19
1 Université de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique 1 Simulation dynamique des réseaux d’énergie électrique Patricia Rousseaux Thierry Van Cutsem Patricia Rousseaux Université de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique 2 S’éclairer Se chauffer Travailler Se distraire… Préparer ses repas C’est banal ... grâce à l’énergie électrique C’est banal ... grâce à l’énergie électrique

Simulation dynamique des réseaux d’énergie électriqueprojetbac1/projet_2013_presentation.pdf · 1 Université de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

Embed Size (px)

Citation preview

1

Université de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique1

Simulation dynamique des réseaux d’énergie électrique

Patricia RousseauxThierry Van Cutsem

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

2

S’éclairer Se chauffer

Travailler

Se distraire…

Préparer ses repas

C’est banal ...

grâce à … l’énergie électrique

C’est banal ...

grâce à … l’énergie électrique

2

Et pourtant …

• Derrière “la prise de courant”, il y a un processus industrielcomplexe

• Un réseau d’énergie électrique est parmi l’un des plus grandssystèmes construits par l’homme

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

3

Réseau interconnecté de l’UCTE

UCTE = Union pour la Coordination du Transport de l’Electricité

Un réseau est constitué de multiples composants de natures différentes

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

4

Unités de productionLignes de transport

différents niveaux de tension

Transformateurs

Consommateurs= charges

3

Structure transport - distribution

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

5

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

6

4

Caractéristiques du transport de l’énergieélectrique

• L’énergie électrique est produite et transportée sous forme de courant alternatif ou AC = Alternating Current

– En Europe : fréquence f=50 Hz– En Amérique du Nord : f=60 Hz

• L’énergie se propage du producteur au consommateur à la vitessede la lumière

• L’énergie passe par le réseau et suit les chemins de moindrerésistance. Il faut satisfaire

– Les lois de Kirchhoff

– La loi “d’Ohm”

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

7

Equilibre Demande - Production

• Énergie électrique difficilement stockable en quantités significatives

⇒ Processus de production “just in time”⇒ A tout instant, l’équilibre suivant doit être respecté

Pprod=Pcons + pertes

• La demande imposée par les consommateurs fluctue à tout instant

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

8

Evolution journalière de la demande sur le réseaubelge

5

En plus de la variation de la demande…

• Le réseau est soumis à de nombreux aléas

– Foudre– Erreur humaine– ….

• Et pourtant, le plus souvent, ça marche ! Grande fiabilité

Mais, les conséquences d’une panne “géante” ou “black-out” sonttrès importantes pour la société

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

9

Black-out USA-Canada – Août 2003

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

10

6

• 50 millions de personnes touchées aux USA et au Canada

• 60 MW de charge perdue ≅≅≅≅ 11 % de la consommation de l’EasternInterconection

• Coût estimé ≅≅≅≅ de 4 à 10 milliards USD

• 400 lignes de transport, 531 unités de production déclenchées par des protections, ont dû être remises en service

• La reprise de service à nécessité de quelques heures à quelquesjours selon l’endroit

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

11

En Europe : Italie, dimanche 28/9/2003, 3h28

• Italie isolée, tout le pays sans électricité jusque:• 8h Italie du nord• 12h Italie centrale• 17h Italie du sud• 21h40 Sicile

• Situation initiale : 03:00 - creux de nuit

• Echange plus élevé que prévu entre la Suisse et l’Italie

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

12

0

1000

2000

3000

4000

CH FR SL AU GRE

MW

Observé

Programmé

7

Séquences d’événements

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

13

03:01 déclenchement

03:01 surcharge

03:21 diminution import de 300 MW

03:25 instabilité angulaire toutes les interconnexions

déclenchées

03:25 déclenchement

03:28 f=47.5 Hzblackout

Black-out évité de justesseEurope 4 novembre 2006

– Flux Est � Ouest important : 9260 MW

– production totale: 274 100 MW dont 15 000 MW éolien

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

14

8

Séquences d’événements

• Réseau D, deux opérateurs A et B

– 21:38 : mise hors service par l'opérateur A d'une ligne

380 KV (passage d'un bateau)

– 22:08 : surcharge d'une ligne entre les réseaux A et B

– 22:10 : tentative de réduction de la surcharge par opérateur A

– Cascades de surcharges et de déclenchements automatiques de lignes

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

15

Séparation du réseau Européen en 3 zones

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

16

zone ouest : déficit de G de 8940 MW, sous- fréquence

zone nord-est : surplus de G de ~ 10 000 MW, sur-fréquence

zone sud-est : peu affectée, légère sous-fréquence

51.4 Hz

49 Hz

49.7 Hz

délestage automatique : 17 000 MW (15.106 foyers)mais aussi perte de production, éolien !

actions automatiques en vue de réduire f très élevée, dont déconnexions de groupes (6 200 MW éolien)mais redémarrage automatique de G éolien !réseau très chargé,risque de black-out élevé !

reconstitution du réseau UCTE à 23:57(resynchronisation ouest, nord-est à 22:47, 3 régions à 22:49)

9

Evolution actuelle et facteurs favorisants

• Augmentation de la demande en électricité

• Difficulté de développer et renforcer le réseau

• Création de grandes interconnexions

• Au niveau de la production:

– construction d’unités de plus en plus puissantes mais aussi

– multiplication du nombre d’unité de taille moyenne

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

17

Le réseau est amené à fonctionner de plus en plus près de ses limites

Encore plus complexe

• Introduction de petites unités de production au niveau des réseauxde distribution, et en particulier des productions à partir d’énergiesrenouvelables :

– hydraulique

– éolien

– photovoltaïque

– biomasse

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

18

objectif 20-20-20 de l’Union européenne

10

Le nouveau paradigme : Smart Grids

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

19

A smart Grid is a combination of an electrical power system and atelecommunication network that can intelligently integrate the action of all usersconnected to it – generators, consumers and those that do both – in order toefficiently deliver sustainable, economic and secure electricity

Conduite du réseau

• Le réseau électrique est surveillé et piloté depuis un centre de conduite ou dispatching

• Des fonctions d’analyse de la sécurité aident l’opérateur à prendreles bonnes décisions

• Permettent à l’opérateurde tester, “sur un modèledu réseau”, des stratégiesde sauvegarde

• En Belgique :– ELIA : gestionnaire du réseau

de transport– Dispatching national à Linkebeek

en charge du réseau à 380 kV– 3 dispatchings régionaux en charge

des réseaux de 220 à 30 kV

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

20

11

Evénements initiateurs de black-out

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

21

instabilité de tension

déclenchements en cascadepar surcharge thermique

morcellement du réseau

instabilité de fréquence

instabilité angulaire

aléas(de consommation, climatiques, pannes, facteur humain)

perte d'unou plusieurscomposants

perte deproduction

éliminationretardée

d'un défaut

capacité de maintenir la fréquence proche

de sa valeur nominale

capacité de maintenir les tensions près deleur valeur nominale

capacité de maintenir le synchronisme entre

les générateurs

protections réagissant à la dégradation du fonct.

cascade de pertes d'équipements

BLACKOUT

Le moteur d’un black-out…

• Besoins:

– méthodes efficaces de simulation temporelle des équations différentielles qui gouvernent le comportement du système

– recours à des modèles simplifiés, dédicacés aux phénomènes étudiés

Un réseau d'énergie électrique, un très grand système ?exemple : réseau de transport UCTE

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

22

le comportement dynamique des composants du réseau suite à une perturbation

15500 nœuds élec. 146000 eqs.

RAMSES (ULg)Logiciel de simulation

Évolution temporelle 5 min calculée en 4 min temps CPU

12

Evolution de la tension en un noeud du réseauPerte d’une ligne de transport

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

23

Le projet : Simulation du comportement d’unecentrale de production hydroélectrique

• Composants– Barrage et conduite d’eau– Turbine– Alternateur triphasé– Tranformateur– Ligne de transport– Réseau haute tension

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

24

Turbine Alternateur

Energiehydraulique

Energiemécanique

Energieélectrique

13

Rappel : Induction électromagnétiqueloi de Faraday, loi de Lenz

• Si l’on déplace l’aimant, un courant induit circule dans le circuit conducteur

• Ce courant est provoqué par uneforce électromotrice induite donnéepar

où ψ représente le flux d’inductionmagnétique à travers le circuit

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

25

Le courant induit engendre un champ d’induction magnétique qui s’oppose à la variation de flux qui lui a donné naissance

Alternateur triphasé : principe de fonctionnement

• Une partie mobile : le rotor = électroaimant

L’enroulement d’excitation, bobiné surle rotor, est alimenté par une source de tension continue vf

Tourne à la vitesse angulaire ω et crée uneinduction magnétique qui tourne à la mêmevitesse

• Une partie fixe : le stator

Comporte 3 circuits ou enroulements qui “voient passer” l’inductioncréée par le courant circulant dans l’enroulement d’excitation⇒ courants induits

Système triphasé équilibré : comporte 3 circuits identiques⇒ se réduit à l’analyse d’une seule “phase”

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

26

ω

14

Courants induits au stator

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

27

) cos(2 jj tIi φω +=

Vitesse angulaire du rotor et pulsation des courants

Vitesse angulaire du rotor = pulsation des courants induits

• Fréquence : f=50 Hz ⇒ ωN = 2πf est appelée la vitesse de synchronisme

• Les alternateurs de toutes les machines présentes dans le réseauinterconnecté tournent à cette même vitesse

• Le rotor effectue 50 tours/s, soit 3600 tours/min

• En pratique, cette vitesse est trop élevée pour les turbines hydrauliques

• Solution : – rotor à p paires de pôles– vitesse mécanique divisée par p

• En situation perturbée, ω ≠ ωN

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

28

15

Le modèle, les variables

• 6 équations différentielles ordinaires du 1er ordre

• 6 variables “d’état” :– Q : le débit d’eau dans la conduite– δ : la position du rotor de l’alternateur– ω : la vitesse angulaire du rotor– ψf : le flux d’induction magnétique embrassé par l’enroulement

d’excitation– ψq1 : le flux d’inductiion magnétique embrassé par le circuit

d’amortissement– vf : la tension d’alimentation du circuit d’excitation

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

29

Les paramètres

• On suppose une seule paire de pôles : p=1

• Vitesse à l’équilibre = vitesse de synchronisme

• Puissance nominale produite par la turbine

• toutes les variables (à l’exception de δ, ω et t ) et tous les paramètres sont adimensionnels et exprimés en fraction de leurvaleur nominale

• Exemple : puissance

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

30

rad/s 50 2πω =N

W10 . 500MW 500 6==NP

8.0500400

MW 400 ,MW 500 si ==⇒= PPN

16

Puissance mécanique recueillie par la turbine

• Puissance cédée par l’eau

z est le degré d’ouverturedes vannes d’admission de l’eau

• Puissance mécanique recueillie par la turbine Pm < Phpertes liées aux frottements de l’eau avec la conduite et la turbine (QV)

• Ce qui nous intéresse : le couple mécanique

• C’est z qui fixe la puissance produite. Après une modification de z, le débitn’atteint pas directement sa valeur finale (inertie de l’eau)

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

31

et ),( eeh HzQHQfP ==eH

z

Equations de mouvement du rotor

• Le mouvement du rotor est soumis à deux couples– Tm le couple mécanique fourni par la turbine– Te le couple de rappel ou électromagnétique lié aux courants induits

dans les circuits du stator

• L’application de la loi de Newton au rotor fournit :

• A l’équilibre = régime établi

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

32

δ = position du rotor (rad)ω = vitesse angulaire (rad/s)

et emN TT ==ωω

δ

17

Après une perturbation…

Suite à l’action des couples,

le rotor oscille autour de sa position d’équilibre

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

33

Le réseau et l’alternateur : partie électrique

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

34

enroulement d’excitation

La réactance Xe modélise la ligne de transport et le transformateur

Le réseau = source de tension d’amplitude constante

V et VR liés par loi de Kichhoff ),,( Rfff VfiR δψ=

),,,( 1 Rqfe VfT δψψ= Circuit d’amortissement

18

Le circuit d’amortissement

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

35

Barres du circuit d’amortissement

Le circuit d’amortissement

• But : amortir les oscillations du rotor survenant après uneperturbation

• Moyen : circuit fermé sur lui-même constitué de barre métalliquesconductrices placées sur le rotor

• Les courants induits dans ce circuit créent un couple de rappel supplémentaire ⇒ amortissement

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

36

),,( 111 Rqqq VfiR δψ=

19

Le régulateur de tension

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

37

• V, l’amplitude de la tension délivrée par l’alternateur, doit êtremaintenue dans des plages acceptables

• Elle est régulée par un circuit électronique, le régulateur de tension, qui agit sur vf la tension d’alimentation du circuit d’excitation

• Objectif : maintenir V proche d’une valeur de consigne V0

Les scénarios

1. Montrer qu’il existe un point d’équilibre stable

2. Simuler une augmentation de la puissance produite

3. Simuler le comportement du système suite à l’apparition d’un coup de foudre qui frapperait la ligne de transport à haute tension

Quelle est la durée maximale du court-circuit qui préserve le bon fonctionnement du système ?

4. Etudier la sensibilité au paramètre du circuit d’amortissement :

Quelle est son influence sur la qualité de l’amortissement ? (mesurée par “le temps d’établissement”)

Patricia RousseauxUniversité de Liège – Dépt. d’Electricité, Electronique et Informatique

38

'0qT