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LIVRET-CONSEIL Sclérose en plaques & urologie Care at home

Sclérose en plaques & urologie€¦ · Vésico-Sphinctérienne (DVS). En présence d’une dyssynergie vésico-sphinctérienne, le muscle de fermeture (sphincter) ne s’ouvre pas

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LIVRET-CONSEILSclérose en plaques & urologie

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PRÉFACE

Ce livret-conseil a donc pour vocation d’informer les patients atteints de SEP et souffrant de problèmes vésico-in-testinaux et de troubles de l’érection, ainsi que leurs proches, des liens entre ces troubles et leur maladie primaire. Il vise également à faciliter le dialogue avec leur médecin afin d’instaurer une collaboration efficace en vue de l’atté-nuation de ces troubles.

Les solutions médicales sont multi-ples et sont généralement couronnées de succès, ces atteintes pouvant être minimisées grâce à un traitement personnalisé.

DR. WALTER MERKLEDépartement Urologie, DKD Wiesbaden

La sclérose en plaques se définit tout d’abord comme une maladie neurolo-gique qui affecte principalement les capacités physiques et qui conduit, à terme, les patients à ne pouvoir se déplacer qu’en fauteuil roulant.

Au début, les troubles de la fonction vésico-intestinale sont à peine perçus par les personnes concernées ou ne sont pas reliés à leur maladie primaire neurologique. Certes, tous les patients atteints de SEP ne souffrent pas de troubles de la fonction vésico-intesti-nale mais les patients concernés par ces troubles sont, en partie, fortement invalidés car leur vie est souvent rythmée par leur fonction vésicale et la prévention des fuites urinaires. Leur qualité de vie s’en trouve considéra-blement affectée et ce trouble peut même avoir de graves répercussions corporelles.

La SEP peut également entraîner des troubles de l’érection. Même si les chiffres officiels ne reflètent pas la ré-alité, une large population d’hommes est concernée, bon nombre de patients n’osent pas en parler à leur médecin.

2 PRÉFACE

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TABLE DES MATIÈRES

2 PRÉFACE

4 ANATOMIE

6 LES TROUBLES NEUROLOGIQUES DE LA FONCTION VÉSICALE EN PRÉSENCE D’UNE SEP

8 DIAGNOSTIC NEURO-UROLOGIQUE – MÉTHODES D’EXAMEN

8 Imagerie 9 Diagnostic fonctionnel

10 TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA FONCTION RÉNALE

11 L’AUTO-SONDAGE INTERMITTENT

14 INFECTIONS DES VOIES URINAIRES14 Symptômes cliniques16 Autres alternatives thérapeutiques

17 INCONTINENCE

19 DÉFÉCATION

19 LA SEXUALITÉ EN PRÉSENCE D’UNE SCLÉROSE EN PLAQUES

21 LEXIQUE DES TERMES LES PLUS IMPORTANTS

23 CALENDRIER MICTIONNEL

24 DISPOSITIFS UROLOGIQUES À DOMICILE

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ANATOMIE

Notre appareil urinaire se compose de deux parties: le haut appareil urinaire et le bas appareil urinaire. Le haut appa-reil urinaire comprend les reins et les uretères, tandis que la vessie avec son muscle vésical (détrusor), le sphincter urétral, l’urètre, et la prostate chez l’homme, font partie du bas appareil urinaire. Les reins produisent l’urine qui est transportée dans la vessie par les uretères. Le bas appareil urinaire a deux fonctions : stocker l’urine et l’évacuer.

Pour pouvoir effectuer ces fonctions, les organes ne doivent pas seulement être intacts, mais leur inter-action doit aussi être contrôlée et coordonnée. Ces fonctions sont prises en charge par le système nerveux.

Le système nerveux (cf. illustration à droite) reçoit des im-pulsions sensorielles de la vessie (par ex. des informations sur l’état de remplissage de la vessie), transmet ces informa-tions à la moelle épinière via les nerfs du bassinet jusqu’au tronc cérébral. Les informations reçues y sont connectées, contrôlées et commandées par le cerveau. Les instructions repartent en sens inverse (tronc cérébral – moelle épinière – nerfs du bassinet) vers le bas appareil urinaire pour y déclencher les actions voulues. Les centres du contrôle volontaire (cerveau) et de la coordi-nation des signaux entrants (tronc cérébral) se trouvent donc dans la partie supérieure de la moelle épinière.

Dans la mesure où des foyers de SEP peuvent se trouver tant dans le cerveau que dans la moelle épinière, les troubles de la fonction recto-vésicale qui en résultent peuvent, en partie, différer considérablement.

Si des foyers de SEP se trouvent dans la zone du cerveau et du tronc cérébral, il est possible que les impulsions de la vessie ne soient plus ressenties ou que le patient ne puisse plus évacuer volontairement sa vessie.

Si un foyer de SEP se trouve dans la moelle épinière, sa po-sition par rapport au centre mictionnel sacré est décisive, ce centre pouvant recevoir les impulsions provenant du cerveau sans pouvoir toutefois les coordonner.

La présence d’un foyer de SEP sous ce centre entraîne une activité non coordonnée de la vessie et du sphincter pou-vant, en partie, engendrer une incontinence ou une vidange incomplète de la vessie.

Lorsqu’un foyer de SEP se trouve au-dessus du centre mic-tionnel sacré, sa position par rapport aux voies nerveuses menant au nerf dit « sympathique » est importante. Lors-qu’un foyer de SEP se trouve en dessous, c’est-à-dire sous le segment TH8 de la moelle épinière (8ème vertèbre dorsale), les évacuations et rétentions d’urine surviennent de manière autonome, mais sous le contrôle du cerveau, et la quantité d’urine résiduelle est souvent faible.

Lorsqu’un foyer de SEP se trouve par contre au-dessus du segment TH8 de la moelle épinière, ce trouble s’avère généralement plus grave et affecte également le contrôle de la pression artérielle et d’autres organes végétatifs. Une vessie remplie s’accompagne alors d’une augmentation de la pression artérielle (vessie pleine – pression artérielle élevée ; vessie vide – pression artérielle normale). Les médicaments antihypertenseurs courants ne permettent cependant pas de réduire suffisamment cette augmentation de la pres-sion artérielle.

Les troubles de coordination du bas appareil urinaire sur-viennent également en présence d’autres maladies primaires et sont conditionnés par ces dernières : par exemple, une lésion médullaire (d’étiologie traumatique ou génétique = Spina bifida), une hernie discale avec pression sur la moelle épinière, un diabète sucré ou une SEP.

Il est important de noter que la fonction intestinale et la fonction vésicale sont commandées de manière très simi-laire. Les troubles intestinaux, tels que la diarrhée et la constipation ou encore la transition entre ces deux états, sont souvent présents en parallèle en présence d’un trouble neurologique de la fonction vésicale, tout particulièrement dans le cas d’une constipation chronique.

4 ANATOMIE

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Urinary tract in menwith external sphincter

Urinary tract in womenwith external sphincter

Urinary tract in menwith external sphincter

Urinary tract in womenwith external sphincter

Path of healthy nerve impulsesin the spinal chord

L’APPAREIL URINAIRE CHEZ LA FEMME L’APPAREIL URINAIRE CHEZ L’HOMME

BASSINET

URETÈRE

URÈTRE

PROSTATE SPHINCTER EXTERNE

SPHINCTER EXTERNEPÉNIS

MÉAT URÉTRAL

COL VÉSICAL

VESSIE

Chez l’homme, lorsqu’un foyer de SEP affecte l’un des ca-naux médullaires, sa capacité d’érection peut être per-turbée. Dans ce cas, le traitement dépend des conclusions d’examens complémentaires et diffère généralement peu des méthodes connues de traitement des troubles de l’érection.

Dans la mesure où ce livret-conseil s’adresse aux patients atteints de SEP, vous trouverez ci-après « uniquement » des informations sur les troubles de la vessie liés à la SEP.

Naturellement, cela ne signifie pas qu’une patiente atteinte de SEP ne peut pas également développer une incontinence urinaire d’effort (non neurologique), par exemple suite à plusieurs grossesses, ou qu’un patient souffrant de SEP ne peut pas présenter une hypertrophie et une obstruction de la prostate ne pouvant être traitées efficacement que par une intervention chirurgicale.

S’agissant de l’apparition de ces maladies non neurolo-giques, les personnes souffrant de SEP se distinguent des personnes ne souffrant pas de cette maladie. Leur seule différence réside dans le fait que, pour les patients atteints de SEP, il est nécessaire de tenir compte des caractéristiques spécifiques de leur SEP dans le cadre de la prise en charge de ces maladies « ordinaires », tant au niveau du diagnostic qu’au niveau du traitement.

IMPULSIONS NERVEUSES SAINES DANS LA MOELLE ÉPINIÈRE

VESSIE

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Subjectivement, un trouble de la fonction vésicale causé par une SEP se manifeste principalement par une fuite urinaire involontaire ou une incontinence.

Parfois, l’incontinence est même le premier symptôme d’une SEP qui n’avait pas encore été diagnostiquée. Dans la plu-part des cas, l’incontinence urinaire neurologique apparaît au bout de plusieurs années et s’installe de manière insi-dieuse en se traduisant tout d’abord par un besoin d’uriner dont la fréquence ne cesse de croître et qui, avec le temps, est si intense que le patient finit par évacuer son urine de manière involontaire.

Cette perte d’urine survient généralement lorsque le besoin d’uriner est si fort qu’il ne peut être réprimé.

Cette situation est embarrassante pour de nombreux patients atteints de SEP qui n’osent donc pas en parler à leur méde-cin. Pourtant, ces patients pourraient être aidés très simple-ment car, après un diagnostic détaillé, il n’est pas difficile de restaurer une bonne continence. Si vous souffrez de SEP et de pertes d’urine involontaires, parlez-en à votre médecin qui vous orientera vers un neurologue spécialisé.

POURQUOI LA SEP S’ACCOMPAGNE-T-ELLE DE FUITES URINAIRES ? Notre capacité à retenir l‘urine dépend de l’état de notre anatomie et de nos fonctions neurologiques. Les foyers de SEP peuvent se loger n’importe où dans le cerveau ou la moelle épinière et, par conséquent, dans les structures responsables du contrôle de la fonction vésicale. Dans la me-sure où ce n’est pas le cas de tous les patients souffrant de SEP, la SEP n’entraîne pas nécessairement une incontinence.

Lorsqu’un foyer de SEP se trouve dans les voies de com-mande de la vessie, la communication autonome entre la vessie et le cerveau ne fonctionne plus. Le cerveau, avec son centre mictionnel pontin (une région située dans le tronc cérébral ; du terme pons = le pont) doit recevoir de la vessie des informations concernant son état de remplissage. Étant donné que, depuis l’apprentissage de la propreté à la petite enfance, la vessie est contrôlée par le cerveau et que le système nerveux central nous empêche, jusqu’à la limite de remplissage de la vessie, de ne pas l’évacuer involontai-rement, la présence d’un foyer de SEP dans cette chaîne entraîne inévitablement certains troubles.

LES TROUBLES NEUROLOGIQUES DE LA FONC TION VÉSICALE EN PRÉSENCE D’UNE SEP

Neurone - typical neuron

MYÉLINE (ISOLATION NERVEUSE)

CONDUCTION SAINE

SOMA/CYTOSOME

FONCTION NEURONALE

6 LES TROUBLES NEUROLOGIQUES DE LA FONC TION VÉSICALE EN PRÉSENCE D’UNE SEP

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Le traitement de ce foyer de SEP, par exemple à l’aide d’une corticothérapie, permet souvent de restaurer la chaîne fonc-tionnelle détériorée.

Lorsque la communication entre le cerveau et la vessie est interrompue, la vessie fonctionne de nouveau de manière autonome, comme au plus jeune âge, et se vide de manière incontrôlée à partir d’un certain volume de remplissage. Lorsque ce phénomène ne s’accompagne d’aucune urine résiduelle, cette incontinence est certes gênante sur le plan symptomatique mais n’est pas grave.Malheureusement, dans certains cas, une incontinence neurologique causée par une SEP engendre un autre trouble affectant la « neuro-communication » appelé la Dyssynergie Vésico-Sphinctérienne (DVS).

En présence d’une dyssynergie vésico-sphinctérienne, le muscle de fermeture (sphincter) ne s’ouvre pas de manière coordonnée (= synergie) lorsque le muscle de la vessie (détrusor) se contracte. Au contraire, le sphincter se res-serre lorsque le détrusor se contracte (il fonctionne alors de manière dyssynergique). La masse musculaire de la vessie augmente alors afin de remédier à cette résistance accrue. Pour autant, cela n’a pas pour effet d’entraîner une vidange complète de la vessie, de l’urine résiduelle contenue dans la vessie. L’augmentation de la masse musculaire de la vessie favorise la perte d’urine et accroît l’intensité du

besoin d’uriner ressentie par le patient. En outre, cette urine résiduelle peut engendrer des infections des voies urinaires qui, à leur tour, intensifient le besoin d’uriner. Cette pression croissante exercée sur la vessie débouche également sur la situation suivante : tôt ou tard, les méats des uretères de la vessie, qui sont normalement fermés lors de la vidange de la vessie afin de prévenir tout reflux d’urine vers les reins, ne peuvent plus résister à cette pression massive exercée sur la vessie. De l’urine reflue alors à haute pression vers les reins. Ce reflux endommage les reins en l’espace de quelques mois seulement et peut même les détruire. Une dialyse peut alors s’avérer nécessaire.

C’est l’une des raisons pour lesquelles il est absolument nécessaire que le patient souffrant de SEP signale immé-diatement ce symptôme de « fuite urinaire involontaire » à son médecin. Des symptômes similaires affectent également l’intestin et peuvent se traduire par une alternance entre constipations et diarrhées.

Parfois, il arrive également que les fonctions sexuelles comme l’érection, l’éjaculation, la lubrification du vagin ou la capacité d’avoir un orgasme soient affectées.

CONDUCTION LIMITÉE/INTERROMPUE EN PRÉSENCE D’UNE SEP

Neurone - typical neuron

MYÉLINE DÉTRUITE

AXONE/FIBRE NERVEUSE

SYNAPSES

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Imagerie

ÉCHOGRAPHIEUne échographie permet d’évaluer sans irradiation la po-sition et l’aspect des reins et de la vessie. Cette technique permet de mettre en évidence la présence de calculs dans les voies urinaires, un trouble d’évacuation (rétention urinaire), des cicatrices du tissu rénal ou des tumeurs rénales.

Des calculs ou des tumeurs peuvent être détectés sur une vessie pleine. De plus, l’échographie permet de détermi-ner simplement et rapidement le volume d’urine encore présent après l’évacuation (urine résiduelle). Un examen complémentaire peut être nécessaire pour les hommes, ou des sondes spéciales sont alors introduites dans le rectum permettant de déterminer par échographie la taille et l’aspect de la prostate.

L’échographie renseigne sur l’aspect des reins mais pas sur leur fonction, c’est pourquoi une détermination de la fonc-tion rénale doit être réalisée en plus de l’échographie (voir ci-dessous).

DIAGNOSTIC NEURO-UROLOGIQUE – MÉTHODES D’EXAMEN

Un premier examen type comprend un entretien approfondi (anamnèse), un examen physique, une analyse d’urine, une échographie des reins et de la vessie ainsi qu’une « uro-flowmétrie » (mesure du flux urinaire). La nécessité éven-tuelle d’autres examens dépend de ce premier bilan. Dans la plupart des cas, un examen d’exploration urodynamique (mesure de la fonction vésicale, voir ci-dessous) suffit. La fonction rénale doit en outre être déterminée à l’aide d’ana-lyses sanguines et urinaires ou par un examen de la fonction rénale (examen radiographique (médecine nucléaire). Que signifient ces termes spécialisés ?

ANAMNÈSEAu cours d’un entretien entre le neuro-urologue et le patient, le médecin enregistre : les problèmes éventuels de la fonc-tion vésicale (par ex. incontinence, infections urinaires), la prise de médicaments et le degré de satisfaction du patient par rapport au traitement actuel. L’impact des problèmes vésicaux sur la qualité de vie peut être évalué par exemple à l’aide de questionnaires. La défécation et la fonction sexuelle ainsi qu’un éventuel désir d’enfant devraient être discutés.

De nombreux points abordés pouvant évoluer entre deux examens de contrôle, il est extrêmement important de mener cet entretien régulièrement, à chaque examen de contrôle. Plusieurs mois ou plusieurs années pouvant s’écouler entre les examens de contrôle, il est utile de tenir à domicile un calendrier de la fréquence des infections urinaires et de noter les questions éventuelles.

Aux côtés du neurologue, le (neuro-)urologue spécialisé est l’interlocuteur le plus important du patient atteint de sclérose en plaques.

Échographie de la vessie avec urine résiduelle. Source : SPZ Nottwil

Source : SPZ Nottwil

8 DIAGNOSTIC NEURO-UROLOGIQUE – MÉTHODES D’EXAMEN

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REPRÉSENTATION RADIOGRAPHIQUE DE L’URÈTRE AVEC PRODUIT DE CONTRASTE (URÉTROGRAPHIE)L’injection d’un produit de contraste dans l’urètre masculin permet de visualiser les rétrécissements, les sténoses ou les tumeurs de l’urètre. Cet examen n’est que très rarement nécessaire chez la femme. Une allergie au produit de contraste n’est pas un obstacle à sa réalisation.

Diagnostic fonctionnel

EXAMEN D’EXPLORATION URODYNAMIQUE (CYSTOMANOMÉTRIE) L’exploration urodynamique (mesure des pressions dans la vessie), également appelée cystomanométrie, permet de contrô-ler la fonction de la vessie tout en vérifiant le reflux éventuel d’urine vers les reins. Un cathéter de mesure de la pression est introduit dans la vessie via l’urètre pour remplir lentement la vessie d’un produit de contraste stérile. Afin que la mesure des pressions ne soit pas faussée par des variations de la pression abdominale, une sonde mesure en même temps les valeurs de pression dans le rectum. Des électrodes adhésives enregistrent également l’activité musculaire du sphincter. L’irradiation est très faible dans les unités radiographiques modernes. Par la mesure continue des rapports de pression intravésicaux pendant le remplissage et l’évacuation associée au contrôle du reflux, cette mesure est la seule méthode permettant de classi-fier exactement le trouble de la fonction vésicale et d’en évaluer les risques pour la fonction rénale.

La mesure des pressions intravésicales ne doit pas être  associée à un examen radiographique à chaque visite de contrôle. L’examen sans radiographie est appelé urodynamie ou cystomanométrie.

CYSTOSCOPIELa cystoscopie permet d’inspecter directement l’intérieur de l’urètre et de la vessie en introduisant par l’urètre un fin dispositif optique dans la vessie. Les parois internes de la vessie et de l’urètre sont ainsi visibles. Les sténoses, calculs, tumeurs, foyers d’infection et autres modifications patholo-giques sont directement identifiés. Ce contrôle visuel permet le diagnostic précoce des modifications non détectées par d’autres procédés d’imagerie.

SCINTIGRAPHIE FONCTIONNELLE DES REINSCet examen est le procédé de mesure le plus précis de la fonction rénale. Un médicament radioactif est injecté dans la veine pour mesurer la capacité d’élimination (filtration) des reins. La radioactivité ou irradiation ainsi administrée est extrêmement faible.

Idéalement, les analyses urinaires et sanguines et la scin-tigraphie fonctionnelle sont réalisées en alternance, ainsi l’examen utilisant des substances radioactives n’est néces-saire que tous les 2 à 5 ans.

ANALYSE DES URINESUne analyse d’urine peut être réalisée avec une bande-lette de test ou sous microscope. Les bandelettes de test conviennent plutôt en tant que test approximatif. Un examen plus précis exige la numération des globules blancs (leuco-cytes) et des globules rouges (hématies) au microscope ainsi qu’une analyse des bactéries éventuellement présentes dans l’urine. Une culture urinaire est réalisée en présence de germes: les germes sont classifiés en laboratoire et un antibiogramme est réalisé, permettant de déterminer quel antibiotique est actif ou inactif sur le germe retrouvé.

Bandelette de test pour l’analyse d’urine

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TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA FONCTION RÉNALE

CAPACITÉ DE RÉTENTION DE LA VESSIE Le principe de traitement d’une incontinence urinaire neu-rologique causée par une SEP est médicamenteux.

Des anticholinergiques, des médicaments ayant pour effet de réduire la pression dans le muscle de la vessie, sont pres-crits afin de rétablir une pression de fermeture dans l’urètre garantissant le maintien de la continence jusqu’aux toilettes, y compris lorsque le patient a besoin d’uriner.

Lorsque cet objectif est atteint, ce traitement peut égale-ment permettre de traiter une éventuelle dysrégulation de la pression artérielle.

Ce traitement anticholinergique peut cependant devenir un inconvenient en présence d’une dyssynergie vésico-sphinc-térienne. Dans ce cas, ce traitement a pour effet d’augmenter l’urine résiduelle présente, et cela dès sa formation, car la force musculaire de la vessie est réduite artificiellement.

L’urine résiduelle est la principale cause des infections urinaires qui peuvent, à leur tour, déclencher des poussées de sclérose en plaques et endommager avec le temps les reins en aggravant l’infection (une infection pouvant entraî-ner chez l’homme une inflammation de la prostate).

Parfois, cette urine résiduelle peut être réduite ou éliminée grâce à l’administration d’alpha-bloquants (également uti-lisée chez la femme) mais souvent, ce traitement ne s’avère pas efficace.

Le cas échéant, les patients doivent s’auto-sonder régulière-ment à l’aide de sondes spécifiques.

Cette procédure permet d’éliminer l’urine résiduelle, d’amé-liorer par conséquent la capacité fonctionnelle de la vessie et de restaurer une bonne continence.

En règle générale, le patient doit évacuer l’urine résiduelle 3 à 5 fois par jour, plus souvent en présence d’infections. Il convient également de rétablir un certain équilibre entre la quantité de liquide absorbée et la quantité éliminée. L’absorption nécessaire de 1,5 à 2 l de liquide doit donc s’ac-compagner d’éliminations régulières (en tenant également compte de la fonction vésicale examinée par urodynamie). En présence d’une capacité de rétention normale d’environ 400 ml, il est nécessaire de respecter la même fréquence de vidange que les personnes en bonne santé !

Capacité vésicale normale chez des hommes en bonne santé présentant

une fréquence de vidange similaire.

Augmentation de l’urine résiduelle, diminution de la force musculaire

de la vessie.

10 TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA FONCTION RÉNALE

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L’AUTO-SONDAGE INTERMITTENT

Les patients devant apprendre la technique de l’auto-son-dage se préoccupent principalement des éventuels risques de dommages sur l’urètre et d’inflammations de la vessie.

Des craintes qui n’ont pas lieu d’être si la technique de l’auto- sondage est réalisée correctement avec un matériel adapté.

Car l’auto-sondage est un geste qui doit être appris par le pa-tient. Cette procédure doit être réalisée dans des conditions « stériles », raison pour laquelle elle est également appelée SIP (Sondage Intermittent Propre).

Il est extrêmement important de respecter certaines règles fondamentales lors du sondage.

Les mains et le méat urétral doivent être nettoyés (lavés) et désinfectés avec un produit désinfectant.

Toujours utiliser une sonde stérile à chaque sondage. Lors de l’introduction, la partie de la sonde introduite dans l’urètre et la vessie ne doit, en aucun cas, être touchée ou entrer en contact avec l’environnement (technique « No-Touch »). Ceci peut être réalisé en utilisant une sonde hors emballage avec un dispositif de manipulation prévu pour faciliter l’insertion ou bien la sonde reste dans son embal-lage et y est maintenue pendant son introduction. En cas de doute, il est préférable de jeter la sonde et répéter la procé-dure avec une nouvelle sonde !

Chaque fois que possible, le SIP est toujours préférable, car l’auto-sondage entraîne moins de lésions de l’urètre et moins d’infections urinaires que le sondage effectué par un tiers. De plus le sondage effectué par un tiers rend dépendant et s’avère compliqué au niveau logistique.

Le volume normal de la vessie (400 ml) ne devrait pas être dépassé. Un sondage trop rare ou une surdilatation de la vessie augmente la fréquence des infections, et elles pouvent engendrer, à long terme, des lésions rénales.

Le diamètre de la sonde utilisée ne doit pas être trop impor-tant, afin de ne pas blesser l’urètre. Des sondes trop fines, pointues, augmentent toutefois le risque de lésion ; de plus, il faut beaucoup de temps avant que l’urine ne s’écoule de la vessie par une sonde de petit diamètre. Des sondes de char-rières 12–14 Ch (Charrière 3 = 1 mm) sont communément utilisées chez l’adulte.

APPRENTISSAGE DE LA TECHNIQUEDes études cliniques montrent que les patients bien formés à la technique n’ont pas à craindre de blesser leur urètre et souffrent moins d’infections que les patients qui n’y sont pas habitués (en moyenne moins d’1 infection par an avec 5 SIP par jour). C’est pourquoi un apprentissage rigoureux est important afin de limiter les complications et garantir la satisfaction à long terme.

L’apprentissage doit aussi s’attacher aux besoins individuels des patients. En plus de la formation à la technique, il s’agit aussi de minimiser les craintes et le sentiment d’insécurité. Certains patients constatent seulement au cours des exer-cices pratiques que le sondage est généralement indolore.

Des sondes dotées d’un emballage spécial permettent d’em-porter discrètement plusieurs unités dans le sac à main ou la poche du pantalon ; les problèmes redoutés pour le transport sont donc minimisés. Des sondes avec poche de recueil des urines intégrée sont également disponibles pour une utili-sation sur son lieu de travail ou en vacances. L’important est de penser à emporter suffisamment de sondes !

Care at home 11L’AUTO-SONDAGE INTERMITTENT

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Il existe aujourd’hui un grand nombre de sondes de concep-tions différentes, qui se distinguent parfois nettement les unes des autres.

D’une manière générale, on distingue les sondes (hydro-philes) avec revêtement lubrifiant pour une meilleure glisse, et les sondes introduites à l’aide d’un gel lubrifiant stérile.

La plupart des fabricants offrent maintenant des sondes hydrophiles, car leurs propriétés de glisse sont meilleures. Par ailleurs, leur utilisation est plus simple, un gel lubrifiant supplémentaire n’étant plus nécessaire. L’utilisation d’un gel lubrifiant peut toutefois présenter des avantages dans cer-taines situations.

Une autre différence fondamentale est la longueur de la sonde. Il existe des sondes courtes pour la femme et des sondes plus longues pour l’homme. L’urètre masculin étant nettement plus long, les hommes doivent utiliser des sondes plus longues.

Les extrémités des sondes peuvent être droites ou courbes (extrémité Tiemann). Ces dernières sont mieux adaptées chez les hommes au passage de la prostate, car elles fran-chissent plus facilement les courbures de l’urètre masculin. Avec une sonde Tiemann, il est important que la courbure de l’extrémité de la sonde soit toujours dirigée vers le haut afin d’épouser l’anatomie de l’urètre. Sinon, vous pourriez endommager l’urètre.

La technique du SI est utilisée par la personne concernée plusieurs fois par jour pendant une longue période (indéter-minée) ; les sondes doivent donc répondre à certaines exi-gences de qualité afin de garantir leur sécurité même en cas d’utilisation prolongée.

Les ouvertures de la sonde par lesquelles s’écoule l’urine, appelées les « oeils », doivent être arrondies et lisses, afin de ne pas provoquer de blessure.

Agrandissement d'un oeil de sonde. Exemple d'un oeil

parfaitement poli et arrondi à l'intérieur et à l'extérieur

(SafetyCat®).

Diffèrents types d'extrémités

de sonde:

EXTRÉMITÉ ERGOTHANNotre extrémité Ergothan brevetée est flexible et s’adapte parfaitement à l’anatomie urétrale. Elle épouse de manière optimale chaque mouve-ment et glisse facilement et délicatement jusque dans la vessie. La forme conique permet une inser-tion en douceur avec une pression minimale sur la muqueuse urétrale sensible.

EXTRÉMITÉ NELATONPour un urètre ne présentant aucune anomalie ana-tomique, l’extrémité Nelaton cylindrique droite est facile à utiliser.

EXTRÉMITÉ TIEMANNL’extrémité Tiemann courbe garantit un contrôle maximal lors de l’introduction de la sonde dans l’urètre masculin.

12 L’AUTO-SONDAGE INTERMITTENT

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Intermittent catheterisation

Suprapubic fistula catheter (SC) (abdominal wall catheter)

Indwelling catheter

Sondage intermittent

Cathéter suspubien

Sonde à demeure

Le revêtement ne doit pas perdre ses propriétés de glisse pendant l’utilisation : le retrait de la sonde doit être tout aussi facile que son introduction, même lorsque l’évacuation dure un peu plus longtemps.

Alors que l’homme peut maintenir son pénis d’une main et introduire la sonde de l’autre, la procédure est plus difficile pour la femme. Les femmes peuvent cependant apprendre cette procédure d’auto-sondage afin de la réaliser sans aucun problème.

Pour ce faire, elles doivent veiller à écarter suffisamment les lèvres afin que le méat urétral se place naturellement au-dessus de l’orifice vaginal.

Durant la phase d’apprentissage, il peut s’avérer judicieux d’utiliser un miroir afin de mieux visualiser la zone génitale et le méat urétral. Au terme des phases d’apprentissage et d’exercice, la plupart des femmes sont en mesure de localis-er leur méat urétral « à l’aveugle », c’est-à-dire au toucher et sans miroir, et s’auto-sonder correctement.

Durant la phase d’apprentissage, tant que toutes les étapes ne sont pas parfaitement réalisées et dans des conditions d’hygiène optimales, un risque infectieux persiste.

Par conséquent, durant la première semaine d’autosondage stérile, il est recommandé de prendre quotidiennement 250 mg de Cipro-floxacine. Ensuite, la prise d’antibiotiques est superflue.

Le risque de développer une infection des voies urinaires dans le cadre d’un auto-sondage stérile parfaitement réalisé a été étudié. Selon les statistiques, pour 5 sondages par jour, le risque infectieux est de 0,7 infection par an.

Le risque infectieux est donc très faible.

Par contre, le risque de développer une infection avec une sonde à demeure (restant dans la vessie) est bien plus important. En règle générale, la vessie est colonisée par des bactéries au bout de 48 à 72 heures lorsqu’une sonde est placée dans la vessie sur une longue durée. Les sondes à demeure, y compris les sondes suspubiennes (cystostomie), sont donc contre-indiquées dans le traitement de l’urine résiduelle.

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INFECTIONS DES VOIES URINAIRES

On appelle « colonisation bactérienne » la multiplication des bactéries (ou d’autres micro-organismes) dans les voies urinaires (vessie, urètre, reins et prostate). Ces micro-or-ganismes attaquent les muqueuses et déclenchent donc des réactions immunitaires du corps, des leucocytes et éventuel-lement des hématies peuvent ainsi être présents dans l’urine. Dès qu’une colonisation bactérienne entraîne des symp-tômes cliniques, elle est appelée cystite. Une pyélonéphrite est particulièrement dangereuse, car les inflammations rénales peuvent avoir des répercussions cliniques graves, et laisser des lésions sur le tissu rénal.

Les infections des voies urinaires sont fréquentes chez les patients atteints de SEP. L’urine résiduelle, une spasticité vésicale insuffisamment traitée et le sondage représentent des facteurs de risque infectieux. Le risque infectieux est nettement plus élevé pour la sonde à demeure que pour le SI.

Symptômes cliniquesToute colonisation bactérienne de la vessie ne doit pas né-cessairement être traitée, il n’est donc pas utile de contrôler régulièrement l’urine (par exemple avec des bandelettes de test) s’il n’y a pas de problème.

Les signes cliniques d’une infection urinaire peuvent être une fièvre sans autre origine, l’apparition d’une perte d’urine involontaire, une réduction soudaine de la capacité de rétention de la vessie, des douleurs dans le bas-ventre et l’urètre, une augmentation de la spasticité, une sensation générale de malaise ou une diminution des performances. La fièvre indique une forte inflammation qui, dans les cas extrêmes, peut évoluer jusqu’à un empoisonnement du sang (septicémie) ou une insuffisance rénale. Une consultation rapide est donc absolument nécessaire. Un changement d’odeur de l’urine ou une urine trouble peuvent être les premiers signes d’une infection urinaire, mais un traitement n’est pas nécessaire en l’absence d’autres symptômes, sauf s’ils gênent le patient.

14 INFECTIONS DES VOIES URINAIRES

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DIAGNOSTICEn cas de suspicion d’infection urinaire, l’urine doit être testée avec des bandelettes de test ou, de préférence, par examen sous microscope (sédiment urinaire). Une mise en culture est pratiquée en présence de bactéries et de leuco-cytes (les cellules du système immunitaire) ; une augmen-tation du nombre de leucocytes dans l’urine indique que le corps combat les bactéries : en cas de présence de bactéries sans leucocyte, on peut partir d’une « cohabitation pacifique », afin de déterminer le type de bactéries et l’antibiotique cor-respondant auxquels ces germes sont sensibles.

DIAGNOSTIC ÉLARGIEn cas d’infection urinaire grave, fébrile, ou d’infections récidivantes, il faut effectuer un examen physique et une échographie des reins, de la vessie, et de la prostate chez l’homme, afin d’exclure une participation de ces organes.

TRAITEMENT Le traitement d’une infection aigüe dépend de sa gravité. Des infections non fébriles et occasionnant peu de symp-tômes peuvent être traitées en augmentant la quantité de liquide consommée (> 1,5 litre/jour).

Le jus ou des comprimés d’airelles constituent aussi une alternative possible. D’autres phytothérapies efficaces sont le thé de feuilles de busserole (raisin d’ours), uniquement sur un laps de temps limité et à des doses faibles (pas plus de 3 tasses/jour), et un mélange de capucine et de raifort. Des médicaments homéopathiques sont une autre alternative, mais il faut toujours demander conseil à un homéopathe bien formé et renoncer à l’automédication.

Le traitement standard est le traitement par antibiotiques. Un antibiotique est un médicament qui élimine les bactéries dans le corps et/ou limite leur croissance et leur multipli-cation de manière à stopper leur prolifération. Toutes les bactéries ne sont pas sensibles à tous les antibiotiques. C’est pourquoi un test bactérien doit être effectué avant chaque traitement, afin de savoir quel antibiotique administrer. Le traitement doit durer 5–7 jours en cas d’infection non fébrile et 10–14 jours en cas d’infection fébrile. Dans des cas urgents, le traitement peut être commencé avant que le type de bactéries ait été déterminé. Si le résultat du test devait montrer que l’antibiotique utilisé n’élimine pas ce type de bactéries, il faudrait éventuellement changer de traitement.

Les antibiotiques ne permettent pas de faire une distinction entre les germes pathogènes introduits de l’extérieur et les bactéries propres au corps. C’est pourquoi les antibio-tiques peuvent provoquer des effets secondaires comme une

diarrhée (à cause de la destruction des bactéries intestinales protectrices) ou une mycose dans le vagin, le pénis, la cavité buccale ou l’intestin (également à cause de la destruction de la flore locale). Les bactéries peuvent devenir résistantes à certains antibiotiques. De plus, l’être humain peut déve-lopper des allergies aux antibiotiques. Les allergies pouvant mettre la vie en danger dans les cas les plus graves ; un pas-seport d’allergie doit être délivré en cas d’allergie connue et il faut le présenter au médecin traitant.

Les antibiotiques sont, sans aucun doute, des médicaments extrêmement importants, permettant à l’homme de survivre aux maladies infectieuses ; sans eux, de nombreuses mala-dies ne pourraient être traitées. Mais une utilisation trop large de ces médicaments est dangereuse. Des antibiotiques administrés sans raison provoquent le développement de germes insensibles (résistants), compliquant leur traitement. De plus, les antibiotiques peuvent avoir des effets secon-daires, c’est pourquoi ils doivent être utilisés de manière ciblée et restrictive.

CYSTITES RÉCIDIVANTESOn parle d’infections récidivantes à partir de quatre cystites par an. Ces infections pouvant être éprouvantes et subjecti-vement dérangeantes, une prévention (prophylaxie) devrait être discutée à partir de cette fréquence d’infections.

PROPHYLAXIEAvant de commencer la prophylaxie, il faut d’abord étudier toutes les sources pouvant favoriser des infections urinaires fréquentes : une spasticité vésicale mal réglée, des calculs ou des corps étrangers dans les voies urinaires, une in-flammation chronique de la prostate et une technique de sondage imparfaite. L’urine résiduelle représente une source d’infection chez les patients n’évacuant pas par sondage.

Une fois ces facteurs écartés, les prophylaxies possibles sont les suivantes :

PHYTOTHÉRAPIE :Une possibilité est de prendre régulièrement un mélange de capucine et de raifort. Des effets secondaires sont rarement possibles en cas de posologie très élevée et d’utilisation prolongée (lésion hépatique). Les produits à base d’airelles ou de canneberge (cranberry) peuvent aussi réduire la fréquence des infections urinaires, mais ils ne semblent agir que sur certains types de bactéries (par ex. E. coli). Ceci vaut aussi pour un sucre (le D-mannose), qui lie les bactéries dans l’urine et les désactive. L’effet des « thés pour la vessie et les reins » n’est pas prouvé.

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Bien que ce médicament soit utilisé depuis plus de 10 ans, il n’a pas encore été reconnu officiellement pour le traitement des troubles de la fonction vésicale – d’où les problèmes de remboursement associés.

NEUROMODULATIONLa neuromodulation est un procédé similaire en apparence au stimulateur de la vessie. Des électrodes reliées à un appareil de commande, à savoir le neuromodulateur, sont implantées à proximité des nerfs vésicaux se trouvant dans la zone sacrée. Ce neuromodulateur peut être commandé à l’aide d’un petit appareil manuel (de la taille d’un télé-phone portable) et permet donc de programmer, quasiment d’une simple pression de bouton, la rétention et l’évacuation de l’urine. Ce procédé présente cependant certains incon-vénients. Premièrement, le besoin d’uriner n’étant plus ressenti, une bonne gestion de l’apport en liquides est donc indispensable.

Deuxièmement, la mise en place de ce neuromodulateur nécessite une intervention chirurgicale sous anesthésie. Troisièmement, selon l’ampérage nécessaire, la batterie peut s’épuiser au bout de quelques années et l’appareil doit donc être remplacé dans le cadre d’une nouvelle intervention chirurgicale.

Enfin, ce procédé engendre des frais considérables. La neu-romodulation n’est pas adaptée à tous les patients atteints de SEP. Seuls les patients souffrant d’une SEP stable peuvent bénéficier de cette méthode. En présence d’une SEP pro-gressive, ce procédé ne peut être envisagé car il ne sera pas suffisamment adapté à cette progression.

ACIDIFICATION DE L’URINE :La L-méthionine permet de baisser le taux d’acidité de l’urine. L’effet de cette acidification est toutefois limité, car de nombreuses bactéries peuvent vivre indépendamment du taux d’acidité de l’urine. Une alternative non médicamen-teuse pour l’acidification est le vinaigre de cidre.

RINÇAGE VÉSICAL :Le rinçage régulier de la vessie avec des solutions désin-fectantes ou de l’eau ne convient pas pour la prévention des infections lorsque la vessie est vidée par SI.

PRODUITS HOMÉOPATHIQUES :L’automédication homéopathique n’est pas recommandée dans la prophylaxie des infections urinaires. D’une manière générale, les médicaments homéopathiques utilisés contre une maladie chronique (par exemple la prévention d’infec-tions urinaires) doivent être prescrits par des spécialistes bien formés (homéopathes ou médecins avec spécialisation homéopathique) : personne n’irait choisir simplement son antibiotique sur Internet sans connaissance, il en va de même pour les médicaments homéopathiques.

ANTIBIOTIQUES :Une prophylaxie par antibiotiques doit uniquement être initiée dans des cas exceptionnels et exclusivement sur prescription médicale et pour une courte durée, par exemple durant les premiers jours de la phase d’apprentissage de la procédure d’auto-sondage. Sinon, une prophylaxie par anti-biotiques n’a pas lieu d’être.

Autres alternatives thérapeutiques L’incontinence urinaire neurologique peut également être traitée de deux autres manières : par l’injection d’une neurotoxine (toxine botulique) dans le muscle de la vessie ou par l’implantation d’un stimulateur de la vessie (neuro-modulation).

TOXINE BOTULIQUE ALa toxine botulique est extrêmement efficace et stoppe presque toujours les contractions de la vessie non inhibées responsables des pertes d’urine. La toxine botulique pré-sente toutefois un inconvénient car elle est difficile à doser. Son administration entraîne donc souvent une paralysie vésicale (passagère) nécessitant un auto-sondage régulier. De plus, cette neurotoxine doit être injectée directement dans le muscle vésical par cystoscopie. Cette préparation doit être injectée tous les 3 mois car il s’agit de sa durée d’action.

Injection de toxine botulique Source : SPZ Nottwil

16 INFECTIONS DES VOIES URINAIRES

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The Scott artificial urinary sphincter

INCONTINENCE

L’incontinence urinaire, donc la fuite involontaire, incontrô-lable de l’urine est un problème médical et social. La perte d’urine (incontinence) peut entraîner des inflammations de la vessie et problèmes de peau (mycose, inflammation) ; de plus, l’odeur désagréable, la nécessité d’utiliser des moyens d’aide pour l’incontinence et l’insécurité qui en résulte ont un impact extrêmement négatif sur la qualité de vie.

L’incontinence peut apparaître à la suite d’une vessie hype-ractive, qui pousse l’urine vers le sphincter qui lui demeure intact. Cette forme d’incontinence est appelée incontinence impérieuse ; chez les personnes souffrant de SEP, on parle d’incontinence réflexe (neurologique). Elle peut être traitée en calmant la vessie spastique.

Une autre forme est l’incontinence d’effort. Son origine est un sphincter trop faible. Une incontinence d’effort (perte d’urine survenant en toussant, au cours d’une activité spor-tive, en soulevant une charge, etc.) se traite généralement, selon son importance, à l’aide d’un médicament améliorant la tonicité du sphincter (Duloxétine), d’une gymnastique du plancher pelvien avec rétroaction biologique et, dans de nombreux cas, de manière chirurgicale.

Le type d’incontinence urinaire et le traitement le mieux adapté peuvent généralement être déterminés à l’aide d’un examen d’exploration urodynamique et du profil de pression urétral. Avant tout traitement, il est nécessaire de procéder à cet examen afin de prévenir toute erreur thérapeutique pouvant avoir un certain nombre de répercussions négatives. En présence d’une incontinence réflexe, il est par exemple déconseiller d’effectuer une opération au niveau du muscle de fermeture car cette intervention pourrait endommager la vessie et, à terme, les reins.

Sur le plan chirurgical, plusieurs méthodes sont utilisées. En principe, ces interventions doivent améliorer la résis-tance à la vidange de la vessie en présence d’une inconti-nence urinaire d’effort. Chez la femme, on peut notamment pratiquer une colposuspension de Burch consistant à soule-ver le col vésical. Il s’agit, de loin, de la méthode la plus répandue.

Selon le profil de pression urétral, on peut également envi-sager une intervention de fronde sous-urétrale, la pose de bandelettes synthétiques ou, dans des cas exceptionnels, la pose d’un sphincter artificiel.

Pour un sphincter artificiel, une manchette synthétique reliée à un ballon et une pompe est placée autour du col de la vessie. Tous les composants sont introduits dans le corps, la pompe se trouve dans le scrotum ou les grandes lèvres, pour pouvoir être actionnée de l’extérieur. La manchette remplie de liquide empêche les fuites d’urine. Lors de l’évacuation vésicale, la manchette est vidée à l’aide de la pompe ; après quelques minutes, la manchette se remplit de nouveau auto-matiquement de liquide, la vessie est à nouveau « étanche ».

RÉSERVOIR

VESSIE

MANCHETTE SPHINCTÉRIENNE

BALLON DE LA POMPE

SPHINCTER ARTIFICIEL SELON SCOTT

Care at home 1716 INFECTIONS DES VOIES URINAIRES INCONTINENCE

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Les risques opératoires sont les complications typiques de toute intervention introduisant un corps étranger : un défaut du matériau et une infection autour de l’implant. Chez 30 % des patients environ, une deuxième intervention s’impose en l’espace de 5 ans.

La colposuspension de Burch, l’intervention de fronde sous-urétrale et la pose de bandelettes synthétiques sont ré-alisées à l’aide d’une petite incision qui peut être pratiquée dans le vagin, selon la méthode utilisée.

Lorsque le diagnostic est minutieux, toutes les méthodes chirurgicales entraînent un taux de réussite satisfaisant.

Ces deux formes d’incontinence pouvant apparaître en même temps ; pour la réussite du traitement, il faut donc ab-solument identifier précisément quelle forme d’incontinence est présente. Il n’est pas rare de combiner une intervention chirurgicale à un traitement médicamenteux. Un mauvais traitement n’est pas seulement frustrant, mais comporte aussi le risque médical d’une insuffisance rénale.

En présence d’une incontinence réflexe ne pouvant être trai-tée à l’aide d’un traitement médicamenteux, on peut envisa-ger l’injection de toxine botulique dans le muscle vésical ou une neuromodulation. Dans ce cas de figure, un diagnostic urodynamique approfondi est également indispensable.

MOYENS D’AIDE POUR L’INCONTINENCE URINAIRE Il s’agit de systèmes de recueil de l’urine. Seuls les hommes peuvent utiliser ces systèmes efficaces de recueil de l’urine appelés étuis péniens. Depuis peu, il existe également un caleçon spécial doté d’un système de recueil intégré pouvant être utilisé sur une longue durée sans odeurs désagréables.

Chez la femme, l’utilisation de couches représente l’unique solution à l’incontinence urinaire avant d’envisager l’un des traitements définitifs susmentionnés. Aucun système efficace de recueil de l’urine n’est en effet disponible pour la femme. Lorsque ces couches sont prescrites sur ordonnance, le remboursement par la caisse d’assurance maladie nécessite l’établissement d’un « diagnostic supplémentaire » (par ex. « problèmes cutanées dus à l’incontinence » ou « pathologie affectant la vie sociale »).

18 INCONTINENCE

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La SEP peut – en raison des troubles nerveux, très souvent similaires, qu’elle engendre – s’accompagner d’une consti-pation chronique.

Par conséquent, il est important de suivre un traitement équilibré à base de fibres devant être prises régulièrement. Les laxatifs sont par contre déconseillés dans le cadre d’un traitement de longue durée et ne sont adaptés que dans des cas exceptionnels car ils peuvent à la longue endommager l’intestin et donc provoquer l’effet inverse de celui escompté.

DÉFÉCATION

MOYENS D’AIDE POUR L’INCONTINENCE FÉCALE En présence d’une paralysie du plancher pelvien et du sphincter qui n’est pas totalement flasque, un traitement à l’aide de « tampons anaux » peut être tenté. Ces tampons se déploient dans le rectum et les ferment. Il est cependant préférable d’envisager la prise d’agents de gonflement et d’autres substances à action intestinale. Ces traitements doivent être envisagés au cas par cas après avoir été testés par le patient.

En fonction des résultats d’un examen approfondi, on peut également envisager une intervention chirurgicale comme, par exemple, une neuromodulation.

LA SEXUALITÉ EN PRÉSENCE D’UNE SCLÉROSE EN PLAQUES

L’innervation de l’appareil génital passe par les mêmes nerfs que ceux de la vessie ; lorsqu’il y a une paralysie vésicale, il faut donc s’attendre aussi à des troubles de la fonction sexuelle.

Les troubles de la fonction sexuelle comprennent les troubles de la sensibilité, de la capacité d’avoir un orgasme et de la fertilité. S’y ajoutent chez la femme des troubles de la lubrifi-cation du vagin, chez l’homme, des troubles de l’érection et de l’éjaculation.

LUBRIFICATION VAGINALEEn cas de lubrification insuffisante du vagin, des lubrifiants (huiles, par ex. huile d’olive extra vierge, vaseline ou lubri-fiant à base aqueuse) peuvent être utilisés.

ÉJACULATIONEn cas d’éjaculation précoce, une amélioration peut être obtenue en utilisant une crème légèrement anesthésiante sur le gland ou en prenant des médicaments. L’application d’une crème anesthésiante (par ex. Emla®) une heure avant le rapport sexuel s’avère particulièrement efficace.

Certains psychotropes peuvent également s’avérer efficaces mais ces médicaments sont associés à un taux élevé d’effets indésirables. Il est également possible de retarder l’éjacula-tion à l’aide du médicament Priligy®. Les méthodes « stop-start » et « squeeze » peuvent également être efficaces mais nécessitent un peu de pratique.

En cas d’éjaculation dans la vessie, on peut aussi tenter un traitement médicamenteux (par ex. Mid-odrine). En cas d’échec, le sperme peut être recueilli hors de l’urine, par exemple pour la fécondation.

Care at home 19DÉFÉCATION & LA SEXUALITÉ EN PRÉSENCE D’UNE SCLÉROSE EN PLAQUES

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En cas d’absence d’éjaculation, le sperme peut être collecté par électrostimulation. Elle peut être réalisée par une sorte de vibrostimulation ; en cas d’échec, l’électrostimulation peut aussi être tentée à l’aide d’une sonde introduite dans le rectum. Ces deux procédés ne peuvent être réalisés qu’in-dépendamment du rapport sexuel et servent uniquement à la collecte du sperme pour une fécondation. Le dernier pro-cédé surtout est lié à des effets secondaires massifs (crise d’hypertension, spasticité massive, douleurs) et doit donc être effectué sous contrôle médical.

FERTILITÉ CHEZ LA FEMME Une grossesse est possible chez la femme souffrant de SEP, comme pour toute femme en bonne santé. Il faut donc pré-voir une contraception si l’on ne souhaite pas avoir d’enfant. La pilule ou un stérilet sont des méthodes de contraception possibles, un dia-phragme (un capuchon sur le col de l’uté-rus) est moins fiable.

Certains médicaments administrés pour la suppression de la spasticité vésicale ne sont pas autorisés pendant la gros-sesse, une femme enceinte avec trouble de la fonction vési-cale traité par médicaments doit donc consulter un urologue le plus rapidement possible.

TROUBLE DE L’ÉRECTION Le trouble de l’érection associé à la SEP est généralement dû à un trouble de la fonction nerveuse (le patient fumeur souffrant de SEP peut également présenter un trouble de l’érection d’origine vasculaire). Dans la plupart des cas, ce trouble de l’érection peut être traité efficacement à l’aide de l’un des nouveaux inhibiteurs de la PDE5, des médicaments se présentant sous la forme de comprimés à prendre avant le rapport sexuel.

Dans la mesure où ces médicaments sont associés à cer-taines contre-indications, leur prise doit être suivie par un médecin expérimenté. Il est extrêmement risqué de com-mander ces médicaments sur Internet, d’autant plus qu’il est connu que bon nombre de ces pilules (moins chères

que les préparations d’origine) sont des contrefaçons et que certaines d’entre elles ne contiennent aucun principe actif et peuvent même contenir des substances nocives. Lorsque ces inhibiteurs de la PDE5 ne sont pas efficaces ou sont contre-indiqués, d’autres alternatives s’offrent au patient, à savoir la méthode CCAT, une pompe à érection et une prothèse pénienne.

S’agissant de la méthode d’auto-injection dans les corps caverneux (CCAT), le patient doit apprendre à s’injecter une substance déclenchant l’érection dans le pénis dès lors qu’il souhaite avoir un rapport sexuel. La pompe à érection produit une aspiration et stimule ainsi l’afflux sanguin dans le pénis. Cette pompe peut compléter la méthode CCAT.

La prothèse pénienne, quant à elle, est envisagée en dernier recours dans des cas exceptionnels car il s’agit d’un implant pouvant, dans certaines circonstances, ne pas être accepté par le corps ou s’infecter. Cette méthode doit donc être étu-diée de manière approfondie.

MOYENS D’AIDE SUR LE PLAN DE LA SEXUALITÉ Il existe dans ce domaine une multitude de moyens d’aide. N’hésitez donc pas à en parler à votre médecin et à de-mander les documentations aux fabricants concernés. Les produits proposés sont significativement moins chers que les solutions médicales. Il peut s’agir par exemple de pompes aspirantes stimulant l’érection (pouvant être combinées à la méthode CCAT) ou de crèmes lubrifiantes.

20 LA SEXUALITÉ EN PRÉSENCE D’UNE SCLÉROSE EN PLAQUES

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LEXIQUE DES TERMES LES PLUS IMPORTANTS

ANTICHOLINERGIQUES :Médicaments agissant sur le muscle vésical afin qu’il ne se contracte pas trop. Ces médicaments agissent contre les pertes d’urine involontaires dues aux contractions de la vessie (incontinence impérieuse). Le principal effet indé-sirable de ces médicaments est la sècheresse buccale. Ces médicaments peuvent également entraîner, dans de rares cas, des troubles de la vision ainsi que d’autres effets indé-sirables qui sont cependant très rares. Les personnes âgées pourraient développer occasionnellement – en fonction du médicament – des troubles de la mémoire ainsi que d’autres troubles similaires.

TOXINE BOTULIQUE : Médicament pouvant être pris par les patients atteints de SEP lorsque les anticholinergiques ne permettent pas de traiter efficacement les pertes d’urine spasmodiques. Le seul inconvénient de la toxine botulique est qu’elle doit être injectée dans le muscle vésical par cystoscopie.

DÉTRUSOR :Le détrusor est le muscle vésical de forme sphérique qui se contracte lorsque la vessie se vide.

DYSSYNERGIE VÉSICO-SPHINCTÉRIENNE (DVS) : Il s’agit de l’absence d’interaction entre le muscle vésical et le sphincter qui doivent normalement fonctionner de ma-nière synergique lorsque la vessie doit se vider. En présence d’une DVS, le sphincter se contracte au lieu de se détendre pour évacuer le flux urinaire lorsque la vessie se contracte. Les patients présentant des foyers de SEP dans la moelle épi-nière présentent souvent une DVS.

CONTINENCE/INCONTINENCE : La continence est la capacité à retenir l’urine et l’incon-tinence, l’incapacité à retenir l’urine. Il existe plusieurs formes d’incontinence urinaire. La forme d’incontinence urinaire engendrée par des foyers de SEP est appelée incon-tinence impérieuse. Selon la localisation des foyers de SEP, elle peut s’accompagner ou non d’une DVS.

NEUROMODULATEUR :Cet appareil est également appelé « stimulateur de la ves-sie ». Il s’agit d’un dispositif électronique implanté sous la peau et qui peut commander la plupart du temps la vessie à l’aide d’électrodes placées sur les racines nerveuses dans la zone sacrée. Ce traitement est rarement prescrit aux patients atteints de SEP et seuls les centres neuro-urologiques sont habilités à prendre cette décision.

INHIBITEURS DE LA PDE5 :Médicaments stimulant l’érection. Ces médicaments se présentant sous la forme de comprimés doivent être pris environ une demi-heure avant le rapport sexuel.

La durée d’action varie d’un médicament à l’autre et c’est à l’urologue de sélectionner le médicament le mieux adapté. Chez les patients cardiaques sous traitement médicamen-teux, il convient d’agir avec précaution, les inhibiteurs de la PDE5 étant interdits chez les hommes devant prendre des nitrates ou de la molsidomine.

PROTHÈSE PÉNIENNE : Cette prothèse est implantée dans les corps caverneux du pénis. Il existe des systèmes rigides qui ont pour effet d’épaissir le pénis. Ces systèmes sont commandés par un fil métallique intégré qui est recourbé au besoin et ne sont que rarement utilisés.

À l’heure actuelle, ce traitement consiste généralement à implanter une prothèse pénienne flexible, gonflable. Cette prothèse peut être « gonflée » au besoin par pompage d’un liquide stocké dans un réservoir logé dans la région abdomi-nale afin de déclencher une érection de manière artificielle. REFLUX : Il s’agit du reflux d’urine (pathologique) dans l’uretère et jusqu’aux reins. Ce reflux peut survenir chez les patients at-teints de SEP et présentant un trouble de la fonction vésicale ayant pour effet d’augmenter la pression dans la vessie et donc d’anéantir la protection contre le reflux présente natu-rellement. Avec le temps, ce reflux peut entraîner un trouble de la fonction rénale bien plus grave.

Care at home 21LEXIQUE DES TERMES LES PLUS IMPORTANTS

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CCAT : Il s’agit d’un traitement d’auto-injection dans les corps caverneux (« corpus cavernosum autoinjection » ou CCAT). Le patient doit alors s’injecter un médicament dans les corps caverneux du pénis (procédure enseignée par le médecin) afin de déclencher de manière artificielle l’érection néces-saire au rapport sexuel. Ce traitement ne peut être suivi que sur prescription médicale.

SPHINCTER :Il s’agit du muscle de fermeture de la vessie se trouvant dans l’urètre et capable de stopper volontairement le flux urinaire à l’aide de ses fibres musculaires principalement sphériques. Ce muscle est également composé de fibres commandées de manière « autonome » et garantissant la continence.

SONDAGE INTERMITTENT PROPRE (SIP) : Auto-sondage stérile

PRESSION DE FERMETURE URÉTRALE : La mesure de cette pression fait partie de l’examen d’explo-ration urodynamique et est particulièrement importante en cas de perte d’urine.

INCONTINENCE IMPÉRIEUSE : Une incontinence impérieuse survient lorsque la vessie produit des ondes de pression involontaires si fortes qu’elles entraînent une perte d’urine. Cette forme d’incontinence urinaire est diagnostiquée à l’aide d’un examen appelé urodynamie.

URODYNAMIE : Technique d’exploration permettant de mesurer la pres-sion dans la vessie à l’aide d’une sonde de mesure fine. Le report de la pression sur une échelle de temps permet alors de recueillir de précieuses informations sur le trouble de la fonction vésicale dont souffre le patient ainsi que sur son origine.

© TELEFLEX 2011Le livret-conseil « Sclérose en plaques & urologie » est un document à destination du public.

Ces informations médicales ont été communiquées par le Dr. Merkle, DKD Wiesbaden. Sous réserve de modifications en fonction des nouvelles découvertes médicales. La pré-sente brochure a uniquement pour but de vous conseiller et ne doit en aucun cas se substituer à une consultation médicale ou un traitement médical. En cas de problèmes médicaux, veuillez toujours consulter votre médecin.

Teleflex n’endosse aucune responsabilité quant à l’exactitude et l'exhaustivité des informations fournies dans cette bro-chure. Les dispositifs médicaux contenus dans ce document sont des produits de santé réglementés qui portent au titre de cette réglementation le marquage CE. Veuillez lire très at-tentivement la notice d’instructions avant utilisation. Vérifier l’intégrité de l’emballage avant usage.

22 LEXIQUE DES TERMES LES PLUS IMPORTANTS

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Quantité d’urine

Protection mouillée

Protection sècHe

remarQues

total

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CALENDRIER MICTIONNEL

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LIQUICK BASE Sonde hydrophile

Liquick Base est une sonde avec revêtement hydrophile activé directement avant utilisation, grâce à la libération de la solution saline stérile contenue dans le sachet intégré dans l'emballage. La gaine protectrice de couleur bleue permet une manipulation sans contact et donc aseptique.

DISPOSITIFS UROLOGIQUES À DOMICILE

LIQUICK PURESonde hydrophile pour les femmes

Liquick Pure est dotée de notre sonde SafetyCat à revête-ment hydrophile, en version courte, spécialement conçue pour les femmes. Son emballage compact renferme égale-ment un sachet permettant l’activation du revêtement de la sonde. Une légère pression permet d’ouvrir le sachet et libère la solution qui va activer le revêtement hydrophile. L‘emballage s‘ouvre très facilement à l‘aide d‘un rabat auto-collant. Le manchon de protection bleu permet de manipuler la sonde de manière aseptique, sans la toucher.

24 DISPOSITIFS UROLOGIQUES À DOMICILE

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LIQUICK PLUS Set de sondage hydrophile

Liquick Plus parfaitement adaptée à l'anatomie de l'urètre, la forme conique permet une introduction atraumatique jusque dans la vessie, en épousant la muqueuse urétrale de manière optimale. Après son utilisation et sa fermeture hermétique, la poche peut être vidangée discrètement et jetée.

FLOCATH QUICK Sonde hydrophile

Flocath Quick est un dispositif d‘auto-sondage prêt à l‘em-ploi. La sonde Flocath Quick est dotée d‘un revêtement hydrophile, activé directement avant utilisation par libéra-tion de la solution saline stérile contenue dans le sachet intégré dans l‘emballage.

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FLOCATH INTROGEL Set de sonde à base de gel

Flocath Introgel est un set prêt à l‘emploi, constitué d‘une sonde prélubrifiée – grâce à un gel hydrosoluble – et une sonde préconnectée à une poche de drainage urinaire.Grâce à sa conception, Flocath Introgel permet une intro-duction et une manipulation de la sonde sans contact direct avec les mains.

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POCHES DE JAMBE

Nouveaux produits spécialement destinés aux hommes : toutes les poches de jambe sont équipées d’une face arrière particulièrement douce pour la peau afin d’éviter des irritations cutanées.

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Teleflex Medical SAS, France 31460 Le Faget Téléphone +33 (0)5 62 18 79 40 · Fax +33 (0)5 61 83 35 [email protected]

Teleflex Medical BE sprl, BELGIQUE“Stockholm Building” · Leonardo Da Vincilaan 191831 DiegemTéléphone +32 (0)2 333 24 60 · Fax +32 (0)2 332 27 [email protected]

TELEFLEX SIEGE SOCIAL EMEA, IrlandeTeleflex Medical Europe Ltd. · IDA Business Park Athlone, Co. WestmeathTéléphone +353 (0)9 06 46 08 00 · Fax +353 (0)14 37 07 [email protected]

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Du lundi au vendredi de 9h à 17h.

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