoir une action toute spéciale (cf.

1. Pour les neutres en .?<!<!qui sont dérives d'une racine terminée par

une consonne, c'est la seule supposition jxsMMe, attendu que Mse trou.

vait alors précédé de deux consonnes (ca~, aa~MM)et que dans ces con-

ditions il était presque toujours forcé de faire syllabe même devant une

voyelle. Pour ce qui est des noms de nombre on remarquera que le

dissyUabisme de s«p~t est prouvé par l'accent concordant du ekr. aa~<~

du gr. &M<iet du goth. atOMM,lequel frappe la nasale.

2. Cf. la prononciation de mots allemands comme &a~a, liirm.

3. Ces formes, pour le dire en passant, sont naturellement impor-

tantes pour la thèse plus générato que la désinence de l'accus. des thèmes

consonantiques est -M et non .«m.

Page 45: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Avunti~ea (tf la <h~onc <!ft)UqnHca ft nasales tionuntca.42

~th t«t~MMetc. ('«il aMMservcla nasatocontrela règleg~n~ntte),et i'~M~tcrmit'cle motque danf ce caa !a Kogrecet enlatin lesdeuxfinales

se sont confonduesdanaun M'?metmitentCHt.

Mentionnons encore la 1"pers. du laarf. sl<r.<'<M-«gr. o?~-«.

Aux yeux de M. Brugman la (MsiMcncfpritu!Hve pat M<.Dans ce

cas, dit M.Mipvt'rs,le ~cun. t<«<est parti de la 3° personne, car

le descendant normal de p<w&Mserait <tH<<«M~.

En restune, la somme de faits dont il a été question dans

ce chapitre et dont nous devons la découverte à MM.Brogman et

Osthon~ est extrêmement digne d'attention. Ces faits trouvent

leur explication dans l'hypothèse des mêmes savants de liquides

et de nasales sonantes proethniques, que nous regardons à t'ave-

nir comme parfaitement assurée. Résumons les arguments les

plus saillants qui parlent en sa faveur:

1. Pour ce qui est des liquides, quiconque ne va pas jusqu'à

nier le lien commun que les faits énumérés ont entre eux, devra

reconnaître aussi que l'hypothèse d'un r voyelle est celle qui en

rend compte de la manière la plus simple, celle qui se présente

le plus naturellement à l'esprit, puisque ce phonème existe, puis-

qu'on le trouve à cette place dans une des langues de la famille,

le sanskrit. Dès lors il y a une forte présomption pour que

les nasales aient pu fonctionner de la même manière.

2. Certaines variations du vocalisme au sein d'une même

racine qui s'observent dans plusieurs langues concordamment,

s'expliquent par cette hypothèse.3. L'identité théorique des deux espèces de nasales sonante6

celles qui doivent se produire par la chute d'un a (tecco~)et

celles qu'on doit attendre de l'adjonction à un thème consonan-

tique d'une désinence commençant par une nasale (qKT«t) est

vérifiée par les faits phonétiques.4. Du même coup les dites désinences se trouvent ramenées

à une unité: il n'est plus nécessaire d'admettre les doublets: -a~,

-M<t; -ans, -MS,etc.

1. L'hypothèse des liquides sonantes indo-earop~emnea a été faite a y

a deux aaf par M. Osthoff, Be~rS~e de .Pa«? et BfoMtM m 62, 61. La loi

de correspondance plus générale qn'il étaNisaait & été communiquée avec

«on autorisation dans les Mémoires de la Soc. de Ling. III 282 seq. Malheu-

reusement ce savant n'a donné nulle part de monographie complète du sujet.

Page 46: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

UbjectiotM. 43

6. Lidée quon avait, que tes nasates ont pu dans certains

cas être rejetees des la période proet!uu<(uc conduit toojourx, si

l'on regarde les choses Je près, a des conséquences eontradictoi-

res. La théorie de la nasale sonante supprime ces difncuttés en

posant en principe que dans la langue mère aucune nasale n'a

été rejetée.

En fait d'objections, on pourrait songer à attaquer ht théorie

précisément sur ce dernier terrain, et soutenir la possibitite du

rejet des nasales en se basant sur le suffixe sanskrit -MMMquihui aux cas tres-faiMcs; le grec -~<«= -<M<prouve que cette

dernière forme est d<~aproetbnique. I~ans rhypothese de la na-

sale sonatiie la forme la plus faible n'aurait jamais pu donner

que -MM~='-tMM.Mais il est hautement probable, comme l'a fait

voir M.Brugman K. Z. XXIV69 seq. que la forme première du

suffixe est -?<?, qu'il n'a été infecte de la nasale aux cas forts

que dans le rameau indien de nos langues, et cela par voie d'ana-

logie'.M. Joh. Schmidt, tout en adhérant en général a la théorie

de M.Brugman dans la recension qu'il en a faite JfM<KfJ~c~M).?.

1877 p. 735, préférerait remplacer la nasale sonante par une

nasale précédée d'une voyelle irrationnelle: as"K~!== ~e{t<M.Il

ajoute: «si l'on voulait en se fondant sur M~j~, ramener MMH-

«bMsà «~SM6& il faudrait aussi pour être conséquent, faire sortir

<<S, ~M'a~a~&Mde *fMM~&, *~M'a~MM.~ L'argument est

des mieux choisis, mais on ne doit pas perdre de vue le fait sui-

vant, c'est que les groupes <+?,«+?, au bien + r, M-f-

peuvent toujours se combiner de deux manières différentes, sui-

vant qu'on met l'accent syllabique sur le premier élément ou sur

le second ce qui ne change absolument rien à leur nature. On

obtient ainsi: M;ou yn (plus exactement j~), «Mou <<~(~) etc.

Or l'observation montre que la langue se décide pour la premièreou pour la seconde alternative, suivant que le groupe est suivi

1. On peut faire valoir entre autres en faveur de cette thèse le mot

<tKa~pa7t,nomin. <MM~p«Mqui vient de la racine vala ou de la racine f<M~

on n'a jamais connu de nasale à aucune des deux. Puis le mot ~t!Ma<t

dont l'inBtr. ~Mmsa ne s'explique qu'en partant d'an thème ~MNt<Muns

nasale, n est vrai que ce dernier point n'cet tout & fait incontestable que

pour qui admet déjà la nasale sonante.

Page 47: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Ot))ectionc. Données chrono~iqnes.44

d'une voyelle ou d'tUte consonne: fM -}-M-4-as deviettt ft<M<M,non t~(<t)f<s; ~t -t- ? -4-Hts devient ;M (<==ffet~M), non

{Mt~M. Les liquides attestent très-clairement cette ï' !;Ie: laratine Mt~, privée de son < deviendra M~devant le suff. -<< «~mais M~devant le suff. -ta: <v&<1.

On pourrait encore objecter que M~A&Mest une reconstruc*tiun inutile puisque dans <~M<M~s de <?<!?<?où il n'est pasquestion de nasale sonante nous remarquons la même absencede nasale que dans MMaMts. Mais les thèmes en -in sont des for-mations obscures, probablement assez récentes, qui devaientcéder facilement à l'analogie des thèmes en '<H!. On peut citer àce propos la forme MKï~<MMde <M~«Mt~ assurée par le mètreR. V. X 94,14 dans un hymne dont la prosodie est, il est vrai,assez singulière. Des cas très-miMes comme NM~oMOson avaitabstrait un thème MMfj~oM-de ce thème on tiraMM~<MM,commede KÂsaMM~asM.

La chronologie de la nasale sonante est assez claire pourles langues asiatiques où elle devait être remplacée dès la périodeindo-iranienne par une voyelle voisine de l'a, mais qui pouvaiten être encore distincte. Pour le cas où la nasale sonante suivied'une semi-voyelle apparaît eu sanskrit sous la forme an (p. 35),le zend~ayMeatû== ~N~MK~t prouve qu'à l'époque arienne il n'yavait devant la nasale qu'une voyelle irrationnelle*.

t. Les combinaisons de deux sonantes donnent du reste naissance àune quantité de questions qui demanderaient une patiente investigationet qu'on ne doit pas espérer de résoudre d'emblée. C'est pourquoi nousavons omis de mentionner plus haut les formes comme eMto<!tt~,~MMW(«M

(cf. ~K)t<w<f<);cMtp<ttt<,cf. ~ttxt~c. La règle qui vient d'être posée semble

cependant se veriner presque partout dans l'anen, et probaNement aussidans l'indo-européen. Certaines exceptions comme ~Mf«<t (et non <:FMr-Mt~) pttftt + Ma,pourront s'expliquer par des considérations specMes:l'accent de jM«-~ repose sur lu final et ne passe point sur les desinencea

casuelles le gen. pL jMtrSttaM à côté de pMf~aat a un caractère ré-

cent !'? est par conséquent forcé de rester voyelle: dès lors la nasalesera consonne, et la forme "jpw~tM se détermine. Les barytons en -<tauront ensuite suivi cette analogie.

S. Si le skr. <t0t4 <demi~ pouvait se comparer au tMLMMS~a «de-

meures, on aurait un exemple de e '"< produit dans la période indienne.Mais le dialecte des G&thas a <&tttSM«(Spiegel Gramm. der Ab. Spr.p. 846), et cette forme est peut-être plus ancienne?

Page 48: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

PMmom&mesan&ptyot!qnespostérieurs. 4~

Les indices que fournissent tes tangues classiques, ceux du

moins quej <r u~rpus, sont trop peu décisifs pour qu'il vaille lu

peine de les ~(muuuniquer. Dana les langues germaniques, M.

Sievers (J?C!<M<~<:de j~ et B. V 119) montre que la mussance de

r« devant les sonantes w, M,H, date de ta période de leur

unité et ne se continue point après la 6n de cette période. Ainsi

le goth. ??, c'est-à-dire s~s, qui, ainsi que l'a prouvé l'auteur,

était encore *se~as à l'époque de l'unité germanique, n'est pointdevenu ~~M~.

§ 3. Complément aux paragraphes précédents.

Il faut distinguer des anciennes liquides et nasales sonantes

différents phénomènes de svarabhakti plus récents qui ont avec

elles une certaine ressemblance.

C'est ainsi qu'en grec le groupe eoM~MKe+ tKMC~c-t- de-

vient coM~MMe+ «t~ %ot~y + ~M donne *~ot~<ït~o, ~o<-

~te~M; Tt-rf -{- yo donne *TtT«<~<a)Ttic~ct; le dernier verbe

est formé comme %o qui est pour <<y<o (v. Ostho~ <~s t~-

&MMîe&p. 340). Les féminins T~CMMXpour *t«H'y-y<t, ~<&t<MM<,

~u)'<MM<etc. s'expliquent de la même manière.

Les liquides sont moins exposées à ce traitement, comme

l'indique par exemple ~<&~tK en regard de ~febtttt~ef. Le verbe

~e:~o dérive peut-être du thème ~po, mais les lexicographesdonnent aussi un neutre ~«~. En revanche Féolique onre:

paragraphes préeédents.

1. On peut néanmoins considérer l'ew ainsi produit comme représen-tant une nasale sonante, la nasale, comme dans lé skr. ~<t~<MM~tt<=-

*~o~<poM (p. 8&)ayant persiste devant la semi-voyelle. Ainsi ~ctfteA'c'=*~«t~~m. Dam un mot comme *!t0t~<~<w,B'Na existé la langue a t~-

solQla diNcaltë danBle sens inverse, c'eat-a-dite qn'eUe a dédouNe y en

<y~*fM~M'(y<M',grec historiq. <M~MOf. Nous retrouvons les deux mêmes

attema~vea dans les adverbes védiques en -«ya on .e<ya~*ac<<~Sse ré-

sont en e~M~, tandis que *MfN~Sdevient «ft~. Dans ces exemples in-

diens on ne voit pas ce qui a pn détenciner une forme plutôt que l'autre.

Dans le grec an contraire. il est certain que la dimerence des traitements

a une cause très-pro&mde,encore cachée il est vrai; le saBhMde zo~tMofest ptebaNement non -ya, mais -ia on -~a~ il y a entre MM~tetA~et ze~

~wof la même distance qu'entre <w et t!yteeou qu'entre c~Mtet o~<r~<.

La loi établie par M.SieveraB~. de P. e<B. V 1M n'éelairoit pas encore

ce point.

Page 49: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t'Mnom&ncs anaptyctique~ poaMrienM46

7/t'ppf~tOg===77p~0$, ~~OtfppOg ==

M~OTptOg,~~TfppOg==

pt')rp«' x(!~fpp« *==xearptM(Ahrens 1on); ces formes sont bien

dans le caractère du dialecte: elles ont été provoquées par le pas-

sage de l'i Mla spirante jod d'où aussi y~ppo, xrtt~N qui

changea 77p~K~ogeu *77~cf~tog.C'est alors que la liquide développadevant elle une voyelle de soutier qui serait certainement un c

dans tout autre dialecte, mais a laquelle l'éolien donne la teinte <.

Dans des conditions autres, <~t « est, suivant une explication queM. Hrugman m'autorise à communiquer, sorti de *~t-<t qui est

1 instrumental de t~g «un» (thème sotM-);tandis que ~c: pour

*<~<~K(Curtius Grdz. 3Ha) s'est passe du soutien vocalique.On peut ramener la prépos. ËMtt à *OMt!qui serait le locatif

de SHM<:dos~; le Véda a un loc. saMOqui diffère seulement en ce

qu'il vient du thème fort. Pour le sens cf. foC~pt(Grdz. 320).On trouve du reste en sanskrit: soM«~M*~Ioin~saMM~~a~éloignés

qui semblent être parents de snu; saM«~ est certainement pour*SMM<f<cf. SOMM&AMs. v. $M!<chez Grassmann. Ce savant fait

aussi de ~OMt~Mfun adverbe voisin de snKM<(! dans ce cas le

goth. SMM~onous donnerait l'équivalent européen. Cf. enfin le

latin sine.

La 1"' pers. du pl. ~AvCM~Mfest pour *Mf. Cette forme

est avec ~M~, ~~«y et le part. ~cc~ la base sur laquelle s'est

edt~e le reste de l'aoriste en -<?.

L'aor. &tt<:f0f de xtty appartient &la même formation que

~-<of (p. 9). Il doit son a à l'accumulation des consonnes dans

*~tt~-oy. L'a de ~pe~tof a la même origine, à moins, ce quirevient assez au même, que pc ne représente r et qu'on ne doive

assimiler ~pec~o~ à ~eotof. <~s«p<~hM,s'il existe (CurtiusVerb. II 19), remonte semblablement à *<~<~e<hM'.

1. Les aoristes du passif en et en -<; sont curieux, en ce sens quela racine prend chez eux la forme réduite, et cela avec une régalante quela date récente de ces formations ne faisait pas attendre. Exemples:

<w!<h}f, ~M)<h~; ~tttM~, MpMW))f. A l'époque où ces aoristes prirent

naissance, mon seulement one racine ~epx avait perdu la &M:ultëde devenir

~p<, mais il n'est même plus question d'existence propre dea racines; leur

vocalisme est donc emprunté à d'antres thèmes verbaux (par exemple

l'aoriste thématique actif, le parfait moyen), et il nous apprend seulement

que le domaine des liquides et nasales sonantes était autrefois fort étendu.

Néanmoins certaines formes de l'aor. en restent inexpliquées: ce sont

Page 50: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Phénomènes anaptyctiques postérieurs. 47

Le germanique est très-riche en phénomènes de ce genre;

e'est~comme on pouvait attendre, l'« qui tient ici la place de ré:

grec. M. Sievera (loc. cit. p. 11!)) ramène la 1'° pers. pl. parf.

MM<wa&~ né lors de la chute de l'a de*(&<)MM<«.Cf.plus haut

p. 11i. n. M.Sievers explique semblahlement ~«~M<MM!,p. 160.

M. OsthofF considère le dat. pl. &~t«M (l'Mde ce cas est

commun à tous les dialectes germaniques) comme étant pour

&M, skr. M~M~<t& Mais il reste toujours la possibilité que

la syllabe MMsoit ici de même nature que dans M«M. En d'autres

termes l'accent syllabique pouvait reposer sur la nasale, aussi

bien que sur la liquide. Cf. les datifs du pluriel gothiques &o/e~MMt,

MCMO~MW,où la liquide n'est point enjeu.

Quant aux participes passifs des racines à liquides ou à na-

sales de la forme A (p. 8), comme J~WOMSen regard du skr. ba-

Mt~, il faut croire que la voyelle de soutien est venue, le besoin

d'ampleur aidant, de certains verbes où la collision des consonnes

devait la développer mécaniquement, ainsi dans MMMMNMpour

*nmans, stulans pour *~<M!s. Ajoutons tout de suit, ~:e les

formes indiennes comme ~-fr<MM-~('== pa-fMMMK~)présentent

le même phénomène, et que dans certaines combinaisons il date

nécessairement de la langue-mère. En thèse générale, les inser-

tions récentes dont nous parlons se confondent souvent avec cer-

tains phonèmes indo-européens dont nous aurons à parler plus

tard, et qu'il suffit d'indiquer ici par un exemple: goth. &<K~tM==

gr.sbr.~M~.On sait l'extension qu'a prise dans l'italique le développe-

ment des voyelles irrationnelles, Le groupe ainsi produit avec

une liquide coïncide plus ou moins nvec la continuation de l'an-

cienne liquide sonamte; devant m au contraire nous trouvons ici

e, là u: (e)NNt(<)devient SM~,tandis que pe~Mdevient pe~. Un ta

semble préférer la voyelle e: ~MMest pour *gnu, SMtMSpour

(slo-. SM~.Fick W. P 226).

celtes comme ~q, M< où ai, «? est suivi d'une voyelle. Ces formes,

comme nous venons de voir, se présentent et se jostiSent à l'aoriste actif

après une double consonne, mais nom dans d'antres conditions: il faut donc

que A~, M«Mf soient formés secondairement sur l'analogie de

9t)~, ~t!<n)f etc. qui eux-mêmes s'étaient ditiges sur ~M~Mf, Mctt-

wof etc.

Page 51: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

L'Mpn!m<mde t'a a'cat pMpossiMepMt&ut.4~

~n zend, ce genre de phénomènes pénètre la langue entière;C'est en général un e qui se développe de la sorte. Le sanskritinsère un <tdevant les nasales; nous en avons rencontre quelquescas précédemment; la prosodie des hymnes védiques permet,comme on sait, d'en restituer un grand nombre. D'autres fois l'ase trouve écrit: <~M~ à côté de <!<MMMeà côté de &§M«!s.L'accent de MaMMaufSrait pour déterminer la valeur de son <t;si cet avait été de tout temps une voyelle pleine, il porterait le

ton: <&M~M«~.

En quittant les liquides et nasales sonantes, phonèmes dûs

la plupart du temps à la chute d'un a, il est impossible de ne pasmentionner brièvement le cas où l'a estetMp~c~d'oM~ aMie~?~0-~~s<!wd!eMMMM&!M<soMea~pM&MM.Ce cas ne se présente jamaispour les racines de la forme A et B (p. 8), le coefficient sonantiqueétant toujours prêt à prendre le rôle de voyelle radicale. Au con-traire les RACtNESDELAFORMECne peuvent, sous peine de de-venir imprononçables, se départir de leur ocque dans certainesconditions presque exceptionnelles.

Devant un suffixe commençant par une consonneelles ne le

pourront jamais!. Les formes indiennes comme taptd, <<f~les formes grecques comme &tro~, OtMXfe~etc., pouvaient-ellesperdre leur <~leur cP Non, évidemment; et par conséquent elles

n'infirment en aucune façon le principe de l'expulsion de l'a.Le suffixe commence-t-il par une voyelle et demacde*t-il en

même temps l'affaiblissement de la racine, cet affaiblissement

pourra avoir lieu dans un assez grand nombre de cas. Nous avonsrencontré plus haut < e~-et~ anr-~M etc. des racines c~,o<a)r,<<Metc. En sanskrit on a par exemple M-.p8-a<tde N~<M-a~ de ~<M lequel donne aussi par un phénomène analogue laracine secondaire ~t-&§.Le plus souvent l'entourage des consonnesne permettra pas de se passer de l'a. Prenons par exemple le par-ticipe parfait moyen sanskrit, lequel rejette l'a radical: les racinesMaf de la forme A et de la forme B suivront la règle sans

difnculté: &(t-Mf. M~~M~. De même~os, bien qu'étant de la

1. On a cependant en asn~cdt ~e, ~-a<Mt, ML ~a-y~)~venant de ~<Mpar mpuMon de l'e: et suppression de la BiNaote (commedana~«wt&~).

Page 52: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Racines du type C où t'expuJaion de l'a est possible. 4!)

forme C, donnerait s'il se conjuguait au moyen:'~<«~<f<; maistelle autre racine de la forme C, ~M~par exemple, sera contraintede garder l'<~jpo-spft;-«M«.Ce simple fait éclaire tout un para-digme germanique: à ~o~H~a répond le goth. battrans, à cot~-~«Mf!le goth. f<M<~<MM;le type ~{WM, c'est ~:&<M!&Tous lesverbes qui suivent l'aMoM< ~&, ~e&MM,~aM$, ont au parti-cipe passif un e (<)pour ainsi dire illégitime et qui bien que très-ancien n est là que par raccroc.

Il y a dans les différentes langues une multitude de cas dece genre, que nous n'avons pas l'intention d'énumérer ici. La

règle pratique très-simple qui s'en dégage, c'est que, lorsqu'onpose la question: nielle classe de thèmes a-t-elle l'habitude deconserver ou de rejeter l'a (e) radical?~ on doit se garder de

prendre pour critère des formes où l'a (e) ne ~oMpa~~as tomber.C'est ici le lieu de parler brièvement de ce qui se passe dans

les racines dont as et wak peuvent servir d'échantillons. Il est

permis à la rigueur de les joindre au type C; mais chacun voit

que la nature sonantique de la consonne initiale chez wak etson absence totale chez as créent ici des conditions toutes parti-culières.

Chez les racines comme as, peu nombreuses du reste, lachute de l'a, n'entraîne point de conflit ni d'accumulation deconsonnes. Elle est donc possible, et en temps et lieu elle devranormalement se produire. De là la flexion indo-européenne: as-MM,~(-s)t, <M- s-M!<M~s-~t etc. Optatif: s-yâtn. Impératif: (?).6'-d~(zend j~). Voy. Osthon'E. Z. XXni 679 seq. Plus bas nous ren-contrerons skr. <Mx~ lat. of-CM~participe de <ïJ~manger~.

La racine <co&est en sanskrit p<~et fait au pluriel du pré-sent «p-MMts;on a semblablement M- de ~o~, ~< de etc.

Quel est ce phénomène? Un affaiblissement de la racine, sans

doute; seulement il est essentiel de convenir que ce mot o~iMMts-seMMM~ne signifie jamais rien autre chose que chute de l'a. C'estlaisser trop de latitude que de dire avec M. Brugman (loc. cit.

p. 324) t~bt j~w~/aK unter dem Einfluss der Accentuation. Entreautres exemples on trouve cités a cette place indo-eur. SMMS~<bru~

pour SMMM~,sbf. s~t «femme» pour *sM<t't.Lors même que dansces mots un u serait tombé (la chose est indubitable pour le véd.

fMMM<==tt~MM!~),il s'agirait ici d'un fait absolument anormal4

Page 53: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Affaiblissement est constamment synonyme d'exp~sion de l'a.M

qu'on ne saurait mettre en parallèle pt qui est plutôt en contra

diction avec la loi de l'expulsion de l'a, car un corollaire de cette

loi, c'est précisément que les <~c«~ se maintiennent.

Gardons-nous aussi de prononcer le mot s<MM~«~o: ce terme,

il est vrai, désigne simplement le passage d'une semi-voyelle

à l'état de voyelle; mais en réalité il équivaut dans tous les

ouvrages de linguistique à: rétrécissement des syllabes ~f, tva,

(~ wo) en i, «, Dans l'esprit de celui qui emploie

le mot M~Mp~a~, il y a inévitablement l'idée dune action

spéciale de y, w, sur la voyelle qui suit, et d'une force absor-

bante dont jouiraient ces phonèmes. Si tel est le sens qu'on

attache au mot ~M-<~<~ il faut affirmer nettement que

les afaiblissements proethniques n'ont rien à faire avec le sam-

~-<Ma~ L'a tombe, voila tout. Et ce n'est point par plusieurs

phénomènes différents, mais bien par un seul et même phéno-

mène que ~-p< est sorti de s-MM~de as, W~-MM~de Mt~

MC-M~ de D'ailleurs, lorsque dans des périodes plus

récentes nous assistons véritablement à l'absorption d un a par

t ou M,la voyelle qui en résulte est dans la règle une longue.

Plus haut, nous n'avons fait qu'indiquer ce mode de for-

mation des liquides sonantes, ainsi ~<a donnant ~«xoy,

mrdti, ~M des racines Mt~ et~&. La liste serait longue. Il

vaut la peine de noter le gr. qui, outre ~«~ et T~

~t, présente encore la sonante régulière dans l'adjectif ~W<?.

Chapitre II.

Le phonème Adans les langues em'opéetmes.

§ 4. La voyelle a des langues du nord a une

double origine.

La tâche que nous nous étions posée dans le chapitre précè-

dent n'était qu'un travail de déblai: il s'agissait de dégager 1~

l'ancien et le véritable a un ou complexe, peu importe ici

de tout l'humus moderne que duférents accidents avaient amassé

sur lui. Cette opération était tellement indispensable que nous

Page 54: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le phonème 511

n'avons pas craint de nous y arrêter longtemps, de dépasser

même les limites que nous fixait le cadre restreint de ce petit

volume.

H est possible à présent de condenser en quelques mots le

raisonnement qui nous conduit à la proposition énoncée en tête

du paragraphe.1. L'« (o) germanique n'entre plus en considération dans la

question de l'a. Il sort toujours d'une liquide ou d'une nasale

sonante, lorsqu'il n'est pas l'ancien Mindo-européen.2. Il n'y a plus dès lors dans le groupe des langues du nord

que 2 voyelles à considérer: l'e, et ce que nous appellerons l'a.

Cette dernière voyelle o~paM!~ en slave sous la /o~Me~e o, mais

peu importe: un tel o est adéquat à l'a du lithuanien et du ger-

manique la couleur o ne fait rien à l'affaire.

3. Dans le groupe du sud on a au contraire 3 voyelles: e a o.

4. L'e du sud répond à l'e du nord; l'o et l'o du sud réunis

répondent à l'a du nord.

5. Nous savons que lorsqu'un « grec alterne avec s dans

une racine contenant une liquide ou une nasale (non initiale), l'«

est hystérogëne et remonte à une sonante.

6. Or les dites racines sont les seules où il y ait alternance

d'<tet d's, ce qui signiRe donc que l'a gréco-latin et l'e gréco-latinn'ont aucun contact l'un avec l'autre.

7. Au contraire l'alternance d'e et do dans le grec, et primi-tivement aussi dans l'italique, est absolument régulière (~«o~:

~nMM, MMMC.~<~ <6SM).8. Comment l'a et l'o des langues du sud pourraient-ils donc

être sortis d'un seul et même a primitif? Par quel miracle cet

ancien a se serait-il coloré en o, e~aMMMSCMa, précisément toutes

les fois qu'il se trouvait en compagnie d'un e? Conclusion: le

dualisme: a et o des langues classiques est originaire, et il faut

que dans l'a unique du nord deux phonèmes soient confondus.

9. Connrmation: lorsqu'une racine contient l'a en grec ou

en latin, et que cette racine se retrouve dans les langues du nord,on observe en premier lieu qu'elle y monire encore la voyelle a,mais de plus, et voilà le fait important, que ce<? n'alterne point

avec l'e, comme c'est le cas lorsque le grec répond par un o.

Ainsi le gothique <~a '=' gr. o~M, ~==' gr. (x~oyc sont4*

Page 55: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Y a t H~chimge d'M et J'f dans le gr~co ïtaUqne?M

accompagnes de )~< et de A~/<f. Mais a~Mf)f-) == gr. ë~o$, ou

bien «/« <===lat. «~ ne possèdent aucun parent avant 1' A leur

tour les racines de la dernière espèce anront une particularitéinconnue che}!celles de la première, la faculté d'allonger leur a

(agis: <~ ~~0; ~), dont nous aurons ù tenir compte plus loin.M. Brugtnan a désigne par a, le prototype de l'e européen;

son «~ est le phonème que nous avons appelé p jusqu'ici. Quanta te troisième phonème qui est l'Mgréco-italique et qui constitueune moitié de !'<<des langues du nord, nous le désignerons parla lettre afin de bien marquer qu'il n'est parent ni de l'e (<~)ni de l'o (<~). En faisant provisoirement abstraction des autres

espèces d'a possibles, on obtient le tableau suivant:

.L<Mt~MesJ« nord.jE<a< pf$Mordta/. Creco-<<«~<e.

e e

f a~ oa{

1 -a1

§ 5. Equivalence de 1'~ grée et de l'a italique.

Dans le paragraphe précédent nous avons parlé de l'a grecet de l'o italique comme étant une seule et même chose, et il est

reconnu en effet qu'ils s'équivalent dans la plupart des cas.

L'énumération des exemples qui suit, et qui a été faite aussi

complète que possiole, est en grande partie la reproduction de la

uremière des listes de M. Curtius (Sitzungsberichte etc. p. 31).Il était indispensable de mettre ces matériaux sous les yeux du

lecteur quand ce n'eût été que pour bien marquer les limites oùcesse en grec le domaine des liquides et nasales sonantes, en rap-pelant que l'alpha n'est point nécessairement une voyelle ana-

ptyctique d'origine secondaire.

D'autre part le mémoire cité contient deux listes d'exemplesavec le résultat desquelles notre théorie paraît être en contra-

diction. La première de ces listes consigne les cas où un a grecse trouve opposé à un e latin; la seconde donne les mots où aucontraire l'e grec répond à l'a latin. Or un tel échange d'e et d'à,qui peut s'accorder- plus ou moins avec le scindement d'un a

unique, est à peu près incompatible avec l'hypothèse des deux

Page 56: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Y a-t-il <Mt<mged\< et d'e dans le gr~co-tt~iqae? &3

phonèmes .< et différents des l'origine. Mais, aux yeux de

celui-là qui accepte la théorie des nasales sonantes, le nombre

des cas de la première espèce se réduira déjà considérablement: il

supprimera MMVoy <~M~ ~«e~ </MMM~~~g ~M~<Metc.

En y regardant de plus près, en tenant compte de toutes les recti-

fications motivées par les travaux récents, on arrivera à un ré-

sidu absolument insignifiant, résidu dont presque aucune loi

d'équivalence phonétique n'est exempte. Nous pouvons nous dis-

penser de faire cela tout au long. Un ou deux exemples suffiront.

J~es –<'NW M.Bréal a montré (Mém.Soc.Ling. II 380)que ces

deux mots ne sont point parents. M< MM~M~la racine n'est

point la même, comme nous le verrons plus bas. JiT~ycA~ ccpMf

le y du grec continue a rendre ce rapprochement improbable.

T~Mp~– g«a~M<M~les plus proches sœurs de la langue latine

montrent l'e: ombr. petur, osq. ~<M-<ï;gMa~«w est sans doute

une altération de *gMoSM<~pour *gMe~c~(cf. co~ '==~gM~oetc.).

BedTM&a –~o (Fick): leur identité n'est pas convaincante, car on

attendrait d;. moins *(~)w~o; gesto et ~o sont bien plutôt pa-

rents du gr. M-yo~tog' ~paume de la main~ dont l'û est < En ce

qui concerne <~f (cf. ~f~) qu'on rapproche du lat. ~<-o, il y

aurait en tous cas a tenir compte de la glose <M~M.g' a~t~Mg

(Hes.). L'exemple le plus saillant qu'on ait cité pour la pré-

tendue équivalence d'e et d'a, c'est le grec «saule» ===lat.

~M; (vieux haut-all. salalia); mais ici encore on pourra répliquer

que tAt~ et un mot arcadien et l'on pourra rappeler ~~poy

== AMe~of et autres formes du même dialecte~ (Gelbke, Stu-

dien H 13).Au sein du grec même il ne s'agit pas ici des dIRcrences

de dialecte on a souvent admis un échange d~ et d'a. Comme

nous avons eu occasion de le dire au §4, ce phénomène est limité

à une classe de racines chez lesquelles l'a, étant un produit récent

des liquides et nasales sonantes, n'est pas en réalité un a. Nous

ne croyons pas que cet échange se présente nulle part ailleurs.

1. Egal lui-même an akr. ~as<a. Le zend M~a montre que la guttu-

Mdo initiale est palatale, non vélaire. C'est un cas à ajouter a la serîe:

M~t y~s, <tMm ~yM, )K<~aM< ~y«e, ~<* V (~ 'Mt<?~«).

2. C'est avec intention que nous nous abstenons de citer ~Uo, qui

en apparence serait nn paraltèle meilleur.

Page 57: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Ya t Uéchanged «et de <tfMM!e ~co itaUque?M

!t nous ft'tnttte supernn d ouvrir m une série d'escarmouches

etymo!<'giquea dont l'intérêt serait fort mAMoere. Déjù le faitfju Mn est aucun des cas allégués qui ne prête à la discussionsufnt a éveiller les doutes. Un simple regard sur la flexion ver-bate permet de constater que là du moins il n'y a pas trace d'un« remplaçant l'e en-dehors des racines a liquides et a nasales.Autant le paradigme T~o, ~c~ot~ ~a<, ~pe~qp estcommun dans ces deux dernières classes, autant partout ailleursil serait inow. Un exempte, il est vrai, en a été conjecturé. M.Curtius est porté a croire juste la dérivation que font Aristarqueet Buttmann de !'aor. pass. homérique &tç~ (F~ eM!g ~q~t!iade XtH ô4!), X!V 419). Le mot semble signifier ~wc t~tsla e&M~,ou selon d autres rester attaché, adhérer. Partant du pre-mier sens, Buttmann voyait dans ~ey~ un aoriste de &o~e<,rejetant l'opinion qui le rattache à &~<o. Dans tous les cas per-sonne ne voudra sur une base aussi frêle soutenir la possibilitéde l'aMct!~<-« dans la flexion verbale. Avant de. s'y avouer ré-duit, il serait légitime de recourir aux étymologies même les plushasardées (c<:par exemple goth. s~M <:tomber&,ou bien str.~M~ < adhérera; « serait alors représentant d'une nasale sonante).

Examinons encore trois des cas où l'équivalence d'< et d'«est le plus spécieuse: ~)o ~nager~, y«(~)o (eoL Mvo) <cou-ler~; cf skr. sK<t< Comment une même forme primitive a-t-ellepu donner a la fois M~met f«~<o? C'est ce qu'on ne saurait conce-voir. La difnculté est supprimée si, séparant t~Fo de l'ancienneracine ~MOM,nous le rapprochons de ~!g~ s'est développé surSMoabsolument comme ~F (~owo~)sur ?0, ~F ~wos, ~o~)sur ~o, ~e~F (~owpos) sur ~F (mroJtM~) sur ?, ~F(~~«M~) sur <?, yvo.F(~oog,~MCMs)sur ~ta. ~(er)<~MM<:ve-nir~, y<~o, ~«tM«, ~< ~demeurer~; cf~ shr. M<!sa~. Lessens ne s'accordent pas trop mal, mais rien ne garantit que lavéritable racine de <~o soit Mas;qu'on compare ~m, <~«w<tfo,-ecM~. D'autre part il faut tenir compte de f<M?og<:temple~,que M. Curtius propose, il est vrai, de ramener à *M<~Fos.~<~w <:cité~appartient à la racine du goth. ~M<Mqu'on croit re-trouver dans le gr. ~A< et avec plus de certitude dans <{<o,&<? passer la nuit, dormira J~K< est à e.F~r-xo ce que lethème latin co~ est au gr. &<w; il s'agit ici de phénomènes

Page 58: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t~emp!~ t'hon~mf < dans le ~co Hati~M'. &5

phoniques tout particulier. Les a.ttres cas peuvent tous s'eti

miner semblabh'ment. Dans d<'ux mots: ~fîjtt'of =='~M~tt'ef,

et ffx~oy, autre furme de f<~A«<'(v. Hannaek, Studien X 7~), l'a

semble s'être assimilé ù 1 <quisuivait. Quant a ~«~ ytt'TNP,

~(fM~p~ ~ff< t'te, a c<te de ~6~, ~M(: p<~<o<?etc.,

il n'est pas besoin de dire que icur pour q n'est que la traduc

tion ionienne d'un «.

Après la critique detail!ee de ce point par M. Brugman on

ne sera plus dispose a attribuer aux formes dialectales ycpo,

Tp<~<o,Tp«yMetc., pas plus qu a ~O~ptcg, <ï~~P< xttT~

une importance quelconque dans la question de ï'o. M. Havet

(Mémoires de la Soc. de Linguist. H1C7seq.) a depuis longtemps

explique leur a par l'influence de ). II va sans dire qu'ici nous

n'avons point afaire a un <-voyelle donnant naissance à «, mais

bien &un r consonne transformant t en a. C'est le phénomène

inverse qui se manifeste dans certaines formes ioniennes et éoli-

ques telles que ~M~y, ~~<~ ï~<

Comme on le voit par le tableau de Corssen (H' 26), l'échange

de !'? et de l'e est aussi presque nul dans le latin, pour autant

du moins que certaines affections phonétiques spéciales et de

date récente ne sont pas en jeu. Le vocalisme concorde égale-

ment entre les différents dialectes italiques qu'il est donc permis

de considérer a cet égard comme un tout. La divergence la plus

considérable est dans le latin in- (préfixe negatii) et Mt~ en

regard de <Mt-,CM~, de l'osque et de l'ombrien. Cette divergence

s'expliquera plus loin, nous l'espérons.

Les exemples qui suivent sont répartis en trois séries,

d'après la place de l'<tet son entourage dans la racine.

1. La syllabe radicale ne <?!!<??<ni <Msa?e<Mliquide qui ne

~~p<M MM<M~.En tête de la liste se trouvent les racines com-

munes à un grand nombre de mots. Les lettres C et F renvoient

aux ouvrages d'étymologie de M.Curtius et de M. Fick.

o~: &<<os

a~~ &<-cfpo~,~S

t~ ~-a', cf-dc

ap: &c-T<oil

&<c~; }M<t!a!,xeat-ydc

<M-tCS,<M-MS etc.

a~H~M.F.

ag-o,at-tio.

<tp-~ ap-ere(?).

~M~C~~M. C.

Page 59: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

EMtnph'a du phonème dans !e gf~co !(a!iqne.M

< Ae~~M~~«ar«t'~1 M!~Z. ~<M(«~~OtWpdg

HtoÀ ~<e~M<, ~«t~Mt«<~ ~<)td«N,~«~ «pdg~&~ A<t«*eg,~M)t-<pd~

?<t~ A«~-fog, Attyy«~<o

?«~~ A<Mt-f<a,~«y-~MNlas: A(~et(af)~o~ott,&<tjp~ <?? pd~ ~cy-~g

t!~W~«Tqf 0&M!!f.

Mypds <

<ï~os <MN~,a~.

<dg <~MM~

M$M'q QSCKt.

t~Of <)??.

'~t-~fOS <!M<MtS*.«?<! a&.

~« «Ma.

e!~q agita.

Dans la dîphthongae:

ah «~<0 <MS~,<MS<K&«~OV Cf~MtMt~.«:~« («&t-~) <Ma;M!M.

(~«(~F)qp ~M~.)

t. Sur le rapport de daNtMMMet de e~)~, v. Beehstein, StadieniVÏH 884 seq. L'auteur omet de mentionner que même an tempe de Sue-

tone (Néron, chap. 31) daBMMMtssigniBait <?~eMt<~ 8. Il est préférablede ne pas inscrire ici une troisième racine mai! dans ~wm )MScew <parce que l'e du BÏ. M~tM~ complique la question. S. V. Fick, K. Z'

JXX 176; le d. ja~te qui a o, juatiae la forme ancienne *<:St~e qu'onsuppose ponr le mot grec. 4. M. Cnrtina interprète le nom de fleuve~K~M'oc par <MK~ean~ + ~M ~donnant~, étymologie qui trouveraitpeat-êtro quelque appui dans 'H~e (Bhr. paft <eau~); a rapporte àla même racine JMfM~M, etc. La question est seulement de

psavoir si nous avons affaire à ap (d'où CNMtM)ou à ait, (dana <M<«t);maisdam l'un et l'autre caa le latin montre l'<t. 6. L'a est long: gr. ~N-<e, skr. < 6. V. Saveisberg, K. Z. XYI 6l. L'epel <~ rendle rapprochement douteux. 7. Encore ici on peut supposer l'e long;on arriverait peut-être à expliquer de la sorte e~pour

<~f!p-<~ohNt MMM'.MMC-<C(MMCCy?).

MMtC'/OM',Mac-fNMtM.

MMO~CO,HM~-td'MS.

~c~,&t6-<ya~

~C-StM,?<tM~!f-eo.C.

~Mt-6-0, &t&-yKM).

?<M-C-!MM.

Mp~M~~p*OT.C.

~M~~W &OCM~.

~KCtMt~N /<tSC!tM~(?).~M~M d!<!Cn<MM.

)M<~og ea~MS.

MKMMM cacare.

~a~og c<

~K!B<Mt<s(?).~Mtf<0 J<Mto(?).

~X~ ~MOt.

~W~g j!Ca&M!S.

~««ïg &MMM.c<tfot sae~Ms*(?).~x«teg seaBMM.dor. at osq. ~Mt'.

Page 60: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

MExemptes du phont'mp Adans le gtM'0ttatique.

an. o«~ «~-q, or~ts

1 t!M~ 0[~<0~;~tOg

2 <tK&. ~'ew~-v~

~OM~ ~f p0~ y))-$~M

X:OM~:«Mt-~Aog"

j)OM: aW~M

N<<!M~Ct«t~p<!&

1. Fick, JMM~ de B~CM~~r JI 187. 8. L'« est tombé en grec,

comme dam <tt<!f~et d'autres formes. Osthoff, Jt'~t&tt~eMl 146. THateH,

K. Z. XIX SM.

«SpC OM~(e)npt)mtAt).e:~r< aM<e<M(?).

~M-MWO? <tM<«MH«s(?).~evyoy'

p~byHea. Fatinus(?).

ank: eyx-CM~e~os

<t«~~ <S~-<a1 <tf~ M~p-~Mt, ~p-~oy

2<t~ ar~-octark: eptt ~N

a~~ ~-og [~og] ]

«~-«~ ~~t-<<Aeo~"p,Oœ, ap-(Q6ogcc~: c~-cA-tog

(?)<t~~ e~y-o~oJ~<tM~ «<t~-«g<9,~t-~y-O~*

Il

[j!;<ï~~ x~ <pe~-<~Ma

& )t<ïA-~<0

Oftt~ftTC, OfM~M~M.

<tM<OW;~MS-~<MS.C.

A-OMr-M),~-<KM-<<M(?).

~OM-(~'e,~OC-MM&C.

e<M<j~,Cop~C.

~MM-CM~F<K<-per.<M~OM-~of~e.C.

~<WO /WHM.

XCV~Og caulis.

<%eW~tOS.MMCtMS.

MfpeS <NMy<M.

CMC~S.C.

<M~,OM~MS<M&O~ttS.

0~-0~ ~-MtW.

arc-eo,<MW.

<t<Mo[~-eM<«~].

rap-io, ~c~-<BC.

<0,<ï~-MMtMM&C.

o~eo(?).

can-o, eaM-<yM&

coM'-o.C.]

cc~Md~~aaJ!<M'&

Page 61: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Ex<Btptcs dn fhont-me dans te gt~co ttaMque.f)~

t Ma ypRCO<a<ypetx'fcg

j~ott~ pKa'-<r<o

~~fp.' <!pxf-q.s< SA-~o~tett

2 ~ft~ CM~o~, ~«tA-«M<9

~<~<!M~~XM~Ô-KpOg

<~Aog CtMtM.

f~tt)~ Q~C<S.]MAxMaf H~eex~.

«~po~ a%t<s.

JM~P~ MM<&]

~c~tgxo OM<&o.]ey aM.

[Kf- (priv.) oaq.ombr.an-.]

<!M~os <tMMHKS.

<{~ OM<C.

<ïpc~y~ ayotMa.

[Mp~os oywtMS.]

~poy <tn<M<~(?).F.

{~Kp~s ~-acM.]

~9!TCt ~~aMMM(?)*.

~Kp~Og &«?!?.

~«~WOg ~OM&

~AcotT- ~<

~Cft~dg ~WKMMM.

~<ï<j~p0g ~&~(?).

)«K~ ~MMM~~

X«~tOp<)C COtMtt<yM&

dor.XCKOg C<HMpM&

MM~~og <!OM'ear.

1. Lescouples~«Mm /M!o et dycfm ~a&ofne sont pas insé-rés danscette liste, parce qu'ils prêtent matièreà discussion. 2. ~MM-fee' o~)t~WMf. Hes. 8. Fick, Beitr. de Bezzenb.1 Cl. 4. StudienV 184. 6. L'e da latin ~«p~ea;n'est dû qu'à loi d'afMNissementqui&a.ppeles secondsmembresdescomposés. 6. Nous séparonsainsi~at.j)t<ede pa~po=' ~~çxïm. 7. V.page 17. 8. AhrensII 144. ott-<fMMtet &ra<!e&M<Ntsont empmntéaau grec.

/<t~M~/hM-sa~.]swc-M. Bagge.t

~ty o, sanM~M.]

~0, ~<MS.

MM. C.

caK<<'<M«j'-e~t.f'.JJ

~«~ ealx.

««pre~os ea~a~o*.

XpM~OS carbo.

} NMttMt.~~«X~ J

~Mtjtt~Hj; MMtMtMO.

dor. fMWe: anal-

~~Ac§ ombr. tn-plak\

[jt«A«~ ~M~M.]

K«~ JMt~t.F.dor, xNv~of ~XMMMM.

K~ jp!ttMCa.

~~M~~? ~~M~~

~«t~Cg M~M5(?).~g

~«XTO~ <!M-/y<!C<MS'

<o~ talpa. C.

~x«~«Aof sec~M&).C.

[~A<t~0~ /<M~îMNt.F.]

~ec~tog~}

~MS.C.

~&~&< ~OMtb.dor. ~v* cMser.

Page 62: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

exemples des ~hcnëmM <<et dans te grwo itxHqac. ~9

Au tableau qui précède il faut ajouter ~racines qui, au fond,

semblent ne pas contenir de nasale, bien qu e!tps en soient inCM'

tées dans plusieurs iangnes, sans doute par !'ir-.uence du sufnxe.

Ces racines sont du reste dans un tel état qu on peut quelquefois

douter si Jeur voyelle est e ou a, et que l'étude de leurs pertur-

bations est à peine possible à l'heure qu'i! est. On peut en dire

autant de quelques-unes de celles qui viennent d'être mention-

nées et qui sont placées entre crochets.

~N, &~<W, ~~«~«, C~M~O,~t~y.

wMJtqye~ xA«~Cf. norr. &~Ma; goth. Ma~M, M< tith. M~t. F. t* 64t.

f<T~Of <~

M. Fick compMe le goth. «tt~M'H ce q~i s'accorde mal avec le

lat. <<~o.n est certain qa'on ne doit pas songer aa goth. <chMt;ce

dernier a un parent grec dans ~<M<wXoe(Me.dag; e<L<K~<M<).

%q~t~~ M~M~ &tK)~, JM~Û, ~~0, JM~H<~

~~0~ J~MM~p~MM~P&~

Cf. goth. /S~aM,/M/5&, on bien v. h* aH./tM~; Bh-.pafa.

!tA~~dor.xMy~y; ~M~,p~<Mf!~Me<tM,

~~o, ~«y~f F~- C. CMz. 278.

<«oMA<w«mur d'Niceinte~ e<MMeKt«treillis, bamères~.

M. Fick qui rapproche cee deux mo& (Ils 48) leur compafe le

akr. Me~ et M)ï&~ <at<aeher~. MaMde ta il n'y a q~an pas au

goth. MJ~M, ~a&a&<atMpendm~. L'identification de ce dernier

verbe avec le skr. pt~J~ate~etre pr~occapé, douter etc. (!' M)a nn

c&té faible dmm la aigniCeaNomdu mot indien. Cf. Pott, Wzlv.

111i89.

Voici enfin différents exemples appartenant aux tableau 1

et 2, mais qui présentent un e long, dans l'une des deux langues

ou dans toutes deux. Cet a long est nn nouveau phonème à en-

registrer, et comme il est évidemment en rapport avec nous

pouvons lui donner tout de suite la désignation tout en nous

promettant de l'étudier ailleurs plus à loisir.

dor. y~m ~ouvM~

dor.]11

1(~(~dor.tMt~g' <!a~

,a~ C~M&dot. 1 daido.dor.~(~'(

dor. ~cpog' ~~ea*.Acecgbas4at.<'aftM)M*(?).

Page 63: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Hxpmptca des ph<MM'm<-aA et à dans le grceo italique.t;0

f" MM~MtM. p~aft~g f~M.tMM& o~of~

tscajMM.

dur.a'f~Mg"Il

~M~ K~t!g tyt~Og, ~C[~0~ t JM)MH<. ft;t<~61

~<&

<t«r.0g t J~t'Mt;. (~g p(<PO~)dor. ~c\trà(Jos; l/(trf'lf:O>. (T((.S; ptivos.)~ar~fff ~M~. ~~og ~«Mtt<&

) ~«~c ~«~at())~M?)Fft~n?.ptf~~og t dor. ~yog ~M~M.

ict M-ptat'e tUtsst ta racine de M«~M«~,M~o~ osq.MMd~tMetc.

qui a dotutc en grec ~o~ ~~ep, dur. ~K~f« (Ahrens I! 143).V.p&}!!eC4.

t. La ntc!node ~«rno a'pat pae,Hest vrai,exactementla mêmequecellede y«~m (cf.Hth.~or~). 8. AhteB8H la? seq. 3. H eat pos-siMeque~orea soitempnmM;jMtcel'eatptesqaecertainement. 4.Pietet,~MM'a 7M<<ofKM~MtteaI' 13& 6. D'antre part ~«~e se rapprochede~Ms. 6. Ccrtius, r<~MMII M. 7. Dor.<HM:<H<MowAhreBa11i44.

<t <erMHMe?ft~etHe:

~«'~ j~-Ac~Ot.TtM

~M-T~M,~tt ftg~tt~ KM-T<fo~Ct,

<! arc-o-tog,)tM-y/)K&~<t~ dor. y«-~ ~Mc;

~g, l~p.pl.y«-~ty('<')~ MK-ta, ~«-~

s~M~ dor. ~fM-~ttt, ~nx-y;

Ot-M-T~p;l'p.pl. ~t&~f(s)HC~ Mt-~O~,~tC~

fK-Ooc,~tt'fcg

spa: dor. Oa~to~; c~K'm

/S-<M€~/«-<!<<?.

/e-<-Meo~/o-<o.

~a-MM~jt)a-~Mh<~jM-~c,

~-s-pet-pt.

/M-af-MM,/<t-&M~/!t-t-e<M'.~are (~-M~M~?).<S<at-~$<aM€

Sto-<M~~iS-&t(~MM.

K~-<Ct~MO-~M?,t!a~e.

ap~M (pa-<-eo?),

~<M<~0,Mt-S-SM~.1. La dépendance des mots latins de la rac. ~a est assezgénéralement

reconnue; quant à Msco,hiare etc., on ne saurait les dériver immédiate-ment de ~s; Ma<-eest le lith. ~<Mt(rac.~a); et la ressemblancede Atscoavec j;M<mne doit point faire passer sur cette conaideration. 3. Schmitz,J?6«~e ~Mf~ro<~&. p. 40. 8, En admettant dans &t«mun cas deprothèse de l'w noua reatitaona au grec nne racine qui ne manque presqueà aucune des langues congénères. M. Fick il est vrai la trouve dans 1~<tW~ Le teow d'Homère est controversé, <~)tM~ ~t«M~ Jfc~c noueapporte peu de lumière.

Page 64: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Exemples dea phonèmes et dane le greco-itahqae. 61

Les exemples qui prêchent offrent plusieurs cas d'ampli-

ncation au moyen d'une dentale, ampMScation qu'anectionnent

les racines enii, qui s'est accomplie du reste de plusieurs manières

différentes. Voici Mte racine qui dans les deux langues n'ap-

parait que sous la forme ampIMiée(c~ Curtius Grdz. 421):

dor. ~K-M; t.M-~ of M-~c.

La nasale de A«t~«M9 ne prouve nullement <~e racine ~t,

que le skr. ~M<~w <: caverne~vu son isolement, ne confirmerait

pas. Hésychius il est vrai donne: <~M~' M~~ mais une autre

glose: <~H<~g' <!<yy<~s.~«afcg, interdit d'en tirer aucune

conséquence quant à Act~etMO.

Le lat. MMWM~o~mâcher~ (cf.pa-nd-o,~e:«~o), ~M s-<«~

MM-MSM-MMsetc., et le grec ~«-c«o~<ï<se basent pareillement sur

une racine a~ dont dérive encore le goth. aM~)-s «repas».

Ici se place en~n lat.FO-~ ~~a-~«s, en regard de %«-<~o,

~«-~oy; nous avons vu et nous verrons plus bas qu'il est ? peu

près impossible de décider si l'« de ces mots grecs est un aancien

ou le représentant d'une nasale sonante.

Il reste à mentionner:

dor. -== mater. ~cpog== &(t)~s(?).

y~Mf~ '== ~'a<er. [dor. f~Sfo? '==?<<?.]

K<~p ~=~0~. %~<~ cf.MM.

Doderlein (Handbuch der Lat. Etym.) compare latex «ruis-

seaux à ~<~ «bruit du dé qui tomber. M. Roscher a montré

(Stud. IV 189 seq.) que les nombreuses formes du mot ~pe~os

«grenouille» remontent à *~e~~o? qu'il rapproche du lat. bla-

<e~ Il faudrait citer aussi ~~? en regard de <~o si ce der-

nier n'était emprunté au grec (Curtius Grdz. 366).

Les syllabes suffixales fournissent A et 2 en nombre rela-

tivement restreint. Ces phonèmes sont, peu s'en faut, limités au

suffixe des féminins de la 1" déclinaison: grec ~opë, vieux-latin

/<M~. Certains cas de cette déclinaison montrent aussi bref,

voy. § 7nm. Un bref apparait ensuite au nom.-acc. plur. desneu-

tres de la 2" déclinaison, où probablement il a été long d'abord:

grec ~<5~ latin <~Ma(vieux lat. /Mss?). V. § 7.

est de plus désinence des thèmes neutres consonantiques

Page 65: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t'Mgnostiques du phonème a dans le a!avo germanique.03

au nom.-acc. plur. Ex. ~t.«, ~<'M<y- Mais on sait que 1 Agedecette désinence est incertain.

§ 6 Le phonème dans tes langues du nord.

Que faut-il, quand il s'agit d'un mot gréco-latin, pour êtresûr que ce mot contient ~? H faut simplement, toutes pré-cautions prises contre les liquides et nasales sonantes, qu'il aitl'a en grec et en latin. Mais il suffit en général, si le mot existedans l'une des deux langues seulement, que dans cette langue ilmontre l'a: l'a italique ou grec MM*otMp~e~Mp a, d<maquelqueforme quil se trouve, la qualité Dans les idiomes du nord le

problème est plus compliqué: chaque a peut, en lui-même, êtreou < Avant de lui attribuer la valeur A, il faut s'être assuré

qu'il ne peut représenter < Cette épreuve sera possible biensouvent dans chaque langue sans qu il soit besoin de recouriraux idiomes congénères, et cela au moyen des données morpho-logiques qui indiquent dans quelles formations a. est remplacépar < La formation est-elle de celles qui n'admettent'pas <on sera certain que l'a est un A. Le thème du présent, mais seule-ment chez les verbes primaires, est la plus répandue de ces for-mations.

Dans le choix des racines données comme exemples dedans les langues du nord, nous avons suivi autant que possiblece principe. Il faut que sans sortir de ce groupe de langues on

puisse conclure que la racine contient puis on compare les

langues du sud, et il y a confirmation en tant que ces dernièresmontrent l'a. Cf. § 4, 9. Des exemples tels que si. <Myaen regarddu lat <Mweou goth. J~a~cmen regard de tacere ont été laissés decoté: ce n'est pas qu'il y ait lieu de douter que leur a ne soit un

mais ces verbes étant dérivés on ne peut distinguer dans la

langue même, si leur a ne représente pas c~; on ne le peut dé-cider qu'en invoquant l'a des langues du sud. Or, c'est précisé-ment à mettre en lumière l'identité de l'ccdu sud avec celui des <tdu nord qui ne peut être o,, qu'est destiné le tableau. Cependantun tel triage était impossible pour les thèmes nominaux détachés.

La plupart des exemples se trouvent dans les riches collec-tions d'Amelung auxquelles nous ne saurions toutefois renvoyerle lecteur purement et simplement: car, conformément à son

Page 66: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Exemptes du phoncmc dans le shvo-germtuuque. 63

système, qui n'admet qu'un seul phonème primitif soit pour l'a

du nord soit pour 1'~ et le réunis du sud, l'auteur citera indistinc-

tement goth. «~ gr. ~po~ goth. gr. ~< La

présente liste est très-loin d'être complète; c'est plutôt un choix

d'exemples.

~A- Si. <M-~M;Hth. <t~«~ a~NMM- <M'-M'S,~Og.

norr. ak-a, Qk

goth. (irland. ~.<~) ~-os, «~

Â.

·

goth. <

goth.aMj~T~-M,

< sI.(~~M;goth.M,

goth.~(/<)-s!. goth. ~-aM"

~A.' norr.

~'<

goth.

goth. OM~ <w; si. ~~S.

~<~ goth.cMS;sl.«M;!ith.«~~s<t~<a.

goth.o~irlajid.<~)<<<?.

1. Legreo <:x. ~oc, ~ï~, ~«e! Soth. ag-is,

pMf.pré9.<~sortent d'une racine a~ nasale qui semble être

distincte d. première donne ens~Mt~h~(~~

m~e~), ~M (id.), ~My~ «menacer»; la seconde:

<~<M etc La première daigne un mal moral, du reste assez md~nmae,

la seconde NgnMe attacher, gutt~le &~ prouve assez

lieu de faire la distinction; en effet le zend <~ le slave

montrent ghl et élèvent par conséquent âne barrière entre skr, «<Met

skr. <t~. Ce n'eat qu'en apparence que le du goth. <~p«s contredit

au du slave et d i zend: nous croyonsque le v en question vient des cas

obliques où il ne iait que continuer r« auN~. Mais il faut avouer que

le zend«y~ .vinculo. compromet la combinaison. 2. est un

verbe fort; autrement, d'après ce qui vient d'être dit, nous ne devrions pas

le citer. 8. H semble à peu près impossible de maintenir le rapproche.

ment du goth. ~<~ avec le grec

~F~~e grec au contraire n'onre aucune difncuIM de forme

kss~inoa~ il est vrai s'écartent sensiblement, mais elles peuvent

s'un~dans l'idée de /h~ ~M~ qui est précisément celle du skr.

auquel on comparé Cf. d'ailleurs les sens van~

prau et < 4. Fick K.Z. XIX 261. 6. Comme l'a ~t voir M.Ascoli

(K. Z. XVn S74) le goth. est pour ce q~P~e a côté

de fM~e en le séparant de < ainsi que le demandait déjà la diSe.

Page 67: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Exemples du phonème <<dans le stavo germanique.C4

n'nce des voyelles. M. Ascoli a montré en même temps que Mt~br, <Ma~M<M,remontent ù mat, ma< et noua noaa pertaettnona seulement de mettre

en doute que ce tna~/t ait donné le akr. M<tAMM<.Ne pouvant développerla chose au long, nous nous contentons de constater qu'il y a 3 racinca.

1" Nt~H, zend ma{'yae, anc, pem. MM$M<a,goth. ma(A)te<«,M!a(A)t.s'a,grec

~«xpee, et aussi (t«<ttf~et le latin Mac<€.2'* wt~p~~ sbr.Ma~a ~richea~e~

goth. ma~K, lat. MM~MtM,w«~<M' gf. ~j{«f«, al. <K<~< mMa point

M<~MM~,vu le .6' duzend )M<M'aoM<.8" tH<t~, on Ma, gr. ~yee. goth.

wxMb, a~r. <Ho~«M<;cf. Ma~maH. En ce qui concerne spécialement le

gothique, il faut admettre que le parf. aing. mag eat pomr *MO~et qn*ii &

suivi l'analogie du pluriel MM~MM;de même qu'inversement forum a

remplacé */<tf«M. Cf. ptua loin, chap. V. 6. Lea verbea derivea de !a

classe dont fait partie &op<~ n'ont pas l'habitude de changer un e radi.

cal en o (a~); il était donc permis de le cit"r ici.

goth.o(~)Mo- <!(~)es.

goth. a~ys ager, cypog.lith. M&MtS(? 8l.

~<MM~=='<~M~

UOÎT. ~MM~) &(~<OV.

goth. <f~o aqua.Hth. <M~<M a~M~M~Sx«pog.v. haut-ail. <

sI.OS~Hth.Ct~M<M!M,~M~.

goth.a/' a~cNTo.

sï.o~tc~goth.o~a ~~&~<t.

goth. & ~te~tMo~~c~o.si. 6oM, borass.

/<ï~a.F.

goth.~<î~~1 A<M~

s!. <<WtM ?t<MM!(*&!CMOt).F.

goth. MMt(A)~ OM~CM~F.

i. OBthoffK.z.xxine?.

goth. a~s <~«M,~AAog.

goth. OM<t MMt.

iith. asM ~M<t.

goth.OMt~- aM<C,«M'~

v.t~-&U.«tM,hth.

OM~C CHMS.

goth. c~Mt~a arcus.

goth.aM) OHMM.

8Ï.<K~(*&0!~&t)

lith.&o~!<&t,v. h*-aH.jM~ ~~o.

goth. &afM~~

(sL &<w~F.) far, g. /<tyWs.v. haut-all ~OMS,

sL~sï,lith.s aM~ ~<ïf.

goth. fana,si. 0-jMMMï paMM~S,9<S~f.

goth.M~~sLsoK

Les exemplessuivants vont nousfairevoir !e 2 longdes lan-

gues du nord. Ce phonème qui dans le groupe du sud ne dinere

de brefquepar la quantité, chez elles en général s'en distingueencore par la teinte. Dans le germanique et le lithuanien c'est

un f long (v.h*-all.Mo),tandis que le slave chez qui bref de-

vient 0 donne à 3 long la couleur a. On sait que l'a slave ne

Page 68: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Exemples des pho~mes .<et dans le slavo-germamqnp. 6~

sort d'une voyelle brève que dans un ou deux cas tout à fait ex-

ceptionnels. Les formes placées entre crochets enfreignent cette

loi de substitution.

/!<~MS v. h~-aJI.&<<cc~.

<a?~o,xë~ sI. &<ïM.F.

~x<a~ si. MM<M[v. htall.

<M~oJ.

Mat~M~M Hth. ?<??, anglo-s.

MO~(c~sL)MSM,v. h*-aH.M<M~).1

t terminent la MM~MC~

KC~S ïMrr.

<r.h*-aH.)'MO~Hth.

~j~pe[sL ~M].

~M<w~ genn.~w~ norr.

soetr, v. h-all.

~<o~ (F. 111"$

361).

~<t.- ~(~c)

<a~ ?-&?

Mo~ /a-W,<p«-~!<t~ ~ore

s<M~ s<<t-<«s,~-o~K-fetc.

(&)?; dor.të-~o~

germ. ~S-M€M-,lith. ~o-~M«~s«pa-latum~. F.

si. <6~ [anglo-s.].

8L&si. lith. ~M [mais en gothique

== ~(~].si. ~-M~, lith. s~t; goth. ~o-t~M~

s&w&ï-[v. h*-all.~MM~~M~].

al. < &t-<~<o~MM.

La racine est augmentée d'une dentale, par exemple dans:

pS-<: XK-f-~o~ pS-s-<M- goth. /b-c~<M~, si. ~M-<~t.

~-(~)~ A«-o «vouloir» goth. <o~ ~a-M&o. F.

so- sa- sa-ts goth. sa-d-a-, M-a-; lith. ~s

(si. ~t).

i. Ahrens II i44. An slave <<~ï«en cachette», ~MM <:aecrot~cf. le

thème indien ~e~ «voleur» d'où aussi t~-Moc~Tain, SMMr~nltat~(Pott,Wamelwerterb. 1 100). 2. /<M~tMsM~es~ une foeMMcontenant et

c'est à ce titre-là seulement que nous le citons; il est bien probable'en

enet, si noua considérons le mot /b<~ lai-même, que son o répondrait &.

nn m, non pas à un <!du grec. Cf. chap. V § 11. 3. La racine simple se

trouve dans le grec !!m~<f= "'<~jMy (Curtius, Verb. 1169).

Parmi les mots plus isolés nous nous bornerons à citer:

(~O~, 9MtM~ goth. /tK~; cf. § 11.)

~<~ ~M'~p v. h'-all. WMO~ si. ~Mt~,lith. <MO~.

/ftt~ ~~W go~' si. &MtM,uth. &yo~'e~.

Le 3 du su~xe des féminins s'observe commodément aux cas

Page 69: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

L& dipMhongue fMdans les taagaea letto-slavea.(?

du pturifd dont la désinence commence par une consonne: goth.

IIth.N<~o-MM, sI..?etta-M<M.Placé dans la syllabe finale,

il a subi, comme on sait, diverses altérations. Au nominatif sin-

gulier, le slave (~Mf) garde encore <t,chez lui représentant de l'a

long, tandis que les lois qui régissent les sons du germanique et

du lithuanien commandaient d'abréger la voyelle finale: ~<&a,

sauf dans le goth. gr. c. Sur le vocat. ~Ma v. p. 93.

dans la diphthongue domie lieu à quelques remarques

particulières.Plusieurs savants ont nié qu'il y eût une diphthongue euro-

péenne eu, en d'autres termes et en se plaçant au point de vue de

l'unité originaire de l'<t,qu'il y ait eu scindement de la diphthongue

~Men <*K~Ma la même époque où dans toute autre position 1'~

s'était scindé en e M. Bezzenberger (Die ot-Me ~se~t

~H ac~ p. 34) prétend, ou plutôt mentionne, car, ajoute-t-il, il est

à peine besoin de le dire expressément, que dans le présent

gothique N<<~pour *te«~< <==gr. ~<a, l'c de la première langue

est sans lien historique avec l'e de la seconde. La raison de cette

violente séparation de deux formes dont la congruité est aussi

parfaite que possible? C'est que les idiomes letto-slaves n'ont

pas de diphthongue cet, et que par conséquent la période euro-

péenne n'en pouvait point posséder non plus.

En général nous ne nous sommes posé aucune tâche rela-

tivement à l'e européen, le fait de son apparition concordante

dans les diFérentes langues étant reconnu par les partisans de

tous les systèmes. Nous devons cependant nous occuper de l'e

pour autant qu'on veut le mettre en rapport avec l'a et combattre

les arguments qui tendraient à établir qu'à une époque quel-

conque le et I'<~(~) ne faisaient qu'un. Evidemment l'origine ré-

cente de la diphthongue eu, si elle se confirmait, rentrerait dans ·

cette catégorie. D'autre part nous nous abstenons de poursuivre

jusqu'au bout les conséquences où M. Bezzenberger se verrait

entraîné par le principe qu'il pose, parce que nous voulons éviter

de subordonner à la question de l'eMcelle de l'unité européenne

ou celle du scindement de l'c. Disons donc tout de suite que l'ab-

sence de I'<'Mdans les langues letto-slaves, sur laquelle l'auteur

se fonde, est révoquée en doute par M. Joh. Schmidt qui en

signale des traces nombreuses K. Z. XXIII 348 seq. M. Schmidt1

J

Page 70: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La diphthongue CMdans tes hngnea tette-ataves. 67

regarde !<*paléosl.< et le lith. wx comme étant dans certains

cas des représentants de l'cM(si. &(~M<~f===goth. &<!<d!f!,gr. ~v-

~o~tttt; lith. t'KtM~M!gr. <*p<~eï). Depuis il est vrai, M. Bezzen

berger a rompu ''ne nouvelle lance pour la cause qu'il défend.

Notre incompétence ne nous permet point de jugement; mais

voici ce que nous tenons du moins à dire:

Lors même que la supposition de M.Schmidt ne devrait passe vériner, lors même qu'il n'existerait aucun indice d'une di-

phthongue <t<dans le domaine letto-slave, il ne s'en suivrait pas

qu'elle n'a jamais existé: les langues italiques non plus ne pos-sèdent pas l'c<t, et n'était le seul ZcMC~M,on pourrait venir dire

que jamais dans l'italique l'ancienne diphthongue ait n'a peu la

forme eu. Personne ne doute cependant que <&wcone soit sorti

de *<~MCO.La même chose semble s'être passée dans le letto-

slave, non-seulement dans la diphthongue, mais aussi, comme en

latin, dans le groupe ev. Ceci se voit avec le plus de clarté

dans le paléosl. <~oM~~ le lette ~M~X'smontre en effet que l'o

n'est pas primitif~ et sans aller si loin il suffit de constater la

palatale initiale c pour savoir que la forme ancienne est *~eM'M

(voy. à ce sujet J. Schmidt Voc. 11 38 seq.). D'où vient l'o par

conséquent? Il ne peut venir que du v avec lequel la métathèse

de la liquide l'avait mis en contact. Par un raisonnement d'un

autre genre on acquiert la conviction que s~M?oest sorti de "eM~

en effet les neutres en -<Mn'ont de toute antiquité que jamais

<t~ dans la syllabe radicale: il en est ainsi dans l'arien, le grec,

le latin, le germanique. Or le slave lui-même n'enfreint point

cette règle ainsi que le montre )M6o== gr. t~po?. Comment donc

expliquer s!oco*==x~Fog autrement que par l'influence du c sur

Fe? Il y aurait la même remarque à faire sur le présent jo~M~==

gr. ac~Fo, car a~too est évidemment de formation postérieure.

Dans une syllabe de désinence nous trouvons semblablement

en sanskrit sMMaMS,en grec an~~g, en gothique SM~JMS,et dans

le slave seul ~MOt~.Cette action du c qui a duré fort tard, comme le montre c?o-

<~M, commence de se produire dès la période d'unité letto-

Page 71: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La diphthoagne eu dans les langnea tetto-ataves.68

slave. Eu regard du grec t~Fc-g apparaît en lithuanien M«~comme en slave MopM.

Ici quelques mots sur l'<ïlithuanien. En présence de la com-plète équivalence de cet a et de l'o slave (tous deux représententAet ~), on se demande naturellement auquel des deux phonèmesappartient la priorité. Le mot dont il vient d'être question est-ilsous sa forme letto-slave tlovosou bien «w<M~ A voir toutes lesfluctuations entre l'a et l'a des différents dialectes de la Baltique,borussien, lithuanien, lette, et à considérer la divergence de teinteentre l'a bref et l'a long soit en lithuanien soit en slave (lith.a S; si. o a), une troisième hypothèse se présente vite à l'esprit,savoir H<M&Dans la période letto-alave on aurait prononcé nonun a pur, mais un<!f,bref et long. Sans doute il n'y a pas pourcette hypothèse d'argument bien positif, mais il y en a encoremoins, croyons-nous, qu'on puisse invoquer contre elle. Elleappuie les faits d'assimilation dont nous parlions, comme d'autrepart elle en est appuyée. La méthode comparative est et sera tou-jours obligée de recourir parfois à ces sortes d'inductions doubles.

Je cite encore le lith.~M~, gr. ~« (skr. ~aco), saM, gr. ~Mg,puis deux mots où le même phénomène se manifeste, semble-t-il,en sens inverse comme dans le lat. MMMOpour "~o. Ce sontc~w<M == gr. «~tpog, si. ~c~; MMC~t== gr. lat.Plusieurs de ces exemples et des précédents font partie de la listeoù M. J. Schmidt consigne les cas prétendus de concordance in-complète de le dans les langues européennes: ce seraient, si toutceci n'est pas illusoire, autant de numéros à retrancher d'un cata-logue déjà bien diminué.

Cette transformation letto-slave de ep en <M?diffère du phé-nomène analogue que présente l'italique principalement en cequ'elle n'a pas lieu constamment. Il faut bien qu'il y ait unecause pour que <~e~ (lith. d<t~) n'ait pas été traité comme*~epo devenu slovo,mais cette cause demeure cachée. –Dans ladiphthongue au contraire l'assimilation de l'e est la règle, abstrac-tion faite des cas tels que JH~ et W<M<~que nous avons vusplus haut. Il y a peut-être une preuve de cette double origine del'ctM(en dernière analyse elle est triple, l'a (<~ étant lui-mêmeformé de -{-<~) dans le génitif lithuanien SMMo«sdes thèmesen -M en regard du gén. o~s (et non ~a&at~) des thèmes en

Page 72: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Exemptes dea diphthoBRaes.<( <<M,en germanique et eo tetto dave. 6~

'< Toutefois le rapport exact entre ë et ai étant encore incertain,nous n'insistons pas.

Dans la descendance letto-stave des diphthongncs o~<,<t~<,.<i, il y a également, nous venons d'y faire allusion, des perturbations assez graves. La signification exacte de l't et de 1'~en slave,

de ï'~ (c<) et de I'~<en lithuanien est encore un problème. I!

semble que l'ë de la dernière langue, qui représente apparemmentne soit ailleurs qu'une dégradation de t' on a par exemple

en regard du goth. ~WM&~du boruss. ~ètM, voire même du Uth.

t<HM< un ë dans ~MM&

De ce qui précède il ressort que les exemples de Alithuanien

ou slave dans la diphthongue ne peuvent avoir comme tels qu unevaleur très-relative, presque nulle lorsquil s'agit de ~M.

(?)~~<s~ ~M~-eo Iith.~a<<!M~<. F.

s&A~ ca~o goth. ~<M<~M,~'OM~~Ky.

«~ ot~-eo~c~g goth. a«~-o, <ïKfK~lith. <ï«~M.

~?)~<fs~ ~-<tMWo,<!«s-<«s norr.aMS-Of~~Ss.F.

<MM<w,e~ay goth. a<c&c~ p. 56.coecMS goth. ~~ts.

~«(~F)~ ags. <S<!< sL <?-

ce~Mth.d~e~&Aoeo~MS goth. ~a~<s.

&tCPM%AOMO~sL ~Mt.

<!MfOf<t lith. aM&6'

caM~ttewAJg Iith.MM?<M.C

y~g norr. tMïM-

JpOM-CMS goth. fav-ai.

efew~~o? Uth.~Msas.

'«(~te~ goth. ~'OM~

1. Le thème du mot gothique est ~at~<t- (contrée): ~<fM~ signinofait

e~Mj~pM. loi se pbcent peat-etre aussi les ~m~te ~-x«ï~c, &moins

d'y voir tm composé de f~tt à la maniète de l'indien pMrM~prat~

avec an thème .P~t- *= zend <% sclanx.

1Chapitre HT.

Les deux o gréeo-italiqaes.

C'est pour des raisons toutes pratiques que nous avons jus-

qu'ici considéré l'o gréco-italique comme un tout homogène. En

1. L'au du gothique eatMKMne s'explique pas de la sorte, comme le

fait voir la forme correspondante des thèmes en -i qui, elle aussi, a l'a:

<MM~H~.Jasqm'à présent cet au et cet ai ne s'expliqnent pas du toat.

Page 73: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le phoa~me <t~70

réalite il en existe au contraire deux espèces bien distinctes quenous allons étudit-r l'une après l'autre.

§ 7. Oj, gr~fo.ttattque. ~do~nropéeM.Les phénomènes des langues ariennes sont ici trop intimé-

ment liés a ceux qu'on observe en Europe pour pouvoir êtretraites à part. Nous avons donc inscrit en tête du paragraphe1'~ !M<<<y<~t it côte du gréco-italique c~.

La véritable définition de eat, ce me semble: la voyellequi, dans les langues européennes, alterne régulièrement avec enu sein d'une même syllabe radicale ou suffixale.

Ainsi, pour parler d un proetimique, il faut absolumentplacer aussi le germe de le européen dans la période d'unité pré.mtere. C'est lit l'hypothèse de M. Brugman. Ce savant, par uneconception qu'Ametung avait entrevue (v. p. 5), renonce à cher-cher dans l'état du vocalisme que nous représente l'arien ladonnée d'où il faut faire découler les phonèmes de l'Occident ettransporte au contraire jusque dans la langue mère le principede le européen et du phonème qui remplace parfois cet e (a,)laissant du reste le nombre total des a provisoirement indéter-miné.

Dans tout ce qui suit nous partons de cette hypothèse nonprouvée de l'origine proethnique de cal == e. Quant à < nousvoulons le prouver par le moyen des faits réunis dans le para-graphe, lesquels du reste sont généralement connus. Plus tardnous examinerons jusqu'à quel point ces faits, en assurantn'assurent pas du même coup 1\ indo-européen.

M. Brugman s'est étendu avec le plus de détail sur a.- Stu-dien IX 367 seq. 379 seq. K. Z. XXIV 2. Ce phonème, dit-il,devient dans l'armémen, le grec, l'italique et le slave o, dans leceltique, le germanique et les langues de la Baltique: <t, dans

1. Bien que ce ne soit pas là une question de fond, nous aim"nonsmieux ne pas mettre ainsi le slave en compagnie dea langues du sud caron ne saurait trop insiste!-snr la disparité de l'o slave et de l'a des lan-gues classiques. Le premier a ni plus ni moins la valeur d'un a lithuanienou gothique. Quand nous voyonsau contraire <t,devenir en gréco-italiqueo et <MMa (antithèse qui en slave n'existe pas), c'est là un fait notable,que nous avons utilisé § 4, 8.

Page 74: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

(t~Mpartait.7t

l'arion eu toute syllabe ouverte: M, mais, si la syllabe est fer-

mce'.a.

Comme Nous le disions, il y a, indépendamment de ce qui

appartient aux liquides sonantes, des o gréco-Italiques qui re-

montent a un phonème autre que Nous appelons <~ 1 espèce

qui équivaut a l'ancien a; le second « recevra la désignation p.

Voici les formations où (gréco-it. <~) vient régulièrement

remplacer a, (e).

1. Syllabe radicale.

a. roBMA'noxsvmBAMM.

PARFAIT. Tandis que dans l'origine le moyen ainsi que le

pluriel et le duel de l'actif rejettent 1'~ radical, le si'l{Jlfliel' (le

ffM~lui substitue On trouve toutes les formes grecques en

question énumérées chez Curtius Verb. 11185 seq. 188 seq. En

voici quelques exemples pris dans les trois modèles de racines de

la page 8:

T€V: y~OtW 06pK: d~OpXtt \€T: <~O~C:

KT€V: ~O~C F€tK: ~OtX« T€K: T~OM:

uep: ~0~: ~~u9: <~Ao~«~ xco: ~o~ef

~1. Pour la diphthongue, on ponrra nommer ayUabe ouverte celle où,

étant suivi d'une voyelle, le second élément de la diphthongue se change

en une semi-voyelle (~eya); la syllabe fermée est celle qui eat suivie

d'une consoBne (MtM~a).

8. Nous avons parle plus haut de l'extension secondaire de cette

forme en grec (p. 18 et p. 32 i. n.). o~M: ~pef, et quelques autres exem-

ples remètent l'image de l'état-primitif qui est encore celui du germanique

etdusansimt.

8. On sait que la diphthongue oc n'est plus en grec qu'une antiquité

conservée cà et là; les parfaits comme ~ewy«, TM«'ï«, ne doivent donc

pas étonner. Mais on trouve encore d'autres par&its contenant l'e, tels

que <M~<os, ~ye. Au moyen, ces formes sont nombreuses, et l'on a

même la diphthongue et dans ~eMMtM, ~MMffMMetc. (& côte des forma-

tions régulières ~o, MfMM,t~yftM etc.). Cet <.vient certainement en

partie du présent, mais il a encore une autre source, les formes /<iHMesdu

parfait chez celles des racines de la forme C qui ne pouvaient rejeter ai

certaines d'entre elles le pouvaient, v. page 12 i. n. Ainsi Mx a dû faire

d'abord t~oM, plur. *M<M«~" ou *MMx~, parce que ~tt~~ était

impossible. Ce qui appuie cette explication de Fe, c'est que les formes en

question, celles du moins qui appartiennent à l'actif, sont principalement

des participes, et que le partie. par& demande la racine faible. Ex.:

~0~ <~<c&~ tt~ <HWK~oc etc. Curtius Yerb. n 190.

Page 75: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

< auparfait.7~

Dans le latin tolondis s~WM~, WMMp~ (v'iatm ~~xw!~M<CM!m~)vit un reste de cette antique formation. On peut sup-poser que le présent de ces verbes a été d'abord 'o, *~eM~,"~M~o. A coté de ces présents on avait les dérivés <6M<&.o,spo)J

MM~o, et en vertu de la règle: qui se ressemble s'assemble,le verbe en -eo se mettant en rapport avec le parfait finit parévincer l'ancien présent. Cf. p. 13.

Dans les langues germaniques le singulier du parfait n'estpas moins bien conservé que le pluriel et le duel. Là, partout laforme faible pnyée d'il (p. 12 et 22), ici partout a. sous sa figuregermanique a: gab de~a~, bait de ~<tM, de Mt~M), w~de pot~M, MMMde WMM<tMetc.

Le parfait irlandais traité par M.Windiach K. Z. XXIII201 seq. est fort intéressant: ici encore l'e, expulsé au pluriel, de-vient a (== e,) au singulier. L'auteur réunit les exemples de ceta, p. 235 seq. où il n'y a qu'a choisir dans la masse. Prés. coM-der car~voir~ part. sing. <~MM-<&M-c;prés. M~~ «traire», partsing. do o~Mo~ etc.

Les langues ariennes répondent par I'« long dans la syllabeouverte:

str.~MM~~ La syllabe fermée commela diphthongue suivie d'une consonne ont l'a bref, selon la rèele*<&!<M~7K~.

b

II est singulier que dans la langue védique la première per-sonne ne montre jamais d'à long, et que même dans le sanskritclassique la longue ne soit que facultative pour cette forme.M. Brugman (Stud. 371) a cherché à expliquer le fait au moyende son hypothèse sur la désinence -a de cette première personne,laquelle représenterait un ancien -m (v. p. 42): la syllabe se trou-vant ainsi fermée, l'a bref de ~Ma etc. n'aurait rien que derégulier. Mais 1" il est permis de douter que cet a représentevraiment une nasale; 2" ce point même étant admis, on préjugedans cette explication la question de savoir quel phénomène estantérieur de l'allongement de <~ou de l'évanouissement de la na-sale 3° dans ~SM-(~, ~-(a~ et autres formes la désinence-Mtna pas empêché l'allongement de o,. D faut avouer qu'onne saurait tenir pour certau- la présence de à la première per.sonne elle est assurée pour la 3" personne, et probable pour laseconde

(gagantha); voilt tout, car en grec et en germanique la

Page 76: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

«j ~an" dit~rentes formtttion!* verb~tef. 73

première personne pouvait facilement emprunter <~a la seconde

et à la troisième

A part ce petit groupe du parfait singulier on ne rencontre

nulle part dans la flexion verbale remplaçant l'a, radical.

Trois aoristes sigmatiques grecs*: ooKoc«ro en regard de l'impart.

-~r<M~ (Pindare) de la rac. MX, ~~oy ~~of Hea. cf.

~tt~t~Mf, peuvent néanmoins renfermer un vestige de quelque

autre emploi de o~. Et il se trouve justement que l'aoriste indien

en -MfO~allonge l'a radical dans la syllabe ouverte comme si cet

a était Os,:aA(MMsaM,<K~cfM<MM.~ulement~ dans Je dialecte vé-

dique, l'allongement n'est qu'intfmnttent: la liste que donne

DeIbrQcl: J~M< FM'. ]79 seq. montre qu'à une ou deux excep-

tions près il n'a lieu que si toutes les syllabes qui suivent sont

brèves, parce qu'apparemment une certaine cadence du mot serait

sans cela troublée. II faudrait savoir, avant d'être en droit de

conclure à la présence de e~, si des raisons de ce genre ont pu

arrêter l'allongement de ce phonème. Nous croyons en effet qu'ilen est ainsi; v. p. 88. Il serait essentiel aussi de connaître exacte-

ment l'origine de l'aoriste en -MOMtsur laquelle nous reviendrons

au chapitre VI. Dans tous les cas l'aoriste sigmatique ordinaire,

comme ~oM~cc,montre <~et non <VERBESDÉRIVÉS.Outre les dénominatifs, qui naturellement

prennent la racine telle qu'elle est dans le thème nominal, il

existe des verbes dérivés qu'on aimerait appeler déverbatifs et

dont il est impossible de ne pas faire, au moins provisoirement,une classe distincte, comme le veut l'accentuation indienne. Nous

les placerons donc ici plutôt que d'en faire un appendice aux

thèmes nominaux. Ils ont en partie le sens causatif. L'<~radical

devient chez eux <

Gothique <&SM pour *<&'a~<m, cf. <Mt; ~«M, cf~

~<tM; ~M~aM~C~AMtSaM.

Grec o~o de yop<f<ode y~, <%xo%~ode <???. yo~o de

y~ est peut-être un causatif

1. n est singulier de trouver chez Hésychins une le personne <t~ey«,

smvie à quelques lignes de distance d'une 2" pers. l~oy«s. Mais il n'y a t&

sans doute qu'un hasard.

2. Ahrens (I 99)conjecture un aoriste éolique o~C~M,de t~m «entre-

lacera. Ce serait une quatrième forme de cette espèce.

Page 77: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

a, dans les verbes dérivés et dans les thème8 en -ma.74

On a en latin MOKcode M<*M,Mû~code «ee,<<Mvco(dans le sens

causatif) de ~s. H~rdeo, sp<Mt<~o,foMd!cotrouvent dans les lau~

gués congénères l'e radical requis. Nous reviendrons sur ~Mt~eoet le goth.~oM~OM~.On connaît les deux exemples gréco-italiques

~Meo==Tpo~o (rac. <), soy~eo<==~e~o (rac. sc~). CurtiusVcrb. t* 348. Le latin conserve l'o dans des formes dérivéesdirectement de la racine et qui primitivement devaient avoir uneautre voyelle, ainsi dans spoMSMs,~OM$M&Dans <tMrsM%<os~ on

pourrait a la rigueur admettre que or est sorti d'une liquide so-nante.

Ce que peut fournir la le conjugaison appartient aux d<~

nominatifs, car les langues congénères ne montrent jamaisdans la syllabe de dérivation de cette espèce de verbes.

En paléoslave: jpo-M~ de leg, topiti de <~p,w~ de t'<~etc.Nous trouvons dans les langues ariennes la voyelle longue

qu'il fallait attendre: skr. ~a<<~ de~o~ ~M~o~ de çro. Zend

jMtic~~ de F<M'. Les racines fermées ont la brève régulière:t'<M~O<<,yo<~<t~.

b. FOMtATtOttSNOtttttAI~S.

THÈMESEN-ma. Le grec en offre un assez grand nombre.

Nous désignons par Hm.ceux qu'on trouve chez Homère, parHs.ceux qui sont tirés dTÏésychius.

€~ o~M)*Hm. \€X ~o~<! Hm.

~pKSpx~o Hs. 1cep Sp~toHm.

F€\ 3A(tOHm. 1T€T~OT~tO~Hm.

Fep Sp~O Hm. T€\ ToA~-Hm.

T€p TO~O~

à\6: <~0~t0~ p€YK ~0~0*(?)àb~ â~ot~uô4

PETKdoy~Cag(p)ppeX~po~ Ha 2cep o~ Hm.

!)6X ~o~tq creX ~oJt~d

K€p XO~tdHm. (p6p g)0p~0~7

C\€t Aot~~Hm. <p\6f ~Aoy~

ïrXeK~Ao~toHm. Fex ~v~-M~dHm.

1. En outre o~. 2. S'il était prouvé que le t initial de Mt~e~cvient d'une ancienne gutturale, il vaudrait mieux retirer ~Tftoe de la rac.a'6t. Le rapport de <t0tftoe à MT(Ma' serait quant à la conaonne initialecelui de ~o~ à M~OM. 8. C'est MpjMs dans le sens de T~(M<,non Mp-~toe~tron% que nous entendons. 4. K~ot~s < enduite est un mot con-servé dans FEtymol. Mag. Il se rapporte non à <!lt~:m mais à <ï~My*

elt~etf, et an lat. Koo (!ëft, !ï<<«);v. Curtius Verb. I' Z69. 6.11 existeune racine sfa~ ~pécher, être criminel, se perdrez: elle a donné le skr.

1. Dam /boeo, NMweo~<Mpeo,NMt~eo,Mf~eoet d'autrea, il faut tenir

compte de ria&uence possible des phonèmes avoisintmta.

Page 78: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<~ dans les thèmes en Mt<t. 75

sfe-MMMdans <Mrem«Mque BôhtL-Rothet GrasMaann(s. v. sfCMNx)tra-

duisentpar ~~<M, peut-être aussi sn'NW,nomde fantômesnocturnes.

En latin ?.<?!?. (<h~. En grec<totft.eet ~o<tos-~e~ccHes.re-

jeté par M.Schmidt,quoiquegaranti par l'ordrealphabétique.Uneracine

soeurse trouvedans le skr.srtt~<t<t~manquer, échoueraparent du grec

~p~, MfteA'efMtt.Fuis it y a la racine amplineesro,«?/~ sh. srédhati

~etwasMaohmaohen,~Ngehen~ et <fM~« derIrrende, der Verkehrte~»

(B.R.); eUedonneen grec ))~toe, dor. ~~toe pour <ï.06 (~ttos est

autre chose). La branche~,t-< ne se trouve qu'en Europe: goth.~«~s

<:nnisiMe&,grec <ï.(e)~<-t~<:pécher~,etotTos-cft«~atïo:! peut-être en

outre le lat. s~<< On peut admettre du reste que<tM~ m'areçu sa den-

tale que sur sol grec. C'estla l'opinionde M.Curtiua(Grdz.647),et eUe

a unebase très-solidedans la forme ~e~s. 6. V. le dictionnairede

Passows. v. ~yfwe. 7.Il est douteuxque le mot viennede y< mais

le degré g~ existe en tous casdans yt~Af, y4fttof «paniers.

Le verbe «ot~o~t indique un ancien thème *!to~q ou

*«o<~ode la rac. <M<.Dans ~o~)~o? de aF~ o~~og de J'~

on a sans doute le même suffixe. Quelques exceptions comme

Mt~ (inscr.)~ ~t~tog, ~p~, présentent r< dans la racine: ce

sont des formations nouvelles qui ont suivi l'analogie des neutres

en -<M<.Pour xtt~tog même remarque qu'à propos de x~c~e:.

La racine du lat. forma sera sans doute fer (anc. dhalr),

avec e; l'o est donc OyLes thèmes germaniques ~CM~M-«flot» (Fick ni~ 194),

~~M~M<ï-~neuve~ (F. 349), seraient en grec <~<w~ ~to~. De

la rac. vient &o~Hat-«giron» (F. 203), qui en gothique est

devenu un thème en Le goth. ~<HMS«village» n'est thème en

-t qu'au singulier: l'ancien A<MMMreparaît dans le plur. (~m.)

~<tMM<M;le degré <~ se trouve dans Mt~- <:maison~.

Au germ. ~t<M<ï-répond en borussien X'aMM<c~ lith. &OMM~-

~MMet MMas (p. 69). De ~(vehere) le lithuanien forme MMM~

<:lemétier de charretiers (Schleicher, Lit. Gr. 129), deMi~cour-

ber~ avec un s inséré, MMJ5sMMM~courhurex..

Les thèmes en -<M<tdu Véda se trouvent réunis dans le livre

de M. B. Lindner, J~MKMe ~<MM~~&&~ p. 90. Nous citons

une fois pour toutes ce livre indispensable que nous avons con-

stamment consulté et utilisé pour tout ce qui concerne la forma-

tion des mots.

La syllabe radicale de ces thèmes indiens ne se trouve jamais

dans la position qui met <~en évidence, puisque le suffixe, com-

Page 79: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

«“ daaa le8 thèmes en -M<tet en -~o.7t!

mencant par une consonne, en fait une syllabe fermée. On nepeut pasjM-oMpcf dans s~-<M<t,é-MMetc., comme d'autre part onne pourrait pas prouver que leur a est < Une série de thèmesindiens en tMO présente donc la forme forte de la racine: uneseconde série, il est vrai, rejette l'a radical, mais celle-là aussi,comme nous le constaterons, se reproduit dans les langues con-génères. La première classe, celle qui nous intéresse ici, accentuecomme en grec tantôt la racine tantôt le suffixe, Ex. Ao-MM(Mt<MMt,et M<M'-M<«,~<M-M<Q.

Cette iormation donnait des noms abstraits masculins (carles féminins comme le gr.o~M) ou le lat. /bn)M sont étrangers ausanskrit), mais elle ne paraît pas avoir produit d'adjectifs. Lecas du lat./bnMtM,gr. ~~og, est isolé, et en sanskrit ~MM; estsubstantif. En ce qui concerne ~p~og, son t est postérieur, car,outre /<M-MMM,le~t de~o~ Indique (v. chap. IV). Cet s, ilest vrai, a dû être introduit avant que le procès du dentalismefût consommé; autrement le ne s'expliquerait pas.

THEMESEN -ta.. Nous commençons comme toujours parle grec:

d o~e VEC fo~co àFcp copT~

K€t XO~O*1 <p€p ydptO Pp6)H~p0~K€V"XOyco )(€p*~opfO U€p ~0~

1. Et le fém.xoA~. s. <t<yest la vraie forme de la racine; de làx~-M~, tttf.~of, «tf-t~m.Peu de ptobaMUtépourlerapprochementavecakr.AMM<a.3. Dfmae~t~ qs.

~oM-og est d'une formation trop peu claire pour figurerdans la liste. L'admission de ~q et du sicil. ~opccg dépendaussi de l'étymologie qu'on en fera. ~ottog en revanche prendraitplace ici de plein droit (v. p. 75).

Le latin a ~~o~M== xop~os. M. Fick compare JMb~t, nomd'une Parque, à ~op~ <:part~, mais ce nom est-il latin? Nousavons mis porta parmi les cas de liquide sonante, p. 15.

Le gothique a <&M~<t- mort~de <OM (germ. <&M«&ï-,Verner

1. On ne sait où placer les noms d'agents en -f~-e, dont !a parentéavec les mots on .t~ (Bragman, Stnd. IX 404) eat bien douteuse, vu r«dn dorique. Quelques-uïMont ro: <!ye~e(?), M~e (mais aussi <!o~p),~yet-9'o'~e, fem..)tfyo.q)Wt-ts}JMM~, *~ftyK iëm. de*JMo<~e. fpof-~6 est de dérivation secondaire.

Page 80: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<~dans les thèmes en *~tet en .K<t. 77

K. Z. XXIII 123). D'ordinaire cependant ce ne sont que les

thèmes en -fa dont la syllabe radicale est affaiblie, non ceux où

elle est du degré av, qui servent à former des participes. La racine

germanique &~M~brûler~ donne 6<a~a- ~mcendie~ (Fick HI~

205); breu « brasser» donne ~<ïw&t-neut. «pain» (F. 218). Quant

au goth. gards, il faut le séparer du gr. j;opTo~v. J. Schmidt Voc.

11 128. L'e des mots ~«t~a- neut. ~bien~ et ~M«7«fém. <!peuple~»

est surprenant; ici naturellement l'italique ~c comme aussi le

lith. &tM~osont sans valeur (pag. C6 seq.).

ScMeicher donne un certain nombre de ces thèmes à la

page 115 de sa grammaire lithuanienne: ~tW<<M~dotar~ de

<tw~ MM<<M«billot» de <tailler~, ~s~~masc. plur. ~tre-

buchet~ de spend« tendre des piéges »: M<tS~&!fém. « fardeau de

M€S%,s~op~ fém «le secret» de s~ep«cacher» etc. En paléo-

slave vrata neut. pl.= "o «porte»; c'est le Hth. caW<M;

nous montre l'e. Dej~M vient ~-<o <: entraves.

En sanskrit ces thèmes auraient, j'imagine, l'aspirée th; mais

je n'en trouve point d'exemple bien transparent. Le zend a~M~c

fém. «le monde» de~oe (soit~t) «vivre», <?Mtë~<t«crainte» de la

racine qui est en grec ~< (Curtius, Stud. Vin 466). Le équi-

vaut à un ancien th. Quelques autres formes sont consignées chez

Justi p. 371. Les neutres ~-<M<<ïet ~<M<asont vraisemblable-

ment les équivalents de sh'<~s et f~s passés dans une autre

déclinaison~.

THEMESEN-na. ~p€<popy~ ecp ~poyo1 tret ~ot~

1.~Mc est la métathëeede "~o~focasaurëpar ~o~<'«§'w~o~o~tof.

~~<o< Hee. Sur la rac. v. CurtinsGrdz.S&7.

On ne peut savoir si la racine de ~o<~ est a~, avec e. D

est difficile aussi de rien décider sur o~o~, &t~oget o~fog. t~~

&~of, ~p~ (eol. y~y<t) montrent un e irrégulier. Quant à

l'e de t~tMf, prenons garde qu'ici l'e MepoMMU~xMtomber ce

qui n'est,pas le cas pour yep~ que par conséquent rien

n'empêche MMde représenter le degré où la racine expulse l'e.

Or il existe une seconde série de thèmes en -na qui en effet affai-

1. Il est vrai que pfac~t coïncide avec le goth. ~t«~ mais l'e do cette

forme Mt aopconner qu'elle est récente. Quant au lith. sWo«<(ts~il peut

a'MentMet à M~<aaaosat bien qu'à ~oo~.

Page 81: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<t,dans lea thèmes en -?0.78

blit la racine: c'est à cette classe sûrement qu'appartient t~tfoyet son équivalent germanique ~}f!. (oxyton, v. Verner 1.e. 98).ttopt'~ en fait partie également; son o n'est pas <

En regard de <~og, <~y~(skr. MtStMt),le lat. wë~tMdare etle slave véno présentent un e fort extraordinaire. Il faut dire quel'étymologie de ce mot n'est point encore éclaircie et qu'il nousapparaît entièrement isolé. On pourrait, il est vrai, le mettre enrapport avec skr. M~M.

La racine germanique donne vagna- ~char~; ber donneh~Wf- neuf. ~enfant~ (mais en lith. &e~M<M);de ~(c) vient ~~Mo-neut. <:Ieprêt~ (F. 111" 269), de leug ~a fém. < action de ea-chera (F. 276). On aurait tort de placer ici latma- « salaire »: legrec aav nous apprend que son a est

Je trouve en lithuanien <wsMafém.~poyq ~oaw (de ~s~?)et MMOS«montagne» de M. On compare à ce dernier le lat.eoKM.-peut-être y a-t-il même identité complète, car le passaged'un thème en -o comme~cc~MOdans la déclinaison en -t se ren-contre dans plusieurs cas. Pour malnas «échange» <==.si. <MeM<t(F. IP 633), la voyelle radicale est incertaine. Slave s~MM <re-gion» pour *s<o~; ce<M«honneur» identique au gr. Mt~, auzd. toeM~fem.; 1'~ radical est évident dans le dor. <~oM<<~ etautres formes. On connaît moins bien la racine du zd.<&teM<tfém.<:Ioi~que M.J. Schmidt (Verwandtsch.46) compare au lith. dainà(cf. cret. ~t~og c=.

~~o~og?). Zd. eo~Mt~désir~.En sanskrit on a entre autres les oxytons ~'<~Mt, (~MM~)

syona adj. «:moëlleux~ d'où ~oMo-M«couche» (== gr. pour*ow~?), les paroxytons M~M, jK~M, ~M. A ce dernier re-pond le lith. ~M<Mqui semblerait prouver o~ mais, comme dansi~MMM,il y a lieu de se défier de ë, d'autant plus que le gr. yot-yog <:sanglant~ (primit. ~écumant~?) pourrait bien attester posi-tivement a,.

THÈMESQBËCSEN-CO. (T€K~o~) K€pM~o~8

\6K~o1. L'e appartient pen~êtte à 1&racine commeo'eat le caa pour ?«.

Mf-o~o, ~.oMo. 8. M~.f Mp~ Hee. Je ne faisque mentionnerMMeMMoeet <toc<KfMe.On pourrait ajouter de ~x ai l'on aaaimi.lait sona a celuide Ml~.

Le latin partage avec le grec le thème lokso(~.M<s)et possèdeen outre ~oa~ cf. )Mca~.

Page 82: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

pj,dans les thèmes grecs en -M'e et en -te. 79

THEMESGRECSEN -avo, -<wn. On les trouve réunis chez

G. Meyer ~<MO~«M~e61 seq. En laissant de cote les adjectifs

en -«fo, il reste principalement des noms d'instrument proparo-

xytons, dont quelques-uns montrent ï'~ tandis que la majorité

prend o,. Ainsi ~~«fc, Cï~~o en regard de ~«~o, o~«yo,

S~M, mMf~o, ~oorfo, ~Kfo etc. A c&té de epXM~ (Eschyle)

on trouve beaucoup plus tard t(M<«~. Somme toute, il semble

que l'o soit de règle. Cf. lith. <&<M!M<: tempspluvieux de <~

Mt~-aMa«sorcière» de <xvoir~.

L'o du grec paraît à première vue s'accorder à merveille avec

l'<tlong des mots indiens tels que l'adj. MO~MOperditor de MM~'

perire ou le neut. M~MM~vehicule~ tout pareil à o~fof. Mais

ces mots ont un rapport ai étroit avec les verbes de la 10e classe

qu'il est difficile de ne pas voir dans leur suffixe une mutilation

de -<MM~. Et cependant la formation existe aussi en zend: diî-

MtMa«protection»== skr. <~)-<MMt.Nous laisserons la question

indécise.

THÈMESGRECSEN-eu. Ils prennent constamment o~ si la

racine a e. Ainsi YEVyo~v, FEXo~, veu fo~, ~uït %o~

TEKT<MM~Tpe<pTpo~, X~ X~ et cent autres. Mais ces mots

sont probablement de dérivation secondaire (Pott K. Z. IX 171);

ils auraient pour base les thèmes qui suivent.

THÈMESEN-a. On peut diviser de la manière suivante ceux

(contenant <~)que fournit la langue hellénique:

Adjectifs (relativement peu nombreux): oex ~o%o,reu ro~J,

~K O~tO,CUEt<~t0t0,e€U~00, ~€t~ ~0~0 etc.

Noms d'agent: K~ ~0x0, Tpe<p~oyo, K€ui)r%o~o, dFetb

~ot~o etc.

Noms d'objets et noms abstraits: MK%oxo, T€Ktoxo, Z:e<p

Soyo, wu ~o, ir\€U ~oo, cretx ~o~o, lp [~M;~xo~-]opo etc.

Oxytons: \M ~o%o,veu <~o, \6UTAo~o etc.

Féminins: bex creX~o~, <p€pp9)0~) c~vb ~o~,

\€tp ~ot~, CTreubca'o~ etc.

Le latin, fort chiche de ses < en met parfois où il n'en faut

point. Il a les neutres jMMt&s-de JM~ et ~es- de alors que

le règle constante des thèmes en -<Mest de garder c~ dans la

1.La choseest évidentedansastamanaet <tM(<tfwa,v. B.R.

Page 83: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<~dana les thèmes en .<t.80

nn'inf'. ProbMb!emfnt c<'smots ont Aé d'abord desneutres en -a.LabIatif~M~ ne s explique pas autrement; */OMA~n'a jtas laisse< trace, mais le neutre *feidos est conservé dans ~<~<t quiserait donc plus primitif que le /<wA~<Mdu sénatusconsulte desHacchanales. L'opinion de Corssen qui fait de /Mtf~ un super-latif est rejetée par d'autres autorités. Outre ces deux mots arestituer, nous trouvons <M<M== ~d~ le degré del n'existeptus nulle part, mais Fo de ce mot fait bien enet d'être A,wo~M de Mt~ (gr. (~t'o$, goth. M~-CM);~nw!Mde j~-fe (cf.jMOca~);~!M de ~(tf'); vieux-lat. <<.HKMtde (~)~ (~topetc.);le fém. ~a de On peut mentionner ici~t~ de~c~ e= *~r<?.

On s étonne de rcsq. /c<~ossen regard du fo~og grec.En gothique: sa~a- (siggvan), M<ï~- (<~<M;), ~a~- neut.

(~~M), fém. (-Iciban), s~~ fém. (8teigan), &Ma~ adj.(~M~t~M),etc.

En lithuanien: <M «temps de la moisson» (goth. d~a-) dedey ~brûter~ t'<s de MAa-s,slave <aX-Mde ~o<M ~m~si. ~<~M de &e~. En slave jpM< de ~M de ~s<ï de

etc. o

Les langues ariennes montrent dans la syllabe ouverte lavoyelle longue régulière. Noms d'objets et noms abstraits: skr.<MMO== gr. T(!fo-s, srM~a! = gr. ~do-g, ~M «cuisson» depaé; zd.t~o «meurtre» de w~ (MM~). Adjectifs, noms d'agent: skr. ?~4«chaud» (aussi chalcur) de t~dM «chasseur» de <~o<

Evidemment la loi primitive était que l'<~ rf'dical cédât laplace à c~ dans le thème en -a. Toutes les infractions dont sesont rendues coupables les différentes langues ne sont pas par-venues à obscurcir ce trait caractéristique de leur communestructure grammaticale. C'est dans les langues ariennes que l'in-novation a pris les plus grandes proportions: elle embrasse tousles mots comme y<tHMde yam, ~aca de sto etc. L'analogie desracines terminées par deux consonnes a dû avoir en ceci une très-

grande part d'influence: dès l'instant où les sons de <~ et <~sefurent confondus, un mot comme ~M~a, primitivement Mt~S~,s'associa dans l'esprit de celui qui parleit au présent <MM~

1. ~o?<<sà cSM da vieux-lat helusa doit son o a.n voisinage de2. A côté de ~a et <M~Mae troav<. la formation nouvelle ~as <in

cendie~.

Page 84: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ai dtHts les thèmes en '«. 81

primitivement ~<Mo~, et il est tout naturel qu on ait ensuite

formé sur ce modèle ~awo de ~«MM! ou hâsa de A<MOt~ù côté de

~so. En Europe, où la distinction des deux <t(~, a~) sub-

sistait, nous n'en constatons pas moins un oubli fréquent de la

tradition: cependant le grec montre une somme encore si minime

de formations de ce genre qu'on n'en peut tirer que la confirma-

tion de leur absence peut-être presque totale à l'origine. Ce sont

les neutres ~y-o*1et T~-o, les adjectifs xeA-o, x~-o, o et

~x o (ordinairement tK~t-w), plus ~yo et ~f~o. Dans le cas

de A<M<-ola diphthongue ou était en jeu; x~t~-o montre encore

sa forme ancienne dans M-~dAot~e.A côté de ~~oton a ~po.

Je crois que c'est là, avec les mots qui suivent, a peu près tout ce

que le grec possède de formations de ce genre*.

Il y a des exemples qui possèdent leur analogue dans un des

idiomes congénères et qui méritent certainement toute attention:

en regard de l'ind. ~M~; ?~o pour comparable au

shr. SMMW:~co qui coïncide avec le goth. afMMM-neut.° Le gr.

<~toy (aussi O~MOf) joint au skr. s~M<tfait conclure à un

indo-eur. ~Ma. V. sur ces mots Joh. Schmidt F<~MtM<se~Ss-

<wt~.64.

En germanique, ce sont principalement les adjectifs (réunis

chez Zimmer, Nominaisufnxe « und 8a–115) qui ont admis l'e

1. Aucontraire l'arménien a. régulièrement ~r~ (~yoy), avec <f,.

8. En voici quelques-unes de moindre importance: <t~q)o, «tit~o,

«~M, ~t~c, cf~a; le voc. o ~e' a<o est obscur. et y~e sont

anormaux d~jà d'ailleurs. ~~o est de formation secondaire. ~"o ponr

~~o et tona les cas analogues n'entrent naturellement pas en considéra-

tion. M~e semble être de même nature, à cause de la forme <m&'o.

8. L'histoire de ce thème est assez compliquée: ~« n'est qu'une forme

plus récente de {<M (=' skr. ydvasa) et ne peut donc se comparer directe-

ment à yaca. Mais ce mot grec nous apprend néanmoins que !'? radical de

~<fM est de l'espèce <~ < non de l'espèce La brève de yaca décide

d'autre part pour Ot, et l'isolement du mot garantit sufSsamment son ori-

gine proethnique. Nous obtenons donc l'indo-eur. ~wo. Basé là-dessus

nous avons admis dans l'a du lith. jacat une altération secondaire de 1'~

p. 68.

4.C&~âM< pour <M't, ~MOf pour *t<ffM:ïtot' etc. La glose

~~y- ~~<~<M' ébranle l'éiymolcgie ordinaire.

5. Le sens premier serait anima. (X p. 84 i. n. Le lith. a~s<t et

afas~ <:eaprit~ pounaient aussi suggérer un primitif *~t<fo.

6

Page 85: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Th~mea pn -a montrant a, dans la faeine. Féminine en .«.82

dans la racine. Ainsi yfM~a- rouge a cote de tWM~ï-,<)??<

~jaune'~ ~)~t<~«-~asper~ /<t~a- soit Ftt~o- «blanc», apparentemais non pas identique au skr. ft~, ~M&a-cher», j~tc~ «trans-

versal, ~c«<a- malade~ s~cM<a-<soblique etc.

t)ans deux adjectifs qui ont presque le caractère de pronomset dont l'un du moins n'est sûrement pas sorti d'une racine ver-

bale, l'a, date de la langue mère: M~tcc (gr. Mog~goth. M!<{~,skr. MftMt)dérive de MM(vv) et so~a (gr. ~yog, lat. senex, goth.

sitaisin, irl. seM,Mth.SMKM,skr. $aH<!).

Dans la plupart des langues européennes les féminins en

sont placés sur un pied de parfaite égalité avec les masculins ou

les neutres en -ot~ils servent comme eux ù la dérivation courante

et varient ainsi les ressources de la langue. Le sanskrit présenteun état de choses tout différent. On trouve en combinant les listes

de Grassmann et de M.Lindner (p. 160)que les féminins védiquesen « forment vis-à-vis des masculins une petite minorité~ que la

plupart d'entre eux sont des appellatifs, tels que.~fet «fouet»,

Mt~ «vache», et que les couples comme ~oxog KA<M<q,si fré-

quents en Europe, ne sont représentés ici que par quelques exem-

ples (ainsi r<M«t'c~o, ea~sa (neut.) <?o~s<t).Et c'est à peine si un

ou deux de ces féminins paraissent contenir al: le plus grand

nombre, comme <?n<M, appartient à la classe privée d'a ra-

dical que nous retrouverons ailleurs. En présence de ces faits,nous n'avons pas le droit d'étendre aux iéminins proethniquesen -Mtoutes les conclusions auxquelles on sera arrivé pour les

thèmes en -<t, et il devient probable que les féminins euro-

péens tonnés avec as sont une catégorie grammaticale hyaté-

rogène.

Pour ce qui est de L'ACCENTUATIONdes thèmes en -a, il y a,d'après tout ce qui précède, un triage à faire dans les matériaux

qu'onre le Véda. 11 se peut que la règle de M. Lindner (loc.cit. 29) se vérine poM~-les /<MWM~MMSMOMCcMesdont nous avons

parlé. Mais si nous nous bornons à prendre les thèmes (védiques)

qui allongent l'a radical, où par conséquent nous sommes sûrs

de la présence de as, voici comment ils se classent. Paroxytons.o!.noms abstraits etc.: (~o, M~a) ea~ <~<t, fa&<~~mM neut.

Page 86: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentaation des thèmes en « contenant < 83

6*

b. adjectifs, appellatifs: ~w< Oxytons. a. (<~«w)Mtf~, M«f«,

WM, MW, Sa<M.b. ~aM«, M«~M,~MO, &~«, !~<f<,t'aM, f~M,

SM~d,&t<tM«, ~< Ponr être conséquent, nous avons placéentre crochets comme étant sans valeur ici les mots dont la

racine contient Aau témoignage des langues d'Europe; ex.: Mo~

gr. yo~.

o~ne pouvant se manifester dans les mots venant de racines

/<yMM~cscomme MMM~ou Mf, il en résulte que le départ entre les

formations nouvelles et les formations primitives qui seules nous

intéressent est impossible chez ces mots. Mais les langues con-

génères garantissent jusqu'à un certain point l'ancienneté de

quelques-uns d'entre eux. Voyons l'accentuation que leur donne

le sanskrit. Paroxytons: gr. ~f~)o<~ germ. ~K~ skr. ~«fM~;

gr. ~M~, skr. f<~at[gr. o~og,skr. ~a~; germ. ~<HM<ï-"«crâne~skr. ~<S<!(Fick); germ. <~vM<~M-,skr. <&'f~ germ. MM~ skr.

~M&t(F.); germ. spa~ skr. (F.). Oxytons: si. <M~M,skr.

~MM<M;si. <M~M ==**MMM'M~skr. <MayM(B. R.) [si. <M~

(adj.), akr. s~M~*]; gr. o~xo, ski. ~a; gr. Mo~q~, skr. {V!~M;

germ.~a«<o-, skr. <o<M(F.); germ. ~MMo-~ skr. (Bugge);

germ. MïMab-(adj.), skr. M«. Quant à l'accent des mots compa-

rés, on voit qu'il n'est pas toujours d'accord avec celui du sanskrit.

Sont oxytons en grec: les adjectifs, les noms d'agent, une

partie des noms abstraits masculins, les noms abstraits féminins.

En germanique, autant que j'ai pu m'en rendre compte, les

substantifs (masculins et féminins) sont oxytons: le goth. SH<M~s

(~ytt donne l'e) prouve par la perte du gl'accentuation SM<M(~)M~-

(Sievers). Dans l'article cité de M. Verner sont mentionnés les

1. Les mots comme 6o<&o de M<~ dont la racine a déjà l'a long, en

outre les mots d'origine obscure comme idla <:SIet~, p~M<:bois Bottante

ne sont pas eitéa. &~to est un thème en -)Na.

&. «tfo parait n'être qu'une variante de poMt on f<&'<M.Lee sens de

~fa (cteme, quintessence etc.) et dn gr. J~oe (partie aqueuse du lait) se

concilient facilement bien qu'ils soient en apparence oppus~s. Le lat. se-

n«a est-il le même thème, ou seulement parènt? Curtius (rrdz. 8SO.

8. L'a de ?«<?«- et de M<KM',l'e de «!y~, représentent jpeMt-~re <mais on ne peut le dire avec certitude.

4. Goldschmidt Mëm. Soc. Ling. 1418. Ce mot ne peut ngarer ici quesi la racine est srm. Si l'on admet une racine a~S, la chose est toute

aatM.

Page 87: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

dan" !M thèmes pn -<tdes composes.84

thctaes germaniques ~<tM~<(rac, ~CM&,dans le goth. AM<7tM<a),~M/M(fcm.) de lfifi, ~« (fem.) de ~7<(lat. scco~'). Les deux mots

suivants sont analogues, mais viennent de racines qui ont ~M

(fem.) de haf, /aM~<(fém.) de /o< En revanche on a des par-

oxytons dansfailia- (goth.M/o:~), MMthO-,cf. ci-dessus. Les

adjectifs sont souvent paroxytons, ainsi ~tMOt-de ?cMS',~M~<ï-

<thaut~ en regard de Aatf~a-«eminence~, mais nous avons vu

que la plupart ont e dans la racine, ce qui leur assigne une placea part.

En somme et autant qu'on en peut juger sur ces données

fort peu complètes, on eonclura: 1" qu'un grand nombre de

thèmes en a avec M,,dans la racine, ont eu dans la langue mère

le ton ~«tjfc~M~.fe; 2° qu on ne peut dire avec certitude si quel-

ques-uns de ces thèmes, quel que fut d'ailleurs le sens, ont eu

au contraire le ton sur la syllabe radicale.

Dans les thèmes en -a formant le second membre d'un com-

pose dont le premier sera un substantif régi nous ne parlons

que deycas ou l'actiot w~Me est <°MCWsentie, non de <o~M~<fs

en général ou bien une préposition, la présence de <~ est

assurée aussi1. Nous pouvons distinguer quant au sens quatre

catégories représentées par les exemples suivants: a. ~oW-~MM

«le blâme de p«(?, b. M<-<MM<î« quis'étende de <aM,& SM&<a-<MX'a

~récitation d'un sukta~ de i'<M,<7.M<7a-~Sfa«porteur d'eau» de

7<a~.Le zend montre le même allongement de l'a.

Exemples grecs: a. <Aoyog et <o~ de ~y; b.

~ot~Jg de ~po-~oog de c. d. ~-yo~og de ye~,

x~p-yopog de <jp<p.La classe c existe dans quelques féminins

comme ~t0~o-yop<x, mais ces mots ftont des exceptions.

Exemples lithuaniens: ~a'&MM'as«nourriture» de ~0*~ Q<-

1. Mêmeaccentnationdanale mot grec qui y correspondl<w<f<M''M-

toeçof, xolopof, M~etwefttfOf(parent de ~ewo~eft== goih. KtMOM~cf.

<~<nt«&aet chezHeaychius~<m<~t<).Relativement&la c&M~eM~cesMM'ede l's grec placé entre deux voyelles, les af&rmatMMMpéremptoirespa-raissentencoreprématuréesen présencede certainscas tels que MM~e~es(Hth. M<:MM:),~-$<M'<f(M~tMC(cf. al. <ï«eM~d<Ma). Reste &tfonver la tègle.

La racine /fN~ (avee ~) donne ràftj. <Hq~ton/~S<M-.

2. Il est KmatqoaMe que les composés indiens de caractère moderne

où le premier membre est décline (~tM~t~&af~ etc.) ne présentent jamaisr<t long.

<

Page 88: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<~ttM))s!f'Mtht'n«'st'n tt'ttn x.

~«/~ <gruce de /<«/, ~f~M woult'ntt'nt de l'uleoshtVP:

t~M-~osMde Mf«,ffa-M de (peut-etn' buhuvnhi), ~M««M/M

<eompagtMtn~ du tf< ~)0~« < rivière« df A~, ~c-~M pro-

phètes de «w7~~M <-caaul de DHM~<~o-~M (OsthoS*Heitr. <t<-1'.et B. 111S?) !c Kcst intUtn:.

En !~tin le vocaHunn' du second UK'tnt'r~des cumposMs,sou-

mis aux iM~uencesde divers agents dpstmptcnrs~ est absolument

méconnaissable. t<'osq. ~oM/t<<!M<MSest un hahuvrïhi.

A l'origine, on Men peut douter, cea composés ont été gene-ralement oxytons. Ils le sont dans les textes védiques, et ils Je

sont en partie en grec, Dans la classe le grec n'a retiré l'aecent

sur la penuttieme que torsqu'eHe était brève (Bopp ~tc<VM~M~M-

~~w I!80, 12~. Sehrmder K. Z. XXIV 122). Voy. l'exception

que présente parfois le sanskrit, chez Garbe K. Z. XXIII 481;elle rappelle la distinction du grec ~«ttpdxfofog et arefTpextJfo~.

ÏMÈMESEN -i. Voici ceux que forme le grec: Tpcx tpo~«coureurs (Eschyle), CTp6(p<Mpo~t «homme retors» (Aristo-

phane), xpctt~o~t, nom d'un poisson; ~€)n(ppo~pt fém. == ~o~yq.

Adjectifs: ïp€<prpo~t (Homère), opMTopojttg' ~To$ Hes. Cf.

~o~i?, ypoMg, yop~t~.

Cf. goth. M~- «outre» de &e~ <:enner~; skr. ~a~;

~< Lindner p. 56.

THEMESEN-u. La racine du goth. ~M~<Mt~prendre donne

~etK<?K-fém. « la nudn~ (Verner 1.c.). L'a du germ. A««7M-== skr.

~« est certainement Og(et non ~), parce que le e alternant avec

k du skr. c< parent de ces mots, est un signe de a~ (chap. IV).En comparant s~<K?M-«ombre» au skr. c«/<t~,on aurait un thème

en -Mtout semblable aux précédents; mais ici nous sommes moins

snrs que la voyelle radicale soit < Nous reviendrons sur ce

rapprochement au chapitre IV.

Le lith. <&ïM~M<:ciel~vient de <&M~~couvrir~. Quant aux

nombreux adjectifs en -«-«, réunis par M. J. Schmidt, .Be~fo~ de

~M~M <S' IV 257 seq., et qui prennent régulièrement <~

1. Les exemples où la règle n'est plus dn tout observée (ex.: dans

t~twi~M~oc, 9t«i~fM<'og)présentent ordinairement cette singularité que le

premier membre a t dans la dernière syllabe.

Page 89: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ft~ dans les thèmes en -M.86

ex.: .«~Mfdf sc~ (*<'n'est pas on reaht~ au tlu'me en 'M,r<'ntr<'intIl quelque ma du masculin, mais bien au thème en ~«

qui Mj'parait partout ailleurs qu'on doit, semble-t il, attribuer la

priorité: il est vrai que le sanskrit a quelques adjectifs comme

fA~«de </<tr,tnais la r<'g!cdominante des ancicua adjectifs en -M

est de rejeter !'Hradical (p. î~, 23).(ht trouve lm thème f~tMMdans le tat. t~MK~,-Ms,égal au

pateosl. <Fn)MKCe dernier mot, au dire des slaviates, est bien un

véritable thème en M et ne montre point la même indifférence

que d'autres a se decHner sur p~M ou sur s~MM.C'est a la

même formation qu appartient le gr.xop<h~fëm. si t'on adopte le

rajtprtM'hement de M. FIck avec le goth. Aat~o lequel attesterait

l'e radical et la non sufRxaUte du puis xpox~, -<og fëm~ de

xp~xo <: tramera.

Deux neutres paroxytons de grande importance: gr. ~op~,irland. <~rK-(Grdz. 238), skr. ~a~M;gr. yow, skr. ~<tMM.L'ind.

MM«,d'après cette analogie, doit contenir yop~' T&o~tt.

~cîot semble venir de y~ï et avoir o~.

Trea-repandue est la famille des thèmes en -~o. Toutefois

les formations secondaires s'y entremêlent si étroitement avec

les mots tirés directement de la racine que nous nous abstenons,de peur d'erreurs trop nombreuses, de soumettre ces thèmes au

même examen que les précédents.

2. Syllabes anfaxalea.

Les langues européennes montrent clairement que la voyelle

ajoutée à la racine dans les thèmes verbaux en -<t est un <~ quialterne avec a~. Il y a concordance de tous les principaux idiomesde la famille quant à la place où apparaît c~ (le pers. des trois

nombres, 3" pers. pl.).

1. L'ind. d~MKMtM<&mi!iaris~, un des noms d'Agni, se décomposepeut-être en <&Mt<t+ <MM(venir). H reste à expliquer la brève de J&MM~on pourrait penser tout d'abord à un déplacement de la quantité et recon-struire '~oNMMM&Mais l'allongement de !'< ou de ru devant une nasale

est chose si commune, qu'une telle hypothèse serait fort risquée. Il n'est

pas inconcevable que, l'M une fois allonge, !'<&,qui précédait ait été forcé

par là de rester bref. V. p. 89. Toute&hj la forme <~oNt<!tM[aqui apparaîtplus tard rend cette combinaison très-problématique.

Page 90: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

(~ danf les ayttttbca autBxakt). 87

Croc Latin Gothique ra!t~!w Stwknt

(~m*1 M'Au y«/a t'~ <'«/«<?<)

f~O~ <v7«tMKS"1t'~aw w~otMtr' M(ASW~

u- t'~M tv~o~c~3 M</tafa~

f~Ot~t t~MM~ t~<MK~ <Y~<Ï M!/«!M~

Ci. ~€M PcAi/c t'~ <v~c K<At~et

1. La racine ici importepeu. 2. Anciennement*f<7<xm!<Sj*ff~o-

MMs. 3. pMemMet fMOfesont les formesde l'aoriste (a'Uexista chez

ceverbe);t'e du présentce~emM,f~ece, est dû a l'analogiedesautres per-sonnes. 4. Vieuxlatin <<~t«Mt<<.Le zendconcordeavec le sanskrit,

Le lithuanienprésente les l~ca personnesdu plur, et dn duel stM'ame,<t<~ap<L «du goth. o~s (2°p. du.) ne peut être qu'empruntea <~aM<,

p~aMJetc. On expliquedo mêmele v. h~att. «f~ en regard da t'~

gothique(2"p. pi), et le lith. s<!A< slikata,

Les formes du moyen reproduisent le même schéma: parmi

elles on distingue les 1"" personnes du grec: ~o~cM, ~Mpo~

qui bien que s'écartant des formes indiennes, présentent, selon la

rfgle, un o devant (v. ci-dessous).

La forme primitive exacte de la 1°personne du singulier de

l'actif est une énigme que nous n'essayons point de résoudre.

Avec la désinence dite secondaire, elle n'offre pas de difficulté:

gr. ~e~o~, si. <~M(régulier pour *t~MM),sIo'.«-M<MWM(a bref,

vu la syllabe fermée). Du reste le paradigme se répète partout

ou il y a une conjugaison de l'espèce qu'on appelle thématique.

Dans ce paradigme, l'apparition de <~est évidemment liée d'une

manière ou d'une autre avec la nature de la consonne qui suit.

V. Paul dans ses JSe~c~e IV 401. On ne peut, vu la 3" pers. du

pluriel, à moins d'admettre que la désinence de cette personne

fut a l'origine -Mt~ chercher dans le son labial la cause de la

transformation. Il faudra l'attribuer aux SMMM~,ou plus géné-

ralement peut-être aux ~OM<M'es.C'est le seul cas où la substitu-

tion du phonème Oaau phonème <~trouve son explication dans

une action mécanique des sons avoisinants.

Dans la diphthongue de l'optatif, c'est o~ qui apparaît: le

grec et le germanique sont les seuls idiomes qui donnent à ce

sujet un témoignage positif, mais ce témoignage suffit: gr. ~o<?,

~ot~ ~ot~tMfetc.; goth. ~MS, vigai, ~MMa etc.

Devant le suffixe du participe en -MMMMou -MMles langues

Page 91: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

88 dans les syllabes snMxatea.

européennes ont ~g: gr. ~<<fo-g', s!, «-~oMt«,litit. «~ MM; le

lat. ffA'M«M<M'*décide rieu. D'âpres le grec on attendait en san-

nhrit ~t~«<woM<t~:nous trouvons tvMt<MM«M<t.J ai essayé ailleurs

d expliquer cette forme par un déplacement de la quantité (et

~!«M pour ~dr~M, {!~M<~ pour ~o~a~a. Grassmami s. v.).Mais cette hypothèse, peu solitle par elle-même, se heurte aux

formes comme s<M~MM< Nous nous en tiendrons à ces remar-

ques~i: 1" Quant au suffixe: il n'est pas identique au -~<ye du

}~ec. Selon toute prohabilité, il remonte à MM~M<tet se placea côte du horuss. j)o M<MM!MM!M<M~(Bopp, Gram. Comp. Trad.

IV 2~); le zend -MMMaet le gr. -~yo représentent -MM~;le zend -MtHanous donne une troisième forme, affaiblie. Il est

ditncilc du reste de se représenter comment ces trois suffixes ont

pu alterner dans l'indo-européen, et il est étrange que de deux

idiomes aussi voisins que le zend et le sanskrit, le premier ignore

complètement -MK~Moquand inversement, l'autre a perdu toute

trace de -MM~Mo~.2° Quant à la voyelle thématique: quoiqu'ellesoit brève, elle pourrait être e~, ainsi que le réclament et le pho-nème qui suit et le témoignage des langues européennes. Pour

cela il faut admettre que dans une syllabe ouverte SMWMd'une

~OM~MCles langues ariennes n'ont pas allongé* c~. Les exemplesoù la chose peut se vérifier sont malheureusement rares et un

peu sujets à caution: le premier est le zd. ta<ër<t dont il est

1. Le pamphylien ~ojttptfvs (~ot;<topffo$)appartient à un dialecte où

9Mp~ est devenu ~epr-. Les formes nominales ~ttpt~f, T~t~Mf etc.

peuvent s'interpréter de différentes manières.

a. Le gr..pofq dans ~p~of~ etc. n'est qu'une continuation relative-

ment moderne du suff. -po", étrangère aux participes.8. Les infinitifs indiens,en .Même viennent de thèmes en -m«M.

4. La longue, dans le cas de e<t~am<MM,descend elle-même d'un an-

cien o, (ca&<~M<~M<t):mais il est aisé de comprendre que dans le conflit

des deux a~ tendant l'un et l'autre à devenir voyelle longue, le second,

qui ne trouvait point de résistance dans la syllabe brève placée après lui,devait remporter l'avantage. Cette syllabe brève dont nous parlons est

remplacée dans certaines formes par une longue, ainsi au pluriel ea~<MHa-

M&S/et pour soutenir toute cette théorie, à laquelle du reste nous ne

tenons pas particulièrement, on serait naturellement obligé de dire quedans e<~<MM<MMtcomme aussi dans ~SiM~o~a<~<!etc. l'allongement n'ap-

partient en propre qu'a ceux des cas de la déclinaison où la terminaison

est brève.

Page 92: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

a,, dans les ayHabfs 9a<Rxa!es. 8!~

question ci-dessous; le second est <i~MMM<M,v, page ~6; ennn on a

les aoristes en -?«?, page 73. Mais la brève du zend t~~MMM~

demeure incompréhensible.Devant le suff. -nt du partie, près. act. la voyelle thématique

est <ï~,lorsqu'elle n'est pas rejetéc, ce qui arrive a certains cas de

la Bexion. Grec ~ot~ goth. <~M<7, s!, (w~), gcn. t'f~ lith.

M?aM< L'a bref du skr. <~7«ïM~-est reg~Uier,la syllabe étant fer-

mée. Quant a le du lat. c< M. Brugman admet qu'il vient

des cas faibles à nasale sonante. Le participe du futur est tout

semblable.

Quittant la voyelle thématique verbale, nous recherchons

les cas où un apparaît dans le suffixe des thèmes nominaux.

Toutefois nous laisserons de côté provisoirement les suffixes ter-

minés par une consonne.

Le suff -<M<~M!est d~a traité; un autre suffixe participial

est -<ïj,"<~skr. M&&M~M~,goth. M-<!M(o)-& Le suffixe secon-

daire -~<t subit des variations assez surprenantes. Il prend, en

zend, la forme -~m lorsqu'il s'ajoute a des pronoms: M~<t,

~S~, atara, (cf. ~), tandis que le sanskrit présente par-

tout l'a bref: ~OM~ yatarci etc. C'est le même phénomène que

pour le suff. -MMM<~avec cette différence qu'ici c'est l'iranien qui

montre < et que la forme qui contient 0!isubsiste parallèlement

à l'autre. De plus le zend n'est point isolé comme le sanskrit

l'était tout à l'heure: à côté de j~s~'a se place le si. J~<o~ et

Mt<o~t,le goth. ~e~a~ et <M~aM*(zd. CM~a). D'autre part ra

du sanskrit est appuyé du gr. ~oMpog et, dans le slave même, de

~eWt. Le lat. M&y,qui a passé par une forme *<~ n'entre pas

en ligne de compte. L'osq. F~MfMS-pM?(cf. ~M~M) a subi une

assimilation secondaire. Curtius Grdz. 718. Nous ne trouvons

pas d'autre issue que d'admettre un double suffixeprimitif. Peut-

être que l'un, -<a~ s'ajoutait au~ pronoms, tandis que l'autre

était réservé aux prépositions, comme cela a lieu en zend, et que

plus tard les dinerentes langues ont en partie confondu les deux

emplois. H faut ajouter que le zend abrége 1'~ de &o~-<ttoutes

les fois que par l'addition de la particule c~, la syllabe qui suit

cet a devient longue: ~t~-a~ ~a~eMtc~ (HûbschmannC~-

1. Je saiebien que cet a gothique peut s'expliquerdi~Mnunemtsi

l'on compate/«~a)''=' <MM!~eet M/<tf'=

Page 93: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<t, dana les ayMabea ttufBxates.:«t

~tc ~X4). Eut ce &dire que l'allongement, dans <«~t~, tient &

une cause toute autre que la présence de o~? Comme nous venons

<h'le dire (p. ~S), cette conclusion ne paraît pas nécessaire.

VoYHhLE 8UFMXALEDES THEMESEN -a (J~MCS CM-0

~«~MCH<€K<dits, ~<cMM~en -~a, -na, -MMt,-ra e~.). M. Brugman

indique brièvement que cette voyelle est <~ (Stud. IX 371), et

cette opinion a été adoptée de tous ceux qui ont adopté l'hypo-tht'se de en gênera! Ici comme aiUeurs alterne avec «,.

Voici, en prenant comme exemple le thème masculin ind.-eur.<!&M~

les cas de la déclinaison où l'accord des langues européennes at-

teste clairement la présence de Cj,: nom. sg. <!&M?< ace. sg.

~tPOjj-Mt*,aec. pl. <ï&M'otg-M&De même au nom.-acc.neut.: a~MOfg-Mt.

Le degré est assuré au vocatif a~M~. Tout le reste est plus ou

moins entouré d'ombre. Doit-on, au ~M~M~er, admettreou <~? Le goth. t'M~$ parle pour la première alternative3, le gr.

!5Mto-topour la seconde. Ces deux formes ne peuvent pas l'une et

l'autre refléter directement la forme première. L'une d'elles a

nécessairement subi une action d'analogie: il ne reste qu'à savoir

laquelle. La forme sanskrite est pour plusieurs raisons impropreà décider ici. Mais il y a une forme pronominale slave qui

semble prouver <~ ècsoou c<so,gén. de eï(-<o). M. Leskien (Decl.

109) approuve ceux qui y voient une forme en -s~, et pourquoi

ne serait-elle pas tout d'un temps la zd. ca~a (sb'. M~a, génitif

du thème ka) qui lui-même trahit <~par sa palatale? Comme il

n'y a pas d'ailleurs de raison de croire que le génitif d'un pro-

nom en -<~diSërât en rien de la forme correspondante des thèmes

1. Dans l'article Cité des 2M~KMfe80te?0<SoCt~<<eZtM~M<tg'Me, jo

croyais avoir des taisons de dite que l'a dans Rmoc, egM<M~,était o mal-

gré le vocatif en e et non pas o,. Depuis j'ai reconnu de plus en plus

qu'une telle proposition est insoutenable, et je n'en fais mention ici que

pt.~ prévenir le reproche de changer d'opinion d'un moment à l'autre en

disant que cet article a été écrit il y a près d'un an et dans un moment

où je venais à peine de me rendre compte de la double nature de l'e gréco-

italique.X. L'a bref du skr. <tpe<t~apMMMest régalier, la syllabe étant fermée.

8. Sur l'a secondaire du vieux saxon -o~ v. LesMen JDec~MMt~tOMp. 80.

Le bornss, <<esseparle aussi pour bien que souvent l'e de la Baltique

inspire assez peu de confiance (ex.: lith. &p~ exhalera, goth. A<x~ grec,

lat. &p<~).

Page 94: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

a, saOmat aouttt!avec ta voyelle de la d~sincMcc. !U

MOMMMMM'en Ça, nous concluons a l'indo-eur. ~wa,« et noua

tenons l'o de ?K~o'to pour emprunté a d'autres cas. Le ~</</

a dû avoir a,: aA~ C'est ce qu indiquent les locatif osques

comme terei, oX<'M~,et les locatifs doriques comme TOM~ wf~f;

cf. x«~ M~M< etc., ennn le vieux locatif lithuanien M<fM~

(Leskien 1. c. 47). M. Brugman qui est pour cette hypothèse

~pa~ me fait remarquer que les locatifs grccu en -ot (o~«'t) ne

sont qu'un cas tout ordinaire de contamination, tandis qu'en par-

tant d'un primitif e~~ on est fort en peiue d'expliquer la forme

en .<t. Devant celles des désinences du pluriel qui commencent

par ? et s le thème s'accroît d'un <, mais la voyelle est a en

juger par le grec !:MfOt-Ct,l'osq..Mco~s et le germ. ~<M-tM(décli-

naison pronominale). Le lithuanien a ~-MtMS;mais la véritable

valeur d'ë est obscure.

Lorsque la désinence commence par une voyelle, celle-ci~

dans toutes les langues de la famille, se trouve soudée avec la

voyelle finale du thème. D'après les principes généraux de la

comparaison linguistique on placera donc le fait de cette con-

traction dans la période proethnique. Cependant le phénomène

a quelque chose de si particulier, il peut si bien se concilier avec

les tendances phonétiques les plus diverses, et d'autre part s'ac-

complir dans un laps de temps restreint, que l'hiatus après tout

a pu tout aussi bien subsister jusqu'à la fin de cette période, ce

qui ne veut pas dire qu'il se soit perpétué très-tard jusque dans

l'époque préhistorique des différentes langues Cette question

est liée à certaines autres traitées au paragr. 11. Au nominatif

p~We~ skr. o~, goth. M(~, osq. ~&eK<MMS,ombr. sc~~M-, la

voyelle de la désinence' est < Il faut donc, principalement à

cause de l'o des formes italiques, que le thème ait < nous ob-

tenons ainsi ct&MM.+ OtS.Prononcée avec hiatus, la forme serait

a&MM~s (a peu près e~oes); avec contraction a&M~s (c~cos).

Nous enregistrons le phonème nouveau~ engendré ici comme

1. Nous m'osonspas invoquer en faveur de l'hiatus les formesvédiques

(restituées) telles que devdas, f~M<MM,<!efKM<MHtetc., ni celles du zend

comme daecS<~sur la signification desquelles les avis varient beaucoup.

2. Sa valeur est donnéepar le grec et le slave: fM~-e?, Mt0t<ef-&

8. En admettant la possiMHtéd'une longue S~, différant de la brève

a. nous tranchons implicitement la question de savoir si dans la langue

Page 95: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

mtMxat sou<!c avec la voyelle de la <h'ainenco.

par accident mais qui trouvera plus loin son rôle morphologique.lh' quelque époque (tu reste que date la contraction, il est essen-

tiel de noter que l'o de pw~s (== «,; long) diSfere Ml'origine de

1ode ~o~ct* (== .<). Au nord de l'Europe en effet les longues

de <~jet sont confondues aussi bien que ces voyelles elles-

mêmes. Pour l'ablatif s<M~«~cr,la voyelle désinentielle est in-

connue: si nous lui attribuons la valeur le cas est le même

que pour le nominatif pluriel. Le génitif letto-alave ~«A<t,y<sort de l'ancien ablatif (LesHen). Cette forme donne lieu à la

même remarque que <?M~<M~l'a slave (== o lithuanien) est chez

elle M, non pas 3 comme dans M«<~(lith. MW~e). La seule

donnée que nous ayons sur la nature de l'a dans la désinence du

(&ï<<M~M~ est incertaine: ce sont les infinitifs grecs en ~M~-<M== sitr. MMtM-cqui la fournissent 1. Si nous la prenons pour bonne,il y a dans 1'6de !')nfM,<g«o, et dans !'« du str. <a les élé-

ments -t- Nous ne ferons pas l'analyse fort difficile de

l'instrumental singulier et pluriel (skr. o~O!~ lith. <~otM), du

génitif pluriel ni du nom.-acc. duel. Le MO~occ. desM€«~'e$est

unique dans son genre: son a long a la valeur c'est le gréco-

italique qui nous l'apprend~. A moins de l'identifier, comme

quelques-uns l'ont fait, au nom. sg. du féminin, il faudra supposerune forme première <?«M<~+ ou bien si le Adésinentiel est bref

<&tM<~+ j<; on ne saurait admettre <~a~ -j- puisqu'au datif

singulier Cjj a donné l'o gréco-italique.Dans la déclinaison pronominale, nous trouvons <~ devant

le d du nom.-ace. sg. neutre: gr. to, lat. -tud; goth.~<~K, si. <o,

mëre a été bref commeil l'est partout dans les langneaenropéeanea.Lesformesdont il est questionpourraientdu reste, commeon voit, servir

à démontrercettequantitébtëve.1. Scbleioherdouteque -~ef-Mpuisse être le datif d'an thèmecon-

sonantique.Comp.*401. La longueur&éqnentechezHomèrede l't du

datif grec (HartelBbM.S<M~.I' 66) n'est pas une raisonsmSsaatepourcroirequecette formereprésenteautre choseque l'ancienlocatif. ~Ftt-dam ~Fe~<(Mcetc. ne paraît pas être un datif. Les formesitaliqueset

lithuaniennessont équivoques.a. Lui seulpeut nous l'apprendre; car il est superflude répéter que

les languesdunord confondenta, et 2. En slavepar exemplel'a de «?!«

(pi.neut.; cf. lat. ~Mta)n'est pas dm~ïenciéde l'a de <~&a(gén.soit abl.

sing.;cf.lat. <gM«).

Page 96: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Parasitisme deb thèmes en «~ et des thëmea en ~3

lith. ~-< (skr. ~). Puis au nom. plur.: gr. f<t<\vieux Iat..j~/<'c

(déclinaison pronominale Ml'originel goth. J!a<*(sl:r. ~).

C'est évidemment que renferme le pronom sa (nom. sg.): gr. o,

goth. sa. La forme indienne correspondante sa est le seul exemple

certain où l'on puisse observer comment le sanskrit traite ce pho-

nème, quand il est placé a la nn du mot. Nous constatons qu'il

ne lui fait pas subir l'allongement~. Relevons encore le pronom

de la première personne gr. ~yo, lat. ego. si. o~ <==*~oM<ou

"'<M<Mt(skr. aM)M);l'û long de ~<o est encore inexpliqué, mais il

est certainement de sa nature <

M. Brugman (1. c. 371) a fait voir le parallélisme qui existe

entre l'e (a,) du vocatif des thèmes en et l'a bref du vocatif

des féminins en «: gr. M!~<t, o<f<MMTK,de thèmes w~)

~or& véd. 0~60~ voc. de <!?!?; si. ~o, voc. de ~eMM.La der-

nière forme appartient au paradigme courant. Le locatif grec

~< du thème "&- = skr. &SMMoffre exactement le même

phénomène et vient se placer à côté du locatif des masculins en

-Et. On ramènera le loc. osq. M<Kà Ma + le loc. si. ~e à ~a

+ i. La forme des langues ariennes doit être hysterogène. Mais

peut-être le loc. zd..e-eMMoffre-t-il un débris ancien: il est naturel

de le rattacher au thème féminin skr. &MMMMet au gr.

plutôt que de le dériver d'un masculin qu'il faudrait aller cher-

cher jusqu'en Italie (lat. ~MM<s). Il y a peu de chose à tirer du

génitif. Nous concluons: où les masculins ont <~ les féminins

ont 2; où ils ont <~ les féminins ont ji. Cette règle est singulière,

parce que partout ailleurs le rapport a d diffère absolument du

rapport ai

Comme premier membre d'un composé le thème des mascu-

lins offre < gr. &t%d-~og, goth. ~odOt-~MM~s,si. Moco-~M~

1. Le si. « est d'autant plus suprenant que nous trouvons e au loc.

~«<!e ou nous avons conclu &la diphthongue o~. Cf plus haut p. 69.

2. Le texte du Rig.Vëda porte une /? la forme sa pour Fa (1146, 1).

H y a aussi en zend une forme M que M. Jaati propose de corriger en &««

ou M. Lors même qu'elle serait assurée, la quantité d'un a final en zend

n'est jamais une base sûre.

8. L'<t initial de ce mot auquel répond le lith. a<M-(et non ~J~) est

tout a fait énigmatique. Cf. lith. <M~<t=' ~<Mt,apé en regard de

Page 97: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Anomalie de F~ final des thèmes en sanskrit,94

lith. ~7«-~&M. De son côté le thème féminin montre long':skr. ~!M- zd. i~M~o, gr. Mxë-ydpo~, lith. ~~r&-?ffMXtsde ~an< (Schleicher Lit. Gr. 135).

En considérant les <~mpMdes thèmes en aa dans les languesariennes, on s'étonne de voir cette voyelle rester brève devant lesconsonnes simples~; ainsi ~<M<t<ade ghorâ. Il faut dire toutd'abord que dans bien des cas a, est remplace, ici encore, par a,~«M«<Hpar exemple est le goth. ~OMtT~ot.Œ vieux lat. oece~M.Dès lors la brève est justifiée. Mais cette explication, il fautbien le dire, fait défaut pour d'autres formes. Dans <a-~et X«-

est attesté par le lat. ~o<et gMo~.En regard du gr. xoM~og, deFombr. ~&M~, du goth. ~ca~cM-ot-~du si. ~or~, du lith.

/h~<M,nous trouvons en sanskrit M-~M'a. Les formes M~-ya en

regard du goth. &<~<~et Jfc- cf. gr. ~oto~ sont moins embar-

rassantes, parce qu'on peut invoquer le lith. <~< et < Mais ilest inutile, je crois, de recourir à ces petites explications: il est

trop visible que l'a qui termine le thème, ne s'allongera dansaucun cas. C'est là, on ne saurait le nier, un côté faible de l'hypo-thèse de on pourra dire que devant les suffixes s<?eoM<es

règnent parfois les mêmes tendances phonétiques qu'à la fin du

mot, on pourra comparer ka- dans M-~ au pronom devenu sa.

1. Quant & la formation slave p<M?o*MOMtde ooJa, elle et), imitée du

masculin; le grec a de même le type ~oy~Jpe~de loy~. Considéré seni,fo~o- pourrait, étant donné le vocalisme du slave, se ramener & t)a<t~une telle forme serait fort curieuse, mais le 3 des idiomes congénères nousdéfend de l'admettre. M. G. Meyer (Stud. VI 388 seq.) cherche à établir

que la formation propre des langues européennes est d'abréger l'ii final;mais pour cela il fait sortir ~ey~ (dans l~e-yoço) directement du thème

féminin, ce que personne, je crois, ne sera plus disposé à admettre. Lestrois composés indiens où ce savant retrouve sa voyelle brèv« ~i~a-pMM,MUo-eM~, tsa-p<~<Mt<pourraient s'expliquer au besoin par i analogie desthèmes en -a que nous venons de constater en Europe, mais le premiern'a probablement rien à faire avec JM~ les deux autres sont formés sur«&M et &sam.

3. La règle sur a, devant une syllabe longue trouverait peut-êtrequelquefois son application ici; ainsi le su& -caM~ étant long, pouvaitparalyser l'allongement de 1' qui précédait; dans dpcSMMt etc. la

longue n'est dile qu'a l'in&uence spéciale du v.8. Les formes des autres dialectes germaniques remontent, il est vrai,

à un primitif tt~afa qui est surprenant.

Page 98: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Anomalies. Qutmtit~ du phonème a; 95

Mais nous ne voulons pas nous risquer, pour ces quelques exem-

ples, à soutenir dans toutes ses conséquences une thèse qui mène-

rait extrêmement loin.

Peut-être est-ce la même raison qui fait que le ~Itr. saMW

garde l'o: bref, bien qu'il corresponde au gr. o~og, au goth.

~!MMt(K-):M. Benfey y voit en effet un dérivé (superlatif) du pro-nom sa. Le zend ~«MMne nous sert de rien, et voici pourquoi. La

même langue possède aussi 7«MHOet d'autre part le slave a la

forme s<MMMa laquelle M. Fick joint l'anglo-s. ~e-~M « concors»:

~a~Mtest donc hypothéqué par ces deux derniers mots, et son «

long ne peut plus représenter c~. Si'o, dans o~og, représentait c,les difficultés seraient levées, mais je ne sais si cela est bien ad-

missible. Cf. 5M<KÎ,SMM<~MM~.

J'ai réservé jusqu'à présent un cas qui présente certaines

analogies avec celui de sa<M<~c'est le mot <7<MM~dans sa relation

au gr. ~o~og, au lat. domo-,à l'irland. -f~M. Seulement, ici, il n'ya plus me te la moindre probabilité à diviser: <M~. Si l'on con-

sidère la parenté possible de M~ avec le thème s<MM-~un~, ou

la particule &MM,on trouve les deux séries parallèles: 1° s<MM,

MMMÎavec brève irrégulière, o~to~,saMMt.2° <~HMt(~o?), f7a<KMavec

brève irrégulière, ~o~og; M~og. J'ignore si ces deux séries sont

unies par un lien intérieure

M. Brugman attribue à <~ une quantité moyenne entre la

brève et la longue et accorde ainsi la brève de toutes les langues

européennes avec la longue des langues asiatiques. Mais puisquecelles-ci ont elles-mêmes un a bref devant les groupes de plusd'une consonne, on peut se passer de ce compromis et admettre quela différence entre <~et <~n'était que qualitative. Cf. p. 91 i. n.

Nous verrons à propos de la flexion d'autres exemples, et

des plus probants, de l'c~ indo-européen.

.1. Inutile de faire remarquer que le verbe grec ~M~ sans correspon-

dant asiatique et dont Bôhtlingk-Roth veulent séparer ~o~ee dam le

cas où on l'identifierait à <<<ttM<~apporte de nouvelles complications.Pris en lui-même, du<M<!pourrait, vu son accentuation, être l'équivalentde <:d<M<t~:ce serait alors un thème autre que ~"e et qui en grec ferait

.J

~«(Ms~. C'est ainsi, sans aller bien loin, qu'il existe un second mot in-

dien sa)K<tsignifiant gttMtMtgMe,lequel devient en grec <!jMc (goth. SMNM),

Page 99: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

tisons qui doivent taire admettre deux 0 gr~oo-itaMqnea.i'(!

§ 8. Second e gr<eo.tta!tqMe.

Voici les raisons qui noua forcent d'admettre une seconde

espèce d'o gréco-italique:1. Il y a des o auxquels le sanskrit repond par un a bref

dans la syllabe ouverte: ainsi l'a de :xrofftg–jpo~s<= skr.j~Mdoitêtre dînèrent de l'o de ~op~==askr. <

2. Raison morphologique: comme nous l'avons vu au § 7,le phonème est lié et limité à certains thèmes déterminés.Jamais par exemple aucune forme du présent d'un verbe primaire,c'est a-dire non dérivé, ne présente un o (ou en germanique un a)gM<'la coc~cMce (le le ~'OM!W~:<être 0~- Il est donc invraisem-blable que l'o d'un présent comme o~M,en d'autres termes l'o quise maintient dans toutes les formes d'une racine, puisse repré-senter <

Le vocalisme de l'arménien est ici d'une certaine importance.Les articles de M. Hubschmann P!"&c~~:e ~~«~ des ~weMMC~MMM~Mse der <M~e~t. sproM~eMet ~~MMKKM,K. Z. XXIII 6 seq.400 seq. oNrent des matériaux soigneusement triés, malheureuse-ment moins abondants qu'on ne souhaiterait, ce qui tient à l'état

imparfait de l'étymologie arménienne. C'est là la source où nouspuisons. L'auteur montre que la distinction d'a et d'c existe enarménien comme dans les langues d'Europe, que cet idiome en

conséquence n'appartient point à la famille arienne: fondé enoutre sur les phénomènes relatifs aux gutturales il le place entrele letto-slave et l'iranien. Sans vouloir mettre en question ce der-nier résultat, nous croyons devoir faire remarquer que par sonvocalisme l'arménien ne se borne pas à affirmer une relation gé-nérale avec l'Europe, mais qu'il noue des liens plus étroits avecune certaine portion de ce domaine, qui n'est pas comme onl'atte drait le slavo-germanique, mais bien le gréco-italique.L'an~nien possède en effet la distinction des phonèmes et A

devient a: o~~Mt==Syo (Hûbschmamn 33); ~pajt~,

~<M~ <:pattager~ gr. y~~ (22); A~ lat. <MpM(19); hairpater; ail == c~Aog(33); <MMM;<:étroit~ gr. ~m (24). 3 setrouve dans MaM-mater; <a~ frater; &<M!M~gr. 9M~$(emprantépeut-être à l'iranien, '?2).

Page 100: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Voeatiamearménien. 9?

<tj,devient o (pour If v. I. c. 33 seq.): a cote de ~Mt «trace»

(lat. jw~), e~<~pied~, cf. gr. ~e~- (BrugmanStud. IX 3(!9); ~M l

~crier~, c~ gr. &fo~ S~ (33); ~<s ~œuvre~, c~ gr. fo~Of (32);

MM~~ï~og (?) n a point d'analogue direct dans les langues con-

génères~ mais comme celles-ci ont un c dans ce nom du hérisson,

l'o de <~ doit être < En composition: ~t?<M' que M. Hubsch-

mann rend par AtMtoyopoget qui vient de &e~M«je porter (405);

<~e-MM'(400). Enfin dans le suffixe: MM~ob-(dat. ~M~7o~)== gr.

~oïo. Mais il y a un point, et c est là ce que nous avions plus

particulièrement en vue, où l'arménien cesse de refléter l'o gréco-

italique et où il lui oppose un a: a~M<:œil~ gr. o~Ct, lat. o<t<~

(33); QMMXtw« nom», gr. Sfo~ lat. M~MeM(10), MM~ <:serre~,gr.

S~, lat. «H~MM(35); <tM!~<!W&«nuage», gr. o~pog (19); f<M'~

«rose», gr..Fpo~o~ lat. rosa (36); tal «donner», gr.-Iat. <? (33).

L'Arménien comme tel porte le nom de Hay; M. Fr. MuIIer rap-

proche le skr. pdti, soit le gréco-ital.jpo~- (Beitr. zur Lautlehre d.

arm. Spr. Wiener Sitzmtgsber. 1863, p. 9). Dans tous ces exem-

ples, l'o gréco-italique était suspect d'ailleurs d'avoir une valeur

autre que < par exemple dans ~o<~ que nous venons de voir

(page 96), dans S< ocM~, dont la racine conserve constamment

l'o. Ainsi l'arménien paraît bien apporter une confirmation à

l'hypothèse des deux o. Il faut dire toutefois qu'au gréco-ital. od

(o&o) répond, suivant la conjecture de M. Huhschmann, lot

~odeur~ (405): on attendrait a comme dans oi~.

Ce point étant établi, qu'il existe des ogréco-italiques autres

que <~== indo-eur. < il reste à examiner si le résidu qu'on ob-

tient constitue une unité organique et distincte dès l'origine, ou

bien s'il s'est formé accidentellement, si par exemple certains a ne

se seraient pas changés en o, à une époque relativement moderne.

On arrive à la conclusion que les deux choses sont vraies. H est

constant que dans plusieurs cas l'o n'est que la phase la plus ré-

cente d'un or. Mais d'autre part l'accord du grec et du latin dans

un mot comme 9M<tt$ potis garantit la haute ancienneté de l'o

qu'il contient et qui, nous venons de lerecoB~t~remonte

point à c~.Nous pourrons en somme distingtM~ qua~ire~esp~ëb d'o,

dont l'importance et l'âge ne sont pas le~emp~.

Page 101: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les dMf.espèces d'o. ObaetucciaatimeBtd'à en tt.98

t" o <=.<~commun au grec et a l'ita~que (§ 7).2" o de aro~ts ~o<Mcommun au grec et &l'italique. Nous

adopterons pour ce phonème la désignation p.3" o sorti d'a & une époque postérieure (dans le grec et

l'italique séparément).4" TI existe des o anaptyctiques développés sur les liquides

sonantes et sur d'autres phonèmes analoguea, v. chap. VI. Une

partie d'entre eux, comme dans vorare, gr. ~op, apparaissent dansles deux langues, d'autres dans l'une des deux seulement. Il est

essentiel de ne jamais perdre de vue l'existence de aes voyellesqui expliquent une foule d'anomalies apparentes, mai~ aussi dene point les confondre avec les o véritables.

Nous pourrions passer immédiatement au catalogue des o

gréco-italiques, qui du reste tiendrait facilement en deux ou trois

lignes. Mais auparavant il convient de s'orienter, de débrouiller,autant que nous le pourrons, Fécheveau des perturbations secon-

daires où l'o s'est trouvé mêlé et de rechercher les rapports pos-sibles de cette voyelle avec o.

ObseuMiaaement de la voyoUe 0 en M.

Après avoir traite de la substitution de v a opropre au dia-

lecte éolique, Ahrens ajoute (I 84): in plurimis [exemple o] in-

tegrum manet, ut ullcunque ex e natum est, ~oftog, ~oyog(nam

a~ptS ab <ïytp,~!e:t~y a ~<o, cf. ~vo, diversam rationem habent)etc. La désignation o ac t <M<MMtrépondrait assez bien à ce quenous appelons < et il serait curieux que l'éolique fit une diffé-

rence entre c~et Mais en y regardant de plus près, l'espoir detrouver là un précieux critère est déçu: sans parler de ~cwow où

il est invraisemblable de voir un mot dinërent de ~oewov, l'o

(== Og)des suffixes subit la transformation p. ex. dans i~M, dama~Av(arcad.), dans T~tMW~, dans l'homérique &KMT<H!Mpo<.Dès

qu'on considère quel't~ en question suppose un ancien «, on re-

connaît avec M.Curtius (Grdz. 704) que l'obscurcissement éoliquede l'o a exactement le même caractère que dans l'italique, dont

ce dialecte grec partage d'ailleurs les principales allures phoné-tiques. Ainsi que l'éolique, le latin maintient le plus souvent <

quand cette voyelle se trouve dans la syllabe radicale: toga,

Page 102: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Obscurcissement d'o en w apparent on rëe!. 99

<~M!MSetc., et néanmoins on ne pourrait poser de règle ab-

solue*.

Au contraire l'v panhellène, dans des mots comme ~MKtgou

est, ai nous ne trompons, une apparition d'un ordre diSë-

rent. Tout d'abord les groupes vp, v~, ne semblent pas être

jamais sortis de groupes plus anciens op, oA,à voyelle pleine: ils

sont assimilables de tout point aux affaiblissements indiens w,

«!; nous n'avons donc pas à les envisager ici. Dans les autres

cas, 1'~ (u) vient d'une consonne d'organe labial qui a déteint sur

«MeM~e Mva<MM:MeHeou bien sur MMe~MM~ oM<MtSo!esonante.

Ainsi dans ~mw~o?, il n'y a pas eu transformation de l'o d'S~o~

en M le phénomène remonte à une époque où à la place de cet o,

n'existait qu'un phonème indéterminé. C'est ce dernier que put

colorer en De mLme ytwq est pour y~q, non pour y~M~.

En comparant ~<~ et ~<nrt!<M*yt~~o< (cf ~«~«M) au goth.

WM~ au lat. M ~w, nous expliquerons le dor. par la

forme ancienne Par une sorte d'épenthèse, les gutturales

vélaires font pf fois sentir leurs effets sur la syllabe qui les pré-

cède de là A< o? pour *~MXog,*o$ ===skr. w~ goth. tt~s.

Dans o~-v-$ ( at. <M)~Mts),v est également une excrétion de la

gutturale.Dfaut convenu' cependant que dans quelques cas c'est bien

une voyelle pleine qui a été changée de la sorte, mais toujours

sous l'innuence des consonnes avoisinantes: xt! lat. aa~, skr.

&<ïM~; M~, lat. M<M:,skr. )t<SMt;«t~Aog, germ. livehvla-, skr.

~aM. Ce dernier exemple est remarquable: le germanique,

comme aussi la palatale du sauskrit, nous montre à n'en pas

1. Comme dans le latin -<afM = *-<Bf<ts, o peut devenir a. Hesy.

chine donne les formes ~<w~e == ~tM'es et ~<"S = ~a~, sans en

indiquer, il est vrai, la provenance.2. Nona avons admis nne épenthèse semblable dans low~MM'~et tKc-

jt«f<) (p. 17 et a6), chez qui ru n'étmt pas comme ici un son parasite. On

a peine &se défendre de l'idée que ~M~ et sa forme thessalienne &M~«

remontent tous deux à ~«y~g (c&~tt~ftof t~<t<tc<~of $cloy ~«q~e),

et l'on retrouve des doublets analogues dans ~cy~oe et ~apyoc, dans «~y,

dial. M~f, éol. ~~f (Grdz. 68~). Est-ce que dans t~MMee, ~1)!,

«&< l't serait du & la gutturale palatale qui suit? Je tenais la chose

pour probable en écrivant la note de la page ?; mais je reconnais que

c'était là une conjecture sans fondement.7*

Page 103: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

a grec change en o.100

douter que son s'est développa sur un primitif. Ainsi, et pourplusieurs raisons, nous n'avons pas le droit de traiter Ff grec en

question comme étant dans tous les cas l'équivalent d'un o.Cela du reste n'a pas grande conséquence pratique, vu que(qui est certainement pour *~o~) est presque le seul exemple quientre en considération dans la question du phonème p.

En latin la voyelle obscurcie en « pourra généralementpasser pour o. Quelquefois l'altération est allée jusqu'à I'<commedans cinis =='xo~tg, ~MMs == o~Aog; dans ce cas il n'y a plusde preuve de l'existence de l'o, car peut, en lui-même, repré-senter aussi un c.

Echange des voyelles a etc.

1. Avant tout il faut écarter la permutation o S qu'on ob-serve particulièrement en grec et qui est un phénomène d'a~M~

régulier étudié au chapitre V: ainsi ~«-~ ~<9-~og.2. a c~oM~eMo. Le phénomène, comme on sait~est fréquent

dans les dialectes grecs. Il a lieu en lesbien dans le voisinagedes liquides et des nasales: ovo, ~o~oprtg, ~Tpowg, ~o~etg etc.

(Ahrens 176). Le dorique a entre autres ypey<a,xo~&~o~(Héra-clëe), M~Ao~ (Crète). Hésychius donne xdp&<'Mïp~ 7F«~tOt,otpoaM<cotpaatq. TIc~MOt*.Ionien ~o<~of, ~M~e: pour ~e{V~«.Ces transformations dialectales qui du reste s'attaquent souventaux a anaptyotiques ne nous intéressent qu'indirectement, en nousfaisant assister au fait manifeste d'un cedevenant o sur sol grec~.

1. Assez fiéquent, mais peu étudie, est l'échange d'M et d'c, commedans yfM~oe yM~oc, pM~e pwdec (Stud. 111832); c'est en présencede ce fait qu'on se demande s'il est vrai que l'c ait ni plus ni mains lavaleur d'omicron. De ces exemples il faut Bana doute retrancher (h~gqui peut élever pour le moins autant de prétentions que «<?<« &la pa-renté du skr. ~e&aM (pour le labialisme devant w o& ~c); ~eMo~o-fMWMrappelle vivement le shr. ~ya. Sur le do zend ~<KM!v. Hubsch-mann K. Z. XXIII 893. tt~MCMM(Hes.) parle dans le même sens.

8. En outre <fr~oy<x~<!<ttptMMf~;<n;<~t< T~' M~eH~f. Le dumot <!<n;t~ vient probablement de (et véd. ~JM?); Mepo~~ est obscur.

8. Dans une quantité de mots dont la provenance est inconnue l'adoit être mis également sur le compte du dialecte, ainsi Ato~f~ <Mtd)}-«at; uq4ppos RA' P"çaz«, wdtvte« 't<MM,x~~ee' e <Mt<t<~<!c,~M~oe =* ~Mf~<j;oe, K<{~< iSl~M-M,Mie.

poe == <M~ xe~tt~ etc.

Page 104: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

«gtee changé en o. 101

En dehors des dialectes, c'est particulièrement devant v, .F,

qu'on remarque une oscillation entre~ « et o: «Aoto~ «lien, car-

cans parent de ~«(F)~, ~ot~ et ~«(F)~ o~c~ et o: eM'«o

et y«~ M~erog et o(J=)tCM'og(?).Nous avons peine a croire

à la parenté de o?eTpo&avec ec~o (Ascoli K. Z. XII 435 seq.).

Souvent l'échange <« et d'o n'est qu'apparent, pour choisir

un exemple où il est impossible d'hésiter, dans ~o~< ~po~og.

La racine est évidemment ~p~t: les mots qui ont pu la contenir

sous cette forme eut péri, ~e~î~ doit son ocà la liqu.'de sonante,

~o~og a pris régulièrement et il semble à présent que ~t

permute avec o~t. Dans le cas de ~eot~ ~MMAof, le verbe

(~)p~o nous a conservé I's. On expliquera semblablement ~;«-

x~~os <Hfe~e~ <~«~yoc ~o~tog dont l'e radi-

cal apparaît dans le lat. scelus (cf. skr. éllala «fraude»), et aussi,

je pense, yo~t~ ~o~o~Pour se rendre un compte exact du rapport de A~oyog a

xp«t~, de ~otwo? à «pMy«,*)(p«M'~ de <~HMoc,~ofes à <~tMf«,

de ~o<{, %TOteà ~t< (xeroMM~f), il faudrait être mieux nxé

sur leur formation et leur étymologie. Il n'y a pas de raison

majeure pour mettre JVotog, yot~a en relation avec fëpog, <w-

< de .Ma.' le skr. M~ <:eau~ permet de les rattacher à une

autre racine. Nous avons vu p. 77 que ~oyo? pour "~o~og

appartient à la rac. ~p, non à ~pS (~og).Comme voyelles prothétiques l'a et l'o alternent fréquem-

ment, ainsi dana âeaag~6g ôesagoig, âlci~acôlcixsty, âBaxEwment, ainsi dans c~«~ o<~< ~~«t o~~ c~~o

o~o. Il ne s'agit point ici d'un changement d'« en o: seulement

dans le premier cas c'est of, dans le second c'est o qui s'est déve-

loppé sur la consonne initiale.

Il est plus que probable que !'« des désinences du moyen

-<y<M,-MM,-t~<Met l'o des désinences -co, -fo, -t~o, sont a l'ori-

gine une seule et même voyelle. La forme -Mt du dialecte de

1. On trouverasousles numérossuivanted'autresexemplesde cefait.

2. Le mêmeéchangepourras'interpréterdediBërentesmanièresdans

les cas suivants: aoU~ et .Mt<c,M~eg et ~x~, M~os et x<M'<x&n,

tt~otMy)!o:n<Buddu bois~ parent de xc~~oe et du lat. Mt~a~o (p. 68),

fM<f~6~jeunepousser ettt«~«~ <:aisseUe,jeune pousserKMK~fteyoc'

q)ttf6~:cHes. rapportépar l'éditeur,M.Mor.Schmidt,a <MK«~tf(v.p. 60),

e~yywtoe et M~xyyoc.

Page 105: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

n italiquechangeen o. Y a-<rHan «M<tM<a o?102

Tégée nous en est garante jusqu'à un certain point, carl'arcadienne paraît point avoir de disposition particulière à changer« eno, à moins qu'on n'en voie la preuve dans xcw pour x«rc. Les

1exemples qu'on donne sont ~opxo~, <~or<ïy, 6tOM~o(« i(Schrader Stud. X 276). M. Schrader estime que l'o de <~o~-x<as n'est autre que la voyelle du parfait, qui s'est conservée

quelquefois dans la formation en -x«. Quant à l'apparition d'uno dans les noms de nombre cités, c'est là également un fait quipeut être indépendant des idiotismes locaux: tous les Grecs hési-tout ici entre e et o (~«, f&o<~ &<Mo~~«xo~tot) bien que les

groupes xocxo contenus dans ces formes remontent indistincte-ment à l'élément km.0

Le passage et o étant admis pour les syllabes finales, onpourra regarder le lesb. ~<x comme la forme ancienne de &M.Œ MK~

Le latin présente, dans la diphthongue, ~OM~tM~autre formede ~MdKs conservée chez Festus, ?<MrM<Mde la rac. &M<,puis /OCMSà côté de /<M~et quelques autres cas moins sûrs (v. Corssen IP27). L'ombr. j~os~t~, selon M. Bréal (Mém. Soc. Ling. ni 272),est le parent non de ~ot, mais de ?<?<?; seulement cette étymo-logie dépend de l'interprétation de nerf. Dans sordes en regardde MMSMM(Curtius, Stud. V 243 seq.) la cause de l'o est dans lec disparue a~~esco (cf. alo), co&<M-s(cf. ~-o), ~c~MMM(cf. ca~o-<Mt&M)doivent vraisemblablement le leur à l'affaiblissement ré-gulier en composition. A la fin du mot l'osque offre dans sesféminins en -o pour -a, .0, un exemple bien clair de cette modi-fication.

3. Une question digne en tous cas d'attention est celle-ci:ro<M<M~ât a~ <M<e o (étudié au § 7) se ~pro~M dans la <<!de Doit-on croire par RMMp~que !'&CM~Me<~ ~ec S~tO~ €?~ot~deoyo dMeaMMjm~MMMetM~M~MeM<~<~quecelle de~e~tdg en y~ot~ de yJt~M?

Le gréco-italique seul peut donner la réponse. En effet cen'est pas des langues du nord qui ont confondu avec Ogqu'on

1. On ne voit pas bien quelle voyelleest cnginairedam le caade/QCM8o~~MM(comparéau gr. qui lui-mêmen'est pas d'uneformation<MMpMemte)et de MCttM~eectCtM.~tMM«<wet eaMM(v. p. 63 et 106)montrentque co (<po)peut devenirM.

Page 106: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Y a-til nn ablaut a o? 103

pourrait attendre la conservation de ce substitut de dont nous

parlons, et les langues ariennes nous renseignât encore bien

moins. Or dans le gréco-italique même les données sont d'une

pauvreté qui contraste avec l'importance qu'il y aurait &être

nxé sur ce point. Ici se présentent en première ligne les parfaitse)t<fxov«de x<~<o et mo~« de A<~<M"oavec les substantifs xo~

et Ao~ (Hes.). Ces formes ne décident rien, parce que la racme

contient une nasale. C'est ce que fait toucher au doigt un troi-

sième exemple: en regard de ~<a. La racine de~Uo

est cela est prouvé par ~Ao$, ~~<w, ~ot~, ~cg,

&<g. Ainsi l'« de ~<a est dû a une liquide so-

nante et n'a nullement qualité de voyeFe radicale. Or qui nous

dit que les racines de ~<w«, ~o~«, nb sont pas et Atyx?

Si d'aventure les deux ou trois formes où survit la racine ne

nous étaient pas parvenues, le mot semblerait venir d'une

racine ~A, et cependant nous savons qu'il n'en est rien*. C'est

le même échange apparent que celui que nous avons rencontré

plus haut; seulement celui-ci joue l'oMaM<avec un certain sem-

blant de vérité. Il se trouve encore dans les couples o%epy«o:

<~M~ (Hes.), <~<~o: <~c~, ~< ~o~o? et ~o$ (ces

mots du reste sont éoliques), ~<a: OM" ~Mtno: ~o~~g.

Mais voici des cas plus graves parce que dans la racine dont

on les fait venir la présence réelle de n'est pas douteuse: o~tog

«sillon, rangées qu'on rattache à Syo; xo%pog~6unier~ mais

aussi «boue» qui serait parent de xeot~ (Grdz. 141); <~oj?j'n

regard de ~y~; c~o?, &~ qui rappellent ~o~t; o~-

rac. ~(?); %o~, ~0~09 «deuil, regret, désira liés peut-être

à 9t< (v. p. 61; pour le sens cf. %~og); foc:' ~MMO~g

(Hes.) en regard de ~v<a; o~M ~s'indigner, s'emporter» rap-

proché parfois de ~o~t; ~o~« si on le ramène a ~op-

1 Le ~M<fï« de Syracuse (Cnrtma I. c.) ne prouve pas davantage

l'oN<M(<en question: 1" parce que cette formation est toute secondaire,

a" parce que F. peut n'être qu'une variante dialectale de 1' Un pré-

sent~ pour venant de est une forme claire; quant à~«~,

sa première nasale n'est point, comme l'est celle de m.y~, la nasale

radicale de Aeyx: de leyï on forme régulièrement '<o lequel dosent

d'abord ~j~ Faf ~pe~~e ~.w< ~yï< V. le mot au

registre.

Page 107: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

o change en a.104

Puis le tat. ~cco place en regard de o~;<M (v. p. 107), et legréco-ital. OM&M(Syxog,MMC!~)de la rac. ank (<o~ ~c!<s).

Voilà les pièces du procès, et les seules données en réalitéqui nous restent pour élucider cette question capitale: y a-t-il unablatit de semblable à l'oMat~ <~? Un examen quelquepeu attentif des cas énumérés convaincra, je crois, chacun queces éléments sont insuffisants pour faire admettre un tel aM<H<~lequel s'accorderait mal avec les Mis exposés au paragr. 11. Ily a principalement trois choses à considérer: 1" la plupart desétymologies en question sont sujettes à caution; 2" l'o peut n'êtrequ'une altération toute mécanique de l'a; 3° il n'est pas inconce-vable que sur le modèle de l'ancien oMoM<e o, le grec, posté-rieurement, ait admis parfois l'o lors même que la voyelle radi-cale était a.

4. o (==p) c~M~eeMa. C'est là une altération peu communeen grec, même dans les dialectes. On connaît la glose <x~<a'<o~<MtA<nre:t,singulière variante du thème gréco-italique OMMo-.Pour ~ecw en regard de o~ v. page 114. Les Crétois disent&w~ pour oMtp, Hérodote Kppo~ pour 6pp<o~. On trouvechez Hésychius: <«r ~6 )M~AvM'poy(- o~~«), xcyxt~'~î~. ~oAefg == Koy~M' ~f< Cf. Ahrens 11119 seq.

Un exemple beaucoup plus important, en tant qu'apparte-nant à tous les dialectes, serait le mot c~oAeg, si l'on approuveM. G. Meyer qui identifie la syllabe <~ avec le thème o.Ft, lat.CM(Stud. VIII 120 seq.~). Cette conjecture qui a des côtés sédui-sants laisse cependant prise à bien des doutes.

Le même mot ovis est accompagné en latin de opî~, con-servé chez Festus. M.Frôhde croit que cette forme se rattache àagnus: mais après les travaux de M. Ascoli, la réduction de~o àv en latin, à l'intérieur du mot, est à peine admissible. Du restele J~o~MMMSC. (M.Lat. de M. Lôwe a révélé un mot <K(&MMcMs(ovium pastor) ou OM&t<~CMssuivant la correction de M.Bahrens,JfM. Z~~«~. 1877 p. 156 qui décidément atteste l'a. Celane corrobore point l'opinion de M. G. Meyer relativement à ai-a'oAog, car l'o latin devant v a une tendance marquée vers l'a,

1. M.Meyer propose une é~moiogie semblable pont «~wM«!e(cCp. 7).Auparavant dëjà, Piotct avait explique l'an et l'Mtte mot par oet <:mon.tom~. Of~MS jfM~o-eMfop~tMesI* 460 eeq.

Page 108: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Oj,change en a. 10~

spéciale à cette langue. En dehors du groupe ov, on peut dire

que <ïsorti de o est en latin chose moins insolite qu'en grec, et

cependant extrêmement rare. L'exemple le plus sûr est ~M«rMs,

Mat~we (en regard de Mësco,~KMWc,gr. ~m) où l'o transformé

est une voyelle longue. JRo~MM~jpo~, suivant M. Curtius, est

parent de rota. Pour ce qui concerne CM<M, rapproché de cor

(Curtius Grdz. 143), il faut se souvenir que l'o de ce dernier mot

est anaptyctique. Le cas de l'ombr. kumaltu (lat. MM~)n'est

pas très-dinerent. C'est une question difficile que de savoir si

dans o~MS,<M<«s,M<t<es,en regard de d~MM~,e~s,y<5ro~,l'a est

ancien ou sorti secondairement de o. Mais ce point-là trouvera

au chapitre V une place plus appropriée.5. Si, dans le grec, il n'y a pas de raison positive de croire

que ~F&<weMM soit jamais devenu a par transformation secon-

daire1, il est presque indubitable en revanche que certains a ita-

liques remontent à cette originel L'a de c<MMSen particulier ne

peut représenter que < dire en effet que l'o de ~ew est un p

n'aurait aucune vraisemblance; ce phonème paraît être étranger

aux suffixes. On peut citer ensuite l'osq. ~M~MKMM,parent du

lat. tongeo. A ce dernier répond le verbe faible goth.~c~OM. Si

nous avions en même temps un verbe fort ~t~M~, tous les

doutes seraient levés: l'a de ~o~<tM serait nécessairement e~, l'o

de tongeoserait donc aussi Og,et il serait prouvé que l'a de <a~

nom sort d'un o qui 0~ < Ce verbe ~~M~ n'existe pas, mais

le ttn du verbe parent ~«~o~ permet d'afnrmer avec une certi-

tude à peine moindre que la racine est bien Peut-être l'a de

caveo est-il également pour o == < la question, vu ô<o~, est

difficile. Dans JR~ca même phénomène, si l'on ramène ce mot

à la racine de p~o et du gr. itopxo~ (nasse). On compare palleo

au gr. 9M~tog:or l'o de ce dernier mot est o~ vu ~tdg. Cf.~«K«s.

Dans ces exemples, l'<t, nous le répétons, n'est pas la conti-

nuation directe de ag, mais une altération hystérogène de l'o.

Jusqu'ici il a été question des voyelles o et a alternant dans

1. M. Mor.Schmidt met un point de doute a la glose d'Hesychius

~Mqw~e' ~Mey~Mt qui serait stuis cela un exemple très-remarquable.

2. On devait sy attendre, car depuis bien toaglempti mmadoMtole

son des deux o sciait confondu.

Page 109: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Italique «~ grec « o, et autres con'MnaisoM.MO

une Mt'mc langue. reste à voir comment elles se correspon-dent, lorsqu'on compare le grec et l'italique. Pour cela il estbon de se prémunir plus encore qu'ailleurs contre les piéges déjàplusieurs fois mentionnes que tendent certains phénomènes liesaux liquides et, dans une mesure moindre, aux nasales. Nousavons éliminé complètement ce qui tient aux liquides sonantesdu § 1 ainsi xof~te: c~, skr. mais il y a une secondesérie d'exemples ainsi o~og: oM~M, skr. «~ v. chap. VI

que nous n'avons pas osé passer de même sous silence et quenous nous sommes borné à mettre entre crochets. Ces exemplesdoivent être comptés pour nuls, et ce qui reste est si peu de chose,que la non-concordance des deux langues sœurs dans la voyelle oprend indubitablement le caractère d'un fait anormal. Pourles recueils d'exemples ci-dessous, la grammaire de M.Leo Meyeroffrait les matériaux les plus importants.

6. ~!CM<CHced'o C<(Fa dans une des deux ~M~MCSOMdansles a&tM!~M~Mes fois. Lorsqu'une des deux formes est de beau-

coup la plus commune comme dans le cas de ovis: avilla (p. 104\rous ne mettons pas l'exemple dans cette liste.

t <~-c~og <

)

~g )1

~og* )

f N«MM&COM,COOgJ

ft~~g tr f ~<t&&1[~O~g J

~K~f}

)~~ t ~J

1. CurtiuaStud. la. 300,Grdz.878. 2. )(«<!«§'a~otipyoe(Suid~).8. Ltt raoiao,Menquele b(!ot..SMMt~we NeddcMerien, t'~Kt.tt<!tM

MM.Le latin Mtootcera.itdatit) sS~ef, Hi1&pttrenMdn mot avecnotremoineétait miouxtMaunJc,mais il nioutot)lea app~fonoead'un compoBdconton<Mitlu p~tticule se-, et. M~ea; ptM;utt ha~fd aiagalior il exiateun mot védique ot~tM <:dMtgor~ Saf «MA-OM&et MtMttcaa v.p. 114..

Aoyy<t§Nt°~f ~MKS. C.~y~Ct <

<tOM({jjff ~M<MÎ~.

~Cf~~Og

~I} M~(~.

O~M~g ;)

ar«(~)t~ t ~M~aw~

!)to(<F)~(<J ~MMMt,pOt)C)'(iBt)cr.).

f cttvitedanslejougxoo lc c~ar~us.?COOv)t een~M.

Page 110: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

« grec et o italique. 107

7.M~~ecc<o~a~Me.

&. La ~CM<Cne contient ni ~MM&!)Mnasale MOMMt~M~.

(?)~X, ~X-CM, ~.Otf~ <?OC,doc-eo,~-<!M'.

~X, ~tMt-M~ ~«~M, AMX-e: ~M~ ~M', ~M<<MS.

(~«~(~0~) t~MpC'.) )1 ~0<? ~(?).

1. Il n'y a pas d'autre raison de ramener M<!<H<m,&~«t, u.une rac.

~etxque l'existence du lat. doceo. Autrement on les rapporterait sans un

instant d'hésitation a. la racine qui se trouve dans ~«(c) e, ~(~f.

Mais rien n'empêche, dira-t-on, de réunir tout de même ~e et doc,comme

ayant tous deux pour base la racine <? «savoir». A cela il faut répondre

que ~M n'est une racine qu'en apparence: c'est ~tM qui est la forme

pleine, ainsi que l'indiquent l'indien <~MMet le gr. ~fec pour *~Mc

(= ekr. (?a)M<M).~~)< (aoriste),M«((<~Ne, ~(~f, ont, réguliëre.

ment, la nasale sonante (pages 80 où ~M a éM oublié, 22 et 46); dans

~<ntN, si on le joint a cette racine, elle n'est pas moinsrégulière (v.p. 22).

Il faut répondre en second lieu que la racine <~<tqu'on a cm trouver dans

le zend n'a, suivant M. le prof. Hubschmann, aucun fondement réel. Cette

question difficile se complique du latin disco, du sanskrit d~s et du zend

~(t~t. 2. ~o~ sera né par étymologie populaire: ~M~ ~o~~c "5f

«w«w MMMM',dit Eschyle. Ainsi s'explique son e. D'autre part M. Curtiua

partant du thème ~pop explique le premier o (u) do <~«pa par assimila-

tion. C'est pourquoi l'exemple est placd entre crochets. 3. ~oe (diu.

turnue) est pour *poe == shr. <j'e-~ «éloigné». La glose ~of Ko~-

MoytoyHes. (o~of?) est bien probablement un comparatif neutre sorti de

*oy, alo-.daeïyas. et oo«<'sont autre chose. Si ~MfMaest égal au

grec Mpoc, il est pour *dot(f:M~mais ce dernier rapprochement est boi-

teux on peut dire seulement que durare (edurare, ~<f<!tMwe)signine par-

fois ohM't~' cf. ~09 et qu'il rappelle <?<'« dans des expressions

comme durant coHes«les collines s'étendent~ Tacite Uerm. 30.

b. Z<t racine e~ une liquide OM«MeMC~o~eM<winitiale.

On ne pourrait, je crois, démontrer pour aucun exemple de cette

sorte que la voyelle variable (a o) a été de tout temps une voyelle

pleine: tous ces mots au contraire paraissent liés aux phéno-

mènes spéciaux auxquels noua faisions allusions ci-dessus. Ce

sont principalement ~«A~: w~o; ~Ao, o~o~M: <Meo; o~-

~M: domare; O~t~M: «'~M~; TCtA:~Ho; ~pdt0: /b~~C. Puis

~c~og: CM~MM~xp«wg -xcornouiller~ (aussi xt!~og) et e~MM;

~cf~M: <o~Ms(?); ~KpK: jpo~ (p. 111). M. Fick rapproche ~A<w

de M~. ~S~g et x~oc (Hes.) diSerent peut-être du latin j~-

<t«s, et, dans l'hypothèse contraire, les contractions qui ont pu

Page 111: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

o grec et <*HaUque.t<)8

avoir lieu, si par exempte le thème est le même que dans le skr.

~<M'a~ auront troublé le véritable rapport des voyeUes.

c. Les ~«MCMMssont j~a<x~« la fin de la racine. Dans cette

position on ne trouve pas d'o latin opposé à un a grec.

8. o~ee et a ~oKgMe.

a. Za racine ne COM/MM<ni ~MK~etMnasale MOMMM<M?e.

S~0<to~ <~M<M.F.(?).oFe~es <M-M~.F.(?).

O~oy~pO~t ~tM!CM<«!M(?).

0~ <!CM-p!<e~~(?).SfOg <M<MM~(?).

1. C&p. 60. 2. Si l'on peut douter de Ilidentite d'acci- avec e~il serait en revanche bien plus incertain de le comparer directement à

OM-, qui est d~& tout atteM avec 8o'<M'.aqui- dans a~Mt/MttMne s'éloigne

pas trop d'c~c. 3. Pictet comparait ces deux mots & caaae du grand

emploi du bois d'if pour la fabrication dea arcs (Origines JI 289). Maie

M~of peut ae ramener, et avec plus de vraisemblance, soit à la racine «<t

soit à la racine M~; son o est alors <

Devant v:

«o(~<B <~K'eo.C.

xo(~)ot <~MM.C.cf.p.l06.A<wo lavo.

yo(~)o? MC~M~e.

K-~o(~)t« ~MttCK&

Dans la diphthongue:

oK~w a'~M?MS.

o~M-po? c~g~.

b. La ~OCMMCOM<~M<M~tCliquide ou M~MtMM< MOMMM~e~C.

XO~O~ CO~MS.

F~o~o~yos ~'<K~t<e$.]]

xo~tg c<MtMMe'(?).

xpotMtAq CO~CM<!MS.~cy~ ~Mceo.

1. CtMMCoefurfures de &ure a cibo camnm vocatae. Paul. Ep. 46. M.

Si le mot est parent de MM~, il l'est aussi de cinie (p. 100).

xoe~os <~Ms (§11 Hn).x~t~ <~&~

~tO~O? MM~tM.

TO~Of <<t~MS~(?).

Tpoy~ <~«~(?). J. Schmidt.

t~OOg <M?<~MM(?).9H;0<fo ~Oeo(?).

~0~ /~WM~(?).

~O~Oj? j~M~~ de*jpO!K~F.

o~oftro: aM~M.

0~,0~ A-a«-~(?).oÓ,oMÉ k-au-il(?).

oAoog sa~M& C.

[0~0$ O~K<&]

[~0~~ JM~&]

~M~tog ayeka.

[X~S ~w~pta?.]

~o~ /a~g./<s(?).

Page 112: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

1()9o grec et italique.

c. Zes~M~MM <!<M!~w~tt fin la ~<!<'<MP.Ici se range-

raient ~(M, < (e~ <~M'w) en regard du gr. ~o do, c~/tM(cf.

cas) en regard de xofc~ M<s en regard de f~uf. Sur ces mots

v. plus haut p. 105. Le cas de striivi, ~«~M, auxquels !e grec

oppose eipo rentre dans la classe o~MM~ op~og (p. 106).

Voici maintenant la correspondance régulière qui exige lu

dans les deux langues. Ce tableau, nous le répétons, n'est pas

exclusivement un catalogue des p gréco-italiques;il doit servir

surtout à s'orienter, à évaluer approximativement l'extension de

l'<tautre que o,,en grëeo-italique; aussi y a-t-il encore beaucoup

à trier, en dehors des exemples désignes comme suspects. Par le

signe t, nous posons la question de savoir si l'o n'est pas os.

a. La racine ne <??<??<tM~MM~fni M<M<~non MM<M~e.

o<?.- o~ o~<a~-« o~eo,<x~<

o&~ o%ox-e:,o~e, o«-t-<:Uog <M'-M!<M.

(?) &~o~ ~-pog, ~-wes /< /osM.

Sxptg oc~ombr.okar. «oxxt~ caasa.

fo~O octo. CttCM~.

o~e <?<?. XMMOf CM~~M.

&M~W <M,<!SS<eM~ ~M~0~ MMCrO~.

g(~)tg <WM.

~(-~<f) 0&'(?). "0~~ %OW«<JOO~ JM~ etc.

~MM~ ~«!M& ~0 F~

<MMMy SMMM*

1. V. Curtius, Grdz. 467. 2. Pour le sens, ob va bien avec mais

comment accorder leur voyelles? Si o<M-est vraiment une particule et

non simplement un rejeton de la rac. ~suivret, on peut a peine douter

de son identité avec ob. Le jp est conserve dans cp-<MMa;-SeMSest parent

de ag«a<M, gr. a~e etc. 8. ~<M'<r Mf o~- 'E~~MÏiM. Hes.V.

Fick IP 198. 4. MCMMet e~my se placent à côté de l'indien «~<

(v. Fick Ils S69). L'<t bref du mot indien montre que l'a n'eat pas o,, que

par conséquent il faut séparer ces mots de <e~ <: suivrez. On pourra lea

comparer a <M~ ~secours, justice, vengeance des dieux» et à ~M~,

ot<n)M!? (Hes.) <:dé&nseur~. Ceci rappelle le skr. fai!<'S~ P<~< etc-)

<:aider~ que Bohaingk.Both séparent de potMC~<:pouvoit~. (7 serait pour

s, comme dans ~i! et peut-être le zd. ~sxma ~ami~ est-il identique au

Bh'. fa~M~ ('=='~fttitM<~<:secouïaMe~. Il y aurait identité entre p~ <se.

Page 113: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

o grec et itaMqw.n«

conrs<HtM~et <!ar<c.MtaMqaareMte, aemNot H, la mêmeracmodansSMHCtc,MttehM,~aK€«8,SaM~MaHs~o~a~s<M~r(cf.fatrd).

Il y a encore &o~ ~o~g et topc~ ~M où la vatear de t'ûtatiM est atihu!ee par !e qui suit (pour <w&le eaa est un peudiSereut); Ko~~ qu'on a identine &~M&es;~~«fog qu'on a com-

pare a tosq. ~M«Maulsi que )fttfog' 6 arpmxTogen regard de

j~MC. En outre il faut mentionner l'opinion qui réunit /M'co a

yo~M (Corssen n~ 10()4),tien qu'etle suppose la réduction de

<iwaf\DaM ta diphthongue:

b. La tVfC<MCCCM~t~MMCHgMMSeou MMC<M~t?eMOMM!!<M~.

[o~ SAoA-c,oA-~c~ct a6-o~-ec.]

fo~~ S~Mp-K,Sp-OO O~-KW~0)-<M&]

~ot-~ ~Ma)-y ~ep-~og, ~op-«] t~~o~ -<w-t<~MMVtedaces'.][MtO~:~Op.TOg,~pO-TO~ <M<M~,Mt<WMt(S,fM<M'S.]

[Mto?~ ~M<o,~t!A-q NM~-o,<Mo~.cf.ombr.kumattu.][~<0~~C~O~-ft~M,<<0-~M: S~M'-CCt,<<~MS'(s<e~!û).]

fo~MO~t «MCM~(sl.~MC~).jSyxog~ctoc~ <<MC!<S,v.p. M4,114.

0~eg(*S~Og)MM!M.

O~M~O~ «atMHc!

S~O~M: MOMMM.

~OTOg MO<N.

3f~ «M~<M&

t opycfog oy&tM(armén. <M~).

~O~~og &M~tM(empnmtë!).

~po~«g se~o.

ëoftt$ ~MtMM&

(~)po~of (~)f<MM.Ixo~q COM~MS.

«o~ COMMt(empnmté?).

XOpO~Og COtVMMt.

1. Le ah. <MMt<<<:braler~ vient d'âne KM.<~o,~ (Habachmann K. Z.XXIII S91) qui donne anaai le litho et le goth. ~~s <:jonr~. C'est

peut-être à cette mcino qu'appartient /<weo. On devrait alors le ramener

fo~ Mtt~o~'sc~

xAo(~)f<g ~MÏt:~

xopt~et con~et

Mop<0~ C<WMM?.

f<MO&!S<M8.

~e~og /bMMMb.

~0~<!p<0 WM~MM~.

~p~ /!wM!M!er.

S~Og SoKtM.

~oAtOg JpMb.$t!f <~MM-.

tatPpXOg j~WMM.

[~p~<o ~<Myo'.]

tf~oy~Og /M~M&

[~W~Aoy /O~M.]

[~OptOy CO~MW.]

Page 114: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

111o grec et italique.

i. Nop<{et ~<?{.os (avome. Hea.) ont ici peu oa point do valeur. parce

que leura thèmes sont de ceux qui riment c, (p. 74 et 79). En pnnctpe

il y aurait les mêmes précautions prendre vis A.visdes mots latins; mais

o,, m'est pas si fréquent dans l'italique qu'on ne puisse regM<ter lo de

~rare comme l'equi~lent de l'c de <!c<5f<«(Mr M!Tt v. CorqMn

Boitr. a. It. Spr. 887). Nous feroBa la mCmo remarque relativement tt a<erM,

on regard du heMuiqne. 8. M. Fiok (H' 146) place parro et

«Mec. sous un pnmit!fjMMB< (mieux: porsod), et sépare ~MM (== <fp<"

MM) de ~6<a, ~< Bien que la d!stmctioa que veut établir PMaow

entre l'usage des deux iormea ne paraisse pas se juatiBer, on peut dire en

faveur de cette combinaison: 1" que lametathëse d'un ~<tM en

Eenut d'une espèce assez rare; 9" que dana ~<:wo pour ~"M il y aurait

assimilation d'un <tné de Ty. ce qui n'est pas tout à fait dans l'ordre, bien

qu'il s'agiMe de a et non de fiel, et qu'on puisse citer, même pour le der-

nier cas, certaines &rmes dialectales comme le laoon. M(~<M'; S" quc

p<MwMlui-même s'explique fort bien comme amplincation de 1 adverbe

sh. pMr~ gr. ~oe. (porro): ~oe = Me<n): 'MM.

N'ont pas été mentionnés: ~Ao~ct volo dont la parenté

est douteuse (v. chap. VI), et ~or~ auquel Corssen compare le

lat. por- dansjM~f-~eM~ etc. La position de la liquide dé-

conseille cette etymologie, malgré le crétois xo~ et rien n'em-

pêche de placer por- à côté du goth. ~M~, grec %<~c.

Mots se râpportant aux tableaux a et b, mais qui contiennent

unolomg:

f~s Be~.~{

t~ SCMNt. <

[<a~~ «~a.] ~<5pog M~<M«&

~s ~J. i,dc&a ~o.

-t-~gf M«S.

1. ~mpoe' ~Ms Hes. Le mot se trouve dans nn &agment de Calli-

maque ~&Mt<Min sacns cmatalom, eymM figura, ex oleo coctam appeUa.

tur PMl. Mac. 98. M. Si l'on tient compte de ~«NMfaye et de ~M, on

à */M<w on *MO; e& Mt~m =. *M~ Mais le sens de fauoo laisse

place &quelques doutes, qui seraient lev~, il eatvraipM /<~ ~bot? sec,

matières inaMnm&Mee~ si la parenté de ce mot avec le premier etatt

Msm-ee Il est singalier toutefois que <bm<<o~ signifie ~ca~ (Pau1.

Diac. 7& M. Cf. germ. tat~M- ~arbre~?). La rac. d6e, se retrouve en

grec dans ~.<?. ~eendro~ et dans le mot tuf, (souvent form. de

matières volcaniques) dont le t~M~ des tables d'HëraoMe rend Fongme

grecque probable. Myac est identique an goth. ~(a~ au sbr.0~~

Page 115: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

!{acinca et thèmes où rcn doit aappoter e.lt2

sera porM t't comparer le «kr. ~~a <bouquet de boia; troupe de soldats;inmenr Mentionnons aussi la désinence de ritnpemtif, lat. ~«6, gr.Jtfyt-TM.

C. C M<Mt<*la <W<Mf.

XN-fOg

~MH~~y~o-f, ~< yft) OMM,

yfe) pt~tog<7«~f ~M}<?, Mpet',

~*6< ~o-Tog

JM. eo!. Jt<of<9,~-XO-Ttg,~O-TOg,9fd-~M<

(?)<«: p<a-~t~~t,pp<a~«

<M-(~, CM-MMM(cf. M-~M).

~M~WO, <iW<~M%~MM-fo

(cf. ~MM-fM~M«yM(rf).<~<MW,<~(<')s(cf. <~M. </<Ï-~).

~t~MS,J!~<tt?MtM,~M-JMK.

~&Mr.

Les exemples où l'on peut admettre avec le plus de confiance

que l'o est un a sont:

Dans le gréco-italique: les racines~ <:olere~ p&<;ptreaign~«voir»; (~ «donner», «boire», ~Mo«connaître». Dans ces

racines en effet la voyelle o règne à toutes les formes. Parmiles thèmes détachés: cX~«colline» et <:œil~qui appartiennentaux racines mentionnées, puis OMt«mouton», à cause de l'a brefdu skr. oc<; «maître», skr. ~t; MtOM~<fjoyau~, skr. MM<sp~ compagnon~ skr. SM&&<.D'après cette analogie, on devra

ajouter: ps~ <os~, ~M ~clunis~(?), tptM «poussière», MpX-~«nuit». Plus incertains sont MMSo~épaule~oJ5~nom de nombre

et~OM~bos~.Le latin apporte les racines de /o<~ ye<~ OMMs,op!Metc.,

les thèmes ~s~ ~o&if(skr. fa~ot).Entre autres exemples limités au grec, il faut citer les ra-

cines des verbes o~o~MCt,o&~Mtt,x~o~et, yoy<9, xct~o, o~~o,&afM~M,S~tt~ o~~t. Nous trouvons p nnissant la racinedans ~et «nourrir», ~<o «dépérir» (q~o~tg, <jp~oq). Dans un

grand nombre de cas il est difficile de déterminer si l'on n'a pasaffaire à une racine terminée par v (.F)ou t (~). Ainsi ~KUMf,x~xo~ semblent bien appartenir à «o~, non à *x<a; axotog, com-

paré à cxd-To, contient p et appartient à un racine <KMB(cf. aussi

1. Voy. Curthm Stud. Vil 893 eeq. Ce qui lève les doutes, c'est le

parfait Mfe-ttt que rapporte Hérodien, appartenant à f~ee dont le f eataasaré par une mscnption (Grd& 178).

Page 116: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Age dn phonème p. 113

p. t20 i. n.), mais ramené a ~x« (c~ o«p<t~) il contient et peutalors s'identiner au sl:r. c~ Inutile de muttiplier ces exem-

ples douteux. Le mot xo~g' <fpffg ~H~t'pof, ô x«~«~p<af

yot~K (of ? xo~ cf. «(~areit' ~pcvcft) peut se comparer au skr.

X'af<, Mmoins qu'on ne le tiemie pour étranger. l'répositions:

jfpcM== sj:r.pw/ ~OM*<===zend ~M</<.

Quel est l'âge et l'origine du phonème p? Nous noua sommes

précédemment convaincus que le second o gréco-italique (~), quee (~), que M(~), ont leur existence distincte depuis les périodesles plus reculées. Mais quelles données avons-nous sur l'histoire

du phonème p? On peut dire qu'il n'en existe absolument aucune.

Ce qui permet d'affirmer que l'o~du sud a eu son équivalent dans

le nord, c'est que l'a qui lui correspond en slavo-germanique a

des fonctions spéciales et des rapports réguliers avec e qui le

séparent nettement de Au contraire le rôle grammatical de pne dinere pas essentiellement de celui de et si, dans de telles

conditions, nous trouvons que les langues du nord répondent a pabsolument comme elles font à nous sommes naturellement

privés de tout moyen de contrôle relativement à l'ancienneté du

phonème en question. Si l'on admet que p est ancien, l'a des lan-

gues du nord contient, non plus deux voyelles seulement (<~ A),mais trois: <~-t- -t- ?. Si au contraire on y voit un produitsecondaire du gréco-italique, le s ~1phonème dont il puisse être

issu, c'est J'ai hésité bien longtemps, je l'avoue, entre les

deux possibilités; de là vient qu'au commencement de ce mémoire

(p. 5) o n'est pas compté au nombre des o<primitifs. Le fait quime semblait militer en faveur de la seconde hypothèse c'est que

l'arménien, qui distingue de a le phonème < ne paraît point en

distinguer le phonème p (p. 97). Mais nous ne savons pas s'il en

a été ainsi de tout temps, et d'autre part la supposition d'un

scindement est toujours entourée de grosses difficultés. Ce qui

paraît décisif, c'est le fait frappant que presque tous les thèmes

nominaux détachés qui contiennent la voyelle o se trouvent être de

très-vieux mots, connus dans les langues les plus diverses,et de plusdes thèmes en voire même des thèmes en -i de flexiontoute parti-culière. Cette eomcidence ne peut pas être due au hasard; elle nous

indique que le phonème o s'était Rxélà de vieille date, et dès lors il

sera difficilede lui refuser ses lettres de noblesse indo-européenne.8

Page 117: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Lf phonème p dana les langues du nord.n4

Les <as qui pourraient servir dp base it l'hypothèse où pserait une simple ttiteration grwo-italique de sont 0)~ venant(!<'~M/,déjà mentionne p. t04, «/-Mt~unx. a cote de «t-~ aequus,la ra<. d'où le thfme <~T/,tt côté de McttM.o~cOfcomparéà .s~-dans sucer, et le lat. scobsde <MM&o.Ou pourrait attacher unen'rtaine importatM-can fait que et soki (~c/MA:)~a cote deet se trouvent être deux thèmes en -i (v. ci-dessus). Maiscela est trop problématique, et 1 etymotogicdonMee de ~< n'estqu une conjecture, t'our ~po~MTofde ~<ov. le registre.

Beaucoup plus remarquable est le cas de ot~ oreiller

L homérique ~«(njfop nous apprend que, en dehors de toutes lesquestions de dialecte qu'on pourrait élever au sujet de eo!. 9fKpMt!«ou de cM~e:' <~og ~ortot~ l'o de o~ a comme équivalent, danscertaines formes, un «. Ce qui donne a la chose un certain poids,c'est que ovg appartient &cette catégorie de thèmes de flexionsingulière qui est le siége le plus habituel du phonème p et dontnous aurons a reparler. On aurait donc un p, assuré comme tel,accompagne de Malheureusement le lat. fM(Wsest embarassaMt:son «Mpeut il.la rigueur venir de <M<,mais il pourrait aussi êtrela diphthongue primordiale.

Les exemples reunis ci-dessous permettent de constater d'uncoup d'œil que les phonèmes par lesquels les langues du nordrendent p sont exactement les mêmes que pour (p. 63) et pour

(p. ~)- Dans les trois cas nous trouvons ce que nous avonsdesigné, pour abréger, par <tdu MM-<?(p. 51).

Latin et Grec Lithuanien P&Moslave GemMHuqneoct~MN,Se~t: oko genn. ~<s~ == *~9WM-

(?)OC<0~6XT<0: O&~MM~OSMt: goth.ot~«<M7~ 3f$: 6;~ <M~ vieux h*-all.p<

&<??:, ~t goth.~C6S~-M<M; (~g): tM&~ MOS~t goth.M<jM~, xoc<g: Ct~-pa~- goth.b<

~OT~: ~-0~

MûM~ot~og: ?<MOKM<1 germ.NMM~<t-t'o<e f<Mfts vieux h'-atl.yetj

t. MIMosich (Vergl. Gmmm. II 161) pense que ce mot est d'origineétrangère.

Page 118: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le ph<MM'medans les langues du nord. 1~

Racines: gr.<Mt,wf,lith.(~-)aMM; gr.q'<ay,auglo saxon

tocHM,6oe; lat. /b<~st. (le lithuanien a la forme incompréhen-

sible&e~).Dans les mots qui suivent, on peut douter si l'o greeo ita-

lique n'est pas ou même, dans un ou deux cas, une voyelle

anaptyctique: o~g, goth. S~o?, v. h*-all. a~ (Grdx. 350);

<Mfog,v. h*-all. si. saX-M;o~g, v. h'-all. ~w', si. o~M; gréco-

it. o~o~, goth. arbi; greco-it. ~MM<M,goth. OMMM;~h<Mt, goth.

<'<?< v.h'-aH.A~o; Kop<ith.&pie~(?); ~yog,

si. ~M; greeo-it. v. h*-aU./<tM&,aï. ~~e pour ~-sc,

Hth.~M~'&?~; osq. jwstMos, lat. post, lith. ~'<«; ~M~M, goth.

~& L'o de ~q (v. h'-aH.~«) doit être à cause de l'e du

!at. fel. Dans la diphthongue: gréco-it. o~os, germ. et boruss.

f~M~ gréco-it. NM<M!,norr. A~<MM(lith. ~a«M~).

J'ai fait plus haut la remarque que les idiomes du nord, en

opposant au phonème p les mêmes voyeMes qu'au phonème

nous frustraient de la preuve positive, que ce dernier phonème

est aussi ancien que les autres espèces d'a. Il existe cependant

deux séries de faits qui changeraient du tout au tout l'état de

nos connaissances sur ce point, selon qu'on leur attribuera ou

non une connexion avec l'apparition de p dans le gréco-italique.

1. Trois des plus impQrtantes racines qui contiennent o en

grec: o~ ou t~ «olere», <:ceindre~,<~ «donner», présentent

en lithuanien la voyelle «<~f,~M, < De plus, le lat.

~CMS,dont l'o pourrait fort bien être p, est en lithuanien ~os;

«~ répond au lat. «Mf,M~ à w<(h<s'(== MO~M~'s?). Au grec

dont l'o selon nous est p, répond le lette ~MM'&En re-

vanche &M<M,par exemple, est en grec ~of (bois). Le slave ne

possède rien qui corresponde à M(~s-, da- <= lithj& <?-); bien

plus, le borusaien même ne connaît point cette voyelle (aM«~==

<??), et le passage de 5 à Mest une modification familière aux

dialectes lithuaniens. Il faut donc convenir que si réellement le

phonème p se cache dans l'Mlithuan~lette, c'est par un accident

presque invraisemblable.

2. Je n'ai parlé qu'occasionnellementdu vocalisme celtique,

1. TIfaut anamtenir compte de ~ft~e yc~c (Hes.). Cette forme

sembleêtre sortiede *<w~eep~ïdiasimilaMon.*M!(tM6MtpOTM*~Me,

'foy~'oe ==shr. <M~M<<.

Page 119: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le phonème o dans tes tangaea du nord.ne

et je ne le fais encore ici que par nécessité, mes connaissancessur ce terrain étant très-insnffisantes. Le vocalisme irlandaisconcorde avec celui du slavo-germanique dans le traitement de

et < les )x phonèmes sont confondus. Exemple de ato-

M! de la rac.<~ agere; ~f~af, cf. M~T<):t;«s~ cf. axilla; athir,cf. a~MW, Hû- cf. alo; aile, cf. ~!K& Voy. Windischdans les GmndxOge de Curtiua aux numéros correspondants.D'antre part devient aussi a. Nous l'avons constaté plus hautdans les formes du parfait singulier et dans le mot <~w== <Mpf.En outre, d'après le vocalisme des syllabes radicales, la voyellesufnxale disparue qui correspondait a l'o, greco italique était a.Mais voici que dans M<~<<:nuit~ ~-o~«roue», e~ «mouton», a<

~huit~ t~e <:porc~ t'o == gr.~po etc., c'est o et non plus a qui ré-

pond à 1o des langues du sud. Précisément dans ces mots, la

présence de p est assurée ou probable. Comment se fait-il quedans le vieux gaulois l'a~ suffixal soit o~ tarvos <n~HMos, M~-foy etc.?

Chapitre IV.

§ 9. Indices de la ptnraUte des <t dans la tangue mère

indo-européenne.

Dans le système d'Amelung, l'o gréco-Italique et I'<tgréco-italique (notre ~) remontent à une même voyelle primordiale;tous deux sont la gradation de l'e. S'il était constaté que dans les

langues ariennes la voyelle qui correspond à 1~ gréco-italique en~a&e <M<tw<eest un a long, comme pour o, cette opinion auraittrouvé un point d'appui assez solide. A la vérité, le nombre des

exemples qui se prêtent à cette épreuve est extraordinairementMble. Je ne trouve parmi les mots détachés que <~o ab, skr.~Mt; &«iM'~skr. ~a~ (au cas faibles, comme o~Mo,syllabe fer-

mée) c: skr. c~p, véd. a~~(?). Mais du moins lesthèmes verbaux de <~œ-M~europ. M~ europ. M~; MM<gréco-it. w~; ~a- gr. pa&ï~, europ. K~ (irland. ~&, lat.

1. L'o est allonge par le a) qui anivait.a. Le t de <M«M't-est ajontë postérieurement; cf. tt<M' T, fém. MwM.

Page 120: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

CoKe~'ondtmts anona du phoaume 1 H

t~s) nous dotment une sécurité suffisante. 8i l'on recherche nu

contraire les cas possibles d'un <tarien correspondant, en syllabe

ouverte, a un o(~) gréco-italique, on en trouvera un exemple, en

effet assez important: skr. <~<M,en regard du gr. Myogqu'on s'ac-

corde a séparer de <~og,~to$ etc.* Le cas est entièrement isolé,

et dans notre propre système il n'est point inexplicable (v. le

registre). Faire de ce cas unique la clef de voûte d'une théorie

sur l'ensemble du vocalisme serait s'affranchir de toute espèce de

méthode~.

On pourra donc sans crainte établir la règle, que, lorsque

les langues européennes ont A, en syllabe ouverte comme en

syllabe fermée l'arien montre a bref Mais ceci veut dire simple-

ment que l'a n'est pas un a long: il arrive en effet que dans cer-

taines positions, par exemple a la fin des racines, ce n'est plus du

tout un a, mais bien i ou au moins en sanskrit, qui se trouve

placé en regard du phonème des langues d'Europe. Voy. ci-

dessous.

Comment l'arien se comporte-t-il vis-à-vis de l'e européen?

Il lui oppose aussi bref. Ce fait est si connu qu'il est inutile de

l'appuyer d'une liste d'exemples. Le seul point à faire ressortir,

celui qu'avait relevé d'abord Amelung, celui sur lequel M. Brug-

man a assis en grande partie l'hypothèse de c'est le fait néga-

tif que, lorsqu'on trouve e en Europe, jamais l'arien ne présente

d'ialong.Si maintenant l'on posait cette question-ci: Y a-t-il dans

l'indo-iranien l'indice certain d'une espèce d'~ gM~Mej~ être )M

ât Kt a~? nous répondrions: Oui, cet indice existe. L'<ou pour

a n'apparaît que dans un genre de racines sanskrites tout parti-

culier et ne peut avoir ni la valeur <~ni la valeur <~(§ 11 fin).

1. Pour des raisons exposées plus loin, nous serons amené à la con-

clusion que, si une racine contient le présent a notm~ement a long et

que les thèmes comme «~ 6~< etc. n'ont pu appartenir primitivement

qu'à l'aonate. Mais comme, en même temps, c'est précisément l'aoriste,

selon nous, qui laisse apparaître à l'état par, il ne saurait y avoir d'in-

conséqnence faire ici de ces thèmes un argament.

8. Le skr. <~N<t(anssi~a~t) ~serpent~ est bien probablement proche

parent du gr. ~< <n«~ mais il serait illusoire de chercher à établir

entre les deux mots l'identité abeo!ae: cf. ~oc.

Page 121: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les lacgmea tMienneMdiatingaeot-eHes de <t,?P118

Mais si, précisant davantage !a question, un demandait s'il

y a dans l'arien des traces incontestables titi </«a~Me ai Atel

~M'~cMs<ee<t~«r<~e, la réponse, je crois, ne pourrait être quenégative. Le rôle de H dans ce problème est assez compliqué, etnous ne pourrons aborder la question de plus près qu'au cha-

pitre V.

Deux autres points méritent particulièrement d'être exami-nes à ce point de vue:

1" Les « longs tels que celui de sc<K&!<c'='gr. <?«-<?. Voy.

§ 11 nn.2° Le traitement de et daus les langues ariennes.

Dans l'article cité des Mémoires de la Société de Linguistique,j'ai cherché a établir que la palatalisation des gutturales vélairesest due a l'influence d'un <t~venant après la gutturale. Je con-frontais la série indienne oaM, cacas, ~ca-< avec la série grecqueyoM)-,y«~ y~-(c~<tt) et concluais que la diversité des con-sonnes dans la première avait le rapport le plus intime avec ladiversité des voyelles suffixales observable dans la seconde. Jecrois encore à l'heure qu'il est que cela est juste. Seulement ilétait faux, comme j'en ai fait plus haut la remarque (p. 90),de donner a l'o du suffixe, dans yopo, la valeur o ou (p étantconsidéré comme une variété de ~): cet o, nous l'avons vu, est a..Voilà donc la signification du fait notablement changée. II prouvebien encore que l'indo-iranien distingue entre (~ et ai, mais non

plus, comme j'avais pensé, qu'il distingue entre <~et La thèse,conçue sous cette forme, devant être soutenue, à ce que nous

apprenons, par une plume beaucoup plus autorisée que la nôtre,nous laisserons ce sujet intact: aussi bien l'existence de l'a, arienest déjà suffisamment assurée par l'allongement régulier constaté

au§~.

1. Pour bien précisa co que nous entendions à la page 90. il fautdire quelques mots anr les formes zendes ea~M et ca~Mt. Justi les metsous un~MYMKMM<K~Mt tandis que Spiegel rattache ca&NMtdirecte-ment à <-«(Gramm. 198). En tous cas le fait que, d'une façon ou d'uneantre, ces formes appartiennent au pronom &<tne peut faire l'objet d'undoute. La palatale du génitif s'explique par l'al que nous avons supposé.Pour le datif, il ne serait pas impossible que l'analogue grec nous fût con-servé. Hésychius a une ploae t~~t «&'tt. M. Mor. Schmidt corrigett~fet en ~et. Mais qu'est-ce alors que ~MM? Si nous lisons tA'<, aotB

Page 122: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Let langues ariennes distinguent-eHos de «,?i 11~

Le traitement des gutturales vélaires «« (WMM~HCcwt'M~<&?

M<~ porte la trace très-claire de la permutation('. «;, dans la

syllabe radicale. Mais laisse-t-il apercevoir mie différence entre

calet ~? C'est la le fait qui serait important pour nous. Il serait

difBcile de répondre par oui et non. A tout prendre, les phéno-

mènes n'excluent pas cette possibilité, et semblent plutôt parler

en sa faveur. Mais rien de net et d'évident; point de résultat qui

s'impose et auquel on puisse se fier définitivement. Nous suppri-

mons donc comme inutile le volumineux dossier de ce débat, qui

roule la plupart du temps sur des exemples d'ordre tout a fait

subalterne, et nous résumons:

Quand l'européen a &j,c, ~e, l'arien montre presque régu-

lièrement e< ~0, ~Q. Exemples: gr. T<f<~p~, skr. Ja~M; lith.

~es~ sl:r. ~s< gr. ~<fpo?,skr. M~M. Ceci rentre dans ce que

nous disions précédemment. La règle souffre des exceptions:

ainsi kalayati en regard de x~, ce~- (Curtius (jtrdz. 146),~«M<!<<en regard du goth. gMMC~ Au groupe européen X'~ l'arien ré-

pond assez généralement par ka. Seulement, bien souvent, on se

demande si l'« européen qui suit la gutturale est véritablement 4~

ou bien un phonème hystérogène. D'autre fois le rapprochement

est douteux. Exemples: gr. ~Ao?, skr. My<t; lat. c~MM~M,skr.

M:M~; lat. calix, skr. M~; lat. M<~fc~ skr. Mcpa~? (Bopp);

xc~cAot- xo~o~TM, ~pt:, skr. X-<M!f~; gr. x«~ zd. ka-

MKt~; gr. skr. AofMtpOMa;gr. ~tfog, skr. ~a~ (Fick);

dans la diphthongue, lat. <t~<tW<'s,skr. A'<a; lat. e~eM~, skr.

MY! gr. ~«t~ XMMWo~ftc~c, skr. Mxt/0, etc.~ Il Poury

avons dans MftfKMle pendant de eo~KM (cf. cret. i~og pour ao~e). Cfpen-

dant les deux formes ne sont pas identiques; la forme grecque provient

d'un thème c<M<s<MMM<~«c~t~M- (cf. skr. Xa~M-tM),«t étant deBinence

(v. p. 98); au contraire ea~Mat vient de <YMM«-.

1. l'eut-etro que le y du dernier exemple a ute restitue postérieure-

ment la place de sur le modèle des formes telles quo~«.!7<)K<soù la

gutturale n'avait point été attaquée. L'état de choses ancien serait donc

celui que présente le zend où nous trouvons ~<M~ & côté de ~«-yM~.

2. 11est remarquable que les langues classiques évitent, devant a, do

labialiser la gutturale vélaire, au moins la tenue. Dans (e)papor, le groupe

t«, est primitif, ainsi que l'indique le lithuanien, et dans ~e il en est

probablement de même; ~OfM~ est discuté. Il ne semble pas non plue

qu'on trouve de germanique devant toutefois ce dernier fait ne a ac.

Page 123: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nécessite d'admettre que l'indo-cur. diaUagutut de a.120

et les cas sont rares. Nous trouvas la palatale dansc<M«M,-~«M<~ (groupe prunitif ~) en regard du lat. <MM«f<-o.A lapage 8:) noua comparions goth. ~X~Msau skr. éat «se cacheraOr l'irlandais prouve que.la racine est ~<, non N~, etnous aurions ainsi un exemple bien clair do ça répondant ù ~h;il est vrai que la gutturale fait partie du groupe primitif sk. Uncas semblable, où c'est la sonore qui est en jeu, est le zd. ~<tJ«demander», irland. gr. ~«&o (malgré ~<a); ici le sanskrita~<&t~.

Bref, il n'y a rien de décisif te tirer de ce genre de phéno-mènes, et nous devrons, pour établir la primordialité du dualismef<t:j, recourir à une démonstration aj~'M~ basée essentiellementsur la certitude que nous avons de la primordialité de < Enlinguistique, ce genre de démonstration n'est jamais qu'un pisaller; on aurait tort toutefois de vouloir l'exclure complètement.

1. Pour simplifier, nous écarterons du débat le phonème p;son caractère presque exceptionnel, son rôle très-voisin de celuide lui assignent une espèce de position neutre et permettentde le négliger sans crainte d'erreur. En outre l'ë long des languesd'Europe, phonème que nous rencontrerons plus loin et qui n'estpeut-être qu'une variété d'à, pourra rester également en dehorsde la discussion. Voy. au sujet dé le § 11.

2. Nous posons comme un point démontré dans les cha-pitres précédents et comme la base d'où il faut partir le fait quele vocalisme des a de toutes les langues européennes plus l'ar-ménien repose sur les quatre a suivants: ou e; ou o; ou a.t ou a. En outre il est établi que o alterne régulièrement avecjamais avec a; et semblablement que Malterne exclusivementavec a. Ce dernier point n'a pu être encore bien mis en lumière,mais au chapitre V nous le constatons d'une manière positive.

3. L'apparition régulière, dans certaines conditions, d'un M

cuse pas d'une manière aaaezsaillante pour pouvoir servir a.démontrer tadifférence originaire de et a, au nord de l'Europe.

1. (trassmann décompose le ved. <MSMt(.<en M~ ou tMa)~«lune»et caM ~faMMtdisparaîtrez Cette dernière forme répond au goth. sj!-<t.(!<«. Si l'on place dans la même famille le gr. M<!we,on obtient uneracine ~< et non plan <M. CompareB<H«nro~Mocet HtSMf~tt.

Page 124: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nécessité d'admettro que {'indo-eur.dMtingnait de f< 121

long arien en regard de l'o européen (§ ?), phénomène qui ne se

présente jamais lorsque la voyelle est en Europe c ou <t,s'oppose

absolument a ce qu'on fasse remonter a un même phonème de la

langue mère l'e (ou l'a) et l'o européens.4. D'autre part il est impossible de faire remonter l'o euro-

péen au même phonème primordial qui a donne li. En effet, les

langues ariennes n'abrégent point a devant les groupes de deux

consonnes (~swt etc.). On ne comprendrait donc pas comment

l'o européen suivi de deux consonnes est représente en arien par

a bref (6p-~ <==sa~MM,non ~ftM< y~o~t== M<~<M: non

~Ma~a~~).5. Relativement à o et ?, trois points sont acquis: «) Ce qui

est en Europe o ne peut pas avoir été dans la langue mère le

même phonème que ce qui est en Europe eou a (v. ci-dessus,n" 3).

~) Ce qui est en Europe o ne peut pas avoir été dans la langue

mère le même phonème que ce qui est en Europe et(v. ci-dessus,

n° 4). y) De tout temps il a été reconnu que ce qui est en Europe

a ne peut pas avoir été dans la langue mère le même phonème

que ce qui est en Europe e ou a. Ceci établit que ~o ~a <wc-

p~tM ont <~<&tMSla ~M~M<M~ distincts f«Mde l'autre et distincts

de tous o«~'<s p~~M~s. Que savons-nous sur la portion du

vocalisme de la langue mère qui répond à la somme e + a dans

les langues d'Occident? Deux choses: cette portion du vocalisme

diSérait de o et de a; et en second lieu elle ne contenait pas de

voyelle longue. Réduites à une forme schématique, nos données

sont donc les suivantes:

Indo-emfopëem Européen

0 o e0X,bref. 0 e

a à

Essayons à présent de donner a x la valeur d'un unique. Voici

les hypothèses qu'entraîne nécessairement avec elle cette pr(-

mière supposition: 1° Scindemeut de l'a en c-«, a son entrée <}n

Europe. La question de la possibilité de cette sorte de scinde-

ments est une question a part qui, tranchée négativement, ren-

drait la présente discussion superflue. Noua ne fondons donc

point d'objection dur ce point-la. 2° Merveilleuse répartition des

richeiM~svocaliques obtenues par le scindement. Nul désordre

au milieu de cette multiplication des a. Il se trouve que c est

Page 125: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

XJceaMt~ d'admettre que Fiodo cur. distinguait do <t,.1~ ttoujours avec < et a toujours avec ïi. Un tel fait est inimaginable.

Les trois espèces d « supposées pour la langue mère (a o f<)

n'étaient pas, évidemment, sans une certaine relation entre elles:

mais cette relation ne peut avoir rien de commun avec celle quenous leur trouvons en Europe, puisque dans la langue mère e et

a, par hypothèse, étaient encore un seul phonème. Ainsi les

langues européennes ne se seraient pas contentées de créer mi

f<M<!M<qui leur est propre: elles en auraient encore aboli un plusancien. Et pour organiser le nouvel ~M<!M~,il leur fallait dis-

loquer les éléments du précédent, bouleverser les fonctions re-

spectives des différents phonèmes. Nous croyons que cet échafau-

dage fantastique a la valeur d'une démonstration par absurde.

La gM~H~etHCOHMMC~&~K~ JMM' ne peut pas avoir été MK<!et

AoMMMycMe.Cette possibilité écartée, il n'y a plus qu'une solution plau-

sible au problème: ~<!M~~<e~ gt<~ dans la langue tM~re

s<~MMto!'<CMMjMMf~cM~iop~M,sauf, bien entendu, ce qui est de la

détermination exacte du son que devaient avoir les différents

phonèmes.

Quand on considère le procès de réduction des a deux fois

répété dans le domaine indo-européen: dans le celto-slavo-germa-

nique à un moindre degré, puis sur une plus grande échelle* dans

les langues ariennes, et cela en tenant compte de la position géo-

grapitique des peuples, il semble à première vue très-naturel de

croire que c'est là un seul grand mouvement qui aurait couru de

l'ouest à l'est, atteignant dans les langues orientales sa plus

grande intensité. Cette supposition serait erronée: les deux

événements, il est aisé de le reconnaître, ne sauraient être liés

historiquement. Le vocalisme des a, tel que l'offre le slavo-ger-

manique, ne peut en aucune façon former le sM&s<~MMtdes phé-nomènes ariens. L'arien distingue <~de a et confond avec <

L'Europe septentrionale confond Ogavec

Il est un cas sans doute où l'N~arien est confondu lui aussi

avec (et Oi), c'est lorsqu'il se trouve dans la syllabe fermée.

1. Sur une plus grande échetle, en ce aeNa qu'outre la confusion de Ot

et il y a eu aussi plus tard coloraHon de a, en a. Voyez la suite.

Page 126: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

GMOpemeat des dHf. Miotaes d'après !c tmit~ateat dea a. ~3

Mais, à l'époque où, dansd'autres conditions, se produisit l'allonge-

ment de < il est à peine douteux que, devant deux consonnes, ce

phonème conservât comme ailleurs son individualité. On peut

donc dire que l'arien postérieur confond et <~ en syllabe

fermée, mais que le plus ancien arien que nous puissions atteindre

confond seulement <~et

La figure suivante représente la division du territoire indo-

européen qu'on obtient, en prenant pour baae le traitement des

trois a brefs dont nous venons de parler. Il est fort possible

qu'elle traduise fidèlement le véritable groupement des différentes

langues, mais, pour le moment, nous ne voulons pas attacher a

cette répartition d'autre valeur que celle qu'elle peut avoir dans

la question de I'<t. Les Celtes, par exemple, s'ils appartiennent au

groupe du nord pour le traitement des voyelles (p. 116),sont unis

par d'autres attaches à leurs voisins du sud.

RégionoùA,al etC'»<?<-rMM~

~ï~ où ~et <~

Régioncù~ et<~ J!<~<

M mMntteBnemt~p!' ~N~ (~

tona troM

distincts. ~~J~'jyOtttCMS Région où et «~

HïttdoMS sont confondus.1

Chapitre V.

Rôle grammatieai des diNërentes espèces d'o?.

§ 10. La racine à Pétât normal.

Si le sujet de cet opuscule avait pu être circonscrit au thème

du présent chapitre, le plan général y aurait gagné sans doute.

Mais nous avions à nous assurer de l'existence de plusieurs pho-

nèmes avant de dénnir leur rôle dans l'organisme grammatical,et dans ces conditions il était bien difficile de ne pas sacrifier

quelque chose de l'ordonnance rationnelle des matières. C'est ainsi

que le chapitre sur les liquides et nasales sonantes devra tenir

lieu plus ou moins d'une étude de la racine à l'état réduite et que

nous nous référerons au paragraphe 7 pour ce qui concerne cet

autre état de la racine où se change en cfy

Page 127: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le ({OMtM.~4

Les racines su présentent a nous sous deux formes princi-patcs: ta forme pleine et ht forme anaibHe. A son tour ta forme

p!ei)te tomporte deux états dinerenfs, celui oit l'a radical est <~et celui oft il est ai. C'est ce dernier état de la racine qu'U restea envisager; c'est celui qu'on peut appeler, pour les raisons ex-

posées plus loin, l'état normal de la racine.

Voici d'abord les motifs que nous avions de dire, au com-

mencement de ce travail, qu'une racine contenant < ouMne possèdesa forme pleine et inaltérée que !orsqu'eHe montre la diphthongue.Cette idée a été émise dt~a it plusieurs reprises'. Ceux de quielle émanait ont paru dire parfois que c'est après tout affaire de

convention de partir de la forme forte ou de la forme faible.

On reconnaîtra, je crois, l'inexactitude de cette opinion en pesantles trois faits suivants.

t. Dès qu'on admet l'existence de liquides et de nasales so-

nantes indo-européennes, on voit aussi le parallélisme de <, te,avec M,Mt.Mais ceci, dira-t-on, ne prouve rien; je puis admettre

avec les grammairiens hindous que ar est gouna de r, et sembla-

blement <!M,fttM,gouna de M,M<.En effet; aussi ce n'est point là-

dessus que nous nous fondons, mais bien sur les racines termi-

nées par une consonne (par opposition à sonante). Pour pouvoir

parler d'une racine &~<«~il faudrait dire aussi qu'il y a une racine

lit. Car partout où ?«<? apparaîtra, on verra aussi apparaîtreù condition seulement que la forme se puisse prononcer: &«-

&MfMt<M,~< ~t~-o~f, ~t~-o~t)~. Sitôt qu'on trouve

?<!?<?, on trouve aussi ~a~ Md~o~ 9M~<T<M;~a~<, a~MT<M.

Dira-t-on que at est gouna de <?

1. Sans poser de règle absolue, M. Leo Meyer dans sa CMmmatfe

C'<M~arfe (I 841,343) fait expressément ses réserves sur la véritable tonnedca racines finissant par i et u, disant qu'il est plus rationnel de poser

pour racine Sfap que sfM. Dans un article du Journal do Kuhn cité prece*dctMm~t (XXI 343) il s'exprime dans le mémo sens. On sait que M. Ascoli

admet une double série, rune ascendante (< ai, « CM), l'autre descendante

(ai i, au M) cela est en relation avec d'autres théories de l'auteur. M. Paul,dans une note de son travail sur les voyelles des syllabes de flexion (Beitr.IV 439), dit, en ayant plus particulièrement en vue les phénomènes du

sanskrit: «lorsqu'on trouve parallèlement « (y, v) et e, ë (<K, ay, Sy;

<««, ac, ac), la voyelle simple peut souvent, ou peut-être toujours être

«considérée comme un affaiblissement avec autant de raison qu'on en a eu

~jusqu'ici de regarder la diphthongae comme un ren&M~oement.~

Page 128: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t<ogonnn. t2!*

2. Si, pour la production de la dipittitongue, il était besoin

d'une opération préalable de renforcement, ou concevrait difficile-

ment comment I'<~du ~gouna*devient absolument comme

tous les autres < Au paragraphe 7 noua sommes constamment

partis du degré a diphthongue, et nous n'avons pas éprouve une

seule fois qu'en procédant de la sorte on se heurtât a quelquedifficulté.

3. L'absence de racines en <M,MM;~M,wMt;ir, «)' (les der-

nières, quand elles existent, sont toujours d'anciennes racines en

w faciles à reconnaître) est un fait si frappant qu'avant de cou-

naître la nasale sonante de M. Brugman il noua semblait déjà

qu'il créai entre les rôles de «, et de M,<H, une remarquable

similitude. En enet cela suMrait a établir que la fond m de a

et la fonction de i ou « sont totalement différentes. Si <,te,étaient,

au même titre que o, voyelles fondamentales de leurs racines, on

ne comprendrait pas pourquoi celles-ci ne Unissent jamais par

des phonèmes qui, à la suite de a, sont fort communs. Dans

notre conception, cela s'explique simplement par le fait que a

ne prend qu'un seul coefficient sonantique après lui.

En vertu du même principe, il n'existe point de racine conte-

nant le groupe: i, « nasale (<M<?!gMK&') CMMOMMe.Quand on

parle par exemple Tune racine sanskrite MMc,c'est par abus: il

est facile de s'assurer, en formant le parfait ou le futur, que la

nasale n'est point radicale. Au contraire dans &<MM~la nasale est

radicale, et elle persistera au parfait.

Dans l'échange de la diphthongue et de la voyelle, il n'y a

ou avec Benfëy et Grein de renforcement mécanique; il n'y a qu'un

affaiblissement, et c'est lorsque la diphthongue cesse d'exister

qu'un phénomène se produit.

Quant à la vriddhi qui, d'après ce qui précède, ne peut plus

être mise, même de loin, en parallèle avec le <:gouna~,nous n'en

avons trouvé aucune explication satisfaisante. TIy en a évidem-

ment deux espèces: celle qui sert à la dérivation secondaire,

vriddhi dynamique ou psychologique, si on vent lui donner ce

1. Nous ne voulons point dire par là que a, soit une gradation.

Page 129: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La vfifHh!. Fonaationa~ui contiennent<t2<!

nom et ceUe qu'on trouve dans quelques formes primaires

comme ~<M?«, «~<tt&<!M)ou on ne peut lui supposer qu'une cause

mefanique (v. plus bas). La vriddhi de la première espèce est

indo iranienne; on en tt <tigtta!edes traces douteuses dans l'indo-

europeen. La vriddhi t'e la seconde espèce parait être née

plus tard.

Partout ou il y a permutation de ai, MM,uvce i, te, !'« de la

diphthon~ttc est dans h's tangues européennes un f (oj ou son

remplaçant a (<~),mais jamais j. Nous verrons au § 11 que les

combinaisons .~Msont d'tut ordre dinerent et ne peuvent pas

perdre leur .<. Ce fait doit être rangé parmi les preuves de la

primordialité du vocalisme européen.Passons maintenant en revue les formations où la racine

présente < soit que ce phonème fasse partie d'une diphthongue,soit qu'il se trouve dans toute autre position. La catégorie de

racines que nous considérons embrasse toutes celles qui ne ren-

ierment point ou 0, à l'exception des racines <e~MMMt4spar < et

de quelques autres qui leur sont semblables. Z~ ~K<'s~oMest <Mt-

~OM~sftWt~MCM~ypces ~M~ts-f~ cs~-cca,, o6sfM<!ede a, OMM~t a,

<jfM!«~MtK!~?~<tB)tATMNt)VBaBAtM.

l'RÉMENTS TH&MATtQVHS DE Ï<A 1~ CLASSE VERBALE. Ils

ont invariablement <

Grec: A~'o; M~a, p~)<a, ~~f<a, ~<a; OM~o, 9'~N,

o~<!<a, ~<a etc. Curtius, Verb. f !îl<) seq. 223 seq.

Latin: ~o; ~'o, <~vMM;/~<<opour *M~ (~«copour *~«'o)~

-/CM<&),SC~Metc.

Gothique: ~!&a; SMM~,MMMa,tOK~H;sleiga, &M<<&&MM~,

/?~ etc.

Paléoslave: Meso;JseM~& M< cK~ pour *ceB~etc. L'e

s'est fréquemment affaibli enï, sous des influences spéciales au

slave. Les formes comme ;~a sont les équivalents des formes

grecques comme ~Fo. Sur la diphthongue e« en letto-alave, cf~

p. C6 seq.Lithuanien: <~M; t~K,<)Mt! K~K,~Mt~M,~e~ etc.

1. tnëjo est peat-êtte poor *M«&e.

Page 130: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui coatipnneat a,. 127

L'Irlandais montre régulièrement f.

Langues ariennes. L<t,sauf quelques cas spéciaux, est bref;par conséquent c'est bien a, et non c~que prend la syllabe radi-cale. Sanskrit <'<</M! ~a~,~«t'o~, s~Mo~, Max! Ct?ot/<,)'J~MM«~< S«~M~ etc.

SunjOXCTtPDU PRÉSENTNOK-TMÉMATÎQUEETDUl'ARFAtT.Pour former le subjonctif les présents de la 2*et de la 3" classe

ajoutent un <~thématique &la racine non affaiblie, c'est a diretelle qu'eHe se trouve au singulier de J'actif. Si le verbe n'est pas

redoublé, on obtient de la sorte un thème absolument semblable

aux présents de la 1"*classe. Sanskrit ~OMO-oya-~ yM~c-~ de

MM <~ ~My< tl nous a été conserve en grec: t~o subjonctifde <f~t (Ahrens JI 340). Le pluriel eût été sans doute "'cfo~Mf(cf. hom. îo~tef)'.

Il est extrêmement curieux que le parfait, qui prend <~dans

les formes non affaiblies, sauf peut-être il la première personne(p. 72), restitue-a, au subjonctif. Voyez les exemples chez Del-

bruck, ~<Mf/. t94. De ~a~ ~<tM~< de ~t~<H<MM«-etc. Ici le grec oNre mi magnifique parallèle dans ~?0-

~tf, f<~e-M,subjonctif courant chez Homère du parf. o~-c. Uneautre forme, )K!fo~o~<f, s'est soumise a l'analogie de t indicatif

PRÉSENTSNON-THÉMATIQUES(~ C~ C~MSCfM~e). Nous

recherchons si c'est a, ou qui apparaît aux trois personnes de

l'indicatif singulier (présent et imparfait). Aux autres personnes,l'a radical est expulsé.

La syllabe étant toujours fermée, nous ne pouvons nous

renseigner qu'auprès des langues de l'Occident. L'exemple le plus

important est celui de <~s~être~. Aux trois personnes en question,les langues européennes ont unanimement c. Puis vient la racine

«aller»: grec e~M,lith. CifMM.Si ~Mt~est le skr. sto «laudare»,il est probable que <~MM:c;tappartient bien à la 2**classe, comme

~<M~(cf. Curtius Verb. P 154). Naturellement, il faudrait régu-lièrement *<ytVtCt, la diphthongue est empruntée à l'actif dis-

parue

1. On a voulu voir dans les futura ~tt~MM, ~p<xt, Me~oM, M&t etc.d'anciens subjonctifs. Les deux demiets, appartenant à des verbes de la8* classe, s'y prêtent très-bien.

2. Tres-cbaem' est ooettM, à côté de <MWMM.V. Cmrtiaa c.

Page 131: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui contiennent a,.t~8

('es exemples montrent o~ et c'est <t, que nous retrouvons

dans les aoristes comme <jj;<~<t,~6<f« qui ne sont en dernière

analyse que des imparfaits de la 2° classe. V. plus haut p. 8t.La diphthongue <t«du sl;r. ~o«/ ~aM/t,etc., est tout à fait

énigmatique. Rien, en tous cas, n'autoriserait à y voir l'indice de

la présence de Les diphthongues de < suivies d'im consonne,

ne se comportent pas autrement que les diphthongues de o~. Il

semble tout au contraire que ce soit de préférence <~<et a,« qui

subissent en sanskrit des perturbations de ce genre. L'aoriste

sigmatitlue nous en on~tra tout à l'heure un nouvel exemple.

Le présent de la 3" classe se dérobe davantage à l'investi-

gation. On a identiné, non sans vraisemblance, le lat. /e~ au skr.

&~MMr~.Le grec n'a plus d'autres présents redoublés que ceux

dont le thème finit en q ou «. Sans doute on peut se demander

si o~MF~M n'est pas la métathèse de jM~MK~M(v. p. 13 et le

chap. VI). Cependant la certitude que nous avons que la voyelle

est ai ne dépend pas, heureusement, de cette hypothèse. Même

si K~MEÂ~tvient d'une racine ~Aq, cet q, comme aussi ceux de

Tt~jtM, !~M etc., prouve que la formation ne prend pas <

autrement on aurait <:t~<o~M,!'e~M~.C'est ce que nous recon-

naîtrons au § 11.

AORISTEStGMATïQUEKON-THÉMATIQUE.L'identité de l'ao-

riate grec en -ce: avec l'aoriste sigmatique MOM-<~tM<~Meconnu

dans le sanskrit et le slave est un fait que M.Brugman a dé&n-

tivement acquis à la science (v. Stud. IX 313). La racine est au

degré o,, au moyen comme à l'actif. Exemples: ~r~e~, &M~t{,

~tC«, &t~M~ ~Mt~e: etc. Le slave a également e: ~<~MesMetc. 1

En ranskrit cet aoriste allonge l'a radical dans les formes

de l'actif, mais nous avons vu plus haut que cette sorte de phéno-

mènes, en syllabe fermée, ne se peut ramener jusqu'à présent à

aucun principe ancien, et qu'il est impossible d'en tenir compte.

L'allongement disparaît au moyen. Le vocalisme de ce temps

soulève néanmoins différents problèmes que nous toucherons au

§ i2. Sur certaines traces de à l'aoriste v. p. 73.

Le subjonctif ~afs<t-o-< etc. se renète en grec dans les

Page 132: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui contiennent o,. 129

termes homériques comme trofpot-A~o-~oft,~«~ T<!« etc. V.

Curtius Verb. ]t ~9 seq. L'a radical est eomïue a 1 indicatii.FuT~K HX-s\A. Par l'addition d<'-~t au thème de laoristf

se forme le tht'mc du futur. Le vocalisme ne subit pas de change-ment.

Exemples grecs: CTp~'e~ f~op<M, ~tvoef~ttt, ~c~opo~.La nécessite de l'c se voit bien par la forme x~ttCo~tûot, futurde ~)!<o rapporte par Hesycnius.

Le futur lithuanien ne contredit pas it la règle.Le futur indien a, hu aussi, la forme pleine de la racine:

< y~< ~o~<

b. K)MtATM!)a tKtMOtAt.M.

TMKMESEN -a-s. Neutres grecs: ~og, ~y~og', ~A~og,

~~og, y~og, ~xog) ~~pog~<og, t~xog, f~og, <~og,~~o~~pxog, trog, ~tpog, x~og, A~cg, ~o~, ~~og, ~pog~ ~tog,y~pcg, x~tog~ ~f~og', xtbg, ~o~ C~~og, ax~og, OT~pog,

T~Og, MKeg, T~Og, y~Og; ~~)og, <?~0g,Tft~Hg;~M«!g,

~t~og, ~~S) «~og, ~t(P)og, ~(~)og, 0<tt!og, Mt~og, ~fv-~eg etc. D'autres encore chez Ludwig JE'M~e~MK~ ot-J~ 10.

Souvent le thème en -«y n'est conservé que dans un com-

pose: <~M-ppf~g, c~ po~q; t'o-d~M~g, e~ dfoyo-g; «-~«~tg*

«~pof Hes. cf. ~opy~. ~t-c~g* Jans Homère n'est point

éolique: ~~pcog, en effet conservé chez les EoHens, est le thème

en '«y régulier df la rac. ~~c, et ~H~Cog,~«<yog, sont formes

postérieurement sur ~«O~g, ~«tp~g (dans ~<xp<~o).Pour les adjectifs (oxytons) en -eC, sur 1 ancienneté desquels

différentes opinions sont possibles, ~udqg atteste le même

degré o~.L'o du neutre o~og est dû a ce que ~o <:veho~ en grec, a

abdiqué en faveur de o~co. Du reste Hésychius donne ~6<yytf

<M:CM'. Otor-og vient d uneracine ~< et non s&e<.Si Homère

a dit <~t~%ofqg(au gén. ~~<moy~og),c'est que %o~og, dans sa

signification, s'était émancipé de la racine Mf.

Exemples latins: (&f:M,~CKt<s,KeM!t<s,~ee<!<s,soe~<s,<eotp!(%

1. ~«~oc et ~M~oe sont des formes posterienrM faites sur ~cf~e (p. 84)et sur 9Mt$t~f (p. 20):

8. Ce nom n passé dans la Jedintusom dea thèmes en 'M.

9

Page 133: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui comtiemaeata,.130

~M«t, <~<<s(sur ces deux mots v. Bmgman K. Z. XXÏV 38,43).i~e neut. <~M (gén. f<~) indique un primitif M~M<M. Sur /<w~

~M</<M,~«.<, v. p. 80. En composition: d!e~eM~.Le gothique donne t'«~-f!- ===fpt~eg, WMM-o-,s~s-a-,

y!<~a <c<A~ (v. faut Beitr. IV 413 sq.); ~a-<s viole la

régie, l'aléoslave M<&o,~o! o pour *~<'p<~(v. p. G?)~o~courroie

cf. fM~a; lithuanien debcs-i-s, ~~s-<-s'; irlandais MeM<«ciel»,

~/< Vtyu!?;arménien c«'&~~og (K. Z. XXÏII 22).Les iangues ariemies sont en harmonie avec celles d'Europe~

car elles ont: f la racine pleine; 2" a tf~en syllabe ouverte,

c'est a dire Skr. <«f'a~, <*«~, MMM<M,~«~ts, ~-acas; t?«~('<M,(~es .-u-.IFe "1' r. y l'ie!msptlltmas, u,.agas, {1'avas; var('ns,

~~«, t'(~t<M.

Les adjectifs se comportent de même: ~a~, <aMÏ~<o~!s'.

TMKMH8EN-yas. En ajoutant ~M (dans certains cas !<!s)ù

la racine normale, on obtient le "omparatif de cette racine fonc-

tionnant comme adjectif. Le thème du superlatif est dérivé du

premier au moyen d'un suff. ta, dont l'addition a nécessité l'aHai-

blissement du sufBxe précédent, mais non pas celui de la racine.

Il convient donc de réunir les deux classes de thèmes.

Sanskrit so&~M, ~M/~«; ~:<~<M, Xs<~M/ cf. &s~p~t;

tt~ï~s, )Y<~s<~<cf. ~M. Zend <~M'es'M~,cf. <e~<t.

Les cas où le grec a conservé cette formation ancienne, indé-

pendante de l'adjectif, sont précieux pour la détermination de la

qualité de l'a. La rac. <pepdonne y~ptOwg, xepb x~~t~fos; ~t*

t~.g a pour comparatif ~Mt-(~)tM', tt~T~ (== *x~vg) ~e~e<oy*.

Le vieux comparatif attique de o~og est <U~<iM',v. CauerStud.

VIII 254. Ainsi I'<test bien a,.Si l'on adopte l'étymologie de M. Benfey, le lat. pëjor est au

skr. ~K~Mce que ~MMoyest à ~ttt~g. En gothique il faut re-

marquer l'e de cat~'sMM.

THÈMESEN-man. «) Les neutres:

Exemples grecs: ~M~MC,~p~Mt, ~P~M: pour *%A~Mf,

1. Le masc. t~M~Mpeut fort bien continuer un ancien neutre en -es

(<Soe).2. Le nom «saa affaiblit la racine, mais le suffixe est différent (v. p. 19);

tiras ~poitnne~ et ptiras ~tête~ ne peuvent pas non plus être mis en pMal-

lèle direct avec les mots comme p<~e<M.

3. Le mperlatif, eedamt &l'analogie de-«$<Mwcetc. fait w~rtMcf.

Page 134: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui contiennent a,. t3t

O~MC, tRK~M:, T~p<ï, y~t~~Ot; ~f~M!, ~~C; ~fjt<«, ~~<{.

Comparez ces deux sériea-ci: ~~<t, ~~y~M, Tfp~oc,yA~<«,

OT~~t« (Hes.); xop~tog, ~o~dg, vo~os~ ~c~og, Cto~<

(page 74), en outre <~to: ~boucles d'oreilles» à Sp~to~~coHier~

fp~tttnappai pour les vaisseaux~ ù Sp~og<:rade~,<p~*(~t)f<ï<afa

c~t~; y~p~tto~, diminutif de *~p~«, à yo~to~ ~f~c a ~f~o~

pour *~M~(!g,*~ot~tog (cf. ~~t~ pour *~<w~, lacon. ~m~to~).

L'homérique of~Mde <~«aller» a dû être formé sur 1 ana-

logie de o~tog. L'o de ~o~te paraît être un p. On n'est pas au

clair sur A<5~Mt;en tous cas rien ne justinerait un primitif

~o~M:. ~~Mt(== t~~M:),que donne Hésychius~ ne peut qu'êtremoderne.

En latin: ~ttMM, segmen, <~MeM,CM~MeMest dû à la consonne qui suit.

(Varron). L'Mde

Paléoslave &~eM<e~iardeau~ pour *HC, ~Me <:culmen

tecti~ pour *~M<,<?~«'<:temps~ pour *t<~Mt~.MiMosich, ~e~C~MMM.II 236.

Sanskrit <~«~MOM,Mt~MMM,~MM,~MMCM,<~tM!t etc. (Lhit!-her 91 seq.). Zend FaëMMtM,/~<!<M!Metc.; mais aussi j~M~MtOM.

~) Les masculins et les adjectifs:

Grec Mt~~toy -<i5yog,Jt«~<o~-<3yog,M~«~<ay-ot~og)~t~o~

-ovog; ~Att~tOf -ofog, ~~<ay 'oyog; l'adjectif T<p«~<9~-ot~og.

Dérivés: CM~o~tCt, yAt~ot~, ~~tf-o-f. Mots en -~f: <ïur-

~M~ Â<~v, x~~f et ~qy'. Ce dernier, d'après une étymologie

reprise récemment, il a échappé a l'auteur qu'elle avait été

faite par Pott t~w.sehco~&. 1 612 coïncide avec lind.~MMOM

(neut.); il y a là un « long qui nous engage a suspendre notre

;ogement. Mais dans KM~f, ~qf et ar~~f l'aHaiMissement

de la racine est manifester Dans ces trois mots précisément le

sufnxe n'admet point < Parmi les masculins ce ne sont donc

que les thèmes en -<M<~Mqui oNrent la racine au degré 1; cf..§ 13.

1. tHM~f, qui parait contenir o, ne noms intéresse pas ici.

8. La racine d'Mw<r-~f se trouve aoas a&forme pleine (h~s t!(~)et.(Mf.

Fondé ear lea tormea ceUaqnea, M. Fiok établit que le T de ces mots n'est

point eaSbm! (Beitr. de Bezzenb. 1 M). B n'y a pas de motif pour

mettre ~<fpà'<)parmi lea thèmes en -NMMt.Le mot peut venir d'un ancien

<em. cfpf, &pea ptès comme ~<M'~M}de ~<5tt?.8*

Page 135: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui contiennent <132

Les innhitifs en -~<y~-~M'eMn'offrent pas les garanties néces

saireKretativement au vocalisme de la syllabe radicale.

Le latin a <MO, ~~M (Ennius), ~Ho '===*<cc~

Le gothique a ~M<M!<!-MM,7~M~M~-!M~.M~/tMM!-OM,~tc<MM

-<M.<.Augio-sax. /<~M~M== gr. ~~a; (Fick HP 181).

Quetques-nns des mots lithuaniens seront sans doute d'un-

ciens neutres, mais cela est indifférent. Schleicher donne ~tMM

«verdure», /<'&?wX«mamelle», &?c~MCM~(plur. tant.) < repas fu-

nèbre~ de la racine qui se retrouve en latin dans céna, s~t-<

MtMM!.

Sanskrit t'~MMM, ~M«M; <MMtt, s~MM etc. Lindner

p. 93. Paroxytons: ~MMM,Â~KOM«le poumon droit» (v. B. B.).(~edernier mot est le gr. ~t~tM~. Le zend a ~tf~MMM,M<a<

waM,mais aussi «~«~M<ïM.

THÈMESEN -ta.r. Nous ne considérerons ici que la classe

des noms d'agent.Grec «~top, ~M'<ap;ttop, 3~T<ap, N~mp, ~c~op;

~~qp (Hésiode), ~<c~p ~caMe~ (Théocrite) et :)M«~p de

%«~<o(Suidas), Mt~ xoA~~T~ (Hes.), gc~tf~p, Mt~T~p(id.).Il y a de nombreux dérivés comme <~<MtTqptOf)~pt~ty~ptog,

%<MCf~tog,~pT~tec' topf~ ïtg. Nous constatons dans Mop~~pun o irrégulier, emprunté sans doute a <ïop~q. C~p. 76 i. n.

Latin ~~r, t'ec~, <R! etc.

1. Un seul exemple védique enfreint la règle: cMm«tt ~savoir, habi-

letés. Remarquons bien que le grec de son côté a l'adj. (W~mf. Cet ad-

jectif n'apparait pas avant les Alexandrins. Il peut être plus ancien; pour-

quoi en tous cas n'a-t-on pat) fait ~t~taf~? La chose est trës-claire:

parce que c'est presque excinsivement et «?, et presque jamais <?,

qui contiennent l'idée de s«MM*(e~me =* J~eJ~e*e). Même explication

pour le mot ÏiMmpqui devrait faire normalement ~t&t<e~ On pourrait,

sur cette analogie, songer II.tirer de la forme CM&K«Mune preuve de F<~

arien en syllabe fermée. L'arien, en effet, ne devait guère posséder tpe~td

que dans le subjonctif du parfait. Le Rig-Véda n'a que <t<~am où l'on

puisse supposer <t, (car védas paraît appartenir partout fa~ «obtenir~);

mais «pe<&MMn'est pas nécessairement ancien. On conçoit donc qu'à l'époque

où l'<~ de wa,,«?<tsubsistait comme tel «M~~MOMait pu paraître étrangeet impropre à rendre l'idée de savoir. Le choix restait entre wa~MMM et

<M'<~KHt,ce dernier prévalut.2. Par étymologie populaire: Nfe~mf. Le lat. jMt?MOest emprunté

au grec. a~e~ parait être le vieux sax. ~MW«joue» ~nmit. « côté »?).

Page 136: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Formations qui ccttiennent <~ 133

FatéostaveM~Ms~t,~c~Sanskrit «!~«~, t/<tM~w,<«)', sc~ M<<!), ~/«) Mw~

Af~ pte. Zend ~f/</<!)',MOM~, ~'«o~ etc. Quelques excep-tions comme &c~<M'a côte de /~<?&a~c<o'.Cf. § 13.

Le sui'nxe -o demande aussi la racine non affaiblie. Elle a

en général a,, comme dans le gr. ~pipcf, xtyrppf, ~pt'pTpoy,mais on peut citer pour po~Tpo~ de peït et le norr. lattra- ==

*~or/<a- coucher gr. ~t'XTpoy.TUHME8EN -au. La flexion des thèmes qui suivent devait

être distincte de celles des autres thèmes Bnissant par «. La

plupart sont féminins. Gr. f~~g masc., zend M<t;M~m. ~f.

t't~g, goth. X~MM«s,skr. ~t«t!M,tous ,trois féminins. (!oth. /<o~«s

masc., sttr. ~n~fém. Skr. <~(!~<iem.~gr. *~f~ mase. (gén. ~ffJg

pour *~y~og; cf. 8~tf<a~' ct~tC~MVIles.). Ici se placent encore

skr. jx~tt fém.~gr ~t~ (russ. ~~< venant de ~/Mr/. J. Schmidt

Voc. II 23), goth. ~M~ germ. ~MM-«branche» (Fick III" 2~7),Ïat. pCM<f&Puis avec une accentuation différente, gr. ~tA~pt!g,skr.

~'o~M == gr. %~o< Œ § 12.

Neutres: indo-européen M~d%Metj~M~

Des trois formes que chaque racine (voy. p. 135) est suscep-tible de prendre, nous avons vu que celle qui est dépourvue d'c

ne peut pas prétendre sala priorité. Le litige n est plus qu'entreles deux formes caractérisées par les deux variétés de 1'~ et

Ce qui nous semble décider sans conteste en faveur de < c'est la

fréquence de ce phonème, et cela dans les paradigmes les plus

importants. Par exemple dans toute la flexion verbale, M;;ne fait

son apparition qu'a deux ou trois personnes du parfait. Quelle

raison avons-nous de croire que des gisements entiers de < tels

que nous les apercevons dans les dinërents présents n'aient punaître que par l'altération du phonème <~? Au contraire, dans

un cas du moins, nous prenons sur le fait le développement de

a; c'est lorsqu'il sort de l'al thématique devant les consonnes

sonores des désinences verbales (p. 87). Si ailleurs sa genèse se

dérobe encore a notre regard, on entrevoit cependant la possi-bilité d'une explication; le phonème n'apparaît en effet qu'it cer-

taines places très-déterminées.

Page 137: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mation des phonèmes a, et <134

Un phénomène digne de remarque, mais qui, dans cette

question, peut s'interpréter de deux façons opposées, c'est l'appa-rition de à l'exclusion de < dans les cas où le rejet de Fa est

prescrit mais en même temps empêché par une cause extérieure

(p. 4t<). Ainsi, au temps où le pluriel de d~o(MM!faisait ~e~(o:)'

jMfy,le pluriel de T~T<M«x,avons-nous conclu p. 71 i. n., faisait M

r<}<(«)~< M. Brugman montre comment le thème ~M<~accusatif

~(/)M (~o~e:),empêché qu'il est de faire au génitif :~MMs,s'arrête

a la forme ~wf~oMs(~<~M).Voila.,pourrait-on dire, qui prouve queai est une dégradation de <f~. Mais celui qui part d'un thème

~Mt~aura une réponse tout aussi plausible: jM~t?est une modi-

fication extraordinaire qu'il n'y a aucune raison d'attendre dans

les formes exposées aux affaiblissements; si l'affaiblissement est

paralysé, c'est forcément le thème pur ~'o~ qui apparaît.Seconde question. Sans vouloir se prononcer sur la priorité

de l'un ou de l'autre phonème, M. Brugman tient que < par

rapport à o~ est un renforcement; que < par rapport à <~ est

un affaiblissement (Stud. 371, 384). Nous-même, à la page 5,

appelions <~ une voyelle renforcée. Ces désignations prennentun corps si on admet que l'échange de <~etOg est en rapport avecles déplacements du ton; c'est lit l'opinion de M. Brugman. Si on

pense, et c'est notre cas, que l'échange des deux phonèmes est

indépendant de l'accent, il vaut mieux s'abstenir d'attribuer à

l'un d'eux une supériorité qui ne se justifie guère.Si <!gest une transformation mécanique de < cette trans-

formation en tous cas était consommée à lann de la période pro-

ethnique, et les langues filles n'ont plus le pouvoir de la produire.Il est fort possible par exemple que ~Ao~og n'ait été tiré de

a~MO qu'a une époque qu'on peut. appeler moderne. Mais il va

bien sans dire que l'o de tt~o~og n'est pas so~ <~ ~'ede ~~xrn.La langue a simplement moulé cette forme sur les substantifs en

-~to-gqu'elle possédait auparavant.

§ 11. Rôle grammatical des phonèmes et

Système complet des voyelles primordiales.

Quand on considère les cas suivants de la permutation ai as:

goth. AK/<t gr. ~~M K~Aogw,gr. ~aMg et qu'on leur

compare les cas suivants de la permutaiiion goth. M~ so&,

Page 138: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le vocatiame des racines gravite autour de et «~. 135

gr. ~<~t<oA~Mxec,gr. f~yS ft~~K, la tentation est forte, assuré-

ment, de poser la proportion s==o~ c~. Mais ce serait s'en-

gager dans une voie sans issue et méconnaître le véritable carac-

tère des phénomènes. Nous allons, pour plus de clarté, construire

tout de suite le système des voyelles tel que nous. le comprenons.Il n'est question provisoirement que des syllabes radicales.

Le ~cMc~e a~ est la w~e~e~~«x~ /<M<<esles ~K~ Il

j)CM<être seul à /b~M~' le wca~MMMde la racine OMbien être suivi

d!'MMt~ccoM~esonante que M0!<savons <~w~ coefficient sonantique

8).Dans de Ce~tMCSconditions qui ne sont pas connues, Bt est

~Mp~MejM~'a~; dans <y<)tM<feS,<MM'!MCOMKMeS,est <M<?S<

a, étant ea~Mt~se,?tt racine ~MM~efa sans w~c <~H~ cas

OMelle ne contientpoint de eO<~?C<CM<sonantique. Dans le cas fM!-

traire, le coe/~c~eM<s<MMf~!gMCse montre à MM,soit à l'état auto-

phthongue (p. 8), et fournit une i~eMe à la factMe.

Les p&OMCM!~A et 9 sont des coefficientssonantiques. Ils Me

~<M~OM<apparaître à MMr"<edans l'état réduit d<?<~6MM!e. l'état

normal de la ~acîMe, faut gM~ soient Ff<~<& de a~, et c'cs<<?es

C<MM<M<MM<M!Sa~+ A, a~ + 0, que, naissent les ~OM~MCSA, o. La

jM~~MM~~Mt<~ Oj)s'~ee<«e ~eco~ A et o cowM:eo~&'«~.

Voc&tismedfs rttciaes dans l'indo-europëcn.

~S <~ ~i

<~a

~m

Otm o~r

<~A

1

~c

~§ Oj, ~i a~u <!j,n a,,m o~r a~A <t~

i~ 1 ~° "?

Désignations utiles

Pour a~ et alo après la contraction: et

» <<tjjp »

La théorie résumée dans ce tableau a été appliquée plus

haut a toutes les espèces de racines excepté celles qui contien-

nent Aet p. Ce sont elles que nous allons étudier maintenant.

Pour distinguer l'une d'avec l'autre les deux formes que

peut prendre la racine pleine selon que l'a radical est <~ou a~ il

n'y a pas d'inconvénient à appeler la première «~e (t~

Page 139: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

L<*aformes radicales teUcs que OT«- et ~Mt:;6

)MM'M«t(),ia seconde /c ~c'~ Nous ne voulons pas dire par lu

(ju'tmp des deux formes soit !e renforcement de l'autre (v. p. 134).<

I. Bacioea anisaant par a.

a. BACtKB Pt-MNB Ar Bt!(!ttf: t.

Ce qui parle bien haut pour que t et soient autre chose quedes voyelles simples, c'est que partout oit d'autres racines sont

au degré 1, les racines en OM<MMf~K~Mf. Pourquoi, du fait qu'ilfinit la racine, ]'« se serait-il a!Iot)~ej' Si au contraire est assi-

mihtMe a une diphthongue, <~<eM' eu regard de CTMTogs'ex-

plique exactement de metuc que l'indien ~MQM(c == a~ mono-

phthongue) en regard de ~« Toute racine en a est identiquedans son organisme avec les racines comme X<M,M<w~ et aussi

~w, M~' (type A, p. M).

Nous avons a faire ]a revue des principales formations du

degré 1 énumérées au § 10. Il faut pour que la théorie se vérifie

que nous trouvions dans ces formations et Le nombre des

exemples est restreint. Ils n'ont de valeur que si ~'<~o~ entrela ~c<Me~<Mc t'o!<'<Kefaible SK&s<

t. Pour le grec, la soudure de Fangment avec un ou un initial,soudure qui s'est accomplie à une époque préhistorique, cet un parallèletrcs-remarqnable aux contractions radicales qne nous supposons. Dans

ayoy, <3~<tf, FM vient de -{- et l'f de <tj -}- 9 absolument commeedans MM- et ~M-. On sait que M. Curtius (Verb. I* 130 seq.) se sert, pourexpliquer la soudure en question, de l'hypothèse de l'unité originaire del'a. Nous ne pouvons donc ni partager ni combattre sa théorie.

2. Pour plus de clarté, quand il est constaté que 1'~ d'une racine n'est

pas 1'~ panhellène, nous écrivons toutes les formes par e:.3. Cette conception ne diftère pas essentiellement de celle qui a assez

généralement cours depuis Schleicher. Seulement comme X'aten regard deAt est pour nous non une gradation, mais la forme normale, nous devonsaussi partir du degré ~ë et non de sta. Voici, en dehors de cette différencede principe, ce qui est modiné: 1" Modification liée d'un côté à la plura-lité des a, constituant de l'autre une hypothèse à part: différents a peu-vent former le second terme de la combinaison a + a, mais le premiera est toujours ot,. 2" Modification découlant de celle qui précède jointe àla théorie da <~ il s'effectue, au sein de la combinaison, un <tMaM<(<~ <~).Par là même la reconstruction a + a cesse d'être théorie pure. LadiSérence de principe mentionnée, combinée toutefois avec la modifica-tion t, s'accuse le plus nettement dans ce point-ci, c'est que !'<*long <?

Page 140: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les formes radicales telles que <tn<-et ~«). t37

Sur les PRÉSENTSï*E LA2" ET HE LA 3" (LASSE, V. p. 14<

La racine, dans tes tomes pleines, est du degré 1.

AoRtSTE StGMATÏ~UE (v. p. 128). Le grec fait < OfM-6~,

t-~K-oec, <3t'«-<?<ï.Une forme comme f-CT~-OK,c est-a-dire f-f<ï-«)!

de ~t (s~t.i) est le parallèle parfait de f-~t<~f<. Sanskrit «-A«

S<tM<,(t-<t<M<; zd. ;/<M-M/<-<t*/(sub}.).FuTrK (v. p. t29). <Jr<'<~f«yo~<ï<, cpf< c<a, <jpfr6M, q'~oc-

co~«<~<6<a; cf.~f~-cof~K< etc. Sanskrit f/«~</<«-<~<.

THEMESXEUTBESEX -m!m (v. p. t31). Cf. Lobeck ~~Y<~

~MMt<*M<ï4~ seq. Grec ~<«, ~Kpf<, C~-CTK-f<K,yK~<ï. Les prc

sents ~pf<Met arco~Kt diminuent la valeur de ~p<ï pf! et ~<f<K.

Dans ~o-~tK, nous assistons a un empiétement de la forme faible,

mais en même temps %<o-~f<subsiste.

Latin ~<-N«'M (moy. h*-an.M<<'M «virescere~)~ ~<-M«'M,t/~

~-M!C! ? MMK~.Sanskrit <MMM, ~-MMM,s~a-MMM.

THÈMESMASCrMNSEN -m~U (v.p. 131). Cr. <Hr<<Bt', [T~«-

~tOf]. Goth. ~0-MM-<MS,Mû-MM-<M&Skr. fA<-M<HM.

TuÈMES EN -tar (v. p. 132). Skr. J«-a-~<t~' «buveur~

~M- ~protecteurs s~ etc. La langue hellénique n'a pas su

.maintenir cette formation dans toute sa pureté. La perturbation

a été causée par les adjectifs verbaux en -T<!qui de plus en plus

communiquent la forme faible aux noms d'agent. Homère em-

ploie encore parallèlement ôo-t~p, detTOp et ~<a-T~p; ~o T~p,

~o-TOp et Cu-~o-T~g (dans Sophocle ~o-T~p). A côté de ~-T~p

on peut citer c~~pt-g, car il est bien probable que la for-

mation en -Te s'est dirigée sur les anciens thèmes en -~)'. l'our

expliquer le mot obscur tMp~TOp(Iliade IX 404), le scholiaste se

sert de ~o~top. On a aussi ot'c-TOp, mais l'adj. verbal fait

lui-même ot~cg. Dans effec-T~pet ~o-r~ptof la forme faible est

installée. Hésychiusa~c:?' ~p6W~T'qg,~MtT~p€Mtf pccCT~t~,

de ~cr~o~o;<.Latin ««f-es (cf. skr. MM-c) et MM-~MMsauquel on com-

pare le si. MM-~M «senex», jw- ~M-c!<h<M<== skr. ~M-~M<(il

faut dire que ~o- n'existe pas). Les formations Irrégulieres ne

manquent pas, ainsi dS- <S/<t-

place ?'<<K~<ef~H~'j'Kel'a bref (quand cet is est (~), air~t ~~itosc=Mif<t<os

n'est ph~ considère commerenforcé en comparaison do rexog.

Page 141: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t~.s !.ca fcrmM mdtcatfs telles que oTm en K'gatd de <«<<

1. Cf. le dat == ame-«t (p. 98).2. Le dor. ~<~w~w«'ecest ttès-doatenx. Ahrens II 188.a. Voici des caa plus proNema~qaea. A côté de tUMï~t! et de <

ea'<tT)); o~MMM)~. L'homénqme (tttM(M!fMc vient peut-être de ~H~MM,mais le prés. pmtMt, !ni mêmetr&s-obacar, compromet la valeur de lm.A rm de JtetJt)) et de ~atr~ttf ~MMety est opposé un e dans y«t«it«t,mais aJt~ embiouMe tout.

Le sanskrit, dont !p temoi~age est le Mrpmier en impurttUMe,ne conna!t que la forme jdeine; !e grec a ptua générale-ment ta forme réduite, mais aussi la forme pleine; le latin nedécide rien. On peut donc affirmer sans témérité que la formation réguHere demande les longues ;<, c'est-à-dire le double son

a,p, soit l'état normal comme pour tîntes les racines. Cf.du reste le § Ï3.

b aACtN< r<.M)t< A<TDBftee 9

Voici où se manifeste la réalité de la reconstruction <tfcomme forme première de Dans les formations où !'e radicalest remp!ace par o (~)~ le grec laisse apparaitre à la place de !'«

long final, on o Ces cas, disons-le tout de suite, ne sont pas fort

nombreux; mais ils se répètent dans les racines où est médiat

(J*c~:xt~MM-o~), et nous croyons ne pas être trop hardi en met-tant Io« des parfaits sanskrits comme dh~aM en rapport directavec eux. Pour éviter de séparer les différentes formes du parfait,nous ferons la justification de ce dernier point sous la lettre c.

Racine ~ë: ~<e: mais ~e~tdg; cf~x~Mc, xop-~o~ (p. 131et 74).

Racine ~ë (~M<o,~o$): ~o-~o~. ~<o<oest un verbe forgé.Le mot ~T<5-~ <:solive~permet de rétablir *d<o-~to (ot«).Racine fut. <pc-~<amais yo-y~ cf.Tt~Ca~xot-~ (p. 1 ~)

et 77). Néanmoins on a et non *y<o-~Mt.La racine ypM«ronger» donne ~<o-f~ ~excavations. Ici en-

core ~e! «tumeur», si le mot vient de e~«o; cf. <~M5~tg.Devant le su& fait %o: ~o-por. Comme exemple ser-

vant à étaMir que cette formation prend < je n'ai point d'autremot à citer que o~o~-pe-gen regard de ~pe~-cfos. De même ~«mfait ~-pc*.

Si S, et) ne sont pas des combinaisons de l'e, ces faits nous

apparaissent comme une énigme. L'aNaM<qui s'effectue au moyen

Page 142: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les formes radicales telles t)Me<tTmen t'opttnt de <??-. t39

de l'o est par son essence même lié a l'existence d'un <* Sansot,,

point de !ou un Maurait-il reçu te pouvoir de permuter avec

le son ii? Jl me semble que tout s'éelaircitnu contraire si,Jetant

pour <ttet comparable a la diphthongue M, on ramené o a oa en

l'assimilant à oi.

H faut supposer de même l'existence d une ancienne combi-

naison o~p; seulement elle n'est plus observable pour nous. Par

exemple dans ~<a-pof, si nous jugeons d après ~o-p« de ~or, la

syllabe <? se décompose en ~t, tandis que le do de <t-~o-~ re-

présente <~f{'. Ces différentes combinaisons sont incorporées au

schéma donné plus haut. V. aussi page 145.

Ce n'est que le plus grand hasard qui nous permet de sur-

prendre encore les vestiges si significatifs de la permutation «: <

La langue des Hellènes est à cet égard presque l'unique lumière

qui nous guide. Et même pour elle, ces précieux monuments ap-

partiennent au passé. L'échange vivant entre les deux voyellesa évidemment cessé depuis longtemps.

Le latin n'a point d'exemple assuré de roM<K<< H n'ya pas lieu de s'en étonner: c'est tout juste si cette langue a gardé

quelques débris du grand échange a., Mais on peut dire sans

crainte de se tromper que en Italie serait distinct de j, aussi

bien qu'en Grèce.

En germanique au contraire la différence n'est plus possible:

.<t, comme nous savons, devient 6; de même. L'anglo-saxon

~M~, parfL~e<w, serait, restitué sous une forme plus ancienne,

~w~a, ~c~S. Des deux <~de ce verbe, le premier répond à l'a du

Iat.~TM-M!CM(~),l'autre est de même nature que l'o de~ho~o~

(.~). Tout ce qui est vrai de I*ogermanique l'est aussi de l'a slave

et de l'o lithuanien. Ces phonèmes qu'on peut réunir sous le

nom d'ixdu nord, par opposition a l'é de la même région con-

tiennent encore et {~,lesquels, étant confondus même en grec,ne sont donc distingués nulle part l'un de l'autre. Exemple: si.

d!a~ oh-~M,cf. gr. ~Me~M, M-pe~ (o, et v. ci-dessus).

Avant de passer au degré affaibli des racines en a nous

ouvrons une parenthèse, afin d'envisager sans plus tarder la

question des racines qui en Europe unissent par e. Ces racines,

t. Sor tes cm comme eym ~Mc v. page t(Kt

Page 143: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

i'arfnth'fe: racines titubant par e.Mf'

<'n grec. font alterner la tui've et ta longue exactement comme

tes t.)t incsen « et en « ('<). Laissant de cote preahddement te pro-hieme de t'origine et de la composition de le ton~, nous citons

<juetq)))'s exemptes des formations du degré 1. 8utgn!ier actifdx présent de ta 3' ctasse (v. p. 147): ït-t, ?-t, 6<<.t't'ur h' '<ingu)it'r df i'nnristt' actif, la formation fn .xK de <~)w,~<f<, m'UH <'n!<'vedt'x t'xt'mptps; il y a fû~t' si ia racine est

o~. At'riste <'n <tf<: f A~-cc, f-t'CM(~). Futur: ~<a, q ~<a,

A~6N!. Mots f)) ~K: Kt'K ~K, ~Ct, ~«Ï-J~-ftC', fq-ftOC,(rue. 6~). Mots en -~<of: ~<ot\ ~Mf. Les mots en -T~p,nous i avons vu. ont suivi l'analogie des adjectifs verbaux en ~o.

Dans les formations du degré 2, on trouve M.

Le véritable partait de !t est~<a-xo:; f!y-~<ax«est rapportepar t!erodie)t et par d'autres grammairiens. H y a eu additionde xf< sans modincation de la syllabe radicate~ v. p. 149. Lestab!es d'Héraciee ont Kt'Mao~t Le verbe ~T-o forme son

partait sur uue racine apparentée XT~ dont nous nous n'avons pasit rechercher ici la formation; donne régulièrement ~e-~TM

xer. Le participe ~f.~t~mg n'a pas et ne doit pas avoir <o.Le près. ôtoxo permet de conclure presque à coup sûr a un ancien

parmit *~f-~«a-xe: de 6tn (t~Kt) duquet il est né lui-même a

peu près comme KM~M de ct'o:'K. Le parf. <~Ko~<t ((JurtiusVerh. !t 1!~) est refait sur dtoxo.

La racine fait ~<of mais ~o ~tog; cf. Tf~May, Top~o?.M<a-fo~vient prohaMement de a~ pt cf focrog de MC (p. Tu).

L'accord des langues européennes pour t'c long est un faitconmr'. Dans les idiomes germaniques, a l'exception du gothique,

1. Au moyen Fa!n'est pas primitif. Il n'existait d'&bord qu'au singu-Her de l'actif. Mais la valeur de cette forme comme témoin de r<on'enest pas amoindrie.

S. Snr le asro ainsi obtenu se développent des formes fautives, gram-maticalement parlant, comme ~f<5~M<et ~rmmc.

3. Durant l'impression de ce mémoire, M. Fick a.puMic dans les 2M-M~e 2?<?~eM~e~ (Il 204 seq.) d'importantes collections d'exemplesrelatives l'e européen. 11est un point sur lequel peu de linguistes sansdoute feront disposésà suivre l'auteur: c'est lorsqu'il place l'e du prétéritpluriel germanique ~ë&xm(pour ~&M«!) sur le même pied relativement &e que l'c de ybr relativement à a. Le savant qui le premier attira l'at-

Page 144: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ritrc))th''st':ramM's(t))t<!<it))t)'M< 14t

ce phonème prend la torme de f. mais h) priorité de tf :<< te

reconnue de pht« <'n p!ui< dejtuix .ttt< «bi t th'ih*. xxr deutxchen

<tramm.). A ht fin des r.nhh's, < se montre primipa!nn'nt dans

~< < aller~ <?< alhtiter M<«'ondre Wf <ntt'sun'r Mff~t'tft,s< <jt't<*r, scntcr). Hx<'tU)'h'~ <tn do~~ norutat: {;r. x<<, v.

h'-aU. ~«-M (<'i.skr. ~7«~ htt. /~< pour */<Af<);~r. ~-f<K, t'tt..«-

tMCM,V.h~-att. ~<-M!f,st. ~-W< Hth. M<fH-&

A l'MA/~M~~r<*c M <!< ~<<tx<ï) < ~pMHftcxa( ~m<'nt t'

du nord < :« (ger)u. hth. «). ("<'st <'t'!)u fjn~m ubst'ry<* )I)ttts h's

prétérits ~«thi<j))fs ~<<f~ ~K-r~, ~M, venant <U'rat'htt's M n,

Le ~ertu. <M~ emphty~ cotniue sott!x< n<' tHtH't<*pas du ~;r.

~<a-~t< <apparaît dans </<'(/<~actiun En Hthnanifn on a~w<W-

MC-snjet~ !cqm'! vient tn's prttbaM<*nn'nt d<' ta mf'mp t'ac)nc</A<.

Le latin ici n<' rest<' pas abs(thtm<'nt muet: <!<*ht racine H<<?

(f~ta)~ aMptincation <!c<«, il forme M<'<

L'c long, dans notre titcoric, ne doit pas ~'tr<' nn ph<'n<'n«'

simple. H faut qu'il se dwmpost' t'n dt'nx ~tcntt'nts. Lt'sqm'ts?

Le premier ne peut être <pte tf, (<). Le second, le CtM'tticH'nt so

nantitjne~ doit apparaître à nn dans lu i'urme réduite (p. )~5). I~a

forme réduite de ~q, c'est ~<. En conseunent-e on dira <jue< cKt

fait de c -}-< L'o de ~o~cg alors représenterait + <.

Cette combinaison o~ nous la connaissons depuis longtemps.("est celle qui se trouvait dans le nom. pt. ~oth. rM~/<M,osq. ~iM-

/<fM«s,et à laquelle nous avons donné le nom de (p. !~1).

Cependant et ici nous abordons lit partie la plus diinciie

et la plus obscure peut-être de notre sujet on s'aperçoit en y

regardant de plus près que le témoignage du grec est sujet il ea u-

tion et que l'origine de l'c long est un probteme extraordinaire-

ment complexe.1" Une combinaison <~a, parallèle aux combinaisons <~ ali,

aln etc. fait remet d'un de contre-sens. S'il y a une raison pour

que a, avec son substitut o~, possède des attributions qu aucune

autre sonante ne possède, pour que toutes n'apparaissent qne

comme les satellites de ce phonème, comment admettre que ce

même <~ puisse à son tour se transformer en coeËScient?

tention sur l'e long européen est, si nous ne nous trompons, M.J. Schmidt

t~bCt!?M!KMS1 J[4.

Page 145: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

PMemth~ae: tacmes CnMsaat par e.t~

2" Le grec parait être le seul idiome où les formes faibles

des racinea en ë présentent e. Les principaux cas sont: ~-to~

Tt'y! t-y; ~-<os; Ott-~t;Tpof; ~<e!

TON,M~< To~. En Italie que trouve-t-on? La racine européenne

se fait au participe sa-~ts. A côté de ~-W on a ~t-~MS,à côté de

/< et /f. a~/K-~M suivant l'étymologie de M. Fick. De la

racine ~<e ~faire~ vient /N-C-W' (Curtius), de la rac. (dana

M'H, e-t'e'&t~) M-MMMS.

Les langues du nord ont renoncé le plus souvent aux formes

faibles dea racines en « et en < Il y a donc peu de renseigne-

ments a espérer de ce côté-là, mais ce qui reste confirme le té-

moignage du latin. M. Fick rapporte en effet à &? ~soufner~

(anglo-s. &/«MM)le germ. Na.< ~feuiUe~ et à <:metere*

(auglo-s. tMMWM)~Ma.~0.«ver». Suivant quelques-uns le goth.

~co <rue~ appartient a « aller». En lithuanien tnë donne ma-

mesurera Peut-être est-il permis aussi de nommer si.

== goth. ~~1~ de dhë <:aÏIaiter~. Quant au goth. MM<<s,lat.

<WM<M~c'est une forme qui peut s'interpréter de plusieurs manières

et qui n'établit nullement que «w fasse au degré réduit <ce.

Dans le grec même on peut citer à la rigueur ~c~«< et

X~MM de KTnet xp~t(Ahrens H 131), tt-~e-eoc de 6n (Grdz.

253), ~«r~y qui aurait signifié ~<e MesMf<'(v. le Thesaurus

d'Etienne) et qui dans ce cas ne peut venir que de ~He«mesurer»,

~tc-y<~ en regard du ïat. pe-MWM.

On pourrait invoquer, pour établir que les formes faibles

ont eu e dès l'origine, les racines secondaires, ou passant pour

telles, comme med de Mais il s'agirait alors de démontrer

dans chaque cas que la racine est bien réellement secondaire. Si

elle remonte à la langue mère, nous considérons le type Me-J et

le type <Me(===me + a) comme deux rqetons également anciens

du tronc *<?<?-.La racine germanique s<~ <cdérober~ est cen-

sée sortir de (p. 65). Or cette dernière racine n'apparaît nulle

part sous la forme s~. On voit par là quel fond l'on peut faire

sur ces racines secondaires, pour déterminer le vocalisme de nos

racines en

TI ressort de ce qui précède que la voyelle des formes ré-

1. <~Mt-<K-<MaJe la mêmeracine peut se ramener &*<MM-<&t-<<M.

Page 146: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ParpotM'sp: racines Unissantpar f. 143

duites de nos racines diffère en tous cas de ce qu'on appelle <*

européen. D'autre part noua ne voudrions pas identifier l'a dese~MSdirectement au phonème Ce n'en est, croyons-nous,qu'une modification (v. p. 178 seq.).

3° On observe entre !'<'et te longs des langues d'Europedes variations surprenantes, inconnues pour les voyelles brèves

correspondantes.

« en grec et en germanique: c en latin et en tetto~atave.

Gr. t yM- ~«-~opoct; v. h*ait. ~M«M~lat. sp<s,st.

fi en gréco-italique et en tetto~stave: e en germanique.Lat. &<a-tKCM~gr. ~~rec-~t; sl. ~a- v. h'-alt. ~< M, ~-M<

(mais aussi sA)-tMc,-<Ms,en gothique).Lat. <o!-&-ss;st. <a~~ anglo-saxon ~M-M<M(*= *~e~otM).A yM!~M«f du mot: gr. ~CtMOf,st. MM!~ v. h'-att. M!<~0.

c en grec et en letto-,slave: « en germanique, etc.Cr. ~-<h~M, sl. dë~~ v. h~-att.~Ko~M(mais aussi /a-~).Or. Mg: goth. Mod!aLat. cëMt;gr. ~pog: lith. A~M(F. P 523).

II faut mentionner encore le v. h~-aH.<M~MtK)tMen regard du

gréco-it. ~Moet du si..MMt-(connaître).Entre le grec et le latin la même instabilité de l'a tongs'ob

serve dans plusieurs cas:

Gr. ~e-fo?, lat. fre-tus, /~e-MMW.Gr. ~f, lat.Dans rintérieur de la racine: gr. ~t, lat. (~o; gr. ~~«~ lat. MM«s

(Grdz. 381). A l'q panhellène des noms de nombre ~MtfqxofTK,

~xeMr« (Schrader Stud. X 292~ est opposé en latin un a: gMM-gM~M&t~~O~M<0.

Les cas que nous venons de voir amènent a cette conclusion,qu'il est quasi impossible de tirer une limite fixe entre l'<tet lé

européens. Dès une époque reculée la répartition des deux

voyelles était accomplie très-certainement pour un nombre de

cas déterminé, et ce sont ces cas qu'on a en vue quand on parlede l'e, de I'« européen. Mais, je le répète, rien .'indique eM<yeë etS une <gM<'e ~MCM~e~j~MMo~K~e. Qu'on se rappelle main-

tenant les faits relatifs & la forme réduite des racines en e, le

Page 147: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

144 Contrttctien"de la combinaison c«.

participe iatin.~t-~<<<de ~fct< qu'on pesé aussi les considérations

tht~oriques développées en commençant, et l'on ne sera pas éteigne

peut être d admettre la supposition suivante: les f~wcK~ de ~ë

.'«TftM'M~lesMW~Mf.squec<M.t;~C~'S,~M)'/M:K/e COM<M<MMC<?<M!~a~ A.

Nous ne sommes lIas en ~tat de donner les règles suivant

lesquettes ta soudure des deux phonèmes a engendre tantôt <tan-

tôt Nons faisons seulement ronarnuer qu'une telle hypothèsene jcse point }e principe de phonétique en vertu duquel le même

son, placé dans les mêmes conditions, ne peut donner dans un

même dialecte deux produits différents. H s'agit en effet de

voyeth's consécutives (a, .<)qui ont subi une contraction. Qui

voudrait nier que bien des facteurs dont nous ne savons rien, telle

nuance d'accent dont la plus imperceptible suffisait pour modifier

!e phénomène', ont pu être enjeu dans cette contraction?

Il découle de 1 hypothèse que l'o de ~c~t<~ et l'o de ~0~0$sont Identiques.

Quant a L'm'OQFEDE LA CONTRACTION,c'est une question

que nous avons déjà rencontrée à propos du nom. pl. Mt~/ONet

autres cas de ce genre p. 91. Toutes les fois qu'on observe une

variation entre l'c et 1'~comme pour le sl.~e-enregarddugerm.

s~ ce sera pour nous l'indice que la contraction est relative-

ment récente~. Mais l'histoire du phénomène se décompose très-

1. La prononciation des diphthongues lithuaniennes ai et au diffère

du tout an tout, d'après la description qu'en fait Schleicher, selon quele premier élément est accentué ou non. Et cependant <tt et ai, du et au;sont entièrement identiques par l'étymologie.

2. L'échange assez fréquent de l'a et de l'e dans la même langue

s'explique si l'on admet que les deux produits divergents de la contraction

f« continuèrent de vivre l'un à côté de l'autre. Ainsi le v. h*-a!I. <S-<à

enté de tuo-m, le grec tt~M et xt-~K-fm, ~-jM: et 9Mt-~ (p. 162), ~-tm<tet t~M fM; le lat. Ntë-<-t0f et Ma-<eftes. Un phénomène plus inattendu

est celui de la variation c'a dans le même mot entre dialectes très-voisins.

Il va sans dire que ce fait-1~ ne saurait avoir de rapport direct avec

l'existence du groupe originaire ea. Ainsi les mots j~hx, ~t-, ~<rcj;oc, ~c-

~0~ prennent <!dans certains dialectes éoliques et doriques, <)dans d'au-

tres. V. Schrader Stnd. X 313 soq. La racine ~S donne en plein dialecte

d'Heraclee ~oe-~Me. En Italie on a l'incompréhensible divergence de

l'optatif ombr. ~or<a-<« avec s-te-M (== gr. e~). Le paléoslave a rèpa en

regard du lith. ~OjjMlequel concorde avec le lat. fotpa etc. M. Fick com-

pare & ce cas celui du st. t~<t <:nouve~ oppose an lith. fo~ «pluie fine»

Page 148: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Contractions de la combmtusoa fH. 14o

probablement en une série d'époques successives dont la perspec-tive nous échappe. Rien n'empêcherait d admettre par exempte

que la rac. K?<'« souffler ou le mot M~«/~ « frère aient opère la

contraction avant la fin de la période proethnique.Pour ce qui concerne le des formes grecques comme $<-to~,

il sera plus facile de nous faire une opinion à son sujet, lorsquenous en viendrons à 1 indien comme représentant d'un a bref. H

suffit pour ce qui suit de remarquer que cet < est la voyelle qu'ilfaut attendre en sanskrit dans toute forme réduite d'une racine

en <î. Abordons maintenant, en y faisant rentrer les formes des

racines en l'étude du degré réduit.

Dans les deux premières formations verbales que nous

aurons à considérer il y a alternance de la racine réduite et de la

(H" 640). Ici l'hypothèse d'une métaphonie produite par l't sufSxal qui se

trouve dans l'e lithuanien aurait un certain degré de vraisemblance.

Ennn un troisième genre de phénomènes, c'est la coloration germaniqueet eléenne de ré en a qui est un souvenir de l'ancien groupe «~ en ce

sens qu'elle indique que l'ë européen était en réalité un ii fort peu diffé-

rent de l'a. En latin même on a vu dans l'ae de saeclum, ~<K<M~Ms(cf.

<S'a<«fMtM)l'essai orthographique d'exprimer un ë très-ouvert.1. Il sera bon peut-être de résumer dans un tableau les dinerentea

espèces d'a bre& et d'à longs (c.-à-d. cloubles)que nous avons reconnues.

Voici les a du gréco-italique et du: germanique groupés d'abord unique-ment d'après les caractères extérieurs:

En marquant la relation des différents o entre eux on obtient:

a ç

ee e&(A,) eç(Ct)

o, o~M o~(~)

Cf. le tableau de la page 136.

Et&tprimordial

0. ETAT RÊM'tT.

CMco-iMiqae

o a o

e a. 5

Germanique

e a

èe1

50

Gréco-italique

e ë & oô

o 8

GeMNtmiqne

a

e 8 o

a 5

Page 149: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Etat ridait des racines en w.

ra< ine pleine. La tonne pieine (qui n'apparaît qa au singulier de

l'actif) est au degré 1 pour le présent (2* et 3° classe), au degré 2

pour le parfait.l'BHSENT DE LA 2~ CLASSE. Comparez

skr. (M-tM< f?~t.4kr.(is-leii Et-its

<M-(~)< f?-g<!s-~ ftCo

~-w«s ~<g

On le v oit, la racine ~«f ou~A~.i ne se comporte pas autre-

ment que la racine <r~, la racine ct~ on n'importe quelle autre

racine. ~t<cf-p<H, verbe déponente présente l'a bref régulier.CurtiusVerb.Pl48.

Le sanskrit a presque complètement perdu la forme faible;voy. plus bas.

Pour l'aoriste non-thématique, qui est un imparfait de la2° classe, M. J. Schmidt (K. Z. XXIII 2S2) nous semble avoir

prouvé surabondamment ceci: toutes les formes grecques quin'appartiennent pas au singulier de l'actif et qui ont une longue,

ainsi Ot~Mf, sont des formes secondaires faites sur le modèlede ce singulier, ù moins qu'il ne s'agisse d'un genre de racines

spécial, les racines M~~se comme ar~. L'a bref est conserveentre autres dans ~M-T~yde~M-t~ ~<x-~ey<~ de ~p~ë-y, dans

Mo ~Mt~ t~Mt~. En même temps M. Schmidt affirmele parallélisme si important de Pa long disMM<~(Kc~<ti~cla «gra-<&t<MM~telle qu'elle se trouve dans e~Men regard de ~tcy. Dans

l'aoriste même, nous connaissons maintenant des formes grecquesà gradation; ce sont celles qu'a découvertes M.Brugman (v. jR~-

triige de JB~M&e~et' II 245 seq. et ci-dessus p. 21), ainsi «en regard de 10.

Schleicher, dans son C~MpCMt~MM:,reconnaît la quantitévariable de l'a. M. Curtius, tout en l'admettant pour le présentet l'imparfait, est d'avis que l'aoriste ne connaissait originaire-ment que la voyelle longue. Mais pouvons-nous mettre en doute

l'Identité formelle de l'aoriste avec l'imparfait? Pour ce qui estde l'Mlong persistant des formes ariennes, l'aor. «-p«/«~ n'est,

Ï. Il semblerait, ai ~MfM chez H<?nyehinsn'CHtpoa corMmpnde!'<fMnro,que ~etMfait eu an moyen~<fM~f.

<pa-)n! =='phca-mi

q)~-c == phea-si

(pa-ï! c==phea-ti

<pa-jn~c==pha-tnea

Page 150: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Etat réduit des ractncs en «. 147

bien entendu, un argument &faire valoir contre la primordialitede ~K-T~gM'Mla COM~MW(<~~<Md!M*aussi ?CpMWeH<y«p~ Ç)M~commeMM<:tM~<M?a~<Mtj)a)'~~M~ « pami pâmas. Il existe du reste

en sanskrit des restes de la forme faible restreints, il est vrai, au

moyen: de <7~a-~ï-MMt~ et peut-être ~<*MM/~(Delbrttek p. 30),de SM(sH- ~<<) ~-M!a/< de MM,au présent, ~«-MM~e(v. Boht!

Roth). Puis les formes incorporées dans le paradigme de l'aoriste

en s comme «~A~etet <!<<a que cite M. Curtius\

PRÉSENTDE LA 3" CLASSE.La flexion grecque de !~CfM-~t,

f o~tt (cf. OM-~«),~~ct-~tt, f~q-~t, !M, est toute pareille a

celle de yc-~ Le lat. da-MMM,<M.<eetc. reflète la forme faible.

La 2" pers. <?? paraît avoir suivi la le conjugaison. L'équivalentde ~<a~ serait *<??.

Ici le paradigme indien n'a point perdu les formes réduites:

~(t-~M-~M,~(t-M-st,~a-M- pluriel ~a-M«M etc.; duel ~-At-M~.Au moyen on a, de l'autre racine &«(s'en aller), y<NC, ~t-c,

~t-MM~e etc. Ainsi se nechissent encore ?!« <: mesureraet dans

le Véda les racines «aiguisera, p« <xdonnera, ria (W~</t<)id. La

rac. gia <: allersconserve partout la forme pleine, uniformité qui,

d'après tout ce que nous pouvons observer, doit être hystérogène.C'est ainsi que dans le dialecte védique H«~abandonnera a perdului-même la forme faible. Sur <&)K&M<Met <~M~M!a%v. p. 179.

PAttFAtT. L'Ott du sanskrit (MAa~ (3" pers. sing.) nous

semble fournir un nouvel indice de la variété primitive des <t

ariens. Si l'on met en regard <&K~aMet ~<a[-xe],o~M et {~M

(<~<!Met ~o, MOMet yo), a~/CMet oxte!, on se persuadera qu'il ya une espèce d'<tqui en sanskrit se change en <Ktà la fin du mot,et que cette espèce d'~ résulte d'une combinaison où se trouvait

c~. Les formes védiques qui sont écrites par <tcomme pc~a, <t~,

indiquent simplement une prononciation moins marquée dans le

sens de l'ati (peut-être S"). Partout ailleurs qu'a la fin du mot la.

voyelle en question est devenue «: <~a<&~ecen regard de eft'CM,d<M~o<A<ten regard de <M~<f. Dans «M<~~o&<,s«AAtt(v. § 12) la

1. Pour écarter les doutes qui pourraient encore surgir relativementa. l'extension de la forme forte telle qu'on la doit supposer ici pour le

sanskrit, il faut mentionner qu'A l'optatif en le pluriel et le duel de

l'actif (<ÏeM~<tMa,aM~fo etc.) sont manifestement creoa postérieurementsur le modèle du singulier. V. § 12.

io*

Page 151: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Etat réduit des racines en M. Parfait.148

non apparition d'w<peut s'expliquer 1° par le fait que «, <,ont

persisté, très-probablement, a la suite de !'« jusqu'à mie époquerelativement peu reculée on a même prétendu trouver dans le

Véda des traces de l'Met de l'f 2° par la considération que l'«

de ces formes est un aKo~c et non une co~MMOKSCMde

Pour les premières personnes du subjonctif telles que «~-«(== gr.

<f o, v. p. 127), la seconde des deux raisons précitées serait peut-être valable. Du reste ces formes ne sont connues que dans un

nombre restreint d'exemples védiques et il se pourrait que l'ii yfût de même nature que dans ~M Q, «~-CM.

Déterminer les formes primitives est du reste une tâche

malaisée. L'hypothèse que la désinence de la 1"personne du par-fait actif est -M (v. p. 72, 42) repose sur une invraisemblance: il

faut admettre, nous l'avons vu, que deux personnes distinguéesl'une de l'autre par leur forme, le germ. *MH~<Met vait, se sont

réunies par analogie dans une seule. Si incompréhensible que soit

ce phénomène, la nasale est indispensable pour expliquer les

formes <w<w,saiso, dont nous nous occupons. Sans elle le gothiqueferait *MMya,"'s<Msa,et ce sont en effet ces formes qu'il faut ré-

tablir pour la 3" personne. L'identité de la l* et de la 3° pers.consacrée dans les autres prétérits amena mie réaction qui cette

fois fit triompher la première. En sanskrit *<?<M~oM~a cédé au

contraire à ~a<7~<~do(?/<aMlui-même remonte à «%a<~g<<

Les Grecs ont dû dire d'abord *~t0f et *o. Nous soupçonnonsdans %~o~' ~M~ (Hes.), de la rac. yo! qui se retrouve dans M-

y~Tat, <p(~ot~ un dernier reste de ces formes antiquest. Il est

visible que le sing. ~<~ (") ~~M~("«)doit sa perte à la trop grande ressemblance (le sa flexion avec

celles des aoristes et des imparfaits, et c'est là aussi ce qui a pro-duit le premier germe des innombrables formations en -«ce. Jus-

qu'au temps d'Homère (Curtius Verb. Il 203, 210) on peut dire

que les formes en -xa n'ont pas d'autre emploi que d'éluder la

flexion *y ")~ *~e'~q: elles n'apparaissent que si la

racine est vocalique, et, dans le verbe fini, presque uniquement

1. Lea exemplesdo parfaitsglosasdaNaÏKaychinapar des aotiatesn<!

sont point rares, ainsiquel'a fait voirM.Curtius Stud.IX 466. 11faut

eot~Meferavant tout que le gn'o ne connaît de !'ttot!atenon-thématiqueredoublequeqaetqncsformesd'impera.tif(<t<~fteetc.).

Page 152: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Ktut réduit des mcincs en '?. l'itrftMt. 149

au singulier. A aucune époque le moyen ne les admet. Daus

tes 3* personnes comme ~x~ ~<ox€on obtient en retranchant

l'appendice -xt le type pur dit grec très ancien. Pour les con-

jectures qu'on peut faire sur la substitution d q et de n Mdans

T~h~«, ~~«xa: etc. nous pouvons renvoyer a la page 154.

Le moyen grec CT«-T«t,<)f' ôo-f«t,~-jromt etc. conserve

la forme faible pure. A l'actif (pluriel, duel, participe) on a un

certain nombre de formes comme f'-CfM- etc., ~f (inf.),

Tf-T~M- Curtius Verb. II tC9 seq. Comparez ~et-~t-~y ~ft-

~o(xc: et ~CTM-~~CT~-x« (pour *~Ot<a-XK).Les formes faibles du sanskrit présentent un état de choses

singulier. L'i qui précède les désinences et qui apparaît aussi de-

vaut le v dit suffixe participial (~K.<M«~<iM/!<s~yo~« ~M)est con-

stamment un bref. On a par exemple ~~«~~MM~ en regardde ~<t<, ~<, ~~M- L'i serait-il la même voyelle de liaison

que dans jM-p~-WMtetc., et l'a radical a-t-il été élidé devant elle?

Tant qu'on ne connaîtra, pas la cause d'où dépend la quantité de

l'i final de nos racines, il sera difficile de trancher cette question.PKHSEXTEN-ska (v. p. 22). Grec ~o-<~o, ~M-cxo.TnKMESNOMINAUXEN-ta (cf. p. 14, 23). Formes indiennes

offrant tm i bref: cA~ fendue (aussi cA«~), ~(t <: attachéede

<? dans (?aMMMetc., (~~0 <: coupéede <? d~~ (on trouve aussi

(?MM,~<ï et en composition -tta), MM-&t<:mesûré~de WMM<a~,

(aussi {M&t)<xaiguiséede ~t ;S~ (f. fble f<), s~A~t de stllii

<:setenir debout». Le part. ~<-<<t<:atiache~ vient de se (doit entre

autres s:s~) plutôt que de M (dans m/M). Formes oUraiit un t

long: ~-<M<: charte de (~ de (?« ~M~ï (inf. f~a-

pt-~ <bu~ de jxtjM~ ~t-~ de sp/<MspM~e< croîtrez. La

formation en étant parallèle aux thèmes en nous men-

tionnons A~'M (aussi ~<-<M)de /<«</a/«t~~abandonnera dont le

participe fait ~-K«; cf. ~o/<t~ et M~/< L'a s'est introduit

dans quelques exemples comnM ~t de t'« fo~, malgré <'< et

autres formes contenant 1' Sur d7<M!<t~,~'«~ etc., v. le chap. VI.

Formes grecques: <~M<-Mg,g)K-To~t~o-vo~ ~o-Tos,a:o-M~

cw-~e-To~ ût)~-€-t< ~e-tog. J. Schmidt loc. cit. 280.

1. On a, il est vrai, l'optatif du parfait védique jM~/M~ mais, outre

quo cette forme n'est pas concluante pour la flexion du thème de l'indi-

catif, l'ï peut y résulter d'un a.Hongementproduit pa.r y. Cf. ~aMi.)~.

Page 153: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Ktat réduit des racines en1M

Formes latines: t«-<t~ <==skr. ;</«, ~«-~M, <~ï. ~a-~M,s<ï-lits. Cf. /«~o) de */M-~o-,Ma~MCde *M«-

En gothique s~7ot- ~lieu)>.

TuHMESKOMtNAuxEx -ti (cf. p. 15, 23). Sanskrit ~~<,~< action de boires, pi-li ~protections dans M~M~, ~ï-~ àcote de ~«-<<, etc. Grec OTKe<g, ~KTtg, ~9 (Hes.) d'où

~ï~<a, ~o-tftg,~d- 9t(!-0t$,mais aussi M-Mg (inser.) et c!<t-9for~, ~-Ct$, My'f<y<g,~t c<~ Latin ~a-~o, ~c, o~/N-~M(p.14~).

Tn~HES KOMt~A~xEx -ra (cf. p. 157).. Sauskrit ~<

(compar. s~«~<M)de ~<-t« de ~«f~ Mï-~t~eau~ v. p. 101.

L'<!est comme on voit le ~M~représentant <Mt~ de ra bref/Mf<tM< une ~oc<Mc,sauf, a ce qu'il semble, (levant les semi-

voyelles y et v, où l'a peut persister comme dans ~a<e qu'oncompare a ~o~t, dans ~«-<?-«M!==~o ~-<a~(v. § 12). L'a de~Ma~MMOn'est pas le continuateur d'un a indo-européen: il in-

dique simplement que la forme a passé dans la flexion théma-

tique. Sur l'a de M««~M-p«-sv. p. 177. Le zend a tellementfavorisé les formes fortes des racines en «(ex.: <?& -f~ en re-

gard du skr. /«~, ~<~) que c'est à peine si l'on peut encore cou-stater que l'î dont nous parlons est indo-iranien. On a cependantt<-M< ~o-MM~ de ?0 <:mesurer~ et~ar <:père: L'i existeaussi dans ranc. perse jp~. Il est à croire que les formes comme

/~tKMCMa~et jM~CMaMM~ que M. Justi place dans la 9" classeverbale sont en réalité thématiques. Leur a ne correspond donc

pas à l'i sanskrit.

II. Baoiues contenant nn a médial.

Les phonèmes et o, suivis d'une consonne, ne se compor-tent pas autrement que lorsqu'ils terminent la racine. Le rapportde \a8 à cra est à cet égard celui de ïrcuQ à tr~eu ou de bepKà <pep.

C'était donc une inconséquence de notre part que de dire,au ehap. IV: les racines <~M, ~p, tout en disant: la ~ae<MesS;

1. 2~ar est, pM-aît-il,une&nsseleçon.V.Habschmtmndans le dict.de FickU* 799.

Page 154: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Forme véritable de certaines racines grecques. 1M

c'est <~&A, ~t (==* <~A~, tM, ~j~) qui sont les vraies racines.

Mais cette notation, avant d'être motivée, n'aurait pu que nuire

a la clarté.

C'est en grec que le vocalisme des racines contenant un .<

médial s est conservé le plus fidèlement. Celles de ces racines

qui finissent par une sonante, ainsi A<w, ne seront pas com-

prises dans l'étude qui suit. Elles trouveront une mention a la

fin du paragraphe. Tout d'abord nous devrons déterminer !a

forme exacte des principales racines a considérer. Il est fréquent

que des phénomènes secondaires la rendent a peu près mecon-

caissable.

Nous posons en principe que dans tout présent du type jMtf<h<f<oou

a le droit do tenir la nasale de la syllabe radicale pour un élément étrangera la racine, introduit probablement par epeutht'se. Bien qno la chose ne

soit point contestée, il est bon de faire remarquer que les présents comme

~a'tn'rn, ~M'Owe~tott, dans lesquels la nasale, d'âpres ce qui est dit p. 12&,Mepeut pas être radicale, rendent il cet égard le doute impossible.

I. 1. Rac. cPdo. La nasale n'apparaît que dans «f~et'rn pour *«~fM.

U n'est donc pas question d'une racine cJ~tffc. 8. Rac. ~«9, près. <t<M'-

~«f<n. Même temarque. Cf. p. 61. 3. Hac. Âdq). Le prés. i«~~0ty<e se ra-

mène à *X«g)f<o La thèse de M. J. Schmidt (Voc. 1118) est: 10 que la

nasale de ~c~t~N est radicale; 8° que t~o~t, ~9~09, sont sortis des

formes nasalisées que possède le dialecte ionien: ~a~o~MM, ~M~toe etc.

On pourrait demander, pour ce qui est du second point, pourquoi la même

transformation ne s'est pas accomplie dans <tt!~m (de ~«~~m), dans <M~t~M,

yftf~Mttoc, x<[«y~N,9ti[<(ywtosetc. Mais ce serait peut-être trancher, &pro-

pos d'un cas particulier, une question extrêmement vaste. Nous devons

donc nous contenter ici d'avancer que toutes les formes du verbe en ques-tion peuvent se rapporter & ~a<p, que plusieurs en revanche ne peuvent

pas être sorties de Xau<p. De l'avis de M. Curtius, les formes ioniennes

tirent leur nasale du présent par voie d'analogie. 4. Racine Coq). De

quelque façon qu'on doive expliquer <h!~oc (== *~«y<'os?), l'acr. Myofet le part. T~M~K indiquent que la nasale n'est pas radicale. Le rapproche-ment du akr. st<MMN~est douteux, vu les phénomènes d'aspiration des mots

grecs.Il. .BacMMSgM't! faut écarter. 1. A la page 103 nous avons ramené

<tMy);o!f<oà une racine ~€TX'On s'explique facilement la formation de e~t~età côte de l'ancien ~oy~ par le parallélisme de ~ay~ym, &<~<M'

(=. ~f<a, ~/of) avec X«~t!f<a, StM~of (== ~fm, ~H~of). 2. ~<M~Kf«)

pour ~c<'<o (== ~M) vient de x~< comme le prouve le fut. ~e~ro~Kt.

1. Devant M,~/t devient b; puis ~e~of prend b par analogie. Ct

~tyy«<'a), ~tyo~ en regard de M~oc.

Page 155: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

tM Ferme v~otat'h' <)ce' rtaint's ruines pr<*cf)Ut's.

Le partait o't'st pax Fi t.ien conserve ~ue pour il a'pj.) dirifte sur lepr<~<-Mt<-t fui) xt'~t<<« au lieu <tf *Kf~ay~. Len formes grecques St-mttitchant .). ~KxtM conduiraient a un<- racine eux; maix les forme., ils-d:))ne.< sont naM.tti'~p,i. Ur nous ne pouvons paa admettre de racine f~'MJ!(v. p. <82). n iant donc tiu)<poscr que la mémo est f/~t<<. Alors ~««-M,~MK<tf, «ont pour <<M)t<M.~xof. et toutes !<'xautres formes grecquea,connue <<~o~f«. A~'ftM. sont <'M!?en<tr<:capar voie tranat.ie. Main par lit.n)' nt<-on eut autorité a (j'en tM'nir, en ipa fitiaont derivt-r d'une racinencthe h«K. )/« du v. ht-all. ~«M~<, <t'a)'r< ce qui pn'<de, est au t' tnon un <- ,j

ttt. Il y a des eouphs de rachx's dont !'une a Mou w, l'autre .<pour e

eoefHcMnt sonaMtifpK', px.! ~,<t,M et ~t<< <venir Lea sentes qui nouatotet~t-nt ifi sont «'Ues du type It (p. 8). 1. Le grec possède a la fois~tv0, prouve par ftft~<n, <.t ~«M. prouve par fta& Les formesfaiMes comme ~f~, ~Kf~ffo (*pf<~tM) peuvent, vu ]e vocalisme grec,BCrapporter aux deux racines. 2. f~O ~<h~) et ~8 (~M«);peut appartenir il ~fy$ aussi bien qu'à (v. p. 24). a. ~tve et ~aO (cf. Fp. Ht). Quoique les formes ~o~cft == <tft~«t et ~Ms *= ~~Mf ne re-posent que sur de fausses h'cons, l'existence de Ma est probable pour deuxraMons; 1" trtv-e suivant l'opinion trea-vndsemNaMe de M. Curtius, estune amplification de irtv. Or, a côté de irev, coaa avons wn ou ira dans~ef 8" Si les Mde o-~M, ~N~~ etc. peuvent s'expliquer par une rac. fMv-e, en revanche r« du lat. ~-<<w suppose nécessairement une base ~o )et non~eM".

JV. l'armi les racines mal déterminées dont nous parlions a la p. 69,celle do ~yft~t( n'eat pentrêtre pas un cas désespère. Il n'est pas trophardi de s'affranchir de la nasale du parfait gothique */<oKA (/<M/S7<)etde la rapporter comme celle du la.t. j)t[Mat(cf. ~Mpt~t) a la formation dnprésent que présente le grec ~yf~M. Ainsi noua posons la racine pâg (oup~'). Kn outre, pour ce qui regard ic grec, noua diaona qu'il n'y a pas euinfection de la racine par la nasale dn sruSxe, que ~eft par exemple m'eatpas pour ~a'«y~ Ceci revient a contester que ~yf~tt soit pour 6

1. Pour le fait de l'amplification et pey $ et ~« qui viennent de°

MMMet m« (ft~tg), ~t~ et qui viennent de ~m et ~a etc. CurtiusGtd)!. 65 seq. Dans plusieurs cas l'addition du déterminatif date de lalangue mère; ainsi ~-$, ~.y (~«~m), ont des corretatifs dans teskr. ~aM-M, ~a-d~, ~a- D'autre; fois elle n'a en lieu évidemment quefort tard comme dans le gr. o«p-~ <: dormira ou dans ~f~. Ces derniers

cas, considères an point de vue de l'histoire de la langue, ne laissent pasque d~tro embarrassants. On ne voit guère par où l'addition du nouvelélément a pu commencer.

2. Nous nous en tenons A l'ancienne étymologie de xe~t~. Dans tousles cas celle de Grassmann et de M. J. Sohmidt ne nom semble admissible

qu'à la condition d'identifier &<«? non à <Mf~, mais &<MMh

Page 156: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ht racines contenant un < tHMtiat, en grec. ]M

'~(t)tt'Mt, *!Mf;')'$~H<,mmme lu veut M.J. ~hmidt (Voc.t t<&). Voicites raisonsa mire valoir: )" Mienquela n'~todoivefaire en eNetattendu'

~!M<)'t~tt.les cas comme~«tt'ftt, ~tt!ft'~t, montrentdo la manièrela

plus évidenteqn'it y a en devant-tt', introductionsecondairede la formeforte. M.Sctnnidt,il est vrai, tient que ft, <?,sont eux-mêmespour <y,ff,mai"sur <*<'l'oint r<td!<c.iionde ta j'lufatt des tinguistealui a toujoursfaitdéfaut. 2" D'après t~ nu'me théorie, ~yyfjttt serait pour *~t!}'ffftt(cf.~p«}'))t) J)onc les t<or!ensdevraientdire p«yyf~<,mais ils disent, <tM

~r«!fMf(Ahrenat) t::a),~yn'pt. Celaétalblitl'introductionpure et simplede la ibrmoforte.

La loi qui pn~idc Mt'apparitioM de !'« long ne se vériiient

pas pottr tHutcs kf ractMPs. ('t'rtaiuM verbes, comme ~K)fT<aou

A~rM, ont ( oMtpt~tptneMt-rcnotn~ a r~ long. Nous reviendrons

sut' tes cas anormaux (v. p. JaT se<j.).

Nous passons à l'examen des principales formations ver-

bales. Sauf une légère inégalité au parfait actif, le verbe ~K~o

conserve le paradigme dans sa régularité Idéale. Comparez

~<t!~0 ~pt~'oy X~Ptt~'0: ~f~M~M~Og ~t~O~Kt yMtTOi}AK~o'1 f~&~of AFAM~e: ~~K~~og ~KCe~«t ~Metog

(~f~« c~wM McaMto M<MNM~Ms~eo!(~)soMMt~o~os)

PRÉSENTDE LA 1' CLASSE(cf. p. 12(!). Outre ~e~O, on a

<~o, XM~o, TKXo, ~do~c:<,puis e~<a et Tpq~o dont 1~, vu

~0«~~ et t~tf~y, représente et sans doute aussi ~o. Avec p:

xAmtret,TpM~o, yet~o; de plus po(a)o~<M, j;<o(c)o~te:t(p. 173).Curtiaa Verb. 1~ 228 seq. Sur le près. ~xm v. ibid.

AotttSTETHËMATtQUE(cf. p. 9, 20). En regard des présents

Ac~N, <Mo~<tt,*t~~o (T~qy<9)on a: <-A«~o-y,< MMo-f,~t-

~~o II est permis de restituer à %t~H<~un présent *<9.

La longue de jn~<Mo est incompatible en principe avec la for-

mation en -~<a. L'origine récente de ce présent est donc aussi

transparente que pour ye~o à cote de ~e!y<a. La longue des

présents fait dé&tut pour ~c~o ~toto-t~ simplement parce

que ces présents ne suivent point la 1" classe; au parfait l'<tlong

1. La rac. ~ae est sortie de !« (p. 61) comme w~n-e de ir~n, mais le

paradigme qui lui a été impose était ancien. U va sans dire que ~ea<&S

est une tranacriptioa schématique, destinée senlement à mettre en evi.

dence ta oompoaiHon de !'« long; &ï*<!poque où let) etemeutH de cet «

étaient encore distincts, l'aspirée eût été probablement dh.

Page 157: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

164 Les racinoa contenant nn tut~diat,en grec.

reparaitra. De Xu<cvient ~o~c~M pour ~oee-O~o (Crdz. 611).Sur les aoristes isoles tels que ~ç'«yo<'v. p. 161.

L'AOtttSTETHÉMATIQUEKEUOUBLH(c~ p. 10, 20) a Je même

vocalisme radical que l'aoriste simple: ~-A<ï~o< ~c-ÂM~~Ct~

~<o-Mre, ~-9fKye* (C'urtius Verb. 11 29). Au coutraire

t-xo-f est un plus-que pariait (ibid. 23).Même anaiblissement a L'AOMtSTEMf PASSIFHN -ï) (cf.

p. 4(! i. n.): de Ctur ~'c~~ < de T&<~-T~x~ de Tu~yf~'t y.De pcrf, Homère emploie a la fois <~ et ~-< Il

A L'AOHtSTEKOX-THËMATtQUE(cf. p. 21, 14(!)~f0$ est

it cPa&ce que ~t!<yo$ est ù ){€u.PAKKAtT.Aux principaux présents a voyelle longue cités

ci dessus correspondent les parfaits A~M~-ec, }«f-xa~-<f,T~-

T5x-«,f~K~-&(lié par le sens a «f~«f<a)~c<f Cqx-c,soit *<ïK~-c.

Répondant a des présents de diverses formations qui con-

tiennent une voyelle longue: ~6 ~t-e~ (~xeo~e«), ~T~-«!

(~n~<Mo),~-cy-« (My~~t), ~e-y-c! (~y~t) etc. Répondantà des présents de diverses formations qui contiennent une voyellebrève: A~e: (~«~xo), tMqy-ec (~t~MMa), x~ye Hes.

(ttCMtMo)et d'autres, comme ~~)~«, qui se trouvent appartenirau genre de racines dont nous faisons abstraction provisoirement

(v. p.151). Le parf~T~n'a point de présent proprement dit.

Soit à l'aoriste, soit ailleurs, les racines de tous les parfaits

précités présentent quelque part un a bref. La longue au parfaitsingulier est normale, puisque cette formation veut la racine

pleine. Mais nous avons 2~, et la règle demande on devraittrouver <<o~o~ etc. de même que pour les racines finissant par

on attendrait ~h~eMfo:, ~M6MM~etc. (p. 149). C'est là un des cas

assez fréquents où le phonème manque à l'appel et où il est

difficile de décider, commentau juste il a dû disparaître. Est-ce

que, avant la contraction, ca s'est substitué à o<t? Nous voyonsde même la diphthongue ou, sur le point de périr, se faire rem-

placer par ct~.Y a-t-il eu au contraire une réaction du présent sur

le parfait postérieure à la contraction? On pourrait recourir à

une troisième conjecture: la présence de o~ à la première per-sonne n'étant garantie' par aucun fait décisif (p. 72), la flexion

primitive a peut-être été: 1° p. A~t<~«, 3*p. *~o~: plus tard

l'K se serait généralisé. Quoi qu'il en soit, nous possédons encore

Page 158: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les racines contenant un médiat, en grec. 155

des vestiges de 1 o da parfait qui ne semblent point douteux: ce

sont les formes doriques Tt~o~ttW ~~t~M~~ot, T~esxTOft'

Tt~~MTCft (Hes.) de &c~'<o.*t L'et s'est communiqué a l'aoriste

dans ~<a~Ktet <ha~t~ (Ahrens n 182). Du reste, même dans

~~<aj<y<<f<et M~o~<tf<M, il ne peut être qu'emprunté au singulier

de l'actif qui, par hasard, ne nous est pas conserve. De plus, a

cote de .FcMt§, on a le part: <ïf<a~«. Cette formf sans doute

pourrait être plus probante si l'on en connaissait mieux la racine.

Au pluriel, au duel, au participe, et dans tor.t le moyen l'«

long ne peut pas être ancien. La flexion primitive était: T~cy«

ou ft~o~«, T~oy<tg, T~e!~6, *~9~Mf, *M~My<o?; moy.

M~c<. Les témoins de la forme faible sont les participes

féminins homériques A<AKXv!c:,~~MtXt~OM;on peut citer aussi

M~~t~Rf, c~ap~O! et Mp~t~K (Curtius Verb. n 193). Le mas-

culin a toujours peut-être en raison des exigences du vers. En

tous cas cette différence n'est pas originaire.-A cote de x~t~yc,on a MXK~mg, et le moyen de ~~c est dans Homère ~MCTtït,

part. ~«<~t~o~.AORISTESïGMATtQUËET FCTOB(cf.p. 128seq.). Les formes

sont régulières: AK~o~MCtde ~a~M; TM$ode Tcxet; ~etTO(Hom.)de e~o~t; 9tc~o, &M<~cde ~K~M~M;&tf~« de 9ttM~<a; ~o-

~t, ~§«~f (dansHippocrate d'après Veitch) de ~«xf<a;Ac~o-

~to'<de ~c~3<M'<o.Parmi les FORMATIONSKOMiNALES,nous considérons d'abord

celles où se montre Cf. p. 181.

Thèmes en -o et en -q. De For <-brisera Xt~MHr-m~.Malheureusement on pourrait supposer une contraction de x~-

~M):To(.F)«)~;mais la même racine donne encore ~<a~ (Grdz.631).La racine qui est dans le lat. capio forme MMt~. ~<o~qen regardde ?<&€$(les deux mots ne peuvent guère être identiques). De

uetK,dans ~MM«KHO(et non ~<a«o«o, v. Pauli K. Z. XVIII 14, 24),vient ~t6MK~;de ïrretK,~c~o~. De ~c~~o, ~00x0~. Sous le

rapport du vocalisme radical, le gr. <o~ogest au lat. <MM<Mttsce

que -~e~og par exemple est à A<~cwds. A ~j~ appartient

~<5~og' ri ~t~o~g; l'<xse trouve dans ~~p etc.~ Si l'on

1. Pour la signification v. AhrenB 11 843.

3. Il est vrai qu'il y a aussi on verbe tpm~o) dont le rapport aveo

~~m n'est pM bien clair.

Page 159: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

tM Lt's racines coaicnaMt un < MMiiat, en c.

rattache cMtt!~a ht rac. < il a L o de f~'oyo? et f~~ auraitune jdus grande valeur sans la réduptication.

Thèmes sans sufHxe. De même que <p\tï donne ~o§, demême nrôK donne ~o~. De edïr ou ed<p<admircr~ vient ~m~ ~leflatteur» comme cela ressort de ~t~Mf ~M~KTmt',«o~M~t~cn'.

~~K~atf et dautrc part de cette detuutiun de ~<a~ u ~ftA~«t'~KC~Ot) ~«o~ttM~~ (Mes.). Le vprhe $M~TMue peut être

qu'un dérive de ~M~'comme jrT<o06<oreHt de ~ro$.Thèmes de diverses tbrmationM. A côte de f! M~pf!

cf. ~mpot(t). 138). A côte de Af~t'og: ~<9j'f< aropt' cf. o~M~

fo~f~, ~opf~, rox~ etc. M. Hu~e (8tud. IV ;7) rapporte~<o~cf~of~iriaudise~ a MMverbe qui a du être en germanique~Mo~ *~H~. On a réuni xfM<~of (et x~o~Nt') a «pK6«AJtff«t'

xf~<T<i:t; toutefois XMO~9tf<o~tt!g,en sunt bien voisins. J7poT<~ vient jteut-etre de la rac. ~)~ qui est dans le goth. /tf~ffM.

Les exemptes de Mpour <ane manquent pas: Ocrrdonne ~y(~,ecur ~a'of ~a~ceTo~; Tcrf TK~og(c~ fTK~f); FctTforme, enmême temps que «t~ott-M~ M~-c~og et ~oy' KCTtK~J~.

De même, <pcpdonnant yopfo, \dK devrait donner ~~ox~a~.La forme réette est (~t)A~~o: elle est régulière pour la quantitéde la voyelle, irreguHère pour sa qualité. Même remarque pour~~o~Mft,~c~M etc.

Les FOBMATtONSnu nEGHË1 auront dans nos racines .<Thèmes en -NMM(cf. p. 130): t~t-~K~o~; Aqp~K, ~~«,

9t~~oc (Eschyle).Thèmes en -as (cf. p. 139) <~o~ ~og, ~Kog, K-A~

<(~)~~ (cf~M~~). Les suivants, plus isolés, ne sont pas ac-

compagnés de formes ayant l'a bref: ~<ï~o?,Mrog (fatigue, dans

Euripide); fï- M cx~ x~Tog,T~og. Exemple contenant p:

y<o~g en regard de yo~og.La meilleure preuve de la postériorité de formations comme

$KAo~ ~K~og (Eschyle), ce sont les composés Mo~~g, ~t-où subsiste la longue. C'est ainsi encore que l'homérique

€M)~~ est remplacé plus tard par tMM~g. Peut-être la brèvede K~og *==skr. ~yas (p. 117) comporte-t-elle une explicationanalogue malgré l'isolement de ce mot.

Thèmes en .~as (c~ p. 130). On a le superl. ~f~o? qui està ~c~og, ce que le skr. Xs<~<S~aest à Zs~tt. Quant à l'a long

Page 160: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Lea ruines contenant un < mcttiat, en grec. ~7

qui se manifeste dans l'accentuation d comparatifs neutres

~tMOOof,~<!acof, ~«!~o< il est prudent de ne rien décider il son

égard, d'autant plus que h*dialecte Itomerique n'admet pas 1dans ces formas. M.Ascoli, d'accord en cela avec d'antre savants.les explique par la même intection quon observe dans ~«~Mf(Kritiscite Htudienp. 12!<). M.Harder (7A'a~f< t'o<M~<<«f 7~w.

j)r~M<~<f,p. 104)cite des témoignages pour l'ac( entuationp~cco~et pf~~o~.

Les THKNHs~t t ME.!HTTE~rauront autophthongue:Thetnes en -~<t.C'ertaios d'entre eux comme Cye~po~ <o~pJg

(p. 1~<!)prennent ef~ Une seconde séné aitaiblit la racine, parexempte ~pog, mxpog, Cft~og, de Xetp, Tr<n(,CT€t<p;A~pog,~t~< de Xcuï,<t)€ub;FAecypogde ~e~X; sanskrit Mtp~ cAM~v!de

~s~ /A~; fKM«! def<x~f«M; ~n~w, s~M de~n~, s<My;germanique <7~o- ~epais~ de (~; indo-européen ~«~~« «~rouge~de t-o~M~.De même, caïr, soit ~.<~ fait ~<ïa'pog;~cn<~ut ~~og;XaBdome ~K~ec. On peut placer ici T<M«pe$de TOKet x~fpogde tTttT,si l'e y est anaptyctique; <Mfpo~de aKest régulier aussi,sauf l'accentuation.

Thème en -w(cf. p. 15, 2!ï): Te~!g.Thèmes en (cf. p. 14, 23, 14~). La forme faible est de-

venue très-rare, mais ~MOTOi?de \de et le verbe ~eoM'Joa cotede ~ëxtog en sont de surs témoins. n n'y a pas à s'étonner desformes comme T5)tn! A<Mn'<!g,9tc~<ro~,plus que de celles comme

y<Mn'(!gqui, elles aussi, remplacent peu à peu le type yM(ro~.Revenant aux formations verbales, nous examinons le voca-

lisme des racines dont le présent se fait en -~c?ou en -fo.En sanskrit la 4" classe verbale affaiblit la racine. En grec

les formes comme t~<o, <~M, x~<o, ~<&H<ade x«tfN de

Mf (p. 103) et beaucoup d'autres attestent la même règle. Kiende plus normal par conséquent que !'« bref de e~MM, ~«~CKTfo,<yy«& ~~M etc. Les formes comme ~qo<M~ y<9~<o(cf.

i. Il estnaturel quecette formattoa,unefoisqu'elleeut pris rimMeusoextommonqu'on sait,ne se soit pas maintenuedans toute sa rigueur. Evi-demmentun grandnombrede verbesde la 1" classeont, sansrienchangerà leur vocalisme,passedans la quatrième.Ainsift~M, cf. lat. tero,~t~M&côté de d~m (quelquesMMuscritad'Aristophaneportent <h~mquiseraitrégulier),y~t~M (dor.g)~«~m)etc.

Page 161: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

tft~ !'<'aracines contenant HM mMtiat, en grec.

~Mj'o) sont aussi peu primitives que M<p6t(v. p. 157 i.n.). ~ttMparaît ne 8'f'tro formé qu'en pleine époque historique (CurtiusVerb.t~'KM:).

Les présents en -no sont analogues: ~y<a, ~f~tM, ~nro,~Kj)ry<9,~Karvet,oXfmrrMetc. montrent F« brc~ Seul Cx~tM<'t)freint la r<< car pour ~<J~fT<a(p. 156) ft ~M~rM, on peut:sans crainte y voir des d~nominatifs; c~ a'M~<o~<r«Q~Mf,~rct~ofv<'nant Jf jt«~.

Dans les temps autres que le présent, les verbes en -~<aet

en -TNrestent en générât sans gradation (nous adoptons pour uninstant cette désignation des formes pleines de la racine). C'est

la solidarité qui existe entre les di&erentes formes du verbe à cet

égard que fait ressortir M. Uhte dans son travail sur le parfaitgrec (~W~0/M.M<MMM~'tt &<'r<?M~M$~.CM~MM'<~owM<.~es. p. (il seq.). Mais~ au lieu d'attribuer à certainesracines et de refuser à d'autres une /oc?~M!~eM~ de gradation,ainsi que.le fait l'auteur, il faut dire au contraire que lorsque la

gradation fait défaut, c'est qu'elle s'est perdue. Qu'est-ce qui aoccasionné sa perte? C'est précisément, si nous ne nous trompons,jrf~s~ewc f~MM~~eM< s<MM~K&~MM,comme ceux en -~o et en -T<o.

Ainsi l'analogie de cy<~o, ~M~ro,~anro, ~«9tv<o,~«Manroetc.

a peu à peu étouffé les, formes fortes comme *~S~ ou *<y<Mar.Les parfaits font A~K~c, ~M~c~ les futurs A~~M, cxK~o etc.Les verbes contenant t et v, comme c~o, Tt~~CM,v~<o, KMtf<o,

TMft<o, se comportent de même, c'est-à-dire qu'ils n'admettentnulle part la diphthongue1. Ces anomalies ne font donc pas péri-cliter la théorie du phonème A. D'ailleurs il y a des exceptions:«K~M (Hes.): x~x~e:; TK<~<a(~M~c:): TS~; ~aro: ~«c~tct

(Curtius); xe~A~M: ~A~ef.Les présents à nasale comme Ac~M'0, K~cyc!, ~cx~o,

n exercent pas la même influence destructive sur le vocalisme de

leurs racines. Cela tient au parallélisme presque constant de ces

formations avec les présents à «gradation» (A~Mr«MO,Ae~M;A<n~<M'm,~ho), grâce auquel il s'établit une sorte d'équivalence

1. Ïl eat vrai qu~anparttdt l't être subissent ordinairement un allonge-ment (<t)!xe<jpc(),mais cela est toat ditt~rent de la diphthongaaisom, et l'ci

long ne ae peut jtunaM mettre en pamUele qu'avec la diphthoagmuaon.

Page 162: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les racines contenant un m~dM. en dehors du grec. 159

entre les deux formes. Pareillement le près. ~M<a«alaisse sub-

sister le parf. Jtt'~xc.

Nous passons &l'examen des principales formations verbales

dans les langues européennes autres que le grec.PARFAIT. Le germanique nous présettt? «: goth. sok, A~

L' doit être du degré 2 et correspondre à l'o régulier deM*~<o~

non a 1 Mhystérogene de f~-fëx-f. Par la même unineation quenous avons vue en grec, lô du singulier s'est répandu sur le plu-riel et le duel, et l'on a so&MM,$c&M,au lieu de *M~!MM,*~«.

De même l'optatif devrait faire *sa~K. Le participe passif dont

le vocalisme est en général celui du parfait pluriel, fait encore

sakans. Il y a une proportion rigoureuse entresol sakans et&0!~

&t~tMS.Un autre reste de la forme faible, c'est HM~MWdont nous

avons parlé à la page C4.

Le latin a sca&<,ë~t, /wK; l'irlandais f<~M (prés. ~<M~«<).PRÉSENTDELAle CLASSE(v. p. 153). Latin /«&M'(cf.jM~Offe),

yw~, M<db(cf. p«t~MM),y~<

Goth. blota et Acop«. Ici o est du degré 1. Le part. ~w-

~op (*&<&<!o<ne nous a pas été conservé) a gardé la réduplica-

tion, afin de se distinguer du présent. Si le germanique faisait

encore la différence entre et cela n'eût pas été nécessaire.

Paléoslave jMK?a, Lithuanien M!dX!M,s~o~M,et aussi

sans doute plusieurs verbes qui suivent à présent d'autres forma-

tions, comme iMMM«tousser» (cf. skr.~a~), <???, ibM~Mt,<oë<M,

~o&!M,eo~m; Ms~f,~o~K. Schleicher Lit. Gr. 235 seq.PRÉSENTEN-ya.. Goth. /yo~o, ~5'o, iM~o., sX~a etc.; lat.

capio, ~tCM),~~M~.jaCM, ~K?M,gMOtM.j'M~W,rapio, SOjMO,fodio.Ces formes sont régulières (v. p. 157).

Il faut mentionner en lithuanien M~Mt<:dérober~et ~MM~

«lancer», dont les infinitifs sont M~, sMM~t.PRÉSENTSDUTYPEdïM. Plus haut nous avons omis à des-

sein de parler de cette classe de présents grecs, parce qu'il con-

vient que les traiter conjointement avec ceux des langues congé-

nères.

En germanique c'est la formation la plus commune: goth.

1. Tfa~o parait bien n'être qa'aa composé de M~o.

Page 163: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les présents du type ~fM.160

<~o~, ~o, ~&«, ~w~<t etc. Le latin la prêtre aux présents

a voyelle longue comme tw/M, mais emploie moins volontiers

que la forme en -io. II a ~< <~< scabo, /~MM puis des exem-

ples oH la cousoMte finale est une sonante, c~H~; enfin les

présents rares ~o,pf~o; olo, sea~o(Neue Formenl. 1~ 42:!). Les

deux dentiers, bien qu'Us appartiennent a la langue archaïque,

sont probablement secondaires Le grec n'a que c~M, ~cyo,

~<ïy<o, ~o~ct, o~o~K<,et les formes très-rares a~KM, ~A~o-

.M~s On trouve dans les verbes lithuaniens énumerees dans

la grammaire de Schleicher: t~fM, kasit, MM", ~o~M. Enfin le

paleoslave, si nous ne nous trompons, a seulement boda et MM~c.

Nous n'hésitons pas a dire que ces présents ont subi un affai-

blissement dans leur racine.

Il n'y a aucun motif pour s'effrayer de cette conséquence

forcée des observations précédentes. Il est indubitable que

~Mo, ~o~<M, et d'autres présents grecs sont des formes faibles.

D'ailleurs si, plutôt que d'admettre cet affaiblissement, on renon-

çait au parallélisme de A~o avec ~Mtc~MM,~t<o, on arriverait,

contre toute vraisemblance à faire ou de A~o ou de ~<~t<MM)t

<~)eJ jp<M~ne rentrant <~M<!«CKtMCO~O~Cconnue.

A cela s'ajoutent les considérations suivantes.

L'indo-européen a eu évidemment deux espèces de thèmes

verbaux en-<t: les premiers possédant la racine pleine et paroxy-

tons, les seconds réduisant la racine et oxytons. Rien ne permet

de supposer que l'un des deux caractères pût exister dans un même

thème sans l'autre.

En sanskrit et en zend, les oxytons de la langue mère donnent

des aoristes et des présents (C" classe). En grec il n'y a point de

présents oxytons, et un thème ne peut être oxyton qu'a. la condi-

tion d'être aoriste. Nous devons donc nous attendre, st~s décider

d'ailleurs si la Geclasse est primitive ou non, à ce que les thèmes

faibles, lors même qu'ils ne seraient pas attachés &un second

thème servant de présent, aient une certaine tendance à se néchir

à l'aoriste. Et les thèmes du type ~MM-,où nous pouvons con-

1. On ne connaît pas le présent de rabere; celui de apere paraît avoir

été apio.8. Il est donteax que y<?f!e'et I<!<osotcht pouf y~M Met ~M-m.

8. Dans son glossaire Schleicher donne Mt~.

Page 164: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les présents du type <!y<a. 161

il

trôle~ l'affaiblissement de la racine, verinent entièrement cette

prévision. A c&tëdesprésents ~A~yMf,x~Mtf, ~tff<~e«, Cït~c~

t~~ (Hes.)~ ils donnent les aoristes ~tXfn', <~)~ff, ~Mtf~

~~<r~ ~~t~ (== ~X~' ) ).De ce qui précède il ressort que les différents présents grecs

pour être vus sous leur vrai jour, doivent être jugés conjointe-

ment aux <M~s<esMû~ de même forme radicale, lorsque ces

aoristes existent.

Or pour le type ~< ils existent. A côté des présents eyttt~

~<~<M, ~t, y~~tt~ y~tt~ ~«~~<M, o~~<xt. on a

les aoristes tsoM! ~«xeî~, ftt~f (être étonné), yc~ yAe:

(se déchirer). Et si cette propension à se fléchir a l'aoriste était

chez le type ~M un signe de l'affaiblissement radical, n'avons.

nous pas le droit de tirer la même conclusion pour le type ~<?"Il

1. M~oMt donné par Hésychius a été restitué dans le texte de So-

phocle, Antigone v. 1129. Le nombre des présenta de cette espèce eat

difncite &déterminer, certains d'entre eux étant très-rares, comme ~<,

~Mf pour ~M, d'autres, comme y~o~t, que plusieurs ramènent &

*y~t<ntc;MM,étart de structure peu claire, d'autres encore comme tern de-

vant ê<a-eécartés à cause de l'tt long du sanskrit.

2. Pour saisir dans son principe le fait smployé ici comme argument,

il faut en réalité une analyse un pou plus minutieuse.

Tout d'abord, il semble qu'on doive faire une contre-épreuve, voir si

les thèmes contenant e ne se trouvent pas dans le même cas que ceux

contenant a. Cette contre-épreuve est impossible a~rMMt, vu qu'un thème

contenant t est fort, et qu'un aoriste fort ne peut qu'être hyatérogène.

L'aoriste régulier des racines contenant e a toujours la forme <K-t.

En -ovanche le soupçon d'une origine récente ne saurait atteindre les

aoristes tels que q)«ye~ vu leur ressemblance avec le type ~K~t~' de

i~m. Le fait se résume donc a. ceci: au temps où l'aoriste était pur de

formes fortes, où il ne contenait que des formes faibles ou des formes dont

on ne sait rien, les différentes espèces de thèmes dont il s'agit se répartis-

saient de la manière suivante entre l'aoriste et le présent:

Présent o~e ~e (t<~e

Aoriste 9"<y<!

Pow 9«e tes <~Me« du ~<' ft«~. ~M~e~ co<MMeceux dtt type ~M- et

!'eMCOK<f<'de ceux (<«type ~M- se /~Mf cow<Me<M;y<o<Mfso<<a!'aofM<~

ils devaient être (tes <M<M~faibles.

Da reste nous ne demanderions pas mieux que de donner pour un in-

stant droit de cité aux aorittten isolés couteMut e, et de faite !e ttimulacM

de la contre-épreuve. Ou n'en trouverait qu'un feul: ~t~ (t~ptff '==~e-

Page 165: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t~ Les présents da type <!y<

Tout parle donc pour que j~o~t soit un présent exacte-

ment semblable à ~o~tM. Depuis' quelle époque ces thèmes

faibles se trouvent-ils au présent? C'est là en définitive une

question secondaire. Si l'on admet dans la langue mère une

(;"classe des présents, ~<~<M, ~~«~ pourraient être fort an-

ciens et n'avoir fait qu'abandonner leur accentuation première.

Nous croyons cependant, comme nous y faisions allusion plus

haut, que dans la première phase du grec, tous les anciens oxy-

tons, qitel gM'~ r<~ eliosesprimitif, ont <~ passer d'abord

par l'aoriste, que par conséquent lea présentsdu type ~o~

sont en tous cas de seconde génération. Les cas comme celui de

<~)~ qui a mieux aimé rester dépourvu de présent que de

changer d'accentuation recommandent cette manière de voir. Mais

en même temps il est probable que dès une époque plus ancienne

que la langue grecque certains thèmes du type ~M~- (<~ par

exemple), cessant d'être oxytons, s'étaient ralliés aux présents

comme M<~e-.

Passons aux verbes latins. Pour deux d'entre eux, logo et

j~o, M.Curtius a victorieusement établi qu'ils ne sont rien autre

chose que d'anciens aoristes. Voy. notamment Stud. V page 434.

Il est vrai que ce sont les seuls exemples qui soient accompagnés

d'une seconde fonction (tango, pango). Mais sur ce précédent

nous pouvons avec quelque sécurité juger cado,~<o, eotM,loquor;

ce dernier du reste est en grec ~eMM~,non .~«xetM. Il reste

seulement ago, s~o et alo qui, ayant leur pendant dans les

idiomes congénères, paraissent appartenir au présent depuia plus

longtemps.n- .]En abordant le germanique, la question de savoir si l'indo-

européen a eu des~M~ de la 6eformation prend plus d'impor-

tance que pour le grec et le latin. Si l'on répond affirmativement,

il n'est besoin de longs commentaires: M~a est un présent de la

6" classe, et la seule chose à Mre admettre c'est que le ton,

cédant a l'attraction des autres présents, s'est porté de bonne

heure sur la racine (/~ etc.). Dans tous les cas le ger-

manique a reçu despériodes~técédentes~quelques présents

de

~), J~p~ent est peuplé UtM~lementdeceaf.n.~

M~ <~ e.afM~tioB. qui a l'air très-concluante,n'aurait à notrepoint

de vuequ'unevaleur relative.

Page 166: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La permutation a a. 163

cette espèce, ainsi que le font conclure goth. ~o~o ===lat. s<'a&o,

~~a6a*==gr. ~<~)M, norr. o~! == gréco-it. agô. Mais il n'en est

pas moins vraisemblable que la majorité soit issue de l'aoriste.

C'est même la seule hypothèse possible pour goth. J~w/Mt,cf.

TMXO(p. 63); norr. MM~,cf. lat. MK&);anglo-s. bace,c~ yo~<a. Les

formes comme ~t'o~a nous reportent donc à une époque où l'ao-

riste germanique existait encore, et il n'est pas difficile de com-

prendre pourquoi, tandis que le thème &eM~-(biuga) se conser-

vait à l'exclusion de &!«~ l'inverse avait lieu pour ~a&e-. Depuisla confusion des phonèmes et lô du près. *~t~a (T~m) ne

différait plus de l'ë du parf. ~NS&(ou~t~w~). Au contraire le

thème ~M~- onrait un excellent <[&~ïM~qui devait s'établir d'au-

tant plus facilement que les verbes en -~6 comme ~o~ Af/*en

donnaient dé;à l'exemple.Je ne pense pas que les formes, peu nombreuses du reste, du

letto-slave fassent quelque difficulté sérieuse.

Tout cela pourra paraître suggéré par les besoins du système.

Quelle nécessité y a-t-il après tout de soutenir que sot&a,a~o,doivent appartenir à une autre formation que ~Mpo? C'est cette

nécessité, urgente à nos yeux, que nous voudrions accentuer d'une

manière bien précise. Le présent n'est qu'un cas particulier.Qu'on considère l'ensemble des formations, et l'on verra appa-raître un trait caractéristique des racines contenant trait in-

connu à la grande classe des racines dont la voyelle est e, la fa-culté (~t~OM~ la co~e\ On peut avoir sur $o&aet c~o telle

opinion qu'il plaira. Seulement quand leurs racines font et

~b~ct dans le même temps que &7~ fait M~ et yo~N) il y a

là un phénomène tellement extraordinaire qu'il s'agit avant tout

et à tout prix de s'en rendre compte. Or l'hypothèse proposée

pour sadht n'est que l'explication indirecte de so&. La tentative

peut n'être pas réussie; en tous cas elle est motivée.

Notre hypothèse sur cette faculté d'allonger la voyelle est

connue par ce qui précède. Il sera permis de renvoyer le lecteur

qui voudra apprécier jusqu'à quel point la propriété de l'allonge-

1. Sans doute il y aussi des ë longs, mais dans un nombre de racines

exMmemeut MttUMet qu'il serait mjnstI&tMe de vouloir confondre avec

le type t&ef. Nous abordons ces racines à la p. 1M.Il*

Page 167: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La permutation a « en germatuque.1(!4

ment est inloreute aux racines contenant d ou p au travail déjà

cité de M.Fie!: qui traite de I« long européen (Beitr.de BcMenb.

Il 193 seq.). Du reste nous ne nous sentons point en état de dire

dans chaque cas pourquoi l'on trouve une brève ou une longue,

comme nous avons cru en effet pouvoir le faire pour les forma-

tions relativement très-transparentes qui ont été analysées plus

haut. Les remarques qu'il nous reste a faire ne porteront donc

point sur le détail.

Les matériaux relatifs a la permutation a a et ô o dans le

latin se trouvent réunis chez Corssen Ausspr. 391 seq. En

voici quelques exemples:lieer acies;

<~ <~M-~ ~<KC;

venant de ~~o serait-il un exemple de j,,?

En grec on peut ajouter a la liste de M. Fick et aux exem-

ples donnés plus haut: "~o ~-o~yf~eg; ~pog

xo~<a; ~<o~<ay ~o~og; y<ay<a yo~ (Curtius).

Pour les idiomes du nord l'échange a a est devenu une

sorte <~M~M<gMCH~a~ qui a succédé à raMaM<.~M~~

L'aMw« qualitatif était détruit par la confusion phonique des

deux (p. 139)comme aussi par la perte partielle des formations

contenant dont la plus importante est le présent de la le classe.

En germanique particulièrementl'élimination de ce dernier au

pront des formes comme so~ a fait naître entre la série a o et

la série e: a (aa) un parallélismeabsolument hystérogène. La

langue sent la même relation entre sok, so~M; ~-<~ et les pré-

sents correspondants ~-a; graba, qu'entre vrakjan, et

tT~M. Mais le vrai rapport serait rendu assez exactement par

la fiction suivante: se représenter les racines comme ayant

perdu le degré de l'e et ne possédant plus que les formes &M~et

~t. Comme le présent n'était pas le seul thème du degré 1,

on s'attendrait cependant à trouver la voyelle longue ailleurs

que dans les formations qui demandent <~ par exemple dans les

neutres en -as et les comparatifs en -yas. Il n'en est rien:

t A la page 122 nous nous sommes montré incrédule vis-à-vis dea

transformations d'ablaut d'une certaine espèce et avec raison, croyons-

nous. Mais ici de quoi 8~git.il? Simplement de la suppression d'un des trois

termes de ~M< suppression provoquée principalement p~ h perte du

présent.

Page 168: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La permutation a « dans le letto-s!avp. 16~

~<~M, &o~< montrent l'a bref. Ces formes paraissent s'être

dirigées sur le nouveau présent. Xous n'avons pu découvrir qu'unseul exempte qui, sur ce point, repondît à la théorie; c'est le

féminin f.oth. soAtM-.Les thèmes en -M<demandent en effet le

degré ], ainsi que le prouve s<MM<-de la rac. sc~f (cf. skr. ~a-H!,

~f<-M<,en regard de ~<-Mo,~<-M«).Donc <s<tX'M<eut été irrégulierau même chef que ~<& Le norr. <~)' pour ~< serait un

second cas de ce genre si l'e du lith. <J~Mne rendait tout fort

incertain. C*f.la note.

La permutation en question est fort commune en letto-slave.

Lithuanien ~a-<M :jM~<M,~<?M ~M etc. En slave on a les

verbes comme ~M-MKMj~o,&<M~,en regard de w~, &o~<!etc. De

même qu'en germanique, Fa, dans les cas où I'« bref est conserve

parallèlement, devient pour la langue une espèce de gradation.

Ici nous devons faire mention d uneinnovation très-étendue

qui donne au vocalisme letto-slave une physionomie à part. Tan-

dis qu'en germanique la confusion de .<avec <~n'a amené presqueaucun trouble dans le système des voyelles, le letto-slave au con-

traire a mélangé deux séries vocaliques, et nous voyons l'a (ou a,

p. 68) issu de <~permuter avecii (a) comme s'il était De là

l'échelle slave e o a dans les nombreux exemples comme teka,

~<~t, ~Z'<t~ l'échelle lithuanienne <? a: o, comme dans ~eH<f,

jMMas, V. Schleicher Lit. Gr. 35 seq. Il faut avouer qued'autres allongements de ce genre restent inexpliqués, je veux

dire particulièrement l'é des fréquentatifs slaves comme ~e&~de ~M~. Il serait à souhaiter aussi qu'on sût à quoi s'en tenir

sur l'ë long germanique des formes comme MeM~a-(rac. Ke~).

Amelung, remarquant que l'e est suivi le plus souvent d'une syl-

1. Le germanique n'est pas sans offrir un on deux exemples analogues.

Ainsi le goth. dags (dont la racine est <~ si l'on peut se fier an lith. <~t)est accompagné de ~«f-afo~, <~<aM-do~. Sans da~r (cf. ci-dessus), on

pourrait songer à voir dans -do~s le même allongement singulier que

présente le second terme des composés indiens pa~-f&roK~, pf~M-~a~MS,Jpt-~atM~ et qui, en grec, se renète peut-être dans les composés comme

f~f<o~, y<l-~Mpoe, où l'allongement n'était pas commandé par une suc-

cession de syllabes brèves. L'allongement du lat. sëdare (v. p. 168) et

du gr. T~aMKtM(v. ce mot au registre) n'a rien de commun, croyons-nous,avec les phénomènes slaves dont nous parlons.

Page 169: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

166 RacineaeoatentmtanemedM.

labe contenant < ou supposait une épenthese et ramenait

ttc~O- a *M<!M~a-,*~MHM~O-.

It reste à considérer les racines qui ont un c médial, typeabsolument parallèle à \ae, ~nr, oepK.On a la proportion: Fpnr6t) == Xa6 cra.

Pour ne point éparpiller cette famille de racines, nous cite-rons aussi les exemples comme ZrctMoù l'ë est suivi d'une so-

nante, quoique ce caractère constitue un cas particulier traitéà la fin du paragraphe.

Le degré 2 apparaîtra naturellement sous la même forme

que pour les racines finissant par c: il aura 8 dans le gréco-ita-lique a (germ. lith. ô) dans les langues du nord. V. p. 140 seq.

Il sera intéressant d'observer le vocalisme du degré réduit,parce qu'il pourra apporter de nouvelles données dans la questionde la composition de l'ë qui nous a occupés plus haut p. 141 seq.

.PreMM<~esérie: le degré réduit présente a.1. Rac. &e<X.Au lat. ~o on a souvent joint, et à bon droit,

ce nous semble, les formes homériques MtXt~cM~xexe~CK. Ona la proportion: xfx«~<o~ cë~o== gc~Ms~MCM.

2. Rac. <:teindre~. Gr. ~og; les quatre synonymes~y~g, ~evg, ~oy<vs,~«yt<!g,sont irréguliers: il faudrait ~o-~evg~. Néanmoins l'a contenu dans ~«ye~ ainsi que dans vett-copo:~ (Curt. Grdz. 185), est pour nous très-remarquable. Icien effet ne saurait représenter la liquide sonante: p étant ini-

tial, elle n'aurait pu donner que «p. Donc, à moins que cetteracine n'ait suivi l'analogie de quelque autre, l'a de ~«y doit êtreassimilé à l'a de so<MS.Dans ~a toutefois la forme faible a &

3. Rac. rem. Gr. ~~toc, lith. ~OMMS.Formes faibles: gr.)~tMC, lith. ~M~, mais aussi gr. ~pct~r ~MM~ (in-finitif dorique en -e~). Cette racine n'est pas identique avecrem d'où ~<~t<M(p. 22).

4. Bac. ~t]T (1'~ est panhellène, Schrader Stud. X 316).M. Curtius indique que ~ott' <HpePMttpourrait donner laforme à voyelle brève. Verb. P 229.

1. M. Brugman Stud. IX 386 dit quelques mots sur ~y<t~M ~my«.Il conaidete l'ro de ~<ey<: comme une imitation postérieure du vooa1iemede wex~oyt:.

Page 170: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Racines contenant un e médiat. 1C7

6. Bac. Au goth. Ma, ?<M~ on joint ?a/s et le !at.

~!M.Le lithuanien a ?<Mw~(==='*~MM~).Rac. C!r. ~f~M, ~~o etc. Degré 2: ~o~o~

<ï~opp6t~,~ppMyet".Le parfait moyen ~))~«< et le partie.

p))~<«g des tables d'HeracMe sont réguliers en ce sens qu'ils

u ont pas o, mais on attendrait -p<t~-plutôt que p~ C'est ce

que présente l'aor. pass. ~c~ où le groupe p« représente

p + a, non pa&r. ~«y:~q~ == s<ï:sc. En latin le degré réduit

s'est propagé: /hH~M, ~«M~ûpour */y~-MO. Le goth. brikan est

un verbe de l'espèce ordinaire. Sur le rapport de -~M-dans MkfM~

au -~a-gréco-italique v. p. 180. Le slave a M'~M~rive~.

7. Rac. Paléosl. s~ ~caedere~ lith. ~<s <:uneibis, un

coup~, lat. ~<Vtpour ~~ëcet. Degré 2: v. h~-al!. MM/M«herse».

Degré réduit: lat. sa.CMMt== germ. ~A~o- «pointe, couteau etc.~»

(Fick IIP 314); mais aussi secare".

.D~Ma'M~Mesérie: le degré réduit n'est pas connu.

1. Gr.K~o, Degré2:<~e~o~<ïp<n~.«917ro «912 egr «Pouril.

2. Rac. <ëM. Gr. ~M-g, <!y-~t~ (== *o ~pqy~

M~ ~0~' x~y. ~xew~ (pour la formation c~ op-

de ~MT,a:o~«$ de j~ x~afte~ de Kpnu, Cx~q~ de cxa~,

lat. ~oe<M?de prec, poo~ de ~e~.

3. Rac. Lat. ~o, lith. f~o~.

j~MSMMtesérie: le degré réduit présente c.

1. Rac. ë~. Lith. M~ es~; st. e~ ou~Mt == *~« (Leskien,

1. Nous ne saurions adopter la théorie qui ramène l'e des verbes go-

thiques de cette classe à a + tMts<t!e,théorie que défend en particulier M.

J. Schmidt Voc. 1 44seq. M. J. Schmidt accorde lui-même que pour leta et

~*<<t les arguments manquent et que dans Mesa rien ne peut faire sup-

poser une nasale. En outre l'auteur part du point de vue que Fe germa-

nique est antérieur à l'ë. Dès qu'on cesse de considérer S comme une

modification de l'a~ a + M<tsa?ene doit faire attendre que a comme dans

M~ttt. L'a du parfait, dans la même hypothèse, s'explique encore bien

moins: c& ~atM&. Enfin celui qui soutient que fe<?<tKest pour *)-<tN<~

ne doit pas oublier que par là il s'engage à approuver toute la théorie des

S longs sanskrits sortis de «M,vu qu'à reda correspond y<~a<t.

2. Dans ~mye~oc l'm 'xst irrégulier, si l'on compare ItwytAeo~ t~-

ItttoCt ~twxdtfMe; mais Hesychius a w<'My<~<M',v. Curtius C(rdz. 661.

8. A ta p. 84, le germ. saga est rangé parmi les formations qui ont a,.

Cela est admissible si on prend soin de déclarer sa~e hyatsrogeno. Mais

peut-être l'a de ce mot répond-il à l'a de so-CMts.

Page 171: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

168 Racines contenant un ë nuMiat.

~<MM&.d. <tMt.< § 26), 3e p. e~Ï ouj<M«; MK~-<M<.Lat. ë~<t'«',

<(?). En grec, la longue <!<*~~oxcc, ~~o~, XMT~ ««TC

~~po~~cf, ~qôof y<<}~«tf<~ ne prouve pas grand chose; mais

celle de o~Ot~g, et ëf-~OTtg paraît garantir 1 radical. On

trouve le degré 2 dans <Mo~; malheureusement cet <oest équi-

voque comme 1 de ~~oxet. Ce ne serait pas le cas pour l'o de

t! si, en se fondant sur léol. ~t!f~ c= oô~fq, on voulait le

rattacher a notre racine, l'fut-etre n'est-il point indifférent de

trouver en gothique x~-efa (crèche). Le degré réduit a engen-dré le gr. <My<tt, ~N, ~oMa, le lat. cdo, a&M~,le goth. ita.

Rac. ~cw. Elle donne en grec xpq~o~ xp~f~t, et, au

degré xpo~ (aussi ~o~«$). Le goth. At'aM~<!Mpour lequelon attendrait ~AfoM~Ms'est dirigé sur les racines à c bref. Le

gr. xp~ttt~MMdonne la forme faible.

3. Rac. <<~M.Lat. ~Me~MtM,<e)MM~e~M.MiMosich (Lexicon

palaeosl.) compare à ces mots le si. <MMtM~houe~ dont le premieri représente donc un ë long. La forme faible se trouve dans tene-

&faeet le si. <<MM.La comparaison des mots sanskrits (p. 172)montre que le rac. <cMtou s~at réunissait en elle les idées d'AMM!-

dité, d'<~c«~c, de st~!< d'~MtoM~c. Au figuré elle rend aussi

celle de tristesse.

4. Bac. <~cM. Lat. /CMMS;gr. ~VM: à côté d'efM:

(skr. (NtdMa).5. Bac. sêd. Lat. së~ss (ancien neutre en -<?), Ne<~M~se<e.

Lith. ~a~M, sèdèti. Je ne sais comment on explique le présentslave ~~t; l'innnitif fait sésti. Au degré 2 so~ donne sos<<M

«siége» et non <:s<M<as~.Semblablement on a en slave s<t<~<

«planter» et non ~<MK~. Le grec et le germanique ont toujoursl'e bref. Il ne peut appartenir .primitivement qu'a la forme faible.

Goth. ~Mt, gr. ~t<M, ~pef, ~og (c~ ~es). Sur l't de ?~0 quiest important cfLp. 180.

6. Rac. s<e~.Lat. ~M&t. Lith. stégiu et s~os, non ~o~M~.Il faut que d<f~<o,tego,Teyog etc., soient sortis secondairement,bien qu'à une époque très-reculée, de la forme faible. De même

~Nt est nécessairement hystérogëne.7. Rac. aM~&. Gr. ~og, part. e~hx*. En latin, peut-être

i. On a tecûnstfoit<:tXFoCac~en snppos&atune actîunpfugreasivednd!gMnmaaar ro (BmgmfmStnd.IV 170). Le senibonexempleqn'ompût

<

Page 172: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Hacinea contenant un e médiat. 169

~Mc~eoet probablement ~w~es(pour *~c<~s) qu'on a rattache a

~ffo~ (*~tC to). La forme faible se trouve dans le goth. ~«/M~,

le lat. M<7~M(*s<?e<&t~),le gr. t~MXM. c~Mf, f~ttoft (Hes.)

doivent être sortis de l'aoriste, et <9~ est fait sur c<ho.

Le parfait grec ~~t~te indique une racine M«'~dont la forme

faible a donné ~o etc. Si le ~t~oTet~ de l'indare est authen-

tique, l'e de cette forme se place ù côté des cas comme jj~o:~c

dont nous avons parlé p. 144 i. n.

On constate parfois une variation de la qualité de l'« telle

qu'elle apparaissait dans le v. ht-all. s~ctM,~KOM<,en regard du gr.

!<M~tt, <rt~~t (p. 143). Gr. ~<oo~«t«danser» comparable au norr.

~(M'x'danseetc. gr. x~Aë~ (et «t~c~et) en regard du goth.

greta (v. Fritzsche ~<î<p. ~M. 51). On pourra citer aussi le

Iat, yo~Mfsi, tout en adoptant le rapprochement de Kuhn avec

skr. ~(~<M,on maintient celui de ~M~M!<<avec goth. «~o, ~M~.

Cette même racine donne, au degré le si. )YM~ soin~au de-

gré faible le gr. t~ppo~og. En regard du greco-it. F?<~le go-

thique a /~&<t.Toutefois M. Bezzenberger prétend que le présent

/M!xtn'est conservé nulle part et que rien n'empêche de rétablir

floka (A-Reihe,p. 56 i. n.).La troisième série ainsi que plusieurs exemples de la pre-

mière nous montrent l'e répandu dans la forme faible même dans

d'autres idiomes que le grec. C'est là, comme on se le rapelle, un

fait qui paraît ne jamais se présenter à la fin des racines (p. 14~),et un fait qui, peu important en apparence, jette en réalité

citer pour une modification de ce genre, c'étaient les participes comme

T<<h')!<5~. Cet exemple tombe, si l'on admet que l'<oest emprunté au no-

minatif Te~~me, ce qui est A présent l'opinion de M. Brugman lui-même

(K. Z. XXIV 80). A ce propos nous ne pouvons nous empêcher de mani-

fester quelque scepticisme à l'égard des innombrables allongements tant

régressifs que progressifs qu'on attribue au digamma. Peut-être ne trou-

verait-on pas un cas sur dix qui soutînt l'examen. Ici la voyelle est longue

dèa l'origine, par exemple dans <<M%,f~og, J)oe, ~et, <h~ofMM,~Kee

etc.; là il s'agit de rallongement des composés comme dans (M~o~os;

ailleurs c'est une diphthongue qui se résout comme dans q<~ pour *a<Mo~

*<t<t9<, *<M«po~*(KPM (cf. dor. ~m~M<, ~mf venant de "ow!~t«,

<tle&n'). Et comment explique-t-on que les mots comme y~twe, sauf ~e

~oc, ne fassent que y~t~o? quand r<Mtwcfait «Mt~ec? Nous reconnais-

sons bien que certaines formes, p. ex. ~tt~e de e~m, ne comportent jusqu'à

présent que l'explication par le digamma.

Page 173: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

170 La d<!grttdation S a dans ranen.

quelque trouble dans la reconstruction du vocalisme des H.Il laisse

planer un certain doute sur l'unité de composition des différents

ii longs européens, et nous sommes obligés d'entrer dans la terre

inconnue des langues ariennes sans que l'européen où noua pui-sons nos lumières ait entièrement confirmé l'hypothèse dont

nous avons besoin. N'étaient les racines comme sëd se~, tout H

long sansitrit répondant à un s long européen serait une preuvedirecte du phonème Nous reviendrons sur ce point à la p. 175.

Langues ariennes.

ï. Existenoe, à l'intérieur de certaines faeinef~ de la dégra-dation « constatée phMhaut dans les langues d'Eampe.

Pendant longtemps toutes les racines ariennes ou peu s'en

faut paraissaient posséder l'échelle a o. Grâce aux travaux de M.

Brugman la complète disparité de l'a de &MM(== gr. fo~og) avec

l'a européen est désormais mise en évidence. Comment peut-ons'assurer que l'a des exemples relatifs à notre question est bien

un a long et non pas eta? Dans certains cas, il faut le reconnaître,les critères font défaut purement et simplement. Qui décidera

par exemple de la valeur de l'a de f~K ou de ~a~«? D'autre fois,et particulièrement dans les trois cas suivants, on peut prouver

que la longue est originaire.1. L'a se trouve devant un groupe de deux consonnes comme

dans f~sMMqui ferait <MM~, si l'a était <2. L'a se trouve dans une formation où le témoignage des

langues européennes joint à celui d'une grande majorité d'a brefs

ariens interdit d'admettre <~ Ex.: X~~e au présent de la le classe;

~o<~<M,thème en -as (p. 126 et 129).3. Il y a identité avec une forme européenne où apparaît l'a

long. Ex.:skr.<toSM=='lat.MasMS.

En jugeant d'après ces indices on se trouve du reste d'ac-

cord avec les grammairiens hindous qui posent les racines p~s,

fa<~ et non pas,4ap, ~aa~.

a) Le degré réduit présente~ ca.

1. Nous ne c<~iptons pas les formes redoublées comme eaJiMpîMde

~«f, «s~<«!R<t<de «<M~?<«?«<?<&«!de 6S<N~.Les a brefs de cette espècesont dûs à la recherche du rhythme plutôt qu'à autre chose.

Page 174: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La dégradation « a dana l'arien. ni

<MM<~('=' gr. ~Og): "M!

ttfM~MfW;cf. gr. ox~, (Mtpts.~MMM~<« marcher»: &yHMa~est apparemment l'ancien

aoriste. Du reste ~MK!<M etc. montre que la forme faible s'est

généralisée.

~oA«~« seplongera: ~pa~ « profond».M<Ma«nez» parallèlement à M«s,tte~a (id.).

~~<M ne signifiant pas seulement ~MMtM~e,mais aussi /~<f,

MMpc~MOM~(B.R.), il est ~rnbaMe que le motost identique, mal-

gré tout, avec le gr. *cg dans <v-g: p~~ qu'on traduit

par dru, eoMpec~,offre la forme faible de la racine.

tMad~o~~s'enivrer~; MM<& comme plus haut ~ïw~ s'an-

nonce comme un ancien aoriste. L'c~de M~~t ne s'accorde

guère avec le présent en ~a et paraît être emprunté à une forme

perdue *<MQ<

~~fc~ «mugir»: M~ <vache~. Dans !M<c, «ateafatMl'<t

bref est sans valeur, cf. la note de la p. 170.

~&&~ <:goûter~, scocfMMM,~«M pour *~M~: SM(& re-

présente l'ancien aoriste.

~o<&t<erésonnera: ~tK&t« lac (cf. gr. xt~c&o qui se dit

du bruit des vagues).

~) Le degré réduit présente <.

~o-t nom d'un viscëre:&-OM «foie». Pour ? et alter-

nant de la sorte à la fin d'une racine cf. MM!&et MM~Ap. 64.

~as«gouverner». Le vocalisme de cette racine est presque

intact. Nous allons confronter pSs avec <~escomme plus haut

<t~ avec yc~:

~os<; fM<M~s p~~ fo~ fts/<ï f8~~ a-f~

(~S/t <MsMMtScM~ ~M~<t t~S/0 d~ JM~-<

Cependant l'analogie a déjà commencé son œuvre: le pluriel

du parfait fait pc~sMSau lieu de *~M<M et le passif fS~a~c pour

~pM~a~. BohtUngk-Both citent le participe épique pas<~et on a

dans le Big-Véda des formes comme c~s<ë,fMSM<e.

sa<~ <:réussir~. Les formes SM~a~ SMMM,SM~MK~SM~

M~~&, ont dû être primitivement à s~dM, s~ts~ etc. ce

que f~ est fSs. Par analogie on créa ~~a~, st§~«, ce qui

amena une scission entre les deux moitiés de la racine.

Page 175: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

172 La d~gtadatioma a dana l'arien.

y) Le dfgré réduit présente à la fois « et <.

~M< «être affligé» (cf. MMt~o~p. 171), ~<M~««de couleur

sombre»: <MMty«~:obscur~<~M~a<!~être humide, silencieux, im-mobile». La forme ~M~o~ fait supposer que la racine est enréalité s<HM.On trouve l'a par exemple dans ~MM~«.

t~sas ~vêtement~ pa~c «se vêtira non pas <<e~ commeon aurait si la racine était vas mais aussi a-~K!<~ <: revêtue )e

R. V. X51,1 <~<tet <~s/a<~ dans le sanskrit classique paraissentêtre nés comme s~<t~ de quelque phénomène d analogie.

fa&M<:maître~, foA~MM«force» ~0:~ ~~Mffcy védiquet~'Mo~ ~pouvoir~, mais en même temps c:Xca, ft~MtM,f<&~<M«habile».

so<A)fMOsynonyme de 5tMaMM~demeure~ ~a(?fMyoM;(véd.) s

~«M~ (aussi ~dc!~) «s'asseoir» n'est pas pour <:sM'<~t~comme e

nous le disions par erreur à la p. 11, et cela 1°parce qu'il faudrait

dans ce cas <~(! 2° par la raison péremptoire que le zend a )t

&<M~ et non <:A~M~<< Les autres formes, fortes et faibles,n'ont ni sa(?ni SM~mais saJ.

Il. La repartMem des raemes qui ont la de~adatten M « est- nelle la même dans les langues ariennes qn'em EnrepeÏ 1

Comme tout A et tout p européen suppose, d'après ce quenous avons vu, un <<et un o, la quantité de ces phonèmes est in-

différente pour la recherche qui suit.

Parmi les exemples ariens nous ne croyons pas devoir omettre

les racines telles que Mp qui ont supprimé la dégradation en

généralisant la forme forte.

1. L'européen présente a (au degré réduit, a).n

Skr. <tp~apMo<t,ap&t lat. <~MC(W,<!p<M& Skr. SMMtà côtéde <MM~gr. ~og, lat. OMM~'Ms. Sb'. ~t à côté de.< gr.eMM!g,ox~tg. Skr. Mso<e«tousser»: lith. &MM,v. h'-all. &Mos<o.

8kr. ~o~e (cf. p. 17l): gr. ~~«. Skr. ~<M: gr.p. 171. Skr. M~saà côté de <Mtslat. MaS«s,lith. MasM,si. MOSM.

Skr. MMd~o~ lat. OMK~eo,gr. ~toc~Km. Zend yap~ gr. ~<oc,~oer(p. 164), si. jas, lith. ~M& Skr. o~a~ lat. ~cco. Skr.

1. Ilva sanadire que aa<j'<tttadana le sens~ac~MWdejKM~'(sS~eyatt)ne peut pas être cite. M

nï!&

Page 176: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

L'a long arien comparé à l'ii long européen. 173

f~< lat. cc~MS,e<M~)'c\ 6~M:cM~; gr. xo~og; goth. ~o~HM.

8kr. Sfo~e gr. o.F<M. Skr. /<asa~ ajouter a la courses

(B. R.) gr. ~<~<M (?).2. L'européen présente c.

Skr. XTomo~ gr. Kpnu (p. 168). Skr. ~M~, <HMM<!

europ. ?? (p. 168). Skr. «f~~ ~poursuivrez gr. ~o. Skr.

~<~a~ ~ire réussira ~'ot~of~~richesse~ goth. ~CMt ~délibérer~,

peut-être aussi lat. yB~w(c&p. 169). Skr. ~<< ~brIUer~:

grec ~y teindrez (p. 166). Zend y«Mtdans y«MM~M~)M~vous

reposeriez~ europ. ~M (p. 166). Skr. <'<M<M(p. 172) l'absence

assez singulière du degré .Fo<~dans les formes grecques fait soup-

çonner que la racine est ~C. Skr. ~<&!K<tetc. (p. 172) europ.

sed (p. 168). Skr. ~<~ europ. ~ë~ (p. 169).

A cette liste il faut ajouter skr. &aM == gr. ~c~s, skr. ~M<

===.europ. sëM! skr. '=='lat. yMe,goth. irland. Isolés

et dépourvus de formes faibles, ces mots sont diiSciles à classer.

La valeur des eomcidences énumérées est rehaussée par ce

fait que la dégradation indienne a a, ou plus généralement Fa

long, ne se présente jamais, que nous sachions, quand l'européen

onre un type comme

La réciproque, comme on va le voir, serait moins vraie. Nous

rappelons que toute racine européenne montrant quelque part a

doit être considérée comme possédant la dégradation « o.

o~ cf. gr. ayo, <ïy<fo~tM;~<t~ cf. gr. ~c&o, irland. ~MM)fM<

~<M; M~a~ cf. gr. ~c~; ~<~ cf. gr. ~o~MM;ya~ cf~lat.

fS~o; ~~t cf. gr. \a<p Ae~ ws~! cf. lat, t~~s; s~< cf.

1. Frohde K. Z. XXIII 310. Ajoutons pro-ceres pour *pfo-c<Mes ==sb-.

Ffo-~aas «les ordres~, de même qu'en Crète Me~Mt signifie les m<~M<fo<a.

2. Le rapprochement du goth. Mt~aMavec le skr. M5~~ ~imope~m'est

non moins que satis&isamt. Quant à M~a<t en regard dn gr. <j~y<~ le

lat. /& < vertit par son a que la racine est M!ë~ et que l't de ~eym

est de même nature que dans ~o~t de séd. Pour le lat. deetMen regard

du str. defa<t, l'o des mots grecs ~yft«, ~~MMt (cf. p. 181) nous rend le

même service. La racine est ~.x~t est a *<?«? (converti en de-

CM<!)ce que ~.M<<: est an goth. f~ (p. 169). On trouve dans le

Rig-Véda nn mot 6~MMt de la racine qui est en Europe bher. L'allonge-

ment aura été provoqué par le groupe consonantique qui suit comme il

faut l'admettre, je pense, pour &af<K<:cœur~ ~f~t cf. ~~tc, WM~sa

== goth. MttM~a..

Page 177: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

} 74 L'<*long arien compati &t'Mlong européen.

europ. stég (p. tG8). Rien, ni dans la formation des temps ni dans

celle des mots, ne trahit une différence quelconque entre ces verbes

et les exemples comme ~<~ '=='lat. ~e~o.Ce fait, s'il n'est pas précisément des plus favorables à

l'hypothèse du phonème est cependant bien loin de la menacer

sérieusement. Reprenons le présent s~o<?a~cité précédemment.Ce présent est accompagné d'une seconde forme, svidati. Si l'on

compare le grec <Mo~MM,aoriste e-t~o-y, on conviendra qu'il y

a neuf probabilités sur dix pour que~SMM~ représente sinon

l'ancien aoriste, du moins un présent originairement oxyton~t<KM- L'accent, en sanskrit, a été attiré sur la racine par l'<t

qui s'y trouvait, phénomène que nous constaterons encore plusd'une fois. ~t«<~M~~eM< indien en a n'a le ton sur le suffixe

quand il y a un a <&~Mla racine. V. Delbruck Altind. Yerb.138

et 145 seq. S'appuyer ici sur l'accentuation serait donc récuser

d'avance tous les autres arguments et supprimer la discussion. 1

Qu'on se figure le présent N!~<&)t<ctombé en désuétude, SMt-

<~< survivant seul, et l'on aura à peu près l'état de choses

qu'offrent actuellement <~o~, ~<K&~etc. Les formes comme

svâdman n'auraient pas tardé en effet à suivre le présent dans sa

ruine.

Cette explication est la même que celle que nous avons

tentée (p. 160 seq.) pour les présents comme goth. ~a, gr.

~«~o~MM. Seulement l'arien n'étant plus comme les langues

européennes retenu et guidé par la différence des sons e et a

pousse plus loin qu'elles l'assimilation de nos verbes à ceux du

type ~<. Au parfait par exemple la 1"pers. &o&&o~(à côté de

<&<ïMt~oa)et la 2" &a&MM%<ï(à côté de M~~) ne sauraient se

ramener à bhd,g.Ces formes ont subi le métaplasme. La 3e pers.

&oM~a peut passer pour originaire et se comparer directement

au grec t~oye, au goth. so&.

Les coïncidences que nous avons vues entre les a longsariens et européens pennettent-eUes de tirer quelque conséquence

touchant les a proethniques?. Si les malencontreuses racines

européennes comme wo! seo! ne venaient à la traverse, nous

1. Les présents où nous reatitaona ne sont pas les seuls où 1'tMtcent

doit avoir subi ce déplacement: dapatt de la rao. <&tWtpest forcément pour

*<!a~t, *<f~H« (cf. ~MH(&').

Page 178: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

L'is-long arien. L'< de p<t ?~

aurions dans les cas comme ~P~

== peto la preuve pure et simple que la dégradationuido-

européenne « a est liée au phonème a, et que ce phonème a de

tout temps din-éréde Dans l'état réel des choses, nous devons

renoncer à cet argument.uer que la ediuci-

Cependant c'est ici le lieu de faire remarquer que lacorner

dence a Heu en grand pour toute la classe des r~ finissant

par é. La nécessité<&~B formes non

racines(dont nous avons parle p. 136seq.)~

II n'y a point deracine en < on le

compare à tout ce que nous savons de l'organismedes racines,

démontre que 1'~indo-européen est une combmMSon de ai avec

un second phonème.H ne contient cependant pas la preuve que

ce second phonème fût telle et telle voyelle (~ ~).

III. Le vocalismedes formes faibles, dans les

~n et les d. q.'n fonrnit Mr les <.tnd.M.p<

M. Brugman a consacré quelques lignes auxquelles nous

faisions allusion à la p.5. à la question des a proethniquesautres

que al et < Il cite comme exemple d'un de ces a la voyelle radi-

cale de

Car autrement, dit-il, ces formes comparées aj~

feraientabsolument incompréhensibles.

Il va sans dire,

d~près tout ce qui précède, que nous nous joignons

pour le fond de la question,à cette opinion du savant linguiste,

Seulement nous ne comprenons pas bien le rôle que joue dans

son raisonnement ri indien de~, I\

Ja pensée de l'auteur de dire que parce que l'i

diSere de 1'~indien de ~<~ ces phonèmesont du d~erer

de tout temps. Ce qui est sous-entendu, c'est donc que l'i en

question répond toujours à un a européen. On aurait attendu

alors une explication, si courte et de quelquenature qu'elle fut,

relativement aux cas comme ~Mro? M~se ré-

La véritable signification de 1'~arien dont il s'agit nesere~

vèle, croyons-nous, que dans les formes énumérées plus haut

~~oul'~etrouve.Y

1 M BmgmMh donnepeut-6tfeindirectementen émettant1. pré-

~nqu~on~ et., ne terminentJ~

Page 179: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

~0 SigniSoatM~dei'~aneBpOMra.

aux exemples donnés ~<~ « tomber par gouttes », dont la forme

forte est dans le grec x~t/o, et M«M~ <: pressera?«7~ A&M~~

qui, ainsi que l'a reconnu Grassmann, sont parents du gr. xc~M.

Le de A~~ « marteau et de c~-M~ n'est point originaire, puis-

qu'on a en même temps ccfAAo<&ï,parfait védique donné par

Panini.

Tous ces exemples de 1 ont ceci de commun et de caracté-

ristique qu'ils correspondent à un <tlong des formes fortes. Les

racines sans <<K&!<MMt,comme <a~~<~ ou~cjMea~, placées

dans les !aes conditions d'accent, ne convertiront jamais leur

<ten il. Si elles ne peuvent l'expulser, elles le garderont toujours

tel quel: <c~,jMM etc.

Si l'on considère de plus que tout t placé à la fin d'une racine

est accompagné d'un a dans la forme forte, qu'il en est de même,

en dehors de la racine, dans les formes de la 9" classe verbale

comme ~ïMM~ en regard de jp~a~, on arrivera à cette notion,

que L'< AMENPOURa SUPPOSEUNa LONGDANSLES FORMES

NONAFFA1BHE8AUSSINÉCESSAIREMENTQUELE VÉRITABLEi

SUPPOSEai OUQUE SUPPOSEar.

Or la réduction de l'<t long, pour désigner ainsi le phéno-

mène en faisant abstraction de toute reconstruction théorique, ce

fait qui est la condition même de l'< arien, ce fait appartient à

l'histoire de la langue mère, non à l'histoire de la période indo-

iranienne la comparaison des langues d'Occident l'a suffisamment

établi. Il est clair par conséquent que le germe de l't est indo-

européen. Le ~'oeo~MMcarien oceMseune différencede gMo~pe~

les a ~o~&M~Messortis de S~ou du moins ce~tMS d'entre e~ tes.

a ~'oc~tgMes MOMsortis de a.

Cette définition a sorti <~MMa convient admirablement

aux phonèmes et p des langues européennes. L't arien serait-il

donc purement et simplement le représentant de ces phonèmes?

Nullement. Cette thèse serait insoutenable. Dans la majorité

des cas j)et p sont rendus par a, comme nous l'avons vu au cha-

pitre IV et tout à l'heure encore où il était question des formes

1. Ni les aoristes comme a~«< ni les desidëratua tels que ~<s de

pat ne oa,unMeatinfirmer cette règle. La valeur de l'i des aoristes eat

uul!o puisqu'il appmatt m6me & la place d'<mM (a«~~), et les desi.

dératifs doivent peut-être le leur &un ancien redoublement.

Page 180: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

a imdien ==' < <!c~)t<afaccentua. 177

Mt<~a~,~<?o~ etc. opposées à ye~ffy, ~«<?oetc. Entre les cas

même où le sanskrit conserve la dégradation, il en est bon nom-

bre. nous l'avons constaté, dont la voyelle est a aux formes fai-

bles, p. ex. ~ad!tt<e,sMM~t<<.Ce n'est pas qu'on ne doive présumer

que le même phonème d'où, avec lê concours de certains facteurs,

résulte un n'ait pu prendre, sous d'autres influences, une route

divergente. Nous ne doutons même pas que dans les formes où

ce phonème a été placé dès l'origine sous la tonique il n'ait pro-

duit a au lieu de î. Voici les exemples qui paraissent le prouver.

A côté des cas obliques comme <f<M«noctis» il existe une forme

védique nâk (== *M~, cf. a~oM~ de darç etc.) qui, ainsi que le

fait remarquer M. Brugman (Stud. IX !?&), est le propre nomi-

natif de M~s. Le phonème destiné à devenir i dans la syllabe

non accentuée a donné a sous l'accent*. T~outporte à croire

que la seconde partie de co&M)'<Mest identique avec ~as, zd.

<Ma~. Le prototype de 1'~de <Mr<~s'est donc épanoui en a sous

l'accent. Peut-être enfin que l'a de MMK~M-po(le type ~MMo-p~

est le plus commun, il est vrai, dans la langue védique) n'est dû

ni à l'analogie de la déclinaison thématique ni à un suffixe -a,

mais qu'il est tout simplement l'équivalent accentué de l'i de

pt-<a. La formation non védique ~a~ faisant à l'instrumental

~ct-py-o, est en tous cas hystérogène.L'influence de l'accent qu'on remarque dans les cas précités

ne doit cependant point faire espérer de résoudre le problème en

disant que l'a radical de ~<M<~ résulte de l'innovation qui a

amené la tonique sur la racine (p. 174)et qu'autrement on aurait

~SM<M~ comme on a &&M~,pM< On ne comprend en effet ce

1. M. Brugman cite ?<? Mtfas pour corroborer son opinion relative à la

déclinaison de jp~e etc. où il pense qu'il y a en autrefois des formes

fortes. Mais tant qu'on n'en aura pas l'indice positif nous nous autorise-

rons au contraire des nominatifs etc. pour dire que <!<?est forme

faible à l'égal de Mtp-as. La forme non a&iMie de ce thème ne pourrait

être que Map-.

8. Les nominat!& anciens étaient *<tsa<'as (zd. <<safB) et *c<t<<tS<t~M

(forme que Grassmann croit pouvoir rétablir dans un passage du Rig-

Véda), mais cela ne change rien a l'accentuation. Pour l'identité de la

fin de.*&*<<~«M'<Mavec (MfM on peut remarquer que le premier élément

de *~a~Mfas se retrouve à son tour dans la 2e moitié de ~M~.

8. Cette forme est doublement fictive, car le son qui a donné Ï se

12

Page 181: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

H arien provient d'une ancienno att~rai!on de178

retrait de l'accent qu'en admettant que la racine possédait déjàun « bien caractérise. Mais voulût-on même recourir a une hypo-thèse de ce genre, il resterait à rendre compte d'une innnité de

formes accentuées sur le suffixe. En expliquant M< tM«<

<<, on n'aurait point encore expliqué M~~< MMf/M,<M~,ni

d'autres formes plus isolées montrant égalementj dans les

langues d'Europe, comme ~«~«, Mo<~« (cf. goth. batists, &o~M

etc.), fo~M (cf. norr. ~f/t), M!<M~M(v. p. 64), ~a<7)M~<e== «

<t?~f~« etc.

On est donc amené a conclure à la diversité sinon tout a

fait originaire du moins proethnique du phonème et de la

voyelle qui a donné H indo-iranien. Nous croyons que cette

voyelle était une es~ce d'e tMwc/,~M'OMMOM<de foj~a~MM des

j')7«)M<ws p. L'altération, a en juger par le sanskrit (p. 150),avait été générale a la iin des racines, partielle dans les racines

finissant par une consonne. Ceci peut tenir à la manière dont les

syllabes étaient séparées dans la prononciation.

Que cette voyelle indéterminée soit une dégénérescence des

voyel* )S et p nous ajoutons par hypothèse: SCK~MMK~de ces

voyelles et non pas, comme on pourrait croire, un phonèmedistinct de tout autre dès l'origine, c'est ce qui ressort des consi-

dérations suivantes.

1" S'il y a une raison quelconque d'admettre à l'intérieur des

racines un phonème parallèle à i, t<,t, etc., il serait invraisem-

blable et absolument arbitraire de prétendre que le même pho-nème n'ait jamais pu terminer la racine. Or le sanskrit montre

que la voyelle dégradée existait dans toutes les formes faibles

des racines en a. Il devient donc évident que dans certains cas, si

ce n'est dans tous, elle est la transformation secondaire d'un A

(ou d'un p).2" Dire que la voyelle faible proethnique d'où dérive l't de

~< ~s/o, n'a point été d'abord une voyelle pleine serait re-

noncer à expliquer l'a de s~MMOM,p~s< dont elle forme la seconde

partie.Cette voyelle, disons-nous, devait être très-faible. On

aurait peine à comprendre autrement comment dans plusieurs

fond avec les sonantes qui préeMen en une voyelle longue (v. cbap. VI)N<Mftdevtixm~ dope ëcnrp, pocr être exact, ?SK<?<M?.

Page 182: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

MU produits de h voyelle indéterminée. 17~

langues dinërentes elle tend a être supprimée On a en sanskrit

les formes comme ~«-<M<«~,<<Nt MM<J-<t, !V<x~<,<!<«-?<(de

~partager). Le paléosl. f~atMM,<J~-s-<cetc. s expliquede même

(pour le redoublement v. § 13 fin). Le pluriel et le duel du pré-térit gothique faible -Jc-f/-MM!etc., où la rac. f/At est fléebie,

croyons-nous, a l'imparfait, rendent le même témoignage. En

latin ~es~'Nest suivant Corssen pour *~c~<7- Nous rappelonsaussi l'ombr. tedtu. Tout mdique encore que l'i de ~/t~«, j~a~, est

identique avec l'i de ~MA~<et d'autres formes du même genre

(cf. le chap. VI). Or en slave et en germanique <A<~<,<&!w/<montrent que la voyelle en question a disparu, absolument comme

dans da-s-te, die-t~-KM. Enfin la prononciation indéterminée de

cette voyelle se manifeste encore par le fait qu'elle s'absorbedans

les sonantes qui la précèdent. Nous aurons l'occasion de revenir

sur cette particularité. Le participe de f<Hpar exemple, donne,au lieu de <:{T<&<~(cf. ~<<t de ~Aa), ;<~<ï==

~~«.Nous désignerons la voyelle indéterminée par un place au-

dessus de laligne.En Europe cette voyelle incolore, quand elle n'a pas dis-

paru, s'est confondue le plus souvent avec les phonèmes et pdont elle était sortie. Nous sommes oblige de prendre plusieursde nos exemples dans les cas mentionnés ci-dessus où une voyelle

apparaît ù la suite de la racine comme dans (Mi~o*. La valeur

de cette voyelle ne diNere point de celle qui est dans s~/«7«.

La continuation latine est en général: a dans la première

syllabe des mots, e ou i dansla seconde. Exemples: cas~M(===skr.

~M/<t),Fa~er,~a~MS,sa<«s,ea~MS,<7a<Ms'; ~CMi~ ~Me~ ~<tMi-

trices, MM&iMe<fN.Le mot ~CM== skr. ~Mh< offre dans la 1" syl-labe. En revanche OMa<-«canard» montre a dans la seconde.

En germanique on trouve a (parfois M) dans la le syllabe,et suppression de la voyelle dans la 2" syllabe. Exemples: fadar,<&ïMA<af.Le v. h'-all. ~MM(~«canard» retient la voyelle dans la

2" syllabe et lui donne la couleur te.

1. Il nous semble, d'après tout ce qui précède, qu'il faut expliquée

<?a<MS,eatMS en regard de dôs, c5s (comme s<t<«sen regard de semfM) au

moyen do la voyelle indéterminée. Le mot tiates comporte la même suppo-

sition, ai l'on juge l'o de fooqpt de la même manière que l'o de ~otog (v.

phta bas).12*

Page 183: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

[)? produits de la veye!!e indéterminé.180

Le letto-slave onre un c dans le paléosl. ~e~fMM===shr.

M~/<«M,et le même e se retrouve datis la désinence du génitif:

MM~e, gr. MMïpeg. Voy. ci-dessous ce qui est relatif à ~«~tM.

Dans la seconde syllabe nous trouvons la voyelle supprimée: sI.

(FM~ lith. <7M~; si. lith. 0'M~f, cf. lat. aMa< lith. a~<M

~.charme~ compare a ~povpoy, <~M<M~rame~ cf. skr. o<~<

En grec les formes comme ~pt-T~o~, x~pc ~og, cpo-Tpof,

Mpt-~og indiquent que la voyelle muette peut prendre quatre

couleurs différentes, sans qu'on voie du reste ce qui détermine

l'une d'elles plutôt que l'autre.

Il devient donc possible d'identifier I'< de ttog avec l'a du

lat. M/«~. Dans tfo~ de f), ~ote? de bw et ~CTeg de CTdnous ad-

mettrions que le souvenir des formes fortes imposa dans chaque

cas la direction que devait prendre la voyelle indéterminée. Ainsi

l'a et l'o de la fin t~ ''acines ne seraient point comme ailleurs

les représentants directs de A et p. Ils seraient issus du son

affaiblissement proethnique de ces phonèmes. Libre de toute in-

fluence la voyelle Asemble avoir incliné vers l'a. C'est ce qu'in-

diquent ~C~p, ~'MT~ O~Mf~ <==MH~tM, ~A~O- cf.

~MM, ~fCjtMy en regard de ~îMMK:, puis quelques formes

isolées comme xpo~cwf, arpo~eOtg, ~ef<nA<~parallèlement a

~ocxet, ~o~p de P<u.L'~se trouve dans ~-f<9, m~t-C)«o.

Plusieurs exemples, à l'intérieur des racines, rappellent les

doublets de formes faibles indiennes omme f~ et de fe&,vis

et vas de < En grec on a de x«KC(xoyog) x<MMM'et xo~tro. L'e

de XMtewparaît représenter la voyelle faible; l'o de xoa~Mest {'.

En gothique on a de ~a& (parf. s~) le partie. ~OM~M et le pré-

sent s~a.

On peut citer encore comme exemples de la voyelle faible

médiale grec crpcyoy de Tp<oy,goth. &~<AoMSoù le groupe n<

répond au de ~oe~s et de pe~MM (rac. ~r~). V. p. 167. L'<

représente la même voyelle dans Mpu<a(cf. skr. &ï~),dans xSt~

<:force~que M.Fick rapproche du skr.

Dans deux exemples seulement l't indien semble être rendu

directement par l'o grec: ~o~og qui correspond a~~MO et «M~tos

en regard du skr. fM. Est-il permis de comparer Mac~ «joueur»

et KOTTe~og?Πion. oTM~oc. Il serait possible aussi que la

voyelle de WX7-,noct- répondît exactement à celle de M!f-.

Page 184: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Anomatipa. Racines du type 18t

Dans quelques cas le sanskrit offre un « a la place de l'<;

~«~t ~intestin~, cf. yc~<r ~yrfpc. A~t~dJft~; M~<t~~ventre~, c~

S~tpog' ~<ïCr~p;~M-~Mo<:rapide~ de (cf. vof~t!~);«u« <~a, cf.

o~p« fo~. Le cas le plus important est celui de la désinence du

génitif. Noua croyons que~/yu~ est identique avec ~<!<~o~;voy.

page 196.

Avant de finir, nous ne voulons pas omettre de mentionner

différentes formes !H<fM«~'MH~! qui sont en desaccord avec

la théorie proposée. Peut-être sont-ce des fruits de l'analogie

proethnique. Indo-eur. ~c«~Ken regard de~M etc. (p. 1~, 83).

Indo-eur. iistai (skr. < gr. ~OT«t)au lieu de ~<t<. Indo-eur.

~~MM 'ï rochers à la pla~e de ~!OM, ~~a~ <:ees~et non ~a~

(p. 1M). Il est fort singulier aussi de trouver de la rac. s~~ skr.

~t~s == gr. ~o?, de la ra.c. ~M skr. ~M~ ==lat. *<cM<M~dans

~M<?~, de la rac. <M~ lat. <~<'<M= skr. *(&<fe~dans </ff~~a~

toutes formations qu'il nous est impossible de regarder comme

légitimes. Voici un cas bien frappant: en regard du v. h'-all. Mo&a!

on a, très-régulièrement, en sanskrit opos « acte religieux~ en

zend ~c-apaM~(Fick I* 16), mais en même temps skr. <~<M,lat.

~M, inexplicables l'un et l'autre.

Pour que le phonème remplit un rôle morphologique par-

faitement identique avec celui de ou te, il faudrait, en vertu du

même principe qui ne permet point de racines finissant par !M,M'

etc. (p. 125), qu'aucune racine ne montrât ~«f! «rMMe~HOM~<?.

Mais ici semble cesser le parallélisme de Aavec les autres coeffi-

cients sonantiques, parallélisme qui du reste, considéré au point

de vue physiologique, est assez énigmatique.

Voici quelques-unes des racines où nous devons admettre,

provisoirement du moins, le groupe + ~OMOM~c.Rac. 2f (soit

a~f) «labourer», epcr~~xo, «nourrir» (goth. a~t o~,

<:souNer~ (goth. ana <M), ldu «gagner» (e~o-o, sl.

?<M~).Le grec offre entre autres: ea\ ~U<o, T~KAtt, ~S~N!

Sov ~~o, ~f; irop aft~pog, ~pog, ~pog et avec

(t~e<-)9topog, cfLp. 60; cap ~c~o, <~ep<t, ~CMpvF«et co-

pog; OtaX~AAm, ~«9A~; Tau ~(.~o~c~o~ y~(«)~«;

oou ~(J~~o, ~~)«, ~<w~ (dans Nonnus d'après Veitch);

Page 185: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t S~ Kachn-ft th<~pc ~f et t~uMpa nteines du type

xau )Mt(.P)«o,&~)«'; K\au xAec~et avec :<g~<a~o$ tGrdx.

a7~); <pau (rac. secondaire)~)~

XP~~ p. 57 sont réunis plusieurs exemples gréco-ita-

liques do ce gewe. Une partie de ces racines sont indubitable-

ment hysterogenes. Ainsi pf!<'t'c~tf<vient vraisemblablement de

mv comme xcH'Mde xcv (p. l<t); plus tard l'a donna lieu à une

méprise, et l'on forma ~~M~ ft~~t ~Kt'T~. L'a du lat. «b~

indique t~atemMtt que r<ï de J«Mt<' XKXofp~ffn'est point orip-

naire (cf. p. t~7t, et cependant l'on a dM~<ef«)[<.A cette famille de racines se joignent les exemples comme

ZTcw,M<~(p. t6(! sef~.).("est une conséquence directe de la théorie et une consé-

quence pleinement connrmee par t'observation que l'a (~) des

diphthongues ,« et ~« ne puisse être expulse. On pourrait ob-

jecter le lat. M!~ à cote de tMO~'Cf,mais wo~co est apparem-

ment pour MtM~cMde même que~ofo~ (Corssen 1~327) est pour

jt(WM<<<Lesracines qu on abstrait de formes comme le lat. so~w ou

~ctM sont incompatibles avec notre théorie. La voyelle des

racines étant toujours e, jamais < il faudrait poser pour racines

.ff<My~ca~ soit SMrp~««f. Or on ne trouve pas d'« long dans les

groupes radicaux de cette espèce.Mais quelles garanties a-t-on de l'ancienneté de ces radicaux?

Les racines telles que <7c~ou «?:<?peuvent le plus souvent se

suivre facilement jusque dans la période indo-européenne. Dès

qu'il s'agit des types s<ny et ~M~,c'est à peine si l'on recueille

une ou deux eomcidences entre le grec et le latin, entre le slave

et le germanique. Des 22 verbes gothiques qui suivent l'ablatd

/<~<t /a!/a~, ou liaita ~<Xo~ et dont la partie radicale finit par

une consonne, 6 se retrouvent dans une des langues congénères,

mais sur ce nombre soMa == lat. soMoest notoirement hystéro-

gène /aA<!si on le compare à pango ne doit sa nasale qu'au suffixe;

AaA~de même; il est comparé à la p. 59 avec le lat. caMceNtet le

skr. X<~a<p,mais «exeAo~et le skr. ~aMa «attache» ne connaissent

1. Déjà à la p. 169 noaa avoaa ea roecaeion de contester que l'q de

&t!« vînt dn ~igat~m~! f-x~-c est &tea« ce qme f-orM~-Nest à seu. La

flexion idéale sennt ~tqot, "M~tf, *~w&wo, cf. ~MtMt, *MNcpty, ~<fM<o

(p.8i,14<;).

Page 186: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

FaMs~eanM:!ne'<Jn type < 183

point de nasale; <tMA<tenfin rentre dans mt cas particulier dont il

sera question ci-dessous. En réalité il n'existe donc que deux cas,fOfMt===si. t~a, ~««~t

<==lat. coe< On remarque bien que la

coïncidence, dans ces deux cas, ne dépasse pas les idiomes les pins

rapproches'. Ces fausses racines pouvaient prendre naissance de

manières très-diverses: 1" Par l'addition do déterminâtes à la

forme faible des racines comme telet ~HK.Ainsi le goth. alpa est

une continuation de le lat. ~o«<~oest du consentement de

tous mie greffe tardive de ~<tM.2" Par infection nasale venant du

sufnxe du présent. 3" Par propagation de la forme faible dans

les racines contenant n, Mt. Ainsi nait le grec ~<fpc Ï2!t),ainsi le greco-it. ~at &(/a~<'<o ypM60tt, cf. /fcgM<'M~),car même

en latin <M'est dans plusieurs cas un affaiblissement, v. le

chap. VI. 4" Par la combinaison des procès 1 et 3; ex.: ~«M'ode ~te~ (<~M<'po).t)" Par la propagation de formes contenant <SU est vrai par exemple que le goth. M<M!<~soit parent de MMMAï-

<:aveugle~il faut qu'une confusion ait été occasionnée, à l'époqueoù la réduplication subsistait partout, par le parf. &cMow<?du

présent perdu *MMa. Cette forme s'associant à /t'/<~ etc., était

capable de produire M<MM&t.

Les remarques qui précèdent ne s'appliquent pas aux racines

où l'a est initial comme OK~, aw~,aM~, <My,dont on ne saurait

contester la haute antiquité. Mais ces racines n'en sont pasmoins dues à des modifications secondaires. Commenous essayonsde l'établir au chap. VI, elles sont issues de racines contenant l'c.

Par exemple le thème OM~-csaurores et toute la racine OKSpro-cèdent de la racine «?< <M~&procède de M<~etc.

i. Nous ne trouvons que 8 exemples qui puissent &la rigueur préten-dre u. un âge plus respectable: 1" Lat. ~a~e, cf. str. <rc~7<a<<.Comme

toutes les formes parentes montrent e (v. p. 75), ce rapprochement ne peutêtre maintenu qu'à condition d'admettre une perturbation du vocalisme

dans la forme latine. 2° Gr. <?ewc«poc,cf. shf. pK~yoM. Nous n'attaquons

pas ce pamilèle; Bons ne nons chargeons pas non plus d'expliquer l'a du

grec, mais il faut tenir compte de l'e du v. ht-all. s««re[ <xga!e~, v. Fick

Itt* S87. L'<t du lith. ~«Mf (cf. p. 69) peut se ramener à volonté à c, <~ou 3" Lat. candeo, gr. «Kf~epoc, cf. skr. eo~ftt. Ce dernier cas est un

peu plus redoutable que les deux premiers. Cependant le groupe an peut,ici encore, provenir d'un affaiblissement tel que ceux dont nous parleronsau cimp. TI.

Page 187: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t M4 Types principaux deR racines indo-européennes.

On ne trouve pas de nK*tM~~M!<Mt<*s«M'o?<~MftM<'M<et <M<le

toca~MCc«MSM<~<ï!<«M«~M«HeM~(&!M~a~, comme serait <?s<«~ou

<~M, A la rigueur les présents sanskrits comme <<-s. ~M-

~t- pourraient passer pour contenir de telles racines. Il faudrait

attribuer a ces formes une antiquité énorme, car ce serait y voir

la base, insaisissable partout ailleurs, de racines comme ~«~,

~t'P (~' s~- s~a-~r, ~«-~t~). Mais il est bien plus

admissible de dire tout simplement que ces formes sont dues à

l'analogie des verbes thématiques, et que ~CM-Tt est plus vieux

que <<ot-<

Appelons Z tout phonème autre que o, et Og. On pourra

poser cette loi': chaque racine contient le groupe <~ Z.

Seconde loi: sauf des cas isolés, si <~est suivi de deux élé-

ments, le premier est toujours une ~MOtM&le second toujours

une c<MMOMMc.

Exception. Les sonantes et peuvent être suivies d'une

seconde sonante.

Pour donner des formules aux différents types de racines

que permettent ces deux lois, appelons 8 les soM~M~si, u, n, m, r

(1),A,Q,et désignons par C les fOM~MMCSparopposition à s~CM~s.

Comme ce qui vient après <~ forme la partie la plus caractéristi-

que de la racine, il est permis de négliger les différentes com-

binaisons auxquelles les phonèmes qui précèdent donneraient

lieu. Ainsi ali, ~<, ~< rentreront pour nous dans le même

type, et il suffira d'indiquer par x Z placé entre crochets qu'il

peut y avoir différente éléments avant < Ces formules ne

comprennent que le premier grand embranchement de racines,

mais conservent leur raison d'être dans le second, dont nous

parlerons au § 14.

l<"type:[xZ+]~+Z.

2" type: [x Z +] + S + C.

Type résultant de l'exception à la seconde loi:

[XZ+]~+A(0)+S.

1. Il faut avertir le lecteur que nous restituons a, par hypothèse à

certaines racines telles que pi <:ponmr~ qui ne le Ntonttemt plus nulle

part et que nous comsidérom de plus prèa an chap. VI.

Page 188: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Forme dea M~Bxes, et< 185

§ 12. Aperçu syMOptiq~edes variattMM dn vecaMsme

amendes par la Nexten.

MMAt<)CM fB~MNOtJUBM.

1. Forme des ~M/BM.

Nous ne considérons que les sufnxes primaires.La loi fondamentale des racines était de renfermer le groupe

<~-{-Z. Une loi analogue, mais plus large, régit les syllabessuffixales: ~«<~M/~e contient a~

Exception.Le suffixedu participeprésentactif -N<ne possèdepaaa,.Les formesdont l'analyseest douteusecachentpeut-êtred'autres

exceptions,dont on ne peut tenir compte.

Les suffixes se divisent en deux grandes classes, selon que a,est suivi ou non d'un phonème.

Dans le premier cas la formule coïncide avec ceUes des syl-labes radicales. Les principaux sufHxes de cette classe sont -o~M,

-MMt~,-M~M,-<~Mt,-a~, -~f, -o~, -~s, -<co~, -e':<, -t!

-<~«,-~M, -t!~M,-~a~ etc. Un thème tel que ~f-MM~Mou Mo~-

/et~ est une combinaison de deux cellules parfaitement sembables

l'une a l'autre. Toutefois le parallélisme de ces sufnxes avec

les racines n'est pas absolu. Il est restreint par une loi qui exclut

des sufnxes presque tout autre phonème que <,N,et les sonantes.

La deuxième classe de sufnxes est celle qui finit par <~(le-

quel alterne comme ailleurs avec 'o~,).Ce &ontentre autres les

sufnxes -Ot, -M< -<MCj, -<ca~

2. ~M*es<-ecqu'on peut c~pej~ fc~M~oM~eoea~Kes <ïMfM<~spar'

!<Ï/?e!*MM~

Les deux seules modifications que puisse suMr la racine,

l'expulsion de <~ et son changement en <~ sont aussi les dicM~c

$et<~s<MO<~ea~!<MMdont les sufBxes soient susceptibles.Les variations proethniques du vocalisme, si l'on en fait le

totale se composent donc: 1° des cas d'expulsion et de transfor-

mation de l'al radical; 2° des cas d'expulsion et de transformation

de l'<~suffixal.

Mais pour saisir les phénomènes dans leur lien intérieur, la

classification des syllabes en syllabes radicales et syllabes suffi-

xales ne convient pas. H y tant substituer la division en syllabes<MtceMes~~M/~M~ et prédésinentielles.

Page 189: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t8): jMNnition du sujet du § <2

Les syllabes présufnxaleasoatcelles qui précèdent immédia-

tement un aufuxe. Il s'entend de soi-même que, dans le mot pri-

maire, ce ne peuvent jamais être que des racines.

Les syllabes prédésinentielles comprennent: 1" les racines

sans suffixe; 2" les suffixes.

Si le terme de syllabe n'était ici plus ou moins consacré par

l'usage, nous lui préférerions beaucoup celui de ~Mc ou d'«M~

Mt<M~<~K~ car un grand nombre de racines et de sufËxes

p. ex. s~j~- (§ 14), -yo~, peut-être aussi ~<Ma~< etc.

sont disyllabiques. Dénnissons donc bien ce que nous entendons

par oyilabe~ ou cellule: ~<M<~<?e~oH~M~ ayant, a l'état MOM

affaibli, le N~MCai,J MM~-CCM~Cnaturel.

Nous nous proposons d'étudier les variations vocaliques du

mot primaire (expulsions et transformations de l'a) qui sont en

rapport avec la flexion. Ce sujet ne touche, sauf une exception

douteuse (p. 221), à aucune des modincations que subissent le3

syllabes présufBxales; il embrasse en revanche ~jM-~gMe~aMM

de celles9M<S'<MCOM!~MSeM<<~ ~~S ~<MCM~ `

Nous ne disons pas la totalité, parce que dans certains

thèmes-racines tels que sl:r. <M~&ou (a~-)~ on constate un

affaiblissement persistant à tous les cas de la décluuuson. Appa-

remment cet affaiblissement ne dépend pas de la flexion.

Le principe du changement de la, en étant presque aussi

mal connu pour les syllabes prédésinentielles que pour d'autres

on ne saurait affirmer que ce changement dépend de la flexion

avec une sécurité aussi grande que pour le second genre de modi-

fications, l'expulsion de l'a. Néanmoins l'alternance qu'on observe

entre les deux a, alternance qui se dirige sur celle des désinences

nous a déterminé à ranger l'apparition de l'Og prédésinentiel

parmi les phénomènes de nexion.

Flexion verbale.

1. EXPULSION DE L'<t.

De la conformation des racines et des suffixes (v. ci-dessus)

il résulte, soit pour les noms soit pour les verbes, deux types

pïmcipMx de thèmes. Dans'ie premier type o, mut le thème,

dans le second est suivi d'un ou de deux phonèmes.

Page 190: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

F!exMn forte et flexion faible. Accent du vefbe. 187

Thèmes verbaux du premier type: ~< (Af<~<-),~<M~-

(~t~), f<t~~s~t- (AM~t),~o~t- (~),~M~A'<:r (~«-).

Thèmes verbaux du second type:

a. Racine simple ou redoublée. Ex.: (is- (~C-),<?t!- («'-),

Mtt~f- (~a-), ~A- (~-), J!<s- ((~-), M~Mo~- (&<Ma~).

b. Racine + suffixe. Nous pensons que les caractéristiques

-M~« et -Mo,~des classes 5 et 9 ne sont pas plus des suffixes

proprement dits que -M~~ dans ~MM«~Mt(v. chap. VI). Mais cela

est indifférent pour la flexion, et nous pouvons réunir ici toutes

ces formes: s~Mc,M-' (~c-), ~Ma~- (j~9~-), yMK«,

(~MM<), f~A~Ot~- (~ optatif).

Les expulsions d'à, dans' les syllabes prédésinentielles, se

ramènent a deux principes très-différents: la qtialité du ~otMwe

initial <&sdésinenceset r<K'e~MO~'OK.Selon que l'un ou l'autre

des deax principes règne, il naît deux modes de flexion auxquels

on nous permettra d'appliquer les termes de ûexion faible et de

aMdom forte indo-européenne. Dans la Hexio~ forte, la seule

qu'admette le verbe, l'expulsion de l'o se dirige d'après l'accent.

Tout le monde reconnaît aujourd'hui, après la belle décou-

verte de M. Vemer, que l'accentuation indienne peut passer, et

cela particulièrement dans les formes verbales, pour l'image

presque absolument fidèle de l'accentuation proethnique. La con-

tradiction où était l'accent verbal grec avec celui du sanskrit et

du germanique se résout par la théorie de M.Wackemagel qui

en fait, comme on sait, un cas particulier de l'CHcKsM.Conformé-

ment à ce que fait attendre cette théorie, les infinitifs et les par-

ticipes grecs échappant à la loi du verbe fini et s'accordent dans

leur accentuation avec les fermes sanskrites.

Que l'accent à son tour soit la principale force en jeu dans

1. 11 est beaucoup plus admissible de ramener M dn gr. ~&<'ept à

la diphthongue tf que de supposer que l'o dn skr. <<f<M!mtsorte de a. L'M

des formes iraniennes n'a rien à f.ure avec 1~ grec; c'est un allongement

de l'M des formes faibles. Peut-être 1~suppression de la diphthon~e snM-

xale, en grec, fat-e!lo occasionnée par l'introduction secondaire de la di-

phthongae radicale, les formes comme *~yft~ftt, *~tt)«'twtn, étant d'une

prononciation ditScite. Si le verbe Mf~c, à côté de x~etKt, est pour *!Mp~Fa),

nous anfions là un dernier reste de l'c.

Page 191: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

18~ Loia de ta flexion forte. Leur apptication au verbe.

h'8 dégradations de la Bexion, c'est un fait proclamé d'abord parM. Henfey, mis en lumière dans ces derniers temps par les tra-vaux de M. Osthoff et de M. Hrugman et sur lequel la plupartdes linguistes tombent d'accord dès à présent.

Nous allons essayer de réduire a des principes aussi simplesque possible: 1" les résultats des déplacements d'accent, 2" lesdéplacements d'accent eux-mêmes.

Il n'y a d'autres thèmes verbaux paroxytons que les formescomme t«, où l'accent est indifférent, ainsi que cela ressortde la loi 1 (v. ci-dessous). On peut donc poser la règle comme sitous les thèmes étaient oxytons.

Ces règles sont celles de la flexion forte en général sansdistinction du nom et du verbe.

I. L'~ QUI FINIT UN THÈME ET QUI PORTE LE TON NE PEUTS'EN DÉPARTIR EN AUCUN CAS.

II. SI LA LOI 1 N'Y METOBSTACLE, TOUTE DÉSINENCE

SUSCEPTIBLE D'ACCENT (c'EST-A.DIBE FORMANT UNE SYLLABE)S'EMPARE DU TON DE LA CELLULE PRÉDÉSINENTIELLE.

111. AUSSITÔT PRIVÉ D'ACCENT, L'<~ DE LA CELLULE PRÉ-

DÉSINENTIELLE SE PERD.

L'énonce de la loi II renferme implicitement l'hypothèseà laquelle nous recourons pour expliquer la variation de l'ac-cent c'est de poser les désinences dites secondaires comme étanten réalité les plus primitives. La forme indo-européenne de cesdésinences n'est pas encore déterminée pour chaque personne avecla même sûreté; mais du moins il n'y a pas de doute possibletouchant celles du singulier de l'actif, et c'est là le point princi-pal pour ce que nous avons en vue.

Actif: -m -s -t; -ma~ -nt; -wa -tam -taam.Moyen~: -mA? -sa -tA; -ma~dha -dhwa~ -ntA; -wadha

La combinaison de ces désinences avec les thèmes y<~MM~ y& ces exemples suffiront donnera d'après cequi est stipulé plus haut:

1. Sur le ah. jMpartt etc. v. p. 19t.2. Sur le grec -M, -To etc. v. p. 101 seq.

Page 192: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les formes &d~aiucnce dite primaire. 18~

Actif Moyen Actif Moyen Actif Moyenr&,it[-m* riknjA p~n&,A-tu pp~-mA ~nM,m n!:&mArâ,ik.s nk-8A !p~o&,A-s p~ j!nh&a riM.-aAr&.ik.t nk-tA tp~a&.A.t p~-tA jnk&t nk&tAnk-m&, nk.tB~dha' p~-m&pp)~-mâ,dha nka,-ma, rik~.m~dha''ik-t&, nk.dhw&, ,p~-t&, p;n~.dhw&, nk~.ta, riku.t.dhwank-At nk.~tA pptnt p~n~tA rik~nt nk&ntAnk-w&

nk.wMha'jp~n~.w& p~-wadha 'nk&wa rikn,.wadharik-tâm jppt~t&m nh&tamnh-t&am ip~-t&am 'rikà,-taMn

A l'impératif, la 2° et la 3e pers. sing. moy. (skr. <HMt,

p~~o; <~M/OMt,p~~K etc.) répondent à la règle. La 3" pers.de l'actif, forme forte (skr. <~<S/M,P~~M), paraît être en contra-diction avec le principe des ~désinences qui font une syllabe».Mais ici nous touchons à la question des désinences «primaires».

La plupart des formes «primaires» peuvent se tirer desformes « secondaires au moyen de l'élément i que suppose M.Fr.Muller: -<M-t-M~-<(?),-s-i -ï, -M~ -ntA-i,-MM~ -M!0<~0t-~-was-i -<po<~a~(peut-être l's de -MMts-~et -<<~M-<vient-il de l'anciendh transformé en -$ à la fin du mot, conservé au moyen par l'a

qui suivait?). M. Bergaigne fait remarquer (Mém. Soc. Ling. III

105) que deux couples de désinences sanskrites du moyen,-<j~c<MM-<?<?et -fOM;-e présentent un rapport différent et il sup-pose que la nasale de -<?Aoo<Met -t<MMa été ajoutée après coup.Comme le grec -<~e indique de son côté une forme -d%M~,cette

hypothèse est extrêmement vraisemblable. La série s'augmentedonc encore de 2 cas. Nous ne pouvons savoir si le -<Mde <M,

JM~M, n'a point été formé par l'addition d'un -M,comme -ti parl'addition d'un

Maintenant pourquoi, l'i ou !'« une fois ajoutés dans~M~M-~et les formes du même genre, le ton n'a-t-il pas passé selon la

règle sur la désinence? A cela on peut trouver deux réponsesprincipales. A l'époque où ri (u) fut ajouté, l'attraction que ladésinence exerçait sur l'accent, pouvait avoir cessé. En second

1. Comme nous t'avons dit p. 40 seq. nom snpposoM que fat~M de-vant la voyelle initiale d'en mot venant après lui dans la phrase auraitété monosyllabe; qu'en général l'Mt de la 1" personne ne faisait syllabeque dans les cas de nécessite absolue.

2. Ou W&M<t~<~W&!codM?

8. Par altération secondaire -M~-est devenu M~ v. p. 178 seq.

Page 193: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

1!'0 Ïmp~tifcN-fMt.

!i<-n,il est tn's-digne de remarque que la voyelle desinentiellesoit dans les quatres formes en question (~M~M<,~<e~ <<,<~5/<~ mt i ou un «, qui n'est suivi d'aucun autre phonème.Certains indices font croire que l'< et l'M~dans ces conditions,avalent une prononciation tns-faible qui les rendait incapa-bles de porter 1 accent'. C'est ce qui se vérifie dans la flexionnominale pour le locatif !<~s(«~~«/d~t etc., peut~tre aussi pourles nominatifs neutres comme ~dfM(gén. ~ft~), v. p. 222. Onnous fera remarquer qu'une autre forme de l'impératif, la 2*'per-sonne (/t'<'(/<< etc., s'oppose à une hypothèse de ce genre,A cela on peut répondre premièrement que le thème fort fait de

fréquentes apparitions dans ces impératifs. On a en sanskrit

{«<?<,{-<ï~w~ &o<j%<(de bodh), ~a/M~! que cite M.Benfey Or. M.Oec. 1 303, ~'Mt~M/< ~«.«~n' (Ludwig Wiener Sitzungsber. LV

14!)); en grec ~t, T~ o~-a'o~t, ~~o~t, ?~t (Curt. Verb.II 35). En second lieu, quand on considère le caractère presque

1. Si l'on admet cette explication, l'hypothèse de la priorité des dé-einences secondaires n'est plus absolument nécessaire. Au reste certainsfaits ne seraient pas loin de nous faire croire que les aonantea t, M, M,buivies ou non d'nn phonème, étaient incapables de prendre l'accent, et

que la désinence pour attirer le ton devait contenir un a (a,, a,, ~). C'estla 8" personne du pluriel qui est en question. En sanskrit le présent de larac. çiis fait suivant Pànini d 2 t-ii8ti,, çiivds, r -W-ieds,ç a' s a t(cf,rac. fas Sut suivant Pânini fasMt, f<MSt,fa~ ptseas, ftstHas, pa<a<t (cf.MHr~<tM<t).Les présents redoublée, sans montrer, il est vrai, la racine

pleine, évitent cependant d'accentuer -<~t et retirent le ton sur la rédupli-cation ~(panM~ ptpnMas, jx'pfo~ Enmn devant la désinence -us ou .M~bien qu'elle n'ait rien <'e commun avec la première (J. Darmesteter Mém.

Soc. Hng. III 96seq.), on trouve réellement la racine pleine, ~toya~Ms, <M't.~ae~s en regard de ott'~as, t)tcepM, a~M~M~ oftpfttyMg etc. V. DelbrnckJ~tK<<. Fer&. 66.

Tout cela semble témoigner d'une époque où la 8" personne du plu-riel à l'actif était une forme forte. Et cep~adant d'autres indices y contre'disent. Ne retrouvons-nous pas dans les langues les plus diverses le pen-dant du skr. s-aM<t<:il6«ont~ où reft radical est perdu? Oui, mais ici se

présente une nouvelle complication. Ni le gr. ~t~ ni le lat. SMH<ni lesi. s<~ ni le goth. sird ne s'accordent avec un primitif SM<tà. nasale so-

nante, et l'on se demande si l'anaiblissement radical incontestable pourcette forme ne tiendrait pas précisément à la nature particulière de sa dé-sinence. Nous ne voulons pas nous perdre dans ce problème très-compli-qué déjà eMeuré p. 89 i. n. Il nous semble qu'en somme la premièM théo.

rie, basée sur les désin 'nccs secondaires, satisfait davantage que celle-ci.

Page 194: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Aoriste sigmatique. Partit. Optatif en -~M. 191

facultatif de la désinence -<?<, on se demande si eih' n'est pasdans l'origine une particule libre agglutinée plus tard au thème.

I! reste à considérer différents paradigmes offrant une ano-

malie apparente ou réelle.

1. Les formes fortes de la 3" classe avaient, croyons-nous,deux accents dans la langue mère, l'un frappant la racine et

l'autre le redoublement (v. § là fin). Le saut de l'accent dansskr. ptp~MKtsen regard dejMpc~t n'est donc qu'apparent.

2. Les aoristes sigmatiques comme a~ctMKMMont un vocalisme

assez troublé. Les racines finissant par une consonne s'affaiblis-sent au moyen'; ex. <M~sttK!/M,en regard de ttecsMM/tt.Cela nous

donne le droit de supposer que ce temps a possédé primitivementdans toute son extension l'alternance de formes fortes et deformes faibles que la structure du thème doit y faire attendre.

Le pluriel et le duel de l'actif ainsi que le moyen pour certaines

racines, ont donc subi un métaplasme. L'accentuation n'est pasmoins corrompue que le vocalisme (Benfey Vollst. Gramm. p. 38~).En grec les formes fortes ont prévalu comme en sanskrit (p. 123).

3. La 8" et la 3" pers. sing. du parfait semblent se prêterassez mal à notre théorie, puisque -ta (skr. -tha) et -a pouvaient

prendre Faccent. Mais aussi l'a radical n'est point < il est o~.C'est là, je crois, une circonstance importante, bien qu'il soit diffi-

cile d'en déterminer au juste la portée. Le fait est que les règles

qu'on peut établir pour les déplacements de l'accent et la chutede l'a sont souvent éludées quand cet a apparaît sous la forme

de Cû § 13 nn.

4. Optatif en Fléchi comme ~M< ce temps devait

faire au pluriel (~W~-MMt) W~-MMt, au moyen (~A'~t-~),f~ Mais le groupe ne peut subsister. Il se change en i

dès la période proethnique tout de même que rAse change en f(v. p. 179 et le chap. VI). Toutes les formes qui n'apartiennentpas au singulier de l'actif avaient donc dans la langue mère.Pour le moyen M. Benfey a établi ce fait dans son écrit &e& <?<!

JEH<s~«M~t~c.desMMby.Op& (Mémoires de FAcad. de Ctcettingue

1. Bopp JKf. <~<t<tMM.<~r <S'<MM~M-. § 349. Delbrack ~K<M~. rer&

p. 178 aeq.2. Bopp conaidère que l'accentuation de ~0~:0, ~oar~, doit faire

admettre que la contraction s'est 'accomplie dans le grec même. Mais qui

Page 195: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Optatif en yS.192

XVI 135 seq.). Au pluriel et au duel de l'actif le même apparaît

dans toutes les langues européennes: lat, s-~HtM (sing. s-tc-w),

gr. <y (sing. t-y), sI.M<M (sing, ~= */< goth.

&c<.M<a (le singul. ~v~ s'est dirigé sur le pluriel). Nous ren-

voyons au travail déjà cité de M. Paul ~< IV 381 seq., sans

pouvoir toutefois nous associer à la conception de l'auteur qui

voit dans I'< «une contraction de En sanskrit nous trouvons

au pluriel et au duel de l'actif ~~o~ K~co etc. Ces formes

sont dues à l'extension analogique du singulier. Qu'on considère:

1" que les langues d'Europe sont unanimes dans 1' 2° que la

théorie générale de la flexion veut i, non~a; 3° que les cas comme

jMMM</MMMMen regard du gr. yc~ y«~ établissent un précédent

pour la propagation de l'a long (p. 147); 4" qu'en sanskrit même

le moyen offre I'? et que toute divergence entre le moyen et le

pluriel-duel de l'actif a un caractère anormal; 6" ennn que le zend

montre 1'~ dans quelques formes actives: Justi donne <~Mo~M

(3" p. du.), puis f<~ /~a- <M< formes du singulier qui ont

reçu 1'%par analogie 1.

Le précatif védique (Delbr. 1. c. 196) suit exactement dans

sa flexion l'exemple de l'optatif. Actif: ~«-~<MM, M.~s-NM;

moyen: ~MC-a etc.

sait si cette accentuation existait eilleurs que dan~l'ëodtare où la théorie

grammaticale ne pouvait manquer de ramener. C'est ainsi que M~M

n'est propënspomène qne gr&ce aux fausses conclusions tirées de M~Mt,

v. Brugman Stud. IX 296. On sait que M. Benfey pose <? comme

caractéristique. Les arguments objecti& pour l't long se bornent à ceci:

1° On trouve une fois dans le Maha.bharata MM~yam; S" Big-Veda

X 148, 2, le mètre, dit l'auteur, demande <a&taN(dasir viçah snnena eahms).

n serait plaisant que nous nous mêlions d'attaquer M. Benfey sur des

points de métrique védique. Nous avouons seulement, comme impression

toute personnelle, être peu satisfait d'une pareille chute de tristabh et l'être

bien davantage de sunjena sabySs (-), quand même on devrait faire

deux syllabes de l'a dedas:f, parce que du moins la 8'M sytiabe du

pada se trouve ainsi être une longue, selon l'habitude. Quant à <Ï«My<!t<,

M. Benfey y voit une forme thématique. Nous sommes donc en droit d'y

supposer le thème faible <h< Parmi les optati& que donne Delbruck

(t. c. 196) on trouve ~s~. Outre que dans le texte cette forme est

placée tout près de papiyiit, l'f peut s'expliquer comme voyelle de liaison

(allongée par l'effet de y).1. En sanskrit l'optatif de la 8' classe accentue au moyen la syllabe

de réduplication. Bien n'indique que cette particularité soit primitive.

Page 196: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Optatif des verbes thématiques. dans le verbe. 193

5. Optatif de la conjugaison thématique. La caractéristique,

ainsi que l'admet M. Benfey, est mi -< longi que nous croyons

sorti de -~a~ a peu près comme dans les formes faibles dont il

vient d'être question. Mais il est fort difficile de dire d'après

quel principe la réduction de -yo~ en === a pu se ~ire ici, la

tonique précédant la caractéristique. La flexion est unique en

son genre. On attendrait que le thème skr. ~?c (===~MfM-!)fit

au pluriel <~M<?MM<i~puisque l'a est ~M<pt<?«? j~oMeM~.Mais

on remarque que cet a est (p. 87), ce qui, nous l'avons vu,

change beaucoup la question. L'a se maintient donc, et il en

résulte ce phénomène inconnu d'ailleurs d'une flexion sans dé-

gradation se faisant sur un thème qui ne finit point par <

Par une coïncidence curieuse mais fortuite sans doute l'alternance

des anciennes diphthongues slaves e et i dansl'impér. MCM,MCM,

MeseMtM,nesète,Mes~e,nesèta semble se refléter dans le zend &a)-5:s,

&a~ &afaetMO,6<~<t<~M(moy, baraësa, &afoe~; au pluriel St

reparaît). Nous avons cherché en vain ce qui pourrait justifier

une diffé, nce originaire entre la diphthongue du singulier et

celle du pluriel ou du moyen'.

Subjonctif des verbes thématiques. Nous ne sommes pas

arrivé à nous faire une opinion sur la forme primitive d'un

subjonctif comme le gr. g~p<a etc. L'S du lat. /~< serait

composé de <~+ o~ e + e? Ne serait-ce pas plutôt /<f<MMferes

le vrai subjonctif? Et a-t-on le droit de séparer MOM~, audiat,

de l'optatif ombrien ~<<M<t?

2. APPARITION DU PHONÈME <tjj.

La flexion verbale ne connaît la transformation de I'<~ en

a, que dans deux cas:

1. On sait que l'ot de la 3<'pers. sing. de l'optatif grec (x<M~ot) ne

compte jamais pour brève, et en conséquence l'accent reste sur la pénul-

tième. Il y a peut-être là, comme on l'a supposé, un indice de ri long.

8. On pourrait supposer que primitivement le ton passait sur les dé-

sinences et qu'en même temps ra, du singulier était remplacé par ott:

8" Hg.<<MM~,plur. <M<~MNa. Ceci permettrait à la vérité d'établir entre

Mestet tMMMMla même proportion qu'entre o!«et (Iwtot) et eMee ('IwtM,

v. p. 91). Mais, outre qu'en général l'St et Fag du zend paraissent varier

sans règle axe, on ne voit pas en vertu de quelle loi l'a, au lieu de tomber

au pluriel,se serait contenté de devenir <<t.13

Page 197: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

D<Mintuaon. Principe des cas forts et. des cas faibles.t94

10Dans !a conjugaison themati~ue~ où le phénomène paraîtpouvoir s'expliquer par )a nature de la consonne <jui suit !'o.

Voy.p.8?.2" Au singulier du parfait, où « transforme est un a radical.

La t' personne conservait peut-être f~. Voy. p. fi seq.

Flexion nominale.

1. KXPULStONDE L'<

A. L'expniaioase produitestvertndesMe de ta flexionforte.

fMtttEs «XVT<'M.

Les tht'mes finissant par o~ se comportent comme dans laflexion verbale. L'accent ne passe point sur les désinences, et l'tt

persiste par conséquent à toutes les formesLa première remarque a faire relativement aux thèmes où

I'<~est suivi d'un ou de deux phonèmes, c'est qu'ils M'<eH~M~« /~M<Mtforte gM'~Ms/M~M/M.Le pluriel et le duel devrontdonc être traités sous lit lettre a.

On sait que l'ancienneté de l'accentuation sanskrite est prou-vée ici par son accord avec celle des monosyllabes grecs.

Les cas faibles, cest-a-dire accentués sur la désinence et

dépourvus d'c dans la syllabe prédésinentielle, sont: l'instrumen-

tal,le datif, le génitif. Les désinences sont -«, (p. 92), -As.Les cas forts ou pourvus d'<t sont: le nominatif, l'accusatif

le locatif, le vocatif Les désinences sont -s, -H!,-<,et zéro.On le voit, le principe posé plus haut se vérifie. Ce qui fait

qu'il y a des cas forts, c'est uniquement l'incapacité de certainesdésinences à recevoir le ton~. Au vocatif d'ailleurs l'accent fuitvers le commencement du mot.

1. L'accentuation du pronom skr. a dans les formes comme asyd (àcôté de ~sya) sera née secondairement, quand le besoin de distinguer cer-tainea puahces se sera fait sentir (voy. te dictionnaire de Gr&ssmann, col. 207).CeUe c. 'récuse le goth. ~Me, ~Mes, paraît être simplement proclitique: lesanskrit a <<t6y%<~S<tt,~syas.

2. Nous devons nous contenter de citer la théorie diBerente et très.

complète que M. Bergaigne a pre~ntee sur ce sujet Mém. Soc. Ling. II871 seq. Comme cette théorie est Uée intimement a la question de l'ori-

gine des désinencea et de la flexion en général, la discussion qu'elle de-manderait ne manquerait pas de nous entraîner fort loin.

Page 198: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ExpMiaioa de l'a dM)a tea thèmes en -« «s et co -<M-,~«r. !?

Nous venons de ranger le locatif parmi les cas torts. Enecti-

vement on sait qu'en sanskrit la forme forte y est permise, sinon

obligatoire comme dans j~:W, .~«'. Deux exemples partieu-

lieïement intéressants sont <7~ (cf. etc.) et M<M~en regard

de l'instr. MoMM.Sur l'aversion qu'a le ton pour 1'~final v_p. 1.~

Les phénomènes spéciaux du nominatif, qui parfois seformait

sans demandent a notre pas séparés de la question de 1< Il

nous faut donc renvoyer le lecteur à la page 213.

Dans l'application de la théorie qui vient d'être formulée,

nous nous bornerons, le sujet étant immense, a relever les points

saillants de la déclinaison de chaque espèce de thèmes, Nous

adoptons complétement les principaux résultats deletuae de

M. Brugman s~r les thèmes à liquide (Stud. IX 363 seq.). Ce

travail avait été précède de la théorie de M. Osthoff sur la décli-

naison des thèmes à nasale (Beitr. de P. et B. HI 1 seq.), qui s en

approchait beaucoup pour le fond de la conception, mais sans

proclamer encore l'expulsion totale de l'a aux cas faibles et sans

opérer avec le phonème~. M.Osthoff admettait une echeUed~

de forces di~érentes. Nous mettrons <P~

de M.Brugman sur les sufSxes -a~ -was (K.Z.XXI~ 1 seq.~

Les restes de la dégradation des sufnxes en letto-slave sont re-

cueillis par M.Leskien slav. FM. III 108 seq.

Comme type de la forme faible nous choisirons le datif.

Thèmes en -tt~. L'accent, en sanskrit, s'est retiré aux cas

faibles sur le suffixe:~pou~<La

forme proethnique -us- des cas faibles, telle que l'admet M.Brug-

man K. Z. XXIV 97, est assurée indirectement par le grec -M«,

et M~ot (ibid. 81), par le goth. ~~M et le si. -M~

Thèmes a liquide. L'expulsion proethnique de l'a aux cas

faibles a été mise en pleine lumière par M. Brugman. Le phéno-

mène le plus singulier est celui du génitif indien en Nous

essayons de l'expliquer de la manière suivante.

~Lea~mea qui ne finissentpaspar une sonantefont exception;le

lojf y a été mêlé cas Subies: ««~ eto. De quelque

manièrequ'ondoiveexpliquerles locatifsvédiqnessansi comme~<P<

ils ne peuvent infirmeren rien la théorie.13*

Page 199: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

HxpaMoude l'a dans les thèmesà Msttte.hh;

La désinence du génitif est-~ et non-as. Accentuée, comme

dans~fM, elle a dû en sanskrit se d~elopper en -<M(p. 177).Non accentuée, on la voit donner -<Mdans~~Ms, M~MS, ~M~tM(ici par conséquent il faut poser -Ms,non -Mf). Peu à peu cepen-dant la forme -as parvient à éliminer sa rivale.

L'hypothèse de cette désinence -ASest confirmée: 1" par levocalisme du grec -og et du slave -e; 2° par les génitifs comme

~M~<~M~ofJs,dont il sera question plus bas. Enfin elle éclaircit,jusqu'à un certain point, le génitif sanskrit <Ka<w.

Le prototype de w«~- est MM~s. Le groupe doit donner

f, puis M~(§ t4). La qualité de la voyelle est d~nc expliquée,mais non sa quantité. En zend ou a les génitifs Mars, ~<a~,qui viennent de *s, Ff-voyelle s'étant déve"~ppé en 0~-devant s comme dans <M's/«Mtet autres cas. Dans M~s~KMle son Ane s'est point fondu avec la nasale qui précède, ce qui s'expliquefort bien, croyons-nous, par des raisons physiologiques. Nous re-viendrons sur ce point an chap. VL

D'ordinaire la contraction de en est proethnique. Dansle cas qui nous occupe, le gr. ~~pog', le goth. fadrs, paraissentindiquer qu'elle n'est qu'indo-iranienne. Les conditions, aussi,sont assez particulières, l'accent reposant sur le phonème ce

qui ailleurs n'est pas le cas. ·

Le paradigme indien des thèmes en -an est parfaitementrégulier. Les langres européennes n'en ont conservé que desdébris. On a en latin caro co~MM,en grec xt!oy xtwo~, ainsi quecpfog. M. Osthoff (I. c. 76 seq.) pose comme thème de ce derniermot Mt~M-(M;aMtM-).Il nous semble que le skr. M~H~ ne s'ac-corde bien qu'avec wr-an. Ceci d«nne la flexion grecque très-ancienne *~p- gén. *y-og. Le nominatif subsiste dans

9to~-p~; le génitif est devenu régulièrement *.F<~og, Kpfog*.

1. Est-ce que f<!<t<mçserait pour "f~io~, fMt~e? Cf. ~~«s M wat~xcmp == ~~tte se <ttAfW)tMs.

2. L'accent, dans )t~my, a été reculé; c& akr. cca.S. HésycHua donne: ~f« K~'«. 'J~ot ? ~<~t~<M'. M. Mor.

Sotunidt écrit ~cftt, ce qui est nécessaire pour la seconde partie de laglose, mais peu probable pocr la premiète. On ne pourrait attendre que~fct. Nous pensons que les gloses ~fef et ~e se sont confondues et quep&f- et Mpf- remontent tous deux & comme ~«toe et ~Kpiee &~~coc.

Page 200: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ExpuMoM de F<tdttnf les theMM'seu «-«< ft t'n -Ht. -««. 197

L'arménien ~M dont parle M. Osthoff peut se ramener & la

forme faible <tï M.

La déclinaison yp~ yp<yJ?, ~o~~ }to~fo~, vient de la

généralisation de l'accusatif et aussi du locatif, car q)p~<, !fot-

M~M,ont été de tout temps des formes fortes.

L'explication du goth. «:J<~Mrésulte du fait auquel nous

venons de faire allusion: oMt/~Mest identique avec le skr. t<M<w.

Au génitif on attendrait *oM~M. II paraît évident que ~K/~HS

est une imitation du datif <M</<sw.

J'ai déjà cité l'article de M. Leskien, où il est montré entre

autres que le si. <~Me~diei~ vient d'un thème f~MM-ou ~M-.

Pour les formes indiennes comme &~MM< il sera difficile

de décider si 1'(, s'est maintenu dès l'origine pour empêcher le

conflit des consonnes ou si ~~«~e représente un primitif

*&~MM!Mc.La position de 1 accent conseille peut-être la pre-

mière solution.

Le thème en ~Mt~/M-<MMse décline comme les précédents.

V. Brugman Stud tX 307 seq. Le zend a au nominatif ~-«c, au

gén. j~-M-o.

Le suffixe tarticipal -M~lui-même dépourvu d'a, peut em-

prunter celui du thème quand ce dernier finit par a. Tout se

passe alors comme si le suffixe était -<M~.L'accent qui restait

immobile tant que l'<~ (~) qui le supportait finissait le thème

passe aux désinences aussitôt que cet ai est revêtu du groupe -nt

(lois 1 et II, p. 188;. La nexion est donc en sanskrit <M<MM,/«<~

(== <M<~e)etc. V. Brugman Stud. IX329 seq.

Le grec Ac~cw ~Jt~og a généralisé la forme forte. En

latin au contraire -ent continue la forme faible à nasale sonante,

que M. Sievers a reconnue en germanique dans AM~MoK,~MM<K

et autres féminins.

Une petite minorité seulement parmi les thèmes qui finissent

par i et « appartient à la flexion forte. L'exemple le plus impor-

tant est <K-<~M-~cieb.

1. M. L. Havet (Mém. Soc. Ling. 11177) a montré que ce thème vient

d'âne racine di (afat) et point de <Ktp(<~a«).

Page 201: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mota <!nt et en Mde «cxio.t forto.t'M

Nominatif: plutôt que de voir dans le ah*. <a!M rallongement dunominatif il faut je crois, à cauae du gr. Zt~ assimiler l'ats de cette formeà celui de ya~mt etc. (p. 128). Vocatif: gr. Ztc. Accusatif: <ït<MNtet la forme la plus ancienne, mais la coïncidence du gr. Zqf avec skr.

(<yaN)paraît établir que dès une époque très reculée la diphthongue avait

cesse d'exister. Cf. p. 41. L'Mde la forme J«f que rapporte un grammairienest assurément singulier, mais la forme éolo-dorique ordinaire montre q,v. Schrader Stud. X 319. Locatif: véd. <~dt'h

Nous allons étudier quelques autres mots du type <?-<<.

Pour ne point les disperser à plusieurs endroits nous citerons les

paroxytons comme les oxytons; nous aurons aussi à faire la

distinction de a. et 0~ aux formes fortes.

Parmi les thèmes en -i, nous reconnaissons pour avoir

appartenu à la déclinaison de ~<-ftM: ~(-<t~ oiseaux qui dans le

Véda fait M~ au nominatif. Le reste de la flexion est dégénéré et

même au nominatif, M-s commence à prendre pied.

En latin on a encore les mots comme M)t<ës,ace. M~ctM.

C'est un échantillon analogue qui se cache dans le akr. i&<M~car en zend ce mot fait à l'acc. ~MëM. Seulement nous trouvons

pour nominatif zd. ~K'o ==' *t<M)a. Etant donné ~M<a(f) de jM~f-,

le nom. *~oca(~) de XmvM- n'a rien de surprenant. Mais il faut

provisoirement nous résigner à ignorer pourquoi les thèmes en

-ti n'ont jamais de nominatif sans s et pourquoi les thèmes en i

eux-mêmes ont la double formation ces et *&OM. Cf. p. 213.

Flexion de ~5<t ~bœuf~. Quelle est la forma exacte de ce thème?

C'est, croyons-nous, ~<t-ot,<<et non galu: 1" parce que dana l'hypothèse~M on devrait trouver aux cas faibles ~M-; 2" parce que le v. h*-a!l. tAMo

suppose un a long Les composés indiens comme SM-~ ne sont dus cer-tainement qu'à un changement de déclinaison. La langue, partant deformes comme le gén. SM~ ou le dat. sM~ace et se laissant guider par les

adjectifs en -ti (p~M etc.), devait aboutir à Mt~e. Du reste ~<t-<~Mse

1. On pourrait dire qu'il y a ici le même allongement du nominatif

que pour /~M-(p. 218). Mais Ze~c (v. ci-dessus) montre qa'un thème comme

~<t n'edt point allongé le nominatif. J'ai été rendu attentif la formedtttc par M. le D* KSgel qui du reste l'expliquait différemment.

num. <7<-<~«-~voc. cft-~MMC. (K-<~M-M<loc. <<p-tdat. f7wc-~t

Π(M<a-~jt)

M!«-~t~t'

MM-~t~-M:

~Mt-tMM-t i

(M~-H~w)

M~S-~tM

«~M-tM

MX'S-a~M-~M~S'M-

Page 202: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mota en i et on Mde n~'xion forte. iw

déclinerégulièrementsoit eu sanskritsoit en zend.Cf.nl:r.~«s (~a-<t,M-«)et <«M-s, ~f<-f et <M-<f.Auxcas iaibles,le tons'est tixoaurl'a de ~<tCet a n'y avait évidemmentaucun droit, mais en sauskrit l'attraction

qu'exercentsur l'accent les teradicauxde toute provenanceparaît avoirété presqueirrésistible. Le locatif<~<'<au lieu de *~<«'test comme~«'<a

côté de dyari. Le gr. ~o~P *=skr. ~a-p-,go-indiqueque l'a radical

est un p. La formefortes'est perdue:~owea remplacé*~m(f)c.Homèrea

bienencorel'acc. ~Mf =' arien~M (zd.~ow),quenouaramoneronsaana

hésitera ~p-~K-Mt,maisen elle-mêmecette formepourrait être sortie de

yaKM!commeZJ)f sort de <~««M).Le latin ne nousapprendrien de par-ticulier.

Thèmes en « q.u prennent Le zenda les formes suivantes:

ace. MH~«)M(cadavre)= *~«~M; (u. pt. MOff~); ace. ~~««w

(côté), ~o~MftKW(chaleur). La flexion est complète ponr l'ancien

perse t/a/t~MM-s.ace. (7a~«MM<(ttom. et ace. pi. <&~<p-a, gen.

pl. <~yMMM~loc.WM~). Le même mot en zend donne l'acc.

ohM~KMM on attendrait </H~«KM! (et le nom. pl. ~<!M~«M').

On a en outre le nom. sg. &<~«!M(bras) dont I'« s'explique, comme

pour le perse <&~<KM,par l'influence de l'accusatif~ (*&a.s'«M~)

lequel ne nous est point parvenu. Il règne du reste, comme le

montre <&tA~w en regard de <M<~«w,une certaine confusion

entre les thèmes qui prennent <~et ceux qui ne le prennent pas.

Justement en regard de *&«;M«tMle Vcda nous offre &«A<M'<~duel

du même thème Cette flexion est d'autant moins suspecte d'ori-

gine récente qu'elle apparaît de préférence au sein d'une petite

famille de thèmes en u avec laquelle nous avons fait connaissance

p. 133: ce sont des féminins~ qui ont t~ dans la racine. Il est

possible, comme l'a conjecturé M.G.Meyer (Stammbildung p. 74),

que les noms grecs en -? aient quelque rapport avec cette dé-

clinaison, seulement rapprocher l'Marien de l'q de roxqog est,

croyons-nous, inadmissible. Il ne faut pas oublier d'ailleurs l'ab-

sence de l'<~ dans t~g, ~J~, où on serait le plus en droit de

l'attendre. M.Meyer rappelle les nominatifs gothiques comme

.M<M<K~.On pourrait penser en effet que c'est là un dernier sou-

venir de la double flexion primitive des thèmes en «.

1. Le dor. ~Mf, n'est que la transformation de ~owc, ~owf.

8. A moins d'admettre un allongement du nominatif coexistant avec !'&

S. H est inutile de forger nn mot 687MPOtout exprèa pour expliquer

cette forme.

<LAu mascalin pcf-CFaNtMest opposé en sandmt le féminin pafptt.

Page 203: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mots en t et eu u de flexion forte.~<0

Thftnes en i qui prennent < Le plus important est lethème skr, ~<Mc-,ace. s«Mf<<MM(xd. /<!<«~M<M~voc. &«Mc,dat.

~«Z~-e (nom. p]. sH~«~). L'« long du nominatif s~A« est toutautre que !'« (== (~) de s<!Mt~<t)M:il suffit de rappeler *A<< en

regard de ~Aa~QM (Aat'a~). C'est ici peut-être que se place lenom. pl. f<aoNMyf(Spiegel Gramm. 133).

Depuis le travail de M. Ahrens sur les féminins grecs en <oK. Z. 11181 seq. il est constant que le thème de ces mots finit

par t. Nous soupçonnons que ce sont là les correspondants du

type skr. $t< Si l'on a le droit de mettre en parallèle<?<« (?~0~ ~ay a~~a

et~MTMp dtMOpet ~<9TOp [~OTO()OgpOUr*~MTpOg]on a aussi celui de comparer

so~ sa~M~OMt .MH~ sakhyiiet ~TM ~t<o(*~Too{) ~fo!' [*~T<ïo? pour *~ttog]

A l'accusatif nous avons écrit ~r<o: c'est l'accentuation queprescrit Dionysius Thrax (Ahrens 1.c. 93). Du reste il n'y auraitaucun témoignage en faveur du circonflexe que cela ne devrait

pas arrêter, étant donnés les procédés des grammairiens, de voirdans M la contraction de oa1, cf. Brugman Stud. IV 163. Sansdoute il y a les accusatifs ioniens comme *fow, et l'on sait queM. Curtius en a inféré que le thème finissait par -o~t. Mais lesobservations que fait à ce sujet M. Windisch Stud. II 229 mon-trent bien que cette explication n'a pas satisfait tout le monde.De**fo.Ft~à tbt~ le chemin n'est guère facile. De toute manièrecette forme en -ovv est énigmatique et a l'air d'un emprunt faità d'autres déclinaisons, peut-être à celle de ~ot~. L'hypothèsedes thèmes en -o.Ftne permet pas du reste, ainsi que le reconnaîtM.Curtius d'expliquerFo du nom. ~iro. On pourrait s'étonner

1. Parmi les nombreuses formes que cite M. Ahrens, il ne se trouveaucun accusatif qui ait l't souscrit on adscrit, preuve que l'at n'y ett pointprimitif comme au nominatif, et qu'il est bien sorti de -o(y)«. La termi-naison .oy« à son tour ne saurait être très-ancienne. La forme pure serait-otf. On a. cru en effet avoir conservé des accusatifs comme ~Mto~f, mais,M. Ahrens montre qu'ils proviennent d'une fausse leçon. I!s avaient donc

péri dèa avant l'époque historique. On peut comparer plus ou moins *~it)-toya pour *~to~ à ~~c pour ~<!f.

2. Le savant professeur conjecture seulement que l'analogie des formes

Page 204: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

HxputMon de F« U~)Mtea thèmes en -<M. 201

que les thèmes grecs en -a~ soient employés si exclusivement il

former des féminins. Toutefois il y a des traces du masculin dans

les noms propres J~Mfpo, MHTpM,'~<o (Curt. Erl. M).

Il est probable que bon nombre de mots analogues sont a

tout jamais cachés pour nous parce qu'ils ont revêtu la flexion

courante des thèmes finissant par i et M. En voyant par exemple

que dans le Rig-Véda <tM< moutons fait au gén. <~os et jamais

< absolument comme on a en grec <~ (pour "'(!~) et non

<:oc<as~il est naturel de croire que la flexion première a été: nom.

QM~ ou <tM~ dat. <ïM~ ace. aM~ M etc. Peut-être que

le gén. goth. balgis des masculins en t, au lieu d'être ainsi que le

dat. balga emprunté aux thèmes en -a, offre un vestige de la

flexion dont nous parlons: balgis serait pour *&o~s.

L'immobilité de l'accent dans le paradigme sansitrit apas

opose, «~ M~«sc,n'a pas grande importance. Il est possible, il

est même fort probable que le ton y subissait primitivement les

mêmes déplacements que partout ailleurs. C'est la persistance

anormale de l'a suffixal qui est remarquable. Jusqu'ici les syllabes

prédésinentielles ne nous offraient rien de semblable.

M. Brugman (K. Z. XXIV 14 seq.) donne pour ce fait de

très-bonnes raisons: le désir d'éviter des formes trop disparates

dans la même déclinaison, puis l'innuence analogique des cas

faibles du pluriel où 1'~ ne pouvait tomber (ainsi cfpa,s.&/Ms).

Cependant à quoi se réduit après tout la classe des oxytons

en -as? Au nom de l'aurore, skr. usas, aux mots indiens bhiy-ds

<:peur~M-M!OSpour ~M~MM(p. 219), et aux mots comme <cMS,

ya~os, ~< Or ces derniers, M. Brugman l'a établi, ne sont

que des neutres revêtus de la déclinaison du masculin. Il se-

rait possible même qu'ils fussent nés séparément dans les diffé-

rentes langues qui les possèdent, la flexion s'étant dirigée sur

celle des composés (paroxytons) comme SM-MMM<M.La forme

pleine de leur syllabe radicale est très-suspecte pour des oxytons.

Quant à M~-<!s et pM-H! ils font régulièrement &7~ (instr.

véd.),pM-<Ms-~Le seul exemple dont on ait à commenter la décli-

naison, c'est donc l'indo-eur. ~«sos, et l'on peut croire en effet

comme ~MM' aurait, dans de certaines liantes, agi sur les mots en -~)

V. ErISatercBgen"66 i. n.

Page 205: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Expulsion de !« dtUMles thomes'fttoiBea.202

que les formes faibles comme ~«ss~ parurent trop inintelligibles 1.L'a fut donc retenu: ~«M~, skr. t~ase. Pour 1'~ de «sose en re-

gard de l't~ de Msasatttv. p. 215.

Les thèmes-racines, simples ou formant le second terme d'un

composé, se présentent sous deux formes tout &fait dinërentes.Dans le premier cas la racine est privée de son par une

cause inconnue, mais évidemment indépendante de la flexion. Ces

thèmes, auxquels nous faisions allusion a la page 18C, ne ren-trent donc point dans le sujet de ce paragraphe. Ayant perduleur a avant la flexion, ils sont désormais a l'abri de toute modi-fication~. Quand ils finissent par i, u, M,na, ils s'adjoignentun t dontles longues t, M, ?, (chap. VI) se passent. Exemples:skr. <~<S,M~, (p. 177), Mt<-<,~M~,NM-Ay~<ï~a-ga-t (== ~M!); & M~, (== ~), (== ~M);zend gr.~x-(~)t~ MM-~p~ ôt-~g, -vdog (métaplasmepour -t~og); Iat.~M-<~c-,etc.*8

Dans le second groupe de thèmes-racines l'affaiblissementrésulte «Sela flexion et n'embrasse donc que les cas faibles. Lesnoms dont il s'agit font pendant aux verbes de la 2"classe. Toutesles racines n'affectionnent pas ce genre de déclinaison. A peinesi celles qui finissent par r fournissent un ou deux exemples in-diens comme aM~a~.

Le vocalisme des différentes formes fortes ne peut-êtretraité ici où il ne s'agit que de l'expulsion de l'c; voy.p. 217 seq.

Parmi les composés sanskrits on remarque ceux de H<H~

1. Le Big-Véda a.un génitif sing. (et accusatif pi.) ««< On le tire,avec raison probablement, d'nn thème «a. Y supposer la conimuation dela forme faible us-s- serait invraisemblable à cause du double < qni seraitreprésenté par s.

2. Les déplacements d'accent restent naturellement les mêmes, dnmoins dans le mot simple. En composition, où ils sont censés avoir lieuégalement (Benf. Gramm. p. 819), l'usage védique contredit la règle.Toutefois ot.M~<~ R. V. X 168, 2, témoigne bien que la règle n'apas tort.

8. Tout renforcement nasal et toute perte de nasale étant chosesétrangères à l'indo-enropéen, il est évident que la flexion du shr. y<~ quifait y~ aux cas forte ne peut pas être ancienne. Du reste, dans le Rig-Véda, la forme ytMt~.est extrêmement rare.

Page 206: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ËxputeioMde ra <~nsIce tMute".tachteH. 8~a

accus. ~-M~M, dat. ~~M~ De forme OM~

accus. OM<<"M, dat. QMO~-M/t-C.

On entrevoit encore la déclinaison grecque primitive (le

BeA~o-ym" (dont l'accentuation est incompréhensible):le nom

JZc~ ~~«, où .yowc répond au ~Mt sanskrit, indique que le

génitif eut fait ~U~o~rog (cf. p. 27 seq.).

En zond le thème c<M~voix~ fait à l'acc. cacMM,WOM (= gr.

~), au da~<~ à l'~atr. ~a etc. Cette nexion ne peut pas

être primitive. Aucune loi à noua connue n'autoriserait dans les

cas faibles d'autre forme que *MC-(à moins que l'Mde we<~ ne

fût un véritable a long indo-européen, ce qu'il n'est pas). La

forme MÏc-est due évidemment à des influences d'analogie. En

sanskrit ~c- a envahi, comme on sait, tonte la déclinaison.

Posant pour thème ~M-M~ nous ramenons le nom. skr.

~M-M~ à ~«-s (cf.== "~). L'allongement de l'«

est comme pour <~s. L'instr. pl. ~M- s'explique de lui-

même. Quant à l'accus. ~M-M~-o~ (au lieu de

il est dû à quelque phénomène d'analogie. Cf. ~t-(t.s lequel

fait à l'accus. <Kt~<M-<MM.On a dans le Rig-Véda, mais seulement

au pluriel, M~<~ de dre. Le nom. sing. eût été,

je pense, -o~. Citons encore <<M B. V. IX 86, 1.

Quand la racine finit par a, le des ca~faibles s'élide devant

la désinence: sûtM~, ace. ~<MM<t-~t(~~), dat. j~-P-c

(~-c). C'est ainsi qu'on a, dans le verbe, ~-<~ ==

venant de + V. p. 36 et le § 14.

Sur la signification qu'on attribuera à l'échange de et <~

dans les mots comme où l'a ne peut tomber, v. p. 215.

TH&tOM)PAROXYTONS.

Les thèmes paroxytons du sanskrit gardent, comme on sait,

l'accent sur la syllabe radicale à tous les cas de la flexion'.

Admettrons-nous ce que M. Osthoff (1.c. 46 i. n.) indique

comme un résultat probable des recherches ultérieures, que l'indo-

européen n'ait point connu cette loi de l'accentuation indienne

et que le comparatif~~a.r~xemple~tja~datif tvct-

––l~Tya~mrea exceptionsqui ne Bont~n'a~enteaTAinM p~

~t. ~~) aura été d'abotdoxyton,ainsiquele supposele vocalismedo

~n.'O~t on dire autant de ~t. (~) qui donneun dat ~diq.<-

aB~. Sur e~t~ gen. eM~,?. p. 821 seq.

Page 207: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ExputMMt d~t'a <hma !ew~roxytans.204

~s/< '? Tout au contraire, nous disons que ta loi des paroxy-tons a toujours existé:

1" il ressort de tout ce qui précède que l'accent, aux cas«torts~ ue tend pas moins &gagner la désinence qu'au datif ouaux autres cas «faibles». Que signifieraient donc des déplace-ments d'accent tels que tca~<s M~M~as/t?

2' Uue pareille mobilité d'accent est difficilement conci-liable avec la fixité du vocalisme radical, qui est très-grande pourles paroxytons.

3" II y a un contraste frappant entre les «cas faibles» des

oxytons en -M'aset ceux des paroxytons en -yos. Toutes les con-ditions étant égales d'ailleurs, Bous trouvons, là <~MM(== *M-

<FMsc),ici tXMyase.La non expulsion se vérifie aussi dans les in-finitifs en -man-e, -~cf-eM,de thèmes paroxytons.

Donc dans les paroxytons normaux tous les cas seront forts-.Autre chose est de savoir si la dégradation du suffixen'avait

pas dès l'époque proethnique pénétré d'une manière ou d'uneautre dans certains groupes de paroxytons.

Ce qui le fait supposer tout d'abord, c'est que la majoritédes paradigmes du sanskrit, ne distingue point à cet égard entre

oxytons et paroxytons: bliratre, bMrate, montrent le mêmeaffaiblissement que MMt<~M&st~<M<&t<e.

On ne saurait attendre des langues européennes de donnéesdécisives pour cette question. Voici cependant un cas remar-

quable et qui confirmerait le témoignage du sanskrit: le t du

germ. socs~ <csoeursn'a pu prendre naissance que sur une formefaible secs~-d'où il a gagné ensuite les cas forts (Brugman Stud.IX !)94); preuve que la dégradation, dans ce mot, est bien an-cienne. Or c'est un paroxyton: skr. ~so~.

D'autie part le féminin M<~<Mt~(cf. <M<&t~)des participesindiens paroxytons semble indiquer positivement que la flexion

grecque qM~owy~o~vo~ est plus primitive que le skr. &M~<w&M~a<<M.C'est l'avis de M.Brugman 1.c. 329".

1. C'est ce qui parait 6tre l'opinion de M. Bmgman (Stud. IX 888).2. La langue védique semble faire qoetqnedMMrenoeentre les thëmea

en .ttMHtBétonqu'ils aont oxytons on patoxytona. De cet)derniers on apar exemple ~m<MtB,6MMO!M~MMaKos, ~WMMM.AMcontraire ~feM~,~<t</t<M~, M(tMm<~donnent les inBttmcentaNxjpffo~~f~M~, ma/tt~

Page 208: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Loido !aÛcxiooMbte. 20~

La portée de la question diminue du reste considérablement,

si l'on songe qu'au pluriel et au duel, où règne la nexion faible,

oxytons et paroxytons étaient soumis à une même loi.

B. L'expulsionse produiten vertudes loisde la flexionMble.

M.Paul a consacré une partie du travail précédemment cité

à une étude sur la déclinaison primitive des thèmes en i et en «,

ou plus exactement sur l'espèce la plus commune de cette décli-

naison. L'auteur montre que la dégradation du suffixe, à tous les

nombres, dépend du phonème initial de la désinence: selon que ce

phonème est une voyelle ou une consonne, l'a suffixal apparaît

ou disparaît Au vocatif, où la désinence est nulle, l'arien, le letto-

slave, le germanique et le celtique prouvent que l'a existait

(Beitr. IV 436).C'est là ce que nous avons appelé plus haut la flexion faible

(p. 187). Le principe de l'expulsion se résume pour elle dans cette

loi unique: L'ADJONCTIOND'UNEDÉSINENCECOMMENÇANTPAU

UNECONSONNEENTRAÎNELAPERTEDE L'~ MtEDES!NENTIEL.

Thèmes finissant par i et M.

Dans les cas où le suffixe a sa forme pleine, le ton, en san-

skrit et en grec, se trouve sur l'a. Il y a tout lieu de croire que

c'est là l'accentuation primitive. Celle des cas faibles du pluriel

sera traitée plus bas, p. 209.

Nous pouvons parler tout de suite de la qualité de l'a. Les

thèmes en i et en u de déclinaison faible semblent n'admettre que

l'a~ Le grec présente c, le sanskrit un a bref. L'o du sl. synove,

l'a du lith.SMMatMsont des modifications secondaires de l'e (p. 67).

où le rejet de l'm atteste la grande pression que subissait le auNxe. Mais

MM&M<M,yaM)aM<M,peuvent être une imitation de ~Ma<t"~ f~M'aMae,

et d'autre part le paroxyton a~M<tttfait en zend a~Mo au géaitif (Spiegdl

Gmmm. 1&6). Les thèmes faibles ~MM.et Ma~oM.de ~MM et Ma~M~M

ne prouvent pM grande chose en faveur de la dégradation des paroxytons;

nous avons trop peu de garanties relativement &l'ancienneté de leur ac-

centuation. La même remarque s'applique aux mots commesaM- saMt..

Cf. sa~M~as, BenfeyVollst. Gramm. p. 820.

1. On s'étonne que dans le même travail l'auteur s'eSbroe do tirer un

parallèle entre les thèmes dont nous parlons et les thèmes à liquide et a

nasale, parallèle ~ue l'énoncémême de sa règle renda notre sens chimérique.

Page 209: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La ih'xioB faible dans les thèmes en i et en «.2M;

En gothique l'a de anstais, ~M~t; SMM<tt<s,SMMOtM,est encore in-

expliqué, il ne paraît point se retrouver dans les autres dialectes

germaniques au contraire le v. h'-aU. a encore ~MM<Met de

ptus te plur. $M)!/«soffre l'f.

Les thèmes yukta,i et mrdt~u donneront conformément a

la loi posée ci-dessus

Singulier Pluriel

Nom. yukti-ss yattta,y-a~sVoc. ydkta~ yt!kta~y-a,sAce. yukti-m yukti-nsDat. yut:t)t,y-Ai yukti-bhyasLoc. yuktd,y-i yukti-swa

Singulier Pluriel

Nom. mrdd-a mrdatW-a,8Voc. mrdt~u m~f~w-atS

Ace. mrdU-m m;d<i-ns0 0Dat. mrd~w-Ai mrdtî-bhyas

Loc. mrd~w-i mrd<swa

Différentes formes donnent lieu à des remarques particu-lières.

1. Génitif du singulier. La forme indo-européenne paraîtavoir été ~M~f!,?~MM~M~MS,vu raccord dusi. ~os~ ~K~ avec le

skr. ~M~<~M~<~ts(Leskien Decl. 27). L't est l'M devaient être

longs, puisqu'ils provenaient de la contraction de et <p~ la dé-

sinence étant (p. 196). Cette contraction du reste n'est pasabsolument régulière: elle n'a lieu ordinairement, pour l'M du

moins, que si la semivoyelle est j~~M~ ~«tte CûMsoMMecomme

dans ~M<<t===*<p~&! (§ 14).2. Les ablatifs du zend comme ~'<M/, <CMMM/,n'iniirment

point la règle: ils sont probablement de création récente (LeskienDecl. 35 seq.) et d'ailleurs la désinence est -ad, non -d. Si ~<MVM/était ancien, il serait donc pour ~oro~M~.

3. L'instrumental sing. et le génitif plur. sont malheureuse-

ment difficiles à étudier, à cause de la formation nouvelle ~MJ!

1. Dans un article sur la gradation des voyelles (Académie de VienneLXVI 217) M. Fr. MaUer attirait l'attention sur l'antithèse dea déclinai.

sons de y«AM, «t~<M, et des thèmes consonantiqaes. Il faisait remarquer

que le premier genre de thèmes affaiblit le snffixe précisément dans les

formes qui pour les seconds sont fortes. Mais outre que la «décli-

naison consonamtiqne~ contient aussi, comme noua l'avoua vu, des thèmesen t et en « l'antithèse est ponr ainsi dire fortuite: elle n'existe quedana la limite donnée par le principe des deux flexions et la nature des

désinences. An locatif et an vocatif les paradigmes se rencontrent néces-

sairement Nt~docf. Zew, <~<etf; MMMtOt(véd.) cf. <~<~t, da<<~t.0

Page 210: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La B<*xionfaible dans les thenM'a ea t et en M. 207

tMMM,Nt~MMMM~.Il reste pourtant des instrumentaux védiquescomme jMf~H,MtM««,et en xend les génitifs plur. t«~!<~Mt,~m~

M~M!,MtM~HMM(Spiegel Gr~mm. p. t4~). Les langues congénèresne sont pas d'accord entre elles.

Les types ~Mt~o,cot~~Nt, sont évidemment en contradiction

complète avec la flexion faible; nous devons les accepter tels

qu'ils sont, comme un essai de déclinaison forte. Lanomsiie

paraît tenir &la nature des désinences.

4. Duel. Ledat.-abI.skr.~MJMtH~M.M~MMt~MM.sI.Zos~MM,

s~MMM«t,ne présente rien de particuMer. Pour le génitif~locatif,nous prions de voir à la page 209. La forme du nom.-acc. ~M~,

tMff~, si. ~os~, n'est point encore bien éclaircie, et nous ne

savons quoi en penser.

Les th~Ttesen i et u subissentdans la dérivationlemêmetraitement

que dans la flexion.Ils maintiennentleur a tant que l'élémentajoutenecommencepas par une consonne;y compte commevoyelle. C'est ainsi

qu'onaen sanskritcas(a<~«de pas<Men grecKOM&cdeKMw eff~tofde ~c, en gothiquetnea-, ~Htca-de *<r«,*~MM.Queles adjectifsverbaux

grecs en -t~o soient apparentésaux formesindiennesen -~opyetc'est ce

que les observationsde M. Cnrtius(Verb. II 366seq.) rendent douteux.

Qu'ilssoient sortis commeles adjectifsindiens de thèmes en -tu, c'est

l'opinioncommunequ'il n'y a pas lieu, croyons-noua,d'abandonner. Lemot ~toc dont le digammaapparaît dans *EM~«f~m(inscr,cypriote,Revuearchéologique1877p. 4) est accompagneencore de tr~teg. De-vant les consonnesnous trouvonst, «~akr. f!<e<<fa,6a<M?&«<«,gr. «<~ti)cetc. Au féminin,le gr. ~IttM&test probablementplus primitif que lesh'. p!~</ cf. toutefoisJpyeMf,~)tWM~etc.

La flexion faible ne paraît avoir été en usage, au singulier,

que pour les thèmes finissant par et M. Toutefois on en peut

soupçonner la présence dans les mots comme stcr.~aH<M~<tp~<f,MMM~< Un thème à liquide eût fait au nomin. ~MM~-s,au dat.

~M&î~ aI'acc.)~MM<y-tM.Or~<MM<ysa pu à la rigueur donner

en sanskrit y<H~Mfet par extension yo~M~Mtetc. En grec ~M~-

ï~p serait pour *~cpr~.

Pluriel et duel des thèmes de flexion forte.

Mieux que toute autre forme, l'accusatif du pluriel montre

comme quoi le principe qui régit au singulier la déclinaison de

1. Nousdevrionsdire cSsto,KMtwetc. Malheureusementennommantles thèmessouscette forme,on s'exposeà plus d'unmalentendu.

Page 211: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La flexion faible rt!gn<*seule au ptan<*t et M duel.208

thèmes comme ~M~r, M~s«ttetc., ne se vérifie plus aux autres

nombres.

La place de 1 accent à ce cas est donnée, comme nous l'avons

vu (p. 3!) seq.), par la désinence arienne -as pour -M8qui serait

devenue -ans, -MM,si elle avait porté le ton. L'accentuation pri-mitive s'est conservée du reste dans le grec (~o~ecg,cf. xo~<~)et,dans l'indien même, pour les thèmes sans dégradation qui, dans

les Védas, accentuent rarement la désinence -ors*.

Ayant reconnu que l'accent frappait originairement le thème,M.Brugman crut être forcé d'aller plus loin et d'admettre par

hypothèse pure, car le témoignage du zend et de l'européen est

ici tout a fait équivoque que l'accusatif pluriel était ancienne-

ment un cas fort. A la page 40 nous avons adopté cette manière

de voir, parce que nous ne comprenions pas encore que le plurieldes thèmes dont il s'agit dût être jugé autrement que le singu-lier. Mais a quelles invraisemblances ne conduit-elle pas? Com-

ment cet affaiblissement systématique de toutes les espèces de

thèmes sanskrits a l'accusatif plur. serait-il dû au hasard d'un re-

maniement secondaire? Comment, en particulier, .expliquer la

forme des thèmes à liquides, ~M~M?Cette forme renverse toute

l'hypothèse: elle ne se conçoit qu'en partant de l'indo-eur.j~<r-MS(cf. goth. /<M~WM).Dans la supposition de M. Brugman on ne

pourrait attendre en sanskrit que ~jM~MS~(pour ~MMs~

<M<t<t'M~). Ainsi les deux choses coexistaient. La syllabe pré-désinentielle était affaiblie malgré fooceM&Or cela est la négationmême de toute flexion forte.

En revanche la simple -confrontation de *jp~-MS,*s<M~WM,

*<~M-MSavec *MM~M-HSnous apprend que ces formes entrent sans

la moindre difficulté dans le canon de la déclinaison faible.

La nasale de la désinence -îMa eu l'effet d'une consonne: de

là «M'<M-MNet~ non mrdaw-ns, p~f- On ne doit donc

pas s'étonner de trouver aussi &M~ <M<&<<-çs,M~dMs-tM,~p~

(&M~a&M,<M<&)t<a$,M<~<M~opos).Les thèmes à nasale ont dû faire M&SMSou bien M&SMMMs.On.0. 0

1. Exemples: <s<M,Asopas, ~<MM,<<~<M,~pas, <ïn~<ts~<!<~<M,~yas~

<~t~f<t~ F~<t8, ~S<M. Jp«Ïf<M,?<<?<)?, NM~<M, M<{0<M,Nt<&<[S,M~<~<M~

yt!<~<M~ripas, vipas, ptC<M,f~<M, M~M, pt~M, st<m<M, <!poc<M,spfdhas,

s~ay<M,st~&as, sr«cas, ~nMas. V. le dictionnaire de GrassmMn.

Page 212: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

!<?flexion&!Merègne seulean phtnd et aa duel. 20<)

pourrait, sans improbabilité trop grande, retrouver cette dernière

forme dans le vëd.M~s«WN,~sa~a& En tous cas M~«M n'est pasun type pur.

Au nominatif, le parallélisme de p~atVM,M~(}~<M,~7<«~M,

<~f<M,avec yw~tt~~ tM~Mpa~,saute aux yeux.Nous arrivons aux cas dont la désinence commence par &&

et s, p. ex. l'instr. MtM,«AsM-&/<M,~<-M<M,~/M-6~M. Comme

dans ~«~<!Mts, M~M-tAM,l'affaiblissement est causé par la con-

sonne initiale de la désinence et point par l'accentuation. Etu-

dions cependant cette accentuation. Ni en sanskrit ni en grec la

désinence n'a le ton (p~~M, ~eft~Ot etc.). M. Osthoff (Beitr. de

P. et B. H! 49) rétablit ~M'~M«s,"p<~ Dès qu'on admet la

flexion faible, cette correction est inutile

Mais il y a les mots-racines. Ici l'accent frappe les dési-

nences -M<s, -6~<M, -~M'<~gr. xoCCt, skr. af~~ ot<%&~«~,opsK.Noua devons croire que c'est là une imitation, proethnique mais

hystérogène, de l'accentuation du singulier. En tous cas, lors

même que cette supposition serait fausse, et que les désinences

en question auraient eu partout le ton, comme le pense M. Ost-

hon, le fait que l'affaiblissement n'est dû qu'au contact de la con-

sonne désinentielle ne nous en semblerait pas moins certain.

Cependant, en présence de l'accord des formes fortes (M!f~,

~M&ttYts)avec les formes comme ~M~~M d unepart et l'accusatif

pluriel de tous les thèmes de l'autre (v. ci-dessus), il nous semble

qu'on a ~edroit de poser la nos o~Y!<*<M)~<?Mton versles d~MCMces

comme un des caractères distinctifs de la flexion faible.

Jje génitif plur. skr. M~<~M(goth. <H<AsMe),zd. &&M (gr.

aMn'pew)etc. se place à côté de ~M&aM!, ~t~p-oMt (zd. Mt~~tM),

v. p. 207.Duel. Le nom.-acc. ~(t~aM, M~~aM, ~«M«~oM,~a<M, est

conforme aux règles de la déclinaison faible, plus conforme

même que la forme étrange ~K~t et HM~Mdes thèmes qui sont

si fidèles à cette flexion (p. 207). Au gén.-loc. ~<~ et tM;'<Mfont en sanskrit ~M&~os,<Mr«~<&.Il faudrait *~MÂ~os, *~<Mc<M,

Page 213: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Autres exemples do flexionfaible.21~

et pareillement ~M~os etc. Or cette dernière forme précisément,d après les recherches de fxrassmann, est exigée par le mètre

dans les 20 passages du Rig-Véda où le texte porte ~M~os';MM-

~<~osapparaît dans trois passages sur quatre. Nous ignorons s'il

y a un grand nombre de cas analogues. Ceux-là nous semblent

déjà très-significatifs. En xend on a le gén. duel QM'M~r~t«o.En slave ~cs~t, ~M<MM,sans être de nature à confirmer grande-ment notre conjecture, ne lui donnent pas de démenti. Les formes

comme ~M~ ~M~s, se seront formées en analogie avec les

génitifs du pluriel.La dégradation des thèmes joa)'<M~~M~au pluriel et au duel

(M<~<M~<M,M~c~M etc. 6M) <HH~«w)doit être ancienne, puis-

qu'ici il n'est plus question d'accent. Les thèmes en -~as ont

l'anomalie de maintenir leur a, peut-être sous l'influence du singu-

lier, dont nous avons parlé p. 203 seq.

Le nom de nombre quatre.

Le goth. /Meo~montre que l'a du skr. e<t~tW<Mn est point e~,mais un véritable fi long (===a -}- o). On devra diviser ou:

~o~M'o~o~, ou: ~ja~w~-o~. La première hypothèse est la

plus naturelle, car où trouve-t-on des thèmes en-of~r? Dans l'un

et l'autre cas les formes faibles comme l'instrumental devaient

faire *~o~ d'où le gr. *T<f~tfp-. Le si. ce~e, le goth.

/M~s supposent une autre forme faible *~o~ X'~w-

qui s'accorde parfaitement avec la donnée du goth. /Mp<M*.En

sanskrit on attendrait *co<Mf-et non co~ Il est remarquable

cependant que l'accusatif fasse co~as, non ~ea<<

Nominati~accusatif sing. du neutre.

Tous les thèmes finissant par ct~ soMNM~eprennent au

nom.-acc. sing. du neutre leur forme réduite, quelle que soit

d'ailleurs leur nexion. Pour les thèmes a nasaJe* v. p. 26 seq.Les thèmes à liquide ont en sanskrit r: d~ cf. gr. t~ttmcp

1. Notons bien que l'instr. ag. p~f~~ le dat. p<<f~ ne donnent lien à

aucune remarque semblable. ~ttafos avait à coup aûr le ton sur la

2e syllabe.S. Lee formes grecques comme ~ptf, t~oMpcf etc. sont hyatetogëmea.

3. Il y a un neutre s~cMf (roppoaé de ~o~ot) dont je ne m'explique

pas la syllabe finale.

Page 214: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Nomm-'accua.neutre. Mpartitiom de M,et a~. 211

(thème *ff)tMp-). Puis on a ~<e<,<M~«,et, des thèmes de flexion

forte comme d~<~SM-<<.Il est impossible que ce phénomène dépende de l'accen-

tuation elle varie en effet, et d'ailleurs les expulsions d'a ne sont

jamais amenées par le ton que quand il vient a/~<s la syllabe at-

taquée.L'affaiblissement tient donc ou à une cause purement <~M-

MMgMeou à une influence pareille à celle qui crée la flexion faible,le conflit avec des phonèmes résistants. Nous préférons cette

dernière explication.Le thème nu étant supposé la forme première du nom.-acc.

neutre, il se confondait primitivement avec le vocatif du masculin.

Ainsi M~<~«, remplissait deux fonctions. Mais, tandis que le

vocatif, en sa qualité d'interjection, était placé en dehors de la

phrase, le nom.-acc. neutre subissait un frottement qui eut l'effet

d'une désinence commençant par une consonne. Il rejeta son «~II paraît certain que le même phénomène s'est produit sur

la particule nu, pour *~M conservé dans M<~<p-<t(p. 82).Les neutres hétéroclites, comme ~a~a (p. 224), et les neutres

en -as, -yas, -!<??(MMMKM,MM~os,<~og) ne subissent point cette

réduction. Citons comme exception rentrant dans la règle pré-cédente le skr. a~Msen regard du grec (masc.) o!~Fo<y-qui a donné

l'acc. alm; en outre ~os == Iat.~M&La forme s~, neutre védi te de ~a-s, doit être comptée

parmi les anomalies.

2. APPARITION DU PHONÈME <

Nous étudierons d'abord la répartition de <~ et <~dans les

suffixes comme -an, -ar, -tar, -tpos etc. qui peuvent expulser l'a

dès qu'il est sollicité de tomber et qui ne présentent point d'autre

a que l'a légitime des cas forts.

Il faut remarquer premièrement que le même suffixe peuc

prendre ou ne pas prendre e~. Le suff. -tar des noms d'agents

prend < le suSL-tar des noms de parenté conserve partout <ït.Le premier cas seul nous intéresse ici; l'histoire du second rentre

toute entière dans le chapitre de l'expulsion de l'a.

Les formes où l'on constate tout d'abord qu'un suffixe prend

<~ sont l'accusatif sing. et le nominatif du pluriel et du duel.14*

Page 215: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

iMpartition des phonèmes a, et <~entre les '<?. cas.

Quand 1 une de ces formes présente le phonème e~, on est sûr

qui! existe aussi dans les deux antres*.

Il reste si savoir, et c'est là la question que nous examine-

rons, si l'apparition de <~dans les formes précitées entraîne aussi

sa présence aux trois autres cas forts, le nominatif, le locatif et

le vocatif du singulier.1. Nominatif. Pour ce qui concerne la g««M~ de t «, v. ci-

dessous p. 213. Considérons d'abord sa qualité. M. Brugman a

établi que le skr. <t<~<tWMest rendu en grec par ~o~opM,nulle-

ment par oeM~p<t. Après cela il n'y a point de motif pour croire

que l'équivalent grec du akr. d!M&<soit ~<at))pplutôt que ~oretp.Le lat. dator nous paraît même trancher la question. Bien queM. Brugman ne dise rien d'explicite à ce sujet, ce savant est loin

de mettre en doute la primordialité de dator, puisqu'il s'en sert

pour expJiqner la longue de l'acc. ah<M'eM(primit. *<&t<e~eNt).Cela étant, la flexion de ~ett~p n'apparaît plus que comme une

variété de la flexion de ~M~p et Kcrqp, variété où 1'))du nomi-

natif s'est communiqué à plusieurs autres cast. On devra admettre

une classe de noms d'agent sans o, qui en sansbrit n'existe plus

que dans fa~M~ (ace. ~MM~VHM). Dans les thèmes à nasale

on trouve, en regard du gr. <oy, le lat. ~eHt-& Ne serait-ce pasl'indice d'une flexion qui, traduite en grec, donnerait au nom.

<t~ à l'acc. ~to~e? C'est peu probable. Qui sait si l'e de hiems

ne provient point d'une assimilation semblable à celle qu'on ob-

serve dans &CMede bonus? Elle pouvait se produire par exempleà l'acc. ~AMMM~M,au plur. '~MMM<s.Telle est aussi la raison de

l'e de ~<ceMM,cf~ skr. ~M~SMatM.A côté de ~<tMMM,~aNMMM«M*

pourrait faire conclure à l'acc. */&MMaaeMt,*~<ïMMKOM;mais cette

forme s'explique suffisamment par l'analogie de MMt~tMtûMMWt

etc.* Pour les thèmes en -«??, M.Brugman admet avec raison

1. Le pluriel indien <~o<M en regard de Z~f == *Ztw doit sûrement

son S long au voisinage de <~<KMet de <~a<M(sur lesquels v. p. 197) ou à

l'analogie de ~ac<M.2. L'ancien accusatif en -K~K a laissé une trace dans lea féminina en

-<M~<f. Ceux-ci en effet n'ont pn êtte créés que sur ce modèle, le type

-t~M: étant le seul qui réponde au shr. -<f!.

8. Usener, F~cMMtt'a JaAr6.1878 p. 61.

4. Rien n'est plus incertain que les éiymologies qui tirent le lat. wtM-

Uer et le gr. cy~e des thèmes du eompaïatif en -y<~<.

Page 216: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Allongement <in nominatif. 2Ï3

que le gr.«~<og (accus, ancien *~o~o') est le continuateur direct

de la forme primitive.

Ainsi rien ne peut faire admettre que la couleur vocalique

du nominatif dinerat jamais de celle de 1 accusatif.

]<!n ce qui concerne la <pMM~c de I'<t du nominatif, c'est

aujourd'hui l'opinion dominante que pour les thèmes te liquide, a

nasale et a sifnante, il était long dès la période proethnique. Le

système vocalique s'augmente donc de deux phonèmes: l'<~ et I'~

longs, phonèmes tout ta fait sporadiques et restreints, autant

qu'on en peut juger, à cette forme de la flexion, les autres if longs

étant des combinaisons de deux a brefs.

La question de savoir si, après !a syllabe à vuyeti~ Icsgne, venait en-

core l's du nominatif a été l'objet de vifs débats. Le premier M. Scherer

avait révoqué la chose en doute et vu dans l'allongement une façon sp~

ciale de marquer le nominatif. A leur tour ceux qui admettent l's et qui

attribuent l'allongement a l'effet mécanique de la sifflante ne sont pas

d'accord sur l'époque où elle a dû disparaître.

Pour ce qui concerne ce dernier point, nous nous permettrons seule-

ment d'attirer l'attention sur le parallèle sd~a(t) posé à la

page 200, et qui noua détermine, avec les antres arguments bien connus,

à admettre rabsence de st/~e après au, &m, ar et ai dans la dernière

~aM de ftM<~o-<MM!p~.

Nous adoptons la théorie où l'allongement provient d'une cause (in-

connue) autre que l'action de l'N.sans croire toutefois que les deux caractères

se soient toujours exclus l'un l'autre. Comment concevrait-on shr. ces, lat.

<-<t~ gr. Zt<!e (à côté de zd. J~M, skr. ~M, cf. p. t98), si déterminait

l'allongement? En outre il y a des cas où la voyelle longue se trouve de-

vant une explosive. Ainsi le nom. sanskrit de ~pied~eat p. ex.

dans a-pâd. ~i cette forme est ancienne, elle suppose un a long proeth-

nique. Mais sans doute on peut alléguer l'analogie des formes comme

<K~HM(==.~c). Citons donc tout de suite le germ. /o<- dont l'o, si l'on

n'admet quelque part un o long dans la flexion primitive du mot, est pure-

ment et simplement inexplicable. Or où l'a long pouvait-il exister si ce

n'est au nominatif singulier? Le dor. ~e confirme ce qui précède; ~.e

dans M&M6 etc., est refait sur les cas obliques, cf. n.oc de p<we.

Quant à ~o.c, c'est une forme obscure de toute façon et que nous ne con-

sidérons pas comme la base de ~e. Si l'on admet que la du skr.

~aM<am soit a, (p. 227), l'a du nom. M~pa< zd. Mapao (pour *Mapa[~),

comme l'a du lat. MepSt-, prouvent aussi l'allongement. Le lat. vôx

1 Le norr. est encore conBonantique. Le goth. /MM. est né de

/M- comme <«M~ de La langue a été induite en erreur par le dat.

pi. /M«M et l'acc. sg. ~M lesquels provenaient du thème consonantique.

Page 217: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Mpartition des phonëmpu a, <-t(~ entre les diCf.cas.~4

pt'rmet la mêmeconclusion:et gr. e~ et riicarele<;uetest apparemmentdénominatifde "pje-. Enfin tous los mots commelat. ftir, gr. qxep,<~M~,p<a~,Mm~ aapK ~M~venantde racinescontenantene a'Mtptiquentqu'Al'aide de l'allongement du nominatif. Mas tard la longuepénétradana toutesla flexionet mêmedans des denominatiiacomme/)<)w~ y<a-pt!m,wleMMM,It-equetase propagèrentdo leur côté (cf.ppmpMm,~pm~«m,<!<ojtM!m,fOtMtm,a<nt«0ft0ft,rpm~tim,t~m~m,ct~M<jpt!m).A côté dWyo~on trouveo&'m~,à côté d'~rc~ ~m~c (Des.).Cette variationde la quan-tité paraît remonterà la mêmesource.

2. Locatif. Ici la permutation est manifeste. En sanskrit ona <~<M<ttMet d~<~ M~~aM<et M~<~ MaMMet ~)H<M (e= gr.

~oMg). Le même échange se traduit en gothique par afM&SMt<=

«Ma~t (p. 197) en regard de <K</MHMet OM~aHS== MMo~o<M,«&sa~<M.M. J. Schmidt a comparé à ce paradigme germanique lelat. ~MMO~OMMMM~otMOMetM(vieux !at.), paraMete qui s'est con-firmé de plus en plus pour ce qui est du nominatif et de l'accu-satif. Aux cas obliques il est difficile d'admettre que l't (=='e) de&<MMM:-réponde à !'< (== e) de OM~tM. La voyelle latine paraitplutôt être purement anaptyctique, AûMMKtsse ramenant a *~ONMKs

(cf. p. 47 en bas, et l'ombr. MOMïMeetc.). En grec < pourraitbien appartenir au thème e~Pec- (ace. <~<5)plutôt qu'a *«~Fo =

lat. <MM<M<.

3. Vocatif M.BrugmanStud. IX 370 pose <~o'~ comme pro-totype du skr.<i~ Mais cette forme peut tout aussi bien sortirde < et une fois qu'en grec le nom. ~en~ est séparé de ~<o-

wpec (p. 212), le voc. <~oMpque fait valoir M.Brugman n'a plusrien de commun avec les mots en -rm~. M.Brugman .lui-même areconnu plus tard (K. Z. XXIV 92) que la qualité de l'a n'est pasdéterminable dorop pouvant de son côté être hystérogënepour *~<5f~ et en conséquence il écrit pour les thèmes en-<c<~ M~M~ ou M~MM~s.L'incertitude est la même soit pourles thèmes &nasale soit pour les thèmes en t et « de flexion ibrte

(sa~e, ~trof, p. 200). Nous parlerons plus loin (p. 216) de lacirconstance qui fait pencher les chances vers < Il n'en est pasmoins vrai que l'apparition de <~dans les thèmes dont nous par-lons n'est démontrable que pour une seule forme, le locatif

Voilà pour la permutation <~ <~dans les syllabes .predesi-nentielles qui ne gardent l'a qu'aux cas forts. Mais on comprend

Page 218: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

KepMtttion des phonèmes a, et a, entre les di& cas. 215

que celles de ces syllabes oit la chute de l'a est impossible pré-

sentent encore une permutation d'un tout autre caractère, la per-

mutation /!M'<'M'si on peut l'appeler ainsi. La déclinaison du nom

de l'aurore dans un grec très-primitif serait (cf. Brugman K. X.

XXIV 21 seq.): nom. *«~<ag (skr. tMoo~acc. *MUOoO«(s'kr. Ms<t-

saH!),voc. "«~o~ ou *M~e~ (skr. «sa~), loc. ~oc~~t (skr. M~

gén. *e:~cog (skr. M~os pour *M~~s), v. p. 201 seq. Dans ce

paradigme l'apparition de l'e au locatif et au vocatif si *«~tg

est juste résulte de la permutation K~ étudiée ci-deasus. Au

contraire l'e de *K~<6og =='skr. M««fasn'existe absolument que

parce qu'une cause extérieure empêche l'expulsion de l'a suffixal,

et dans ce cas nous avons vu que c'est toujours qui apparaît

(p. 134).Dans les thèmes-racines, la permutation forcée est fréquente.

Ainsi 1'~ du lat. ~M, gr. a~o~ skr. ~M en regard de <?)?-

~o<~M,x<!d«,fM~M (Brugman Stud. IX 369) est tout à fait com-

parable à l'<~de *<w<MCt!?.Le locatif en revanche faisait à coup

sûrpo~, avec permutation K&re.

Considérons a présent la permutation < dans les thèmes

où <<MMles cas sont forts, c'cst-a-dire les paroxytons (p. 204). Les

comparatifs en ~as, qui ont 0;, au nominatif (lat. suavior) et à

l'accusatif (sh. <<M~tMî reflétant un ancien ~cos~MaMt,gr.

~~o == *~<oc:), présentent un a bref, soit < dans les cas

obliques du sanskrit: M~as~ c<M~<MO~M~aM. Il est évident

qu'ici il ne saurait être question de permutation forcée, et nous

apprenons ainsi que le génitif, le datif et l'instrumental, quand

l'accent leur permet d'être forts, ont le vocalisme du locatif l.

Ceci aide à comprendre la flexiondes neutres paroxytons en

-as, lesquels ont au nominatif-accusatif, aux autres cas

(Brugman 1.c. 16 seq.). Si l'on convertissait en masculin le neut.

MMtM~,dat. ~M< on obtiendrait au nom. ~<MMj~à l'acc.

1. La conjecture de M. Brugman (!. c. 98 seq.) part du point de vue

que la présence de l'a aux cas faibles des noms en .~os est irrégulière, ce

font nous ne pouvons convenir (p. 203 seq.). Ce qui précède fait voir

que pNoMs, *«s<M~auraient <ttquand même la permutation n'y serait pas

forcée. Néanmoins nous avons cru qu'il était plus juste de présenter la

chose comme on vient de la lire.

Page 219: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

I~partitton des phot~mcs <t, et «j, cntn' tfH diS'. cas.I?16

MtatMf~M,au dat. tMHtw~t, c.*a-d.la même flexion que pour les

comparatifs. Le datif serait donc tout expliqué. L'~ du nom.-acc. se justifie directement par le fait que le neutre de M~~}est «~s (lat. M<a:'<Ms),et le neutre de M~M~, «?«~~ (gr.f~og). Ces trois types font exception a la règle qui demande

l'expulsion de l'a au nom. ace. neutre (p. 211).

Au pluriel et au duel (flexion faible) les thèmes, oxytons et

paroxytons, qui ne peuvent rejeter l'a devant les consonnes ini-tiales des désinences prenaient, selon la règle, < les formes

grecques ~M~-Ct, op«~t, en témoignent, aussi bien que les ac-cusatifs indiens ~a(&M,M~s<M(===~od~M,<MOSMs),cf. ~o<&M,MsosMS.

En anticipant ce qui est dit plus bas sur le vocatif le résul-tat de l'étude qui précède peut se formuler ainsi: Dans la /~<oM{.OtMMM~eles syllabesJMM&SMMM~~SoisBt suivi «!'MM~~OMeMCC<

qui o<FtM<'<<CM<la modification en a~, p~~eM<eM<&M<~wscette ~Mo<?<-

fication 1" au MOMMfMt~<&Strois MOMÎ~CS,2° à ya<'CM~<<M«M~M-3" au M<MM.-<MC.sing. <fMneutre ?O~M'~ COM~tWya. Partout

ailleurs fa, s'il n'est ea~M<?se,Mejwt(<avoir gMe valeur a~.

L'échange des deux o dans les thèmes finissant par a esttraité plus haut p. 90 seq. Dans les cas qui, pour les thèmes tels

que M~-soM,sont les cas forts on observe un parallélisme frappantentre les deux classes de suffixes:

Sing. nom. M~t-o~ Cf. ~MM~-saCC. M~S-~M-Mt yM~MIOC. <<~M-! ~M&t

Plur. nom. «&s-<~M-o~s ~M&o~Reste le vocatif sing. On a vu que la voyelle de ce cas ne peutpas se déterminer directement pour les thèmes comme «&s<Mî

(p. 214). Seulement M. Brugman tire du voc. ~M~i une pré-somption en faveur de l'hypothèse d~a~ («J~sa~) et nous adop-tons son opinion, non point toutefois pour les raisons qu'il donneet dont nous parlerons tout à l'heure, mais uniquement parce quele locatif atteste la symétrie des deux paradigmes.

M. Brugman est convaincu que l'échange de o~ et o, s'ex-

plique par l'accentuation, et en particulier que rai du voc.ytikta,,qu'il regarde comme un affaiblissement, tient au recul du ton à

Page 220: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

L'échange <t,-«,;est indépendant de t'accent. ~}1?

ce cas. Or le locatif qui n'a point cette particularité d'accent

montre exactement le même vocalisme. Ensuite où est-il prouvé

que l'accentuation en question ait une influence quelconque sur

l'ai;? On compte autant de après le ton que sous le ton, et

d'ailleurs les deux a se trouvent places cent fois dans les mêmes

conditions d'accent, montrant par là qu'ils sont indépendants de

ce facteur pour autant que nous le connaissons. C'est ce qui appa-

raît clairement, quand on parcourt par exemple la liste de suinxes

donnée plus bas, le même suffixe pouvant avec la même accen-

tuation prendre o~dans certains mots et garder Ot dans d'autres.

Ainsi que nous l'avons dit p. 133 seq., nous considérons o,

comme une voyelle primitive et nullement affaiblie, et <~comme

une modification de cette voyelle. Autant il est vrai qu'on re-

trouve partout les trois termes < < o-o, autant, ù notre avis,

il serait erroné, de croire qu'ils forment une échelleà trois degrés

et que <~est une étape entre <~et

M. Brugman dit (Stud. IX 371): «tous les doutes qui pour-

«raient surgir relativement au droit que nous avons de tenir l'e

«du vocatif pour un o~a!NMseM!CM<sont levés par les thèmes

« en -a,~ et il cite alors le voéat. t~pK, ~o, <MM&a.C'est là cet

incompréhensible parallélisme des thèmes en -.}avec les thèmes

en (a,) qui se vérifie encore au locatif et dont nous avons déjà

parlé p. 93. On ne pourra y attacher grande valeur, tant que

l'énigme ne sera pas résolue.

Nous avons vu de quelle manière, étant donné qu'un thème

prend < ce phonème alternera avec a, aux différents cas de la

déclinaison. Il reste a établir ou plutôt à enregistrer, car on

n'aperçoit aucune loi dans cette répartition, quels sont ces

thèmes, quels sont au contraire ceux qui maintiennent a, partout.

Pour abréger nous écrivons, par exemple, s«/~e -o~, ce qui

signifie: variété du suS. -<~ admettant l'c~.

I. La syllabe prédésinentielle prend <~

Thëmes-raeines. Les plus importants sont ~a~ <:pied~:

skr. ~a<?<MM,gr. !t6<~(Brugman Stud. IX 368); M~~ <:voix~:sl:r.

~ac<MM(cf. p. 203), gr. ~6%<x.Sur le lat. M~M v. p. 214. En grec

~ot~ (gén. y< ~o~ (ce mot est hyatérogène, la racine

Page 221: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Enuo~ration des thcmpa qui prennent a~.21H

étant y~, v. p. 173 i. n.), KT<o~~<o~. On pourrait douter si l'a

du skr. Mp«eau» représente o~ ou < Nous nous décidons dans

le premier sens pour 3 raisons: 1" si l'Mde oj~-aMétait o~ on

devrait, rigoureusement, avoir au datif ~)-c,2° la parenté du gr.'~hn~ (p. M) est probable, 3" dans les composés comme <~)M,

OMM~,l'a initial de op s'est fondu avec 1'~et l'u qui précèdent, ce

que n'eût pas fait < En composition on a p. ex. gr. JBe~po-

<pt5y,'fo-yo~, dont l'accusatif a dû faire primitivement -yo~c;.Une partie des composés indiens de < M/t etc. ont à l'acc.

-~<-<t~, -sa7t-<MM.La forme faible existe p. ex. pour <M!a~-M/<-<MM

qui fait etMa~-M/t-(p. 202; sur le nominatif v. p. 43 i. n.). Pour

-M<&-(== ~~) la forme faible devait être le groupen'étant pas admissible. Or dans le Rig-Veda on ne trouve presque

jamais que les cas forts, sauf pour oMOt~o/t. L'alternance de

-MtA-et -M~ de -s~- et -s«&-s'était donc perdue, sans qu'on osât

cependant transporter dans les cas faibles la forme à voyelle

longue. Il n'existe qu'un ou deux exemples tels que so~a-saA-e.

Les nominatifs ont l'f<long (~ae~a-M/ etc.). Comme la syllabeest fermée, la longue est due ou à une extension analogique ou

a l'allongement du nominatif (p. 213).Suffixes.

1. -a~n. Ce suffixe abonde dans toutes les langues de la fa-

mille.

2. -a~m. On trouve le suff. -<~<Mdans glai-dtn, gr. ~-tûy (zd.

~o, lat. 7<!eMM,cf. p. 197) et ~s-aM:: gr. ~-dn~ skr. nom. pl.Maw-<M.Brugman Stud. IX 308.

3. '!tj,r. Skr. <a~ (nom. pl.). La forme forte reparaîtdans le si. <~o~ le lith. <?<<M,le lat. fores. Brugman 1.c. 39~.

On peut mettre ici SM?<MO~skr. ace. sf«~a~~M, lat. ~o~o~lith.

sesS, irl. siur (cf. <t~M'),gr. ~op-eg~.

1. L'aspirée dla a.subsista, pensons-nous, dans ce mot jusqu'au jouroù naquit la forme dMf «timon, avant-train» venant de <!M~L'équivoque

perpétuelle qui s'établit alors entre dMf et les cas faibles de *<~<M'(comme

t~tM'eHK)poussa a différentier ces formes.2. M. Léo Meyer a vu dans omple représentant grec de atca~af~ opi-

nion laquelle personnen'a adhërë. En .evanche il n'y a aucune dimculto

phonique &identifier avec skr. st)<~Sf<M~opee*~oc~ot~ee, <wyyef< of.

!'o~' ~y«~Wt ~"e~tos (probablement un vocatif), 6~<~t' y«fK(~. Un

grand nombre d'autroa formes voisines quoique assez hdMrogënea ont été

Page 222: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Thumes qui n'ttdmcttcnt point < 219

4. -ma,iB. Suffixe connu en grec, en latin, en germanique et

dans l'arien. H serait intéressant de savoir pourquoi, en grec,

l'accusatif ancien en -~tOMCet l'accusatif hystérogene en -~ot'ecse

répartissent exactement entre paroxytons et oxytons.

5. -wa~B. Ce suf6xe, fréquent en sanskrit, se retrouve avec

plus ou moins de certitude dans le gr. ?tfof, 9t~KOf,<~pM<~oM~

et ~Mtt~by bien qu'on ne puisse peut-être identifier purement et

simplement -~tMf avec skr.po~M ainsi que le fait M. Fick.

6. -ta~r. Noms d'agent.

7. -a~s. Skr. nom. pl. usâs-as, zd. M~MOM~M,gr. lat.

OM~'6~;gr. ~OMg. Puis tous les neutres en -as. V. p. 215 seq.

8. -ma~S, paraît exister dans l'ind.~MMMM,acc.~MNMMMc~

pour *~MM~s<KM.Cf. p. 43 i. n. 203 i. n. 201.

9. -ya~ suff. du comparatif. Brugman K. Z. XXIV 54 seq.

et 98.

10. -wa~s, sufF.du participe passé. Brugman 1.c. 69 seq.

A cette première série se rattachent, comme nous l'avons

vu, les suffixes finissant par a (-a, -<s, -MMetc.),qui tous prennent c~.

11. La syllabe prédésinentielle n'admet pas a~:

Thèmes-racines. MM~XM~o?(primitivement le gén. devait

être "'M~og, *~«yog), ~M?' Mxpo~, ~p~ (id.), lat. nex etc.

En composition: skr. ~o-J~(-a~), ~~(-<) à coté de

~-a~).Quand un thème-racine se trouve en même temps ne pas

prendre et être hors d'état de rejeter l'a ex.: skr. spcff,

~m~ ~ofe, gr. ~-M§ il est naturellement impossible de

dire à coup sQr s'il n'appartient pas au type <<S (p. 202).

Sufnxes.

1. -a~n. Plusieurs thèmes sanskrits comme ~cw, ace.

M~cH~MM.En grec on a ~(M~y-(peut-être identique avec ws<Mt),

~M~ M~ yp~ Parfois ces mots généralisent 1'~ du nomi-

natif, ainsi ~~f -~vog, ~e~~y -~og. Le su& sans <~

manque au germanique.2. -a~r. Skr. ace. M~w '=='gr. ~y~K. Cf. sabin. M~c.

rëaniea par M. Ahrens F~Co~tM XXVÎI 364. La dation du senen'a.

CM ~Mplus gtande que pour yt?~

Page 223: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

««T~p:<<MH«M~,tt~fMCMtt))~~0

On a en outre f<~ ~p «.F-< <H)f(f~ ~emïf ~p eyoôpog~TVMfHes.

3. *ma,n. (!r. xot~~y-, ~~<ty-, Jtt~~f- etc. Le letto-slave

(AoMt<~t-,akmen-) a perdu ~M~Met ne connaît plus que -<MO,M.C'est l'inverse qui a eu lieu soit pour le germanique soit pour le

sanskrit

4. -ta~. Noms de parenté~ et noms d'agent (v. p. 2~2).

5. -watt*. C'est le suffixe qu'il faut admettre dans devdr, ace.

<~twaîM.En effet le gr. ~K~p montre dans la racine; or celle-ci

ne peut être <~<«p(v. p. 182). Sur ce mot cf. Brugman Stud.

JX 391.

6. ~8. Nous avons vu p. 201 skr. M<y-<M(-<tM!).Les thèmes

en '<~ formant le second terme d'un composé renoncent à l'c~:skr. S!<-)M«M<M-<MM,gr. t~~Mf~g, ey-oct~?, lat. <~eMer. Les adjec-tifs comme gr. ~«~g, skr. <~t~ se comportent de même.

Le sanskrit ne possède rien d'équivalent à la règle grecque

qui veut que !t«t~ <M~p-,yc!6t< etc., donnent en composition

<u-)fctop-, cf-~op-, xot~o-op-, phénomène qui est l'inverse

de celui que nous venons de voir pour les thèmes en -as. La règledes neutres en -~c:, analogue en apparence, a peut-être une signi-fication assez diSerentc. Il est évident tout d'abord que :Mj~t<)!n'a

pu produire c-a~oy- qu'à une époque où 1'~ du premier mot

existait encore, si ce n'est au nominati~accnsatif, du moins aux

cas obliquess. Mais l'association de ces deux formes pourraitêtre même tout à fait primitive. Si l'on admet que les neutres en

question sont des thèmes en -NM!j,Met non en -<M<~M question

qui ne peut guère être tranchée -~n~tcf- nous représente le

propre masculin de ~n~Mc.Le sanskrit est favorable à cette hypo-thèse <~M-~MMaM-<MM~MM<!== «-oy-M ~~M~.

1. La quantité de l'a varie en zend, comme dans tant d'antres cas. On

ne saurait y attacher grande importance. En sanskrit aryaman fait arya-

NM~oHN,mais c'est un composé de la rac. man.

3. Sur l'anomalie de ces noms en gothique où ila présentent a dans

le sufBxe (fadar etc.), anomalie que ne partagent point les antres dialectes

germaniques, v. Paul Beitr. IV 418 seq.3. Après que l'M se fut évanoui on forma des composés comme ~<nfo-

~«e au lieu de ~eeroftmf.4. Le rapport de <t~c et ~~oo-xecoee n'a évidemment rien de com-

mun avec celui de ~ftK et ~~jMM', -xe~mc étant une simple contraction

Page 224: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Déclinaison de f~arM,~anM, MMM. ~t

Il n'est pas besoin de faire ressortir la confirmation eeta

tante de la théorie du phonème <~que M. Brugman a pu tirer de

ces différents snfBxes. Parmi les thèmes indiens en <~ ceux <~ni

allongent I'« sont 1" des noms d agent, les mots~yetsK<

dans le greco-ItaHque les thèmes en -<« qui prennent o sont:

1" des noms d'agent, 2° les thèmes correspondant à <Mt et sr«&w.

L'arien offre M~a~tMten regard de ~MMaHcsoM~nous trouvons en

greco-itatiqae aMSM-et <~«~ <~M<

Nous nous abstiendrons de toute hypothèse relativement aux

féminins en -o, a la nature de leur suffixe et de leur nexion'.

Pour terminer nous considérons deux genres de déclinaison

où, contre la règle ordinaire, les phénomènes de la flexion s'entre-

croisent avec ceux de la formation des mots.

1. Déclinaisonde quelquesthèmesen u.

En sanskrit ~M«(qui n'existe qu'en composition) et le neutre

dru sont évidemment avec ~CMMet <~K dans le même rapport

que snu avec ~M«. L'ii des formes fortes est ~,v. p. 86. En fait

de formes faibles on trouve en grec yf~ ~po- ~t~s,

en g&chique jbtM~OM,~t-M~-a-,tr-iv-a-.

Or la règle de la grammaire hindoue relativement à SM<(est

que cette forme se substitue à MM« lequel peut aussi se dé-

cliner en entier aux cas obliques des trois nombres (plus l'acc.

plur.). Benfey Vollst. Gramm. p. 315.

La déclinaison primitive, d'après cet indice, a pu être:

nom.-acc. <«, dat. <& etc. Ce n'est guère plus qu'une

possibilité mais, à supposer que le fait se connrmât, il introdui-

rait dans la flexion indo-européenne un paradigme tellement extra-

ordinaire qu'il est nécessaire d'examiner le cas et de voir s'il est

explicable.Etant donnée la déclinaison d~-M, <~M~ on ne pourrait

sans invraisemblance supposer deux thèmes différents <~/<M«&t

tion, hypothèse qui résoudrait la question de la manière la plus

de .M<~oe. Au contraire celui de xt~ (-ceoc) et K-xe~Nf serait in-

tétesNmt à étadier.

1. Cf. p. 93, S17.

Page 225: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ï~cUatUSOn de ~«r«, ~«HM,MHM,J)«~M.

simple mais qui n'expliquerait pas laltemanee fixe des deux

formes.

Il s agit de trouver le moyen de réunir f~tTt- et <~o,«-dans

un seul type primitif sans avoir recours à d'autres modifications

que celles qu'entraîne la flexion du mot. En partant d'un thème

paroxyton<Ah' f~« cela est impossible: le ton qui frappe la racine

ne passe jamais sur le sufHxe(p. 204). Supposons au contraire

un thème premier *f7~ «,M; ~M' est pour *~<M-<«~< (voy.

p. 2!!<!). Au n om.-acc. ~t-M nous constatons que le ton s'est re-

tiré sur la racine, où il a protégé 1~. Toute la question est de

savoir si l'on peut expliquer ce mouvement rétrograde de l'accent.

Il nous semble que oui. En vertu de la règle que nous avons vue

p. 210, le nom.-acc. du neutre *<&«M devait faire: '~<&n'-«.Mais

l'i <~1'u/<KMsaH<«MMM<ye/<MeM<de j~~ef FacecH~(v. p. 190). Le

ton était donc forcé de se rejeter sur la syllabe radicale.

Si l'on admet la déclinaison indo'européenne (M~~M<~<<p~î

et l'explication de <M~<qui précède, il s'ensuit une rectification

touchant la forme primitive du neutre d'un adjectif comme

tM~M-squi a dû être MM<M)f'<.Cette forme était trop exposée aux

enets d'analogie pour pouvoir se maintenir.

Dans la même hypothèse on posera pour la déclinaison du

neut. ~xt~<(~M~M):nom.-ace. p<M, dat. po~-M~t. Nous met-

tons ~M~M'.t~et non p<!Aa!C~parce qu'il y a des indices que ce mot

suivait la déclinaison forte. En regard de l'adj. skr. dh«?-~oon a

~f*~ et le génitif védique du masc. ~M-s est invariablement

jMïfMM(cf drds, $MMs).Du reste la flexion forte ne change rien à

la question de l'accent. Voici les raisons qui pourraient faire ad-

mettre la même variation du ton que pour les trois neutres pré-

cédents. L'acc. neutre skr. paçtf se rencontre deux fois dans les

textes (v. B. R.): la première fois il est paroxyton, en concor-

dance avec le goth. /<MhM,la seconde oxyton. Puis vient un fait

que relève M.Brugman Stud. IX383, le parallélisme du masculin

oxyton ~Mf«-savec <~M- opt!-g, et le masc. zd. <E&MM.Cette cir-

constance resserre le lien du neutre ~a~Mavec la famille <~ant,

~MM,saMM. Le nom.-acc. jx~M est paroxyton pour la même

raison que <&fg~. Dans le dat. pa~M~ et le masc. jpo~t-s l'a

1. La colomtMmdivergentede !'&dans~<~&Met <M,fM,~K«, s<~<Kt,

dépendde facteursque nona ne conmaMaonapas. Snpposerla mêmein-

Page 226: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Déclinaison de ~o~K. 3~

radical subsiste seulement, tourte !(' dit M. Brngman, parce ~uo

j~<- eût été HMpronon~abie (le xd. /~« resnttc d'altérations

secondaires); cf. p. 48.

Le gérondif iikr.«t, (ft<<M, ~H re~rd de J'M)f.~HM<«M,{~MM

rentre, & première vne, dans la catégorie que t'oua venona de voir. En

reatité il n'en est rien. L'exptication proposée pour (~M, basée fnr l'ta

/«)a~ de cette forme, Me8'appHquerait plus n~h~MM. D'aineara il faudrait

que les infinitifs vediqnes t'n .f«) eussent la nu ine rcdnitt' et l'accent sur

le suffixe, mais on ciHt que c'est le contraire qui a lieu (~Ht««). H cot)-

vient d'en rester a la conclusion de M. Barth (Mem. Soc. Ling. tt 2S8) que

le gérondif en -« ne sort pas du thème de rinnmtif. Un trouverait même

le moyen de réunir ces deux formes qu'it resterait expliquer les gérondifs

vediquef comme <f<Pt.

2. Mots hëteroctit'

t. t.M KEtT)«LS.

II y a longtemps que M.Scherer a supposa que le paradigme

indien des neutres comme a~ nu alternent les sufnxet! -i et -<tM,

devait dater de la langue mère. Dans les idiomes congenèrea en

effet on retrouve ces mots tantôt comme thèmes en -i tantôt

comme thèmes en -~M. M. Osthoff (L c. 7) s'est joint à t'opinion

do M. Scherer. Mais les mots en -i, -~M,ne sont qu'une branche

d'une famille plus grande, dont l'étroite union est manifeste.

La déclinaison de ce qu'on peut appeler les neutres hétéro-

clites se mit sur deux thèmes dinerents Le premier est forme

a l'aide du su& -~M;il est oxyton; la racine y est anaibtie.

Ce premier thème donne tous les cas dont la désinence

commence par une voyelle. 11suit la flexion forte.

Suence des sonantes que pins haut p. 87 serait une conjecture assez frêle.

Peut-être le masculin ~M et les cas obliques oxytons où l'a, était

forcé ont-ils innuë par analogie sur le nomin. ~~K. Je ne sais

comment il faut expliquer le datif védique (masculin) j~t-M- si ce n'est

par l'attraction qu'exerce l'« radical (p. 174). M. Brugman (L c.) montre

qu'il a existe une forme ~a,M!<à côté de ~M et ~KM; de même l'irland.

derucc <'glande joint au lith. <FefM, an si. JfeM (J. Schmidt Voc. 1176)

remonte u. ~fM. En tous cas il paraît inadmissible que cette troisième

forme ait alterné dans la déclinaison avec les deux premières. Sur le lat.

yeMMet le véd MKMMtScf. p. 47, 46.

1. Les mominati& accusati& du pluriel et du duel devront rester en

dehors de notre recherche, vu l'incertitude qui règne sur leur forme pri-

mitive.

Page 227: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

J~cMtMMonh<!t<!roc!ite.~4

Le second thème a le ton sur la racine, laquelle offre sa

forme pleine. Normalement ce thème semble devoir être dé-

pourvu de sufnxe. Quand il en possède un, c'est ou bien i ou bien

un élément contenant ~~w«M MtMM. Ce suf~xe du reste n'en

est probablement pas un; il est permis d'y voir une addition

euphonique nccessitte à l'origine par la rencontre de plusieurs

consonnes aux cas du pluriel (<M</w-MM,etc.).

Les cas fournis par ce second thème font ceux dont la déaï-

nence commence par mie consonne, plus le nom.-aec. sing. lequel

leur est assimilable (p. 210). En d'autres termes ce sont les cas

moyens de la grammaire sanskrite ou encore les cas faibles de la

flexion faible.

Les variations du vocalisme radical dont nous venons de

parler rentrent dans le chapitre de la formation des mots, puis-

qu'elles correspondent à l'alternance de deux suffixes. A ce titre

la déclinaison hétéroclite aurait pu être placée au § 13. Mais

l'alternance des sufBxes étant liée à son tour à celle des cas, il

nous a paru naturel de joindre cette déclinaison aux faits relatifs

à la nexion.

Les neutres désignent presque tous des parties du corps.

1"série: le thème du nom.-acc. est dépourvu de suffixe.

1. Gr. oec '=' lat <M<sdans aM<t-e«Mo.Le thème desCMobliquesest

0~1, c.d. *awc-y-(p. 28). Il a donnélogoth. aMSC««aM. La double

accentuationprimitiveexpliquele traitementdivergentde r< danea<Moet

le v. h'-atLSfa. Lenom.acc. parait hésiter entfe deuxformations,car,

à côté de pMS,le lat. auris, le !ith. o<M:aet le duel al.<Mtfont supposer

JtMt.D'autrepart le al.<«~oremonterMt&oMsa&

2. Lat. ot ==skr. <M(et a~a), dat. o~-M-e(peut-êtreprimit. <«M<

3. Le skr. p< se ramène a '&f~-M.~ leqnelsupposeun nom.-

acc.&f<< que le grecconservepeut être dam MtMM~eet indubitable-

ment dana~(e)-«t-(oc): la ayUabew~- est empruntéean nom.ace., le

correspondantexactde p:~ aa ne pouvantguère être que "«t~MMc.

4. Le mot pourcœur a dû être M,f~ dat. M-M-A ce qui rendassez

bien comptedu gr..w onplutôt v. BrngmamStud.IX 896,du goth.

&atf<o&<Mf«M,du lat. coretc. Ci:akr.M< et hdrdi.

6. Skr. <~ dat. <&M-c-~~bïaa~.0

6. Lat. jSs <rjus,bronet~. Le aanshotonre le thème~tM-~<t,employé

seulementaux casobliques.7. Skr. <:eau~à côté de <~M;le thèmeen -an parait être perdu.

Page 228: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Déclinaisonhetjrocjite. 2~

2" série: le nom.-acc. se forme a 1 aide d'lm élément conte-

nant t\ Quand r est il l'état de voyelle, il se fait suivre de~ nu

plus ordinairement d'une dentale qui paraît être t (cf. p. 28). Ces

additions sont vraisemblablement les mêmes que dans-

(p. 202) et '< (au nominatif dea composés de <f/«~). Les dé-

rivés ~-<t (skr.) et M~w(indo-eur.) indiquent bien que ce qui suit

l'r n'est pas essentiel.

1. Shr. as. dat. as-n-é. Gr. t~e (Grdz. 400). L'a da lat. s OM-

~M.ts, san-ies (oC p. 98) parait être anaptyctique (cf. chap. VI). Nous de-

vons poser pour l'indo-européen, nom.-acc. a,«-y- dat. s M-t. En aan.

aMt l'n des cas obliques a eM rest;tae en analogie avec le nom. ace. L'a

da lette <MSMMest sams doute hysMrogëue, cf. p. fa i. n. D'après ce qui

précède nous regardons lat. assir, <tSMfa<M<M,comme étrangers a cette

famille de mots. Otfr. Mliller (ad. Fest. s.v. <tssara<«M)lea croit d'aitlears

d'origine phénicienne.a. Ved. «A-af, dat. a& M-e(pour *a7<M~probablement).

3. Vëd. M<ar (plus tard ~<tf), dat. «<?-?-<- (primit. «~«e~); gr.

0~-Mp, a~~t-ee; lat. «&c< et ~M/e~; v. h* aU. M<~ (neat.).

4. Lat. fem-ur /hH-<M-M. M. Vanicek dana son dictionnaire étymolo-

gique grec-latin cite ce passage important de Ptiscien (VI M): dicitur

tamen et hoc femen feminis, c~s ~OMMM~PMSfayo M <?« est. Peut-

être y a-t-il communauté de racine avec le skr. MH~ao, Ma~«d.

6. Gr. ~-<~ ~.ttT oe; zd. ~aM (gloss. zd.-peMvi); skr. ~<

ya~M- lat. jee-Myjee-w-of.M,~M~MerM;Hth. j~ta. On peut conjecturer

que les formes primitives sont: ~<, dat. ~-M-~ ce qui rend compte

de r<t long du zend et dn grec. Mais il est vrai que l'e dn lithuanien et

du latin s'y prête mal: on attendrait <t

6. Gr. ~-M~ t~-et-oc (w); v. sax. <fa<af, goth. ea<o co<tMS;lat. «.M-a~a;

lith. Mt-tt-a~; st. woaa; s~r. uddn usité seulement aux cas obliques (nom.-

aco. <Ma~a). Conclusion: indo-eur. <c~a.~(-<), dat. «<f-M. La nasale du

latin et du lithuanien est évidemment épenthétique.

7. Gr. w-m? M-tt%.ee; skr. paA: < c<M-e (lat s<erc!M).Ces formes ne

s'expliquent que par une flexion primitive: sa,& dat. ~.M-A

3e série: le thème dn nom.-acc. se forme au moyen d'une

finale i. D'après ce que nous avons vu plus haut (p. 112, 113

en bas, 114) l'o des mots e< o<~<f<w,<w~, doit être p. Au point

de vue de la dégradation du vocalisme radical, ces exemples ne

sont pas des plus satisfaisants. La racine apparaît invariable.

1. Shr. «~ <, dat. W Le thème nu apparaît dans aM.<t&s~avengle~,

1. Par une extension dn thème nasal, le dialecte védique forme a&-

s<(6tM. Le duel o~tMySNt est encore plus siagalier.15

Page 229: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ÏMcHnaison MtérocUte.226

aomin. a,)~. La forme en donne le gr. oMt, le tith. (fkis et le duel sl.

oèi, l'autre le goth. augo augins où t'accMtmatioo du thème en .«H est

t'neore visible.

~T ~A- dat. a~ M-f'. Hr. ~t t(y). (cf. AM<.y«).

<Mossis (vieux lat. <~M). Les formes comme ~~w (huître) font supposer

une 6n~e jr c&Mde la finale -t. V. Cnrti~ Grdz. 309.

3. Skr. ~dA <, dat. <~ K~. Le boruM. ~<?aMeet 8MMgrande valeur

ici: c'eat un neutre en -a (Leakien Decl. 64).

4 Str ~M dat. M~ Galien rapporte un mot «r~ ('e "!6

y~ .?0~) emptoye. dit-il, par Hippocrate maM que la <~qned~

parait avoir eu des raisons d'extirper (<-jam dm evannit» LoBeck

f<p.aoe). Cette forme s'accorderait cependant très-bien avec <<.

Doit-on comparer ~e. ~e., (Bea.)?~t

6. M. Benfey (Skr.-engl. Met.) compare le etr. a. et le 'M,

Mais ta mot latin, outre te. autres explications proposées (v. J. Schmidt

Voc. 1 81), se rapproche aussi du sbr. ~a~MMa.

b. «ABOpMM 8T t&tnxTm.

Nous retrouvons ici le ~M<!CM-an et le ~M<- ~.M.

Ce dernier peut prendre la finale i Seulement c'est le thème en

-CMqui est paroxyton et qui montre la racine pleine, et c'est le

thème court qui est affaibli. Ces deux thèmes se répartissent de

telle manière que les cas «forts» du masculin correspondent aux

cas ~très-faibles~ (plus le locatif sing.) du neutre et que les cas

«moyens» et ~très-faibles~ du masculin font pendant aux cas

~moyens~ du neutre. Décliné au neutre, ~M~M, f0~, ferait

certainement: nom. dat. (instr. pl. F<).

De plus les formes équivalentes j~ et p~ + <,contrairement

à ce qui a lieu pour les neutres, coexistent d'habitude dans le

même mot, la première étant employée devant les voyelles, la

seconde devant les consonnes.

Le paradigme est complet pour le skr.F~a~ ~<M,

M~f~-MM.La forme p<~M est une fiction des grammai-

~ns',voy.BohtL-Both;jM~<sontpour~cf.p.24.Le lat. le sl.~ reproduisent

au sein de la forme en ~e

vocalisme du thème en et nous apprennent que l'a radical de

i Le génitif coMommtïqaezend <t~afMpourrait suggérer que le

Mmi~tif.M<tif.~ pnmi~eme.t <~ et que asti- ét~t téservéaux

casdn pluriel Cf.plus baales 8 bernes du masculin.

S. jKH~KM!~commentle aafBxesecondaire-M*.

Page 230: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

MctinMson MtcrocHtp. :??

~MM~Mest < La même racine donne le goth. ~M~ S'

~MM~Hse décime MWM/A<W.

Les cas très faibles~ du sItr.~Ms'f" (ici le thème en -an est

oxyton) peuvent se former sur un thème ~M& Vopadeva n'admet

la forme que pour le locatif sing. Benfey Vollst. Gramm.

p.3Ï6.Les autres exemples ne peuvent plus que se deviner. C'est

entre autres le gr. <<a~ qui est opposé au lat. <M'-<-&,au st. <??;

le skr. M<~«Met M<tA~(on attendrait au contraire *Ma&<<Mtet

~M~ c~ lith. M~~) avec le gr. fM<7-et le goth. M< La triple

forme se manifeste aussi dans le gr. x<p-, ~M~ (pour *x~-)

~jt~oy (dans ~t~fo de *<of). En zend ~opc~

<[nuit~donne au no,n. ï~pa, à l'ace. ~s~MM' mais au gen.

(Spiegel Gramm. 155); le sanskrit a éliminé ~<~M en

généralisantPeut-être ~o'~ <: maîtres n'est-H pas étranger à cette famille

de mots, ce qui expliquerait ~M~u,9fo~t<ï. Le lith.p<~ offre une

forme sans <,et le désaccord qui existe entre l'accent du skr.~x~

et celui du goth. -/a<7<-cache bien aussi quelque anguille sous

roche. La déclinaison de ce mot est remplie de choses singutières.

En zend i! y a un nomin. Cf. aussi JTbCM~KCty.

C'est a titre de conjecture seulement que nous attribuerons

la naissance du thème indien Wf~or (qui dana le Rig-Véda n'appa-

raît point aux cas forts) à l'insertion d'un semblable a celui

de ~«&-y-<etc., dans les cas faibles du pluriel de M(ïp< ainsi Mop-

<MM au lieu de Ma~MtM.Il faut être prudent devant ce grand entrecroisement des

suffixes. Nous sommes sur le terrain de prédilection d'une école

qui s'est exercée à les faire rentrer tous les uns dans les autres.

Nous croyons néanmoins que le choix d'exemples qui est donné

1. Le fém. NOptt prouve que l'a de M<tp<<<<tMest a,, autrement il de-

vrait rester une voyelle entre p et t. Le lat. K<pB<eMa pris, ainsi que

<MeM)M,son 8 au nominatif (v. p. 818). L'irl. niae, gén. )tM<&ne décide

rien quant à la quantité de l'<t (cf. &e~tM = ~o~toe, Wmdiach Beitr. de

P. et B. IV 218), mais il s'accommode fort bien de a,. Cf. ennnf~o~6s(?).

-La substitution de Map<&AM & ~(tp~Ms~ aurait une certaine ana-

logie avec une particularité de la déclinaison védique de ksip et de ~op~

ces mots font à l'instrumental pinr. A~p-e-MM, ~ap-M&.16*

Page 231: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentuation et vocalisme radical des dMf. thèmes.22-s

plus haut ne laisse pas de doute sur le fait qu un ordre par-

faitement fixe présidait à réchange des différents thèmes, et sur

l'équipollence de certains d'entre eux comme p. ex.aks et oM -t- <,

en opposition à aks -t- OM.

§ 13. Aperçu synoptique des variations du vocalisme

amenées par la formation des mots.

Au § 12 nous avons dressé l'état des modifications qui s'ob-

servent dans les syllabes prédésinentiellea. Ce qui suit aurait à

en donner le complément naturel, l'histoire des modifications qui

atteignent les syllabes présufBxales. Nous devons dire d'emblée

que cet aperçu sera nécessairement beaucoup plus incompletencore que le précédent. Ni les phénomènes de vocalisme ni ceux

de l'accentuation n'ont été sérieusement étudiés pour ce qui con

cerne la formation des mots. En dehors de cette circonstance

fâcheuse, il est probable qu'on r'srrivera jamais sur cette matière

à des résultats aussi précis que pour ce qui touche à la nexion.

Les exceptions aux règles reconnues sont trop considérables.

Nous commençons par une revue très-succincte des princi-

pales formations. A chaque suffixe nommé, nous enregistrons

quelle accentuation et quel vocalisme radical il admet.

I. Thèmea nomin&ux.

Thèmes finissant par <<Thèmes en -a~. le série: Oxytons (autant qu'on en peut

juger, v. p. 82 seq.); racine au degré 2; v. p. 79 seq. 155.

2" série: Oxytons; racine faible 1.

Thèmes en -ta~ le série: Paroxytons(?); racine au de-

gré 2; v. p. 76. 2" série: Oxytons; racine faible (participes);cf. p.14, 23,149,157.

1. Voici quelques exemples: indo-eur. yugd, skr. Msa, ~fp<t, jp!f~ bhôça,

vrdhdi, wd, etc., zd. ~e~<t «hurlant» de gared, Mf~a <: désira de &ar~;

gr <~yos, o~le~' e~et~oft, <r~<oc de <fcc<?', t«~Mc de Ttpa, et avec dé-

placement du ton, ~oe, <M-~oe,<M~;oc,wxoe! genn. tuga- «trait» (F.

HP 123), ~a- <:vot~ (F. 196), !M!o ~commandements (F. 214), goth.

dnM<t <cMte~, aMNMt«arrivée». En composition u'a thèmes ne sont pas

raree: skr. <«p< <t.Xf<t;gr. we yfo-<r, <tM<c, &x- «o~yy<M',

~«-~pM* ~f ~<p ~p$K, ~y~-p, ~t-Kl«, *y<9Mo danByt~tt<~(He8.); i

lat. ~ftPt-~tM-s, jM'o-&fM'<M(quoi qu'en dise Corasen Spmchk. 146).

Page 232: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentuation et vocalisme radical des <U<Xthèmes. 22H

Thèmes en .Ma, 1" série: Paroxytons~); racine au de-

gré 2; v p. 77 seq. 2" série: Oxytons; racine faible (parti-

cipes). Quelques traces du degré 1; v. p. 77.

Thèmes en 'ma~. le série: Accentuation douteuse; racine

au degré 2; v. p. 74 seq. en ajoutant ~c~t< ~o~, ~<a~og

(p. 138,140,167). 3" série: Oxytons; racine MiMe~.

Thèmes en -ra~. 18séné (peu nombreuse): Racine au de-

gré 2; v. p. 138, 156. 28 série: Oxytons; racine faible; v. Lind-

ner p. 100 et ci-dessus p. 157.

Il est difficile d'apercevoir la règle des thèmes en et

-M~. L'exemple a~fa,, (cheval) ne permet point a lui seul de dire

que les thèmes en MV~ont <~dans la racine; ce peut être une for-

mation secondaire, comme l'est par exemple le skr. A~M-a,gr.

-vtM-o- qu'on dirait contenir le sun. -wo, mais qui dérive du

thème ~<MM.Il semble qu'on puisse conclure ainsi: les différents sufnxes

finissant par a, admettent également la racine réduite et la racine

au degré 2, mais n'admettent pas la racine au degré 1. Quant à

l'accent, il repose toujours sur le suffixe lorsque la racine est ré-

duite. La plus grande partie de la série qui est au degré 2 paraît

avoir été composée aussi de thèmes oxytons; cependant la règle

n'apparaît pas d'une manière nette.

Thèmes finissant par a, -4-~MMM<<c<M<s.

J. Le suffixe n'admet pas a,

Thèmes en -ajM. Oxytons; racine réduite: gr. ~p- *Fp-~

(p. 195); skr.M&saM(acc.«&sa~<MMet «~Mw),~MM (les langues

européennes font supposer que le su& est <~). Dans le skr.

~OM (ace. t~w<MM)et le gr. cp<~ Hfaut admettre que l'accen-

tuation est hystérogène. Quelques exemples ont la racine au

degré 1: gr. T~qy, A~~ -~0$, ~t~~ -~og.

Thèmes en -matU. Oxytons; racine faible. Gr. cf~y, A~

9M~t)~. V. p. 131. Si Fon range ici les thèmes neutres en

-~MM,nous obtenons une seconde série composée de paroxytons

1. Goth. /«? == */«~os, gr. ~fe~ e~apfoe, MefM' Mte~ofettona

les participes indiens en -Ma.

2. Skr. < ~M~m<~M~M~ r«&N!a,eM~ma (p. 171) ttc.; gr. c~)!,

~y~e, ~yf~ <fMyff!.

Page 233: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentuation et vocalisme radical des difT.thèmes.230

où la racine est au degré 1. L'accentuation est assurée par l'ac-

eord du grec et du sanskrit, le degré 1 par les exemples réunis

p. 130 seq., c~ p. 137 et 156.

Thèmes en -a,r. Oxytons; racine faible. Skr. M-<~<M-a~.

Thèmes en -t~r. 1' série: Oxytons; racine faible. Gr. (<~)c-

fqp, zend p-Mf-a,lat. s-<eMo(Brugman Stud. 388 s~q.). Des noms

de parenté comme duhitar, ~«~ (~M-). 2~série: Paro-

xytons racine au degré 1. Skr. & gr. yp~p; skr. ~MM&Le mot Mt«~r et les noms d'agent grecs en -~p soulèvent une

question difficile que nous examinerons plus bas à propos du

suif. -<a~.Pour les thèmes en -t~i, il serait important de savoir si la

flexion primitive de chaque exemple était forte ou faible, ce quenous ignorons bien souvent. Ce qu'on peut affirmer c'est qu'il ya des thèmes en -<~tqui prennent o~ dans la racine (v. p. 85), que

d'autres, comme l'indo--eur.Ms~ (p. 24), et les infinitifs védiquestels que <~N~, ~M< affaiblissent la racine. Dans toutes les

langues cette classe de mots est fortement mélangée de formes

qui lui étaient étrangères à l'origine.Thèmes en -ta,i (flexion faible). La racine est réduite, v.

p. 15, 23, 150; Lindner p. 76 seq., Amelung ~SN~ d!M<<scA<s

Adterth.XVIII 206. On attend donc que le suffixe ait l'accent,mais les faits qui le prouvent n'abondent pas. En grec le ton re-

pose au contraire sur la racine (a~Mg) y~tg etc.). En germa-

nique comme en sanskrit oxytons et paroxytons se balancent à

peu près. On a en gothique ~<<K< ~a-~< etc., à côté de

ga-mundi-, ga-kundi-, <?e<K-etc. M. Lindner compte 34 paroxytons

védiques contre 41 oxytons (masculins et féminins). Les proba-bilités sont malgré tout pour que le ton frappât le suffixe. Nous

pouvons suivre historiquement le retrait de l'accent pour ~M~,

(véd.) qui devinrent plus tard MM~,&~t. De plus ~t,

y< de gam, ~<MM,ycMM,et s~ a~ de ~a, da, ont dit être

oxytons à l'origine, autrement la nasale sonante des 3 premiers,aurait produit -<tM-~(p. 36) et F; des seconds apparaîtrait sous la

forme d'un a (p. 177). Notons en sanskrit s-~ de M.

1. La racinedepitdr peut être «,p~ oupa,~ dans les deux casil ya aatubliBaement.

2. Cefait défendde reconstruirenn primitif paroxyton~<< tel que

Page 234: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentuation et vocalisme radical des diff tMmea. 231

Thèmes eu .a~t de flexion faible. 1" série (fort nombreuse):

Oxytons (Bezzenberger ~<«~ II 12~ seq.'); racine faible;

y. p. 15, 23,1&7; Lindner p. 61. 2~ série: Oxytons; racine au

degré 2, comme skr. ~M&~si. ~«; v. p. S5 seq.

Thèmes en .~u de flexionforte. Oxytons; racine faible. Ex.:

<K-~«,~iM(p.l98).Thèmes en -talu. le série: Oxytons; racine faible. Skr.

rtd, o~ (== goth. «~o p. 24); zd. ~e~ == lat. portus; goth.

~~tM. 2e série: Paroxytons; racine au degré 2. Germ. <~M~

(Verner K. Z. XXIII 123), gr. o~-« de la rac. ~,t (v. Fick IF

782), sb-. <a~t<, MMÎM<M, etc. C'est probablement à cette for-

mation qu'appartiennent les infinitifs en -/M-W(c~ p. 223).

Thèmes en .~8. Oxytons; racine faible. Skr. ~-«s (v.

p. 219). Sur les mots comme ~6t~<? v. p. 201.

II. Le suffixe admet

Thèmes en -an. Oxytons; racine faible. Skr. fC-ftH«chiens

(a~c. ~<MM). Le gr. a retiré le ton sur la racine, tandis

qu'aux cas obliques on a inversement: gr. xwo?, skr. fMM<M.La

loi générale des thèmes germaniques en -o~ est d'affaiblir la ra-

cine, v. Amelung loc. cit. 208; sur l'accentuation de ces tb mes

qui primitivementont été tous oxytons, Osthon~ de P. <

11115. Quelques thèmes du degré 1: gr. f6<aw,<~< a~-

~Mf, ~?0~; skr. ~~<t (gramm.), ~<tM, et plusieurs

neutres tels que ~M~o~ MM~MM.

Thèmes en .m~B. La. racine est toutours au degré 1, v.

p. 131,137,140,156.On trouve en grec des paroxytons comme

Mp<t<a~;le sanskrit en possède un petit nombre, ainsi ~MOM,

M~M~, JM(~. Le goth. M~, accuse la même ac-

centuation. Mais les deux premiers idiomes oSrent en outre des

thèmes en -~M oxytons où la racine n'est point affaiblie, ainsi

~MftCM~eMMM,tW~MM, ~MM etc.

M. Brngman pMaït disposé à l'admettre sur la foi du goth. ~a- du

B~~X et dn gr. (h.~ (8tad.IX 836). Au reste il est juste de dire qu'on

a des formes indiennes comme <aM<t,att<t.

1 n est regrettable que dam ce travail le point de vue du vocaiMmo

tadioal soit négligé, et que des formation. tres-diveMes ne trouvent ainsi

combndueB.

Page 235: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentnation et vocalisme radical des diif. thèmes.~32

Thèmes en 'a~m. Oxytons; racine faible (p. 217).Thèmes en -a~r. 1" série: Oxytons; racine faible (<~M-<).

2* série: Paroxytons; racine au degré 1 (sM~-o~). V. p. 218.

Thèmes en .tt~r. L'accentuation et la conformation primi-

tive des thèmes en sont dîfncilement déterminables. A la

p. 212 nous sommes arrivés à la conclusion que les noms d'agent

grecs en -r~p et -TMpformaient dès l'ongine deux catégories dis-

tinctes. La flexion des premiers devait se confondre primitive-ment avec celle des noms de parenté. Or les noms d'agent en

-T~psont oxytons. On attend donc d'après les règles généraleset d'après l'analogie des noms de parenté (v. p: 230), que la syl-

labe radicale y soit affaiblie. Elle l'est dans les mots comme

~oTMp,<~«~p etc. L'ancienneté de ces formes semble même évi-

dente quand on compare ~of~p ~o~mp, ~or~p ~<o~<op,à ~t~~y

9tAtt~M!W.Mais voici que l'affaiblissement en question ne s'étend

pas au-delà des racines en -<t, car on a ~MtCt~p,<~€Mn~ptoyetc.

(p. 132). Voici de plus que le sanskrit ne possède aucun nom

d'agent dont la racine soit affaiblie. On dira que les noms d'agent

indiens ont pour suffixe -<o~,non -< Mais il en existe un de

cette dernière espèce: ~Ms~f (ace. ~MM<~<MM),et cet unique

échantillon non-seulement n'affaiblit pas la racine, mais encore

lui donne le ton. Du reste en admettant même que les deux types

~o~p ~<arop nous représentent l'état de choses primitif, on ne

comprendra pas comment un grand nombre de noms d'agent in-

diens lesquels, ayant tous «r~,ne peuvent correspoLJre qu'au

type ~<oTOp mettent le ton sur Deux circonstances com-

pliquent encore cette question que nous renonçons complétementà résoudre: l'accentuation variable des noms d'agent sanskrits

selon leur fonction syntactique (<~<~MMKj~«MM,~« MM~M~),

et le vieux mot M~< ~mère~ qui a la racine forte malgré le ton.

Il faut ajouter que le zend fournit quelques noms d'agent à

racine réduite: ~e<a!f, <ë~<M',Mfe~ etc.

Thèmes en -a~s. 1"série: Paroxytons; racine au degré 1.

Ce sont l«s neutres comme ~og, v.p. 129. 2" série: Oxytons;racine faible. Skr. Ms< Les mots comme <o~ (duel <o~<t) sont

probablement hystérogènes, cf. p. 201.

Thèmes en -ya~s. Paroxytons (Vemer K. Z. XXIII 126 seq.);racine au degré 1; v. p. 130~166 seq.

Page 236: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentuation et vocalisme radical des diiRthèmes. 233

Thèmes en -wa,,8. Oxytons; racine (redoublée) faible. Œ

p. 35,71 i.n., 155. Skr. ~Mt~M, gr. goth. ~!<~ (== be-

br-usjos).

Les participes de la 2*'classe en -M<forment une catégorie

particulière, vu l'absence de tout <!suf6xal (p. 185). Ils ont le

ton sur le suffixe, et la racine réduite. L'exemple typique est

l'indo.eur.s-M<de o~ (Osthoff K. Z. XXIII 579 seq.). En sanskrit:

M~M<~Ms~M<-etc. Cf. p. 38 et § 15.

Il faut nommer encore les formes comme M!~ et (<~Wf-)~M~

dont nous avons parlé p. 202, et où l'an'aiblissement, quoique

portant sur une syllabe prédésinentielle~ n'est point causé par

les désinences. Nous notons sans pouvoir l'expliquer un phéno-

mène curieux qui est en rapport avec ces thèmes. Après M,r,

n, M, Mtt est inséré. Or les racines en ô, on ne sait pourquoi, ne

connaissent pas cette formation: <s:jM~-s/&< de ~/<« serait im-

possible po~-s/M seul exister Ainsi F<Mt-s//M,type coordonné n

w<w7«Mt,se trouve enrôlé par l'usage dans un groupe de formes

avec qui il n'a rien de commun: jM~s. ~o-<<, ~M-< etc. sont

placés sur le même pied. Jusqu'ici rien de bien surprenant: mais

comment se fait-il que ce parallélisme artificiel reparaisse devant

ceux des sufâxes commençant par "t qui demandent l'inser-

tion du <? A côté de o-t, ~<t nous avons <t-s~ a

côté de ~-MMt, ~-<-MM~on trouve ~-MMt.Les mêmes formations

ont encore ceci d'énigmatique que la racine y est accentuée mal-

gré son affaiblissement.

Thèmes féminins en &(cf~p. 82). 1"séné: Oxytons; racine

faible. Skr. <~«~ MM<f~~o etc.; gr. ~cy~, xo%~

T~q, tp~ y~ o~o-x~, ~t- 2~ séné: Paroxytons;

racine au degré 1. Goth. ~'<~ /M~<)~,v. ht-all. spc/M; gr.

~q, t~q, < ~6~ ~t~ %e~, < CT~,

~e~. En sanskrit M)~f~ identique avec ~C~, est anormal par

son accentuation.

1. Disons toutefois que le type madhu-pd (v. p. 177)est peut-être ce

qr.i correspond a ~o ~.<, sM. Mais à quoi attribuer l'absence du <V

3. L'accent est déplacé dans ~Mh fM! <"< <f«y~,

Mt~J- Dans certaim cas l'expulsion de l'« est empêchée! indo-eur.

<OtM~pour $M~(skr. saMf~ goth. gr. ~Kt).

Page 237: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Accentuation et vocalisme radical des diS. thèmes.~34

Il. Thèmes verbaux.

Plusieursont été <feftt~d'autres thèmesverbaux. Ceaformationsne

rentrent pas dans le sujet que nous considérons,et il suffira de les

indiquersommairement:1° Aoriste en -M, (sh. ~t&'ttH-t,gr. f~) dérivé

de l'aoriste en -a (da,<s-). Thèmes oxytonsen -a tels que îtMtpH-,

tMMMca-,<&~<t-,dérives, ainsi que l'admettait Bopp, de thèmes de la

7"classe: exemple<~«[<t] =. < (dans<~c~<)+ a. a" Le futur en

est probablementune contiattationde l'aor. en -s. 4"Les subjonctifs

(p. 127). Lesoptatifs tels quesyîx-(v.ci-desaous)sont à vrai dire déri-

ves,aussibien que Marat- (p. 193)et que les formesqui viennentd'être

citées.

Thèmes en a,. 1°séné: Paroxytons; racine au degré 1;

v. p. 126,153,159. 2" série: Oxytons; racine (simple ou re-

doublée) faible; v. p. 9 seq., 20,153 seq., 160 seq.Thèmes en -y~. Racine faible, soit en sanskrit soit dans les

langues congénères (p. 157, 159). Contre l'opinion commune qui

regarde l'accentuation indienne de la 4" classe comme hystéro-

gène, M. Verner (1.c. 120) se fonde sur cette accentuation pour

expliquer le traitement de la spirante dans le germ. ~M~OMetc.

Dans ce cas le vocalisme des thèmes en -y<tne peut guère se con-

cevoir que si l'on en fait des dénominati&: ainsi ~<<ï serait

proprement un dérivé de ~<K?A<:lecombat», F<~<<t se ramène-

rait à ~of (e~Mto~). La langue se serait habituée plus tard à

former ces présents sans l'intermédiaire de thèmes nominaux~.

Thèmes en -8~. Oxytons; racine faible; v. p. 13, 22, 149.

Dans le skr. ~ce~, ~tcc~, l'a radical (sorti de M<)s'est emparé

du ton (cf. p. 174).

[Thèmes en -na~-Uet -m&t-A.Oxytons; racine faible; v. p. 22

et 187.]Thèmes en -y~A. Oxytons; racine (simple ou redoublée)

faible. Indo-eur. ~(~ optatif de < Skr. <Ms~- de <~es,

1. L'aceeataatioa primitive de la caractéristique n'est pas malgré

tout très-improbable, car, oatre le passif en '~<t, on a les formes comme

<ya-~ s-y<t-~ etc., qui paraissent venir de <K<,<Metc. De plus ~<~ya<t~

M<Nya<t(p. 171Beq.) ne se comprendraient paa davantage quea~~t (p. S30)

si le ton n'avait &appé primitivement le enfBxe. Il faut ajouter que même

dans l'hypothèse où ~M~yaM serait dénominatif, on attendrait l'accentma'

tiom 'M~~ e& o~eyaM. On trouve vraiment le ton sur -ya dana le

véd. nttt~ (Delbr. 163). Pour &<t!~e<t<c& Grassmamn a. v. &<tfy.

Page 238: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Règles g~aëtalea qui s'en dégagent. 235

MK~ de varrt, ~cc~oM~n' de c~M~; goth. ~~M (c= ~<&~M),

M~OM(== *Mt~t«). La formation est secondaire (cf. plus haut).

Mentionnons le thème de l'aoriste sigmatique comme <M,<&

(p. 128, 191) qui ne rentre ni dans la formule racine SMM~eni

dam la formule racine + N:<~p.

Résumons brièvement ce qui ressort de cette énumération.

1. Les phénomènes qu'on constate dans la formation des

mots ne peuvent être mis en relation qu'avec l'accent. On n'ob-

serve pas d'effets comparables à ceux qui se produisent dans les

déclinaisons faibles (perte de I'<~du premier élément causée par

une consonne initiale dans le second).

2. Qu'est-ce qui détermine la place de l'accent? Voilà lepoint

qui nous échappe complétement. Le ton opte pour le suffixe ou

pour la racine, nous devons nous borner à constater pour chaque

formation le choix qu'il a fait*. Comme le même suffixe peut

prendre et ne pas prendre l'accent (WM~, y<~tX~-), on prévoit

que la règle sera extraordinairement difficile à trouver.

3. Relation du vocalisme avec l'accentuation.

Le ton repose-t-il sur la syllabe radicale, celle-ci apparaît

sous sa forme pleine, au degré 1 ou au degré 2.

Nous avons cherchéà écarter les exceptions,dont la plusconsidérableest le cas des thèmesverbaux en -ya. L'afM-

blissementdes mots sans sainxe comme <M~&(v. ci.dessus

p. 883)est d'un caractère~outàfait singulier:on ne sait même

à quoile rattacher.

Le ton repose-t-il sur le sufSxe, la racine est au degré réduit

ou (plus rarement) au degré 2, jamais au degré 1.

Exceptionsprincipales. Certains thèmes en -tM<Mttels que

j~MtMtf,<wsM<~t(v.plus haut), et probablementune partie des

thèmesen -tar, puis desexemplesisolésasseznombreux.Comme

1. Sans cette alternative, le principe du <~MM<-déterminant de M.Benfey

et de M. Benlœw pourrait presque passer pour la loi gemenJe de l'accent

imdo-ecMpeem. M. Lindner (Nominalbild. 17 seq.) propose ponr les

thèmes nominaux da sanskrit les deux lois suivantes (ta seconde pouvant

annuler l'effet de la première): 1. L'accent frappe la racine dans le nom

abstrait (Verbalabstractam), et le snmxe dans le nom d'agent. 8. L'accen-

tuation dn nom répond à celle du verbe an présent. La latitude que laisse-

raden!. ces deux lois est singulièrement grande.

Page 239: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Somme des a expnMa dana chaque forme CecM<\~c

nousJ'avouedit, lesoxytonsta <Mto!sque~«'ne cocatihMnt

t<aad'exceptionformelle,

Les oxytons du degré 2 auxquels la règle fait allusion ici

sunt presque uniquement des thèmes finissant par a (v. ei-desana

p. 229) ou (les thèmes en Mde flexion faible (p. 231), ainsi Ao~o~

}fAn~og, ~w. C'est une chose curieuse que de voir les deux a se

comporter différemment vis-à-vis de l'accent. Elle donnerait a

penser que la naissance du phonème e~est antérieure à la période

d expuîsion. De fait, dans les syUahes prëdésinentielles, il n'est

jamais besoin de supposer l'expulsion d'un a~ (parïaccent), puisque,

d'après ce qu on a vu p. 21~, les cas faibles des oxytons montrent

«, dans les paroxytons, et que ces derniers nous représententi état de choses qui a précédé les phénomènes d'expulsion.

Pourvu qu'on admette l'immobilité de l'accent dans les

thèmes paroxytons (p. 203 seq.), les phénomènes d'accentuation

et d'expulsion peuvent sans inconvénient pratique s'étudier sépa-rément dans les deux sphères de la flexion et de la formation

des mots. C'est ainsi que nous avons procédé.Seulement ce que noua ons devant nous, ce sont des mots

et non des thèmes. Quand uit dit que l'affaiblissement de la ra-

cine, dans le thème M~-aM,est dû à l'accentuation du suffixe, il

reste à chercher ce que représente cette phrase dans la réalité, et

si vraiment les faits de ce genre nous introduisent de plain-pieddans l'époque paléontologique antérieure à la nexion, telle queM. Curtius la reconstruit par la pensée dans ba Chronologie<~

langues MM~MM~MMes.Doit-on penser au contraire que tous les

phénomènes se sont accomplis dans le mot néchi*? Nous ne sa-

vons, et nous nous garderons d'aborder ce problème. Nous vou-

drions seulement, en combinant la loi des expulsions prédésinen-tielles avec celle des expulsions présufSxales, exprimer le plus

simplement possible la somme des affaiblissements dûs à l'accent,telle qu'elle nous apparaît dans son résultat final: 1° TOUSLES0~PLACÉSDANSLA PARTIEDU MOTQUI PRÉCÈDELA SYLLABE

1. Les cas dont noaa avons patM où l'on entrevcît une rencontra des

phénomènes de flexionavec ceux de la formation (~of-M,Jr.o<c-~ p. 281

seq.) seraient un argument à l'appui de cette seconde hypothèse.

Page 240: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Somme dea <tMpata~adans chaîne forme R~chie. 237

ACCENTtKHTOMUKXT,Km~ins d'impossibilité matérielle (p. 4S~

2" ArCfNKAtTNEEXMLStONt* K K8TCA~SKEPAKt~'AtCKXT.

t~ig ya,8 Ai produit ~~M,M! (skr. ~<~<).

y at ug+ t~ i + a, s » ~M~«, (skr. ~«~s).

wa~id+wa,8+Ai ~~M~(sk!M<7w~).

n resterait à obtenir une règle unique d'où découlerait

~cc <~~<~ dans chaque forme. Quand la question se pose

entre 'syllabe prédésinentielleet désinence, on est fixé pourvu

qu'on connaisse le genre de flexion (forte ou faible). On a vu en

revanche que le parti que prend l'accent devant la bifurcation

entre racma et sufnxe peut se constater pour des groupes consi-

dérables de thèmes, mais non se prévoir. Nous nous contentons

donc de dresser untableau récapitulatif Ce tableau devra justifier

les a, qui existent et qui manquent dans n'importe quelle forme

primaire répondant aux conditions normales.

I. J~C:He+ SM/~C*. Il. 7~<'MK'MH~t/~<

t<" cas. Le ton reste 2" cas. Je ton ~M~e

Isur la racine. la rcc'Nf.

Amcnmeexpulsion n'est

possible du fait de l'ac- a.~<oNt!c~«~!Cjw<M< b. ton est attiré

cent. Cf. ci-dessone. aux JfMNCt)CM,flexion c~s AMMCHMa(ne.

faible). xion (brte)'.

L'expalMon~rtetait 11 y aura expulsion:

del'accentatteindratona 1" de tout a, prëmamt,

les a, prêsaNxaux et au- S" si 1~ ne finit le thème,

can antre. Cf. ci.dea- detomta,prede8inemtiel

soas. placé devant one dési-

-· nence sosceptiMe d'ac-

Dana la Nexion faible les désinences commen- cent.

cant par nne comonne produisent rexpnbion de

ra, predeBinentieL

Nous ne nous sommes pas préoccupes jusqu'ici des syllabes

de redoublement. Le peu de chose qu on sait de leur forme pri-

mitive rend leur analyse tout ù fait conjecturale. Ils s agirait

1. Il faudrait, rigoureusement, ajouter une troisième case: faeMM+

t.~ à cause dn type ao y de la T" classe (§ 14). En adamt de -May

un mNxe fictif, les phénomènes sont ceux de racine <<SM~ce.

2. Nous considétona la flexion thématique comme un cas spécial de

la flexion forte (p. 188).

Page 241: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Syttabea de n~npHeatiot)238

avant tout de déterminer si !e redoublement doit être regardecomme une espèce d onomatopée. ou s'il constitue une WM~M<~

~o~~Mc régulière, le earactefe de l'unité morphologique étantde contenir, a Fêtât normal, a,.

Au parfait, rien n'empêche d'admettre cette dernière hypo-thèse. Comme le ton repose au singulier de l'actif sur la racine'et partout ailleurs sur les désinences, la réduplication perd forcé-

ment son o,, mais elle ne le possède pas moins virtuellement.Ainsi l'on a: indo-eur. «M'<~< «~MM(skr. Mt~'<~ «f/tMM)pour

*wa,wa~a, ~wa~wa~ma. Dans les formes comme ~ap<~<t,l'a

est forcé de rester. Quand l'a. radical est suivi d'une voyelle, on

constate que celle-ci se répercute dans le redoublement: M<M<~«~

pour *bhatibha~ida, etc.*

A l'aoriste en il faut, pour expliquer a la fois l'affaiblisse-

ment radical et J'état normal du redoublement dans fd'*< sup

poser un double ton primitif (!f«, <fZ-<), tel que le possèdentles infinitifs en -~a< et d'autres formes indiennes (Bohttingk~MM~MMjStHM~ p. 3). I! concilie du reste l'accentuation du gr.tt~ff avec celle de cwo~. Les aoristes sanskrits comme o/t~'K~OM~a

ou modifié leur réduplication: il faudrait *~MSOM~.Au présent, la plus grande incertitude règne. L'i de !'e~~t

et de~<]pa~ pose une énigme que nous n'abordons point. Toute-

fois la variabilité de l'accent dans la 3e classe sanskrite semble

indiquer un double ton dans les formes fortes, ce qui permettraitde comprendre MCMaM,vevekti,eepe§/<(qui peuvent passer, il est

vrai, pour des intensifs), zd. ~o<?<MMt<,(<Kcd&M~et en grec ~<t3<o.Au pluriel le ton, passant sur la désinence redevenait un, et en

cotMeqoence le redoublement perdait son a. De là les présentscomme <??§/ La flexion originaire serait: (~5/~ ~~MM*.

1. Le goth. M<z7eppermet de contrôler l'accent indien.

2. Le véd. facaee eat à coup sûr une innovation, car, en le supposant

primitif, on ne pourrait plus expliquer «o~ea. En grec ~e~entc et e&t-

<~iM sont, en conséquence, hystérogènes.8. Dans cette hypothèse le redoublement de- du slave darnï, o~MHM~

vient du singulier, et le dâ- du skr. <?<Mamt,du pluriel. Formes premières:

<M,e-<M,p-mt,plur. <<<M<t9.

Page 242: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les vefbpa de ta classe, 23!'

Chapitn' VI.

De dt~MM~ phenem~es relatifs aux senant<'s

M, <M.

§ 14 Liquides et Masates soMant~ longues.

Dans le ~P volume du Journal de Kuhn, pour la première

fois peut être depuis la fondation de la grammaire comparée, une

voix autorisée a plaidé la primordialité des présents sanskrits de

la 7"formation. Tout a été imagine, on le sait, sous l'empire de

l'idée théorique que lindo européen a horreur de l'infixe, pour ex-

pliquer comment ce groupe de présents avait pu sortir de la 5'

et de la 9" classe. M.Windisch déclare qu'aucune hypothèse ne

le satinait, constate qu'aucune ne rend véritablement compte de

l'organisme délicat des formes alternantes ~<)M~- ~'M~et trouve

que ces présents offrent au contraire tous les caractères d'une

formation primitive. La 9" classe dont personne ne met en doute

l'origine proethnique a péri dans toutes les langues européennes,

hors le grec. Quoi d'étonnant si la septième, flexion bizarre et

insolite, ne s'est conservée qu'en sanskrit et en zend?

Le spectre de l'infixe se trouve d'ailleurs conjuré, si l'on

admet avec le même savant que la 7" classe soit une manifesta-

tion du travail d'élargissement des racines: dans ~MM< par

exemple, la racine serait proprement ~< (~aM)et ne représen-

terait que le déterminatif. Pour peu cependant qu'on repousse

cette théorie, qui n'a pas pour elle d'argument vraiment décisif,

nous nous déclarons prêt à admettre l'infixe. Surtout M. Win-

disch accompagne sa supposition d'un corollaire dont nous ne

saurions faire notre profit à aucune condition. II conjecture dans

la 7" classe une sorte de continuation de la 9e, et nous serons

amené à voir dans la 98un cas particulier de la 7'.

Formulons la règle au moyen de laquelle on passe de la

racine, telle qu'elle apparaît dans les temps généraux, au thème

de la 7" classe:

J~a., radical <<MM~ la ~&e -n~- est MM~ entre les<«'K~

Page 243: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

La 98 classe, cas particulier de la septième.240

La th'xion est donnée par tes lois de !a page tS~. EHe amt'-

t)pra les formes iaiMes 6~<-M ~M-M' ~-M- MM-M-«M~.

MaintenaMt plaçons en regard de cette formation le présentde la classe analyse conformément a notre théorie de r« long:

~!MM~t- forme faiMe~M H-<. Uneparenté difBcilea méconnaître

se manifeste, et nous posons:

==pMMO,X

~!M<t~bha~id ===j!~M~x

c=~~&~H~~ x

Les valeurs des .< c est'a-dire les racines véritables de nos pré-sents en -M«,seront évidemment: pa,wA, pa,rA~ ga~bhA (ou

gr~bhA).C'est la rigoureuse exactitude de cette règle de trois que

nous allons tacher de démontrer.

A part d'insignifiantes exceptions, toutes les racines san-

skrites non terminées par qui appartiennent à la 9" classe

prennent à l'infinitif en -~M, dans les thèmes en -<0t~oet en -<<M~et au futur en -~a, l't (long ou bref) dit de liaison. De plus elles

n'admettent à l'aoriste sigmatique que la formation en -<-&<MM.

panati: pavi-tàr, pavi-tm', pavi-sy&ti, &-p&vi-ae9.hmati: i&Ti-tam, tavi-Sy&ti, &-l&vi-&Mn.

g~tti: ~an-t&r~.

g~ti <: dévorera (v. B. B. g&]~-tnm, gan-~y&ti, &-g&n-Sam

prç~ti: p&rî-tnm, p&tf-Sy&M(e/~p&rl-man, ptu'Y-~as).

mn~S: &-t)Mrî-t&r.

~pn~ii~ ~ârl-tos, ç&rÏ-~y&ti(cf. ~&rï.ra, d-~arl-ka).

st~B~iM:at&n'-tnm, at&n*Sy&ti(cf. et&rî-nMm).

gr. At~f~t: dami-iâ)'.

ctmm&ti~: CtHni-t&r.

grathn~ii: gtànthUam, gMmthi-Sy&ti.maNtnati: m&ntM-tam, m&atM-~y&ti.

çrattmat!: &thi-<a*.

1. Le shr. MaMa~ttM sort régnUèMmemt de MH)M~M<, mais dams les

formes faibles comme MaM~m<Mla nasale paraît avoir été restituée par

analogie: &6M<t~devait en effet donner MK~, qui enaanaMteAt fait MMt~2. Le dialecte védique offre ansm potdr etpdtre.S. Tel est la l'u~t de choses primitif; plus tard on forme le futur

Mf~S.4. V«y. Delbrack ~<M~. FiM~.p. 8M.

6. Voy. GraBamann s. v. Le f de ce participe indique que lea formes

Page 244: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Ï/~ des ra< !nea comme ~'<tM< jw't 241

m~natt: m&rdt.tam,tnardi-~yttt!.

g~bb~ti: gn'tbhl-tar,graMntum, a-grabht-Sma,etc.

skabhnati: s~ttmbhi-iatn,stmbhi'ta.~bhnati: st&tubhi-tutn,stabMtu, a stambhia~m.

açnati: pr~-açtMr.i9çati: 6ai.tom,eSi.Sy&ti.Mnatt! kôa!-tum,koSi-SyMti.tau~ti: mùS'-tutn, mo~!syati (f/~ mMai-Yùu).

Les exceptions sont, autant que j'ai pu m'en rendre compte:

t<t<~H~ (lui n'offre 1! qu'au futur &<!M< ~Ms~< qui fait

~<S/MMtou ~~MtM, mais ~tM/a, jamais ~M~<~<;et ~H~< où li

est partout facultatif De quelque mMuere qu'on ait &expliquer

ces trois cas, ils sont tout <tfait impuissants comparativement

aux vingt et un précédents, et il est légitime de conclure: si l'on

tient que la racine de JMM<M/<est celle de ~M~ ne doit

point être nommée sous une autre forme que~<tM< (soit~M~).

L't de ~M-~<-MM!sa un rapport tout aussi intime avec 1< de

~Mt< que le s de jM-M!-s-M«Mavec le s de jMS-/«r.

Pour juger complétement du rôle et de la valeur de H dont

nous parlons, on aura à observer trois points principaux:

1. Dès qu'on admet le lien qui unit le présent en avec

H final, on reconnaît que cet <, loin d'être une insertion méca-

nique vide de sens, fait partie intégrante de la racine1.

2. Quant à sa nature: il ny a point de motif pour ne pas

l'identifier avec H de ~M«, ~«. Nous avons reconnu dans ce

dernier le descendant d'une voyelle faible proethnique désignée

par (p. 178 seq.), voyelle qui n'est elle-même qu une modifica-

tion de l'espèce d'a, ou des espèces d'à autres que a~et o~ (~, p).

Plus haut !'« long de ~M-, dont la moitié est formée par

la voyelle mise à nu dans ~< JM-,nous a prouvé que celle-ci

avait été une voyelle pleine dans la période proethnique très-

ancienne. Ici 1 Mde ~M(K<<~M~o-, donne la même indication re-

lativement à H de p<M;<~a&

ù nasale fMMM-<MMt,fMM~t-~t, ne sont pas primitives. Le présent

même devrait faire ~~M<!<<.

1. A la juger même dans sa valeur intrinsèque, l'idée qo'on se fait

par habitude de Fî de jpac~r et de ~-oMKNr n'est pas moins arbitraire

que si l'on comptait par exemple pour des quantitea négligeables t't de

e~tM on l't de F<M.16

Page 245: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t{:M'!)M'aM(MW!f!et racinM aHt«tH«~.~42

:t. n'attire part il y a entre H on de j'< et Vt on

de ~'«-, ~f<M< cette Importante di~rence morphologique,

<tue!e premier resutte de ht réduction d'un « («,~ tandis que le

second para!t exister de fondation a !'etatautophthongue. S'H

cutnbine ~ec a, dans !e présent en .M«, il n'en préexistait p~

moins ù ce présent.En résume nous avons devant nous comme typea radicaux:

~M~ JM~, ~M,M~ etc. Sons leur forme inaltérée qui est

ttt base du présent en .M<~ ces types sont JM~, JM,

<Mt<<.D'uncoté, on vient de le voir, te rôle du phonème dana

~<-<jM<H«est absolument parallèle a celui que remplissent dou

s dans ~e-J ?~<M~ ~s- ~MM~ D'un autre coté, si l'on prend

les racines ~ïM', MM~, M~~ il devient évident que notre pho-

nème possède cependant des propriétés morphologiques toutes

spéciales: aucune sonante, si ce n'est peut-être M(v. p. 244), et

aucune consonne ne pourrait être mise à la place de !'<dans les

trois exemples cités.

Si donc on s en tient purement à la base de classification,

plus ou moins extérieure, que nous avons adoptée à la page 184,

il convient d'établir deux grandes catégories de racines. Première-

ment les différents types distingues à la page citée. Deuxième~

ment les mêmes types a chacun desquels serait venu s'ajouter

On est ramené en un mot, sauf ce qui regarde la conception de

H, à la division qu'établit la grammaire hindoue entre les ra-

cinés <f<~s, ou demandant r«:de Maisons, et les racines <MK-

<A<~ qui en sont dépourvues.

Revenons un instant à la 9" classe pour considérer un point

laissé de côté jusqu'ici.Aux présents ~M~, K~, répondent les infinitifs &s<-<MW,

MKM. On attendait ~~<~MMt,M~MNtetc.~ Il faut supposer que

le groupe subit un autre traitement que -OM~ -<M~ etc.

Comme l'optatif indo-eur. Mftfa~== "'M~<~ (p. 193) fournit

un parallèle a cette contraction, il y a lieu de la croire proeth-

nique'. Que le phonème en tous cas, existe réellement dans

1. Les exemples f~MM, fr«y<<<"M, seraient alom des formations

d'amdogte. Nous ae savons par quel moyen rcaondre le proMème que

Page 246: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

î.cs racines de la T"ftiMst- sont «HM<<M~w'!a priori. 24~

!cs racines précitées, c'est sur quoi !'< long des participes Mt ~f,

Mf<(v. plus bas), ne laisse aucune espèce de doute. Ajoutons a

ces deux exemptes t~~ 11-~ Dans les prMseMts ~<, j~t-

W~, M~W/<, ~'<~< !'<long n'a certainement pcnctre que sous

t'innueMceanalogique des formes comme X) ~M C'est amst

que le védique wtMa~s'est change plus tard en w<M< Les in-

finitifs h'<?MMt~M't~«M,f~MM<,sont tout pareils a ~MW, MMM'.

On peut évaluer certainement le nombre des M<A<~<~&la

moitié environ du cMNre total des racines. Plus bas nous aug-

menterons de quelques exemples la liste commencée p. 240. Mais

auparavant on remarquera que la théorie de la 9" classe nous

permet de prévoir, au moins pour un groupe considérable de ra-

cines, la propriété d'être oHM<t< Ce groupe, ce sont les racines

de la 7" classe. Car autrement, d'après la loi (~'MMC~Mt<&'Ha.

se /a~ CM~'eles o~M;(~«vs c/cMM~ de la )'<fC!M<~)elles eussent

donné évidemment des présents en -H«*.

riç&kt! réktam, re~Sy&ti.bhan&kti Mt&ûktum,bha&My&tibhan&kti bhûhtnm, bhoMy&ti.

ymn&Mt yûMam, yokSy&ti.vin&~mi vékiam, veMy&ti.

ëhm&tti éhéttum, éhetsy&ti.

bhm&tti bhéttum, bhetsy&ti.

mç&ddhi Htddhnm, rotayàti

pin&St: p~Stnm, peMy&ti.

çia&Sti çéStam, çeMy&ti.

.B'e*M?6inaçh PMf.ééttar.

Pour <MM~ <NN~t, et ~f< Ft <:doliaisons est facultatif. Les verbes

<)-<ta<Met ~<'«aM< forment le futur afcc ou s<MM<, rinBuitiv at'ec t. Les

autrea verbes contenant le groupe <M'+ eoK~OMMe(<tf<jparc~ fa~ ta~),

ainsi que OMt<~Mt, ont toujours l'i dans les formes indiquées.' Dans tous

ces exemples la voyelle de liaison, qnand elle apparaît, a été introduite

par analogie. La plupart du temps on en avait besoin pour éviter le

groupe incommode ar + eoKsOKHedouble (cf. ~fo~~t, de ~aff etc.). Ce

qui prouve cette origine postérieure, ce sont les formes faibles en -ta et en

-Ma a~ ~<o, <n~a, ~M, e&~a, rddhd, ~~M, f~a, c~s~N. Com-

posent les formes telles que Msy<~ de KHa<t (parallèlement & ~a<t),

MM~M de MtMo~ etc. M. Curtins (Grdz. 837) regarde MS comme la ra-

cine de ce dernier verbe. Dans ce cas F* de <tMM<t<tne pourrait être qu'une

voyelle de soutien: m-t Ma<tponr mMa<<serait à Mia~ ce que «KaM*est

à <c~à.

1. La racine <'aM, contre toute règle, snit à la fois la 7e et 9" classe:

ved. «Map et M~AMofs.Il y a là un iait d'analogie, a moins qu' n cote de

r.abh il n'existât une racine tablii.

2. Voy. Benfey Votlst. Gramm. § 166.16*

Page 247: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

244 La cM~i~me classe.

p.<<z les participes d<'averbes de la 9~ classe afita (a;'M<t<<),M<<'<(M<<a<<),A«&«a (<M~M<t),~f/ttM (~r~<<tt<'),MKS'<«(<MMS<tO<t),M)M<M(MtW<!«<t),~«'M)~ (~<tMM«<<), ~«M<M* (~aMMf<< Noua ne citons pas ~rt<</«<«,M«</<t<f<,~-f~<t<(( (do ~r«MKa<<, M«~tH«<t, t'r«(A!M(<); r!Mp!rue ? y ren'(lait peut-être l'i n~csa&ire d'atUe~rs. Dans l'exemple H<<~ ou JMMMdf

M<fM«(<,la forme contenant i tend a être remplacée, mais enfin elle existe,ce qui n'est jamais le cas pour tes racines de la 7" classe.

Le principe de la formation en -H«tM (5" classe) ne saurait être re-

gardé comme din'erent de ceM des autres présents &nasale. Los formes

en -N«, «-<<supposent donc, a l'origine, des racines finissant par M. Dans

plusieurs cas, la chose sevérifie: !'«MJ-<(,Sf(t!f.t(==!<'M-)M~-<<-<t,<tH-Ka,M-<t)sont accompagnes de f«HMf«f, s«Mx(at' (== t<'o,M!t-<<<~sa,MM-<ar'); ff{«:-M,outre farKMr, M<r«~tt, a pour parenta g~ fN~ lat. fc~f-o, goth. pa!p~aM;

X'~<«!-<tM base sur une racine &atMd'où ~<u'd(t". Même type radical dans<<t!'«-<e(prés.) <arM<«r, <afM.<ra, tafM-MM, <ar«-t!att<a, non accompagnetoutefois d'un présent *<~<t (cf. t~my~M). La place de 1'~ dans la ra-cine ne change rien aux conditions d'existence de notre présent: çra,u«écoutera pourra donc former ~-K(~-M-<t, {'~J<

Mais dès l'époque proethniqne, on ne le peut nier, la syllabe -M<t,Ma été employée à la manière d'une simple caracterintique verbale: ainsi

<'),t-~«M (akr. «?<?, gr. f&'w<tt), <H-H«tM~t(skr. <aH«<~gr. ta~!<o), ne se-raient point explicables comme formations organiques. Toute cette quea.tion demanderait du reste un examen des plus délicats: il y a lien eneffet de se demander <i l'Mdes exemples comme <<tfMMf,s<MtM~<:f(et commesf<M«<tpar conséquent) est bien 1'u ordinaire indo-européen. Sa contrac-

tion avec r dans les formes comme <«f<t et eNr~Mtde éarvati (équivalentai <afM<tmoins a, c<M'<MMmoins a) rend ce point plus que douteux. Cf.

aussi, en grec, le rapport de ~6 MtM o(M'u(M.

1. Les formes s~aM/«t et etoMta ne sont pas védiques. Comme

pMs<<M<tet 6aJ~K«M se distinguent d'une manière générale par l'absence del'i (p. 241), les participes jpMfi~ ta<M7<«,n'entrent pas en ligne de compte.

2. Cf. gr. Mfem et 'E~M~toc.

3. Quelles que soient les difficultés que présentent Ii l'analyse les dif-férentes formes de ce verbe, l'existence du groupe radical 1-aru, à côté de

kar, paraît absolument certaine. Le présent &arJ<t est fortement rema-nie par l'analogie. Un groupe comme kard- ne saurait être morphologique-ment pur, car, si l'on en veut faire une racine, l'a double ne se conçoitpas, et si c'est un thème a deux cellules, la première devait encore perdreson a. On arrive donc a supposer JMfM-Mtt, &a<tt-Metc., c.-a-d. un prë.sent de la 2° classe pareil a taru-te et &f<Mt-M~. L'influence de t~OMtamena ensuite la diphthongue et réagit sans doute aussi sur le pluriel et

le due!, sur lesquels on nous permettra de no rien décider de plus précis.4. En zend, y s'étant imbibé de ru qui suivait, on trouve fM~MMM-au

lieu de *fe<'eM«-.0

Page 248: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ËMumcrtttioMde racines t«~««s. 245

Aux reines ~<~ enumerees plus haut ajoutons que_que.

Mouve~x exemples qui ne posent pouit de présent de1~

classe. Nous avons principalementen vue les cas où est pré-

cédé d'une sonante*.

a~<~<< avi-t& (2«pi.). &vi-t~o, avi-tM, avt-Sam.

~o-t ~o~e~: dh&vi-tam, dha~-Syati, A-db&vi-Sam.

M~ ~.<-«~ CH~M. ~Vi-t~ S&Vl-man,~~Vl-~m.

7M~ <.M~«< h~Y-t~c, h&vi.man (mais aussi hutm).

~n < cer~ karf-tam, &-tt&n-5am.

~Mft ~OMe~: n-Hn-Sam.

eaW «t~: ~ri.tam, éari-tra, &-6&ri-Sam.

o<tfÏ ~~f~: ~-tam, garï.Sy&ti, ~gan-aam.

L~<tu~ tari-tra, p~i~r, &.t&n gam, ~r~.

&A«M<<:c~er~, kh&ni.tttm, Humi-tnt, ~kMM.aa.m.

~~< g&ui.Sv. (impér.), gani-tivr, ~-t~. 8.

(M~g.mmM), ~ni-tva, ~m-syatc, A-g~m-a/a

vani~r, vani-tti (forme forte introduito pM~~g.e

d~B !eB th~es -ta), ~m- L'~tc <-«t~ sans <, e.t

difËc~e à. exptiqacr. -.<sans sani-titr, aanf.t~, .&ni.tva. aan~y~, a.B~

OM~<KM«-~ tuaY-at (2" sg.), ami-M&,"mY-~ (a.mttra?).

NtfaMM~<~<~e)- bhmmi-tum, bhrami ay~tt.

t-<tMÏ<!-<MH< vami ti, a-Y!tmt.t (Delbr. 187).

~r F~< ~Ï.Sva, çam~dh~m (Delbr. 1. <),

~mi-tAr.

t-ramt ~se /a<~Me~ s'r&nu ium, ~-rMut-Hyut).

Comme on voit, les diR-~euts sufRxes conuucnçMit par t et s

sont favorables à la conservation de IL 11 n'en est pas toujours

de même quand c'est un qui suit ce phonème. Devant le suffixe

n n'apparaît jamais. Parmi les formations en -MM~,

~~MM, M~M~, sont réguliers,

mais on a en même temps ~<~et d'autres

formes de ce genre 2.Il est permis de supposer q~l~

exercé

sur la voyelle faible une absorption toute semblable a celle qui

a donne ctMM~~M<M, pour c~MM~~t~.

Un autre groupe de formes où rextirpa~~e~P~e

Tontronve~c partie dee formes védiques réunies par M. Dclbr<tck

dlEs9aâ.Verb. 186seq.

2.Inversementuneminorité de t~ucB en sont ti~,

giqu~ T~L Ce sont, d~ S~hi~, <

M«tf(M«M~~MNttUt.

Page 249: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Disparitions et extensions de Ft.

suivre clairement, ce sont les présents de la et de la 3' classe.

( 'crtains verbes ont maintenu intégralement le paradigme: la rac.

rodi (f<<«M, ~<M'<<t<<,~tMK- M-~f~'&aMt)possède encore le

présent ~< plur. t'«(K'NMM.On connaît les autres exemples:

«K< cf.(!M<aMM~ ~aS< cf.M!-<'MM~~O'$<«~; MtW<-<it

(PaHini), cf. ~!<M<-<«Mt,MtMM-~«< Comment douter après cela,

quand nous trouvons d'une part ~<MM- ~«M: ~(tM<MM!a~-

etc., de l'autre l'impératif ~M~t'« et la 2° personne~<î-~Mt-s<

(Hopp Kr. gramm. § 337) Westergaard ajoute pour le dialecte

védique ~K~tf, ~<MK~MKM,~a'K:~c comment douter que ~o*

~aw- ~(f-~M* ne soient hystérogenes? Chaque fois qu'un Ï

apparaît dans quelque débris du présent tel que <MMt-~~WM<-§!on constate que la racine montre l'< a l'innnitif et au future

Aussi nous n'hésitons pas un instant a dire que dans ~<po~t de

~M~ dans tM'a~t de ~'of~ 1'~final de la racine a existé une fois,et que son absence n'est due qu'a une perturbation dont nous ne

pouvons encore nous rendre compte. Peut-être la ressemblance

de *p~pa~ *ce~< avec les intensifs est-elle ce qui a déter-

mine la modification.

Un autre fait qui ne doit point induiro en erreur, c'est l'ap-

parition fréquente de H en dehors de son domaine primitif. Le

nombre considérable des racines w~< l'oubli de la significationde 1'~ expliquent amplement cette extension hystérogène. D'ail-

leurs elle est le plus souvent toute sporadique. La propagation

systématique de I'<ne se constate, entre les formations impor-

tantes, que pour le futur en -sya, qui a étendu cette voyelle à

toutes les racines en -ar, et de plus aux racines ~<Mtet ~M. De-

vant les safnxes -<« et -~N~ot, les trois formations obeis-

sert a cet égard aux mêmes règles (Benfey Vollst. gramm. §917)

l'<, sauf des cas isolés, est en général primitif.a L'usage de

l'aoriste en <<MK, malgré des empiétements partiels considé-

rables, coïncide dans les lignes principales avec celui de l'infini-

tiv en ~-<M)M(Benfey § 865 seq.). Parmi les exemples védiques

1. Il y a une exception, c'est <w<tpt<tK)<tp<MM.2. Parmi les cas irréguliers on remarque lesfonneavëdiqaeaefdo~a~

er<tf<<<tpa~y~Mttapa~.Inversement <aft-<Mmest accompagné do <a<<«M~a-Ot<«fdo po~f. La liste de ces variations M serait jamais finie.

Page 250: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les mutations du groupe eoK<'H<c+ ~47

(Delbruck 17!) scq.) on en trouve l'eu qui ne viennent pas d'une

racine en i'.

Une statistique spéciale que nous ne nous sentons pas en état

d'entreprendre pourrait seule déterminer au juste, dans quelle

mesure la théorie proposée nécessite (l'admettre l'extension et

aussi la disparition de l't.

La conservation de 1'~dana les mots-racines mérite d'être

notée: <-«Mtet S(M~donnent les composés ~M< <~<MM<<-

mM~ ~M-M: ~<ï-MM~ ~-M~~ ~~<-S(:~M,~a-M~

/<~oM.~M~. Ces formes -t'<!M~-et -sani-,évidemment très-usuelles,

no sont pas de véritables thèmes en l'accent, les racines dont

elles dérivent, enfin le fait qu'on évite visiblement de former les

cas à diphtonguele Rig.Véda, sauf ~~<- (voc.), n'offre

jamais que le nominatif et l'accusatif sing. tout y fait recon-

naître le type ~-7<Le génitif de -~M n'a pu être primitive-

ment que -~M-as == -~MM-as(cf. plus bas).

Devant les suffixes commençant par une voyelle, qu obser-

ve-t-on ? Les racines M< j~donnent M~

o~<M. On pouvait le prévoir: le c~ est le même que

pour ~M~'e- datif de ~M~ (p. 203), et la voy-

elle élidée dans n'est autre, comme on a vu, que celle qui

a d& subir le même sort dans la 3" pers. pi. ~M'~e== ~«M~c

(p.3C).

Si maintenant nous prenons pour objet spécial de notre

étude le groupe SMM~ + il ressort premièrement de ce qui

précède cette règle-ci: .<<.<Je ~-<M<~sonante + ~<~c ~~c t'oyelle s est

~MM ~(MC seconde voyelle et ~MKt~C quel (levant les consonnes.

Nous passons a la démonstration de la règle complémen-

taire, qui forme le suiet~roi~ement~ditdu présent paragraphe:

1. La forme~M~ta offieun intérêt particulier. Dans BonHong,

évidemment le même que celui de ~M-~ ~.M.est écrite toute

l'histoire du .oi-di~ut aoriste en -< L'e~te~ distincte decet .on.te

cûté de' l'aoriste en repose pnncipalement sur l'innovation qui a ~t

diverger les deux p~digmea en transformant la 3" et la 3~personne du

dernier, <~ (véd.) en et ~M. Ajoutons que cette innovation,

~.le.uppL M. Brug~n Stud. IX 81., venait elle-même, par ana-

logie, de 1'M~to en .M~, où et .!<étaient nés de et -t.

Page 251: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

~4~ I'ro)'ortiun tn's exaft~*entre ~M ~t«'<<MMet Mws)(« <M<M!<KtK.

Le ~CMp<?sonanto ~eMW ~'MMCco~oMKCoM.~<ce<tM

<«M<tMCM<~M<M<<?MMtP~,SCC~Mf/CCMsonante longue, quel gMCsoit le

~OMftMequi ~K~.

Ici plus qu'ailleurs il est indispensable de ne pas perdre de

vue le principe que nous nous sommes enbrcé d'illustrer dans les

chapitres précédents. A part certains cas spéciaux, du reste dou-

teux, tout affaiblissement proethnique, toute dégradation, toute

alternance de formes fortes et faibles consiste invariablement,

quelle qt'e soit l'apparence qu'elle revête, dans l'expulsion d'<f,.C'est ce principe qui exigeait que nous prissions pour MM~e<MOt

~o~~we non la syllabe, mais le groupe ou la cellule dépendant

d'un même <~(p. t8<!). Quand il y a déplacement d'accent, le ton

passe non d'une syllabe à l'autre, mais d'une cellule à l'autre,

plus exactement d'un à l'autre. L'~ est le procureur et le mo-

dérateur de toute la circonscription dont il forme le centre.

Celle-ci apparaît comme le cadre immuable des phénomènes; ils

n'ont de prise que sur <

D'après la définition, ce qui est e<'K«?cjM-~cMMCM~cHedans

une forme comme l'ind. ~<K~, c'est M<K;dans Mf~tO~au con-

traire ce serait a. Aussi le pluriel de f<KK-~est-il nécessairement

~M~<-M!«s,parce que f<M~-tombe sous le coup des lois II et 111

(p. 188). Il en est de même dans la formation des mots. Ainsi

~a~ .sMwM<MW,~<S<-<«w,thèmes à racine normale, sont

accompagnés de ~MM-& ~M~ (== *~M~), <MMSî-<«.Quel

son a été &acri6é dans le type réduit? Est-ce la voyelle faible d

qui précède immédiatement la syllabe accentuée? Nullement, c'est

forcément l'a plein, placé deux syllabes avant le ton.

Cela posé, lorsqu'à côté de pavi-tdr nous trouverons pM- le

phénomène ne peut pas se concevoir de deux manières différentes:

~M-ne sera pas «une contraction», «une forme condensées de

~MW-.Non:jpM<as~'a (~ à JXM~ moins a; !'? de~<t contient

le -vi- de~M~ rien de moins, rien de plus.

Thèmesen -ta, -<t,etc.

1. Série de l'ts. avi-tar: (tMd~a-M~),«-?; dhavi-tum: <~M-

<y<M- pAvi-tam: j)<t-~<t;aa~i-t&c: ~«-< h&vï-tave: &M- oe~-

7<M-

Comparez: cy6-tum: c~M-&t,-e~M- plo-tum:~tt-M-

Page 252: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

~M<«.J«<Pt<MM,~Mf<«JMrt<MM',~«<M~HM<<MM<,{~Mfft{«MX~MMt.~4't b

çf6*tam: ;TM/«, {T«-/<;aô-tnm (presser): s« /< ~M<nt!W-<<;arô-

tum: s~f-M, sn< M tam: ~M-~M,~-7<M-1.

2. Série de l'r, oati-tnm: c~ cw-/< gMi.t~r: ~f~

~<; tAn-tum: <WiM, a'o. sM-~M«- p&ri-Hun:jpMr-~«,

pMr-~<;~n-toa: fK~-M(Urassmann s. v. fM~).

Comparez: dhdr-tum: < bh&r-tum: M~. M<

aAr'tum:<; am&r-trun:SM!M~<; ha)'-ttnn:~f-etc.

3. Série de lta. kh&nî-tum: M«< ~mi.tum: ~<

~t- vani-tar: ~«-M;a&ni'tum: ~?, ~<<

Comparez: t&n.tnm: ta-fti; màn-tum: ~Mt-~?;han-tum:

~tt-~«,*~<t-

4. Série de !'?!. ctami-tar: <~<M- bhraïni-ttua: M~M

&fM- v&mi-tmn:CHM- ~ami*ttum:f«M-{~M- ~rami-tnaa:

~aM-~<î,etc.

Comparez: gan'tnm: nan-tum: <!<<f- a-Ma-<<;

yan'tum: ~ot-~«,~M- ran-tum: ta /< x!

Avant de passer à d'autres formations, arrêtons-nous pour~xer les données qu'on peut recueillir de ce qui précède.

1. Série de ï' Les modifications secondaires étant nuHes,

cette série doit servir de point de départ et de norme pour l'étude

des séries suivantes. Nous constatons que *jM<~<f,ou ~M(~, qui

est a~M~* ce quej~<<a est ù~f?j~ s'est transformé cn~M~.

2. Série de l'r. Il devient évident que et M~ne sont que

l'expression indienne d'un ancien r-voyelle long~. Dans les cas

1. Les racines des participes f«<<tet ~«M ont des formes très entre-

mêlées, dont plusieurs prennent 1' probablement par contagion analo-

gique. Sur ~M<av. plus bas.

2. Cette forme se rencontre Mahabh. XIII 496, d'après l'indication de

M. J. Schmidt (Voc. II 214).8. La forme satK~ est évidemment une création nouvelle imitée des

formes fortes; MtMadmettrait aussi, à ce qu'il paraît, sati pour ~t, in-

versement on indique titi de tapi, Bonfey Vollat. Gramm. p. 161 seq.

4. Ici par conséquent la formule de la grammaire hindoue se trouve

être juste, abstraction faite de l'erreur fondamentale qui consiste à partir

des formes faibles des racines comme de leur état normal. Il est aussi vrai

et aussi faux de poser ~f- comme racine de ~Nf-M que de dire que ptt est

la racine de ~M- Le lien nécessaire des formes fortes en i avec les pho-

nèmes Met M*,«f, est constaté dans cette règle: «les racines en Met en

prennent ri de liaison.

Page 253: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

<f, Mf < « et «M venant de na~tea stttMntcf) toH~f:

<.u il <'xist<'encore, comme j~M et tM<</«~pour ~M<~(M~ ce

phonetno M«s'est tonne que très-tard par le procès dit oMcMf/<-

M!~M<f«Mtj~M~< Xous ajoutons tout de suite ~«e Ir <<tir «<

.wM~<MaMCMnc/<f~<M~<f<tMaM~MK~~~<M<fa<rfSde ir et ur. i'ttr-

tuut où il existtut un v~ritaMe (c'cat A-t!ire devant les coM.

suHMPs),nous tronvons tuut MaturencmPMt«', «t~ et c'fat seutc

ntpnt quand aetait d~ouhM en tï (c'est-a dire devant kf

vttyc!t<'s),qu «n voit apparaitre ir, tir:

<~ Kt' «*, Mf == M Mf.

("t'st te <juiexpti<tuc le ~m. Mt~ do «<« (rac. <M«)eu n~rd de

~M<~(~== *Jt~M~dc~M<«~.

i~a raison qui, dans t-ha~ue cas, détcnuinc la teinte t uu ta

teinte « est la phtpart du temps cachée. Vuy. sur ce sujet Joh.

SKhmidt Vue. 11~!3 seq.

l'arfois le groupe «~'cache un fi' qui s'est fondu daus !'«:

ainsi M~< pour *?f«~«== si. ~KHft. L'existence du <'long n'en

est pas moins reconnaissable: y bref eût donné < ou tout

au moins <xM~t~. II serait seexaminer pourquoi dans certains

exemples comme Ao~-ft!~ c persiste devant W.

Peut-être le groupe <~+ coMSOMMeest-il quelquefois l'équi-

valent dans sa série, des groupes <r et M' + COMSOMMC;tel pour-

rait aussi être une modification du bref déterminée, dans j~K~

par exemple, par une durative qui suit la liquide.

3. Séries de F~tet de l'Mt.L'entier parallélisme de l'Mde ~«

avec ï, « et ir == parle assez haut pour qu'on ne puisse sans

invraisemblance donner a cet o a. ~me autre valeur préhistorique

que celle d'une nasale sonante longue. Et cependant la muta-

tion de M~sn Mn'est pas peut-être sans offrir quelque difficulté.

Je comprends celle de rA en c'est, à l'origine, une prolonga-

tion de lr durant l'émission du Pareil phénomène semble im-

possible quand c'est une nasale qui précède l'occlusion de la

cavité buccale, et par conséquent la nasale, cessant nécessaire-

1. M. Benfey a montré que le verbe Nt~<t<<~dans les Védas, a un

long, et M. Hubschmann en a donné l'explication par la comparaison dm

zd.N<atMM.

2. Nons admettons qoe dans ~wfM<~ de M~<M, <tp<f~<t de a~ la

longue est due à un effet d'analogie dont le point de départ était fourni

par les mominatifa du singulier «~M&, o~ cf. ~aA, ~0 F«~

Page 254: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

J'n'ift'Htttun «~« M. ;<t1

ment au moment ou te son commence. )h fait Mous avoua vu,

H cote du ~en. M~M == *~f~ h' groupe M subsister dans

wM~<M. Le temoi~na~e des tangues congénères n est pas décisif,

car la voyeUe oui suit t M(tans tat. ~M«~ v. h* at!. MMM«f== !<t<r.

titi, ainsi que dans~M~ff.~ skr. //«~ (sur ces Mots cf. plus bas)~

pourrait <'tro cmanM' de la nasale snnatttp tt'n~< et n avoir rit'n

do ct'tMmuM avfc !t' procttunqup qui d~tt'rmino cette dcrnh'n'.

tt est fttucevabte aussi, et c'est ht stduti'Ht <jui nous {<ar«!t te plus

ptausIMe, t~M' M~ se soit change en H~: il s'agirait dotn, exacte

tnent~ d nne ttasate s«nante tondue ~<««( <?*WMCro~/e /<!<&~<.

Nous Me faisotts pas d'hypothèse sur lu suite de phetMunenes

<t<tia transiorme un tel groupe eu fi ton~. Lidee qu'une t'o~f~

M~tt~e aurait ~rme la transition est ce nui se présente te plus

MatureHeotent a l'cspn~ mais je ne sais si la série de Iw, où c'est

évidemment «w (<~<M~«== *<?«tM~!) uui fait pendant a I'«, est de

nature il confirmer une telle supposition.

Kemarqne concornant certaines formes de la classe.

Le fait que le groupe M+ doit dana dos cas domncs apparaitro en

sanskrit aous la forme d'oa « long iMMresse directt'tMOMtla flexion de la

9" classe, où ce groupe règne & travers tontes les formes iniMes. Dans

~MHMAH,~y{«<~ rien que de ruguMer: ainsi que dans ~NM<Mr,M setronvo

précède d'une voyelle. Au contraire ~M<<«fM, tM<<~<~<'<,onrfucnt le groupedans les conditions voulues pour qu'it produisît «. De fait, nous sommes

persuadé que sans le frein puissant de l'analogie, on serait arrivé a con-

juguer ~fM(<a<t, '~fMt<~M. Je ne sais s'il est permis d'invoquer le xd.

/)t~aMMaM '= ~r<!«M<tSt; en tons cas le sansMt lui-méme fournit ici des

arguments. Le verbe A<'c< ? (iratum esse) possède un thème dérive /<<t<«-dana le partie. A~<< M«M<t. Essayons de construire la même formation

sur un présent du type ~fM<<«< nous obtenons, en observant la loi phoné-

tique, ~M«-yf< Chacun sait que non-seolement ~fMay~t existe, mais

encore que tous les verbes en -«y« qni ne sont point dénominatifs, mon-

trent le rapport le plus étroit avec la 9e classe 1. M. Delbrach a cherché &

cxptiquer cette parenté en conjecturant des formes premières telles que

1. Si l'on admet l'existence d'un y de liaison, les verbes comme A~t-

y a-<e et ~rMa-y-a-~ gavent se comparer directement aux dérives de la

7" chase tels que <~M-M (p. 834)

hnm,&- tnut,h-.

ra.c.ht~rA rac.tf~th.

Page 255: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

ht 8 Mwntfn M,y, ?, dans di~rca~B furmidioM.

*~Mf<)~ mais «Mno ae change jamais en «, et te thème do ~M(M<<

M\stpoint~)rMw'M'.Comme on te at)).posc d'at'rt-s ce quipreecJc, -<~<t dovMtot~oMractrc

procède d'une cc))~HM€otj)amaia d'unt- «uMMMff,muta tMMit exception, on

? p. ex. <?aM«y«<t. Ccht tient apparemment & ta nature du gfonpe .MK-

qui se pronence en rëaMte comme -MMM.. Ka conséquente *<!m(m)M~<i

devint (t<)tM'~«-et non «~MK<

Thèmes en tM.

Série tle rM.dhavi:~<'<M<lavi:~<-M«.

Merie de !'<. kan: ~'<<«; gari:~ cari: < gan:

~<; tan: ~K<; pari: ~'o- man: M'M<).«!; 9an:

TbcM€iiverbauxen -ya.

On peut réunir la 4*'classe et le passif. Ces formations

(UH~'ott pour l'accentuation, mais nou pour le vocalisme.

Les séries de W et de t'Mn'oNrent rien d'intéressant, car ou

constate un aHongement général de ces voyelles devant Ainsi

f~, donnent ~«~ fn< pour *;T«~-

Sene de 1' gari: ~<; kan (verser): X<<<e; gan (de

vorer):<c; pan:~w-< !< etc.

Comparez: kar: b dhar: <c; bhar: Mt-~«~;

mar: Mt<(!Même divergence des racines en -aW et des racines en

devant le .~t de l'optatif et du precatif: ~-y~, ~M~M--t/~

etc.; cf. Xy-~tM, Sf-<~a<,y<rty«<etc.

1. M. Kuhn a mia en parallèle avec les verbes en -S~ le prient

s<<~7<K~<qui accompagne ~aMtwK de même, en apparence, que o~M<tya<t

accompagne s<aN~t. Cette remarque est certes bien digne d'attention;

cependant noua avons cru devoir passer outre, vu l'impossibilité absolue

qu'il y aurait à expliquer ~Maya- par staM~ + ya.

2. Apparemment J&nya<eéquivaut à ~-ya<<~y et i ont échange leurs

rôles. M. J. Schmidt qui traite de ces formes Vocal. 11244 aeq. ramène

My(t<e a *~<tfe (pour "~(M-~) et ne reconnaît pas de différence foncière

entre ce type et (-M~a<e. Tout ce que nous avons cru pouvoir établir plus

haut nous défend d'accepter cette opinion. Dans les fonnes iraniennes que

cite l'auteur, Mfye<e et Ntït'~tte (<= kriydte, wn~e), n'est probable-

ment qu'un efe (==.~) coloré par y. Ce qui correspond en zend au groupe

indien <ff,c'eot généralement are. Nous regrettons de ne pas être en état

d'apprécier les arguments que M. Schmidt tire des dialectes populaires

do l'Inde.

Page 256: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Les eoaantea if, r.M. M, <!ana di<!wnics formatons. 2M

Série do !'M. t~ne confusion part!e!h' s'est gtissee~ntre !es

raeinea en «M et les racines en -ftM<~hhani, aani, donnent X~<

~«~ ou Z7«!M-~«/e,<!«-y«~ou .<<!M-~«~Mson tour tan fuit ~M-~cet ~i!~<<< II ne saurait régner de doute sur ce qui est primitifdans chaque cas, des qu'on considère que gani ibrme invariab!e-

ment ~M-~e et que man, han, n'admettent que w~H~/< ~aM-

y«~. Le groupe <tM,dans ~M~e etc., est Ie représentant régulier

de Mdevant y (p. So). A l'optatif garni fait ~M-~ ou ~<~M

~'(Benfey Vollst. Gr. § 801).Série de F~ dami: f?MM!<; btufami M~y<~<; çami:

~M ~a~; çrami: ~M<-ya~ etc.

Comparez: nam: Ma~M- ram: y«)M-

Fonnes6uMesdesprésentsde la 2" et de la 3"classe.

Série de iM~ Mvï: ~K-MW~c,~«-~M-MW~;bravï: &tKM«!.<,~'M-fe(3~sg. act. &<<).

Série de 1'~ gari <~Iouer~:~«r-~ot(3° sg. moy.); pari: ~~M)'-

MM<~F~M<f-<A«etc.; vëd. ~w-<~<.La forme védique p~t pour-

rait, vu le gr. 9t<~Mf~ être sortie d'une racine plus courte qui

expliquerait du même coup le thème ibrt~Mff- I.

Série de 1~ gani: ~<~«-~f, ~~H-~M. Il n'est pas facile,

faute d'exemples décisifs, de dire si ?, placé devant ta et ? devient

« comme devant les coNsonnes ou an comme devattt les voyelles.Le traitement qu'il subit devant parlerait pour la première

alternative, et dans ce cas ~a~<MM~~~fMMMMdevront passer

pour des métaplasmes.Nous avons obtenu cette proportion:

0<M«~<M:~<MMKt-M l = T..T 'j'?

â< =~M: ~M?<

WM-~tM &~«P<-St

Formes faibles de l'aoriste sigmatique.

Le Rig-Véda offre l'aor. du moyen a-~MS-a~ (38 p. pl.), de

la racine <N«tc<. Cette forme passe pour un « aoriste en -s-atM~; en

1. L'hypothèse de M. Kuhn qui fait de tf~ le moyen de iyarti parait

si vraisemblable qu'on ose à peine la mettre en question. Et cependant,

si l'on compare <r<M<t«rapide», <~a <: violenta et le gr. dq- (3~o: ïrâva =='

MC< f<s<<)ce présent fait tout l'eBet d'être à art ce que pMr~M est A.

p<M~.L'accent aurait subi un recul.

Page 257: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

î.ff Mntanipa M. M, M, dans d)H~wn<<-aformationt.2M

revanche ~<~A<M'«WM'est classe dans tes <aoristes t'n -Mf<M~.

Kous avons vit que ces deux formations n enforment qu'une dans

le principe, et qu'en gênerai la dintwnee apparente réside uni

(juement dans h' phonème nnat des ratines (p. 24<:seq.247 i.n.).

Ici elle a une autre cause: c'est bien la même racine qui donne

~«' et ~<M', seulement < cuntient I'< de <~<«'M-n et~t

Iutent; l'un est la iorme faible de l'autre.

V<nta qui explique une règle que consigne te § de la

grammaire sanskrite de Mopp: au parasmaipadan~ les racines en

suivent ta formation en-WK; a tatmanepadam elles admet-

tent aussi ta formation en -.s«M<et changent alors en fi', tir. La

< ttosfest transparente: on a conjugue d'abord «-s/«~~M,<i-

comme « As~ M<)M-<(cf. p. K'i); le moyen «.s/w~ n'est

qu'une imitation analogique de l'actif.

Thèmesnominauxdu type ~f-

Nous n'envisageons ici que les formes où la désinence

commence par une consonne, représentées par le nominatif du

singulier.. 6

Série de 1 pavi: ~p4-s; havï: a~M~M-&

Série de l'r: g~~ouer~~); gMi~ieittir~: f)fM~K~);

tMt:jM-<ï.(.s); pan: ~4~); mMï: «-H<); etan: !<p<s~-s).

Dans le premier membre d'un composé: jMM-&i~etc.

Série de t'~ Miani: MM-X~ gani: 6ani:~o-~ s.

Série de l'M~?ami: ~~oM(-s), instr. pl.fMMt-MM.

Remarquesur quelquesdé8ide)rati&.

Onne doit point être surprisde trouver~t~r~M de 7)<M-,~Mur~t

de M~ etc., puisquel'on a aussi fMfruM<<etc. de racines<tHM-

<?«<<<comme~e et çrô.

Avant d'entamer la seconde partie de ce sujet, il est bon de

se mettre en garde contre une idée très-naturelle et plus vrai-

semblable en apparence que la théorie proposée ci-dessus. Elle

consisterait à dire: au lieu d'admettre que <t, etc., dans ?<MM,

~o etc., sont des modifications de u + + pourquoi ne

pa~ poser des racines telles que ~? Les formes fortes

sitr. j~M.,jw~ fu peuvent fort bien dériver, et l'explication des

Page 258: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

~M sonantes t, li, <. M,M. tt<*pmTent ~tfo primor~Mtt's 1

formes taitdes serait ~implIHee. <*est A quoi nous opposons len

remarques suivantes:

1. L'hypothèse Mlaquelle il vien~.«'tre fait aiïusion est in-

admissible:

S'tppo.'<o)Mpour un instant que les ra< ines 'h*/~< /MM'<

et de ~t ~M~« soient réellement /<t«, jMM.~n' avantu~' en

r~suttc? Awun, car ou ne saurait sans p<mss<'rrinvraisfutbhtncc

au damier df~re, pret~tMtrcque 11 df ~MM~ ''t de Mt~~MtMn'a

pas existe apn's les sonantcs comme aiUpars «« M~tM~tM«MM

MOM~n'/~M~~<~w& Or ~M~s les racistes finissant parsoMao~ -j- <

donnent. <{MWM~~~tfc dans K'~formes iaibh's. (ht en rt'\ i<'n<<rait

donc ù reeoMHaitM'pour un nombre d pxemph's grand on petit lit

r<<* qu'où aurait voulu supprimer, et au lieu df simptitipr on

aurait complique.

t) En partant des racines ~M, ~ttr ete., on renonce à expii

quer la !)"classe comme un cas particulier de !a septiente. Pes

lors on ne comprend ni la prédilection des racines <Kasonante

longue~ ni l'aversion des racines <msonante brèves pour te pré

sent en -HS.

c) Accordons, s'il te faut, quil n'y a aucun Hen nécessaire

entre la sonante longue et le présent en-!<«; assimilons la syUabe

-MKaux suffixes tels que -yo ou '~o. Comment expliquera t~)n,

au moyen de racines /<K<, les présents /«MO/<et~<? (.'om-

ment, en règle générale, est-1!concevable que ~OMpuisse donner

M et que jMt~puisse donner j)~? Ce point ne réfute pas seule-

ment l'hypothèse de racines a sonante longue, c'est en même

temps celui sur lequel nous croyons pouvoir ancrer en toute con-

fiance la théorie de la 9" classe et partant la théorie des racines

comme ~fM~~Mr~. Car ceci est évident <t~M«~ toute théorie

fondée sur l'idée que -MMest un simple suffixe se trouvera dans

l'impossibilité d'expliquer la différence typique et radicale du vo-

calisme de la formation /MM~, ~a/~ et de la formation ~«M~

pM~a.2. L'autre hypothèse, bien loin d'onrir des difficultés, est

dictée par l'observation des cas analogues:Dans les racines qui présentent successivement soMaH~c+ of,

-{- par exemple ~«f, t~ f)~ nous sommes bien surs que Afait

partie intégrante de la racine. Si donc notre hypothèse est juste

Page 259: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

~<; L<) "onantes t, «, <\ M,tM,!'e peuvent être pnmonhates.

et si Jh~-w, /«-M< jM«- t'tf. vieMncntd<'nM'incstoutes p~rcUi~a

a~~ <, «u n t'y a <!fthaM~e que la p~ce de 1~, il faudra que

les deux tyucs radicaux se reMcoMtrentdans les formes un

tt'tn!t< ( fstce (~n al lieu.

Seriedet't~

(~") ') ~viei!tir~: ~«-s~ ~ï-M~.

(~t~t '') ~tnomphfr de~:<M,M.

~y« aengraissera: jM~a~, ~M«.

;t/M~aire cnngeicr~: {~<~ !Ï-H«et ~<.

La série de t'« offre M-~t< tissus de t«, ~f~<<~<.

Mené de l'r:

h« ~Mesf.er, tuer» Ja<M d'où tvM~ forme

faible:<'ïr-<<«.

~m < cuire,mélangera: près. ;T«-~ f~'<MMt,fir- a-

La série de t'MotTreJatM~ de ~M«~c'est là une formation

qui permet de rétablir *~«&t == "?"<tt (cf. ~~ss?) comme

participe perdu de ~M. Le présent ~<M~ ne saurait être absolu-

ment primitif La forme organique serait ~<ÏH< pour FMt~~ cf.

~Mt~< de ~ya. L'introductiou secondaire de 1% long est compa-

rable a cette de t'~ long dans ~M'<~t (p. 243).

Ces exemples forment la minorité: la plupart dea racimea eanshnb's

flui BniMent par -ff, -?, -HM, -ma, apparaissent dJpourv~tes de formes

f!uMes<: <r«<«, ~o«, ~KMt, ??<«, ~MaM, MMM<«,~ëM, <MMMM«etc.

1. Cette dernière racine, comme l'a montre M. HObschmanm, se re.

trouve dans le sd. ~K«/ et Fane. perse ad~Mt (skr. a~a<): elle a donc

et n'est apparentée ni an gr. ni an skr. ~«ya~ ~t~a.

2. ~a~aMM est apparemment une formation savante tirée de la soi-

disant racine X'<vt<&.

3. Cf. anasi pMf-fa en regard de pr<< Mf.

4. M. J. Schmidt qui, dans un article dn Journal de Knhn, a attiré

Fattention sur cette parttedatité en présente une explication purement

phonétique, fondée essentiellement aar la supposition d'une metathèse.

Mais notre principe même nous empêche de discuter son ingénieuse théo-

rie, car elle répond en définitive a la question que voici: pourquoi est-ce

gM'~t saMeM< dhmn ne fait point *dhmit& aMO"<<sth& fait sthita? Si l'on

admet ce que nous avons cm pouvoir établir plus haut, cette question

cesse tTeMêtre une, et ron ne peut plus demander que ceci: pourquoi dhma

Me/<tt<F<M dhantâ quand stha fait sthiM? En outre l'hypothèse

<J/tamM, *<!AaM<!M(comme primitif de <a~aM) est incompatible avec la

loi d'expulsion proethnique de l'a. La métathèse, si elle existe en sanskrit,111..-t '1- _.0_- _1. .,· :a.

Page 260: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Leur origine secondairo est ccnSrn~e. ?7

1~ raison~.n c.t pu difficile&t~v<-r. Entre < '«~~

-(~ et !~«<«'" <-t disparateétait

S~n ~vit~. N.yo~-no~ pas le mêmo,Mn. en train

de s'accomplirsur ~cm~ en f.~ ~<P~ de ~< ~«"~ et où ~7.«« do ~<. fait r~

t/<y«<«?P

A ces exemples empruntés &d-'s syllabes radicales s'~outc

le cas remarquablement limpide de r< de l'optatif formé égale-

ment de i + (p. 1M seq.).

Ce qui achevé de marquer 1 identité de cotuposition des ra-

cines qui ont produit ~~w-~ etc., avec les types

ce sont les présentszd. ~M/ de zd. ~<

(g~) de de b-« «Me~er.; (v.ci.de~)

de

On retrouve la ces présents de la 9" classe, qui conspuent

un caractère si remarquable de notre groupe de racines. H n est

pas besoin d'en faire encore une fois l'anatomie:

Type A: rao.

Type B: rac.~M~F"t- ~M<(~.&t).

(Type A: rac. f~ ~Mf! ~M'~)

(Type B: rac. ~-M< F!)

Nous avons vu (p. 247) la règle en vertu de laquelle la ra-

cine élidera le phonème nnal dans un thème comme ~<

Les conditions sont tout autres s'il s'agit d'une formation telle

que celle de la 6e classe: ici l'al radical tombe, et l'on obtient le

primitif + titi. Se trouvant appuyé d'une consonne, lr ne

laisse point échapper le son selon la règle il se l'assimile. Il

en résulte + et enfin, par dédoublement de ~r;~Si

la racine était tur, la même opération eût produit Mt (cf. gr.

ar~et etc., p. 9).Ce procès donne naissance, dans les différentes séries, aux

groupes -< -In-,

premiers intacts et change les trois autres en -< -<MM-,

(~~)_

1. La théorie de M.J. Schmidt (V.c.II 217)tend à faire de

des rn.diacati.ns de ar. L'~t~ dit, incontestablementraison, que

ne saurait eq~oir + ~.cel.

formule + laquellese rabat M. Schmidtse heurte, elle, au

11

Page 261: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Forme scindée des sonantea tondues <« f Mw<.

Thèmes verbaux en .n.

Série de 1 dhavi: ~<"<w< aavjt (exciter): «M'-<f~.

~~rie de l'r. h&M(versera t<~< gan (d~orer):<

~<; gari (approuver): M-~«r-< tari: <M~~t; sphari (aor.

véd. ~WM): ~:<)' t!~rie de l'M.vani: véd. <aM-t~ WM~ sani: véd.~M

~M.<wo. La place de t'acccnt ne ht~sc aucune espeff de doute

sur la valeur du groupe <juict<tpour -M~ C'est une acceu-

tuatiou très remar~uaMe, car d'habitude les radicaux hystéro-

~.Messe sont hAtes de prendre le ton et de se confondre avec les

anciens. Dans nos verbes même.. il est probable que tW!(t~, s«-

M~<n ont de la 1~classe que l'apparence: ce sont les égaux de

<-<MM~,~w'~ après le retrait de l'accent.

Série de l'tM. On ne peut décider si un présent tel que MtMt-

MM~vient de ~Mw~HO~ ou de "JMMK~.

Parfait.

On trouve, en conformité avec <?M<~MMM,(?«<?«!?de dhavi,

des formes comme ~MtMsas, <<MS de tan, tistire, <<<t~« de

atan (Delbruck p. 125),~M~<M de gan".

En dehors de ces cas, on sait que les racines <:en ne sont

pas traitées, dans les formes faibles du parfait, de la même ma-

nière que les racines «en Le maintien de fa y est facultatif

et pour certains verbes obligatoire: ainsi s~ fait tastariva

(Benfey p. 37&). La raison de cette particularité nous échappe:

on attendrait ~~Mt~

La série nasale offre de nombreuses modifications analo-

giques. Les formes telles que ~<M«M (véd.) pour *MS de

gani. MMMKM *MCWMt«sde vami sont les seules régulières.

Elles sont accompagnées de ~~MS,j~M~ etc.

pnncip~e'rexpubiondeaa7pnnMpe qui ne permet pasd'admettre,qu~

aucuneépoquel'indienait possédédes présentacomme~&<M-at~.

1. H eat&croireque MM-6ma~a suivil'analogiede MM-at~t, cm'on

ne concevraitpointque le groape-MM.produisit-am-.Z La brèvede ~«r<~ paraît être due à laréactionduthèmefaible

o<t.M~ Il ferait ~<<«. La racine outre <tt(rcaM,offre

l'optatif <M~S.pour *a- l'Mbrefpeut avoir été communiqnépar le

thème du moyen~<

8 Notonscependantcette remarqued'ungrammairiencitéparWeator-

gaard: cewt~ <o<~A~5(!MMJtfa~tM~fOM~estt&M<fSptMad~a~

Page 262: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Forme scindée des sonantes tongaes !«!? ti<. 259

Thèmes nominaux du type <

On a, devant les désinences commençant par une voyelle:De MM!M<W/MMMMO-~M!

De~-(~-):~ (~).

De~o~ (~o-s~-): ~«M-<M (*~o-sMM-os). H. V. IV 3~, 2~.

D'ordinaire le type ~o-sa t cédé a l'attraction de la déclinaison

de ~OMM-~M.

Dans la série de l'M, ~M~«)M-, grâce sans doute a une uni-

fication postérieure, conserve l'ïa long devant les voyelles.

Les racines en -o~ présentent des exemples remarquables:

pr& (comparatif ~rd-~os~ zd. /~«-~aM~) donne ~MM-« soit "~MT M

(fém. ~WM soit *); çra donne a-f~-<M. Dans la série nasale,il est fort possible que MMMM~et <~MMM~ viennent vraiment de

tMM«et ~H!a~ comme l'enseigne la grammaire hindoue. Ces formes

se ramèneraient alors à *)MMM«~,*<~MMMa<<.0 û

En terminant mentionnons deux faits que nous sommes obligé detenir pour des perturbations de l'ordre primitif:

1. Certaines formes nominales &racine faible offrent la sonante brève.1" Devant les voyelles: <M!'t-~r«(à. côté de sam-~M'a qui est normal) de

~ar?; ~«pW (a côte de p~pMft) de For~; a<tSKt,Ms~Mde s<tMt. 2" Devantles consonnes: c<M~<<'de <<tW<:Iouer~; <a<ca«~,sa<paM<ide sani, etc.

2. L'a résultant de la nasale sonante longue donne lieu a des mé-

prises ainsi sa forme faible de sani est traité comme racine, et on en tire

p. ex. f<<<<t-s~a. D'un autre côté les racines <MtMaaMas~a~ et M<tMpré-sentent ~<a~a et <Ha<aMt! La création de ces formes ne paraît explicablequ'en admettant une idée confuse de la langue de la légitimité de l'échange-an- -«- puisée dans les couples saMt<MMsSM, et appliquée parfoisMaux.

Ua petit nombre d'exemples offrent Met à M~e!~ d'uneracine finissant par une consonne. Il est rare malheureusement

que la forme forte nous ait été conservée: ainsi tMM~M~ ~Mt'-

~a~ ktirdati, et beaucoup d'autres en sont privés. Nous avons cruretrouver celle de f~~M dans le gr. xpc6- (p. 224). L'exemplecapital est: <~yM «long» comparé a <<M, t6'~H«M, zd.

<~S~(t~.

dirghâ(~ drgh&,*dr~gh&)dr~gMya.a= p~th<l':pi4thlyas=='plr-i& pf~-ti=. par.t&< pM'Ï.t&r,etc.

17*

Page 263: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Kemarqncs diverses sur les racines «Jt<««s.2CO

Plusieurs racines paraissent être u.la fois M(A<~<f<et ~!«y«f-

/«. t)ans la série de 1'ti, on trouve~ a côte du participe t/M-~ les

mots ~«-~ et f/«-~« dont l'M long s'accorde bien avec le fut.

</<(!?, l'aor. <y«t~M~ et le prés. ~MK«t'~(gramm.). On peutsuivre distinctement les deux racines var et var~ signifiant toutes

deux ~7<~ la première donne !'«f< i'acnM, t!~«< (prec.), f!p;

<')'~f; la seconde ~<~f, tYt!W!<~f~a~ <'Mr<~(opt.), <'«~.Mf,/<o~

f«~<f, Mf!7?<M<.A cote de dari («f~a~, ~)'~«M~ <y< J~

gr. 6tp<):-g)~une forme dar se manifeste dans f~ ~d. Jc~o, gr.

~pcf< Au double infinitif ~MMW et ~<Mt correspond le

double participe ~y/Met ~<~«, et le grec continue ce dualisme

dans CTpKtos CT~NTo?(==*Ct)ro~ *cr~o$). On pourrait facile-

ment augmenter le nombre de ces exemples.D'une manière générale, la racine <(<?«<?peut n être qu'un

élargissement entre beaucoup d'autres de la racine <MW/«~M.

Qu'on observe par exemple toutes les combinaisons radicales qui

tournent autour des bases -u- «tisser», k~u' ~s'accroître~ gh,-)i-

< appeler~.

1..a.tU. d-<MMt,t'y-Amatt (Gmasm); t'y.t~ «-MM.

«-{'o-a'<.

M.<f(t,M-)MaM; M-Ao-a-t.

2.-a,w~.

(udàttâ) rdvi-m

(udâtta.) ~ncï-taM,;~î~y<aot.MaM~~°'

8..wa.A. Mt'<Mm,fa-oa~, ~r. ~.tptof

,.S-~a(?)7~ete.a-<e.

/<?-<«<? etc., zd. ~a-<af

4. -w~i. f<t~-a~ «~<t.

pe«y-a<t, fc«yt<<<M:.

7tC«~-a<<.

Les racines citées généralement sous la, forme Mt<tet sS

(gignere)onrent deux caractères singuliers: 1" Aux formes fortes,

apparition anormale de et -M-au lieu de -cw'-et -<K~ lesquels

toutefois sont maintenus dans une partie des cas; ainsi la pre-:1

mière des racines mentionnées donne &<!&&MMt,M~oMa~ «Me<¡

(1" p. t~/tM~w), MtKMMM,et en même temps &/<(<M~Mo~

&/M<t'?~a,Mt~~s'; la seconde fait s<M:~<ï(véd.), stt-sMMM,et en

<. M<d~<Meat fuit probablement&l'imita.tiondu positifM~-n'. Le zd.

taefOfe pM&îtavoir pourba.Bole compatatifqui est eMsanaMt &Mft~<M..n

Page 264: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Pâte de ht mutation qui produisit les sonaotes tournes. ~;11

même temps &<!tY~ 2" Plusieurs formes iaibles ont un « bref:

~M<-MM,M!0'M!<, <M«~; .SM-~M.Ces anomalies se reproduisent plus ou moins fidèlement en

grec pour y~ == MMet pour ~f. On sait que dans ces racines la

quantité de l'v ne varie pas autrement que celle de l'c dans ~Kou CTM,ce qu'on peut exprimer en disant que l'v long y tient la

place de la diphthongue < L'obscurité des phénomènes indienseux-mêmes nous prive des données qui pourraient éclaircir cette

singularité. On classera parmi ces racines j)M<spourrira qui no

possède d'a dans aucun idiome et qui, en revanche, offre un 1tbrefdans le lat. pM-M. II serait bien incertain de poser sur de telsindices une série M M,parallèle par exemple à cf~< «. Qu'on ne

perde pas de vue l'a du skr. &M!?o~MaM~a.

Ce n'est point notre intention de poursuivre dans le grec oudans d'autres langues d'Europe l'histoire fort vaste et souventextrêmement troublée des racines w~(fs. Nous bornerons notretâche a démontrer, si possible, que les phénomènes phoniquesétudiés plus haut sur le sa-nsin'it et d'où sont résultées les longues<,M, M, ont dû s'accomplir dès la période indo-européenne.

Pour la série de 1' cette certitude résulte de 1'~paneuro-péen des formes faibles de l'optatif (p. 191 seq.).

Dans la série de l'«, on peut citer l'indo-eur. <~M-M<(tde laracine qui est en sanskrit ~<!t'<, le si. ~s'engraissera en re-

gard du skr. ~!t- ~!M-s«, ~M! ~M- le lat. ~«-~s en re-

gard de ~<M~<t~j'w- Ce qui est u.remarquer dans les verbes

grecs ~M<oet ~m (skr. (?<)?<<~M, if<!<~?'), ce n'est pas tant

peut-être la fréquence de 1'~ long que l'absence du degré à di-

phthongue. Qu'on compare x~ x~ == skr.~t'o {~'M,~Ae~ ===

skr.~o~M~ pfu 6v == skr. ~'0 ~'«, ~ft' ===skr. ho M~. Cette

perte marque nettement la divergence qui existait entre les orga-nismes des deux séries de racines.

Passons &la série des liquides.

1. «o~o-~tt~' ~«yno-TOftoe Iles. pat intéressant au point de vuede l'etymotogie de ~M.

2. Dans le latin, où fM~MSet <Me?<<<«Nsont les seuleparticipes du passifen -«~o, 1~longue tie prouve pa.sgrande chose. Elle se montre même dans~cc<<<«~et /ocS~««. rfps exemples qui, sans ceia. nous interessertunt sontao-!t<<M<!et peut-être «~«(Ks, si ron divise N~xo en ar -{-~«o =' 7tMt'«<

Page 265: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

r dans le lithuanien, le ptJwsiave, le germanique.

A. Devant les oonsonnes.

Quiconque reconnaît pour le sanskrit l'identité pM~<ï -==

*Mf! devra forcement, en tenant compte de la position de la

liquide dans le lithuanien ~UM<M,placer du même coup f<«?

f7ela WK~MWdans la période proethnique. Et quant à la valeur

exacte du produit de cette mutation, noua avons vu que, sans

sortir du sanskrit, on est conduit a y voir nn r voyelle (long),

non point par exemple un groupe tel que <~ ou Ar. Entre les

idiomes européens, le germanique apporte une confirmation posi-

tive de ce résultat: le son qui, chez lui, apparaît devant la liquide

est ordinairement Mcomme pour l'voyelle bref.

En LïTUUANtENest rendu par ir, il,plus rarement par «f, <t~.

oM<M~laudatus~ == ~«r/M;~~M, cf. ~~a; M~s ==-<<~«;

}~~ == <~AM(?); ~M<M == F«~<t;===M~M; ~~M

boyaux,c~ plus bas gr. x<'P~; s~~o~ == zd.{'a~&!lequel serait

certainement en sanskrit *t< vu le mot parent ~tfa; ~'oy«~= <<~<~<.

Le rALÉosLAVEprésente «, )'M,?M.

XYMMM= ~<~<t~mutilé~; ~'<MO== ~'ÏCM ==

(~M == <(t; pMMM==~M~a; ~MM<ï==t!~M. Nous trouvons

?odans slota == lith. ~«K<M.

Ntception: lith. &e~os, sl. <: bouleaux== skr. ~K~a.

Le GERMANIQUEhésite entre My,K~et ar, al.

Gothique ~K~ ==~ /«~ ==j)M~<t; Mt~ ==

an~ == <~M<î;(tfM~O-)M«f?S~== tKM~M; ~Q~ == ~'S«(?), Cf.

xop~' fp~x~S gHes.L'a suit la liquide dans /~<ot ==F~

Le GRECrépond très-régulièrement par op, o~, ou po, Ao.

1. Nousne décidonspas si dans certainscas 09et ol ne représentent

point les brèves f et Les principaux exemples&examiner seraient:

<tC, zd ere~; JM~M, skr, ~ay<t<e; ~9)~, skr. ~M; ep<m-(dans

~<fo~p«, o~otç(«~C, e~<x«!!6),skr. fspe; pc~ee, skr. M~a (c&toute-

fois véd.M<Mft~o):j~os (cf.~~s), skr.~spt; focyc. germ. s<<M'A'a.

(Fickl*8~5). L'omicronsuit la liquidedans: T~cg, skr. ~o; ~o<w~<!c,

goth.OM~MS(Fick); ~~Otoy ==~et~M'; c~ '==«w~ (p. 17);~exos

(Hes.),et skr.~at-N~M,lat. coreMS.Onpourraitmêmeciter pourpmet l<o:

y~m~loe, skr. ~M (J.SchmidtVoc.H318),~le~pegàcôtéde ~Mog. On

ne doit pas comparer~mwToeet pf~M, vu le zd.pofcto. Demêmeen

latin r paraît pouvoirdonner<tfet ra: /a(r)s~tM<~skr. M~ (gr.~o:-

<K<w);'d<MStSest sûrement le skr. t~t (cf. quinque basses et ~<~a

Page 266: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Equivalents grecs et tatins du non f. .?3

"pW) ~<-x" ~~«.

Op$t!$~ M~fXt. ~OpTtg~) ~M(~.

«OpC~ ~'&«. 0~0~) M~«.

}<rp<a<o~~<

Tp<a<a <WTf<~(~).

~MTOg cf. </«.

<MpOT<~cf. ~<

An lieu de p<a on aurait po dans ~poycg «sang coaguler si

M. Bugge a raison d'en rapprocher le skr. Mttf~o ~coaguler K. X.

X!X 44(;. Cf. ?~0~0$ (Hes.)==

(~pe~og.

1) D'après ce qui e~t dit p. 950, il est indin~rent que la racine corn'

menée ou non par te. 2) La remarque précédente s'appliquerait a ep<h!g

Mt'~pa; seulement le zd. ere~:c<tmontre que la racine de «y<M<'Mn'a

point de <cinitial. Si donc, en se fondant sur ~M~~cf' o~« et contre

l'opinion d'Ahrens (It 48), on attribue ù o~&os le digamma, le parallèle

o~og Mf<f7<~tombe. 3) L't de ~o~os n'est pas organique. A une

époque où le second e de la forme forte *<M<t~og(Mt~~s) était encore

1&voyelle indéterminée cette voyelle a pu être adoptée analogiquement

par "~o~d?; le traitement divergea ensuite dans les deux formes. 4) Cf.

p. 865, note 4. 5) o&tog ~crepa~ est égal a ~.Fo~o$. Cf. <K~ ~t~

ltWt<}.

En LATÏX f~ et ?, équivalent aux groupes grecs op,

o~, po, ~<a.

Or~MMSM~Mt.

Ot~MMSÏHMt!

~a~M~) <?<~tt.

~M~ p«~<.<M~ C~~1f~'<<. 1

~Y~MS ~M~Q.

~«tMMM ~OW.

(?)~«MMS ~</«~).S~'a~M ~Tpoto~.

1) Pour "~af~MS, malgré le de ~o~eg, l'échange entre 1 et r étant

assez fréquent précisément dans les racines dont nous parlons On pour-rait aussi partir de *ofa~MS,admettre une assimilation: *M~M8, puis une

dissimilation. 2) Cf. coM~faKare ?aeMM~combler un lac dans Suétone;

p!eM«s est tiré par analogie de la forme forte. Sans ~«~, ?SH<tpour-rait se ramener à *p?«M<t= «f~a.

Au groupe est oppose «~ en sanskrit (p. 2ô0) dans ea~cM~

== ~M?ca et <~MS ===M~c, «?<

On trouve -ra- dans /)cr.);<KM~,cf. skr. MM~. D'autre part

M. Budenz, approuvé par M. J. Schmidt (Voc. 1107), réunit

At'o~as?); /<?<<?,comme M. Breal l'& montre, contient dans 8&première

syllabe l'eqaivaJent du gr. ~<x~ (p. 129).

1. Exemples: x< et xo~ (p. 264); ~«s et <~<tre; MtexMfos et

craeeM~s; ~~« et ~f<tM~o;gr. <n;o~, si. ste~a~ gr. ï?woe< goth. ~«~

(p. 266); gr. xo~, goth. hals; Ia.t. marceo, goth. -<M<t~s; lith. ~feM, si.

y~o!<tt~ etc.

Page 267: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

TmitMMcntdu groupe < en grec.~64

t <w/~au skr. /'«««. t'e mot se retrouve au~sidans ~<« ~«Mquisera pour *~M«)<~M<M(cf. CMM!it<MW)

Exemples qui se présentent entre dinerentea tangues euro-

péennesLat. criites, goth. 7ww)(M Lat. <<t, gr. p6t~«!g(par pro-

thèse, ~poA<o?). Lat. c~ffM~es et ~~< gr. xo~o xct'o?,

xc~-XKtog, xoA-oMo~. (?)Lat. t~<M~ gr. op-d-~c~yc~.t!r. x"P~~ norr.~«)M<r, Hth. ~Ma.

B. Devant les voyelles.

Kous venons de voir les representents européens du pro-

prement dit. H reste à le considérer sous sa forme scindée quidonne le groupe n' (skr. < M~'),et ici les phénomènes du GREC

prennent une signification particulière. II semblerait naturel

que cette langue où et 1deviennent ap et «Jt rendît également

par Mpet ad les groupes )T et Il. L'observation montre cepen-dant que op et o~ sont au moins aussi fréquents et peut-être plusnormaux que ap, «~ en sorte par exemple que 9to~<i;répond au

sitr. ~«~ tout de même que xopCq répond a ~~«. De ce fait on

doit inférer que le phonème en se fondant dans la liquide, lui

avait communiqué, dès la période proethnique, une couleur voca-

lique particulière dont le bref est naturellement exempt.

Bopc~g '(?)~opNM~ '~M)'a~!<(Kuhm).`~ttf~O-~dp~tot J9ioé.

xo~,âs~xô~.t~llair~.''ÏiMp-~o~MxJ~' ~~X~~}~~~dAtg J~ (cf.~Op~J

aroA~ ~Kr«,jpM?M. ~optot~~ e~<t*.

(?)~o~oAf)'- Mw<<' (Joh. Schmidt Voc. II 4).

1. Doit-on admettre lat, er ==dans A<fM<«(et ~arMsp&t:)en regard

du lith. ~anta et verbutu == goth. cattrJ (lith. carias)? On se rapellera à

ce propos cefe&r<MMopposé au ahr. ptira~~<efN'esvariant avec tarmes (racine

ud&tt&<ere), ainsi qne rer de ~va qui équivaut à or dans e.~ofr<&

2. ~oc est apparemment un nom tel qne ~(~ ~B<' en sanskrit, c'est-

à-dire qu'il remonte à ~e. Les génitifs j;pooc et ~OTOS sont hystérogènes

pour *~o~ec. Le verbe j{pM~'<oparaît être un souvenir du présent *~p«-

f~~M,*)!~ftt, qui est à j~Mgce que o~a<~ ~~<a<t sont à ~î~ pMf. x<?'S~

n'est pas absolument identique à eafMtaM~le groupe pm y a pénétré après

coup comme dans ~<afM:.3. Dans un petit nombre de formes indiennes, «, tir, par un phéno-

mène surprenant, apparaissent même devant les voyelles; en d'autres

termes 7 ne s'est pas dédoublé.

Page 268: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Tra!it'tncnt du ~rt')t)w n t'o ~rf :'<t

Ku regard du «kr. A/««. et A<« ou a ~<d. ~'<o<~ (forme

ancienne de ~pfOo~tequet parait e~at M~~T'/< cf.~uth.~«~«'

Formes verbales:

~oAtTKt skr. -~«~ &approuver <

Tppffî' skr. /~« /w«-/<.

~oAfff s]<r. M!«- convt'ttirf

Même eomeidpxt't' daMs les racines 8))ivant<'8 ~ottrtcsqm'Hcs

le thème en -ti fait défaut dans 1 une des deux !attgm's:

op-tO~fM, tëp-6o] e~ skr. ?~<'a (p. ~} i. H.).

~opc, ~p(0-Tog] cf. str. < -< /f!.

xop-tf~, [-~pM-T<'$) cf.skr.M~y~ptc.'

CTOp-, [CTpN-TO$] cf. skr. s~t-f~~ ~<

<)!~<K-XCt~t«t, cf. skr. ~0 «~.

Les formes qui viennent d'être nommeea ne représentent jamais qu'undes degrés vocaliques do leur racine, bien qu'en fait ce degré ait presque

toujours usurpé la plus large place. La restitntiot. du vocalisme pnmitiides différentes formes appartiendrait it l'histoire générale de notre classe

de racines dans la langue grecque, histoire que nous ne faisons point.Voici très-brièvement les dinerentes évolutions normales d'une racine

comme celle qui donne eroptPftt:

1. CT€pa. S. ctop, CTpM).8. crap-.

1. crêpa, ou crêpe. C'est la racine pleine et normale, répondant au sl:r.

s<<nÏ. Dans le cas particulier choisi, le grec n'a conservé qu\me forme de ce

1. On a comparé cyop« et «~a ~eour~ (Saveisberg fi. Z. XXI 148).

M. Osthoff (Forsch. 1177) combat cette étymologie en se fondant: l.<*sur

l'o du grec, 2° sur la solidarité de Myope avec «yt~<o. La seconde raison

seule est bonne, mais elle suffit.

2. Je tiens de M. Brugman ce rapprochement que le sens de (!<M~,

jïo<~tt<!m,rend plausible et qui ferait de ~ocAoftKtun parent du lat. ~ra<MS.

Toutefois son auteur n'y avait songé que parce que le panhellène rend,

a. première vue, inadmissible pour le linguiste rigoureux la liaison avec le

lat. <'o?o,le sl. fe~a etc. Comme nous venons de reconnaître que ~h!~M;tsort de ~~<M, il devient possible d'expliquer pour .F par le voisinage

de la liquide (c€ ~<fcog = f~<MM). Si, en conséquence, on retourne à

l'étymologie ancienne, il faut comparer le -ol- de ~ereft au -Mf-du skr.

cMr-Ka (cf. t'f<«~ fM~M~yto<f-p!a etc.).

8. Le parfait tHMKeJ'aest naturellement hystérogene.4. Ainsi que l'admet M. Fick, la racine sanskrite pas semble cor-

respondre a la fois au gr. ~Ae (dans ~t~pof?) et au gr. ~opt~ ~~m-

t«t etc. Les mots indiens signifient en efM non-seulement rcm~~tf, mais

aussi dontter, aceo~<~ combler de bien8 (cf. Curtius Grdz. 283).

Page 269: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

DiScrontes manifestations des racines grecques en -r~.2<t(;

dtgr~: <~« ~vof ou T~t ~foy* pour ~ottpef-ftfof (Grdz. 3t6). C'est la

continuation d'un thème en -man, où la racine pleine est de règle (P. 13t),

cf. akr. sM~-MHH. Autres exemples: ~~H-e<M, ~e~M-cm; M~«-ptM',

T~t'~P't T~ct'Mf (~M~< Hes.); M<tf<-pMf,t~t«(-c<Mf<(Hes.). Comme

to font voir déjà ces quelques formes, le degré en question eat resté confiné

trèa-rJ~tieremeBt dans les thèmes qui veulent la racine non affaiblie.

3. trop, tïpm, degré réduit dont nous nous sommes occupés spéciale-

ment ci-dessus, et qui répond au skr. 6<îf. En regard de t~«-fty«y on a

<f~mroc, en regard de <ft~«-<K(t,<ro~ft}, en regard de TtpK-~mw: M~-ttf,

re~ «e, f< rprn <nKB,etc.

3. crdp., ou crpa- '= srf. Cette forme, dans le principe, appartient

uniquement au présent en f~t ou aux autres formations nasales que le

grec lui a souvent substituées. La théorie de ce présent a été suffisamment

développée plus haut, p 240 seq. Exemples: ~M~yKp<M,corcyr. (Mpf«-

ft«t ==s){r. tNf<t<<Mde la rac. MMn; M-Tp«t'fm de Ttc«.

Les trois formes précitées se mélangent continuellement par extension

analogique. La troisième est de ce fait presque complètement supprimée.

Exemples. Parallèlement a ~Kpr~eft, Hésychina rapporte ~o~oftMtt dont

l'a est sans doute emprunté à une forme perdue, du même genre que ~ro-

pof. Parallèlement a ~p~t qui est lui-même pour "Mtf~~t, grâce &

l'influence de Mt~eM le même lexicographe offre ~o~fK~tf (cf. ~of~).

L'aoriste ?0~ fait soupçonner dans <h}pf<~t<Mle remplaçant d'un pré-

sent en -f)~, -ftfftttt; en tous cas Fo, dans ce présent à nasale, eat hysté-

rogène, et en effet Hesychius donne $t<~ypt«t et ~cMwm (~«pfpt«t ?0-

~o~ '=' s<r<M~ stir~t). L'omicron est illégitime aussi dans o~ft~M,

cM~cftt, ~o~o~«t *=- '~olfoftt:* etc. Le degré qui contient op, ~m,

empiète d'autre part sur le degré non affaibli: de là p. ex. <tr~M~, ~mpot,

~Mf". On peut croire en. revanche que ~Mof de la rac. peXene doit

son a qu'au prés. ~KMm=* *~<)(iym.Régulièrement il faudrait *~Moy.

L'o résultant des groupes phoniques dont nous parlons a

une certaine propension à se colorer en v (cf. p. 99). Ainsi an?~

est égal à -~a dans le skr. ~fpM~ (Benfey), ~t~~ a une parenté

avec MtMf~o écrase~ yvpo et ~o~wpM rendent ~«~a~ et

~rM~~ ~<!pxo$ est l'ind. MtM~a. Il serait facile de multi-

1. La variabilité de la voyelle sortie de est fort remarquable. H y a

d'antres exemples pareils, ainsi Te?e-<c<M'et Mp«*ftm< T~-foe et t~«.j;oc.

2. Le P de cette forme me paraît une prenve directe, entre beaucoup

d'autres, de Ff-voyelle grec.3. La aexion pure d'un aoriste de cette espèce serait: 'tc-f, plur.

~rn-~ef.A. La même souche a produit ~epft~MM qui répond directement à

tM~Mftft.6. La racine de eea ~rmee saBsMtee cet, autant qu'on peut le pré-

Page 270: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Traitement da groupe en grec et en latin. ~67

plier les exemples eu se servant de la liste que donne M.J. Schmidt

Voe. 11333 seq. Le groupe vp (<~) paraît même sortir quelque-fois du y bref.0

Voici les exemples peu nombreux où le grec, a développe a

devant la liquide:

~Mpt!g ~MfM.

(?)~<tA~ ~Mt<:souns~.

aM~K p«~a.

f?r«pog ~Mt~«s.~M~~g ~M~<M~ff.

(?)qpCpf~ &/<M~(Bugge).

(?))M{A<« M~ (plus probablement, composé de Ma).

Ajoutons: f-of de la rac. pe\€ (txctiq-T~g, ~t-

~fo~), ~Kp-of de la même souche que ~op-«, ycp-HCt* (zd. bare-

MCM~t,9* classe).

A propos des cas énumérés ci-dessus, il faut remarquer qu'entre autres

formes plus ou moins certaines que prend en grec le phonème outre op,

ol, il semble représenté parfois par c~K, t(~«. Exemples: ref~tf- (formeforte dans M~e); ~cf~q == germ. /b/<M<t,lat. ~a?<Ha (forme forte dans

<M~~m?); )M<ta~ec qui serait & ~m$N ce que<f<f~M est tt<ff~<y<M;

eq)~tty<m =' shr. sp~r~yo~ ~ptt~~f n côté de ~op-, ~m-.

Le LATIX présente tantôt o~ tantôt or, o~

1. ar, al (ra, la, lorsqu'une sonante-voyelle qui suivait s'est

changée en consonne):

~cM~s ~<~M.

Aa~~c ~~a.1

mare N<~a

2.or,ol:oWo~ gr. op- (p. 265).c<WM«Mskr.c~'a.

wo~oMe skr. yM'

) ~<ttM ~'as'(?).

~o~M~csgr.?topoM'~(Cartias)eanes goth. /«tM~.

MM~,<M<~ gr. (p. 266).

<WM~storea skr. s~ (cf.p. 110et 111).

Quand le grec montre « au lieu d'o, le latin semble éviter

les groupes ar, al, et donner décidément la préférence à or, ol;

sumer, *Ment ou *Mra. Elle paraît être la même qui se cache dans le

présent Mf~att «rôtir» (gramm.).Le rapport de çfras avec xep~ est obscurci par l'q final de la der-

nière forme.

2. L'identité en est douteuse: <f<tHSet <tf<~ se concilieraient tous deux

avec un primitif ~M~'ai le mot sanskrit n'avait le ton sur la dernière. En

conséquence '<Mn'y peut facilement représenter -<M. Pent-etre <nMMest-il

le nentre d'un adjectif qui répondraït an gr. ~<t~c (lequel n'a qu'un rap-

port indirect &vee <M~ comme ~ce~s avec pMf~).

Page 271: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

t2~~S Tmit<w<'ntdu groupe~TdanadiversesÏattgucNd~Europe.

~<r<s *==~«p~ fait exception. Les exemples sont consignés ht

p. 107: <o/~e, gr. ~«~ ~o'e~ gr. Tf< of~c~, (M<t& gr.

~M~ gr. a'«p«; /Mwe, gr. yecpoct.

11 est douteux que le latin puisse réduire le groupe ou

Il a un simple ou quoique plusieurs formes offrent l'apjta-rence de ce phénomène. Ce sont en particulier ~o~ (~<?M~

~M<M*,compares il ~«~00; ~f~c, ~f~oc~, ~Mpe: Les paralletesindiens font malheureusement défaut précisément itces exemples.Mais ponr ~os, le paléosl. ~M~ appuie le latin et donne a t'<ïdu

grec ~cf~oogune date peu ancienne; ~cAffXT-est accompagné de

~MXTo-y<~o<<~M~ogetf. Quant a x~«~ ~'<!M~, cest un

mot en tous cas difficile, mais ou le grec -K~K-,vu le skr. /«'~<M~doit évidemment compter pour un tout Indivisible~ et adéquatau !at. -ra-. Le rapprochement de ~we et ~<ïpc;<est fort incertain.

Il reste ~<MSen regard du paleosl. ~e~< et du gr. ~Accyog. En

lithuanien on a~ et M.Fick en rapproche, non sans vraisem-

blance, sitr. ~M/t! glans pénis Mais cet exempte même prouve

peu de chose: le groupe initial du mot italique, slave et grec a

pu être

LïTHUAKtEtf.~'e <xforêt~,skr. ~<W;gilé «gland», skr. ~K~t

(v. ci-dessus); jM~, skr. ~w<; ~M~'a, skr. t'o; Mwi~ skr.

M! MwM===lat. MM~û(v. plus haut).

l'ALBOSLAVE.~'o, skr. ~'< (la divergence du vocalisme de

ce mot dans le lithuanien et le slave coïncidant avec le groupedu sanskrit est des plus remarquables); skora, skr. cira; tMo~/e,skr. M~ot.

GoTntQCE.. ~'aw& ou X'0'M~M,skr. ~M'M;/aM~ skr.

(Kuhn); germ. ~on)f, skr. ~a (Fick 111~102); goth.~<?aM, gr.

r~ v. h*-all.~<M'~M,gr. ~Kpoo; goth. ~<M'< skr. M:~t!;N«!?<î

== lat. tnolo.

1. Il est vrai de dire que l'a de ~tf~ semble plutôt emprunté au

présent ~«Uoe, v. ci-dessus.

2. Cependant le son a apparaît dans ?«(tM.

3. On le peut ramener peut-être à *-M-; ou bien, si c'fst une forme

faible liée au skr. de la même &.con que A~M l'est à dra~/t, on

tirera .a~c<-do cf. p. 267,1. 18 seq.4. Si l'on n'a .lit que les formes du latin et du slave, on penserait au

skr. p!'<ïtt<?M.

Page 272: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

McManttx's sur la m~tht'M- f<

~t< == s~r.~tt~ est une exception des plus extraordinaires.

qui rappelle norr. ( ==/<(~<!M-) en regard du shr. t~M.

Abordons la série des nasales. Elle demande &être éclairée

par la précédente, plutôt qu'elle ne répand elle-même beaucoupde lumière autour d'elle.

A. Devant les consonnes.

Les phénomènes grecs paraissent liés à la question si com-

pliquée de la métathèse. C'est assez dire sur quel terrain sca-

breux et incertain nos hypothèses auront à se mouvoir.

Remarques sur les phénomènes gn~ compris généralement sous le nomde MM'<a<7<eM.

Nous écartons tout d'abord le groupe pM (<[m)permutant avec e~ (o~):l'un et l'autre ne sont que des produits de f (p. 363\

I. La transformation d'nu groupe comme ~t~t-en est inadmissible,<nns! qu'on en convient généralement.

U. La théorie représentée en particulier par M. J. Schmidt supposeque~tl- s'est changé par svarabhakti en <K~ c'est ce dernier qui a pro-duit ~<}-. Nous y opposerons les trois thèses suivantes:

1. Dans la règle, le groupe <M~t-sera originaire, et on n'a point àremonter de ~tXt. à 9K~ art~t est une racine !«??<.

3. Si vraiment ~e- a produit parfois ~); c'est à coup sûr la moins&équente de toutes les causes qui ont pu amener les groupes radicaux dela dernière espèce.

8. Toujours en admettant le passage de ~Jtt- à a~ on devra placerle phénomène dans une époque où le second e (== ~) de <r~e était fortdifférent et beaucoup moins plein que le premier,.qui est «~.

111.Avant tout rappelons-nous que chaque racine possède une formepleine et une forme privée d'Nt. Il faut toujours spécineravec laquelle desdeux on entend opérer. La différence des voyelles qui existe par exempleentre ytf (plus exactement ytff) et xag n'a rien de récessaire ni de carac-téristique pour les deux racines. Elle est au contraire purement acciden-telle, la première racine ayant fait prévaloir les formes non affaiblies,tandis que la seconde les perdait. Si les deux degrés subsistent dans Mf-ftt~ MfM~oc, ~of~ ~os, c'est encore, à vrai dire, un accident. Doncil est arbitraire, quand on explique y~q-, x~)! ~!)-, de partir, ici deytf, là de <(a~, et ainsi de suite, au hasard de la forme la plus répandue.

Il y a plus. Quand on aura acquis la conviction qne le type <:à méta-thèse» a régulièrement pour base la même forme radicale, la forme faiblepar exemple, encore faudm-t-il se reporter à l'ordre de ch<~es préhisto-rique, où l'K des formes tellea que M~f~ n'existait point cacoro; en sorte

-que T~KMg peut fort bien le fait est même probable n'être venu nide tofpcog ni de M~toc ni de MftMfoe.

Page 273: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Remarques sur !a mëtathèae. Théorie de Brugman.27«

IV. Le type où la voyelle suit la consonne mobile ne procède pas no).

cesMiremcnt de l'autre eu toute occasion. Au contraire, il est admissible

par exemple que la racine de $Mft~' ('= $MM~) soit $fM. On aurait

alors:

$Mf-t~: ~ftt '=' skr. ~f<!H-0<<(*~MtM<Mt): <??«

<==shr. pMr-<~ pra yas, etc.

Un exemple trèa-sûr, en-dehors du grec, nous eat offert dans te lith. ftH-n~,

pa-~M.<M, goth. ~«M-~s (p. 273 seq.). Ces rejetona de gnâ «connaître» ont

pour base la forme faible ~M-(devant les voyelles: ~M), qui eat pour ~M~

Dans le cas dont nous parlons, le type $e«'<ff eat forcément faible, et

la voyelle y est donc toujours anaptyctique.. 6

V. Enfin les deux types peuvent être différents de fondation. II y aura

&distinguer deux cas:

a) Racine «<Fa«« et racine en -S (ne différant que par la position de

F<t,, cf. p. 260). En grec on peut citer peut-être T<\a (MA«p<ef) et r~a

(Tic~mf), irtAe ~t~of) et ~n (~<~ etc.), cf. akr. jporï et~M.

b) Racine aH«Ja«tt et racine en -S. La seconde est un élargissement

(proethnique) de la première. Exemple: u€v, ~fec. ~fM'«, ~fMtptf et

ttv-a, ~~fn!, fM~mtm (skr. man et MMo).

C'eat proprement à ce dernier schéma que M. Brugman, dans nn tra-

vail récemment publie, voudrait ramener la presque totalité des cas de

<metathèse~. Il admet un élément -S s'ajoutant à la forme la plus faible

nous dirions la forme faible des racines, e< qui ec&«pF<f<K<à toute

dégradation. Le fait de l'élargissement au moyen de -a (-0~) est certaine-

ment fort commun; nous le mettons exactement sur la même ligne que

rëlargiasement par ai on par -<~M, qu'on observe entre autres dans

~f«,t (skr. çre) ~incliner~, cf. ?,0~ (skr. c<tn<Mttt);~-<tt<t (skr. ~o) <: cou-

lera, cf. s~f. Mais fr<!et sro ont leurs formes faibles çri et sf«. Aussi ne

pouvons-nous croire à cette propriété extraordinaire de l'elémemt S, que

M. Brugman dit exempt' d'affaiblissement. Cette hypothèse hardie repose,

si nous ne nous trompons, sur le concours de plusieurs faits accidentels qui,

en eSet, font illusion, mais, considères de près, se réduisent à peu de chose.

Premièrement certains présents grecs comme &MMgardent partout la

longue, ce qui s'explique facilement par l'extension analogique. En san-

skrit <<M<sles présents en a de la classe offrent la même anomalie

(p. 146). Il eat clair dès lors que des comparaisons telles que ~ftec c<MtK~

ne prouvent rien.

En second lieu les tacinea sanskrites en -fe, -<M,-ma, gardent M long

dans les temps généraux faibles. Ainsi on a~<h~, maissMSta. Nous avons

cru pouvoir donner à la p. 867 la raison de ce fait, qui est de date récente.

Restent les formes grecques comme TM~c, T~'oc. Mais ici la pré-

sence de l'élément -S étant elle-même &démontrer, on n'en saurait rien

conclure à l'égard des propriétés de cet -S.

En ce qui concerne plus spécialement le grec, nous devons présenter

les objections suivantes.

Page 274: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Traitement des nasales sonantes Jongnes en grec. 271

t. Les formes heIMniquca demandent &être soigneusement dititingu~es,dans leur analyse, des formes indiennes telles que <f«M, ~aM. Pour cesdernières la théorie de la métathèiie peut être considérée comme rétutéo.Elles sont accompaarnées dans la règle de toute une famille de mots qui meten évidence la véritable forme de leur racine: ainsi <raM se joint a <r«<<,<f«y<t<<,~S~ etc.; nalle part on ne voit ~ofr'. Au contraire, en grec, lesgroapea comme t~ T~t~ sont inaeparaHea des groupes Tf~ M~t-(ft~f.,ft~-), et c'eat visiblement dans les formes faibles qu'ils s'y substituent.

2. On n'attribuera pas au hasard le 'fait que les groupes comme t~tM-, yft}-, ?<M~M'</sne /brNMH<pas des )'<tc<MMindépendantes du genre de

pf))-, viennent reguli&rement de racines appartenant la classe que nousnommons <«Fa«as.

3. Que l'on passe même sur cette coïncidence, je dis que, étant donnée

par exemple la racine «<?<? yo~ et l'élément a, leur somme pourraitproduire ~KM-5(gr. <!ye(M! mais jamais ~M-«(gr. yf))) Il suffit de reu-

\oyer aux pages 267 seq.

Nous reconnaissons aux groupes ~metathétiques~ trois carac-

tères principaux:

10 Ds montrent une préférence très-marquée pour les for-

mations qui veulent la racine faible.

2° Ils n'apparaissent que dans les racines «~~M.

3" La couleur de leur voyelle est donnée par celle que choi-

sit le nnal de la racine Mafa<~

-yfti-Tog ~e-t~p ~a-tog ~a-Tog*x~t]-tog ««~-<y<o T~a-Tc~ ~tta-ïo~~t]-~og -~e-~g 1 ~ta.Tog ~d-T<a~Tpt)-~ ~oy 2 ~a-vog ~ta-gcf~.pog ~e M$ ~a-T~p !«fpa-<M<M

~a-t~oy ~Aa-MM

~pa*~og ~epct-MctDans la série nasale~ ces trois faits se prêtent à merveille a

une comp~aison directe avec les groupes faibles indiens tels que~a- de ~<MM,<?<?-de <&itMM.En effet leurs primitifs sont, selon ce

que nous avons cru établir plus haut (p. 26l): < Le sonétant supposé subir le même traitement dans les deux degrés

de la racine, on obtient la filière suivante:

1. Sur MMMM~tet <~a<M<!(tà côte de MMaet <?<?«v. p. 269.2. Gïassm&ancommetta mêmeerreur,quand il voit dans Ipamoines

p<'Set pfSdes<:&mp!mca.tionsdepar et ftf~. On aurait alors, non~fS,ffS, MMejpwS,CM'S.

Page 275: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Traitement des nasutes xonantea tonnes en ~rec.

)Forme forte: ~~<T~p, yt~tT~.JForme faible: *T< -yy~Te?.

(Forme forte: *Tt~xo~, T~<«~o~.]Forme faible: ~rw~-ro~T~Kïo~.

La variabilité de la voyelle étant ainsi expliquée et la règle

d équivalence générale confirmée par l'exemple

f~ûûM (dor. t~:a6«) == skr. a<<~nous identifions -~yqn'g, ~ërog, ~KTO~, avec skr. ~a<«, {aM<((,

~«H/< Tout le monde accorde que ~t~Ctog correspond au skr.

Nous ne pouvons, il est vrai, rendre compte de ce qui se

passe dans la série des liquides. Là, toute forme faible primitivedevait avoir un pur et simple et non point ?~ ce nous

l'avons retrouvé en effet dans les groupes o~. o~, et ~<a,~<a. Où

classer maintenant les formes comme a:pSTcg,~~Tog? Par quel

phénomène le degré faible correspondant à ~p<ï-c<Mnous offre-

t-il parallèlement à ~op-< type normal, cette formation singu-

lière a:pSTOg?C'est à quoi nous n'entrevoyons jusqu'à présent

aucune solution satisfaisante.

Observations.

I. Le grec, si l'hypothèaeproposéeest juste, confondnécessiurement

le degré normal et le degréfaible des racines en -Maet en -MS. Qu'on

prennepar exemplela raciney<'<9<: connaîtrez:!a.formeréduiteest ~M",

lequel produit yfm. Il est donc fort possibleque la syllabe yfM-,dans

y~m~mfet yMwe, répondela premièrefois au v. h*-all.e~M-(skr.~Ma-),la secondeau goth. <-<<?-(skr.~S-), cf.plus bas. Une conséquencede

1. M. Fick met en regard de &aMC<tM<~wf~oc, qui serait alors pour

*oe; autrement il faudrait <~aK<t~. Le rapprochement est des plusdouteux. Dans t~«n)p =- ~H~ar (type premier ~Mf) on peut con;eo.

turer que !'< grec est prothétique, et qu'ensuite le y devenant i fit prendre

u. la nasale la fonction de consonne: "'e~M~r, etM~f, t~f«tt~. Dans

cette hypothèse, l'M ayant été éludé, e~MM~ ne peut nous fournir aucune

lumière.

2. Il est intéreasant de confronter les deux séries:

<a<<trt«Toe; matd: -(Kxtoe; &<t<a~'qx~fec; ~ata: pottoe.

~t<<a.'yf~tog; faM~a~ttjtt~oc; daK<a~~qtoe.Les formes telles que yey«t~f de rêve sont imitées de la première série, et

intéressantes comme telles, mais aussi peu primitives que y/o~Mt, on

que le skr. s~-SM-t(p. 259); y~o~t est très-certainement une modification

analogique de l'ancien présent de la 8" classe qui vit dans le skr. ~«Mtt.

Page 276: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Traitement des nasales sonantes longnes en lu.tin. 273

cette observation, c'est que r« bref de ttCfe~ doit s'expliquer par l'ana-logie la loi phonétique ne permet point de formes radicales faibles en-f<ï (.M, -vo) ou en (. M. J. Schmidt, partant d'un autre pointde vue, arrive à la même proposition.

II. On connaît le parallélisme des groupes .?<'«- et .<~t«. et -j~p. ex. dans <~M<Me ~M:; t~M~ ~);e; A«~oeDeux hypothèses se présentent: ou bien -ava-, -e~e;. sont des variantes de

~M}-,qui ont leur raison d'être dans quelque circonstance cachée; oubien ils proviennent de -cfM-, -e~ef- formes fortes gruce au mêmemëtange du vocalisme qui a produit T«:tef<M<Mà la place de c<~<f<?«tAinsi Mtff-~K~Mt-tMpserait pour *<Mff-a~M<-Mtpet n'aurait pria 1'~ que sonsl'influence de ~«~f~t et de ~«~of.

Les exemples LATINS sont:

ofM<o akr.a~. ~Ma-~) skr.M.CM<t<- a~. Ma~o jJ

j~M~MM <~M~ cf:~<'M<==~M<~t*

esr encore -an- que présente ntan-sio, qui est au gr. uevc (<t<ve-To~)ce que ~Ma~<sest à geni-: puis ~a'(M)~M<~ contenant la ra-cine réduite der~o~. Il est possible que gnâ- dans~Man<ssoitla forme faible de ~Mo~.Il répondrait alors au second des deux

~o- helléniques dont nous parlions plus haut. Quant àco-~ï~il appelle le même jugement que T~~My.

Ainsi -<!M-,-ani- ou -M<t-~voilà les équivalents italiques du

phonème nasal que nous étudions. Qu'on ne s'étonne pas de 1~de ~M~MSen regard de Fq de -~Tog. Rien n'est au contraire

plus normal. On a vu qu'à l'<?grec sorti de le latin répondrégulièrement par ?, au moins vers le commencement des mots:

~MS (~"<M) ~vo? (*~0?) = M<MSMOg.

Dans les idiomes du nord nous trouvons en général les mêmessons que pour la nasale sonante brève. Le phonème dont M,selon nous, était suivi, n'a pas laissé de trace. Il a été sup-primé pour la même raison que dans düsti, goth. daulttar ==

~t~&t~ etc. (p. 179 seq.).LITHUANIEN:~MM~ cf. skr. po- ~connaissancesN

de gna. Cette dernière forme est des plus intéressantes. Elle nousmontre ce degré &iMe que les langues ariennes n'ont con-

1. Cetteformese trouvedam Hë~rchius.8. OathofFK.Z.XXni84=.

18

Page 277: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Traitement des groupes «H et <w<en Europe.274

serve que dans le près. ~a-Hef~'et qui est &~M«ce que skr. f~-

t'st &f~, v. p. 25t; et 25! Au skr. «<<répond a«~. PALHO-

8LAVË cf. skr. ~«t\

GERMANtQUE:goth. (<jf<MO-)~'MMJ<==S~r. ~«7< ~W~ cf.

lith. -~tM~M«connaissance»; tUtglo-s. ~<KHo~<xtom)erre~== skr.

<«)'(!«retentissant» (évidemment de ~OM!ou ~M<«retentir, ton-

ner~); angto-s. N«M(?<'<ï~péche~ comparé par M.Fick au skr. s«~;

v. h'-aU. <c«M~M, cf. skr. t-HMc/M~~ v. h'-all. <tM«~== skr. «~

B. Devant les voyoUea (groupes -MM-et -tMW-).

Le GRECchange, comme on s'y attend, ~Ket MMMen av et ap.

Les aoristes ~Mjttoy,~«~o~, ô«~of, ~cyo~ font pendant

aux formes sanskrites vanati, MM<î~pour *PMHa~*~Ma<t(p. 258),

et supposent comme elles des racines ?<?<?& On a en effet

en regard de ttc~of: T~-vo~ T~Mc-~o?,t~-to~.

~~oy: skr. <&M)M-~~af-~«-tMp, ~«o-

~e:-g,~to~.

ôtK~of: skr. fa~ x~-TOg, <«o~«-~ x~-

M~.

~CM~ ~<xy«!-r0g,~M~-tO?.

Dans &<r«foven regard de XMTO~(p. 46)le groupe av ne se

justifie que par la consonne double

Comme on aurait grand peine à retrouver les formations de

ce genre dans d'autres langues d'Occident que le grec, nous nous

bornerons à consigner quelques exemples paneuropéens remar-

quables dont l'analyse morphologique est du reste douteuse. Il

1. Le zend a le" formes très-curieuses ~a~t-M~a, S-~CMM~t.Il nous

semble impossible d'y reconnaître des formations organiques, car celles-ci

seraient 'S~S~ *'a-?St<t. Mais, deo<tM<les coyeMes,~tt- (==-~MK.)est

effectivement le degré faible régulier de .i~S; en sorte que .MMt<~.MtM«

ont pu être formés sur l'analogie de mots perdus, où la condition indiquée

se trouvait réalisée.

2. C'est un autre un qui est dans X-MMMMNt.=- skr. ~aMïMt<fs,car noua

avons vu que cette dernière forme est un métaplasme de *~t)M~

*~tHHMaa(p. 266).? La racine ne peut être que oaMM,elle paraît se retrouver dans

0<MM-«.4. La racine est peut-être non ~M'« mais ~« (v. p. 270). Pour la

théorie du cela est indifférent.

Page 278: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Traitement des groupes MMet MMen Europe. 275

s'en trouve même un, qui vient certainement d'une racinc<!HM(A<~«(~<). A la rigueur on pourrait écarter cette anomalie eudivisant le mot ainsi: lu + MM.Cependant il est plus naturel depenser que le suffixe est -M,que la forme organique devait effec-tivement produire /M-M,seulement que le groupe -MM-naquit dudésir d'éviter .m groupe initial aussi dur que /M-.

Skr. ~M~, gr. f~u., lat. tenuis, v. h'-all. ~<MMt.Skr. MNM<:quelq~'un~ gr. c~cg, goth. SMMM-(cf. p. Mi. n.).Goth. ~Mwa, lat. A<MMo,7«~MOM~M(/<MM«MMMest énigmatique),

lith..SM<

Gr. <«~Mfpog,norr. ~MM~oet-(Fick).

[Il est probable que si. ~a == goth. ~M est un autre thèmeque le gr. ~wq (p. 99). Ce dernier étant égal au skr. ~M(et non <<~ parait n'avoir change ? en ~Mque dans la pé-riode grecque. Le mot signifiant ~-e.- gr. ~«~Kt, lat. AMM«~al. ~M~lith. À'w~ skr. M<MM~a contenu évidemment le groupeWM:,mais il était rendu nécessaire par la double consonne quiprécédait.] Les syllabes suffixales offrent: le skr. -~M<t(aussi-<)M)==

gr..M:yo dans ~t-Tocyo~, lat.Mo; skr. -~NM=goth.-~MMtdans ~M~Moetc., lat. -~MM.

A la page 30 nous avons parlé des adjectifs numérauxcomme skr. d<~NHM== lat. <&'eMw«s.Dans la langue mère ondisait à coup sûr

<MM, et point <o~. Le goth. -uma,l'accentuation, la formation elle-même

(<&f~ + <t)concourent àle faire supposer. Le grec a conservé un seul des adjectifs enquestion: ~o~o?. M. Curtius a déjà conjecturé, afin d'expliquerl'adoucissement de xi en que l'o qui suit ce groupe estanaptyctique. Sans doute on attendrait plutôt: ~o~tog~ maisl'anomalie est la même que pour cotoCt, ot«xo<~ot et d'autresnoms de nombre (§ 15). A Héraclée on a ~<~og.

§ 15. Phénomènes spéciaux.

I.

Le groupe indien t'o:comme représentant d'un groupe faible,dont la composition est du reste difficile à déterminer.

1. Dans l'identité: skr. M~o~ == lat. o~M~, deux cir-constances font supposer que le groupe initial était de nature

Page 279: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Type f<t<)<t<a «r~<MM et type MMs «~<ae~7(!

partifutit-rc: 1~ position divergente dans tes deux langues de laUquide, et te fait que la voyelle latine est a (cf. ~<M <<etc. ('Mindices sont confirmés par le zend, qui a f~o et non<~O.M~.

2. Le rapport de <TMM<Havec ~a~î se retrouve dans ~re-f0</< appuyé par Fane. perse ~a~, et non ~a~~ enregard du skr. ~:so~. On ne peut donc guère douter que la syl-labe ~<M-dans trasati n'offre, en dépit des apparences, ïe degréfaible de la racine. Il serait naturel de chercher le degré fortcorrespondant dans le ved. /<trf!~tH~ si le même échange de f<!et o~a ne nous apparaissait dans l'exemple où on aurait quelquepeine n l'Interpréter de la sorte.

3. Le troisième exemple est un cas moins limpide, a causede la forme excessivement changeante du mot dans les différentsidiomes. Skr. o~~tt et re~M,zd. o~-e-~Maonom. pl. (gloss. zend-p.)et ~Ma; gr. a~f)), wJ.{-x()ivov et o~~p~oy, lat. M?Ma;goth.a7e<M(t.Peut-être le lith. a~Mé est-il pour *~He et identiqueavec le skr. fo~Mt.Le groupe initial est probablement le mêmedans une formation parente: gr. &te~- ~«~of, lat.laeertus, lith. c~M:, si. Mm V. Curtius Grdz. 377.

Il.

Dans une série de cas où elles se trouvent placées au com-mencement du mot, on observe que les sonantes ariennes u, r,M,M<,sont rendues dans l'européen d'une manière particulière etinattendue: une voyelle qui est en général o y apparaît accoléeà la sonante, qu'elle précède. Nous enfermons entre parenthèsesles formes dont le témoignage est indécis.

Série de l'i:

1. Skr. ~.e pour goth. OM~~ (cf. allem. M~s~ s]:r

M~).2. Skr. M<a~puisatmt~: gr. <~og(?).

Série de l'M:

3. Skr. u et M~ gr. ev et e~M, goth. OM-4. Skr. lat. o!PM,gr. c~rog.5. Skr. «?0~~ gr. o:~<o (M~so~ étant e~o).6. Skr. Mso~ lat. ait '<y< eol. cCo?.

Page 280: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Type «s«s <n?Mg. ~n

7. Skr. «~<~ Hth. ~M&?w.

8. Skr. MP-<~<:appeIer~:gr. et<!(o'(?).Série de t'y:

9. Skr. ~o~ lat. «?cp~fgr. ~q, v. h~aiï. eMo).Sériedesnasales:

ÏO. Skr. a- (négat.): osq. ombr. OK-(lat. <H-,gr. M-,germ. «?-).11. Skr. «~ lat. o~K~tM,sl. a~M.12. Skr. < zd. <M~ lat. <?H~KM,lith. angis, si. oi<, gr. Sy<g~

(v. ht-all. «Me).13. Skr. aAo~ (pour *<ï/«<~t):lat. oM~o,gr. <ï~;<9(si. t'o).14. Skr, <~K,parallèlement à ow~M,dans ~a)o'~c< (v. B. K.):

goth. <t~MM,st. ~MXM,e~ gr. <f~t~.la. Skr. <<~ lat. <MM&gr. c~ty~ sl. o&M(v. h~-at!.«Mt5t).16. (Skr. MMoM~lat. ambo, gr. S~o, sl. 060, lith. aM, goth.

bai.)17. Skr. o~Y~ osq. <M!<t/W~(lat. M~~), gr. S~po~~

La dernière série présente une grande variété de traitements.

Il n'est évidemment pas un seul des exemples cités, auquel on

soit en droit d'attribuer, en rétablissant la forme proethnique, la

nasale sonante brève ou la nasale sonante longue ou le groupe

plein art. Mais cela n'empêche pas les diSérents idiomes d'effacer

parfois les différences. En germanique, le son que nous avons

devant nous se confond d'ordinaire avec la nasale sonante (MM);

cependant o~wtMmontre CM. Le letto-slave offre tantôt OH,tan-

tôt a, et une fois, dans c- le groupe qui équivaut à l'MHger-

manique. En latin, même incertitude: à côté de OMqui est la

forme normale, nous trouvons <M,représentant habituel de~, et il

est curieux surtout de constater dans deux cas un in latin opposéà un an de l'osque ou de l'ombrien~. Le grec a presque toujours av,

1. L'hiatus, dans e~M?, rend ce rapprochement douteux. Πcepen-dant M~eT<w(Corp. Inacr. 10) == a~fow.

2. La parenté de oqxe avec dhi a été défendue avec beaucoup de force

par M. Ascoli (Vorlesuugen p. 158). Le vocalisme est examiné plus bas.

Quant au y grec == M~tt en est un exemple parfaitement sur, et l'on

peut jouter tt~pa: (rac. <&<tt~, p. tll i. n.), artqx't~, <pe:Tos== shr. ~a<<~

Tccq)~ ==' skr. <~fM&a,peut-être aussi d~ (Hea) et f~yot, cC.skr. af~M,<trAa<t(Frôhde Bezz. Beitr. 11112). Sur ~[te v. p. 279, note 2.

8. Faut-il ajouter: skr. a~, si. o~MÏ,lat. t(N)<jfMt8?4. Ce fait se présente encore pour Mt<er,ombr. anter; aussi est-il sur.

Page 281: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Variâtes de MN~te sonantc.:*78

f<~<.unefois seulement f(. Dans ~t~pc~ la voyelle a pris une teinte

plus obscure, ennn Xy<~a chaude ~Men o par l'intermédiaire de

la voyelle nasale longue Homère~Hipponax et Antimaque em-

ploient encore oy<~(~</«'.s)comme trochée; pour les références v.

Hoscher Stud. I'' 124. JI n'est pas absolument impossible qu'une

variante de oy<- se cache dans <~<~«f<t~ et <~tyt<~<Mf«

(Etym.Ma~.), formation qu'on pourrait assimiler a<K«~<Mt'Ot;

<Hes.\ fp<di«~<<a, KAM~<ï~f<a.~gx'o~tw (Eschyle) serait

ne par etymolo~ie populaire.Kn raison des difncultes morphologiques que présente le

type «~M «?M~,<?&/</ ~<~<\ etc. (v. p. 280 se<~). il nest

~uere possible de déterminer la nature du son que pouvaient

avoir dans la langue mère les phonèmes initiaux de ces formes.

On peut supposer a tout hasard que la voyelle faible (p. 178 seq.)

précédait la sonac~ et qu'il faut reconstruire ~<M~ 'Mt~M,etc.

Les formes comme f~y~, S~po~ et oyt~ nous amènent à des

cas analogues qu'on observe sur certains groupes à nasale <M~-

~<otM'.Avant tout: gr. <~<o0tet t'xMTt~ (Hes.) == skr. pMMft!

Cf. oytg et M~MM== skr. <!7«.Le second élément de ~toOt prend

la forme -xov- dans Tp«MtOfTCf~(skr. ~Wfa~) c~ S~po~:

<tM)'« il n'accusedans txefTOfqu'une nasale sonante ordinaire,

et reprend la couleur o dans ~«ïXoCtot. BI d'une part certains

dialectes ont des formes comme J~Mtom,en revanche ~xdtccy et

fxoTo~~o<«(p. 102) renforcent 1'' contingent des o~. Enfin le

slave n'a point ~se~ (cf. lith. &~M~s), mais SK~o. Un second

cas relativement sûr est celui du préfixe o- alternant avec c-~

(cf. s«~of ~MxdctOt), dans S~ctTpog,o~ et~ en regard de

c~~tog etc. En lithuanien on trouve en paléoslave s~-

(~7<~M e~o~og); l'équivalence est donc comme pour o~tg a~

prenant qu'en sanskrit nous trouvions <Mt<<tfet non <:<ttar~. Il faut ob-

server cependant que l'adjectif dntara, dont la parenté avec <M~~ est

probable, ae trouve rendu en slave par c.u<oyM. Or le nom de nombre

SM<onous montrera ci-dessous que l'apparition de l'Mslave, en tel cas, est

un fait digne de remarque.

1. Nous ne décidons rien quant à l'analyse de tpMMtoMoe(<ftMf<t«am<t).

2. Cf. p. 102.

3. Non pas «-, lequel est forme faible de tf- (p. 94).

4. Autres exemples poseibles d'an c de cette nainte? ~ee~, cf. goth.

Page 282: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Variété de nasale sonantf. ~7;)

Ces faits engagent pour le moins Ajuger prudemment cer-

tains participes qu'où s'est peut-être trop pressé de classer parmiles formes d'analogie, en particulier ot~-< t'o~r et odot'T-. La

singularité de ces formes se traduit encore dans d'autres idiomes

que le grec, comme on le voit par le v. h'-all. ~aMt7,parallèlementau goth ~M~w~,le lat. <'uM/fM<et sons a coté de -«'M~et -~M. Ces

trois exemples sont des participes de thèmes consonantiques. Ji

est facile de recourir, pour les expliquer, a l'hypothèse de réac-

tions d'analogie. Mais quelle probabilité ont-elles pour un mot

qui signifie odent~, et dont l'anomalie se manifeste dans deux

régions linguistiques diNërentes? Elles sont encore moins ad-

missibles pour le lat. c«M~Met ~<MM,les participes thématiques

(tels que/f~'eM~)étant dépourvus de l'o (p. 1~7). Remarquons de

plus que oc<o~est tres-proL~b!ement identique avec skr. M~?

(KemK.Z.Vin40()).

Le groupe grec -< dans certains mots tout analogues,mériterait aussi un sérieux examen. Ainsi dans ~t, <~r<t<y~,si

ces formes sont pour *<yf<, *<~fyof< C'est comme groupeinitial surtout quiÏ peut prendre de l'importance. Nous avons

cité déjà F~t~ en regard du goth. <MM~ du skr. of~M.On a

ensuite <~<At~ ==lat. aM~«<K<t(lith. MM$K<~);enfin t~t~ l'équi-

wfM~~o; oto~oc comparé par M. Fick au goth. s<«~~aM; tto~Mt')},et skr.

ya~taHa de ~<tMt&(d'où ~a~a <f gambas); %o~os'*à côté de wc~~ (c~

p. 103); Mp~o&ede M~tt, etc.

1. Cf. ~{OMtt, variante de cy~owKx.

3. De même qu'il y a échange entre ov et o (TpMMtOfM<t&ooft), de

même e équivant & tf dans ~;<e compare a, ~flec. Le paraUelisme de

ce dernier mot avec «M~tM~asemble compromettre le rapprochement de

S~tS avec aK~MMet a/M (p. 377), et on se résoudra difficilement en effet à

séparer ~te de ces formes. Mais peut-être une différence de ton, destinée à,

marquer celle des significations et plus tard effacée, est-elle la seule cause

qui ait fait diverger ~[<c et Sy<c; ils seraient identiques dans le fond.

Peut-être aussi doit-on partir d'un double prototype, l'un contenant

(og~c) et l'antre (~ts). La trace s'en est conservée dans l'arménien

(Hûbschmann K. Z. XXUI 36). Quoi qu'il en soit, le fait que l'e de ~te

rentre dans la classe de voyelles qui nous occupe est évident par le grec

même, puisque la nasale existe dans ~ttwe. Le de êtecoci en regardde MM~oe(dor.) et de <h<ftp<M',n'est dû qu'à l'assimilation analogique telle

qu'elle a agi dans les féminins en -~6<r<Mt(p. 86).

Page 283: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

!i80 L<*ty~ t<«M-K~M6considéré au point de vue morphologique.

valent du latin aj~s' dont la forme germanique, v. h'-all. &ï<

rappelle vivement c~<a c= goth. &<!<*(p. 277).

Dans la série des formes énumérées p. 276 seq. le propre

de~ langues ariennes est de ne refléter le phonème initial en

question que comme une sonante de l'espèce commune. Mais, ce

qui est plus étrange, la même famille de langues nous montre en-

core ce phonème encastré dans un système morphologique pareil

<tcelui de toutes les autres racines et obéissant, au moins en

apparence, au mécanisme habituel.

jf~cMMfcas. Dans la forme forte l'a précède la sonante.

A coté de <o/< (pour *~<~<)<==lat. OM~o,on a le thème en -as

am~, et &côté de «fMw, «M!M<M.L'identité de MM«~et «t~o

fait supposer que l'« de w~'«, dont la racine est peu différente,

serait <tMdans les langues d Europe, et qu'on doit lui comparer

lat. HM~M,goth.<f«~; or il est accompagné des formes fortes

<~<M,<~<M. SemMablement M~(==cvog) est lié au verbe <S<t~.

I~KjCMHecas. Dans la forme forte l'a suit la sonante. Au

présent de la 6e classe «?!<? (== <M!§<a)correspond dans la

1" classe <'<a~. Au skr. «J- (p. ex. dans M<~M«Ut, prononcée)

répond le gr. «)M-dans cc~q*; mais le sanskrit a en outre la for-

mation non affaiblie !*<t<~<.

C'est la question de la représentation des deux séries de

formes fortes dans les langues européennes qui fait apparaître

les difficultés.

1. Cette forme a probablement passé par le degré intermédiaire apt~

ce qui ferait pendant aux évolutions qu'a parcourues en grec o~tc.

2. Cf. aussi !?f<h< = ahr. <t<a(?).

3. e~ ne se dit que de la fOM*&MMatM<et renferme toujours ac-

cessoirement l'idée du sens qu'expriment les paroles. Cela est vrai aussi

dans une certaine mesure du shr. vad, et cette coïncidence des significa-

tions donne une garantie de plus de la justesse du rapprochement. Re-

marquons ici que Fe prothétique ne s'étend pas toNJoars &la totalité des

formes congénères. Ainsi l'on a ~<o parallèlement à «eo)}; wyt~e en re-

gard de awyeo; er~oy (Curtius, Stud. IV 202) à côté de <M?<a,cw~oe.

Sans doute «xo- et <Mt.<x~m offrent un spécimen du même genre. A

la p. 276 nous avons omis à dessein le v. h~-alL eMeoMen regard du skr.

Me~t, parce que le lith. j-~sMtt accuse la prothèse d'un e et non d'un a.

Si l'on passe sur cette anomalie, le gr. ~-eM)ccompare à e&eBtt (shr. M-)

reproduit le rapport de w~mavec «w~ (skr. wd-).

Page 284: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le type M~<M-<~Ncconsidéré au point de vue morphologique. 281

Reprenons le ~MfWMrcas et considérons cet échange qui a

lieu entre t~-<~ et cS-e~, <«y-~et < et <MMM'<M,<? <~<

et <î<;</«ïs.H est difficile d'imaginer que l'<! des formes fortes

puisse représenter autre chose que as. Mais, cct~ étant, nous de-

vrions trouver en Europe, parallèlement ù une forme faible telle

que OH~ par exemple, une forme forte contenant e: <?M~.De fait

nous avons en grec ~t!o (lat. M~o)===<S~ à côte de ct~ «allu-

mer~, «~~ag, «t~t~po~ (mots où ~(c) équivaut au skr. «s,

comme l'enseigne «Sog «sas). D'autre part la valeur de cet

indice isolé est diminuée par certains faits, entre lesquels l'iden-

tité du skr.<hK~<Mtavec le gr.Kt'~o~ nous parait particulièrement

digne d'attention. Il est remarquable que la de cette forme soit

un a initial et suivi d'une sonante, précisément comme dans

âmbltas,aM~o&L'analogie s étend plus loin encore, et ce sera ici

l'occasion d'enregistrer une particularité intéressante des types

radicaux d'où dérivent les formes comme ~M~M. Ils sont régu-

lièrement acc<MMp<~<~<y«Meracine Nawr oit la place de !'a est

c/KM! et dans cette seconde racine l'a accuse toujours nette-

ment sa qualité d'otj.

1" RACtNE 2° BACtKE

Formefaible Forme forte, obser.) (Formeforte)vable dans l'arienseulement,et où la

qualitéde l'a estàdeterminer

M~ON «Sog «' sb'. CSso~a,MMCP~,

gr.(JF)~)«p.

~~M–<M~M ~MS «Mt~ lat. <~<'o, zd. Mt-

~a~

aA~ a~o <ïM~<M tM~~ lat. necto, gr. ~o'

6Tp<O~MHr«.

a~a ~MOt~ss a<M&~<M M<ti~~skr. Mo&~<M~gr. yc-

yog, etc.

skr. a-, osq. a~- "c~ skr. na, lat. ne.

(~g.)_

1. Nous ne parlons, bien entende, que des exemples qui rentraient

dam le j)fe<tMefcas. Le type radical du second cas est précisément (an

moins en ce qui touche la place de l'a) celui de la racine aœur en question.

8. Le zend prouve que la gutturale eat tandia que la première ra-

Page 285: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

282 Le type M~M-f~Ms considère an point de voe morphotogiqne.

Kevenons au mot «?<?<?. Pour nous il n'est pas douteux

que la nasale qui s'y trouve n'ait été primitivement H<et que la

souche de ce mot ne soit la même que dans )M<~M«le miel~.

Nous écrivons donc:

<{M<f~ )M«tt<~skr.w<M~gr.~<

Mais comme «H< est en grec oh'~o?, il s'en suivrait que

«M<M<Mreprésente *c~yo~, non ~f~o~, et que le lat. *<~M~<)S

dans «M~MS~xsdoit se comparer directement à «MJ<a$.En un mot

les a t'<M7«!a<M'f7ela sceoM~eeo~oHMeMes<r<ïtCH<~M'sdes a~ Ce ré-

sultat, qui parait s'imposer, nous met en présence d'une énigme

morphologique qu'il est sans doute impossible de résoudre à

présent.Nous passons à l'examen du ~eK.CMMec<M. Ici les langues

occidentales permettent encore de distinguer la forme forte. Si

MM< est rendu en grec par «~(0, t~Xso~l'est par K(~)~<o.Autre

exemple analogue: la rac. skr. <vM< demeurera se retrouve dans

le gr. K(~)€(o)-C<ï,<~(~(~)xot~o, dont la forme faible (en san-

skrit us) apparaît dans «t~, ~-M~o

A première vue la clef de toutes les perturbations que nous

observons semble enfin trouvée dans la nature de la sonante ini-

tiale (pour les cas précités, M,<r). On n'aurait à admettre qu'une

prononciation plus épaisse de cette sonante, effacée secondaire-

ment dans l'arien, traduite dans l'européen par la prothèse d'une,

e<s'~M<&)tH<aussi M~tà la /<~M<?forte $M'a la forme /<ï~. Rien

de plus clair dès lors que notre diagramme:

cine montre Nous pensons néanmoins, vu d'autres cas analogues, qu'il

n'y a pas lien d'abandonner le rapprochement.

1. Sous l'influence de ru (cf. p. ICI), l'a de ce groupe radical <tM- se

colore en o dans diSércntes formes rassemblées par M. Curtius, Grdz. 878.

Ainsi <w< ye~ et <a~« traduction stricte de ow~ en dialecte laconien

(p. 169 i. n.). Puis w~tp-oirof, formation de tout point comparable au skr.

att(of-«~<t ~eachette~. L'm n'est dans ce mot qu'an allongement d'o

exigé par les lois de la composition grecque. On remonte donc à w~e~-o~of

(cf. o6! ==x<e~), wxec'owïM', wMp-tte(c)-t<w. Le verbe K(.F)t~<aserait-il

à M~ ce que K(~)~<o est à <n!$<n? De toute manière la diphthongne en

est inexpliquée. Œ <mf. ~t~M répond ?- r<<&so«comme ~~m à

ca&aaM~mais la forme réduite manque aux deux idiomes. n est vrai qne

celle-ci peut se suppléer en recourant à la racine plus courte qui donne

~-«Ix-of et lat. arc-eo.

Page 286: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Le type M-w~oc considère au poiat de vue morphologique. 283

K-t~==M~ M-.F~;e==f<

Cet espoir d'explication tombe devant une nouvelle et fort

étrange particularité des mêmes groupes radicaux. On observe

en effet parallèlement aux types tels que aFcSou apcc une sorte

de type équivalent FaS, Fac. Ce dernier apparaîtra soit dans les

langues congénères soit dans le grec même.

M~-o: goth. M~~a ~parf~~s, peut-être secondaire).

<~F~-(c)~oMro:~Tf.

Voici d'autres exemples fournis par des racines qui se trou-

vent être restreintes aux idiomes occidentaux:

M.F<~w: lat. t'a~ oa<?-M;goth. ca~t.

~t% t~Kt~: lat. n~)-:o.

«~Myog* (et <~t~-et?): ~o!~«y<ï' ~t~ (Hes.).

Cette inconstance de la voyelle révélerait, dans d'autres cir-

constances, la présence du phonème mais si telle est la va-

leur de l'e dans <~F~;<o,la relation de cette forme avec MM-s<

«Ma~, K~e~ aussi bien que sa structure considérée en elle-même

cessent d'être compréhensibles pour nous.

1. &p!r*est à dpt~- ce que aùË est à dFeE. C'est la forme rédaite. H

en est de même de d~ï dans son rapport avec d~cr. eteyftfoc prouve

qu'on a dit d'abord *<!ltyoc: Kityoc est da à l'innaence des formes faibles.

Page 287: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Additions et Corrections.

P. 7. La présence de l'r-voyelle en ancien perse paraît se trahir dans

le fait suivant. An véd. MfMa correspond tMa~ya (ou plus simplement

peut-être Mtor~a); au véd. M~K est opposé (Kt-«.)mat-sMyM,soit (Mpa.)

Mta~~M. Indubitablement la différence dea traitements qu'à subis le t

tient à ce que l't, dans M)a~<«,était voyelle et dans M<~)! consonne. Mais

cette dinérencf n'est déterminée son tour que par la quantité do la

syllabe radical' et il faut, d'après la règle de M. Sievera, que la syllabe

radicale de -Mar~tt ait été brève, en d'autres termes que 'r <ut /OMC-

<«MtK~(otHMXvoyelle. Peut-être le r existait-il enccre a l'époque où l'in-

scription fut gravée, en sorte qu'on devrait lire MMMM~M.

P. 9, note. M. Curtius admet une déviation semblable d'imparfaits

devenant aoristes pour les formes énumérées Verb. J2 196 seq.

P. 10, lignes It seq. On peut citer en zend f<<t-M<Mde çaé et en san-

skrit r-a-M~, )'-a-M<ade a'.

P. li, note. Biffer sitdoM(cf. p. 1?2, ligne 14).

P. 15. L'hypothèse proposée (en note) pour MUM est comme je m'en

aperçois, fort ancienne. V. Aufrecht K. Z. XIV 278 et contre son opinion

A. Kuhn ibid. 319.

P. 16. L'étymologie présentée pour gotb. ~aMfMest insoutenable. La

forme runique ~<H'Ma(aoc.) suffit à la réfuter.

F. 20. A M~e~ de Mf~ se joignent lof~ de ltyx, ~~f de xt"~

<Nxe~ de *<tyw; v. le registre. Pour l'aoriste redoublé, cf. p. 107,1.13.

P. 21, lignes 11 seq. Depuis l'impression de ces lignes M. Brugman a

publié sa théorie dans les .B<t<h~e de B~eH~ef~ 11 246 seq. Signalons

une forme intéressante omise dans ce travail: <)etM- M~ttMf (Hes.)

de cpEV.Contre la reconstruction de formes comme *tf de xnu (Brng-

man p. 263) cf. ci-dessus p. 182 i. n.

P. 30, ligne 2. Ajouter: ~lorsqu'il ne le supprime pas.» n n'est pas

besoin de rappeler l'acc. pan-a et les formes semblables.

P. 32, note 2. La vue du travail en question, réimprimé a présent

dans le second volume des ~<<«~ Critici, nous eût épargné de parler de

plusieurs points (p. 30 seq.) qui s'y trouvaient déjà traités, et de main de

maître, par M. Ascoli.

P. 33, ligne 12. V~rineation faite, il faut joindre &optKosyAle com-

posé M&saMM<tde M~saMet anna.

P. 37. La note 1 devait être ainsi conçue: Le moyen punate (=~«MM<e),

Page 288: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Additions et correct!ona. 2~

où l'absence d'a suffixal est manifeste, ne permet pas d'hésiter sur la va-

leur du groupe ait dana ~Mt)«M~.P. 42, ligne t. <.L'~ne termine le mot que dans ce cas-là.~ Cela est

erroné. Nous aurions dA prendre garde a Acre et aux pronoms mf, te, se,

formes où final est notoirement sorti de e ~K~ + nasale. Néanmoins

l'opinion mise en avant relativement à <Mtene nous paraît pas de ce fait

improbable.

P. 42, note. Comme, dana le travail cité, M. Osthoit ne vise qu'un cas

particulier de rr-voyelle, il est juste de rappeler que l'existence de ce pho-

nème n'a été afnrmé d'une manière générale que dans l'écrit de M. Brug-

man sur les nasales aonantes. Ce qui revient exclusivement au premier

savant, c'est d'avoir posé or comme représentant latin de l'r-voyelle.

Cette dernière règle, dont nous devions la connaissance à une communi-

cation verbale de M. le prof. OsthoS', avait été publiée avec son autorisa-

tion dans les Mémoires de la Soc. de Linguistique (111 282), et il ne pou-

vait y avoir indiscrétion à la reproduire ici. On sait que l'existence

de l'r-voyelle dans la langue mère a toujours été défendue en principe soit

par M. Hovelacqne soit par M. Miklosich. Seulement ces savants n'in-

diquaient pas quels étaient les groupes spéciaux qui correspondaient dans

les langues d'Europe au indien.F. 44, note 2. Le sh'. «NMne saurait représenter M~ car cette forme

eût produit ~aMma~.

P. 46, ligne 10. Une forme semblable à ~-Ax se cache peut-être dans

jtt-aMf~, si on le ramè à *cjtt-<5f< En outre fM!focest pour *c~-ofog et

identique sans doute au skr. eaMSMa,équivalent de e<M(pour ~sM-aMa par

svarabhakti). Toutefois la forme powfoc ne s'explique pas.

P. 52. Pendant l'impression du présent mémoire a paru le premier

cahier des J~u~o~o~sc~ t/M~sMe~MM~Mde MM. Osthof et Brugman.Dans une note à la p. 238 (cf. p. 267), M. Osthon' reconnaît, a. ce que noua

voyons, l'existence de la voyelle que nous avons appelée Aet pour laquelle

il adopte du reste la même désignation que nous. L'idée que M. Osthoif

se fait du rôle morphologique de cette voyelle ainsi que de sa relation

avec Fa long n'est autre que celle contre laquelle nous avons cru devoir

mettre le lecteur en garde, p. 134 seq. 'Nous ne pouvons que renvoyer au

§ 11 pour faire apprécier les raisons, à nos yeux péremptoires, qui militent

contre cette manière de voir.

P. 68, ligne 12. L'étymologie proposée à présent par M. Fick et qui

réunit Maxe~ au goth. ~tMa (Beitr. de Bezzenb. 11266) contribuera à faire

séparer définitivement caput de Mg)e~. Ligne 14. Sur gtM~MOf cf.

L. Havet, M6m. Soc. Ling. ni 870.

P. 66. On joindra peut-être à la liste jp<a&(jp<o&):gr. Ktefxe~f, lat.

taeeo (cf. goth. ~aM).

P. 68, ligne 2. Le mot ~o~e~s <:aMne~ est fait ponr inspirer des

doutes sur la justesse du rapprochement de M. Bagge. B indiquerait qne

la racine de ~tMK<aest ~).t<pet que r« y représente la nasale sonante.

Page 289: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Additions et corK'ctiona.286

P. <!0. Le nom latin Stator est place parmi les formes de la me. ~a

qui ont un « long. C'est une erreur; l'a est bref. Le suit. lat. '='

dor. -TK~(Ahn'ns 11 135) aurait pu être mentionné.

P. 70, lignes 13 seq. Cf. plus bas la note relative &la p. 121.

P. 78, ligne 1t. Ajouter goth. y<~<-Ma-«colline», de A,ht,< ~incliner~.

P. 81, ligne 13. Ajouter: t~qxt-e «morve», q)t<~<e < parcimonieux~.

P. t<4,note 1. 11nous semble probable d'admettre pour des cas apora-

diques une seconde espèce d's indo-européen, d'un son plus rude que celui

de l'espèce ordinaire. En enet l'apparition de f pour s en sanskrit coïncide

dans plusieurs cas avec des exceptions aux lois phonétiques qui frappent

cette sifflante en grec, en latin ou en slave. Skr. CMS~a,çfo~t: gr. oav-

xee, <r«M«cee. Skr. ç<r<~<t<: matièrevisqueuses: gr. o~of saliver. Skr.

tfp«r< lat. caManes. L'ancienne identification de !<Msavec skr. Otffa,

bien que désapprouvée par M. Curtius, nous parait des plus convain.

cantes or le slave a de son côtJ t'îsï (et non ~s<). Le cas de t~tt <wne

diSere point, comme on va le voir, du cas de ÏM?. M. Ascoli a reconnu

dans -cw l'élément formatif du zd.~rt-~ca <:Ie tiers~ Or n'est-il pas évi-

dent que la seconde moitié de «'t-~M (skr. PMK),et de ~t.~tca (!<roe)qui n'en

est qu'une continuation, offre cette même syllabe -S),Mcomposée avec <M-

ponr d<M-' <[deux~? Notons delph. ~MMf == ~<-<f~e-<P. 102, lignes 16 et 17 Ajouter /fMS<r<t,?Bs<f<MM,en regard de fraus,

larare. Ligne 20. Ce qui est dit sur le rapport de <KcoÏMMtSà calamitas

est faux, le vieux latin possédant un mot co~MMMsynonyme de âncolumis.

P. 103, ligne 10 d'en bas. Après la correction apportée plus haut à la

page 68, l'exemple p«~m ~t~e doit disparaître.P. 108, liste b. Ajouter: [~o~xoe !c~Ms], v. p. 263.

P. 119, ligne 28. La forme «eM~os n'est évidemment qu'une variante

de <nMM'~<w et ne doit point être comparée a Xa~tM-d.

P. 121, lignes &seq. n convient de remarquer que la séparation de

0), et a, est consacrée à peu près partout dans le système de Schleicher.

Son tort consistait seulement à confondre avec a. On a peine à concevoir

à présent comment les yeux du grand linguiste ne se dessillèrent point sur

une pareille erreur, qui, en elle-même, a quelque chose de choquant,

Sans doute OMM~base de ~ea~ n'a pas le p. Mais c'est là une

oscillation fort explicable.2. Signalons cependant ce qui pourrait venir troubler cette analyse.

M. Justi propose de voir dans ~ts~a, M~M~f~ des dérivea de ~t~

~ter~, ca~Ms~quater~. Cette opinion prendraitde la consistance, si l'exis-

tence de l'ëtément .f<~ employé de la sorte, se confirmait d'ailleurs. Or le

sanskrit offre en effet ~atMf-ea-yet (-ya comme dans aea-ya, «&M-ya).

D'autre part M. Ascoli mentionne comme inséparables de <h'M&c<~~<tpt<t-

M&M,a~aM~M~ ce qui changerait la question. ~<M<~Cr&. 11 412.

3. On sait que la chute proethnique du d est constatée dans le nom

de nombre vingt.

Page 290: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Additions et corrections. 287

puisqu'elle conduit Midentifier l'e et l'à grecs. Les faits propres a la ré.

véler ne faisaient cependant pas défaut. Ainsi Schkicher affirme très-bien,

contrairement a l'opinion d'autres autorités, que l'« thématique de y~o-

~fe M«MM<Mdinère de celui de <jp~fM &Mf<t<Aa;en revanche il le

confond aussitôt avec la voyelle longue de o«~f(~t pxnatKt. Or, consi-

dérons l'imparfait, qui offre une syllabe fermée. Le sanskrit lui-même

prend soin d'y marquer et d'y souligner la divergence, puisqu'a l'o d'~f-

~af répond 1« d'«M«r«M, tandis que «pMKMM,en regard de ~<~tfKf,maintient la longueur de l'a).

P. 124 seq. Les vues que noca exposions sur le ~OMK«paraissent avoir

surgi simultanément dans l'esprit de plusieurs linguistes. Tout dernière-

ment M. Fick a proposa dans les Be<h«~e de ~<cM6~cr (tV 167 seq.) la

théorie défendue ci-dessus.

P. î4o, ligne 4 d'en bas. Le mot ~MtJ <; punitions va, semb)c-t i!, avec

~<oftoe,rac. On. Cf. ~m~f ~Kt-~M~if, Odys. 11 192.

P. 147. M. Brugman indique dans leg Jtfoyp/to~tM/M L'N<ersMC~MM~M

qu'il publie en collaboration de M. Osthon* et dont le premier cahier a

paru pendant l'impression du présent mémoire une autre explication de

l'au de dad/<a)!, apfaM etc. Ce savant croit y voir le signe distinctif des S

longs nnaax du sanskrit qui contenaient al dans leur seconde moitié (loc.cit. ICI). A la page 226, M. Osthoff l'approuve et présente en outre sur

le type (7<!dAa<tdes observations qui s'accordent en partie avec les nôtres.

P. 148. Noua sommes heureux de voir exprimer sur 9Mq~par M. G.

Mablow une opinion toute semblable à la nôtre. V. K. Z. XXIV 296.

P. 150, lignes 12 seq. Nous aurions dû mentionner l'exception quefont les cansatifs tels que <Kapayo~ de ~t~ exception du reste sans por-

tée, vu le caractère moderne de ces formes.

P. 160 seq. Le mot y~opqpKgque M. Curtius (Grds. &7) ne peut se dé-

cider à séparer de yp<!y<eprouverait que cette dernière forme est pour

*yc<M~<e(rac. fp<u<p); y~aq'm n'a donc rien à faire dans la question du

phonème et ne doit pas être identiné au goth. ~fa6<t.P. 167. Mpef «largeur d'une main, ee<tWemeK<~pourrait se ramener,

avec o~pte ~division, discordes, à une rac. <?er.

P. 171, ligne 6. Ajouter ~Mf-yaAa. Ligne 21. Ajouter klddate pra-Ma«t (Benf. Vollst. Gramm. p. 161).

P. 172, ligne 10. Ajouter pS&p<tf<t<:puissant~.P. 174, lignd 18. Nous citons ailleurs (p. 258) deux exceptions des

plus intéressantes, <:<!?<?et soM<~t. Trop isolées pour infirmer la règle,elles viennent à point pour témoigner de son caractère tout à fait hysté-

rogène dans la teneur absolue qu'elle a prise dans la suite.

P. 179, ligne 7 d'en bas. Ajouter: Mac<Mset ratis, de racines NtM~et e~r~ D'après les lois exposées an § 14, le phonème aurait dû, dans

1. Skr. <MMtpdans aM<tp<ttMa~<t~,gr. êv<K(pour ~'x, bien que plus tard

ce soit le second qui aiteme avec <~ ~fo~); shr. a~ gr. êpe. Les

formes germaniques MoAet rô ont accompli, comme d'autres racines de

Page 291: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Addttiona et correctione.288

ces formes, donner naissance à des sonantes longues, et on attendrait

"«He<Meou *atMe<M8et 'ar<t~. H serait trop long de rechercher ici pour*

quoi le phénomène n'a point eu liuu, Mentionnons le goth. -M<t«y<<a,qui

coïncide entièremout avec <Mc<MS.

P. 103, note. Ajouter ~«fo~M Stable en regard dn akr. MOMatfo.

Ce rapprochement est douteux.

P. 191 seq. Dana le moment où nous corrigions l'épreuve de ce

feuillet, le Journal de Kuhn (XXIV 29& seq.) nous apportait une sa-

vante dissertation de M. Johannes Schmidt traitant des optatifs. H y

a entre les résultats auxquels il arrive et les nôtres une conformité flat-

teuse pour nous. Ce que nous cherchons vainement dans le travail

de l'ëminent linguiste, c'est une explication du fait que les formes faibles

ont converti ia en t.

P. 197, ligne 1. L'r-voyelle devient en effet ar dans l'arménien: artsiv

== skr. ~~pya; ery == skr. f~<t; ~at< <==skr. ~a, etc.

P. 198, ligne 4 d'en bas. L'adjectif ind. ~<ttt apporte quelque con-

firmation à l'hypothèse ~<taM, car autrement la diphthongno a<<n'aurait

pas de raison d'être dans ce dérive.

P. 204, note. Ajouter dând de aaMMM.

P. 220, lignes 20 seq. Nous aurions dû prendre en considération les

composés de tels que a~Mf. Nos conclusions en auraient été modi-

Sées.

P. 2&9 en bas. La racine du mot <M'<<'<t pourrait être fa<&, fa<~a<<.

En ce cas, ce serait un exemple à joindre à ~tf~M~ a~~os.

P. 263, ligne 8. Noter le dor. w«M« =* M~M!. Il semble indiquer que

le son qui précédait ne s'est nxé que fort tard.

cette espèce (ainsi X'MB==*skr. gani, &fS<a~ <~&art) une évo-

lu~onmetftthetique.

Page 292: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

if

?- (cop.) 278

M- (t)ëg.) 276M- 378 i. m.

t~f~« 114

M~Cf~tMg 16 i. tt.

e~o~c 100

e~oftog 263

«y- 103, 116

Kycfp~g 16

Mye~MS 7&Ó

ey~ (aor.) 154

Mytoe 45 i. n. 117

ayx<of 104

cy~<! 266 i. n.

Myog 228 i. n.

Myoc 117, 166

Myog 117

ey<MToe 63

Myw~ 98

<!y~t~e 76 L n.

<?y~96,277

<?y<a96, 169 seq. 173

&y<oy<!g166

e~eg 273

M~«~m 101

<~g 273

&~of 64, 288

Mt~M 282 i. n.

M~<o 282, 283

Jt<Mt 282

~«nt<o 64, 282, 283

c~~tM 131 i. n.

!f. B. Les mots J..nt se compoient différentes listes énumératives compactes

Registre des mots grecs.

ne eottjt pas portés Nttf t'o registre

«~p 220

tf&'o? !B?6

«~ 1Ï6tt&to~oc 104

«? 2.14

cx~ 229 i. n.

K<~mf 64, 181

<MMl<M)~OC81

t~xpoe 157

~M~24

<!<M)tt~166

t~tMef116

<!it«lM~ 282 i. n.

t~ 276

K~Kfee 61

~etCtoe 157~yoe 288 i. n.

M~ton 277 i. a.

~S 156

(~<M 167, 173

«~Mf 231, 282 i. n.

~t 141, 270

OM~220

e~ 116

«~~ 99 i. a.

e~yctKoe 99 i. m. 104

202

«M<ag219

M&Me 101, 276

M<~ 214

c:~<W 66, S9

a;~jt«H«~~ 265

Mieyftfos 283<~tym 283Mttt~« 29

M~m 282 i. n.

«;teJ<~t<M 84 i. n.

«'t~S 156

~t~~e 129

«.t~tf 74

&tts 101 i. n.

«AtTt~75

K~ 277

«~ 2~

&Utff~g 61

a~~s96

MJUoM~oc 46

~Mw98

~ot~oe 74

M~ottog 76

t!~ 262 i. n.

M~ttM&' 60

K~eott«~<B 84 i. n.

«~y)} 277 i. n.

a~M 46

<~«~ 91

<6TMt 129

~e~ec 129

<~<He 104

&~Kt 101

a~te 26

M~os 66

Mftoe 95, 276

~jttKOK? 160

Page 293: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

29<' Registre.

<<f<!<!t 14S

<<«q)))<'~t)

M~t~ 277

«~<M/of~ 219

a~ft~t~~s 129

«~«tfK 278

Mftqx.) S7T, 278, 2t«'

~f«~~ 220

~fK~ lOt«f~ftKo 151, )68, 173«f~<o<<tt 140t!fff46

<!f~y<ap 220

Mft)p 219, 230

<?f~<n'<g1C8

Kf~os 281

K<'<~f<) 1C7

~t*)~e 202

eM'oMft 22

<!)fw<o244i.m.

otf~poTtfpog 66

e!f<ay« 140, 155

~t'My<a 140

<!f<M'fftOC89

~mf 227

t?e~e 10S

KoUqe 101 i. n.

coçT)~ 132

«opt~e 76 i. n.

KOM)}f~~ 109

e'~M

CMCtO~ttM280 i. m.

c~t~mf 221 i. n.

MKtgxxte 284

MM~~mf 220

~« (y~) 66

~~twoe 66, 218

K~teMs 142

K~looe 34

MM 116

Mo~m 64, 67, 181

<~<~a!§ 167

K!foe 1S6

Mjto<!pe:g 280 î. n.

«xo~eff 100

M~T<01M

tK~f~oMe 39 i. n.

«~«~ttf !<!?

Mp«p('6)t<0 181

«pK~f~K 155

~f~fttft 383

~~yo 167

Mp~'Mf mï, 231

Kpt~os 180

<?p)tt«: 10

Mp~m 279 L n.

cpfes 196

Kpotpof 180

MpoepK 103

~~MM 207, S!82

«ppm~t~ 104

<!pe)!f 219, 229

a~myoe 1CT

t!<tx<}$~ 1M

Me~ttfoe 164

<!<M«q)~e101

«eK&e 207

K<t~ 230

<!«o~oe 220 i. n.

MC~ef~ 100

tM~ 64, 207, 283

<!ej{«<t«<e103

M~tos 142

Mftf~os 228 i. n.

~M~oe 279 i. n.

~Tpeytttoe 63cJ276<fWttt~eg 281

«p~ 880, 282 i. n.

«wlM§ 17, 262 i. m.

«~ 282

<)t~<o 276, 280 seq.

e~t: 101

a~eetc 277 i n.

Oteet~eg 280 i. m. 281

«CM 276

<M~f 131, 229

M<!<jp~99

«~f 99, 219

K~M (vocare) 277

twm (a.ccemderc) 381

N~«ts 169 i.n. 276. 280 seq.

My~~tt 104

M~tmxM 140, 147

K~MOTOf 203 i. n.

KypMf 288

~MO~ 69

«)[))f6S

~o~Kt 63, 160, t6t (.

K~oppog 78

<!mTOf 140

~m 120, 1M. 173

~o: 129 i. u.

~wg 24, 152

~«tos 268

~«ÛM 107, 2M, 268

~M 99, 275

~WMt 168

~«t~of 267, 268

~t!pf«(t«t 266

~«~e 267

pete<tt<!c 180

~<Ke 231 i. n.

~Mtm 23, 234

~et<ttt!{at 63

~~f 146, 147

ptfT~ 137

~ec 23, 272 i. m.

~eot~ee 6~, 100~ety)} 233

~<~ttf 149

~~K 149, 164

~~MM 127 i. n.

103, 269

P~tw 88, 103, 267

-~eitt~g 103, 267, 271

Bt~çoymf 203, 218

p~~oc 24, 129, "'2

~t 190

P~K 137, 138

~eo~Mft 137

P~eef 168, 172

~<x 266 i. n.

j!tK~ 233 i. Tt.

~K~OftMt 160, t61

Page 294: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Registre. 2M

~N6Ms 14, 265 i. n.

jM~ 271, 272

~<e~og 111

~<~tyt~ 88 i. n.

poitt~M 865

po~KMt

98, 11 t, 266

Bo~~afS264

~Mts 16U

peMN 149, 180

pot)}~ 137, 180, 232

-poto? 149

P«~~t<e 144 i. n.

poe<t<w<aS6& i. M.

P<M~t(t 111, 26b, 2t!<!

~o~ 110, ~S, 1M; 199,

200, 213

~K~S 16

~~«~t&' ICI

~~MS97

~OMC 203

~~C 278 i..

~m(tt< 266

~NMg 263

~es 1<X' i. n.

pwMo~o~~M 100 i. n.

~06100,138,144,229

~mf 41, 199

p<e~«263

pmTtt~etf188 i. n.

~tmp 137, 232

yM&< 181

y<&t« 268

y«~ 267

yMioms 268

ya~tg'~ 101

y~of 267

yoft«~ 101, 138 i. n.

y<x5pog 67, 181

yty«ct<n 21

ytyet)~ 21, 272 i. n.

y~y~M 181

y~XM~K 39

yetos 81 i. n.

ytftc~ 272

yfffS 133

y~yf~og«5

y~'yaftMt 10,ll,272i.n.

y~Myee 868

y~VM 160, 161

y~OfMM 161 i n.

yt<!q)Hf 161

y~M~OC MO i. n.

yy<)<HO!!~7:!

.yf~TO? 271, 272, 273

yyc~e 100 i. n.

yf~ 221

yt-t~tt~y 228 i. n.

yym- 105, 272, 273

yo~« (macéd.) 181

yo~os 101, 11S

y<M~ 29, 8(,, 221 seq.

yowf«t' 29

y~tf~~ 233

y~ym 160,161,163,287

y~MM 160 l. n.

yçe~xe MO

y~mf<!188ypN~w~og 262 i. n.

ywMlof 107

y~fos 115 i. n.

y~ 99, 875

~«qjttmf 107

220

~o~Mtt 150

~ot~a' 1&7 i. n.

~m (inilammare) 181

~ontt~ 152, 174 i. n.

~Mw 152, 158

~t<o 107, 182, 268

~Of(M!&N107

-~(MttMp 371

~«(M~ 273, 274

gtttu'~t 240,273198

a«of 107

~eMMfq 56

~~m 66, 158

~<~<w 107, 152 i. n.

~MC 14, 196 i. m.

~xe<~ 24

~Off~OV M i. M.

~M<« 99 i. n.

~t!qx~ 99 i. H.

gt~tfe U)7

~e~«p~n'ee l?

<~))« 181

~t<oX« 140at~o<tT«t 178 i. n.~e~oMt 149

~~tjtttf 149

~<M<«<: 149, 238 i. u.

~m S3~

~Af~fM 22 i. u. 153,

187 i.

~Mjtto~75~ttwfof M

~($«gl7

~~<o 157 i. n.

~tXK 2~ seq. 1U2

~ttMttog 82

~xot«f 102, 278

~6~0~ 81

~t~es 133

~«g 371

~m9&

~~tof 207

~«e 260, 3)!3 i. u.

-~<p«MC 14~t<Ke 160

~~<M-a (voc.) 93

.~oe 142, 149

~y(t<x 162, 166

~toftM 107, 182

~ttos9&

~~<t(tMt 162, 166

~qpn 287

g~os 107

$~M 140

~m 163, 173

~~(M: 140

<~<MtMt<M278

M~x<9 104, 107

~MM 140

~tt~t 190

H'~~`

Page 295: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

292 RcgMtre.

A~u 139,147,238:.u.~(toct140,142~tt~ayoy 1M

~~Ftt~~tf 92 i. n.

<<)tttf 161

~t'xq 893 i n.

~tooog 286

~t'ypos 228 i. n.

~<MMt140

-Aftqtog(aediuctttub) 271

~~tog (domitus) 271,

272, 274

<hMM<«o 7S

<ey~« 1S1, 173 i. n.

aoto~ 94

~«~og 263

~o~s 80

g«tq)oe 81, 83

ao(tOc"C 100

~tOC 9&

~217

$ope 29, 86,96,221 seq.

M<fts 150

~ot~ 137, 232

~otoc 149, 180

~<wçMt-29

~oxftos 180

~etft« 137

~«~~ 46, 101

~«foe 14,196 i. n. 260

<~9Mty<M'79

~o~tog 101

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~e 207, 221 seq.8v- 261

~J~offo~ 64

~turoy~e 129

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M9&i.n.

Mft« 181

M~of 189

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<!Mf<'f)!)131 i. n.

Mï<s 131 i. n. l&O

~mMp- 300, 212, 214

~mtmc 137,213,214,232

~ye 164

~«y<)164

?<« 164

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~«p 68, 28~.

~«p (sanguia) 235

~<<K38 seq.<'c(M«39

~MiT~'eposM6 i M.

tcqp$<} 64

~~of 266, 267

~o~e? 30, 276

~f 146

~<t« 137

~mf 266

~yyce 277, 279

t'yptto99~<~s 279

~oweM 279 i. m.

~m93168

168~«p~f 47 i. n.

MtMM 128, 137

M~<oy168~J~Mc 168

~~«(t)~ 166

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Mo~My 146

Mo~ 181

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~« 140

~~oe 169 i. n.

~My 146

~ttoft 169

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~)t« 140

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t!o~ (auguis) 226

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c<9e~tf 127

t~msl32i.u.

t~ 144 i. n. 192

t~of64

t&o<ft 102, 276, S78

~)tto71i.n.

~f)tTOf12

t~<ay 2S1

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t~283

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t~~« 154

t~wm 244

t~tOf~tOft12

t~ttf 192

tf~tf 146

t!jttt 127, 146

t~t~c 230, 272 i. n.

t~'oe~pwUoc 164

t&ttx~fiKt238 i. a.

<&M~' 238

E~eq)Mat)!s 34

t~ 233

e~f)! 144 i. n.

tfe46

t~e~Kt 129

t&< 127, 148

t&)$« 168

M«TOf 102, 278~t~o 11

~<t 169 i. n. 182 i. n.

~MfMf 106, 112

~Mto~et« 102, 278

&tTaf 21

~~c 228 L n.

~tttyoe 34

~legjpoe 167

~ïee 24

~cyoc 81~y~os 81

161 i. n.

~t«S 81 i. n.

Page 296: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Regtatre. 3~

~tff 161,162~t~63

~og 34

3~18

?jtt~«Tt(t 12~~t))xoy 164

~<% 279

~Mf~t~fir~s 137

~fMTOS82~titt~~S 263

~f~c<x 140

?t$M 280 i, n.

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'ofCt«e~e? 84 i. M.

~<~e &

~f<'<Mftg10

~ffM 29 seq.

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JËftW~MS244 i. n.

~)})MfM 143~<a~t« 169 i. n.

~te 218t'~76

~668

~a~ef 10~9M(0<WMpOt98

~tyfef 11, 277 i. n.

~~ewfc? 37&

~~fc 202

93, 109

~M<~ 283

~t~~<o 166

~K~opa'f 166

~~t~e 162, 156

~~foy t81

~M~~ 228 i. n.

~MO~os 169, 173 i. n.

~~M~tctt 146

~~te$ 219

~tlo~f 9

~pe~of 10

29 seq. 41

~9M~~«164

~TO~t~f C

~ma'« 214

~~«t Sa, 1C6

~toe 23

~yef 81

~t~o$ t30~ttxq 2:t8

~t~ef 180

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~~o? 166

~XMft! 7&

~oe 81 i. n.

~«yqf 167

~t~~ 142

~p~y~s tc7

~qy~tOft 167

~p<ay« ~06 i. a. 167?p<f~383~e)jf 65, 34

~yftos 229 i. n.

~e~oe 167'l

~M~tes 364

~qw 140

t'<HMt(~t«t12

~e~f~og 68

~C~t 11

~MTOf9

~<tte~«t 12

<~<~Mf 149

?<tt«T«f<149

~<tt«M 146 i. M.?<~« 149, 154

~<tf~~<f 146

~M~ 146 i. n.

!'<)~~« 187

~~h64

&Mw<)f21, 128, 182i. m.

~<MM«t<M38 i B.

~of 9

'Ete~f~m 207

~Moe 207

~Mçof 279 i. a.

~6<~MM'11.Me 14S, 149,180, 278

-~foc<K 73

tfïpMyof 180

~<MM' 10, 13, 46, 60

~tf~tog 207

«!«~o)' 153, 174twt$<oxc( 169t~))V<np 16S t B.

ewt)j;~S 16~

t~t~« 168t~f~ 168

e~««« 17

f~ 117 i. B.

f~tf)}e 220, 221

tcf~ 78

ew~Ky~s 1S6fw~tmp 220fp~y~g 15C,171ee~a' ICI i. n.

~<!$ 169 i. n.

ttw 281

~etCtt 833 i. n.

~~«~fM<t 12

~)~ 143, 146

~$o~Ms 102

~ec~tf 12931, 128, 14C

~~tf~M 4&

~t~oc 97279 i. n.

~M~Mf 100

~«<'«§ 155

~cfpfos 196, 229

~<e- (vestire) 173

~M~Hx~Me &&

~AM«t 278

*.FMf 196, 229

~cJy 228 i. n.

~~s 182

~«68,81

Zt~ 198~wytw~tt 22 i. a. 1M,

187 i. a.

Ze~c 198, 213

Z~f 41, 198

~oMOt'73

~o~~M 184

Page 297: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Begistte~394

~)'HtfM 46

~f~ 131

~Mftoc131

Smfft'fM 112, 118, 1M,

17:!

144 i. n,

~ojttKt 160, 163, 173

~st' 1M

~oft«( 1M, 173, 174

~og 1M

i)~sl81

ijjttpt lC9i. n.

~ffoc 169

~eeIM

~ht«fo? 58

~t~<os 70

~M 140, 141

~t 143, 181

28

~COMf 262 i. n.

~e~og 144 i. u.

~e~Mf 81 i. a.

143

~jM- 144 i. n. 173

~Mcs 286

tj~MiM'140

-t~t~cfMf 71

~06 169 i. n.

~~«OjtMtt 1&8

~«~ 18, 28, S26

~t~M 166

~t~tfyo: 56

~mSOO

~<r«M 168

i~e~oc 144 i. n.

q<fml40

~toy 260

q%oe 164

~me 169 i.n. 216,219,276

$««<r<r<o 156

~~M 181

~tttos 166

~«~oc 161

~«f«<oc 273, 274

~t~«20<)i.n.

<h!cfM'«t 866

~coe 129, 263 i. n.

~<feof 167

$tos 81 i. n.

~tp<me 129

~te<g 160

~roel42, 146, 149, 1 à

~Oyog 1&6

~qye) 1&3, 16&

~)}t«jM(t !<? i. ti.

~~tM 1M. 181

-~<« 140

~~tMf 140

$~of 166

$))??<' 1&6

~~<rm 140

<hyy«Me l&l i. n.

<~tye<~161t.B.~<cl33

~f~oe 273, 274

~o~f~ 77

~optff 2M

77

~cpfPftKt 866

~o<o«0f 1M

~Mfoe 143

~ofog 77. 101

~NyǤ 167

~y<~p 180, 230

~<Mn-o 166, 1M

$«ffff 270, 274

~M~TM 1M

~<t<!g76

~fpoe 119

~«~c 129

~~og H!7

~pot~ 99 i. u.

~<!m (furere) 261

$?)) 287

~m~og 140,141,144,229

M~M 165

~m~jtttc 100

~t~6 16&

~m~ 166, 218

Mo 382

~f! 69, 156 164

~'ft?g 221

~«t 71 i. m.

t~jMf 71 i. n,

<9~Mf 182 i. n.

f~m 168, 180

??&< 333

~fttf 142

~m 46~ftt 140, 147

~<~<M 219

~««fMW 2~8

t~TMC 226

nt~t 190

~tKttef 81

~<tf 146

~poc 81

f~ow 234

~S 226

MftyttS 129

~ttf 127

~M't- 279

A!t~c 280 i. n.

tb~os (vermis) 117 i. n

'foSf 200

'foymf 218

t~M~tt 147

«fos 286

Ktr~t 143,147,184, 238

~tmp 1N2 i. u.

~t 226

~of 226

&9y<!1M«<)!}'!<t~e104JCKM~«e 119Ktf~Kttt 119tMtM~Oe119)tM~m 108, 167

)M~B 182182

«<i{<«ï<t<wM, 182

M&~og 367

<M<tt<ftoe107

<t«tt« 267

ttoloy 116

WMitoe119

Page 298: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

Registre.3~&

ttttjM~M U9

WMftMpOC27&

~~«~ 371, 273. 374

~~tff 274

)M~ta~ UN

«MfM~m 101

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XNXtM 168

««~<?M 103

XM~Mf 180

!t«~t« IC

~)t 267 i. u.

)M~« 288

}<<t~<ay 111

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<t«p«ftos 101

tttt~TOS 14

}tKM~9"S 17

<t«tf<ç)tK? 224

XMt~tf 168

x<M<! 102

ttft~~N 1&8, 169, 17

101

)t<~t 127 i. n.

MOte~et 166

)tex<~<9" 166

)tf<«!<f(tt~« 178

MXK~'BS M&

~xtt~tft 100

xe~ct 154

wtMKpt 154, 155, 158

,)ttepme 71 i. n.

~<t<Mt6 112~MM: 103

)t~K<f« 158 i. n.

Miftfoc 17

ttt~~oc 81

M~yoe 81 i. n.

<M~f! 119

wtf't- 76

x~yc 81

M~~ 16 i. n.

tt~t~oe 180

x~tts 220 i. n.

~etMMM271

x~StCtos130x~xog 81

M~~q 53, 285

~<M~« 15S

w~M~M 158, 169

x~o: 156

<~<o 1&3, 176

tt~~M 176

x~ 16, 224

wt~oc 143

x~tee 156

x~g 180iMff<a 18? i. n

<t~'fT«t 187 i. D.

wt~Hfm 144 i. m.

~~t 141, 144 i. n.

~tWM~tf 12&

~~glûl, 169 i. n. 183

.~Ms 271

~OtoelOl

~OMS 110, 112, 115)t~<al60.161~N~og IMatt~~m 112, 1&3, 267

~m~ 168

xtm~ 214

x~tJe 371–274

x~~Ut~t 1&6

wf~os 272 i. n.

wm~cftof 1M

Ttfm~Nf 1&6

xfMtttwc 166

<tMe~ 156

My~ 83

xoy~AM 104

xo~ft~oc 100

xo~e 113

Mt~oyectMp 220

tMtfMtOfMft76

ito~ox«foc 263 i. n. 264

tto~o<r<me264

xo~oe 100

xo~o~t~e 261 i. a.

Mf~ce 101

it~ 108

ttûMe 99, 108

ttOfToe 76

M~ 233

xo~os 103M~m 113, 164, 18U

M~ 110, 115

xop~ 100

M~g 86

xopct! 111, 2Mi.rn.3M,

363, 388

tto~eo- 78

)M<!(Mc 108, 173, 180

no<T<x~ 180

wo~os 101

no~Mf~ 279 i. n.

~tt«Me 234, 259

«ptt~'m 101

~«foe 107

)tp<!(t~ 271x~MMe 130

~«M!e 130

t<pt«g 63

xpt~mf 130

~(M 168, 173

M~MC 168

xc~~ loi

~"Me 26~ i. n.

~mt~e 86

~o~og 100

JiT~ofos 101

~OtMf~ 101

wpowyos 101

)tpM<Mt6 108, 167

~«- 21, 23, 274

XMM~' 46, 274

XMKtfMM 142XM~ 219

XM~c 219~xtoc 99K<99

ttw~Mftmy~ 138, 1&&

xwos 26, 196, 231

)KM'Oq)<Mttg76 i. n.

ww~ws 107

~mf 10&, 1~6, 231

Page 299: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

296 RegM&re.

Xtty);«"M 108, lût

~<~A' 163

X«~ef 167

~KtM'tfOf 4~

~xtff 163, 1C3

<t<~(tf«t 151, 1M

Xa~t~foc 161

A~~o~toft 161

~f~fm Cl, 151, 1&8

~MKt~~ 32(t

~~rtM 168

~<ntM 1&9

~-78

tttfxef~ 17, 2&, 99

<t«c);Mfq 25, 99

<t«~f<' 161tt!~)} 263~<o !<? i. a.

~t(tfHll6i.n.

~tï~ 219, 229

MttTpof 138

Xt~M~Mt 154

~<~<M' 164

It~ttttCfM 1&4

<te<t<ntt~K1M

telMo~et 166

te~oec~os 163, 165

~ey« 71, 73

Ifttttn'M 71

~)~ 1M, 164, 156itel~« 185, 164, 169<te<[oy<~73

Aetoy~c 108, 161~t~oc 886

~<!)t)} 288

ttwxos 81

~yo 166

~m 61, 168, 168

181

t~<Mt 166

Kc~t}166«M~og 164, lt<tt

~fff l&l. 15S, 178

~«;'«Me« 16<!

AtfyttfM 389

~TffOS 161, M?

t~<'C GO

i[)}<fOfM«153, 1M

J))~ 200, 2H

~t)Mt 200

~)}rof a<K). 8t4

<t))~o~«t t61, i5&

~tt Î<U

~Ppoc 1&7

hft~ 131, 220, 229

<t~<~te 18

~<jttyqS3

<tt~M<0 l&]t, 1M

~e~tft 160, 161

<Loyj['!103

~<yec 83

i<M~<!g75

<to<Mc7~, 76

~og 78

<tocc<M'84i.a.

tfypeg 167

<tMoe99

~~ef~'o~tft 76

t<)}7&

~f~foe im i. n.

~or)} 233 i. n.

<tfM<f< 84 i. n.

~foe 229 i. a.

~m 161, 261

~)! 16&

itmy«g 166

~t~eo M, 172

jtttf~a' 162

pM~oe iM~Mt~o~oft 182

;M~MM 187, 188 i. n.

p<Mt~c 161

~«xoKm 165

~MMt~oc63, 166, 1&7

tM~M' 1&7

fMf~a: 287

jttt«~«fm 151, 162

~Mt~tc 182

~M~t'c~MM266

JM~P ~7

~MMMC~tOft61

f<K<!<tOf167f<ac<f<aM

JM?CT«~99

(tof~ei)! 101

ttKt~ ta?.

~Kt~Of 142

-~«tee 23, 2Y2 i. m.

~Kt~Mt 99

~M~ 233 i. n.

JM~OS lOft

pK~ofttft 160, tel

~y«c M, M

tt~t~Mg 8<J

ftt~ 233

jtt~ 282

(tt~f 130

~t(<n)81

~tfMMt~&tt156

ttt{Mt~<f 270

~ttttfMf 21

~M~Mf~&t21p~MtMtt 11

~t~t~tt~c 1M

~t~tot 169

tH~Mf 182

.tttfMt (inf.) 92, 204

(MMfoe 273

~f~~«t 162

-~tfo (sn&) 88

~tM< 233

~tMt~tM'toe 138 i. n.

~Mppos 46

jM~o~oc 169 i. n.

ft~of 142

tt~tt~toc 156

~<Mc 187 i. n. 166

fM}M)f143, 281

~ftc 182

M~e 61, 65, 230, 232

~MC 14S

J)~t}t~<e200

~~OC 60, 156

~K 46

fM(t<~<r<t<n270

Page 300: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

297Refaite.

~mio.lli.n.

(Mf<~ 130

p«!$<'q'op« 84

(M'~t} 370

(Kt~os 76

po~mf 109

ttotttf S6&

~o~t's ~&

~t<}~<~S&

j~offoc 100, H4

(tofoe 2sr.

~fa~«t 2t!<:

popctfto~ 78

~M!pmTC8

poe~oc 101

JMopcetT<!6

(tc~oe 1(Wtt~~ 266, 267

(tt!~Mt6266

(twMǤ 99

~MMMS!&

(su~.) 131, 219

~MM~ 28&

yM~M54MMt) 333 i. B.

M:~ 101

fetc~yoc 1S6

ftteoe 64

fMtMO64

<'«m 64

ye~t 83, 277 i. n.

f~tee 219

~xwc 210~)tfe 183, 199ftfotttt 112 i. n.

~6 281

Moyfoe 228 i. n.

MoC~e 166

f~o~Mt 64

feoe 68, 82, 211

~~e~fe 227 i. n.

f~oc 67, 129, 281

~m 64

~m 141

f~Mt 140

fqec 169 i. a.

f~cos toi

w)}<KK<M, 272

fOM 103

M~oc 166

fo~tKc 1&6

foos M, 108, 112 i. n.

foMg 78

yM~t 179 i. n.

JVotoe ICI

~W«TM~ 106 i. B.

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327

y<n 111, 147

y<ey«itof1M

wm~s 1M

fMTOf 105

~et~m 181

ëtMe 81

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< 218 i. n.

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Syttoe 102,103, 139 i. n.

e~<o 101

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o~o<!e 27a

0~116

~oe ~qoe 103

~<o 96, 115

<?~ 288 i. n.

g~e~t 112, 160, 161

o!$tt71

o~ 282 i. n.

o~tOtOl

<~Mc83

o~ 131

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oi~~t 112

oM(;201

g~ 114, 201

o~«T~ 138 i. n.

O&MKMtJ138 i. 0.

efoTpoe 1M

e~«2:M

~m~ ICI

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c«t<a iM, 114, ii7

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e<t«paf0f 276

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O~tM~O~H"'

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~tj(t~ l<ti

~f~ 112, 244

e(t<Mt!~ 233

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~qxtAee 180

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ef~fog 137

oy~tM~ 137

ofe~M 97, 99

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0~97,99

MM 100

o~e 108

e9M«of 109, 114<MM~ 109

o~6l09

oxog 116

op- 110, 26&

S~yttfof 79

o~ 263

3~yct« 207

~t<r~t 216

o~oc 263

op<M«')~79

<MC 11&

3~M'fM266

j~oJ«ft"oc 264

j~~88

Jc~ ~C7

o~dm 73

<!(~«6 116

Page 301: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

2C8 ttegisttc.

Op(tM~~ 104

t!p<to 25S i. n. 26S

op<te 263 i. n.

cpq)«fog 116

~qptMs 262 i. n.

op'jpf~ 777

op)[«ftog KMt

op~eo~Mt 2<!2 i. n.

e~'e ~62 i. n.

Sctoe 278

aoce 97, tl4, a2&, 226

oocqt~ IM

octKy/s HH

oeteof ~2~, 226

ecnfog 226

octptOf 226

otiog 228 i. a.

XtM~eg 180

ow~p 18, 32&

ow~M~es 75b

o~oe 263

ow~Mfoe 181

owpee (vectna) 101

owc 114, 224, 22&

owc<!<t4&

ocM«o Ml, 138 i. n.

~c 277, 278, 27& i. m.

o<jpi~ 228 i. n.

oj[etf0f 7!)

OIÉOJ 73, 129cï6M 78, 129

o~M 103

~tt 131

~oc 129

97, 203, 214, 217

9t<xyt$oc 167

ttH~e~f 20, 24, 61,103,

162, 279 i. n.

KK~oe 128 i. n.

9M~ Ml

tMfXMm 167

9MtlKfHï 267

«M~occoe 78

KM~tOfoe 8&

«tt~tK 137

)Mf<~a'~t«fmp 273, 374

tMtf~jjM~ 91

orM<<f< 119 i n.

~epM 107, lit, 267, 368

MMpM~M~ 214

ttM~ 28~

MKpMtt~OfCft 129

~c~twa H44~~)))!of 114

~M~voe 101

~oc 2C7n~p~KC~K 34K«e 119 i. n.

<MKfj;at61, 1M

9r«f«~<)' M

KNt~ 1?6,180, 230 i. n.

~KMe 24

~ettpMet 18, 209

9Mn~OKT<!Me85

XNt~OttMfcs 85

n~~o! 200

~Mtpmf 209

~«<~oe 60, 181

~«~<!e 28

M~ 283

M~of 81

~«~efp 221 i. n.

M~«<f0«t 271

~elt~81i.n.

~Itxee 133

~tttft~m 267

~MJttOc 106

or~o; 182

~~oc 81

tF~MMOg32

~~$oe 129, 152

~fM 81

tftt~xot~'tt 148

<rM!'«yo/)~f 1&4

~ea't(~&< 22

K69M:~t~' 101

NMK<<~fOC 12

~MetO~Mtt 71

K~y« 164

~eorapa'yoc 101

~Moe~t 22

OfMHM~ 103

Mt!t0t«t 149K6)ttqms 140~~TMitOt 140Mt~Mf 219~~t(M< 266, 271

<rfp)tfoc 17, 81

o't~toc 81

K~fqftt 366JI~pot~toe 46

nfp<tt~«t«x 308

tM~y 819, 229

<M~epc'< 67

~t< 233

~<pttfM(t (?'~<') 21 i. n.

)tt<pcnrMt21

~qptcyet 71 i. m.

K~ 148

~qf~« 154

9M<P~Mtttt148

K~y~tt 166

%~y)'fttt M, 1&3

)tOXMg1&7

«~c: 144 i. n. 162

~<M 1&2, 165

~~ë"' 16&

~pe6 60, 181

!~<Kte 1M

Kqee~Mft162

~ttte 168

~<'C M~ 173, 139

<M~~c 167

K~t~K~ef 18, 268

~M 180

N!t~<MM180

9t~ttM 11, 140

<~<fMe230Mg'etWtRtm182

Mtg)p«ft(t 18

~my 219

9<M~of 271

9tl«tCg 16

~~ef 16

~tc~mf 132

~e~e 182 i: m.

Page 302: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

B<*g<stre. 2M

a~mf 169 i. a.

~~o/oy 271

o~Me~toe 7&

wtcctee 76

~MM<!7

~0~-97,134,213,215,217

~o~ec l'~3, 379 i. n.

K<'<}t««'<o 4&

9);ot(t~ 181 n. 220

tM~M"! 83

ao~tfKH' 45 i. n.

wMft;74,77,78,ias

«otto~Mo

~<s 264

notf~oe 213)MlM"?« 100 i. n.

KO~pM*' 1CC

M~~ 264~o~t!g)«foe 138 i. n.

9t<tM 137

9M~<po~ 264

~e~MfOf 79

~c~et~ 26&

M~MS 110, 11&

K0~<'«(tt<' 266

<M~)! 78, 266, 272

<M~<MTes267

~e~tttg 167

MO~M 111

9M~ 111~pMe 263

9M~)<~<o 266

n<M6t~mf 227~o<t~)! 110

9M<Kg(conjux) 96, 97, 98,

114, 227

<M<KC(pottO) 160

}MM~oc 89, 94

«o~çtof 1377

MT~ 113

~Ot(t0g 74

~<!«'Mt 227

~OM6 149

.KO~e 218

KOtie (puer) 101

}fp«xMg 17

9tp«Mf 17

~KMS 271, 272

~ttyf~tKfe 40

~~f<!< 107, 267 i. n.

~«~«Ote 180

~o~ot- 114, 180

~OMM 111~pOC~KtK 39

~Ot~ 111, 113, 114

~eypMCOcf 39

ar~fw 2~1

~Mîog 203

iTpMW.'oc 862 i. n.

JI~MMCC 156

a't«~M 108

~«Mf 1&3, 2S5

!tf~Kt 165}~<tom 1&8, 1&7

t~ot~ 101

~M~o~oe 8& i. n.

ttM~oe 101

xto~oe 103

MT<S~« 140 i. M.

~m§ 166, 218

9tT<5<tt?140 i. n.

~Me~oc 1M

~yft~ 829 i. n.

KN~f 181, 220, 229,

382

«<99

Kw~«toe 110

~Cf~CfO~tM 161

a~foc 110

tt<5~c: 137

xme 218

~«yt<?g 166

~y~<ft 167, 180

~«)tTo~ 17 i. n.

~M~pee 99 i. a.

~Mf« 196 i. n.

~K~ 101

~<MTMtt17 i. a.

~MMM 68, 108, 886

288

~f)'«!c 166ç~m (t!ngerc) 166

~(t~os 81

~qye~s 166

~yf~t 153,166 i.u. 167

~yo6 166, 173

~tMp 144 i. n.

~oyt~c 166~o~of 97

~06 164

~toc 18

~yt<!e l~S, 2S5

~009 80

~«Ao" 101

poKTpof 133

~oq'tm 74

~yxoe sa

p<oy~toe 167 i. n.

~m~ee 264

pm~NMe N9 i. n.

~N~Mf 164

~me~M~ l&ë, 169

pm~ 167, 229

~m~. 21t

ocy~ 333 i. a.

ce~M 181

c«~<'«t 153, 154

<f<H~oe 56, 157

c«tt<e 157

<Mtfxoe 386

e«!M«p<!c 69,84,183 i. n.

286

Mpqpog 81

M<m~f&< 1&5, 181

CMq~M 154

c~(tef 137, 147

0<)9tM 153

o~ef 886

<Mt«~Og 101

Mt«UM 181

o~a~M 158

<H<6~<Me271

<ntM~ 333

<Ht))~ 101

<Ht~M) 158

Page 303: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

RegMtte.

<M~Mf M, 281

Mt'pof US3ax~ec 271<?!<0«!glt'l,112<txo<t«!eioi

exotrtm 73

<HtOto~~y<og120 i. M.

OttOtos 101, tl2, ISOi.n.

129

wmt~ë 167, 181

oxm~Tm 1M

exMp 22&

<nt<a~314

~a; 138

C~MM~138

6ocT«t 127 i. n.

oogtoc 103

<m«Me 142

<mKçyt<M108

<mttpt0~eft 4~'

<KM~fog229 i. n.

O~K~TOf14

(MM~ec 14

<rK<xm~138 t. n.

<HKf<h)~220

CK~y~fof 180

<fK<~«c166

<f!to~y<)t~103

<wM<Kc1&

CT«Ote l&O

~«Mc 136,149,176,180

CKM~og 54

~y~ 283

Ct~y<o M8

<tMft<M'81

Ctefogêli.n.~eftop 80, 182

Cteettft 127

eM?'«foc 79

'cn~ 137

<f<aM' 136, 187

Ctt~to 187

M~oe 228 i. n.

Mty~)} 229 i. n.

eMypoc 167

Ot~ftf 161 -tKt (suK) 385

Cï~oe B28 n. <MTO$23, 272 i. n.

otop- 111, 263 i n. 266 tcqxff 161, 161

otopt~tt 266 tt(g)q 233

Cto~o? 270 i. n. «x~c 167, 181

o~~oc 238 i. n. Tfyog 168

Ot~«yy<!cloi M~~ff« 1Mefpctoe 260 <-f~x« 14!)Ntpoyy~og 101 te<~<x 181Ct~O~M100 T6~~M 151, 164

<n-pOToe100 tt~ftfftef 878

<!tpO~<S85 tf~f)}MTtt 109 1. N.

(ttpMjttf)}366 M~ef~Kt 50

Otpmtog 360, 263, 366 M~my- lbb, 1&9

ctoyf~' (aof.) 161i M~t 91

<fr<5~ 138 Mt~ 7&

-<fw(aoN~.)386 M<)"c(cret.) 119 i. a.

<tt~m~e i37 -M<~ (snSI) 212 i. n.

owM 202 M~<o 167 i. n.

<n!fMM)<h190 MfMft 74

Ot~M~m1677 Tf~oe 129, 151 i. n.

cyKpMytM 267 ttx~ofp 28

~c~ctMc 138 te«yof 77

~~oc 188, 1&7 t~tMtM'« 46

~tC 10 Mwrffte 98

o~M 140 M-t~of 181, 266, 270

oxel)! 103 M~ft~Kt 866, 273

dm~os 181 Tt~oy 81

omM~ 214 T6ftCj):oe266 i. n. 269,

taydg 156, 158 271, 272, 274

Mtttpoc 1&7 MfMfoe 266 i n. ~74

M~fttt 1&4 Te~Kt 118 i. n.

M~- 107, 268 t~eyoe 278

te: 867, 273 Mf~f~ 167

««[«~mpoe 181 -do (sa&) 207

<K~R' 269, 274 T6~MM' 131, 266

-fKfo (sn~) 27& Mpt(tMy 88, 366

My~cott 22, 244 t~t~ov 266, 271

tMyw- 276 t~ 266

t«~m 107 t~" 219, 829

T~fcf 229 i. n. -Mpo (suff.) 89

M~<rog228 i. n. <-<!<tM~ M, 119, 210

TKpt~OpMf 17 Mfe~MfC 11

fef~y~e 60 ~<;Mft 21

TKoem168 *MM)tK(tff 71 i. n. 134

Page 304: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

901Registre.

T~tt~ot 71 i. a.

~t)!<« 164, 1&9

tM«jttty 12, 149

ttt~tff 74

tt~~M 266

T~cy~MM71 i. u.

t~~77

M~~ 111 S~~

T~oe 1M

t)}«o? 167

t~M 68, 163, 163

T~M 166

M~cog 142

t~t~ef 142

T~ftt 140, 148, 147

tA'~T«t 244

MtOf/fM46

TttpMCttM266

t~t 190

t~fMtf 187, 2M

~«ytf 168, 164

f~~yM 163

~MC 269-272, 274

to92

~93

M~tee 80

MttKg 166

to~os 80

i:o$<M'78, 108

toeyoc 262 i. n.

<o~y 266, 266

M~ftoc 74

tOCMt 91

tO~tMf 111 t. &'

t~y'!C 267 i. n.

fpfMK~oe 17

~et~e~ 60

~q)M 86

t~t~M 66

t~toe 271

~«<MM'M!278

~tKMMoe 278 i. n.t~Moe 213TOt~ïxee 69~ofoc 262 i. n.

t~ofttM 74

<~oqf<685

Tp0);'s8&

t~ 2S3, 277 i. m.

t~M l&S, 180

tpmffWM 244

t~M~MMO16&t. B. 214

T~MM368

tWttttf 161

Texoe 228 i. a.

wt<~ 117 i. n.

wyt)}e212 i. n. 280 i. n.

~<a 280 i. n.

<?~a!p226

~«M 60

wft~ 131

v~og S4

w~f! 102

WM~89

'Tfjre~~tOt 264

~fCMi~f 282 i. u.

<MM'oe77

w~e 102

~o~~ M

e~tty~toy 167 i. n.

w~'<! 181 i. m.

wt~of 280 i. n.

yt<y- 83, a6, 116, 164~

161, 173, 177,

<p«y~ 164, 161

yMe« 169 i. n. 182

q~f 146, 147

~om 107, 268

y«~y$ 267

~t<<)a)M

q)«<fXM149

q)KMC160

-9M<MC(9~)28,278i.n.277 i. n.

q)o'tos (<pt!)149

yet~os 164

ye~oc 386

y~tCtoe 130

q)6e(tto"76

q)epf~77

ytptoe 14

q;~<t 137

y~<! 188

y~ 146, 147

y~M 137

-yt)t<op 197

~«ftefog 146

-q)<h~tos 14

y~~M 167 i. n.

q)~)}<t0ft«t1S7, 143

~o)! 112

<p~O<M!!112

qx~tt~Me ~65 n.

<jp;Mt~' 161

~yfCl8

q)~y<Ml73t.n.

~oë817

~6(M78qxtt~xeyg 40

yo)n'oe78

q)0~oe t64

g)o~86

yopeat 73

yo~ty~SS

'Po~Mftwg 264

q)p«<f~86ypM~p 830

g)p~ 26, 219, 229, 888

ypoftc 86

~< 76 i. n.

gov- 261361

g)cy~ 233

g)t!~tc280~p<o266

ymyat 110,116,163, 163,164

ym~ 163, 167

q)M~ 138

~Mp 214

167

~~M 263 i. H. 268

~jMt~ 93, 101, 276

~)~M~ 161

~M~64

j[«C(tO<~88 i. n.

Page 305: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

302 Registre.

;);(«HtN 60

~«t~M 16')

jt<xttel6«

j;c«!foe 64~ft~t')2i.n.

~~4 227

~f~CMM t61

X~fc ~3Xtpooe M, 81~my 101, 218

~<0t XI

-jftftoe 229

~tm-/ 313, 3t8

;tK!~ 23:!

~~<C<'e 66

X't<'<!<'w262 i. n.

);<!t(yo6 79

~«foe 79

!);ot«e S68 i. N. 264

.(of~oe 262 i. M.

xo~ 116

~op~ 862,263i. n. 264){opt0f864Xopfoe76, 77

):o~6217);C«~"M 264 i. a.

~~«e~Mt 142

~«WM 182

~o~8&~ceott~Me220i. n.M<'<e'~yte166

~ode 268 i. n. 26&

~mftM 264 i. n.

~Mg 264 i. n.

jtt~MS 131

~mo~tMt 163, 178

~MeK 138, 166

267

~t~e 129, 201, 220

~"}~N166

~f~oe M?~M(toc 138

~Mptf i8~

~m~oe 1M

~'m~m 166 i. u.

m~M 282 i. M.

<B&%168

m~tM 112, 164

«Me 108, 166, 172

<M~«(~"< 276

mit~ft) 276

m~M~e HM

Mftoe 166, 172

MfMc 1M, 116

<3f~<« 137

mfoe 78

<oM<~lS8 ].n.

MMQ~ 166, 167.

RENVOÏS.

La.t. «m~MtS28 i. n.

Skr. «MOOMM82, 86.

Page 306: Saussure - Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

P. 17,t. S d'en haut,

P. 20, note 3,

P. 22, 1. 10 d'en haut,

P. 88, H.2 et 4 d'en bas,

P. 6~1. 6

P. ?, L 7 d'en haut,

F. 70,1.4P. 79, t. 1 d'en b.t8,

P.86,t.12P. 92, note 2,

p.l07,L7d'oabas.P. 113,1. 2 d'en hant,

P. 186,i. 1 d'en baa,

P.lM.t.S 8 1-

P.207tL6 ü

P. 228, note,

P. 8Z9,1. 8 d'en bas,

P.864,1. 8

P. 366,1. 10d'en haut,

P. 372,1. 4 d'en bas,

Ure /bnt<t8la~vriddhi~ »

~Mft

vieux latin

epS~ot-

intimement

tarëgle

~fp~diCërontte

allusion

–c&S~veut

wc. ~T, gf

–ya~f~ecc~os196~oa<t

M lieu de */bw<M.Ie<:vnddhi~.

~MXt.~p.vieax-Iatm.

~8<~a-.intimement.

ler&gle.

<)p~.diSëreucie.

sUaaions.

e7<M~.vent.

vac. XnY.

y<tM<<!f..

etp«)toe.195.

pfS.M~

~i~f't 1 ~`v"·i I.

Erra.ta'.