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Année scolaire 2015-16 Sciences économiques Classe de Terminale SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES Chapitre 4 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ? Introduction/sensibilisation A. Les déterminants du commerce international A1. Les évolutions du commerce international A2. Les analyses classiques du commerce international B. Faut-il adhérer au libre échange ou recourir au protectionnisme ? B1. Avantages et inconvénients du commerce international B2. Les politiques protectionnistes : une solution ? B3. Les variations des taux de change a des effets économiques contrastés C. L’internationalisation de la production C1. Les stratégies des firmes dans la mondialisation C2. La division internationale du travail II. Quelle est la place de l'Union européenne dans l'économie globale ? Objectifs Savoirs Savoir-faire - Quelles sont les grandes évolutions du commerce international et leurs caractéristiques ? - Quels sont les fondements théoriques du commerce international ? - Quels sont les enjeux de l’ouverture des économies ? - Quelle est l’influence des taux de change sur les échanges internationaux ? - Quels sont les enjeux de l’internationalisation de la production ? - Savoir exploiter les informations contenues dans un document Notions à acquérir : Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation Notions complémentaires : Commerce intrabranche, différenciation des produits, économies d’échelle, normes sociales/environnementales, investissements directs à l’étranger, division internationale du travail, dumping fiscal/social, devises, marché des changes Acquis de première : gains à l'échange Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |1 Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES€¦ · Web viewLa fin du texte fait référence à la concurrence. Les nouvelles théories du CI expliquent l'échange intra-branche par l'existence

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Année scolaire 2015-16 Sciences économiques Classe de Terminale

SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

Chapitre 4Mondialisation, finance internationale et intégration

européenne

I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?Introduction/sensibilisation

A. Les déterminants du commerce internationalA1. Les évolutions du commerce internationalA2. Les analyses classiques du commerce international

B. Faut-il adhérer au libre échange ou recourir au protectionnisme ?B1. Avantages et inconvénients du commerce internationalB2. Les politiques protectionnistes : une solution ?B3. Les variations des taux de change a des effets économiques contrastés

C. L’internationalisation de la productionC1. Les stratégies des firmes dans la mondialisationC2. La division internationale du travail

II. Quelle est la place de l'Union européenne dans l'économie globale ?

Objectifs

Savoirs Savoir-faire- Quelles sont les grandes évolutions du commerce

international et leurs caractéristiques ?- Quels sont les fondements théoriques du commerce

international ?- Quels sont les enjeux de l’ouverture des économies ?- Quelle est l’influence des taux de change sur les échanges

internationaux ?- Quels sont les enjeux de l’internationalisation de la

production ?

- Savoir exploiter les informations contenues dans un document

Notions à acquérir : Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisationNotions complémentaires : Commerce intrabranche, différenciation des produits, économies d’échelle, normes sociales/environnementales, investissements directs à l’étranger, division internationale du travail, dumping fiscal/social, devises, marché des changesAcquis de première : gains à l'échange

Que dit le programme ? « En partant d'une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial et en faisant référence à la notion d'avantage comparatif, on s'interrogera sur les déterminants des échanges internationaux de biens et services et de la spécialisation.On analysera les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme pour les consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements des politiques protectionnistes et on en montrera les risques. On s'interrogera sur les effets d'une variation des taux de change sur l'économie des pays concernés.En s'appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d'entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation des entreprises et leurs stratégies d'internationalisation. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts et la recherche d'une compétitivité hors prix. »Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |1Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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Année scolaire 2015-16

Chapitre 4Mondialisation, finance internationale et intégration européenne

Dossier documentaire :I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la

production ?

Sensibilisation/Introduction

Document 1. Qu’est-ce que le commerce international ?« Designed by Apple in California. Assembled in China ». La mention gravée au dos de chaque iPod et de chaque iPhone pourrait donner à penser que la Chine est le principal bénéficiaire du succès commercial des produits phares d’Apple. Il n’en est pourtant rien. […] En fait, la valeur ajoutée dégagée par l’assemblage réalisé sur le sol chinois est inférieure à …quatre dollars ! Les composants clés de l’iPod proviennent en effet de fournisseurs japonais, coréens ou américains. L’entreprise qui assemble les iPod en Chine n’est d’ailleurs pas chinoise, mais… taïwanaise. Malgré les apparences, l’économie chinoise ne profite que donc peu du succès de l’iPod.Le constat est similaire sur le plan de l’emploi. […] Les emplois situés en dehors du territoire américain sont à une majorité écrasante des emplois d’ouvriers dans la production. C’est presque exclusivement le cas en Chine. Les Etats-Unis concentrent quant à eux l’essentiel des emplois d’ingénieurs de cadres, mais aussi des postes dans les fonctions commerciales. Ainsi, bien que l’iPod soit responsable de deux fois plus d’emplois en dehors des États-Unis que sur son sol, la somme des salaires payés aux Etats Unis reste plus de deux fois plus importante que celle des salaires payés à l’étranger.

Source : Made in china ? Pas vraiment..., Marc Chevalier, Alternatives économiques n° 292 juin 2010

a) Quelles sont les différentes étapes de production d’un iPod ? La conception se fait aux États-Unis, les pièces qui le composent sont produites en grande partie en Asie du Sud-est et l’assemblage se fait en Chine.

b) Pourquoi localiser son assemblage en Chine ? L’iPod est assemblé en Chine pour bénéficier d’une main-d’œuvre peu chère sur des tâches simples et répétitives.

c) Pourquoi ne pas le produire entièrement en Chine ? La Chine dispose de main-d’œuvre abondante et peu chère mais pour ce qui est de l’élaboration du produit (en amont) ou encore de la fabrication de ses composants, elle ne possède pas le savoir-faire nécessaire.

d) Que peut-on conclure sur la spécialisation de chacun de pays cités ? Tous les pays n’ont pas la même spécialisation car ne disposent pas des mêmes facteurs de production ni des mêmes conditions pour produire.

Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et de services entre agents résidents sur des territoires économiques différents. Il se mesure (en valeur ou en volume) par le montant total des importations et des exportations de marchandises enregistrés dans la balance commerciale entre résidents et non-résidents. Il ne s’agit pas uniquement d’échanges de produits à destination des consommateurs finaux. Une partie importante des échanges se fait dans le cadre du processus de production.Il ne faut pas confondre mondialisation et commerce international : la mondialisation (ou globalization) est un processus de dépassement du cadre national et de formation d’un marché mondial unique des biens, des services et des capitaux. La mondialisation désigne à la fois l’internationalisation de la production, la globalisation financière et le CI. Ce processus conduit à une interdépendance croissante des économiques, le contrôle des Etats-nation s’affaiblit au profit d’un contrôle supra-national.

A. Les déterminants du commerce internationalA1. Les évolutions du commerce international

Repères historiques :Le CI est un phénomène ancien mais peu répandu avant la 1ère révolution industrielle.Marqué principalement par le commerce lointain, centré autour des colonies avec « l’échange » notamment de produit rares (soie, épices) qui ne concernent qu’une petite partie de la population : des produits chers réservés aux plus aisés.Le commerce entre les métropoles et leurs colonies était géré par la « Compagnie des Indes ».Plusieurs raison à ce faible développement :- Croissance économique faible qui ne permet pas de produire suffisamment pour exporter (crises de sous-production récurrentes), tendance à l’autarcie (système économique fermé qui prospère par l’autosuffisance)- Transports peu développés, longs, fastidieux (incertains) et coûteuxLe commerce international a connu ses premières réelles expansions à partir de la 1ère révolution industrielle :- Pays européens qui dominent la production mondiale (30% pour le RU, 25% USA, 10% France)

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |2Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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- Domination politique, militaire et culturelle des pays d’Europe, stratégies de colonisation forte, investissement massif pour exploiter les ressources agricoles et minières.

Document 2. Part des exportations dans le PIB mondial (en %)

Source : FMI

Depuis la Révolution industrielle et surtout depuis la fin de la 2GM, essor remarquable du CI : Corrélation positive entre la croissance économique et la croissance des échanges mondiaux : le CI est un moteur de la croissanceLe commerce international a augmenté à un rythme beaucoup plus soutenu que la production mondiale : selon l'OMC, entre 1998 et 2008, les exportations mondiales ont augmenté en moyenne chaque année de 5,8% et le PIB mondial de 3%.A partir des années 60, le développement des FMN a accompagné et accéléré l’essor des échanges commerciaux (un tiers des échanges correspondrait à des échanges entre société mère et filiales = commerce intra-firme)Ce commerce explique en partie l’ampleur des fluctuations du CI.

Document 3. Manuel p66 doc. 2 « Les caractéristiques de ces échanges »

Commenter l’évolution des produits échangés.

Essor des produits manufacturés dans les produits échangés au détriment des produits primairesAvant 1945, les produits primaires représentaient presque les deux tiers du commerce mondial ; les produits manufacturés, un peu plus d’un tiers. Dans les 60’s, les produits primaires représentent moins de la moitié des exportations mondiales ; les produits manufacturés plus de la moitié. Aujourd’hui, les produits manufacturés représentent les deux tiers des exportations mondiales.Les échanges de services se sont développés plus tardivement et connaissent un essor considérable (raison : progrès des TIC, fort développement des échanges de services financiers, de l’assurance et des services informatiques)Preuve : les services commerciaux représentaient environ 15% des exportations mondiales en 1980 contre 22% en 2009.

Document 4. Destination et origine des échanges commerciaux

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |3Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

a) Faire une phrase présentant la donnée

de 2011. En 2011, selon le FMI, les exportations représentaient 30 % du PIB mondial = 30 % de la production mondiale était exportée.

b) Quelles sont les principales informations que nous apporte ce document ? Depuis la 2GM, et notamment depuis 1985, le commerce international a augmenté plus rapidement que la production : une part de plus en plus importante de la production mondiale est exportée (donc la croissance des échanges internationaux est plus rapide que la croissance économique). Remarque : la crise de 2008 a entraîné un retournement de tendance en 2009, mais dès 2010 la tendance de fond s'est poursuivie

a) Que signifie la donnée entourée ?

Sur 100 euros d’exportations destinées à l’Europe, 71 en moyenne proviennent de l’Europe (les exportations destinées à des pays européens proviennent, pour plus des deux tiers, d’autres pays européens).

b) Montrer que le commerce mondial est surtout intra-régional.

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Réponse b) On constate que, pour les trois grands pôles du commerce international que sont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie, la valeur qui est dans la diagonale est la plus importante : les exportations qui leur sont destinées proviennent, pour la plus grande part, de la même zone. On explique ce phénomène par le commerce intrabranche (échanges croisés de produits similaires) se développe surtout entre pays du Nord. Ex : l'Allemagne exporte et importe des automobiles avec la France qui fait de même. Un échange croisé est un échange commercial de produits similaires entre deux nations (exemples de l’automobile ou de l’électronique grand public)

Changement de rythme des échanges :- Changement de produits échangés, transformation de la structure des échanges (part des services grandissante), chaine de production internationale (FMN), commerce intrabranche.- Concerne dans un premier temps que les pays les plus développés (niveau de spécialisation comparable), les PED s’insèrent dans le CI à partir des années 60 avec des pdt manufacturés. La part des pays émergents dans le CI augmente depuis les années 1980.Ces grandes évolutions du CI peuvent être appréhendées en des termes plus théoriques. Les analyses traditionnelles des échanges internationaux permettent d’expliquer l’émergence de ces échanges et d’en expliquer les avantages par rapport à une situation de protectionnisme.Exercice : relier les différents points

Commerce intrabranche Commerce de B&S entre pays appartenant à la même régionCommerce intra-zone (ou intra-région) Commerce de B&S similaires entre pays à spécialisation procheCommerce intra-firme Commerce de B&S intermédiaires entre filiales de la même FMN

A2. Les analyses classiques du commerce internationali. Les analyses classiques : de Smith à Ricardo

Smith : avantages absolus (recherches sur les causes de la richesse des nations 1776) : chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il est le meilleur. Il faut pour cela pouvoir mesurer les cours de production (analyse première de la valeur travail). Les écarts de coûts de production vont alors justifier l’échange. Le gain est alors présent pour les deux pays qui peuvent se recentrer sur leur production la plus efficiente.

La spécialisation est le processus par lequel une unité économique (une entreprise ou un pays par exemple) se consacre à la production d’un éventail plus restreint de biens et de services que la gamme de biens et de services qu’elle consomme.Remarques :- la spécialisation suppose une division du travail- la spécialisation implique pour un individu le fait d’exercer la même activité professionnelle.

C’est parce que les hommes ont divisé leur travail et se sont spécialisés que l’échange marchand engendre des gains :- L’échange marchand accroit la variété des biens et services produits et consommés.- L’échange marchand accroit le volume des biens et services produits et consommés.

Le gain à l’échange : c’est le surplus (accroissement de la variété et du volume des B et S) que l’on réalise suite à l’échange marchand de ce que l’on produit.

Selon Adam Smith la division du travail et la spécialisation fondent l’échange marchand et permet d’enrichir chaque nation.

Document 5. Des avantages absolus smithiens aux avantages comparatifs (ou relatifs) ricardiens, 10’-14 (https://huit.re/Ricardo)

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |4Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Adam SMITH (1723-1790)Premier économiste, professeur de morale. Propose une analyse générale du fonctionnement de l’économie : fixation des prix, répartition des revenus, rôle des échanges internationaux. Il postule que la division du travail et de l’accumulation du capital sont au fondement de l’efficacité productive et de l’accroissement de la richesse des nations.Il croyait en la bienfaisance et l’efficacité des marchés à s’autoréguler (« main invisible »)

Ouvrage fondateur : Recherche sur les causes et la nature de la richesse des nations, 1776

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si l’on suit scrupuleusement les recommandations d’A. Smith, seuls quelques pays pourront participer à l’échange puisqu’en réalité, tous ne peuvent être les plus compétitifs dans la production d’une marchandise. L’analyse de Ricardo permet de pallier cette insuffisance avec la notion d’avantage relatif ou comparatif.

a) En visionnant la vidéo, compléter les trois premières lignes du tableau :

Angleterre PortugalPour une unité de draps 150 travailleurs 100 travailleurs

Pour une unité de vin 300 travailleurs 50 travailleursTotal 450 travailleurs 150 travailleurs

Prix relatif du drap en vin 150/300 = 0,5 100/50 = 2Prix relatif du vin en drap 300/150 = 2 50/100 = 0,5

b) Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ? Le Portugal détient un AA dans les 2 biens, puisqu’il nécessite moins de MO pour produire une unité de drap ou de vin.

c) Compléter les deux dernières lignes, définir les spécialisations respectives de chaque pays :L’Angleterre se spécialise dans la production de draps puisque c’est la production qui lui coûte le moins cher. C’est-à-dire qu’en renonçant de produire une unité de vin, elle est capable de produire deux unités de draps.Le Portugal se spécialise dans la production de vin puisque c’est la production qui lui coûte le moins cher. C’est-à-dire qu’en renonçant de produire une unité de draps, il est capable de produire deux unités de vin.

d) Quelle est la production mondiale de draps et de vin en autarcie ? En échange international ? 2 unités de chaque 3 unités de chaque => gain à l’échange.

L’analyse de Ricardo postule donc que la spécialisation des pays repose sur la productivité du facteur travail (théorie de la valeur travail qui détermine la valeur des biens et services). Ricardo n’explique cependant pas d’où sont issus les différences de couts de production. Apport de la théorie d’HOS

ii. La théorie de la dotation factorielle (HOS)

Document 6. Manuel p69 doc. 3 « L’importance des dotations factorielles » + Question 1

Q1. Le Brésil dispose de facteurs de P° naturels lui permettant de pdre des biens agricoles, le RU, plus petit mais disposant de plus de K peut se concentrer sur la P° industrielle. Les 2 pays peuvent ensuite échanger leurs P° respectives pour disposer d’un ensemble cohérent de biens.

Elie Heckscher (en 1919), Bertil Ohlin (1933) et Paul Samuelson (1941) donnent leurs noms au modèle HOS. Ce sont trois

économistes qui ont analysé la question des dotations factorielles : selon eux, les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions mobilisant les facteurs de production qu'ils possèdent en abondance (productions peu chères) et à importer les produits incorporant les facteurs de production qui leur manquent (plus rares donc plus chers). La dotation factorielle (dotation en facteurs de production) : représente la quantité des facteurs de production dont dispose le pays sur son territoire pour produire.

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |5Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

David RICARDO (1772-1823)Economiste classique, reprend les analyses de Smith en les approfondissant. C’est notamment le cas de sa théorie des avantages comparatifs qui complète la théorie des avantages absolus. D’après cette loi, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage relatif, c’est-à-dire là où l’avantage est le plus grand, ou bien là où le désavantage est le moindre. De cette manière, tous les participants au commerce international y gagnent.

Ouvrage fondateur : Des Principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817

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En fonction des caractéristiques climatiques, géographiques, socioculturelles, économiques, etc., un pays pourra disposer de plus ou moins de capital ou de terre. Il disposera d’une main d’œuvre plus ou moins nombreuse (démographie), qualifiée (dépend de système éducatif) ou productive.

Comment dans ce cas expliquer que le CI concerne en grande partie des produits similaires ?

Document 7. Manuel p67 doc. 4 « Les échanges intra-branches »

a) Qu’appelle-t-on commerce intra-branche » ? Commerce de produits issus d’une même branche (= type de produit :

agriculture, automobile, sidérurgie, etc.)b) Comment peut-on expliquer le développement de ce commerce intra-branche ? La fin du texte fait référence à la concurrence.

Les nouvelles théories du CI expliquent l'échange intra-branche par l'existence d'une différenciation des produits (non respect de l'hypothèse d'homogénéité des produits : les produits ne sont pas homogènes, ils ont des caractéristiques qui permettent de les distinguer). Le commerce intra-branches porte sur des produits similaires mais différenciés. Les produits échangés peuvent être de qualité différente (ex voitures haut de gamme / bas de gamme) ou de qualité identique, mais dans tous les cas les produits seront différentiables par leurs caractéristiques, leurs marques... + bla bla éco d’échelle réalisées grâce à CI

La théorie des avantages comparatifs raisonnait sur des produits différents, mais reste néanmoins utile pour comprendre le développement des échanges intra-branches, car ce ne sont jamais de produits totalement identiques qui sont échangés : un pays aura intérêt à se spécialiser dans des produits de plus ou moins bonne qualité selon la qualité de formation de sa main d’œuvre.Par exemple, échanges d'électronique bas de gamme (Chine) contre électronique haut de gamme (Allemagne).

Trans : Les théories du commerce international montrent donc l'intérêt de l'échange international. Comment expliquer alors le maintien de barrières protectionnistes ?

B. Faut-il adhérer au libre échange ou recourir au protectionnisme ?B1. Avantages et inconvénients du libre-échange

Le libre-échange représente une politique commerciale visant à supprimer toute entrave la circulation des biens et services entre les pays (droits de douane, quotas, etc.).

i. Des avantages certains

Smith et Ricardo, en développant les théories des avantages absolus et comparatifs ont démontré que le libre-échange était avantageux pour les économies nationales : la division du travail engendre une hausse de la production, mais celle-ci doit être accompagnée d’une hausse de la consommation extension du marché (Smith). Selon Ricardo, le LE étant un « jeu à somme positive », il va de fait profiter à tous les participants.

Document 8. Manuel p70 doc. 2 « Les avantages du libre-échange » + QuestionsDocument 9. Manuel P71 doc. 3 « Libre-échange et concurrence »

ii. Des limites qui se présentent

Document 10. Manuel p72 doc. 1 « Le problème des délocalisations » + QuestionsDocument 11. Manuel p73 doc.3 « La domination des pays développés » + Questions

Certaines productions locales, confrontées à la concurrence internationale, peuvent disparaitre, entraînant des coûts de reconversion souvent importants. Le commerce international peut ainsi ruiner certains producteurs dont les activités déclinent et mettre leur main-d’œuvre au chômage. Plus les disparitions d'activité sont brutales, plus les restructurations micro-économiques qui en résultent risquent d'entraîner une forte récession macro-économique et des destructions d’emplois. La concurrence des produits des pays à bas salaires est également souvent accusée dans les pays riches de faire pression à la baisse sur les salaires, spécialement pour la main d’œuvre peu qualifiée.

B2. Les politiques protectionnistes : une solution ?

Comment peut-on protéger les entreprises d’un territoire de la concurrence étrangère ?Protectionnisme tarifaire : taxes ou droits sur les importations. augmente le prix des importations pour les consommateurs tentés de se rabattre sur les biens nationaux moins chers.Protectionnisme non tarifaire : mesures quantitatives visant à limiter la quantité de produits importés (quotas) ; protectionnisme gris/administratif : recours à la législation (normes de consommation, sanitaires, etc. sensées contraindre l’O étrangère)

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |6Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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Politique de change : peut s’apparenter au protectionnisme en sous-évaluant la monnaie nationale pour renchérir les M et doper les X.

i. Fondements du protectionnisme

Document 12. Manuel p74 doc. 1 « Le protectionnisme éducateur » + Questions

Au XIXème siècle, contre les thèses de l’école libérale anglaise, l'allemand Friedrich List met en évidence le fait que la concurrence ne peut être bénéfique qu’entre nations ayant un niveau de développement comparable.Au moment où elles apparaissent, les « industries dans l'enfance » ne peuvent lutter à armes égales avec celles de pays à industrialisation plus avancée (qui réalisent des économies d'échelle + gains de productivité). La libre compétition entre pays inégaux risque de bloquer le développement du plus faible. List se prononce donc pour la « protection des industries naissantes » : il faut les mettre provisoirement à l'abri de la concurrence étrangère, le temps nécessaire pour qu'elles acquièrent la compétitivité indispensable à leur survie.Il convient donc, selon List, que les pays qui se sont engagés plus tardivement que la Grande Bretagne dans l’industrialisation, commencent par instaurer des droits de douanes afin de protéger les producteurs locaux contre une concurrence trop vive des produits anglais, ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible et nécessaire de restaurer la concurrence Cependant, List reconnaît que le libre-échange est, à terme, préférable. Le protectionnisme qu'il plaide doit être :- limité : des industries jeunes, trop abritées de la concurrence étrangère pourraient ne pas faire l'effort de productivité nécessaire.- provisoire : il ne faut pas créer des productions artificielles mais celles qui peuvent, une fois assurées, soutenir la concurrence.D’autres raisons justifient le recourt au protectionnisme : le protectionnisme défensif pour lutter contre la concurrence déloyale qu’un pays peut estimer subir si le concurrent autorise le travail des enfants (moins cher) ou ne respecte pas certaines normes sociales et environnementales.Protectionnisme : Théorie et politique économique visant à protéger l'économie nationale de la concurrence internationale. Elle se traduit par la mise en place de barrières tarifaires et de barrières non tarifaires.

ii. Adopter une politique protectionniste peut exposer le pays à certains risques

Document 13. Des effets incertains et des risques de représaillesL'État éprouve des difficultés à oeuvrer pour l'intérêt général et son action est parfois considérée aussi imparfaite et aussi peu informée que celle des marchés. Comment savoir quelles industries méritent d'être protégées ? Comment choisir parmi les différents instruments (droits de douane, normes techniques, sanitaires, sociales, environnementales, subventions, quotas, manipulation des taux de change...) ? Chaque décision induit des gains et des pertes : le droit de douane accroît les recettes étatiques mais s'attire les foudres de l'OMC, les subventions favorisent les producteurs domestiques mais ne les poussent pas à innover, les quotas sont facteur de prix élevés...Toute politique commerciale volontariste visant à procurer des surprofits aux entreprises nationales et tout soutien accordé aux branches supposées bénéficier à tout le pays sont deux types de politiques destinées à appauvrir le voisin en augmentant le revenu national au détriment des autres pays. Un pays qui cherche à user de telles méthodes provoquera probablement des représailles. Une éventuelle guerre commerciale entre États interventionnistes rendra chacun plus pauvre et les conséquences de ces politiques protectionnistes sont préjudiciables à tous. Chaque pays tente d'obtenir un taux d'autosuffisance le plus élevé possible et aucun n'arrive aux économies d'échelle qu'il obtiendrait s'il fournissait l'ensemble du marché. Le jeu auquel jouent ces pays est celui du dilemme du prisonnier où chaque pays a intérêt à intervenir plutôt que d'être le seul à ne pas le faire, mais où tout le monde se porterait mieux si personne n'intervenait. Ainsi, si les gains obtenus par le biais d'un interventionnisme soigneusement ciblé sont faibles, le meilleur moyen d'éviter une guerre commerciale est de continuer à faire du libre-échange le noyau de tout accord commercial.

Source : D'après Paul R. Krugman, La Mondialisation n'est pas coupable, La Découverte, 1998a) Pourquoi le protectionnisme peut-il être contre-productif ?

- L’Etat n’est pas nécessairement mieux informé que les marchés pour savoir dans quelles activités il est pertinent d’investir : faut-il sauver Florange ou la sidérurgie française est-elle condamnée à disparaître ? Faut-il soutenir l'industrie automobile ?...- Le protectionnisme freine la concurrence et l’innovation. Protéger trop systématiquement les producteurs nationaux contre la concurrence internationale présente le risque de faire bénéficier des mesures protectionnistes en priorité les activités et entreprises locales les moins efficaces, au détriment des gains de productivité et de la croissance. Le prix des produits sera donc plus élevé, au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs (cf les avantages du libre-échange).

b) Pourquoi le protectionnisme entraîne-t-il des risques de représailles ? Les politiques protectionnistes risquent d’entraîner des représailles de la part des autres pays et de déclencher des guerres commerciales. En effet, les autres pays, dont les exportations qui sont freinées, risquent de réagir, ce qui freinera les exportations du pays protectionniste : fin des gains à l'échange.Remarque : les représailles peuvent être militaires, la 2GM est souvent présentée comme ayant été favorisée par le recours à

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |7Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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des mesures protectionnistes suite à la crise de 1929même si des mesures protectionnistes existent encore et peuvent parfois être justifiées, le libre-échange a tendance à progresser et est encouragé par les organisations internationales.Document 14. La libéralisation des échanges commerciauxLa distance comme obstacle au contact, à l'échange, n'est pas seulement physique ; elle est aussi économique, en rapport avec l'existence au niveau international de pratiques protectionnistes (obstacles tarifaires et non tarifaires).Au sortir de la guerre, tirant les leçons de la phase protectionniste de l'entre-deux-guerres, les principales puissances économiques manifestent la volonté d'éliminer le plus rapidement possible les entraves aux échanges. Sous l'influence des Etats-Unis, désormais première puissance mondiale, elles élaborent en 1947 un accord particulier : le General Agreement on Tariffs and trade (GATT), l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.La libéralisation des échanges s'effectue alors au cours de cycles de négociations commerciales multilatérales (appelées rounds) avec un cercle de nations progressivement élargi et à propos de domaines de plus en plus nombreux et sensibles (des produits manufacturiers aux produits agricoles et aux services).Depuis 1995, le GATT est devenue une véritable organisation internationale en faisant place à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) instituée par l'Accord de Marrakech (avril 1994) […].Globalement, les efforts de libéralisation ont permis une diminution importante des tarifs douaniers appliqués par les pays industrialisés sur les échanges de produits manufacturés : de 40 % en 1947 à 5 % en moyenne aujourd'hui. La baisse apparaît beaucoup plus modérée dans le cas des pays en développement et concernant les autres catégories de produits (produits minéraux, agricoles) et les services (sauf transports, télécommunications et services financiers).

Source : Vincent Baudrand, Gérard-Marie Henry, Comprendre la mondialisation, Studyrama, 2006

Le protectionnisme des années 1930 a été analysé comme une des causes de la deuxième guerre mondiale, le libre-échange était censé favoriser la paix et la prospérité.Depuis 1945, les institutions internationales sont favorables au libre-échange : elles ont pour objectif d'éliminer les obstacles aux échanges, en diminuant progressivement les mesures protectionnistes.Le GATT est un Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce signé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1947 : accord pour baisser les taxes douanières et donc favoriser le commerce international.Le GATT a été remplacé en 1995 par une véritable organisation internationale, l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), dotée de pouvoirs pour résoudre les différends commerciaux. Son objectif est toujours de progresser vers le libre-échange.Remarque : les négociations à l'OMC sont bloquées depuis plusieurs années.

B3. Les variations des taux de change ont des effets contrastés

Document15. Les effets de la variation des taux de changeLes variations du cours d’une monnaie obéissent aux mêmes règles que les variations du prix d'une marchandise ordinaire ou du cours d'un titre boursier : si l’offre de monnaie nationale, c'est-à-dire les ordres de vente de la monnaie nationale contre une devise étrangère, dépasse la demande, c'est-à-dire les ordres d'achat de la monnaie nationale, la monnaie nationale se déprécie (son prix relatif baisse) ; au contraire, elle s’apprécie (son prix relatif augmente) si les ordres d'achat dépassent ceux de vente. Les variations des taux de change ne sont pas sans effets sur l’économie des pays concernés, notamment sur leurs échanges extérieurs.Lorsqu’une monnaie prend de la valeur par rapport aux autres devises, le prix des importations libellé en monnaie nationale diminue et au contraire le prix des exportations libellé en devises augmente : cela doit faire augmenter les quantités importées et diminuer les quantités exportées. Inversement une perte de valeur de la monnaie nationale devrait permettre d’améliorer la compétitivité-prix des producteurs résidents mais elle renchérit le coût des importations. Les effets des variations du taux de change sur la valeur des échanges commerciaux dépendent à la fois de l’élasticité des exportations par rapport au cours du change et de l’élasticité des importations par rapport au cours du change.Lorsqu’une monnaie a tendance à s’apprécier, les titres financiers libellés dans cette monnaie prennent de la valeur par rapport à ceux libellés en devises étrangères et il est alors possible de les placer sur les marchés en les rémunérant un peu moins que ceux libellés en devises étrangères ; les emprunteurs d’un territoire dont la monnaie a tendance à s’apprécier peuvent donc s’endetter en ne payant qu’un taux d’intérêt faible. Au contraire pour une monnaie qui a tendance à se déprécier, il faut consentir à payer un taux d’intérêt élevé pour emprunter dans cette monnaie sur les marchés internationaux. Le taux d’intérêt auquel un pays ou les agents économiques privés qui utilisent sa monnaie doivent consentir pour emprunter sur les marchés internationaux dépend des calculs des investisseurs sur les risques qu’ils prennent en achetant ces titres.

Source : Eduscol

a) Qu’est-ce que le taux de change ? prix d’une monnaie exprimé en une autre monnaie. On parle aussi du cours d’une monnaie.

C’est-à-dire la quantité d’une monnaie nécessaire pour acquérir une unité d’une autre monnaie. (+ cf fiche concept distribuée)b) Comment se détermine-t-il ? Sur le marché des changes : lieu fictif sur lequel les monnaies s’échangent entre elles càd sur

lequel se confrontent les O et les D de devises. (fonction de la monnaie ici : intermédiaire des échanges)c) Compléter le schéma ci-après

Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |8Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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Chapitre 4. Mondialisation, finance internationale et intégration européenne |9Question I. Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

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C. L’internationalisation de la production

Peut-on dire que McDonald’s est une entreprise américaine ? Mc Donald's est une entreprise de nationalité américaine (elle a son siège aux Etats-Unis), mais a des magasins dans le monde entier, elle a une stratégie mondialisée (elle ne cherche pas seulement à conquérir le marché américain). De plus, elle n'est pas seulement exportatrice : elle ne produit pas des sandwiches aux Etats-Unis qu'elle vend dans le monde elle s'installe directement dans les pays où elle veut vendre des sandwiches. Ainsi, il y a des restaurants Mc Do dans de très nombreux pays. Mc Do est une FMN.

Une firme multinationale ou firme transnationale est une entreprise qui a au moins une unité de production à l’étranger (celle-ci est alors sa filiale). On appelle filiale une société dont au moins 50 % du capital est détenu par une autre société, qu'on appellera maison-mère ou société-mère.Pour évaluer l'ampleur du développement des firmes multinationales , on peut se référer au nombre de sociétés mères et filiales, au chiffre d’affaires ou à la valeur de la production réalisée, au nombre de salariés, etc.

Document 16. Manuel p76 doc. 1 « L’augmentation du nombre de firmes transnationales (FTN) »Produisent à elles-toutes près de 25 % de PIB mondial. Certaines ont des chiffres d’affaire 150 000 fois supérieur aux PIB de certains pays Niger : 3 millions de dollars// Exxon Mobil : 454 milliards de dollarsMais pour en mesurer l’ampleur, il est fréquent de recourir à la mesure des investissements directs à l'étranger (IDE), dont on constate une vive accélération à partir du milieu des années 1980, du fait notamment des progrès dans le transport et la communicationOn appelle investissement direct à l'étranger (IDE) une opération par laquelle un investisseur basé dans un pays acquiert une entreprise dans un autre pays avec l'intention de la gérer. Ce sont donc des investissements dont le but est de contrôler une entreprise hors du territoire national.On distingue deux types d’IDE : La création d’une filiale de production nouvelle dans le pays d’accueil ; La prise de contrôle d’une entreprise déjà existante : la prise de contrôle est supérieure ou égale à 10 % du capital de l’entreprise d’accueil (sinon, on parle d’investissement de portefeuille).

Document 17. Flux annuels mondiaux d’investissements directs à l’étranger (source : CNUCED, 2011)

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Change euro/dollar

Il faut + d’€ pour acheter des BS en $

Il faut - d’€ pour acheter des BS en $

Hausse des X et baisse des M

Baisse des X et hausse des M

Sorties de devises > entrées

Appréciation de l’euro par rapport au dollar

Dépréciation de l’euro par rapport au dollar

Sorties de devises < entrées

Effet sur la valeur de l’euro

Impact sur les échanges extérieurs

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A partir des années 1990, de plus en plus de filiales de firmes multinationales ont été implantées dans les pays d'Europe centrale et orientale, dans les pays du Sud-Est asiatique et en Chine et plus généralement dans la plupart des pays en développement, ceux-ci cherchant à attirer des firmes multinationales pour accélérer leur croissance.L’installation durable de filiales de FMN dans certains pays comme la Chine, le Brésil, voire l’Inde, a contribué à l'accélération de la croissance de ces pays, ce qui leur a fourni la possibilité de devenir à leur tour les pays d'origine de gigantesques firmes multinationales. = IDE sortants des pays émergents Depuis les années 2000, et surtout depuis la crise de 2008, la domination des firmes originaires de pays développés devient moins exclusive qu’elle ne l’a été. De + en + de FMN venant des pays émergents : Mittal qui a racheté Arcelor, GAZPROM (Russie) ; LG Electronics ou Samsung (Corée) ; Embraer (Brésil) qui concurrence les petits modèles d’Airbus ou BoeingIl faut noter enfin que le continent africain et les pays de l'ouest de l'Amérique du Sud n'accueillent que de très faibles montants d'IDE.Les nouvelles FMN originaires de Chine ou d’Inde peuvent s’appuyer - sur un développement intérieur favorisé par une main-d’œuvre bon marché (dumping social), l’émergence d’un vaste marché intérieur ;- une épargne assez abondante ;- mais aussi sur une génération d’entrepreneurs formés à l’étranger ;- et sur des transferts de technologies en provenance des PDEM.

C1. Les stratégies des firmes dans la mondialisationIntuitivement, on peut penser que les choix des FMN sont effectués pour profiter de la MO à bon marché. Elles peuvent alors délocaliser (on parle de délocalisation lorsque une entreprise ferme l’une de ses unités de production sur le sol national pour en ouvrir une équivalente à l’étranger), on peut aussi acheter une entreprise à l’étranger (fusion-acquisiation, devient une filiale), on peut enfin s’associer à une entreprise locale à travers une joint-venture.Document 18. Les déterminants de localisation des firmes

Champ : 809 décideurs internationauxSource : Baromètre Ernst & Young de l’Attractivité de l’Europe, 2009 a) Expliquer le déterminant « marché intérieur national et régional »

b) Quels sont les déterminants qui relèvent d’une stratégie de compétitivité-prix et ceux qui relèvent plutôt d’une compétitivité

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Forte augmentation des IDE entrants et sortant : multipliés par 4 en 20 ans.

L’UE et les USA sont les principaux émetteurs d’IDE mais aussi les principaux destinataires. On observe que cette part est en recul : passant de 80% des IDE entrants en 1990 à 50% en 2010, et de 90% des IDE entrants à 70%).

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hors-prix ? rq : forte Pté le coût du travail en soi ne veut rien dire, il doit être corrigé de la pté du L.L’existence d’un grand marché potentiel est déterminant : - S’implanter sur place pour vendre plus facilement (cf Toyota quasi inconnue il y a 20 ans, 5ème marque vendue en France) ; se construire une réputation- Participer à l’essor du marché (ex. marché auto chinois, brésilien ou iranien : phase d’équipement d’une classe moyenne naissante)- S’adapter aux goûts du marché (Renault a pu s’adapter au marché brésilien en y produisant ses Dacia et pas ses Clio)Ex : les délocalisations en Chine : pas qu’une logique productive de « filiale-atelier » mais aussi de présence sur un marché émergent pour faire connaître la marque et s’assurer des débouchés futurs, à hauteur du potentiel du marché.

La compétitivité désigne l'aptitude à faire face à la concurrence, c’est-à-dire la capacité à conserver ou augmenter les parts de marché face à la concurrence. On distingue deux formes de compétitivité :- La compétitivité-prix qui traduit la capacité à proposer sur le marché des produits à des prix inférieurs à ses concurrents. Cela peut passer notamment par la recherche d'un faible coût du travail pour les tâches qui nécessitent du travail peu qualifié.- La compétitivité hors-prix (ou compétitivité-produit) désigne tout ce qui ne relève pas du prix : il s'agit de la capacité d'une entreprise à proposer des produits différenciés et de qualité, ce qui s'obtient en innovant et en s'adaptant à la demande.

C2. La division internationale du travailDocument 19. L’iPhone, « made in world »

rép a) - Apple sous-traite l’assemblage en Chine, parce que le coût de la main-d’oeuvre y est plus faible.- Beaucoup de composants nécessitent des travailleurs qualifiés, spécialisés pour être produits, et c’est dans les pays

développés que l’on trouve plus facilement ces travailleurs.

Rép b) Développement du commerce intrafirme := commerce « entre des entreprises qui appartiennent à un même groupe, mais qui sont localisées dans des pays différents ». Il correspond donc à un échange de biens et de services entre des unités de production implantées sur des territoires différents, mais qui appartiennent toutes à un même groupe, c’est-à-dire dont le capital social est en partie détenue par la même société-mère. Ou du commerce inter-firmes : Une entreprise qui souhaite faire des échanges commerciaux avec une entreprise étrangère peut choisir d’échanger des capitaux avec l’entreprise partenaire et créer ainsi une entreprise transnationale, au lieu de n’avoir que des relations marchandes avec sa partenaire : c’est l’importance des coûts de transaction du commerce entre firmes qui explique que les deux entreprises se regroupent en une firme transnationale ;

Certaines firmes poussent la logique de la transnationalisation à leur maximum : Nike par exemple est une « fabless fab » (société sans usine) : elle ne produit plus aucun article de sport par ses propres moyens - elle gère les sous-traitants/ filiales qu’elle possède- se recentre sur les activités de marketing et de conception- ainsi que sur la relation clientèle et la publicité.

On a ainsi l’apparition de FMN globales, qui travaillent en réseau, qui combinent toutes les stratégies possibles, avec une vision purement mondiale, qui se déconnecte peu à peu de la production.

Ces sociétés ont compris que c’est la différenciation, le design, la pub qui fera les leaders de demain en plus de réussir à produire à bas coût. Le coût de production d’une chaussure est de 5% du prix de vente.

Le choix d’une forme d’échanges externalisés ou internalisés n’est pas irréversible et, à l’échelle internationale comme à l’intérieur des pays, il y a en permanence des mouvements de fusions-acquisitions et de scissions-externalisations.

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a) Expliquer le choix de la Chine

et celui des pays développés, pour la production de l’iPhone.

b) Quelle va être la conséquence de l’internationalisation de la production sur le commerce international ?

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Le choix des délocalisations non plus : Les relocalisations aux USA : faible coût salarial en Chine, mais beaucoup de frais de défauts, surveillance, transports (hausse du prix du pétrole), prix exorbitants de l’immobilier, hausse des coûts salariaux… Et côté compétitivité hors-prix : image de marque du « Made in USA » est plus vendeuse que le « Made in China » ; qualité des travailleurs…

(Coût salarial ouvrier chinois : 25% de celui d’un américain, contre 65% en 2015… Il reste encore 40% mais le coût salarial n’est qu’une partie du coût !)

Le développement des FMN peut être créateur de commerce international.

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