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Septembre 2012 Rue Marie Curie - 35137 PLEUMELEUC - Tél : 02 99 06 10 06 - Fax : 02 99 06 10 11 - [email protected] - www.syntheseelevage.com La prévention reste la meilleure solution pour réduire l’usage des médicaments et des antibiotiques en élevage. La préven- tion des problèmes sanitaires suppose de bonnes connaissances techniques. La formation et l’information sont donc es- sentielles pour réussir. Nous nous inté- ressons dans cette lettre à deux périodes critiques en élevage laitier : la naissance et le début de lactation. Le veau nouveau-né est confronté à de nombreuses contaminations et ses dé- fenses spécifiques ne sont pas en place à la naissance. C’est le colostrum qui va le protéger. Il est donc essentiel que le veau consomme rapidement une quantité suf- fisante de colostrum qui reste le meilleur médicament pour cette phase critique. Nous vous présentons dans cette lettre des techniques d’allaitement du veau qui sont à mettre en place dans les élevages à problèmes. Solutions nutritionnelles Une autre période critique est le démar- rage de lactation de la vache laitière. La montée en puissance de la production laitière crée des besoins nutritionnels qui sont difficilement couverts par les apports de la ration. L’objectif est de réduire le plus possible le déficit nutri- tionnel qui va engendrer des troubles métaboliques puis des problèmes de reproduction voire des complications infectieuses. Là encore la prévention est essentielle, elle passe d’abord par une bonne connaissance technique des modi- fications métaboliques du début de lacta- tion. L’objectif est de bien préparer la vache pendant le tarissement et ensuite d’équilibrer au mieux la ration pour le démarrage de lactation. Nous vous proposons un article complet sur ce dos- sier avec nos solutions nutritionnelles pour vous accompagner dans cette démarche. Nous vous souhaitons une bonne lecture et serons heureux de vous accueillir sur notre stand du Space. Patrick PUPIN Dr Vétérinaire Gérant Édito Sommaire Pages 2 à 4 Les problèmes de foie sur la vache laitière Mythe ou réalité ? Page 5 Colostrum contre les diarrhées Le meilleur des médicaments Page 6 Nouvelles techniques d’allaitement Pour simplifier le travail N°03 Synthèse élevage L’information des éleveurs de bovins Prévenir plutôt que guérir La lettre Du 11 au 14 septembre 2012 Venez nous rencontrer sur notre stand (Hall 5, Allée A, stand 28). Une surprise vous attend…

SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

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Page 1: SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

Parlons tout d’abord de la distri-bution de colostrum conservé aufroid. Dans cette technique, lecolostrum inutilisé et le lait non

commercialisé des 14 premières traitessont stockés au fur et à mesure dans unpetit tank réfrigéré. Ce tank est approvi-sionné en continu et le lait est prélevéselon les besoins de la nurserie. La com-position du lait, ainsi distribué, est relati-vement constante du fait du mélange delait. Dès la deuxième semaine, de l’eaupropre, du foin ou de la paille et duconcentré premier âge sont mis à dispo-sition du veau, ce qui permet de ne distri-buer qu’un repas par jour dès latroisième semaine d’âge. Le volume dis-tribué sera alors de 4 litres en un repaspar jour. Ce volume devra être adapté enfonction du taux de matière grasse dumélange de lait. Ce volume sera main-tenu constant jusqu’au sevrage. Pour laréussite de cette technique, il faut veillerà maintenir le couvercle du tank fermé.La veille, prélever le volume de lait né-cessaire au repas du lendemain (celapermet la mise à température ambianteet donc un réchauffage moins long. Tem-pérature de distribution conseillée :38° C). Veiller à assurer un volume et unetempérature de distribution constants.Passer un linge humide sur le bord dutank quand le niveau de celui-ci a beau-coup baissé. Les laits issus de vaches àmammites sont proscrits.

Jusqu’à 8 litres par veau et par jourEvoquons maintenant la deuxième tech-nique, la distribution de lait fermenté (ouyaourt). L’ajout de ferments lactiques(yaourts ou lyophilisés) à du lait provoqueune fermentation et une prédigestion dulait. Ce lait fermenté est distribué auxveaux dès le 3e jour. Deux méthodes depréparation du lait fermenté sont possi-

bles. La première consiste à mettre4 yaourts dans 10 litres de lait et à laisserfermenter 24 heures. Le fond de cuve estprêt. Il ne reste plus qu’à ajouter alors laquantité de lait nécessaire pour allaiter lesveaux. La phase de fermentation finaledure de nouveau 24 heures avant la distri-bution. Chaque jour, 20% du volume pré-paré est conservé en fond de cuve, auquelest rajoutée la quantité nécessaire à labuvée du lendemain. Chaque semaine estajouté un yaourt pour 50 litres de lait.

Bac à tétinesLa seconde méthode consiste en l’utilisa-tion de ferments du commerce, condition-nés en sachets. Ceux-ci sont mélangés àla quantité de lait destinée à être distri-buée. La fermentation est de 24 heuresavant la distribution. Dans cette technique,il n’y a pas de fond de cuve à gérer. Lesveaux sont placés en case collective dèsl’âge de 3 jours. Il faut éviter des écartsd’âge de plus de 3 semaines. La distribu-

tion se fait via un bac à tétines. Le lait fer-menté est distribué froid. Ce mode d’ali-mentation permet des consommationsde quantité importante de lait. Il est pos-sible de distribuer jusqu’à 8 litres parveau et par jour. Le plan d’alimentationtiendra compte de la quantité de lait dis-ponible et des objectifs de sevrage del’éleveur. La qualité de la fermentation,liée à la température, conditionne laréussite de ce type d’alimentation. L’op-timal se situe entre 15 et 18°C. Avec lesferments, la tolérance est un peu plusgrande. L’isolement du local peut s’avé-rer nécessaire, voire l’installation d’unsystème de climatisation. ■

Jean-Christophe LAMERDr Vétérinaire

■ Septembre 2012

Rue Marie Curie - 35137 PLEUMELEUC - Tél : 02 99 06 10 06 - Fax : 02 99 06 10 11 - [email protected] - www.syntheseelevage.com

La prévention reste la meilleure solution

pour réduire l’usage des médicaments et

des antibiotiques en élevage. La préven-

tion des problèmes sanitaires suppose

de bonnes connaissances techniques. La

formation et l’information sont donc es-

sentielles pour réussir. Nous nous inté-

ressons dans cette lettre à deux périodes

critiques en élevage laitier : la naissance

et le début de lactation.

Le veau nouveau-né est confronté à de

nombreuses contaminations et ses dé-

fenses spécifiques ne sont pas en place à

la naissance. C’est le colostrum qui va le

protéger. Il est donc essentiel que le veau

consomme rapidement une quantité suf-

fisante de colostrum qui reste le meilleur

médicament pour cette phase critique.

Nous vous présentons dans cette lettre

des techniques d’allaitement du veau qui

sont à mettre en place dans les élevages

à problèmes.

Solutions nutritionnelles

Une autre période critique est le démar-

rage de lactation de la vache laitière. La

montée en puissance de la production

laitière crée des besoins nutritionnels qui

sont difficilement couverts par les

apports de la ration. L’objectif est de

réduire le plus possible le déficit nutri-

tionnel qui va engendrer des troubles

métaboliques puis des problèmes de

reproduction voire des complications

infectieuses. Là encore la prévention est

essentielle, elle passe d’abord par une

bonne connaissance technique des modi-

fications métaboliques du début de lacta-

tion. L’objectif est de bien préparer la

vache pendant le tarissement et ensuite

d’équilibrer au mieux la ration pour le

démarrage de lactation. Nous vous

proposons un article complet sur ce dos-

sier avec nos solutions nutritionnelles

pour vous accompagner dans cette

démarche.

Nous vous souhaitons une bonne lecture

et serons heureux de vous accueillir sur

notre stand du Space.

Patrick PUPIN

Dr Vétérinaire Gérant

ÉditoSommaire

Pages 2 à 4

Les problèmes de foie sur la vache laitièreMythe ou réalité ?

Page 5

Colostrum contre les diarrhéesLe meilleur des médicaments

Page 6

Nouvelles techniques d’allaitementPour simplifier le travail

N°03

Synthèse élevageL’information des éleveurs de bovins

Prévenir plutôt que guérir

■ La lettre Synthèse élevage bovins

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La lettre■ La lettre Synthèse élevage bovins

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Le développement immunitairedu fœtus repose sur deux caté-gories de mécanismes, ceux quine dépendent pas de la recon-

naissance d’un antigène par des cel-lules ou un anticorps (immunité innéeou non spécifique) et ceux qui en dépen-dent (immunité acquise ou spécifique).Le fœtus est protégé essentiellementpar le système immunitaire inné. Il secaractérise par une absence quasi-to-tale d’anticorps. Ainsi, bien que tous lescomposants du système immunitairesoient présents chez les veaux nou-veau-nés, plusieurs de ces composantsne sont pas fonctionnels à la naissanceet le veau nait immunologiquement naïf.L’ingestion du colostrum est fondamen-tale pour lui fournir la protection immu-nologique nécessaire pendant au moinsles 2 à 4 premières semaines de vie,temps pendant lequel son propre sys-tème immunitaire va devenir mature.Le colostrum n’est pas seulement pourvoyeur d’anticorps mais égalementd’autres composants participant aux défenses immunitaires du veau. Citonsles cytokines et les leucocytes. Il est doncle socle primordial de l’immunité duveau nouveau-né.

3 points à retenir sur le transfert immunitaire1 - Un colostrum de qualité. La vachedoit recevoir une alimentation conformeaux recommandations en termes d’éner-gie, de protéines, de minéraux et de fibres. Il faudra être vigilant sur l’apporten vitamines et en oligoéléments de laration de fin de gestation. Enfin, le statutparasitaire des vaches doit être évalué,en particulier vis-à-vis de la douve dontl’impact délétère sur la qualité du colostrum est bien connu.2 - L’ingestion précoce d’une quantitésuffisante de colostrum par le veau. Laquantité de colostrum bue en 24 heuresdoit représenter 10 % du poids du veau.

Cependant, la perméabilité de la mu-queuse intestinale chute rapidementaprès 12 heures de vie et, de ce fait, laquantité d’anticorps absorbés. Il estdonc conseillé de distribuer la premièrebuvée de colostrum (2 litres) dans lesdeux heures suivant la naissance puis ladeuxième six heures plus tard. Il estaussi possible d’effectuer une adminis-tration unique de 4 litres à la premièrebuvée, toujours dans les 2 heures sui-vant la naissance. Dans ce cas, il faudraréaliser une administration forcée, pardrenchage.3 - L’absorption intestinale des anti-corps par le veau. Comme nous l’avonsdit précédemment, le colostrum ne serésume pas à l’apport d’anticorps. Lacomposante cellulaire du colostrum estimportante. La distribution de colos-trum frais permet de conserver cettecomposante cellulaire. En revanche, lacongélation du colostrum la détruit. Il

est donc préférable de distribuer du colostrum frais qu’un colostrum préa-lablement congelé. Le traitement ther-mique modéré du colostrum (60° C) nemodifie pas la qualité du colostrum etpermet de réduire voire d’éliminer cer-tains agents infectieux. Or la réductionde la charge bactérienne favorise unmeilleur transfert d’immunité. Ce trai-tement thermique est bien sûr difficileà mettre en œuvre en exploitation. Cesrésultats suggèrent néanmoins d’adop-ter des règles strictes dans la récolte etla gestion du colostrum. Hygiène dutrayeur, propreté du pis de la vache etdu matériel de collecte sont des pointsimportants. Rappelons enfin le rôle decertains oligoéléments, en particulier lesélénium, dans l’absorption intestinaledes anticorps. ■

Jean-Christophe LAMERDr Vétérinaire

Colostrum contre les diarrhéesLe meilleur des médicamentsDans le prolongement de notre précédent article sur les gastro-entérites néonatales du veau en élevage laitier, nous faisons le point sur un aspect fonda-mental dans la gestion de cette pathologie : le transfert immunitaire chez le veau nouveau-né via le colostrum.

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La quantité de colostrum bue en 24 heures doit représenter 10 % du poids du veau.

Le lait fermenté est distribué froid. La distribution se fait via un bac à tétines.

Nouvelles techniques d’allaitementPour simplifier le travailSuite à notre dossier consacré aux gastro-entérites néonatales du veau, nous allonsaborder les techniques d’alimentation alternatives qui permettent de réduire l’inci-dence de cette pathologie. Autre avantage de ces techniques : la simplification de ladistribution qu’elles induisent et donc la réduction du temps de travail consacré à cettetâche.

Du 11 au 14 septembre 2012Venez nous rencontrer sur notre stand (Hall 5, Allée A, stand 28).Une surprise vous attend…

SE - Lettre bovins No3_Mise en page 1 22/08/12 14:48 Page1

Page 2: SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

l’exportation des graisses à l’extérieurdu foie. Mais pour qu’elles puissentjouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées des dégradations ruminales.La niacine, ou vitamine PP, limite lamobilisation des tissus graisseux et sti-mule la fabrication de glucose. Elle estefficace, même non ruminoprotégée, àraison de 6 à 12 g par jour.Le rôle de la carnitine est différent. Elleactive l’utilisation des Acides Gras libres(AGNE) au niveau de chaque cellule.Cela optimise l’utilisation énergétiqueet désengage le foie en consommant lesAcides Gras.La phytothérapie, à base d’extraits deplantes à effets cholérétiques et lipo-tropes aurait des incidences favorablessur le fonctionnement hépatique, no-tamment sur les animaux les plus at-teints.Tous ces compléments nutritionnelsjouent sur le métabolisme énergétiqueet/ou sur l’engraissement du foie. Il estdonc beaucoup plus intéressant de ci-bler les animaux en tout début de lac-tation, voire dès la fin du tarissement

pour les vaches grasses. Ce sera beau-coup plus efficace qu’une cure sur toutle troupeau. ■

Jean-Marc HELIEZDr Vétérinaire

Oui, les pathologies hépatiquessur la vache laitière sont fré-quentes et les causes sont va-riées (cf. encadré 1) avec des

conséquences économiques et médicalesimportantes. Pourtant ces dernières sontgénéralement négligées car les signes de

la maladie sont souvent peu spécifiques(baisse de lait, amaigrissement, perted’appétit…)

Un organe multitâchesLe foie exerce de très nombreuses fonc-tions, telles que les fonctions digestive

(jusqu’à 9 litres de bile secrétés par jour),sanguine (facteur de coagulation), immu-nitaire (synthèse d’anticorps, filtre contreles bactéries qui viennent du tube diges-tif) ainsi que des fonctions d’épuration etde détoxification (synthèse de l’urée).Mais pour la vache, c’est dans son rôle auniveau du métabolisme énergétique qu’ilprend toute son importance.

3 kg de glucose fabriqués par jourL’énergie de l’organisme est fournied’abord grâce au glucose. Chez les mono-grastriques tel que l’homme ou le porc,la majorité de ce glucose provient de l’in-testin après digestion des glucides ali-mentaires. Alors que chez les ruminantstels que la vache laitière, l’essentiel duglucose est synthétisé par le foie à partirdu propionate (C3). Ce propionate est unAcide Gras Volatil issu de la digestion parla flore du rumen des concentrés énergé-tiques (amidon en particulier). Au pic delactation, chez une forte laitière, le foiedoit synthétiser jusqu’à 3 kg de glucosepar jour.

Déficit énergétiqueLe rôle du foie est donc central dans lemétabolisme énergétique de la vache lai-tière. Or en début de lactation, les vaches,en particulier les fortes productrices, su-bissent toujours un déficit énergétique.Ce déficit est lié au décalage entre desbesoins importants et immédiats justeaprès le vêlage et une capacité d’inges-tion insuffisante qui mettra plusieurs se-maines à atteindre son maximum. C’estd’autant plus problématique qu’on nepeut concentrer la ration au-delà d’une

■ La lettre Synthèse élevage bovins ■ La lettre Synthèse élevage bovins ■ La lettre Synthèse élevage bovins

Les problèmes de foie sur la vache laitièreMythe ou réalité ?Le foie des vaches laitières, on en parle très souvent, et les cures “d’hépatos” sontune pratique bien connue des éleveurs. Pourtant, les problèmes hépatiques sont ra-rement mis en évidence directement, car le diagnostic de ces affections reste difficilemalgré le développement des examens complémentaires. Qu’en est-il de leur importance réelle ? Quelles sont les principales causes de cesaffections ? Comment les prévenir ? Les compléments alimentaires souvent utiliséscomme “hépatos” sont-ils efficaces ?

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Les principales maladies associées à un dysfonctionnement hépatique sont lesmaladies métaboliques et la fasciolose(grande douve du foie). Pour le métabo-lique, ce sont d’abord les excès de déficiténergétique en début de lactation, voire dèsla fin de gestation, surtout si la vache esttrop grasse, qui “fatiguent” le foie. L’aci-

dose latente du rumen peut aussi jouer unrôle, d’abord parce qu’elle induit secondai-rement un déficit énergétique, mais aussiparce que c’est une cause indirecte d’abcèshépatique. Viennent ensuite, avec unemoindre importance, les intoxications et lesmaladies infectieuses à l’origine d’hépatite.

Problèmes de foie : des causes variées et sous évaluées

certaine limite sans perturber le fonc-tionnement ruminal (acidose lactique).La vache compense alors son déficiténergétique, en particulier son manquede glucose par la mobilisation de ses ré-serves de graisses et c’est là que lesproblèmes peuvent commencer. Car lefoie capte les acides gras ainsi mobiliséspour les utiliser comme source d’éner-gie. Il peut aussi les transformer encorps cétoniques, mais surtout ilstockera en réserve les excédents. Leproblème c’est que le foie a une capacitélimitée pour exporter ces graisses destockage qui du coup peuvent s’y accu-muler et perturber le fonctionnementhépatique qui fabrique alors moins deglucose. Les corps cétoniques s’accu-mulent, tandis que l’appétit baisse, cequi aggrave le phénomène : c’est un vé-ritable cercle vicieux qui s’installe.

Le cas des vaches grasses au vêlageCe phénomène est fortement favorisé sila vache est trop grasse au vêlage. Eneffet ces vaches qui ont une capacitéd’ingestion diminuée auront tendance àmobiliser plus fortement encore leur ré-serve lipidique et engraisser leur foie. Cephénomène commence avant même levêlage, à un moment ou les vachesvoient leur capacité d’ingestion forte-

ment diminuée. Si l’amaigrissement estbrutal, quelques jours suffisent pour sa-turer le foie (syndrome du “foie gras”),pouvant aller jusqu’à la mort de l’ani-mal. Ces vaches seront aussi beaucoupplus à risque en matière de cétose, fiè-vre vitulaire, rétention placentaire… et dedéplacements de caillette.

Une ration de base bien géréeLe meilleur hépato, avant même de par-ler de l’utilisation des compléments ali-mentaires, est une bonne gestion de laration de base, des transitions alimen-taires et des variations d’état corporeldes vaches (photo 2), afin de limiter lesamaigrissements excessifs et les syn-dromes vaches grasses.Une bonne conduite alimentaire com-mence dès le tarissement : pas d’en-graissement en fin de gestation, ne pastarir trop longtemps, assurer une bonnetransition alimentaire avant la ration delactation. Ces derniers points sont fon-damentaux pour optimiser la capacitéd’ingestion de la vache fraiche vêlée.Après le vêlage on distribue une rationéquilibrée à volonté, non acidogène etfacilement accessible.

Une cure d’hépato ?Différents compléments alimentairessont cependant utiles pour prévenir lesproblèmes de foie, mais à condition debien les utiliser.Les précurseurs de glucose dont lemono propylène glycol ne sont pas à pro-prement parler des hépatos. Mais en diminuant le déficit énergétique et en favorisant l’utilisation des corps céto-niques, ils limitent le risque d’engraisse-ment du foie. Ce sont les complémentsalimentaires qui donnent les meilleursrésultats en la matière. Le mono propy-lène glycol est bien connu à titre curatifpour traiter les chutes d’appétit en débutde lactation et les cétoses. Mais il peutaussi s’utiliser à titre préventif dès 10jours avant le vêlage (150 ml par jour), etce jusqu’à 1 mois après (250-300 ml parjour). Une utilisation sur une plus courtepériode et à plus grosses doses donneaussi de bons résultats (400 ml par jourpendant 15 jours après vêlage).En complément, d’autres substancessont intéressantes pour aider le foie. Au premier rang desquelles : les “hépa-todraineurs” tels que la choline, la mé-thionine ou la bétaïne qui favorisent

Photo 1 - Le foie gras sur la vache ça existe :c’est la stéatose hépatique. Plus une vachemaigrit vite, plus son foie s’engraisse et plus lavache est grasse au vêlage plus le phénomènes’aggrave.

Troubles métaboliques- Cétose- Lipidose

(vache grasse)

Affections parasitaires- Douves

Abcès hépatiques- Acidose ruminale

Hépatitesvirales-bactériennes

Intoxications - Plantes- Mycotoxines- Cuivre, plomb…

Photo 2 - La prévention des problèmes de foie passe d’abord par un bon état corporel au vêlage (3-3.5 de note d’état corporelcomme la vache ci-dessous), et par une bonne maitrise de l’amaigrissement en début de lactation (1 point de perte moyenne

de note d’état corporel pour le troupeau, 1.5 maxi pour un animal)

COLODAN® 0,6 kg = 62,33 €Colostrum bovin en poudre soluble

HEPATOLIS ® 5 kg = 69 €Hépatoprotecteur en poudre contenant sorbitol, choline, carnitine protégée et niacine

CETOLIS ® 5 L = 27 €20 L = 79 €

220 L = 720 €

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5 L + 1 L gratuit = 43,57 € HT20 L + 4 L gratuits = 159,29 € HT60 L + 2 x 5 L gratuits = 453,75 € HT200 L + 2 x 20 L gratuits = 1431,99 € HT

Le rôle du foie est central dans le métabolisme énergétique da la vache laitière.

Formule appétente à base de monopropylène glycol, propionate, cobalt et arômes

Hépatoprotecteur liquidecontenant sorbitol, méthionine, choline, niacine et extraites de plantes

SE - Lettre bovins No3_Mise en page 1 22/08/12 14:48 Page2

Page 3: SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

l’exportation des graisses à l’extérieurdu foie. Mais pour qu’elles puissentjouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées des dégradations ruminales.La niacine, ou vitamine PP, limite lamobilisation des tissus graisseux et sti-mule la fabrication de glucose. Elle estefficace, même non ruminoprotégée, àraison de 6 à 12 g par jour.Le rôle de la carnitine est différent. Elleactive l’utilisation des Acides Gras libres(AGNE) au niveau de chaque cellule.Cela optimise l’utilisation énergétiqueet désengage le foie en consommant lesAcides Gras.La phytothérapie, à base d’extraits deplantes à effets cholérétiques et lipo-tropes aurait des incidences favorablessur le fonctionnement hépatique, no-tamment sur les animaux les plus at-teints.Tous ces compléments nutritionnelsjouent sur le métabolisme énergétiqueet/ou sur l’engraissement du foie. Il estdonc beaucoup plus intéressant de ci-bler les animaux en tout début de lac-tation, voire dès la fin du tarissement

pour les vaches grasses. Ce sera beau-coup plus efficace qu’une cure sur toutle troupeau. ■

Jean-Marc HELIEZDr Vétérinaire

Oui, les pathologies hépatiquessur la vache laitière sont fré-quentes et les causes sont va-riées (cf. encadré 1) avec des

conséquences économiques et médicalesimportantes. Pourtant ces dernières sontgénéralement négligées car les signes de

la maladie sont souvent peu spécifiques(baisse de lait, amaigrissement, perted’appétit…)

Un organe multitâchesLe foie exerce de très nombreuses fonc-tions, telles que les fonctions digestive

(jusqu’à 9 litres de bile secrétés par jour),sanguine (facteur de coagulation), immu-nitaire (synthèse d’anticorps, filtre contreles bactéries qui viennent du tube diges-tif) ainsi que des fonctions d’épuration etde détoxification (synthèse de l’urée).Mais pour la vache, c’est dans son rôle auniveau du métabolisme énergétique qu’ilprend toute son importance.

3 kg de glucose fabriqués par jourL’énergie de l’organisme est fournied’abord grâce au glucose. Chez les mono-grastriques tel que l’homme ou le porc,la majorité de ce glucose provient de l’in-testin après digestion des glucides ali-mentaires. Alors que chez les ruminantstels que la vache laitière, l’essentiel duglucose est synthétisé par le foie à partirdu propionate (C3). Ce propionate est unAcide Gras Volatil issu de la digestion parla flore du rumen des concentrés énergé-tiques (amidon en particulier). Au pic delactation, chez une forte laitière, le foiedoit synthétiser jusqu’à 3 kg de glucosepar jour.

Déficit énergétiqueLe rôle du foie est donc central dans lemétabolisme énergétique de la vache lai-tière. Or en début de lactation, les vaches,en particulier les fortes productrices, su-bissent toujours un déficit énergétique.Ce déficit est lié au décalage entre desbesoins importants et immédiats justeaprès le vêlage et une capacité d’inges-tion insuffisante qui mettra plusieurs se-maines à atteindre son maximum. C’estd’autant plus problématique qu’on nepeut concentrer la ration au-delà d’une

■ La lettre Synthèse élevage bovins ■ La lettre Synthèse élevage bovins ■ La lettre Synthèse élevage bovins

Les problèmes de foie sur la vache laitièreMythe ou réalité ?Le foie des vaches laitières, on en parle très souvent, et les cures “d’hépatos” sontune pratique bien connue des éleveurs. Pourtant, les problèmes hépatiques sont ra-rement mis en évidence directement, car le diagnostic de ces affections reste difficilemalgré le développement des examens complémentaires. Qu’en est-il de leur importance réelle ? Quelles sont les principales causes de cesaffections ? Comment les prévenir ? Les compléments alimentaires souvent utiliséscomme “hépatos” sont-ils efficaces ?

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Les principales maladies associées à un dysfonctionnement hépatique sont lesmaladies métaboliques et la fasciolose(grande douve du foie). Pour le métabo-lique, ce sont d’abord les excès de déficiténergétique en début de lactation, voire dèsla fin de gestation, surtout si la vache esttrop grasse, qui “fatiguent” le foie. L’aci-

dose latente du rumen peut aussi jouer unrôle, d’abord parce qu’elle induit secondai-rement un déficit énergétique, mais aussiparce que c’est une cause indirecte d’abcèshépatique. Viennent ensuite, avec unemoindre importance, les intoxications et lesmaladies infectieuses à l’origine d’hépatite.

Problèmes de foie : des causes variées et sous évaluées

certaine limite sans perturber le fonc-tionnement ruminal (acidose lactique).La vache compense alors son déficiténergétique, en particulier son manquede glucose par la mobilisation de ses ré-serves de graisses et c’est là que lesproblèmes peuvent commencer. Car lefoie capte les acides gras ainsi mobiliséspour les utiliser comme source d’éner-gie. Il peut aussi les transformer encorps cétoniques, mais surtout ilstockera en réserve les excédents. Leproblème c’est que le foie a une capacitélimitée pour exporter ces graisses destockage qui du coup peuvent s’y accu-muler et perturber le fonctionnementhépatique qui fabrique alors moins deglucose. Les corps cétoniques s’accu-mulent, tandis que l’appétit baisse, cequi aggrave le phénomène : c’est un vé-ritable cercle vicieux qui s’installe.

Le cas des vaches grasses au vêlageCe phénomène est fortement favorisé sila vache est trop grasse au vêlage. Eneffet ces vaches qui ont une capacitéd’ingestion diminuée auront tendance àmobiliser plus fortement encore leur ré-serve lipidique et engraisser leur foie. Cephénomène commence avant même levêlage, à un moment ou les vachesvoient leur capacité d’ingestion forte-

ment diminuée. Si l’amaigrissement estbrutal, quelques jours suffisent pour sa-turer le foie (syndrome du “foie gras”),pouvant aller jusqu’à la mort de l’ani-mal. Ces vaches seront aussi beaucoupplus à risque en matière de cétose, fiè-vre vitulaire, rétention placentaire… et dedéplacements de caillette.

Une ration de base bien géréeLe meilleur hépato, avant même de par-ler de l’utilisation des compléments ali-mentaires, est une bonne gestion de laration de base, des transitions alimen-taires et des variations d’état corporeldes vaches (photo 2), afin de limiter lesamaigrissements excessifs et les syn-dromes vaches grasses.Une bonne conduite alimentaire com-mence dès le tarissement : pas d’en-graissement en fin de gestation, ne pastarir trop longtemps, assurer une bonnetransition alimentaire avant la ration delactation. Ces derniers points sont fon-damentaux pour optimiser la capacitéd’ingestion de la vache fraiche vêlée.Après le vêlage on distribue une rationéquilibrée à volonté, non acidogène etfacilement accessible.

Une cure d’hépato ?Différents compléments alimentairessont cependant utiles pour prévenir lesproblèmes de foie, mais à condition debien les utiliser.Les précurseurs de glucose dont lemono propylène glycol ne sont pas à pro-prement parler des hépatos. Mais en diminuant le déficit énergétique et en favorisant l’utilisation des corps céto-niques, ils limitent le risque d’engraisse-ment du foie. Ce sont les complémentsalimentaires qui donnent les meilleursrésultats en la matière. Le mono propy-lène glycol est bien connu à titre curatifpour traiter les chutes d’appétit en débutde lactation et les cétoses. Mais il peutaussi s’utiliser à titre préventif dès 10jours avant le vêlage (150 ml par jour), etce jusqu’à 1 mois après (250-300 ml parjour). Une utilisation sur une plus courtepériode et à plus grosses doses donneaussi de bons résultats (400 ml par jourpendant 15 jours après vêlage).En complément, d’autres substancessont intéressantes pour aider le foie. Au premier rang desquelles : les “hépa-todraineurs” tels que la choline, la mé-thionine ou la bétaïne qui favorisent

Photo 1 - Le foie gras sur la vache ça existe :c’est la stéatose hépatique. Plus une vachemaigrit vite, plus son foie s’engraisse et plus lavache est grasse au vêlage plus le phénomènes’aggrave.

Troubles métaboliques- Cétose- Lipidose

(vache grasse)

Affections parasitaires- Douves

Abcès hépatiques- Acidose ruminale

Hépatitesvirales-bactériennes

Intoxications - Plantes- Mycotoxines- Cuivre, plomb…

Photo 2 - La prévention des problèmes de foie passe d’abord par un bon état corporel au vêlage (3-3.5 de note d’état corporelcomme la vache ci-dessous), et par une bonne maitrise de l’amaigrissement en début de lactation (1 point de perte moyenne

de note d’état corporel pour le troupeau, 1.5 maxi pour un animal)

COLODAN® 0,6 kg = 62,33 €Colostrum bovin en poudre soluble

HEPATOLIS ® 5 kg = 69 €Hépatoprotecteur en poudre contenant sorbitol, choline, carnitine protégée et niacine

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Le rôle du foie est central dans le métabolisme énergétique da la vache laitière.

Formule appétente à base de monopropylène glycol, propionate, cobalt et arômes

Hépatoprotecteur liquidecontenant sorbitol, méthionine, choline, niacine et extraites de plantes

SE - Lettre bovins No3_Mise en page 1 22/08/12 14:48 Page2

Page 4: SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

l’exportation des graisses à l’extérieurdu foie. Mais pour qu’elles puissentjouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées des dégradations ruminales.La niacine, ou vitamine PP, limite lamobilisation des tissus graisseux et sti-mule la fabrication de glucose. Elle estefficace, même non ruminoprotégée, àraison de 6 à 12 g par jour.Le rôle de la carnitine est différent. Elleactive l’utilisation des Acides Gras libres(AGNE) au niveau de chaque cellule.Cela optimise l’utilisation énergétiqueet désengage le foie en consommant lesAcides Gras.La phytothérapie, à base d’extraits deplantes à effets cholérétiques et lipo-tropes aurait des incidences favorablessur le fonctionnement hépatique, no-tamment sur les animaux les plus at-teints.Tous ces compléments nutritionnelsjouent sur le métabolisme énergétiqueet/ou sur l’engraissement du foie. Il estdonc beaucoup plus intéressant de ci-bler les animaux en tout début de lac-tation, voire dès la fin du tarissement

pour les vaches grasses. Ce sera beau-coup plus efficace qu’une cure sur toutle troupeau. ■

Jean-Marc HELIEZDr Vétérinaire

Oui, les pathologies hépatiquessur la vache laitière sont fré-quentes et les causes sont va-riées (cf. encadré 1) avec des

conséquences économiques et médicalesimportantes. Pourtant ces dernières sontgénéralement négligées car les signes de

la maladie sont souvent peu spécifiques(baisse de lait, amaigrissement, perted’appétit…)

Un organe multitâchesLe foie exerce de très nombreuses fonc-tions, telles que les fonctions digestive

(jusqu’à 9 litres de bile secrétés par jour),sanguine (facteur de coagulation), immu-nitaire (synthèse d’anticorps, filtre contreles bactéries qui viennent du tube diges-tif) ainsi que des fonctions d’épuration etde détoxification (synthèse de l’urée).Mais pour la vache, c’est dans son rôle auniveau du métabolisme énergétique qu’ilprend toute son importance.

3 kg de glucose fabriqués par jourL’énergie de l’organisme est fournied’abord grâce au glucose. Chez les mono-grastriques tel que l’homme ou le porc,la majorité de ce glucose provient de l’in-testin après digestion des glucides ali-mentaires. Alors que chez les ruminantstels que la vache laitière, l’essentiel duglucose est synthétisé par le foie à partirdu propionate (C3). Ce propionate est unAcide Gras Volatil issu de la digestion parla flore du rumen des concentrés énergé-tiques (amidon en particulier). Au pic delactation, chez une forte laitière, le foiedoit synthétiser jusqu’à 3 kg de glucosepar jour.

Déficit énergétiqueLe rôle du foie est donc central dans lemétabolisme énergétique de la vache lai-tière. Or en début de lactation, les vaches,en particulier les fortes productrices, su-bissent toujours un déficit énergétique.Ce déficit est lié au décalage entre desbesoins importants et immédiats justeaprès le vêlage et une capacité d’inges-tion insuffisante qui mettra plusieurs se-maines à atteindre son maximum. C’estd’autant plus problématique qu’on nepeut concentrer la ration au-delà d’une

■ La lettre Synthèse élevage bovins ■ La lettre Synthèse élevage bovins ■ La lettre Synthèse élevage bovins

Les problèmes de foie sur la vache laitièreMythe ou réalité ?Le foie des vaches laitières, on en parle très souvent, et les cures “d’hépatos” sontune pratique bien connue des éleveurs. Pourtant, les problèmes hépatiques sont ra-rement mis en évidence directement, car le diagnostic de ces affections reste difficilemalgré le développement des examens complémentaires. Qu’en est-il de leur importance réelle ? Quelles sont les principales causes de cesaffections ? Comment les prévenir ? Les compléments alimentaires souvent utiliséscomme “hépatos” sont-ils efficaces ?

2 43

Les principales maladies associées à un dysfonctionnement hépatique sont lesmaladies métaboliques et la fasciolose(grande douve du foie). Pour le métabo-lique, ce sont d’abord les excès de déficiténergétique en début de lactation, voire dèsla fin de gestation, surtout si la vache esttrop grasse, qui “fatiguent” le foie. L’aci-

dose latente du rumen peut aussi jouer unrôle, d’abord parce qu’elle induit secondai-rement un déficit énergétique, mais aussiparce que c’est une cause indirecte d’abcèshépatique. Viennent ensuite, avec unemoindre importance, les intoxications et lesmaladies infectieuses à l’origine d’hépatite.

Problèmes de foie : des causes variées et sous évaluées

certaine limite sans perturber le fonc-tionnement ruminal (acidose lactique).La vache compense alors son déficiténergétique, en particulier son manquede glucose par la mobilisation de ses ré-serves de graisses et c’est là que lesproblèmes peuvent commencer. Car lefoie capte les acides gras ainsi mobiliséspour les utiliser comme source d’éner-gie. Il peut aussi les transformer encorps cétoniques, mais surtout ilstockera en réserve les excédents. Leproblème c’est que le foie a une capacitélimitée pour exporter ces graisses destockage qui du coup peuvent s’y accu-muler et perturber le fonctionnementhépatique qui fabrique alors moins deglucose. Les corps cétoniques s’accu-mulent, tandis que l’appétit baisse, cequi aggrave le phénomène : c’est un vé-ritable cercle vicieux qui s’installe.

Le cas des vaches grasses au vêlageCe phénomène est fortement favorisé sila vache est trop grasse au vêlage. Eneffet ces vaches qui ont une capacitéd’ingestion diminuée auront tendance àmobiliser plus fortement encore leur ré-serve lipidique et engraisser leur foie. Cephénomène commence avant même levêlage, à un moment ou les vachesvoient leur capacité d’ingestion forte-

ment diminuée. Si l’amaigrissement estbrutal, quelques jours suffisent pour sa-turer le foie (syndrome du “foie gras”),pouvant aller jusqu’à la mort de l’ani-mal. Ces vaches seront aussi beaucoupplus à risque en matière de cétose, fiè-vre vitulaire, rétention placentaire… et dedéplacements de caillette.

Une ration de base bien géréeLe meilleur hépato, avant même de par-ler de l’utilisation des compléments ali-mentaires, est une bonne gestion de laration de base, des transitions alimen-taires et des variations d’état corporeldes vaches (photo 2), afin de limiter lesamaigrissements excessifs et les syn-dromes vaches grasses.Une bonne conduite alimentaire com-mence dès le tarissement : pas d’en-graissement en fin de gestation, ne pastarir trop longtemps, assurer une bonnetransition alimentaire avant la ration delactation. Ces derniers points sont fon-damentaux pour optimiser la capacitéd’ingestion de la vache fraiche vêlée.Après le vêlage on distribue une rationéquilibrée à volonté, non acidogène etfacilement accessible.

Une cure d’hépato ?Différents compléments alimentairessont cependant utiles pour prévenir lesproblèmes de foie, mais à condition debien les utiliser.Les précurseurs de glucose dont lemono propylène glycol ne sont pas à pro-prement parler des hépatos. Mais en diminuant le déficit énergétique et en favorisant l’utilisation des corps céto-niques, ils limitent le risque d’engraisse-ment du foie. Ce sont les complémentsalimentaires qui donnent les meilleursrésultats en la matière. Le mono propy-lène glycol est bien connu à titre curatifpour traiter les chutes d’appétit en débutde lactation et les cétoses. Mais il peutaussi s’utiliser à titre préventif dès 10jours avant le vêlage (150 ml par jour), etce jusqu’à 1 mois après (250-300 ml parjour). Une utilisation sur une plus courtepériode et à plus grosses doses donneaussi de bons résultats (400 ml par jourpendant 15 jours après vêlage).En complément, d’autres substancessont intéressantes pour aider le foie. Au premier rang desquelles : les “hépa-todraineurs” tels que la choline, la mé-thionine ou la bétaïne qui favorisent

Photo 1 - Le foie gras sur la vache ça existe :c’est la stéatose hépatique. Plus une vachemaigrit vite, plus son foie s’engraisse et plus lavache est grasse au vêlage plus le phénomènes’aggrave.

Troubles métaboliques- Cétose- Lipidose

(vache grasse)

Affections parasitaires- Douves

Abcès hépatiques- Acidose ruminale

Hépatitesvirales-bactériennes

Intoxications - Plantes- Mycotoxines- Cuivre, plomb…

Photo 2 - La prévention des problèmes de foie passe d’abord par un bon état corporel au vêlage (3-3.5 de note d’état corporelcomme la vache ci-dessous), et par une bonne maitrise de l’amaigrissement en début de lactation (1 point de perte moyenne

de note d’état corporel pour le troupeau, 1.5 maxi pour un animal)

COLODAN® 0,6 kg = 62,33 €Colostrum bovin en poudre soluble

HEPATOLIS ® 5 kg = 69 €Hépatoprotecteur en poudre contenant sorbitol, choline, carnitine protégée et niacine

CETOLIS ® 5 L = 27 €20 L = 79 €

220 L = 720 €

VEGACHOL® 1 L = 13,47 €5 L = 58,97 €

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Le rôle du foie est central dans le métabolisme énergétique da la vache laitière.

Formule appétente à base de monopropylène glycol, propionate, cobalt et arômes

Hépatoprotecteur liquidecontenant sorbitol, méthionine, choline, niacine et extraites de plantes

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Page 5: SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

Parlons tout d’abord de la distri-bution de colostrum conservé aufroid. Dans cette technique, lecolostrum inutilisé et le lait non

commercialisé des 14 premières traitessont stockés au fur et à mesure dans unpetit tank réfrigéré. Ce tank est approvi-sionné en continu et le lait est prélevéselon les besoins de la nurserie. La com-position du lait, ainsi distribué, est relati-vement constante du fait du mélange delait. Dès la deuxième semaine, de l’eaupropre, du foin ou de la paille et duconcentré premier âge sont mis à dispo-sition du veau, ce qui permet de ne distri-buer qu’un repas par jour dès latroisième semaine d’âge. Le volume dis-tribué sera alors de 4 litres en un repaspar jour. Ce volume devra être adapté enfonction du taux de matière grasse dumélange de lait. Ce volume sera main-tenu constant jusqu’au sevrage. Pour laréussite de cette technique, il faut veillerà maintenir le couvercle du tank fermé.La veille, prélever le volume de lait né-cessaire au repas du lendemain (celapermet la mise à température ambianteet donc un réchauffage moins long. Tem-pérature de distribution conseillée :38° C). Veiller à assurer un volume et unetempérature de distribution constants.Passer un linge humide sur le bord dutank quand le niveau de celui-ci a beau-coup baissé. Les laits issus de vaches àmammites sont proscrits.

Jusqu’à 8 litres par veau et par jourEvoquons maintenant la deuxième tech-nique, la distribution de lait fermenté (ouyaourt). L’ajout de ferments lactiques(yaourts ou lyophilisés) à du lait provoqueune fermentation et une prédigestion dulait. Ce lait fermenté est distribué auxveaux dès le 3e jour. Deux méthodes depréparation du lait fermenté sont possi-

bles. La première consiste à mettre4 yaourts dans 10 litres de lait et à laisserfermenter 24 heures. Le fond de cuve estprêt. Il ne reste plus qu’à ajouter alors laquantité de lait nécessaire pour allaiter lesveaux. La phase de fermentation finaledure de nouveau 24 heures avant la distri-bution. Chaque jour, 20% du volume pré-paré est conservé en fond de cuve, auquelest rajoutée la quantité nécessaire à labuvée du lendemain. Chaque semaine estajouté un yaourt pour 50 litres de lait.

Bac à tétinesLa seconde méthode consiste en l’utilisa-tion de ferments du commerce, condition-nés en sachets. Ceux-ci sont mélangés àla quantité de lait destinée à être distri-buée. La fermentation est de 24 heuresavant la distribution. Dans cette technique,il n’y a pas de fond de cuve à gérer. Lesveaux sont placés en case collective dèsl’âge de 3 jours. Il faut éviter des écartsd’âge de plus de 3 semaines. La distribu-

tion se fait via un bac à tétines. Le lait fer-menté est distribué froid. Ce mode d’ali-mentation permet des consommationsde quantité importante de lait. Il est pos-sible de distribuer jusqu’à 8 litres parveau et par jour. Le plan d’alimentationtiendra compte de la quantité de lait dis-ponible et des objectifs de sevrage del’éleveur. La qualité de la fermentation,liée à la température, conditionne laréussite de ce type d’alimentation. L’op-timal se situe entre 15 et 18°C. Avec lesferments, la tolérance est un peu plusgrande. L’isolement du local peut s’avé-rer nécessaire, voire l’installation d’unsystème de climatisation. ■

Jean-Christophe LAMERDr Vétérinaire

■ Septembre 2012

Rue Marie Curie - 35137 PLEUMELEUC - Tél : 02 99 06 10 06 - Fax : 02 99 06 10 11 - [email protected] - www.syntheseelevage.com

La prévention reste la meilleure solution

pour réduire l’usage des médicaments et

des antibiotiques en élevage. La préven-

tion des problèmes sanitaires suppose

de bonnes connaissances techniques. La

formation et l’information sont donc es-

sentielles pour réussir. Nous nous inté-

ressons dans cette lettre à deux périodes

critiques en élevage laitier : la naissance

et le début de lactation.

Le veau nouveau-né est confronté à de

nombreuses contaminations et ses dé-

fenses spécifiques ne sont pas en place à

la naissance. C’est le colostrum qui va le

protéger. Il est donc essentiel que le veau

consomme rapidement une quantité suf-

fisante de colostrum qui reste le meilleur

médicament pour cette phase critique.

Nous vous présentons dans cette lettre

des techniques d’allaitement du veau qui

sont à mettre en place dans les élevages

à problèmes.

Solutions nutritionnelles

Une autre période critique est le démar-

rage de lactation de la vache laitière. La

montée en puissance de la production

laitière crée des besoins nutritionnels qui

sont difficilement couverts par les

apports de la ration. L’objectif est de

réduire le plus possible le déficit nutri-

tionnel qui va engendrer des troubles

métaboliques puis des problèmes de

reproduction voire des complications

infectieuses. Là encore la prévention est

essentielle, elle passe d’abord par une

bonne connaissance technique des modi-

fications métaboliques du début de lacta-

tion. L’objectif est de bien préparer la

vache pendant le tarissement et ensuite

d’équilibrer au mieux la ration pour le

démarrage de lactation. Nous vous

proposons un article complet sur ce dos-

sier avec nos solutions nutritionnelles

pour vous accompagner dans cette

démarche.

Nous vous souhaitons une bonne lecture

et serons heureux de vous accueillir sur

notre stand du Space.

Patrick PUPIN

Dr Vétérinaire Gérant

ÉditoSommaire

Pages 2 à 4

Les problèmes de foie sur la vache laitièreMythe ou réalité ?

Page 5

Colostrum contre les diarrhéesLe meilleur des médicaments

Page 6

Nouvelles techniques d’allaitementPour simplifier le travail

N°03

Synthèse élevageL’information des éleveurs de bovins

Prévenir plutôt que guérir

■ La lettre Synthèse élevage bovins

5

La lettre■ La lettre Synthèse élevage bovins

6

Le développement immunitairedu fœtus repose sur deux caté-gories de mécanismes, ceux quine dépendent pas de la recon-

naissance d’un antigène par des cel-lules ou un anticorps (immunité innéeou non spécifique) et ceux qui en dépen-dent (immunité acquise ou spécifique).Le fœtus est protégé essentiellementpar le système immunitaire inné. Il secaractérise par une absence quasi-to-tale d’anticorps. Ainsi, bien que tous lescomposants du système immunitairesoient présents chez les veaux nou-veau-nés, plusieurs de ces composantsne sont pas fonctionnels à la naissanceet le veau nait immunologiquement naïf.L’ingestion du colostrum est fondamen-tale pour lui fournir la protection immu-nologique nécessaire pendant au moinsles 2 à 4 premières semaines de vie,temps pendant lequel son propre sys-tème immunitaire va devenir mature.Le colostrum n’est pas seulement pourvoyeur d’anticorps mais égalementd’autres composants participant aux défenses immunitaires du veau. Citonsles cytokines et les leucocytes. Il est doncle socle primordial de l’immunité duveau nouveau-né.

3 points à retenir sur le transfert immunitaire1 - Un colostrum de qualité. La vachedoit recevoir une alimentation conformeaux recommandations en termes d’éner-gie, de protéines, de minéraux et de fibres. Il faudra être vigilant sur l’apporten vitamines et en oligoéléments de laration de fin de gestation. Enfin, le statutparasitaire des vaches doit être évalué,en particulier vis-à-vis de la douve dontl’impact délétère sur la qualité du colostrum est bien connu.2 - L’ingestion précoce d’une quantitésuffisante de colostrum par le veau. Laquantité de colostrum bue en 24 heuresdoit représenter 10 % du poids du veau.

Cependant, la perméabilité de la mu-queuse intestinale chute rapidementaprès 12 heures de vie et, de ce fait, laquantité d’anticorps absorbés. Il estdonc conseillé de distribuer la premièrebuvée de colostrum (2 litres) dans lesdeux heures suivant la naissance puis ladeuxième six heures plus tard. Il estaussi possible d’effectuer une adminis-tration unique de 4 litres à la premièrebuvée, toujours dans les 2 heures sui-vant la naissance. Dans ce cas, il faudraréaliser une administration forcée, pardrenchage.3 - L’absorption intestinale des anti-corps par le veau. Comme nous l’avonsdit précédemment, le colostrum ne serésume pas à l’apport d’anticorps. Lacomposante cellulaire du colostrum estimportante. La distribution de colos-trum frais permet de conserver cettecomposante cellulaire. En revanche, lacongélation du colostrum la détruit. Il

est donc préférable de distribuer du colostrum frais qu’un colostrum préa-lablement congelé. Le traitement ther-mique modéré du colostrum (60° C) nemodifie pas la qualité du colostrum etpermet de réduire voire d’éliminer cer-tains agents infectieux. Or la réductionde la charge bactérienne favorise unmeilleur transfert d’immunité. Ce trai-tement thermique est bien sûr difficileà mettre en œuvre en exploitation. Cesrésultats suggèrent néanmoins d’adop-ter des règles strictes dans la récolte etla gestion du colostrum. Hygiène dutrayeur, propreté du pis de la vache etdu matériel de collecte sont des pointsimportants. Rappelons enfin le rôle decertains oligoéléments, en particulier lesélénium, dans l’absorption intestinaledes anticorps. ■

Jean-Christophe LAMERDr Vétérinaire

Colostrum contre les diarrhéesLe meilleur des médicamentsDans le prolongement de notre précédent article sur les gastro-entérites néonatales du veau en élevage laitier, nous faisons le point sur un aspect fonda-mental dans la gestion de cette pathologie : le transfert immunitaire chez le veau nouveau-né via le colostrum.

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La quantité de colostrum bue en 24 heures doit représenter 10 % du poids du veau.

Le lait fermenté est distribué froid. La distribution se fait via un bac à tétines.

Nouvelles techniques d’allaitementPour simplifier le travailSuite à notre dossier consacré aux gastro-entérites néonatales du veau, nous allonsaborder les techniques d’alimentation alternatives qui permettent de réduire l’inci-dence de cette pathologie. Autre avantage de ces techniques : la simplification de ladistribution qu’elles induisent et donc la réduction du temps de travail consacré à cettetâche.

Du 11 au 14 septembre 2012Venez nous rencontrer sur notre stand (Hall 5, Allée A, stand 28).Une surprise vous attend…

SE - Lettre bovins No3_Mise en page 1 22/08/12 14:48 Page1

Page 6: SE - Lettre bovins No3 Mise en page 1 · l’exportation des graisses à l’extérieur du foie. Mais pour qu’elles puissent jouer ce rôle il faut qu’elles soient pro-tégées

Parlons tout d’abord de la distri-bution de colostrum conservé aufroid. Dans cette technique, lecolostrum inutilisé et le lait non

commercialisé des 14 premières traitessont stockés au fur et à mesure dans unpetit tank réfrigéré. Ce tank est approvi-sionné en continu et le lait est prélevéselon les besoins de la nurserie. La com-position du lait, ainsi distribué, est relati-vement constante du fait du mélange delait. Dès la deuxième semaine, de l’eaupropre, du foin ou de la paille et duconcentré premier âge sont mis à dispo-sition du veau, ce qui permet de ne distri-buer qu’un repas par jour dès latroisième semaine d’âge. Le volume dis-tribué sera alors de 4 litres en un repaspar jour. Ce volume devra être adapté enfonction du taux de matière grasse dumélange de lait. Ce volume sera main-tenu constant jusqu’au sevrage. Pour laréussite de cette technique, il faut veillerà maintenir le couvercle du tank fermé.La veille, prélever le volume de lait né-cessaire au repas du lendemain (celapermet la mise à température ambianteet donc un réchauffage moins long. Tem-pérature de distribution conseillée :38° C). Veiller à assurer un volume et unetempérature de distribution constants.Passer un linge humide sur le bord dutank quand le niveau de celui-ci a beau-coup baissé. Les laits issus de vaches àmammites sont proscrits.

Jusqu’à 8 litres par veau et par jourEvoquons maintenant la deuxième tech-nique, la distribution de lait fermenté (ouyaourt). L’ajout de ferments lactiques(yaourts ou lyophilisés) à du lait provoqueune fermentation et une prédigestion dulait. Ce lait fermenté est distribué auxveaux dès le 3e jour. Deux méthodes depréparation du lait fermenté sont possi-

bles. La première consiste à mettre4 yaourts dans 10 litres de lait et à laisserfermenter 24 heures. Le fond de cuve estprêt. Il ne reste plus qu’à ajouter alors laquantité de lait nécessaire pour allaiter lesveaux. La phase de fermentation finaledure de nouveau 24 heures avant la distri-bution. Chaque jour, 20% du volume pré-paré est conservé en fond de cuve, auquelest rajoutée la quantité nécessaire à labuvée du lendemain. Chaque semaine estajouté un yaourt pour 50 litres de lait.

Bac à tétinesLa seconde méthode consiste en l’utilisa-tion de ferments du commerce, condition-nés en sachets. Ceux-ci sont mélangés àla quantité de lait destinée à être distri-buée. La fermentation est de 24 heuresavant la distribution. Dans cette technique,il n’y a pas de fond de cuve à gérer. Lesveaux sont placés en case collective dèsl’âge de 3 jours. Il faut éviter des écartsd’âge de plus de 3 semaines. La distribu-

tion se fait via un bac à tétines. Le lait fer-menté est distribué froid. Ce mode d’ali-mentation permet des consommationsde quantité importante de lait. Il est pos-sible de distribuer jusqu’à 8 litres parveau et par jour. Le plan d’alimentationtiendra compte de la quantité de lait dis-ponible et des objectifs de sevrage del’éleveur. La qualité de la fermentation,liée à la température, conditionne laréussite de ce type d’alimentation. L’op-timal se situe entre 15 et 18°C. Avec lesferments, la tolérance est un peu plusgrande. L’isolement du local peut s’avé-rer nécessaire, voire l’installation d’unsystème de climatisation. ■

Jean-Christophe LAMERDr Vétérinaire

■ Septembre 2012

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tion des problèmes sanitaires suppose

de bonnes connaissances techniques. La

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critiques en élevage laitier : la naissance

et le début de lactation.

Le veau nouveau-né est confronté à de

nombreuses contaminations et ses dé-

fenses spécifiques ne sont pas en place à

la naissance. C’est le colostrum qui va le

protéger. Il est donc essentiel que le veau

consomme rapidement une quantité suf-

fisante de colostrum qui reste le meilleur

médicament pour cette phase critique.

Nous vous présentons dans cette lettre

des techniques d’allaitement du veau qui

sont à mettre en place dans les élevages

à problèmes.

Solutions nutritionnelles

Une autre période critique est le démar-

rage de lactation de la vache laitière. La

montée en puissance de la production

laitière crée des besoins nutritionnels qui

sont difficilement couverts par les

apports de la ration. L’objectif est de

réduire le plus possible le déficit nutri-

tionnel qui va engendrer des troubles

métaboliques puis des problèmes de

reproduction voire des complications

infectieuses. Là encore la prévention est

essentielle, elle passe d’abord par une

bonne connaissance technique des modi-

fications métaboliques du début de lacta-

tion. L’objectif est de bien préparer la

vache pendant le tarissement et ensuite

d’équilibrer au mieux la ration pour le

démarrage de lactation. Nous vous

proposons un article complet sur ce dos-

sier avec nos solutions nutritionnelles

pour vous accompagner dans cette

démarche.

Nous vous souhaitons une bonne lecture

et serons heureux de vous accueillir sur

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Patrick PUPIN

Dr Vétérinaire Gérant

ÉditoSommaire

Pages 2 à 4

Les problèmes de foie sur la vache laitièreMythe ou réalité ?

Page 5

Colostrum contre les diarrhéesLe meilleur des médicaments

Page 6

Nouvelles techniques d’allaitementPour simplifier le travail

N°03

Synthèse élevageL’information des éleveurs de bovins

Prévenir plutôt que guérir

■ La lettre Synthèse élevage bovins

5

La lettre■ La lettre Synthèse élevage bovins

6

Le développement immunitairedu fœtus repose sur deux caté-gories de mécanismes, ceux quine dépendent pas de la recon-

naissance d’un antigène par des cel-lules ou un anticorps (immunité innéeou non spécifique) et ceux qui en dépen-dent (immunité acquise ou spécifique).Le fœtus est protégé essentiellementpar le système immunitaire inné. Il secaractérise par une absence quasi-to-tale d’anticorps. Ainsi, bien que tous lescomposants du système immunitairesoient présents chez les veaux nou-veau-nés, plusieurs de ces composantsne sont pas fonctionnels à la naissanceet le veau nait immunologiquement naïf.L’ingestion du colostrum est fondamen-tale pour lui fournir la protection immu-nologique nécessaire pendant au moinsles 2 à 4 premières semaines de vie,temps pendant lequel son propre sys-tème immunitaire va devenir mature.Le colostrum n’est pas seulement pourvoyeur d’anticorps mais égalementd’autres composants participant aux défenses immunitaires du veau. Citonsles cytokines et les leucocytes. Il est doncle socle primordial de l’immunité duveau nouveau-né.

3 points à retenir sur le transfert immunitaire1 - Un colostrum de qualité. La vachedoit recevoir une alimentation conformeaux recommandations en termes d’éner-gie, de protéines, de minéraux et de fibres. Il faudra être vigilant sur l’apporten vitamines et en oligoéléments de laration de fin de gestation. Enfin, le statutparasitaire des vaches doit être évalué,en particulier vis-à-vis de la douve dontl’impact délétère sur la qualité du colostrum est bien connu.2 - L’ingestion précoce d’une quantitésuffisante de colostrum par le veau. Laquantité de colostrum bue en 24 heuresdoit représenter 10 % du poids du veau.

Cependant, la perméabilité de la mu-queuse intestinale chute rapidementaprès 12 heures de vie et, de ce fait, laquantité d’anticorps absorbés. Il estdonc conseillé de distribuer la premièrebuvée de colostrum (2 litres) dans lesdeux heures suivant la naissance puis ladeuxième six heures plus tard. Il estaussi possible d’effectuer une adminis-tration unique de 4 litres à la premièrebuvée, toujours dans les 2 heures sui-vant la naissance. Dans ce cas, il faudraréaliser une administration forcée, pardrenchage.3 - L’absorption intestinale des anti-corps par le veau. Comme nous l’avonsdit précédemment, le colostrum ne serésume pas à l’apport d’anticorps. Lacomposante cellulaire du colostrum estimportante. La distribution de colos-trum frais permet de conserver cettecomposante cellulaire. En revanche, lacongélation du colostrum la détruit. Il

est donc préférable de distribuer du colostrum frais qu’un colostrum préa-lablement congelé. Le traitement ther-mique modéré du colostrum (60° C) nemodifie pas la qualité du colostrum etpermet de réduire voire d’éliminer cer-tains agents infectieux. Or la réductionde la charge bactérienne favorise unmeilleur transfert d’immunité. Ce trai-tement thermique est bien sûr difficileà mettre en œuvre en exploitation. Cesrésultats suggèrent néanmoins d’adop-ter des règles strictes dans la récolte etla gestion du colostrum. Hygiène dutrayeur, propreté du pis de la vache etdu matériel de collecte sont des pointsimportants. Rappelons enfin le rôle decertains oligoéléments, en particulier lesélénium, dans l’absorption intestinaledes anticorps. ■

Jean-Christophe LAMERDr Vétérinaire

Colostrum contre les diarrhéesLe meilleur des médicamentsDans le prolongement de notre précédent article sur les gastro-entérites néonatales du veau en élevage laitier, nous faisons le point sur un aspect fonda-mental dans la gestion de cette pathologie : le transfert immunitaire chez le veau nouveau-né via le colostrum.

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La quantité de colostrum bue en 24 heures doit représenter 10 % du poids du veau.

Le lait fermenté est distribué froid. La distribution se fait via un bac à tétines.

Nouvelles techniques d’allaitementPour simplifier le travailSuite à notre dossier consacré aux gastro-entérites néonatales du veau, nous allonsaborder les techniques d’alimentation alternatives qui permettent de réduire l’inci-dence de cette pathologie. Autre avantage de ces techniques : la simplification de ladistribution qu’elles induisent et donc la réduction du temps de travail consacré à cettetâche.

Du 11 au 14 septembre 2012Venez nous rencontrer sur notre stand (Hall 5, Allée A, stand 28).Une surprise vous attend…

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