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57 SDEC Partie B Le territoire de l’UE: tendances, perspectives et défis

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SDEC

Partie B Le territoire de l’UE: tendances, perspectives et défis

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UE 15 Etats-Unis JAPON MERCOSURPopulation en milliers (a) 372 082 263 250 125 095 204 523Superficie en milliers de km2 (a) 3 236 9 364 378 11 877PIB total en milliards d’ECU (1996) (a) 6 776 6 014 3 620 1 370PIB par habitant en ECU (1996) (a) 18 150 22 650 28 760 6 700Importations par habitant en ECU (a) 4 210 2 404 2 194 335Exportations par habitant en ECU (a) 4 445 1 828 2 582 289Frontières terrestres avec des Etats 9 305 12 248 0 17 924hors espace économique en km(dont Europe centrale et orientale) (b) (5006)(a) Statistisches Bundesamt : Statistisches Jahrbuch 1998 für das Ausland, Wiesbaden 1998.

Taux de change (1 ECU = 1,27 USD): EUROSTAT, moyenne pour 1996 (b) CIA - The World Fact Book, Washington 1997

1.1 Caractéristiques géographiquesde l’UE

(231) L’Union Européenne est la troisième région écono-mique du monde (en termes de PIB par habitant), après leJapon et les Etats-Unis. Parmi les regroupements écono-miques qui sont en train d’émerger dans le monde, l’asso-ciation latino-américaine MERCOSUR42 vient en tête (cf.tableau 2). Les caractéristiques géographiques de l’UE,

significatives pour lespolitiques de dévelop-pement spatial, nepeuvent toutefois pasêtre comparées àcelles des Etats-Unis,du Japon ou du MER-COSUR. Par opposi-tion à la masse ter-restre compacte desEtats-Unis et duMERCOSUR et aux

formes diversifiées de l’univers insulaire japonais, la confi-guration physique de l’UE est caractérisée par sa forme de“péninsule” à l’extrémité occidentale du continent eurasien(cf. figure 8). Nombreux sont les Etats membres qui pré-sentent eux aussi une forme insulaire ou péninsulaire. Si lesEtats-Unis possèdent dans leur ensemble un littoral de toutjuste 20 000 km, celui de l’UE est estimé à environ 60 000km (cf. figure 9).

(232) Si importantes que soient la proximité et l’affinitéavec la mer, l’UE est également caractérisée par la bonneaccessibilité terrestre de presque toutes ses régions, grâceau caractère connexe de sa conformation. Par ailleurs, degrands projets techniques récents comme le tunnel sous laManche ou le lien fixe sur l’Øresund ont encore radicale-ment amélioré le franchissement de certaines barrières na-turelles, ce qui a nettement renforcé la cohésion territoria-le de l’UE. Mais les mers constituent toujours des barrièresconsidérables pour certaines zones périphériques de l’UE,comme par exemple la Grèce qui est séparée par la mer deson voisin communautaire le plus proche, l’Italie, et parconséquent du reste du territoire de l’UE (cf. aussi carte 7à ce propos).

(233) De la même manière, une attention particulière de-vrait également être prêtée aux sept régions ultra-périphé-riques citées dans l’article 299, alinéa 2, du Traité d’Am-sterdam43. Par leur situation géographique, elles sont enrelation avec d’autres continents, ce qui leur permet d’of-frir à l’UE une base privilégiée pour la coopération avec les

1 Caractéristiques et tendances du développementspatial dans l’UE

Tableau 2 : Statistiques comparatives UE - Etats Unis - Japon - MERCOSUR

UEUE

Etats-Etats-UnisUnis

cercle polairearctique

Fig. 8: SuperpositionUE - Etats-Unis

60.000 km

20.000 km

30.000 km

13.000 km

UE

Etats-Unis

Japon

MERCOSUR

60.000 km

20.000 km

30.000 km

13.000 km

source: CIA - The World Fact Book, 1997

Fig. 9: Longueur du littoral

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Etats avoisinants, telle par exemple qu’entre la Martiniqueou la Guyane française et d’autres Etats d’Amérique latine.Il y a lieu d’encourager la création et le renforcement depôles de développement économiques, sociaux et culturelstant à l’intérieur de ces régions ultra-périphériques et desEtats voisins, que dans l’ensemble de la zone qu’ellesconstituent.

(234) De nos jours, les mers et les grands cours d’eau, demême que la plupart des chaînes de montagnes, ne secontentent en règle générale plus d’être des barrières phy-siques, économiques ou culturelles. Parfois, ils sont aussidevenus des espaces de développement social, économiqueet touristique privilégiés, au point que les différentes

60

exigences en matière d’utilisation de l’espace y provoquenttout particulièrement des conflits entre objectifs de déve-loppement spatial. Les grandes vallées souffrent moins del’effet de barrière causé par les cours d’eau que de la fortedensité de l’urbanisation et du transport. Environ un tiers dela population urbaine de l’UE (vivant dans des villes deplus de 20 000 habitants) est établi à proximité des côtes(dans une bande de 20 km) ; avec les vallées des quinzefleuves les plus importants, la part de cette population dé-passe 50%44! Rapportées à leur surface habitable, les Alpesfont partie des régions les plus densément urbanisées d’Eu-rope. Les cours d’eau, les lacs et les montagnes représen-tent tout spécialement des entités fondatrices d’identité. LesAlpes, le Danube, la Baltique ainsi que la Méditerranée

Caractéristiques et tendances du développement spatial dans l’UE

Helsinki

Stockholm

Copenhague

Berlin

Amsterdam

Bruxelles

LuxembourgParis

Londres

Dublin

Roma

Madrid

Vienne

Athènes 

Lisbonne

Carte 7: Carte physique et distances

envi

ron

1600

km

environ 3100 km

environ 2200 km

envi

ron

2400

km

envi

ron

4000

km

environ 3700 km

environ 1800 kmenviron 1800 km

environ 7700 kmenviron 9500 km

Açores (P)

Madère (P)

Canaries (E)

Guyane (F)

Guadeloupe (F)

Martinique (F)

La Réunion (F)

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sont de bons exemples de zones qui requièrent un proces-sus coordonné pour résoudre des problèmes communs, ren-forcer la conception d’objectifs communs et promouvoirune plus grande cohésion régionale.

(235) Durant la Guerre Froide, la “péninsule” que constituel’Europe occidentale était une “île” d’une part dans lesfaits, mais aussi et surtout, d’autre part, dans la perceptionqu’en avait la population. La division politique entrel’Ouest et l’Est représentait une barrière bien plus impor-tante que l’Atlantique à l’Ouest. Ceci a subitement changédepuis 1989. Le regard vers l’Est, cette autre moitié del’Europe, s’est libéré.

(236) La diversité des conditions climatiques dans les dif-férentes parties de l’UE représente une autre caractéristiquenaturelle importante pour le développement spatial euro-péen. A titre d’exemple, le froid extrême peut entraîner desproblèmes et des coûts de transport considérables et aggra-ver ainsi sérieusement les difficultés liées à l’éloignementdes régions périphériques par rapport aux marchés. Danscertains Etats membres méridionaux, les difficultés d’ap-provisionnement en eau constituent un facteur qui freine ledéveloppement régional.

(237) La diversité du patrimoine culturel de l’Europe peutêtre considérée aujourd’hui comme une valeur inestimableet comme une base de l’intégration européenne. Outre lecontexte géographique initial, la diversité des évolutionsculturelles, politiques et économiques a profondément mar-qué la structure spatiale et urbaine de l’UE. Divers espaceslinguistiques et culturels, ainsi que divers modes de vie ontpu se forger dans les différentes parties de l’Europe. On ob-serve d’importantes différences dans la densité de popula-tion, le degré d’urbanisation ou encore l’ampleur du déve-loppement et de la prospérité. Cette constatation peut êtrefaite aussi bien à grande échelle, par rapport à la probléma-tique centre / périphérie par exemple, qu’à petite échelle, ausein des Etats membres ou entre les régions de l’UE.

(238) Les tendances du développement spatial de l’UE quisont décrites ci-après ne se manifesteront évidemment pasde la même manière partout, et certaines zones connaîtrontmême des expériences différentes, voire opposées à l’évo-lution générale. Les tendances sont sommairement esquis-sées ici, à partir d’un point de vue européen ; certainsconstats requièrent encore une étude plus détaillée et doi-vent continuer d’être examinés.

(239) Les chapitres suivants ne comportent pas d’analysesgéographiques nouvelles. Ils se réfèrent plutôt aux nom-

breuses études et recherches réalisées depuis 1990 par desinstitutions européennes, nationales et autres, surtout àcelles réalisées par la Commission (Europe 200045, Europe2000+46) ainsi que par certaines présidences de l’UE.

1.2 Evolution démographique

(240) Trois tendances domineront l’évolution démogra-phique de l’UE au cours des 20 à 30 prochaines années :

I le recul démographique,I les mouvements migratoires,I les transformations de la pyramide des âges.

(241) Depuis des années, la croissance démographique na-turelle est très faible au sein de l’UE et montre une tendan-ce à la baisse. Sans un changement sensible du comporte-ment face à la natalité dans l’UE-15, une inversion de lacroissance démographique risque de se produire vers 202047

(cf. figure 10). Dans ce contexte, les mouvements migra-toires internationaux et interrégionaux gagnent en impor-tance pour l’évolution démographique de l’UE et de sessous-espaces. Le taux de croissance naturelle est actuelle-ment inférieur à 0,1% (1995). A cela s’ajoute toutefois l’im-migration nette vers l’UE, qui s’est élevée à environ 0,2%par an de la population totale au cours des dernières an-nées48. L’immigration nette contribue ainsi pour deux tiersà la croissance démographique globale et pourrait bien enreprésenter à l’avenir l’unique source. La répartition régio-nale de l’immigration vers l’UE est très variable.

(242) Les barrières linguistiques et les obstacles adminis-tratifs contribuent à ce que le taux migratoire entre les Etatsmembres de l’UE reste relativement bas. Les mouvementsmigratoires entre régions à l’intérieur des Etats membressont sensiblement plus importants, bien qu’encore mo-destes à l’échelle internationale, comme par rapport aux

100

200

300

400

500

20202010200019901980197019601950

0

Indice 1950 = 100

niveau mondial

UE

source: Statistisches Jahrbuch für das Ausland 1998

Fig. 10: Evolution démographique

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Etats-Unis par exemple.

(243) La majorité des immigrants s’établissent en milieuurbain et renforcent ainsi les structures urbaines existantes.Au sein des Etats membres, la population a aussi tendanceà migrer des régions à fort taux de chômage vers celles quicomptent moins de chômeurs. Néanmoins, l’ampleur decette évolution varie d’un Etat membre à l’autre. De nom-breuses régions fortement urbanisées, surtout dans le nord-ouest de l’Europe, continueront vraisemblablement àvoir croître leur population, tandis que des régions à trèsfaible densité de population comme par exemple dans la pé-ninsule ibérique, en France, dans le nord-est de l’Alle-magne, ainsi que dans de vastes parties des pays nordiques,subiront encore des pertes de population (à ce sujet cf. aus-

62

si carte 8).

(244) En dépit d’une immigration principalement compo-sée de jeunes, l’âge moyen de la population de l’UE conti-nuera à s’élever (cf. figure 11). La composition de la popu-lation va évoluer, ainsi que ses préférences concernant lalocalisation et le type des logements, ce qui aura des consé-quences sur le plan spatial. A l’avenir, la société de l’UE secaractérisera par une proportion plus élevée de personnesâgées qui, contrairement aux générations précédentes, se-ront plus mobiles, plus aisées et plus actives. De plus enplus d’enfants et de jeunes proviendront de familles immi-grées, et ils se trouveront souvent “entre les cultures”.Après la famille pluri-générationnelle de la société à domi-nante agraire, c’est au tour de la “famille moyenne” (couple

Caractéristiques et tendances du développement spatial dans l’UE

Açores (P)

Madère (P)

Canaries (E)

Guyane (F)

Guadeloupe (F)

Martinique (F)

La Réunion (F)Lisbonne

Londres

Vienne

Rome

Copenhague

Athènes 

- 1 % à moins de 1 %

1 % à moins de 3 %

3 % et plus

source: Eurostat

- 3 % à moins de - 1 %

Evolution démographique 1991 - 1995

NUTS 2

Moins de - 3 %

Carte 8: Evolution démographique

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avec enfants) d’être en recul. La société de l’UE est deplus en plus composée de célibataires, de familles mono-parentales - à la situation financière souvent précaire - et decouples sans enfants, comparativement plus aisés financiè-rement avec leur revenu double. Les attentes des diversgroupes vis-à-vis du territoire se différencient les unes desautres, de même que les besoins sociaux quant à son utili-sation. A cause du chômage et de la crise de l’Etat social,les possibilités de donner satisfaction à tous les besoins de-viennent de plus en plus éloignées les unes des autres.

(245) Dans l’ensemble, cette situation conduit à une super-position de diverses tendances territoriales. Les change-ments sociaux tendent à réduire la taille des ménages,

ce qui cause en retour une hausse de la demande de loge-ments, en dépit du recul de la population. A cette tendances’oppose la nécessité de se regrouper pour des raisonsfinancières, en particulier chez les jeunes, dans les régionssouffrant d’un taux de chômage élevé, et dans celles oùl’of fre de logements à des prix abordables est limitée. Leschangements dans la structure de la population renforcenteux aussi la tendance à l’urbanisation. Dans les villes, lesfamilles monoparentales bénéficient de meilleurs services,les ménages à revenu double profitent d’un meilleur choixde possibilités d’emploi et les célibataires disposent d’unemeilleure offre en matière de loisirs et de culture. Mais àgrande échelle aussi, de nouveaux besoins rencontrent denouvelles offres, avec des conséquences spatiales de gran-de envergure. C’est ainsi qu’à l’instar de ce qui se passedéjà depuis longtemps aux Etats-Unis, des “villes de re-traités” se développent dans des régions d’Europe au pay-sage et au climat privilégiés.

1.3 Tendances économiques

(246) Les tendances démographiques représentent aussi undéfi important pour le développement économique des ré-gions et, par conséquent, pour la compétitivité de l’Europe.Elles posent des questions quant au développement durabledes aires métropolitaines ainsi que pour l’identificationd’une voie d’avenir pour les zones rurales. La mobilité ré-duite rend d’autant plus urgente une politique active decréation d’emplois dans les régions. Ce sont là des élémentsimportants pour le progrès de l’intégration économique etsociale au sein de l’UE.

(247) Dans l’optique d’un développement durable, il est né-cessaire de mener une politique qui encourage la compétiti-vité et qui soutient l’intégration économique et sociale. Lesrégions d’Europe ont besoin d’entreprises compétitives sielles veulent créer les emplois si indispensables à la réussi-te de chacun, et générer les recettes fiscales qui financerontles services publics. Le tableau 2 montre que l’UE occupele premier rang mondial en termes de produit intérieur brut.En matière de balance commerciale (exportations - impor-tations), l’UE se place au deuxième rang après le Japon.

(248) Les disparités régionales de PIB par habitant consti-tuent lepoint de départ de la politique régionale européen-ne (cf. carte 9). Les Rapports périodiques49 et le Rapport surla cohésion50 de la Commission Européenne indiquent queles situations économiques des différents Etats membres sesont certes rapprochées au cours des dernières années (enparticulier grâce au processus de rattrapage de l’Irlande).

90

80

70

60

50

40

30

20

10

1

1,0 0,5 0,0 0,0 0,5 1,0

1995 2040

pourcentage de la population totale

âge

populationmasculine

populationfeminine

source: Statistisches Bundesamt, Wiesbaden

plus de99 ans

Fig. 11: Pyramide des âges de lapopulation de l’UE 1995-2040

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Cependant, et malgré les efforts financiers consentis au titrede la politique régionale de l’Union, les disparités entre lesrégions de l’UE (en termes de PIB par habitant) ne se sontréduites que très lentement. L’activité économique au seinde l’UE se concentre territorialement parlant sur une zonecentrale délimitée par le pentagone Londres, Paris, Milan,Munich, Hambourg. Sur ces quelque 20% de la surfacecommunautaire, vivent environ 40% des habitants de l’UE,qui contribuent à hauteur d’environ 50% au PIB commu-nautaire total51.

(249) Une évaluation approfondie de la compétitivité ré-gionale requiert toutefois de considérer d’autres facteurstels que l’emploi, la productivité, les investissements et la

64

balance commerciale. L’aptitude du produit intérieur brut àrendre compte de la répartition régionale des revenus et desrecettes fiscales est limitée. Le Rapport sur la cohésionrappelle le fait que de nombreuses politiques nationales in-fluent sur la répartition des revenus, surtout par le biais desimpôts et des prestations sociales. La répartition régionaledes revenus individuels disponibles (RID) s’écarte ainsiconsidérablement de la répartition des revenus avant impo-sition et avant allocation des prestations sociales. Le Rap-port sur la cohésion conclut qu’en prenant en considérationl’impact des impôts et des dépenses publiques, les dispari-tés régionales dans les Etats membres en termes de RIDsont de 20 à 40% inférieures à celles mesurées en termes dePIB par habitant52.

Caractéristiques et tendances du développement spatial dans l’UE

0 500 km

Açores (P)

Madère (P)

Canaries (E)

Guyane (F)

Guadeloupe (F)

Martinique (F)

La Réunion (F)

Carte 9: Régions éligibles au titre des Fonds structurels

Objectif 1 1994-99(π), Objectif 2 1997-99, Objectif 5b 1994-99, Objectif 6 1995-99(π) La région des Abruzzes est éligible à l'aide financière aux projets de l'objectif 1 pour la periode du 1er janvier 1994 au 31 décembre 1996.Source: Commission européene DG XVI

Edition de la carte: 12 / 1998

Non éligiblesObjectif 1: entièrement éligiblesObjectif 2: entièrement éligiblesObjectif 2: partiellement éligiblesObjectif 5B: entièrement éligiblesObjectif 5B: partiellement éligiblesObjectif 6: entièrement éligiblesObjectif 6: partiellement éligiblesObjectif 5B et 6: partiellement éligiblesObjectif 2 et 6: partiellement éligiblesObjectif 2 et 5B: partiellement éligiblesObjectif 2, 5B et 6: partiellement éligiblesAutres pays

DGXVI

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(250) Le chômage au sein de l’UE représente le plus granddéfipour la politique d’intégration européenne. Après avoiratteint un pic en 1994 (11,2%), le taux de chômage est des-cendu tout juste sous les 10% à la fin de 1998 ; ce qui si-gnifie qu’il reste tout de même toujours 16,5 millions depersonnes sans emploi dans l’UE ! En 1997, environ lamoitié des chômeurs, soit près de 5% de la population acti-ve, étaient sans emploi depuis plus d’un an (à compareravec la proportion de chômeurs de longue durée aux Etats-Unis, qui se situe en dessous de 1%). Les différences ré-gionales sont très marquées. En 1995, les taux de chômages’étageaient de 2,5% au Luxembourg à 32% en Andalousie(sud de l’Espagne) et 36,8% dans le département françaisd’outre-mer de la Réunion. A l’exception du Portugal, la

plupart des régions qui affichent le plus faible taux dechômage se situent au centre de l’UE (Luxembourg, sud del’Allemagne, nord de l’Italie), alors que les régions les plustouchées par le chômage (taux supérieur à 20%) sont plu-tôt situées dans la périphérie, notamment en Espagne, dansle sud de l’Italie, dans l’est de l’Allemagne, ainsi que dansles départements français d’outre-mer (cf. carte 10). Letaux de chômage féminin s’élève à 12,5%, soit 3 points depourcentage de plus que le taux masculin. Globalement,plus de 20% des jeunes de moins de 25 ans sont au chôma-ge dans l’UE53.

(251) Les grandes entreprises industrielles ont souvent étéla base de la prospérité de nombreuses villes et aggloméra-

Açores (P)

Madère (P)

Canaries (E)

Guyane (F)

Guadeloupe (F)

Martinique (F)

La Réunion (F)

6 % à moins de 10 %

10 % à moins de 14 %

14 % et plus

source: Eurostat

Moins de 6 %

Taux de chômage en 1997

NUTS 2

Carte 10: Chômage

Lisbonne

Londres

Vienne

Rome

Copenhague

Athènes 

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tions de l’UE. Malgré lefait que les sièges so-ciaux d’un grandnombre d’entreprisesdemeurent implantésdans les grandes villes,la production s’effectuede plus en plus souventdans d’autres sites, cedont profitent des ré-gions situées en zonerurale. Les grandes en-treprises resteront im-

portantes, mais on ne doit pas s’attendre à ce qu’ellescréent davantage d’emplois nouveaux à l’avenir, et certai-nement pas à leurs sièges sociaux. La mutation de la pro-duction vers les services ainsi que des changements struc-turels au sein des entreprises, - tels que le transfert defonctions de l’entreprise vers des sous-traitants indépen-dants – conduiront toutefois à la création de nouvelles so-ciétés.

(252) L’économie et l’emploi dans l’UE reposent dans unemesure croissante sur les petites et moyennes entreprises(PME), dont la nature est d’ailleurs très diversifiée (cf. fi-gure 12). Sur un total de 160 millions de personnes actives,101 millions sont employées dans un total de 16 millionsd’entreprises (agriculture exclue). Dans l’UE, 23% des per-sonnes actives travaillent dans de très petites entreprises(1 à 10 employés), alors que cette part ne s’élève qu’à 12%aux Etats-Unis et seulement à 7% au Japon. Dans le sud del’Europe, les très petites entreprises prédominent (enmoyenne 1,8 employé en Grèce, et 4,7 en Espagne). Des re-cherches indiquent que le taux de création de sociétés nou-velles est plus élevé aux Etats-Unis que dans l’UE, maisque la probabilité de survie de ces entreprises nouvelles estplus grande dans l’UE54.

(253) Flexibilité et capacité d’innovation sont des condi-tions importantes pour le développement économique. LesPME offrent à cet égard de nombreux avantages. Souvent,elles sont plus proches de leur clientèle et sont en mesure derépondre plus rapidement et de manière plus flexible auxsouhaits de celle-ci, grâce à leurs processus de décision pluscourts. Toutefois, les PME sont généralement moinsflexibles en ce qui concerne leur lieu d’implantation. A par-tir du moment où elles sont installées dans une certaine zone,elles sont très fortement dépendantes de cette localisation.D’importants liens personnels retiennent une petite entre-prise là où résident l’entrepreneur et les employés. Certainessociétés sont liées tant dans leur fonctionnement que dans

66

leur localisation à ungrand client ou à un sec-teur industriel unique.Par ailleurs, de nom-breuses PME ne dispo-sent pas des ressourceshumaines et financièressuffisantes pour évaluersi un changement de lo-calisation leur serait pro-

fitable, et quelles localisations alternatives pourraient êtreenvisagées.

(254) Environ 60% en valeur des exportations des Etatsmembres s’effectuent au sein de l’UE, surtout entre paysvoisins55 (cf. figure 13). Grâce au Marché commun, les re-lations commerciales se développent plus rapidement ausein de l’UE qu’avec d’autres régions du monde. En outre,le potentiel d’accroissement des échanges commerciauxavec l’Europe centrale et orientale est considérable ; il esttout aussi important, surtout pour les Etats membres méri-dionaux, d’être attentifs aux événements et aux évolutionssurvenant au Proche-Orient et en Afrique du Nord, qui sontsusceptibles d’exercer une influence considérable sur lechoix des sites de production et des itinéraires de transport.

(255) Une part considérable des relations commerciales estle fait des échanges au sein des groupes industriels eux-mêmes. Ils sont induits par les tendances à la spécialisation,les interdépendances économiques entre sociétés, la divi-sion géographique du travail et l’extension territoriale desmarchés. Les investissements directs des entreprises (par-fois complémentaires, parfois de substitution) sont étroite-ment liés aux interdépendances commerciales. Entre 1985et 1995, les investissements étrangers directs dans l’UEsont passés de moins de 50 milliards d’ECU à plus de 350milliards d’ECU56. Les perspectives de développement desrégions européennes dépendent étroitement de leur capaci-té à proposer des produits concurrentiels sur le marchémondial et à attirer des investissements étrangers directs.Ces derniers temps, l’Irlande et l’Ecosse ont tout particu-lièrement bénéficié d’investissements étrangers directs(provenant surtout d’Amérique du Nord et du Sud-Estasiatique).

(256) L’Union monétaire européenne va entraîner une in-tensification accrue du commerce intérieur et une spéciali-sation plus poussée au sein de l’UE, ce qui augmentera lacompétitivité de l’UE sur le marché mondial, au bénéfice detous les Etats membres. Toutefois, cette évolution compor-te également le risque d’une marginalisation accrue de

Caractéristiques et tendances du développement spatial dans l’UE

PME66 %

PME65 %

emplois chiffre d'affaire

source: Eurostat

pourcentage des PME (moins de 250 employés)

(hors secteur primaire)

Fig. 12: Importance des PMEdans l'UE

á l’extérieurde l’UE

á l’extérieurde l’UE

á l’intérieurde l’UE

62,9 %

á l’intérieurde l’UE

63,6%

exportations importations

source: Annuaire Eurostat '97

Fig. 13: Commerce 1996

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certaines régions mal préparées à cette concurrence plusaiguë.

(257) Les nouvelles technologies de l’information et de lacommunication seront également d’une importance consi-dérable pour le développement spatial. Leur impact sur leterritoire est cependant ambivalent. L’état actuel de la re-cherche ne permet pas encore de l’évaluer de manièrefiable. D’une part, ces nouvelles technologies peuvent ren-forcer la concentration urbaine, mais d’autre part, elles of-frent des possibilités pour encourager le développementdes zones les plus reculées de l’Union. Ceci ne va toutefoispas de soi, mais requiert plutôt de développer des stratégiesde politique régionale pour valoriser le potentiel des nou-velles technologies de l’information et de la communica-tion dans les régions périphériques.

(258) D’une façon générale, les tendances économiquesont le plus souvent conduit, par le passé, à renforcer des dif-férences régionales de développement. Il est important demieux tenir compte de ces tendances et de les corriger parune politique active de développement spatial. La compé-titivité des régions européennes doit être renforcée, en lesmettant en position de réaliser tout leur potentiel de déve-loppement durable à long terme. Une politique visant à di-versifier la structure économique des régions constitue unbon point de départ pour répartir les emplois de façon pluséquilibrée, et exerce de ce fait une grande influence sur lastructure urbaine et sur les mouvements migratoires.

1.4 Evolutions importantes du pointde vue de l’environnement

(259) La troisième catégorie de tendances pertinentes pourle développement spatial futur de l’UE se rapporte à l’en-vironnement. Une approche plus respectueuse des res-sources naturelles et la protection contre les pollutions deséléments naturels (air, eau, sols) sont des objectifs impor-tants, qui ne peuvent être atteints qu’en coopération inter-nationale à l’échelle mondiale. Un développement spatialmoderne, efficace et ménageant les ressources peut ycontribuer.

(260) Relativement peu d’espèces de la faune et de la floreeuropéenne ont disparu au cours de ce siècle, et pourtant ladiversité biologique de l’UE est affectée par la diminutiondu nombre des espèces et par la perte de biotopes. L’urba-nisation, la tendance à l’intensification de l’agriculture, ledéboisement, le tourisme incontrôlé (par exemple dans leszones côtières et dans les îles, en particulier durant les mois

d’été), et les projets d’infrastructure préjudiciables, ontconcouru à la disparition de biotopes par destruction, mo-dification ou fragmentation. Par exemple, 75% des sys-tèmes de dunes de l’Europe méridionale (du détroit deGibraltar à la Sicile) ont ainsi disparu. Par ailleurs, l’es-tuaire de la Loire, qui hébergeait une riche diversité de mi-lieux naturels, a vu ses rives naturelles se réduire de 300 kmau début du siècle à 30 km actuellement57.

(261) La richesse et la diversité des paysages sont des traitsdistinctifs de l’UE. La valeur d’un paysage peut être envi-sagée sous l’angle de l’utilisation durable des ressourcesnaturelles, en tant qu’habitat pour la faune sauvage, en tantqu’espace ouvert ou encore pour sa valeur esthétique etpour les éléments culturels qu’il contient. Les paysagesprocurent aussi des avantages économiques - ils peuventpar exemple constituer le support d’une exploitation tou-ristique comme sur les côtes ou dans les Alpes. La qualitédes paysages a subi les pressions de l’expansion urbaine, dutourisme, des activités de loisirs, de l’exploitation minièreet de l’évolution des pratiques agricoles et sylvicoles, ce quia conduit à un appauvrissement de la diversité naturelle.

(262) Dans certaines régions méditerranéennes, telles quela Sardaigne par exemple, l’élevage ovin intensif a affectél’aptitude des sols, et par conséquent la qualité des pay-sages, ce qui a contribué dans une certaine mesure à ladésertification. Mais l’importance de la protection des pay-sages pour enrayer la réduction de la biodiversité et del’identité culturelle est de plus en plus reconnue. Ceci vaau-delà de la simple protection des espèces ou des sites. Parexemple, la Sardaigne, la Toscane, le Languedoc-Rous-sillon, l’Andalousie et la Catalogne font partie des régionsqui poursuivent une politique commune de conservation etd’entretien des paysages méditerranéens. Le Conseil del’Europe a décidé une série d’initiatives pour la protectiondes paysages.

(263) La combustion de matières fossiles (pétrole, charbonet gaz) libère près de 22 milliards de tonnes de dioxyde decarbone (CO2) dans le monde. Le CO2 passe pour le prin-cipal responsable de l’effet de serre, qui pourrait entraînerà long terme une hausse du niveau des mers et d’autres ca-tastrophes naturelles (inondations, sécheresses). L’UE est àl’origine d’environ 15% des émissions mondiales de CO2 ;les autres grandes régions économiques en émettent plus de30% (les Etats-Unis 24%, le Japon 5%, et le MERCOSUR2%)58. Les pays économiquement puissants, tant au niveaumondial que communautaire, constituent les sources prin-cipales d’émission, en chiffres absolus aussi bien que parhabitant. La réduction des émissions en CO2 doit être

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entreprise à l’échelle mondiale. Les régions industriellessont tout particulièrement invitées à contribuer à la réduc-tion mondiale des “gaz à effet de serre”. Avec le Protocolede Kyoto (décembre 1997), ont été pris pour la premièrefois des engagements quantifiés et contraignants de réduc-tion pour les principaux gaz à effet de serre. D’ici à 2 008– 2 012, l’UE s’est ainsi engagée à réduire ses émissions de8% par rapport à 1990.

(264) Les régions d’Europe produisent 25% des émissionsmondiales de dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote. Lesémissions d’ammoniac dues à l’agriculture dépassent en-core les valeurs critiques59 sur 60% du territoire européen.Les émissions de dioxyde de soufre proviennent pour l’es-sentiel de la combustion de pétrole et de charbon dans lescentrales, l’industrie et les ménages. Les oxydes d’azotesont émis lors de processus de combustion dont le trafic au-tomobile, la production d’électricité et le chauffage deslogements représentent les sources principales. L’ammo-niac qui est rejeté dans l’atmosphère provient principale-ment de l’épandage de lisier.

(265) Les conséquences de l’acidification des sols dépen-dent du volume des apports et de la sensibilité locale du solet de l’eau. Dans certaines circonstances, elles peuvent aus-si se manifester loin de la source. Les législations euro-péennes et nationales, l’amélioration des techniques decombustion et de meilleures pratiques agricoles ont conduità une réduction des apports d’acides. Mais il est probableque le seuil critique sera encore dépassé à l’avenir sur plusde la moitié du continent européen, avec tout ce que celacomporte de risques à long terme pour les écosystèmes.

(266) La consommation d’eau des ménages privés, del’agriculture et de l’industrie a connu une énorme augmen-

tation au cours des der-nières décennies nonseulement dans l’UEmais dans toute l’Euro-pe (cf. figure 14). L’im-portance et la structurede la consommationd’eau varient considé-rablement en fonctiondu degré d’industriali-sation, des conditionsclimatiques et des pra-tiques d’irrigation dansl’agriculture. On enre-gistre en particulier uneaugmentation de la

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consommation dans l’agriculture, alors que la consomma-tion des ménages reste généralement constante ou n’aug-mente que légèrement, diminuant même dans certains Etatsmembres.

(267) La disponibilité et la qualité de l’eau potable sont dela plus grande importance. L’approvisionnement en eaupotable est particulièrement préoccupant dans le sud del’Europe, où les ressources en eau sont déjà exploitées trèsintensivement et où la pénurie d’eau est un problème fré-quent. La nappe phréatique baisse dans de nombreuses ré-gions. Comme les deux tiers de la population de l’UE tirentleur eau potable des réserves souterraines, les répercussionsde cette baisse sont à prendre au sérieux. En outre, lesrisques de salinisation des eaux souterraines augmentent,surtout dans certaines zones côtières de la Méditerranée età l’ouest de la péninsule ibérique, ce qui entraîne des consé-quences dramatiques pour l’agriculture. Dans de nom-breuses régions de l’UE, le manque d’étanchéité des ré-seaux publics d’alimentation constitue un problème grave.On estime que les pertes peuvent atteindre 50% par en-droits60. Un projet de directive européenne, prévoyant entreautres une gestion intégrée des bassins hydrographiques,fait actuellement l’objet de discussions.

(268) Le degré de pollution des eaux (nappes phréatiques,eaux de surface, eaux marines) est également inquiétant. Lalégislation et des programmes d’action portant sur l’épura-tion des eaux usées des ménages et de l’industrie ont certescontribué à améliorer la qualité des eaux de surface, maisla pollution d’origine agricole et industrielle continue à me-nacer la qualité de l’eau. Tandis que les déchets organiquessont à présent largement sous contrôle en Europe centraleet occidentale, les substances nutritives rejetées par leseaux usées et par l’agriculture entraînent une eutrophisationaccrue des cours d’eau et des lacs. Les pesticides continuentà polluer les eaux de surface et les eaux souterraines, ré-duisent la biodiversité, et s’introduisent dans la chaîne ali-mentaire. La pollution des eaux souterraines constituera unproblème à long terme, puisque le renouvellement natureldes réserves ne s’effectue que très lentement.

(269) L’utilisation des sols pour l’urbanisation et les trans-ports se poursuit au sein de l’UE, avec ses conséquencesnégatives pour l’environnement, comme la perte de terresarables de grande valeur, la destruction de biotopes, la frag-mentation des écosystèmes. Dans certaines régions, lesconflits se multiplient quant à l’utilisation des sols, entre unbesoin croissant de terrains à bâtir, le développement dezones d’activité économique, les utilisations agricoles et laprotection des espaces libres. D’un autre côté, l’Europe

Caractéristiques et tendances du développement spatial dans l’UE

1950

100

200

300

400

500

600

700

1960 1970 1980 1990 2000

année

source: Rapport Dobris 1995

en km3 par an

Fig. 14: Demande en eau en Europe

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possède 2 000 km2 de friches industrielles, qui ne sont tou-tefois pas réparties de façon régulière. Le coût de leur réaf-fectation est estimé à 100 milliards d’ECU61. Il y a là unpotentiel considérable pour un développement de l’urbani-sation qui évite une diffusion urbaine accrue autour desgrandes villes.

(270) Les décharges publiques représentent une forme spé-cifique d’utilisation des sols, qui confronte les stratégies dedéveloppement spatial des villes, des régions métropoli-taines, et même des zones rurales à des défis particuliers.Malgré la mise en œuvre de stratégies destinées à éviter laproduction des déchets, leur quantité a augmenté dansl’UE. En termes de volumes, les principaux producteursde déchets sont l’agriculture, l’industrie, les ménages etl’exploitation minière. La part des déchets dangereux s’estfortement accrue.

(271) Un certain nombre d’Etats membres ont pris des me-sures visant à mettre en œuvre des modèles intégrés en ma-tière de déchets, que ce soit pour leur ramassage sélectif oupour leur recyclage. Toutefois, le recyclage des déchetsn’est encore pratiqué qu’à une échelle restreinte dans l’UE.

(272) En dépit de techniques modernes et de réglementa-tions plus sévères, l’élimination des déchets est encore cau-se de pollution pour les sols et les eaux souterraines (dé-charges) ; elle produit du CO2, du méthane et des gaztoxiques, et est responsable de l’émission de dioxines,d’acide chlorhydrique et de mercure (incinération des or-dures).

(273) Une politique de développement spatial durable in-clut également des méthodes modernes de gestion, de ré-duction et d’élimination des déchets. Cela implique l’ob-jectif de traiter la question des déchets dans son contexterégional et d’éviter les transports de déchets sur de longuesdistances, en particulier lorsqu’il s’agit de substancestoxiques ou nucléaires.

(274) Les catastrophes naturelles constituent une autrecontrainte, dans la mesure où elles peuvent brusquement,par des incendies de forêts, des tremblements de terre oudes tempêtes, non seulement changer le paysage et aug-menter significativement la pollution du sol, mais aussientraîner parfois des conséquences écologiques catastro-phiques.

2 Aspects du développement spatial significatifs auniveau européen2.1 Tendances du changement au sein dusystème urbain européen

(275) L’UE témoigne d’un haut degré d’urbanisation et derégions fortes. Toutefois, ce n’est qu’environ le tiers de lapopulation qui vit dans les grandes aires métropolitaines.La structure spatiale et urbaine de l’UE se distingue de cel-le d’autres continents par le fait que les zones rurales sontpeuplées de façon relativement dense. Environ un tiers dela population vit dans de petites et moyennes villes, en de-hors des agglomérations. L’histoire décentralisée de l’Eu-rope - caractérisée par des Etats nationaux indépendants quieux-mêmes ne se sont parfois constitués que relativementtard à partir d’Etats régionaux plus petits - a favorisé la for-mation d’un puissant système urbain polycentrique. Unsystème complexe de grandes, moyennes et petites villess’est créé, qui forme la base de structures territoriales detype urbain dans de grandes parties de l’Europe, même dansles zones rurales. Les transformations technologiques, po-litiques, sociales et économiques agissent sur ce systèmeurbain – c’est-à-dire sur ses fonctions et sur le contextespatial.

2.1.1 La formation de réseaux urbains

(276) Ces transformations représentent un défi de taillepour le développement spatial et urbain. Pourtant, à moyenterme, le système des villes et la structure d’urbanisation del’UE ne sont pas appelés à changer fondamentalement. Lesmétropoles de rang mondial comme Londres et Paris et lesrégions métropolitaines comme la Ruhr ou la Randstadconserveront leur position de premier plan. De nouvellesfonctions et de nouveaux réseaux peuvent cependant avoirdes effets importants à l’avenir sur l’évolution de certainesvilles et régions. De plus en plus, les villes coopèrent etunissent leurs forces, en développant par exemple leursfonctions en complémentarité, ou en utilisant ensemble deséquipements et des services. De telles coopérations peuventêtre bénéfiques pour le développement régional, car ellesaméliorent l’offre de services et les caractéristiques écono-miques de la région concernée, accroissant de ce fait sa ca-pacité concurrentielle.

(277) Il existe de plus en plus de coopérations entre lesvilles et les régions au niveau transfrontalier aussi. La co-opération suppose toutefois des partenaires égaux en droit